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MessageSujet: ICESNOW#5 ≤ « Elements. »   ICESNOW#5 ≤ « Elements. » Icon_minitimeLun 14 Déc - 23:15
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« Mutation: it is the key to our evolution. (..) This process is slow, and normally taking thousands and thousands of years. But every few hundred millennia, evolution leaps forward. » - X-Men.
A
neliese sur ses talons, Snow traverse les couloirs d’un air contrarié. Si ces dernières semaines la blonde avait fait preuve d’une soudaine ouverture au monde et d’une compréhension surprenante, elle s’était brutalement refermée, deux jours auparavant, après avoir eu un léger - c’est peu dire - conflit avec Kitty. « Alleeeez, laisse-moi venir ! » Un non de la tête tandis qu’elle resserre la tresse de côté, s’assurant qu’elle ne bougerait plus. Un entrainement. Oui, elle avait accepté l’idée avant que tout ne déraille. Elle avait même demandé à Bobby d’évaluer si elle pourrait bientôt repartir en mission. Elle avait eu un rendez-vous à l’infirmerie le matin même auquel elle ne s’était pas rendue. La fuite, pour ne pas affronter la vérité. C’était comme vivre un second ouragan. Quand sa vie reprenait un chemin classique, il fallait forcément qu’une tempête l’en détourne. « Je ne peux pas, Liese. » La salle des dangers n’était pas un moulin, on y entrait pas pour faire du tourisme même si la future journaliste people en chef en rêvait - mais elle n’en rêvait pas assez pour essayer d’entrer dans le club VIP des agents X-Men, trop de risques pour sa manucure. « .. Tu peux pas demander à ton sexy psychologue ? » Snow lève les yeux au ciel. Pourquoi avait-elle fini par avouer, déjà ? Parce que c’était plus facile que d’essayer de nier, parce que de toute manière elle n’avait pas opté pour cacher la réalité des choses. Une relation que beaucoup désapprouvent, une relation mise en périls avant d'être née, avant d'avoir été effective. Une relation, pourtant, qu'elle savourait.

« Euh.. Prue ? Ta main.. » Son regard descend sur ses doigts. « Et merde ! » La texture translucide la dérange, d’autant plus qu’elle tente de la cacher depuis la dernière manifestation du phénomène. Que personne ne soit au courant, c’est tout ce qu’elle avait en tête, c’est tout ce qui comptait, elle était déjà passée au travers de petits objets, inutile de rajouter à l’agacement. Qu’est-ce qui lui prouvait qu’elle n’allait pas finir par passer entre des murs ? « J’ai cours, raconte-moi tout quand c’est fini ! » Elles se séparent, sans plus de commentaire. Snow n’avait pas envie de parler, elle n’avait pas envie de voir Bobby, l’estomac noué. Sa mutation aurait dû être complète, elle était cryokinésiste, il n’y avait aucune raison qu’elle devienne cette chose coincée entre le liquide et un aspect presque consistant, un entre-deux dérangeant. La biologie n’était pas aléatoire au point de croiser l’eau et la glace, si ? Pourtant l’eau n’est rien d’autre qu’un état un peu plus chaud de cet élément.. et elle avait toujours su faire de la neige.

Elle enfile la combinaison noire un peu à contre coeur et pour la première fois, elle y ajoute les gants, espérant limiter la visibilité de ce qu’elle ne s’explique toujours pas. Elle remonte la fermeture de la tenue moulante, elle s’en rend compte plus que jamais, et inspire profondément. Jusqu'en haut, la fermeture, ce qu'elle ne fait pas normalement, détestant la sensation d'être prisonnière d'une quelconque matière. Elle croise les doigts pour que rien n’apparaisse, que cette sorte de liquéfaction - c'est ça le mot ? - n'influe pas sur ce qu'elle peut porter. C’est le comble de la malchance, vivre enfin une relation qui paraissait l’épanouir, se décider à reprendre des études par correspondance, tenter de se faire des amis et se retrouver à fuir tout contact, comme un retour à la case départ.

« J’ai beaucoup de cours à rattraper, si on pouvait plier ça vite, ça m’arrangerait. Aneesh et ses dissertations. » Fausse excuse. Elle est clairement nerveuse, tendue. Elle réajuste le gant droit, encore. Il commence à la connaître, il la connaît presque trop bien mais les grands yeux bleus aux reflets désormais fluctuants le supplient déjà de ne pas poser de questions. Ils sont là pour une évaluation psychologique, pour évaluer son degré d’agressivité, de dangerosité, pour vérifier qu’elle n’aura pas de mauvais réflexe et qu’elle ne risquera pas de mettre les innocents en périls par stress post-traumatique. Durant leur week-end, elle s’en était prise deux fois à des personnes qui n’avaient rien fait de terrible. Snow fuyait Bobby, elle savait pourtant que l’équation était complexe, que le psychologue s’inquièterait, que le petit-ami était sans doute en train de se remettre en question, qu’elle refusait à l’amant son toucher. Malgré elle, elle avait conscience qu’à la moindre approche, elle aurait un réflexe de recul. Elle est morte de peur, terrifiée comme à sa première mutation mais elle n’ose rien en dire, elle n’ose pas l’exprimer, elle ne veut pas admettre qu’elle a besoin d’aide, qu’elle va à nouveau devoir s’accepter. « Tu as prévu quoi ? » Il n’allait tout de même pas enclencher une simulation, si ? Pas une vraie ? Elle ne survivra définitivement pas à cette situation inextricable. Mentir loin, c’est facile. Mentir face à ses si belles billes claires était une torture. Pire encore, elle n'avait aucun contrôle sur ce qu'il se passait.
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Le travail appelle le travail. S’absenter tout un week-end était inconscient. S’absenter quelques heures était sous-estimer les séances à rattraper, les débriefing à écouter, les conflits à régler. Alors oui, il semblerait que le travail appelle le travail. Lorsqu’il se pose derrière son bureau. Lorsqu’il parvient à terminer un dossier, un autre apparaît. Lorsqu’un problème est réglé, un autre arrive. Il ne s’en sort pas. Il nage dans une eau de mots, d’émotions, de soucis. Avec tout cela, il n’a pas une minute pour réfléchir. Pour repenser à ce fameux week-end. Pour parler avec Snow. Il a conscience que son absence peut prendre des airs de fuite. Peut être le signe d’un évitement. Il a conscience qu’il lui a promis de ne pas vivre cette relation cachée. Pourtant, c’est bien ce qu’il se passe. En fait, là est tout le problème. Il ne se passe rien. A peine quelques regards, quelques sourires, quelques mots. A peine une marque d’affection lorsqu’ils en ont le temps. A peine quelques nouvelles échangées. Il ne voit pas le bout de toute cette paperasse. A son plus désespoir. Il n’imaginait pas la charge qui l’attendrait. Il n’imaginait pas que l’Institut continuerait à vivre et à avancer en son absence. Désillusion égocentrique. Les rares fois où il peut croiser Snow plus d’une minute sont leurs séances. Des séances qu’il tente de mener le plus professionnellement parlant. En taisant son instinct protecteur. En tarissant ses élans d’affection. En conservant une distance convenable. Il a repris sa place sur le fauteuil. Il a repris sa place derrière le carnet. Seul le baiser en début et en fin de séance est la concession qu’il leur permet. Un baiser. La dernière fois, elle lui a demandé quand elle pourrait reprendre les missions. Une réponse qu’il n’a pas. Enfin, il l’a. Cependant, il a surtout des doutes. Des incertitudes. Des réserves. Il a encore en mémoire les réflexes agressifs à San Francisco. Il a encore en mémoire la catastrophe de la purée gelée. Il a encore en mémoire sa douleur fantôme à la jambe. La laisser reprendre le chemin des missions est risqué. Face à des réactions si extrêmes, violentes, agressives, ils ne sont pas à l’abri d’un accident. Tuer quelqu’un par inadvertance, Snow n’en a pas besoin. Son geste pourrait la briser. Son geste pourrait l’effrayer. En plus de tuer une personne innocente. Face à son interrogation, il a hésité. Il hésite encore. Pour trouver une réponse correcte et objective, elle doit être confrontée à une vraie situation. Pour obtenir une réponse concrète et justifiable, elle doit être plongée dans une simulation. Alors, ce sera un entraînement. Ce sera une mise en situation. Ce sera une simulation.

L’objectivité de sa décision est aussi un problème. Les autres pensionnaires et professeurs sont en droit de remettre en cause son jugement concernant Snow. Il se pose lui même des questions sur son intégrité. Il s’interroge lui-même sur son professionnalisme. Alors, ils doivent faire les choses correctement. Ils doivent avoir des preuves concrètes. Ils doivent avoir des justifications. La simulation est un bon moyen. Pas de conversation à huis clos. Pas d’émotions court-circuitant. Seulement des faits. Et le grand jour est arrivé. Il a mené ses séances comme d’habitude une partie de la journée. Il a écouté les quelques mutants qui demandaient une oreille attentive. Il a noté. Il a hoché la tête. Il a conseillé. Il a félicité. Il a réconforté. Il a fait son travail. Tout simplement. Mais son esprit était ailleurs. Il était dans la salle des simulations. Il était tourné vers Snow. Il était rempli de questionnements. Un esprit perturbé par une certaine appréhension, peut-être. Le psychologue était physiquement avec ses patients. Le petit-ami était avec Snow qu’il ne voyait presque plus. Un stress malgré lui. Une appréhension légitime. Sa dernière séance terminée, il se met en route pour la salle des dangers. Il ne peut pas la ménager. Il ne peut pas lui soumettre une simulation digne des Bisounours. Il doit la mettre à l’épreuve. Quitte à ce qu’elle soit fâchée contre lui ensuite. Quitte à ce qu’elle ait l’impression qu’il la piège. Il ne peut pas s’émouvoir. Il ne peut pas s’en inquiéter. Il troque ses vêtements contre la combinaison des X-Men. Mieux vaut adopter une tenue qui ne souffrira pas d’une transformation en glaçon. Il n’est là que pour observer. Observer et analyser. Il n’est pas censé aider. A moins que Snow en ait besoin. Auquel cas, il ne sera qu’un second. Un sous-fifre. Il ne prendra pas d’initiative. Ce qui risque d’être compliqué. Il ne cherchera pas à la protéger. Il sera un spectateur. Voilà ce qu’il a prévu. Il n’est pas sûr de s’y convenir. Les réflexes inscrits depuis des années vont se déclencher. Les réflexes protecteurs vont faire surface. Il en est conscient. Il verra. Il se fera violence. Pour le moment, il programme la salle. Attaque de Cerebro. Blessures virtuelles, uniquement. Il ne faudrait pas casser Snow plus qu’elle ne l’est. La simulation est prête. Il manque seulement l’actrice principale. Elle arrive. Elle fait son apparition. Pour l’occasion, elle a remis sa combinaison de X-Woman. Elle a même enfilé les gants. Il s’arrête sur ses mains. Elle met vraiment un point d’honneur à se montrer prête. Jusqu’à la tenue. Très bien. “J’ai beaucoup de cours à rattraper, si on pouvait plier ça vite, ça m’arrangerait. Aneesh et ses dissertations.” Il fronce. Son attitude ne lui plaît pas. Soit elle est nerveuse, soit elle est vraiment détachée. Elle ne devrait pas. Elle devrait prendre conscience de l’importance de cette évaluation. Ce ne sera pas aussi simple qu’elle ne le pense. Ce ne sera pas une promenade dans les rues de New-York. Elle se méprend.

Ne perdons pas de temps, alors.” Il n’y a pas de contacts physiques. Il n’y a pas de toucher. Il ne s’approche pas pour l’embrasser. Ils conservent une distance Ils sont là pour travailler. Ils sont là pour vérifier qu’elle est apte à reprendre les missions. Et ce, malgré l’appréhension qui flotte dans le regard bleu de Snow. Malgré l’envie de la rassurer. Malgré l’envie de l’encourager. Malgré l’envie de la réconforter. Il reste derrière la réserve propre au psychologue. Elle a choisi de l’aimer tout entier. Elle a choisi de l’apprécier pour ce qu’il est. Mais parfois, il faut se diviser. Il ne faut montrer qu’une partie de soi. Il se frotte la joue. Il s’attend toujours à sentir une barbe épaisse sur sa joue. Il s’attend toujours à sentir les poils rugueux. Il ne s’est pas encore habitué. Depuis son retour à l’Institut, il veille à garder cette pilosité sous contrôle. Il veille à se raser régulièrement pour ne laisser qu’une fine épaisseur. Une barbe de quelques jours. “Tu as prévu quoi ?” Il peut voir l’anxiété dans ses prunelles. Peut-être même un sentiment qu’il ne comprend pas. De la peur. Pourquoi de la peur ? Elle ne risque rien. Tout ce qu’elle risque est d’échouer. Tout ce qu’elle risque est de s’apercevoir qu’elle n’est pas prête. Mais ce ne serait que partie remise. Ce ne serait que repousser l’échéance. Elle finira par revenir dans l’équipe. Elle ne doit pas se faire d’inquiétude. A moins qu’elle n’ait peur d’elle-même et alors, ils auront encore du travail. De longues heures de thérapie. Il la dépasse. Il rejoint le tableau de contrôle de la salle. La simulation n’attend que la validation de la programmation pour être lancée. “Il faut attendre de voir, sinon, ce n’est pas drôle.” Il appuie sur le dernier bouton. La pièce se plonge momentanément dans le noir. Une seconde, peut-être deux. Il n’a pas bougé. La lumière refait surface. Une lumière générée par des feux. Des objets enflammés. Des voitures. Des bancs. Des maisons. Tout n'est que flamme. Des torches improvisées. Ils sont dans ce qui a été un quartier résidentiel, à une époque. Le bitume est marqué par les attaques. L’atmosphère sent le brûlé. La vision est obstruée par la fumée noire. Manifestement, ils arrivent en plein combat. La chaleur l’étreint. La chaleur l'étouffe. Il adapte sa température en conséquence. Elle remonte doucement. Sûrement. Il ne sent presque plus la chaleur. Elle fait partie de lui. Il se l’est approprié. Il se baisse de justesse pour éviter une boule de feu. La simulation commence fort. Il n’y a pas plus opposé à leur mutation. Il n’y a pas meilleure entrée en matière. Il s’approche de Snow. “Tout va bien se passer. Si tu as un problème, je suis là. N’hésite pas à appeler à l’aide, ce ne sera pas le signe d’une défaite.” Quelques mots du psychologue. Les mêmes qu’il aurait prononcés pour les autres élèves. Des mots qu’il aurait pu adresser à n’importe qui. Sauf que ces mots sont appuyés d’un geste. Une main qui vient toucher l'épaule. Le geste du petit-ami qui transparaît et qui veut tout de même la réconforter.
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« Mutation: it is the key to our evolution. (..) This process is slow, and normally taking thousands and thousands of years. But every few hundred millennia, evolution leaps forward. » - X-Men.
L
a chaleur l’étreint. Les voitures enflammées, le décor apocalyptique, un champ de bataille étouffant. Snow sent sa température osciller, elle tente de garder son calme mais les images se superposent, s’entrechoquent ; Loki, l’invasion, les victimes. Elle chasse les flash en s’obligeant à respirer. L’odeur de brûlé la fait tousser, les simulations sont trop réalistes, trop précises. C’est une atmosphère en opposition totale avec leur mutation, avec ce qu’ils sont. Une boule de feu traverse, manque Bobby mais provoque un sursaut chez la jeune femme déjà morte de peur ; pour d’autres raisons que celles qu’il doit soupçonner. Elle ne portait jamais les gants, ils réduisaient son périmètre d’action, trop épais, le toucher glacial n’était alors plus possible et elle devait tout faire sans l’aide de ses mains, une complication qu’elle refusait depuis toujours, au cas ou, en cas de besoin, d'urgence. Comment allait-elle pouvoir prouver quoi que ce soit en s’imposant elle-même des obstacles ? « Tout va bien se passer. Si tu as un problème, je suis là. N’hésite pas à appeler à l’aide, ce ne sera pas le signe d’une défaite. » Non. Rien n’allait bien se passer, rien ne pouvait se passer comme prévu, elle s’était presque remise et tout s’effondrait, ses désirs, ses certitudes, ce couple instable lui semblait tout autant en danger que le reste, qu’un avenir normal. Son coeur bat trop fort. Et le pire arrive. La main sur l’épaule la fait reculer vivement, sans vérifier ce qu’il se passait autour, sans prendre note de l’activité alentour, au travers de la fumée noire - la fuite, comme elle l’aurait fait si il l’avait frappée, si il avait été Axel, comme elle l’aurait fait si elle s’était estimée dangereuse pour lui.

