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Snowflake.

« We accept the love we think we deserve.  » - Stephen Chbosky.

E
st-ce que ça va aller ? Elle tangue, elle touche le sol mais s’accroche à Bobby. Ils sont trempes, leurs vêtements dégoulinent et elle se sent presque nue, le robe collée ainsi à la peau. Presque nue et affreusement gênée. Elle choisit de quitter les escarpins, c’est trop glissant, trop haut, trop dangereux. L’eau lui redonne des forces mais elle n’est pas encore entièrement remise - sa régénération est en phase test, après tout. Si ça va aller ? Elle ne sait pas. Snow se sent obligée de dissimuler un peu ses formes en croisant les bras, en se refermant sur elle-même, comme une huître. Il n’y a rien que Bobby n’a pas vu et c’est sans doute pire. Si elle n’aimait pas le contact, son corps ne lui posait pas de problèmes autrefois. Depuis la rupture, c’est différent. Elle s’était toujours habillée comme bon lui semblait sans trop se soucier de ce que tout le monde en pensait, c’était peut-être la seule chose qu’elle avait assumé. La liquéfaction avait mis à l’épreuve son assurance, le départ du psychologue avait ruiné ce qu’il restait des fondations - bien sûr, elle portait toujours ses éternelles robes, parce que personne ne la regardait. Trempée jusqu’aux os, elle se sentait offerte à son regard, sachant pourtant pertinemment que ça ne serait pas ce sur quoi il le porterait. « Tu crois qu’on sera un jour capable de sécher automatiquement ? » Les cheveux le sont déjà presque, du moins comparés à ce qu’ils le devraient. La mutation absorbe l’eau, en fait une source de vie et d’énergie. Les vêtements, en revanche, c’est plus compliqué. Ils dégoulinent sur le sol à mesure qu’ils avancent, et son sourire en coin se veut presque rassurant. « L’évolution la moins spectaculaire de l’histoire. » Elle le prend bien. Ils auraient le temps de discuter de cela aussi.

« On se rejoint dans les jardins ? » Elle hoche la tête et continue de dégouliner jusqu’à sa chambre, pour récupérer des vêtements propres. De là, elle part prendre une douche, le plus discrètement possible pour ne réveiller personne. Quelques lumières sont encore allumées, il ne doit pas être si tard, alors. Elle ne sait même plus quel jour ils sont. La douche chaude lui fait un bien fou, chasse les pensées, fait monter la température anormalement basse, efface la sensation d’être sale - du moins en surface. La forme liquide s’impose, à la sortie, avant de laisser à nouveau place à la chair. Sèche. Finalement elle l’a peut-être déjà, cette faculté à sécher automatiquement. Elle n’attache pas ses cheveux, elle ne se remaquille pas, elle enfile juste une robe de nuit et une robe de chambre par dessus, met des ballerines et prend le chemin des jardins, comme convenu. A l’intérieur du bâtiment, en descendant les étages, elle gèle les traces qu’ils ont laissé et les fait disparaître, évitant ainsi trop de questionnements de la part des autres élèves.

En sortant, l’air froid mord sa peau. La glace est partout. Il lui faut une sacré dose de concentration pour rendre au paysage son état normal, faisant fondre la neige, supprimant le blanc qui couvre l’herbe. Le périmètre lui semble désagréablement vaste mais elle y parvient. Elle ne veut pas décevoir le Professeur en détruisant ses beaux jardins, son superbe lac. Elle récupère sa couverture et se dirige sur le lieu de rendez-vous, sans trop savoir ce qu’elle voulait lui dire. Elle lui avait déjà tout dit, il avait promis d’accepter son amour malgré tout.. et il avait eu si peur. Peur comme elle dans le centre commercial. Ca s’est vu au fond des prunelles claires.

Assise sur un banc, la boule à neige entre les mains, elle attend, elle se remémore les bons et les mauvais moment. Qu’est-ce qui leur avait pris de croire ne serait-ce qu’une seconde que cela pourrait marcher alors que Snow était une bombe à retardement ? Qu’est-ce qui lui avait permis de penser qu’elle pouvait bien essayer de vivre comme tout le monde ? Elle n’entend pas Bobby arriver, elle est trop loin dans ses réflexions, trop loin dans sa mémoire, quelque part entre Alcatraz et le manoir Rosebury. Quelque part entre la terroriste, la meurtrière et la femme délaissée. Il manque des morceaux au puzzle, des bribes que même Xavier semble juger bon de ne pas remuer. L’esprit est une machine complexe et fragile, après tout. Bobby est solide, lui. Equilibré. Tellement pas pour elle.
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Les vêtements tombent au sol. Un tas de vêtements trempés. Il en récupère des secs dans son armoire. Un tee-shirt. Un jean. Les sneakers sont mises de côté. Elles auront sûrement des difficultés à sécher. Il ne fait pas spécialement chaud dans sa chambre. A une époque, c’était le cas. Dans l’hypothèse où Malicia viendrait discuter. Maintenant, il n’attend plus de visite nocturne. Il a donc arrêté le chauffage. Il se contente de la fraîcheur ambiante. Alors, il est possible que ses chaussures ne sèchent pas vite. Ce n’est pas grave. Il file sous la douche. L’eau chaude du robinet vient chasser l’eau froide du lac. Il se sèche, passe de nouveaux vêtements propres et secs. Et c’est déjà le moment de redescendre. De retourner auprès de Snow. De discuter. Il ignore ce qui l’attend. Elle veut parler. Ils doivent parler. Trop de choses restent inexprimées. Trop de choses ne sont pas dites. Trop de choses sont enfermées. Ils ne peuvent pas continuer ainsi. Ils ne peuvent pas essayer de se débattre avec le fantôme d’une histoire d’amour et ce qu’ils sont aujourd’hui l’un pour l’autre. Elle lui a dit : elle l’aime encore. Mais de son côté, il en est incapable. Il ignore ce qu’il ressent. Il ignore ce qu’il veut. Il sait seulement qu’il n’y aura plus rien entre eux. Parce qu’il a déjà fait assez de dégâts. Parce qu’il n’est pas à la hauteur de son affection, de son amour. Il se contentera de veiller sur elle, de la protéger, de l’accompagner. Il sera l’ami qu’il n’a jamais vraiment été, au final. Il redoute cette conversation. Il sait d’avance que ce sera difficile, douloureux, déchirant. Il sait d’avance que ce ne sera pas une discussion calme et posée. Des mots douloureux vont être prononcés. Des opinions divergentes vont être annoncées. Ils ne vont pas en sortir indemnes. Le but n’est pas d’en sortir intacts. Le but est se blesser, de panser les plaies et d’apprendre de cet échange. Le but est d’avancer. Même si cela signifie hausser le ton. Même si cela veut dire se disputer. Ils n’ont pas le choix. Ce n’est pas ce qu’il pourrait dire qui l’inquiète. C’est ce que Snow pourrait penser. C’est ce que Snow pourrait ressentir. Elle n’a pas eu une vie facile. Elle n’en aura jamais une. Il ne veut pas la détruire davantage. Il ne veut pas la briser. Il ne se le pardonnerait pas. Il ne se le pardonne déjà pas. Mais plutôt que de rester enfermé dans sa chambre. Plutôt que de fuir. Plutôt que d’éviter la dispute, il met une nouvelle paire de sneakers et il descend. Il lui a donné rendez-vous dans les jardins. Ils pourront discuter tranquillement. Ils pourront dire tout ce qu’ils ont sur le coeur, sans craindre d’être écoutés. Il y a toujours un risque. Les mutants qui vivent ici sont plein de capacités incroyables. Ils ne sont pas l’abri que l’un d’eux utilise ses pouvoirs de télépathe ou son ouïe extra-fine pour écouter. Au moins auront-ils l’impression d’être seuls.

Il sort de sa chambre. Il en profite pour passer devant le couloir du dortoir pour s’assurer que tout le monde est bien en train de dormir. Pas de lumière sous les portes. Pas de bruits. Seulement quelques ronflements, quelques fortes respirations. Les garçons dorment. Il prend les escaliers. Il a toujours aimé se promener la nuit, dans les couloirs du manoir. Surtout quand il était adolescent. Il n’avait pas le droit de sortir des murs de l’institut, mais il n’en avait pas besoin. Il profitait du calme. Il s’asseyait dans un couloir ou se promenait dans les pièces vides. Il écoutait tous les bruits. Il regardait toutes les ombres menaçantes créées par la lune. Il avait le sentiment que l’école lui appartenait. Il avait l’impression que l’école dévoilait tous ses secrets. Maintenant, il prend moins le temps de sortir. Il prend moins le temps de savourer le silence. Encore un truc à faire plus souvent. Encore un truc à ajouter à sa liste. Il sait que si il ne fait pas attention, il pétera un plomb, un jour. Il arrivera au point de non retour. Il souffrira de surmenage et sera incapable d’insuffler le bonheur aux autres. Il doit faire attention. Lever le pied. C’est ce que tout le monde lui répète. C’est ce que Snow lui dit a dit, encore ce soir. Il ne doit rien à l’Institut et pourtant, il a le sentiment de tout avoir eu grâce à l’école. Il a eu une chance de grandir dans l’amour et la confiance en soi. Il a eu la chance d’être apprécié pour ce qu’il est. Il a eu la chance d’avoir une seconde vie. Grâce à l’Institut. Grâce à cette école. Il veut donner autant qu’il a reçu. Le double. Le triple. A trop vouloir donner, il se perd. Il en oublie les raisons. Il en oublie l’objectif. Lever le pied pour mieux se concentrer. Lever le pied pour être plus performant. Lever le pied pour mieux donner. Tout ce qu’il fait aujourd’hui, il espère bien que cela influence positivement les mutants. Que cela les encourage à être meilleurs. Il ne le saura que dans quelques années. Il ne le saura qu’au moment où il devra leur faire face. A chaque fois qu’ils retrouvent des jeunes mutants parmi les Confréristes, le choc est rude. Le coup est violent. La remise de question est de rigueur. Qu’est-ce qu’ils n’ont pas assez donné pour que ces gamins ne se sentent pas bien ? Certains sont désespérés, désemparés, haineux. Ils ne peuvent rien pour eux, si ce n’est leur donner tout l’amour dont ils ont besoin. Comme des parents, le personnel de l’Institut veille sur eux. Parfois, ce n’est pas suffisant. Et comme des parents, ils sont touchés et attristés de voir qu’ils ont échoué. Qu’ils n’ont pas été assez protecteurs et qu’ils n’ont pas donné ce dont ces gamins avaient besoin. Plus que jamais, les risques de changement de camp existent. Certains sont déjà partis cherchés l’aide de la Confrérie. Ils n’ont pas tous apprécié l’idée d’une loi de recensement. Ils n’ont pas tous voulu être pacifistes.

Bobby arrive dans les jardins. Il repère la silhouette de Snow. Forme fantomatique dans la nuit noire. Il se dirige vers elle, sans trop savoir ce qu’il va pouvoir dire. Sans trop savoir par où commencer. Il y a tellement de choses. Il y a tellement de sujets. Pourquoi ne pas commencer par le début ? Il s’assoit bientôt à côté d’elle. Il laisse les seconde s’écouler. Jusqu’à ce qu’il sache. Jusqu’à ce qu’il trouve. “La première fois qu’on s’est rencontrés, j’ai tout de suite pensé que tu pourrais faire de grandes choses. Tu avais cette détermination dans ton regard… Tu avais tellement plus d’assurance que moi. Je venais de prendre le dessus sur Pietro pour la première fois et toi, tu es arrivée, impressionnante. J’ai bien cru que j’allais mourir… et puis, non.” Il n’est pas mort. Il ignore pourquoi et comment. Peut-être parce qu’il est parvenu à se changer en glaçon avant qu’elle ne gèle complètement son coeur. Peut-être parce qu’elle n’a pas voulu aller jusqu’au bout. Peut-être les deux. Après cette rencontre, ils sont devenus deux menaces. Deux adversaires. Il était plus facile pour les autres de les laisser s’affronter. C’était moins dangereux. Ils étaient préposés aux glaçons adverses. Et puis, tout a changé quand elle est apparue près de l’Institut. Faible. Démunie. Semi-inconsciente. Brisée. L’abandonner à son sort aurait été inhumain. Elle méritait une seconde chance. Elle méritait de reprendre des forces et de repartir ou de rester. Elle méritait d’avoir une vie normale. Si au chaud, entre les murs de l’Institut, il avait hésité, il a complètement changé d’avis lorsqu’il l’a vue. “Le jour où je suis allé te chercher dans la neige, je n’avais pas spécialement envie. Tu étais mon ennemie depuis des mois. J’aurais pu te laisser mourir là-bas, ça nous aurait débarrassé d’une menace. Mais j’y suis allé parce qu’on ne nous apprend pas à tourner le dos aux gens, ici. On nous apprend à aider. Et quand je t’ai trouvée, tu avais l’air si perdue et fatiguée. Je n’ai plus vu celle qui a tenté de me tuer des centaines de fois, mais une mutante qui avait besoin d’aide.” Il n’a jamais regretté de lui avoir accordé la deuxième chance que le Professeur lui avait donné, des années plus tôt. Il a fait ce que tout X-Man faisait. Il a perpétué les valeurs de l’Institut. Il est même allé au-delà. Il l’a prise sous son aile. Il s’est acharné pour qu’elle réagisse, pour qu’elle s’exprime. Il est allé piocher au plus profond de sa patience pour exploser son silence. Il y est parvenu. Il n’a pas regretté parce que depuis, elle est devenue une femme libérée qui pense par elle-même et dont la colère ne régit plus tous les gestes. Elle est moins froide, moins sèche, moins solitaire. Elle prend soin des plus jeunes. Elle a profité de cette deuxième chance. Ils l’ont tous fait avant elle.



