Jessica se promenait dans Central Park en tenue de sport. L'institut avait ses avantages, ses complexes pour s'entraîner mais pour la jeune fille, c'était rapidement limité dans les possibilités. Même la salle des dangers, pourtant réputée pour être une véritable machine à problème ne valait pas pour elle un bon niveau de Mario Bros. Alors elle avait pris l'habitude de se faire ses petites sessions d'entraînement à l'extérieur. Utiliser ses pouvoirs en pleine rue ne la dérangeait pas, de toute façon les mutants étaient déjà depuis un petit temps reconnus comme existant et malgré les détracteurs, il restait une partie de la population que ça ne gênait pas. Et puis, ils acceptaient un géant vert dans les rues, alors une fille qui joue à Tetris dans une cour, ça pouvait tout juste amuser les gens. Le parc était l'un de ses endroits préférés pour s'entraîner, avec les toits. La raison principale était la faible densité de la population. Elle avait une fois essayé de créer un niveau directement dans une rue mais la majeure partie des conducteurs n'avaient pas apprécié la manœuvre. A peine arrivée à son emplacement habituel, il y avait déjà des enfants qui venaient à sa rencontre. Bien entendu, ses pouvoirs n'étaient pas passé inaperçu pour les têtes blondes et voir leur jeu vidéo préféré prendre vie était de loin une véritable joie pour eux. Ils lui parlaient, des mots couleur marron, vert, bleu, turquoise dont Jessica ne connaissait pas réellement la signification mais en comprenait le sens. Elle posa alors près d'eux son sac de sport dans lequel se trouvait, entre autre, la pokeball de son Evoli. En temps normal, elle ne libérait pas l'animal en pleine rue mais il fallait bien que lui aussi se défoule. Elle jeta donc l'objet au pied des enfants et le petit canidé sorti, courant déjà autour du groupe d'enfant comme un petit chien.
C'était maintenant le moment d'entrer en action. "Reculez-vous." Les enfants reculèrent d'une dizaine de pas avant que la mutante pose la main sur le sol en fermant les yeux. Elle visualisait chaque bloc dans son esprit, chaque partie de son niveau d'entraînement puis, elle souleva sa main de quelques centimètre du sol et la baissa violement pour faire sortir différent bloc tout droit sorti du jeu de nintendo, comme on pouvait le comprendre d'après l'énorme point d'interrogation sur certains. La jeune femme se tourna alors vers les enfants. "Alors, on va jouer à quoi ?" Consciente qu'elle ne pouvait pas les entendre, elle claqua des doigts pour faire apparaître un menu devant elle avec les icones de divers jeux. Il suffisait alors aux enfants de cliquer pour donner leur choix. Quand on n'avait pas d'ouïe, il fallait bien avoir des idées. Une jeune fille qui tenait dans ses bras l'animal virtuel fut désignée pour ce choix cornélien. Elle pressa alors l'un des icônes et le menu disparu aussi rapidement qu'il n'était venu. Jessica se retrouva alors avec le costume de Link, une Master Sword à la main. Elle se tourna vers la jeune fille et lui fit un signe du pouce pour lui dire qu'elle avait fait un excellent choix. Elle se hissa alors sur le niveau et en claquant une nouvelle fois des doigts, fit apparaître des ennemis sur le terrain.
C'est maintenant que le jeu allait pouvoir commencer. Elle s'avança l'épée à la main pour briser le premier ennemi qui vola en mille pixels, puis elle sauta, d'un double saut, pour se retrouver en hauteur, loin de la vue des ennemis. En effet les Octorok avaient un angle de vision relativement réduit, de quelques blocs devant eux et si on était un peu en hauteur, c'en était fini d'eux. Le risque, c'est qu'ils pouvaient se tourner à n'importe quel moment et leur réflexe pour tirer était pratiquement instantané. Elle bondit sur le second ennemi, le fendant encore une fois sous des cris multicolores des enfants qui assistaient à une véritable pièce de théâtre. Une roulade plus loin, elle était derrière un autre de ses minions et le trancha également. Le premier niveau était réussi et, avec un nouveau claquement de doigts, les blocs commencèrent à bouger donner une structure différente. S'écrivant au-dessus de ce nouveau niveau, les lettres ROUND 2 apparurent un instant avant de disparaître dans l'air.