Les flammes s’intensifient. Ils sont la glace, elle devrait déjà tenter d’éteindre ces incendies, elle devrait déjà user de ses facultés mais Snow est tétanisée, son regard suit difficilement ce qui les entoure, elle ne parvient pas à analyser, son esprit dérouté par une chaleur qui lui est de plus en plus désagréable. L’échec. Elle sent déjà cette cuisante sensation d’échec si désagréable à l’être humain. Elle voudrait partir, tout arrêter, elle ne pourrait cependant pas le justifier, elle ne veut pas être obligée de lui dire, de l’avouer. Deux autres boules de feu fendent l’air. Le réflexe est incontrôlable, elle a pivoté pour pousser Bobby de la trajectoire.

Une seconde, peut-être deux, son regard paniqué s’est fixé dans celui du psychologue. Elle était dans l’axe, elle ne s’en est pas écartée, son corps cependant s’est adapté, la forme aqueuse a lentement pris le dessus, épousant la combinaison, noyant les couleurs. Une silhouette féminine et translucide à la tresse flottante. Lui passer au travers a provoqué la disparition du feu. Elle n’a aucune maîtrise, elle ne peut rien prévoir, pas plus qu’elle n’est encore capable de garder une consistance assez efficace pour ne pas tremper tout ce qui la traverse. Bobby a été écarté. Il n’en avait pas besoin, cependant. Il était le professeur, il était le référent en ce qui concernait sa cryokinésie, le protéger n’était et ne serait jamais son rôle. L'habitude de respirer est ancrée, la respiration avait l’air rapide avant que l’eau ne prenne le dessus sur la chair.

« Désolée.. » a-t-elle eu le temps de lui souffler avant que la silhouette ne disparaisse, fondant littéralement pour n’être plus qu’une flaque. Dans la fumée noire, elle disparait. Une flaque passe partout. Une flaque n’a pas vraiment de consistance. Ca n’est que de l’eau malléable qui ne se soucis pas des attaques, des coups. Elle bouge, elle trace sa route en contournant une voiture et réapparaît derrière Bobby. La silhouette se dessine à nouveau, la texture des vêtements, de la peau, les grands yeux trop bleus, la blondeur auréolant son visage. « Derrière-toi.. » Le ton est vide. Mélancolie angoissée. Une drôle de mélodie qui sonne déjà comme une défaite face à l’évidence : Snow ne pourra pas le dissimuler, elle ne pourra pas faire croire que tout va bien, alors qu’elle est terrifiée. Elle réajuste son gant, tic nerveux, signe qu’elle en a porté, autrefois, dans cette vie où sa mutation n’était pas aussi déréglée et capricieuse.
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Il y a de la panique dans son regard. Il y a son mouvement de recul. Il y a ce coeur qui se pince. Il y a l’incompréhension. Pourquoi ? Pourquoi a-t-elle peur de lui, d’un coup ? Qu’a-t-il pu faire pour l’effrayer. Il a le sentiment de l’avoir blessée. De l’avoir frappée. Elle le repousse. Elle le fuit. Elle pose des yeux effrayés sur lui. Le peu de professionnalisme qu’il s’est imposé fond. Comme le neige au soleil. Comme la glace près d’un incendie. Il laisse son bras retomber mollement le long de son corps. Elle évite ses contacts. Elle évite ses yeux. L’information est difficilement compréhensible. A-t-il fait quelque chose de mal ? A-t-il été violent ? A-t-il montré qu’il ne tenait plus à elle ? Son recul est une énigme. Son recul est une blessure. Il ne détache pas son regard d’elle. Il oublie ce qu’il se passe autour. Il se concentre uniquement sur ce qu’il se passe à l’intérieur. Il en oublie le danger. Il en oublie la simulation. Il en oublie l’intérêt de cet entraînement. Il n’a jamais vu une pareille peur. Celle d’être blessée. Celle d’être touchée. Il ne l’a jamais vue aussi craintive. Son recul est significatif. Son recul est symbolique. Pourtant, ils n’ont pas eu le temps de se disputer. Ils n’ont pas eu le temps de réfléchir à leur couple. Sa réaction n’a aucune explication logique. Sa réaction est encore plus blessante. Il ne voit pas les boules de feu arriver. Il ne voit pas le danger le cibler. Il ne voit que la panique. Il ne voit que le moment où il a voulu la toucher. Il ne voit que son mouvement de recul. La lueur dans les prunelles de Snow change. De la panique. Mais pas de celle d’être touchée. Plutôt de celle du danger. Elle fonce sur lui. Elle le pousse. Il pivote la tête instinctivement. Il est éjecté de la trajectoire de la boule. Pas Snow. “Sn…” Elle a disparu au contact de la boule. Elle a disparu pour laisser place à une silhouette transparente. Une silhouette que l’on devine par sa consistance. Elle a les traits déformés par l’eau. Mais il la reconnaît. C’est bien elle. C’est bien Snow. Sous une autre forme. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Il reprend son équilibre. Il ouvre la bouche. Aucun son ne sort. Il ne peut rien dire. Il ne sait pas quoi dire. Cette forme est nouvelle. Elle est inédite. Elle est inconnue. “Désolée..” Et elle disparaît. Elle est là, puis elle n’y est plus. Il devient fou. Il hallucine. Elle est où, bordel ? Elle n’a pas pu disparaître. Elle n’a pas pu s’envoler. Cerebro n’aurait pas fait ça. Elle doit être quelque part dans la salle. Mais avec cette foutue fumée, il ne voit rien. Avec cette foutue fumée, il est incapable de la retrouver. Il pivote. Il cherche. Il avance. Il fait quelques pas. Il s’éparpille. “SNOW !” Son appel ne semble pas traverser l’épaisseur de la fumée. Son appel ne semble pas se répercuter. Il n’a pas de réponse. Seul les battements accélérés de son coeur fait écho à sa panique. Bordel de merde. Il doit arrêter cette simulation. Il doit tout arrêter. Une élève a disparu en pleine simulation. Cerebro pète un câble. A moins que ce ne soit lui.

Les évènements s’enchaînent sans qu’il ne puisse y trouver une logique. Elle le fuit. Elle le regarde comme s’il a osé lever la main sur elle. Elle le protège. Elle se métamorphose en une forme aqueuse. Elle disparaît... Il aurait dû rester au lit, ce matin. Il aurait dû éviter cette simulation. Il la sentait mal. Ce n’est pas pour rien qu’il a hésité. Ce n’est pas pour rien qu’il a réfléchi. Un mauvais pressentiment. “Derrière-toi..” Il sursaute. Il pivote sur place. Derrière lui. Snow est de nouveau là. Dans sa forme humaine. Elle est là. Il pousse un soupir de soulagement. Elle va bien. Elle est en forme. Elle est seulement nerveuse. Elle est seulement anxieuse. Elle était passée où ? Elle ne peut pas lui faire de frayeur ainsi. Il doit la surveiller. Il doit l’analyser. Il doit l’évaluer. Ce n’est pas en se volatilisant qu’il pourra le faire. Elle lui a fait peur ! Elle l’a inquiété inutilement. Elle lui a fait craindre le pire. Elle l’a effrayé. Il lui fonce dessus. Il enjambe les quelques mètres qui les séparent. Il referme ses mains sur ses bras. Pas comme le petit-ami réconfortant et prévenant de tout à l’heure. Pas comme le psychologue compréhensif. Plutôt comme le petit-ami paniqué qui a cru sa petite-amie fondue par le feu. Ses doigts se crispent sur la combinaison. Elle est bien présente. Elle n’est pas une hallucination. Elle n’est pas une illusion. Elle est bien sous ses doigts. Il la secoue deux fois. Il est énervé. Il est excédé. Il a eu le sentiment de revivre l’évasion des Confréristes. Il a eu l’impression que cela recommençait. Mais en pire. “Mais putain t’étais passée où ?” Il laisse suinter la colère dans sa voix. Il laisse l’énervement trembler ses mains. Il laisse son regard furieux se poser sur elle. Elle n’a pas réfléchi en disparaissant ainsi. Elle n’a pas réfléchi en partant sans prévenir. Qu’est-ce qu’elle a dans la tête ? Elle sait très bien qu’on ne s'éclipse pas ainsi. “T’as pas le droit de me faire ça, Prudence !” L'usage du prénom est automatique. Ce n'est plus Snow. C'est Prudence. Un privilège dont il n'a pas abusé depuis leur retour. Un privilège dont il ne profite pas. Il la relâche. Il fait un pas en arrière. Conscient de l’avoir secouée. Conscient qu’elle pourrait encore s’effrayer de son contact. Il lui tourne le dos. Il fait encore un pas en avant. Il passe les mains sur son visage. Ça en est trop. Il a besoin de respirer. La fumée ne le lui permet pas. Elle emplit ses poumons. Elle l’étouffe de l’intérieur. Sortir avec des X-Woman n’est pas de tout repos. Sortir avec des gens qui se mettent en danger continuellement n’est pas facile pour les nerfs. A chaque mission où Malicia partait sans lui - ou même avec lui - il craignait de ne pas la voir revenir. Maintenant, c’est au tour de Snow. Sauf qu’elle a disparu quelques secondes en pleine simulation. Sous ses yeux. Si elle était morte, il ne se serait pas pardonné. Si elle était morte, il en aurait porté toute la responsabilité. Il s’est passé ce qu’il a toujours craint. Il s’est passé ce qu’il redoute le plus.

Respirer. Se concentrer sur sa respiration. Avaler l’oxygène empoisonnée par le feu. Évacuer la colère pour mieux se concentrer. Si cette simulation devait montrer que Snow est prête pour les missions, c’est un échec total. Il est catégorique. Aucun argument ne pourra changer son avis. Aucun argument ne pourra modifier son jugement. Elle n’est pas prête. Elle est dangereuse pour elle et pour les autres. Le sauver et se tuer. Quelle idée ! Un comportement purement suicidaire. Un comportement irréfléchi. Et disparaître comme ça, sans prévenir, sans parler de son plan. Elle est complètement inconsciente. Elle a des tendances auto-destructrices. Et cette forme aqueuse… il ne l’a pas rêvée. Elle était bien faite d’eau. Elle était bien métamorphosée. Elle a… fondu sous les flammes. Avec une facilité déconcertante. Il finit par l’affronter de nouveau. Il se tourne dans sa direction. Il n’est plus en colère. Il n’est plus emporté. Il n’est plus remonté. La colère a disparu derrière l’après-coup. Un mélange de soulagement, de fatigue, d’incompréhension, de souffrance. “J’ai cru que tu...” Il ne parvient pas à formuler son idée. Il ne parvient pas à mettre des mots. L’idée est effroyable. L’idée est inconcevable. Il avale difficilement. Il a une boule au fond de la gorge. La peur ne le quitte pas. Il a cru qu’elle était morte sous les feux. Il a cru qu’elle avait disparu. Il en perd le concept de simulation. Car la peur ressentie était bien réelle. La panique perçue était bien présente. Il n’ose plus approcher. Il n’ose plus la toucher. Il craint qu’elle recule de nouveau. Il craint qu’elle ne disparaisse. Il craint de l’effrayer. Il ne souhaite plus revoir cette lueur d’effroi dans ses prunelles. Cette lueur qui lui fait mal. Alors, il reste loin. “Pourquoi tu ne m’en as pas parlée ?” Pourquoi ne pas lui avoir dit qu’elle a une nouvelle mutation ? Pourquoi le lui avoir caché ? Cette simulation est inutile. Cette évaluation est une perte de temps. Elle ne retournera pas sur le terrain. Pas maintenant qu’elle se découvre de nouveaux pouvoirs. Même si elle semble les maîtriser un minimum, il faut être réaliste. Elle pourrait se blesser. Elle pourrait devenir davantage tête brûlée. Une pure perte de temps. S’il l’avait su, il l’aurait aidée à maîtriser sa mutation. Il l’aurait aidée à la contrôler. Au lieu de cela, elle l’a écarté. Elle ne lui a pas fait confiance. Elle ne lui fait toujours pas confiance. “C’est une perte de temps.” Cette simulation. Cette idée qu’ils peuvent se faire confiance. Cette pensée qu’ils peuvent former un couple. Ils ne trouvent même pas le temps de se voir. Elle ne se confie même pas à lui. Elle aurait pu, pourtant. Même s’il est occupé, la porte de son bureau reste toujours ouverte. Il aurait pu l’écouter. Il aurait pu l’accompagner. Au lieu de cela, elle l’a tenu éloigné. Elle l’a tenu écarté.


