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« Ah non, moi je ne fais pas ça... ce doit être vous... » - Et puis quoi encore. Je pouvais me rendre invisible, c'était déjà assez extraordinaire, mais je ne pouvais pas du tout faire disparaitre des balles. Mis à part les avantages du fluide, j'étais humain, un humain non muté par dessus le marcher. A peine étions-nous à l'abri qu'elle me saisissait par les épaules et je la fixais sans ciller, entre choqué et attentif. - PARDON?! - « J'ai essayé d'appeler la police, mais vous m'avez empêchée de finir mon appel. » - Mais on s'en fout. C'est pas bon... - Je me défaisais de son étreinte et me retournais tout en marchant, approchant dangereusement de l'espace à découvert sans vraiment m'en soucier par habitude. - C'est pas bon du tout... - Je continuais de me répéter ça à voix haute tout en marchant, finissant par faire les cents pas sans jamais entre en ligne de mire. Outre mon petit cul rebondi c'est surtout les marques qui commençaient à se dessiner dans mon dos que Jude pouvait voir, si elle regardait.
Ma peau se zébrait de marques grises, comme des veines qui exploseraient. D'abord le dos, puisque de toute façon pendant qu'il marchait elle ne pouvait voir que ça, et ensuite les jambes. Sur les jambes, les marques étaient même encore plus nombreuses et foncées. Je tournais la tête vers elle. - Pas la meilleure idée de la soirée ça. - Mes yeux changeaient constamment de couleurs, mes iris grandissant et diminuant comme s'ils buguaient. Je ne mourrais pas, les nanites non plus en réalité, mais je pouvais sentir dans le lien qui nous unissait qu'elles s'activaient toutes pour combattre la mutation, pour rétablir le modèle d'origine. Sauf que c'était impossible et mon corps commençait à en dépérir. Et en attendant, moi j'avais perdu mes avantages. Au moins je n'en mourrais pas, enfin pas encore. Je me rapprochais de Jude, mon visage fermé entre colère et inquiétude, et je lui prenais son arme des mains sans un mot. Je ne savais pas pour elle mais moi j'avais vu l'ombre à l'angle du conteneur et à peine m'étais-je retourné qu'un des coréens apparaissait... Il tirait mais je lui collais une balle dans la tête. Les balles avaient disparue encore une fois et on entendait des impacts de balles dans l'eau, chose bien impossible vu l'angle alors qu'il s'écroulait. - Et en plus c'est permanent cette connerie. Vous éloignez pas de moi, ce serait con de plus pouvoir vous approcher ensuite.
J'avais dis ça sur un ton sarcastique doublé de froid et après avoir rendu l'arme à Jude, je tirais le cadavre jusque derrière l'abri, entreprenant de lui retirer ses vêtements. - Faites le gaie en attendant. - Faute de m'apporter une quelconque véritable protection, au moins en noir j'étais plus discret qu'à poil et pendant ce temps, les marques grises continuaient de s’étendre...
J'essaie de lui expliquer la situation calmement mais déjà il s'énerve tout seul. Est-ce que c'est vraiment ma faute s'il est énervant ? Quand on le voit, on a juste envie de le prendre mais dès qu'il se met à parler... c'est un coup de boule qu'il mérite, c'est tout. Alors forcément, quand je ne peux pas lui sauter dessus, le corps prend le relais. Il semble effaré par mon propos, si bien qu'il se rapproche d'un angle de tir. Je tends la main dans sa direction pour l'attraper par l'épaule mais il revient vers moi avant d'agiter son petit cul blanc comme une cible et je laisse retomber mes bras le long de mon corps en soupirant. Il se rapproche une nouvelle fois, je suspends mon souffle et il revient en maugréant. Je soupire, frotte mon front du revers de la main puis essaie de dédramatiser : « Oh vous arrêtez les balles, ce n'est pas cata... »
Ah... ça pue en fait. Je vois des sortes de lignes bleutées ou grises qui apparaissent partout sur son corps. Elles naissent dans son dos et se répandent partout sur son corps, descendent dans les jambes, remontent sur les bras et dans le nuque. Sur ses jambes, elles paraissent devenir même complètement noires. Est-ce dû à sa mutation provisoire ou il ne la … supporte pas ? Est-ce qu'il va aussi finir en flaque de vomi comme le regretté Sénateur K. ? Je pose une main sur son épaule quand il tourne le visage vers moi. Il est complètement en train de bugger, ses yeux changent de couleurs. C'est un droïde ce mec ?
Je fais un pas en arrière. Il va exploser. Je repose les mains contre son avant-bras, essayant de m'y agripper et faisant maintenant abstraction du fait qu'il est complètement visible... « Vous devriez vous... enfin je... Arrêtez, vous me faites flipper ! » Il me prend l'arme des mains et tire je ne sais trop où avant de me la rendre. Et là il... je préfère même pas en parler. Je croise les bras sur ma poitrine puis me penche au coin de container pendant qu'il revêt les flingues du corps. Dégueulasse. Bon, maintenant qu'il est en train de se transformer en pokémon, qu'est-ce que je peux faire de lui pour essayer de calmer ça ? Je le regarde pendant qu'il s'habille, finalement, et puis ce n'est pas comme si son anatomie avait encore des secrets pour moi... Pendant qu'il termine de fermer le pantalon, une voix crie – sans doute pour nous – sans que je sache identifier l'origine : « Maintenant, vous avez deux minutes pour venir jusqu'ici où nous tuons la fille. »
Directement, j'agrippe et secoue le bras de Liam en plongeant mon regard dans... le sien... aussi bizarre soit-il. « Vous avez entendu ce qu'il a dit ? Il parle de Sofia, vous pensez qu'il parle de Sofia ? » Je le lâche enfin puis me tourne vers l'origine de la voix en essayant de rester partiellement à couvert tout de même. Je tends le bras dans sa direction. Serai-je capable d'appuyer sur la détente, et surtout de le toucher ? Il va lui faire du mal. Ils veulent nous faire du mal. Je baisse la tête vers le sol. Ils ne sont bons qu'à ça, ils pensent que nous sommes des esclaves, c'est ça ? Des objets qu'ils pourront utiliser ? Alors qu'ils soient aussi des esclaves, non ? Ou qu'ils nous achèvent, parce qu'ils ne pourront pas contenir les mutants. Ils ne pourront pas nous enfermer à tort, quelque chose soit la peine... Je me mords la lèvre inférieure et tant pis si je tire n'importe où, je tire quand même. Une fois, deux fois et trois fois. S'ils veulent la tuer, ils la tueront de toutes façons. S'ils la veulent en vie, elle n'est pas là. S'ils parlent vraiment d'elle, s'ils ne mentent pas... tout simplement. « Faites-les disparaître Liam, comme les balles... Je peux vous y aider... »
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Je dépouillais le coréen de ses vêtements, pantalon et haut uniquement. Ce petit salopard était un poil plus fin que moi alors si son t-shirt à manche longue noir me moulait, je ne vous raconte même pas de ce que le pantalon me faisait. Je passais sur ses chaussures, je préférais être pieds nus et pouvoir marcher sans entraves en pareille situation. C'est au moment où je terminais de me remettre le grelot en place dans ce pantalon trop étroit qu'une voix s'élevait. - « Maintenant, vous avez deux minutes pour venir jusqu'ici où nous tuons la fille. » - L'accent coréen était vraiment prononcé. N'avaient-ils pas de chef? Un contact sur place? Un local? Ou alors c'était lui le connard en chef? Non, pour collecter tous ces mutants ils devaient avoir un contact, quelqu'un qui faisait le repérage avant. Peut être même n'étaient ils que les acheteurs, pas les fournisseurs. Jude saisissait mon bras en s'alarmant. - Oh, oh, elle se calme la touriste. J'ai entendu. - Et lorsque enfin elle me lâchait je faisais deux pas vers l'angle pour visualiser ce qui se passait. De là on ne voyait pas grand chose en vérité. Je pouvais compter quelques types mais aucun ne répondant au profil du chef de groupe. On serait forcé de se mettre à découvert pour mieux voir et sans les nanites, devenir invisible était hors de propos.