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S
now aurait pu rester là, des heures, à contempler la boule à neige, sans rien dire, que Bobby soit là ou non. Elle avait ce don pour le silence, comme une seconde nature et si avec lui elle avait fini par toujours beaucoup parler, ça n’était pas le cas le reste du temps. Elle pensait énormément mais n’exprimait pas grand chose. A quoi bon ? Il s’exprime, sûrement parce qu’il sait qu’elle ne le fera pas, sinon. La blessure est entièrement guérie, la régénération s’est terminée sans problème, comme neuve. Ca calme la fatigue, ça redonne des forces, plus que la caféine ou les boissons énergisantes. Ca n’apaise malheureusement pas les peines, et quand il lui parle de la première fois qu’il l’a vue, de la bataille, de la manière dont il l’a considérée, elle ne dit rien. Qu’est-ce qu’elle pourrait rétorquer ? Qu’elle ne se souvient pas ? Ce serait faux. Le puzzle est reconstitué, celui-ci mieux que tous les autres, d’ailleurs. Elle n’a plus la combinaison blanche pour être à nouveau ne serait-ce que le reflet de cette personne là. « J’ai bien cru que j’allais mourir… et puis, non. » « Tu ne tueras point. » Commandement sacré. Il savait son passé, il savait qu’elle avait la religion dans le sang, que cela faisait aussi partie de ses stigmates, de cette façon qu’elle avait de se haïr - on l’avait éduquée ainsi, dans la rigueur d’une Croyance excessive dont elle avait décortiqué pratiquement toutes les valeurs pour les jeter au feu. Bobby n’était pas mort, ce jour-là. Est-ce qu’il lui demande pourquoi ? Elle ne lui a jamais répondu, sur cette fameuse bataille. « Je ne voulais pas te tuer. » C’est tout. C’est un fait. Elle ne voulait pas l’éliminer, pas tout de suite. Elle l’avait certes pensé mais elle s’était ravisée, peut-être inconsciemment dans un premier temps. Il était l’adversaire attitré de Pyro, à l’origine, et Snow n’était qu’une gamine, la novice de Mystique, dont les techniques étaient moins sidérantes que celles du pyrokinésiste. Elle était tombée amoureuse des deux grands yeux bleus dés le premier instant. Elle ne lui aurait pas avoué, elle ne le voulait toujours pas, d’ailleurs.

« Le jour où je suis allé te chercher dans la neige, je n’avais pas spécialement envie. » Il est honnête. C’est mieux. Mais ce souvenir là est flou, seulement du froid, une sensation mordante de froid. Et la sensation de partir, de décrocher. S’il n’était pas intervenu, elle serait morte, son calvaire serait terminé. Elle n’aurait pas couché avec lui, n’aurait jamais appris ni à aimer ni à être jalouse, elle serait restée imperméable à ces sentiments, figée pour toujours dans la fleur gelée de l’âge. « Je n’ai plus vu celle qui a tenté de me tuer des centaines de fois, mais une mutante qui avait besoin d’aide. » Elle n’est pas d’accord avec son point de vue, et quelque part elle se sent ingrate de ne pas savoir le remercier pour ce qu’il a fait. Elle devrait lui dire qu’elle est heureuse d’avoir pu vivre quelques instants de bonheur avec lui mais elle ne le fait pas, parce qu’elle a l’impression de devoir le cacher pour oublier. Parce qu’elle ne sait plus où elle en est. « Je n’avais jamais ressenti ça pour personne. » Elle ne le regarde pas, elle fixe toujours la boule entre ses mains, qu’elle refroidit, pour qu’elle ne fonde pas, pour que le paysage demeure intacte. « T’étais déjà avec Malicia la première fois que j’ai remarqué la gentillesse de ton regard. » Elle a l’air plus lucide sur le passé que toutes les autres fois où ils ont pu évoquer leurs combats incessants. Elle se souvient mieux. Elle intègre mieux, même si ça rend les choses d’autant plus déchirantes. « .. et puis, au manoir.. je sais pas comment dire ça. » Il est parfois moins facile d’évoquer les actes que de franchir le pas. Snow n’était pas habituée à exprimer certains blocages, et quand c’était intime, elle avait pris l’habitude de le taire. Bobby restait un homme, elle ne s’était jamais sentie de glisser sur ce genre de terrain avant de lui tomber dans les bras, et elle ne l’aurait sans doute jamais fait si ils étaient restés dans leur zone de confort et de sagesse, comme un patient et son soignant. « Tu m’as regardée comme personne ne l’avait jamais fait et j’ai su que tu me briserais le coeur, un jour ou l’autre.. même si tu l’as nié de toutes tes forces. » Elle pleure. Ca l’énerve de pleurer, mais ça ne s’entend pas dans sa voix, il ne voit peut-être pas l’eau perler sur ses joues, dans l’obscurité. « Y avait plus.. avant toi y avait ni désir ni envie de vivre ou de construire quelque chose. Ma conception de l’amour était erroné et celle du plaisir se limitait à la douleur ou la reconnaissance. » Elle était plus expérimentée que lui, elle avait su le mettre en confiance et elle s’était laissée aller sans peur, mais finalement l’amnésie l’avait aidée, elle n’aurait jamais eu le courage en sachant tout ce qu’Axel avait pu faire à son enveloppe charnelle dans le cas contraire. « Si c’était à refaire, je recommencerais. Une fois, deux fois, vingt fois. Tu pourrais m’arracher ce qui me sert de coeur autant de fois que je n’hésiterais pas. Tu dois faire avec parce que si à 80 ans tu me téléphonais, je reviendrais, c’est tout. Je vis avec les morts sur la conscience, tu peux bien vivre avec un amour à sens unique. » Ca avait le mérite d’être clair, au moins.
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Tu ne tueras point.” Il tourne la tête dans sa direction. Elle l’a fait pourtant. Tuer. Elle a tué de nombreuses personnes lorsqu’elle était à la Confrérie. Mais elle a appliqué ce précepte religieux sur lui. Il n’a jamais compris. Il n’a jamais su. Mais peut-être était-ce pour cela qu’il ne l’a pas laissée en dehors de l’Institut. Il avait une dette. Une dette envers elle. Il devait lui tendre la main. Il devait lui donner une seconde chance. Comme elle l’avait fait en l’épargnant. Elle avait eu une pitié que n’aurait pas eu Pyro. Elle avait été faible, selon l’avis de la Confrérie. Elle l’avait laissé vivre. Il en avait profité pour se geler le coeur lui-même, pour prendre sa forme de glaçon, pour devancer Snow. Il avait saisi sa chance de survivre. L’hésitation de la jeune femme reste un mystère, encore aujourd’hui. Il n’avait eu aucun mot pour elle. Il n’avait eu aucun geste. Seulement un regard. Elle avait le même pouvoir. Elle était la première qui partageait cette particularité. Elle était jeune, terriblement jeune. Elle était sûrement perdue, sûrement désabusée. Il aurait pu devenir cette même personne. Il aurait pu finir entre les mains des mauvais mutants. “Je ne voulais pas te tuer.” Juste ça ? Juste une histoire d’envie ? Juste une question de volonté ? Heureusement qu’elle n’en avait pas envie, alors. Heureusement qu’elle ne faisait pas un caprice. Sinon, il ne serait plus ici pour parler. Il ne serait même pas devenu psychologue. Il n’aurait pas eu le temps de commettre tout le tort qu’il a causé. Il devrait remercier sa bonne étoile qu’elle n’ait pas voulu le tuer. Après tout, elle avait le dessus. Sa cryokinésie est développée a un tel stade qu’elle peut geler ce qu’elle ne voit pas. Sans un geste. Sans une parole. Juste une pensée. Juste une envie. Elle aurait donc pu le tuer sur place. Elle aurait pu le regarder tomber à terre et ne plus jamais se relever. Il poursuit. Il continue à mettre des mots sur ses souvenirs. Il continue d’exprimer ce qu’il a ressenti. Il continue de se confier. Ce sera bientôt au tour de Snow. Ce sera bientôt à elle d’ouvrir la bouche et de lui répondre. Chaque parole est libératrice. Elle permet de graver ces moments à jamais dans sa mémoire. Elle permet de savoir ce qu’il a ressenti. Elle permet de revenir sur des instants mis de côté. Elle permet de ressentir des émotions refoulées. “Je n’avais jamais ressenti ça pour personne.” Il ne croise pas ses prunelles. Elle ne lâche pas la boule à neige des yeux. Elle refuse tout échange de regard. Elle n’est pas mieux que lui. Il refuse les contacts. Elle refuse le contact visuel. Pour autant, il garde les yeux rivés sur elle. Elle n’a jamais ressenti ça. Ce simple mot contient de nombreux sous-entendus, de nombreuses émotions, de nombreux sentiments. Le bonheur. L’amour. La joie. L’espoir.

T’étais déjà avec Malicia la première fois que j’ai remarqué la gentillesse de ton regard.” Son regard. Bienveillance. Gentillesse. Il pose ce même regard sur toutes les nouvelles recrues. Dans chacun d’eux, il voit de futurs héros. Des mutants capables de faire de belles choses. De futurs adultes fiers de ce qu’ils sont et de ce qu’ils savent faire. Il ne doute jamais. Il ne perd jamais l’espoir. Il ne quitte jamais sa confiance. Même avec Snow. Même après ce qu’elle lui avait fait subir. Même après l’avoir affrontée à de nombreuses reprises. Dès le début, il n’avait vu qu’une gamine perdue qui avait besoin d’être guidée. Il n’a pas changé de vision lorsqu’elle est arrivée à la X-Mansion. Il voulait l’aider. Il voulait lui montrer la nouvelle vie qui s’offrait à elle. “.. et puis, au manoir.. je sais pas comment dire ça.” Il reporte son regard sur l’horizon sombre. Mettre des mots sur des événements, sur des ressentis, est toujours difficile. Cela demande un effort de mémoire. Cela demande une analyse profonde. Mais elle va y arriver. Il lui laisse le temps. Il lui laisse le silence s’installer. Il en profite pour assimiler. Il en profite pour accepter ses dires. Il en profite pour essayer de mieux comprendre ce qu’il s’est passé entre eux. “Tu m’as regardée comme personne ne l’avait jamais fait et j’ai su que tu me briserais le coeur, un jour ou l’autre.. même si tu l’as nié de toutes tes forces.” Toujours son regard. La source de tous les maux. La source de tous les problèmes. Il devrait arrêter de regarder les gens avec autant de bienveillance et de confiance. Il devrait arrêter de poser un regard rempli d’amour et de gentillesse sur chacun d’eux. Il devrait être froid et blasé, comme Aneesh. Il est certain que le professeur ne s’attire pas de sympathie et ne fait fondre personne sous ses yeux lassés par la vie. Il devrait. Mais il ne peut pas changer sa nature. Il ne peut pas effacer l’espoir. “Y avait plus.. avant toi y avait ni désir ni envie de vivre ou de construire quelque chose. Ma conception de l’amour était erroné et celle du plaisir se limitait à la douleur ou la reconnaissance.” Elle pleure. Il s’en rend compte. Le coeur se brise. Le coeur se serre. Il déteste la voir pleurer. Il déteste la voir s’effondrer. Mais elle reste digne. Elle reste droite, fière. Comme toujours. Comme à chaque fois qu’elle a faibli et qu’elle a refusé son aide. Comme à chaque fois qu’elle a repoussé sa main tendue. Il a de l’admiration pour elle, pour sa force, pour son caractère. Elle pourrait perdre le contrôle de ses sanglots. Elle pourrait se mettre à crier de douleur. Elle pourrait l’accuser de tous les torts. Au lieu de cela, elle s’exprime clairement, calmement. Elle a toujours été forte, quoiqu’elle en dise, quoiqu’elle en pense. Bien plus forte que lui. Bien plus sûre que lui. “Si c’était à refaire, je recommencerais. Une fois, deux fois, vingt fois. Tu pourrais m’arracher ce qui me sert de coeur autant de fois que je n’hésiterais pas. Tu dois faire avec parce que si à 80 ans tu me téléphonais, je reviendrais, c’est tout. Je vis avec les morts sur la conscience, tu peux bien vivre avec un amour à sens unique.” C’est bien le problème. Il ne peut pas continuer à la laisser attendre. Il ne peut pas l’autoriser à espérer. Il ne peut pas accepter qu’elle soit toujours amoureuse, tentée de le sauver, tentée de veiller sur lui. Il ne peut pas. Il ne mérite pas toute cette attention, tout cet amour. Il ne mérite plus rien d’elle.

