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et si nous étions incapables de comprendre l'ampleur de nos pouvoirs ?

De la fascination. C’est ce qu’il ressent. Tout est sublime. Même les irrégularités qui lui semblaient douloureuses plus tôt deviennent agréables à la vue. De petites imperfections. Des détails qui font le charme unique de ce lieu. De la fascination. Oui. Il n’a jamais eu l’audace de créer un endroit pareil. Toujours garder son pouvoir mesuré. Toujours en faire le moins possible. Ne pas attirer le regard. Se contenter de ce qu’il sait faire. Son mini-skate/toboggan est la seule excentricité qu’il s’autorise. Alors, créer une vraie pièce architecturale au beau milieu d’un lac… Jamais il ne l’aurait osé. Trop tape-à-l’oeil, trop peu discret. Lui qui a eu l’habitude de cacher ses pouvoirs lorsqu’il était adolescent garde encore ses réflexes d’antan. Rendre tolérable sa mutation. Alors qu’il prône la beauté de la mutation. Alors qu’il pousse des centaines d’étudiants à exploiter leur pouvoir et à en être fier. Même si lui en a encore du mal, il parvient à convaincre les plus jeunes de leur talent. C’est la joie dans le regard des autres qui lui fait aimer son travail. La joie de découvrir qu’ils ne sont pas des monstres. La joie de découvrir ce dont ils sont capables. Cette pièce… Prudence n’en aurait pas rêvé. Et pourtant, elle a réussi à la faire. Avec seulement un peu de maîtrise. Il comprend pourquoi elle a eu autant de faciliter à le terrasser, le jour de leur première rencontre. Il sent encore ses cellules se geler, son corps se réfrigérer. Et cette vaine tentative. Cette ultime chance. La transformation. Devenir la glaçon avant qu’elle ne le fasse. Si elle continue ainsi, elle arrivera bientôt à son ancien niveau. Mais cette fois, elle est dans leur camp. Il finit par lâcher qu’il resterait bien ici. Il s’y sent chez lui, après tout. Enfin, à moitié. C’est son chez lui rêvé. Son chez lui qu’il n’a jamais espéré. Son vrai chez lui, le réel, est celui de l’Institut, dans la chaleur étouffante des chambres. Snow lui répond simplement. “Tu peux.” Il s’arrache à la contemplation de la voûte. Il pose son regard bleuté sur elle. Une enfant. Voici la réponse d’une enfant. Ce qu’elle lui propose… c’est tellement tentant. Rester vivre ici. Loin de tout. Loin de la chaleur. Vivre au milieu de son environnement. Cela est tentant, oh que oui. Mais ce serait le comportement d’un enfant. Comme la réponse de Snow. Ce serait oublié son rôle à l’Institut. Ce serait oublier l’espoir et la confiance qu’on lui donne. Ce serait oublié l’aide qu’il apporte. Ce serait oublier celle qu’il aime. Il ne peut pas. Cette pièce, comme la neige, est éphémère. Elle disparaîtra dès les premiers rayons du soleil de l’été. Il ne peut pas y rester éternellement. Comme cette pièce de glace, la vie est éphémère. Il ne veut pas la passer isolé de tous. Pour lui, ça sera la vie. La vraie. Celle avec les rires, les larmes, les joies, les peurs, les espoirs. La vie avec des gens qu’il aime.

Entre les mains de Snow, une légère couronne se forme. Une couronne fine et délicate. Une couronne de glace. Elle la fait se déposer sur sa tête. Simple plume qui prend son envol. Le poids de la couronne aplatit les cheveux de Bobby. Une couronne. Un symbole. Le roi de la glace ? Non, sûrement pas ! “Tu as une princesse, un palais et du temps. Profites-en..” Le regard de Bobby se tourne inexorablement vers la pâle copie de Malicia. Une princesse. Un prince. Mais ceci n’est pas un palais pour elle. Elle tremblerait de froid au bout de quelques minutes. Son visage finirait par rougir de froid. Son souffle se transformerait en nuage gelé. Il lui faut un palais où la chaleur à sa place. Il se retourne vers Snow. Il la trouve penchée, à construire une cheminée. Il retire sa couronne. Il repousse ce rêve de vivre ici ou même d’en posséder une partie. “Je ne sais pas faire le feu pour aller dedans. ” Serait-ce de l’humour qu’il perçoit ? De l’amusement qu’il entend dans sa voix ? Il esquisse un sourire. Voilà un comportement qu’il ne lui connaissait pas. Un comportement dont elle a peu l’habitude. “Tu n’es pas heureux. Et ne me sors pas ton baratin de psychologue.” Son sourire disparaît. La frontière entre le psychologue et le patient est franchie. Doucement, les rôles s’inversent. Doucement, mais perceptiblement. Il en a l’habitude. Il plonge dans les souvenirs des gens. Il remue des émotions. Il demande des fragments de vie. Il est normal qu’il en offre. C’est un marché que le psychologue et le patient se font. Le psychologue devient le patient. Le patient devient le psychologue. Il réalise que sa relation avec Malicia perturbe Snow. Qu’elle la trouve étrange ou qu’elle la fascine. Il ne saurait dire. Cette relation hors du commun qui empêche tout contact. Elle a mis le doigt sur un sujet. Sur celui sensible de l’amour à distance. Elle pointe du doigt une logique qui voudrait que l’amour se montre, se ressent, à travers le toucher. Elle part du principe que sans cela, un couple ne peut être heureux. Mais elle se trompe. Il y a de la frustration. Il y a de la colère. Mais lorsque l’on a connu uniquement cela, les sentiments prennent le dessus. L’amour. La patience. Certes, il n’est pas heureux comme il l’aurait été avec une autre femme. Il est heureux différemment. Mais il est heureux. “ .. parce que tu ne construis pas d’avenir..” Il cille. L’avenir. Construire l’avenir. Se marier. Avoir des enfants. Comment imaginer avoir des enfants avec Malicia ? Elle souffrirait de ne pas pouvoir s’en occuper pleinement. Elle souffrirait de ne pas pouvoir agir spontanément, réparer les bobos d’un bisou magique ou prendre ses enfants dans ses bras pour apaiser un chagrin. Quant à se marier… Dix ans qu’ils sont ensemble et jamais cette idée ne lui a traversé l’esprit. Ils n’en ont jamais parlé. Au fond, ils ne sont qu’un couple d’adolescents qui n’en est qu’au premier baiser. Ils ne sont jamais allés plus loin.

