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Fragments.
Iceberg ✧ Snow
« I wanna live before I die The sweet and bitter taste To stand around the edge So close to the flamme With fire in my veins I know I must to try To live before I die »
- Marina Kaye, Live before I die

« Ca y est, tu en as déjà assez d’un seul Drake dans ta vie, tu n’en veux pas d’autres. » Son sourire n’a rien de comparable à tous ceux qu’elle a pu offrir auparavant, pas même à celui de la veille au matin. Il est lumineux, un peu ensommeillé mais rêveur. Il est orné d’amour, il est doré aux sentiments qu’elle lui porte, qui se dévoilent, éclosent et s’envolent. Ca va trop vite mais la neige et la glace n’ont pas besoin du temps. La neige et la glace ont l’éternité pour se lier. La neige et la glace finissent toujours par ne faire qu’un, deux états de froid qui s’entremêlent, se brûlent et s’étreignent. Ca va trop vite pour le monde, ça va trop vite et peut-être qu’on le leur dira, mais c’est leur rythme et elle ne le changerait pour rien au monde. « Je n’ai besoin que de toi. » Tendre sincérité alors qu’il joue de ses doigts sous la chemise, sur sa hanche. Le besoin de contact, toujours, comme si cela faisait partie de leur nature. Elle s’étire au moment où il se décide à fuir. « Je vais préparer le petit-déjeuner. » Elle n’a pas assez de réactivité pour le retenir, c’est à peine si elle a réellement compris ce qu’il disait - le baiser a certainement terminé de la court-circuiter. Il est parti en la laissant dans ce grand lit. Un soupir lui échappe, elle laisse retomber sa tête contre l’oreiller en refermant lentement chaque bouton de la chemise, en repensant malgré elle au geste inverse, sur Bobby. Snow est restée à observer le plafond plusieurs minutes, un peu sonnée par ce week-end qui touchait à sa fin, par les découvertes et les frayeurs, par les tendresse et les douceurs.

Elle s’extirpe des draps, encore engourdie pour rejoindre les escaliers. Elle a croisé l’ombre du piano, du coin de l’oeil, elle a posé la main sur la rampe. Pour la première fois depuis des années, c’est une lumière qui vient éclairer son regard en se remémorant les pièces du manoir ; ils ont créé de merveilleux souvenirs. Pas de fantômes larmoyants dans le décor. Descendre les marches est comme redécouvrir tout un monde. Elle entend Bobby s’affairer, en bas. Incorrigible. Elle constate qu’il a ramassé leurs dégâts. Il n’y a plus de burger sur le sol, à première vue. Leur errance, si elle les a mené partout, n’a pas semblé si dévastatrice, à bien y réfléchir. La glace n’a pas détérioré les meubles, sans doute trop éphémère, effacée sous la chaleur ressentie. Le sachet de la pharmacie attire son attention. Quelle conne ! Quoiqu’à bien y réfléchir, non, elle n’aurait pas pu profiter d’une autre nuit si parfaite. Qu’elle ait oublié l’a empêchée de s’inquiéter, de s’interroger. Elle s’avance tout de même pour le récupérer. Un froncement de sourcil. Le poids lui semble absurde. Elle ne comprend le problème qu’en percevant des gouttes d’eau s’échouer sur ses chevilles.

Ses pas la mènent, elle et le sac, à la cuisine où Bobby s’affaire visiblement à cuisiner quelque chose. « Je.. c’est toi ou c’est moi, cette catastrophe ? » Un bloc de glace en perdition en train de fondre autour des charmantes boîtes, ça n’était pas vraiment commun. C’aurait été drôle si elle en avait eu d’avance. Leur empressement avait sans doute eu raison de sa maîtrise, le fil de leur plaisir avait sans doute fait lâcher prise à Snow, un peu trop près. « Non, en fait ne dis rien. » Elle ouvre la poubelle pour y jeter le tout sans autre forme de procès. Soit leur inconscient avait un problème, soit il fallait qu’elle apprenne le contrôle jusqu’aux confins du désir. « .. Et si tu me parles d’acte manqué je boude le petit-déjeuner. » Une moue boudeuse sur son visage, le bord des lèvres pourtant encore un peu rieur. Elle n’arriverait pas à se fâcher, de toute manière, même s’il décidait de lui faire une séance de psychanalyse sur le champ.

Heureusement qu’elle avait séparé la contraception d’urgence du reste. Tant pis, il lui faudrait retourner à la pharmacie à leur retour à l’institut. D’ici là, elle pouvait au moins les préserver d’un risque trop élevé, n’est-ce pas ? Oui. Voilà. Et elle noterait sur son smartphone de ne jamais plus rien laisser trainer. Elle récupère un verre, le remplit d’eau et s’en va avaler la petite pilule d’un air dépité. Ils n’avaient pas été prévoyants, à aucun moment, ni la première fois, et encore moins la dernière. De vrais adolescents irresponsables. Quand elle réapparaît pour ranger le verre, elle remarque qu’il s’affaire beaucoup plus qu’elle ne le pensait - se contenter de faire le café ? Non, trop simple. Bobby Drake ne fait jamais rien à moitié, mais elle ne commente pas, après tout, ça a l’air de lui faire plaisir, alors elle choisit d’entamer un sujet beaucoup moins réjouissant. « Ecoute Bobby.. c’est gênant.. comment dire ? Je sais qu’en dix ans, avec Malicia t’as pas dû trop.. » Par tous les saints, ça ne la regardait pas, s’ils avaient eu une once de maturité, elle n’aurait pas à l’exprimer. « .. Je sais que t’es un homme fidèle et tout mais peut-être.. il y a des couples qui.. » Non, comme ça non plus, ça marche pas. Elle n’a aucune envie de le vexer. Son regard fuit le sien, évitant d’accentuer le malaise. « Bon. J’ai touché personne en trois ans et si j’avais quelque chose, mon dernier accident l’aurait révélé mais j’ignore si toi.. enfin si Malicia et toi vous avez trouvé des moyens.. si t'es certain.. » C’était un peu plus clair. Au moins elle était parvenue à aller au bout de la première idée, c’était la seconde qui coinçait. « .. C’est horrible j’ai l’impression de devoir parler d’un truc affreusement embarrassant à un prof. » La sensation était identique. Cette gêne indomptable mêlée d’angoisse qui étouffe, qui fait perdre les mots quand le jugement d’un supérieur hiérarchique est en jeu. Et même si Bobby était avant tout le psychologue, si elle le voyait le plus souvent pour cette raison, elle n’oubliait pas qu’il était sa référence quant à la maîtrise de la cryokinésie, que c’est à lui qu’elle s’adresse quand les dérapages sont dangereux pour son propre organisme. « Crois pas que je veuille des détails ou.. » Elle abandonne. Elle abandonne, le nez baissé vers le sol, les mains triturant le bord de la chemise. Elle se sent obligée de se justifier. Elle se sentirait presque obligée de s’excuser, de lui demander pardon de s’immiscer ainsi dans sa vie, dans son coeur encore meurtri ne serait-ce que par le nom de cette brune qui a tant partagé avec lui. Impossible pourtant de fuir, elle a promis. Elle a promis d’apprendre mais elle ne se sent pas légitime.
 
