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 WINIBAL ·· let me heal your wounds

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let me heal your wounds



Il avait encore dû sortir pour jouer les criminels du dimanche. Winter poussa un soupir en ouvrant la porte, et un nouveau lorsque Hannibal passa son bras autour de son cou pour s'appuyer. Il était en sang – évidemment qu'il était en sang. Il allait se battre dans les ruelles de New-York, voler les passants et exulter toute la rage qui l'habitait. Finalement, Nine faisait ce pour quoi il avait été programmé, il donnait des coups et ne posait pas de questions : mais il avait dû tomber sur un mec plus récalcitrant. Un mec armé, sans aucun doute, au vu de la plaie qui lui lacérait le torse. Seven ramena son autre sur le canapé qui habillait le salon de leur petit appartement. « Je vais chercher la trousse de soins. Bouge pas. » Il quitta la pièce principale pour se diriger vers la salle de bain. Ce dont il avait besoin se trouvait sous le lavabo. Winter s'arrêta un moment, et se regarda dans le miroir fêlé de leur salle d'eau : il aurait pu perdre Hannibal aujourd'hui. Comme tous les jours, comme chaque instant, ils auraient pu être séparés, l'un mort l'autre condamné à errer, à la recherche d'un autre alpha, d'un autre bêta, d'un autre tout simplement. Il tira la trousse du placard, et rejoignit Nine sur le canapé. « J'ai le droit de demander ce qu'il s'est passé ? » fait-il, d'une voix tendre. Si Nine ne veut pas lui raconter, alors il ne demandera plus. Il n'a pas vraiment besoin de savoir, de toute manière. Il est juste heureux que son alpha soit revenu, et qu'il puisse le soigner à nouveau.

Winter sort une paire de ciseaux, et découpe le tee-shirt poisseux de sang. Il expose le torse d'Hannibal, et la blessure qui pulse sur celui-ci. Tirant de la boite un coton, il l'imprègne de désinfectant avant de le tamponner doucement sur la plaie. « Ça va piquer. » il sort, machinalement. Ce n'est pas la première fois qu'il soigne quelqu'un ; connaissant Hannibal, ce ne sera sûrement pas la dernière. Sa main droite s'affaire sur la blessure, sa gauche est sagement posée sur son genou. Il tapote de ses doigts, comptant le nombre de secondes qu'il passe à désinfecter la plaie de Nine, avant de finalement retirer le coton. La majorité du sang a été épongée, la marque laissée par le couteau est bien visible maintenant. « C'est pas joli. Je peux recoudre, si tu veux. » C'est plutôt rare, de recoudre sans anesthésiant. Pas impossible, mais rare. Hannibal étant Hannibal, il n'hésite pas et hoche la tête. Alors Winter sort le fil et l'aiguille, sans autre forme de procès, et il pique la peau. Il sent le corps se raidir, les lèvres se pincer. Il y a quelque part dans la gorge de Nine un gémissement étouffé. Seven déteste faire souffrir, c'est l'une des majeures raisons pour lesquelles il n'utilise pas son pouvoir. Alors il se répète qu'il guérit Nine, qu'il est en train de le sauver ; sans quoi il se serait déjà mis en boule quelque part. Il prend la main de celui qui pourrait être son frère, son jumeau, il croise leurs doigts et il serre fort. Il dit pardon, si jamais ça fait mal, cette aiguille et ce fil. Il dit pardon parce qu'il ne devrait pas infliger de la souffrance aux autres, pardon mais il n'a pas le choix, c'est ce qu'il y a de mieux, ça te guérira Hannibal.

Finalement, Winter coupe le fil après l'avoir soigneusement bouclé, et la blessure est propre, fermée, comme si elle avait seulement été dessinée. « Il va falloir que tu restes tranquille pendant quelques jours. » Ça paraissait évident : un mouvement trop brusque, et les sutures sauteraient. Seven serait bon pour recommencer tout ce manège, or il n'était pas non plus au service des folies de Nine. Mais il connaissait son clone plutôt bien, il savait qu'en tant qu'alpha, il avait des pulsions plus violentes, des trop-pleins à exulter. « Je m'occuperai de toi, d'accord ? » Il se penche vers Nine, il passe la main dans ses cheveux. Il n'a pas intérêt à faire de connerie, comme mourir par exemple. Sans quoi, Winter le rejoindrait bien vite dans la tombe. Une vie sans Nine, c'est une vie dont Seven ne veut pas.



Dernière édition par Winter Sekhmet le Mar 8 Sep - 14:56, édité 1 fois
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let me heal your woundsOh, I will be cruel to you. It will stop your breath, how cruel I can be. But you understand, don’t you? You are clever enough. I am a demanding creature. I am selfish and cruel and extremely unreasonable. But I am your servant. When you starve I will feed you; when you are sick I will tend you. I crawl at your feet; for before your love, your kisses, I am debased. For you alone I will be weak.

Il suffit d'un regard.

Ça lui fait peur des fois. Comment ils se comprennent d'un coup. Comme ça, sans rien. Juste un regard. Des fois, Nine se dit que ça aurait été comme ça sur le champ de bataille. Sur le front. À la guerre. Juste un regard. Juste un regard et une étincelle et tout — les mots, les phrases, les sensations, les ordres, les espoirs, tout, un seul coup d'oeil, c'est la fin, c'est le début, tout, tout, tout. Ça lui fait peur. Ça lui fout le vertige. Il a envie de lui fracasser la gueule jusqu'à qu'il ne puisse plus jamais ouvrir les yeux car quand il croise les yeux de Seven, Nine a envie de s'arracher le coeur.

