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 KAYDEN&STEVE + shaking hands with the dark parts of my thoughts.

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Steve Rogers
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shaking hands with the dark parts of my thoughts

Scared of my own image, scared of my own immaturity, scared of my own ceiling, scared I'll die of uncertainty, fear might be the death of me, fear leads to anxiety, don't know what's inside of me. Temperature is dropping, temperature is dropping, I'm not sure if I can see this ever stopping, shaking hands with the dark parts of my thoughts, no, you are all that I've got, no.

KAYDEN&STEVE + shaking hands with the dark parts of my thoughts. Tumblr_inline_nuev4cOVyd1qlt39u_250 Steve tente d’esquisser un sourire rassurant à l’attention du jeune mutant à qui il recouvre les épaules d’une couverture, mais il ne parvient qu’à lui adresser une grimace crispée. Heureusement, le gamin est trop secoué pour y prêter attention, mais Sam le voit clairement. Falcon s’approche et pose une main sur son épaule dans un geste réconfortant. « Hey, why don’t you take a break ? » murmure-t-il de façon à ce qu’il soit le seul à l’entendre. Steve pince les lèvres. « I’m fine. » Sam lui lance un regard qui veut clairement dire No, you’re not et Cap doit serrer les dents pour ravaler une réplique acerbe. « We have enough people here to handle the situation, » insiste Sam. Il le sait. Tous les mutants qu’ils ont réussi à sauver des griffes des Watchers sont regroupés dans le mess hall, à boire et manger quelque chose de chaud et bientôt, ils s’occuperont de leur assigner leurs quartiers. Ils n’ont pas besoin de lui pour ça, mais si Steve cesse de s’occuper, il va devenir dingue. Alors il ignore Sam et continue d’évoluer entre les différents groupes pour leur procurer de quoi se réchauffer et se réconforter, dans la mesure du possible.
Et puis, son regard s’attarde sur America qui a l’air à deux doigts de casser quelque chose et Noh-Varr, dont les poings sont serrés. Steve se fige, la gorge nouée, alors que la honte le submerge. Il était responsable d’eux aussi et il les a laissés tomber. Comme Wanda, Clint et comme Bucky. On lui attrape le bras et Steve cligne des yeux, avant de se tourner vers Sam qui le fixe durement. « You’re scaring everyone, take a break, Steve, » siffle-t-il entre ses dents. Rogers lève la tête et croise les regards de quelques mutants qui le fixent d’un air désolé et même coupable, pour certains.

It’s not your fault we lost them. It’s mine, veut-il dire mais les mots restent bloqués dans sa gorge. Ses épaules s’affaissent alors que Steve hoche faiblement la tête et quitte le mess. Il devrait se rendre dans ses quartiers, se débarrasser de son uniforme amoché et tâché de sang et de terre, prendre une douche et essayer de penser à un moyen de tirer ses amis de la situation dans laquelle ils se retrouvent.

Mais il n’arrive à penser qu’à une chose.

Your fault. Ses yeux le brûlent des larmes de colère et de frustration qu’il fait de son mieux pour contenir, alors qu’il traverse les couloirs vides de la base. Ses pas le mènent dans la salle des opérations des Secret Avengers et Steve referme brusquement la porte derrière lui. Une fois certain d’être seul dans la pièce, il s’adosse contre la porte, le cœur battant la chamade et les entrailles nouées.

You let them take Bucky. Sa respiration se fait laborieuse alors que ses poings se serrent douloureusement. Toute cette mission n’est qu’un lamentable échec. Ils n’ont réussi qu’à sauver une poignée de mutants et ils ont même perdu certains de leurs compagnons dans l’opération. Comment peut-il encore prétendre les mener, alors que par sa faute, certains ont été capturés et ils n’ont même pas réussi à arrêter les Watchers ? D’un geste rageur, Steve attrape le bouclier fixé à son dos qui lui semble soudainement peser une tonne et l’envoie le plus loin possible. Le disque de métal part se planter dans une console électrique dans un terrible fracas. Des gamins sont morts durant cette attaque et Tony et les autres cautionnent ça ? Ils sont d’accord avec ce gouvernement qui enferme et massacre des innocents ?
Bucky venait à peine de retrouver un semblant de liberté lorsque cette maudite loi est passée, le forçant de nouveau à fuir et à se cacher et maintenant, ils vont probablement l’enfermer dans une cellule pour le restant de ses jours si Steve ne trouve pas une solution et les autres cautionnent ça ? This one’s on you, Cap. Une des chaises qui entourent l’énorme table est la suivante à être fracassée contre le mur le plus proche.