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L
es mains se referment sur la combinaison. Elle ne comprend pas, sur le moment. Elle ne comprend pas pourquoi il la secoue ainsi et si la terreur ne transparait pas, c’est qu’elle est comme sonnée par cette colère qu’elle voit dans ses yeux clairs. « Mais putain t’étais passée où ? » Et elle comprend, au tremblement, à sa voix. Il a eu peur. Il a eu vraiment peur, autant qu’elle coincée sous cette voiture des semaines plus tôt. « T’as pas le droit de me faire ça, Prudence ! » Prudence. Il fait usage de son prénom, il s’en sert et créer un lien, une proximité, assez pour qu’elle puisse analyser, intégrer qu’il ne s’agit que d’une réaction humaine : il l’aime plus qu’elle ne le pensait. Il l’aime assez pour s’égarer lorsqu’elle disparaît. Il n’y a pas de mot, elle ne répond pas, elle ne bouge même plus, parce qu’elle se sent fragile, instable, noyée dans des secousses émotionnelles qu’elle tente de gérer, perdue entre ce qu’elle veut et ce qu’on lui interdit indirectement. « J’ai cru que tu… » étais morte ? Abasourdie, elle n’arrive pas à parler, elle n’arrive à rien, complètement court-circuitée, et plus ses sentiments se font intenses, plus son corps joue de nuances : certaines parties deviennent aqueuse et réapparaissent, aléatoirement.

Elle se sent fiévreuse. Il fait tellement chaud ici. Ils ne sont pas productifs, elle doit se reprendre, elle doit avancer, il est impensable de laisser la simulation tourner à vide. Lentement, elle retire les gants, les accrochant difficilement à sa ceinture - elle tremble un peu. « C’est une perte de temps. » Snow relève le regard vers lui. Elle comprend bien ce qu’il veut dire : l’entrainement, l’évaluation en est une, mais eux aussi, ce pseudo-couple qu’il doit considérer comme déjà envolé. Ca lui fait mal. Elle a l’impression que son coeur brûle sous les flammes qui les entoure. Des bruits de ferrailles, des explosions minimes. Le chaos s’amplifie, ça l’empêche de réfléchir. Elle déglutit à grands efforts, le noeud dans sa gorge s’imposant avec autant de force qu’un bâillon. Quelque chose est en train de fumer. Ca sent.. comme l’essence. Comme quand.. Elle bouge. Plusieurs pas. Si elle ne contrôle absolument rien, la forme aqueuse s’impose à la proximité grandissante du danger. C’est presque comme si ses cheveux flottaient naturellement, elle se sent légère, fiévreuse mais extraordinairement légère. La surface brille un peu, une eau claire dont elle ne se préoccupe pas, elle ne veut pas en prendre conscience, c’est trop compliqué, c’est la mutation de trop, son esprit ne peut pas l’accepter ainsi. Elle opte pour passer sa paume au dessus de la carcasse d’un véhicule, première cause de l’épaisse brume noirâtre et irrespirable. Elle se rend compte qu’elle a moins de mal à respirer. La glace ne vient pas. Ca ne fonctionne pas, seule la neige consent à s’extirper de la créature liquide qu’elle est devenue. La neige, épaisse, qui refroidit les substances dangereuses.

Puis elle tangue. Okay. Pas assez dormi, pas assez calme. Elle ne peut pas alterner les facultés dans cet état de nerfs, il faut que ça sorte, il faut qu’elle crache le problème, qu’elle lui dise. Elle voudrait pleurer pour évacuer, on dit toujours que les larmes sont une sécurité psychique, qu’elles font tomber la pression - elle ne peut pas. L’eau, ça ne pleure pas. « .. T’étais pas là.. » a-t-elle fini par dire en se retournant. Une pièce métallique lui passe au travers, sans effet. Les blessures virtuelles ne peuvent pas s’adapter à ça. Pas immatérielle mais pas tout à fait solide, les molécules semblent contourner, laisser passer. Avec un peu d’exercice, pourrait-elle se révéler quasiment intangible ? Elle déteste l’idée, elle la déteste parce qu’elle se rapporte à une personne qui est parvenue à créer une fêlure dans le coeur friable. « Je me sentais mal.. alors je suis venue jusqu’à ton bureau. Kitty était là. Elle.. » Comment lui dire ça ? Comment lui dire qu’elle ne s’entendra jamais avec son amie, avec sa petite protégée ? Elle les a vu se taquiner, de vrais amis. Le problème, c’est qu’il n’entendra jamais que la jeune fille a une affection plus grande. « Elle pense que je ne te mérite pas, Bobby. Que je ne suis pas assez bien. » Snow ne sait plus si ça a été dit de la sorte, elle n’a juste pas eu de mal à comprendre le message, ça n’a pas été la seule à laisser l’indice, d’ailleurs. Un couple solide avec Malicia est mort, a été remplacé par une banalité sans nom. Elle n’a sûrement pas assez de bonté, de charisme, de..

Elle geint, douloureusement, finissant la course à genoux sur le sol. La rematérialisation est compliquée, parfois elle reste de longues minutes à souffrir du changement d’état, et d’autres fois c’est d’une simplicité enfantine. Ils savaient tous que ça n’était pas anodin, que muter relevait autant de la génétique que d’un processus d’abord instable. Ca pouvait faire mal. Beaucoup passaient par un stade de souffrance, physique ou non. Ils apprenaient ici que le déclencheur était souvent un choc, elle ignorait que c’était également le cas lorsqu’une seconde se manifestait. Quelque part, peut-être que le voyage à San Francisco avait eu des conséquences, peut-être que tout ce qu’il s’était passé avait fait office d’électrochoc. Kitty avait visé là où il fallait pour provoquer une colère profonde, un reflux de sentiments violent. Ils ne sauraient jamais pourquoi maintenant et pas avant. « .. Et maintenant je.. je suis liquide.. tu peux pas.. » m’aimer comme ça. L’apparence se stabilise, la glace prend le dessus, refroidit les alentours, court du contact de ses doigts sur le sol jusqu’aux flammes les plus proches. « Tu me manques et.. j’arrive plus à dormir.. » Un souffle enneigé. Ce sont des défenses, des réactions primaires d’une mutante qui perd pieds. La combinaison ne fait pas la X-Woman, elle le sait, si elle l’a enfilée c’est seulement par aspect pratique, pour se donner un peu de courage également, elle n’en a cependant pas. « Il faut me refroidir. Aide-moi, s’il te plaît.. » Demander de l’aide. Elle ne le fait pas souvent, surtout pas en missions ou en entrainements. Avec lui, elle y parvient, elle lui fait confiance, même s’il va sûrement mettre un terme à ce qu’ils ont partagé. Snow a beau laisser échapper la cryokinésie, le fait est que ça fait tomber toutes les températures sauf la sienne. Elle n'est pas assez bien, pas assez forte pour un homme comme lui. Elle doit tellement le décevoir.
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.. T’étais pas là..” Ça sonne comme un reproche. Ca sonne comme un défaut. Il n’était pas là. Il travaillait. Elle non plus n’était pas là. Elle a aussi ses cours. Elle a aussi ses devoirs. Elle le lui a rappelé au début de cette simulation. Elle lui a montré son empressement de terminer. Elle lui a prouvé que son temps est compté. Il n’était pas là et elle le lui reproche. Il l’a délaissée. Il l’a mise de côté. A aucun moment, il n’a pensé qu’elle pourrait en souffrir. Snow lui a prouvé à plusieurs reprises être une femme indépendante. Une femme qui n’a besoin de personne. Une femme forte qui n’a pas l’habitude des vraies relations de couple. Une femme qui n’a pas besoin d’un homme à ses côtés à chaque moment de la vie. Il a mal compris. Il a mal perçu la petite-amie qu’elle est. Il n’a pas ressenti son manque d’affection. Il n’a pas discerné les besoins de Snow. Il est resté, tête plongée dans le travail. Sans s’occuper d’elle. Sans lui montrer son amour. Il n’a pas l’habitude de ce genre de reproches. Récemment, on lui a dit qu’il aimait trop. Récemment, on lui a demandé de s’éloigner. Il l’a fait. Il ne souhaite pas reproduire les mêmes erreurs avec Snow. Il ne veut pas paraître envahissant. Il ne veut pas sembler trop affectueux. Il ne veut pas être lourd. Seulement un petit-ami qui mène sa vie de son côté et qui laisse sa copine en faire de même. Sa phrase sonne comme un reproche. Il le ressent comme tel. Il l’avale douloureusement. Il l’accepte difficilement. Il ne sait plus comment il doit se comporter. Trop aimant pour l’une. Pas assez présent pour l’autre. Il ne trouve pas le juste milieu. Il ne trouve pas l’équilibre parfait. Il pose son regard sur elle. Il a besoin d’aide. Il a besoin qu’elle le guide. Il a besoin qu’elle lui dise ce qu’elle attend de lui parce qu’il est perdu. Parce qu’il ne sait plus quoi faire. Le corps de Snow est traversé par un projectile. Comme ça. Elle ne frissonne pas. Elle ne grimace pas. Elle est seulement traversée. Elle s’écarte seulement au contact de l’objet. Cette nouvelle forme est inédite. Cette nouvelle forme sort de nulle part. “Je me sentais mal.. alors je suis venue jusqu’à ton bureau. Kitty était là. Elle..” Il n’y a pas de sens. Quel est le rôle de Kitty dans cette histoire ? Quel est le rapport avec son absence ? Il n’y comprend rien. Kitty n’est pas la raison de son quotidien chargé. Kitty n’est pas la raison de leur distance. Au contraire, elle est une alliée. Elle est une amie. Elle est une personne sur qui compter. Elle est une personne de confiance. “Elle pense que je ne te mérite pas, Bobby. Que je ne suis pas assez bien.” Ce refrain, il l’entend. Il l’entend beaucoup trop souvent. De la bouche de Malicia. De celle de Snow. Et maintenant, Kitty ? Non, il n’ose pas y croire. Il n’en a pas envie. Ils sont comme des membres de la même famille. Ils ont la complicité d’une soeur avec son frère. Kitty est censée vouloir son bien, pas détruire son bonheur. Il n’y croit pas. Quitte à remettre en question la parole de Snow. Quitte à sous-entendre que sa petite-amie est une menteuse. Pas Kitty, bordel…

L’eau laisse place à la peau. Comme ça. En un claquement de doigts. Facilement, ou plutôt, douloureusement. Snow tombe à terre. Genoux contre bitume. Il fait un pas dans sa direction. Il veut la consoler. Il veut la réconforter. Il veut murmure dans le creux de son oreille que tout va bien. Il veut prendre soin d’elle. Mais il est le psychologue. Mais elle lui a caché sa mutation. Mais il se retient. Lui offrir ses bras à chaque fois qu’elle chute, qu’elle pleure ou qu’elle se blesse n’est pas une solution. Cela ne résout pas les problèmes. Cela ne change pas la donne. Elle a cette mutation depuis quand ? Quelques jours, quelques semaines ? L’avait-elle déjà quand ils étaient à San Francisco ? Il pensait qu’ils avaient passé un cap. Qu’ils s’ouvraient l’un à l’autre. Qu’ils devenaient sincères. Il pensait qu’elle oserait tout lui dire, maintenant. De naïves pensées. “.. Et maintenant je.. je suis liquide.. tu peux pas..” Il ne peut pas... quoi ? Finir ses phrases, est-ce si compliqué pour elle ? Il s’est encore rapproché, comme pour entendre la fin d’une phrase qui n’est jamais arrivée. Il s’est encore rapproché comme pour recueillir ses paroles. Il ne saisit pas la teneur de ses mots. Il ne saisit pas le sous-entendu de ses morceaux de phrases. Certaines fois, il a le sentiment de la connaître par coeur. D’autres fois, il réalise qu’il se méprend. Snow reste et restera une énigme. Se vanter de l’avoir cernée serait une tromperie. Se vanter de l’avoir comprise serait faux. Elle est incompréhensible de tous. Peut-être incompréhensible d’elle-même. “Tu me manques et.. j’arrive plus à dormir.” Il est là, pourtant. Il se tient debout devant elle. Il l’a touchée. Il a accepté son évaluation. Il l’a écoutée. Mais elle recule à son contact. Elle a peur de lui. Elle est pressée de repartir de la Salle des dangers. Ce ne sont pas les signes d’un manque, mais d’une fuite. Il s’avance. Il fait un pas. Son approche est stoppée par une boule de feu. Ils ne sont pas dans un contexte propice à l’échange. Ils ne sont pas là pour remettre en question leur couple. Il ne sont pas aptes à discuter d'émotions. Il aurait dû arrêter cette simulation depuis longtemps. Il aurait dû y mettre un terme et reprendre cette conversation plus calmement. Loin du son des flammes et de l’odeur des incendies. “Il faut me refroidir. Aide-moi, s’il te plaît..” Non. Tout simplement non. Il ne va pas l’aider. Pas encore. Elle s’est crue assez grande pour gérer sa nouvelle mutation toute seule. Elle peut le faire. Elle peut se refroidir elle-même. Elle est le froid. Si elle le voulait, elle pourrait baisser assez sa température pour rendre cette situation confortable. Il refuse d’être la solution de facilité. Il refuse de lui rendre ce service.

A droite. A gauche. Son regard va d’un côté à un autre. Son regard cherche une éventuelle boule de feu comme il chercherait une voiture, au moment de traverser. Il rejoint Snow. Il ne la touche pas. Il ne la frôle pas. Il plante ses yeux dans ses prunelles apeurées. Si elle veut revenir dans l’équipe, elle doit se débrouiller toute seule. “Relève-toi.” Il ne lui permet pas de négocier. Il ne l’autorise pas à l’amadouer avec ses traits effrayés. Il s’endurcit. Il s’interdit de flancher. Il est le psychologue qui évalue sa patiente. Il est le collègue X-Men qui a besoin de compter sur elle. Il est le petit-ami qui doit la tirer vers le haut. Les câlins ne guérissent rien. Ils apaisent. Ils repoussent, tout au plus. Les câlins ne suffisent pas. Elle doit faire le travail elle-même. C’est aussi sa manière de répondre à ses reproches. De répondre à son mouvement de recul. De montrer qu’il est touché. Pour elle. Pour eux. Elle doit apprendre à affronter les crises seule. Elle doit apprendre à garder le contrôle. A une époque, elle en était capable. A une époque, elle était terrifiante. Aujourd’hui, elle se terrifie toute seule. “Tu es le froid. Tu n’as pas besoin de moi pour te refroidir.” Son ton est dur. Son ton est autoritaire. Toutefois, il le pense. Il a foi en elle. Snow est froide à longueur de journée. Elle est capable de créer des flocons. Elle est capable de dessiner des formes avec du givre. Elle est le froid. Le froid n’a pas besoin de quelqu’un pour se refroidir. L’appeler à l’aide pour cela est inutile. Ce serait comme lui demander de verser de l’eau dans un verre. Ce serait comme lui demander de la nourrir. Des gestes dont elle est capable. Des gestes qui deviennent habituels. Elle a l’habitude de conserver une froideur naturelle. Les crises ne doivent pas l’empêcher d'user de son don. Une crise peut la secouer. Une crise peut la remettre en question. Mais la crise ne peut pas la retenir d’être ce qu’elle est. La crise ne peut pas l’empêcher d’agir comme elle le fait habituellement. “Je ne sais pas d’où tu sors… ta forme aqueuse, Snow. J’ignore comment c’est arrivé, mais occupé ou pas, je suis là pour toi. Tu aurais dû m’en parler. Et pareil pour tes problèmes de sommeil.” Il aurait pu trouver une solution. Il aurait pu la rejoindre au cours de la nuit. Elle aurait pu venir dans sa chambre. Ils auraient trouvé une solution, si seulement elle en avait parlé. Si seulement elle avait parlé de son mal-être. Ils forment un couple. Dans un couple, les langues sont déliées. Les pensées se formulent plus facilement. Cependant, Snow persiste à tout garder pour elle. Ils n’ont pas la même vision du couple. Deux visions opposées. Deux visions qui ne fonctionnent peut-être pas ensemble.