Il est touché. Il ne s’attendait pas à une telle dévotion. Il ne s’attendait pas à un tel amour. Assez fou, assez fort, pour qu’elle ne puisse pas passer à autre chose. Peut-être est-ce simplement le désespoir qui l’incite à s’attacher. Peut-être est-ce le sentiment d’abandon qui l’empêche de passer à autre chose. “Je ne regrette pas non plus… je crois que ces moments étaient les plus innocents et les plus heureux que j’ai eus depuis longtemps. Je re-signerais sans aucune hésitation…” Si le coeur de Snow n’était pas en jeu. SI il était certain de ne pas la faire souffrir. Si il avait l’assurance qu’ils en sortiraient indemnes tous les deux. Sauf que ce n’est pas le cas. Ils n’ont pas la possibilité de savoir. Il recommencerait pour revivre ce bonheur, cette légèreté, cet amour, cette passion. Mais pas si cela doit se faire aux dépens de Snow. “... mais je ne peux pas accepter que tu m’aimes éternellement. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que tu ne trouveras jamais plus personne ? Des hommes gentils comme moi, il en existe des centaines dans le monde. Ils ne seront pas aussi cons que moi pour te laisser filer et te briser le coeur.” Il n’est pas le seul homme bienveillant de la planète. Il n’est pas le seul homme capable de l’aimer. Elle trouvera quelqu’un d’autre. Pas forcément une copie de lui. Pas forcément un remplaçant. Mais une autre personne. Différente, meilleure. Une personne qui saura l’apprécier à sa juste valeur. Une personne qui saura préserver son coeur et la rendre heureuse. Il suffit d’une seule personne. Peut-être que dans vingt ans, Bobby regrettera. Peut-être qu’il s’en voudra. Peut-être qu’il se traitera d’idiot. Peut-être. Il est prêt à prendre le risque, si cela signifie assurer à Snow quelques années de bonheur. “Tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolé, Prudence. Si j’avais su ce qu’il se passerait, si j’avais su que je te briserais le coeur, je… je n’aurais pas dû. J’aurais dû taire mes envies et essayer d’oublier Malicia avant d’entreprendre quoi que ce soit d’autre.” Il aurait dû faire les choses dans l’ordre. Accepter la rupture. Se relever de cette épreuve. Prendre le temps de vivre. Et seulement après, finir dans les bras de Snow. Plutôt que de suivre ce cheminement, il s’est directement plongé dans une nouvelle relation. Comme un drogué qui n’a connu que la vie de couple. Comme une personne effrayée par la vie de célibataire. Il n’a pas eu le temps de régler ses problèmes qu’il a dû assumer un nouveau couple. “Je ne voulais pas te blesser. Je voulais seulement ton bonheur… j’ai complètement foiré.” Il le pense sincèrement. Il porte toutes les responsabilités de cette rupture. C’est lui qui a faibli face à elle. C’est lui qui n’a pas tenu sa parole. C’est lui qui a baissé les bras devant Logan. C’est lui qui a donné raison à Malicia. C’est lui qui ne s’est pas battu pour Snow. Il en est le seul responsable. “Tu peux continuer à m’aimer, mais je ne te ferai plus jamais souffrir.” Il n’y aura plus jamais rien entre eux. Plus jamais d’amour. Plus jamais de couple. Il ne fera pas la même erreur. Il ne la brisera pas de nouveau. Il a vu les dégâts. Il a vu les conséquences. Hors de question qu’il recommence.



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« We accept the love we think we deserve.  » - Stephen Chbosky.

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now n’attend plus. Elle n’espère plus qu’il lui revienne mais elle s’évertue à l’aimer parce que c’est la dernière chose qui la sépare du seuil de la folie - elle sait que si elle laisse son coeur se refermer, si elle laisse la glace prendre tous les droits, plus aucun retour ne sera possible. Aimer Bobby est la meilleure chose qui lui soit arrivée, elle a vécu avec lui les meilleurs instants de sa courte vie et s’ils sont source de douleur aujourd’hui, elle est pourtant certaine de ses sentiments, plus que lui ne le sera sans doute jamais. « Je ne regrette pas non plus… je crois que ces moments étaient les plus innocents et les plus heureux que j’ai eus depuis longtemps. Je re-signerais sans aucune hésitation… » Elle ne sait pas bien comment elle doit le prendre, elle ne sait pas bien ce qu’il entend par là, parce qu’il y a un mais, parce qu’il va émettre un refus, un blocage. Finalement, d’eux deux, elle est peut-être celle qui profite le plus de l’existence - mal, dans la souffrance, seulement elle la sent dans chaque fibre de son être, dans chaque larme de givre qui tombe des prunelles claires, elle tente, elle échoue, elle lacère mais elle avance. Bobby refuse les choix blessants, suspendus quelque part entre les désirs d’autrui et les besoins qui ne sont pas les siens. « ... mais je ne peux pas accepter que tu m’aimes éternellement. » Par chance ne subissait-elle pas la punition de l’éternité. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’était pas bien loin de la vérité. Elle préférait se détruire dans l’éphémère, se complaire dans l’instant brisé que s’arracher définitivement les ailes à tenter encore de désastreuses expériences. Snow préférait se brûler l’âme à l’encre d’un coeur qui ne la désirait plus, dans la sécurité de cet amour tantôt tendre tantôt destructeur qu’abandonner. La dérive serait de se fermer, de se nier en affirmant qu’elle ne veut plus de lui. « Ils ne seront pas aussi cons que moi pour te laisser filer et te briser le coeur. » Elle entrouvre la bouche. Il ne se souvient pas. Il a retenu qu’Axel la frappait mais pas tout le reste, pas ce qui entoure vraiment cette relation. Il a seulement retenu le visage d’un infini salaud trop faible pour user d’autre chose que les coups. « .. peut-être des aventures.. quand je serai trop vieille pour la X-Mansion.. » Rien de sérieux, à l’évidence, et son ton le traduit. Elle ne serait pas vieille avant des dizaines d’années, c’était finalement comme une promesse de fidélité voilée à un homme, qu’à coup sûr, à son tour elle enterrerait.

« Tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolé, Prudence. » C’est la première fois qu’il utilise vraiment son prénom autrement, avec une sorte de douceur, alors elle relève les yeux, elle observe le visage masculin. Pourquoi s’excuse-t-il ? Taire ses envies alors qu’elle s’était littéralement offerte ? Elle n’est pas sûre de saisir l’étendue de ses remords. C’était elle la fautive, la voleuse, pas lui l’innocent malheureux qui avait simplement succombé à la succube. « Je ne voulais pas te blesser. Je voulais seulement ton bonheur… j’ai complètement foiré. » Les larmes redoublent d’intensité, sans qu’elle ne puisse rien contrôler, et dans la boule à neige se dessine le manoir Rosebury aux aspects de ruines. Elle pose l’objet pour ne plus influencer le décor de toutes les images qui traversent son esprit. Elle pleure parce qu’elle n’a plus tout à fait la sensation d’avoir été un jouet, parce qu’il lui laisse un peu l’impression d’avoir été aimée. Même un peu, même à peine, ça lui suffit. « Tu peux continuer à m’aimer, mais je ne te ferai plus jamais souffrir. »

Ca a le goût des regrets. Ca a le goût d’un citron doux-amer. Le souffle est étouffé en sanglots, la respiration s’asphyxie dans l’eau de ses chagrins. Elle voudrait paraître plus forte que ça, lui montrer de la colère ou de l’indifférence mais elle est brutalement mise à nue par le flot de ses sentiments. « Tu.. tu comprends pas.. » Et elle a beau chasser de ses doigts tremblants les gouttes de ses joues, rien n’y fait, elle n’est plus assez froide, irradiant presque, plus proche de l’état aqueux que glacial pour une fois. « C’est pas ta faute.. je savais que ce serait court.. Axel aimait sa femme, j’étais qu’une passade. Le premier m’a choisie parce que je ressemblais à son amour perdu. T’as pas à te sentir coupable. » La paume chaude trouve celle de Bobby qui lui paraît alors d’une fraîcheur délivrante et l’autre main se pose par dessus, initiant un contact doux quoiqu’encore fébrile. « J’ai menti, je t’ai caché des choses, j’ai complexé parce que.. parce que Malicia est tellement belle et forte et.. et les X-Men l’aiment tant.. si on devait réessayer, aucun de nous deux ne s’y prendrait comme ça. » C’était vrai. Une vérité assez lucide malgré son état tremblant. Elle a toujours eu énormément de mal à gérer les écarts brutaux entre ses émotions, d’autant plus depuis qu’elle n’avait plus personne à qui se raccrocher. « Tu m’as pas vraiment brisé le coeur.. c’est pas toi Bobby.. j’ai voulu changer pour te plaire alors que j’aurais dû rester moi-même. Et toi tu as cédé à la pression mais.. tu .. tu m'as rendue tellement heureuse et.. » Elle n’y arrive pas. Les idées s’embrouillent. Elle sait ce qu’elle veut lui dire mais elle ne trouve pas le sens pour qu’il le comprenne, pour qu’il entende que se priver serait inutile, que si un jour il changeait d’avis, les chances de réussite seraient plus nombreuses parce que tout serait plus réfléchi. « .. est-ce que tu peux m’emmener à l’infirmerie.. ? J’arrive plus.. » A respirer. Ca lui arrivait parfois, entre la fatigue, les mauvaises nuits et l’agacement de ne pas arriver à se faire comprendre. On peut mettre des années à maîtriser une mutation et la liquéfaction relevait du véritable défis aux yeux de Snow. Elle comptait bien terminer cette discussion, avant elle préférait simplement que quelqu’un parvienne à stopper la tachycardie. Est-ce qu’elle allait finir par arrêter de pleurer ? Cas typique de crise, mais ce qui pour un être humain lambda relevait de la simple psychologie pouvait vite devenir dangereux pour un mutant - et paradoxalement, la glace ne se manifestait pas sur le décor ambiant.

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Ça fait mal. De mettre des mots sur des sentiments. De ressentir. De revivre. De la voir pleurer. Ça fait mal. Il ne peut pas empêcher sa gorge de se serrer. Son coeur de battre à tout rompre. C’est douloureux, mais nécessaire. Ils ont laissé trop longtemps les non-dits leur pourrir la vie. Ils ont laissé trop longtemps les émotions enfermées. Il est temps que tout sorte. Il est temps que tout soit dit. Il est temps que tout soit exprimé. Ils seront libérés. Ils seront allégés. Ils seront mieux. Peut-être plus détendus. Peut-être plus sereins. Peut-être plus heureux. Ils ne peuvent plus reculer. Ils ne peuvent plus repousser. Ils doivent sauter le pas. Ils doivent trouver le courage d’aller jusqu’au bout. Ils sont bien partis. Ils sont bien lancés. Les larmes de Snow ne s’arrêtent plus. Les remords de Bobby ne s’étouffent pas. Il est condamné à vivre avec des regrets. Il en aura toujours. Il est ainsi. Il ne peut pas simplement apprécier le bonheur. Il doit aussi voir tout ce qu’il a perdu pour y arriver. Il doit aussi regarder en arrière. Incapable d’être heureux. Incapable de profiter. Pourtant, il réalise la chance qu’il a d’être ici. Il voit les belles opportunités se présenter à lui. Il voit toutes ces belles choses. Il les prend. Il les adopte. Il les accepte. Il les chérit. Mais il ne peut pas s’empêcher de se demander quelles en sont les conséquences. Quelles en sont les points négatifs. Peser le pour et le contre. Un combat perpétuel au quotidien. “Tu.. tu comprends pas..” Bien sûr que si, il comprend. Il comprend qu’elle est blessée. Il comprend qu’elle n’arrivera jamais à oublier. Il comprend qu’elle n’arrivera jamais à faire confiance à quelqu’un d’autre. Il comprend. Il ne l’accepte pas. Il n’imaginait pas l’impact qu’il pouvait avoir. Sur elle. Sur les autres. Il n’imaginait pas qu’il était devenu une motivation suffisante pour s’y accrocher et ne plus s’en décoller. Il ne pensait pas qu’elle l’apprécierait au point de ne plus voir sa vie autrement qu’avec lui. Il ne pensait pas. Il ne voyait pas les vrais impacts de son choix. Par choix ou par aveuglément. Peu importe. Le résultat est le même. Elle souffre. D’un amour unilatéral. D’un abandon lâche. D’un refus d’aimer. “C’est pas ta faute.. je savais que ce serait court.. Axel aimait sa femme, j’étais qu’une passade. Le premier m’a choisie parce que je ressemblais à son amour perdu. T’as pas à te sentir coupable.” Ce n’est pas de sa faute ? Alors, à qui peut-on rejeter la faute ? Sûrement pas à Snow. Elle n’a rien fait. Elle n’a rien demandé. Elle n’a fait que profiter. Elle n’a fait que s’abandonner. Elle a été heureuse. Et il a tout brisé. Bien sûr qu’il en est le seul responsable. Bien sûr que c’est de sa faute. Il laisse sa main se réfugier dans celle de Snow. Chaude. Son épiderme est chaud. Phénomène tellement étrange chez elle. Il ne peut qu’être synonyme de fortes émotions, de perte de contrôle. La conversation le veut. La situation l’exige. Ils ne peuvent pas avoir ce genre de conversation en étant calme, posé. Impossible.

C’est déjà un miracle qu’ils n’expriment que de la tristesse et du regret. Plutôt que de la colère et de la haine. Ils cherchent tous les deux à endosser cette faute. Cette rupture. Ils portent tous les deux le poids d’un événement. Peut-être que la rupture a été causée par les deux. Peut-être qu’ils en sont tous les deux responsables. Mais Bobby sait, au fond de lui, qu’il est l’unique cause de la rupture. Il n’a pas su s’imposer. Il n’a pas su être autoritaire. Il n’a pas su rester sur son avis. Il n’a pas su trancher. Quand Logan est venu tout remettre en cause, Bobby a simplement sauté sur l’occasion. Il a simplement été influencé. Il a simplement vu qu’il était encore trop attaché à l’une. Pris entre les deux. Coincé entre deux relations totalement différentes. “J’ai menti, je t’ai caché des choses, j’ai complexé parce que.. parce que Malicia est tellement belle et forte et.. et les X-Men l’aiment tant.. si on devait réessayer, aucun de nous deux ne s’y prendrait comme ça” Elle a raison. Si ils devaient recommencer, tout serait différent. Si. Seulement si. Il n’y en aura pas. Il y veillera. Il a vu les dégâts de la rupture. Ce qu’il a observé dans le regard de Snow l’a vacciné. Il ne tentera plus de sortir avec elle. Il ne tentera plus de s’emparer de son coeur. Ce serait trop douloureux pour elle. Pour eux. Ce serait trop cruel. Même si ils faisaient tout différemment, ils ne seraient pas à l’abri d’un deuxième échec. D’un deuxième deuil. D’une deuxième impasse. Il secoue la tête. Il sait ce qu’elle essaye de faire. Elle se considère comme la fautive. Elle s’imagine être celle qui a tout précipité. Elle a tort. Terriblement tort. “Tu avais seulement peur de mon regard… j’aurais dû être plus rassurant, plus présent.” Il a été le pire des petits-amis. Absent, enfermé dans son bureau, noyé sous le travail. Il levait les yeux de ses dossiers seulement lorsqu’elle entrait déposer de quoi manger. C’était tout. Ils échangeaient quelques paroles. Quelques gestes. Quelques signes d’affection. Et elle repartait. Et il se renfermait dans son bureau. Ce n’est pas ainsi qu’il aurait pu la rassurer, l’entourer, l’aimer. Il n’a pas cherché un seul instant à lui montrer combien elle était chère à ses yeux. Il l’a laissée affronter le regard des autres toute seule, plutôt que d’être à ses côtés. Il l’a laissée assumer leur relation pour deux. Et lorsqu’il était là, il n’était présent que pour lui faire des reproches et la disputer. Elle aurait probablement vécu sa liquéfaction autrement, si il avait été présent. Elle aurait sûrement réagi autrement. Il la connaît pourtant. Il aurait dû savoir. “Tu m’as pas vraiment brisé le coeur.. c’est pas toi Bobby.. j’ai voulu changer pour te plaire alors que j’aurais dû rester moi-même. Et toi tu as cédé à la pression mais.. tu .. tu m'as rendue tellement heureuse et..” Il l’a rendait heureuse. Il aurait pu faire bien plus si il n’avait pas été démissionnaire. Si il n’avait pas préféré la sécurité de son bureau. Si il s’était vraiment investi. Si il avait été vraiment présent, comme il l’avait été avec Malicia. Si. Beaucoup de Si. Il pourrait refaire le monde. Il pourrait tout reprendre et tout recommencer. Il pourrait. Il ne le fera pas. Il ne s’en donnera pas l’occasion.