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fragments


Le menu du petit-déjeuner de la veille tournait autour des pancakes. Aujourd’hui, ce sera des oeufs brouillés accompagnés de leur lit de lards, des tartines beurrées avec amour, du café coulé avec passion, du jus d’orange pressé avec talent. Les beaux mots font toujours paraître extraordinaires un repas ennuyeux. Derrière son menu se cache un petit-déjeuner improvisé. Un petit-déjeuner mi-anglais mi-français mi-rien du tout. Il fait son possible avec ce qu’il trouve. Il tente d’improviser avec les courses faites la vieille. Il se lance dans la cuisson des tranches de lards. Trop heureux de faire quelque chose. Trop heureux de faire un geste en retour. Depuis son arrivée ici, il n’a pas le sentiment d’avoir aidé son hôtesse. Il a seulement payé les hamburgers. Une énorme dépense comparée à l’achat des billets d’avion, n’est-ce pas ? Entre temps, elle a fait les courses, elle a planifié un repas dans un restaurant gastronomique, elle lui a trouvé des vêtements qui coûtent une fortune, elle lui a fait des burgers, elle l’a logé… Être aussi passif n’est pas dans son habitude. Il a besoin d’aider. Il a besoin d’être serviable. Avec Snow, il n’y a pas de place pour les gens serviables. Deux éducations qui se confrontent. L’une qui veut faire plaisir au point d’empêcher l’autre d’aider. L’autre qui veut aider mais qui n’en a pas le droit. On a connu pires conflits dans le monde. Ils s’en remettront. Enfin, surtout Snow qu’il a abandonnée dans la chambre. A cette pensée, un sourire en coin naît sur sa bouche. Recevoir de l’attention ne lui fera pas de mal. Recevoir de l’attention la reposera. Recevoir de l’attention la rassurera quant à son affection pour elle. Il attrape une fourchette pour retourner le lard. “Je.. c’est toi ou c’est moi, cette catastrophe ?” Il se retourne vers Snow. Il ne l’a pas entendue approcher. Elle est dans l’encadrement de la porte. A moitié nue dans sa chemise. Elle montre son sachet de pharmacie. Il y jette un oeil. Des boîtes noyées dans un océan d’eau. Un iceberg flotte au milieu. Ce n’est sûrement pas de sa faute. Ses émotions n’influent pas sur sa mutation. Enfin, n’influent plus. A moins que la nuit ait été tellement éprouvante émotionnellement. Alors, oui, il aurait pu perdre le contrôle. Il a tendance à crier à l’innocence. Après tout, d’habitude; Snow est l’auteure des catastrophes. “Non, en fait ne dis rien.” D’ailleurs, pourquoi ce sac en particulier ? Il lorgne sur les boîtes. Elles ont souffert de ce bain impromptu. Elles sont irrécupérables. A croire qu’ils en ont voulu à leurs contenus. Il se concentre de nouveau sur la cuisson. Il retourne une tranche habillement. “.. Et si tu me parles d’acte manqué je boude le petit-déjeuner..” Il relève le visage de la poêle, un sourire aux lèvres. Elle n’oserait pas bouder son petit-déjeuner. Pour une fois qu’elle le laisse être attentionné. Il lève la fourchette et sa main libre en l’air. Signe d’innocence. “Je suis toujours sage.” Un ange. Un saint. Un innocent. Elle se charge des bêtises. Il s’occupe de nettoyer derrière elle. Ils ont toujours fonctionné ainsi. Même maintenant.

Mais là, l’erreur est plus importante. On parle santé. On parle contraceptif. On parle protection. Il ne se voit pas parent dans quelques mois. Il a envie de l’être. Pas dans l’immédiat. Pas dans l’urgence. Il y a encore une chance pour qu’elle ne tombe pas enceinte. Il y a encore une chance pour qu’il n’y ait pas de risques. Il laisse de côté les tranches de lard pour casser quelques oeufs. Une fois de retour à l’Institut, ils devront être plus sérieux. Ils devront être plus précautionneux. Ils devront prendre leur temps. Ils devront éliminer tous les risques. Tels les deux adultes qu’ils sont. Lorsque Snow revient dans la cuisine, il voit à son expression qu’elle n’est pas bien. Elle n’est pas sereine. Elle s’inquiète. Elle est soucieuse. Il vide ses oeufs dans une poêle. “Ecoute Bobby.. c’est gênant.. comment dire ? Je sais qu’en dix ans, avec Malicia t’as pas dû trop..” Il fronce les sourcils. Il abandonne ce qu’il fait pour se focaliser pleinement sur ce qu’elle raconte. Est-ce qu’elle fait référence à ses relations sexuelles avec Malicia ? Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle sait très bien qu’il est impossible de toucher Malicia. Elle sait très bien qu’il risquerait de mourir. “.. Je sais que t’es un homme fidèle et tout mais peut-être.. il y a des couples qui.. ” Il nage en plein délire. Il rêve. Il a une hallucination. Ils ne peuvent pas être en train de parler de ça. Ni d’une éventuelle infidélité. Ni d’un éventuel arrangement pour qu’il aille voir ailleurs. Il est sidéré qu’elle ait pu avoir cette image de son ancien couple. Qu’elle ait seulement pu songer qu’il puisse fréquenter d’autres femmes. Il est pourtant connu pour être le crétin qui est resté dix ans avec une femme qu’il ne pouvait pas toucher. Il est connu pour être l’homme le plus pathétique de l’Institut. Elle s’imagine que ce ne sont que des rumeurs ? Sans compter la jalousie de Malicia. Les autres le pensent trop fidèle. Elle, elle l’imagine trop infidèle. Où va le monde ? “Bon. J’ai touché personne en trois ans et si j’avais quelque chose, mon dernier accident l’aurait révélé mais j’ignore si toi.. enfin si Malicia et toi vous avez trouvé des moyens.. si t'es certain..” Okay. Son inquiétude est légitime, mais bordel, il n’a jamais couché avec quelqu’un. L’omelette grésille sur la poêle. Il attrape vivement une spatule en bois pour la décoller. Bon sang. Elle n’a pas encore compris. Elle n’a pas encore réalisé qu’il était vierge avant de finir dans son lit. Il prend cinq secondes pour fermer les paupières. Cinq secondes pour calmer les battements de son coeur. Cinq secondes pour formuler une phrase dans sa tête. Cinq secondes pour savoir comment lui dire. “.. C’est horrible j’ai l’impression de devoir parler d’un truc affreusement embarrassant à un prof

