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 ICESNOW#6 ❅ « Learning to love. »

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Des rêves tellement basiques. Des projets tellement communs. Un manque d’excentricité et d’originalité flagrant. Pourtant, Bobby ne demande pas mieux. Il ne demande que la vie qu’il n’a pas pu avoir. Il ne demande qu’à prouver que les mutants sont des êtres normaux. Des êtres capables d’aimer. Des êtres capables de fonder une famille. Des êtres capables d’élever des enfants. Il ne demande pas mieux que d’accéder à une vie ennuyante et routinière. Il ne demande pas mieux que de vivre simplement. Une vie où il alternerait entre son rôle de père, de psychologue et de X-Men. Une vie où il serait heureux. Une vie sans prétention. Une vie qu’il ne regretterait pas. Une vie dont il pourrait être fier. Une vie qui lui ressemblerait. Au final, il pourrait rêver de choses plus impressionnantes. Plus originales. Mais cela ne serait pas lui. Il veut faire le bien autour de lui. Il veut s’intéresser aux autres et les rendre meilleurs. Il veut les guider. Il veut leur donner confiance en eux et en la vie. Il n’y a pas mieux dans la vie. Alors, une maison, des enfants et un chien, c’est tout ce qu’il demande. C’est tout ce dont il est capable de croire. Les ambitions folles arriveront peut-être plus tard. Quand il aura appris à profiter de la vie. Quand il aura appris que plus rien ne le retient. Quand il aura appris qu’il peut tout avoir. Qui sait, il voudra peut-être parcourir le monde entier. Il voudra peut-être tout plaquer pour se lancer dans une carrière d’éleveur de chèvres, perdu en Europe. Qui sait ? Au contact de Snow, il se tourne vers elle. Lèvres contre lèvres. Un baiser pour le rassurer. Un baiser pour lui signifier toute sa tendresse. Il l’accepte. Il l’assimile. Il l'interprète comme une acceptation de ce qu’il est, de ses ambitions nulles, de ses rêves classiques. “J’ai peur des chiens..” Snow a peur des chiens. Elle, la reine des neiges, la reine impitoyable, la reine qui ne flanche devant aucun ennemi. Elle fond devant les enfants et s’effraie d’un chien. Chaque fois, il découvre une nouvelle facette de sa personnalité. Une nouvelle anecdote qui la rend plus humaine, plus adorable. “.. mais si ça marche entre nous.. je ne demande pas mieux.. ” Il esquisse un sourire. Elle est prête à oublier ses peurs par amour. Une démonstration de son affection. Une preuve de sa tolérance et de son engagement. Il ne la forcera pas à adopter un chien. Il ne forcerait pas son épouse à accepter la présence d’un animal de compagnie. Animal ou pas, il serait capable d’être heureux. Ce n’est pas ce détail qui rendra le tableau parfait. “Un chat, alors. C’est bien aussi, les chats.” Il ne pense pas qu’il fera sa vie un jour avec une femme. Il ne pense pas qu’un jour, il parviendra à atteindre le stade du mariage, de la maison et des enfants. Il a eu le coeur brisé. Il a eu des espoirs brisés. Il ne se pense pas capable d’être le petit-ami parfait, au point de se fiancer et de se marier. Trop étouffant. Trop amoureux. Il finira par faire fuir toutes les femmes qui l’entourent.

Même Snow. Même elle, finira par étouffer et par l’abandonner. Fonder sa propre famille est un doux rêve qu’il nourrit, sans jamais espérer qu’il se concrétise. Lucide. Il n’imagine pas cela possible. Pas tant qu’il ne saura pas mesurer son affection. Pas tant qu’il ne s’imposera pas des limites. Pas tant qu’il ne trouvera pas le bon équilibre. Il a encore du travail à faire. Il a encore une grande remise en question à faire. Il y parviendra. Ou pas. Il finira sa vie dans son bureau, endormi sur ses dossiers. Il finira sa vie à l’Institut, comme Xavier, comme Aneesh. Il entrera au club des vieux croulants qui n’ont pas su attraper les opportunités au vol. “Une petite maison avec un petit jardin.. Et une balançoire..” Cruel de la laisser croire que ce sera possible avec lui. Il n’y croit pas. Il ne l’imagine pas à ses côtés dans quelques années. Elle fera comme Malicia. Elle finira par profiter de la première occasion pour rompre doucement. Délicatement. De peur qu’il le prenne mal. De peur de lui briser le coeur. Snow fera la même chose. Aussi cruelle que puisse être l’idée qu’ils dessinent un avenir vain, il ne l’arrête pas. Parce qu’il a envie de cela. Il a envie de partager la vie avec une femme qu’il apprécie. Qu’il aime. Elle pourrait être cette femme. Elle pourrait être celle qui porterait leurs enfants. Là contre elle, il absorbe sa tendresse. Il absorbe ses baisers. Il absorbe ses caresses. Il absorbe tout ce qu’elle conçoit à lui offrir. Conscient qu'un jour, ce ne sera plus possible. “.. Un petit garçon qui court partout dans tes pattes. Et qui veut surfer comme papa.” Il lui rend sons sourire. Un garçon. Une fille. Peu importe. Il n’imagine pas le jour où il pourra tenir son enfant dans ses bras. Il n’imagine pas la sensation d’être père. Il n’imagine pas la peur de le perdre et le besoin de le protéger. De le surprotéger. Il n’en est pas encore là. Il est loin de devenir parent. Ce rêve n’en devient que plus douloureux. Il n’aurait pas dû en parler à Snow. Il n’aurait pas dû lui confier ses désirs de paternité. Parce qu’elle donne vie à ce rêve. Parce qu’elle l’incite à songer à cette future vie. Une vie qui lui semble inaccessible. Impossible. “Et qui embêtera ta mère avec sa tolérance et ses bizarreries.” Cette fois, elle lui arrache un rire. Sa mère est un cas. Une figure maternelle qui aime ses enfants, mais qui préfère nier leurs défauts. Celui de Bobby est d’être mutant. Est d’être capable de glacer son café. Est de pouvoir créer de la neige grâce à ses paumes. Madeline Drake préfère ignorer. Mais si elle se trouve devant des petits-enfants mutants, ses nerfs risquent d’être mis à rude épreuve. Il voit d’avance sa tête se décomposer devant ses petits-enfants jouant dans la neige, en plein mois d’été. “Il la rendra folle.” Quand il en était encore au début de sa mutation, il se rappelle lui avoir fait des frayeurs. Il y a eu la fois où son père est passé à travers la glace. Il y a toutes ces fois où il tremblait de froid, malgré les couches de couvertures qu’elle posait sur lui. Il y a eu les premiers sodas glacés. Il y a eu les premiers jets de glace impromptus. Elle sursautait. Elle hoquetait. Elle paniquait.