Code by Joy
Dernière édition par Jessica R. Frazier le Sam 16 Juil - 16:51, édité 1 fois
▬ C'est un badge que tu portes, avec ton e-rasoir ? ▬ Eraser, cervelle d'huître.
Je souris puis fais mine de dégainer vers lui quand je manque de lui tirer dessus par erreur. Il disparaît soudain, ayant pris le même revêtement que le canapé sur lequel il est affalé. Il se redresse, des morceaux de cuirs craqués couvrant tout son corps, puis il reprend progressivement forme humaine. Il me fait remarquer que je n'ai jamais tiré sur qui que ce soit mais c'est faux, j'étais bonne aux foires, quand il fallait tirer sur ces trois maudits ballons dans leur boîte. Finalement je rengaine puis il reprend sa position initiale. J'en viens à me demander lequel de Momo ou du canapé est en train de prendre la forme de l'autre... Il me pose des questions et je m'assieds sur ses pieds pour l'obliger à les bouger : « Ne t'inquiète pas Momo, je suis une pistonnée pour eux. Personne ne viendra discuter avec moi. Et puis, pourquoi je devrais me défendre ? » Il ne sourit pas. Pourquoi il ne sourit pas ? « Les flics Morgan... » Oooh ça va, ce ne sont pas vraiment des flics, plus des agents du recensement avec un taser chimique, non ? Je lui mets une petite tape sur la jambe et je me mets debout.
Je descends dans la rue et fais trois kilomètres à pied avant que la voiture de patrouille ne me prenne en passant. J'ai hâte, hâte de découvrir ce qui se passe. Hâte de rencontrer mon nouveau personnage. Et puis Karen c'est moi, pas vrai ? Comme je l'avais prévu, le trajet se déroule d'abord silencieusement, mon partenaire du moment me glissant simplement qu'il n'a pas demandé à faire équipe avec moi. Son avis est inutile, et puis je ne saurais même pas le couvrir en cas de problème. Je mets le nez dehors, étant plus habituée à être le chauffeur en temps normal. C'est une belle journée. Quelques informations sont dictées régulièrement sur la radio, je les écoute d'une oreille quand il décide qu'on s'arrête là. Je me tourne sur lui, regarde son badge. Ah ouais, Cameron, c'est vrai. Il saute de la voiture et je prends mon temps, décidant même de boire une goutte d'eau avant de descendre. Il marmonne quelque chose dans sa barbe avant de me dire qu'on doit faire du contrôle mais qu'on doit rester prudents. Sur le ton de la plaisanterie, je glisse ma main sur le côté de ma bouche et lui chuchote faussement : « Ouais restons prudents, ils sont partout » Ah, ça ne le fait pas rire. Je lève les yeux au ciel. Est-ce qu'on a le droit d'amener nos propres armes ? Est-ce qu'un petit couteau de cuisine est vraiment considéré comme une arme ou ça peut être un simple oubli d'une cuisinière inexpérimentée ?
