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 Let's take a look around. || Ft. Warren

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Dire où je vais? Ce que je fais? Vous pouvez pas vous payer ces informations. Enfin vous pourriez, y'en a, mais j'ai un œil sur tout ça. Le SHIELD me gardait à l’œil de très loin, la Mafia d'un peu plus prêt, pour autant je m'étais éclipsé. Le SHIELD ne me tenait pas prisonnier, c'était simplement pour ma sécurité. Ivan en revanche c'était une autre paire de manche. Des manches personnifiées en deux mafieux pas très discrets. Je ne les avais pas assommés, pas drogués. En fait je ne leur avais strictement rien fait. En cette fin de journée, j'avais allumé la télé, allumé la lumière, allumé la machine à café... Et m'étais carapaté par le toit. Ça me coûterait moins cher que de laisser la douche couler pendant des heures. Plus efficace aussi. Bref j'avais sauté dans le vide pour mieux flotter et m'étais suffisamment éloigné de la rue pour m'élever plus haut dans le ciel et filer vers le nord. Qu'est-ce que je cherchais? Pourquoi tous ces secrets? Pourquoi cette petite évasion adultère? Je ne pouvais pas tout contrôler, je ne pouvais pas garder les gens dans des caves en attendant que l'orage passe, mais je pouvais au moins faire attention.

J'allais rendre visite à mon Warren. L'un de mes rares amis. Non j'en parlais pas souvent, voire jamais en réalité, parce que je ne voulais pas le mettre sous les projecteurs de personnes mal avisées. Le soucis, c'est que dans ma vie actuelle 90% des gens étaient mal avisés. Warren Worthington, le troisième, parce que le manque d'originalité de cette famille est aussi élevé que le nombre de chiffre sur son relevé de banque. Rencontré lors de mon tout premier jour à New York, perdu, dans les airs. Il m'avait montré le chemin une fois, puis plusieurs fois, jusqu'à perdre ce chemin au détour d'un verre de trop. Puis d'autres. Tant de chemins perdus pour la bonne cause. Oui, bonne. Moi je ne perdais le mien cette fois, coupant à travers champs pour aller tout droit et éviter les détours. Je fonçais droit sur l'école pour surdoués, soit disant. Je n'y étais jamais allé mais cette école était célèbre, connue précisément pour ses pensionnaires: des mutants. Je n'avais jamais eu l'occasion de m'y rendre et malgré Warren, c'était la première fois que j'y allais. Pourquoi? C'était juste comme ça. Ou alors Warren avait toujours fait en sorte d'être dans le coin pour m’empêcher d'y venir mais cette fois je ne lui avais pas demandé son avis, je lui avais seulement envoyé un message pour lui dire que je viendrais.

Pourquoi venir? Trop de pourquoi. Disons simplement qu'à jongler entre la Mafia, le SHIELD et les zombies, j'avais moi aussi besoin d'un break. Depuis que la malédiction avait été levé, j'avais eu du mal à me remettre en jambe et je m'étais dit que passer un peu de temps hors de tout ça me ferait du bien. Je me perdais dans mes pensées durant le trajet et en perdais le fil du temps jusqu'à me laisser tomber doucement à l'intérieur du domaine, posant les pieds sur le gravier clair de la route qui passait devant la porte principale. Un frisson froid parcourait mon dos et je reniflais. On m'avait probablement vu arriver d'en bas mais je me disais que c'était bien le dernier endroit au monde où on m'en tiendrait rigueur. Me fiant à mon intuition féminine, je poussais la porte de bois et entrais dans le manoir... qui ressemblait plutôt à un château à mes yeux. L'intérieur était très boisé, rustique et à la fois moderne, chaleureux. Il était tout juste 17h passés et j'ignorais les regards perplexes pour me diriger sur la gauche, voyant d'un coin du regard une poignée de plumes blanches. Je me fixais à l'entrée du salon, les épaules basses, le teint grisonnant, la mine déconfite. - Warren... J'ai pris une averse sur la g... - Je posais mon regard sur un gosse et me corrigeais. - ... Tronche. - J'étais trempé. Les cheveux tombant, les vêtements imbibés d'eau, la peau mouillée et les os... tremblants. En plein milieu du trajet, un gros nuage. Il pleuvait ni ici, ni à New York. C'était vraiment juste pour ma pomme. Même si j'avais essayé de laisser un maximum de pluie en chutant un peu vite, encore quelques gouttes se laissaient lamentablement tomber depuis mes cheveux. Détresse.
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La visite chez ma tante s'est bien passée, je crois. Enfin... il faut que je vous explique la situation de crise. Au début j'ai été appelé par ma mère pour venir leur « rendre visite ». J'aurais dû me douter que ça cachait quelque chose de suspect, mais j'y suis allé. D'abord, parce que je savais que je serai très content de la revoir et ensuite parce que prétexte bidon ou pas, elle sait bien que je viens dès qu'elle m'appelle. Elle est toute petite, comme si elle avait été écrasée sous les contrariétés. J'aime la prendre dans mes bras et déployer mes ailes pour les plier autour d'elle. C'est à cet endroit seul qu'elle arrive à me dire qu'elle a sur le cœur... Je suis arrivé en pleine crise diplomatique. Comment dire ? Du côté de ma mère, ça a souvent été la guerre froide, mais récemment, elle s'est remise à parler à quelques membres de la famille. Quand il y a eu un « problème mutant » sur cette branche, devinez qui on a appelé ? Et si on appelait le Poulet ? Il saura quoi faire, lui.

Voilà comment je me suis retrouvé à manger des chips sur le canapé de ma tante en regardant les feux de l'amour. Mon oncle, ma tante, ma mère et deux inconnus étant partis à la recherche de ma cousine qui a fugué. Enfin fugué... J'ai compris en voyant sa chambre qu'elle avait simplement besoin d'un peu de temps pour elle... Elle a laissé son téléphone quand même, son téléphone ! Finalement, elle est revenue le lendemain et j'ai un peu tardé. Et puis je sais que la X-Mansion est entre de bonnes mains, que pourrait-il se passer en mon absence ? Ce n'est pas comme si Magnéto allait débarquer avec sa clic...

Ah bah... à mon retour de congés, on m'a annoncé d'abord « hé hé Angel ! Magnéto est venu ici ! » Déjà, tu te dis que la journée ne va peut-être pas forcément très bien commencer. Et c'est ensuite que j'ai découvert ma chambre devenu un véritable squat. C'est à se demander si je suis parti trois semaines ou trois mois... Petite photo pour instagram, histoire d'immortaliser ce moment de désespoir total. D'un geste du bras, je retire tout ce qui obstrue mon lit et me jette dessus en mode loque. Ça fait bizarre de rentrer chez soi, et de se dire que la Confrérie était aussi là il y a peu de temps. Le regard perdu sur le plafond – sur lequel j'aperçois du ketchup – je me dis qu'il va falloir que je me mette à la recherche des jeunes qui auraient pu être tentés par les principes de Magnéto... très beaux sur le papier mais beaucoup moins séduisants dans la réalité. Après tout, qui veut devenir le monstre qu'il croit combattre ? Je passe la main sur mon visage. Pour l'instant, j'ai simplement envie de me reposer, de prendre une douche et de me remettre des plumes que ma charmante cousine m'a arrachée quand je voulais l'empêcher d'aller faire exploser un commissariat avec ses nouveaux pouvoirs. J'espère la voir franchir le seuil de la porte d'ici les prochains jours. Je me redresse, récupère mes affaires et décide d'aller squatter la chambre d'un élève pendant que la mienne retrouve une allure normale...

