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Let it go.

« Don't cry because it's over, smile because it happened. » -  Dr. Seuss.

X
-23 a vaincu. L’apparence de gamine est trompeuse, la combattante redoutable, inégalable. Les premières minutes, la glace a répondu à l’appel de Snow mais plus le temps s’écoulait, moins elle était instinctive et au premier coup, les barrières ont cédé. Sur l’épaisse couche froide, elles ont évoluée, au beau milieu du lac, loin de toute vie à mettre en danger. Son amie était puissante, raison pour laquelle elle lui avait demandé son aide pour lâcher prise, pour faire passer cette colère grondante qui suivait son sentiment d’abandon. Bobby voulait le bonheur de Malicia, au prix même du leur, quitte à laisser de côté la gamine blonde et insignifiante. Elle ne valait pas la peine qu’il s’accroche, n’est-ce pas ? Il préférait l’intouchable et tellement plus forte à la frêle femme froide. Il avait dix ans d’amour avec l’une, à peine une aventure avec l’autre, le choix était fait.. et les larmes n’avaient toujours pas coulé. Le dernier coup l’achève. Le sang glisse déjà du coin de ses lèvres, de quelques plaies de-ci, de-là mais c’est à l’abdomen qu’elle a subi le plus de dégâts. Laura ne fait jamais semblant, elle repousse les limites. Celles de Snow, déjà lointaines, avaient été atteintes, surmontées, achevées. La respiration est douloureuse. Une côte s’est sûrement fêlée et lorsque le corps est tombé, a heurté le sol artificiel, une profonde fissure s’est formée. La structure ne tiendrait pas le coup, la créatrice était hors service.

Les nerfs ont suivi le reste. Les pleurs ont noyé le chagrin cuisant, roulant sur les joues, venant mourir contre son cou, gouttes salées. Elle ignore le temps que ça a duré, elle sait que le coucher du soleil était déjà loin quand le combat a cessé. Il fait noir sur le parc, il fait sombre dans le lac. Elle se sent lentement sombrer dans une semi conscience, frigorifiée, épuisée. Peut-être était-ce que qu’elle avait cherché, après tout. Elle avait affirmé à Bobby que son amour résistait jusqu’à ce que mort s’en suive, exprimant le fait qu’elle ne le retirerait pas, qu’il persisterait jusqu’à son propre décès, tôt ou tard. Elle n’avait pas pensé à se suicider, seulement à évacuer le stress, la peine, tout ce qui l’empêchait à nouveau de vivre. Prudence avait retrouvé le goût d’exister pour qu’on le lui arrache aussi sec.. et voir Bobby presque mourant avait enclenché l’électrochoc : elle l’avait aimé plus qu’elle ne le pensait, elle s’était attachée à leurs rêveries idiotes de grands gamins redécouvrant le contact.

La main droite s’est portée sur la blessure, la combinaison blanche un peu poisseuse. Elle ne sait même plus si elle s’était fait ça en tombant sur sa propre attaque ou s’il s’agissait d’une réaction en chaîne version X-23. Ca n’avait plus d’importance. Tout le monde dormait, personne ne viendrait la chercher. Elle allait peut-être mourir seule, sorte de cruelle destinée.

Une voix familière l’extirpe du brouillard. Elle ne comprend pas ce qu’il dit mais elle reconnaît le visage d’Iceberg, elle reconnaît son odeur et ses yeux fatigués. Il est beau, même dans cet état. Un faible sourire s’étend difficilement sur les lèvres de la mutante qui tousse, malgré elle. Il est venu. Elle pleure encore, sans s’en rendre compte, trop occupée à contempler sa présence sans intégrer un piètre mot de ce qu’il essaye de lui articuler. Il est vraiment là ? Peut-être qu’elle hallucine. « Si t’étais vraiment là, je crois que je te dirais que je t’aime.. c’est idiot, mh ? » Elle frissonne de toute son enveloppe charnelle mise à rude épreuve. Il y a de l’eau, dans son dos, tellement glaciale. La fissure s’étend. Ca craquèle, détache un pan du sol qui sombre avec elle dans le lac noir. Sa main s’est accrochée, dans un réflexe de survie avant de se liquéfier pour disparaître. Ca a duré une longue minute avant qu'elle ne remonte, qu'elle ne se débatte avec sa panique, cherchant à quoi s'attraper pour revenir sur une surface solide. Elle pourrait se noyer, là, parce que Bobby n'est qu'une hallucination, rien de plus. Il ne serait pas venu à son secours alors qu'elle avait évité son chemin depuis l'infirmerie, depuis l'altercation avec Logan, alors qu'elle se terrait en fautive dans sa chambre pour travailler, travailler jusqu'à ce que la force de réfléchir s'envole. Il n’avait aucune raison de vouloir la sauver, lui qu’elle avait tant blessé, à qui elle avait volé chaque battement de coeur, chaque bonheur. Pourquoi voudrait-il lui tendre la main, alors qu’elle avait brisé son couple, maintenant qu’il avait retrouvé le chemin vers Malicia ? Bobby n'était pas là, il n'était qu'un souvenir heureux.
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Quelque chose ne va pas. Quelque chose s’est passé. Il l’a compris. Très rapidement. Il a abandonné son bureau. Il a laissé derrière lui ses dossiers. Il a oublié son travail. Parce que le problème n’est pas là. Le problème est au lac. Le problème s’appelle Snow. Il ne résoudra rien en restant assis. Si il l’avait pu, il serait passé par la fenêtre. Il aurait construit un énorme toboggan pour l’emmener jusqu’en-bas. Plutôt que de traverser le couloir en trombe. Plutôt que d’attirer tous les regards. Plutôt que de soulever les interrogations sur son passage. Il a croisé Tornade dans les escaliers. Elle s’est arrêtée en le voyant arriver. Elle lui a demandé ce qui n’allait pas. Il n’a pas pris le temps de lui répondre. Il ne l’a pas. Parce que l’une de ses peurs, ces derniers temps, vient de se réaliser. Elle est allée trop loin. Comme si la vie ne méritait plus d’être vécue. Comme si elle cherchait à prouver quelque chose. Comme si elle se fichait des conséquences. Elle est allée trop loin. Elle n’a pas réfléchi. Elle n’a pas anticipé. Elle n’a pas pensé. Elle a simplement laissé les émotions parler. Elle a simplement laissé son pouvoir parler. En tout cas, c’est ce qu’il imagine. Après tout, il ne sait rien. Seulement que c’est grave. Seulement qu’il doit se dépêcher. Seulement qu’il doit glisser. Et vite. Seulement qu’elle est mal en point. Il glisse. Il se déplace. Il surfe. La glace est ce qui va le plus vite. Il a déjà pu le constater. Alors, il ne s’embête pas à courir. Il ne s’embête pas à marcher. C’est la première fois depuis longtemps qu’il se sent si alerte. Si éveillé. Si conscient. Si lucide. La première fois depuis longtemps qu’il oublie les disputes, les déceptions, les malheurs. Tout cela ne compte plus. Tout cela n’a pas d’intérêt. Seule la santé de Snow le préoccupe. Il parcourt le chemin jusqu’au lac à une rapidité folle. Le vent souffle à ses oreilles. Le vent fouette ses vêtements. Le vent rougit son visage. Il fait froid, mais il n’en est pas gêné. Ce ne sont que des futilités. Que des préoccupations égoïstes et inutiles. Grâce à la hauteur prise par son toboggan de glace, il la voit, au loin. Frêle silhouette refermée sur elle-même. Frêle silhouette allongée sur la glace. Frêle silhouette souffrante. Un spectacle qui fait redoubler ses inquiétudes. Un spectacle qui lui arrache un pincement au coeur. La glace cède la place à la terre. Maintenant, il court. Il court. Il ne s’arrête pas. Il finit par déraper à ses côtés. Par s’agenouiller. “Prudence…” Il tente de maîtriser les tremblements dans sa voix. Il tente de retenir l’anxiété dans son intonation. La main à quelques centimètre de son épaule, il hésite. Il hésite parce qu’il a encore en mémoire ses gestes pour le repousser. Il hésite parce qu’ils ne se sont pas parlés depuis l’infirmerie. Il hésite parce qu’il la connaît. Trop fière pour se montrer faible. Trop fière pour assumer ses blessures.