« FUCK ! » le cri rageur lui échappe et Steve est incapable de s’arrêter, désormais. Il est censé se servir du Super Sérum pour protéger, sauver des gens, pour faire ce qui est juste. Pas pour détruire tout ce qui lui passe sous la main. Mais il semble incapable de faire quoi que ce soit de bien avec dernièrement et merde il en a besoin. Il regrettera plus tard d’avoir connement détruit une pièce entière sous la colère, il s’en voudra après de s’être laissé aller à quelque chose d’aussi bas, mais il n’est plus Captain America, là. Il est juste Steve Rogers, et Steve n’a jamais été parfait.

Il est loin d’être parfait.

Il n’entend même pas la porte qui s’ouvre et ne réalise qu’il n’est plus tout seul que lorsque son regard se pose sur la silhouette de Kayden. Steve se fige immédiatement, alors que sa poitrine se soulève à un rythme effréné, ses poings toujours serrés. Il est bien incapable de déchiffrer ce qui se passe sur le visage de Kayden, dans son regard. A vrai dire, il s’en fiche. Il n’est que plus en colère d’être vu dans un tel état. Sa mâchoire se crispe alors qu’il serre les dents et lorsqu’il voit le jeune homme ouvrir la bouche, Steve lui lance un regard assassin. « Don’t, » siffle-t-il entre ses dents serrées. « Not now. » Il ne sait même pas ce que Kayden s’apprêtait à dire. S’il voulait lui reprocher quelque chose, ce n’est pas la peine, il le fait déjà suffisamment comme ça. S’il voulait tenter de le réconforter, c’est encore pire, Steve ne le mérite pas. « Get out, » crache-t-il et il aurait voulu sonner autoritaire, sûr de lui, sans appel. Mais sa voix tremble et se brise et il a juste l’air encore plus pathétique qu’il ne l’est déjà.
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Kayden T. Jefferson
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Shaking hands with the dark parts of my thoughts.
Ft. Steve Rogers


Mission. Sauvetage. Héroïsme.

Perte. Deuil. Mort. Honte. Culpabilité.

Que le premier qui ose me dire le mot héro s'attende à souffrir, j'étais pas d'humeur à l'entendre. J'avais toujours détesté ce mot, pour moi. Je l'avais toujours détesté. J'avais fait trop de mal pour le mériter et pendant quelques mois seulement, je m'étais autorisé à l'oublier. Oublier les morts et les tortures. Oublier les vols et les enlèvements.

Oublier les centaines de personnes dont j'avais anéantie la vie en simplement quelques putains de secondes.

Et ce soir n'était pas différent. Du fond du mess, je voyais tout ces visages. Ces jeunes mutants. Les adultes donnaient le change mais ici je ne voyais que les faces sales de larmes et de crasses. La mort, le sang. La guerre et la souffrance. Dans ma main je tenais un sac en toile bleu. Celui d'Alec, que j'avais échoué à sauver. Il avait vécu chez nous, il était devenu un ami, et je l'avais perdu lui aussi.

Lui aussi, oui. Car un autre visage manquait à l'appel. Un visage que je ne cessais pourtant de voir malgré que mon regard demeurait dans le vide depuis qu'on était rentré. J'aurais pu anéantir toute cette base. Ensevelir tout ces foutus enfoirés juste pour la sauver. Elle. Ma seule famille. Warren était loin. Trop loin. Alan hors de ma portée. Pietro en prison et Wanda... Je l'avais perdu également. Mon cœur me faisait mal alors que je sentais une pointe le perforer. Je me sentais vaseux. Mais cette peur, ce vertige, il n'était pas à moi.

J'appuyais mon dos au mur, deux larmes roulant sur mes joues salies par la poussière et le sang. Qu'est-ce qu'on lui faisait? Je pouvais ressentir ce qu'elle subissait. Je savais que c'était elle. Ma sœur. Alors elle aussi jouissait de cette connexion... Privilégiée. Je préférais sentir ce vertige que ne plus la sentir du tout. Au moins elle était en vie, mais ça ne faisait que me rappeler à quel point on l'avait abandonné. Je l'avais abandonné.