Encore moins maintenant que Snow veut tout assumer. Veut tout supporter. Elle culpabilise pour une faute qu’il a commise. Lui faire entendre raison semble impossible. Il ne peut pas permettre qu’elle endosse toutes les responsabilités. Même pas une simple part. Cette solution n’est pas satisfaisante. Cette solution n’est pas correcte. “.. est-ce que tu peux m’emmener à l’infirmerie.. ? J’arrive plus..” Il s’agenouille devant elle. Elle n’est pas bien. Il le voit. Le visage un peu rougi. La poitrine qui se soulève rapidement. Elle suffoque. Elle a du mal à respirer. Il attrape ses mains. Il ancre son regard bleu dans le sien. Un regard doux. Un regard soucieux. Le corps de Snow ne cesse de la trahir, de la laisser tomber, de l’abandonner. Inlassablement. “Heeey… faut pas te mettre dans cet état, d’accord ? Respire lentement, tout va bien.” Il se remet sur ses jambes. Droit. Il l’aide à se relever et à marcher jusqu’à l’Institut. L’infirmerie. Elle devrait y avoir sa chambre. Ce serait beaucoup plus simple. Ce serait beaucoup plus rapide. Il ignore combien de temps elle y passe, mais souvent. Trop souvent. La liquéfaction a achevé de fatiguer son corps. Il faudrait qu’elle se repose, qu’elle se nourrisse, qu’elle fasse attention à elle. Autant qu’elle fait attention aux jeunes pensionnaires. Autant qu’elle prend soin de ces gamins. Ils arrivent à l’infirmerie. Il la laisse entre les mains de l’infirmier de garde. Il s’assoit dans un coin. Il pose ses coudes sur ses genoux et enfouit son visage entre ses mains. “Tu sais, on peut se battre éternellement pour savoir qui est le responsable, je crois qu’on ne sera jamais satisfait de la réponse. On continuera de se disputer pour ça.” Ils ont tous les deux des choses à se reprocher, visiblement. Des choses dont ils ne se pardonnent pas. Des choses qui les hantent. Ils ont tous les deux fauté. D’accord. Dans ce cas, ils ne peuvent pas porter tout le poids de cette rupture sur leurs épaules. Ils doivent partager. Ils doivent se mettre d’accord. Cette discussion ne peut pas être un concours de celui qui aura le plus de torts. “Tout ce que je retiens, c’est que je n’ai pas été présent pour toi. Je ne t’ai pas encouragée à être toi-même. Je n’ai rien fait pour. Je suis désolé pour ça.” Il est désolé pour plein d’autres choses. Il est désolé pour tout. Mais surtout pour ça. Il a été le pire petit-ami qu’elle pouvait espérer avoir. Même si elle a connu pire. Même si il était sûrement le meilleur pour l’instant. Elle comprendra vite qu’elle a eu tort de tant l’aimer. Enfin, si elle ouvre de nouveau son coeur à quelqu’un. Si elle s’autorise de nouveau à aimer.



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es mains sont l’ancre de sa raison quand l’oxygène ne passe plus, quand la peine refuse de retourner se terrer dans la tanière des déceptions ; elle savait que Bobby ne l’aimerait jamais aussi fort que Malicia, dans sa sombre perfection, mais elle aurait aimé qu’il essaye - vraiment - pas en se cachant derrière des piles de dossiers. Ca va aller, n’est-ce pas ? Elle n’a jamais été si faible que depuis qu’il lui a appris à aimer pleinement et sincèrement. Une erreur fatale sur laquelle elle ne parvient pas à revenir, même quand il la touche, même quand il fait ce qu’il peut pour la guider vers l’infirmerie. A une autre époque, elle aurait profité de son élan de gentillesse pour viser au coeur et regarder le corps inerte s’effondrer sur le sol, dans un dernier souffle d’agonie glaciale. L’infirmier ne semble pas étonné de la voir arriver mais il ne prend pas le risque de la toucher, comme si son regard désapprobateur suffisait à le dissuader. Assise, le souffle court, elle attend que ça passe, les sanglots parfois retenus, au risque même de s’en étouffer pour tarir les pleurs. Soignant stoïque qui, à chaque tentative d’approche, se retrouve face à la créature liquide sur laquelle rien n’est possible. « Prudence.. » Les yeux sans prunelles n’ont besoin de rien pour exprimer le reproche et si sa forme aqueuse empêche Snow de devenir dangereuse, elle se jure que ça n’est qu’une question de temps pour qu’il comprenne qu’elle ne répond pas à cette identité vide de substance. « Bobby, tu veux bien me la refroidir .. ? » Le dilemme. Depuis qu’elle avait acquis cette nouvelle faculté, on ne pouvait pas vraiment affirmer que la blonde se laissait soigner sans broncher, bien au contraire - parfois contre son gré, mais l’infirmier n’était jamais de cet avis, en conflit permanent avec l’impossibilité de faire son métier.

« Ca va passer. » affirme-t-elle, résolue, têtue. Elle s’est dirigée vers l’infirmerie par précaution, parce qu’elle ne connaît pas les réactions de ce corps qu’elle apprivoise encore, pas pour être infantilisée ou qu’on l’assomme - elle a bien vu la petite pilule, le calmant qu’il veut lui faire avaler, ça n’est pas pour rien qu’elle a changé de consistance. « Prudence.. » « Snow. C’est Snow. » Le ton de la voix est morne. Elle a toujours la sensation qu’il veut la défaire de ce qu’il lui reste de son identité, la première dont elle se soit souvenue en se réveillant entre ces mêmes murs. Est-ce qu’il est pour la loi ? Est-ce que l’infirmier a changé de comportement parce qu’elle refuse ce principe ? Est-ce que c’est le même que la dernière fois ? A travers ses larmes elle y voit flou.

« Tout ce que je retiens, c’est que je n’ai pas été présent pour toi. Je ne t’ai pas encouragée à être toi-même. Je n’ai rien fait pour. Je suis désolé pour ça. » C’est presque ironique qu’il se reproche cela maintenant, qu’il se le soit reproché quand l’infirmier a cherché ce qu’il pourrait lui donner pour la calmer. Elle n’a pas répondu, elle n’a pas su quoi lui dire, quoi répliquer, noyée par les émotions qui la rongent alors qu’elle voudrait se remettre sur ses jambes et partir. Le seul qui a le droit de l’appeler Prudence, c’est Bobby, et dans le regard qu’elle lui lance, l’eau teinte presque son angoisse. Elle a cessé d'alterner. Au moins elle ne pleure plus. Une dame du lac ça ne pleure pas. La surface ondule par moments, simplement. Elle préfère s’épuiser à rester ainsi que céder le moindre terrain. Et dire qu’à une époque elle était mutante et fière de l’être.

« J’ai pensé à retourner auprès de Magneto.. » C’est comme une confession, hors de leur ex-couple, hors de ce dont ils sont sensés parler. Peut-être qu’elle le dit parce qu’elle le ressent comme la conséquence de sa solitude, parce qu’à la réunion elle s’est encore sentie de trop - comme toujours. Comment prétendre être une X-Woman alors qu’elle est en rupture ?  « J’ai pensé que.. que je devrais rentrer à la maison. » Elle le souffle comme si elle n’était plus la bienvenue, avec toute la culpabilité que l’idée implique, avec les remords d’avoir de telles envies. Sans Bobby, elle n’a plus rien à faire ici, il a été la seule raison pour laquelle elle n’est pas partie après que sa mémoire lui soit revenue puis elle s’est attachée aux gamins mais.. n’est-elle pas la pire des influences ? Elle s’était même sentie responsable de la révolte d’Hyperion, de ce que beaucoup voient encore comme un caprice. « Je suis désolée.. » Quoi d’autre ? Elle est désolée de le décevoir, de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir su l’aimer, désolée d’avoir blessé Malicia, d’avoir bousillé ses certitudes, d’avoir perdu les siennes. Elle a peur, tellement peur de redevenir la femme sans âme capable de tuer sur une simple envie et, malgré tout, c’est terriblement tentant.

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Prudence…” Il esquisse un sourire malgré lui. Il connaît les conséquences d’un tel comportement. D’une telle insolence. D’un tel mépris des règles. Prudence. Impossible de prononcer son prénom sans encourir un glaçage du corps. Il en avait fait les frais lorsqu’elle a débarqué. Il avait osé la surnommer Prue. Une époque où ils étaient encore ennemis. Une époque où ils ne se faisaient pas encore totalement confiance. En tout cas, elle. Elle venait d’échapper à la mort, la mémoire en lambeaux. Il n’avait peut-être pas été délicat en la surnommant. En voulant instaurer une proximité qui n’existait pas. L’infirmier ne semble pas effrayé. Aucune glace ne vient lui ronger la peau. Aucune glace ne le fige sur place. Est-ce que Snow serait plus tolérante avec l’employé ? Ce serait injuste. Ce serait aussi un grand pas. “Bobby, tu veux bien me la refroidir .. ?” Le sourire s’efface. La refroidir. Hors de question. Il pose un regard sur Snow. Il secoue la tête. Elle déteste être gelée. Elle peut infliger une telle torture à n’importe qui. Mais elle en a peur elle-même. Il ne lui fera pas ça. Elle paniquerait. Elle s’effrayerait. Ce n’est pas la solution pour lui permettre de respirer. Ce n’est pas la solution pour qu’elle aille mieux. Au lieu de la geler, il agit sur sa propre température. Un froid glacial. Il laisse la glace transformer son propre corps. Le regard se fige dans un glaçon. De sa main, il glace le lit sur lequel elle est assise. La refroidir par des objets glacés. La refroidir par le contact. Une manière plus douce pour faire descendre sa température. Il n’est pas doué pour construire des palais de glace. Il n’est pas doué pour fabriquer des objets délicats et soignés. Il est la glace à l’état brut. Il est la glace au naturel. La finesse des détails, il la laisse à Snow. Il attrape sa main aqueuse et l’enferme entre ses poings. “Ca va passer.” Dans la douleur. Dans l’inquiétude. Mais ça va passer. Si elle en est si certaine, ce n’est pas le cas de Bobby. Elle a cette vilaine habitude de toujours finir à l’infirmerie. De toujours avoir des problèmes. De ses proches, elle est celle qui s’y rend le plus souvent. Il n’a pas le coeur assez accroché. Il n’a pas la carapace assez solide. Il préfère quand ses proches sont en bonne santé. En bonne forme. Il préfère les voir sourire, rire, vivre. Avec Snow, ce n’est que de la survie. “Prudence…” L’infirmier retente. A croire qu’il n’a pas peur. A croire qu’il est aussi suicidaire que sa patiente. “Snow. C’est Snow.” Il lève les yeux vers l’infirmier. L’homme n’a pas un travail facile. Il doit faire face au caractère d’une patiente récalcitrante. Une patiente qui refuse d’être soignée. Bobby le plaint. Il voit lui-même des gens passer dans son bureau, sans aucun désir de parler. Pourtant, ils viennent dans son bureau. Ils viennent chercher de l’aide. Ils attendent un geste, une main tendue. Il esquisse un sourire en direction de l’infirmier. “Tu ferais mieux de nous laisser. On t’appelle si besoin.” Mieux vaut qu’il parte. L’infirmier n’a pas besoin d’entendre leur conversation. Il n’a pas besoin d’agacer Snow. Il n’a pas besoin de rester là, si ce n’est pas pour la soigner. L’homme s’éloigne, non sans avoir soupiré. Ils sont seuls, maintenant. Snow et Bobby.