Il arrive à esquisser un petit sourire canaille, malgré sa bouche qui lui fait mal et le bleu douloureux à sa pommette qui le lance dès qu'il bouge. Il se laisse tomber en avant et, évidemment, Seven le rattrape. Il le traîne jusqu'au canapé où il s'allonge. Il ne l'écoute pas. Il attend qu'on le guérisse. Il regarde le plafond en se demandant bien ce qui lui met autant de temps pour aller chercher la trousse de soins.

Voilà. Il est là. Il est revenu auprès de lui. Son regard... Nine détourne les yeux. « J'ai le droit de demander ce qu'il s'est passé ? » Oh. Il sait, non? C'était un pigeon un peu trop récalcitrant. Il avait un couteau dans sa veste, il faisait certainement partie de la même lie de l'humanité que Nine, le même genre de voyou, le même genre de gangster, le même genre d'âme perdue. Ça lui fait un peu mal mais il survivra. Seven ne le laisserait pas mourir.

Il aimerait lui dire arrête de t'inquiéter. Tu devrais voir la tête de l'autre gars. Mais c'est faux. L'autre a détalé après le coup de couteau et Nine n'a même pas réussi à lui mettre son poing dans la figure. Il aurait pu le tuer, là, tout de suite; lui faire griller les neurones; le transpercer; faire un trou à la place de son coeur; bref. Mais Winter lui a fait promettre de ne pas tuer n'importe qui n'importe quand n'importe comment. Il ne l'a pas fait.

(La douleur est venue à lui comme une vieille amie. Une vieille amie dont on oublie la connaissance, mais qui fait chaud au coeur quand on la revoit. Pour autant, il ne préférerait pas en mourir.)

Tu peux, ” répond-t-il simplement, mais sa voix est plus faible que prévu. “ Des fois, les proies frappent en retour, ” explique-t-il plus clairement, la voix blanche, la respiration soudain plus hachurée; nouvel élan de douleur. Ses mains qui frémissent, prêtes à chasser celles de Winter pour se poser sur la plaie, comme pour en tarir le flot de sang de ses propres doigts; mais il y renonce vite. Seven a été formé à ça. Il sait mieux s'en occuper que lui.

Recouds donc. Nine s'en fiche. Il hoche la tête et serre les dents et c'est un peu plus douloureux que prévu. Déjà que l'alcool lui a fait flamber la peau, qu'il a l'impression que ses côtes sont en feu, que rien n'a de cesse; l'aiguille va et vient et ça fait mal, ça fait si mal, il se déteste de sursauter et de grincer des dents et de pousser un gémissement sous sa respiration mais c'est si fort que lui. (À un moment, il croise le regard de Seven et il sait qu'il ne juge pas. Qu'il sait. Qu'il comprend. Pourquoi a-t-il si honte, finalement? D'être si faible? Si humain?) Ses mains s'accrochent aux siennes. Il aimerait bien utiliser ses ongles pour dessiner des traits sur sa peau, juste pour voir à quoi ça ressemble sur le corps de Winter, de Seven, de son Autre.

Calvaire fini. Il ferme les yeux. L'oxygène lui fait mal aux poumons. Il a envie de détruire quelque chose de beau. « Il va falloir que tu restes tranquille pendant quelques jours. » Il a toujours les yeux fermés, allongé de tout son long sur le canapé, respirant du mieux qu'il peut. « Je m'occuperai de toi, d'accord ? » Ses mains dans ses cheveux, qui lui font comme une décharge électrique. Il se redresse et rouvre les paupières. Il est si proche. À cette distance, Nine pourrait lui arracher les yeux sans trop se fouler. Son bras sous le sien. Sa main qui s'aggripe à son épaule. L'autre main qui jaillit. Les doigts qui s'écartent. Et arrachent.

D'accord. Je sais. ” Il le regarde dans les yeux. Il ne sait pas trop ce qu'il a envie de faire de lui. Il sait juste qu'il a envie de le garder près de lui. “ J'ai réussi à récupérer un peu d'argent, ” arrive-t-il à articuler sous sa respiration. “ Ce n'est pas beaucoup, concède-t-il. Mais tu m'avais dit que tu voulais aller au cinéma demain donc... ” Il se tait et baisse les yeux. Son regard le transperce et l'enflamme.
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Winter avait besoin d'Hannibal. Pas dans le sens strictement amoureux du terme, le genre de phrases qu'on lit dans ces bouquins à l'eau de rose, je ne peux pas vivre sans toi, tu es mon tout, mon rien et ces conneries griffonnées par des gens aux fantasmes d'amours grandiloquents. Winter avait besoin d'Hannibal parce que Seven avait besoin de Nine, depuis toujours. Il était son Bêta, il était censé être à ses côtés jusqu'à leur mort. C'était presque inscrit dans ses gènes, tant l'éducation reçue lui avait inculqué ce principe, ce précepte : tu appartiens à Nine et Nine t'appartient. Vous êtes les deux faces d'une même pièce. C'était instinctif, primal. Il n'y avait pas de bonne raison, il n'y avait pas de sentiments qui entraient en jeu, il savait juste qu'il ne pourrait jamais tourner le dos à Hannibal, qu'il ne pourrait jamais le quitter. Non pas qu'il ne le veuille pas – l'idée ne lui traversait que rarement l'esprit – mais parce qu'il ne le pouvait pas. Il dépérirait si Nine était loin de lui. Il se laisserait mourir, avant même d'être capturé par Stryker et ses hommes. Seven en était convaincu.