Elle est dans un sale état. Blessée. Meurtrie. Elle est abîmée. Dommages physiques et psychologiques Elle ne peut pas survivre à cela. Elle ne peut pas guérir de toutes ses blessures. Il doit l’emmener à l’infirmerie. Il doit la faire soigner. Mais elle sourit. Elle sourit et elle lui rend son regard. Elle est encore consciente. Elle peut encore surmonter cette épreuve. Elle peut encore s’en sortir. “Tu as intérêt à tenir le coup. Je vais te ramener à l’infirmerie. Ils vont te soigner. Ils vont...” Ils vont quoi ? La réparer de tous les côtés. Scotcher ses plaies. Coller ses os fracturés. Ils vont faire quoi, au juste ? L’espoir rationnel est chassé. Mais Snow pleure. Pleure encore. Elle ne s’arrête pas. Elle continue d’expulser les gouttes de son corps. Il pose une main sur son épaule. Il doit la ramener immédiatement. Il doit arrêter son calvaire. Il cherche quelque chose pour l’aider. Un banc. Une branche. Quelque chose qui facilite le transport. Quelque chose qui lui permette de l’emmener en toute sécurité. “Si t’étais vraiment là, je crois que je te dirais que je t’aime.. c’est idiot, mh ?” Elle délire. Elle ne sait plus ce qu’elle dit. Elle a perdu trop de sang. Il la détaille. Il cherche la plaie qui cause ses troubles. Il repousse doucement sa main pour le laisser voir. Elle saigne. Abondamment. Atrocement. Il n’a pas le temps d’entreprendre des soins. Il n’a pas le temps de l’embarquer pour l’Institut. Il a seulement le temps d’entendre la glace craquer. Il a seulement le temps de la voir glisser dans l’eau. Dans une lente descente. Il attrape cette main qu’elle tend, dans un vain espoir de la rattraper. Mais elle se liquéfie. Elle coule entre ses doigts. Elle s’échappe. “SNOW ! Non, non non...” Il se penche par-dessus le trou, tentant de la voir. Tentant de l’apercevoir. Tentant de la déceler dans l’obscurité du lac. Elle est nulle part. Il ignore ce qu’il doit chercher. Ce qu’il doit observer. Une flaque d’eau parmi de l’eau. Une forme aqueuse dans l’eau. Une forme humaine se noyant. Elle ne remonte pas. Elle ne revient pas. Il doit sauter. Il doit plonger. Il doit la trouver. Elle n’aura pas la force de remonter. Elle n’aura pas la force de se débattre. Mais elle aura peut-être la volonté de mourir. Il ne peut pas la laisser faire. Finalement, elle réapparaît. Elle revient. Elle est juste là, se battant pour respirer. Se battant pour vivre. Il l’attrape. Il passe ses mains sous ses aisselles. Il l’extirpe de sa baignade impromptue. Il la ramène sur la lac glacé. Il se laisse tomber pour s'asseoir. Il garde Snow dans ses bras. Il l’attire contre lui. Il la berce. Il la serre. Il calme ses propres battements de coeur. Il calme ses propres frayeurs.

Ils ne se sont pas parlés depuis plusieurs jours. Ils se sont séparés dans la douleur et le déchirement. Ils ont abandonné parce qu’il est incapable de profiter du bonheur si Malicia n’y goûte pas. Mais il réalise qu’il tient encore à Snow. Assez pour avoir peur de la perdre. Assez pour craindre qu’elle ne se noie. Assez pour penser que c’est un mauvais rêve. Trois ans plus tôt, elle s’était retrouvée dans un état proche de celui-ci. L’histoire se répète, mais cette fois, ses sentiments à son égard ne sont plus les mêmes. Il n’y a plus d’animosité, il n’y a plus de colère, il n’y a plus de rancune. “Je t’en prie, dis-moi que tu vas bien.” Il refuse de la voir mourir. Il refuse d’assister à sa destruction. Il refuse qu’elle parte de cette manière. Tout est de sa faute. Il l’a rejetée. Il a reproduit le schéma de rejet dont elle a été habituée. Dont elle souffrait. Il n’a pas su lui donner l’attention dont elle méritait. Il n’a pas su l’aimer autant qu’elle l’aimait. Il n’a pas essayé de revenir vers elle. Il n’a pas essayé de lui faire comprendre. Il s’est fait distant en restant dans son bureau, à travailler avec acharnement. Il n’a pas été là, alors qu’elle avait besoin d'aide. Et maintenant, ils sont là. Mais elle respire. Elle est vivante. Tout va bien aller. Tout va bien se passer. Il va la porter jusqu'à l'Institut. Il va la placer entre les mains de l'infirmier. Ou peut-être devrait-il l'emmener aux urgences les plus proches... Il ne sait pas. Il ne sait plus. Il a cessé de réfléchir. Il a cessé d'être lucide au moment où on l'a informé. “Accroche-toi. On va te soigner. On va t’aider.” La noyade a été sans pitié. Elle a laissé son corps frigorifié. Bobby tente de la réchauffer, en abusant de la thermokinésie. Il chauffe. Il carbure. Il crée de la buée autour de lui. Contraste entre le froid et le chaud. Il doit la maintenir à une bonne température. Il doit lui assurer une chaleur normale. Il doit être là pour elle. Il doit lui montrer plus d’attention que ces derniers jours. Il doit lui prouver qu’il ne l’abandonnera jamais. Même à cet instant. Il lui a promis.

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Dernière édition par Robert L. Drake le Mer 27 Jan - 15:34, édité 1 fois
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« Don't cry because it's over, smile because it happened. » -  Dr. Seuss.

S
a chaleur n’a rien de comparable. Sa peau n’a pas d’égale. Elle reconnaîtrait son toucher entre mille, elle se souviendrait de ses contours les yeux fermés. Tremblante, glacée, elle se love contre le corps accueillant qui autrefois la faisait vibrer. Les longs cheveux défaits gouttent sur les vêtements secs de Bobby, sans qu’elle ne puisse rien articuler, sortie de son brouillard épais. Il est là, il n’est pas un rêve, il n’a rien d’une hallucination. Il est venu la sauver, encore. La sauver d’elle-même. Et ses mots sonnent comme les plus belles mélodies des cieux, de cette voix qui lui a tant manqué, du creux qu’a laissé son absence. « Je t’en prie, dis-moi que tu vas bien. » Elle recrache l’eau qui s’est insinuée, elle tousse le liquide froid, secouée de spasmes, incapable de lui répondre autrement que par un couinement pitoyable. Elle devrait être morte. Noyée au fond du lac. Il n’y a pas de sang, aucune teinte rosée. Sur la combinaison, seules les traces de la plaie, seule l’hémoglobine encore humide ; pas de douleur, pas de souffrance. Elle a seulement froid. Elle n’a plus mal que psychologiquement, que dans ce deuil difficile. La brûlure cuisante de chaque respiration s’est envolée. La tenue en revanche rend l’âme, distendue à son tour - voyage matériel de trop. Elle s’en fiche. Lentement, elle conscientise. « Accroche-toi. On va te soigner. On va t’aider. » Il l’a déjà aidée, elle n’est plus dans l’eau. Il l’a sortie de là. Une quinte de toux supplémentaire avant qu’elle ne parvienne enfin à lui dire quelque chose, d’une petite voix fragile. « Ca va.. » Il chauffe. Il tente d’inverser le froid, de la ramener à une température normale. Elle fronce les sourcils, toujours sans le regarder, collée à lui. Insoutenable absence. « Arrête, ça va, j’te dis. » Snow ne comprend pas bien sa peur, elle ne comprend pas bien son insistance. Il a préféré Malicia. Il a préféré le sacrifice au droit d’exister. Elle ne comprend pas ce qu’il fait encore là. Elle ne comprend pas qu’il cherche à lui venir en aide quand il lui a arraché brutalement le coeur, sans autre forme de procès, quand elle a vu les doutes dans ses yeux, l’amour pour la brune - sensation d’être insignifiante.

Elle a voulu tenter de construire un château de cartes qui lui a tailladé le myocarde, enfant trop sensible, trop entière, qui ne donne rien ou qui donne tout, trop. Les doigts se portent à l’entaille à son bras, qui n’existe déjà plus, ils se promènent à l’abdomen, où rien ne subsiste, comme avec la cicatrice. « .. Un liquide froid. » Lentement elle relève ses billes trop claires vers celles de Bobby, commençant à intégrer ce qu’il venait de se passer. Elle avait fait fondre la neige pour soigner le psychologue, au milieu des décombres du centre commercial, elle avait refermé la plaie avec de la glace fondue, se souvenant que sa mutation lui permettait une telle prouesse, une reconstitution au travers de l’eau froide, par exemple. C’était comme si le plongeon dans le lac lui avait procuré la même propriété, et pour la première fois de leur vie, pour la première fois depuis leur toute première rencontre, il semblerait que leur mutation se rejoigne en un point identique. Il ne voulait pas l’effrayer, la dernière fois, mais il lui avait soufflé qu’elle devait vivre avec l’idée de toujours évoluer. La seconde mutation dormante venait de s’activer.