Mais qu'est-ce que... - Pas le temps de finir ma phrase. Jude tendait le bras et tirait, trois fois. Je la saisissaiss trop tard et dans le même geste, tendais mon bras vers l'eau avant de tirer deux coups succins. Je finissais par la désarmer, placer son arme dans mon dos... - « Faites-les disparaître Liam, comme les balles... Je peux vous y aider... » - ... et lui coller le canon de mon flingue contre sa nuque. - Faites moi confiance et tout ira bien. - Puis plus fort pour que les autres entendent. - On sort! - Je poussais Jude hors de l'abri, toujours mon flingue posé sur sa nuque et la forçais à avancer devant moi. Mes yeux semblaient s'être stabilisés mais je sentais toujours les lignes grises parcourir ma peau. Quelle merde. Les trois coups de Jude n'avaient atteint personne, je pouvais corrompre la situation. - J'ai réussi à la choper, heureusement qu'elle vise comme un pieds! - Je nous faisais avancer au plus prêt jusqu'à ce que le chef se démarque des autres. Derrière lui, un type avec un fusil tenait Sofia en joue, enfin je supposais sans mal que c'était elle. Le coréen avisait Jude avant de poser son regard sur moi. Notons que tous les six autres types pointaient leurs armes sur nous. - « Qui êtes-vous! »
Ma main posée sur l'épaule gauche de la jeune femme pour la tenir en place, mon flingue sur sa nuque pour maintenir la menace, j'esquissais un sourire. - Une tierce partie qui voudrait bien être concerné. - Le coréen semblait me jauger. Les types qui nous avaient canardé juste avant n'avaient pu voir que moi me jetant sur elle, un geste de protection pouvait très bien se changer en geste d'attaque. - « Qu'est-ce que vous voulez. » - Une porte de prison serait plus agréable. D'ailleurs j'avais connu l'une d'elle en Pologne il y a quelques années... - J'ai entendu parler d'un trafic de mutants, j'aimerais bien participer. - Je jetais un regard sur l'arrière du crâne de Jude. - Et j'amène un petit cadeau pour prouver ma bonne volonté. - « Mutante? » - Elle? Oh oui. Mais c'est pas ça mon cadeau. - Et à ces mots je déviais mon flingue pour le river sur l'homme au fusil qui gardait Sofia avant de tirer deux coups qui l'atteignaient immédiatement. En réflexe je tirais Jude par l'épaule pour la placer derrière moi et commençais à répondre aux coups de feu qu'on nous offrait. Leurs balles ne nous atteignaient pas, les notre en revanche...
Bon d'accord, j'ai pensé que c'était une bonne solution de tirer mais sa réaction est comme toujours totalement disproportionnée ! Il prend l'arme et j'ouvre la bouche pour lui dire combien il est ridicule dans son jean ultra moulant et qu'il n'est pas Olivia Newton-John ! Mais il me met la canon du flingue dans le cou. Bon, heureusement que je n'ai pas dit qu'il ne pouvait pas faire sa Newton-John finalement... Et faites-moi confiance qu'il dit en plus. Il veut faire quoi maintenant ? Tester son nouveau pouvoir ? Euh je ne suis pas sure que ce soit une bonne idée. « Je fais plus confiance à mon concierge qu'à vous, et il a fait de la taule pour agression sexuelle. » lui dis-je. On sort ? On sort ? Non mais il est sérieux ?
Et il me pousse. J'ai envie de me retourner pour reprendre le flingue et lui faire avaler – oui j'aime faire avaler des trucs aux gens – mais nous avançons bientôt vers nos nouveaux amis. Pourquoi je sens que ce n'est pas une bonne idée ? Oh mais si je sais. Parce que c'est moi qui suis de ce côté du flingue ! « J'ai réussi à la choper, heureusement qu'elle vise comme un pied ! » Mais je t'emmerde, et il fait noir en plus ! Je lève les mains au moment d'arriver à proximité, lance un regard noir vers Liam sans me tourner complètement. Toi mon bonhomme, tu vas le payer cher, cher, cher ça... Je passe la langue sur mes lèvres puis, trouvant cette position ridicule, je croise les bras sur ma poitrine.