Alors le voir se battre, le voir saigner, ce n'était pas bon pour Winter. Un jour, il finirait par le voir mort. C'était hors de question. « D'accord. Je sais. » Le regard de Nine se colle au sien. Arrête de faire ça. Tu vas crever et il sera seul. Il crèvera aussi, si t'es plus là. « J'ai réussi à récupérer un peu d'argent. Ce n'est pas beaucoup, mais tu m'avais dit que tu voulais aller au cinéma demain donc... » Winter soupire, et quitte le chevet de l'autre. « C'est ton excuse, cette fois ci ? » Il dissimule sa peine, parce qu'elle n'est pas si forte. Pas autant qu'il l'aurait imaginée. Peut-être qu'il n'a pas encore pris la main sur les sentiments humains, voilà tout. « J'ai un travail, je reçois de l'argent. Je peux payer sans voler. » Il ne veut pas exhiber son honnêteté, la confronter aux illégalités de Nine. Il expose simplement des faits, il révèle un bilan de la situation qui lui déplaît. « Tu prends des risques inutiles, Nine. » fait-il en rangeant la trousse de secours. Son ton est neutre mais il a peur – il ne questionne que rarement les choix d'Hannibal. Il aime à penser qu'ils sont une équipe, et que l'un, sans l'autre, ne peut vivre. A dire vrai, il sait être programmé différemment de Nine – et si Seven mourrait, peut-être que l'autre pourrait s'en sortir. Il avait Anya, il avait un semblant de vie. Il finirait par s'en remettre. Il l'aimait moins, après tout. Il dépendait moins de lui, Seven le savait.

Hannibal pourrait lui faire du mal : il en était capable. Il aurait peut-être mal au cœur en le faisant, mais s'il le devait, il pourrait tuer Winter. Ce dernier en était convaincu. Ainsi, questionner les intentions, les actions de Nine, semblait dangereux. Il aurait pu s'énerver, il aurait pu frapper. Seven n'avait pas l'intention de se taire pour autant. S'ils ne s'aimaient pas de la même manière, ils étaient une équipe quand même. Et Stryker les pourchassait tous les deux. « Si tu te fais arrêter, ou si Stryker entend parler de ces agressions … il rappliquera sur le champ. » Finalement, Seven s'approche de son jumeau, qui a toujours les yeux baissés, et il prend son visage dans ses mains. Il le force à le regarder. « Je ne peux pas te perdre, Nine. » Ils se ressemblent tellement. De parfaits jumeaux, aux traits similaires, à la peau aussi tannée l'un que l'autre. Mais leurs sourires sont différents, leurs yeux aussi. Hannibal transmet une froideur presque folle, Winter a juste l'air cassé. Ils sont à l'intérieur si différents, que leurs extérieurs semblent être une supercherie. On aurait menti sur la marchandise, ces deux-là ne sont pas frères enfin : ils se ressemblent trop, et trop peu en même temps. Seven garde son regard brisé dans celui glacial de son Nine. « Tu t'en fous, pas vrai ? » et il esquisse un petit sourire, parce que finalement, Nine a été programmé pour ça, et ce n'est pas Seven qui le changera. Ce n'est pas grave, s'il s'en fiche. Winter s'inquiétera pour deux, et il continuera de réparer Hannibal quand ce dernier rentrera en sang. Il continuera les sutures, et les baisers sur ses cicatrices pour calmer la douleur. Seven n'arrêtera jamais.



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let me heal your woundsOh, I will be cruel to you. It will stop your breath, how cruel I can be. But you understand, don’t you? You are clever enough. I am a demanding creature. I am selfish and cruel and extremely unreasonable. But I am your servant. When you starve I will feed you; when you are sick I will tend you. I crawl at your feet; for before your love, your kisses, I am debased. For you alone I will be weak.

Nine aurait presque honte sous son regard inquisiteur. Il baisse les yeux et essaie de s'afficher humble, modeste; il n'y arrive pas vraiment, quelque chose dans les traits de son visage reste figé dans une expression haineuse et pleine de colère, caractéristique de la personne qu'il est, qu'on a modelé de lui. « C'est ton excuse, cette fois ci ? » Il a envie de le frapper jusqu'à ce qu'il comprenne. Sait-il qu'il fait ça, tout ça, pour lui? « J'ai un travail, je reçois de l'argent. Je peux payer sans voler. » Même si il ne le voit pas, Nine serre les poings. Son bras tremble légèrement. (Quelque part, en dehors de leur champ de vision, une ampoule grésille, son électricite qui vibre, qui disparaît, réapparaît. Il sent le pouvoir, de loin, qui vient de la salle de bains. Il sent le pouvoir et en un mouvement, il pourrait tuer Winter, il le sait. Mais comment survivrait-il? Dans quel état serait-il, chaque soir, en apprenant que Winter ne serait pas là, avec ses grands yeux semblables aux siens et sa peau si belle et son sourire qui l'étourdit parfois.) « Tu prends des risques inutiles, Nine. — Je ne risque rien, ” répond son double du tac-au-tac. “ Douterais-tu de moi? ” Il y a un danger qui ronronne dans sa voix. Douter de lui serait se tromper. Seven le sait mieux que personne.

« Si tu te fais arrêter, ou si Stryker entend parler de ces agressions … il rappliquera sur le champ. » Nine se mord la lèvre. Il le met en danger, il le sait. Il ne devrait pas s'en soucier. Il se rit de Stryker, il se rit du danger. Rien ne peut l'atteindre. Tous... ils ne sont pas assez puissants par rapport à lui. Il sait une chose, c'est que Winter est son point faible. Son point tendre. Son coeur.
Ses mains sur ses joues. Brûlantes. Nine relève les yeux sans le vouloir, sans le pouvoir; il les enfonce dans ceux de Winter. C'est comme s'ils se regardaient dans un miroir l'un l'autre. Mais dans les yeux de Seven, il y a autre chose, une étincelle qu'il cherche desespérément chaque matin dans son reflet. Il aimerait être comme lui. Avoir un travail, recevoir de l'argent. Réussir à regarder Anya comme il le fait. Réussir à tout faire comme il le fait.