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« Mutation: it is the key to our evolution. (..) This process is slow, and normally taking thousands and thousands of years. But every few hundred millennia, evolution leaps forward. » - X-Men.
R
elève-toi. C’est un ordre. Il se fait distant, dur. Elle ne bouge pas. Elle ne sait pas s’il lui en veut ou s’il essaye une méthode tordue pour la forcer à se relever. Ca n’a pas d’importance. Elle ne bouge pas, elle ne le peut pas, son corps est trop instable, elle ignore les limites de cette eau qui prend le dessus n’importe quand, n’importe où. « Tu es le froid. Tu n’as pas besoin de moi pour te refroidir. » .. Qu’est-ce que ? Elle n’est pas thermokinésiste, elle ne contrôle pas cet aspect de sa mutation, être froide n’est jamais qu’un effet secondaire, elle n’est pas comme lui, elle n’a ni sa force ni l’étendue de ses facultés. Son ton autoritaire n’y changera rien. « Je ne sais pas d’où tu sors… ta forme aqueuse, Snow. J’ignore comment c’est arrivé, mais occupé ou pas, je suis là pour toi. Tu aurais dû m’en parler. Et pareil pour tes problèmes de sommeil. » La détresse laisse place à une colère sourde, si vive qu’une gerbe glacée s’échappe, sortie de nulle part, spontanée. Ca le frôle mais ne le touche pas. « Quand ? » Elle se redresse, finalement, avec toute la difficulté du monde mais elle finit par parvenir à tenir debout, posant son regard dans le sien. Elle n’a plus rien de tendre, plus rien de la douceur qu’elle a essayé de lui donner, au début, les premiers jours à leur retour. « Peut-être que c’est pas à mon psy que je voulais parler ! Trois jours. Tu me reproches d’avoir gardé le silence trois jours ?! Je ne contrôle rien, tout me passe au travers Bobby, alors excuse-moi d’avoir paniqué, d’avoir eu peur de.. » Les flammes alentours ripostent contre la glace qui commence à les entourer, à courir sur le sol malgré sa volonté, et à la fumée noire se joint la vapeur étouffante. La dernière boule de feu ne lui passera pas au travers, bloquée par un bouclier glacé qui en avorte la course. « Tu n’as pas le droit de me reprocher d’avoir eu peur que tu ne me trouve plus attirante comme ça ! » C’était pas le moment pour une scène de ménage. « D’avoir eu peur de ne plus être capable de te toucher ! »

Il voulait des explications, il en avait. Elle se sentait dépassée, à la merci de ce qu’elle était, de ce qu’elle devenait, et de cette sensation qu’elle était en train de le perdre. Incapable de garder un homme, n’est-ce pas ? « Alors non, je ne pouvais pas venir te parler, on gère tous nos mutations comme bon nous semble et j’avais besoin de l’assimiler, si tu veux m’en tenir rigueur, grand bien t’en fasse ! » Elle est coupée dans son déferlement émotionnel par un cri. L’ombre d’une seconde, elle pense avoir rêvé. « Je t’aime tout entier mais parfois, j’ai juste besoin de te voir ailleurs que dans ton bureau. Et tu m’as interdis ta chambre. J'ai même pas ton numéro. Il me faut prendre rendez-vous, c'est quand même dingue ! » Elle tourne le dos. Ses muscles lui font encore mal. Elle a l’impression qu’elle va finir par fondre sans pouvoir redevenir solide, seulement il a décidé que ce serait une évaluation dans la distance, soit, elle consentait à mourir de chaud pour lui faire plaisir.

Suivre les cris. C’est tout ce qu’elle a à faire. Mettre fin à cette simulation et retourner se morfondre dans le silence de sa nouvelle chambre, seule, déchargée de ce qu'elle avait gardé pour elle. Il n’a même pas dû percevoir ses efforts pour être quelqu’un de bien, quelqu’un qui le mériterait un peu plus. Il ne lui restait plus qu’à refermer la boîte de son coeur, comme elle avait toujours su le faire, un objectif, juste un. Il lui a imposé un vrai champ de bataille, une catastrophe digne de ce que pourraient faire les pires mutants. Digne de la Confrérie ou de Loki. Elle se répète mentalement que rien n’est vrai, qu’il fallait juste en finir. Un mur se dresse entre elle et les appels à l’aide. Son premier réflexe est de vouloir forger des escaliers pour passer par dessus, seulement la cryokinésie se refuse au contrôle, quelques flocons tout au plus qui fondent aussitôt. Elle ne se souvient pas d’avoir été un jour privée de la glace, privée de ce qu’elle était. C’est un échec cuisant. Après quelques tentatives, elle finit par s’asseoir dos au mur. Quand tous les innocents à sauver ou les bâtiments seraient complètement réduits à néant, tout s’arrêterait. Pourquoi se battre ? Elle n’en avait pas envie. La sensation d’impuissance la poursuit depuis ces trois jours d’enfer, ça n’est jamais qu’un paroxysme. « J’étais libre. Je pouvais reprendre des études, aider les nouveaux, essayer d’avoir une vie normale. » Ca recommence. Sa température est si instable qu’elle provoque un yoyo de consistance, la faisant encore passer par le stade liquide. Elle fond, réduite à l’état de flaque. Snow glisse par l’espace creusé d’une pierre explosée, délogée par les dégâts alentours. « Je suis sensée faire quoi ? Bobby, j’y vois rien, faudrait au moins me filer un mode d’emploi ! » C’est noir de fumée, de ce côté. Bloquée à l’état aqueux, elle a au moins l’avantage de se sentir légère, privée du poids de son corps fatigué. L’eau a la souplesse et l’adaptabilité qu’il manque à l’humanité. Elle devrait peut-être rester ainsi, détachée du matériel.
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La simulation tourne au drame. Ce n’est plus une évaluation. Ce n’est pas une mise à l’épreuve. C’est une dispute de couple. C’est une remise en question. En un quart de seconde, tout a basculé. En un quart de seconde, l’aspect psychologique a disparu. En un quart de seconde, le bleu des yeux de Snow a changé. Il n’y lit plus la peur. Il y lit la colère. Comme lorsqu’ils luttaient l’un contre l’autre. Comme lorsqu’elle était dans la Confrérie. Comme lorsqu’ils se balançaient des pics. En parlant d'attaques, il y a une qui se dirige vers lui. Il l’évite. Il fait un pas de côté. Alors, ils en sont là. Ils sont revenus au point de départ. Ils avancent pour mieux reculer ensuite. L’attaque contre lui le laisse abasourdi. Il ne la pensait pas capable de recommencer. Il ne la soupçonnait pas de pouvoir nourrir des envies meurtrières en son encontre. Il s’est foutu le doigt dans l’oeil. Il s’est leurré. Il lui a fait confiance. Bêtement. Elle peut passer d’un amour passionnel à la haine mortelle. Elle peut passer d’une face à une autre. Sa réaction ne fait qu’alimenter sa propre colère. Elle lui reproche son absence, mais elle, dans tout ça ? Elle n’a pas joué le jeu. Elle n’a pas cherché à le voir. Elle n’a pas cherché à lui parler. A part cette fois où Kitty est arrivée entre temps, quand elle allait mal. Elle ne vient le voir que lorsqu’elle en a besoin. Pas par envie. Comment est-ce qu’il est censé le prendre ? Comment est-ce qu’il est censé réagir ? Ils ont tous les deux des torts. Ils ont tous les deux des raisons d’en vouloir à l’autre. Il refuse de porter toute la responsabilité sur ses épaules. Snow ne l’aide pas, en cachant sa mutation ou en cachant son manque. “Quand ?” Elle se relève, finalement. Droite, sur ses deux jambes. Malgré le temps passé, la colère a toujours la même force motrice. Elle a toujours ce pouvoir de la remettre sur pieds. Comme avant. Comme lorsqu’il la provoquait pour faire ressortir ses pouvoirs. Comme lorsqu’il la menaçait pour qu’elle sorte de son mutisme. Tout est redevenu au départ. Même son regard. Même ses traits. Même son attitude. Il n’y a plus d’amour ou alors il s'agit d'une forme douloureuse de l’amour. “Peut-être que c’est pas à mon psy que je voulais parler ! Trois jours. Tu me reproches d’avoir gardé le silence trois jours ?! Je ne contrôle rien, tout me passe au travers Bobby, alors excuse-moi d’avoir paniqué, d’avoir eu peur de.. ?” Mais bon sang, comment était-il censé savoir que cela ne faisait que trois jours ? Elle aurait très bien pu venir le voir directement. Elle aurait très pu se confier à lui. Une personne saine d’esprit l’aurait fait. Pas Snow. Il faut toujours qu’elle garde tout pour elle. Il faut toujours attendre qu’elle se décide à parler. Il en a assez de patienter. Il en a assez d’être pendu à ses lèvres. Si elle le fuit, comment peut-il deviner qu’elle ne va pas bien ? Si elle le fuit, comment peut-il attendre ses confessions ?

Tu n’as pas le droit de me reprocher d’avoir eu peur que tu ne me trouve plus attirante comme ça !” Qu’est-ce qu’elle raconte ? Qu’est-ce qu’elle insinue ? Elle a totalement perdu la tête. Elle est complètement irrationnelle. A quel moment est-ce qu’il a pu lui faire croire que sa mutation l’effrayerait, le dégoûterait ? Il le répète à longueur de journée : le gène X est naturel. Il est normal. Il fait partie d’eux. Ils doivent l’accepter comme ils doivent s’accepter les uns les autres. Il ne l’aurait pas repoussée. Il ne l’aurait pas fuie. Encore une fois, elle ne le connaît pas assez. Elle ne cherche pas à le connaître, trop empêtrée dans ses problèmes personnels. Trop concernée par son propre cas. A chaque fois, elle pense ne pas être assez bien pour lui. Toujours elle. “D’avoir eu peur de ne plus être capable de te toucher ! ” Elle est ridicule. Elle ne sort que des bêtises. Il en a assez entendu. Il en a assez vu pour la journée. Il veut partir. Il a besoin de respirer un air vide de fumée et de colère. Il a besoin de se changer les esprits. Cette simulation a été une mauvaise idée de A à Z. Elle n’est pas prête. Ni physiquement, ni psychologiquement. Elle devra attendre pour reprendre les missions. Voilà ce que conclura son rapport. Voilà ce qu’il dira au Professeur. Cette simulation est une véritable perte de temps. “Alors non, je ne pouvais pas venir te parler, on gère tous nos mutations comme bon nous semble et j’avais besoin de l’assimiler, si tu veux m’en tenir rigueur, grand bien t’en fasse ! ” Elle est aveugle ? Elle a oublié qu’elle est dans un Institut où on apprend aux mutants à contrôler leurs pouvoirs ? Elle a oublié qu’elle a un devoir de sécurité envers tous les pensionnaires ? Et si elle avait été dangereuse, est-ce qu’elle aurait aussi gardé sa nouvelle mutation pour elle ? Elle est encore plus instable qu’il ne le pensait. Elle est encore plus inconsciente qu’il ne l’estimait. Il s’est trompé du tout au tout sur elle. Il s’est complètement trompé, trop aveuglé par ses sentiments, trop aveuglé par ses yeux. Il fait un piètre psychologue. “Je t’aime tout entier mais parfois, j’ai juste besoin de te voir ailleurs que dans ton bureau. Et tu m’as interdis ta chambre. J'ai même pas ton numéro. Il me faut prendre rendez-vous, c'est quand même dingue !” Où est le panneau de contrôle de la salle ? Il doit bien être quelque part. Il lui semble être passé par-là pour le trouver. Il doit arrêter cette simulation. Ce n’est pas le bon moment pour une dispute. Ce n’est pas le bon moment pour une simulation. Et comme il n’y a qu’une seule chose qui peut être reportée, autant que ce soit l’entraînement.