Cameron ne nourrit aucun ressentiment envers les mutants, ça se voit. Il est seulement suspicieux, et ça se voit aussi. On dirait l'inspecteur de la panthère rose. Je l'abandonne derrière moi assez rapidement pour entamer notre balade. Enfin notre « patrouille »... Et c'est là que j'aperçois... on dirait un de ces jeux auxquels joue Momo. D'un sourire en coin, je m'approche. Je m'appuie contre un arbre et l'observe combattre ces... étranges ennemis. Je reste parmi le public en délire pour la regarder faire, c'est ma foi plutôt intéressant. Quand les lettres du « round 2 » s'effacent, Cameron fait soudain irruption en criant à travers le parc. Je lève les yeux au ciel, comme s'il était un sale gosse en train de courir après les pigeons. Il s'excite tout de suite, sommant l'inconnue de poser son « sabre laser ». Et aveugle par dessus le marché. Il se rectifie avant que j'aie le temps de me moquer d'une phrase genre « peu importe le nom que ça a, posez-le doucement sur le sol ! »
Je n'ai pas trop imaginé que cette patrouille puisse virer au bain de sang. Je ne sais pas trop ce que je ferai si on se fait attaquer par un mutant ou un groupe de mutants vraiment dangereux. Probable que je sauverai ma peau en abandonnant tout le monde derrière moi. Je pose la main sur l'épaule de Cameron puis m'approche de l'inconnue : « Veuillez l'excuser, c'est notre première sortie de couple. Il est tendu. Agent Pastman. Et vous êtes ? » « Est-ce que vous êtes recensée ? » s'écrit Cam, l'eraser en main. Les enfants se sont éloignés, observant la scène d'un œil effrayé. Mimant une arme avec mes doigts et rentrant la tête dans les épaules, je tends mon arme imaginaire vers l'inconnue puis jette une œillade vers les gosses en imitant grossièrement Cameron : « Est-ce que vous êtes recensée ? » Ils sourient, ça va on ne passera plus pour des bourreaux d'enfants. Cameron baisse son arme et me rejoint à quelques pas de la jeune femme...
Jessica tailladait toujours ses ennemis, rapide et précise. Au moins, si un jour elle devait faire un combat contre un épéiste, elle saurait se débrouiller. Un dernier tour sur elle-même avec un coup d'épée circulaire et s'en était fini du second niveau, elle pouvait passer au… Ah des gens discutaient devant le niveau invoqué en plein milieu du parc, la jeune mutante ignorait qu'elle avait une autre audience que celles des gamins. C'était un homme et une femme, l'un d'entre eux avait une arme pointée sur elle et criait dans sa direction avec une voix couleur marron, pas très jolie. Elle, au contraire, elle n'avait comme seule arme que ses doigts en forme de flingue. La jeune femme, tant qu'à elle, parlait plus dans des tons de pèches. Ce n'était peut-être pas la première des sommations à son égard mais les couleurs avaient dû se perdre à mi-chemin. Elle essaya donc de lire sur les lèvres, une technique qui fonctionnait principalement si la personne en face articulait assez fort pour qu'elle comprenne les sons qui étaient censés sortir. Si elle comprenait bien, il voulait qu'elle brosse son camembert, non définitivement, il faisait partie des gens qu'elle n'arriverait jamais à deviner leur parole. Elle rangea la Master Sword dans un fourreau imaginaire et comme par magie, cette dernière disparut dans un petit flash blanc. Elle sauta alors du bloc sur lequel elle se trouvait pour se retrouver sur le sol et, se retournant vers le niveau virtuel, claqua des doigts pour le faire disparaître également, retombant à travers l'herbe du parc, sous les désapprobations d'une dizaine de couleur des enfants qui voyait ainsi leur spectacle se terminer. Si ça ne durait pas trop longtemps, elle pourrait sans doute leur en offrir un autre.