J’ai pensé à retourner auprès de Magneto..” Il s’empêche de réagir. Il s’empêche de retirer ses mains. Il s’empêche de s’énerver. Il n’a pas le droit. Il est mal placé pour réagir, pour protester, pour reprocher. Il ne peut pas lui montrer sa désapprobation. Il doit être un ami. Un ami qui ne juge pas, qui ne s’énerve pas, qui ne s’émeut pas. Un ami qui reste stoïque. Alors, il garde fermement ses mains autour de celles de Snow. Elle a voulu retourner dans la Confrérie. Logique. Avant d’être X-Woman, elle a été une membre de la Confrérie. Ils s’attendaient tous à ce qu’elle les rejoigne de nouveau, les premiers mois qui ont suivi son arrivée. Mais plus maintenant. Plus alors qu’elle s’est installée, qu’elle a pris ses habitudes, qu’elle s’est liée avec les plus jeunes, qu’elle a intégré les X-Men. “J’ai pensé que.. que je devrais rentrer à la maison.” Rentrer à la maison. Il tique. Il réagit. Il ne peut pas rester de marbre. Il ne peut plus. Rentrer à la maison. Cela signifie partager les mêmes idées. Cela signifie accorder de l’importance. Cela signifie tellement de choses. Ils ont des idées divergentes. Ils ne sont pas toujours d’accord sur tout. Néanmoins, il pensait qu’ils étaient d’accord sur le principal. Sur la place des mutants dans la société. Sur la manière de se comporter. Si elle a voulu rejoindre les Confréristes, c’est bien pour une raison. Parce qu’elle ne se reconnaissait plus dans l’idéologie de la X-Mansion. Parce qu’elle ne s’y sentait plus à son aise. Beaucoup de choses semblent s’être passées. Beaucoup de choses ont traversé son esprit. Bobby ne veut pas la juger. Il ne veut pas la dévaloriser. Il veut comprendre. Il veut accepter. Il accepte, d’ailleurs. Il se doutait que l’idée lui traverserait l’esprit, à un moment ou un autre. Il s’en doutait. Il n’est pas surpris. Seulement touché. “Qu’est-ce qui t’a décidée à rester ?” Il lui pose la question. Il croise les doigts, aussi. Pour ne pas être la raison de sa présence. Pour ne pas avoir autant d’importance. Pour ne pas avoir une influence sur sa vie. Il ne doit plus jouer ce rôle. Il ne peut plus. Il n’est qu’un psychologue qui a outrepassé ses droits. Il n’est qu’un X-Man qui a été son petit-ami. Il ne peut plus influer sur sa vie. Elle ne peut plus décider en fonction de lui. Alors, il croise les doigts pour que ce ne soit pas le cas. Pour qu’elle ait trouvé d’autres raisons - plus légitimes - de rester. “Je suis désolée..” Il aimerait la serrer dans ses bras. Il aimerait l’attirer contre lui. Il aimerait la toucher. Pour la rassurer. Pour la réconforter. Pour essuyer ses excuses. Elle n’a pas besoin de s’excuser. Peu importe les raisons. Mais il ne peut pas la toucher. Il ne peut pas la prendre dans ses bras. Elle est aqueuse. Il n’ose pas. Par peur qu’elle lui passe à côté et que cela créé une nouvelle fracture. Par peur qu’elle s’écrase contre lui.

Au lieu du contact, il y a le sourire. Un sourire franc. Un sourire sincère. Elle est désolée. Il l’est aussi. Ils ont fait des erreurs. Tous les deux. Il a tellement de choses à se faire pardonner. Il a tellement de raisons de demander pardon. Il a l’habitude de vivre avec les remords. Il a l’habitude d’avancer avec la culpabilité. Pas Snow. Elle se bousille la vie à ressasser les mêmes inquiétudes, les mêmes erreurs. “Il ne faut pas l’être. Tu es quelqu’un d’exceptionnel, Snow. Est-ce que tu as seulement conscience de ce que tu fais pour ces gamins ? Tu es une figure maternelle pour eux. Ils t’apprécient, ils prennent exemple sur toi. Ils ne parlent que de toi lorsqu’ils viennent en consultation.” En l’espace de quelques semaines, elle est devenue indispensable. Elle a créé un rôle à sa hauteur. La présence protectrice et attentionnée. Le regard doux et tendre. Les gestes câlins et délicats. Elle a répondu à un besoin que ces gamins cachaient, taisaient. Ils avaient besoin d’être entourés, rassurés, chouchoutés. Et elle est apparue. Elle s’est ouverte. Elle s’est occupée d’eux. Ils apprennent enfin ce qu’est l’amour maternel. Ils apprennent à s’apprécier mutuellement. Ils apprennent à générer la fierté chez quelqu'un. Ces gamins sont plus heureux et épanouis depuis qu'elle est dans leur vie. Elle a cet effet sur les gens. Les enfants sont nombreux à passer dans son bureau. Ils sont autant à lui parler de ce qu’ils font avec Snow. A lui conter les magnifiques plats cuisinés par ses soins. A lui relater les histoires qu’elle raconte. Il a vu les bienfaits de son comportement. Elle a changé. Elle est passée de la froideur de la glace à la chaleur de la mère. “Tu as tellement progressé… tu es quelqu’un de profondément bon et je ne changerais pas d’avis, même si tu rejoins la Confrérie, même si tu décides de laisser tomber la X-Mansion. Je sais ce que tu caches derrière tes yeux bleus.” De beaux yeux bleus. Elle les déteste. Il les trouve fantastiques. Sa mutation se trahit d’une manière plus sublime que la sienne. Snow a toujours été la délicatesse. Elle a toujours eu le côté créatif et artistique. A eux deux, ils se complètent. Mutations communes, mais différentes. C’est inscrit dans leur gène. Ils ne peuvent pas totalement s’apprécier. Ils ne peuvent pas totalement se détester. Ils sont attirés et repoussés l'un par l'autre. Ils s’aiment et se déchirent. Impossible de trouver le juste équilibre. Impossible de trouver la bonne mesure.



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a température tombe si bien que Snow ne regarde plus l’infirmier, entièrement focalisée sur le corps glacé de Bobby. La lumière blanche de la pièce se reflète sur la surface et elle ne croit pas l’avoir déjà vu ainsi, pas dans le calme, pas dans un moment où il n’y a aucun danger, aucun risque. Il y a bien eu cette fois là, dans sa chambre mais la pénombre cachait les détails et la clarté. Il attrape ses mains, sans qu’elle ne proteste, percevant le contact doux, d’une manière tellement différente de sa forme classique, peut-être plus intense, entre rejet et fusion de ces deux éléments si proches. Elle en a oublié d’avoir peur, elle en a oublié de se forcer à inspirer et expirer, tout reprenant un fonctionnement normal. Contemplation. Bobby lui a dit ne pas bien assumer cette apparence, il lui a confié qu’elle était un moyen de survie, pas vraiment une seconde nature, et si Snow apprivoise de mieux en mieux elle n’est pas certaine que ce soit le cas du psychologue. Le vivrait-il bien dans dix ans ? Pourrait-il se promener dans les jardins ainsi ? Elle le trouve beau, et ça finit par se lire dans les yeux qui retrouvent leur éclat trop bleu. La température tombe d’elle-même quand sa peau entre prudemment en contact avec le dessus de la main, une hésitation d’abord, elle ignore si une fois stable elle est capable de résister, puis elle passe la peur et enferme à son tour une main entre les siennes. Pas de douleur. Les degrés chutent tranquillement, un à un, rendant seulement les longs cheveux plus clairs. Elle n’est pas bleue, cette fois, ça n’a pas l’air de la rendre malade ou de la mettre en danger. « Je ne l’aime pas.. il croit que m’appeler Prudence me réhabilitera à la vie qu’il dit normale. La dernière fois c’était Miss Rosebury. » Elle ne voulait plus être cette personne. Elle ne voulait plus être associée à ce passé, pas par une période de telles tensions où un rien pourrait raviver la haine de l’adolescente d’autrefois, la haine de la mutante qui avait éradiqué les siens, sans hésiter, à deux reprises. Elle essayait déjà de pardonner à son père, elle ne voulait pas risquer de passer le point de rupture, celui qui glacerait les sentiments dans une prison éternelle.

« Qu’est-ce qui t’a décidée à rester ? » Elle sait que Bobby désapprouve la confrérie mais elle n’a personne à qui parler de ce genre de sentiments, on la reclasserait trop vite, le chemin de la pensée à l’action serait traversé plus rapidement par les autres que par elle, accrochée à un devoir, une forme de dette. Il pose une question à laquelle il ne veut pas de réponse. « .. Je ne veux pas encore décevoir le Professeur.. » Encore, comme si ça avait déjà été le cas. Peut-être qu’elle voue une certaine admiration à Xavier, et qu’elle craint aussi ses facultés, sa sagesse, peut-être qu’elle ne veut pas trahir sa confiance alors qu’il a accepté qu’elle enfile la tenue des X-Men - beaucoup ont fait le trajet de l’Institut à la Confrérie, peu ont fait le travail inverse au point de défendre la paix entre les ‘espèces’. Snow était une meurtrière, elle avait des réflexes parfois dérangeants et la frontière demeurait toujours mince alors elle ne voulait pas lui avoir fait perdre son temps, elle ne voulait pas être un échec pour lui comme elle était un échec pour Bobby. « .. ni les enfants.. il ne savent pas.. » On leur a peut-être soufflé de faire attention mais personne ne s’amuserait à volontairement les effrayer. Le petit télépathe savait, lui, mais il ne disait rien. Pour certains, il était impossible de préserver l’innocence, les autres méritaient de grandir dans l’insouciance même si désormais la peur régnait.

« .. Et j’ai besoin de toi. » Froide, puis liquide. Encore. L’aveux est assez difficile pour que la forme la plus légère prenne le dessus, tente de l’empêcher de souffrir d’une quelconque manière. L’ADN ne différencie pas encore les degrés de danger, c’est un apprentissage permanent de ce qui est tolérable ou de ce qui ne l’est pas. Snow avait besoin de Bobby, elle avait besoin de sa présence, de son affection, de son talent pour la rassurer, la calmer, faire d’elle une meilleure personne qu’elle ne l’est seule et malheureuse. « Il ne faut pas l’être. Tu es quelqu’un d’exceptionnel, Snow. » Plus de forme aqueuse. Juste elle et sa surprise. Non, elle n’est pas quelqu’un d’exceptionnel, elle ne le croit pas une seule seconde, elle n’était pas comme eux, pas comme ces héros en herbe qui défendent quelque chose de bien. La seule chose qu’elle savait encore défendre, c’était sa survie, et encore. « Est-ce que tu as seulement conscience de ce que tu fais pour ces gamins ? Tu es une figure maternelle pour eux. Ils t’apprécient, ils prennent exemple sur toi. Ils ne parlent que de toi lorsqu’ils viennent en consultation. » Le visage se penche légèrement sur le côté, les cheveux presque désormais blancs suivant le mouvement. Elle vient d’atteindre une température proche de celle de l’homme de glace, sans s’en rendre compte, sans percevoir ce qui autrefois l’aurait faite trembler, souffrir et paniquer. Qu’est-ce qu’il raconte ? Elle se contente de leur lire des histoires, de leur faire quelques tours avec la glace, de faire voler les plus petits, les moins lourds sur des chaises couvertes de l’élément qu’elle maîtrise. Elle n’a rien d’une mère, elle n’aura jamais rien d’une mère.

« Je ne suis pas un exemple.. » Elle le pense sincèrement. Elle n’a rien d’un exemple, elle n’a rien d’un modèle. Mystique était un modèle de force, d’assurance, Xavier un modèle de sagesse et de calme, Wolverine un modèle de détermination, Bobby était l’image de la tendresse, elle n’était qu’une âme errante dont il ne fallait rien retirer. « Je sais ce que tu caches derrière tes yeux bleus. » Des yeux qui se baissent. Elle ne s’est jamais sentie à sa place nulle part, sauf peut-être au milieu du chaos à Alcatraz, là où tout s’effondre, où il n’y a que se défendre qui compte, là où on ne réfléchit ni au passé ni à l’avenir. Elle se souvenait nettement du contrôle, de l’adrénaline, loin de ses doutes permanents d’aujourd’hui. Les bras passent autour de la nuque, le nez se niche contre le cou au toucher lisse, glissant. Elle se serre contre lui, parce qu’elle n’a pas les mots pour exprimer ce qu’elle ressent.

Ca fait bien longtemps qu’elle n’a plus les mots, depuis le premier baiser dans le manoir, depuis la première étreinte dans la chambre de ses cauchemars d’antan, depuis l’ajout de mutations qu’elle n’aurait pas soupçonné. Depuis la rupture. « Qu’est-ce qu’on va devenir.. ? » Pas seulement eux mais les élèves aussi, les pensionnaires de ce havre de paix qui n’est pas plus épargné que le reste de la population à l’extérieur. La peur grignote encore de l’espace, ronge l’esprit déjà tourmenté.
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Je ne l’aime pas.. il croit que m’appeler Prudence me réhabilitera à la vie qu’il dit normale. La dernière fois c’était Miss Rosebury.” Les employés doivent continuer à agir en toute neutralité et objectivité. Tout le monde n’y parvient pas. Tout le monde n’arrive pas à séparer les deux aspects de leur travail. C’est compliqué. C’est difficile. Il peut comprendre l’infirmier. Il peut comprendre Snow. Il ne désire pas prendre part à leur conflit. Il ne souhaite pas envenimer les choses en défendant l’un ou l’autre. Ce serait empirer la situation. Ce serait ne plus être objectif. Il en parlera au Professeur. Lui a tous les droits pour remettre à sa place un employé. Il a tous les droits de faire des reproches. Il est le patron. Il est l’employeur. Bobby ne peut rien faire. Il n’est pas toujours la solution. Il n’est pas toujours le mieux placé. Il a d’autres sujets qui le préoccupent. D’autres sujets qui l’inquiètent. Comme son idée de partir. Comme sa volonté de rejoindre la Confrérie. “.. Je ne veux pas encore décevoir le Professeur..” Il fronce les sourcils. Encore. A quel moment l’a-t-elle déçu ? A aucun. Elle a toujours été exemplaire. Elle n’a jamais eu un comportement préjudiciable. Si ça avait été le cas, le Professeur lui en aurait parlé. Il aurait su la remettre à sa place. Il lui aurait dit ce qui n’allait pas. Il ne l’a jamais fait. Alors, Bobby ne voit pas. Elle se met toujours la pression. Elle s’inquiète toujours de ce que les gens peuvent penser d’elle. Les gens à qui elle tient. Bien trop sensible à leur avis. Bien trop inquiète qu’ils l’abandonnent. Elle ne déçoit personne. Elle ne gêne personne. Elle est la seule à ne pas le voir. Elle est la seule à ne pas comprendre. Pourtant, elle a toujours eu un comportement digne d’une X-Woman. Elle a toujours porté les valeurs de l’Institut. Et même maintenant que son opinion diverge de la plupart des pensionnaires, elle reste. Elle est toujours fidèle au poste. Elle est toujours présente. Il n’y a aucune raison de décevoir. Il n’y a aucune raison de lui tourner le dos. “.. ni les enfants.. il ne savent pas.. ” Préserver l’innocence des plus jeunes est difficile. Ils ont sûrement dû entendre des choses. Des conversations. Des mots. Des disputes. Ils sentent que quelque chose se passe. Ils comprennent que tout à changé. Ils ne se rendent pas compte à quel point. Il ne réalise pas dans quelle mesure. Mais ils savent. Les enfants sont intelligents. Les enfants sont plein de ressources. On les sous-estime souvent. Pourtant, ils sont les plus intelligents dans ce genre de situations. Bobby a déjà discuté de la situation avec quelques uns. Des gamins venus chercher des réponses. Des gamins soucieux de toutes ces disputes. Il a dû parler de ce qu’il se passe. Il a dû minimiser les problèmes. Ils ne pourront bientôt plus faire comme de si de rien n’était. Les mutants partent. Les uns après les autres. Le manoir se dépeuple doucement, mais sûrement. Certains vont grossir les rangs de la Confrérie. D’autres prennent la fuite.