Pourquoi vous n’allez pas vivre votre vie loin d’ici ? En Europe, par exemple ?” La réponse est simple. Où iraient-ils ? Leur maison est ici. Ils s’y sont réfugiés quand tout allait mal. Ils y ont trouvé une famille. Ils y ont trouvé les enfants qu’ils n’auront jamais. Leur vie se résume à l’Institut. La réduire à un seul endroit, à un seul rôle, est dur. Réducteur. Seulement réaliste. Chaque sortie est appréciée à sa juste valeur. Mais Bobby ne ressent pas de manque de liberté lorsqu’il est à la X-Mansion. Il esquisse un léger sourire. “Tu comprendras quand tu auras trouvé ta place.” Elle comprendra. Elle trouvera un sens à tout ceci. Elle comprendra pourquoi Bobby a toujours refusé de partir. Elle saisira toute l’importance de s’entourer de gens qu’on aime. Alors, elle saura. “Fais la venir. Et ne lui dis pas que j’étais là, j’ignore lequel de nous deux elle tuerait en premier. Au moins tu aurais droit au baiser d'adieux. ” Tristement, son visage se déchire en un sourire. Cela, au moins, Malicia peut lui offrir. Elle peut lui offrir la mort dans l’amour. Elle peut lui offrir une mort douce et définitive. A chaque baiser, elle a sa vie entre ses mains. Il pose la couronne sur la table basse, à côté du chandelier qui ne s’allumera jamais. Fini de jouer. Il n’est le prince de rien du tout. Ce n’est qu’une arnaque. Prétendre qu’il l’est serait se mentir à lui-même. Il ne le veut pas. Il ne veut pas mentir à Snow. Il lui doit bien la vérité. “Tu as raison. Je ne suis pas tout à fait heureux. Je ne suis pas aussi heureux qu’un homme qui pourrait toucher sa petite-amie autant qu’il le souhaite. Mais pour l’instant, je me satisfais de ce que j’ai. J’ai de la chance d’avoir pu trouver une femme qui m’aime pour ce que je suis. Quand j’aurais besoin de plus, on avisera. Comme un couple.” Faire face aux problèmes à deux. Réfléchir aux solutions à deux. Se soutenir. Se réconforter. Il y a des hauts et des bas. Il y a des espoirs et des désillusions. Mais après dix ans, ils sont encore là. Ils tiennent le coup. “La fuite n’est pas la solution. Ce serait comme s’isoler du monde entier, nous cacher et avoir honte en nos mutations.” La fuite n’est pas envisageable. La fuite serait comme dire qu’ils abandonnent. Qu’ils baissent les bras. Partir serait laisser leur famille derrière eux. Partir n’est pas une option. Pas pour le moment. Un jour, peut-être. Bobby ne veut pas finir comme Jean et Scott. L’un à pleurer l’autre. L’un à pourchasser le fantôme de l’autre. “Et qui t’aiderais à construire un palais, hein ?” L’humour. Cette belle chose qui fait passer d’une émotion à une autre. Qui peut transformer une conversation sérieuse en divertissement. Qui peut détendre l’atmosphère en douceur. L’humour. Cette belle chose qui permet de dédramatiser. Bobby se laisse glisser contre un des murs. Il s’assoit par terre. Il aurait pu créer une chaise. Mais il ne veut pas faire jouer. Continuer à meubler cette pièce serait comme croire à une vie ici. Il replie les jambes et pose ses bras dessus. Il lève la tête vers Snow. La douce Snow qui se dévoile de plus en plus. “Tu as déjà pensé à partir ?” Il pose la question. Il connaît déjà la réponse. Bien sûr qu’elle y a pensé. Ils y ont tous pensé les premières semaines. Mais à quel point y a-t-elle songé ?

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Bobby ✧ Prudence
« Tu comprendras quand tu auras trouvé ta place. » C’est à son tour d’offrir un semblant de sourire, une étincelle. Sa place, elle l’a perdue depuis longtemps, ou peut-être ne l’a-t-elle jamais vraiment trouvée, nulle part dans un monde d’ingratitude, de croyances erronées et de combats incessants.. et pourtant, la réponse fournie n’était pas celle attendue. « Ma place, c’est chaque endroit où il peut y avoir de la neige. Chaque endroit où les rayons du soleil peuvent jouer entre les flocons. » Sa place, c’était un désert glacial où personne ne pouvait survivre, de ces lieux fantastiques où rien ne subsiste en dehors de ce que la nature avait créé pour. Il pouvait comprendre. Elle savait que, dans sa retenue constante, Bobby n’exploitait presque rien de son potentiel, bien qu’elle ne se souvienne pas d’où venait cette certitude, si lointaine et si présente. Il pose la couronne sans la détruire, près d’un chandelier qu’aucun d’eux n’allumera jamais. La limite était là, elle résidait dans cette froideur que personne ne pouvait réchauffer, dans le mordant de leur contact - on dit que la glace brûle, peut-être moins chez Iceberg que chez Snow, la mutation semblant s’exprimer chez elle avec une certaine virulence.

« J’ai de la chance d’avoir pu trouver une femme qui m’aime pour ce que je suis. » Tout ce qui concerne la relation par le contact a tendance à échapper à Prudence, en revanche, ce qu’il vient de dire lui fait froncer les sourcils. Si elle a croisé les bras, c’est plus par désapprobation que par refus de conversation. Comment peut-il affirmer une chose aussi stupide, lui qui est psychologue ? Son silence est criant de réflexion, elle ne parle pas, elle pense. « La fuite n’est pas la solution. Ce serait comme s’isoler du monde entier, nous cacher et avoir honte en nos mutations. » Pas de soupir, pas d’expression, elle est refermée, droite et attentive. « Et qui t’aiderais à construire un palais, hein ? » L’humour tombe à l’eau. Il détourne la lourdeur de la conversation. Il se laisse glisser contre un mur, et elle ne dit toujours rien, pas même quand il lui demande si elle a déjà pensé à partir. Une minute passe, une longue minute durant laquelle elle l’observe.

Puis elle s’approche, s’agenouille près de lui. « Bobby.. » Le ton est doux. Elle n’a plus l’air si dure, si lointaine. Il y a de l’empathie dans son geste, dans sa façon de lui prendre la main - pas de givre sous ses doigts, juste ce froid, sa température encore trop basse. « Pourquoi une femme qui t’aime pour ce que tu es ? Qui ne le pourrait pas ? En plus d’être attentif, tu sais être un héros ou un protecteur.. » Hors de cette pièce, elle n’aurait pas parlé ainsi, elle n’aurait rien dévoilé de cette façon qu’elle avait de le voir. En est-il à un tel manque d’assurance ? Malicia avait de la chance d’être tombée sur un garçon puis un homme d’une fidélité et d’un sens du sacrifice tel qu’il s’oublie derrière l’amour partagé - à distance. « Et t’es plutôt mignon, chaton. » La variation de la voix est infime. Le bleu de ses yeux s’est mis à luire, légèrement. Réminiscence de quelque chose.. du passé. Chaton, Prudence n’aurait jamais osé. C’est la charmeuse d’autrefois, la malicieuse qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Ca n’a pas duré, sa main a quitté la peau étrangère et son sourire s’est révélé quelque peu gêné - ne l’empêchant toutefois pas de poursuivre.