Il aurait pu sourire. Il aurait pu s’en amuser. Ils ont eu cette relation hiérarchique pendant longtemps. Il a été son psychologue. Il l’est toujours. Elle lui a clairement dit qu’elle ne lui confiait pas tout. Encore maintenant, elle a des difficultés à s’exprimer. Il est resté bloquer sur ses déclarations. Sur ses insinuations. Il n’est plus d’humeur à sourire. Il n’est plus d’humeur à s’amuser. Il constate qu’elle a une piètre image de lui. Il constate qu’elle doit encore apprendre sur lui. Il constate qu’il est obligé de lui dire. Ses doigts se crispent sur la spatule. Il n’a pas eu d’expérience pendant son adolescence. Trop jeune. Trop peu intéressé. Il ne l’a pas eue à l’Institut. Trop mortel. “Crois pas que je veuille des détails ou.. ” Il l’entend s’empêtrer dans la gêne. Il ouvre les paupières. Il est lui même gêné. Gêné d’être face à une femme plus jeune et plus expérimentée. Gêné de lui avouer qu’à vingt-neuf ans, il n’a rien connu d’autres que des baisers rapides. Gêné de lui avouer son inexpérience. Mais il est forcé de lui dire. Elle va continuer à penser qu’il est possiblement infidèle. Elle va continuer à se méfier. “Je n’ai jamais couché.” On ne fait pas plus délicate, comme révélation. On ne fait pas mieux en matière de tact. Il plante son regard sur Snow. Il aimerait éviter ses yeux. Il aimerait éviter son expression. Mais il l’affronte. Il ne fuit pas. Il assume. Il a peur qu’elle change d’opinion. Il craint qu’elle ne l’aime plus autant. Il redoute qu’elle prenne la fuite. C’est ridicule. Tout le monde a sa première fois un jour ou l’autre. Lui, son jour est arrivé tardivement. Il n’y a pas de honte. “Enfin, j’étais vierge jusqu’à ce week-end.” Il peut en parler au passé. Il peut s’habituer à ne plus l’être. Il est de l’autre côté de la barrière. Il fait partie du club des expérimentés. Il aurait dû lui dire. Il aurait dû lui avouer. Il aurait évité des inquiétudes. Elle aurait été rassurée. “Donc, tu n’as pas à t’en faire.” Il est aussi sain, aussi propre qu’il est possible de l’être à vingt-neuf ans. Quant aux enfants, il n’a pas réalisé d’examens pour savoir s’il en est capable. Il ne s’est pas posé la question. Il n’a pas eu cette curiosité. Il y a des choses qu’ils vont devoir faire correctement, la prochaine fois. Enfin, s’il y en a une. S’il n’a pas effrayé Snow. S’il ne l’a pas mise mal à l’aise. Il découpe les oeufs brouillés en deux parts égales. Il les glisse dans deux assiettes, avant de les agrémenter de tartines de pain. Il dépose le pain grillé à côté. “Écoute, j’aurais dû t’en parler, d’accord ? Mais je ne voulais pas que ce soit un problème.” Tellement plus facile d’être l’homme rompu à l’exercice. Tellement plus facile d’être l’homme connaisseur. Il croise de nouveau son regard. Il est prêt à argumenter. Il est prêt à débattre. Il est prêt à justifier. Il est prêt à accepter la sentence.


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« Je n’ai jamais couché. » Ca a mis du temps à monter au cerveau, tellement de temps que Bobby a pu poursuivre sans qu’elle ne l’interrompe. « Enfin, j’étais vierge jusqu’à ce week-end. » Et ce fut comme si la foudre l’avait frappée, si fort qu’elle a été obligée de se rattraper à un des plans de travail, le coeur pris d’une soudaine accélération, à moins que ça ne soit l’air qui ait cessé d’affluer jusqu’à ses poumons. Les morceaux du puzzle s’assemblent difficilement. La maladresse, l’hésitation, cette drôle de tendresse incertaine, ses baisers qui n’en finissaient pas. « Donc, tu n’as pas à t’en faire. » Non, effectivement, pour tout ce qui était possibles virus ou maladies débiles - dont elle ne le pensait même pas porteur en fin de compte - il n’y avait pas à s’en faire, mais pour le reste, c’était une autre histoire. Il lui préparait un petit-déjeuner, il était attentionné et patient, il se montrait toujours compréhensif et c’est ainsi qu’elle le remerciait, en l’embarrassant ? Elle aurait dû comprendre et pourtant elle n’a rien vu. « Écoute, j’aurais dû t’en parler, d’accord ? Mais je ne voulais pas que ce soit un problème. » .. Elle n’en croit pas ses oreilles. C’est ce qu’il a pensé ? Qu’elle le jugerait pour cela ? Qu’elle ne serait pas assez ouverte d’esprit ? Elle aurait compris qu’il puisse avoir été avec d’autres femmes, comme un arrangement entre deux adultes consentants, et certaines personnes jalouses, si elles peuvent choisir l’élue, s’en accommodent ( ne lui demandez pas d’où vient cette information ) de même qu’elle pouvait comprendre sa fidélité à toute épreuve. « Un.. problème ? » Elle l’a répété, la voix un peu tremblante. On pouvait même voir l’humidité de ses grands yeux, là, au bord des cils. L’angoisse est si oppressante qu’elle a l’impression que la chemise l’étrangle, alors elle en défait le premier bouton.

« Si.. Si tu me l’avais dis j’aurais .. j’aurais été plus douce ! » Elle se souvient encore de ses ongles dans sa peau, de son manque de délicatesse, par instants. « J’aurais dû.. faire mieux.. pas comme ça.. pas.. » Ses mots n’ont plus de sens, ni ceux qu’elle exprime ni ceux qu’elle pense, oppressée par une culpabilité terrible née d’une éducation où les choses ne se passent pas ainsi. Son père lui avait appris que certaines étapes de l’existence devaient être faites dans des règles de l’art indiscutables - ce qu’elle avait intégré mais pas appliqué. Ou du moins, que le premier homme n’avait pas appliqué avec elle. Inconsciemment, elle avait la sensation de lui avoir gâché l’étape tardive, de lui avoir gâché cette première fois dont tout le monde parle, avec plus ou moins d’émerveillement. « C’aurait dû être inoubliable pas.. empressé et.. » Le sourire est mort, enterré sous cette expression de détresse qui transparaît de chaque geste, de cette façon de s’accrocher au bois du meuble à la main qui passe nerveusement dans ses cheveux, au givre qui vient marquer sa peau en taches disparates, comme autant de fois où ses lèvres l’avaient parcourue.

Snow a pourtant terminé entre ses bras, le visage caché contre son torse, une main accrochée à lui. Mortifiée de culpabilité, un sentiment peut-être finalement plus virulent que la jalousie, auto-destructeur autant pour elle-même que pour la maîtrise de sa faculté. Elle a besoin de se faire pardonner. Elle a besoin de se dissimuler contre ce corps qu’elle a l’impression d’avoir maltraité. « J’ai rien vu.. je suis tellement désolée Bobby.. tellement désolée de ne pas avoir fait attention, de ne pas.. ne pas t’avoir donné assez. Désolée que tu puisses avoir pensé que je ne comprendrais pas.. » Que ça puisse être un problème. Elle lui a dit qu’elle l’aimait, cette nuit. Elle le lui a susurré entre les soupirs, des murmures alanguis, des baisers passionnels. Elle ne l’a pas fait, la première nuit. Elle ne l’a pas fait parce qu’elle ne l’avait pas ressenti ainsi, parce qu’elle ne s’était pas sentie capable de l’exprimer, de le lui dire, parce que peut-être l’amour avait-il un long chemin à faire avant d’être concret, prêt à exister. Elle aurait dû. Hypersensible. Elle se révèle hypersensible, pleine d’une empathie envers lui si débordante qu’elle n’a aucune possibilité de la taire, de la cacher. C’est ce que veut dire aimer, pour Snow : se sentir concernée par les émotions de l’autre, faire de son mieux à chaque seconde, rendre le quotidien doux, prendre soin de celui qu’elle aime. Derrière la glace, il n’y avait qu’un océan de compassion, qu’une intarissable rivière de tout ce qui rend l’amour aussi beau que dangereux. Elle sait bien qu’elle tuerait pour le protéger, comme depuis trois ans, en réalité, mais c’est peut-être la première fois qu’elle réalise à quel point le voir heureux est important pour son propre bien-être. « J’ai jamais été assez tolérante pour que tu puisses voir que je t’aime pour ce que tu es. Même si c’est un mot dont j’ignore toutes les limites, j’aurais voulu que tu le saches avant. » Qu’il sache qu’elle s’était donnée à ses caresses avec autant d’amour et d’affection qu’elle en avait été capable sur l’instant.
 