Peut-être que ça ne changerait pas grand chose à sa vie. Iceberg ne semblait pas trop impacté par une telle faculté, passive, qui lui conférait simplement une récupération fabuleuse. Elle n’avait pas de raison d’avoir peur, à première vue. En réalité, elle était encore trop sous le choc pour s’amuser à imaginer tous les tenants et aboutissants d’une guérison pareille. Plongée dans le regard clair de Bobby, les lèvres entrouvertes et le souffle retrouvant un semblant de calme, elle cesse de raisonner. L’univers se joue d’eux, se joue de chaque instant, des rapprochements et des ruptures et chaque secousse émotionnelle déclenche une nouveauté inattendue, de l’amour liquéfié à la séparation régénérée. Des paradoxes, encore et toujours. Inséparables aimants qui luttent contre eux-mêmes. « Bobby, arrête la thermokinésie, tu te fatigues pour rien.. une couverture suffira. » Snow a l’habitude d’avoir froid, elle peut résister encore jusqu’à retrouver son lit. « Pas besoin de l’infirmerie. » Elle n’a plus mal. Inutile de faire perdre son temps à tout le monde. Ils n’étaient plus ensemble, quoiqu’elle veuille, quoiqu’elle ressente, il n’était plus obligé de veiller sur elle, il pouvait retourner à sa vie. La colère avait été évacuée, son ton doux témoignait du fait qu’elle lui pardonnait sa réaction. Elle lui pardonnait le fait qu’il ne puisse pas l’aimer. Il était libre de partir sans se retourner.
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La mort. Une chose atroce que l’on ne souhaite à personne. Une chose atroce que l’on n’imagine pas survenir. Pourtant, quand il voit Snow couler, il a le sentiment qu’elle s’en va vers la mort. Qu’elle se laisse aller vers une vie qui sera plus douce, plus agréable. Une vie où elle ne sera plus. Une vie où elle n’aura plus mal. Une vie où elle n’aura plus de conscience. Les opinions religieuses se séparent à ce moment précis. Une vie après la mort ou pas. Peu importe. Snow disparaît. Snow se liquéfie. Snow se fait engloutir par le lac. Il n’y a pas d’autre mot. Mais le lac la rejette. Le lac la ramène à sa surface, comme si son heure n’était pas encore arrivée. Comme si la mort ne voulait pas d’elle. Pas encore. Pas tout de suite. Bobby n’a pas attendu. Il s’est jeté sur elle. Il l’a repêchée. Maintenant, elle est là. Dans ses bras. Contre lui. Elle est là, sauve. Il n’est pas prêt à la lâcher. Il n’est pas prêt à l’abandonner. Il tient à elle. Il le lui a répété des dizaines de fois. Il tient à elle et il n’est pas décidé à assister à sa disparition. Il va la surveiller. Il va la suivre. Il va la garder à l’oeil. Tant pis s’ils retombent dans cette relation haineuse du début. Tant pis s’ils se remettent à se disputer. Il s’en fiche. Il veut s’assurer qu’elle ne recommencera. Il veut s’assurer qu’elle restera en vie assez longtemps pour être heureuse. Assez longtemps pour fonder cette famille dont elle rêve tant. Assez longtemps pour terminer ses études. Assez longtemps pour s’installer dans une grande maison, aussi grande que le manoir de ses parents. Assez longtemps pour qu’elle redécouvre l’amour. Si il le faut, il la forcera à vivre. Il la forcera à vivre parce qu’il est son ami  Il ne peut pas être son petit-ami. Il ne peut pas lui donner l’amour qu’elle mérite. Mais il peut être son ami. Personne ne le lui reprochera. Personne n’en souffrira. “Ça va..” Non, ça ne va pas. Elle a glissé dans l’eau sous ses yeux. Elle a disparu pendant une minute. Elle a failli mourir. Elle aurait pu se noyer, bon sang ! Se noyer. Il la serre davantage. Il refuse de l’entendre. Il refuse de comprendre ce que cela signifie. Elle ne peut pas aller bien. Elle peut avoir les poumons brûlés par l’eau. Elle peut avoir mal à la gorge. Elle peut être frigorifiée. Elle peut être étourdie. Mais pas aller bien. “Arrête, ça va, j’te dis.” Son ton est plus inflexible. Plus sec. Il relâche légèrement les bras. Il est frappé par le ton. Il en cherche le sens. Il en cherche la raison. Elle ne peut pas lui en vouloir de l’avoir sauvée. Ce serait insensé. Peut-être est-ce à cause de leur rupture. Peut-être est-ce à cause de son coeur meurtri. Il s’en fiche. Parce qu’elle est vivante. Parce qu’elle respire. Parce qu’elle parle. Parce qu’elle peut le haïr autant qu’elle veut, elle est toujours en vie. Elle n’est pas morte. Bordel de merde.

.. Un liquide froid.” Elle retrouve ses divagations habituelles. Elle retrouve ses réflexions sans aucun sens. Signe qu’elle va bien. Signe qu’elle est en pleine possession de ses moyens. Un sourire passe sur les lèvres de Bobby. Oui, elle va bien. La connaissant, elle va bientôt l’envoyer bouler. Elle va bientôt lui demander de partir. Il y pensera plus tard. Il y réfléchira le moment venu. Pour l’instant, il se concentre sur son objectif principal : la maintenir au chaud. Faire remonter sa température. Lui apporter la chaleur qui lui permet de se stabiliser. Il croise ses yeux océans. Un regard simple. Un regard qui aurait pu ne pas exister. Un regard qu’ils auraient pu ne pas échanger. La dernière fois qu’ils ont eu cette possibilité était après cette dispute. Après leur rupture. Il se perd dans ce regard. Comme tant de fois auparavant. Mais il le mémorise. Il l’enregistre. Au cas où ce serait le dernier. Au cas où il n’y en aurait pas d’autre. “Bobby, arrête la thermokinésie, tu te fatigues pour rien.. une couverture suffira.” Une couverture. Bien sûr. Qu’il est idiot. Une couverture. Ils sont au bord du lac. Dans la neige. Où est-ce qu’il peut trouver une couverture ? Il baisse légèrement sa température corporelle. Pour ne pas abuser. Pour faire un effort. Pour relâcher la tension. Mais il ne s’en va pas, en quête d’un plaid ou d’une couette. Il reste là. Il ne bougera pas sans elle. Il ne bougera plus tant qu’elle n'aura pas repris des forces. Quoiqu’elle n’ait pas l’air d’en avoir besoin. Elle est déjà en état de parler. Elle est déjà en état de se dresser contre lui. Une incompréhension de plus. “Pas besoin de l’infirmerie.” Bien sûr que si. Elle a besoin d’aller à l’infirmerie. Elle a besoin d’un check-up complet. Elle a besoin de toutes les radios et de tous les soins possibles et inimaginables. Elle a besoin que quelqu’un la soigne. Sa blessure ne peut pas se guérir toute seule. Sa blessure… Il pose les yeux dessus. Sa blessure ne saigne plus. Sa blessure ne semble plus exister. Il secoue la tête. Il devient fou. Complètement fou. Il y a une minute, elle était blessée. Il y a une minute, il la pensait à l’article de la mort. “J’ai pas de couverture sur moi et… tu dois aller te faire soigner. Tu… tu saignes. Tu saignais.” Sa voix manque de conviction. Sa voix manque d’assurance. Il est trop fatigué. Il se fait des idées. Il délire. Tout ceci n’est qu’une hallucination. Tout ceci n’est qu’un cauchemar. Il va se réveiller dans un instant et se retrouver au bord du lac. Ou dans son lit. Ou dans son bureau. Peu importe. “Tu as failli mourir. C’est impossible...” Son cerveau tente de se raccrocher à un indice réel. A une information possible. A un fait. Son cerveau tente de rationaliser les événements. Mais la seule chose à laquelle il pense est une mutation qui a évolué. Encore.

Ce n’est pas rationnel. Ce n’est pas possible. Elle est en train de devenir l’un des mutants les plus puissants. Les plus redoutables. Du bout de ses doigts peut jaillir la poésie de la neige ou la lame aiguisée de la glace. Son corps peut fluctuer pour se rendre impénétrable. Et maintenant, elle peut guérir pour ne plus mourir. Elle a tout. Elle a trop. Trop pour un caractère à la fois fort et faible. Trop pour une femme blessée. Trop pour une femme qui n’a plus de motivations pour avancer. C’est insensé. Où sa mutation s’arrêtera-t-elle ? “T’es sûre que ça va ? Que tu n’as rien ?” Si la décence le lui permettait, il la déshabillerait pour s’assurer que toutes ses blessures ont disparu. Pour voir de ses propres yeux sa peau parfaitement lisse. Pour chercher les traces d’une coupure. Même une infime égratignure. Mais il ne peut pas. Alors, il insiste. Il plante son regard insistant dans celui de Snow. Il a besoin de vérifier. Il a besoin de calmer ses inquiétudes. Il a besoin de comprendre. Elle est la seule à pouvoir lui donner les réponses qu’il attend.

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« Don't cry because it's over, smile because it happened. » -  Dr. Seuss.

«
 J’ai pas de couverture sur moi et… tu dois aller te faire soigner. Tu… tu saignes. Tu saignais. » Oui, c’est fou. Elle ne saigne plus. Elle est dans un trop bon état pour ce qu’il vient de se passer. Elle devrait être à peine consciente, complètement morte de froid, complètement déphasée. Elle devrait être assommée par les fractures. Ses bras lui font un bien fou, sa peau l’apaise et l’angoisse à la fois. Elle se souvient des étreintes tendres, elle se rappelle la douce complicité. Puis une petite voix lui souffle que c’est terminé. « Tu as failli mourir. C’est impossible… » Impossible. Rien n’est impossible. Ils l’ont vu. Elle est la personnification même de l’impossible, de l’impensable qui se produit au pire instant. A chaque fois qu’elle pensait être tombée au plus bas, elle s’enfonçait encore, sans fin, le coeur en miettes, l’âme en prison. Tic tac rapide qui brutalement ralentit la course du temps, figeant pour de nombreuses années encore les cellules de la jeunesse. « T’es sûre que ça va ? Que tu n’as rien ? » Snow se détache. Elle se défait de la protection de Bobby pour se redresser, maladroitement, se tenir sur ses deux jambes, silhouette hésitante qui craint une souffrance qui ne vient pas. Elle peut aligner les pas. Bientôt, elle ne tangue plus. Bientôt, elle attrape la main du psychologue pour le guider, avec elle, vers l’institut, comme si traverser le lac était normal. Snow se fait forme aqueuse afin de n’inquiéter personne, que son état n’apparaisse pas aux yeux de ceux qui mangent encore ou discutent devant la télévision. Elle traverse les couloirs jusqu’à sa chambre, à pas prudents toutefois. Rien ne lui assure réellement que son état reste stable.

La porte refermée sur la chambre aux murs défaits des rêves de voyages, brûlés quelques jours plus tôt, elle reprend forme. Elle vacille, tousse, ne crache cependant plus rien d’inquiétant. Métamorphose moins difficile. Métamorphose qu’elle assimile mieux au fil des semaines et des déceptions. Être liquide, c’était toujours être légère. La combinaison glisse, déformée, quand elle défait la fermeture ornant le devant de la tenue - dentelle à nouveau offerte au regard, quoiqu’elle ne semble pas penser une seule seconde à l’effet que cela pourrait produire sur celui qui devient, de fait, voyeur.