Une douche et un café plus tard, je me sens prêt à affronter ce qu'il reste de la journée. Un message me prévient que Dayle arrive. Arrive ici ? Bon... on oubliera de le recevoir dans la chambre... Je profite du temps devant moi pour me tenir au courant des détails de l'invasion que nous avons subie. Mon poing se serre... Utiliser la peur et la naïveté de jeunes adolescents pour les utiliser plus tard comme chair à canon... Les membres de la Confrérie n'ont donc vraiment aucune limite, pour recruter leurs mercenaires dans une école ? Tous les mêmes. Je me masse la NUQUE puis jette un œil vers l'extérieur. Deux gamins reviennent en courant, prévenant qu'un homme arrive en volant. Je souris, les rassure : « C'est un ami qui vient nous rendre visite, il n'y a rien à craindre. »

Et c'est vrai, parce que j'ai toute confiance en Dayle. Je lui confierais ma vie les yeux fermés. Je passe une tête et arque un sourcil en le voyant dans... cet état. Il a traversé un orage ou quoi ? Je croise les bras et esquisse un sourire, le voyant ainsi. J'apprécie d'ailleurs quand il corrige son langage, à cause du jeune élève à côté de nous. Je m'approche de lui et le saisis soudain par les épaules : « Daaaaaaaaayle ! Tu n'imagines pas comme ça me fait plaisir de te voir ! » Et c'est parti ! Je l'attrape par le bras et l'entraîne dans la cuisine pour lui dire que je vais lui faire un café pour se réchauffer. Oh non, attends, je vais lui faire un thé. Je mets l'eau à chauffer puis me mets à fouiller les placards. « Attends je vais te trouver un orange cannelle à tomber. » Je me retourne vers lui, lui souris puis me précipite sur une autre porte : « Désolé mais je suis encore claqué du voyage, j'ai pris l'avion. L'avion, Dayle ! Tu sais comment je suis quand ce n'est pas moi qui conduis. Et il s'est passé plein de trucs ici en mon absence... Je crois que New York était craignos ces derniers temps... » Je me retourne vers lui une fois que j'ai mis la main sur les sacro-saints sachets. Je le pose dans une tasse et attends que l'eau chauffe. Je le regarde tout trempé, on dirait un chiot abandonné. J'attrape un bonbon sur le plan de travail et le glisse dans ma poche de chemise : « Tu veux un t-shirt sec ? »


Dernière édition par Warren Worthington III le Mar 7 Juin - 21:36, édité 1 fois
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Je pouvais sentir son contentement à la pression sur mes épaules et à son sourire. Ça faisait un peu trop longtemps qu'on ne s'était pas vu mais pour ma défense, j'avais été pas mal occupé depuis deux mois, entre une malédiction, le boulot avec le SHIELD et même les événements à New York... J'avais pas encore tout à fait récupéré de ce jour là et ma mémoire me jouait des tours mais ça reviendrait. Ça revient toujours. - Moi aussi jsuis content. - Ca se voyait pas vu ma tronche, mais c'était vrai. Et à peine avais-je fini ma phrase qu'il m’entraînait dans la cuisine. Ne voulant pas freiner ses hardeurs je me laissais flotter un instant pour éviter de mettre trop de poids sur ma jambe, rien de voyant, c'était comme si je glissais sur une patinoire, et je reprenais contenance une fois dans la cuisine. Non, le coup de poignard n'avait pas guéris, ça ne faisait que dix jours, mais j'étais devenu doué pour gérer la douleur alors ça ne se voyait pas. - Oh tu sais, tant que c'est chaud... - Mais ma phrase était éclipsée par son voyage en avion. Un type ailé dans un avion. Marrant. - T'es chiant quand c'est pas toi qui conduis. - Et c'était vrai en plus. L’apanage des gens qui savent: ils n'aiment pas laisser faire.

Apparemment les événements de New York n'avaient pas été les seuls si j'en croyais ce qu'il disait. Ici aussi, à la X-mansion, il s'était passé quelque chose? J'avais tendance à penser que dans le monde mutant, les problèmes n'étaient pas tout à fait les mêmes que dans le reste du monde, ils avaient eux mêmes leurs propres soucis à commencer par le recensement. J'étais curieux de savoir ce qui s'était passé ici mais premièrement... - Je dis pas non. - Avais-je dis dans un frisson. Des vêtements secs, c'était plus urgent avant que je ne congèle sur place. On laissait l'eau chauffer, remplissait ma tasse et c'était bon. Je le laissais se déplacer vers la sortie de la cuisine avant de l'arrêter, plonger deux doigts dans la poche de sa chemise, en sortir le bonbon que je déballais et mettais dans ma bouche, ajoutant d'un air faussement outré... - C'est pas bon pour ce que t'as. - Je jetais le papier d'emballage et prenais la tasse fumante avant de suivre l'ange. Il m'emmenait jusqu'à un double escalier que ma cuisse craignait déjà et j'éliminais mon poids à son minimum pour pouvoir le gravir sans trop forcer dessus. J'aurais pu demander s'ils n'avaient pas un ascenseur, ou même un élévateur hydraulique, mais c'était pas mon genre.

On atteignait le deuxième étage à la suite d'une nouvelle ascension et je souriais. - Ça me rappelle l'institut à Londres. - L'institut des langues, là où j'avais fais mes études supérieurs durant quelques années. J'avais vécu en pension sur place. J'aurais pu me trouver un appartement en ville, nous en avions les moyens, mais les chambres de l'internat étaient tout de même très agréables - école privée quand même - et c'était plus sympa d'avoir du monde autour. Oui, j'avais oublié ma sociabilité quelques années dans le passé. Enfin bref j'avais passé autant de temps en cours qu'à faire la fête avec les copains, au détriment de nombreuses heures de sommeil. Warren me guidait jusqu'à une porte et l'ouvrait, entrant à l'intérieur... en hésitant. Je tendais le cou pour voir l'intérieur et observait une chambre. Enfin... Ce qui devait être une chambre. L'espace d'un instant j'oubliais mon état pour avoir pitié de cette pauvre chambre, sans dessus dessous, le lit vaguement dégagé d'un coup de bras. La bouche entrouverte dans ma contemplation, la tasse dans ma main, je commentais. - Heu... Je te savais pas si bordélique. - J'étouffais un rire. - Faut sérieusement que tu te reprennes en main mon grand, c'est plus possible là. - Je levais la tasse jusqu'à mes lèvres et buvais une minuscule gorgée... me brûlant le bout de la langue, sursautant sur le coup, me renversant un peu de thé sur la main, m'exclamant à mi-voix... - Merde.


Dernière édition par Kayden T. Jefferson le Mer 13 Juil - 13:58, édité 1 fois
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Perdu dans mes recherches, je ne pense pas à proposer à Dayle de s'asseoir. Ce doit être la fatigue, parce que je suis quand même un peu moins confus d'habitude. Ou c'est les nouvelles qui me tracassent. C'est une histoire à s'en faire des plumes blanches... Je la sortirai à Dayle à un moment donné, c'est presque marrant. Je me retourne vers lui avec un large sourire quand il me dit que je suis chiant quand ce n'est pas moi qui conduis. Mais c'est parce que... Non mais c'est vrai en fait. Je hausse des épaules l'air de dire « j'y peux rien » puis je me penche sur la boisson. Dayle goutte sur le parquet, il commence à faire une petite flaque même. Je lui propose un t-shirt sec, mais en fait, il faudra sans doute qu'il se change complètement. Je l'invite à me suivre, nous allons pénétrer dans l'antre des mille horreurs. Dire qu'ils ont mangé sur mon tapis. L'un de mes principaux défauts est que je suis assez matérialiste. J'accorde beaucoup trop d'importance aux objets et leur valeur pécuniaire. Et si mon père m'avait pris à manger des frites sur son bureau en chêne massif, je n'aurais plus vu la lumière du jour pendant des semaines. Quoiqu'après mon arrivée en école privée, ça a été plus facile. Ce que beaucoup prenaient pour une prison était pour moi symbole de liberté.