En y regardant de plus près, les deux personnes portaient des uniformes d'agent, ceux de la HPU si elle les reconnaissait bien de la fois où elle avait accompagné le grand chauve pour se faire recenser. Le public prenait donc une autre forme, celui du contrôle de routine. "Excusez-moi, je ne pouvais pas vous entendre." En effet, elle ignorait depuis combien de temps l'homme lui criait dessus avant qu'elle ne se retourne pour le voir. "Est-ce que vous parlez le langage des signes ?" Même si ces paroles étaient prononcées de manière impeccable, Jessica était encore incapable d'entendre le moindre son, aussi, elle préférait poser la question avant tout autre intervention verbale. Cependant, l'expression dans les yeux du jeune homme semblait correspondre à celle d'un homme qui se demande comment imité le cri des cygnes pour lui parler. Jessica tourna donc la tête vers la femme, visiblement le cerveau du duo dynamique. "Attendez, si vous me permettez." Elle tendit ses mains vers les deux agents et claqua des doigts une nouvelle fois, ce qui permit de faire apparaître devant eux deux boîtes de dialogues légèrement bleues avec une bordure grise. C'était la façon la plus simple qu'elle avait trouvé pour comprendre les autres s'il ne savait pas discuter avec elle autrement. Maintenant, chaque parole prononcée serait automatiquement retranscrite sur la boîte de dialogue et elle n'aura plus qu'à la lire. Qu'ils se rassurent tout de suite, ce n'était pas un état permanant. "J'espère que personne n'a porté plainte pour mon petit entraînement." C'était à présent sa plus grande crainte, qu'un visiteur du parc n'ait pas apprécié de voir une jeune utiliser ses pouvoirs, qui plus est en présence d'enfants et qu'il soit rapidement aller prévenir la police. Elle scruta alors les deux boîtes translucides en attendant que du texte face son apparition.
Quand tu pars du principe que tout le monde est un danger potentiel, tu ne vis plus du tout, non ? On peut mourir oui, il vaut mieux l'accepter sereinement. Je n'ai rien contre le fait de mourir, j'aime l'idée que je ne suis pas immortelle, ça me pousse à me donner dans ce que je fais. Ça me tire de mauvais pas, souvent. Mais de là à virer totalement paranoïaque... Mon grand frère est un peu comme ça, c'est pénible. Quand il vient dormir à la maison, on doit s'annoncer avant de mettre la clef dans la serrure, dire quand on doit sortir, il est tellement ridicule. Avec Momo, on aime bien lui faire des frayeurs, il dit qu'un jour, il nous tuera par erreur. Sympa.
Alors les sanguins comme Cameron, ça ne m'angoisse pas. Surtout aussi parce que je sens bien qu'il ne va pas abattre la jeune femme. Il y a de la raison derrière tout ce flot de... allez, on va dire professionnalisme. Je le lui dis avec le regard, parce que forcément si je me contente de me foutre de sa gueule, mon petit tour chez les HPU ne va pas durer bien longtemps. Ceci dit, une fille comme elle, ça vaut dans les combien ? Pas mal, mais j'aimerais ne pas me manger son espèce de grosse épée dans la face non-plus. Ah, elle rangaine son épée et nous rejoint. Je mets les mains dans mes poches et sens Cameron qui se détend. Peut-être qu'il était juste tendu à cause de l'épée finalement, une mauvaise expérience durant une soirée bdsm où il se faisait écorcher les fesses qui a mal tourné... Je souris à la demoiselle, Cameron aussi, pendant trois dixièmes de seconde, à la louche.
« Excusez-moi, je ne pouvais pas vous entendre. » J'ai déjà entendu des sourds de naissance qui parlaient beaucoup moins bien que ça alors soit elle a appris à ne pas gueuler soit elle a déjà entendu. Quoiqu'elle ne parle pas bien fort, j'imagine qu'on apprend à parler de façon un peu plus monocorde à force. Je lance un coup d'oeil vers mon coéquipier, il aurait eu l'air bien con s'il lui avait tiré dessus alors qu'elle est sourde. À croire qu'être des mutants retire toute faiblesse aux gens. Coucou, on n'est pas tous en parfaite santé... « Est-ce que vous parlez le langage des signes ? » Cameron hausse des épaules puis se tourne vers moi. Je lève les mains. Pourquoi moi je saurais parler la langue des signes exactement ? Je secoue la tête puis affiche une mine navrée à la jeune femme avant de secouer la tête plus fort. Je cherche mes poches, à l'aide de quelque chose pour lui écrire quand elle nous demande d'attendre. Cameron a un mouvement de recul quand elle tend les bras dans notre direction, moi je n'y prête pas trop attention et brandis fièrement mon stylo quand... ah bah elle a trouvé une alternative il semblerait.