Tu lui raconteras qu’il a de la chance que Jade grandisse parce qu’à une époque, elle lui aurait fait des tresses.” De la visite dans sa famille, elle n’a retenu que ça. Que cette anecdote compromettante. Que cette histoire honteuse. Heureusement, elle n’a pas assisté à la scène. Au contraire, elle s’est transformée en tête à coiffer. Comme une vengeance pour ses moqueries. Comme une punition pour son amusement. Mais injustement, Snow n’a pas eu l’air ridicule avec des dizaines d’élastiques dans les cheveux. Elle n’a pas eu l’air ridicule avec toutes ses couettes et ses nattes. Elle mérite de devenir mère. D’avoir les cheveux coiffés et décoiffés par de petites mains minutieuses. Elle mérite de choyer, d’aimer et d’être aimée. Elle mérite de recevoir des tonnes de cadeaux faits mains. Elle mérite d’accrocher de magnifiques dessins à son réfrigérateur ou sur ses murs. Elle mérite tous ces bonheurs. Elle n’a connu que la déception, la trahison, la souffrance. Elle n’a connu que les mauvais traitements. Elle n’a vu que les mauvais côtés de la vie. Maintenant, elle a le droit de voir les bons côtés. Elle a le droit de connaître les petits et les grands bonheurs. Il ignore si ce sera avec lui ou avec quelqu’un d’autre. Mais, il sait qu’il ne va pas la décourager. Il sait qu’il ne va pas briser ses espoirs. Il sait qu’il ne lui donnera pas une énième raison d’être déçue. Ils pourront avoir cet avenir ensemble, mais pas tout de suite. Pas maintenant. “Tu ne trouves pas ça complètement fou ? On parle de mariage et d’enfants, alors que nous ne sommes ensemble que depuis quelques semaines.” C’est prémédité. C’est anticipé. Alors qu’il pourrait se passer des milliers de choses. Ils font un métier dangereux. X-Men. Il suppose d’être au milieu des conflits. Il suppose d’être au plus près des dangers. Il suppose de risquer sa vie. L’un ou l’autre pourrait mourir. Snow pourrait rompre. Elle pourrait s’en aller. Il y a encore peu, elle songeait à quitter l’Institut. Elle pourrait récidiver. Elle pourrait nourrir des besoins de liberté. Parler de se marier. Parler d’avoir des enfants. Ils vont trop vite. Ils laissent leur imagination s’emballer. Toujours la raison. Toujours la réflexion. Toujours l’esprit terre à terre. Toujours cette nécessité de se raisonner. Il ne souhaite pas la vexer, la décevoir, en freinant le jeu. Juste lui ouvrir les yeux. Elle a vingt-quatre ans. Bien que la différence ne soit pas énorme, ils n’ont pas le même âge. Elle pourrait vouloir autre chose, en grandissant. Lui qui a mis dix ans avant de coucher pour la première fois trouve que les évènements s'enchaînent trop rapidement. Il a été habitué à plus lent. Il a été habitué à plus réaliste. “Je ne remets pas en cause notre couple. Juste… ça va vite. On devrait apprendre à se connaître. On devrait profiter de ce que l’on a.” Il ne veut pas faire des plans sur plusieurs années. Il préfère savourer chaque journée. Il ne veut pas imaginer une vie de famille surchargée. Il préfère organiser le lendemain. Il ne veut pas imaginer une vie entière auprès de Snow. Il préfère penser au prochain moment où ils seront réunis. Il en a eu la preuve avec Malicia : tout peut basculer. Tout peut changer. Il n’est pas à l’abri. Alors, il durcit son coeur. Il épargne son coeur, en ne prévoyant rien. Seulement ce qu’il se passera demain. Seulement ce qu’il voudra faire dans les jours à venir avec Snow. Pour ne plus souffrir. Pour ne plus être déçu. Pour ne plus croire en l’incroyable.

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« You know you're in love when you can't fall asleep because reality is finally better than your dreams. » -  Dr. Seuss.
U
n chat. Le ronron apaisant d’un chat. Elle lui sourit parce qu’il y a quelque chose de très psychologique dans le fait d’avoir un animal de compagnie, c’est apaisant, c’est rassurant pour les enfants. Et ce rire. Ce délicieux rire qui s’échappe quand elle évoque sa mère, elle a presque l’impression d’avoir atteint le bonheur, la plénitude. Seulement besoin de l’entendre rire, rien d’autre. Il la rendra folle, oui. « Il te ressemblera. » C’est tout ce qu’elle souhaitait. Un garçon qui lui ressemble, qui soit comme lui, si peu comme elle. Entendre la joie enfantine dans une maison. Elle se laisse aller à la rêverie contre son épaule, un instant. « Tu ne trouves pas ça complètement fou ? On parle de mariage et d’enfants, alors que nous ne sommes ensemble que depuis quelques semaines. » Ses doigts se nouent aux siens, tendrement, sans qu’elle parle. Qu’est-ce qu’elle pourrait lui dire ? Qu’est-ce qu’elle pourrait commenter ? Oui ça va vite, et alors ? Oui c’est rapide, et elle s’en fiche. Au début ça lui faisait peur. Au départ ça la terrifiait, d’offrir son coeur, d’ouvrir la boîte de Pandore de ses désirs mais Bobby l’avait acceptée avec ses défauts, ses pires démons ; pas besoin de se retenir de vivre, il l’incitait même à avancer. Freiner n’était pas une nécessité, plus maintenant. Un jour il lui briserait le myocarde, un jour il laisserait des cendres mais pas demain, pas tout de suite. Il laisserait des cendres pour rendre le sourire à Malicia, lui offrir la lune. Elle saurait partir en silence, le moment venu ; là, elle voulait juste profiter de chaque seconde, de chaque douceur. « Je ne remets pas en cause notre couple. Juste… ça va vite. On devrait apprendre à se connaître. On devrait profiter de ce que l’on a. » Le raisonnable revient à la charge. Les yeux fermés, la tête contre son épaule, elle respirait doucement, apaisée.

« Tu as peur. » a-t-elle constaté, sans brusquerie, le ton calme. Peur d’être laissé derrière, d’être abandonné, sans doute. Dix ans d’amour réduis à néant, ça marque, ça brûle à l’âme. Elle comprend, elle ne juge pas. Qu’il puisse vouloir ralentir le rythme est normal, en revanche ça n’est pas ce qu’elle envisage, ça n’est pas ainsi qu’elle voit les choses. « Je ne partirai pas. » Est-ce qu’elle le rassure ? Oui. Avec toute sa sincérité, l’honnêteté qu’elle lui doit. Elle le pense : elle tournera les talons quand il lui dira qu’il en a marre, qu’il veut mettre un terme à tout ça. Quand il dira qu’il ne la supporte plus ou juste qu’elle ne lui plait pas autant qu’une autre. Elle s’évanouira dans la nature à l’heure où il passera la bague au doigt de Malicia, enfin délivrée de sa malédiction. D’ici là, elle était sienne. « On devrait être logiques, rationnels et prudents. On devrait vivre deux ou trois ans comme ça, sans projets précis. On devrait juste se laisser couler dans la tranquillité. Et si on ne le faisait pas, mh ? » Elle bouge, un sourire mutin, le faisant basculer, le poussant à s’allonger sur le lit. Configuration déjà connue. Elle s’installe juste au dessus de lui, elle croise les bras sur son torse pour planter ses yeux dans ses yeux, noyer le bleu dans le bleu. « Qu’est-ce qu’on risque ? Souffrir ? On a déjà souffert, tous les deux. On a laissé nos rêves de côté. » Snow n’avait pas tort, parce qu’elle avait oublié le passé, elle ne s’était rien autorisée, et lui avait mis son existence entre parenthèses, avec pour seul espoir celui d’un contact qui ne soit pas mortel.