.. Et j’ai besoin de toi.” Son regard se fait tendre. Son regard se fait bienveillant. Elle n’a pas besoin de lui. Elle n’en a jamais eu besoin. Elle est tellement forte. Elle est tellement déterminée. Elle est tellement douée. Elle n’a pas besoin de lui pour trouver un équilibre. Elle n’a pas besoin de lui pour être heureuse. Il a seulement réveillé quelque chose en elle. Il a seulement réveillé le meilleur. Il a seulement réveillé une nature oubliée. Tous ces traits de caractère qu’elle s’est découvert, elle les avait déjà. Il tente de lui faire voir. Il tente de lui montrer. Il tente de lui prouver. Il veut qu’elle ouvre les yeux. Il veut qu’elle prenne confiance en elle. Il veut qu’elle se découvre tel qu’il la voit. “Je ne suis pas un exemple..” Il sourit. Sourire triste. Elle ne peut pas simplement accepter un compliment. Elle ne peut pas simplement croire ce qu’on lui dit. Elle peut continuer à se persuader qu’elle n’est pas un exemple. Elle peut continuer à nier. Il n’a pas besoin qu’elle confirme pour qu’il le sache. Pour qu’il le voit. Elle inspire les plus jeunes. Elle les guide dans ce monde cruel. Elle les forme à ce qu’ils vont devoir affronter plus tard. Elle leur donne les meilleures défenses du monde : l’amour, l’affection, la tolérance. Elle leur donne tout ce dont ils auront besoin pour ne pas devenir fou et mal tourner. Il ne s’arrête pas pour autant. Il doit lui dire. Il doit aller jusqu’au bout. Elle doit comprendre qu’il sait qui elle est. Pas besoin de se cacher. Pas besoin de nier. Il voit de la bonté en elle. Pas une bonté motivée par l’appât du gain. Pas une bonté opportuniste. Une vraie bonté. Celle qui la pousserait à se sacrifier pour les autres. Celle qui l’incite à rester ici. Celle qui fait oublier tous les corps qu’elle a semés. Il ouvre les bras pour l’accueillir. Il la serre contre lui. Peau contre peau. Glace contre peau glacée. Étreinte nouvelle. La première depuis longtemps. La première depuis une éternité. Étreinte pour trouver du réconfort, pour être rassuré. “Qu’est-ce qu’on va devenir.. ?” Elle cache des peurs. Elle cache des inquiétudes. Elle partage le souci de tous les autres. Elle est encore plus angoissée. Faire le choix de ne pas être recensé, c’est s’exposer à des risques, à des sanctions. Il ignore ce qu’il va se passer par la suite. Il sait seulement qu’ils sont beaucoup à devoir choisir. Des milliers aux Etats-Unis. Dix fois plus à travers le monde. Ils ne sont pas seuls. Ils ne sont pas les seuls à devoir affronter ce problème. Voici leur force. Voilà comment ils vont s’en sortir. En restant soudés. En restant unis. En restant ensemble. Malgré les divergences d’opinion. Malgré les conflits. Ils doivent préparé les futures générations au monde qui les attend. Il n’a pas le remède miracle. Il n’a pas le plan parfait. Il n’a que l’espoir. Un espoir optimiste. Un espoir naïf. Un espoir quand même. Ils ne peuvent pas se méfier de tous et de tout le monde. Ils vont devenir fous, sinon. “On va continuer de se battre. On va continuer d’élever tous ces jeunes et leur montrer le droit chemin. On va les entourer de tout l’amour dont ils ont besoin. On doit redoubler d’efforts, mais on n’est pas seuls. Quoiqu’il arrive, nous serons soutenus.” Cette loi ne signe pas leur fin. Cette loi ne met pas en péril les mutants. Elle pousse à la révolte. Elle pousse à la haine. Elle pousse au rejet. Mais pas à la dissémination totale des mutants. Tout n’est pas fini. Ils ne vont pas mourir. Elle a encore de belles années devant elle. Elle a encore une éternité à vivre.

Les mutants signataires ou rebelles ont tous des raisons de craindre la suite. Les signataires pourraient bien être éradiqués. Les rebelles pourraient être pourchassés, enfermés et tués. Dans les deux cas, les mutants ne se laisseront pas faire. Ils ne regarderont pas leurs semblables se faire tuer. Cette loi peut être faite pour rassurer les gens. Cela ne veut pas dire qu’un génocide sera toléré. “Tu ne risques rien ici. On te protégera. On vous protégera tous.” Il la protégera. Il ne sait pas encore la position du Professeur à ce sujet. Il ne sait pas encore si les non-recensés pourront rester. Il ne sait pas encore si le Professeur acceptera de protéger ceux qui n’ont pas accepté de se soumettre. Dans tous les cas, Bobby ne compte pas regarder les autres se faire tuer sous ses yeux ou être traités de monstre. Il laissera Pyro, peut-être. Pas les autres. “Tu es froide.” Elle est froide. Mais pour eux. Presque autant que lui, en tout cas. Mais plus froide qu’habituellement. Plus froide que son corps n’a supporté jusqu’à maintenant. Elle pourrait se transformer en glace. Elle pourrait devenir un bonhomme de neige, si elle n’avait pas peur. Si elle ne se bloquait pas. Elle n’en a sûrement pas envie. La liquéfaction a déjà été un obstacle qu’elle parvient seulement à franchir. “Snow… est-ce que tu penses m’avoir déçu ?” Question murmurée. Question prononcée sur le bout des lèvres. Voix douce. Il profite qu’ils ne se voient pas. Qu’ils ne puissent pas observer le visage de l’autre. Qu’elle puisse cacher ses émotions. Il profite de cette proximité pour lui offrir la chance de trouver les bons mots. Pour réagir comme elle le souhaite.



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S
es bras. Le confort de la glace. La sécurité de sa présence. Les yeux se ferment et la respiration s’apaise. Pour n’importe qui, l’étreinte serait désagréable, elle mordrait l’épiderme et ne laisserait que la mort, que les brûlures. Elle, elle est bien. Elle n’est jamais aussi bien qu’auprès de Bobby, jamais aussi bien qu’avec ce froid paisible qui les enveloppe. Il parle d’élever les jeunes comme si c’était leur rôle, comme s’ils avaient la même responsabilité. « Je ne suis qu’une élève, sans doute pour longtemps encore.. » souffle-t-elle. Elle est élève, elle n’a aucun pouvoir de décision, aucun moyen de se légitimer, parce qu’elle est au même niveau, parce qu’elle paraît encore inexpérimentée, instable, potentiellement dangereuse. Une X-Woman qu’on ne voit pas beaucoup s’affirmer. Elle n’est pas comme Kitty qui inspire l’esprit brillant, l’analyse rapide, elle est simplement.. elle, sans confiance, agressive souvent, sauf avec les plus jeunes. Passé dix-huit ans, ça devient difficile. L’innocence s’efface pour les jugements. L’innocence se désintègre sous la dureté du regard extérieur qui se dévoile à la conscience. « Tu ne risques rien ici. On te protégera. On vous protégera tous. » Les bras se serrent encore, renforcent leur prise. Elle a tellement peur de voir les siens traînés dans la boue, elle a tellement peur que Mystique et Magnéto aient raison. Elle a peur d’être impuissante, de ne pas pouvoir sauver les opprimés, de ne pas être capable de réagir quand il le faudra. Elle tremble à la seule idée que l’on puisse trouver des stratagèmes pour les détruire, tous autant qu’ils sont. L’Institut finira déserté avec les divisions, et si elle y a pensé, elle n’a pas pu abandonner le Professeur et son école.

« Tu es froide. » Une constatation qui lui fait esquisser un sourire dissimulé contre le cou. Il n’y a pas son odeur, il n’y a pas la texture de sa peau, c’est une façon nouvelle de se découvrir, de se retrouver. Elle apprivoise ce froid intense, elle apprivoise ce toucher étrange. « On est le froid.. » Juste un murmure. Il le lui a répété chaque fois qu’elle s’est crispée sous ses propres chutes de température, il le lui a dit chaque fois qu’elle a cru mourir d’hypothermie. Tu es le froid. Elle assimile doucement. Un baiser contre sa joue, sans le regarder ; les lèvres s’adaptent, toujours pas bleues. Elle est presque bien. Elle est presque en paix. Inspirations et expirations se suivent. « Snow… est-ce que tu penses m’avoir déçu ? »

Silence. Elle ne bouge pas, elle réfléchit à la manière de lui dire parce qu’il va encore désapprouver, parce qu’il ne pas comprendre. Il la voit tellement loin de ce qu’elle a l’impression d’être ; il est sa part de lumière, aujourd’hui si vacillante. « Chaque jour de notre relation. » Chaque jour à partir de l’instant où elle l’a embrassé, chaque souffle mêlé au sien, chaque tendresse volée. « Quand.. quand je me suis liquéfiée sous tes yeux, j’ai eu l’impression de te décevoir au plus haut point parce que .. parce que tu m’as connue fière de ce que j’étais, du pouvoir que j’avais entre les doigts. » La mutante fière, la mutante impitoyable et pleine d’assurance n’existait plus, engloutie dans l’amnésie, noyée dans les doutes et l’explosion de sentiments reniés trop longtemps. La disciple de la Confrérie s’était perdue en chemin, en découvrant la tolérance, les compteurs de son existence remis à zéro. « A dix-huit ans, j’espérais devenir comme Mystique, j’espérais gagner en maîtrise, me découvrir un nouveau potentiel et maintenant.. je ne sais pas ce que je dois faire de tout ce pouvoir. » Ca n’est pas l’extrémisme de la dame en bleue que Snow avait admiré mais son contrôle, sa façon de s’assumer sans craindre les commentaires, sans avoir peur d’effrayer les autres - ou en éprouvant un certain plaisir à les voir plier, elle ne savait pas trop. La blonde n’avait jamais vraiment pris le temps d’expliquer ce qu’elle éprouvait pour les leaders du camp opposés, peut-être parce qu’elle avait passé trois longues années à n’avoir dans l’esprit que des visages sans liens.