Un gars s'approche et c'est là que je distingue Sofia. Nos regards se croisent, je voudrais lui dire que ça va aller, de ne pas s'inquiéter. Je ne suis pas télépathe et nous ne nous connaissons même pas assez bien pour qu'elle puisse saisir le regard que je tourne vers elle. Je prends une longue inspiration, compte le nombre de balles qui nous atteindra s'ils se mettent tous à tirer. Est-ce que Liam sera capable de toutes les arrêter ? Mais vu l'état de son corps, ce ne serait sans doute pas une bonne idée d'en remettre une couche... Je sens la main de Liam sur mon épaule et ses doigts serrées. Loin de me sentir oppressée, cette sensation a quelque chose de familier pour moi, quelque chose de réconfortant. Je suis silencieusement leur échange, n'osant pas vraiment bouger. Petit cadeau... petit cadeau... Je lève les yeux au ciel quand soudain, un coup de feu. Mon corps se courbe vers l'avant, je rue mes mains sur mes oreilles et me retrouve collée sur le cul ultra moulé de Liam. Finalement, le pouvoir lui sied bien... J'attends que les coups de feu s'arrêtent, me redresse timidement et vois Sofia se tenir debout, stupéfaite, au milieu des cadavres. Je lui demande en essayant de calmer le tremblement de mes mains « Toi aussi tu viens de te pisser dessus ? »
Elle me rejoint, je passe une main autour de ses épaules puis me tourne vers Liam, brandissant l'arme ultime sous son nez, mon index : « Il va se calmer moule-bite ! Comment on va expliquer tous ces morts aux flics ? Comment ? Et puis vous n'auriez pas pu me prévenir ? » Je lâche Sofia puis me rapproche de lui. Je pose mes mains sur ses joues, trouve encore ses yeux bien flippants puis lui dis : « Ne faites pas le gros bébé, je vais vous débarrasser de la mutation. » Bon je ne suis pas sensée le toucher pour ça mais bon... autant se faire plaisir en même temps...
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Aucune des balles que les coréens tiraient ne traversaient l'espèce de voile qui se trouvait autour de nous. C'était marrant à voir et si on avait pu le voir de plus prêt, on aurait vu les balles disparaitre progressivement, comme rongées, de la pointe à la base. Mes balles, elles, fusaient aussi et ne pas avoir à en esquiver rendait l'action bien plus facile. Je visais, je tirais, encore, et encore. Le premier à tomber était leur leader, d'une balle dans la clavicule droite, et puis les autres troufions, un au ventre, un à la tête, un dans les couilles - joli tir celui-là - et les autres généralement entre épaule, cœur et poumon. C'était fini en deux minutes et Jude filait vers sa copine pour voir si elle allait bien. Je comprenais son air médusé, enfin non, mais ça m'amusais. Lorsqu'elle revenait avec son index aussi droit qu'un piquet matinal, je la fixais droit dans les yeux et lui répondait en parlant avec les mains... ou plutôt le flingue, que j'avais toujours dans ma droite. - Laissez moi m'occuper des flics, et non. J'aurais pas pu. Vous nous avez foutu dans une grosse merde avec vos tirs dans le vide, ou alors vous auriez préféré qu'elle crève? Ou même nous? La prochaine fois je vous laisse faire, on comptera le nombre de trous que vous aurez.
Elle finissait par traverser la distance, prenant ma tête entre ses mains. Je sentais qu'elle appuyait bien plus qu'elle ne le devrait, j'étais pas débile non plus, mais mes yeux la fixaient et je restais immobile. Me retirer ma mutation, ouais, j'aimais autant. Même si ce pouvoir était plutôt pratique, mon fluide n'était pas encore prêt à l’accueillir. Peut être, un jour, en utilisant cette expérience pour en extrapoler un sous programme de tolérance? Enfin les bio-informati-ingenieur-truc sauront quoi en faire. Je sentais le changement dans mes veines et dans mon cou les lignes grises qui gagnaient commençaient à disparaitre doucement. Les nanites abandonnaient le combat d'une mutation massive, disparue, pour reprendre leur travail habituel. Mon corps guérissait de ses stigmates et la couleur de mes yeux se stabilisaient. Je lui faisais un sourire, la gratitude, avant de briser ce moment volontairement avec une remarque. - N'en profitez pas trop non plus. - Et je me détachais de son étreinte pour balayer la zone du regard.
On devrait être tranquille maintenant. Faudrait qu'on retrouve les mutants avant que ce soit moins tranquille. - Personnellement, j'étais quasi sûr qu'on était tranquille. J'avais buté tout ce petit monde, incluant leur leader. Je doutais que d'autres coréens parcourent les docks avec le bordel qu'on avait foutu. En revanche, les coups de feu avaient dû alerter les ouvriers et il valait mieux s'occuper des captifs avant que les flics ne débarquent. Le SHIELD pouvait intervenir pour les cadavres mais on devait trouver les mutants avant qu'ils n'arrivent pour ne pas être emmerdé. Et puis surtout j'avais pas envie de leur parler. Je rangeais mon arme dans mon dos, avec l'autre, et faisais quelques pas vers les conteneurs. Ils étaient forcément par là.
Quoi ? Quoi ? Moi je nous ai foutu dans la merde ? Je croise les bras sur ma poitrine et secoue la tête avec une pointe d'exaspération... Et puis les risques étaient mesurés de toutes façons... « Oh oui, venez compter les trous que j'ai, Captain dérangé de la carafe, venez tout de suite, même... »
Finalement, je décide de le soulager de la mutation avant qu'il ne s'autodétruise sous nos yeux. J'en profite pour toucher un peu la marchandise. Il a beau être d'une stupidité totalement exaspérante, il a quand même quelques petites qualités dissimulées sous son machisme et son égo écœurants... Je lance un regard à son cou qui commence à retrouver une couleur normale, ainsi que ses yeux. Je plonge les miens dans les siens et constate qu'ils reprennent une certaine sorte de... stabilité. Même si c'est étrange d'en venir à penser ça. Il sourit, j'esquisse à mon tour un sourire... Je retire mes mains comme si je venais de prendre un coup de jus et lance en détournant le regard : « Ce n'est pas parce que vous en avez une grosse que vous êtes irresistible... »
Je lui tourne le dos. Effectivement, un silence de mort s'est abattu partout. Je suis le regard de notre compagnon puis nous nous dirigeons ver les containers. Sofia hésite puis se décide à nous guider jusqu'aux autres mutants. Je glisse les mains dans mes poches en les suivant et reprends l'une des armes dans le dos de Liam. En essayant de ne pas lui tirer dans les fesses... Elle cherche, bafouille quelque chose comme « ce doit être par là... » Je me masse la tempe... Parce que ça m'arrangerait quand même qu'on passe la seconde... Finalement, elle s'engouffre dans une allée et nous désigne un container avant de le frapper du poing. Des cris étouffés nous parviennent et je désigne la chaîne à Liam en lui disant qu'il peut bien faire quelque chose ? J'attends qu'il passe devant moi, jette un œil à ses fesses... Bon il faut que j'arrête un peu. Je le contourne puis jette un œil dans la direction opposée. Pendant que Sofia fait les cent pas à côté, je lui glisse : « Si vous vous appelez réellement Liam... bien que je doute que ce soit votre véritable prénom... alors je m'appelle Judith. Et je... hum hum... » Je me racle la gorge. Merci c'est comme Pardon, ça m'écorche la bouche en général... « merci pour ce que vous avez fait. » J'ai dit ces derniers mots le plus vite possible puis le contourne pour rejoindre Sofia. Quand la porte s'ouvre finalement, un homme est le premier à sortir. Il nous jette une oeillade puis s'en va en courant. Et de rien, connard. Bientôt, quelques autres personnes sortent. Je jette un œil à l'intérieur du container pendant que Sofia tombe dans les bras de son frère. Un grésillement se laisse entendre et je crois voir que toutes les parois semblent... électrifiées ?