L'envie ne lui sied pas au teint. Elle se transforme en colère. La colère se transforme en une farouche détermination de ne pas lui laisser voir ses tourments, ses peurs.

(Le mot Stryker lui fait peur.)

(Il ne devrait pas ressentir de la peur.)

(Ça lui fait encore plus peur.)

« Je ne peux pas te perdre, Nine. »

Moi non plus.

Nine ne dit rien.

Il a l'air défiant. Le monde est son ennemi, se souvient-il encore une fois. Il n'a qu'à lui qu'il a besoin de rendre des comptes. Il adore Seven. Mais pour autant... -- il chasse ces pensées en secouant brièvement de la tête. Les mains de Seven encadrent toujours son visage. Sa peau le soulage. L'apaise. L'expie de beaucoup de maux. Un instant, son visage dans ses mains, ses yeux dans les siens, Hannibal se sent mieux et se sent moins rongé de l'intérieur par quelque chose qu'il n'arrive pas à définir. « Tu t'en fous, pas vrai ? » Les cils de Nine se baissent sur ses joues, y projettent des infimes ombres. Il lève les mains, lentement, pour lui montrer qu'il ne va pas lui faire mal et il en pose une dans sa nuque pour l'amener contre lui, front contre front, coeur contre coeur. Il a toujours les yeux fermés. Il a mal aux yeux. “ Tu sais, ” dit-il simplement, sous sa respiration, le plus doucement possible. Il doit bien savoir, finalement. Non? Il doit bien savoir, n'est-ce pas, ce qui se passe dans sa tête; mieux que lui, même. Ils sont des doubles, même pas des jumeaux, des clones, ils ont été composé par la même main, avec le même destin. Il doit savoir. Parfois, Nine aimerait qu'ils aient une sorte de lien télépathique. Pour qu'une pensée n'ait besoin de mots car parfois, ceux-là ne lui viennent pas et ça lui fait mal au coeur. “ Tu sais.

Puis il le repousse sans ménagement. Il n'est pas fait de sucre, il survivra. Nine se redresse lentement, en grimaçant quand sa peau tira sur la blessure. Seven le regardait toujours et lui agita sa main sous son nez comme pour lui faire signe de partir, comme pour le congédier. “ Je l'ai fait pour toi, ” dit-il. “ Je voulais te faire plaisir. Mais je comprends bien que tu t'en fiches, finalement. ” Il hausse les épaules, comme s'il lui aussi s'en fichait. Il s'en fiche, se dit-il. Il n'a pas le droit de se fiche de quoi que ce soit. Il se lève lentement et il a un petit vertige et il se raccroche au dossier du canapé sur lequel il a été allongé pendant trop longtemps à son goût. “ Merci, ” dit-il finalement. Et il a toujours les yeux baissés.


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« Tu sais. » avait-il fini par souffler. Winter savait, oui. Lui et Nine ne partageaient pas les mêmes pensées, mais presque. Il suffisait d'un regard. Ils étaient de la même souche, du même bois. Seven pouvait embrasser la peau d'Hannibal et sentir son propre parfum, il se perdait dans les yeux noisettes comme dans le reflet d'un miroir. Il aurait aimé qu'il le dise, pourtant. Il rêvait parfois d'un Nine moins secret, un Nine qui n'aurait pas peur des mots. « Tu sais. » répéta-t-il, et Winter finit par hocher la tête. Son autre le repousse sans douceur, l'écarte et brise la proximité qui les liait jusque là. Il tente de se relever, et Seven le regarde faire. Il n'a pas peur que les sutures sautent – il sait qu'il a bien fait son travail. C'est toujours le cas. Nine finit par gesticuler sans logique, cherchant à chasser Winter. Ce dernier ne bougea pas d'un poil. « Je l'ai fait pour toi. Je voulais te faire plaisir. Mais je comprends bien que tu t'en fiches, finalement. » Seven le toise, puis il finit par lui tourner le dos, en direction de la cuisine. « Rien ne me fait plaisir. Je ne sais pas ce que c'est, le plaisir – tu le sais bien, Nine. »

Il laisse couler l'eau dans un verre, en boit une gorgée, et amène le reste à Hannibal. Celui-ci s'est levé, il grimace, il paraît chancelant. En une pichenette, Winter pourrait le faire tomber, pense-t-il. A dire vrai, il n'aurait même pas besoin de lever le petit doigt. Un regard et Nine se plierait de douleur sur le sol. Il sait qu'il ne le fera jamais, ceci dit. Il est incapable de faire souffrir. Puis, ils n'ont jamais utilisé leurs dons l'un sur l'autre. C'est un pacte muet, une convention tacite. Hors de question de faire mal à l'autre : ce serait se faire mal à soi-même. « Merci. » il sort, le regard pointé sur la table basse. C'est déjà plus qu'il n'offre habituellement, plus que ce que Winter est habitué à recevoir. Ce dernier esquisse un sourire discret. « Ça me fait plaisir. » il insiste sur le dernier mot, il l'emphase et s'en amuse. Ne vient-il pas de dire que le plaisir est une notion totalement étrangère à ses yeux ? C'est un joli mot pourtant – et il aimerait que ce soit plus qu'une abstraction, il aimerait en avoir été la victime volontaire. Quoiqu'il fasse pourtant, peu importe le corps qu'il touche, le sien ou un autre ; peu importe ce que ses sens expérimentent, il se souvient la douleur, mais il n'y a pas de plaisir, il n'y en a jamais eu. Ce qui s'y rapproche, c'est la chaleur de Nine, ce sont ses doigts qui courent parfois sur ses côtes et viennent le chatouiller doucement. C'est sa voix lorsqu'il commence à trop parler, mais ça n'arrive que rarement. Évidemment.