« Tu ne pouvais pas m’aimer .. comment aimer quelqu’un qui se déteste ? » L’étreinte ne cesse pas. Certaines théories en psychologie affirmaient que pour obtenir de l’amour, il faut avant tout savoir s’accepter, renvoyer une image positive, un peu de joie de vivre. Snow s’était effondrée tout du long, d’angoisse, de culpabilité, de peur. Elle ne lui avait pas fait confiance. « .. Et tu es psychologue, tu as une carrière, des obligations envers tes patients. Tout ce que j’avais à offrir était décevant.. » La différence d’âge n’est pas si grande mais en perdant trois ans de sa vie, elle a également perdu une part de maturité, elle n’a pas les mêmes préoccupations, quand elle faisait des dissertations, il aidait réellement les autres. Qu’a Snow, à part la glace ? « .. A part dans un lit. » Le ton est soudain un peu plus léger. Un rire doux près de son oreille. Pas un rire moqueur ou amer, juste un rire agréable, fatigué mais sincère. Le seul lieu où le niveau d’expérience basculait, c’était bien le lit, ou tout les autres meubles visités d’ailleurs. « Pardon, ça n’était pas approprié. » finit-elle par dire en se détachant, sans trop s’éloigner, elle ne se sent pas d’aligner des pas jusqu’à l’étage de sa chambre, elle ne se sent pas de fuir. C’est inutile de fuir. Mais elle peut s’excuser, parce qu’ils n’ont jamais vraiment parlé de ça. Ils ont agit mais l’exprimer, le verbaliser, elle est trop bien élevée, il est sans doute simplement peu habitué.  
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On est le froid..” Il sourit. Il a l’impression de s’entendre. Il a l’impression d’avoir entendu cela des dizaines de fois sortir de sa propre bouche. Ils sont le froid. Il est capable de le dire à Snow, mais pas de se le rappeler. Ils sont le froid. Mais elle ne l’a jamais été autant. Elle a toujours grelotté, tremblé. Elle a toujours rejeté cette température trop basse pour elle. Elle a toujours eu des difficultés à la supporter. Maintenant, elle y arrive. A croire que muter lui permet de mieux en mieux de s’approprier tous ses pouvoirs. Toutes leurs facettes. Tous leurs mystères. Il pourrait redevenir de chair et d’os. Il pourrait reprendre son apparence humaine. Mais il doute. Il n’est pas certain. Il n’est pas sûr. Elle ne souffre plus d’angoisse. Elle ne souffre plus d'asphyxie. Elle n’a plus besoin d’être calmée, ni refroidie. Il ne fait rien, pourtant. Il ne se transforme pas. Ils ont trouvé un espèce d’équilibre. Ils ont trouvé une cohésion. Ils ont trouvé une harmonie. Comme jamais auparavant. Changer de forme serait tout briser. Changer d’apparence serait réinstaurer la même distance qu’auparavant. Cette apparence l’incommode, le dérange, le gêne. Tant pis. Il peut prendre sur lui. Il peut accepter. Il peut patienter. Si cela permet à Snow de se reposer, d’aller mieux. Si cela accorde à Snow un moment de répit. Et puis, il lui pose la question. La déception. Il redoute d’entendre la réponse. Il a peur d’écouter ses confidences. Quelque part, il connaît la réponse. Quelque part, il s’en est toujours douté. “Chaque jour de notre relation.” Il ferme les paupières. Il s’endurcit, il se barricade. Il essaye d’absorber les réponses. Il essaye d’accepter son ressenti. Même si c’est douloureux. Même si elle lui renvoie tous ses défauts au visage. Il n’a pas su la mettre en confiance. Il n’a pas su lui prouver son amour. Elle a eu l’impression de décevoir. Elle a eu peur de voir son regard changer. Preuve ultime qu’il n’a pas été à la hauteur. Il était pourtant certain de lui renvoyer de l’amour, de la tendresse, de la fierté. Il était pourtant sûr de lui donner confiance en elle. Il s’est fourvoyé. Totalement. “Quand.. quand je me suis liquéfiée sous tes yeux, j’ai eu l’impression de te décevoir au plus haut point parce que .. parce que tu m’as connue fière de ce que j’étais, du pouvoir que j’avais entre les doigts.” Est-ce qu’il a pu lui montrer sa déception ? Est-ce qu’il a pu lui faire croire une chose pareille ? Il tente de se rappeler de la scène. Il tente de se souvenir de ses gestes, de ses mots. Il a sûrement eu un comportement qui l’a induite en erreur. Sa colère de ne pas avoir été informé, peut-être. Comme s’il avait pu changer d’avis sur leur relation s’il avait su avant pour sa liquéfaction. Evidemment.

Il ne s’est pas rendu compte du mal qu’il lui faisait, de la pression qu’il mettait sur elle. Il ne s’est pas aperçu de son mal-être. Trop aveuglé par ses propres problèmes. Trop inquiet pour Snow. Il n’a pas su lui montrer sa fierté. “A dix-huit ans, j’espérais devenir comme Mystique, j’espérais gagner en maîtrise, me découvrir un nouveau potentiel et maintenant.. je ne sais pas ce que je dois faire de tout ce pouvoir.” Elle a un gène sensible aux mutations. Ses pouvoirs se multiplient à une rapidité incroyable. Elle devient l’un des mutants les plus puissants de cette planète. Elle pourrait l’utiliser pour détruire une ville entière. Elle pourrait l’utiliser pour éradiquer toute une civilisation. Au lieu de cela, elle reste ici. Elle surveille les plus jeunes. Elle aide les X-Men. Elle aurait pu rejoindre la Confrérie quand l’idée l’a traversée. Elle aurait pu mettre sa puissance au service de Magneto. Mais non. “Tu t’en sers déjà pour défendre une bonne cause. Tu pourras encore l’utiliser pour protéger tous ces gamins sur qui tu veilles.” Finalement, elle utilise déjà toute sa puissance. Elle s’en sert déjà. Pas comme Mystique. Pas comme elle l’avait espéré. Mais elle l’utilise. Elle s’en sert pour défendre des valeurs. Elle l’utilise pour quelque chose d’utile. Elle ne se morfond pas dans un coin. Elle n’attend pas que ça se passe. Elle prend parti. Elle a son rôle à jouer. Elle ne s’en rend pas compte, mais elle est déjà indispensable. Alors, pas besoin de chercher plus loin. Pas besoin de réfléchir. Pas besoin de se remettre en question. Elle fait déjà des choses extraordinaires. Bien plus que ne le fera un jour Mystique. “Tu ne pouvais pas m’aimer .. comment aimer quelqu’un qui se déteste ?” Il referme les paupières. Bien plus facile ainsi. Plus simple d’affronter ses paroles. Plus simple de les avaler. Plus simple de les accepter. Il se concentre sur sa respiration. Il se focalise sur ce mécanisme. Parce qu’il sait qu’il pourrait s’énerver. Pas contre elle. Contre lui. Il pourrait se reprocher de lui avoir fait penser des choses fausses. Il pourrait se reprocher la violence de ses pensées. Il pourrait se reprocher de ne pas avoir été le petit-ami qu’elle méritait. Elle est belle, l’image du petit-ami parfait qu’il traînait avec Malicia. C’était tellement plus facile. Il n’y avait pas besoin de contact. Le caractère explosif de Malicia pardonnait tous les défauts de Bobby. Il pouvait être distant, il pouvait être nul, on le lui pardonnait. Mais avec Snow, ce n’était pas pareil. Elle est fragile. Elle est en perpétuelle recherche de reconnaissance. Elle a besoin d’être rassurée. Il n’a rien fait pour cela. Il a montré son vrai visage. Celui d’un petit-ami pitoyable. Il a de quoi être énervé contre lui-même.

.. Et tu es psychologue, tu as une carrière, des obligations envers tes patients. Tout ce que j’avais à offrir était décevant..” Elle se trompe. Elle se trompe tellement. Elle a été parfaite. Elle a été bien au-dessus de ce qu’il pouvait s’attendre. Elle a été bien meilleure que lui. Le rôle de petite-amie lui va tellement bien. Elle est faite pour aimer et prendre soin de quelqu’un. Il n’a pas su en profiter, il n’a pas su savourer ces moments. Il a juste continué à vivre comme si il était célibataire. Comme si rien n’était.  “.. A part dans un lit.” Il se crispe. Il a encore sa remarque dans la tête. Il a encore ses reproches qui tournent en boucle. Pour lui rappeler qu’il a fauté. Pour lui rappeler qu’il n’a pas été correct. Poupée gonflable. Elle a cru qu’elle avait été utilisée comme un vulgaire morceau de viande. Une aventure sans incidence, sans conséquence, sans enjeu. Il se rappelle encore de sa colère, de sa douleur, de son ton. Elle en rit. Elle s’en amuse. Pas lui. “Pardon, ça n’était pas approprié.” Elle a capté sa tension. Elle a réalisé qu’elle était allée trop loin dans l’humour. Il ne s’amuse pas de sa plaisanterie. Alors qu’elle s’écarte, il se montre touché. Regard douloureux. Regard attristé. Il a vraiment tout fait de travers avec elle. Jusqu’à la manière dont elle s’est considérée dans ce couple. Il décide de ne pas rebondir. Parce que le sujet semble avoir été digéré par Snow. Parce qu’il doit encore faire un travail sur lui-même pour cesser de culpabiliser à ce sujet. “Tu dois arrêter de m’idolâtrer et de tout me pardonner. Je ne suis pas qu’un psychologue qui aide des dizaines de mutants. Je suis aussi un homme avec plein de défauts. A aucun moment, je n’ai été déçu. J’étais fier de te voir évoluer et affronter, la tête haute, toutes les difficultés de ta mutation. Tu es en train de devenir une mutante puissante. Je t’ai vue évoluer à une vitesse incroyable. Tu pourrais m’écraser en quelques secondes... Ce n’est pas de la déception que je ressens, mais de l’admiration. Tu parviens toujours à te relever. Tu trouves toujours la force d’avancer.” Il n’a pas cette force. Il n’a pas cette faculté. Il préfère s’enfoncer dans le travail plutôt que d’affronter. Il préfère oublier plutôt que d’assumer. Il n’est pas assez fort mentalement pour accepter une rupture. La force mentale. C’est ce qui lui a fait défaut lorsque Malicia a rompu. Plutôt que de digérer, il s’est noyé dans une relation passionnelle avec Snow. “Tu n’étais pas une déception quotidienne. Tu étais une parenthèse dans ma journée. Tu as été aux petits soins pour moi, tu as été compréhensive, attentionnée… je ne pouvais pas rêver mieux. C’est juste que… je ne sais pas, je n’ai pas d’excuses. Tu m’as offert toute l’attention dont j’avais besoin et je n’ai pas su te rendre la pareille. Je t’ai laissée de côté.” Il secoue la tête. Il continuera à se blâmer aussi longtemps que nécessaire. Il continuera à s’en vouloir parce qu’il ne sait pas faire autrement. Il a besoin de ressasser jusqu’à ce qu’il se pardonne, jusqu’à ce qu’il se fasse une raison. Ce n’est pas près d’arriver.



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 Tu dois arrêter de m’idolâtrer et de tout me pardonner. » Son contact lui manque. Sa peau lui manque. Ses bras avant de s’endormir lui manquent aussi. Tout lui manque. Ca craquèle dans tous les sens, son coeur s’effrite au souvenir du goût de ses lèvres. Les sensations ne lui reviennent pas souvent, parce qu’elle est ainsi, parce que son esprit la protège souvent contre elle-même. Elle ne l’idolâtre pas, elle sait qu’il a des défauts, que croit-il ? La pense-t-il aveugle ? Elle a conscience qu’il n’est qu’un être humain. Ca ne change pas ses sentiments, ça ne les a jamais changé. Dans leur infernale lutte, des années plus tôt, ils ne venaient jamais à bout de l’autre, comme freinés, sans arrêt, comme pour toujours se retrouver au combat suivant. « Tu pourrais m’écraser en quelques secondes… » Crispation. A son tour, elle a du mal à gérer un commentaire, un fait. Elle a du mal à gérer l’idée qu’il la considère puissante à ce point, parce qu’elle ne se voit pas ainsi. Evidemment elle ne nie pas le potentiel de destruction mais il est limité. Elle n’a rien d’une Jean ou d’une Malicia qui terrassent aisément un ennemi. Elle n’est jamais qu’une mutante qui ne maîtrise pas l’aspect instinctif de sa faculté, contrairement à Bobby qui avait un plein contrôle sur ses pouvoirs. « Tu n’étais pas une déception quotidienne. Tu étais une parenthèse dans ma journée. » Une parenthèse. Elle se voyait plutôt telle une bulle sur le point d’éclater à tout moment et c’était un peu ce qu’il se passait, la plupart du temps. Elle ne pouvait pas concevoir que Bobby puisse l’admirer ne serait-ce qu’une seconde parce qu’il était bien plus doué qu’elle. Bien plus patient, bien plus talentueux. Complexe d’infériorité né de l’amnésie. Ou de ses souvenirs retrouvés, elle ne savait plus trop.

« Je t’ai laissée de côté. » La forme liquide prend volontairement le dessus. La main retrouve la joue, revient épouser la glace avec une facilité déconcertante. Les lèvres translucides se pose au coin des siennes, tendrement. Elle aurait pu dire qu’elle ne le croyait pas, elle aurait pu se révolter de toutes ses paroles, de cette façon infernale de la voir meilleure qu’elle ne l’était. Elle aurait pu lui hurler qu’elle ne pourrait jamais l’écraser, qu’elle n’était qu’une gamine paumée qui ne savait pas quoi faire de sa peau. Elle aurait pu cracher une colère monstre de tous leurs regrets. Au lieu de cela, le baiser s’est fait tendre. Il s’est fait fusionnel mais sans forcer, trop court pour devenir gênant, trop long pour ne rien signifier. Elle a voulu lui exprimer ce qu’il est pour elle, autrement que par ces mots répétés sans cesse et qui finissaient par en perdre leur sens. « Je ne t’idolâtre pas Bobby. Et pardonner ne veut pas dire que j’oublis. » a-t-elle expliqué, en s’éloignant. Elle devait répondre, elle devait le déculpabiliser sinon il n’avancerait pas, et elle non plus par la même occasion. « Tu as été .. la plus belle expérience que j’ai eu. Je pourrais te faire des reproches gratuits pendant dix ans, je pourrais passer ma colère et ma frustration mais la seule chose que je regrette vraiment c’est que tu ne te sois pas battu. » Le regard s’est baissé. Elle aurait préféré garder cela pour elle, taire l’unique reproche réel, l’unique source de véritable souffrance. Bobby ne s’était pas battu pour elle parce que ses sentiments n’en valaient pas la peine, parce qu’elle n’en valait pas la peine. Evidemment, elle ne s’attendait pas à déclencher un véritable amour chez lui alors que son rôle volontaire était de simplement l’aider à remonter la pente, à se remettre de la rupture.. mais rien.. ce vide suite à l’intervention de Logan avait finalement donné vie aux rumeurs. Snow n’était devenue qu’une sexfriend périssable, une fille facile qui payait le prix mérité.