« Je ne te demande pas de.. de m’épouser demain, jamais en fait, je ne suis pas la femme que ta mère voudrait voir avec toi. Je n’ai rien d’une madame Drake acceptable mais autorise-toi les rêves, Bobby. » Juste contre ses lèvres, un frôlement délicat, un souffle frais. Elle savoure cette proximité sans s’inquiéter du lieu ou des règlements. « Je sais que tu ne peux pas m’aimer, que tu dois encore réparer ton coeur et c’est normal, juste.. goûte aux excès, ça fait du bien. » S’autoriser à lâcher prise. Un défis pour l’homme qu’il est, si prudent. Il ne fait rien sur un coup de tête, il passe à côté de certaines choses ainsi, elle ne veut plus qu’il puisse passer à côté de rien. Qu’il soit heureux à overdose et tant pis pour les autres, pour les regards, les jugements. « Et puis.. tout a toujours été très vite entre nous. Sauf peut-être les nuits. » Taquine. Ils avaient pris le temps pour la luxure avec une délectation indécente, ils avaient pris le temps de s’aimer, malgré tout, même si elle estimait qu’il ne lui porte qu’une affection mince, même si elle était persuadée qu’il ne l’aimerait jamais autant qu’il le voudrait, autant qu’elle le désirerait. « On prendra tout le temps dont tu auras besoin. » La tête se pose contre le tissu de ses vêtements, près du coeur, écoutant le battement régulier. Elle se surprend à vouloir rester là, à ne plus bouger, comme si plus rien n’avait d’existence, de réalité. Lui, seulement lui. « J’aime quand tu viens envahir mon espace. » Un aveux. Snow apprécie qu’il s’intègre à son monde, qu’il en fasse partie. Elle sait qu’il faut qu’elle l’exprime, pour dissiper ses doutes, ses craintes, pour le rassurer sur le fait qu’il n’est pas en trop, qu’il ne l’étouffe pas. C’est fou ce qu’il lui avait manqué, toutes ces fois où le soir, il n’avait pas été là.
© Starseed
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Elle ne lui en veut pas. Elle ne se vexe pas. Elle ne s’offusque pas. Elle pourrait. Elle serait dans ses droits. Un homme effrayé de s’engager. Un homme qui freine la progression. Un homme qui ne veut pas aller plus loin. Elle n’est pas obligée d’apprécier. Et pourtant, elle vient apposer sa tête contre son épaule. Pourtant, elle reste auprès de lui. Il ne comprend pas. Là où des centaines de femmes se seraient mises à hurler, Snow reste calme. Elle reste sereine. Elle n’a définitivement pas les mêmes réactions que les autres. Snow est un être à part. Snow est une personnalité étrange, originale, contradictoire. Snow est pleine de surprises. C’est pour cela qu’il a osé. C’est pour cela qu’il s’est confié. C’est pour cela qu’il s’est exprimé. Il se doutait qu’elle comprendrait. Il se doutait qu’elle réagirait bien. Il passe un bras autour de sa taille. Il dépose sa tête contre la sienne. Là, ils forment un couple. Un couple assaillit par les doutes. Un couple qui se soutient et qui est fort face aux épreuves. Un couple que rien ne sépare. Un couple vieux de plusieurs années. Là, ils sont l’incarnation de la complicité. Ils sont l’incarnation de la compréhension. Il n’y a pas de jugement. Seulement des faits. Seulement de la tolérance. “Tu as peur.” Oui, c’est ça. Il a peur. Terriblement peur. Son coeur a été brisé. Piétiné. Détruit. Émietté. En quelques minutes. Son premier chagrin d’amour depuis des années. Il se sentait en sécurité avec Malicia. Il se sentait épargné. Il se sentait à l’abri. Il ne veut plus ressentir cette souffrance. Il ne veut plus ressentir le sentiment d’échec et la culpabilité. Il n’en a plus la force. Il a besoin de se reconstruire. Il a besoin de réapprendre. Il a besoin de passer au-dessus des difficultés. Il a besoin de vivre. Il peut le faire aux côtés de Snow. Il peut le faire avec elle et grâce à elle. Mais sans précipitation. Sans empressement. Sans impulsion. Penser aux enfants, à la maison, aux animaux… c’est aller trop vite. C’est s’empresser d’imaginer une vie à deux alors qu’ils n’en sont qu’au préambule. C’est ne pas prendre en considération tout ce qui les sépare. Oui, il a peur. Il ne le cache pas. Il ne le nie pas. Il a affreusement peur. De blesser Snow. D’être blessé. Il a peur que cette histoire ne soit qu’une jolie parenthèse. Une courte parenthèse. “On devrait être logiques, rationnels et prudents. On devrait vivre deux ou trois ans comme ça, sans projets précis. On devrait juste se laisser couler dans la tranquillité. Et si on ne le faisait pas, mh ?” Dans la bouche de Snow, la question semble si innocente, si attirante, si agréable. Mais une fois qu’elle atteint le cerveau de Bobby, elle prend un autre tour. Un autre sens. Une autre interprétation. Elle est pressée. Elle s’en fiche. Elle ne pense pas aux conséquences. Elle ne pense pas aux enjeux. Bobby, si.

Elle a l’air féline lorsqu’elle l’incite à s’allonger sur le lit. Il se laisse faire, sans broncher. Mais il n’en pense pas moins. Il n’a pas envie de jouer. Il n’a pas envie de détourner la conversation vers des sujets plus légers. Il a envie d’être pris au sérieux. Il a envie de mener une discussion à son terme. “Qu’est-ce qu’on risque ? Souffrir ? On a déjà souffert, tous les deux. On a laissé nos rêves de côté.” Ce n’est pas ce que l’on peut appeler une souffrance. Ils l’ont voulu. Ils ont accepté de mettre leurs rêves de côté. Ils ont accepté de consacrer leur vie à une autre cause. Ils ont accepté d’oublier. Cette souffrance, ils en sont la cause. Cette souffrance, ils ne la doivent qu’à eux-mêmes. Certes, ils ne risquent rien. Ils ont déjà tant perdu. Mais il ne veut pas perdre davantage. La précipitation pourrait causer la fin de ce couple naissant. La précipitation pourrait lui faire perdre son emploi. La précipitation pourrait être dangereuse. Un coup de poker qu’il n’est pas prêt à jouer. “Je ne te demande pas de.. de m’épouser demain, jamais en fait, je ne suis pas la femme que ta mère voudrait voir avec toi. Je n’ai rien d’une madame Drake acceptable mais autorise-toi les rêves, Bobby.” Est-ce qu’elle s’entend ? S’autoriser des rêves, alors qu’elle ne se pense pas à la hauteur ? Alors qu’elle n’espère pas arriver jusqu’à l’autel ? Qui des deux nourrit le moins de rêves ? Elle ou lui ? Elle a cette fâcheuse manie de toujours se rabaisser. De toujours le voir mieux qu’il ne l’est. Une fascination. Une admiration qui l’inquiète. Qui pose le souci de savoir s’il tient à elle pour ce regard qu’elle pose sur lui ou parce qu’il l’apprécie vraiment. Parfois, il a du mal à expliquer. Parfois, il a du mal à savoir. Snow est tellement complexe que beaucoup doivent se poser la question. Ce besoin de toujours revenir vers elle pourrait venir de là. Pourrait venir de cette envie de se voir meilleur, de se voir admiré. “Je sais que tu ne peux pas m’aimer, que tu dois encore réparer ton coeur et c’est normal, juste.. goûte aux excès, ça fait du bien.” Bobby n’est pas ainsi. Il est mesuré. Il est réfléchi. Il est maître de lui-même. Il n’est pas un bon vivant. Il n’est pas un amoureux de la vie. Il n’est pas un épicurien. Cela sous-entendrait lâcher prise. Il en est incapable. Un incompétent du hors-contrôle. “Et puis.. tout a toujours été très vite entre nous. Sauf peut-être les nuits.” Les nuits. Seuls moments où il parvient à arrêter de réfléchir. Seuls moments où il parvient à se laisser aller. Seuls moments où il prend son envol. Les nuits dans les bras de Snow sont des plaisirs auxquels il goûte depuis peu. Des plaisirs insoupçonnés. Des plaisirs arrivés tardivement. Un couple ne peut se résumer à des nuits. Un couple doit être bien plus qu’un perpétuel lâcher prise. Un couple doit être un équilibre entre la prudence et la folie.

On prendra tout le temps dont tu auras besoin. ” Et s’il lui fallait dix années de plus, serait-elle encore là ? Toujours aussi délicate et patiente. Toujours aussi tendre et passionnée. Toujours aussi compréhensive et tentatrice, à la fois. Toujours aussi fidèle à elle-même ? Il ne le croit pas. Il croit qu’elle aura déjà abandonné. Il croit qu’elle aura déjà fui. Il croit qu’elle aura déjà pris de la distance. Dix années. Une décennie. Une longue période. Tout le monde n’est pas capable d’une patience pareille. Tout le monde n’est pas capable d’une si grande tolérance. Snow est volatile. Elle est impulsive. Elle est spontanée. Elle trouvera quelqu’un d’autre qui saura l’aimer, qui saura la faire se sentir belle. Maintenant qu’il a débloqué cette passion en elle, elle peut partir voir ailleurs. Elle peut tomber dans les bras de n’importe quel autre homme. Elle n’est pas attachée à lui par quelque promesse. “J’aime quand tu viens envahir mon espace.” Son agacement passé disparaît. Elle a ce pouvoir sur lui. Celui d’effacer son mécontentement avec ses paroles. Celui de le faire fondre avec ses mots infantiles. Celui de le calmer avec ses marques de tendresse. Il referme ses bras sur elle. Frêle silhouette perdue contre lui. L’odeur de ses cheveux lui parvient. La froideur de sa peau le recouvre. Il ne peut pas être agacé par elle. Elle a besoin d’être rassurée. Elle a besoin de sécurité. Elle a besoin de quelqu’un contre qui s’appuyer. Elle l’a choisi pour on ne sait quelle raison. D’une main, il abandonne son dos pour venir jouer avec les mèches blondes éparpillées. La position n’est pas idéale pour discuter. Mais elle l’est pour les confidences. “C’est agréable d’être là, de passer du temps avec toi.” Réserver une ou deux heures dans la journée. Profiter de la présence de l’autre. Un rituel qu’ils devraient mettre en place. Une rencontre qu’ils devraient perpétrer. Ils ont besoin de l’un et de l’autre pour fonctionner. Pour trouver un équilibre. Pour s’améliorer. Ils ont besoin de se retrouver pour découvrir une nouvelle version d’eux. Et là sentir là, contre lui, sans crainte de finir évanoui à cause de ce contact est libérateur. Il ne risque rien. Il risque seulement de tomber amoureux. Il risque seulement de se laisser aller à des émotions trop positives. Il y a pire dans la vie. “Tu as été là pour me ramasser et je ne te remercierai jamais assez pour ça.” Il en a connu, des chagrins d’amour. Tous plus ou moins douloureux. Tous plus ou moins mérités. A une époque où il se souciait de ses notes et ses performances à des jeux vidéos. Surmonter une rupture après une décennie en couple s’est révélée plus dur qu’il n’aurait pu le penser. Plus difficile que dans ses souvenirs. Sans Snow et sa détermination à le faire sortir, il serait encore avachi sur son bureau, à se soucier des pensionnaires, au point de ne plus s’alimenter. “Je serais encore en train de me morfondre si tu n’avais pas été présente.” L’évasion des Confréristes a été un tournant. Un basculement dans leur relation. Une inquiétude qui n’était pas feinte. Une inquiétude qui était née de sentiments profonds. San Francisco a achevé ce changement.