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Il voit sa réaction. Il voit son étourdissement. Il voit sa main crispée. Snow est de nature maladroite. Mais là, ce n’est pas de la maladresse. C’est un choc. C’est une information qu’elle a du mal à digérer. Il savait qu’elle tomberait des nues. Il savait qu’elle accepterait la nouvelle difficilement. Il savait que son comportement changerait. Un problème. Voilà ce que sa virginité est. Un cas de conscience. Un étourdissement. Une inquiétude. Il n’est pas aveugle. Il voit qu’elle le vit mal. Il voit qu’elle en souffre. Bien plus qu'il ne l'estimait. Il ignore la raison. Peut-être simplement parce qu’elle a promis de ne jamais coucher avec un vierge. Peut-être qu’elle a des remords. Peut-être qu’elle le considère autrement. Le petit-déjeuner attend. Le petit-déjeuner passe en second plan. Il hésite entre le soulagement et l’accablement. Il est soulagé de s’être confié. Il est rassuré que ce ne soit plus un secret. Toutefois, il préférerait de ne pas sentir le désarroi de Snow. Il préférerait éviter son regard mouillé. Il préférerait échapper à ses traits brouillés par les émotions. Trop tard. “Un.. problème ?” Oui, un problème. Visiblement, ça en est un. Visiblement, elle ne s’en remet pas. Visiblement, elle est décontenancée. Il se serait attendu à une réaction plus compréhensive. A une réaction je-m’en-foutiste. A une réaction détendue. A une réaction choquée, à la limite. Pas à un regard médusé, perdu. Pas à de l’anxiété à en revendre. Alors, oui, c’est un problème. Il a eu des raisons de se méfier. Il a eu raison de vouloir le garder pour lui. Il en est convaincu. Il ne peut pas lui en vouloir. La veille, il lui a autorisée de ne pas être aussi compréhensive que lui. Il lui a autorisée à être moins ouverte. “Si.. Si tu me l’avais dis j’aurais .. j’aurais été plus douce !” Il soupire. Il expulse son agacement par les narines. Il évacue par l’expiration. Il n’aurait pas souhaité un traitement plus doux. Il n’aurait pas voulu qu’elle bride ses désirs pour lui. Il n’aurait pas voulu qu’elle change de comportement à cause de lui. Le problème est là. A aucun moment, il ne s’est plaint. A aucun moment, il ne l’a trouvée agressive ou même brutale. A aucun moment, il n’a souffert de mauvais traitements. Il n’est pas un enfant que l’on préserve. Il n’est pas un enfant qu’il faut ménager. Il n’est pas un enfant qu’on ne veut pas brutaliser. Il est un adulte consentant. Un adulte conscient. Des précautions auraient été ridicules. Des douceurs excessives auraient été déplacées. Il ne pouvait pas rêver meilleure première fois. Il ne pouvait pas espérer mieux. Il ne pouvait pas imaginer plus. “C’aurait dû être inoubliable pas.. empressé et..” Il incline la tête sur le côté. Elle n’a pas à culpabiliser. Elle n’a pas à s’en vouloir. C’est ridicule. Inutile. Tardif. Il a fait des choix. Il doit en assumer l’entière responsabilité. Et il ne regrette absolument pas sa première fois. “Je t’en prie....” Elle se fait du mal à tort. Elle se déteste à outrance. Elle culpabilise inutilement.

Elle ne lui laisse pas le temps de finir. Il accueille son corps gelé par le givre. Il referme ses bras sur elle. Il la serre contre son torse. Il appuie sa tête contre la sienne. Son nez sombre dans ses cheveux. Une douce odeur familière. Une odeur réconfortante. Une odeur agréable. Une odeur dont il ne peut plus se passer. Elle se fait tellement de mal. Il s’en veut. Il s’en veut de s’être confié maintenant. Il s’en veut de ne pas s’être confié plus tôt. Il s’en veut. Deux êtres pétris par la culpabilité. Deux êtres pétris par les remords. Ils finiront bien par profiter de leur relation. Ils finiront bien par abandonner la culpabilité derrière eux. Ils y arriveront. “J’ai rien vu.. je suis tellement désolée Bobby.. tellement désolée de ne pas avoir fait attention, de ne pas.. ne pas t’avoir donné assez. Désolée que tu puisses avoir pensé que je ne comprendrais pas..” Sa nouvelle sensibilité lui pince le coeur. Sa sensibilité le touche. Elle s’est coupée des autres. De toute le monde. En faisant cela, elle s'est coupée des émotions. Alors, il ne la pensait pas être dotée d’une pareille sensibilité. Il ne la pensait être capable de s’émouvoir ainsi. A l’écouter, on a presque l’impression qu’il souffre d’une maladie atroce. A l’écouter, on dirait qu’il va succomber à un mal inconnu. Alors qu’il n’est question que de sa première fois. Alors qu’il est en forme. Alors qu’il est heureux. A chaque tentative de passer un matin tranquille, ils déclenchent des évènements. Ils déclenchent une avalanche de souvenirs. A chaque tentative, ils échouent. Hier, c’était la cousine et les souvenirs. Aujourd’hui, c’est son passé à lui. Ils ne parviennent pas à profiter des instants ensemble. Ils n’arrivent pas à faire face aux déclarations. Ils s’appesantissent trop dessus. “J’ai jamais été assez tolérante pour que tu puisses voir que je t’aime pour ce que tu es. Même si c’est un mot dont j’ignore toutes les limites, j’aurais voulu que tu le saches avant.” Avant quoi ? Avant qu’il donne sa virginité à une femme qu’il apprécie ? Avant qu’il fonde sous les baisers ? Avant qu’il la suive dans son lit ? Elle lui a dit. Elle a dit l’aimer. Elle a dit l’apprécier. C’est suffisant pour lui. Largement suffisant. Il n’a même pas été capable d’en faire de même. Il n’a même pas été capable de prononcer ces quelques mots. Quelques syllabes. Et c'est elle qui s’en veut. Elle s’en veut de ne pas lui avoir montré davantage son amour. Alors qu’il est le seul responsable. Il ne le lui prouve même pas, à part avec sa présence, à part avec son regard, à part avec ses mots. Ce n’est pas suffisant. Elle mérite mieux. Il ne lui montre pas qu’il l’aime. Il ne le lui dit pas. Il est encore inapte à l’amour. A l’affection. A la tendresse. Oui. Mais pas à l’amour. Il croit le ressentir. Il croit en sentir les battements au fond de lui. Mais il n’est pas certain. Il en aura la certitude lorsqu’il aura complètement oublié Malicia. Pas avant.