Observation attentive de la peau de porcelaine dépourvue de marques, aux blessures volatilisées. La cicatrice sur sa jambe était déjà partie bien avant mais ne subsiste rien qui laisse songer à un combat avec X-23. Même les traces de sang ne sont plus, balayées par la liquidité. Surprenante régénération pour celle qui n’est pas sensée posséder une telle faculté.

« Bobby..  j’ai peur.. » Encore. La terreur la prend subitement à l’estomac, creuse le trou d’une angoisse brusque qui la fait pâlir. C’était peut-être à cela qu’elle allait ressembler jusqu’à la fin de tous ceux qu’elle avait aimé. Les rouages de la réflexion s’enclenchent avec une brutalité innommable : ceux qui possédaient une faculté si rapide de régénération moléculaire vivaient trop longtemps pour qu’elle supporte ne serait-ce que le concept. Elle avait renoncé à accomplir quelque chose dans son existence qu’elle jugeait plutôt courte - les X-Men et leur espérance de vieillesse, n’est-ce pas ? Elle se surprenait à prier pour que ce soit simplement une propriété de l’eau, qu’elle fonctionne juste comme un super pansement. Et ses propres bras se referment sur elle-même alors qu’elle s’assied sur le lit, mortifiée. Une mauvaise nouvelle ne cessait d’en appeler une autre. La pièce s’était déjà lentement dépersonnalisée. Elle avait voulu effacer sa présence.. maintenant elle était bien forcée de subir une batterie d’examens pour comprendre l’accélération de sa mutation, toutes ces surprises. « C’est plus possible.. » Pas de larmes, un ton monocorde, désabusé, qui siffle la détresse d’un coeur qui ne demande qu’à cesser de battre mais qui, toujours, continue cette route sinueuse dont il ne voyait plus la fin.
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La voir s’enfoncer dans le lac a réveillé de mauvais souvenirs. Des émotions refoulées. La voir se noyer a été comme revivre la découverte de sa mutation. Il s’est retrouvé dans la peau de l’adolescent de quinze ans. Il a revu son père passé à travers la glace et couler. Il a ressenti la même peur. La même nécessité d’agir. La même angoisse de voir périr un proche. Les mêmes remords. Parce qu’il se sent responsable. Snow avait retrouvé un semblant de stabilité. Elle avait arrêté de s’enfermer. Elle avait arrêté de se faire mal. Elle avait commencé à s’accepter. Elle avait commencé à se sentir bien à l’Institut. Et il a tout cassé. Il a tout détruit. Jusqu’à la pousser à se faire du mal. Indirectement, il est responsable de sa chute dans le lac. Il est responsable de ses blessures. Il est responsable de son malheur. Mais elle est là, fermement tenue dans ses bras. Il ne la lâche pas. Pas une seconde fois. Il n’a pas su prendre soin d’elle en tant que petit-ami. Les choses vont changer. Il sera un meilleur ami. Un meilleur soutien. Il n’a pas su être à sa hauteur comme petit-copain, il le sera comme simple copain. Parce qu’il n’a pas le droit de lui offrir autre chose. Parce qu’il n’a pas le droit de rejouer avec son coeur. Il doute même qu’elle accepte de s’ouvrir à lui de nouveau. Tant pis. Il s’accrochera. Il persistera. D’un côté, tout ceci est de sa faute. Il a vraiment eu peur de la perdre. De ne pas pouvoir l’aider. D’être incapable de la secourir. Il a vraiment eu peur qu’elle se noie sous ses yeux. Mais non. Elle est remontée à la surface. Elle est revenue. Il l’a attrapée. Elle va bien. Elle va trop bien. Comme ressuscitée. Comme régénérée. Il a du mal à comprendre. Il a du mal à réaliser. Elle ne peut pas plonger dans l’eau et en ressentir saine et sauve. Elle ne peut pas se noyer et revenir plus en forme. A moins de développer une nouvelle facette de son gène X. A moins de muter une troisième fois. A moins de se découvrir des capacités régénérantes. Elle glisse entre ses bras. Elle s’éloigne. Il laisse retomber ses membres par terre. Il est encore sous le choc. Il est encore marqué par la vision de ses yeux se liquéfiant, disparaissant dans l’eau. Il est encore terrifié par l’idée qu’elle meurt. Il n’a pas la force de réagir. Ses neurones dysfonctionnent. Ils ne parviennent pas à se reconnecter. Ils ont abandonné. Même pour Bobby, habitué aux mutations de tous les genres, cette expérience a été éprouvante. Son cerveau n’arrive pas à accepter. N’arrive pas à assimiler.

Tel un faon qui vient de naître, elle se met debout maladroitement. Elle fait ses premiers pas. Elle reprend son équilibre. Il la regarde, sans vraiment la voir. Il ne comprend pas comment elle peut être assez en forme. Il ne veut pas comprendre, en fait. Il refuse. L’instant d’avant, il la pensait morte, noyée. L’instant d’avant, il était prêt à sauter dans l’eau. L’instant d’avant, il était prêt à tout pour la retrouver. Et maintenant, elle marche. Elle le tire. Elle l’invite à se mettre debout. Ce qu’il fait. L’incompréhension le rend docile, obéissant. Il est trop sonné pour opposer une quelconque résistance. Il est calme, silencieux. Une apparence qui contraste avec les milliers de questions qui se formulent dans ses pensées. Il n’était pas préparé à assister à cette scène. Tout comme Snow n’était pas préparée à se réparer de tous les côtés. Ce n’est que lorsqu’elle referme la porte de sa chambre qu’il reprend pied. Qu’il retrouve un peu de sens. Cette chambre. Une pièce qui a abrité de nombreuses conversations. Une pièce qui a été le décor de leurs ébats. Une pièce que Snow s’était appropriée et qu’elle avait partagé avec lui. Quelque chose a changé, ici. Les murs. Plus vides. Moins personnalisés. Il détourne le regard. Il le pose sur la silhouette redevenue chair. Elle ne porte plus les traces de son combat, mais sa combinaison a pris un coup. Déformée. Rapidement, ses yeux se déplacent. Tout pour ne pas voir les doigts de Snow défaire la combinaison. Tout pour ne pas voir ce corps qu’il a si souvent parcouru. Tout pour ne pas voir sa nudité. Toujours ce problème de pudeur. Il n’est pas un scientifique. Il est un psychologue. Un psychologue capable d’analyser un cerveau sans aucune pudeur. Mais lorsqu’il s’agit du corps humain, il ne parvient pas à la même maîtrise. Au même professionnalisme. Alors, il la laisse se détailler. Il lui tourne le dos. Il n’a pas besoin de voir pour savoir. Il sait déjà. Leur mutation n’est pas aussi différente qu’ils le pensaient. Elles se rejoignent sur certains points. Il semblait logique qu’elle puisse guérir par elle-même. “Bobby..  j’ai peur..” Elle ne s’est pas rhabillée quand il la dévisage. Mais il s’en fiche. Subitement, le corps n’a plus d’attrait. Il n’y a plus que l’esprit qui compte. Il n’y a plus que la détresse de Snow. Elle a peur, mais qui est-il pour la réconforter ? Pour l’apaiser ? Pour la rassurer ? Il est celui qui l’a plongée dans ce désarroi. Il ne s’assoit pas vers elle. Trop conscient de ses vêtements mouillés. Trop conscient de cette proximité malvenue. Il reste debout, dans la pièce. A chercher ses mots. A trouver comment chasser cette peur. Elle a une vision du monde si particulière, si fataliste. Même les paroles du plus grand optimiste ne saurait pas taire ses doutes et ses peurs.

C’est plus possible..” Le désespoir semble prédominer. Un désespoir si intense qu’il ne lui laisse aucun repos. Il se rapproche. Bien sûr que c’est possible. Elle devient une mutante puissante qui peut mettre ses pouvoirs au service d’une grande cause. Elle peut accomplir des miracles. Elle peut poursuivre sa vie avec les X-Men ou reprendre une vie normale. Il s’agenouille devant elle. Plus que jamais, elle ressemble à une enfant. Une enfant terrorisée. Une enfant dépassée. Elle ressemble à ces jeunes mutants qui débarquent du jour au lendemain. Des jeunes mutants qui ne parviennent pas à contrôler. Des jeunes mutants qui sont perdus. “Ta vie t’appartient, elle ne doit pas dépendre d’une mutation. Tu dois faire de cette vie ce que tu en veux… Tu n’es pas obligée de rester, tu sais ? Si tu as envie de découvrir l’Europe, vas-y ! Si tu veux découvrir les joies des campus, fais-toi ce plaisir ! Cette vie, c’est la tienne, fais-en ce qu’il te plaît.” Dire cela lui en coûte. La voir partir serait un déchirement, mais l’égoïsme n’a pas sa place face au mal-être. Elle doit trouver ce qui la fait vibrer. Elle doit trouver une motivation dans la vie. Elle doit trouver une raison d’être heureuse. Ce bonheur n’est peut-être pas à l’Institut. Il peut se trouver n’importe où sur cette planète. Pour le trouver, elle doit accomplir ses rêves. Elle doit se lancer dans des projets si longtemps repoussés. Elle doit avancer. “Tu deviens une mutante exceptionnelle avec des pouvoirs sans limites. Oui, c’est effrayant, mais c’est normal. Si tu n’avais pas peur, ce serait inquiétant.” Un mutant qui ne se remet pas en question est un mutant dangereux. Un mutant capable du pire. Si Snow ne craignait pas ses propres capacités, elle pourrait détruire tout l’Institut. Cette peur permet d’avoir la maîtrise des pouvoirs, même si dans certains cas, elle peut être paralysante et rendre le pouvoir totalement indomptable. Il faut savoir doser. “Tu es quelqu’un de bien, Prudence.” Il a pu le constater. Ils ont tous pu le constater. Elle est quelqu’un d'infiniment bon qui a souffert des préjugés, mais qui n’a pas été rancunière. Une personne qui a su s’ouvrir aux autres et grandir grâce à eux. Même si elle semble perdre son identité en même tant que le gène X mute, elle doit se raccrocher à l’idée qu’elle est une bonne personne.