Je crois que je m’attache à toi de plus en plus… pas au point de me marier, mais de vouloir passer plus de temps avec toi.” Le mariage reste un sujet prémédité qu’il préfère ranger. Un sujet qu’il préfère ne pas aborder. Ils auront le temps. Ils auront des mois avant d’y penser sérieusement. Avant de songer à partager leur vie, à partager le même toit, ils peuvent au moins partager du temps. Un bon début. Un début sans précipitation. “Même si ça signifie te regarder ronfler.” Une taquinerie pour rendre le moment moins sentimental. Moins mielleux. Il devrait arrêter de sortir de sa vie lorsqu’elle est fatiguée, lorsqu’elle est blessée. Elle aime sa présence, alors il ne se fera pas prier pour être là.

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B
esoin de rien. Il n’y a plus besoin de rien, installée sur lui, alors qu’il joue avec les mèches blondes. Bercée par le rythme régulier de son coeur, elle se sent bien, elle se sent presque heureuse. Il y a toujours, au fond, une ombre de culpabilité mais elle s’éloigne, elle part loin, avec les méandres du doute, quand la voix de Bobby adoucit son monde. Oui, c’est agréable d’être là, et elle ne voudrait être nulle part ailleurs. « Tu as été là pour me ramasser et je ne te remercierai jamais assez pour ça. » Un sourire furtif. Il s’est ramassé tout seul, selon elle. Il a saisi l’occasion de s’extirper de la douleur, il a eu le courage de se laisser aller à d’autres sentiments, à des nouveautés pourtant effrayantes. « Je serais encore en train de me morfondre si tu n’avais pas été présente. » Elle caresse son épaule, de son pouce, dans un geste instinctif, dans la nécessité de matérialiser sa présence par le contact. Il est réellement là, avec elle, quand autrefois tout les opposait. « J’ai toujours été là. Et je le serai toujours. » Snow avait été son ennemie, certes, mais au-delà de cette cruelle vérité, elle s’était également toujours trouvée sur le chemin du X-Men sans jamais aller jusqu’à l’achever. Elle a eu beau dire qu’elle le détestait, qu’elle voulait savourer sa défaite, elle a eu beau aller jusqu’à le geler de l’intérieur, elle avait toujours éprouvé des sentiments contradictoires envers lui. De ces sentiments qui la poussaient à graviter dans son existence et même lorsqu’elle a oublié le passé, lorsque sa mémoire a effacé ses actes, ne laissant que l’image familière d’un homme, elle n’a jamais cessé d’être là - de le contrarier, de l’agresser, de l’agacer et finalement de l’aimer. « Je ne me souviens pas bien de nos rencontres, en dehors d’Alcatraz mais je sais qu’il y a quelque chose entre nous qui résistera à tout, qu’on reste ensemble ou pas. » Peut-être Prudence partirait-elle, un jour, pour vivre sa vie, pour vivre son existence, le laisser épouser la femme qui le mérite. Peut-être s’envolerait-elle quelques années, si il lui demandait de s’éloigner, de n’être plus qu’une ex, et elle gardait ça à l’esprit mais elle savait qu’elle serait toujours là, quelques part, à vérifier qu’il va bien, qu’il avance. A veiller sur son ennemi préféré. L’amour commence par la haine, dit-on parfois.

« Je crois que je m’attache à toi de plus en plus… pas au point de me marier, mais de vouloir passer plus de temps avec toi. » Lentement, elle relève la tête, elle croise son regard. Il s’attache à elle. C’est plus qu’un je t’aime à la va-vite, c’est plus qu’elle n’espérait, à vrai dire, parce qu’il ne prononce rien sans y réfléchir, parce qu’il n’est pas un homme inconstant qui crache ses pensées au hasard d’une conversation, ce genre de paroles sont conscientisées. « Même si ça signifie te regarder ronfler. » Le sourire amusé fleurit sur ses lèvres avant qu’elle ne vienne cueillir les siennes, longuement, un baiser qui prend tout son temps, un baiser qui délivre toute son affection, les doigts venant jouer près de sa nuque. « On n’a pas le temps de ronfler dans tes bras.. » lui murmure-t-elle, mutine. L’escapade au manoir avait changé leur vie, avait éveillé des sens qu’ils avaient abandonné, chacun de leur côté. Le désir était mort par la force des choses, endormi par la nécessité d’avancer dans la solitude ou les obligations imposées par les mutations.

Ca toque à la porte. Snow fronce les sourcils, se redresse et se demande depuis combien de temps ils sont là, ensemble. Elle va ouvrir, finalement, après un regard d’excuse vers Bobby. « Tiens, mets ça. » Un bracelet qui s’éclaire au mouvement. La blonde est sceptique. « Si tu sors de ta chambre, comme ça, je le saurais. Hé, fais pas cette tête, t’as oublié que ma mutation c’est la lumière ? » Aneliese se penche un peu et aperçoit le psychologue, ce qui lui arrache un sourire clairement très amusé. « Oh, je vois, tu étais très occupée. » Ce qui est sûr, c’est que Snow ne sait pas si c’est embarrassant ou très classique quand on prenait en compte la curiosité de son ancienne camarade de chambre. « Bonsoir, monsieur Drake. » Il fallait rester polie, n’est-ce pas ? « Tu lui as dis que je t’ai retrouvée dehors, hier ? » Un non, d’un signe de tête. Non elle n’a rien dit, elle n’en a pas parlé et elle n’a pas franchement eu le temps, vu son état. Ca allait mieux mais elle avait complètement oublié ce détail. « Prue ! T’as essayé de sortir de l’Institut ! » « Mais je ne m’en souviens pas ! »

Même la relation entre les deux jeunes femmes avait changé, tout était différent et cette dispute n’avait rien en commun avec toutes les autres, c’était une amie qui s’inquiétait pour une autre, plus une agaçante colocataire qu’on aimerait égorger pour sa naïveté affligeante. Au moins, Aneliese ne jugeait pas Bobby pour son lien avec Prudence et si elle trouvait le psychologue « carrément canon », elle était contente qu’il ne se morfonde plus dans son bureau avec une barbe mal rasée. Ca c’était carrément pas à la mode.
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On n’a pas le temps de ronfler dans tes bras..” Elle est insupportable. Elle est intenable. Avec ses sous-entendus, ses sourires mutins, ses baisers. Elle est impossible à vivre. Il ne peut retenir un sourire. Non pas que ce qu’elle dise soit vrai, mais plutôt que ça l’amuse. Il n’est pas le meilleur amant de tous les temps, préférant passer ses nuits à travailler ou à dormir. Il est un piètre amant qui laisse peser les souvenirs d’un week-end hors du temps. Comme par peur de la décevoir. Comme par peur de franchir le pas, de nouveau. Sa main glisse le long de sa nuisette. Bout de tissu doux au toucher. Il faut toujours qu’elle soit élégante, même au fin fond de son lit. Même lorsque la journée est achevée. Elle doit être élégante jusqu’au choix de ses sous-vêtements et de sa tenue pour dormir. Aucun détail n’est laissé au hasard. Tout est réfléchi. Pas étonnant qu’elle trouve ses chemises hideuses. Il les choisit en cinq minutes dans les boutiques. Un simple coup d’oeil lui suffit pour déterminer si oui ou non, les couleurs lui conviennent. Il n’a pas le sens des détails comme Snow. Il n’a pas le sens de l’esthétisme. Juste de la praticité. Jusque là, il n’a pas eu de mauvaises surprises avec ses vêtements. Ils le suivent dans toutes ses aventures, qu’il se transforme en glaçon ou qu’il reste dans son bureau. Il n’en demande pas plus. Quoique depuis San Francisco, il a tendance à faire plus attention. Il a tendance à vouloir être la hauteur du style élaboré de Snow. Pour ne pas lui faire honte. Pour ne pas détoner. Elle a beau apprécier ses chemises hideuses, il n’est pas forcé de les lui imposer. Doucement, ses doigts s’immiscent sous le vêtement. A la conquête d’une peau trop abandonnée. A la conquête d’un corps délaissé. Les coups contre le bois de la porte stoppent la progression. Il y a quelqu'un sur cette planète qui lui en veut. Tandis que Snow quitte le lit, il prie pour que l’intervention ne soit pas causée par Faith. Pas une deuxième fois. Pas à l’Institut. Qu’est-ce qu’elle y ferait, de toute manière ? Il s’assoit au bord du lit, passant une main sur son pull. Chasser les plis. Remettre en place. Il n’y a pas plus compromettant comme situation. Être surpris sur le lit d’une étudiante. Être surpris alors qu’elle est en nuisette. N’importe qui ferait des raccourcis. N’importe qui se ferait des idées. Et ils auraient raison. Il est toujours mal à l’aise. Il est toujours gêné à l’idée de sortir avec une étudiante. Snow n’est pas le problème. Simplement son statut. Simplement le fait qu’elle soit patiente et élève. Simplement le fait qu’ils ne devraient pas être dans la même chambre en même temps. Mais c’est Aneliese à la porte. Juste Aneliese.