Je n'aidais pas les autres, j'étais trop ailleurs pour ça. Je préférais même sortir du mess pour éviter le bruit et les pleurs. Je contenais les larmes en moi comme mon père m'avait appris à le faire mais lui aussi était mort alors qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire.

Instinctivement je descendais. Tout le boucan se faisait dans le mess et je le fuyais. L'ascenseur me menait un niveau plus bas et je me dirigeais vers ma chambre mais mes pas bifurquaient vers la gauche. Je traversais les couloirs des chambres, vides, et prenais les escaliers. Je ne réfléchissais plus. Je n'en avais pas la force. Ça ne m'amenait rien de bon. Je descendais et atterrissais dans la salle de contrôle. Quelques analystes bossaient encore, car il fallait toujours avoir l’œil ouvert. Mais je traversais la salle sans un mot ni un regard. Ma veste était déchirée. Du sang la maculait et je ressentais la douleur de la plaie qui peinait à cicatriser. La douleur. Je la sentais, plus que jamais, mais elle était moindre comparé à ce qui se tramait dans ma tête.

Je prenais les escaliers du fond, le pas lent, l'air hagard. J'entendais du bruit mais ne réagissais pas. Je n'étais pas surpris. J'aurais dû l'être. Et lorsque je voyais Steve en bas, je ne disais pas un mot. Je me laissais seulement tomber sur les marches basses, le regard dans le vide. Quelques minutes s'écoulaient, une éternité, durant lesquelles Steve relâchait toute sa colère. Il ne m'avait pas vu, je n'avais rien fais pour qu'il me voit, et je l'avais seulement regardé faire sans intervenir. Spectateur passif d'une chose qui semblait si impossible et pourtant qui ne me tirait aucune surprise.

Finalement, essoufflé, il me voyait et lorsque moi je voyais son regard, je me levais. - « Don’t. » - Quoi? - « Not now. » - Je faisais un pas en avant. - « Get out! » - Je me figeais sur place. Perte. Peur. Peine. Sa voix, son cri contre moi me déstabilisait et il se retournait. Pourtant j'avançais à nouveau, comme si mon corps agissait de lui-même. Je tendais le bras et saisissais son bras. - Steve... - Son poing filait mais je le déviais de justesse sans même y penser avant de passer mes bras comme je le pouvais autour de son corps pour l'étreindre.

J'en perdais ma respiration l'espace d'une seconde lorsque je sentais son cœur battre à tout rompre à travers son uniforme et lorsque je parvenais à nouveau à respirer, c'était pour déverser une flopée de larmes. Pleurs silencieux ou presque. Il pouvait tenter de me repousser, il n'y parviendrait pas. Il n'avait pas besoin de tout casser. Il avait besoin de ça. Et je le savais comment? Je le savais. Point.

Et moi aussi.

Incongru? Inapproprié? J'en avais rien à foutre. Là, à cet instant, j'étais à nouveau le gamin que j'avais été en Sokovie, mendiant pour survivre et sans toit sur la tête. Abandonné et perdu. Seul...

[EDIT]

Je le sentais se crisper sous mon étreinte. Je sentais son corps refuser ce contact qu'il ne pensait pas mériter. Ses mains tentaient de me repousser mais malgré tout le sérum qui coulait dans ses veines, il ne parvenait à rien. - J'ai échoué. Je nous vous ai mené à la mort. Tout est de ma faute... » - Tout n'est pas de ta faute. J'aurais pu annihiler cette base d'un simple claquement de doigt et je ne l'ai pas fais. Si il faut trouver les fautifs, tu es loin d'être seul à prendre le blâme.