Winter s'assied sur le canapé, s'enfonce dans le coussin jusqu'à s'y sentir assez bien. « Tu veux bien me raconter ton combat ? » demande-t-il, une pointe d'excitation dans la voix. Il déteste se battre,. Cependant, il aime les récits d'Hannibal, il aime lorsque ce dernier parle de comment il a pris le dessus, de combien de coups il a infligé. Il imagine son autre en gladiateur, il le voit épique, héros olympien combattant cyclopes et sirènes. Dans ces moments-là, il veut juste se blottir et l'écouter, le laisser sortir la douce fierté qui teinte ses mots. Une fois encore, Seven s'enfonce dans le sofa, et il lance à Nine un regard curieux, espérant que son vis-à-vis dira oui. S'il refuse, il prendra une douche et il ressortira : Hannibal passait plus de temps dehors que dedans. Winter tournait en rond en l'attendant, et c'était épuisant. Reste avec moi, Nine. Raconte-moi ton histoire.



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« Rien ne me fait plaisir. Je ne sais pas ce que c'est, le plaisir – tu le sais bien, Nine. » Oh. C'est vrai. Lui, des fois, il a l'impression de savoir ce que c'est. C'est le sang qui coule de ses poings aux jointures déchirées; c'est le regard apeuré des pauvres gamins qui croisent sa route dans les petites ruelles malfamées de New York; c'est la sensation que le monde lui appartient, quand il se tient penché au sommet d'un immeuble après avoir grimpé l'escalier de service. C'est la liberté, celle qui souffle et grogne et rugit et gémit dans son coeur, la liberté qu'il ne pensait pas vouloir pendant des années. Le plaisir, c'est aussi regarder Seven, parfois, et savoir qu'il est Sien, indibutablement, qu'il est Lui qu'il est à Lui. C'est le plaisir de posséder. C'est le plaisir de voir sa peau marbrée de bleus quand il devient trop violent avec lui — parfois sans raison. Parfois il enfonce ses ongles dans sa peau lorsqu'il dort juste pour voir si ça le réveille. Parfois il lui pince les côtes quand ils regardent la télévision pour jauger sa réaction. Parfois il lui donne de légers (violents) coups dans l'épaule pour voir ce qu'il va dire — et jamais, oh grand jamais, il ne se plaint. C'est ça le plaisir. Savoir qu'il est sien, que le monde est sien, et qu'il lui suffit de tendre la main pour l'avoir. “ Pauvre chose, ” commente-t-il doucement, et même Winter aurait dû mal à savoir s'il est réellement doux et triste, ou s'il se moque légèrement de lui.

Winter lui tend un verre duquel il vient de boire quelques gorgées, et Nine le finit d'une traite. Mais quand il le remercie, ce n'est pas pour ça. C'est pour... tout. Le plaisir qu'il lui donne sans le savoir. La force dans son regard. L'attention qu'il porte à ses blessures. Cet endroit. L'endroit dans lequel il se réfugie, dans ses yeux, quand Nine ne sait plus où il commence, où il finit. Il le remercie pour tout; et pourtant le mot est craché, brûlant sur ses lèvres, lacérant sa gorge. « Ça me fait plaisir. » Nine lève les yeux vers lui, ne le sachant pas sincère ou moqueur. Le petit sourire sur ses lèvres dit tout. Il baisse à nouveau les yeux, ressentant quelque chose entre la colère et la frustration et la déception. “ Ne sois pas ridicule, ” dit-il simplement. Sa voix est égale, presque froide. Il a l'impression d'être plus imposant de ses os, d'être un autre, un alien par rapport à Seven. Le frappe violemment la réalisation qu'ils sont au final si différents. Lui s'enivre, se passionne, se plaît de tout; et Seven... des fois, il a l'impression de toiser un inconnu. Il sait que le sang qui coule dans leurs veines est le même. Il sait qu'il ne coule pas pour la même raison.

« Tu veux bien me raconter ton combat ? » Il s'est assis dans le canapé lourdement, se laissant rebondir contre le coussin, contre le dossier moelleux. Nine est toujours debout, le toise d'un regard indéchiffrable et distant; il y a quelque chose de dangereux à ce regard. Il y a une colère ténue, tenue en laisse. Quelque chose qui est resté niché en lui pendant si longtemps, quelque chose qui a fini par éclore mais qui ne sort pas tout à fait; c'est une colère froide et dure et épaisse, qui ne laisse de la place à rien d'autre. Il ferme les yeux, inspire profondément. Anya lui a dit qu'il devait se départir de la rage. Laisser venir le calme, plutôt. Il a l'impression d'être comme un rocher au pied d'une falaise, il a l'impression qu'une mer ragueuse va et vient sur lui, le tanne, le tue à petit feu. Il a l'impression que tout ça le consume de l'intérieur. Il ne sait plus si s'échapper du centre était une bonne idée.

Il n'en laisse rien paraître.