« Je pense à partir tous les jours. Rien ne me retient nulle part. Je crois que ça a toujours été ainsi. Mais toi, qu’est-ce qui te retient ? Tu peux vivre loin de ce chaos sans nier ce que tu es. » La tresse blonde glisse de son épaule sous une brise légère. Elle a l’air tellement.. douce et tendre, d’une façon si antithétique à ses habitudes que ça pourrait en être effrayant. Trop de facettes à un seul et même caractère. « Je ne connais pas le prix d’un baiser ; il a l’air bien lourd, dans tes yeux. » Elle en dépose un, sur sa joue, doucement. Une légèreté un peu timide, sans ambiguïté pourtant, qui forme une fine couche de givre, aussitôt effacée quand elle rompt le contact. « Tu as trop de principes. »
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et si nous étions incapables de comprendre l'ampleur de nos pouvoirs ?

Petit, il n’imaginait pas sa vie ainsi. Il l’imaginait marié à vingt-deux. Il se voyait policier, astronaute ou pompier. Il rêvait d’avoir un ou deux enfants. Il se songeait propriétaire d’une maison, avec un chien et un grand jardin. Adulte, il en est loin. Son rêve s’est évanoui le jour où il a découvert ses pouvoirs. Le jour où ses parents lui ont demandé de garder le silence sur ça. Son rêve n’est pas revenu à la vie depuis. Malgré Malicia. Malgré l’assurance qu’il a gagné. Son rêve fait partie du passé. Son rêve n’est pas plus solide qu’un château de sable. On le touche et il s’effondre. Avec Malicia, il ne se voit pas propriétaire d’une maison. Il ne se voit pas maître d’un chien. Il se voit vieillir aux côtés de la femme qu’il aime. Il s’imagine mourir main dans la main avec elle. Il n’y a personne d’autre. Il n’y a rien d’autre. L’avenir n’est pas toujours ce que l’on imagine. L’avenir est souvent différent, parfois décevant. L’avenir réserve des surprises que l’on ne voit pas arriver. Bonnes comme mauvaises, il faut avancer avec. Les prendre, les embarquer avec soi, en faire ses bagages et continuer sa route. Enfant, Bobby ne pensait subir une mutation génétique qui engendrerait la maîtrise de la glace. En le découvrant, il a fait avec. Il a essayé de le maîtriser. Il a essayé de poursuivre sa route, comme si de rien n’était. Cela l’a rattrapé. Alors, il a atterrit à l’Institut. Il en a fait sa maison. Là où il se sent bien. Là où il se sent en phase avec ses habitants. Il ne se voit pas vivre ailleurs. Comme un adulte qui vivrait encore chez ses parents, il aime être ici. Il aime rester dans sa zone de confort. Prudence ne voit pas les choses de la même manière. Sa place n’est pas à la X-Mansion. Elle est nulle part. “Ma place, c’est chaque endroit où il peut y avoir de la neige. Chaque endroit où les rayons du soleil peuvent jouer entre les flocons.” Au milieu de la neige. Elle se voit jouer avec les flocons, fuir les rayons du soleil. Elle ne se voit pas à l’Institut. Pourtant, un monde où il n’y aurait que de la neige et de basses températures serait un monde bien triste. Et inhabitable. Rares sont les animaux à survivre dans le neige. Rares sont les êtres humains à supporter la dureté de l’hiver. Un monde de neige serait un monde dépourvu de vie. Même la neige a besoin de chaleur pour revivre. Même la neige a besoin d’être appréciée à sa juste valeur grâce au soleil. Ce n’est pas pour rien que l’été chasse l’hiver. Et que l’hiver chasse l’été. Même eux ont besoin de cela. D’une main chaude qui enlace leurs doigts. Une bouche chaude qui se pose sur leur peau. Un souffle léger qui chatouille leur nuque. Même eux en ont besoin. Même eux qui ne sont que glace sont sensibles à la douceur de la chaleur. Snow n’a jamais connu cette proximité. Cette chaleur paisible et douce. Elle n’a jamais ressenti le toucher d’une personne. Elle n’a jamais attendu la caresse d’une main. Voilà pourquoi elle recherche la froideur de la neige. Parce que la neige est la seule compagnie qu’elle n’ait jamais eu. Mais la neige ne peut réchauffer la neige. La neige se réchauffe au contact de la chaleur. Du feu de la vie. C’est toute la dualité de leur pouvoir.

Elle garde le silence. Un silence léger. Un silence doux et précieux. Pour la première fois, ils ont une conversation. Une conversation sérieuse. Une conversation où chacun se dévoile. Snow voit mieux en lui. Plus qu’il ne l’aurait pensé. Il pourrait craindre qu’elle retourne ses faiblesses contre lui. Maintenant qu’elle connaît tout de ses points faibles, elle pourrait les retourner contre lui pour réussir. Mais il a confiance. Une inexorable confiance qu’il ne peut expliquer. Il voit du bon en elle. Il voit une personne qui cherche le pardon. Une personne qui cherche à s’améliorer. Il l'observe s’agenouiller à ses côtés. Cette fois, il est l’enfant. Il est l’enfant auprès du quel l’adulte se rapproche pour lui parler sérieusement. Quelque chose a changé dans son regard. Quelque chose qui la fait paraître plus humaine, encore. Plus proche. Plus attentionnée. Comment une telle personnalité a-t-elle pu faire le mal dans le passé ? La réponse lui échappe. “Bobby... ” Il oublie presque qu’elle est bien plus froide et fermée. Qu’elle n’est pas seulement cet être bienveillant. A l’Institut, elle sera de nouveau solitaire. “Pourquoi une femme qui t’aime pour ce que tu es ? Qui ne le pourrait pas ? En plus d’être attentif, tu sais être un héros ou un protecteur...” Il la dévisage. Donc, c’est ainsi qu’elle le perçoit. Un héros. Un protecteur. Une personne attentive. Elle ne voit que ses côtés positifs. Elle ne voit que ce qu’il montre volontiers. On se montre plus facilement sous son bon jour. S’il le veut, il peut se dévoiler plus sombre. Plus triste. Plus colérique. Plus pessimiste. S’il le veut, il peut changer du tout au tout. Mais depuis longtemps, il a constaté le pouvoir de la bonne humeur. Le pouvoir de communiquer à travers un sourire. Le pouvoir d’insuffler des émotions positives aux autres. Cela n’a rien à voir avec une mutation. Il s’agit seulement d’émotions. “Et t’es plutôt mignon, chaton.Chaton. Ce surnom affectif le brûle. L’irrite. Chaton. Venant de Snow telle qu’il la connaît, cela ne lui ressemble pas. Il a le sentiment de revoir celle qui a failli mettre fin à sa vie. Il plonge dans l’abysse de ses yeux bleus foncés. En quête de cette femme qu’il a un jour rencontré. Chaton. Il se sent mal. Gêné. Mal à l’aise. Il a l’impression qu’elle joue. Qu’elle se joue de lui. Qu’elle se joue d’eux. Et puis, elle reprend son sourire. Elle redevient la femme qui se dévoile. Il tente de se rassurer. Simplement son imagination. Juste ça. “Je pense à partir tous les jours. Rien ne me retient nulle part. Je crois que ça a toujours été ainsi. Mais toi, qu’est-ce qui te retient ? Tu peux vivre loin de ce chaos sans nier ce que tu es.” Mais en a-t-il vraiment envie ? La réponse se profile : non. Il est bien ici. Il se complait dans le combat pour la cause mutante. Il croit en l’égalité entre les humains et les mutants. Il croit en la possibilité de cohabiter. Il croit auxvaleurs de l’Institut. Au-delà de Malicia, au-delà de ses habitudes ici. Il ne part pas parce qu’il est utile ici et qu’il se bat pour ce qu’il croit.