Il hésite entre soulagement et gêne. Il bascule entre les deux. Aneliese a été l’une des premières à oser pointer du doigt cette attirance. Elle a été la première à les accuser de ‘forniquer’ secrètement. Et au final, elle était juste en avance. “Tiens, mets ça.” Il fait mine de ne pas écouter. De laisser un peu d’intimité à Snow. Il reste sagement assis sur le lit, le regard plongé dans les photos au mur. Il reste le petit-ami/psychologue/employé. Il se rappelle qu’elle n’a jamais abordé certains sujets. Qu’elle a besoin de son jardin secret. Cette conversation en fait peut-être partie. Et au moins, il a un espoir de ne pas être vu par Aneliese. La pire commère de tout l’Institut. “Si tu sors de ta chambre, comme ça, je le saurais. Hé, fais pas cette tête, t’as oublié que ma mutation c’est la lumière ?” Il fronce des sourcils. Tant pis pour le jardin secret. Tant pis pour la discrétion. Tant pis pour la gêne. Il se lève du lit pour voir de quoi il est question. Un bracelet. Pourquoi en aurait-elle besoin ? Elle a cessé ses crises de somnambulisme… n’est-ce pas ? “Oh, je vois, tu étais très occupée.” Ils échangent un regard. Il déteste cette expression conspiratrice. Il déteste voir ces yeux briller. En fait, il déteste quand Aneliese les surprend. Il fait tout de même un signe de la main. Il esquisse un sourire en coin. “Bonsoir, monsieur Drake.” “Bonsoir Aneliese. Je vais peut-être vous laisser…” Il ne tient pas à rester plus longtemps dans la même pièce qu’Aneliese. A supporter son regard. A imaginer toutes les pensées qui traversent son cerveau tordu. A écouter ses remarques. Il va les laisser à leur conversation. Il va les laisser discuter de ces sorties nocturnes. Il va… fuir, en fait. C’est ça, fuir. Retourner dans son bureau pour travailler. Retourner dans son bureau pour se réfugier loin d'Aneliese. Il est toujours heureux de voir que Snow se fait des amis. Que Snow s’ouvre aux autres et apprend à être amicale. Mais Aneliese… elle aurait pu mieux choisir. Elle aurait pu trouver une autre confidente. “Tu lui as dis que je t’ai retrouvée dehors, hier ?” La fuite attendra. Il se tourne vers Snow. Hier ? Donc, le somnambulisme a repris. Elle ne lui en a pas parlé. Il a l’impression de se répéter. Il a l’impression d’être un disque rayé. Il a l’impression de se battre pour les mêmes problèmes. Elle ne se confie pas assez. Elle ne parle pas assez de ses problèmes. Heureusement qu’Aneliese est là. Heureusement qu’Aneliese ne sait pas garder un secret. Snow aurait trouvé toutes les excuses du monde pour ne pas lui dire. “Prue ! T’as essayé de sortir de l’Institut !” “Mais je ne m’en souviens pas !” Elle a essayé de s’en aller. Elle a essayé de quitter la X-Mansion. Ce n’est pas le moment de la sermonner. Ce n’est pas le moment pour les reproches. Mais merde ! Elle a failli partir. En pleine nuit. Il aurait pu lui arriver n’importe quoi. Elle aurait pu se faire écraser. Elle aurait pu se perdre. Elle aurait pu se blesser.

Finalement, Aneliese est peut-être l’amie qu’il lui faut. Une amie qui veille sur elle. Une amie qui s’assure qu’elle va bien. Une amie qui la suit toute la nuit. Une chose que devrait faire son petit-ami. Il devrait veiller sur ses nuits. Il devrait veiller sur son sommeil. Pas s’enfermer dans sa chambre ou dans son bureau. Il n’est plus embêté par la présence d’Aneliese. Il n’est plus gêné par son interruption. Il est content qu’elle soit venue. Qu’elle ne soit pas du genre à se soucier de la discrétion. Qu’elle ait été là pour éviter une catastrophe. Finalement, elle pourrait représenter une alliée. Elle pourrait devenir une grande aide. Bobby ne peut pas toujours être là. Mais avec Aneliese, ils peuvent s’assurer que Snow ne court pas de risques. “Merci de me l’avoir dit. On a encore des problèmes de communication à régler, mais on y travaille.” Des problèmes qu’il pensait réglés depuis la simulation ratée. Des problèmes qu’il pensait dépassés. Il s’est trompé. C’est toujours la même rengaine, avec Snow. Toujours le même combat. Elle pourrait prévenir. Elle pourrait lui laisser un mot. Elle pourrait envoyer un sms. Elle pourrait toquer à son bureau. Une crise de somnambulisme qui la mène en dehors de l’Institut est grave. Quand elle restait entre les murs du manoir, c’était encore gérable. Mais là, la situation devient intenable. Et pourquoi quitter l’école ? La dernière fois, son subconscient cherchait des souvenirs. Elle semblait pourtant avoir refermé la page du passé. “Snow, tu peux m’expliquer… ?” Elle ne se souvient pas de sa balade nocturne. Certes. Mais elle en connaît peut-être la raison. Elle sait peut-être pourquoi sa conscience demande à fuir. Elle a une propension à la fuite, il le sait. Mais au point de le faire réellement, il y a un pas. “Ne me dis pas que tu prévois de partir.” Entre les recherches d’appartement et les études, elle pourrait nourrir cette envie profonde de partir. De faire ses bagages et d’intégrer un campus. De laisser sa vie de mutante derrière elle afin de se consacrer à celle d’étudiante normale. Une vie normale. C’est ce qu’elle veut, après tout. Une vie où elle aurait le droit d’espérer des enfants, un mari, une maison. Une vie où elle aurait un métier connu de tous. Une vie où elle pourrait mettre de côté ses pouvoirs et cacher sa mutation.

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S
now aurait voulu que cela continue, que les doigts s’insinuant sous sa nuisette poursuivent leur exploration, et au lieu de partager un plaisir longtemps délaissé, c’est une conversation sérieuse qui a pris place. Aneliese prend soin de son ancienne camarade de chambre, de façon inexplicable, sûrement parce qu’une fois partie, la pièce ne fut plus jamais un réfrigérateur, sans doute parce que la blonde avait finalement ouvert son univers à la brune. C’était étrange, comme relation, et la cryokinésiste savait parfaitement qu’elle devait beaucoup à la manipulatrice de lumière, même si parfois elle la trouvait superficielle et trop naïve, trop positive. Elles s’équilibraient. « Merci de me l’avoir dit. On a encore des problèmes de communication à régler, mais on y travaille. » Elle baisse les yeux, gênée. Ca n’était jamais qu’un oubli, ils avaient dû parler de tellement de choses que ça lui était complètement sorti de la tête, vraiment. Entre la liquéfaction, son instabilité, le froid, elle n’avait plus su de quoi parler en priorité. Somnambule, c’était presque un état normal, rien de dramatique. « Snow, tu peux m’expliquer… ? » Silence. Elle fixe le sol, comme perdue, comme noyée dans des émotions contradictoires. « Ne me dis pas que tu prévois de partir. » Un non silencieux, c’est tout ce qu’elle parvient à offrir. Angoissée, elle s’oblige à inspirer puis expirer. Elle ne voulait pas faire de crise, elle était arrivée à contrôler ses émotions, à ne plus tomber dans un état de terreur capable de la paralyser, elle ne tenait pas à régresser, à ce que cette progression soit tuée dans l’oeuf.