« Je suis désolée de t’avoir dit que tu m’avais considérée comme une poupée gonflable, sur le moment c’est ce que j’ai ressenti parce qu’avant que tu bouscules mes habitudes je n’avais besoin de rien et tu as laissé un tel vide.. » Un véritable gouffre. Il avait éveillé un besoin de tendresse pour lui arracher la seule source d’affection, pour la priver sans sevrage progressif. « .. J’ai été bien chaque nuit partagée avec toi. » Sourire doux. Elle le libère, jusqu’à la prochaine crise, jusqu’à ce que les sentiments reviennent l’oppresser, reviennent étouffer raison et lucidité. « Et la prochaine femme qui entrera dans ta vie sera chanceuse de t’avoir. Evite juste de lui présenter ton idiot de frère. » Un peu d’humour sur la fin ne faisait pas de mal. Ca ne la tuerait pas de tenter de lui alléger la conscience.   
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Ils avaient besoin de discuter. Ils avaient besoin de dire ce qu’ils ont retenu pendant des mois. Ils avaient besoin de s’exprimer. Après des mois à repousser cette échéance, les voilà enfin face à face. A parler. Sans aucune crainte. Sans aucune censure. Sans aucune arrière-pensée. Seulement l’envie d’avancer, de cicatriser, de comprendre. Il en profite pour mettre au clair des choses qui l’embêtent depuis longtemps. Qui le perturbent à chaque fois. Comme la capacité de Snow de tout lui pardonner, de tout lui excuser. Elle finit toujours par accepter tous ses fautes et par prendre la responsabilité sur ses épaules. Parce qu’elle l’aime. Parce qu’elle tient trop à lui. Sauf qu’il n’est pas digne d’autant de pardon et d’admiration. Il n’est pas digne d’autant d’affection et d’amour. Il n’est même pas digne de sa bienveillance. Et là encore, alors qu’elle fluctue entre chair et eau, elle semble ne poser qu’un regard tendre sur lui. Elle ne sait faire que cela. lui donner l’impression d’être la personne la plus importante. Lui donner l’impression qu’elle l’aimera à jamais. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas possible. La société a évolué. Avant, les gens formaient des couples pour des raisons purement pratiques et financières. Aujourd’hui, les couples doivent trouver un équilibre entre les personnalités de chacun. Les couples sont éphémères. Les couples sont de jolies parenthèses. Parfois, ils sont si bien formés qu’ils parviennent à perdurer dans le temps. Parfois, ils sont si mal formés qu’ils amènent à la rupture. C’est ce qu’il s’est passé. Il a essayé d’étouffer le caractère de Snow pour la forger à l’image de la femme parfaite. Celle qui n’a pas peur, celle qui n’a pas de traumatismes, celle qui a une vie ennuyante à mourir. Il a oublié qui est vraiment Snow. Et elle s’est perdue par la même occasion. S’il devait y avoir une deuxième fois, ils agiraient autrement. C’est certain. Mais ils ne seraient pas à l’abri d’une rechute. “Je ne t’idolâtre pas Bobby. Et pardonner ne veut pas dire que j’oublis.” D’accord, elle n’idolâtre pas. Elle n’oublie pas. Mais elle lui pardonne. Elle lui trouve des excuses à des décisions inexcusables. Elle endosse les responsabilités pour mieux lui excuser ses erreurs. Cette explication ne lui convient pas. Cette explication est éloignée de la réalité. Il secoue la tête. Il la repousse. Il repousse les tentatives de Snow pour le déculpabiliser. Il est assez grand pour gérer ses vieux démons. Il est assez grand pour accepter ses erreurs. Il a seulement besoin de temps. Il a seulement besoin d’accepter que c’est trop tard pour changer les choses. Il met toujours plusieurs semaines à accepter ses erreurs. Il met toujours du temps à les digérer. De la plus petite à la plus grande erreur. Peu importance l’importance.

Tu as été .. la plus belle expérience que j’ai eu. Je pourrais te faire des reproches gratuits pendant dix ans, je pourrais passer ma colère et ma frustration mais la seule chose que je regrette vraiment c’est que tu ne te sois pas battu.” Il détourne le regard. Il ne s’est pas battu. Elle a raison. Il n’a rien fait pour retenir Snow. Il n’a rien fait pour démentir. Il est resté silencieux alors qu’elle voyait le pire arriver. Alors qu’elle comprenait de travers ses paroles. Il est resté debout, bras ballants. Trop perdu pour dire quoi que ce soit. Trop hagard pour savoir quoi faire. Trop égaré pour déterminer qui aimer et qui détester. Il l’est encore. Égaré. Perdu. Noyé dans un mélange de sentiments dont il ne parvient pas à s’en sortir. Il ne pouvait pas affirmer qu’il l’aimait, ce jour-là. Il ne pouvait pas lui assurer qu’ils seront ensemble. Il ne peut toujours pas. “Je suis désolée de t’avoir dit que tu m’avais considérée comme une poupée gonflable, sur le moment c’est ce que j’ai ressenti parce qu’avant que tu bouscules mes habitudes je n’avais besoin de rien et tu as laissé un tel vide..” Il lui a fait tellement de mal. Plus ils avancent dans la conversation et plus il s’en rend compte. Si au départ, il n’avait vu que les dégâts sur son comportement, il entrevoit seulement les dégâts psychologiques. Il aperçoit les failles qu’il a créées. Il aperçoit les blessures qu’il a créées. Il aperçoit tout le mal causé. Et il ne peut que s’en vouloir davantage. Malgré ce qu’aimerait Snow. Malgré ce qu’elle essaye de faire. Il ramène les mains en un poing qu’il colle à son front. Il aurait dû écouter son instinct de départ. Son instinct qui lui disait de ne rien tenter. De ne pas ravir le coeur de Snow. Il savait qu’il risquait de la blesser. Il savait qu’il lui briserait le coeur. “.. J’ai été bien chaque nuit partagée avec toi.” Au moins, elle ne regrette pas. Elle ne regrette pas de lui avoir confié son coeur. Elle ne regrette pas d’avoir passé du temps avec lui. Mais comment le pourrait-elle ? Elle l’aime toujours. Son amour est tel qu’il parvient à lui faire pardonner tous les défauts de Bobby. Son amour lui pardonne même d’avoir rompu. Elle possède un amour qu’il n’a pas pour Malicia. Il ne parvient pas à excuser la jeune femme. Il ne parvient pas à dépasser cette rupture. Alors que Snow y est parvenue. Elle continue de l’aimer. Elle continue de garder l’espoir. Elle continue de l’attendre. Il n’est pas capable de faire la même chose avec Anna Marie.

Finalement, il n’est pas certain de vouloir discuter de leur relation. Il n’est pas sûr de vouloir comprendre ce que ressent Snow. C’est trop douloureux. C’est trop de remords. “Et la prochaine femme qui entrera dans ta vie sera chanceuse de t’avoir. Evite juste de lui présenter ton idiot de frère.” Rire n’est pas vraiment ce dont il a envie, à l’instant. Mais il apprécie. Il apprécie ses efforts. Il apprécie son besoin de détendre l’atmosphère. Il apprécie son envie de le faire sourire. Alors, il retire son poing du front pour relever la tête et découvrir ses dents. Ils peuvent sourire. Ils peuvent rire. Ils peuvent s’amuser. Ils ont dit ce qu’ils avaient à exprimer. Ils ont délesté leur conscience de ce qui la pourrissait. Ils peuvent repartir sur du bon pied. “Mes parents ne se sont toujours pas remis de leur jardin abîmé par le palais.” Ni les voisins, d’ailleurs. Il a eu des nouvelles de sa belle-soeur, lui annonçant que les gamins n’avaient pas arrêté de réclamer un nouveau palais. Que les voisins s’étaient plaints de cette construction qui “gâche le paysage”. Que les parents ont fait appel à un paysagiste pour rattraper les dégâts de la glace. La prochaine fois qu’il rend visite à ses parents, il sera puni de sortie dans le jardin. Il en est convaincu. Si ses parents acceptent de l'accueillir de nouveau. Ils le toléraient tant que les mutants n’étaient pas les ennemis publics. Mais maintenant, ils le sont. Ils sont obligés d’être recensés pour vivre dans la légalité. Et même si Bobby est pour cette loi et qu’il est listé, il n’est pas certain d’être accepté au domicile familial. “J’ignore ce qu’on sera l’un pour l’autre plus tard, mais tu seras toujours importante à mes yeux.” Il ne peut pas lui promettre de l’aimer. Il ne peut pas lui promettre de lui rendre tout son amour. Par contre, il peut lui promettre d’être à ses côtés. Il peut lui promettre de lui garder une place importante dans sa vie. Il ne peut pas définir cette place. Il ne peut pas donner un nom sur cette place. Mais il y a cette place. Elle y sera toujours. “Peu importe ce qu’il se passe, promets-moi de ne pas te déprécier. Pendant cette relation, tu as été parfaite et tu le seras toujours. Tu es brillante, tu es belle… tu finiras sûrement par voir que je ne suis pas l’homme de ta vie et tu m'oublieras, au profit de quelqu’un de plus aimant.” C’est tout ce qu’il lui souhaite. De passer à autre chose. De trouver l’homme qui l’aimera. D’être heureuse. Elle le mérite. Elle le mérite tellement. Elle peut être amoureuse de lui maintenant, mais elle ne le sera plus demain. Elle finira par se lasser d’attendre et un jour, sans qu’elle ne soit prévenue, elle tombera amoureuse de quelqu’un d’autre. Il ne peut pas lui demander de l’attendre. Il ne peut pas exiger qu’elle s’interdise de vivre tant qu’il n’aura pas décidé. Il hausse les épaules. Peut-être qu'il a fait la pire erreur de sa vie en rompant. Peut-être. Ils auront au moins essayé. Il oscille entre défaitisme et désabusement. Il navigue entre égarement et réflexion. Il ne sait pas où il en est. Il sait seulement qu’il souffrira si il perd Snow. Il sait seulement qu’il s’en voudra si il laisse passer sa chance. Mais il ne peut pas s’engager maintenant. Au risque de lui briser le coeur une nouvelle fois. Au risque de se tromper. Alors, autant la libérer.



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L
e palais de glace. Les enfants avaient aimé la construction, le tour de magie dans le jardin. Ils ont vu la beauté d’une mutation où les parents ne voyaient qu’horreur, honte et n’éprouvaient qu’une forme de rejet. La petite Jade s’était crue dans un conte de fée, elle s’était endormie avec des rêves plein la tête. Et Snow n’avait plus jamais été la même. « L’avantage c’est qu’ils n’auront pas à me supporter pour Noël. » Sourire doux. Si ils étaient resté ensemble, Bobby aurait tenu sa promesse de faire un effort pour supporter son frère, pour qu’ils y retournent, dans cette ambiance tendue et pleine de tabou. Il n’y avait plus de blonde à ramener à ses parents, plus personne pour gâcher leurs habitudes. Jade lui manquait. Jade et son innocence, Jade et son joli sourire. Jade et ses yeux si familier. Elle s’était découvert un côté maternel enfoui avec l’amnésie et sa relation avec le psychologue lui avait permis de se retrouver - en partie - pour mieux se perdre. « Une horrible mutante non-recensée, ça aurait fait tâche. Qu’auraient dit les voisins ! » L’exagération dans sa voix est une moquerie douce. Elle n’en veut pas vraiment aux Drake, elle avait prouvé une certaine forme de tolérance envers eux, mais Bobby n’ignorait pas les opinions de la femme qu’il avait présenté aux siens, il n’ignorait rien de son passé et le sarcasme faisait partie d’elle. Le sarcasme était d’ailleurs sans doute le défaut qu’il appréciait le moins chez elle.

« J’ignore ce qu’on sera l’un pour l’autre plus tard, mais tu seras toujours importante à mes yeux. » Les regards se croisent. Elle a presque envie d’être ironique, de souligner qu’après tout on n’oublie pas sa première fois mais elle s’abstient, parce que ce serait injuste, autant pour eux que pour le souvenir de leur histoire. Une caresse sur la joue indique au psychologue la réciprocité du sentiment. Il sera toujours important à ses yeux également, même s’il préfère nier l’idée, même si il voudrait qu’elle tourne la page et la fasse tomber dans l’oubli. Elle n’est plus certaine de vouloir oublier. « Tu es brillante, tu es belle… tu finiras sûrement par voir que je ne suis pas l’homme de ta vie et tu m'oublieras, au profit de quelqu’un de plus aimant. » Lui promettre est impossible. Il insiste. Il essaye de lui faire entrer dans le crâne que trouver l’amour est encore envisageable, mais qu’est-ce qui lui dit qu’elle en a encore envie ? Elle préfère la simplicité de la solitude et entre les murs de l’Institut elle avait plus d’enfants qu’elle n’en aurait jamais de biologique. Un homme ça trahit, ça blesse, ça change d’avis, ça trompe, ça ment, ça frappe. Un homme ça fait mal.

Elle se lève. Elle prend le verre d’eau et le calmant, avale une gorgée puis une deuxième. Ca va aller mieux, n’est-ce pas ? Elle n’aime pas les médicaments, son corps a encore du mal à assimiler puis éliminer les substances étrangères, elle n’est jamais certaine que tout ira bien, qu’elle ne sera pas à moitié stone pendant deux jours. Tant pis. Elle est fatiguée, elle a besoin de dormir. L’ADN gère encore mal la nouveauté. Il va falloir des semaines avant qu’elle ne soit en réel état de fonctionnement. Ensuite elle reprendrait les entraînements, elle testerait les limites de cette mutation capricieuse. Snow revient s’allonger près de Bobby après avoir effacé la glace couvrant les lieux, volonté de ne pas endommager l’environnement. Elle attrape la main, noue ses doigts aux siens. Elle ne veut pas s’endormir seule, ça l’angoisse, elle est tendue. « J’ai plusieurs vies. J’en aurai d’autres. L’homme de ma vie n’existe pas, ça n’a pas d’intérêt. Tu sais que personne ne sera aussi complémentaire que toi. » La mutation avait aidé à la confiance, ils pouvaient s’affronter et se résister, s’aimer ou se détruire à loisir mais il y aurait toujours quelque chose capable de les rapprocher.

« Cesse de trop réfléchir, Bobby. » Elle n’a rien dit de plus. Elle a fermé les yeux, la main dans la sienne, avec une certaine forme de tendresse. Ca a peut-être duré une minute ou une demie-heure, elle ne saurait le dire, elle s’est endormie calmement, sans doute aidée par le décontractant. Respiration régulière, pas de glace intempestive. Seulement le silence de l’infirmerie. Il réfléchissait trop, il s’interrogeait trop. Il ne vivait pas assez.
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