Je fais un pas vers l'intérieur et regarde avec un peu plus d'attention. Puis je me retourne vers Liam : « Puisque vous dites que vous vous occupez de la police... est-ce que... enfin si vous retrouvez mon téléphone avant eux... parce que je ne saurais pas comment expliquer sa présence ici... Vous voyez ? »
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Il était temps de retrouver les mutants, les libérer de leur prison. Je suivais les deux justicières pas masquées, enfin surtout la victime, Sofia, et on retournait dans les rangées de conteneurs colorés. Elle semblait savoir quelle direction prendre, elle devait les avoir trouvé avant que les coréens ne lui tombent dessus. Il fallait juste quelques minutes pour qu'elle retrouve son chemin et tape sur l'un des panneaux métalliques, obtenant en réponse des cris étouffés. C'était là. Jude passait devant pour finalement me demander si je pouvais faire quelque chose avec cette chaîne. - M'en occupe. - A mon tour je me plantais devant la chaîne et l'observais, le temps pour Jude de se rapprocher. J'esquissais un sourire tout en saisissant la chaîne entre mes mains. - Judith hein? - Sans un mot de plus je tirais sur les maillons de fer jusqu'à ce qu'un d'eux cède, s'écartant pour que la chaîne ne se rompe. Non, un homme lambda ne pourrait pas faire ça. Mais j'en avais une grosse, Judith l'avait dit elle-même.
J'ouvrais les portes d'un tour de bras et me reculais de quelques pas, suffisamment le temps que les portes ne s'écartent avant que les mutants ne sortent. Le premier à s'extirper de cette prison ne prit pas de temps pour s'enfuir et je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Les autres en firent de même, certains restèrent, l'un d'eux fonça dans les bras de Sofia et Judith entrait à l'intérieur pour constater ce que moi-même je regardais tout en me déshabillant. La cohue me donnait toute discrétion et lorsqu'elle se retourner pour parler de son téléphone, les vêtements volés étaient déjà tous en tas au sol et moi invisible à quelques mètres de là. Son téléphone? Elle était con ou quoi? Je perdais pas une seconde et éliminait mes productions sonores pour dégager de là, reprenant le même chemin que j'avais emprunté en arrivant et je rejoignais ma moto, toujours garée au même endroit. Je prenais deux secondes pour activer un petit programme sur l'ordinateur de bord de la bécane et retrouvait le téléphone actif de Judith en bas, via son numéro et son nom de ligne, et le faisais sonner trois fois avant de raccrocher. Dans ton sac, cruche.
Je lançais finalement un appel et me redonnait visibilité pour me rhabiller avec mes propres vêtements, à une taille décente tout en parlant. - Code 36134, des voitures de police vont arriver sur ma localisation. Je demande une couverture totale pour plusieurs cadavres. Les mutants ont été libérés. Tout témoin sur place est innocent. - Une voix me répondait la validation de mes demandes, en même temps ils avaient pas le choix, et finalement raccrochait pendant que je terminais de m'habiller. Mission accompli comme ils disent, moi j'allais finir ma mission dans mon lit si le SHIELD me laissait en paix pour ce soir. Il était déjà tard et j'enfourchais la bécane pour sillonner les routes jusqu'à mon hôtel. Des semaines que j'étais à New York, des semaines que je dormais dans cet hôtel, quand je dormais. A rester autant sur place peut être serait-il temps que je me trouve quelque chose qui gaspille moins l'argent du contribuable.
J. Je secoue la tête à sa petite remarque, puis esquisse finalement un sourire en demandant si j'ai plutôt une tête à m'appeler Ursula. Quoiqu'on me surnomma déjà comme ça, je ne comprends pas pourquoi. Avec un caractère si doux que le mien... Je lui lance alors qu'il a une tête à s'appeler Freddy... Je passe une main sur ma nuque quand il fait sonner mon téléphone... Oups, dans le noir avec lui à côté, j'ai cru que je l'avais perdu ! » J'aurais bien aimé qu'il se rhabille près de nous, j'aurais pu au moins me rincer l'oeil. Mais il est où cet idiot ? Je fais signe à Sofia et son frère de me suivre. Peut-être qu'on ne va pas poser là... Même pas un au revoir, connard jusqu'au bout !