Je ne connais pas le prix d’un baiser ; il a l’air bien lourd, dans tes yeux.” Son baiser est froid. Doux. Délicat. Rafraîchissant. Un baiser unique. Un baiser qu’il ne pensait pas possible de la part de Snow. Il la regarde avec surprise. Il craint d’y retrouver la trace de celle qui l’appelle “Chaton”. Mais elle n’y est pas. Il n’y a que Snow. Snow et sa timidité. “Tu as trop de principes.” La sentence tombe. Trop de principes… qu’est-ce qu’elle propose ? Qu’il trompe Malicia ? Qu’il la quitte sous prétexte qu’ils ne peuvent pas se toucher ? Qu’il fuit pour vivre sa vie ailleurs ? Qu’il devienne méchant ? Qu’il ne soit plus ce héros qu’elle voit ? Tout cela ne lui ressemble pas. Ses principes sont le seul héritage de l’éducation de ses parents. Ses principes sont les seuls signes de sa vie antérieure. Ses principes sont la manière dont il a été élevé. Il a conscience qu’aux yeux de Snow, il est parfait. En tout cas, il est une image lisse et parfaite de Bobby. C’est ce qu’elle essaye de prouver. C’est ce qu’elle essaye de faire en fouillant dans ses émotions. Elle fouille dans ce qu’il est. A la recherche de failles. A la recherche de défauts. Elle le veut moins propret, moins parfait. Mais les imperfections lui échappent. Pas encore. Elle finira par les voir. “Tout ce que tu connais de moi, c’est ce que je souhaite montrer. Je ne suis pas aussi parfait que tu ne le penses.” Il a un dossier de plusieurs pages dans son bureau. Un dossier estampillé Prudence Rosebury. Un dossier qui contient une multitude de détails sur la vie de Snow. Il connaît une partie de son histoire. Il connaît son parcours. Il sait bien plus de choses sur elle qu’elle ne le pense. Et elle, elle ne sait rien sur lui. “Je n’ai pas été élevé dans une famille heureuse et parfaite. Elle aurait pu l’être, mais aux yeux de mes parents, j’en étais l’imperfection. J’étais le mutant qu’il fallait cacher. Ils m’ont interdit d’user de la glace en public.” De la pitié. Il n’en veut pas. De toute manière, il n’en aura pas de la part de Snow. Elle a vécu bien pire. “J’ai failli tuer mon père, en découvrant mes pouvoirs. Et avant d’arriver ici, j’ai presque congelé un type.” Son regard se perd. Il s’égare dans les irrégularités de la glace. Il se perd dans ses reflets lumineux. Puis, il revient. Il se pose sur Snow. Bobby n’a pas pour habitude de raconter sa vie. Il garde des morceaux entiers pour lui. Seules quelques personnes sont au courant. Le Professeur Xavier. Ororo. Malicia. Et Snow. Il y a des choses qu’il préfère garder secrètes. Pour lui, mais aussi pour les autres. Des fois, elles doivent être divulguées pour aider les autres à avancer. “J’ai aussi ma part de noirceur. Je fais mon possible pour la contenir dans un coin et pour la contre-balancer en aidant les autres.” Il ne s’autorise pas la moindre erreur. Chaque pas de travers est susceptible de le plonger dans la noirceur qu’il fuit. Prudence est sa version maléfique. Elle est ce qu’il aurait pu devenir. Elle est ce qu’il essaye de combattre au quotidien, dans son intérieur. Plus que physique, leur première rencontre a causé des dommages psychologiques. Il a été ébranlé. Il a été poussé dans ses retranchements. Il a été giflé par cette vision de lui, tueur, assassin. Aujourd’hui, Snow a la possibilité de prendre le dessus. Il compte bien l’y aider.

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Dernière édition par Robert L. Drake le Mer 23 Sep - 19:57, édité 1 fois
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Bobby ✧ Prudence
« Tout ce que tu connais de moi, c’est ce que je souhaite montrer. Je ne suis pas aussi parfait que tu ne le penses. » Peut-être n’est-ce pas une question de perfection. Ni de perception. Il y a quelque chose qui vibre à proximité, qui se passe de connaissance, d’aveux, qui n’est ni de l’ordre du bien, ni du mal. Quand il évoque le fait de devoir se cacher, Prudence ne dit rien mais elle comprend, elle ne connait que trop bien ce devoir de disparaître derrière une normalité factice qu’on ne possède absolument pas - elle sait, elle a su et elle n’a pas oublié. Sa petite soeur avait été le nouvel espoir de sa mère, provoquant une pointe de jalousie. « J’ai aussi ma part de noirceur. Je fais mon possible pour la contenir dans un coin et pour la contre-balancer en aidant les autres. » Pourquoi le monde s’obstinait-il à repousser ce qui faisait l’essence même de l’humanité ? Tout blanc, tout noir, jamais gris, jamais anthracite. Il a manqué tuer son père, son don s’est retourné contre un type, sans doute pas sans raison, et après ? Un soupir s’extirpe des lèvres de la jeune femme, tandis qu’elle penche légèrement le visage. « Je devrais être mariée. Avant tout ça, j’étais plutôt destinée à un mariage un peu bourgeois, un peu pompeux. » Une robe blanche dans une belle église, des sommes folles dans une réception et une existence bien rangée. « Une famille. Qu’est-ce qu’il reste après la glace, Bobby ? » Rien. Le froid, le souffle mordant du vent. Les corps prostrés pour y survivre, mais pas de chaleur, d’amitié. Pas d’amour. Son coeur l’a chassé il y a longtemps, quand elle a compris, quand elle a vu la peur et les extrémités vers lesquelles l’homo sapiens était poussé pour conserver sa suprême domination.

Elle se relève, souplesse déconcertante, sans effort. Ses pas résonnent un peu sur le sol gelé, dans l’alcôve, comme en une cathédrale. Ca ressemble peut-être à ça, dans sa mémoire, les images gravées dans l’esprit d’une petite fille bercée par les devoirs du Seigneur.. qu’est-ce qu’elle peut être différente. On ne l’imaginait plus en fille de bonne famille cintrée dans un tailleur stricte. A nouveau, il n’a plus que son dos à observer, son regard à elle plongé dans la contemplation des vitraux gelés. « Le noir a son charme. » La paume s’ouvre, laisse flotter un flocon, distraitement. « Tu crois que je parle de ces héros formidables dont le coeur n’est que bonté et courage. » Comme si ses goûts se portaient sur ces êtres lisses, apparemment sans failles et sans remords, ces gentils garçons dont toutes les mères voudraient faire leur gendre. Un sourire en coin ; ce serait naïf. « Tu as peur de devenir ce que je suis, parce qu’il y a des gouffres qu’aucune psychologie ne saurait combler, de ces abysses qui laissent deviner les meurtres et la cruauté. » Elle est là. Sous la surface, il y a cette chose qui ronronne, cette reine des neiges sûre d’elle et pleine d’amertume, d’acidité. Le mélange est dangereux quoique pas foncièrement déplaisant. Du feu sous la glace. Elle bouge, revient vers lui, fait flotter le flocon aux bords aiguisés vers lui, sans agressivité aucune. « Tu gardes tout sous contrôle. Un garçon bien qui dissimule un bad boy. » Elle ne pense pas vraiment se tromper en songeant que ce qui est intéressant chez lui ne se voit pas. Elle ne conscientise cependant pas que c’est cela qui l’attire plus facilement vers lui, que c’est aussi l’effet miroir qu’elle rejette depuis la première heure.