J'observe ce qui s'apparente à une boîte de dialogue avec amusement. « Test test » dis-je simplement en voyant le texte s'afficher. Mais c'est génial ce truc. Ah c'est vraiment dommage qu'on ne puisse pas extraire le pouvoir du porteur. Si on pouvait greffer les effets de ce don à tous les sourds, ce serait vraiment fantastique. Inutile de dire ce qu'on pourrait faire avec les autres dons. Au-delà du jeu, il y a tellement à exploiter ! « J'espère que personne n'a porté plainte pour mon petit entraînement. » Mais je n'ai pas le temps de m'extasier que Cameron me lance un loong regard qui veut dire que je dois réciter ma leçon. Cette leçon, elle est relativement simple. Je pince les lèvres et demande à la jeune femme si elle est recensée et si elle peut nous présenter sa carte. Cameron en profite pour lui demander un permis de port d'armes, désignant d'un mouvement du menton l'épée qui n'existe déjà plus.
Je regarde la jeune femme sans trop me cacher, puis reporte mon attention sur les boîtes de dialogue. Est-ce que c'est écrit en plus petit si on chuchote ? Est-ce que ça traduit ce qui est dit en langue étrangère ? J'ai bien envie d'essayer quand même. « ¿ Cómo funciona si se habla en otros lenguajes ? » Je pose mon regard sur le cadre pendant que Cameron attend la carte...
Jessica regardait les boites de dialogue se remplir au fur et à mesure qu'on lui parlait, pouvant enfin comprendre les mots qui sortaient de différentes couleurs de la bouche des protagonistes. Visiblement, l'homme semblait avoir beaucoup moins d'humour que la femme qui s'amusait déjà à faire des tests pour voir les limites du pouvoir de la mutante devant elle. Lui, par contre, se contentait d'attendre les papiers qu'on lui demandait, tapant presque du pied sur le sol. "Bien sûr, je vais vous les chercher. Ils sont dans mon sac." Elle se dirigea alors vers le dit sac que gardaient les enfants pour en sortir son portefeuille et en retirer les différents papiers réclamés, lâchant un petit sourire aux têtes blondes pour leur faire comprendre que tout irait bien. En revenant à sa place, elle put constater que de nouvelles paroles avaient été inscrites chez la dame, des mots dans une autre langue. Malheureusement, elle n'avait pas donné à cet aspect de son pouvoir une possibilité de traduire automatiquement les langues, principalement parce que le résultat donné était plus proche de la traduction littéraire google que de celle d'un traducteur professionnel ayant fait 5 ans d'études. Elle ne l'utilisait qu'en cas de réelle nécessité quand elle était à l'étranger et à de nombreuses reprises, les phrases qui apparaissaient n'avaient pas beaucoup de sens. "Navré mais il ne saura pas vous traduire." Répondit-elle à la question dont elle n'avait absolument pas compris le sens, mais qui devait sans doute demander un truc du genre. Puis elle lui tendit les papiers, la carte d'identité ainsi que celle de recensement, afin de prouver qu'elle n'était pas contre la loi. En même temps, il aurait été stupide d'utiliser ses pouvoirs en plein public par les temps qui courent si on n'était pas passé par la police avant.