M. Je sors de ma chambre, il fait encore noir dehors. Encore la tête dans le cul, je me dirige machinalement vers la salle de bains quand j'entends un bruit suspect dans la chambre de Momo. Je m'arrête, fais deux pas en arrière pour le voir vautré sur une fille que je ne connais pas. Je m'en souviendrais si une de mes amies avait ce tatouage de bébé ridicule sur le mollet. Je soupire puis vais m'habiller. Plus de t-shirt propre, j'en prends un à lui que je coince dans mon jean puis je passe une veste légère au-dessus. Je prends mes couteaux puis écoute vite fait les messages sur le répondeur que je n'avais pas la foi d'écouter hier soir. Maman. Maman. Maman. Une pétasse. Maman. Le docteur Al-Hamid. Je soupire puis laisse retomber mes clefs dans le pot près de la porte. Je me rends à la chambre de mon frère puis allume la lumière au-dessus de leurs têtes, ce qui les interrompt, évidemment. « Tu n'as rien oublié hier après-midi ? » Il fait une grimace, me dit que je le dérange en me désignant sa conquête d'un mouvement peu discret de la tête. Elle me regarde, je lui souris. Je prendrai bien sa place pour la rapprocher de la sortie mais loin de moi l'envie de me retrouver contre Momo à poil alors je m'appuie contre l'embrasure de la porte et lance d'une petite voix : « Je suis sa femme, mon cœur. Mais ne t'en fais pas, tu n'es pas la première qui se fait avoir. » Une baffe et un scandale plus tard, elle ramasse sa petite culotte et s'en va. Je prends un peu de café froid auquel j'ajoute une goutte d'alcool. Un alcool blanc, sans plus d'étiquette sur la bouteille. Il commence à me sermonner, je lui lance un regard noir : « Reprends rendez-vous chez ton cancérologue au lieu de sauter tout ce qui bouge, idiot. Je vais travailler. »
Je sors et constate que Vic m'attend déjà, lançant des coups d'oeil répétés et exagérés à sa montre. Ça va, j'arrive. Je monte en voiture et c'est moi qui prends le volant, je connais tous les raccourcis et je conduis plus vite que lui. Nous nous rendons sur les docks où Jake doit avoir fini sa transaction. Je me gare puis salue les gars présents. Les acheteurs sont déjà partis, ils doivent attendre le chargement de la cargaison. Nous discutons quelques minutes quand des claquements se font entendre. Ce sont des coups de feu. Je fronce les sourcils, les mutants n'ont pas pu sortir. Et il n'y a pas de patrouille à proximité. Je tends la main vers Vic et il me passe sa radio. « C'est moi, qu'est-ce qui se passe de ton côté ? » « J'en sais rien, je vois rien à la caméra, attends je me rends sur place... » « Non n'y vas pas, envoie quelqu'un ! » « Mais... » « Envoie quelqu'un. » Ce n'est pas que je n'ai pas confiance, mais je préfère qu'il reste à l'abri. Plusieurs minutes avant qu'on n'entende une moto démarrer. On me gueule à la radio qu'il passe de mon côté. « Les acheteurs sont morts et la marchandise a disparu. Récupère cet enfoiré ! »
Je remonte en voiture. « Primo, viens avec moi ! » crie-je pour Vic qui s'embarque sur le siège passager. J'accélère avant qu'il ne ferme sa portière. Je fais quelques 200m avant d'apercevoir la moto. Le risque de se tromper de cible est restreint, vu l'heure et le nombre de motos qui quittent les docks. J'accélère tranquillement. Vic sort ses flingues puis passe la tête par la fenêtre. Je crois que c'est maintenant. Mais le but n'étant pas de le tuer, il faudrait qu'il puisse s'arrêter, ou se casser la gueule sans se briser la nuque... Je tire sur la veste de mon passager puis éteins finalement mes feux pour le suivre de loin. « On pourrait... » Je secoue la tête, on va essayer de simplement le suivre. On le récupère quand il s'arrêtera...
Dernière édition par Morgan Gray le Dim 10 Juil - 22:22, édité 1 fois
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D'un autre côté l'argent du contribuable j'en avais un peu rien à foutre. Je pompais le fric du SHIELD et j'étais bien logé. Faut dire que je choisissais moi-même l'endroit et autant je pouvais dormir sur le sol si j'y étais forcé, autant j'allais pas choisir un hôtel miteux pour le plaisir. En temps normal si, parce que je suis censé être discret, mais ici? Des semaines que j'étais à New York et c'était clair maintenant qu'on me voulait ici, durant un petit bout de temps. J'aimais bien bouger mais l'homme est une créature d'habitudes... Et j'étais un homme. Indéniablement et longuement un homme. Un homme qui allait pioncer sa vie au fond du lit de l’hôtel. Perché sur ma bécane je filais vite, sans la moindre attention pour le bruit que je pouvais bien faire à cette heure-ci. Après tout c'était New York, personne dormait jamais ici, c'était bien connu. Faudrait peut être que j'essaye de faire un contrôle automatique du corps avec les nanites, comme ça je pourrais dormir pendant qu'elles conduisent.
Enfin bref, il m'avait fallu une petite vingtaine de minutes pour rejoindre mon hôtel et j'avais laissé la moto dans le parking souterrain. Je logeais dans un petit hôtel du Queens, un truc agréable et sympa, un peu cher mais aussi un peu mieux que le bas de gamme. J'avais la chambre au deuxième étage, côté Nord. Une grande pièce, un lit en 160 pour poser ma carcasse, une grande télé et une salle de bain spacieuse. Ok, en réalité je m'en fichais pas mal de la taille de la salle de bain, mais le reste était plutôt cool. J'avais salué le gars à l’accueil et avais rejoint la chambre par les escaliers, ascenseur en panne depuis deux semaines, avant de m'enfermer à l'intérieur. Je jetais la clé sur le meuble contre le mur de la porte et jetais ma veste sur le lit. Oui, je jetais plein de choses dans cette chambre. Imaginez si j'étais réellement chez moi. Je posais mon téléphone sur la table de nuit et vérifiait si on m'avait appelé: personne. Ça m'arrangeait. Un coup d’œil à l'extérieur et je revenais vers le lit pour m'asseoir et retirer mes chaussures. J'avais les pieds comme brûlants. Faut dire que courir partout à poil ça aide pas. Enfin j'avais des pieds, ne nous plaignons pas.
Je finissais par retirer tous mes vêtements, encore, et jetais tout ça sur une chaise avant de filer sous la douche dans ma grande salle de bain. La voiture qui m'avait suivi depuis les docks? Bien sur que je l'avais vu. Je savais très bien qu'elle était devant l’hôtel, dans la rue. J'avais mémorisé sa plaque, j'avais noté sa marque et sa couleur. J'avais même estimé deux silhouettes à l'intérieur. Pourquoi les avoir mené jusqu'ici alors? Pourquoi les mener jusqu'à ma chambre d’hôtel? Parce que justement, c'est pas chez moi, c'est qu'une chambre. Et pourquoi aller me doucher, inconsciemment, alors qu'ils sont là? Parce que je pue et que s'ils veulent venir, qu'ils viennent, j'allais pas puer juste pour eux.