Se disputer est un sport qu’il ne maîtrise pas. Il a l’habitude d’être maître de lui-même. Il a l’habitude d’être calme. Il a l’habitude de garder son sang-froid. Mais les reproches de Snow le blessent. Les reproches de Snow sonnent faux. Il ne les accepte pas. Il ne les légitimise pas. Il ne les comprend pas. Il la quitte seulement du regard trois secondes pour trouver le panneau. Elle en profite pour s’échapper. Lorsqu’il revient à son ancien emplacement, elle n’y est plus. Elle est insupportable. Une gamine pourrie gâtée qui s’attend à ce qu’il la suive partout. Elle ne fait pas attention aux risques. Elle ne fait pas attention à l’évaluation. Elle ne pense qu’à elle. Il est possible qu’un “putain” ait été prononcé. Il est possible qu’un juron lui ait échappé. Il voit sa silhouette s’éloigner. Il la suit. Il n’a pas d’autre choix. “ J’étais libre. Je pouvais reprendre des études, aider les nouveaux, essayer d’avoir une vie normale.” A l’entendre, il a le sentiment qu’elle est condamnée à mort. A l’entendre, il a le sentiment qu’elle va être enfermée à vie. Elle a juste une nouvelle mutation. Elle a juste évolué. Elle a accepté la première. Elle acceptera la dernière. Ce n’est qu’une question d’adaptation. Regarder Snow parler est un spectacle particulier. Elle ressemble à un hologramme fluctuant. Instable. Un coup, elle est faite de peau et de sang. Un coup, elle est faite d’eau. Elle reflète parfois les flammes, avant de redevenir compacte. L’eau est aussi dépendant de ses émotions que la neige. Son émotivité est un talon d’Achille qu’elle ne parvient pas à dompter. Elle finit par disparaître en une flaque. Une transformation qu’il prend comme une énième fuite. Mais elle revient à une forme plus ou moins humaine. Plus ou moins aqueuse. Il ne sait plus. Il n’en peut plus. “Je suis sensée faire quoi ? Bobby, j’y vois rien, faudrait au moins me filer un mode d’emploi !” Une adolescente. Elle ne prend même pas la peine de réfléchir. Elle se braque. Elle se démoralise. Elle baisse les bras. Il lui jette un regard furieux. Alors, c’est cette femme qui veut reprendre sa place chez les X-Men ? Alors, c’est cette femme qui a failli le tuer ? C’est cette femme qu’il aime et qui perd toute sa détermination pendant une dispute ? Il réitère sa pensée : cette simulation est une perte de temps. Il tend le bras. Il vise une poubelle enflammée. La glace se répand bientôt. Figeant les flammes dans une pose glacée. Plus loin, c’est une voiture qui subit le même traitement. Dans leur coin, la fumée se fait moins dense. “Madame est contente ?” Le ton est sec. Le ton est colérique. Il baisse le bras. Il organise ses pensées. Il y a trop de choses à dire. Il y a trop d’arguments à lancer. Il y a trop de raisons d’être énervé. Il pourrait lui hurler dessus pendant des heures. Lui, l’homme paisible, se trouve soudain bien bavard et bien doué en dispute. Lui, l’homme calme, se découvre bouillonnant de colère. “Comment je suis censé savoir que tu as muté il y a seulement trois jours ? Si tu ne me parles pas, je ne peux pas savoir ! Alors oui, j’ai peut-être été pris par le travail, mais je te rappelle que tu n’as pas fait d’effort non plus.” Il accepte des reproches. Il conçoit qu’il ait pu causer cette dispute. Mais il n’est pas le seul fautif. Il n’est pas le seul à pouvoir endosser la responsabilité. A aucun moment, Snow n’a semblé l’inviter à manger, à passer du temps ensemble. Elle n’a pas démontré une envie particulière. Elle n’a pas communiqué.

La communication. Cela semble un concept difficile à appliquer pour eux. La communication semble impossible entre eux. Ils ont toujours des difficultés à exprimer leurs sentiments. Ils ont toujours du mal à se confier l’un à l’autre. San Francisco a été une parenthèse sincère. San Francisco a été la première fois où ils se sont réellement ouverts. Il a plongé dans son passé. Elle a plongé dans le sien. A ce moment-là, les secrets n’avaient plus de raison d’être. Mais le retour à l’Institut a tout bousculé. “Excuse-moi de vouloir prendre soin de toi. Excuse-moi de m’inquiéter pour ta santé mentale. Ce qu’on a découvert à San Francisco nécessite bien plus qu’un baiser et deux caresses.” A son sens, elle a besoin d’un psychologue. Elle n’a pas besoin de se perdre dans les sentiments amoureux. Elle n’a pas besoin de s’embrouiller en attribuant deux rôles à une personne. Elle a besoin que les rôles soient dissociés. Il a essayé de le faire. Il a essayé de garder un certain professionnalisme. Il a essayé de ne pas être trop proche. Il a essayé de ne pas être trop distant. Il a foiré complètement, apparemment. “Et je n’ai pas tort. T’es même pas capable de te concentrer sur cette fichue simulation. Tu baisses les bras au premier obstacle. Tu caches ta seconde mutation. Tu manques de me blesser. Tu as bien plus besoin d’un psy que d’un petit-ami.” Il est en colère contre elle. Il est en colère contre la femme effrayée qu’elle est devenue. Il est en colère contre la petite-amie qui lui fait des reproches. Aucune compréhension. Aucune tentative d’améliorer la situation. Elle se contente de se plaindre. Elle se contente d’énoncer ce qui ne va pas. Elle se contente de pointer du doigt et d’accuser. Accuser est tellement plus facile que de se remettre en question. Il n’est pas certain d’apprécier cette nouvelle version de Snow. Une Snow défaitiste, une Snow peu courageuse, une Snow craintive.


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I
stoppe la fumée, dégageant la vue mais elle n’en a plus rien à faire. Sa façon de lui parler la blesse, fait remonter une foule de souvenirs, de hurlements, de violence. A son existence avec Axel s’associent brutalement de nouvelles sensations. « mais je te rappelle que tu n’as pas fait d’effort non plus. » Elle fronce les sourcils. Les premiers jours, elle avait apporté des plateaux, trouvant qu’il ne mangeait pas assez et puis elle avait dû gérer les cours par correspondance, le changement de chambre, quand elle avait retenté, il était souvent dans absent aux heures où elle passait, elle avait donc abandonné les plateaux dans la cuisine. « Tu as bien plus besoin d’un psy que d’un petit-ami. » La pique est d’une violence folle. Les mots sont plus tranchants que tous ceux qu’elle a entendu jusqu’alors et étrangement, la douleur ressentie par le rejet de ses parents lui parait soudain minime. Le déferlement glacé est à l’échelle de cette souffrance qu’elle ne connait pas, qu’elle ne comprend pas parce qu’elle n’avait jamais laissé personne entrer dans sa vie comme elle l’avait fait avec lui. Snow n’avait jamais su aimer, elle ne savait donc pas ce que pouvait en provoquer la perte. La salle des dangers, son chaos enflammé se change en désert glacé, étouffant chaque recoin d’une couche aux températures indécentes. La petite tornade enneigée qui balaye le décor étouffe les feus, éteint les braises, ne fait aucun cas du peu de vie simulée qu’il pourrait rester, potentiellement, sous des décombres. Lorsque cela s’arrête, plus rien ne bouge. Elle a évacué le surplus, ça n’apaise en rien sa peine. « C’est ça, que tu voulais ? » Elle tourne les yeux vers lui. Pas un mot plus haut que l’autre. Le ton est colérique mais elle ne prend pas la peine de crier, c’est inutile. « C’est elle, que tu aimes, n’est-ce pas ? La femme sans peurs qui ne faiblit jamais.. » La neige se tache de quelques gouttes rouges. Elle saigne du nez. « Je ne faiblirai plus. » Elle a l’air terriblement calme, soudain. Acceptation.

« Tu m’as rendue heureuse, pour le temps que ça a duré. » Trop peu de temps. Elle aurait aimé le remonter. Faire tourner les aiguilles à l’envers pour retrouver les murs d’un manoir qu’elle avait finalement cédé et dans lequel elle ne pouvait pas retourner pour quitter l’Institut. Retourner chez les Drake, jouer avec la petite Jade. Elle lui a laissé sa bague, d’ailleurs. Tant pis. « Comme j’ai plus besoin d’un psy que d’un petit-ami, je vais.. un psychiatre ça sera bien. New-York en a plein. » Elle le décharge de ce rôle, elle le lui arrache peut-être cruellement, elle ne sait pas. Il n’y a que cette douleur sourde qui résonne. Elle comprend maintenant. Elle comprend le quart de ce qu’a dû ressentir Bobby en perdant Malicia, dix ans, ce doit être dix fois plus destructeur. « Je ne pouvais pas prendre d’initiatives, ça n’est pas San Francisco. On me souffle déjà suffisamment que tu es un homme trop bien alors je n’ai pas voulu semer le doute.. » Une seconde, elle avait espéré un avenir. Une fraction de seconde, entre Jade et Lawson, elle avait envisagé de devenir quelqu’un de bien dans une famille harmonieuse. « .. Il ne fallait pas te causer de problèmes, impossible de te demander de dormir avec moi ou d’aller manger quelque part. » Le goût du sang sur sa langue, c’est ferreux, désagréable.

Elle se force à sourire, pour le rassurer, un sourire un peu triste qui ne révèle rien de positif mais elle aura tenté. « J’y ai cru tu sais.. » Elle s’assied contre un mur qu’elle perçoit comme solide, craignant de s’appuyer dos à une surface qui disparaîtrait une fois le panneau de contrôle atteint par le psychologue. L’unique fois où elle avait poussé sa mutation assez loin pour recouvrir aussi vite une si vaste surface à grand renfort de tornades de neige, elle s’était évanouie et ne s’était éveillée que deux jours plus tard. « Liese aussi. Elle nous trouvait tellement bien assortis. » La vue est floue. Au moins elle n’est plus translucide, intégralement vidée de l’énergie nécessaire au fonctionnement d’une quelconque capacité hors du commun. Trois flocons tout au plus, et encore. Juste besoin d’un psy. Il n’aurait pas pu mieux choisir ses mots, trouver plus blessant, il n’aurait pas pu déchirer avec plus d’efficacité ce qu’elle avait tenté de réparer, toute seule, de son côté, essayant d’apprendre une forme de stabilité individuelle sans dépendre d’un autre. Il n’aurait pas pu frapper plus au coeur. « Tu ne pouvais pas être trop envahissant. Tu ne pouvais pas trop m’aimer. » Snow ne prononce pas le prénom de Malicia, elle ne l’évoque pas, elle n’en a pas besoin. Elle a compris ses réticences à être envahissant, elle les a même acceptée mais cette mutation imprévisible lui a fait vivre un bouleversement trop profond pour échapper à une forme de solitude. Il a retenu une leçon, il a respecté une distance, lui a laissé la place pour avoir la liberté d’exister. Son esprit se heurte à des illogismes, des paradoxes, elle n’arrive pas à emboiter toutes les pièces, dans ses bras elle avait eu l’impression d’être entière, de lui donner un peu du bonheur dont il avait été privé. Leurres. « Tu dois avoir du travail, inutile de perdre plus de temps. » Qu’il ouvre cette foutue porte, cette foutue salle des dangers, qu’elle puisse sortir et noyer son chagrin dans.. l’alcool. Il doit bien y avoir un bar à distance raisonnable. On dit que l’alcool fait oublier les peines.
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Il ne se demande pas s’il est allé trop loin. Il ne se demande pas s’il a été blessant. Il ne se demande pas s’il a été méchant. Non. Il assume. Il ne se remet pas en question. Il est prêt à répondre de ses phrases. Il est prêt à prendre la responsabilité de ses mots. Il y croit. Il les pense. Il ne voit pas pourquoi il serait le seul à tout prendre. Il ne voit pas pourquoi il serait le seul fautif dans l’histoire. A trop penser à elle, elle en oublie que lui aussi a le droit d’éprouver des sentiments. Lui aussi souffre de ce manque de temps. Lui aussi voudrait la voir davantage. Lui aussi a envie de lui parler, de passer quelques heures avec elle. Mais il a son travail. Il a ses patients. Et il a Snow. Snow qui a déjà assez de problèmes pour rajouter une relation amoureuse. Snow qui doit se concentrer sur sa reconstruction plutôt que sur son couple. Il ne veut pas s’imposer. Il veut lui laisser le champ libre pour se reconstruire. Il veut lui permettre de s’épanouir, indifféremment de lui. Il veut l’autoriser à prendre son envol. Il fait passer les intérêts de Snow avant les siens. Voilà que son choix lui retombe dessus. Voilà qu’elle le lui reproche. Elle ne voit que son absence. Elle ne voit que son manque. Elle ne se met pas à sa place. Elle ne s’interroge pas sur ses motivations. Elle ne cherche pas à comprendre. Seulement du jugement. Seulement des reproches. Pas de compassion. Pas de compréhension. Le paysage se fait blanc. Le décor se fait glacé. Son souffle se transforme en une nuée de gouttelettes. L’effet Snow. Il faut toujours qu’elle fasse dans le spectaculaire. Il faut toujours qu’elle fasse dans le mélodrame. S’il y avait une once de vie humaine, elle n’existe plus. La mutante n’a laissé aucune chance. Cette simulation est un fiasco total. Elle n’est même pas capable de faire abstraction de ses émotions pour sauver des innocents. Elle laisse tout le monde crever à cause d’une dispute de couple. Il est conforté dans son idée : elle n’a pas besoin d’être embêtée avec un petit-ami. Elle a besoin de se retrouver avant de séduire. “C’est ça, que tu voulais ?” Mais bien sûr ! Bien sûr qu’il voulait qu’elle gèle tout le quartier. Bien sûr qu’il voulait qu’elle foire son entraînement. Bien sûr qu’il voulait qu’elle tue tout le monde. Bien sûr ! L’ironie de sa question l’agace. Elle est idiote. Complètement idiote. Si elle le connaissait, ne serait-ce qu’un tout petit peu, elle saurait que c’est tout le contraire. Il veut sa réussite. Il veut son bonheur. Il veut sauver les gens. Elle fait tout le contraire. Elle prend le chemin inverse de ce qu’il a tenté de lui montrer. Elle n’a rien compris. Elle ne le connaît pas. “C’est elle, que tu aimes, n’est-ce pas ? La femme sans peurs qui ne faiblit jamais.. ” Ses poings se ferment. Il s’énerve peu. Voire rarement. La colère est une émotion qu’il évite. La colère est une émotion qu’il sait contrôler. La colère n’avance jamais à rien. Mais là, la situation n’autorise pas son calme habituel. Le situation l’empêche de conserver son self-control.