« Ca s’était arrêté, vous savez ? Depuis qu’elle.. et vous.. » Il y a quelque chose de toujours un peu malicieux dans la voix d’Aneliese, un naturel enjoué qui s’enthousiasme de tout et trouve le côté positif en chaque personne. Elle voyait la relation entre les deux glaçons d’un oeil positif parce que Prudence avait radicalement changé, depuis, elle ne se laissait plus sombrer dans une souffrance perpétuelle comme une condamnée qui n’a plus d’issue. « Et puis ensuite vous avez été occupé et elle est devenue toute gluante. C’est pas pratique, les portes et les grilles ne font plus barrage, ça avait vraiment l’air d’être encore l’Institut pour elle. » Avant, il lui suffisait d’atteindre le point où une porte fermée la forçait à faire demi-tour dans sa promenade nocturne, le fait qu’elle puisse désormais être liquide rendait les obstacles franchissables, quasi-inexistants. Non, Snow ne voulait pas partir, elle était simplement effrayée, perdue et en plein changement de métabolisme.

« Je vais vous laisser. Je suppose que vous allez rester là, monsieur Drake ? Passez une bonne nuit. » Un sourire avant qu’elle ne referme la porte et ils étaient à nouveau seuls. A nouveau tous les deux. Un tremblement secoue la jeune femme qui perd sa consistance, pour la retrouver douloureusement. Ne pas ressentir, ne pas ressentir, ne pas ressentir, elle se le répétait en boucle, sans effets, sans résultat. Plus ses sentiments étaient agressifs, plus elle se sentait fragile, incapable de contrôler ce qui lui arrivait. « J’ai pas voulu te le cacher, Bobby. On.. il fallait que je te parle de ce qui était urgent et ça.. tu sais, mal dormir la nuit c’est normal, pour moi. » Classique. Une amnésique hantée par le passé ne trouvait pas particulièrement choquant d’avoir un sommeil haché, perturbé ou compliqué, c’était un effet secondaire comme un autre. « Je ne compte pas partir. Pas avant que tu me le demandes. Où tu es, je reste, parce que tu me rends heureuse. » Prudence cesse enfin de regarder le sol pour oser croiser les yeux clairs du psychologue, gênée. Elle voudrait s’enterrer, sur le champ, pour ne pas avoir à ouvrir son coeur aussi nettement, pour ne pas avoir à lui dire tout ce qui pouvait traverser son esprit. Son jardin secret enfermait toujours ses peurs. « Mais tu es un membre du personnel et je ne pouvais pas te demander de venir dormir pour le seul motif que je me balade la nuit quand t’es pas là. C'est absurde, même si on est ensemble, tu aurais pu croiser Malicia et.. » C’aurait été irrationnel, c’aurait impliqué d’avoir un traitement particulier, d’avoir des faveurs. Elle n’aimait pas l’idée qu’on puisse juger Bobby plus qu’on ne le faisait déjà. Elle voulait le préserver. Il se tapait une étudiante, c’était sûrement ce qu’il se racontait.. quoique la réalisation des rumeurs devait donner un aspect très romantique à tout ça. La génétique les avait jeté dans les bras de l’autre, ou une sorte de destin un peu étrange. « Tu as une explication logique ? J’en ai pas trouvé. J’ai tourné la page, je vais bien, ne pas avoir ouvert les cartons ramenés de San Francisco ne peut pas être le problème. » Elle ne concevait pas que sa conscience la torture encore, qu’elle la perturbe au point de faire persister les démons intérieurs. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien, aussi paisible. Certes, elle avait toujours peur d’être laissée, abandonnée, elle s’attendait toujours à ce qu’il parte, mais elle avait l’habitude de cela, non ? Rien de nouveau à l’horizon.
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Les secrets. Il n’apprécie pas trop. Il préfère éviter. En particulier lorsque cela concerne l’état de santé de Snow. Elle l’a habitué à omettre ses problèmes. Une nécessité de garder des secrets. De ne pas l’inquiéter. De minimiser la situation. Sauf qu’en agissant ainsi, elle provoque le contraire. Une double dose d’inquiétude. Une double dose de souci. Elle lui fait signe que non, elle ne compte pas partir. Non, elle ne pense pas l’abandonner. Non, elle ne pense pas créer une nouvelle vie ailleurs. Elle reste. Elle ne lui brisera pas le coeur tout de suite. Elle ne fuira pas. Mais ils vont devoir faire le nécessaire pour que cet accident ne se reproduise plus. Il va falloir trouver une solution pour qu’elle ne s’évade pas. Aneliese peut être d’une grande aide. Elle pourrait la surveiller la journée, pendant qu’il se charge des nuits. Ils pourraient alterner jusqu’à ce qu’elle retrouve des nuits tranquilles. Des nuits reposantes. Ils devraient s’en sortir. Il faut seulement que Snow soit coopérative. Il faut seulement qu’elle accepte d’être épiée tout le temps. Ce qui n’est pas prêt d’arriver. “Ca s’était arrêté, vous savez ? Depuis qu’elle.. et vous..” Elle ne continue pas sa phrase. Le silence est lourd de sens. Depuis qu’ils couchent ensemble. Depuis qu’ils font des choses peu protocolaires. Depuis que leur couple est formé. Depuis San Francisco. Tout s’était calmé. Mais repartir à San Francisco n’est pas une option. Ils ne peuvent pas y retourner toutes les deux semaines, sous prétexte que cela aide Snow. Ce n’est pas une solution. Il doit seulement libérer du temps. Il doit seulement abandonner sa propre chambre pour camper dans celle de Snow. Il doit seulement être là. “Et puis ensuite vous avez été occupé et elle est devenue toute gluante. C’est pas pratique, les portes et les grilles ne font plus barrage, ça avait vraiment l’air d’être encore l’Institut pour elle.” A l’époque où il sortait avec Anna Marie, Logan était celui qui la connaissait le mieux. Maintenant, le schéma semble se répéter. Aneliese connaît mieux Snow que lui. Il est ignorant lorsqu’il s’agit de tout savoir de ses petites-amies. Il est médiocre lorsqu’il s’agit d’anticiper et de comprendre leurs besoins. “Je vais vous laisser. Je suppose que vous allez rester là, monsieur Drake ? Passez une bonne nuit.” Elle a délivré son message. Elle s’est assurée qu’il soit au courant. Maintenant, elle peut s’en aller. Il retrouve la Aneliese habituelle. Celle qui s’amuse à délivrer un potin. Celle qui a hâte de voir la réaction de l’autre. Elle doit être déçue. Il reste calme, bien qu’un peu inquiet. Il en a fini de crier avec Snow. Il en a fini de lui reprocher son silence. Il en a fini de se battre. Il souhaite des réponses. Uniquement des réponses. “Bonne nuit, Aneliese. Tu peux dormir tranquille, ce soir. Je m’occupe d’elle. Encore merci..” La porte se referme. La disparition de son amie plonge Snow dans une nouvelle fluctuation. Elle ne parvient pas à se maîtriser. Pas encore. Ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on sait que sa première mutation est aussi sensible à ses humeurs. Il est même probable qu’elle ne parvienne jamais à un contrôle entier de la liquéfaction.