Nous nous arrêtons, un hôtel. Je n'aime pas les hôtels, c'est tellement impersonnel. Moi tout ce que j'adore, c'est pouvoir dormir au fond de mon lit. Le verrou que j'ai posé ferme mal, ferme très mal depuis qu'on a défoncé ma porte mais je ne m'en formalise pas, ce n'est pas gênant. Je n'ai pas d'intimité qui soit si intime, après tout. La chambre de Momo n'est pas tout à côté de la mienne, il a déjà essayé de déménager, il a déjà voulu partir mais je ne peux me résoudre à le laisser tout seul. Il est irresponsable, il ne prend pas soin de lui. C'est limite si je ne dois pas le conduire aux urgences comme il commence à cracher du sang. Tant qu'il n'est pas aux portes de la mort, tout va bien. Quand il sera vraiment aux portes de la mort, ce sera trop tard. J'ai déjà essayé, essayé de prendre ce mal qui le ronge. Je pourrais le donner à quelqu'un d'autre, à quelqu'un sans importance. Mais tout ce qui ne semble pas marquer l'os et la chair... je n'y arrive pas.
Je me gare, mon cousin s'apprête à me suivre mais je lui demande d'attendre. Je ne compte pas faire exploser l'étage, restons tranquille. Comme mes acheteurs ne risquent pas de demander un remboursement vu ce qu'il en reste, je dirais que c'est plutôt notre réputation qui est menacée si ça se sait... Je m'approche du réceptionniste, demande poliment le numéro de la chambre du monsieur qui vient de monter et aperçois Victor qui me suit. Le réceptionniste décline, je pose les coudes sur le comptoir. « Je ne vais pas vous faire un chèque quand même ? » Je fais le tour, Victor pose ses jouets sur le comptoir pendant que je m'assieds à la place de notre nouvel ami. « Écoutez Norman, je peux vous appeler Norman ? Ce monsieur n'est pas quelqu'un de bien, croyez-moi. Alors comme notre mission est un peu officieuse, je voudrais pouvoir aller lui parler sans devoir organiser un rendez-vous galant entre vous et votre intestin grêle. Est-ce qu'on peut juste avoir le numéro de chambre sans arriver à moi qui vous menace, vous qui refusez courageusement, moi qui vous tue et cache votre cadavre dans un coin ? Disons que pendant que je vais voir mon ami, j'appelle un autre ami qui ramène 300$ et vous ne nous avez jamais vus ? » Il hésite puis je fouille mes poches pour voir si j'ai un peu de liquide sur moi. Je sors quelques billets de 50$, pas assez pour arriver à tenir ma promesse. Je lance un regard vers Victor qui s'offusque que je le taxe. Il ouvre son portefeuille, j'attrape ce que je vois et le claque devant Norman qui désigne l'escalier du doigt : Chambre 217.
Je fais un pas puis me retourne vers Norman : « Vous seriez un petit chou si je pouvais avoir un passe-partout aussi. » Il me le jette. J'empreinte les escaliers puis entre dans la chambre, ayant sorti l'une de mes lames que je garde à la main droite. Je pousse la porte de la salle de bains, entendant de l'eau couler et aperçois une silhouette. Ah, il prend vraiment une douche. « Rince-toi et sors de là , faut qu'on parle. » Je reviens dans la chambre. Je jette un œil aux vêtements à terre puis commence l'inspection de la chambre, sans trouver de papiers d'identités. Je m'assieds sur le lit et attends qu'il daigne sortir.
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Vitre fermée, vapeur dans l'air, buée partout, l'eau chaude coulait sur ma peau velue et me faisait du bien. Je ressentais encore les effets des nanites qui cherchaient à combattre la mutation que Judith avait provoqué et même si avoir ces pouvoirs c'était plutôt cool, soyons clair, les effets secondaires ne m'avaient pas plu du tout. Mes cheveux étaient écrasés par le jet d'eau et je laissais le liquide couler le long de mon corps sans bouger. Foutus coréens à la con. Le SHIELD voudrait que je poursuive l'enquête. Même si les mutants étaient libres, même si les coréens étaient morts, il restait toujours le fournisseur à trouver. J'attrapais le flacon de gel douche et commençais à me savonner partout, la mousse gagnant sur ma nudité absolue. Je passais ma main par des endroits sensibles et me disais que j'allais peut être pouvoir me faire plaisir avant de dormir. C'est à ce moment là que j'entendais la porte s'ouvrir. Celle de la chambre, pas celle de la salle de bain. Je tournais le dos à cette porte-ci et lorsqu'elle s'ouvrait c'est une voix de femme qui s'élevait. - « Rince-toi et sors de là , faut qu'on parle. » - Va t'faire foutre. - Je continuais de me savonner, je prenais mon temps et je l'emmerdais copieusement. Si elle voulait que je me dépêche, elle n'avait qu'à venir me le faire faire.
Je finissais tout de même par en finir et me rinçais, longuement, avant de sortir. Une grande serviette, je me séchais rapidement et la nouait autour de ma taille avant d'ouvrir la porte pour poser mon regard sur cette intrus. Deux grands yeux bleus, des cheveux noirs courts, assise sur mon lit. Je lui jetais un regard indifférent. - Il me semble pas avoir commandé de service d'escort ce soir. C'est pourquoi? - Mais je ne m'arrêtais pas pour autant. J'agissais comme si je la connaissais... Ou plutôt comme si sa présence m'indifférait. Après tout j'avais pas trop de mal à supposer qu'elle était dans la voiture qui m'avait suivi jusqu'ici, elle savait pourquoi elle était là et non, moi je n'étais pas consentant. Enfin je pourrais l'être, peut être. A un moment. Quand je saurais ce qu'elle me voulait. Ou peut être avant si elle voulait. Enfin bref, j'attrapais mon téléphone, vérifiais si rien n'étais arrivé entre temps, puis me laissais tomber sur la chaise à côté de la fenêtre, les bras posés sur les accoudoir, nonchalant. Appeler le SHIELD? Du renfort? Enregistrer la scène? Pourquoi faire? Je n'étais pas en danger pour l'instant et mes nanites mémorisaient tout, toujours, tout le temps. Si elle avait voulu me tuer elle aurait tiré pendant que j'étais sous la douche. Non, elle voulait parler. Parler de quoi? Moi je n'aimais pas spécialement parler, surtout tard le soir, surtout sur un lit.
Les jambes écartées, la serviette descendant peut être ou peut être pas assez bas, les bras posés, je la fixais. Sans ciller. Mon regard la transperçant. - Je suis fatigué, alors t'es gentille et tu craches le morceau que je puisse aller dormir.