"Je ne savais pas qu'il en fallait un." Elle se tourna alors vers l'homme dont la boîte de dialogue venait de noter la présence d'un possible port d'arme. "Cette épée vient de mon pouvoir, est-ce que le recensement ne me donne pas droit de l'avoir ?" Après tout, elle ne s'était renseignée sur le sujet, mais elle était persuadée qu'un mutant capable d'envoyer des boules de feu n'avait pas de permis de pyromane. Elle fit cependant réapparaître l'épée qu'elle présenta, pommeau en premier, à l'homme afin qu'il la prenne. "Mais si vous devez la confisquer, la voilà." Elle était prête à s'en débarrasser pour le moment, c'est surtout lui qui allait faire une drôle de tête une demi-heure après avoir quitté la jeune femme. En effet, quand elle n'était pas à proximité, ces changements ne duraient que trente minutes avant de disparaître. Et il lui serait parfaitement possible de la faire réapparaitre juste après. Elle reporta alors son attention vers l'autre agent qui vérifiait les papiers. "Tout est en ordre ?" Il n'y avait pas de raison que les choses ne le soient pas, après tout, Jessie était loin d'être une délinquante et, à part un mensonge sur son âge il y a une dizaine d'années, elle était plutôt resté dans les clous au niveau de la loi. Elle regarda du coin de l'œil les enfants qui attendaient patiemment que le spectacle reprenne. Souriant légèrement, la mutante plaça ses mains derrière son dos et claqua des doigts. Aussitôt, à leurs pieds se matérialisa de petits êtes à la chevelure verte, ainsi qu'une porte un peu plus loin. Histoire de les faire patienter, ils allaient pouvoir jouer au Lemmings. Jessica, elle, gardait une allure tout à fait naturelle et innocente.
Cameron se tourne vers moi avec le regard du reproche à peine la jeune mutante a-t-elle le dos tourné. Il me chuchote qu'ils sont dangereux et que je dois rester sur mes gardes si je ne veux pas me faire tuer. Je fais mine d'acquiescer de la tête et perds mon regard plus loin, sur un stand de glaces. Tiens, j'en prendrais bien une. Je devrais aussi amener la famille ici pour un pique-nique un jour, ça leur ferait du bien de sortir sans parler des affaires, des mutants, d'argent... Forcément aucun de nous ne crache sur l'argent mais ils devraient juste prendre plus le temps de vivre. Je ne sais pas moi ! Prendre un petit bain, aller courir un matin, aller au cinéma, manger des burgers au milieu de l'après-midi, regarder cette nana faire des trucs bizarres avec une grosse épée dans un parc.
La jeune femme revient avec ses papiers d'identité et le fameux sésame demandé, demandé si poliment... Cameron tend la main pour les vérifier mais j'intercepte les documents avec un sourire aux lèvres, prétextant que je dois apprendre non ? Je recopie son identifiant de carte, son numéro de carte d'identité et note son adresse par la même occasion. Il sera toujours temps de me rendre directement chez elle un de ces soirs. Je lève les yeux sur elle quand elle s'adresse à nous, enfin plutôt à moi vu qu'elle évoque la question en espagnol que j'ai posée. Est-ce que ça se configure comme un ordinateur ce genre de cadre qui retranscrit les dires... ce serait un truc pertinent à lui demander pendant qu'elle sera encore encline à répondre. Pendant que je note ça, Cameron est concentré sur l'épée. M'enfin, je suis pas sure qu'elle ait des permis pour tous ce qui découle de son pouvoir.
Je tourne le visage vers lui. « Cette épée vient de mon pouvoir, est-ce que le recensement ne me donne pas droit de l'avoir ? » Là c'est le moment où il est tout perdu. « J'ai besoin de me renseigner. » laisse-t-il échapper en regardant dans le vide, comme s'il pouvait encore voir l'épée et juger de sa dangerosité. D'ailleurs, la mutante la fait réapparaître, il a un mouvement de recul et il la prends histoire de l'observer plus en détails. Bon, à voir le mini bout de sourire au coin de ses lèvres, je suis sure qu'il adore l'avoir en mains plutôt ! « Tout est en ordre ? » Je lui tends ses papiers en hochant de la tête. Cameron soupire puis explique qu'il doit aller demander si elle peut récupérer ça. Il dit qu'il reviendra dans quelques minutes puis avertis de son sacro-sain index menaçant : « Pas d'armes en attendant ! Je reviens ! »
Sans attendre quelque réponse, il s'éloigne. Je mets les mains dans mon dos puis observe un peu plus la mutante en détails. « Et sinon, Mademoiselle Frazier, qu'est-ce vous faites dans la vie ? » lui demande sur l'air de la discussion anodine, même si elle ne peut pas l'entendre manifestement... Seule ma position plutôt décontractée peut lui laisser comprendre que je ne me sens pas stressée et que j'entame plus une conversation toute bête qu'un interrogatoire...