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L
a chambre a perdu ses couleurs. Les teintes claires ont laissé place au gris pâle et sans vie sur le lit sans chaleur. Il y a des souvenirs partout, jusque sur sa peau sans qu’elle ne puisse rien y faire. Lorsque la souffrance se fait trop grande, elle devient liquide, pour y échapper, pour n’être plus que légèreté. Elle ne peut cependant pas rester sous cette forme éternellement. Ca n’est pas la solution. Il n’y a pas de solution. Lorsque le regard trop bleu se pose dans celui de Bobby, qui s’agenouille devant elle, il n’y a plus d’éclat, comme si toute envie s’était envolée, comme si tout ce qu’il avait fait naître était mort. Morte-vivante. Créature sans conviction qui errait dans l’institut, sans envie, sans désirs. Il n’y a plus d’amour dans les billes claires. La reine des neiges qui fut cruelle n’avait pas plus subsisté que l’âme charitable née entre les bras du psychologue. Il affirme que sa vie lui appartient, elle voudrait lui faire remarquer qu’elle n’a plus rien. Découvrir l’Europe, se faire plaisir, toutes ces choses étaient de tristes fantômes d’un instant d’égarement où elle avait cru en l’avenir. Ca lui avait glissé entre les doigts.

« Tu es quelqu’un de bien, Prudence. » Elle a froncé les sourcils. Une mutante exceptionnelle. La peur normale. Elle s’en fiche. Elle ne tient pas à tout ça. Elle ne tient à rien, surtout. « Snow.. » Souffle sans ton qui meurt sur le bord de ses lèvres. Il n’y avait plus de Prudence, plus de gentille fifille assez stupide pour se laisser berner par des rêves idiots. Le Centre Commercial avait explosé, leur espèce était accusée de tous les maux, ils avaient manqué tous y passer. Elle se rend compte qu’elle aurait préféré y rester, mourir en aidant Bobby plutôt qu’en sortir indemne. L’Institut, elle n’a que ça. Dernière demeure. « Je n’ai plus besoin de toi. » Ce serait presque cruel si elle l’avait dit avec froideur, avec rancoeur mais elle est désabusée, elle le libère de tout, de sa promesse, de ses caprices. Elle lui permet de partir sans se retourner, il n’a plus besoin de s’occuper d’elle. Pire, elle ne veut plus qu’il s’occupe d’elle. « Quand j’ai cru que tu allais mourir, j’ai compris que je n’avais pas le droit ni l’envie de te retenir. Je me suis promise de te dire que je tenais sincèrement à toi, c’est fait. Maintenant.. oublis-moi. » Ca ne semble pas négociable. Bobby va mal. Il l’a voulu, cependant. Il a sacrifié un couple naissant et presque joyeux pour le bonheur d’une ex dont il attend sans doute le retour avec impatience. Le libérer d’elle suppose également qu’il cesse de culpabiliser. « X-23 n’a pas su s’arrêter mais je vais bien, d’accord ? Elle est une amie fidèle et elle a seulement voulu m’aider à évacuer la colère. Elle a fait ce que j’ai demandé. Puisque visiblement je régénère, tu peux t’en aller. » Elle se lève, enveloppe charnelle désincarnée, attrape le vieux t-shirt trop grand qu’il avait déjà vu pour l’enfiler, couvrir la peau trop parfaite.

De l’armoire, elle extirpe la chemise à carreaux soigneusement repassée et pliée qu’il n’avait pas récupéré la dernière fois, pour la lui rendre. Elle l’efface de sa vie, presque littéralement. Il n’y a plus les mêmes draps, plus de gestes tendres, plus de traces de sa présence et même le fauteuil sur lequel il avait passé plusieurs nuit avait été couvert d’un plaid blanc. Pièce sans émotions. « Pardonne-moi mais je n’ai pas la volonté d’être ton amie. C’était une aventure stupide qui n’avait pas lieu d’être. Juste une erreur de parcours. » Elle n’aurait pas dû céder à l’envie de l’embrasser, à San Francisco. Elle n’aurait pas dû coucher avec lui, voler ce qui appartenait à une forme de serment, qui appartenait à une autre. Elle aurait dû conserver son coeur gelé dans l’éternelle glace de la rancoeur. « Logan se chargera sûrement volontiers de mes évaluations histoire qu’on ne se croise qu’en missions. Rien de plus. » Le plus triste, c’est qu’elle n’avait même pas l’air de lui en vouloir. Elle voulait seulement rester seule, seulement qu’il retourne à sa place de membre du personnel, loin d’elle, qu’il la laisse graviter autour de ceux qui ne l’approchent pas beaucoup. Bobby ne comptait pas vraiment X-23, Warren, Wanda ou Julian parmi ses véritables amis. « Merci pour tout. » Conclusion à une histoire trop courte. Elle récupère un livre sur le droit des enfants, s’installant sur le lit pour entamer une énième nuit de travail qui ne se terminerait qu’à l’instant où elle s’effondrerait d’épuisement. Snow ne errait plus dans les couloirs, elle n’était plus la somnambule de la X-Mansion à la recherche d’un mystère parce qu’au plus profond d’elle-même, elle ne cherchait plus rien, elle ne ressentait plus le besoin de rien. Ni d’aimer ni d’avancer. Elle se contenterait d’être un Agent X-Men pour le restant de ses jours, automate sans vie privée, parfaite petite poupée ôtant les battements de coeur de ce qui menaçaient la paix, agissant sur ordre, n'existant plus que pour obéir au besoin commun.
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Snow..” Il a usé du privilège. Il a profité d’une autorisation accordée à lui seul. Quelque chose qu’elle lui refuse maintenant. Cette simple correction. Cette simple demande de passer de Prudence à Snow. C’est la preuve définitive que tout a changé. Il ne possède plus ce droit unique de l’appeler par son vrai prénom. Il doit se contenter de son alias, de son surnom. Il doit se contenter de sa deuxième identité. Il accepte. Il l’a mérité. En fait, il ne mérite rien de Snow. Même pas son calme. Même pas ses confessions. Même pas son attention. Il ne mérite pas d’entrer une nouvelle fois dans sa chambre. Dans son univers dépersonnalisé. Prudence. Ce n’est pas comme si il l’avait beaucoup utilisé. Seulement dans les moments graves. Seulement dans une volonté de persuasion, d’implication. Seulement à quelques rares occasions. Pour autant, il trouve cela difficile. Comme retomber quelques années plus tôt, à son arrivée. Comme ressentir la glace recouvrir sa main lorsqu’il a osé la surnommer “Prue”. En formant un couple, ils ont progressé dans leur relation. Ils ont progressé dans la résolution des problèmes. En rompant, ils ont régressé. Ils ont créé de nouveaux problèmes. Tout semblait s’arranger. Tout s’est détérioré. Maintenant, elle ne sera plus que Snow. Snow, parfois Snow Queen. Une version à jour de la personne qu’elle est. Une version plus en adéquation avec ce qu’elle est devenue. “Je n’ai plus besoin de toi.” Premier coup. La correction n’était qu’un échauffement. Maintenant, elle s’est mise à frapper. A frapper avec des paroles. A frapper avec des phrases. En visant les sentiments. Elle n’a plus besoin de lui. Il prend une inspiration. Il avale sa salive. Il veut y trouver une explication logique : il a brisé son coeur, elle le repousse. Une réaction normale. Une réaction protectrice. Pour autant, elle a tort. Elle a besoin de lui, en tant que psychologue. Elle a besoin d’être suivie, encore plus maintenant. Encore plus alors qu’elle a le coeur en miettes. Encore plus alors qu’elle mute de jour en jour. Elle a besoin d’un psychologue. “Quand j’ai cru que tu allais mourir, j’ai compris que je n’avais pas le droit ni l’envie de te retenir. Je me suis promise de te dire que je tenais sincèrement à toi, c’est fait. Maintenant.. oublis-moi.” Deuxième coup. Cette fois, il ressent la douleur dans le coeur. Un pincement violent. Une contraction sèche. L’oublier. Comment veut-elle qu’il l’oublie, au juste ? Il n’est pas doté d’une touche “Retour arrière”. Il n’est pas capable d’effacer ses souvenirs. Il ne peut pas l’oublier. Elle est et restera la femme avec qui il a couché pour la première fois. Celle qui lui a fait découvrir une autre façon de vivre. Celle avec qui il a partagé quelques semaines de bonheur, avant de replonger dans la douleur. Celle contre qui il s’est battu tant de fois. Il ne peut pas l’oublier