J’ai pas voulu te le cacher, Bobby. On.. il fallait que je te parle de ce qui était urgent et ça.. tu sais, mal dormir la nuit c’est normal, pour moi.” Ce n’était pas urgent, une fuite nocturne durant son sommeil, peut-être ? Et si elle avait disparu ? Et si ce n’était pas une fatigue causée par la mutation qui l’avait conduite à son absence de la journée ? Et s’il ne l’avait pas trouvée dans sa chambre ? Cet accident pourrait se reproduire. Elle pourrait se tuer durant ses promenades. Ce n’est pas urgent pour elle, mais ça l’est pour lui.  “Je ne compte pas partir. Pas avant que tu me le demandes. Où tu es, je reste, parce que tu me rends heureuse.” Il l’attire contre lui. Dans un sens, il le sait. Il sait qu’elle ne partira pas. Il sait qu’elle est attachée à lui. Parce qu’il ressent la même chose. Parce qu’il ressent cette affection. Parce qu’il ne peut plus passer une journée sans penser à elle. Son ombre plane continuellement sur lui. Une ombre réconfortante. Une ombre bienvenue. Malgré ses efforts, il reste perpétuellement absent. Il va changer cela. Il va être là. Dès ce soir. Il ne quittera pas cette chambre avant l’aube. Il la veillera toute la nuit, même si cela signifie de patienter huit heures sur une chaise peu confortable. “Mais tu es un membre du personnel et je ne pouvais pas te demander de venir dormir pour le seul motif que je me balade la nuit quand t’es pas là. C'est absurde, même si on est ensemble, tu aurais pu croiser Malicia et..” Oui, il aurait pu croiser Malicia. Oui, il est un membre du personnel. Mais il aurait survécu. Il se serait arrangé pour gérer la situation. Elle ne devrait pas en souffrir. Elle ne devrait pas être pénalisée. Elle ne devrait pas se priver. Si il avait croisé Anna Marie, hé bien, il aurait trouvé une excuse. Il aurait cherché une raison pour justifier sa présence. “Tu as une explication logique ? J’en ai pas trouvé. J’ai tourné la page, je vais bien, ne pas avoir ouvert les cartons ramenés de San Francisco ne peut pas être le problème.” Il se détache. Une explication logique. Il y en a des dizaines. N’importe quel magazine de psychologie en liste. N’importe quel livre en regorge. Même le plus novice en trouverait. Le problème est là : le somnambulisme peut être causé par tout et n’importe quoi. Une contrariété dans la journée et le sujet peut reproduire un geste rebelle. Une situation stressante et le sujet peut vouloir errer dans les couloirs. “Il y a plusieurs possibilités. Tes crises peuvent être causées par des cauchemars, des conflits, de l’anxiété ou ça peut être génétique.” Le passé est un problème résolu. Ce sont des tourments plus actuels qui l’empêchent de dormir paisiblement. Des tourments qui la hantent. Des remords. De l’anxiété. De la solitude. Après tout, Aneliese a bien dit qu’elle dormait bien au début. Quand ils étaient revenus de leur voyage. Que tout a changé depuis qu’il est absent.

Est-ce que tu te sens seule, Snow ? Tu cherches peut-être une présence à tes côtés...” Durant ses promenades, elle cherche probablement une compagnie. Une personne pour lui délivrer l’amour dont elle a besoin. Une personne meilleure que lui. Elle a déjà fait le chemin jusqu’à sa chambre, en pleine nuit. Si elle le cherchait, elle l’aurait trouvé. Peut-être qu’elle souhaite rejoindre quelqu’un d’autre. Peut-être qu’elle cherche à rejoindre un point précis. Peut-être qu’elle refoule simplement son envie de partir. Elle dit être heureuse avec lui. Et si ce n’était pas totalement la vérité ? Et si elle se rêvait ailleurs qu’à la X-Mansion, mais toujours avec lui ? Les possibilités sont infinies. Les questions sont nombreuses. Ils ne trouveront pas en un seul jour. Ils ne trouveront pas du premier coup. Une chose est sûre : elle est encore tourmentée. Elle ne peut pas continuer à vivre ainsi. Elle se met en danger toute seule. Elle met les autres en danger. Ses mutations seraient sous son contrôle, Bobby se ferait moins de soucis. Mais ce n’est pas le cas. Elle en est encore à se liquéfier à chaque mot. Elle en est encore à apprivoiser la liquéfaction. Cela dit, elle semble mieux maîtriser son pouvoir lorsqu’elle est à moitié endormie. Signe qu’elle pourra en venir à bout, un jour. “Je ne vais pas te lâcher. Il est hors de question que tu passes une nuit de plus seule, tant pis pour Malicia et les autres.” Il se fiche des qu’en dira-t-on. Il y a un moment où il ne faut plus se soucier du regard des autres. Il y a un moment où il faut faire ce qui est juste. Il ne peut pas s’interdire d’être aux côtés de Snow parce qu’il pourrait tomber sur Malicia. Il ne peut pas lui interdire la sécurité parce qu’on pourrait sous-entendre qu’ils ont couché ensemble. Le Professeur comprendra. Les autres enseignants aussi. Ils comprendront. Snow a toujours été une patiente particulière. Une patiente qu’il fallait prendre avec des pincettes. Une patiente aux troubles importants. Qu’elle ait encore besoin d’aide n’étonnerait personne. “Je vais demander à Aneliese qu’elle nous aide. Elle se fera une joie de garder un oeil sur toi.” Il n’aurait jamais cru demander l’aide d’Anelise. Elle a le même regard que la cousine de Snow. Le regard de celle qui va vous manger tout cru. Le regard de celle qui voit un sujet de potin dans une simple rencontre. Le regard de celle qui va apporter des ennuis. Mais Snow n’a pas de plus proche amie. Et Bobby peut difficilement faire appel à Kitty. Ce sera donc Aneliese et son regard flippant. Aneliese et sa langue bien pendue. “Je ne me le pardonnerais pas si il t’arrivait quelque chose.” Il est censé la protéger. Il est censé la chérir. Il est censé prendre soin d’elle. Il échoue lamentablement. La fatigue de Snow n’aurait pas dû échapper à son regard. Les nuits mouvementées n’auraient pas dû le surprendre. Il aurait pu le savoir, s'il ne s’était pas obstiné à rester dans son coin, à respecter son espace. Mais tout va changer, maintenant.

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I
l l’attire contre lui, et ce simple geste l’apaise. Ca l’apaise toujours, d’être entre les bras de Bobby. Il est calme, il est doux. Elle s’est habituée à son contact, à son odeur. Elle souffre en silence de se dire qu’il va partir, qu’un jour peut-être trop proche, il lui tournera le dos et la laissera derrière, seule, pour l’oublier, aussi vite qu’il a pris le temps de l’aimer. « Il y a plusieurs possibilités. Tes crises peuvent être causées par des cauchemars, des conflits, de l’anxiété ou ça peut être génétique. » Des cauchemars, des conflits, de l’anxiété. Elle est anxieuse, toujours. En conflit avec elle-même, depuis des années, elle est sans cesse perdue, quand l’obscurité baigne la chambre, laissant libre cours aux démons intérieurs qui rongent, à petits feux, son bonheur. « Est-ce que tu te sens seule, Snow ? Tu cherches peut-être une présence à tes côtés… » Elle baisse à nouveau la tête. Ca n’est pas qu’elle se sent seule, c’est qu’elle se sent illégitime, attendant le moment où tout va lui tomber dessus, s’écrouler et ne laisser que des cendres. Elle attend qu’il lui brise son reste fumant de coeur. Elle attend l’instant où il faudra qu’elle se l’arrache pour le replacer dans une boîte, comme au temps d’Axel, comme lorsque la maîtresse devait faire profil bas pour n’éveiller aucuns soupçons. « Je ne vais pas te lâcher. Il est hors de question que tu passes une nuit de plus seule, tant pis pour Malicia et les autres. » Il ment. Il croit qu’il saura résister aux grands yeux bruns pleins de souffrance de Malicia mais c’est faux. Il est bien trop gentil pour ça, trop attentionné.

« T’es pas obligé de faire ça.. » Il pouvait retourner dans sa chambre et dormir. Il pouvait éviter de s’encombrer de sa copine instable. « Je vais demander à Aneliese qu’elle nous aide. Elle se fera une joie de garder un oeil sur toi. » Aneliese le faisait déjà. Elle était toujours en train de la surveiller, du coin de l’oeil, comme on surveille du lait sur le feu. Elle vérifiait dés qu’elle le pouvait qu’une tempête de neige ne s’abattrait pas sur la X-Mansion. Ca ne lui changerait rien. Ca ne modifierait pas tellement son quotidien, maintenant qu’elle avait accepté la présence de sa camarade dans son espace vital. C’était comme vivre avec un petit chien un peu collant. « Je ne me le pardonnerais pas si il t’arrivait quelque chose. » Un sourire furtif, au coin des lèvres. Est-il sérieux ? Pense-t-il vraiment qu’il pourrait lui arriver un truc entre les murs de l’Institut, alors que tout est fait pour la sécurité ? Xavier ne laisserait rien de dramatique se produire ici, sous son toit. Bobby est un peu paranoïaque, un peu surprotecteur mais ça n’est pas bien grave, c’est pour ça qu’elle se sent en sécurité entre ses bras, c’est pour cela qu’elle le laisse entrer dans sa vie, y prendre autant d’espace ; parce qu’il tendre, prudent et qu’il ne lui fera pas volontairement de mal.