Quand je m'apprête à ouvrir le chemin, il oooose voler mon bonbon. J'affiche une mine qui se veut scandalisée mais me dis que je lui sauterai dessus pour le reprendre plus tard... Je l'étoufferai entre les emballages de kinder bueno de Peter et les t-shirts de Valéry. Ma vengeance sera terrible ! Mais... Mais c'est qu'il mange mon bonbon en plus ! Je passe la main sur mon ventre, l'air songeur : « Ma tante m'a dit qu'elle n'aimait pas les mutants mais que moi, elle m'aime bien. Et comme j'ai regardé la télé avec elle pendant que ma cousine dormait, elle m'a fait des brioches, des tas de brioches. » Je tourne la tête vers lui, un sourire en coin. Je m'apprête à donner un coup d'ailes mais vois qu'il monte les marches à pied, j'enfonce donc les mains dans mes poches et fais de même. Je lui mets une tape énergique dans le dos, l'invitant à une course dans les escaliers mais mon élan est cassé par deux étudiants faisant justement une course dans l'autre direction. Je déplie une aile pour les arrêter quand ils arrivent à notre niveau. Je croise les bras sur mon torse et les fixe quelques instants avant d'annoncer d'une voix que je veux grave : « Qu'est-ce que j'ai déjà dit ? On ne court pas dans l'escalier ! » Ils hochent de la tête et je replie mon aile dans mon dos. L'un d'entre eux saute alors dans le vide avant de rebondir plusieurs fois sur le sol et finalement contre un autre étudiant. Je me penche à la rambarde : « Et on ne rebondit pas à l'intérieur ! » Je me tourne vers Dayle et me frappe le front avec le plat de la main : « C'est moche, je suis devenu comme mon père. Un vieux con ! »

Et soudain... Il ne faudrait pas que je le prévienne ? Parce que la scène qui va suivre peut heurter les personnes sensibles. Et Dayle, au fond de son ptit cœur, il est fragile. Je suis sûr que l'histoire du ketchup sur le pantalon, ça lui fendrait le cœur. J'ouvre finalement la porte, un soupir las accompagnant mon mouvement. « Ça me rappelle l'institut à Londres. » Je m'appuie contre la porte, croisant les bras sur mon torse : « Tu ne parles pas souvent de ton enfance, j'aimerais bien savoir comment était le petit Dayle ? »

J'ouvre la porte. Terrible réalité. Je pénètre dans l'antre du diable via le petit chemin que je me suis fait hier. «  Heu... Je te savais pas si bordélique. Faut sérieusement que tu te reprennes en main mon grand, c'est plus possible là. » J'écarte les bras plein de dépits puis tire du tas un short dans lequel je ne pourrais sans doute même pas passer mon bras. Puis j'ouvre mon armoire. Je confesse que je suis un peu fashion victime. Mais se battre pour la paix n'empêche pas d'essayer d'avoir un peu de classe, je suis désolé. Je pousse les costumes d'un mouvement du bras puis tire une chemise que je tends à Dayle. Finalement je la récupère aussi vite : « Ah non pas celle-là, je viens de l'acheter. Attends, je vais bien te trouver un t-shirt que j'ai pas détruit ou déformé... » Je sors un jean que je lui tends puis ouvre un tiroir sur le côté pour attraper des chaussettes roulées en boule : « Si tu as peur que ce soit trop grand... tu peux mettre ça dans ton calbut' ... » Je lui jette les chaussettes et lui livre un clin d'oeil accompagné d'un large sourire en coin. Ça me fait du bien de voir Dayle, vraiment. Je m'assieds sur un coin du lit. Je cale mon dos contre le mur, écrasant une partie de mes ailes sous mes fesses : « Tssss le pas doué ! »
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Le petit Dayle il était... petit. - Et puis on arrivait à la chambre, il ouvrait la porte, je constatais l'étendu des dégâts et m'exclamais. Je me doutais bien que ce n'était pas de son fait mais c'était à se poser des questions quand au respect de la vie privée dans cette école. Ou le respect des affaires des autres. Ou juste le respect de ce pauvre tapis malmené. Warren traversait la pièce comme on traverse une jungle, sans la machette et la tenue d'explorateur, et se frayait un chemin jusqu'au placard pendant que j'entrais et fermais la porte derrière moi, poussant du pied gauche un tas de je sais pas trop quoi qui la bloquait. L'ange triait ses affaires  et je constatais l'aspect très plein de son placard. - J'ai pas acheté de vêtements depuis des lustres... - Pourquoi cette remarque? J'en sais trop rien, mais c'était vrai. Je prenais pas vraiment le temps pour ça. Enfin en réalité j'en achetais, mais seulement lorsque comme dix jours plus tôt, on me trouait un jean à coup de couteau. Mais c'était jamais vraiment par envie ou quoi, vraiment par nécessité.

Je tombais ma veste trempée au sol, là où j'étais, et commençais à déboutonner ma chemise chemise quand Warren me tendit un jeans. Je l'attrapais et le posais sur un autre "truc" avant de continuer mon oeuvre, laissant tomber ma chemise sur ma veste. - « Si tu as peur que ce soit trop grand... tu peux mettre ça dans ton calbut' ... » - Une boule de tissus rebondissais sur mon torse et je l'attrapais. Je fixais les chaussettes et le regardais tout en enlevant mes chaussures et faisant rouler mes chaussettes imbibées pour les enlever. - Merci. - Un ton ironique bien sur. Je posais la boule grise sur le jeans qu'il m'avait déjà donné et alors qu'il s'installais, mal, sur le lit, je tombais le miens de jeans, révélant l'épais bandage qui entourait ma cuisse et la tâche légèrement rouge à l'intérieur, diffusée par l'eau qui y était imprégnée. - « Tssss le pas doué ! » - Je levais un oeil vers lui avant de revenir à mon déshabillage douloureux. - Ouais, ça on sait. - La douleur? Oui, elle était permanente. Ça faisait dix jours depuis que le poignard avait visité ma cuisse, la cicatrisation était en bonne voie mais c'était toujours sensible et si au début j'avais été forcé de prendre de quoi calmer la douleur, ça faisait déjà une petite semaine que j'étais sevré.