La colère et la peur ne le quittaient pas. Je sentais ses mains s'accrocher à mes bras, sentait la pression hésitante. Il voulait me repousser par habitude et fierté mais avait besoin de conserver ce contact, cette étreinte. Pourtant c'est moi qui le relâchais, qui abandonnait l'étreinte de son corps pour mieux croiser son regard fuyant. - C'est pas parce que t'es assez vieux pour être mon arrière-grand-père que t'as le monopole de l’apitoiement, alors arrête d'essayer de me battre. - Je percevais ses lèvres qui se pinçaient, interprétant le sourire inachevé que je venais de lui provoquer. Il n'avait pas envie de rire et je savais le sentiment de ressentir la joie comme une brûlure dans cette situation. Il devait prendre le temps d'encaisser, moi aussi, mais il ne devait pas abandonner. Il ne pouvait tout lâcher au combien il en avait envie. Ce n'était pas ce qu'il souhait réellement mais le brouillard de la colère le cachait à son regard.

Son regard qui d'ailleurs balayait la salle de réunion pour apprécier les dégâts qu'il avait causé. Il n'y avait plus rien. Son bouclier était planté dans l'un des murs de ciment, la table de verre était brisée et les chaises avaient volé un peu partout. Et je l'entendais cette pulsation, cette chaleur colérique. - « C'est pas digne de Captain America... » - T'es pas Captain America. - Disais-je d'un ton sec en fixant son regard et ses yeux rougis par les larmes qu'il refusait de libérer. - Tu es Steve Rogers. - Je me rapprochais et posais ma main sur son épaule. - Et Steve Rogers est un être humain magnifique qui avait plus de bonté et de courage en lui que n'importe qui avant même qu'on le gonfle au sérum. - J'étais brisé moi aussi, et à vrai dire je ne croyais pas vraiment à tout ce que je lui disais. J'étais trop loin, trop bas pour ça. Mais ce n'était pas important. Je n'étais pas important. Je n'étais pas le leader de cette rébellion survivante, je n'étais qu'un bras de plus, un bras remplaçable. Je n'étais pas lui et ne le serais jamais. Il avait besoin de temps, de repos. Nous avions besoin de lui. Pas la bannière étoilée mais l'homme derrière.

Captain America est un symbole, tu es l'homme derrière. Tu es celui qui lui donne vie. Bucky n'a pas besoin d'un symbole, et il n'a surtout pas perdu foi en toi. - « T'en sais rien, tu peux pas affirmer ça. Il s'est fait prendre, lui et les autres. » - Je sais et j'affirme. Regarde-moi. - Dis-je en levant l'autre main pour tenir son visage entre les deux, le forcer à porter son regard sur moi. - Mon frère est là-bas dehors. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment il va et tu sais dans quelles conditions j'ai dû l'abandonner pour te rejoindre. Je sais que Bucky croit toujours en toi parce que je crois toujours en Warren et je sais qu'il croit en moi aussi. Et peu importe ce qui se passe, je sais qu'il ne me laissera jamais tomber. Toi et Bucky ça remonte à plus de soixante ans, et tu voudrais me faire croire qu'il aurait moins foi en toi après toutes les épreuves que vous avez enduré et le temps qui s'est écoulé? - Mes mains abandonnaient son visage avant que ma main droite le bouscule un peu. - T'y crois pas toi-même, tu te le dis seulement pour te torturer et tu le sais parfaitement.

Si on m'avait dit qu'un jour je serais là, à tenter de remettre Captain America sur pieds... A l'époque je ne l'aurais pas cru, j'aurais trouvé ça invraisemblable et impossible. Mais maintenant que j'étais là, en face de lui, forcé de bousculer ce géant... Je ne voyais pas le super-héro. Je voyais l'enfant perdu et effrayé qu'il cachait au fond de lui, derrière ses grandes paroles et son bouclier. Il baissait le regard, désarçonné par la vérité qu'il n'avait même pas pu réaliser lui-même. Comment pouvais-je taper dans le vrai aussi simplement? Aucune idée. J'attirais son bouclier qui quittait le mur pour flotter jusqu'à nous et mes mains le saisissaient pour le lui présenter avant qu'il ne s'en empare lui-même. Et je voyais dans son attitude qu'il ne savait même plus quoi en faire, perturbé par sa propre perdition. - « Je devrais remonter les aider... » - Non. Tu vas retourner dans tes quartiers, tu vas prendre une douche et t'allonger. Tu as besoin de te reposer. Ils sont bien assez là-haut pour installer tout le monde. Si tu refuses je t'y traînerais moi-même, et tu sais que j'en suis capable. - Il acquiesçait silencieusement et faisait quelques pas vers les escaliers, pendant lesquels je lui tournais le dos, avisant l'état de la pièce sans savoir quoi faire de tout ça. - « Et toi? »