Je soupire. Forcément, il fallait que je tombe sur un mal baisé qui me répond mal. Aucun respect. Je passe une main dans mes cheveux et lance simplement en sortant « et tu viens m'aider ? » Je claque la porte derrière moi. Je regarde par la fenêtre, il y a un peu de passage, tant mieux. J'entrouvre la fenêtre, j'imagine que monsieur n'est pas pudique. Je finis par m'installer. Pas trop mal cet hôtel, j'y penserai si j'en cherche un dans le quartier, et puis j'ai déjà une touche avec Norman, forcément. Je reste là à regarder dehors quand la porte s'ouvre. Après quelques secondes, je me tourne vers l'homme simplement couvert d'une serviette. Sa remarque m'arrache un sourire. Puis je porte la main à mon cœur en lui répondant avec ironie : « Oh non... non... pas cette odieuse insulte... » Je soupire. Je suis habillée assez simplement, je suis le genre de fille à prendre les pull de mes frères et c'est bien pour ça que je porte le t-shirt de Momo ce matin. Uni, pour une fois heureusement. Je l'ai serré dans mon jean et j'ai une paire de bottes aux pieds. Pas forcément la tenue qu'on attendrait d'une escort j'imagine... Je n'ai jamais été escort jusqu'à maintenant. Attends, est-ce qu'elles doivent forcément coucher ? Non parce que sinon, c'est quelque chose qui se tente sûrement. Mais je n'ai pas envie de coucher, ou de faire semblant que je vais coucher. Je n'ai pas de charmes à faire jouer, je n'ai personne à rendre jaloux. Je ne vois pas pourquoi je devrais me livrer à un jeu de séduction. Je secoue la tête puis ajoute : « Un jour peut-être, j'essaierai. Fais-moi penser à mettre un t-shirt propre. » Parce que celui-ci a une lointaine odeur de clope. Crétin de frère qui baise avec une crétine de fumeuse.
Je me rapproche de la fenêtre à mon tour. Je lance un regard amoureux vers la bouteille de whisky puis arrive à reposer mon attention sur le bonhomme. Moi non-plus, je n'ai pas assez dormi. La faute aux voitures qui sont passées sous ma fenêtre, et je n'arrive pas à dormir la fenêtre fermée quand il fait trop chaud. Je frotte mes mains l'une contre l'autre. « Ah oui c'est vrai, tu as fait plein de choses ce soir. En fait moi je ne suis pas dans tout ça tu vois, je suis une fille sans importance. Mais on me demande de te demander pour qui tu travailles et surtout, ce que tu faisais sur les docks ce soir. »
Je me lève et prends la bouteille avec laquelle je joue un instant. Je fais même semblant de la faire tomber avant de sourire à l'homme. Je regarde l'étiquette. Je m'en fous de laisser mes empreintes, elles sont déjà quelque part, et je ne suis pas connue. Ah dommage, j'aime mieux le whisky fûmé, mais j'imagine qu'on ne peut pas tout avoir. Je me serre un verre puis le bois sans poser mes lèvres sur le verre. Autant mes empreintes je m'en fous à moitié, mais je m'en voudrais qu'on ait mon ADN. Mais c'est que ça rend paranoïaque un peu cette histoire de district et tout ça. Le gars me lance « Fais comme chez toi sinon. » Je repose le verre et lui souris : « Merci, je crois qu'on est à court à la maison justement. Tu me fais un petit cadeau pour la route ? »
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Le voilà, le foutue désavantage de ne pas disparaitre. Habituellement lorsque je menais une mission à bien, ou pas d'ailleurs, je n'avais qu'à disparaitre. Je prenais la route, l'air, le rail, peu importe, et je faisais honneur à mon surnom. On ne savait pas que j'étais là parce que aux yeux du monde, je n'avais jamais été là. Le désavantage d'avoir son appart sur place? De reste au même endroit? C'était ça: je ne disparaissais plus. Je laissais des traces. J'étais moins discret. Et automatiquement je ramenais jusque chez moi tous les animaux pourris du coin. La fenêtre ouverte dans mon dos laissais entrer un léger courant d'air qui refroidissait ma peau encore humide. Le verdict est sans appel et même si elle disait ne pas être dans ce business, le simple fait qu'elle soit au courant la liait à tout ça. Elle était quoi? Homme de main? Ou femme de main en l’occurrence? Elle cherchait quoi? Qui? Était-elle envoyé lorsqu'un besoin d'information se faisait sentir? Un sourire amusé étirait mes lèvres à ses questions. Comme si j'allais gentiment lui répondre. Comme si j'allais être coopératif. J'étais pas non plus le dernier des cons. Peut être le troisième.
Elle ne trouverait aucune preuve de mon affiliation au SHIELD ici tout simplement parce que officiellement, je n'y appartenais pas. Les dossiers qui m'y liait étaient secrets, planqués, et si je me rendais parfois dans les locaux de l'organisation comme la dernière fois avec cette épidémie, ça n'arrivait pas si souvent et surtout je restais discret. Lorsque j'étais en mission, j'étais seul. Pas de badge, pas de dossiers. Tout ce que j'avais, je l'obtenais moi-même ou de façon détournée. Il faut dire qu'avec le fluide, je n'avais jamais besoin de grand chose de plus. - Je poutrais du coréen, c'est pourtant pas bien compliqué. - Elle se levait, s'approchait, et prenait avec elle ma bouteille de whisky et mon verre pour s'en servir. - Fait comme chez toi sinon. - Sa réponse était immédiate et je me levais, attrapant la bouteille d'une main ferme pour la récupérer et retourner m'asseoir à ma place, avec. - Crève. - On ne prend pas le whisky d'un homme, c'est malpoli. Faute de verre, j'y allais au goulot et le liquide chauffait ma gorge. Je buvais pour le gout, il était hors de question que je laisse l'ivresse me gagner avec elle dans les parages. Je n'étais pas non plus suicidaire.
Je tournais la tête pour observer par la fenêtre ouverte la voiture garée en face puis revenais à elle. Elle n'était pas seule et ça je le savais déjà. Un coup de whisky de plus et je revenais à elle. De l'ADN? Il y en avait partout ici. Cela dit je lui souhaitais bien du courage pour trouver une correspondance, peu importe la base de données. - D'ailleurs, parlant de ça. Je te connais pas et je te dois rien du tout. Alors va jouer ailleurs. - C'était clair au moins. Qu'elle aille emmerder quelqu'un d'autre moi j'avais envie de dormir.