Jessie regarda l'homme s'en aller avec son épée, en espérant qu'il ne la prenne pas comme pièce à conviction. Il serait encore capable de venir l'arrêter une fois que cette dernière aurait disparu de la salle des scellés en l'accusant de vol. Il ne restait donc plus que l'autre agent de la HPU à la couleur fuchsia qui accompagnait chaque mot s'inscrivant sur la boite de dialogue. Elle lui rendit ses papiers, lui indiquant que tout était en ordre, ce qui soulagea grandement la mutante. Déjà parce qu'elle n'allait pas faire un tour au poste ou pire en cellule pour avoir utilisé ses pouvoirs en public, mais aussi parce que personne n'avait porté plainte à son attention. Il arrivait assez souvent que les gens se plaignaient de voir la jeune fille faire ce qu'elle faisait, un peu comme les vieilles personnes choquées de voir un jeune avec une casquette à l'envers en le traitant automatiquement de délinquant. Les évènements récents n'avaient pas aidé la cause mutante, quelques attaques et les habituels amalgames reprenaient du service, mettant tout le monde dans le même panier. Oui, tout le monde, même s'il avait l'innocence de Jessica, une jeune fille qui se contentait de vivre avec son pouvoir pour passer le temps et amuser la galerie tout en cherchant à payer ses factures. Heureusement qu'elle était logée et nourrie à l'institut, sans quoi, elle aurait du mal à joindre les deux bouts. Il lui restait fort heureusement les enfants qui se moquaient des problèmes d'adultes et qui lui redonnait de l'espoir.
Une nouvelle fois, de la couleur fuchsia lui arriva devant les yeux, signifiant que la dame avait repris la parole. Elle regarda une nouvelle fois la boite de dialogue pour y comprendre ce qu'on lui demandait à présent. "Je travaille dans le jeu vidéo… enfin, je veux dire, je travaille pour un magazine qui teste les jeux vidéo." Elle laissa bien entendu de côté le fait qu'elle entraînait aussi des jeunes mutants à utiliser leurs pouvoirs à l'institut durant les week-end, c'était une information que les forces de l'ordre risquait de ne pas fortement apprécier et, après l'irruption de Magneto il y a quelques semaines, l'arrivée de la police entre ces murs ne serait certainement pas le bienvenu. "Je présume que vous vous en doutez mais… c'est un peu ma passion." Même l'autre agent aurait pu comprendre qu'elle aimait ce média, une bonne chose vu son pouvoir. Ce n'était pas comme d'autre qui voulait s'en débarrasser à tout prix parce qu'il était plus une malédiction qu'autre chose… et dans certains cas, elle ne pouvait que le comprendre. Sentant que la personne à qui elle parlait était bien plus sociable que l'autre, elle se permit de continuer à discuter pour retourner, gentiment l'interrogatoire. "Vous n'avez pas trop de problème avec les contrôles ?" Dit-elle sur le ton naturel de la personne suspectée face à l'agent de police qui l'accuse, histoire de juste prendre la température. Mais sa question était le reflet d'une véritable curiosité. En effet, elle ne s'était jamais réellement posée de questions sur les agents de la HPU et sur leur capacité, ce genre de chose ne l'intéressant que moyennement. Aussi, elle se demandait si d'autres mutants, moins enclin à se plier à la loi, n'en venait pas à leur pouvoir pour le faire comprendre aux agents de la paix.