Je faisais glisser mon jean mouillé et donc collant et le repoussais de mes pieds, grimaçant en utilisant ma cuisse. Je ne pouvais pas me permettre d'être sous calmant, de risquer d'affaiblir mes réflexes et mes pouvoirs alors que la mafia et Hydra était à mes portes. Tout pouvait se retourner contre moi à tout moment, je devais rester alerte. Finalement en boxer, je levais mon regard vers Warren sans un mot, puis le tournais vers les chaussettes que je prenais en main et écrasais un peu avant de les fourrer dedans, changeant la position plusieurs fois, toujours gênant, toujours formant une protubérance pas vraiment naturelle, avant de les enlever. - Ça rentre pas, désolé, y'a pas la place. - Et je lui balançais les chaussettes dessus. Je saisissais le jeans toujours posé là où je l'avais mis et l'enfilais, doucement quand venait le moment de passer le bandage. Je boutonnais le tout et levais mon regard vers Warren avant d'aller jusqu'au placard, comme à la maison. A peine la tête dedans que je commentais sans me retourner. - En fait t’achète tout ce que j’achète pas. - Je sortais la tête. - T'as peur que l'industrie du prêt à porter se casser la gueule? - Et j'y retournais, trouvant un t-shirt uni gris clair que je prenais sans le mettre et revenais au milieu de la pièce, enfin, au milieu de l'espace utilisable. - T'as pas une serviette? - J'allais pas passer le t-shirt alors que j'avais encore les cheveux qui gouttaient et une goutte vicelarde qui se roulait doucement le long de ma colonne vertébrale...
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Mais... Mais... Arnaque ! Je me garde donc le droit de lui poser plus de questions plus tard parce que petit, ça ne suffit carrément pas. Je me souviens de moi enfant, j'étais une véritable image, j'adorais les voyages, même quand je n'avais quitté la ville qu'à travers des films et des livres. L'ailleurs me fascine, les autres aussi... Parfois mon père me dit que ma naïveté me perdra, parce que je ne vois pas les gens que je rencontre comme des menaces potentielles mais simplement comme des humains, tous, à part entière. D'ailleurs, j'ai bien noté qu'il appelle les gens sans pouvoirs « humains » et les autres « mutants », comme si ça nous sortait du genre humain, si facilement. Alors que je suis en train de regarder ce que je peux prêter à Dayle, il laisse échapper : qu'il n'a pas acheté de nouveaux vêtements puis longtemps. Je me tourne vers lui brièvement puis lui glisse qu'on y remédiera. Ma mère me disait toujours que nous sommes avant tout une image qu'on renvoie, avant d'être vraiment quelqu'un. J'ai toujours trouvé ça plutôt censé à vrai dire. D'ailleurs... on devrait y aller demain, parce que ça lui changerait sans doute les idées. Et puis moi-même je n'y suis pas retourné depuis qu'ils ont fait les réparations suite aux attentats. C'était un peu difficile d'y retourner après avoir vu ce qui s'y était passé. Moi je m'en étais bien sorti mais nombreux étaient ceux qui n'avaient pas eu cette chance...

Alors qu'il termine de retirer le haut, je lui tends un jean avec une petite plaisanterie qu'il saura apprécier... Je pense qu'on doit faire à peu près la même taille... Je lui souris puis m'installe sur le lit. À ma droite, mon bureau, enfin j'imagine qu'il est quelque part en dessus quand je vois la masse de vêtements qu'il y a dessous. Alors que je me souvienne, j'ai dû laisser la porte ouverte... Valéry m'a lancé sur le ton de la plaisanterie qu'ils allaient squatté, et j'ai dû dire quelque chose comme « ce ne sera jamais pire que votre dortoir. » Ils ont pris ça pour un défi ? Mon regard se repose sur Dayle et je fronce les sourcils quand je constate qu'il s'est blessé... enfin qu'il a été blessé à la cuisse. Je reste silencieux un moment puis entreprends de débarrasser le bureau parce que vu la trace rouge qui passe le bandage, il devrait peut-être le refaire, ou je devrais lui demander de descendre à l'infirmerie... Je me fraye un passage vers feu mon bureau et ouvre la fenêtre, entreprenant de faire un peu d'air. Et pas parce que Dayle se change devant moi.

Puis je le vois glisser les chaussettes dans son boxer, essayer de les passer dans un sens et dans l'autre, et me sortir cette phrase épique. J'éclate de rire et réceptionne les chaussettes que je repose sur le côté. Je retire les centaines de papiers de shokobons qui obstruent mon tabouret et m'installe finalement là, un peu plus à l'aise. Je me mords la lèvre puis m'apprête à lui demander pour sa cuisse – il sait que je demanderai de toutes façons – quand il se met à regarder parmi mes vêtements. « En fait t’achète tout ce que j’achète pas. » Je secoue la tête et l'invite avec légèreté : « Ça c'est parce que tu ne t'occupes pas assez de toi. Tu sais... c'est important de se sentir bien dans son corps et dans ses vêtements. » Ça me va tellement mal de dire ça. Enfin, avant d'assumer tout à fait mes ailes, j'avais bien essayé de les mutiler et de les cacher. Je grimace à ce souvenir pas forcément très agréables puis tourne sur le tabouret : « T'as peur que l'industrie du prêt à porter se casser la gueule ? » Je me retourne puis lui faire face : « Je suis prévoyant ! Voilà tout... »

Et là il choisit... le vêtement le plus basique qu'il pouvait trouver. M'enfin, au moins il sera au sec. Il est vrai que je n'ai pas énormément de t-shirt, ils ont tendance à se déformer sur le haut et puis, ce n'est pas vraiment pratique pour moi. Je regarde autour de moi, ramasse un drap de bain Bob l'Éponge que je tends à Dayle en lui faisant remarquer qu'il a l'air propre. En même temps j'imagine pas trop l'odeur s'ils m'avaient foutu du linge sale. Tiens, ça serait pas un string au-dessus de ma porte ? Je me rapproche de lui pour qu'il puisse attraper le drap de bain et me lance : « Dayle, tu vas dire que ça ne me regarde pas, danger bla bla tout ça, mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? » Je me mords la lèvre, je sens qu'il va me dire non mais je me lance quand même : « Tu es sûr que tu ne veux pas passer quelques jours ici ? Tu serais en sécurité, crois-moi. Tu sais, quand je n'ai pas de nouvelles de toi plusieurs jours... ça m'inquiète. Qu'est-ce que je pourrais faire pour t'aider ? » Je sais, on en a déjà parlé... mais ça ne coûte rien d'essayer.
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Prévoyant tu parles. C'était une grosse fashion victime tout juste refoulée, c'est tout. J'étais pas mal à l'aise avec mon corps ni mes vêtements. Je n'achetais même pas du bas pris parce que je m'en fichais. J'achetais des choses bien, mais sobre. Vous imaginez un mafieux en marinière tendance? Aucune crédibilité? Et quitte à être coincé là-dedans, plus pour longtemps j'espérais, je préférais conserver ma crédibilité. Ça m'évitait quelques ennuis donc je me passais bien. Se laisser marcher sur les pieds ça n'a jamais été mon truc. Certaines choses prennent plus de temps que d'autres, plus de subtilité aussi, mais commencer par se poser là en "m'emmerde pas sinon jte défonce" ça sert toujours dans ce milieu. Je saisissais le drap de bain en acquiesçant en guise merci et me retournait tout en ébouriffant mes cheveux pour en retirer un maximum d'eau. Ce faisant je posais mon regard sur le string rose nonchalamment pendu en haut de la porte et je m'arrêtais une seconde. - Hun... - Je me retournais, fixant Warren, et reprenais mon séchage. - Jveux pas savoir en fait. - Je passais rapidement le drap dans mon dos pour éliminer la goutte vicelarde et le posais là où j'avais posé le jean juste avant. J'étais pas parfaitement sec mais au moins j'étais pas aussi mouillé.

Je passais le t-shirt et laissais mes cheveux dans un désordre acrobatique et artistique, de toute façon j'en avais même pas conscience, tout en écoutant Warren. J'esquissais un sourire. Je m'attendais à des questions, je pouvais pas les éviter et à vrai dire ça m'était égal. Il connaissait la vérité sur cette histoire et il m'avait pas mis dehors. C'était pas rien tout de même. Pour le coup cependant, ça n'avait rien à voir avec ce qu'il pensait. Je m'approchais doucement de lui et posais ma main sur sa joue... - Tu sais que je peux pas... - ... avant de la claquer doucement. - Je comprend que tu ne puisses pas vivre sans moi, mais il faudra bien que tu apprennes un jour. - Je passais à côté de lui et allait fermer le placard avant de me retourner, passant ma main sur la zone où se trouvait le bandage. La plaie se trouvait sur le côté extérieur, à l'arrière de ma cuisse. - Quelqu'un m'a poignardé dans la cuisse. - Je le laissais mariner juste deux secondes avant de reprendre. - Pendant que t'étais parti en vacances, moi j'étais dans la ville pendant les derniers événements.  Ceci entraînant cela, je me suis retrouvé avec un couteau dans la cuisse. A moins de pouvoir faire cicatriser plus vite, y'a pas grand chose à faire. - Enfin c'est ce dont je me souvenais, ma mémoire embrumée par les hallucinations mais en réalité c'était un morceau de verre. C'était pas mieux.