« Un héros, c’est quelqu’un qui peut tout pour ce qu’il croit. Être du bon ou du mauvais côté, là n’est pas la question. » Elle a ses héros dans les combattants adverses, dans la maîtrise admirable de Magneto, la certitude inébranlable de Loki - et ses beaux yeux aussi. Quand elle retourne à sa position initiale, agenouillée près de lui, elle offre un sourire doux - trop d’aléas dans son attitude. « Je ne me souviens pas de tout, cependant je sais que si je suis foncièrement ancrée dans l’obscurité qui déplait à l’institut, toi tu as enterré la haine alors que tu aurais pu me tuer. » Pas vraiment un ange. Elle le voit « bon », à sa façon. Elle le voit « mieux », de son point de vue. « Navrée pour le baiser. Je n’ai pas demandé la permission. » Comme si elle avait été, autrefois, du genre à demander la permission pour quoique ce soit. Elle ignore avoir gelé de l’intérieur un homme, d’un doux baiser - il l’avait cherché. Sa bouche comme le souffle d’une faucheuse satisfaite. Peut-être qu’on lit encore les angles de la violence glacée, par moments - lui devait la voir mieux que personne. « Il ne faudrait pas jeter le soupçon sur le petit ami parfait ! » Un rire. Il est clair et mélodieux. Mais elle glisse contre son épaule, ayant laissé son énergie dans la construction du palais, dans les meubles et les larmes - elle ne l’avouera pas pourtant elle est fatiguée. « T’es pas responsable, pour ton père, ta famille. » Moins qu’elle. Il a des choses à défendre, elle n’a jamais voulu racheter sa faute. « .. Si je t’avais rencontré avant, tout aurait été tellement différent. » Moins seule, lui aussi. Ils avaient été des enfants isolés, effrayés par un destin un peu cruel, une anomalie non-désirée, peu acceptée.  
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Dernière édition par Prudence Rosebury le Jeu 24 Sep - 21:17, édité 2 fois
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et si nous étions incapables de comprendre l'ampleur de nos pouvoirs ?

L’ouverture aux autres est toujours une épreuve douloureuse. Il faut écarter des pans de sa vie que l’on pensait recollés à jamais. Il faut faire de la place pour la personne qui débarque. Il faut trier dans ce que l’on veut montrer ou pas. Il faut rouvrir des plais tout juste cicatrisées. Il faut se remettre en question. Il ne faut pas avoir peur de parler. De se confier. De laisser les mots sortir. Dans son métier, il a souvent été amené à lire la douleur de la confidence. La douleur de parler du passé. La douleur d’avouer des choses atroces. Il a souvent poussé les autres dans leurs retranchements. Il a souvent cherché le meilleur et le pire chez ses patients. Mais jamais, il n’a effectué l’analyse sur lui. Il sait ce qu’il cache. Il sait ce qu’il refoule. Il sait ce qu’il veut oublier. Cette conversation avec Prudence prend des tournures de séances de psychanalyse. Il se confie auprès d’elle, alors qu’il ne le fait qu’avec les personnes dont il est proche. Leur proximité a eux est… différente. Elle se trouve dans la mutation. Elle se découvre dans la similarité du pouvoir. Elle se décèle dans leurs différences. Elle se ressent dans leur attirance comme deux aimants. Ils ne sont même pas amis. Pourtant, les voilà échanger des confidences. Les voilà se prendre dans les bras. Comme deux vieux amis perdus de vue. Comme s’ils renouaient avec une version d’eux. Snow avec la version gentille. Bobby avec la version sombre. Ils renouent avec ce qu’ils auraient pu être. Avec une partie d’eux. Diamétralement opposés. Ils le sont d’abord par le sexe. Une femme. Un homme. Par leur passé. Par le chemin emprunté. Par le caractère. Par la sociabilité. Par la mutation. Opposés, mais si attirés. Les contraires s’attirent, disent-ils. Mais dans leur cas, peut-on parler de contraire, alors qu’ils maîtrisent le même pouvoir ? Il lève ses yeux de glace vers Snow. Elle soupire. Elle ne le croit toujours pas capable du pire. Toujours pas. Qu’attend-elle ? Qu'il lui prouve en agissant ? Qu’il lui dévoile cette noirceur qu’il cache ? “Je devrais être mariée. Avant tout ça, j’étais plutôt destinée à un mariage un peu bourgeois, un peu pompeux.” Il le sait. Il l’a lu. Il a détaillé chaque ligne de son dossier. Il a peaufiné chaque point. Il a analysé chaque événement. Il le sait. Mais elle n’en a aucune idée. Une pensée fugace surgit : elle aurait été une bien piètre épouse. La Snow qu’il connaît a soif d’aventures, soif de liberté. Elle n’aurait pas supporté longtemps d’être coincée dans un mariage. “Une famille. Qu’est-ce qu’il reste après la glace, Bobby ?” Toujours ce besoin d’être seule. D’être seule et de l’imposer aux autres. Pour elle, la glace condamne à la solitude. La glace se suffit à elle-même. Mais ce n’est pas la vision qu’il a de leur mutation. Pour lui, la glace est une version amusante, douce, réconfortante. La glace pousse à se rapprocher de ses proches. La glace n’éloigne pas.