Avec un léger grognement, il se laisse tomber sur le canapé à côté de Seven. Ses cernes sont profonds. Il a juste envie de se rouler en boule, de poser sa tête sur les genoux de Seven et de... en fait, pourquoi s'en priver? Sans lui laisser le temps de réagir, il se laisse tomber sur le côté, pose son crâne sur les genoux un peu cagneux de Seven — comme les siens — et le darde de son regard clair si similaire au sien. Il remarque pour la première fois une petite cicatrice en-dessus du menton de Seven et il fronce les sourcils, l'idée qu'il soit blessé le contrariant légèrement. “ Je ne me souviens pas du début de mon combat, mais il a duré vingt-sept ans, ” sourit-il légèrement. “ Twenty Seven... nineteen more of you would weird. Je suis content de t'avoir trouvé, toi et seulement toi, ” dit-il d'une voix égale comme si ça ne voulait rien dire pour lui, pour Seven, pour eux. Comme s'il n'avouait pas, par là, qu'il tenait à lui. Beaucoup. Il ferme les yeux, prends les mains de Seven dans les siennes pour les glisser dans ses cheveux. Il n'y a que ça de réel. Ses mains. Ses doigts. Son corps. Son odeur. Sa chaleur. “ Il était grand. Il avait des yeux verts. Il avait des grosses mains, avec des doigts très bien dessinés. Il ressemblait plus à un danseur qu'à un voyou; mais il y avait quelque chose dans le pli amer de sa bouche, quelque chose dans la manière dont il se tenait. J'aurais dû savoir. Il m'a planté et je n'ai pas eu le temps de le frapper. ” Il hausse les épaules, maintenant, bercé par les doigts de Seven dans ses cheveux. “ Je me vengerai, néanmoins. ” Et sa voix est dure. Et son regard aussi, quand il ouvre les yeux pour regarder son Autre, le Sien. “ Tu as une cicatrice ici. Raconte moi ton combat, ” se moque-t-il gentiment en tendant le doigt pour caresser, très doucement, avec une étonnnante délicatesse, la peau de Seven.


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Winter devrait avoir peur – il devrait beaucoup de choses. Il devrait sourire plus souvent et il devrait pouvoir frissonner quand la musique est trop belle, il devrait se battre contre le courant plutôt que se laisser porter par ses eaux, il devrait penser pour lui et pas pour Nine, vivre pour lui et pas pour Nine. S'aimer lui, pas aimer Nine.

Son autre écrase les coussins du sofa, pose sa tête sur les cuisses de Seven. Il devrait se sentir plus fort, plus puissant quand il est en position dominante comme maintenant. Mais d'un regard il sait qu'il n'est pas maître de la situation. Il ne l'a jamais été. Hannibal a la main-mise sur son cœur, et d'un souffle pourrait le réduire en cendres. Il lui appartient, il a les marques pour le prouver. Les ecchymoses, les cicatrices, les traces d'ongles et de dents. Si Winter savait encore ce qu'était la douleur, il serait sans doute davantage gêné par les démonstrations d'affection de Nine. Seven ne s'offusquera jamais des coups d'épaule, des coups de coude, des coups d’œil déplacés. Il est, après tout, sa priorité, sa propriété, et si Nine a besoin de marquer son territoire, grand bien lui fasse. Winter sait que c'est une relation à double-sens. Que sans lui, son Alpha n'en mènerait pas large.

« Je ne me souviens pas du début de mon combat, mais il a duré vingt-sept ans » souffle-t-il dans une ébauche de sourire. Winter a les yeux perdus sur les lèvres de Nine. Il s'abreuve. « Twenty Seven... nineteen more of you would be weird. Je suis content de t'avoir trouvé, toi et seulement toi. » Il était content aussi. Il était libre désormais (et pourtant si prisonnier, entravé par son attachement à Nine, sa dépendance à Nine) et une nouvelle vie s'offrait à lui, à eux. Il s'était senti incomplet, dépossédé, un Bêta sans Alpha, puis Nine avait croisé son regard et l'avait extirpé du centre, clamant des ordres, lançant des décharges qui auraient fait pâlir le plus Zeus des dieux. Parce que Nine ferme les yeux, parce qu'il prend les mains de Seven et les glisse dans ses cheveux, ce dernier laisse son regard vagabonder droit devant, retracer les fissures qui lézardent le mur. Machinalement, il caresse les mèches sauvages de son autre, retrouve les mêmes épis, les mêmes boucles, il semble toucher un miroir comme s'il passait sa main au travers de la glace, mais la voix de Nine le surprend, elle est plus rauque que la sienne ne sera jamais, elle est plus intense et il y a une colère sourde qui reste en retrait, qui observe. « Il était grand. Il avait des yeux verts. Il avait des grosses mains, avec des doigts très bien dessinés. Il ressemblait plus à un danseur qu'à un voyou ; mais il y avait quelque chose dans le pli amer de sa bouche, quelque chose dans la manière dont il se tenait. J'aurais dû savoir. Il m'a planté et je n'ai pas eu le temps de le frapper. » Winter ferme les yeux, il dresse indice par indice le portrait du coupable. Un bel homme. Une belle crapule. « Je me vengerai, néanmoins. » Et ça, Seven n'en doute pas. Il arbore un sourire discret, il laisse distraitement ses doigts glisser sur le cou de Nine. Le regard que celui-ci finit par lui lancer lui serre le cœur. Un serrement qu'il aime. Comme à chaque fois que Nine se montre territorial, se montre dur. Son Alpha tend la main, touche du bout du doigt la petite cicatrice qui orne le menton de Winter. « Tu as une cicatrice ici. Raconte-moi ton combat. »

Seven laisse une de ses mains quitter la crinière de Nine, parcourir son propre visage à la recherche de cette discrète balafre. Ses doigts rencontrent ceux de son autre. Il s'y accroche quelques secondes. Il rapproche son visage de celui de Nine, il voit son nez et ses paupières et ses lèvres et le grain de sa peau. S'il se penche encore un peu, il posera sa bouche sur celle de son autre, à la verticale, mais il s'arrête avant – a-t-il le choix ? « Je ne sais pas me battre. » murmure-t-il dans un sourire. Il y a des vagues dans son estomac, un océan qui se déchaîne et il ne sait pas pourquoi. Il y a Hannibal juste devant. C'est un phare, un récif, une plage abandonnée. C'est beau et c'est froid, c'est triste aussi, quelque part. Seven n'hésite pas, n'hésite plus. Il pose ses lèvres comme on embrasse un enfant avant qu'il s'endorme, il se redresse doucement et ses mains sont toujours perdues dans les cheveux de Nine. « Mais je me battrais, pour toi. Je me suis battu. » Il reprend la main de Nine, il la ramène à sa cicatrice. « Tu vois ? Il était laid et petit, il sentait l'alcool et le tabac froid. Il m'a pris pour toi, je pense. Je crois. » Son sourire est rassurant – il a pris les armes pour Hannibal. Il a enfin trouvé une raison de lutter contre le courant. « Il n'a pas été déçu du voyage. » achève-t-il, le regard pétillant.