Les propos de Snow sont irrationnels. Ils n’ont pas de sens. Ils n’ont pas d’intérêt, sauf celui de lui prouver qu’il est un inconnu pour elle. Il ne cille pas devant le sang qui perle sur sa peau. Il ne cille pas devant cette démonstration de puissance. Il n’a pas peur. Parce qu’il a appris à la connaître. Même si elle se cache derrière son pouvoir, elle n’en est pas moins brisée de l’intérieur. Être forte en façade, mais s’effondrer en cachette. Snow est la spécialiste dans ce domaine. “Je ne faiblirai plus.” Sa promesse est amère. Elle est drôle. Elle ne faiblira plus. Comment ? Elle est encore trop émotive et instable. Elle est encore trop sensible aux humeurs des autres. Elle faiblira. Encore et encore. “Tu m’as rendue heureuse, pour le temps que ça a duré.” Qu’est-ce que ça signifie ? Ils ont une dispute et c’est bon, leur couple est terminé ? Ils se disputent et cela signifie leur rupture ? Des couples ont fait bien pires. Des couples ont survécu à bien plus. Elle est ridicule. Toujours à voir le négatif. Toujours à baisser les bras. Toujours à fuir les difficultés. Toujours à choisir la solution la plus facile. Elle l’énerve aussi pour ça. Elle est tellement forte, mais elle ne s’en rend pas compte. Pas seulement lorsqu’elle est en colère. Mais tout le temps. Elle pourrait faire des miracles, si seulement elle se faisait assez confiance. “Comme j’ai plus besoin d’un psy que d’un petit-ami, je vais.. un psychiatre ça sera bien. New-York en a plein.” Elle cherche à le rendre jaloux. Elle cherche à provoquer une réaction. Tout ce dont elle a le droit, c’est un regard noir. Il s’en fiche. Elle se rendra vite compte qu’il y a très peu de psychologues qui connaissent les mutations. Qui connaissent leurs impacts sur les mutants. Qui sauront la guider. Qui sauront la faire parler. Le coup de la jalousie ne fonctionne pas avec lui. Il croise les bras sur son torse. Qu’elle aille voir un autre psychologue. Qu’est-ce que ça peut lui faire ? Il aura plus de temps pour les autres patients et puis voilà ! “Je ne pouvais pas prendre d’initiatives, ça n’est pas San Francisco. On me souffle déjà suffisamment que tu es un homme trop bien alors je n’ai pas voulu semer le doute.. Il ne fallait pas te causer de problèmes, impossible de te demander de dormir avec moi ou d’aller manger quelque part.” Etait-elle sourde lorsqu’il a dit qu’il assumerait ? Etait-elle absente quand il s’est dit d’accord pour vivre cette relation pleinement ? Elle ne devait pas être là. Elle devait être ailleurs. Elle ne l’écoute pas. Elle ne l’écoute jamais. L’agacement ne fait qu’augmenter. La colère ne fait que s’intensifier. Il a besoin de bouger. Il a besoin d’évacuer son énervement. Il marche. Il fait les cent pas. Il se déplace. Les muscles sont tendus par l’irritation.

J’y ai cru tu sais...” Il lève les yeux au ciel. Il n’aime pas ce qu’elle sous-entend. Il n’aime pas cette idée d’être un monstre salopard qui lui brise le coeur. Il n’aime pas cette idée de le faire culpabiliser. Ça ne fonctionne pas. Il ne marche pas là-dedans. Elle essayera de l’adoucir plus tard. Il en a fini de toujours l’enlacer. Il en a fini de toujours l’embrasser. Il doit instaurer des limites. Il doit arrêter de répondre à chaque problème par un contact. Ils ne peuvent pas être dépendants l’un de l’autre de la sorte. Les choses doivent changer. Et ce n’est pas en essayant de créer des remords que Snow y arrivera. La suite, il ne l’entend pas. Il n’a plus envie de l’écouter le transformer en mauvais petit-ami. Il a agi comme il lui semblait le mieux. Il a agi pour son bien. Il ne pouvait pas être présent entièrement. Il ne pouvait pas ménager un peu de temps pour la voir. Alors, il s’est dissocié. Il a conservé les séances. Pour la voir. Pour être présent. Leur rendez-vous régulier. Il a agi comme il lui semblait juste. Et ça, elle ne peut pas le lui reprocher. Elle est trop cruelle de l’accuser de ne pas prendre une minute. Elle est trop cruelle de lui envoyer dans la face qu’il est trop occupé. Il l’était déjà avant. Il l’est tout autant maintenant. Elle savait dans quoi elle s’engageait. “Tu dois avoir du travail, inutile de perdre plus de temps.” Ce ton. Il ne l’aime pas. Il ne l’a jamais aimé. C’est celui qu’elle emploie lorsqu’elle en a fini. C’est celui qu’elle emploie quand elle veut s’en aller. C’est celui qu’elle emploie lorsqu’elle abandonne. Il n’aime pas ce ton. Il interrompt ses allers et retours. Il la fixe de son regard. Elle ne va pas partir, alors qu’il n’a pas dit ce qu’il pensait. Elle ne va partir sans lui donner l’opportunité de vider son sac. Madame a le droit de le faire, mais pas lui ? Quelle est cette règle absurde ? “Tu sais quoi ? Tu m’énerves. Si tu avais pris le temps de me connaître un minimum, tu saurais que c’est rare. Tu saurais que tes reproches me blessent. Tu saurais que j’ai fait ce que je pouvais pour ton bien.” Sa fureur lui échappe. Son courroux coule de sa bouche. Il a fait preuve de patience. Il a fait preuve de compréhension. Il a fait preuve d’indulgence. Elle s’attend encore à ce qu’il continue. Il s’attend encore à ce qu’il se plie à ses volontés. Un couple ne fonctionne pas de cette manière. Un couple fonctionne parce que des efforts sont faits mutuellement. Il en fait. Tout le temps. Il est présent pour ses crises de larmes. Il est présent pour l’apaiser. Il est présent pour la refroidir. Il est présent pour répondre à sa tendresse. Il a seulement été absent quelques jours. Quelques petits jours. Une absence qui résulte d’un surplus de travail après leur week-end. Une absence involontaire. Il lui demandait seulement quelques jours. Rien de plus. Bien trop pour elle, visiblement. “Je n’ai jamais voulu qu’on se dispute. J'attends juste un peu de sincérité, juste un peu de communication. Je t’ai aidée à t’ouvrir aux autres et à t’accepter. Je serais le premier des connards si je te repoussais parce que tu mutes physiquement. Et bordel, tu m’as vu en homme de glace ? Je peux difficilement être intolérant.” Même si la glace reprend ses formes. Même si la glace le recouvre physiquement. Il n’est pas tout à fait le même. Il est imposant. Il est lourd. Il est froid. Ses traits sont déformés par la glace. Il n’est pas tout à fait le même. Il ne ressemble pas tout à fait à sa forme humaine. Il est mal placé pour la juger sur sa forme aqueuse, bien plus légère et réaliste.

Tu sais très bien que je tiens à toi, Snow. Alors, ne viens pas me raconter de conneries sur l’attirance ou sur le manque. Tu crois quoi ? Que je suis heureux qu’on ne puisse plus se voir ? Tu crois que ça me fait plaisir de ne pas me poser cinq minutes ? Mais c’est mon boulot. Je ne peux pas tout plaquer pour toi.” La colère s’est essoufflée momentanément. Un instant pendant lequel il s’exprime. Un instant pendant lequel il affirme enfin ce qu’il ressent. Parce qu’il n’a été question que de Snow. Parce qu’elle a été la seule à confier ses sentiments. Parce qu’il a besoin de lui prouver qu’il n’est pas si inhumain. Parce qu’il lui souhaite démontrer qu’il est un meilleur petit-ami. “Est-ce que quelqu’un est au courant de ta mutation, au moins ? Ou tu me l’a juste cachée parce que tu avais peur de ma réaction ?” L’adulte responsable refait surface. Il ne peut pas s’en empêcher. Il ne peut retenir cette nature. Il doit constamment s’inquiéter. Il doit constamment encadrer. Qu’est-ce que ça peut lui faire, si elle en a parlé à quelqu’un d’autre ? De toute manière, elle le repousse. De toute manière, elle ne le désire plus comme psychologue et comme petit-ami. Il n’a plus de raison de se soucier d’elle. Il a le droit de vivre sa vie comme avant. “Non, en fait, je m’en fous. Je t’ai assez couvée.” Trois ans à s’occuper d’elle. Trois ans à se poser des questions à son sujet. Trois ans à s’inquiéter pour elle. Trois ans à essayer de la faire parler. On peut dire qu’il s’est donné assez de mal. On peut dire qu’il a le droit d’abandonner, maintenant. Snow n’a qu’à mener sa vie comme elle l’entend. Elle n’a qu’à parler au Professeur ou à Aneesh. Elle n’a qu’à garder sa mutation secrète et mettre possiblement tout le monde en danger. Elle n’a qu’à assumer toute seule. Lui, il a assez donné.




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I
l l’a assez couvée. Elle est d’accord. Il est là, le point de discorde. Son silence est parlant, plus parlant que toutes ses colères. Il est inutile de s’énerver plus, elle n’en a pas le courage de toute façon, à quoi bon laisser le reste d’énergie à hurler sans s’entendre, sans s’écouter ? Elle a fermé les yeux, s’obligeant à respirer. Le sang a cessé de couler, comme finalement le flot de reproches et le soudain épanchement de rancoeurs. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui dire de plus ? Snow finit par ouvrir la bouche, le ton plus doux. « Je t’ai vu en homme de glace et je t’ai toujours trouvé beau. » Ca n’est pas pour l’amadouer, quand elle pose son regard trop bleu sur lui, de toute évidence elle le pense, parce qu’elle a une considération différente de la mutation des autres, elle a appris à en voir la facette fabuleuse ; à l’inverse de la sienne, avec qui elle entretient un rapport ambivalent, d’assimilation et de rejet, de besoin et d’enfermement. « Et en effet, tu m’as assez couvée. » Pas l’ombre d’une agression, c’est un constat. « Tu passes ton temps à .. penser à mon bien au lieu de penser à toi. Au lieu de penser à nous, même. » Il n’y a plus eu de nous dés l’instant où les portes de l’Institut se sont refermées sur eux et au départ, ça ne l’avait pas dérangée, elle avait trouvé ça plutôt normal, puis elle avait entendu quelques murmures, le reproche de Kitty aussi. « D’ailleurs je ne te demande pas de tout plaquer pour moi. Juste d’être toi, pas le psy à temps plein pour vérifier que je ne devienne pas folle, parce que ça me rend dingue de me sentir impuissante, incapable de faire quoique ce soit pour que tu puisses te détendre ne serait-ce qu’une heure ! » Ca y est, elle s’emporte encore. Elle détourne le visage, la tête appuyée contre la surface dure du mur. Ridicule. Cette dispute est ridicule, ses émotions sont ridicules. Qui peut vivre comme ça, qui peut vivre le coeur serré du matin au soir ?

« Liese est au courant.. pour.. » Il fait froid. Il fait vraiment froid dans cette pièce, non ? Il faut qu’elle abrège, qu’ils résolvent cette situation avant qu’elle ne parvienne plus du tout à réfléchir, c’est déjà assez compliqué de s’exprimer, inutile d’aller jusqu’à l’hypothermie ou l’évanouissement. « J’ai changé de chambre mais visiblement elle me retrouve encore dans divers endroits du manoir. Rien d’important. » Snow se redresse tant bien que mal, inspirant profondément en espérant que la crise passe. Rien à faire. Elle efface la neige sur la combinaison en frottant avec la paume de sa main. Un tremblement qu’elle dissimule. La nausée. C’est toujours le même refrain, les émotions violentes la rendent malade, à moins que ça ne soit que le déferlement de glace qu’elle a laissé échapper un peu plus tôt. « Ne pense pas.. juste à mon bien, pense à ce que tu as envie, à.. tu peux demander, non ? Tu te fais psychologue comme si tu ne te sentais pas capable d’être le petit-ami, comme si tu n’avais pas d’autre solution. » Marcher pour se réchauffer. Elle est toujours moins stable sur la jambe qui a été blessée mais elle n’en est plus à boitiller, ça n’est perceptible que pour un oeil averti, désormais. Elle fait les cents pas, les bras croisés. C’est ça, une vraie dispute de couple ? C’est ce sentiment d’incertitude qui la noie ? « .. comme si tu te sentais obligé. » Ca lui brûle presque la langue, d’évoquer l’idée. Est-ce qu’il se sent obligé de compenser quelque chose ? Est-ce qu’il se sent forcé de continuer ou est-ce qu’il se sent tout aussi dépassé qu’elle ?

« Qu’est-ce qu’on.. qu’est-ce qu’on est censés faire ? » Se séparer ? S’expliquer ? Essayer autrement ? Elle a envie de fondre en larme d’incompréhension, de fatigue ou de frustration, elle ne sait pas et elle ne se le permet pas. Elle ne veut pas de sa pitié. Le sang a séché au bord de ses lèvres avec le froid. « Tu veux qu’on arrête ? » La question tombe tristement. Elle a cessé de bouger, de s’agiter, les bras retombant le long de son corps. Le coeur cogne déjà contre sa poitrine, le sang bat dans ses tempes, elle s’attend déjà à une fin sèche et une terrible sensation d’échec. Elle a déjà l’impression d’avoir échoué, lamentablement échoué à l’aimer.  
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Et en effet, tu m’as assez couvée. Tu passes ton temps à .. penser à mon bien au lieu de penser à toi. Au lieu de penser à nous, même.” Il serait un piètre petit-ami de ne pas se soucier de son bien. Il serait un piètre psychologue de ne pas écouter ses désirs. Il pense à elle. Il fait passer ses besoins avec les siens. Parce qu’il tient à elle. Parce qu’il a l’habitude de donner la priorité aux autres. Parce qu’il veut qu’elle soit heureuse. On ne peut pas le détester. On ne peut pas lui en vouloir. On ne peut pas le décrier. Snow a assez vécu de malheurs dans sa vie. Elle a assez surmonté d’épreuves. Il veut juste la soulager des mauvais souvenirs. Il veut juste la ménager. Il veut juste lui offrir une vie paisible. Mais maintenant, il réalise qu’il la couve trop. Il réalise qu’il la pousse à l’égocentrisme. Il réalise qu’il se dessert lui même. Il oublie ses propres envies. Ses propres besoins. Ses propres pensées. Il s’efface devant ceux des autres. Ce n’est pas bon. Ce n’est pas bien. La preuve, Snow en a marre. Elle rejoint Malicia sur ce point. Elle est d’accord avec Malicia. Il les étouffe trop. Il les aime trop. Il les couve trop. Il est incapable de ne pas répondre à leur mal-être. Il est temps de changer. Il est temps de s’endurcir. Il est temps de ne plus fléchir. Il est bien décidé. Il est bien motivé à ne plus flancher. “D’ailleurs je ne te demande pas de tout plaquer pour moi. Juste d’être toi, pas le psy à temps plein pour vérifier que je ne devienne pas folle, parce que ça me rend dingue de me sentir impuissante, incapable de faire quoique ce soit pour que tu puisses te détendre ne serait-ce qu’une heure !” Se détendre. Est-ce qu’elle croit vraiment que son métier est une punition ? Il aime écouter. Il aime conseiller. Il aime aider. Il est détendu lorsqu’il travaille. Il est détendu lorsqu’il passe du temps avec ses patients. Il n’a pas besoin d'allouer une heure à ne rien faire. Il n’a pas besoin de se reposer. Il a seulement besoin de faire ce qu’il aime. Il ne demande rien d’autre. Évidemment qu’il n’a pas le temps de se poser, de penser à autre chose qu’à ses patients. Évidemment qu’il veut passer plus de temps avec Snow. Évidemment que cette distance ne lui convient pas. Mais il a préféré lui consacrer du temps comme psychologue, plutôt qu’aucune minute. Il a préféré être là en partie que pas du tout. Il a préféré lui montrer de l’intérêt, plutôt que de l’ignorance. Un choix qui ne plaît pas à Snow. Elle lui en veut de se comporter tout le temps comme le professionnel. Mais c’est ce qu’il est. Un psychologue. Un homme qui se soucie des émotions des autres. Un homme qui ouvre les bras aux autres. Il est peut-être plus psychologue que petit-ami.