Ne te sens pas responsable de mon silence. Je n’ai rien dit parce que… parce que je ne voulais pas que tu me dorlotes. Je...” Il prend une inspiration. Comment lui dire ? Comment exprimer ce qu’il ressent ? Il est psychologue et pourtant, mettre des mots sur ses sentiment est difficile. Il est psychologue et pourtant, son esprit reste un mystère. Il n’arrive pas à se comprendre lui-même. Il est toujours plus facile d’analyser et d’établir un diagnostic quand on est externe au problème. Quand on est concerné. Dès que l’on est impliqué, les choses se corsent. Deviennent compliquées. De toute manière, sa virginité n’aurait pas dû modifier leurs comportements. Sa virginité n’aurait pas dû être aussi bouleversante. C’est un fait. Ils auraient dû l’accepter et agir sans se poser de questions. Et maintenant qu’ils ont couché ensemble, c’est trop tard. Ils ne peuvent pas revenir en arrière. Remettre en cause ces dernières heures serait grotesque. Il n’a jamais ressenti une paix pareille. Aussi grande. Aussi délicate. Aussi calme. Il n’a jamais été aussi serein. Elle n’a pas à s’excuser de l’avoir mis dans cet état. Elle n’a pas à s’en vouloir de ne pas lui avoir dit qu’elle l’aimait plus vite. Parce que tout a été parfait. Tout lui convient. “C’était génial, Snow. Je veux dire… je ne pouvais pas rêver mieux. Je ne regrette rien, alors je t’en prie, tu dois arrêter de culpabiliser.” Le voilà qui parle de leurs performances. Il n’aurait jamais cru devoir le faire. Il n’aurait jamais cru devoir les qualifier. Il n’aurait jamais cru devoir la rassurer sur leurs ébats. Elle était là, non ? Elle a ressenti les mêmes sensations, les mêmes émotions. Elle devrait le savoir. Sûrement qu’il est coutume de faire un compte-rendu à la fin de chaque partie. Après tout, qu’est-ce qu’il en sait ? Il est aussi doué qu’un extraterrestre qui découvrirait les coutumes terriennes. “Je ne remets pas en cause l’amour que tu me portes. Je n’en doute pas un seul instant. J’ai juste… je ne sais pas….” Il soupire. Les mots lui échappent. Elle sait la vérité. Elle sait ce qu’il en est. Est-ce qu’ils ont besoin de gâcher leurs dernières heures de liberté à discuter de sa virginité ? Est-ce qu’il n’y a pas de sujets moins gênants dont elle souhaiterait discuter ? Est-ce qu’ils ne peuvent pas manger leur petit-déjeuner et reprendre leur relation là où ils l’ont laissée ? Il n’imaginait pas ce dernier jour ainsi. Il le songeait plus positif. Plus agréable. Il l’espérait différent de la veille. Différent, ce dimanche l’est. Faith a disparu. Les souvenirs sont retrouvés, en partie en tout cas. Mais il y a toujours une ombre au tableau. “Est-ce que c’est si important ?” Un enfant n’aurait pas fait mieux. Un enfant qui cherche à diminuer l’importance. Un enfant qui cherche à s’extraire de la discussion.


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« C’était génial, Snow. Je veux dire… je ne pouvais pas rêver mieux. Je ne regrette rien, alors je t’en prie, tu dois arrêter de culpabiliser. » Elle se détend. Il ne regrette pas, il ne lui en veut pas, il n’aurait rien voulu changer. Elle se détend, savoure de nouveau son contact, apprécie sa présence. Il ne lui en veut pas. C’était génial. Alors elle n’est peut-être pas tout à fait incompétente. Il est un peu heureux, n’est-ce pas ? Elle noie son sourire timide contre son cou. « Je ne remets pas en cause l’amour que tu me portes. Je n’en doute pas un seul instant. J’ai juste… je ne sais pas…. » Une caresse sur son épaule. « Je sais.. » Elle sait qu’il ne peut pas exprimer ce qu’il a sur le coeur, elle sait qu’il est encore blessé par la rupture avec Malicia, elle sait qu’il est un peu perdu et que leur relation est complexe. Elle sait que tout ceci est inattendu. « Est-ce que c’est si important ? » Elle remue la tête par la négative. Non, ça n’est pas important, pas s’il le vit bien, pas s’il est heureux, pas s’il veut toujours continuer avec elle. Elle a eu peur, une seconde, qu’il change d’avis, qu’il lui reproche de lui avoir posé des questions aussi intimes. Elle a eu peur que sa curiosité le vexe. « Je crois que .. je n’ai plus aucune gestion émotionnelle, pardonne-moi. » Elle dépose un baiser furtif sur ses lèvres, puis un plus tendre. Elle se sent toute petite, là, pieds-nus, dans cette chemise trop grande, entre les bras d’un homme grand.

C’est pire qu’avant. Les sens exacerbés et les émotions à fleur de peau, elle ne trouve pas le juste milieu, elle n’arrive pas à mettre de barrière. Après une profonde inspiration, elle entreprend de transférer le petit-déjeuner sur un plateau. Il a préparé quelque chose pour eux, quelque chose qu’elle a gâché avec ses interrogations incessantes, ses peurs irrationnelles. « J’ai envie qu’on mange tout ça dans notre lit. » Un sourire doux. Le leur, parce qu’à présent, il ne pourrait plus en être autrement. Elle ne pourrait plus considérer la chambre grise comme la chambre de personne, même si elle ne comptait pas revenir, même si elle ne comptait pas garder le manoir. « Qu’on profite du merveilleux petit-déjeuner que tu as préparé. » Il a tout prévu. Quoiqu’elle n’aime pas le lard, mais elle essayerait d’y goûter, pour lui faire plaisir, parce qu’en y réfléchissant, ils vivaient sous le même toit depuis trois ans sans avoir la moindre idée de ce que l’autre peut prendre le matin, la couleur préférée ou des choses aussi simples. Ils se connaissent si peu et se sentent pourtant si proches. Une erreur de parcours dans leur matinée parfaite, rien de grave, rien d’irrattrapable. Bobby lui avait offert sa première fois, ça impliquait qu’elle resterait gravée dans sa mémoire, à moins qu’un jour, comme elle, il perde les souvenirs de son existence.

Elle l’aide à monter les plats à l’étage, en prenant soin de ne pas le priver du plaisir d’en porter la moitié - elle a bien vu que la dorloter lui faisait plaisir et il venait d’affirmer qu’il n’avait pas envie d’être trop couvé, s’il n’avait rien dit c’était bien pour qu’ils jouent à armes égales, n’est-ce pas ? Ne pas faire semblant. Juste être naturelle. Il semble la vouloir seulement naturelle. Elle pousse la porte de la chambre dans laquelle ils ont passé leur fin de nuit et dépose son plateau dessus - elle n’a pas pris les boissons, se sachant assez maladroite pour tout renverser. Ca n’est qu’une fois confortablement installés qu’elle reprend la parole, calée tout près de lui, refusant de perdre la proximité, le contact quasi-parmanent. « Tu ne m’as pas dit si je devais porter quelque chose de spécial pour rencontrer tes parents. C’est tout de même important. » La politesse voudrait qu’elle porte quelque chose de moins fluide qu’à son habitude, non ? D’un autre côté, il vient d’une famille beaucoup moins bourgeoise que la sienne et il ne vit pas non plus dans un manoir hors de prix. Ses frères vont la scruter, il ne faut donc ni être trop habillée, ni trop dénudée, pas non plus trop décontractée.