Bon, c'était assez prévisible qu'il ne réponde pas tout de suite. Moi je ne suis pas une championne de la torture, je n'arrache pas les réponses en faisant mal aux gens. Pas parce que ça me tordrait le cœur – chacun sa merde, après tout – mais parce que ce n'est pas mon truc. Je me dis que c'est vraiment con qu'on soit qu'à deux, parce qu'il n'aura sans doute pas envie de nous suivre de son plein gré. Si je le mets dans le coffre, qu'est-ce qu'il peut faire ? Il va quand même pas sortir tout nu et se jeter sur la route ? Je le regarde, il a l'air stupide. Fort mais stupide, il le ferait peut-être.
Il me lance même une petite provocation parlant de la mort de nos clients comme s'il décrivait une sympathique partie de pêche... Ils n'étaient pas mes amis, on ne fait pas business avec ses amis n'est-ce pas ? Ou ils ne restent pas des amis bien longtemps. Il se lève vers moi, je ne cille pas. Il peut faire ce qu'il veut, tant qu'il ne me brise pas la nuque. Pas de mort brutale, je ne suis pas immunisée contre la mort, aucun d'entre nous ne l'est. Je ne voudrais pas l'être. Se rappeler qu'on peut mourir, il n'y a que ça de vrai. Passer une bonne soirée avec un homme et un verre de vin, sachant que n'importe qui peut entrer et tirer sur tout ce qui bouge, c'est ça vivre. S'asseoir en sachant qu'on pourra claquer sans raison, juste parce que ça pète dans la tête. Est-ce que ça n'incite pas tout un chacun à vivre la vie à fond, profitant que chaque plaisir ?
Il reprend sa bouteille, un peu rustre. Je m'en fous, ce n'est pas comme si on était proche. On ne refuse pas quelques verres à une femme quand on est nu dans une chambre d'hôtel, pas vrai?J'attends quelques instants qu'il finisse sa gorgée, mais il y va une seconde fois. Je fais une mine impatiente et attends qu'il la pose enfin. J'esquisse un sourire. Je m'assieds sur le lit et fais mine de détailler les yeux du regard : « Oh tu peux te reposer sinon, j'attendrai, je m'occuperai. » Je me téléporte en prenant sa place, tout près de la bouteille que je cale entre mes cuisses. Je me redresse avant qu'il ne le fasse, me rapprochant de lui. Habituellement, je déteste la proximité avec les inconnus, ça me limite dans mon pouvoir de téléportation. Je pose le pied entre ses jambes puis m'appuie contre mon genou : « Allez sois mignon, je ne te demande même pas leur numéro de téléphone. Tu ne vas me faire croire que tu es un justicier solitaire qui passait par là quand même ? Tu te faisais chier donc... quoi ? » Je hausse des épaules puis me mets à jouer avec la bouteille. Je jette un œil dehors puis m'assieds sur le rebord de la fenêtre. « Tu aimes sauver les gens ? C'est ça ? Ou tu étais simplement payé ? Tu es payé combien ? Il te faut combien pour chanter au creux de mon oreille ? »
Un homme payé, ça s'achète pas vrai ? Les hommes sont comme les femmes, ils veulent tous quelque chose. On tient tous à quelque chose, pas vrai ? Parfois, c'est juste moins noble que pour d'autres personnes, moins héroïques, moins louable. Alors, toi, qu'est-ce que tu veux ?
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Je finissais par poser ma bouteille et son fond de liquide ambré. Faut dire que je lui avais déjà mis un coup la veille, il ne restait plus grand chose ce soir. Dommage. M'en faudrait une autre. Enfin une bouteille oui, mais là je pensais plutôt à la chambre. Si cette gonzesse m'avait suivi ici, je devais aller ailleurs. Pas grave, j'avais envie de changement de toute façon. Trop l'habitude de bouger et tout ce temps passé ici? Non, non. J'allais lui répondre mais en un clignement des yeux mon environnement changé. Ou plutôt il se déplaçait. Mon point de vu de la chambre passait du fond au milieu et je me retrouvais face à la chaise sur laquelle j'étais installé, là où désormais elle se trouvait. Moi je me retrouvais sur le lit, je sais pas trop comment d'ailleurs. Mutante? Possible, redoublant de prudence. Ou pas.
Je passais sur ce qu'elle disait au début, le temps de me resituer, et finissais d'entendre ses conneries. Un justicier solitaire? Moi? J'avais une gueule à porter des collants moulants? J'étais pas pudique mais un truc moulant en montrerait bien trop... Autant être un justicier naturiste. Se peindre un gros S sur la poitrine, entre les poils, ça fait distingué, non? - Amusant, mais j'suis pas impressionné. - Faut dire qu'une heure avant je faisais disparaitre des balles en plein vol sans même les avaler alors être téléporté d'une chaise à un lit... - Et tu parles beaucoup trop, c'est quand même assez désagréable. - Je me levais, la jaugeais, et récupérais encore une fois la bouteille. - MA bouteille. - Le goulot à mes lèvres et j'avalais le liquide d'une traite. Pour ce qui restait au fond, c'était pas un exploit en sois mais il était hors de question que j'abandonne cette pauvre bouteille à son sort. Ni à elle d'ailleurs.
Est-ce que tu savais, petit scarabée écrasé, que les coréens ont un trafic de mutant assez florissant? Qu'ils obtiennent ces mutants un peu partout et les brisent pour en faire des esclaves? - Je prenais une pose pensante, comme ces grands savants, le regard vers le haut, le poing soutenant une tête bien pleine. - Historiquement, l'esclavage... C'est pas trop ça quand même. Tu crois pas? - Je redescendais de mon nuage et posais mon regard sur elle. - Bah figure toi que les collabos de merde qui fournissaient les noirs à l'époque, ils étaient pas très bien vu. - Je croisais mes mains dans mon dos. - J'me demande si c'est toujours pareil maintenant. Faudrait peut être poser la question à ces gens-là, non?
Je finissais par me rasseoir sur le lit, l'air pensif, faussement. - C'est con quand même. - Tâtant le matelas je m'allongeais sur le dos, croisant les doigts derrière ma tête. - C'est fatiguant de beaucoup parler. Je sais pas comment vous faites, vous les femmes. Vous devez avoir une langue plus solide que nous.