Clint poussa un grognement de rage et envoya son poing dans le mur, grognant de plus belle, avant de se remettre à faire les cent pas.
Depuis combien de temps est ce qu’il tournait en rond comme ça ? Il n’en avait aucune idée. Ça pouvait aussi bien ne faire que quelques minutes que plusieurs jours, il n’avait absolument aucune notion de temps dans cette cellule. Il ne savait même pas depuis combien de temps il avait enfermé dans cette pièce.
« Clint. » La voix de Kate le fit sursauter. Il s’était tellement perdu dans ses pensées qu’il en avait complètement oublié la présence de sa disciple.
Il tourna son regard dans sa direction, l’air blasé. Elle était assise sur son lit -enfin si on pouvait appeler ça un lit- les jambes croisées et le regardait avec un air un peu triste, presque défaitiste.
« Tu pourrais arrêter ? T’es en train de me rendre dingue à tourner en rond comme ça. » L’archer balança sa tête en arrière en soupirant bruyamment et haussa les épaules avant de se laisser tomber sur son lit et de se prendre son visage dans ses mains. Tourner en rond, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Il en avait assez de rester assis sans rien faire à attendre la prochaine session dans l’arène ou leur prochain repas. Encore une fois, si on pouvait appeler ça un repas…
Un mouvement dans le couloir adjacent à leur cellule attira son attention et il releva la tête, son regard s’assombrissant, en voyant que des gardes s’arrêtèrent face à la porte. Il se redressa légèrement au moment où la porte s’ouvrit et attendit que les gardes n’entrent. Qu’est ce qu’ils leurs voulaient encore ? Il y avait encore un abruti qui voulait s’amuser dans l’arène ?
« Debout Barton. » Le blond posa son regard sur le garde qui l’avait interpellé. Il ne voulait pas que Kate vienne avec ? Ça c’était une première. A quoi est ce que ça rimait ?
« Pourquoi faire ? » L’autre garde dégaina son arme de poing, faisant lever ses yeux au ciel à l’archer. Tellement prévisible.
« Romanoff veut te voir. » Wow… Alors ça, il devait bien l’admettre, il ne s’y était pas du tout attendu.
Kate lâcha un reniflement dédaigneux mais Clint l’invita à ne rien dire d’un regard. Il savait très bien ce que la jeune femme pensait de la rouquine, elle lui avait fait assez de réflexions à ce sujet.
Poussant un soupir plaintif, Clint leva lentement ses mains devant lui, montrant bien qu’il comptait coopérer, et se releva de son lit, lançant un sourire se voulant rassurant à Kate. Il s’avança vers les gardes et se laissa passer les menottes avant de les suivre dans le couloir, se demandant ce que que Natasha pouvait bien lui vouloir.
Ils arrivèrent rapidement à l’endroit où les gardes voulaient l’emmener et entrèrent dans une petite pièce, simplement constituée d’une table et de deux chaises, dans laquelle l’attendait déjà Natasha.
« Clint. » Il posa son regard sur l’espionne et la salua d’un bref signe de tête accompagné d’un.
« Nat. » Sur un ton tout aussi neutre que celui employé par la jeune femme.
« Franchement vous auriez pu faire un effort sur le mobilier. Parce que ça craint un peu là. » Personne ne régit à sa blague et il se laissa faire quand l’un des gardes le força à s’asseoir sur la chaise face à Natasha. Il profita que les gardes les laissaient pour observer rapidement la pièce. Pas de caméras, ok, mais il n’était pas impossible qu’ils aient installé des micros.
« J’ai pensé que tu en aurais peut-être besoin. » Clint reporta son attention sur son amie et ne put retenir un sourire amusé en voyant qu’elle poussait une tasse de café dans sa direction.
« Pas fameux mais j’ai pas réussi à trouver mieux par ici. » L’archer attrapa la tasse et huma l’odeur du café qu’elle contenait en fermant les yeux. Putain ce que cette odeur lui avait manquée. Il ne savait pas depuis combien de temps il n’avait pas eu la chance d’en boire un mais il était certain que même s’il était immonde il allait le savourer.
« Oh il peut pas être pire que celui que nous faisait Tony. » Il ponctua sa phrase par un petit rire un peu triste. Ce qu’ils avaient pu se foutre de lui à cause de ça.
Il reposa son regard sur Natasha quand elle croisa ses bras tout en s’installant un peu mieux sur sa chaise et resta un moment silencieux, simplement à la regarder. Elle était du côté de Tony. C’était ce que Kate s’était évertuée à lui répéter à chaque qu’ils avaient abordé le cas de la rousse. Oui, c’était évident qu’elle s’était rangée du côté du gouvernement mais Clint n’arrivait pas à croire qu’elle ait fait ça par conviction, parce qu’elle était d’accord avec toutes ces mesures. Il la connaissait mieux que personne et savait qu’il y avait autre chose. Ils ne pouvaient pas être ennemis. Ça lui semblait impossible.
Il poussa un soupir et libéra sa tasse pour relever légèrement ses mains, un sourire gêné aux lèvres.
« C’est vraiment nécessaire les menottes ? » Bien sûr que c’était nécessaire, il le savait, mais ça ne coûtait rien d’essayer pas vrai ?
Il se renfonça dans sa chaise en soupirant et haussa les épaules, sans lâcher l’espionne des yeux.
« Alors, quoi de neuf de ton côté ? Tout va bien ? Ça avance bien votre traque des super-criminels ? » Il enserra à nouveau sa tasse entre ses mains pour la rapprocher un peu plus de lui. Il reprit rapidement sur un ton sarcastique.
« Et comment va Tony ? J’espère qu’il n’a pas trop de mal à dormir à cause de toutes les saloperies qu’il est en train de faire. » Bon. Jouer le mec aigri et blasé par la situation, c’était fait. Et Natasha ne l’avait sûrement pas fait sortir de sa cellule simplement pour échanger des politesses. Elle devait forcément avoir une bonne raison pour l’avoir fait venir.
Il lâcha sa tasse et lui demanda en langage des signes s’il y avait des micros dans la pièce avant de reprendre sa tasse et d’en boire une gorgée. Elle connaissait parfaitement le langage des signes. Ils avaient passé tellement d’années à faire équipe et il avait eu tellement de fois des problèmes avec son oreillette qu’ils pourraient parfaitement communiquer uniquement en signant.
Comme quoi, sa surdité pouvait avoir des bons côtés aussi.
L’archer reposa sa tasse sur la table et grimaça légèrement.
« Ouais. Effectivement il est pas fameux. » Il ne restait plus qu’à voir ce qu’elle allait lui répondre.