Elle prend une gorgée de café avant de s’extirper du lit, un sourire malicieux sur les lèvres. Elle disparaît un instant avant de revenir, accrochant trois robes aux poignées du placard ; la première noire, marquée à la taille mais évasée en bas, la seconde gris perle, plus classique mais plus moulante, un petit quelque chose de distingué et pourtant attirant avec le décolleté voilé, et enfin la troisième, à la fausse allure de tailleur couleur prune. Ceci fait, elle retourne contre lui, venant taquiner son cou de baisers tendres. « Tu veux bien choisir pour moi ? » Question cruciale, vous n’imaginez même pas.
 
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C’est tellement plus drôle. C’est tellement plus sadique. C’est tellement mieux de chercher les problèmes pour ne pas profiter du bonheur. C’est tellement plus simple de refuser le bonheur à portée de mains. C’est tellement plus amusant de refuser le bien-être pour la colère. On n’arrive pas toujours à saisir les belles choses qui se présentent. On n’arrive pas toujours à saisir les belles occasions. Trop focalisé sur le négatif. Pourquoi s’embêter avec des sourires et avec des rires lorsque l’on peut pleurer et crier ? Pourquoi s’embêter avec des sentiments si mielleux quand on peut être dévasté par la colère, la déception, la tristesse ? L’humain refuse d’être heureux. Il a peur de la joie. Il a peur des rires. Il a peur de la prospérité. Il tremble face à la félicité. Il s’enfuit devant la sérénité. Il est conçu pour détruire. Il est habitué à écraser les plus faibles. Il est fabriqué pour s’auto-détruire. Les guerres. Les attentats. Le réchauffement climatique. Tout n’est que destruction. Mais quand enfin, l’amour semble sonner à la porte. Quand enfin, le bonheur semble tout proche. On oublie de le saisir. Parce qu’il ne correspond pas au quotidien négatif auquel on est habitué. Ils sont à deux doigts faire cette erreur. Ils sont à deux doigts de tout écraser pour une histoire de virginité. Ils sont à deux doigts de tout foutre en l’air. Bobby n’en a pas envie. Il veut profiter du moment présent. Il veut profiter de cette relation. Il veut profiter de cette chance. Il veut profiter. Il est compréhensif. Il comprend que Snow n’a pas l’habitude. Il comprend que Snow a perdu trois ans de souvenirs. Il comprend que Snow est encore perdue. Il comprend qu’elle a des doutes. Mais ils doivent arrêter de réfléchir. Ils doivent arrêter de se trouver des excuses. Ils doivent arrêter de repousser les sentiments positifs. Ils doivent juste les prendre et les absorber. “Je crois que .. je n’ai plus aucune gestion émotionnelle, pardonne-moi.” Encore des excuses. Encore des pardons. Elle presse ses lèvres avec la délicatesse dont elle l’a habitué. Une délicatesse qui transpire son amour. Une délicatesse qui transmet toute son affection. La conversation est terminée. Les doutes sont repoussés. Ils vont peut-être passer au petit-déjeuner. Ils vont peut-être retourner à leur bonheur. Il la libère de ses bras. “J’ai envie qu’on mange tout ça dans notre lit.” Notre lit. Leur lit. Cette expression sonne étrangement. Nouvellement. Il n’a jamais partagé son lit avec qui que ce soit. Il n’a jamais parlé de son lit comme étant celui de son couple. Un lit partagé. Un lit où les rêves et les déceptions cohabitent. Un lit qui réunit deux personnes. Cette idée lui plaît. Cette idée l’enchante. Il n’y aura peut-être plus de “notre lit” à l’Institut. Alors, autant en profiter. Il l’aide à rassembler les assiettes, les verres et les bols sur le plateau. Finalement, ils auront le droit à un petit-déjeuner normal. A un petit-déjeuner parfait. Il y a seulement eu une ombre au tableau. Un nuage sombre que le vent a soufflé. La pensée qu’ils puissent jamais se fâcher est agréable. La pensée que rien ne pourra les éloigner est rassurante.

Qu’on profite du merveilleux petit-déjeuner que tu as préparé.” Il sourit. Amusé. Désespéré. Elle lui fait des compliments dignes d’une mère pour son enfant. Digne d’une épouse d’une autre époque qui félicite son mari. La seule chose que son petit-déjeuner a de merveilleux est ses oeufs brouillés qui n’ont pas cramé pendant leur discussion. Il n’y a pas de quoi le crier sur tous les toits. “Ne t’en fais pas, le tiens était magique avec les pancakes.” Elle se la joue maternelle. Il se la joue paternel. Il n’est pas le seul à avoir le droit d’être complimenté. Il n’est pas le seul à pouvoir être flatté comme un gamin. De toute manière, Snow a bien plus de mérite que lui. La préparation du plateau est une nouvelle chorégraphe. Des corps qui se frôlent. Des gestes qui s’arrêtent pour en laisser passer d’autres. Des objets placés minutieusement. Des regards échangés. Un silence confortable. Cela fait, ils prennent le chemin de leur chambre. A l’institut, cette notion n’existera bientôt plus. Ils n’auront plus le droit de partager le même lit, à moins d’aller à l’encontre du règlement. A moins d’être discret. A moins de tout risquer pour leur relation. Bobby se charge des boissons. Il s’assure qu’elles arrivent saines et sauves jusqu’au lit. Ils installent le festin, avant de se glisser contre les oreillers. Snow tout contre lui, l’estomac en cours de remplissage, il ne peut qu’être bien. Il retrouve son bien-être. Il retrouve cette satisfaction qui le recouvre. “Tu ne m’as pas dit si je devais porter quelque chose de spécial pour rencontrer tes parents. C’est tout de même important.” Il la dévisage. Comment ça, important ? Elle ne va pas se présenter au Président des Etats-Unis et à sa famille. Elle va se présente à ses parents. Aux Drake. Ses parents ne sont pas du genre à sortir les costumes et les robes de soirée. Ils sont simples. Ils acceptent les gens comme ils viennent. Il hausse les épaules. Il avale sa tartine avant de répondre. “N’importe quelle robe conviendra.” Quoique… Certaines de ses robes sont trop habillées. Certaines de ses robes sont trop décolletées. Certaines de ses robes sont en décalage avec les valeurs des Drake. Elle risquerait d’être irrésistible. Et puis, il ne manquerait plus que ses frères et tous les voisins rappliquent en la voyant. Finalement, non, pas n’importe quelle robe. Snow quitte la chambre d’un pas un peu trop léger. Un peu trop suspect. Il étend le bras jusqu’à l’atteindre. Sans grand succès. Il suspend son geste, en voyant les bols basculer dangereusement. Advienne que pourra, hein. Au besoin, il lui couvrira de sa chemise hideuse. Il remet en place la vaisselle. Faith serait malheureuse qu’ils inondent sa couette coûteuse. Il n’a pas très envie de la rencontrer une deuxième fois. Snow revient. Il observe son manège. Trois robes. Dans chacune d’elles, Snow pourrait être scandaleusement attirante. Elle a vraiment le don de se mettre en valeur. Un goût sûr pour les beaux vêtements. Lui sera le crétin aux chemises moches. Il va vraiment falloir qu’il fasse quelque chose pour être à la hauteur vestimentaire de Snow.