Snow se relève. Elle se redresse de toute sa hauteur. Elle lui tourne le dos. Il ne la quitte pas du regard. Entre eux, le rapport avec la famille s’apparente aux débats du commun des mortels. Eux continueront à s’étriper, à se battre, à échanger les arguments. “Le noir a son charme.” Son charme. Il ne le croit pas. Il a son charme quand on est des adolescents qui recherchent le frisson. Mais ils ne sont plus des adolescents. Ils sont des adultes expérimentés. Le noir a son charme, seulement si on souhaite en faire sa philosophie. Ce n’est pas ce que prône Bobby. Ce n’est pas ce qu’il recherche. Voir la douleur dans les yeux des autres. Voir les traits se déformer sous la peur. Voir la vie disparaître d’un corps. Ce n’est pas qu’il veut. La vie est trop précieuse pour anéantir son prochain. Mutant ou non, ils luttent tous pour survivre. Autant survivre ensemble. “Tu crois que je parle de ces héros formidables dont le coeur n’est que bonté et courage. ” Elle cherche à le déstabiliser. Elle cherche à ébranler ses convictions. Elle cherche à anéantir ses principes. Ses nombreux principes qu’elle semble lui reprocher. Ça ne marche pas. Ils sont nombreux à avoir essayé. Et il est toujours à l’Institut. Il fixe son dos. Elle semble ailleurs. Elle semble parler toute seule. Mais non, elle s’adresse à lui. Ses phrases lui sont directement adressées. “Tu as peur de devenir ce que je suis, parce qu’il y a des gouffres qu’aucune psychologie ne saurait combler, de ces abysses qui laissent deviner les meurtres et la cruauté.” Peur, oui. Qui n’aurait pas peur de faire le geste de trop ? De tuer, plutôt que de blesser ? De faire le mauvais choix ? Il a peur. D’un autre côté, il sait ce qu’il ne voudra jamais devenir. Ce seul fait suffit à le garder dans le droit chemin. Il ne se transformera pas en un Bobby meurtrier tant qu’il n’en sera pas obligé, tant qu’il gardera sa volonté de faire le bien. Le flocon brille dans l’air. Ses bords tranchants luisent. Reflètent la lumière. La neige, il ne peut la créer. Pourtant, il aimerait tellement. Tout ce qu’il peut faire doit se constituer de glace. La neige est un état trop liquide, trop chaud pour qu’il puisse la maîtriser. A son grand désarroi. Son attention se reporte sur Snow. “Tu gardes tout sous contrôle. Un garçon bien qui dissimule un bad boy.” Il tique. C’est donc ça. Elle essaye de réveiller un bad boy imaginaire. Il la dévisage. Il n’a pas le sentiment d’avoir Snow devant lui. Plutôt une version différente d’elle. Une version plus forte. Elle lui fait l’effet d’une personne luttant contre différents comportements. Différentes personnalités. Ses réflexes de psychologue reprennent le dessus. Il se redresse contre le mur. “Un héros, c’est quelqu’un qui peut tout pour ce qu’il croit. Être du bon ou du mauvais côté, là n’est pas la question.” Voilà une définition intéressante. Un sujet qui mérite une dissertation de philosophie. Encore un sujet de discorde. Il continue à chercher des indices sur son interlocutrice. Il sonde son regard, à la recherche d’une lueur. Il en est certain. Snow a disparu. Elle s’est éteinte. Snow n’apparaît que lorsque Prudence est trop faible pour lutter contre sa version gentille. “Je ne me souviens pas de tout, cependant je sais que si je suis foncièrement ancrée dans l’obscurité qui déplait à l’institut, toi tu as enterré la haine alors que tu aurais pu me tuer.” La confirmation qu’il attendait.

Effectivement. C’est ce qui lui a manqué ce jour-là. La volonté de blesser. Le désir de tuer. Il ne cherchait qu’à assommer, étourdir. Au pire, égratigner. Avec un autre objectif en tête, il n’aurait pas frôlé la mort. “Navrée pour le baiser. Je n’ai pas demandé la permission.” Snow a été gênée par ce baiser. Prudence en joue, s’en amuse. Cette alternance de personnalités le dérange. Il a besoin de suivre. De trouver l’élément déclencheur. Les agressions. La faiblesse. Les confidences. Quoi que ce soit. Il doit trouver. Il n’écoute plus que d’une oreille ce qu’elle peut dire. Il analyse. Il démêle. Il réfléchit. Il cherche. “Il ne faudrait pas jeter le soupçon sur le petit ami parfait !” Nouvelle provocation. Innocente. Délicate. Lâchée telle une bombe. Une simple blague. Le petit ami parfait. Il a conscience de cette image. Il ne l’a pas cherchée. Un homme qui reste avec la même femme sans pouvoir la toucher, sans pouvoir l’embrasser ou même rêver d’un rapport sexuel. Dans une société où l’homme est vu comme une bête en rut, il passe pour l’homme parfait. Elle se glisse à ses côtés. Mais là où il aurait accepté Snow, il est plus réticent pour Prudence. Mais dans le fond, elle reste la même. Elle a juste un conflit intérieur. “T’es pas responsable, pour ton père, ta famille.” La phrase tombe. Elle rebondit sur la glace. Il la dévisage. Snow ou Prudence ? Il ne sait plus. Elles ont le don de se confondre. Il sent des remords derrière sa phrase. Comme si elle cherchait à lui dire que lui, au moins, n’avait pas voulu faire de mal. “...Si je t’avais rencontré avant, tout aurait été tellement différent.” Tout aurait été différent. Il n’aurait pas été à deux doigts de tuer une personne. Il n’aurait jamais rencontré Scott. Il n’aurait jamais rencontré Malicia. Ils n’auraient jamais été là à discuter de cela. Et quelle aurait été leur relation ? Un lien fort les aurait unis. Mais à quel point ? “Excuse-moi, mais j’ai du mal à suivre… A qui je parle au juste ? Snow ? Prudence ?” Involontairement, il a une voix sévère. Il a l’impression qu’elle se joue de lui. Cependant, elle peut très bien ne pas avoir la main sur ce qu’elle dit ou fait. Le doute. Il s’oblige à mettre de côté ses propres émotions. Se cacher derrière son rôle. Derrière son professionnalisme. C’est parfois la seule manière de rester objectif. De fournir une analyse juste. “Notre rôle à l’Institut n’est pas de juger. Il est de guider les mutants qui en ont besoin, qu’ils soient dans l’obscurité ou dans la lumière. Nous ne faisons pas de différence.” Évidemment qu’ils espèrent toujours que la personne attirée par l’obscurité changera d’avis. Évidemment qu’ils y croient. Mais nombreux sont les étudiants à partir quand ils ont obtenu l’aide qu’ils étaient venus chercher. Des dizaines d’élèves sont déjà partis, ainsi. Malgré tout, ils ont été traités comme des élèves normaux. “Tu te définis comme une personne qui fait le mal autour d’elle, qui est capable de donner la mort. Je te vois autrement. Je vois une personne qui a du mal à accepter son passé et qui a besoin d’être guidée. Je vois une mutante avec un énorme potentielle qui a juste besoin d’un coup de main.” Bien ou mal. Passé meurtrier ou pas. Peu lui importe. Tout ce qui compte c’est ce qu’elle décide de faire maintenant qu’elle est à l’Institut. En entrant à la X-Mansion, elle a repris une nouvelle vie. Les professeurs ont effacé leur rancoeur. Les élèves ont essayé de faire comme si de rien était. Elle a eu le droit à un nouveau départ. Depuis, elle n’a tué personne. Elle n’a blessé personne. Temps qu’il en sera ainsi, Bobby n’aura pas de raisons de changer sa manière de la voir. Et si elle veut partir, hé bien, la porte est grande ouverte. Elle l’a toujours été. Autant pour entrer que pour sortir. “Tu peux partir. On ne retient personne, ici. Si tu ne t’y sens pas à ta place, va-t-en. Mais saches qu’en fuyant, tu te couperas des seules personnes qui peuvent t’aider et que tu continueras à avoir peur de toucher les autres.” Elle peut si facilement le toucher. La glace n’a pas peur de la glace. La glace peut se toucher. Se transformer. Se créer une nouvelle apparence. La glace ne peut pas geler plus qu’elle ne l’est déjà. Voilà pourquoi SNow se dévoile autant. Mais elle ne peut pas fuir éternellement tous les autres mutants. Ce n’est pas une vie.