X-23 n’a pas su s’arrêter mais je vais bien, d’accord ? Elle est une amie fidèle et elle a seulement voulu m’aider à évacuer la colère. Elle a fait ce que j’ai demandé. Puisque visiblement je régénère, tu peux t’en aller.” Troisième coup. Elle le congédie. Que X-23 soit une bonne amie, il n’en doute pas. Mais une amie dangereuse. Une amie qui ne parvient pas à se contrôler. Il n’a pas encore réussi à percer la carapace de Laura. Elle est une coriace. Elle est secrète et mystérieuse. Ce sera dur de la faire parler, il le sait déjà. Sauf que cet accident est problématique. Cet accident remet en cause la présence de la jeune femme. Qui sait, elle pourrait s’acharner sur une autre personne moins chanceuse. Elle pourrait tuer un pensionnaire sans le vouloir. Tandis qu’elle se lève, il reste désespérément agenouillé. Il ne veut pas se relever. Il ne veut pas partir. Il ne veut pas la laisser seule avec ses questions. Il aimerait reprendre leur relation où elle en était. Ils ne sont pas obligés de s’embrasser. Ils ne sont pas obligés de se déshabiller. Ils ne sont pas obligés de développer un amour fou l’un pour l’autre. Ils peuvent seulement se confier, s’apprécier, s’épauler. Une relation amicale. Mais il s’accroche à des espoirs vains. Il s’accroche à quelque chose qui est déjà terminé. Elle s’est effacée pour donner la place à Malicia. Elle s’est effacée pour rendre une place qu’elle juge appartenir à quelqu'un d'autre. Mais lui, à qui souhaite-t-il l’attribuer ? La grande question. Une interrogation qui tourne en boucle dans son esprit. Une interrogation qui ne trouve pas de réponse. Il est trop perdu. Il est trop meurtri pour avoir un semblant de réponse. “Pardonne-moi mais je n’ai pas la volonté d’être ton amie. C’était une aventure stupide qui n’avait pas lieu d’être. Juste une erreur de parcours.” Il est perdu dans le compte des coups. Tout ce qu’il sait est que les frappes verbales sont toujours aussi douloureuses. Toujours aussi violentes. Elle nourrit trop d’amertume à son encontre. Voilà pourquoi elle résume leur relation à une aventure. Voilà pourquoi elle refuse toute amitié. Sauf que ce n’était pas qu’une aventure. Elle le sait. Ils y ont cru. Ils ont espéré. Ils ont voulu. Il a seulement fait l’erreur de douter. Et la crainte de faire une erreur s’est propagée en lui. Ils étaient bien, dans leur monde rose. Ils étaient bien, loin de tous les tracas. Jusqu’à ce que Logan débarque. Avec ses sermons et son franc-parler habituel. Depuis, Bobby fait tout pour l’éviter. Il fait tout pour ne pas le croiser. Il préfère se tenir éloigné. La dernière fois, ça avait fini à l’infirmerie. Il se pourrait que la scène se répète une nouvelle fois. Alors, en attendant d’avoir digéré la rupture, il préfère se cloîtrer dans son bureau. Attendre. Patienter. Se réparer. Voilà ce qu’il fait.

Logan se chargera sûrement volontiers de mes évaluations histoire qu’on ne se croise qu’en missions. Rien de plus.” Alors, ils en sont arrivés à ce stade. A celui de ne plus se croiser. A celui de s’organiser pour ne plus se parler. A celui de s’ignorer et de tolérer la présence de l’autre. Ils sont tombés bien bas. Il trouve enfin le courage de se lever. Il trouve enfin la volonté de l’abandonner à ses démons. Elle ne le veut plus dans sa vie. C’est clair. Rien ne sert de s’accrocher. Rien ne sert de persister. Sa décision est prise. “Merci pour tout.” Il ne saisit pas. Merci pour quoi ? Pour lui avoir fait miroiter un avenir. Pour lui avoir donné l’espoir avant de le lui arracher. Pour lui avoir brisé le coeur. Pour lui avoir montré qu’elle ne peut pas avoir confiance en lui. Pour quoi ? Ses remerciements n’ont pas de sens. Il la dévisage un instant. Il ignore si elle parle encore sous le coup de la rancoeur ou sous le coup de la sincérité. Difficile à le déterminer. Il n’est même pas encore parti qu’elle fait mine de s’intéresser à un ouvrage. Il n’a même pas passé le pas de sa porte qu’elle l’a déjà effacé de son existence. Il doit probablement en faire autant. Elle attend qu’il l’oublie. Elle attend qu’il se détache d’elle. Il prend une inspiration. L’heure de partir est arrivée. “Pour moi, cette relation n’a pas été une… aventure. Ça été une belle expérience dont je compte me souvenir longtemps.” Peu importe qu’elle souhaite qu’il oublie. Peu importe qu’elle lui ordonne ne plus penser à elle. Elle sera irrémédiablement liée à des souvenirs. Elle sera forcément ancrée dans son passé, dans son présent. Il se dirige vers la porte de la chambre. Il l’ouvre et passe un pied dans le couloir. Retourner dans son bureau semble futile. Retourner travailler semble compliqué. Il n’est plus assez concentré pour analyser des comportements. Il n’est plus en état pour se plonger dans ses dossiers. “Ma porte te sera toujours ouverte. Alors, si tu as besoin de parler ou du numéro d’un autre psychologue...” Il laisse sa phrase en suspend. Il sera toujours là. Il lui en a fait la promesse. Qu’elle le veuille ou non, cette promesse perdure. Il referme la porte derrière lui. Plus jamais, il souhaite revivre un moment pareil. Plus jamais, il ne désire revoir Snow se noyer. Plus jamais, il ne souhaite être repoussé de la sorte. A vingt-neuf ans, il apprend encore de la vie et des autres. A vingt-neuf ans, il a le sentiment d’être accablé comme à quatre-vingt ans. Il a le pressentiment que ce n’est que le début.

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E
lle ne pleurera pas. Elle se l’est promis. Elle ne pleurera pas parce qu’il doit se détacher d’elle, des doutes, de tout ce qui pourrait supposer qu’il ne retourne pas auprès de Malicia. Elle ne pleurera pas parce qu’elle savait que ça arriverait et même si la douleur se fait brusquement cuisante quand il refuse de l’oublier, elle garde le nez fixé sur son lit, faisant mine d’une parfaite concentration alors que son coeur cogne dans sa poitrine. Elle sait qu’il est allé parler à la jolie brune. Elle ignore juste ce qu’ils se sont dit et elle s’en fiche. Bobby ne lui appartient pas. L’amour de Bobby ne lui revient pas. Elle doit le laisser partir, le détacher d’elle quitte à brûler le myocarde sous la lave d’une rancoeur feinte. Non, elle ne lui en veut pas, elle a seulement mal quand il passe la porte, quand il renonce encore - si facilement. Il lui prouve qu’elle ne comptait pas tant qu’il l’affirme. Elle n’a pas besoin de lui, n’est-ce pas ? Elle n’a besoin que d’une froide solitude pour bercer une âme en perdition, crucifiée sur l’autel de leurs désirs fous. Le sang bat dans ses tempes, file dans ses veines, paralyse ses sens. Elle ne pleurera pas. Elle préfère tarir ses émotions pour ne plus être blessée, jamais plus. Que lui était-il passé par la tête ? Gamine inconsciente qui a volé un homme à une autre. Logan a dit que Malicia l’aime encore, elle doit s’effacer pour que Bobby réalise son besoin d’être avec elle, pas avec une blonde instable et fragile. Il ne lutte jamais. Il ne se bat jamais. A croire qu’il est incapable de les aimer puisqu’il ne s’accroche pas à l’ombre des bonheurs qui lui sont offerts. Trop vite attachée, elle paye le prix de sa stupidité.

Quelques minutes à peine après qu’il soit parti, pourtant, elle se lève, s’extirpe de sa chambre et descend à la cuisine. Idiote. Les pâtes à faire cuire. Préparer la sauce, jaune d’oeufs, crème fraîche, lardons, le plus calmement possible, terrassée par la défaite, déchirée par ses paradoxes. Elle récupère un plateau sur lequel elle dépose un verre, de l’eau, des couverts, et une dizaine de minutes plus tard, les pâtes carbonora dont elle ne se souvient même plus où elle a connu la recette, soigneuse d’une présentation dont il se fichera sans doute éperdument. Tristes fantômes qu’ils sont. Elle a bien vu qu’il ne prend plus vraiment soin de lui, il a même l’air d’oublier de manger, souvent. Trop souvent. Elle ne l’a pas vu, ce soir là, s’asseoir et prendre vraiment le temps d’avaler quelque chose de consistant.