Elle tente de l’amadouer à coup de baisers. Il cède rapidement. Homme faible qu’il est devenu. Faible devant ses baisers. Faible devant son regard. Il a toujours été sensible à ses émotions. Encore plus aujourd’hui. Il emprisonne ses lèvres pour arrêter le supplice. Assez de baisers. Assez de tentation. “Tu veux bien choisir pour moi ? ” Un soupir. Il se concentre sur les trois robes. Trois tenues au style différent. Il ne pratique pas l’art de la mode. Elle a bien su le lui exprimer. Alors, elle se doute qu’il est tout bonnement incapable de déterminer laquelle elle portera. Elles se rassemblent. Elles sont toutes confectionnées avec du tissu. Cela dit, les couleurs divergent. “Depuis quand est-ce que l’on demande l’avis du gars aux chemises affreuses ?” Il embrasse sa joue. Elle ne peut pas lui faire pire coup foireux. Ces robes iraient parfaitement à Snow. Il lui fait confiance sur ce point. Mais il ne peut pas se contenter de lui dire de choisir elle-même. Alors, il élimine la seconde. Décolleté, moulante, classique. Trop classique. La dernière a une couleur qui raviverait le teint de Snow. Elle est pourtant trop élégante. Elle l’est trop pour ce simple repas d’anniversaire de famille. “La... noire ?” Il hésite. Il surveille des signes de désapprobation sur son visage. Il attend des signes de dégoût. Elle lui a peut-être tendu un piège. Elle s’est sûrement amusée de ses goûts vestimentaires. Son manque de goût a ses limites. Il parvient à déterminer si tel vêtement est vraiment trop laid. Parmi cette sélection, il ne lui semble pas apercevoir de robe violente pour les yeux. Trois belles robes. D’ailleurs, trois ? Avec combien de robes est-ce qu’elle voyage ? Ils ne sont partis que pour un week-end. Pas pour une semaine. Il est tombé sur la plus coquette des femmes. “Il est temps de se préparer. On risque d’être en retard.” Les Drake ne sont pas une famille conventionnelle. Néanmoins, ils aiment les gens ponctuels. Même si Bobby et Snow vont faire la surprise de leur visite, sa mère ne manquera pas de souligner qu’ils sont en retard. Autant l’éviter. Il avale la dernière tranche de lard de Snow - il a bien compris qu’elle ne les aime pas. Entre les burgers et le lard, elle fuit les aliments gras. Il le note dans un coin. Ne plus la ramener dans un fast-food. Ne plus lui faire de tranches de lard. Bannir le mot ‘gras’ de son vocabulaire en sa présence. Il sort du lit pour rouvrir sa valise. Remettre de l’ordre là-dedans. Essayer de trouver une tenue qui soit à la hauteur de celle de Snow. Avec un sourire, il se rappelle des remarques habituelles de sa belle-soeur sur ses vêtements. Elle va encore plus l’embêter là-dessus en rencontrant Snow. Elle ne va pas manquer de souligner le contraste entre nos deux tenues. “Dis, t’as pas une deuxième chemise cachée quelque part ?” Il est prêt à ne pas râler. Il est prêt à ne pas lui reprocher cet achat. Il est même prêt à la remercier. Définitivement, Snow a une mauvaise influence sur lui. A peine 48 heures à son contact et déjà, il en est à vouloir s’habiller correctement. Un drame !


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« Depuis quand est-ce que l’on demande l’avis du gars aux chemises affreuses ? » La chemise affreuse qu’elle portait toujours. La chemise dans laquelle elle prenait un petit-déjeuner avec un homme qu’elle aimait chaque jour un peu plus, sans être encore certaine des limites que cela impliquait. La chemise à carreaux qui ne lui allait finalement pas si mal. Le baiser sur la joue l’a faite sourire. « La... noire ? » Elle attrape ses lèvres, tendrement. « Je savais que tu choisirais celle-ci. » Ca n’a rien de désapprobateur, ça n’est pas non plus une forme de félicitations, c’est un simple constat, une remarque douce. La robe noire se rapprochait de ce qu’il la voyait porter, le plus souvent, quoique certains détails plus fins ne se dévoilaient pas sur le cintre. « Il est temps de se préparer. On risque d’être en retard. » Une petite moue. Elle aurait aimé rester encore, elle se sent bien, avec lui, seulement lui, dans la seule pièce du manoir à laquelle n’étaient associés aucun mauvais souvenir. Ils avaient redessiné la carte de sa mémoire, mais tout de même. Et puis ici, elle n’avait pas à se cacher. Elle l’observe se lever, soulagée qu’il n’ait pas mal pris qu’elle n’aime pas le lard. Il semble embêté avec sa valise, ce qui lui fait pencher la tête, légèrement, tentant d’apercevoir ce qui le tracasse. « Dis, t’as pas une deuxième chemise cachée quelque part ? » Oh. Oh ! Monsieur Drake, allergique à la qualité hors de prix, lui demandait de l’aide en matière de vêtements. Elle lui offre un sourire mutin avant de se diriger vers sa chambre, ne revenant que quelques secondes plus tard, une veste gris anthracite accrochée à un joli cintre argenté. « Non, je n’ai pas de seconde chemise, mais j’ai ça. » Elégante, peut-être un peu trop. Elle la dépose sur le lit, piochant ensuite un des tee-shirt de Bobby, sans lui demander l’autorisation mais après tout, n’avait-il pas besoin d’un conseil ? Snow glisse donc le tee-shirt noir sous la veste, rendant l’ensemble un peu plus décontracté. « Avec un jean et tes chaussures adorées, ce sera parfait. »

Elle passe ses bras autour de sa nuque, plongeant son regard dans le sien. « Merci pour ce week-end merveilleux. » Elle le pense. Elle le ressent. Il l’a protégée, il l’a menée sur un chemin nouveau, peut-être plus heureux. Ses doigts jouent un instant à la base de sa nuque. Elle n’a aucune envie de se défaire de lui, aucune envie d’imaginer devoir revenir en arrière, devoir se replier dans le rôle de l’élève, devoir se taire et le voir s’éloigner. « Comme partager la douche est une assurance d’être en retard.. je vais me préparer dans la chambre d’à côté. Sois sage. Oh et .. pour tes parents, c'est Prudence. » C’est taquin, c’est doux, c’est entre la malice à laquelle elle l’a habitué et l’amour naissant. En se défaisant de lui, Snow récupère ses vêtements et disparaît.

Faire couler l’eau chaude d’un bain, se perdre dans ses pensées, s’oublier un peu. Elle n’a pas mis longtemps, consciente qu’elle avait encore beaucoup de choses à faire ; alors elle s’est habillée, a glissé sur sa peau la robe noire au manches dentelées laissant voir les épaules - au moins y avait-il des manches. Elle passe autour de sa taille une ceinture prune et replace à son annulaire la bague ornée du flocon. Ceci fait, elle remonte ses cheveux en un chignon lâche. Elle n’est pas certaine de plaire aux Drake. Elle craint qu’ils n’apprécient guère ce qu’elle est après avoir connu Malicia, après l’avoir reçue sûrement tant de fois. Un soupir s’extirpe d’entre ses lèvres qu’elle maquille d’un peu de gloss. Mieux valait être naturelle - parce qu’elle doutait que le côté petite princesse bourgeoise soit du meilleur effet.