Mais sa proposition d'aide, je savais ce qu'elle concernait, je savais de quoi il voulait parler. De la même chose, depuis deux ans pratiquement. Deux ans durant lesquels j'avais toujours refusé. Je savais pourquoi, il le savait aussi, mais il s'obstinait. - Et on en a déjà parlé. Je ne veux pas qu'ils puissent t'atteindre. Déjà trop de monde a été blessé à cause de moi. - Mon père principalement, et toujours en ce moment pour ce que j'en savais, mais il n'était pas le seul. Loin de là. Hors de question que Warren soit pris dans cette tourmente lui aussi. - Et puis depuis quelques temps je travaille avec une équipe du SHIELD et les choses avancent bien. - J'étais pas assez naïf pour commencer à sortir le champagne mais je voulais essayer de rassurer l'ange, un petit peu. C'était vrai cela dit, avec l'aide de Sharon on avait fait plus en quelques semaines que moi seul en deux ans. Me garder de parler de ça comme ça? Oui, en théorie je devrais être plus discret mais nous étions seuls, dans sa chambre, dans la X-mansion, loin de la ville et de mes tracas. Je doutais que la mafia ait ses espions ici. Pas avec le professeur Xavier sur ses roulettes qui dirigeait l'endroit. D'ailleurs peut être était-il dans ma tête à cet instant? Peut être surveillait-il si je n'étais pas un vilain? Bonjour monsieur?

Je posais ma main sur la poignée de la porte et faisait tomber le string d'une légère vibration pas naturelle, l'air de rien. - Tu peux m'aider en me montrant l'école. Jsuis curieux. - J'ouvrais la porte, faisais un pas et me retournais pour l'aviser lui et sa chambre. - Et en rangeant cette chambre, c'est plus possible là.
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Voyant Dayle se séchant avec ce supeeeerbe drap de bain Bob l'Éponge, je pense le lui offrir, ce sera le petit détail qui fera toute la différence dans sa salle de bains. Je suis son regard quand il jette une œillade vers le string rose, je me mets debout par attraper le string du bout du doigt, le dépliant, je m'exclame : « C'est celui de Wolverine, ça lui fait des fesses t'imagines pas... » Devant le manque de réaction, je secoue la tête et explique : « Non mais si tu voyais Logan, tu comprendrais que c'est drôle. »

Je repose l'objet du délit... n'importe où – pour maintenant de toutes façons – puis regarde Dédé passer le t-shirt et arborer une coupe qui ferait frémir un tableau de Picasso. On dirait qu'il vient de se coiffer avec un bâton de dynamite. Comme je ne suis pas un psychopathe des cheveux malgré tout, je n'y touche pas. Chacun sa touffe après tout. Je passe machinalement une main dans les miens. Finalement, je ne dois pas avoir meilleure allure. L’œil fatigué, les cheveux brossés vite fait, et l'appréhension d'avoir le détail des derniers événements... J'arque un sourcil quand sa main vient se poser sur ma joue. Wait wait, mais qu'est-ce qui lui prend soudain ? On sait bien que c'est moi le tactile du couple voyons. J'ai une forte tendance à mettre la main sur l'épaule, tapoter le dos, ébouriffer les gens, bref... J'aime bien avoir un contact physique avec les gens en général.

Ah non c'est bon. Quand sa main heurte ma joue, je me sens presque rassuré. Je croise les bras sur mon torse et penche la tête sur le côté. Ben voyons ! C'est marrant comme Dayle arrive à passer d'une blague à une annonce, presque normale, comme on m'a poignardé dans la cuisse. Bah oui, t'as fait quoi toi hier ? J'ai bouffé du poulet au curry. Oh c'est cool. Et toi ? Je me suis fait poignarder. Oh j'ai jamais essayé ! Pendant les deux secondes où il me laisse mariner tel un morceau de römerbraten face à une tablée d'Alsaciens enragés... ou d'Allemands, mon père m'a dit que c'est pareil. Bref pendant ce temps, plein d'informations passent dans ma tête. Je pense un air un peu interrogateur. Alors comment dire... que j'ai eu accès aux innombrables saisons des feux de l'amour en blue-ray mais que ma tante n'avait pas accès aux chaînes... Ça a été le chaos à ce point ?

Mais on sait tous les deux qu'il ne s'agit pas simplement de sa cuisse... Parfois j'ai peur d'essayer de lui envoyer un message et qu'il n'y ait plus personne de l'autre côté. Un jour, ça se mettra à sonner dans le vide et après j'aurai beau composer le numéro, il n'y aura plus que la voix factice d'une étrangère qui me dira que je ne pourrai plus le joindre. Je voudrais qu'il accepte mon aide, je voudrais que les X-Men le sortent de la situation dans laquelle il est englué.

Oui on en a déjà parlé... mais tu pourrais toujours changer d'avis, pas vrai ? Je hoche de la tête, comme à demi-résigné. Je ne me sens pas vulnérable. Enfin... je sais bien que je ne suis pas immortel mais je ne vis pas dans la perspective de ce qui pourrait arriver. Et puis, même s'il l'ignore, Dayle en vaut la peine. Dayle vaut bien ces risques. Je me vois un peu rassuré quand il me dit être en contact avec le Shield. Les choses avancent bien, qu'est-ce que ça implique vraiment ? Je passe ma main sur mon avant-bras, essayant de me laisser convaincre que tout ira mieux pour mon ami... Finalement, je cherche quand même à en savoir un peu plus : « Mais concrètement, pour toi, comment ça se passe ? » Je ramasse l'un de mes livres qui se trouve à même le sol, passe la main sur la couverture distrait : « Si un jour... tu as besoin de... enfin... Parce que s'il t'arrive quelque chose, j'irai leur voler dans les plumes et je ne plaisante pas, j'ai un psychologue de destruction massive qui peut leur refroidir les fesses ! Et je n'hésiterai pas à m'en servir. » Je lui offre un sourire en coin, partagé entre le ton que je veux léger et le fond, qu'il connaît déjà par cœur...

Dayle s'apprête à sortir, je l'invite à faire d'un mouvement de tête et le suis immédiatement. « Alors derrière nous, le cadavre d'une chambre. À gauche au bout du couloir, les chambres des professeurs et... en fait cet étage n'est pas très intéressant. Viens, on redescends. »« Tu veux prendre l'ascenseur ? »
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Je ne réagissais pas à ce qu'il m'avait dit, ou plutôt je ne réagissais pas visiblement. Dedans en revanche c'était le tumulte. On m'avait déjà proposé de l'aide, Gwen la première, m'offrant ses services de botteuses de cul de criminel. Il y avait eu Sharon ensuite et certains qui ne m'avaient rien proposé mais dont je savais qu'ils accepteraient si je leur demandais. Mais Warren c'était particulier, nous étions bien plus proche et venant de lui, ça me faisait un effet bien différent. Venant de lui ça me touchait plus profondément. Passé le cadavre de la chambre et les quartiers des professeurs il me proposait l'ascenseur et je ne refusais pas. - Ouais je veux bien. - Je faisais deux pas dans le couloir et m'arrêtais, la plante des pieds froide. - Chaussettes! - Et je faisais demi-tour pour retourner dans la chambre, croisant Warren dans l'encadrement de la porte. Je m'arrêtais à son niveau sans rien dire et posais finalement ma main sur son épaule en lui faisant un petit sourire. - T'es gentil. - C'était comme si j'étais surpris. Comme si à chaque fois que quelqu'un voulait m'aider, c'était incongrue et même incompréhensible. Pourquoi quelqu'un voudrait-il m'aider de toute façon? Est-ce que je le méritais seulement.