Tentative de forger leur rose épineuse pour souffler le pardon, sans succès. Snow ne parvient plus à rien consolider, tout s’effondre, tout s’effrite comme si même la cryokinésie se dérobait à elle, cessait de vivre. Elle monte les escaliers pour rejoindre le couloir où se trouvait la chambre d’Iceberg. Il n’y a personne mais elle pense percevoir de la lumière - il ne doit pas être tout à fait couché, sûrement secoué par la dureté de ses mots. Elle ne voulait pas le détruire, seulement lui faire comprendre qu’elle ne peut pas redevenir une simple amie après ce qu’ils ont partagé. Snow s’est rappelée trop tard qu’il ne savait rien de ce type d’émotions, qu’il avait peut-être la théorie mais qu’en pratique, il n’avait jamais goûté à l’amertume de devoir être écarté, brusquement, en plein vol idyllique. Il manquait d’expériences amoureuses, tout simplement. Bobby était un homme bien à la théorie solide mais prisonnier d’une infinie adolescence. Elle était une gamine instable, il était un adulte dont le passé émotionnel se limitait à une femme. Prudence avait déjà dû composer avec la présence d’une autre et elle ne tenait pas à s’infliger cela à nouveau, ni à l’infliger encore à Malicia. Il devait penser que la reine des neiges le détestait, rejetant tout sur la faute du coeur brisé. Il faudrait qu’il comprenne, un jour. Tenant le plateau contre elle, elle toque à la porte de la chambre, espérant qu’il accepte au moins de se nourrir. Elle ne pouvait pas le laisser sombrer ; pas comme la dernière fois. Boucle sans fin qui se répète.
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Les mots échangés sont durs. Empreints d’une émotion particulière. Tachés par la douleur. Les mots échangés ne sont pas doux. Ils sont cruels. Ils sont piquants. Mais ça l’est après chaque rupture, n’est-ce pas ? Bobby n’est pas familier avec ce genre de rituels. Pourtant, en deux mois, il a connu les affres de la rupture deux fois. Un record pour celui qui n’a eu que deux vraies relations amoureuses. Un record pour celui qui était encore vierge quelques semaines plus tôt. Un record pour celui qui pensait finir sa vie auprès de la femme qu’il aimait. Maintenant, définitivement célibataire, il se débat dans un mélange d’émotions. De déception. De tristesse. De remords. Un arrière-goût d’échec dans la bouche. Une pensée obsédante de ne pas s’être battu. Une impression de ne pas avoir fait assez. C’est ce qu’ils lui reprochent tous. Logan. Malicia. Snow. Il ne se bat pour personne. Il ne se bat même pas pour lui. Il ne se bat pas pour évoluer. Il ne se bat pas pour changer sa vie. Il ne se bat pas pour les personnes auxquelles il tient. Il reste en retrait. Pacifique ou passif. Entre les deux, la frontière est infime. La frontière est franchie. Il a baissé les bras devant la difficulté. D’abord, avec Malicia, en acceptant qu’elle rompt définitivement après des centaines de tentatives. Puis, avec Snow, en préférant le malheur pour préserver une ancienne petite-amie. La fuite, la marche à reculons. Tout est plus facile que d’affronter. Tout est plus simple que de se battre. Il abandonne. Il accepte. Pas de protestations. Pas de contradictions. Encore une fois, il a baissé les bras. Encore une fois, il a plié l’échine. Encore une fois, il a préféré s’en aller plutôt que d’insister. Gentillesse ou lâcheté, difficile à dire. Comment peut-on encore être gentil quand on a le coeur brisé ? Comment peut-on encore accepter de s’en aller quand on souffre d’un chagrin ? Probablement de la lâcheté ou un besoin de ne pas embêter. De ne pas empiéter. De préserver. Sûrement une envie de ne pas encombrer les autres. Mais dans sa volonté de protection, il s’oublie. Il abandonne l’idée de se battre pour ses convictions, pour les choses auxquelles il croit. Pour les personnes qu’il apprécie. Il s’en rend compte. Seul dans sa chambre. Le coeur en berne. Il meurt d’envie de rejoindre Snow pour lui dire ce qu’il pense. Pour faire machine arrière. Pour préserver leur relation naissante, que ce soit de l'amitié ou de l'amour. Il meurt d’envie de tenter l’aventure une nouvelle fois. Mais de la tenter pour de bon. De la tenter avec une conviction renouvelée. De la tenter avec une vraie motivation. De tenter de l’aimer vraiment.

Mais il n’a pas le droit. Il a joué avec les sentiments. Il a récolté ce qu’il méritait. Il doit se faire une idée. Il doit oublier cette relation avec Snow. Il doit oublier toutes ses anciennes habitudes. Il doit combattre. Tel le X-Men qui fait tout pour sauver des vies. Tel l’Iceberg qui se met en danger pour les autres. Il parvient à être courageux dans les moments critiques où des vies sont en danger. Mais pas lorsque tout va bien et qu’il doit simplement s’accrocher à ses proches. A croire qu’il réfléchit mieux en mission que dans la vie de tous les jours. A croire qu’il est incapable de gérer les relations humaines. Il se laisse tomber sur son lit. A quel moment est-ce qu’il a perdu le courage de se battre ? Peut-être quand Malicia lui a parlé d’un nouveau break. Peut-être quand il s’est reposé sur cette longue relation. Peut-être quand il a découvert sa mutation. Peut-être la énième fois qu’ils se sont disputés, Malicia et lui. Le découragement peut être arrivé n’importe quand, n’importe où, sans crier gare. Il devrait tout simplement arrêter. Arrêter d’entretenir des espoirs. Arrêter de sortir avec des femmes. Tout arrêter. Il repousse l’idée. Il était à deux doigts de tout abandonner. Encore. Il doit se relever. Il doit apprendre à vivre autrement, en étant tenace et déterminé. Il doit apprendre à avancer, en arrêtant d’être lâche et passif. Il doit changer pour évoluer. Il doit changer pour reconquérir. Il doit changer pour se battre.

Ça toque, à la porte. Il sursaute. Perdu dans ses nouvelles résolutions. Perdu dans sa remise en question. Perdu dans les remords d’un passé. Il redresse la tête. Un coup d’oeil à son réveil. Il est tard. Trop tard pour qu’il attende de la visite. De toute manière, personne ne viendrait le déranger dans sa chambre. Il se lève, le dos endolori. Le cerveau plein de doutes. Il a envie d’être seul. Il a envie de faire le vide autour de lui. Il a envie d’une soirée loin de tous les problèmes. Et peut-être d’un ou deux verres d’alcool. Pour faire passer les dernières discussions. Pour oublier sa lâcheté. Pour effacer la souffrance. Ses pas sont hésitants jusqu’à la porte. Peu importe l’étudiant en détresse qui vient lui demander de l’aide, il compte bien lui demander de repasser. Il compte profiter de sa soirée. Il compte s’autoriser quelques heures de répit. Quelques heures pour digérer. Quelques heures pour s’enfoncer dans la dépression, avant de revenir plus motivé que jamais. Seulement quelques heures. Mais c’est Snow derrière la porte. Avec un plateau entre les mains. Une assiette de pâtes. Son regard passe de Snow au plat. Du plat à Snow. Il a l’impression d’halluciner. Il a l’impression de rêver. Comme avant. Comme après sa rupture avec Malicia. Elle se tient devant lui, avec l’intention de le faire manger. Il met quelques secondes avant de réagir. A se demander si ces dernières semaines ont été une pure invention. A se demander si il a imaginé sa relation avec elle. Jusqu’au constat que non, il n’a rien inventé. Il n’a rien imaginé. Il garde la main sur la poignée. Il s’y accroche fermement. “Snow… qu’est-ce que tu fais ici ?” L’incompréhension. Le doute. Elle le rejette avant de revenir à lui, de la nourriture entre les mains. Une offrande pour lui faire oublier ses dernières paroles ou une volonté de se réconcilier ? Il l’ignore. Il sait juste qu’elle ne peut pas être là. Qu’elle n’a pas le droit. Elle a été claire : ils ne seront pas amis, ils ne se causeront plus. Une seconde, il se demande si elle n’est pas sujette à une nouvelle crise de somnambulisme. Sauf qu’elle semble bien éveillée. Bien consciente.  “Tu ne devrais pas être ici. Tu… tu veux que je t’oublie. Tu ne veux pas qu’on soit amis.” Sa présence rend les choses plus difficiles. Plus complexes. Il sent ses nouvelles résolutions fondre. Fuir. Il sent que sa volonté nouvellement trouvée se dilate. Elle doit partir. Elle doit s’en aller. Elle doit arrêter. Sinon, il ne pourra jamais savoir qui il aime vraiment. Sinon, il ne parviendra jamais à se battre pour celle qu’il aime. Sinon, il continuera à abandonner la partie.

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« Don't cry because it's over, smile because it happened. » -  Dr. Seuss.

«
 Snow… qu’est-ce que tu fais ici ? » C’est une bonne question. Une excellente même. Elle veut bien admettre que tout cela n’est pas très cohérent mais peut-être qu’elle l’aime seulement un peu trop, qu’elle ne peut pas se résoudre à le laisser sombrer dans la déprime au point de ne pas prendre correctement soin de lui. Il doit manger. Il doit apprendre qu'ils ne peuvent pas redevenir simplement amis, aussi. Qu’une relation soit extrêmement longue ou très courte, la case passionnelle ne laisse jamais indemne ; ils se sont brûlés les ailes. Snow voit bien qu’il est malheureux, qu’il est plongé dans un doute infini quand elle tend à abandonner l’idée d’exister de façon individuelle. Il trouvera une femme bien, un jour, qui le méritera et qu’il aimera sincèrement. « Tu ne devrais pas être ici. Tu… tu veux que je t’oublie. Tu ne veux pas qu’on soit amis. » Il veut être tranquille. Il n’a pas digéré ses paroles. Il ne les lui pardonnera peut-être jamais. Elle se sent idiote, avec ces pâtes dans cette assiette, à la porte d’une chambre qu’elle évitait depuis.. trop longtemps. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien répondre ? Qu’elle mérite qu’il l’envoie sur les roses ?

« Ecoute Bobby.. je t’aime trop pour te laisser oublier la nécessité de manger. » Il est encore accroché à la poignée, fermement, comme si sa vie en dépendait. « et .. je suis même prête à t’aider à récupérer Malicia.. » Sens du sacrifice. Foutu sens du sacrifice. Le voir seul, comme ça, lui brisait presque autant le coeur que devoir céder cette place qui ne lui revenait pas. Un peu maladroitement, elle se glisse dans la pièce pour déposer le plateau sur le lit et elle a cessé de bouger, un instant. La nuit d’angoisse où elle s’était retrouvée là, près de la commode, confrontée à la jalousie d’une brune mortelle. San Francisco et le petit déjeuner sur le lit, en tête à tête gêné. Le hamburger au fast-food. Les souvenirs qui s’entremêlent. Elle se ressaisit, tant bien que mal, en refusant de se laisser aller à l’égoïsme une fois de plus. Elle se laissait trop souvent emporter par son émotivité idiote tandis qu’elle venait de se promettre de se faire aussi détachée qu’autrefois.