Il n’a plus le courage de se battre contre elle. Elle ne veut pas comprendre. Il ne va pas l’y aider. Il s’est assez battu. Il s’est assez plié à ses volontés. Il s’est assez montré patient. Il veut juste que cette dispute s’arrête. Il souhaite juste qu’elle arrête de lui en vouloir pour ce qu’il est. Elle pense qu’il ne veut que la femme forte et sans faiblesses. Elle, elle ne veut que l’homme sans la psychologie. On n’a pas toujours ce que l’on souhaite. “Liese est au courant.. pour..” Au courant pour quoi ? Ses pouvoirs ? Leur couple ? Tout le monde est au courant pour eux. Ils l’étaient avant même que le couple ne naisse. Il s’en fiche. Il lui a promis d’assumer. Il lui a promis de ne pas vivre cette relation cachée. Il lui a promis de ne pas l’abandonner. Le regard des autres n’y changera rien. Il prévoit encore de l’aimer et de prendre soin d’elle. Il prévoit encore de se donner à fond dans cette relation. Qu’Aneliese ou que les autres le sachent ne l’embête pas. Il n’a pas honte. Il n’a pas peur. “Ne pense pas.. juste à mon bien, pense à ce que tu as envie, à.. tu peux demander, non ? Tu te fais psychologue comme si tu ne te sentais pas capable d’être le petit-ami, comme si tu n’avais pas d’autre solution.” Lui expliquer est impossible. Lui expliquer est trop compliqué. Elle part du principe qu’elle ne mérite pas l’amour. Elle part du principe qu’il est libre de partir lorsqu’il le souhaite. Alors, elle ne comprendrait pas qu’il veuille être présent. Peu importe comment. Peu importe la manière. Il veut juste être là. Avec son emploi du temps chargé, il n’a pas trouvé mieux que d’être le psychologue. Parce qu’il ne veut pas prendre rendez-vous avec Snow pour l’embrasser. Parce qu’il ne veut pas que leurs discussions personnelles soient limitées par deux séances. Parce qu’il ne veut pas la cantonner à une parenthèse dans le travail. En attendant de pouvoir lui attribuer plus de temps, il ruse. Il triche. Il se cache derrière l’excuse des séances. “.. comme si tu te sentais obligé.” Elle est atroce. Elle est cruelle. De pareilles pensées ne peuvent lui traverser l’esprit. C’est ridicule. A quel moment a-t-il pu se forcer ? A quel moment lui a-t-il donné le droit de douter de sa sincérité ? Il n’a pas trouvé mieux, c’est tout. Il n’a pas trouvé mieux que de se cacher derrière ses séances, en attendant d’aménager du temps. Il ne se force pas. A aucun moment. “Ce n’est pas ça. C’est…” Il laisse sa phrase mourir. Il cherche par où commencer. Il cherche comment expliquer. Il cherche un sens à ses idées. Mais ça ne vient pas. Il ne voit pas comment justifier son choix. Il ne voit pas comment lui faire accepter sa décision.

Qu’est-ce qu’on.. qu’est-ce qu’on est censés faire ?” Elle pense à la fin, alors qu’ils n’en sont qu’au début. Elle pense à la rupture, alors qu’ils n’ont pas vécu leur romance. Elle pense à la fin, alors qu’ils n’ont même pas appris à s’apprivoiser. Elle va vite. Mais après tout, il lui a présentée sa famille au bout de vingt-quatre heures. Peut-être est-ce le cheminement logique de leur couple. Il ne manquerait plus qu’elle soit enceinte. “Tu veux qu’on arrête ?” Il est sur le point de vivre une deuxième rupture en l’espace d’un mois. Il n’est pas certain de supporter. Il n’est pas certain d’apprécier. Il secoue la tête. La rupture n’est pas envisageable. Ils ont encore de beaux mois devant eux, voire même des années. Ce n’est qu’une dispute. Une dispute née de la frustration de ne pas se voir. Une dispute née d’un manque de communication. Ils vont s’en remettre. La dispute est nécessaire pour se comprendre. La dispute est nécessaire pour s’améliorer. Il n’a plus envie de se disputer. La colère a fui. La colère a disparu. “On ne va rien arrêter. Ce n’est qu’une dispute.” Il y en aura d’autres. Il y en aura de moins difficiles. Il y en aura de plus blessantes. Tout ne peut pas être tout rose. Tout ne peut pas être tout noir. Il faut s’adapter. Il faut naviguer entre ces deux extrémités. Il faut trouver le juste équilibre. Il se rapproche d’elle. La distance n’a plus lieu d’être. Si la simulation est un vrai échec, ce n’est pas le cas de ce moment. Ils peuvent encore en profiter pour discuter. Ils peuvent encore en profiter pour passer un moment ensemble. La première fois depuis quelques jours. La première fois depuis San Francisco. “Le souci, c’est que j’ai du travail. Je n’ai pas trouvé d’autres prétextes que celui des séances pour te voir. Je suis navré si tu ne l’as pas compris ainsi. Je vais essayer de me libérer quelques heures. Je vais essayer d’être plus disponible.” Des promesses. Des mots qu’il pense. Pas des paroles en l’air. Pas des mots creux. Il va vraiment essayer. Il va vraiment s’arranger pour concilier le travail et le couple. Avec Malicia, c’était moins compliqué. Il n’y avait pas le manque du contact. Mais avec Snow, tout devient plus difficile. Il apprend à s’adapter. Il apprend à modifier son comportement en fonction. Alors, il va essayer. Il ne promet pas d’y parvenir. Il ne promet pas de succès. Au moins, il aura fait son possible.

Il avance la main jusqu’à sa joue. Elle a la peau recouverte par le sang séché. Il guette le moindre signe de recul. Il surveille le moindre signe de liquidité. Peu importe ce qui lui arrive, il ne va plus la quitter. Il va la pousser à assumer cette nouvelle part d’elle. Il va l’inciter à s’entraîner. Elle ne se débarrassera pas de lui facilement. Elle doit le savoir depuis le temps.  “Tu ne peux pas me cacher qui tu es. Sinon, comment est-ce que je suis censé t’aimer ?” Elle rêve d’une vraie relation, mais elle ne se l’autorise pas. Il est condamné à l’ignorance. Il est mis de côté. Il ne peut pas l’aimer si elle lui cache une part d’elle-même. Il ne peut pas l’aimer si elle ne lui montre que ce qu’elle veut. Elle lui en a fait le reproche. Il le lui retourne. Pour qu’ils s’apprécient, ils doivent être entiers.




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« Mutation: it is the key to our evolution. (..) This process is slow, and normally taking thousands and thousands of years. But every few hundred millennia, evolution leaps forward. » - X-Men.
I
l a seulement cherché un prétexte. Le poids sur son estomac diminue légèrement. Un prétexte pour la voir. Ca n’était pas juste une obligation, un devoir d’honorer ses séances, c’était une façon de passer du temps ensemble, même si ça n’était pas l’idéal. « Je suis navré si tu ne l’as pas compris ainsi. Je vais essayer de me libérer quelques heures. Je vais essayer d’être plus disponible. » Snow relève le nez pour observer son visage, il ne lance pas une parole pour la rassurer, il fait une promesse et elle ne comprend pas pourquoi il fait cet effort alors qu’elle n’a absolument rien vu des siens. Elle est la pire petite-amie de la création, bien qu’elle ait l’excuse de l’inexpérience ; c’est tellement naturel pour l’humanité toute entière, pourquoi n’est-elle pas fichue d’en faire autant ? Il avance sa main sur sa joue, elle ne recule pas, craignant seulement qu’il passe au travers, que le répit ou l’épuisement ne suffisent pas à cette nouvelle mutation ; elle pourrait très bien tomber dans les pommes et continuer à se la jouer vieille guirlande de Noël défectueuse - la honte. A son tour, elle tend les doigts, les approche de sa joue, marquant une hésitation avant de toucher sa peau. Le contact est tangible, elle ne se liquéfie pas, elle ne le blesse pas, cela paraît soudain si simple. « Tu ne peux pas me cacher qui tu es. Sinon, comment est-ce que je suis censé t’aimer ? » Elle esquisse un sourire embarrassé, il a raison, elle n’est pas rationnelle, elle se laisse envahir par ses peurs bien trop facilement. Elle se laisse submerger par un rejet qu’il n’a pas, qui n’a pas l’air de l’effleurer. « .. comme on aime une tempête de neige soudaine ? » Elle pose sa paume libre sur son torse, suivant les contours de la combinaison, comme si elle le découvrait pour la première fois dans une tenue aussi moulante. Elle réapprivoise la proximité qu’elle s’est refusée depuis leur retour, elle comble un manque de lui dont elle n’avait pas réalisé l’ampleur. Elle semble émerveillée, soudain consciente du privilège qu’est la possibilité de toucher, d’en apprécier les textures. Elle comprend la souffrance de Malicia, celle qui ne peut pas envisager ce plaisir, qui ne peut pas se dire que ce sera temporaire. « Je suis restée bloquée sous cette forme plusieurs heures.. j’ai paniqué. » Qu’importe les autres mais avoir goûté à sa peau ne lui offrait plus l’indifférence passée. Elle avait redécouvert l’utilité de ses sens, les perdre était inenvisageable, être liquide à vie serait une punition terrible. La salle des dangers n’était cependant pas le lieu pour dessiner chaque centimètre carré d’épiderme. « T’en as bousillé combien ? » L’index suit le tracé du « X ». Ca n’est qu’une question banale, qui s’échappe dans l’égarement de ses pensées. Elle a posé sa tête près de son épaule, écoutant son coeur en espérant calmer le sien, encore tout affolé de l’angoisse et du déferlement de colère. A ce rythme, elle ne vivrait pas bien vieille, le manque de sommeil et le stress étant fortement déconseillés pour une vieillesse sereine.

« J’ai oublié de te dire.. » reprend-t-elle après avoir gardé le silence plusieurs minutes. « .. Il n’y aura pas de mini-Drake. Enfin jusqu’à ce que tu.. on change d’avis. » Elle devait l’informer, toute de même. Peut-être que ça trottait encore dans sa tête ? Peut-être que ça l’avait angoissé ? Il avait constaté la noyade des contraceptifs et ça lui était ensuite sorti de la tête, elle avait fait en sorte que le risque ne se reproduise plus mais ne lui en avait pas parlé. Etourdie, préoccupée par la nouvelle vie à construire. Snow apprenait également à ne pas remettre les choix de vie à la décision de Bobby mais à la leur, ensemble, si tant est que le couple survive assez longtemps pour envisager sérieusement de fonder quelque chose. C’était un des nombreux défauts développés au travers de ses relations précédentes, elle n’avait jamais réellement disposé de son corps au point d’avoir le choix ou non de garder un enfant - ou d’en avoir un, d’ailleurs.

« Est-ce que tu veux qu’on prenne du temps le soir ? Après ton travail, même tard. » Chercher le compromis. Trouver des solutions. Il ne veut pas rompre, elle ne veut pas qu’il soit le seul à aménager son temps, il faut donc trouver une période commune de liberté. « Juste manger et dormir ? Mon lit est grand maintenant. » Elle dépose un baiser, du bout des lèvres, essayant de ne pas lui offrir le goût de son sang. Puis elle lui murmure qu’elle est désolée de ne pas avoir bien interprété son attitude. Snow avoue bien volontiers qu’elle est fautive. C’est presque surprenant qu’il ne la quitte pas après une telle crise, avec tant d’incertitudes. Et si Bobby est prêt à assumer une relation aussi compliquée et si peu bien vue, elle veut lui ouvrir son univers actuel avec autant de sincérité qu’au manoir Rosebury. Prend le temps d'être à deux, loin des étudiants, des problèmes, même pour simplement se parler, échanger, apprendre à se connaître tout simplement. Elle était trop secrète, il évoquait peu ses goûts ou ses envies ; il fallait absolument que cela change, qu'ils évoluent.  
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La colère a disparu. La colère est partie. La colère a abandonné la place au calme. Le calme a repris ses droits. Le calme repousse les éclats de voix. Le calme les rapproche. Il aurait préféré que la simulation se passe autrement. Il aurait préféré que leur première discussion depuis San Francisco ne soit pas une dispute. Il aurait préféré lui prouver son affection. Mais ressasser ne sert à rien. Ressasser est inutile. Ressasser est une perte de temps. Il suffit de réparer les dommages. Il suffit d’avancer. Il suffit de pardonner et de se faire excuser. Il suffit d’oublier pour recommencer. Il peut de nouveau la toucher. Il peut de nouveau sentir sa peau sous ses doigts. Elle ne s’éloigne pas. Elle ne s’enfuit pas. Il y a une légère tension. Comme s’ils craignaient qu’elle fonde sous son toucher. Il n’en est rien. Elle est parfaitement consistante. Elle est parfaitement là. A son tour, Snow pose sa paume contre sa joue. Ils se réapproprient la peau de l’autre. Ils se redécouvrent. Quelques jours ont suffi pour qu’ils oublient cette sensation. Quelques jours ont suffi pour qu’ils aient soif de la peau de l’autre. Il s’empare de son épiderme. Il glisse sa main dans sa nuque. Il profite de cette surface lisse et parfaite. Il profite de ce contact rare. Trop rare. Leur ancienne proximité lui manque. Leur ancienne proximité est à des années lumières de ce qu’ils vivent à l’Institut. Ils sont loin. Trop loin. Et pourtant, les gens persistent à entretenir les rumeurs. Les gens persistent à voir un couple là où il n’y a que deux êtres qui ne demandent qu’à s’aimer. “Je suis restée bloquée sous cette forme plusieurs heures.. j’ai paniqué.” Il peut comprendre. Il peut compatir. S’il a réussi à maîtriser la première fois qu’il s’est métamorphosé en glaçon, ça n’a pas été le cas les fois suivantes. Il a dû effectuer un travail sur lui-même. Il a dû se persuader que ce n’est pas grave. Il a dû prendre sur lui. Maintenant, il se revêt de glace aussi facilement qu’il respire. En quelques secondes, il est capable de modifier son apparence. Ce n’est qu’une question de temps avant que Snow en face de même. Finalement, l'appellation de leur mutation est tout ce qui les rapproche. Mais ils ont évolué différemment. Seul l’appellation suppose qu’ils ont une même mutation. Les faits sont différents. Elle est la neige. Il est la glace. Elle est l’eau. Il est l’iceberg. Malgré les divergences, ils se complètent. Ensemble, ils pourraient faire des miracles. Ou devenir dangereux. Au choix. Ses mains glissent dans le dos de Snow. Là où elles auraient dû être. Là où elles auraient dû retourner depuis San Francisco. “T’en as bousillé combien ?” La combinaison. L’uniforme des X-Men. Le moyen de reconnaissance. Sans la combinaison pendant les missions, il n’est qu’un mutant parmi d’autres. Alors que lorsqu’il l’enfile, les gens reconnaissent sa symbolique.