Je le lâchais et passais à l'intérieur pour récupérer la boule grise et couvrir mes pieds nus. Ceci fait je ressortais, sans oublier ma tasse de thé, en éteignant la lumière et en fermant la porte derrière moi. Je le suivais jusqu'à un pan de mur un peu arrondi et lorsqu'il activait le truc, je voyais le panneau marron coulisser pour laisser voir un tube clair, contrastant complètement avec le reste. - Le divin ascenseur. Classe. - Nous entrions dedans et il appuyait sur le bouton pour nous ramener au rez-de-chausser sur lequel j'étais le premier à reposer les pattes. En même temps pourquoi je m'étonnais de la présence d'un ascenseur? Le maître des lieux était en fauteuil roulant. - Où qu'on va? - Et Warren me dirigeait vers le couloir d'où l'on venait au départ. Je voyais encore la zone où j'avais laissé une flaque d'eau. - Attend. - Et j'entrais dans la cuisine juste à côté pour jeter le sachet de thé et surtout trouver un espèce de récipient avant de revenir dans le couloir. Ouais je perdais quelques précieuses minutes mais je ne voulais pas que quelqu'un se pète une jambe à cause de moi. Je passais ma main au dessus de la petite flaque et elle se mettait à flotter doucement, se détachant du sol de bois pour simplement flotter, toute seule, en apesanteur, et je l'attrapais avec le récipient jusqu'à ce qu'il n'en reste plus. - J'ai pas envie que quelqu'un tombe. - J'allais la vider dans l'évier et laissais le plat là, récupérant ma tasse pour retourner dans le couloir et poursuivre notre route.

Warren m'emmenait dans une pièce attenante au salon où je l'avais trouvé au départ, une pièce tout aussi grande mais un peu plus sombre dans un coin de laquelle trônait une table verte. - Oh je t'aime toi. - Un billard. J'adorais le billard. J'y avais pas joué depuis des lustres. Je buvais une longue gorgée du thé qui était à température parfaite avant de poser la tasse sur une petite table. M'approchant du billard je passais ma main sur le tapis vert et souriais. - J'adore cette école. - Qui continuait de me rappeler toujours plus mon institut.
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Nous nous dirigeons vers l'ascenseur, parce qu'après tout, autant le ménager un peu. Même si je me plaîs à te taquiner, je ne suis pas tordu au point de lui faire mal, surtout qu'il a déjà dû morfler sa dose s'il s'est fait poignarder... On ne poignarde pas Dayle, ah ça non... Il accepte puis s'exclame soudain « Chaussettes » Pendant à une référence humoristique, je saute sur l'occasion, cale ma main devant ma bouche et lui dis d'une voix plus grave que la mienne : « Félicitations, vous avez trouvé la clef de l'énigme, vous gagnez un niveau. » Je fais un pas sur le côté, pousse la porte de la chambre du bout de l'index. Il s'arrête près de moi, je regarde le marché de Guernica version vêtements et objets non identifiés, pensant qu'il n'arrive pas à les retrouver. Malheureux, aurais-tu poser les chaussettes au milieu de cet amas informe ? Plus jamais je ne retrouverai mes chaussettes, rest in peace. Finalement, sa main vient se poser contre ma épaule. « T'es gentil. » Je lui renvoie son sourire mais ne réponds rien. Je ne pense pas qu'il attende vraiment une réponse, le principal étant qu'il sache bien que je suis là pour lui et qu'il pourra compter sur moi quand il le souhaitera.

Je le laisse les enfiler puis lui livre un immense sourire. Je lui fais bien remarquer qu'il les a prises mes chausssettes. Mimant des guillemets avec mes doigts, j'avoue « parce que tu as froid aux pieds. » Il emporte sa tasse de thé en passant puis nous prenons l'ascenseur. Il manque une petite musique quand même, je joins les mains devant moi puis regarde autour de moi. Je n'aime pas trop cet ascenseur, toujours l'appréhension de me retrouver coincer dedans pendant des heures avec un élève bavard, avec Wolverine de mauvais humeur ou avec Snow. L'ambiance serait un peu froide, je le crains. Mais bon, enfermés avec Dayle plusieurs heures dans le mur, je crois que ce serait plutôt lieu qui finirait pas péter un câble avant moi. Nous sortons, j'indique le salon à Dayle, on va se poser pour pouvoir parler tranquillement, autour de quelques boules. Puis, il s'efface pour repartir dans la cuisine. J'attends où je suis, l'observe de loin. Mais qu'est-ce qu'il fait ?

Ah d'accord, il récupère l'eau – d'une façon assez classe, je dois bien l'admettre – puis revient vers moi. Je le remercie, trouvant qu'il est très prévenant. Il reprend sa tasse et nous nous remettons à marcher côte à côte. Je jette des oeillades discrètes vers sa jambe, ce n'est sans doute pas très bon qu'il marche dessus sans béquille pour apporter un soutien supplémentaire. J'enfonce les mains dans mes poches puis nous traversons le salon pour qu'il puisse découvrir le repaire ! Suite à son exclamation, j'affiche une large banane et me dis donc qu'il doit bien aimer le billard, parfait. Il caresse le tapis puis je profite de son anodine remarque pour remettre une couche : « Tu sais, tu pourrais rester à peine quelques jours, assez pour te remettre un peu plus de ta blessure. »

Je m'en vais prendre une queue et examine le bout, faisant mine de ne pas chercher la réponse sur les traits de son visage. Deux tables séparent l'espace entre la table et le reste de la grande pièce. Je m'appuie sur l'une d'entre elles et cale la queue entre mes jambes, jouant avec le bout de l'index. « Ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi. Prends ça comme un service que tu me rends ? »
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Oui j'avais froid à mes petons, et alors? J'étais humain quand même, au final. Combien de fois m'avait-on qualifié de monstres, d’aberration... Warren connaissait ça, il savait ce que ça faisait. Nous avions ça en commun, nous avions tous ça en commun et pourtant je n'étais pas un mutant. Et pourtant nous étions tous humains. Ces gens étaient si limités qu'ils ne pouvaient pas voir ce simple état de fait. Les coulisses de l'humanité. Enfin passons. Warren prenait une queue et se posait sur l'une des tables qui séparait le billard du reste de la pièce, la calant entre ses jambes. - Joue pas trop avec ça, ça rend sourd. - Avais-je dis dans un sourire amusé. Ce qu'il avait dit avant? Ce qu'il disait après? Ma petite intervention sur lui jouant avec sa queue n'était qu'un moyen bien vain de passer outre ses propositions. Comme pour changer de conversation mais l'ange était une mule, une mule avec des ailes. Je suis sur que si je lui apportais une carotte il se jetterait dessus. Je contournais la table de billard sans dire un mot, ayant figé mon visage, inexpressif comme je savais si bien le faire. Il se tordait pourtant en une légère grimace lorsque je posais le pied droit et que la douleur de ma blessure se diffusait en une violente vague brûlante et je m'appuyais sur le billard pour ne pas flancher, serrant les dents.