« On peut.. prétendre que ça a été mal interprété. Que toi et moi c’était juste platonique. Elle le vivrait sûrement mieux si elle n’avait pas la sensation d’avoir été totalement trahie et.. » Les mots lui manquent. Qu’est-ce qui pourrait suffire, comme argument ? Pardon Malicia, on a juste voulu te rendre folle pour que tu reviennes ? Idée à mettre à la poubelle, à simplement jeter aux ordures. Un autre soupir qui s’échappe d’entre ses lèvres, qui trahit le mélange de nervosité, de tristesse, de regrets qui couvent le myocarde au bord de l’asphyxie. C’était peut-être la dernière bonne action qu’elle accomplirait. Peut-être la dernière chose qu’elle pouvait faire pour Bobby, même si ne serait-ce que l’idée lui nouait l’estomac. Bouger. Bouger, ne surtout pas prendre racine. Sortir de cet endroit. Elle revient sur ses pas. « Laisse tomber. Rends-moi un dernier service : mange. Juste ça. » Rien que ça. Qu’il mange, qu’il dorme, qu’il se remette sur le chemin de l’existence, la vraie, pas cette sorte d’errance douloureuse qu’il traîne comme un boulet à sa cheville. Il était toujours ce héros à ses yeux, toujours ce gars extraordinaire en costume noir, le corps de glace, l’esprit bienveillant.  Le gars qu’elle avait trop malmené, détesté puis aidé et aimé. Comment pouvait-elle naviguer entre de tels extrêmes ? Un baiser triste déposé sur sa joue avant qu’elle ne reparte dans les couloirs, en se répétant de ne surtout pas faiblir, de respecter ce qui était pour le mieux, pour son avenir à lui, quitte à se rappeler chaque seconde des années à venir qu’elle était seule fautive de cette privation, de la distance qu’il y aurait entre eux. Elle s’est arrêtée au bout du couloir pour observer le lac, dont elle venait à peine de réchapper. Elle aurait pu rester au fond de ces eaux sombres, s’il n’avait pas été là.
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C’est incohérent. Sa démarche est incohérente. Son comportement est incohérent. Sa présence est incohérente. Ils sont censés digérer une rupture douloureuse. Ils sont censés ne plus se parler. Ils sont censés s’éviter. Mais elle toque à sa porte. Mais elle lui cuisine un plat. Mais elle s’inquiète pour lui. A peine quelques minutes après qu’elle lui a annoncé ne plus vouloir lui parler. A peine quelques minutes après lui avoir demandé de l’oublier. Elle a cuisiné des pâtes pour lui. L’effort est toujours touchant venant d’elle. Affronter la chaleur. Prendre du temps. Elle le fait gratuitement. Elle le fait sans rien attendre derrière. Elle le fait pour lui. Elle lui a demandé de s’en aller. Il est parti. Elle revient inévitablement vers lui. Pourquoi ? Il n’a pas été le meilleur des petits-amis. Il n’a pas été capable de lui rendre son amour. Il n’a pas été des plus attentionnés. Pourquoi ? Ce n’est pas faute de lui avoir cassé tout espoir. Ce n’est pas faute d’avoir piétiné son coeur. Ce n’est pas faute de l’avoir fait souffrir. Il est en tort. Il est le responsable. Pourtant, elle revient. Encore et toujours. Elle prend soin de lui. Elle se montre attentionnée et protectrice. Elle se fait maternelle. Ce qui rend les choses encore plus douloureuses. Derrière la froideur de ses colères et de son corps se cache une femme au coeur en or. Une femme pleine d’amour et de tendresse. Une femme qui mérite d’être aimée, choyée, appréciée. Il ne mérite pas toutes ses attentions. Il ne mérite pas qu’elle cuisine pour lui. Il ne mérite pas qu’elle se donne du mal pour lui faire plaisir. Il n’a pas bougé de l’encadrement. Bien décidé à ne pas céder. Bien décidé à ne pas la laisser entrer. Bien décidé à ne pas accepter ses gestes. Il ne bouge pas. Il refuse qu’elle se fasse du souci pour lui. C’est le rôle d’un psychologue de s’inquiéter pour les autres. Pas d’une ancienne petite-amie. Pas d’une femme meurtrie. “Ecoute Bobby.. je t’aime trop pour te laisser oublier la nécessité de manger.” Elle l’aime trop. C’est ça, le problème. Elle l’aime trop pour se détacher. Elle l’aime trop pour le laisser mourir de faim. Elle l’aime trop pour le voir souffrir. Elle l’aime trop et lui, pas assez. Il n’est pas parvenu à décider si oui ou non, il l’aime. Il l’aime comme une amie. Mais il doit dissocier l’amour amical et l’amour véritable. Il ne veut plus lui faire croire à un avenir à deux, alors que c’est le chantier dans ses sentiments. Lui donner l’opportunité d’entrer dans sa chambre est comme un aveu d’échec. Comme une preuve de son incapacité à tenir une décision jusqu’au bout. Alors, il fait barrage. Il ne lâche toujours pas la poignée. Au moins, elle ne pourra pas passer. Au moins, elle ne pourra pas se faufiler. Un vain espoir. Avec son plateau, elle essaye de prendre soin de lui. En lui interdisant sa chambre, il la préserve d’une douleur inutile.

et .. je suis même prête à t’aider à récupérer Malicia..” Elle ne comprend pas. Elle ne voit pas. Elle pense encore qu’ils vont se remettre ensemble. Elle pense encore qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Alors que non. Alors que la dernière conversation avec Malicia a été houleuse. Alors qu’elle lui a clairement dit ne plus l’aimer. Alors qu’elle a clairement montré sa déception. L’idée d’une réconciliation est inutile. Avec l’aide de Snow ou pas. Et ne serait-ce pas ironique ? La cause indirecte de leur rupture qui les remettrait ensemble ? C’est de mauvais goût. Une mauvaise idée. Il secoue la tête. Qu’elle croit qu’il existe encore un espoir est touchant. Touchant et inutile. Il a baissé sa garde, le coeur étreint par la tristesse. Elle s’est faufilée entre lui et la porte. Il n’a pas la force de lutter, ce soir. Il n’a pas le courage de dire non. Il a rompu, il ne peut pas lui dire non. “On peut.. prétendre que ça a été mal interprété. Que toi et moi c’était juste platonique. Elle le vivrait sûrement mieux si elle n’avait pas la sensation d’avoir été totalement trahie et..” Il a ce pauvre sourire. Ce sourire désabusé. Ce sourire triste. Ce sourire las. Les espoirs de Snow sont beaux. Les espoirs de Snow sont gentils. Mais elle se fatigue pour rien. Elle culpabilise pour rien. Elle cherche à réparer l’irréparable. Elle a davantage de convictions que lui. Il secoue vaguement la tête. Même après ce qu’ils ont vécu, elle reste persuadée qu’il ne lui appartient pas. Elle reste convaincue qu’il doit se mettre avec Malicia. Et même après leur rupture, elle persiste. Elle insiste là où lui a abandonné. “C’est impossible…” Protestation faiblarde murmurée depuis la porte. Impossible. Pour le moment, en tout cas. Impossible tant qu’il ne saura pas ce qu’il veut. Impossible tant qu’il ne sera pas capable de se battre. Impossible. Sauf si il a envie. Sauf si il trouve les mots. Sauf si il parvient à reconquérir Malicia. Sauf si il retrouve un sens à toutes ces ruptures. Sauf si il est motivé et met en oeuvre tous les moyens. Tout ne tient qu’à lui. L’impossible peut devenir possible. L’impossible peut se réaliser. Il doit juste faire le nécessaire. “Laisse tomber. Rends-moi un dernier service : mange. Juste ça.” Elle doit le trouver tellement médiocre. Tellement idiot. Tellement lâche. Elle doit le juger tellement mou. L’homme incapable de garder une copine. L’homme incapable de choisir. L’homme incapable de se battre. Il n’a rien d’un chevalier. Il est un pleutre. Il n’a rien d’un ambitieux. Il attend que tout vienne à lui.

Il s”écarte de nouveau. Il s’écarte pour ne pas se trouver sur son passage. Il s’écarte pour éviter de la toucher. Il s’écarte pour respecter ses volontés. Vivre loin l’un de l’autre. Vivre sans se croiser. Vivre chacun de son côté. Pourtant, il ne bouge pas lorsqu’elle se rapproche pour déposer un baiser sur sa joue. Un adieu. Une dernière attention. Il a à peine le temps d’articuler un “Merci.” qu’elle s’éloigne déjà dans le couloir. Il la regarde un instant. Il observe sa silhouette disparaître dans l’obscurité. Et puis, il referme la porte. Elle est partie aussi vite qu’elle est arrivée. Elle est partie sans se retourner. Une visite éclair. Une visite surprenante. Le voilà seul, de nouveau. Cette fois, un plat fumant repose sur son lit. Il n’a pas faim. Il n’a plus faim depuis longtemps. L’appétit a disparu simultanément que ses espoirs. Mais il prend le plateau. Elle a fait un effort en cuisinant et en lui apportant sa confection. Il peut au moins faire honneur à son dévouement. Quelques bouchées. Quelques bouchées qui lui rappellent des repas en couple. Quelques bouchées qui intensifient sa solitude. Il va devoir s’y habituer. Il sera seul pour les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois. Peut-être les prochaines années. Ce ne serait pas arrivé si il avait cru en son couple. Tout est de sa faute. Uniquement de sa faute.

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