Finalement, je me mets à regarder autour de nous. C'est vrai que beaucoup de mutants potentiels sont interrogés principalement à cause de l'utilisation de leur pouvoir sur la voie publique. Et pas que... Mon voisin est bizarre. Le mec du dessus fait ça. Cette nana doit faire ça... Bonjour la délation. C'est ce genre de comportement qui me donne envie de foutre du papier aluminium sur nos vitres parfois. Pour être bien tranquilles. M'enfin je vis dans un quartier plutôt sage à ce niveau-là. Ce n'est pas une zone de non-droit parce que les flics semblent se faire un devoir de passer régulièrement et faire des descentes ici et là mais chacun s'occupe de ses affaires, et ça c'est appréciable. Je m'en fous que la vieille d'en face ait un plant de cannabis dans sa cuisine, et elle se fout de ce qu'on peut fabriquer aussi. Les balances, j'ai juste envie de les noyer dans leurs chiottes et ce peu importe qu'ils soient humains, mutants ou extraterrestres. J'imagine que ce serait compliqué si les flics venaient frapper à ma porte en me demandant pourquoi je n'ai pas déclaré mon don.
Qu'est-ce que je devrais faire ? Le parcours des voitures est enregistré, leurs descentes aussi quand ils se rendent chez les mutants et ils ont l'eraser. Qu'est-ce que je pourrais faire ? Déjà pas laisser mon frère, aussi inconscient soit-il... L'un de nous voudrait qu'il reste vivant. La famille, c'est ce qui compte le plus, pas vrai ? Revenons à nos moutons, ceux qui regardent un peu dans notre direction. J'essaie de ne pas leur accorder trop d'attention, mais ils m'énervent. Je baisse légèrement le visage, même si je me doute qu'ils regardent plutôt la jeune femme. Mais oui, c'est le visage du mal, elle parle avec nous, on va lui sauter dessus, on va la menotter, les gens applaudiront, un danger public en moins. Naïveté quand on sait que la majorité de ceux qui appuient les forces de l'ordre ont des pouvoirs.
J'entreprends finalement de discuter de toute autre chose pendant que Cameron se renseigne sur la possession de... fausses armes ? Des questions qui se posent, des cas de jurisprudence j'imagine. Des questions qu'on n'aurait jamais cru poser avant et pourtant, chaque don apporte son lot de spécificités. Je plains ceux qui découvrent leur pouvoir en ce moment. Quand elle me répond à propos de son métier, je souris. Ça semble assez évident finalement. Voilà une fille que Momo aimerait sans doute. Il aime bien tout ça, et moi je ne pense pas avoir joué à l'un de ces jeux depuis la super nintendo. « Je présume que vous vous en doutez mais… c'est un peu ma passion. » J'acquiesce d'un hochement de la tête. Il faudrait que je me trouve aussi un hobby, un passe-temps qui ne soit pas une activité impliquant de l'argent, quelque chose pour me changer les idées quand j'ai envie de frapper dans le mur... et que je le fais. La douleur commence à s’atténuer, plus vite. La sensation est la même, cette décharge qui traverse mon corps mais il semble parfois s'être lassé de souffrir alors il passe à autre chose plus vite. C'est devenu appréciable, c'est devenu inquiétant.
« Vous n'avez pas trop de problème avec les contrôles ? » Je hausse des épaules, je me baserai pour l'instant sur mes observations des rapports lus, plus que sur une prétendue expérience. Je réfléchis, lance une œillade vers Cameron qui s'énerve sur la radio parce qu'on le renvoie de service en service. « Ce qui pose problème, à mon sens, c'est la multitude de vérifications à faire, avec les gens qui ont peur de tout et de rien. Vous demandiez tous les jours au gamin des voisins d'arroser les plantes et faire manger le chat et du jour où vous l'avez vu léviter, il est dangereux et il faut l'ignorer, s'en s'éloigner, s'enfermer. On ne sait jamais avec ces gens-là. Vous voyez de quoi je veux parler j'imagine ? » Bien sur qu'elle voit où je veux en venir... « Vous avez déjà rencontré des problèmes lorsque vous avez découvert votre pouvoir ? »