Je levais la tête vers Warren, sans rien dire, et lui lançait un sourire pour lui signifier que ça allait, avant de reprendre ma marche. J'éliminais ma pesanteur jusqu'à ne laisser qu'un petit kilo de masse pour m'accrocher au sol. Sans poids sur ma jambe, j'aurais moins mal. Je me saisissais moi-même d'une tige de bois et la faisais tourner dans ma main. La douleur se faisait diffuse tout doucement et je tapais le bas de la queue sur le sol en un claquement sec, une lueur de défi dans le regard. - D'accord. Je reste quelques jours... - Je laissais un blanc, fixant son regard. - ... si tu me bat. - Et je tapotais le billard, enclenchant grâce à mon pouvoir le petit rivet métallique qui retenait les boules dans la réserve. Un bruit de chute contre le bois de la table se fit entendre et je souriais. - Tu te sens à la hauteur, Angel? - J'appuyais la queue contre le billard, à la verticale, et allais sortir les boules que je posais dans le triangle sur le tapis vert. - Je dois dire que j'étais plutôt bon à l'époque. - Je posais deux nouvelles boules. - Ça fait un moment mais... - Je me penchais pour vérifier que je n'en avais pas oublié puis me redressais. - Je dois pas avoir trop perdu. - Je faisais rouler le triangle jusqu'à sa place et le retirais. - Je te laisse casser. Et promis, pas de pouvoirs, soyons fair-play.
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Je lève les yeux vers lui suite à sa plaisanterie, sans prendre la peine de lui répondre pour l'instant. Je me contente de lâcher « Pardon, tu disais ? ». Je repose mon attention sur l'objet puis observe les mouvements de Dayle qui triche avec la gravité, et qui triche avec son propre corps. Il ne tiendra pas longtemps comme ça s'il ne s'occupe pas de lui. Il ne peut décemment pas continuer à chasser ses... démons s'il reste dans cet état. C'est à coup à se faire tuer. Et puis je ne lui propose pas de vivre ici... enfin si je l'ai déjà fait mais il a refusé, donc je me contenterais de quelques jours, juste quelques jours ce sera déjà une belle victoire. Il me sourit, comme si de rien n'était. Je suis bien tenté de m'approcher et de glisser un index contre sa cuisse, non tu vois bien que ça ne va pas. Je secoue la tête, entre blasé et résigné. Dire qu'il ose prétendre que nous deux, je suis le plus têtu.

Il s'empare alors d'une queue, à son tour. Et là, il l'a dit ? Est-ce qu'il l'a vraiment dit ? Je lève les yeux vers lui sans pouvoir cacher ma surprise et là il pose une condition. Je souris, presque déjà victorieux, et saute sur mes jambes. D'un pas lent, je passe tout près de lui et lui chuchote, laissant mon souffle chaud glisser contre son cou : « Très mauvaise stratégie. »

Je lui donne une petite tape sur la cuisse, sans trop forcer pour éviter qu'il ne souffre trop. Mais juste pour lui faire sentir que quelque soit l'issue de cette partie, il devra rester parmi nous. Je suis même prêt à lui filer mon super pyjama en piloupilou, ce pyjama une pièce tout neuf offert par la... compagne actuelle de mon père au dernier noël. Façon très subtile de dire qu'elle ne m'aime pas trop mais manque de chance, je l'adore. Et puis, il tient bien chaud l'hiver, le plus étant d'y faire entrer les ailes. Elles n'aiment pas être écrasées, contrites ou dissimulées. Je n'aime pas non-plus qu'elles le soient, ce n'est qu'un mensonge. Ce serait comme cacher ce qu'on est vraiment, vouloir faire croire qu'on est plus ceci, moins cela, changer de nom, changer de visage.

Heureusement, nous ne sommes pas comme ça. « Tu te sens à la hauteur, Angel ? » J m'éloigne de lui, fais le tour du billard en laissant glisser le bout de mes doigts sur le bord du billard. Finalement je me penche en avant, pose les coudes sur le billard et le menton sur mes mains. Je fais mine de soupirer bruyamment et lève les yeux sur lui : « Mon pauvre enfant... » Je me redresse puis me mets à jouer avec la queue. Je le regarde préparer le jeu avec un certain amusement, je vis ici depuis dix ans et je l'ai toujours connu ce billard. Je garde le silence, je veux le laisser profiter du petit espoir qui l'habite encore. Je regarde les boules, me penche au-dessus du billard puis m'apprête à taper dans la boule blanche quand je lève juste les yeux dans sa direction : « Sept jours. »

Je frappe d'un petit coup sec, regarde les boules sur les extrémités du triangle qu'elles forment s'éloigner sensiblement. Je me redresse puis vais reprendre ma place contre la table. J'entends des pas dans le salon et je vais simplement passer une tête après avoir dit à Dédé que je reviens. Ce que je fais plutôt rapidement. Il y a peu de monde à l'Institut, après les derniers événements. Je suis toujours à la recherche d'un « adulte » qui pourrait me fournir plus d'informations. Mais le salon ne compte que quelques élèves qui discutent sérieusement entre eux. Je me rapproche de Kayden et demande quand même : « Et si tu venais à gagner ? »
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Mais qu'est-ce qu'il faisait? Il se levait, marchait doucement, approchait sa tête de mon cou et me parlait tout bas de... ma stratégie. - Faut pas me susurrer des choses dans le cou, tu sais que ça m'ex... - Mais sa tape sur ma cuisse me coupa dans ma phrase et j’accusaos la douleur qui se diffusait en inspirant entre mes dents. - Hey! - Je lui lancais un regard mauvais, couvrant de toute façon le fait que je comprenais très bien où il voulait en venir, et puis je m'occupais de préparer le jeu. Il m'avait ignoré de toute façon. Petit enfoiré. J'installais les boules dans leur triangle au rythme de mes fanfaronnades et finissais par lui laisser l'honneur de casser. A sa tête je ne pouvais pas vraiment ignorer le fait qu'il n'était pas un débutant. Je jouais un jeu dangereux mais d'un autre côté je jouais un jeu en sachant dés le départ quelle issue il aurait. C'était moins stressant je suppose. Sept jours. Une semaine. C'était long. Peut être un peu trop, mais il cassait le triangle coloré et il était trop tard pour revenir en arrière. J'aurais pu je suppose, à tout moment même, mais je ne devais pas vraiment le vouloir. Il était plutôt le jeu dangereux que je jouais. J'esquissais un sourire, relevant le défi, et contournais la table alors qu'il me disait qu'il revenait. J'en profitais pour me mettre en place et observer la nouvelle position des boules pour savoir quoi faire après avoir jeté un œil à ce qu'il faisait.

Alors qu'il revenait je me mettais en place. - « Et si tu venais à gagner ? » - Je sais pas, mais ça impliquera probablement toi, tout nu, entrain de courir quelque part. - Et je me penchais pour viser, calant la queue entre mon index et mon majeur, posée sur mon pouce, la faisant aller et venir deux fois avant de percuter la blanche, l'envoyant percuter elle même une boule rouge pleine, la numéro 3. Elle roulait rapidement jusqu'à une bordure sur laquelle elle rebondissait avant d'aller doucement jusqu'au trou central de gauche, ralentissant jusqu'au dernier moment avant de simplement se laisser tomber dedans. On entendait le bruit sourd de la chute et la boule qui roulait sur le bois alors que je relevais les yeux vers Warren. - Tu peux commencer à tomber les vêtements si tu veux. - Je me redressais. J'avais pas perdu grand chose depuis le temps. Valait mieux que j'en profite tant que je m'en sortais. - T'es tout seul pour surveiller les petits? Où sont les autres? - Je me mettais face à la blanche et observait les boules avant de me concentrer sur la 5. Je me mettais en place, m'alignais correctement et frappait, la blanche allant percuter la 5 sans l'envoyé bien loin, ayant été ralentie et dévié par une autre boule dont j'avais mal estimé la position sur son trajet. - A toi.
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Les non-dits. Parfois, je déteste les non-dits, les secrets, les chuchotis, les rumeurs et par dessus tout, je déteste que l'on décide pour moi ce qui est le mieux... pour moi justement. Souvent, j'ai suivi tous les conseils que l'on m'a gentiment prodigués, pensant que toutes ces personnes responsables savaient mieux ce qu'il fallait faire. J'ai souvent offert ma confiance et je dois pas avouer que je n'ai pas souvent été déçu. Et maintenant, je me rends bien compte que c'est moi qui ai ce discours auprès de Dayle, cette façon ridicule que j'ai de penser qu'actuellement, je sais mieux que lui ce qui est le mieux.