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Crystallize
IT'S TOO COLD OUTSIDE FOR ANGELS TO FLY.
Bobby ✧ Prudence
« Excuse-moi, mais j’ai du mal à suivre… A qui je parle au juste ? Snow ? Prudence ? » La voix sévère la dérange et la repousse. Si elle s’est ouverte à l’attitude amicale, elle se referme aussi sec face au psychologue, au moralisateur qui n’a aucun intérêt à ses yeux ; parce qu’elle déteste les règlements, explose les barrières, fait plier la brûlure de l’autorité. Elle s’est détachée de lui, calmement, sans qu’aucune variation n’intervienne, dans un premier temps. La leçon sur le rôle de l’institut l’agace plus que de raison, car il se cache derrière, c’est ce qu’il lui sort quand il n’arrive plus à changer la donne. Elle le laisse parler, pourtant. A quoi bon le couper ? Il radote, comme le professeur Xavier. Ils sont peut-être tous séniles. « Je vois une mutante avec un énorme potentielle qui a juste besoin d’un coup de main. » Vraiment ? Elle a levé les yeux au ciel, défroissant le bas léger de sa robe. Un énorme potentiel, comme si c’était l’objectif, comme si elle attendait qu’il lui dise cela. « Je ne suis pas encore folle au point d’être schizophrène, Bobby. » Ca claque. Elle n’aime pas sa distance, elle n’aime pas cette analyse radicale qui la scinderait violemment en deux, un côté bon, un mauvais, point, à la ligne. Prudence est contrariée et ne cherche pas à le cacher. « Prudence, Snow, c’est la même chose. Si tu ne veux que la partie tendre et gentille, alors abandonne ! » Elle se sent.. comme poussée dans le passé, à cette époque où sa mère voulait l’adolescente sans le don. Bobby voulait la mutante sans la noirceur. L’émotion est vive, la colère réelle, elle n’a pas l’énergie pour que ça impact réellement l’environnement, cependant. Le sol luit légèrement, sans plus. « On vient ici en abandonnant une identité, souvent, est-ce que ça efface le casier ? Non. »

La paume se plaque sur le torse, collant le jeune homme contre la paroi glacée et pour la première fois depuis leur lutte première, elle est si près de lui que les souffles se mêlent. « On ignore tous les deux jusqu’où je suis allée avec le contact. Ne juge pas ce qui n’est pas dans le dossier, cela pourrait me tenter. » Une menace voilée de tentation ? Une pique acide ? Difficile à dire. Ses yeux trop bleus sont plantés dans les siens et ne cillent pas, entre la provocation et la morsure de ses doigts refermés sur le tissu. « Je t’aime bien, Bobby, mais laisse le psychologue sévère au placard, j’ai passé l’âge de ce genre de réprimandes. » Elle recule de quelques pas, croisant les bras. Il est allé trop loin. Elle acceptait la tendresse, la confidence, sa peau même, et il a fait un faux pas.

« Peut-être que je préfère être seule plutôt que devoir me plier à ça, à votre volonté de couper des morceaux pour ne prendre que ce qui vous intéresse. » Le ton n’a plus rien de doux ou de mielleux, son attitude toute entière n’a plus rien d’amicale. Elle est un peu blessée, si lui aussi se met à ressembler à tous ces êtres insipides ou lisses, alors en effet elle n’a plus rien à faire ici Elle se souvient vaguement de quelques rires avec des amis dont les visages n’ont plus de consistance. « Jolie mais trop froide. Mystérieuse mais pas assez conne. Prudence mais pas Snow. » Les garçons ont souvent l’espoir un peu stupide que la fille dira oui, et les demoiselles préfèrent des amies dont on ne se fait pas une rivale. Les relations humaines sont toujours forgées de compromis, avec les mutations, elles s’ornent d’autant plus de variations que d’incompatibilités, tant physiques que génétiques. Le feu ne frôle pas la glace, l’énergie volée ne laisse pas la vie, la vitesse est toujours exclue du temps commun. La glace venait de heurter la glace. La neige venait de fondre sur la transparence anguleuse du givre. « Qui doit juger qui pour la privation de toucher, mh ? Qui vient de passer une dizaine d’année avec une femme dont il n’y a pas d’amour physique à espérer ? » Elle sait planter le stalactite où ça fait mal. A-t-elle vraiment tort ? Elle peut changer d’avis, pas lui. Parce que Malicia ne choisit pas. Parce que c’est un gentil garçon.

« Vous êtes tous les mêmes. A lisser des images qui ne vous conviennent pas. Vous ne jugez pas mais tu repousses quand je n’ai pas l’air assez stable, assez.. assez bien. » Elle finit par tourner les talons, sortir du palais pour traverser d’un pas régulier le lac figé. Il peut la rattraper mais elle doute qu’il en ait la volonté. Il est le psychologue de l’Institut, pas un ami.. et cela, elle l’avait perdu de vu.
© Starseed
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et si nous étions incapables de comprendre l'ampleur de nos pouvoirs ?

Plus sévère qu’il ne l’aurait voulu, le voilà qu’il lui parle sèchement. Plus dur. Plus autoritaire. Revirement de comportement. Parfois, se cacher derrière un rôle est bien plus facile qu’affronter ses propres émotions. Parfois, il se retrouve à agir comme ses propres patients. Nier. Repousser. Fuir. Se cacher. Trouver une échappatoire pour ne pas être touché. Il cherche à trouver cette sortie. Les rôles de psychologue et de figure d’autorité sont une aubaine. Il cherche à s’en détacher, mais se réfugie derrière à la première occasion. Conflit d’intérêts. Conflit de personnalités. Vouloir être l’adulte cool et détendu pour ne pas être vu comme le psy qui analyse sans cesse, même en dehors de son bureau. Voilà ce qu’il souhaite être. Mais dès que les premières difficultés apparaissent avec Snow, il en est incapable. Il tire la couverture du membre du personnel, cachant Bobby derrière. Ses traits se ferment. Son sourire disparaît. Il n’y a plus que Monsieur Drake. Mais ce changement ne plaît pas à Snow. Ce changement la déstabilise autant que Bobby a été déstabilisé par le changement de comportements de Snow. Chacun son tour. Un par tout. La balle au centre. A qui le prochain ? Faire souffrir. Créer le désarroi. Faire paniquer. Déstabiliser. Ce n’est pas un plaisir. Ce n’est pas une habitude. Ce n’est pas volontaire, non plus. Il ne veut pas sous-entendre qu’elle est schizophrène. Mais d’un autre côté, la question doit être posée. Il est important de pouvoir se poser la question. De soulever le problème. Personne n’aime être traité de fou. Personne n’aime entendre qu’il a une défaillance psychologique. Il le comprend. Pourtant, dans sa bouche de spécialiste, cela n’a rien d’une attaque. Rien d’une critique. Seulement une analyse possible. Une probabilité à envisager. “Prudence, Snow, c’est la même chose. Si tu ne veux que la partie tendre et gentille, alors abandonne !” Un couple. Dispute digne d’un couple. Accepter les gens comme ils sont, c’est ce qu’il fait le mieux. C’est ce qu’il fait le plus. Il encaisse le goût. Il avale la pilule. Il prend une inspiration. Calme. Rester calme. Il se redresse. Il se relève. Sur ses deux pieds, il se sent prêt à affronter la tornade qui va se déchaîner. Il la dévisage. Elle est furieuse. Elle est blessée. Chez elle, la colère peut être violente. Elle peut être dangereuse. Elle peut se manifester sous différentes formes. Se préparer à tout. Appréhender toutes les éventualités. Mais ne pas le montrer. Cela pourrait provoquer encore plus de colère. De panique. “On vient ici en abandonnant une identité, souvent, est-ce que ça efface le casier ? Non.” Son dos claque contre le mur. Ses omoplates le brûlent. Mais il ne bouge pas. Il ne veut pas se défaire de son emprise. Il plante son regard de glace dans les prunelles de Snow. Vraiment furieuse. Il a touché une corde sensible. Celle de l’identité.