Ranger ses affaires est une chose plus difficile. Elle plie d’abord ses vêtements, referme le premier sac et entreprend de récupérer quelques livres, elle se rend même dans le bureau de son père où elle prend un stylo, un album photo, quelques souvenirs. Vient ensuite le grenier, où elle prend des papiers, empile les preuves, les moindre détails qui pourraient l’aider. Ce n’est qu’en dernier qu’elle récupère la combinaison blanche. Elle la détache prudemment du mannequin - est-ce qu’elle rentrait encore dedans ? Les derniers bagages fermés, elle enfile ses escarpins et rejoint le hall. Il n’y avait plus qu’à rédiger un mot à Faith l’informant qu’elle cèderait pour la vente du manoir à condition de diviser la somme en deux, tout en ajoutant une adresse mail pour la contacter. Snow tirait finalement un trait sur le passé.
 
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Ce sourire mutin. Il apprend à l’aimer au milieu des baisers. Il apprend à le détester en pleine conversation. Il n’aime pas ce qu’il annonce. Il n’aime pas ce qu’il sous-entend. Il demandait une seconde chemise pour la plaisanterie. Il demandait de l’aide, sans penser en avoir en retour. Mais elle a souri. De son sourire mutin. Et il a senti que la liste des vêtements offerts n’était pas tout à fait terminée. Il se mord les doigts. D’avoir posé la question. De l’avoir laissée lui acheter toutes ces affaires. Un homme entretenu. Il devient un homme entretenu. Bientôt, il plaisantera sur le fait d’avoir une voiture de sport et elle la lui achètera. Si ça se trouve, elle aura même anticipé son envie. Non, il ne peut pas la laisser continuer. Ce n’est pas ainsi qu’il conçoit un couple. Ce n’est pas ainsi qu’il compte vivre. Il gagne sa vie, contrairement à elle. Il a les moyens de s’acheter ses propres vêtements. Alors certes, on ne peut pas s’acheter des goûts vestimentaires. La solution est peut-être qu’elle l’accompagne pendant ses achats et qu’elle le laisse dégainer la carte bancaire. Pas qu’elle lui achète des fringues en cachette. Dès leur retour à l’Institut, ils devront en parler. Le psychologue qu’il est ne manquera pas de souligner son excessivité dans les relations. A cette idée, il est déjà découragé. Faire la part des sentiments, des rôles, des opinions. Il ne pourra plus vraiment être son psychologue. Chaque mot prononcé en séance sera pris comme un jugement du petit-ami. Chaque pensée formulée au quotidien sera utilisée pour la prochaine séance. La catastrophe. Il y aura sûrement des disputes. Beaucoup de disputes. Des incompréhensions. Beaucoup d’incompréhensions. Mais ils verront. Ils sont jeunes - enfin, elle plus que lui - ils ont le droit de se tromper. Ils ont le droit de faire des erreurs. Il est sombre. Il est négatif. Il voit déjà le pire. Ils ne sont pas à l’abri d’une entente incroyable. Ils ne sont pas à l’abri de vivre ensemble pendant les cinquante prochaines années. “Non, je n’ai pas de seconde chemise, mais j’ai ça.” Il se remet debout. Une veste élégante. Le genre qui aurait été parfaite avec son pantalon et sa chemise. Le genre qu’elle a caché dans ses propres affaires. Le genre qu’elle ne sort que maintenant. Et elle lui a acheté quoi d’autres ? Des chaussures ? Des chaussettes ? Une montre ? Une cravate ? C’est trop. Vraiment trop. Tous ces cadeaux le dépassent. Il n’ose même pas réfléchir au prix d’une veste pareille.  “Avec un jean et tes chaussures adorées, ce sera parfait.” Il regarde la tenue composée sur le lit. Bon, si elle en est certaine. Il peut faire confiance à la spécialiste vestimentaire. Entre les deux, elle est la plus compétente. Il passe ses bras autour de sa taille. Il va vraiment falloir instaurer des règles : plus de cadeaux. Plus de fortune dépensée.

Bien, madame.” Ces quelques cadeaux partent d’une bonne intention. Le gâter. Lui faire plaisir. Mais il n’a rien demandé. Être pourri de la sorte à même tendance à le gêner. Après tout, que lui a-t-il offert en retour ? Un hamburger, des frites et une boisson. On ne peut pas dire qu’il se soit foulé. On ne peut pas dire qu’il soit aussi généreux qu’elle. “Merci pour ce week-end merveilleux.” Un week-end merveilleux. Entre les crises de larmes, les souvenirs, les crises réfrigérantes. Parler de week-end merveilleux est être extrêmement optimiste. Dans ces deux jours, il y a aussi eu des baisers, des confidences, des premières fois. Ces aspects positifs compensent. Ils prennent le dessus. Alors oui, c’est un week-end merveilleux. Il attend de voir la suite chez ses parents. Il redoute, plutôt. “Merci pour ce séjour et ces cadeaux.” Il ne croit pas l’avoir fait avant. Il ne croit pas l’avoir remerciée pour tous ses achats ou même pour son hospitalité. Avec tout ce qu’elle lui offre, il a pris le temps de râler, de s’affoler, de s’inquiéter. Mais pas de remercier. “Comme partager la douche est une assurance d’être en retard.. je vais me préparer dans la chambre d’à côté. Sois sage. Oh et .. pour tes parents, c'est Prudence.” Il est prêt à protester. Il est prêt à crier à l’injustice. Elle disparaît déjà, dans un nuage de robes. Il a obtenu le droit de l’appeler “Prudence” après l’avoir embrassée. Pas avant. Et ses parents peuvent déjà l’appeler ainsi. C’est du favoritisme ! Prudence… Le réflexe de l’appeler Snow est ancré. Le réflexe de survie de ne pas l’appeler par son prénom est trop dur à battre. Il rassemble ses affaires. Il s’enferme dans la douche pour nettoyer son corps des ébats des dernières heures. Une fois sec, il se glisse dans le jean et le tee-shirt sélectionnés, puis la veste. Un regard dans le miroir lui indique qu’il a de l’allure. Il n’est pas trop mal dans cette tenue. Avec un peu de chance, sa belle-soeur approuvera. Il s’occupe ensuite de terminer sa valise. En quelques minutes, il est prêt à partir. En quelques minutes, il est prêt à s’en aller affronter sa famille. Il fait un tour au rez-de-chaussée pour ranger les derniers objets et effacer la trace de leur visite. Pour ne pas que Faith puisse se plaindre davantage. Pour qu’il puisse démontrer un peu de respect pour les Rosebury encore vivants. Finalement, il retourne dans sa chambre afin de récupérer ses affaires. Il redescend au moment où Snow rédige quelques mots. Le taxi est là. Il la laisse terminer pendant qu’il transporte les bagages jusqu’à la voiture, non sans remarquer que les affaires de Snow semblent plus lourdes au départ qu’a l’arrivée. Les valises chargées. Les mutants ceinturés. L’adresse donnée. Il n’y a plus qu’à prendre l’avion. Direction l’Iowa.



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