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let me heal your woundsOh, I will be cruel to you. It will stop your breath, how cruel I can be. But you understand, don’t you? You are clever enough. I am a demanding creature. I am selfish and cruel and extremely unreasonable. But I am your servant. When you starve I will feed you; when you are sick I will tend you. I crawl at your feet; for before your love, your kisses, I am debased. For you alone I will be weak.

Nine fermait les yeux. Les doigts de Seven étaient électriques. Ils laissent des traînées électrisantes derrière eux, des légers frissons sur la peau de Nine (il essaie de ne pas s'en vouloir de ressentir ça. Non pas par honte, pas du tout — juste parce qu'il sait que c'est dangereux... et qu'il ne devrait pas tant s'attacher à quiconque. Et surtout pas lui. Autant qu'il l'adore, il sait que Seven est sa faiblesse). Nine presse sa peau contre les caresses de son double, un chien avide de caresses malgré tout, l'envie de se sentir si proche de lui qu'il veut oublier quand est-ce qu'il commence, quand est-ce qu'il finit. Pourquoi est-ce si agréable? Ils auraient dû essayer ça plus tôt: juste ses mains sur lui, douces et délicates, plutôt que la malignité qu'il sait enfantile avec laquelle il maltraite le corps sculptural de Seven.

Finalement, leurs doigts se joignent quand Seven lève la main pour effleurer à son tour sa cicatrice. C'est une légère petite chose presque invisible, un minuscule accroc dans la peau, qui dénote légèrement sur la peau parfaite qu'ils partagent; ça l'énerve ça l'énerve ça l'énerve; il aimerait trouver le responsable de cette marque, et le tuer, le trucider, le griller, lui arracher le coeur de ses mains, lui apprendre ce que c'est que la douleur mais il n'en montre rien, profite silencieusement de ses doigts s'accrochant à ceux de Seven comme des cadenas. Toi et moi jusqu'à la fin.

« Je ne sais pas me battre. » Non, c'est vrai. Il soigne. Nine se salit les mains; il blesse, il arrache, il tue, il tue. C'est tout ce qu'il sait faire: détruire. Son pouvoir lui-même est une ode à la violence, un chant en l'honneur de l'horreur: des éclairs pourfandant l'air, une tempête de violence, un éclat de sang. Hannibal a vu des hommes exploser de l'intérieur, des hommes ne plus pouvoir bouger jusqu'à la fin de leurs vies, des hommes crâmer, crâmer, leurs yeux se révulsant et lui, un frisson de plaisir se nichant dans ses reins. Oh non, Seven ne sait pas se battre; il ne comprend pas ce que cela fait, tout comme Nine ne comprend pas comment il réussit, du bout de ses doigts électriques, du bout de ses doigts magiques, pour le réparer comme il le fait, pour récolter tous les morceaux et les remettre ensemble.

Il est si proche, soudainement, Nine ne l'a pas vu venir. Il y a son nez, ses yeux, sa peau, sa bouche. Il a des beaux yeux très clairs comme les siens, peut-être un peu moins de cernes, mais un peu plus de soucis sur le front. Nine a envie de tendre la main pour caresser son visage, et vérifier une fois de plus qu'ils ne sont pas si différents. Il a envie de lécher son cou pour vérifier son goût. Il a envie de mordre sa chair pour vérifier s'il frissonne toujours.

Leurs lèvres se touchent.

Un instant, rien qu'un instant. Une petite pression; un petit rien du tout. Nine ferme les yeux et Seven s'est redressé. Il a envie de plus.

« Mais je me battrais, pour toi. Je me suis battu. » Ses mains se perdent dans ses cheveux, et l'une finit par guider les doigts de Nine de nouveau sur la cicatrice. Il la caresse lentement, doucement, délicatement, comme pour en ressentir chaque aspérité, chaque volume. « Tu vois ? Il était laid et petit, il sentait l'alcool et le tabac froid. Il m'a pris pour toi, je pense. Je crois. » Il essaie de se l'imaginer mais il n'y arrive pas. Tout ce qu'il voit c'est Seven; son cou, sa clavicule que laisse découvrir son t-shirt, sa légère cicatrice, sa mâchoire, son regard, ses yeux, ses iris, ses pupilles, son regard. « Il n'a pas été déçu du voyage. » Il a l'air amusé. Nine laisse lentement retomber sa main sur sa poitrine, les yeux toujours vissés à détailler le visage de Seven.

Il se redresse subitement, n'évitant la collision avec le menton de Seven que de quelques centimètres. Nine bouge trop vite pour être arrêté; il tourne sur lui-même, se redresse, rebondit sur le canapé et s'assied à califourchon sur Seven. Il n'exprime rien, même si sa douleur sur le flanc le tire un peu; il n'exprime rien, même si la proximité de Seven l'amuse un peu; il n'exprime rien, même quand ses doigts se déplient lentement pour venir retracer le visage de son double. “ Ferme les yeux, ” souffle-t-il durement. Il n'a pas envie qu'il le regarde.