Ils sont prêts. Il ne bouge toujours pas. Ne pas s’éloigner. Le contraire peut signifier qu’il a peur d’elle. Qu’il a peur de ce qu’elle pourrait lui faire. Ce geste de rejet pourrait causer bien plus de dommage. “On ignore tous les deux jusqu’où je suis allée avec le contact. Ne juge pas ce qui n’est pas dans le dossier, cela pourrait me tenter.” Il en a un très bon souvenir. Celui de son sang se gelant. De ses cellules s’atrophiant. De son souffle coupé. Il ne sait pas jusqu’où elle est allée, mais il sait de quoi elle est capable. “Je t’aime bien, Bobby, mais laisse le psychologue sévère au placard, j’ai passé l’âge de ce genre de réprimandes.” C’est donc ça. Elle refuse d’être infantilisée. A quel moment être analysé est être considéré tel un enfant ? Elle cherche une amitié. Une épaule. Un soutien. L’espace d’un instant, elle l’a trouvé. Il a tout cassé. Et elle l’aime bien. Preuve qu’il a réussi à fissurer sa carapace. Qu’il a su entrer dans son univers. Tout n’est pas perdu. Enfin, elle retire sa main. Elle s’éloigne. Son dos se décolle du mur glacé. Elle souffre d’un manque de confiance. D’un cruel manque de confiance. Elle se veut entière. Parfaitement sincère. Elle revendique son indépendance. Lui a mis en péril cette personnalité. Il a osé le mettre en danger. Maintenant, elle le repousse. Ce sera dur, mais il réparera son erreur. Il y croit fermement. “Jolie mais trop froide. Mystérieuse mais pas assez conne. Prudence mais pas Snow. ” Il comprend. Elle lui en veut. Une nouvelle fois, il a le sentiment d’avoir une dispute de couple. Ce n’est pas le genre qu’il a avec Malicia. C’est un genre nouveau. Mais c’est typiquement les conflits que rencontrent un couple. Sauf qu’ils n’en sont pas un. Ils ne peuvent même pas dire être amis. Colocataires, à la limite. Psychologue et patiente, pourquoi pas. Compagnons de pouvoirs, sûrement. Mais couple, pas du tout. “Qui doit juger qui pour la privation de toucher, mh ? Qui vient de passer une dizaine d’année avec une femme dont il n’y a pas d’amour physique à espérer ?” Le coup fait mal. Il se plante dans son estomac. Il cille. D’accord. Elle veut la jouer ainsi. Être jugé par une personne qui n’y connaît. Être critiqué par une femme qui n’a jamais osé toucher une personne. Cela fait mal. Il secoue la tête. Est-ce si difficile à comprendre qu’il est possible d’abandonner des choses par amour ? Peut-être pour elle. Elle semble avoir repoussé toutes les personnes qui l’entourent. Une par une. “Vous êtes tous les mêmes. A lisser des images qui ne vous conviennent pas. Vous ne jugez pas mais tu repousses quand je n’ai pas l’air assez stable, assez.. assez bien.” Souffrance. Fragilité. Le rejet. Éternelle déchirure qui a du mal à se cicatriser. La détresse de Snow est palpable. Elle ne la montre pas. Elle la cache derrière son ton acéré. Son regard assassin. Ses traits colériques. Mais elle est blessée. Il a fait ce que d’autres ont fait avant lui. Il comprend qu’il a brisé une confiance précieuse.

Et elle le plante là. Sous ses yeux, elle sort de leur palais de glace. Elle s’éloigne. Il reste un moment sans bouger. Il réfléchit. Bobby et le psychologue se débattent. Aller la chercher ou la laisser se calmer. Redevenir l’ami ou rester professionnel. Récupérer une confiance fragile ou tenter de rétablir le contact plus tard. Elle lui a demandé de n’être que Bobby. Juste Bobby. De laisser le psychologue de côté. Mais le peut-il seulement ? Il regarde autour de lui. Ses yeux survolent cette pièce qu’il a déjà étudié. L’amitié peut créer de belles choses. Parfois, elle est bien plus efficace que toute autre technique de spécialiste. Snow n’a pas besoin d’un psychologue. Elle a besoin d’un ami. Alors, c’est Bobby qui sort. Il laisse derrière lui la couverture du médecin. Il cherche Snow. Elle s’est éloignée. “SNOW !” Son appel résonne. Sonne dans le froid de l’hiver. L’écho se fait. Mais elle ne se retourne pas. Elle ne s’arrête pas. Elle se refuse de rouvrir la porte à une éventuelle amitié. Il allonge le pas dans sa direction. Il tente de la rattraper. Elle est déjà trop loin. Il lève la main. Un pic de glace surgit du sol. A un mètre de Snow. Juste devant. Un obstacle pour ralentir son avancée. Il profite de l’effet de surprise pour avancer. “J’ai du mal à comprendre qui tu es vraiment. Je suis désolé si je donne l’impression de devoir te dissocier.” Il parle haut et fort. Sa voix est portée par le vent. Résonne dans l’air. Elle est encore loin. Il crée un nouveau pic sur sa route. Il continue d’avancer. Chercher à se faire pardonner. Recoller les morceaux. Reconstruire une relation qui n’a même pas commencé. Il finit par s’arrêter. Lutter contre son propre élément ne sert à rien. Elle l’entend. Il sait qu’elle l’entend. Alors, à quoi bon chercher à la ralentir ? “Je veux juste que tu saches que tu peux compter sur moi. On n’a pas besoin d’être amis.” C’est tout. Compter sur lui. Lui demander de l’aide pour affronter son pouvoir. Lui demander conseil. Personne n’a été là pour elle. Personne ne lui a tendu la main quand elle en avait besoin. Alors, il sera là pour elle. Elle ne peut pas le repousser, lui aussi.

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