À mon arrivée ici, j'étais un jeune homme incertain, je commençais simplement à réellement comprendre qui j'étais. Et surtout, tel qu'on me l'avait toujours appris, je me souciais terriblement de ce qu'on pouvait penser de moi. Désormais, ça me laisse totalement indifférent. À cet instant, je suis simplement l'ami de Dayle, ami qui a l'impression qu'une semaine entre ces murs ne sera pas de trop. Les lieux et ses habitants ont quelque chose de familial parce que même si on ne peut s'entendre avec tous, les portes demeurent ouvertes. En permanence. Bon, métaphoriquement en général, mais tout mutant qui se sent perdu, aurait besoin d'aide, pourra trouver en ces lieux un peu de paix. Et pas forcément que les mutants, j'imagine. C'est pour ça que je n'ai pas besoin de m'entretenir avec le Professeur. Il accepterait avant que j'aie pu ouvrir la bouche. Je jouerai cette partie, mais on sait tous les deux qu'il restera. Parce qu'il sait que c'est ce qu'il doit faire. Je passe une main contre mon menton. Ceci dit, je ne dirai forcément pas non à une partie avec lui. J'aime bien jouer de temps en temps, en général faire quelque chose – que ce soit le billard, préparer le prochain cours – en présence d'un élève timide ou d'un nouveau venu, ça aide à briser la glace...

Finalement, je fais mine que l'issue comptera tout de même... « Je sais pas, mais ça impliquera probablement toi, tout nu, entrain de courir quelque part. » Je pouffe puis rétorque que même nu, je saurais facilement me cacher. Par contre j'imagine que ma crédibilité en viendrait à se cacher aussi et pour un sacré moment. M'enfin, je suis presque sûr que ça n'étonnerait pas tout le monde, je suis souvent en train de parler et pas forcément pour dire donner des perles d'intelligence à chaque phrase. Je suis volontaire quand il faut faire quelque chose qui sort de l'ordinaire. Je ne sais pas... ce doit être une enfance faite de costume et de silences gênés qui ont dû exploser en un garçon un peu... comme moi. Toutefois, j'ai gardé quelques habitudes dues à mon éducation. Bref, je suis chiant et compliqué. Mais ça, Dayle le sait.

Il cale la queue contre ses doigts, je joue avec la mienne en observant son premier coup. Pas mal pour quelqu'un que je pensais plus rouillé que ça. « Tu peux commencer à tomber les vêtements si tu veux. » Je hausse des épaules avec un air même pas peur puis rejette un œil vers le salon alors que Dayle m'interroge sur les gamins. Je pince les lèvres puis hausse à nouveau des épaules : « À vrai dire je ne devais pas rentrer hier, alors je ne sais pas trop ce qu'il s'est exactement passé. J'attends de trouver un adulte pour en parler avec lui. Je ne veux pas poser de questions aux enfants et les inquiéter davantage. » Je fais le tour de la table, pousse légèrement Dayle d'un coup de hanche pour mieux prendre sa place. Ah non, ça ne va pas ici finalement. Je me déplace sur le côté et me penche sur le billard « Et n'en profite pas. » dis-je simplement avant de taper la boule blanche qui envoie la 11 près du filet mais pas dans le trou. Je pince légèrement les lèvres puis lui souffle que je lui laisse simplement un coup d'avance pour qu'il ne pleure pas tout de suite.

Je m'écarte puis désigne sa blessure d'un simple mouvement de la tête, lui demandant ce qui s'est exactement passé pour qu'il se fasse poignarder ? Est-ce lié à ceux qu'il essaie de... à qui il essaie d'échapper ? me-demande sans poser cette question de but en blanc.
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Non, t'as raison. - Lui avais-je répondu lorsqu'il m'avait dit ne pas vouloir demander aux enfants pour ne pas les inquiéter. Et puis il valait peut être mieux avoir les informations de quelqu'un de moins impressionnable. Selon ce qui avait pu se passer, les détails pouvaient changer. L'objectivité était toujours de mise. Toujours. Warren se penchait et je lui rétorquais presque immédiatement... - Y'a du monde à côté, ça devra attendre un peu. - Il ratait son coup et je me mettais immédiatement en marche pour me rapprocher de la blanche. J'allais pas non plus contourner la table en courant juste pour coller à lui pendant qu'il était penché, fallait pas déconner non plus. - C'est trop gentil. - J'attendrais qu'il se penche plus proche de moi pour ça. Pour autant, la position de la blanche et des autres boules n'étaient pas vraiment avantageuses. Quel que soit la direction que je prenais, j'étais coincé. Mais dans ce jeu là, il fallait parfois savoir sacrifier un coup pour en gagner un autre.

Warren me montrait du menton la blessure à ma cuisse et me demandait d'où ça venait. Je baissais les yeux sur la zone grossie par le bandage et les relevait sur lui. - New York a été comment dire... encore une fois animé. J'étais en quête d'information sur une nouvelle drogue à la mode quand le laboratoire qui la produisait a explosé. - J'allais partir dans de grandes explications mais c'était peut être plus simple. - Enfin t'as peut être vu aux infos ce grand nuage bleu qui a recouvert tout un quartier du Bronx? J'étais en plein milieu. - Et à vrai dire c'est à partir de là que les choses se compliquaient. - Honnêtement j'ai pas vraiment de souvenirs de ce qui s'est passé. C'est très flou à partir du moment où j'ai inhalé la drogue. Je me souviens d'un espèce de cheval sombre, de quelque chose de vraiment mauvais, et de ce couteau dans ma cuisse. - J'avais pas vraiment besoin de chercher à me souvenir de la suite, la rue avait été filmée par les médias et on pouvait voir sur toutes les chaines d'informations la zone de vingt mètres que mon pouvoir avait dévasté. Heureusement que j'avais pu filer avant que les caméras ne me voient. Sauver un petit mutant suicidaire en pleine nuit sous des trombes d'eaux c'était une chose, me faire filmer en plein jour ne détruisant des choses c'en était une autre.

Je me penchais et axais la queue dans un sens totalement au hasard, cherchant simplement à dégager la blanche de cette zone piège. Je frappais et elle allait exploser un groupe de boules avant d'aller s'arrêter un peu plus loin. j'offrais à Warren un énorme avantage mais de toute façon je n'avais pas vraiment le choix sur ce coup là. Je ne relevais même pas le cadeau que je lui faisais. - Rien à voir avec les russes si ça peut te rassurer. Simplement un mauvais concours de circonstance dans une ville qui de toute façon est un danger généralisé. - Combien d'invasion, combien d'attaque, combien de "monstres" surnaturels allaient encore voir apparaître la grosse pomme? Est-ce que ça s'arrêterait un jour? - J'ai eu plus grave, c'est juste le temps que ça cicatrise. - En attendant, j'allais avoir mal en silence. Et ne pas me plaindre. Jamais. J'avais choisi de dire non aux anti-douleurs, c'était mon choix, me plaindre serait bien hypocrite.
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