D'abord redressé sur ses genoux, son bassin presque collé au torse de l'autre, il finit par s'asseoir confortablement les jambes de Seven. Ses doigts glissent sur les traits de son visage, qu'il connait par coeur, et il se surprend lui-même à fermer les yeux. Le bout de ses doigts suit et délimite et trace. Le bout de ses ongles s'invitent sur la peau sensible, là, juste derrière les oreilles, alors qu'il attire le visage de Seven vers le sien; front contre front; respirations emmêlées; lèvres qui s'effleurent quand il parle: “ Oh, Patrocle, ” souffle-t-il sur son visage. Il s'est trouvé une passion pour l'histoire et la mythologie; une passion obsédée, obsessionnelle. Rien ne lui rappelle pas la mythologie.

Il ferme les yeux. Une de ses mains se pose sur l'épaule de Seven; l'autre à l'emplacement de son coeur où il compte ses battements. “ Dois-je te dire pourquoi je l'ai fait? Pourquoi je t'ai sauvé? ” murmure-t-il. Il n'attend pas de réponse pour continuer: “ parce que tu m'as été précieux, même en un instant. Tu m'es précieux. Tu es mon double et mon tout. Je ne sais pas qui je suis si tu n'es pas. Je ne pouvais pas te laisser là-bas. Tu serais mort. ” La main sur son épaule remonte sur le menton de Seven, puis sur sa bouche. Son doigt se pose sur la lèvre inférieure, tire un peu dessus comme pour en expérimenter l'élasticité. “ Je ne le permettrai pas, ” souffle-t-il finalement, avant de se détacher. Son doigt retombe sur son épaule. Il rouvre les yeux pour le regarder. “ J'ai entendu une chanson aujourd'hui. Elle disait: oh, if the sky comes falling down for you, there’s nothing in this world I wouldn’t do. Sais-tu ce que cela veut dire? ” Il lui adresse un petit sourire, quelque chose entre la patience pédagogue et une arrogance maligne, et se détache complètement, se redresse et se lève. Le rattrapera-t-il?
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Lorsque Nine se redresse, Seven retient un sursaut. Il était si paisible, alors. Pourquoi devait-il partir ? Il semblait qu'il ne faisait que ça, depuis qu'il avait sorti Winter du centre : l'éviter. Et quand finalement ils étaient ensemble, il parlait par énigmes, il se montrait dur et supérieur. Fort bien, il était supérieur. Seven le savait déjà – mais il voulait son affection. Il voulait sa tendresse. Il aurait dû se rappeler qu'Hannibal n'était pas un cœur tendre. Pourtant il revient à la charge, il s'assied à califourchon, et Seven se sent trop oppressé. Ils sont proches et il sent la chaleur de son Autre, il sent la moiteur de ses doigts venus tracer des arabesques invisibles sur son visage. « Ferme les yeux. » finit-il par lâcher dans un souffle. Il n'y a rien de sensuel dans sa voix, rien d'intime. C'est un ordre et Winter obéit.

Derrière ses paupières closes, il y a des étoiles qui portent le nom de Nine, et il saute d'éclat en éclat, pas peureux pour un sou face à la mer obscure qui entoure ces petites boules gazeuses de lumière. Le corps de l'autre se rapproche encore du sien. Il est assis sur ses jambes, son bassin en avant, il n'émet qu'un léger sifflement lorsqu'il respire. Seven retient son souffle et les doigts de Nine descendent sur ses cils, écorchent ses joues, se rejoignent dans sa nuque. Il pousse un soupir face à ces attouchements, à cette proximité. Il a besoin d'Hannibal. Diable, plus que besoin, il en a envie. Leurs fronts se touchent, leurs souffles se mêlent. « Oh, Patrocle. » Il a toujours les yeux fermés et il se mord la joue avec violence. Patrocle meurt, dans l'histoire.

Les mains de Nine descendent, l'une sur l'épaule et l'autre sur la poitrine, contre le cœur. « Dois-je te dire pourquoi je l'ai fait ? Pourquoi je t'ai sauvé ? » Seven ne répond rien. Il continue de voler d'étoile en étoile, muet aux questions de son Autre – son corps parle pour lui. Il a chaud, il y a dans son ventre des explosions solaires. « Parce que tu m'as été précieux, même en un instant. Tu m'es précieux. Tu es mon double et mon tout. Je ne sais pas qui je suis si tu n'es pas. Je ne pouvais pas te laisser là-bas. Tu serais mort. » Il avait raison – bien évidemment, il avait raison. Winter n'aurait jamais vécu si Seven était resté coincé au centre, et il aurait fini par en crever. Son envie de voir le monde s'est réveillée lorsqu'il a croisé le regard de Nine, lorsqu'il a découvert son Autre. Il finit par ouvrir les yeux. Hannibal est si près de lui. Il se perd à le contempler, à se contempler. La main sur le cœur appuie plus fort, celle sur l'épaule rebrousse chemin, finit sur ses lèvres de Winter. « Je ne le permettrai pas. » dit-il avec force. Ses paupières éclosent, il accroche son regard à celui de Seven. « J'ai entendu une chanson aujourd'hui. Elle disait: oh, if the sky comes falling down for you, there's nothing in this world I wouldn't do. Sais-tu ce que cela veut dire ? » Ce rictus qu'il lui lance est narquois, il s'éloigne encore et il quitte les jambes de Seven. Ce dernier voudrait gémir de frustration. Il a le corps en ébullition, mais l'esprit étrangement calme. Il se sent en sécurité, il se sent aimé. Il peut le laisser partir, bien sûr qu'il peut le laisser partir. Nine reviendra.

Nine lui revient toujours.

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