Mon dos se crispait légèrement et je me forçais à soupirer, m'empêchant la même apnée que j'avais eu lorsque j'avais forcé l'étreinte de mes bras autour de lui. - « Tu parles de moi, de ce que je ressens, de ce que je devrais faire. Mais c'est ta manière de te cacher. » - Je détestais quand les gens essayent de me lire, certainement pour ça que je détestais les télépathes d'ailleurs. - « Tu donnes de bons conseils mais t'es pas mieux lotis que moi. Tu devrais prendre une douche et dormir aussi. » - J'ai pas dormis en six mois depuis qu'on a été obligé de fuir, c'est pas ce soir que je fermerais l’œil. - Littéralement. Pas une seule heure. Impossible pour un être humain normal, je le savais. Mais je n'étais pas un être humain normal. Mon ton avait été sec, acerbe. Comme si ce qu'il venait de me dire était insultant alors que ça ne l'était pas. Je refusais de voir la véritable inquiétude qui transparaissait dans sa voix et son regard fixé dans mon dos. - J'ai perdu ce qui me restait de famille ce soir... - Warren... Je pensais savoir mais je ne savais rien et sans que je ne puisse même le réaliser, mon inconscient laissait filtrer la vérité.

« Faux. » - Je me retournais, usé et fatigué. Épuisé par toute ces pertes et ce combat qui n'en finissait pas. - « On t'as pris ta sœur. Mais elle n'est pas perdue pour autant. Tu viens de le dire, tant qu'ils vivent, rien n'est perdu. » - Je n'avais pas dis ça... Ou peut-être que si? - « Tu n'as pas perdu ta famille, Kayden. Tu m'as encore moi. Après tout ce qui s'est passé, tout ce qu'on a fait ensemble... Ne l'oublie pas. » - C'est un ordre du Captain? - Disais-je d'une voix presque brisée par la fatigue. - « Une demande, de Steve Rogers. Essaye de te reposer toi aussi. Je sais que tu n'y crois pas, mais on a plus besoin de toi que tu le penses. J'ai plus besoin de toi que je veux bien l'admettre. » - Je croisais son regard, presque gêné, et le fuyais la seconde suivante. Conneries. J'avais beau refuser de le croire, quelque chose en moi m'y forçait et j'étais incapable de le combattre. De combattre ses paroles qui serraient mon estomac. - Ok...

Alors je le suivais en silence, la douleur de mon bras devenue plus diffuse à tel point que je l'oubliais. La blessure était superficielle, ce n'était rien. Nous avions marché jusqu'au niveau des chambres sans un mot prononcé, mes bras croisés, l'air pensif aussi profond que le sien. Lors qu'on s'était séparé devant la porte de ses quartiers, il m'avait remercié. Un simple mot auquel je n'avais répondu que d'un sourire fatigué. Il avait suivi mes conseils, s'était douché et s'était allongé pour finir par s'endormir. Pas longtemps, mais suffisamment pour lui. Moi je ne dormais pas, plus maintenant, alors j'avais ouvert l'arrivée d'eau et m'étais adossé au mur, laissant le liquide froid pilonner ma peau et mes muscles courbaturés. Je m'étais laissé glisser jusqu'au sol, l'eau roulant sur moi, et j'étais resté là, immobile et tremblotant. J'étais gelé. Les mots de Steve se répercutaient dans ma tête mais je ne voyais que Wanda être emmenée. Je ne voyais que Warren après le crash. Je ne voyais que le visage de Pietro dans sa cellule et Alan dans l'obscurité.

J'étais seul et l'eau camouflait larmes qui ne cessaient de couler. Elle paralysait mon corps et figeait ma peine dans un éternel tourment. Je ne me torturais pas. Je n'avais pas ignoré notre conversation. Je me laissais aller au contraire. J'épuisais mes larmes et ma souffrance. Je comptais bien me battre pour les retrouver et si je devais tarir mon corps de la moindre goutte de peine qui l'habitait, alors c'est ce que je faisais. Jusqu'à y parvenir. Jusqu'à les sauver.
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