Avant de devenir l’Homme Glaçon, la combinaison n’avait pas de particularité. Seulement celles de l’habiller. Seuls les gants étaient adaptés pour laisser la glace sortir. Pour laisser la glace traverser. Au début, combien de fois a-t-il senti le froid lui mordre les doigts ? Combien de fois a-t-il dû attendre que la glace fonde avant de retirer les gants ? Et lorsque sa mutation s’est développée, le tenue a dû être revue pour supporter le froid. Pour supporter la glace. Pour ne pas s’humidifier. Il en a ruiné plusieurs avant que la bonne composition de la matière survive à la glace. “Je n’ai pas compté. Quatre, peut-être cinq.” Si ce n’est pas plus. Il a une mutation moins difficile que certains cela dit. Lorsque l’on est face à des corps qui se transforment réellement, créer une combinaison qui s’adapte est un vrai défi. Bobby a seulement été un amusement. Un passe-temps. Une énigme facile à résoudre. “J’ai oublié de te dire..” Il pose un regard interrogateur sur elle. Elle a gardé le silence pendant trois jours et maintenant, l’heure des confessions est arrivée. Il préférerait qu’elle distille ses révélations, pas qu’elle les donne toutes d’un coup. Mais il suppose que c’est mieux que rien. Que c’est mieux que des secrets. Que c’est mieux que des silences. “.. Il n’y aura pas de mini-Drake. Enfin jusqu’à ce que tu.. on change d’avis.” Mince. Elle en est encore à s’interroger à propos de l’éventualité qu’un jour prochain, ils puissent avoir un enfant. Au moins, elle a pris des précautions. Au moins, ils n’auront pas la surprise. Au moins, ils pourront vivre tranquillement leurs premiers jours de couple. Honnêtement, Bobby n’y pensait plus. L’accident des contraceptifs était sorti de son esprit, au moment où ils étaient arrivés à l’Institut. Le travail avait repris le dessus, ne lui laissant pas le temps de repenser à leur week-end non-protégé. Ils ont le temps avant de penser à fonder une famille. Ils ont le temps avant de s’imaginer avec un bébé dans les bras. Ils ont le temps. Ils vont le prendre. Ils vont profiter de chaque instant. Ils vont savourer chaque moment ensemble. Ils vont apprendre l’un de l’autre. Dans vingt ans, ils en reparleront. Dans vingt ans, ils se poseront. S’ils survivent aux vingt prochaines années. “Est-ce que tu veux qu’on prenne du temps le soir ? Après ton travail, même tard.” Il esquisse un léger sourire. Ils n’ont pas des emplois du temps faciles. Ils n’arriveront pas à les faire coïncider. Ils n’arriveront pas à aménager leurs journées. Même pas le soir. Snow doit se reposer. Elle doit être en forme pour ses journées de cours. Elle doit se concentrer sur la réussite de ses études.

Juste manger et dormir ? Mon lit est grand maintenant.” Son sourire se fait plus amusé. Oui, son lit est grand. Elle a réussi à obtenir une chambre seule. Elle a abandonné la colocation. Elle a dit au revoir à Aneliese. Son lit est assez grand pour accueillir deux personnes. Qu’une étudiante aille dans le lit d’un membre du personnel est mal vu. C'est tout aussi mal vu que l’employé s’invite chez la pensionnaire. Peu importe la solution, ils feraient des mécontents. Peu importe la méthode, ils s’attireront les foudres. Il faut juste la technique la plus discrète, la moins contestable. Snow s’excuse. Elle lui murmure des pardons. Il passe des doigts le long de la racine de ses cheveux. Il repousse des mèches imaginaires. “Ne t’en fais pas pour ça. On doit juste apprendre à vivre ensemble.” Ils ont beau partager le même toit depuis trois ans, ils ne sont encore que des colocataires. Ils ont beau vivre ensemble, ils n’ont jamais partagé le même lit. Leur couple évolue plus rapidement qu’eux. Ils ne sont pas prêts à affronter tout ce qu’impose le statut de petits-amis. Mais ils y arriveront. Ils souhaitent que ce couple fonctionne. Ils souhaitent s’aimer. Ils souhaitent se découvrir. Alors, ils y parviendront. “D’accord pour ta chambre. Mais seulement si tu promets de ne pas inonder les draps en te liquéfiant.” Quelques nuits par semaine. Quelques heures par jour. C’est un début. C’est une première avancée pour eux. Ils se retrouveront. Ils prendront le temps de discuter. Ils prendront le temps de manger. Ils prendront le temps d’être ensemble, tout simplement. Et seulement si elle se décide à rester consistante. Seulement si elle décide de ne pas mouiller les draps avec sa mutation. Seulement s’ils peuvent passer un moment tranquille. Ils auront bien assez des séances pour parler de ses problèmes. Ils auront bien assez des séances pour réparer ses failles. “Et plus de secrets, d’accord ?” La confiance est primordiale. La confiance est le coeur d’un couple. La confiance est la clé d’un couple équilibré. Elle a pu avoir peur de sa réaction face à cette nouvelle mutation. Elle a pu craindre que son regard change. Mais elle aurait dû le lui annoncer, pas le mettre devant le fait accompli. Pas le fuir. Pas s’effrayer. Ce choix a remis leur couple en question. Ce choix les a blessés mutuellement. Ce choix l’a heurté. Il a cru ne pas être digne de confiance. Il a cru être peu démonstratif de son affection pour elle. Il a cru qu’elle ne le pensait pas digne de supporter la nouvelle. Il a accepté l’amour d’une mutante dont le toucher est mortel. Une peau qui disparaît pour laisser la place à de l’eau est largement dans ses compétences.

Il a de nombreuses questions à ce propos. Il y a de nombreuses zones d’ombre qu’il souhaite éclaircir. Il y a de nombreux détails qu’elle n’a pas explicité. Dont l'intervention de Kitty. Dont cette histoire de visite avortée à cause d’un mal-être. Il a besoin de comprendre. Maintenant que Snow est apaisée. Maintenant que Snow a retrouvé ses bras, elle va pouvoir lui expliquer clairement. Elle va pouvoir terminer ses phrases et exprimer ce qu’il s’est passé. “Au fait, c’est quoi cette histoire avec Kitty ?” Il ne les pensait pas assez intimes pour se parler. Il ne les pensait pas assez proches pour échanger. Mais qu’elles le fassent est positif. Elles ont Bobby en commun. Elles seront amenées à se croiser. A se parler. A être dans la même pièce. Et c’est une façon de s’ouvrir aux autres pour Snow. Cette histoire avec Kitty ne peut qu’être positive. Il y croit. Il l’espère.


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J
uste apprendre à vivre ensemble. Ca paraissait simple, ça paraissait naturel. Quand ils ne se disputaient pas, Snow et Iceberg formaient un tout, deux parts d’une même mutation, et plus ils évoluaient, plus ils semblaient faits pour s’adapter l’un à l’autre, pas identiques mais complémentaires. Il était la glace, elle s’avérait être l’eau, avec ce froid en commun. Qu’adviendra-t-il une fois cette nouveauté maîtrisée ? Pourraient-ils envisager de pousser l’entraînement jusqu’à réellement faire des merveilles ensemble ? « D’accord pour ta chambre. Mais seulement si tu promets de ne pas inonder les draps en te liquéfiant. » Elle sourit. Elle accepte la taquinerie, il a le droit, après ce qu’il venait de se passer. Et si il se retrouvait complètement trempé au beau milieu de la nuit, ça ne serait pas agréable. Sur un ton plus léger, elle vient lui souffler : « Mais j’ai un homme solide qui saura redonner de la consistance à sa copine liquide. » L’homme de glace, quasi indestructible pour qui elle continuait tout de même de trembler, lorsqu’il partait, jamais certaine qu’une mission se déroule bien. Elle n’en avait jamais parlé mais elle s’était toujours inquiétée pour lui, considérant peut-être inconsciemment que lui faire du mal était son privilège, à l’époque où ils s’affrontaient. Sa cible. « Et plus de secrets, d’accord ? » Snow hoche la tête, un peu embarrassée. Il était compliqué pour elle de ne plus avoir de secrets, toujours du style à chercher les solutions seules, se refermant en silence avec ses peurs. Elle paraît réfléchir, observant le visage de Bobby avec attention, captivée par ses yeux clairs, absorbée par ses traits, il lui faut un certain temps avant de trouver les mots exprimant ses pensées. « Est-ce que je peux poser une question à mon psychologue préféré.. ? » Ses doigts se sont détachés de la combinaison, elle s’écarte un peu, faisant quelques pas dans la neige, ce décor blanc qui avait désormais tous les airs d’un champ de bataille oublié, noyé dans une tempête hivernale. Elle adore marcher dans la neige, son souffle de liberté particulier, son univers familier, où qu’elle soit, si la surface blanche était présente, une partie d’elle se sentait bien. Les mains se croisent, se tortillent, il faut qu’elle le lui demande, elle n’a trouvé aucune explication satisfaisante. « Quand on était au manoir, dans tes bras j’ai pu dormir. Avec Jade et Lawson, je me suis sentie bien. Pourquoi est-ce qu’ici je redeviens somnambule ou insomniaque ? Pourquoi est-ce que je dors toujours si mal sans toi ? » Sans songer à une rémission miraculeuse, en revenant de San Francisco, Snow s’était sentie libérée de bien des poids, prête à avancer, à reconstruire son monde. Il n’avait manqué que Bobby la serrant contre lui, ça n’était jamais qu’un détail et le calme avait perduré quelques jours avant la rechute - même si les nuits n’étaient pas parfaites. Elle s’était sentie assez heureuse pour entreprendre concrètement de changer. Sa nouvelle mutation aurait-elle un lien avec les perturbations ressenties, le stress et les tensions ? Elle aurait tellement voulu être plus stable. Plonger chez les Drake avait été l’occasion de gratter sous la surface de glace.. à quel prix ?

Maladroitement, elle décroche les gants de sa ceinture pour les remettre, atténuant la sensation de froid au bout de ses doigts. Sa combinaison n’était pas aussi adaptée que celle de Bobby, simple seconde peau pour les distinguer dans une foule, aucune nécessité de modifier la matière, elle résistait au froid, sans plus, de fait elle n’avait aucune propriété permettant de lui réchauffer la peau. « En essayant d’être rationnelle, il est possible de considérer la peur de me retrouver enceinte par accident et le changement d’environnement comme perturbateurs.. »  Ca ne suffit pas. L’information n’a pas besoin d’être exprimée. Elle est paumée, elle a même envisagé le traitement médicamenteux pour calmer ses nerfs et ne l’a pas demandé, craignant une réaction aussi désagréable qu’avec les antidouleurs. Bouger pour ne plus se sentir gelée de l’intérieur. Se confier était étrangement plus simple lorsqu’il n’y avait plus entre eux ni le bureau ni le fauteuil. « Juste.. si tu as une lecture à conseiller. Ou si tu peux y réfléchir ? » Une hésitation dans la voix. Snow déteste lui demander de l’aide, du moins sur ce terrain là, sur des doutes et des peurs qu’elle s’efforce continuellement d’enterrer. Plus de secrets. Autant commencer maintenant.

« Au fait, c’est quoi cette histoire avec Kitty ? » Temps d’arrêt. La mutante cesse de bouger. Elle aurait aimé qu’il oublie ce détail, qu’il laisse de côté la conversation paniquée au sujet de la jolie et naïve Shadowcat. Un soupir. Il fallait prendre des pincettes mais elle n’avait pas le choix, elle ne pouvait pas lui refuser une explication sinon comment considérer que ce couple pouvait survivre plus d’une heure ? « Il faut que tu sois bien conscient qu'il n'y a aucune jalousie. Kitty est trop jeune, je te sais fidèle, et de parole. » Il avait vécu dix ans avec une jalouse maladive, Prudence refusait d’être immédiatement mise dans le même panier à défauts, elle en avait en commun avec Malicia mais pas celui-là, pas lorsqu’il n’y avait aucune raison assez valable pour la rendre furieuse. Faith avait ouvertement dragué Bobby, elle lui ressemblait énormément et la rivalité familiale l’avait poussée à mordre, à se faire louve sur un territoire fragile. L’Institut était un autre monde. Il y avait un gouffre entre elles. « .. Mais elle en pince pour toi. Non, laisse-moi finir. » Qu’il ne tente pas d’ouvrir la bouche, de protester, de râler, sinon elle n’aurait jamais le courage de poursuivre. « Tu es beau, attentionné, c’est tout à fait normal que tu attires les regards, en revanche je ne peux pas tolérer ses reproches. Je n’ai pas besoin d’elle pour savoir que tu mérites bien plus que ce que je peux te donner. Et.. » L’estomac s’est noué. Elle ne s’est même pas rendue compte que ses bras s’était croisés, refermés contre elle, signe de malaise, caractéristique des moments où elle essaye d’éloigner des sentiments difficiles à gérer. « .. surtout pas devant ton bureau, pas gratuitement, pas quand on sait que tu es avant tout psychologue, cette porte suppose des fragilités, qu’on y attend souvent parce que ça ne va pas. Je savais que tu lui plaisais mais pas à ce point. » Elle se mord la lèvre. Kitty était parvenue à toucher au coeur, sans doute plus qu’elle ne l’avait voulu. « Avec Malicia, la nuit où tout a dérapé dans ta chambre, je reconnais que j’ai fais une erreur, tes choix te regardent. Il va falloir mettre les choses au clair Bobby. Mon sentiment d’insécurité ne sera viable pour aucun de nous et on ne peut pas envisager une relation saine si la cordialité est impossible avec ceux que tu aimes. » Elle a survécu à Ronnie et Madeline, elle s’est montrée maternelle avec les enfants.. c’est bien plus dur avec une jeune femme pleine de vie et de mordant qui couve un rêve impossible. Les efforts de Snow n’ont pour limites que ses failles.  
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