« Bobby, je me liquéfie, il ne peut rien m’arriver de grave. » Ca la traverse, par instinct. Ca lui passe au travers, ça la fait souffrir mais ça la protège. Liquide, aqueuse, silhouette à peine tangible, elle n’aurait pas eu bien mal, n’est-ce pas ? Passer au travers des grilles était si simple. Une balle ne lui aurait sûrement pas fait plus. Le vrai problème était qu’elle ne connaissait pas les limites ; ça viendrait, elle trouverait le courage de les tester, de les évaluer.

En attendant, elle s’est allongée sur le lit, sur le côté pour l’observer, à la place se situant contre le mur. Elle tapotte la place libre, l’incite à s’y installer. « Puisque tu restes, on pourrait reprendre où on en était, mh ? Sauf si tu es vraiment trop fatigué. » La fille en nuisette, avec une proposition alléchante, c’est presque diabolique. Snow n’a pas trop envie de déballer la boîte à souvenirs tout de suite. « Et puis, tu peux continuer à veiller sur moi. » Tout contre lui, elle ne s’envolerait pas. Qu’il veuille dormir ou jouer, tout ce qui comptait, pour l’heure, c’était de noyer les doutes, de se bercer au bonheur jusqu’à en être presque ivre. Savourer chaque seconde d’une vie presque paisible.

« Détends-toi. J’te promets qu’on parlera de tout ça demain.. là j’ai juste. Pas avant de dormir, s’il te plaît. » Pas avant de dormir pour ne pas avoir d’images négatives en tête, pour ne pas goûter à l’angoisse palpable avant de sombrer. A être avec l’homme qu’elle commençait à aimer un peu trop, elle préférait rêver de la saveur de sa peau. Elle préférait se délecter de sa tendresse, pas mordre dans la pomme empoisonnée de son propre coeur.  
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T’es pas obligé de faire ça..” Non, il n’est pas obligé. Mais il veut le faire. Il tient à elle et il n’acceptera pas de la laisser affronter ses crises seule. Elle n’est pas capable de les maîtriser, mais Bobby peut les canalyser. Il peut s’assurer qu’elle ne se perde pas. Il peut s’assurer qu’elle ne quitte pas l’enceinte de l’Institut. Il n’est pas obligé, mais il le fera. Parce que c’est Snow. Sa petite-amie et sa patiente. Deux raisons pour lesquelles il se soucie que ses nuits se déroulent bien. Deux raisons pour lesquelles il ne la laissera pas passer une soirée de plus sans surveillance. Peu importe qu’elle trouve son attitude insensée. Peu importe qu’elle trouve ce système exagéré. Il l’a trop souvent délaissée pour son travail. Il compte faire basculer la balance. Il compte la mettre au centre de son attention. Pour les prochaines heures, au moins. Il ne fermera pas l’oeil de la nuit, trop occupé à observer ses vagabondages dans l’Institut. Qui sait, il y trouvera peut-être un sens. Il y trouvera peut-être une explication. En étudiant les pièces qu’elle traverse, les objets qu’elle touche, il pourrait déceler un schéma ou une explication. Cette nuit pourrait être instructive. “Bobby, je me liquéfie, il ne peut rien m’arriver de grave.” Ça, c’est ce qu’elle croit. C’est une théorie non prouvée. Tant que ce ne sera pas étudié et vérifié scientifiquement, il partira du principe qu’elle peut se blesser. Ce qui est vrai. Elle pourrait disparaître par la grille d’une bouche d’égout. Elle pourrait être absorbée par un objet spongieux. Il pourrait lui arriver n’importe quoi. Les objets peuvent la traverser, mais ils peuvent aussi prendre possession d’elle. Ils peuvent aussi l’emprisonner comme ils le feraient avec un liquide normal. Elle sous-estime les risques qu’elle encoure. Elle sous-estime les dangers. Elle sous-estime tout, avec son comportement de gamine naïve. Une gamine allongée sur le lit. Il secoue la tête. Elle est infernale. Est-ce qu’il l’a déjà dit ? Elle tapote le matelas. Une invitation à le rejoindre. Une invitation à recommencer l’exploration. Une invitation à se retrouver. Sa position ne laisse aucune place à l’imagination. Sa posture traduit ce qu’elle a derrière la tête. “Puisque tu restes, on pourrait reprendre où on en était, mh ? Sauf si tu es vraiment trop fatigué.” Comment passer d'une situation sérieuse à une invitation à se glisser contre Snow ? Comment passer d’une nuit à étudier ses crises de somnambulisme à une nuit à explorer la moindre parcelle de peau ? Elle est insupportable et pourtant, il se laisse porter par elle. Il se laisse séduire. Il se laisse manipuler. Parce que ce n’est qu’une manipulation. Une incitation à le rejoindre du côté obscur de la force. Une proposition à oublier les problèmes pour un jeu plaisant.

Et puis, tu peux continuer à veiller sur moi.” Il lève les yeux au ciel. Elle n’est pas à court d’arguments. Elle en aura toujours. Quoiqu’il dise. Quoiqu’il râle. Quoiqu’il fasse. Il abandonne le centre de la chambre pour la rejoindre. Il s’allonge. Le dos contre matelas, le regard plongé dans la contemplation du mur. Il a l’impression d’être un adolescent à la recherche de réponses à ses questions existentielles. Comme si la constellation de son plafond pouvait lui en apporter. Comme si tous les secrets étaient cachés là. Il finit par se mettre sur le flanc. Par plonger son regard dans les prunelles bleues de Snow. Un bleu sans pareil. Un bleu qui marque. Un bleu dont on se souvient. Un bleu magistral. Elle la déteste, il l’adore. Cette couleur est unique. Elle fait de Snow un être à part. Un être qui n’a pas de double. “Détends-toi. J’te promets qu’on parlera de tout ça demain.. là j’ai juste envie de profiter. Pas avant de dormir, s’il te plaît.” Alors quand ? Ce n’est pas comme si ils trouvaient le temps de discuter tous les jours. Ce n’est pas comme si ce sujet pouvait attendre. Il soupire. Il renonce à se battre. Ils verront demain. Avant de reprendre leur vie respective. Avant de retourner à leurs responsabilités. Elle, les études. Lui, les patients. “Tu sais que tu m’en demandes trop ?” Il n’est pas connu pour être le gars le plus détendu. Toujours trop de questions. Toujours trop de réflexions. Il lui arrive peu de se détendre, de lâcher prise, de vivre le moment présent. Elle lui en demande trop, mais il fait des efforts. Il essaye. Il apprend à stopper le flux d’interrogations. Il apprend à stopper le flot d’inquiétudes. Il n’y a que Snow. Uniquement ses grands yeux. Uniquement son sourire. Uniquement elle. “Je crois que je m’étais arrêté ici.” Sa main reprend sa place sur sa cuisse dénudée. Il n’y a plus de gêne qui tienne. Seulement de l’audace. Il n’y a plus d’hésitation. Seulement une nouvelle assurance. Avec Snow, l’hésitation n’a pas lieu d’être. Elle est tellement sûre d’elle qu’il ne peut pas faiblir. Qu’il ne peut pas rebrousser chemin. Sa main parcourt sa peau, comme un geste naturel. Un geste devenu un réflexe. Un geste transformé en un besoin. Il a besoin d’être proche d’elle par le contact. Il a besoin de sentir son grain de peau sous ses doigts. Il a besoin de sentir son pouls accélérer sous la caresse de ses mains. Il a besoin de percevoir le changement de température. Il prend ces signes comme autant d’encouragements. Comme autant de preuves qu’il s’y prend bien. Il se rapproche davantage de Snow. Ses doigts se font tantôt joueurs, tantôt explorateurs sur la peau blanche. Finalement, ce n’est pas si compliqué de devenir un amant. Ce n’est pas si compliqué d’apprécier un corps contre le sien.

Il y a encore tout un pan de son histoire qu’il ne connait. Elle ne lui en a pas encore parlé. Seulement quelques informations distillées ici ou là. Seulement quelques anecdotes dispersées au gré de ses envies. Il aimerait savoir la vraie nature de sa relation avec Axel. Cet homme qui l’a marquée négativement. Cet homme qui l’a faite souffrir. Cet homme qui n’a pas su la chérir. Cet homme qui ne la méritait pas. Il aimerait savoir comment il la traitait. Il aimerait savoir comment il la considérait. Parce que cette expérience influe forcément sur le moment présent. Parce que sa relation passée a forcément des conséquences sur son comportement actuel. Peut-être qu’elle s’est déjà allongée ainsi pour lui. Peut-être qu’elle a déjà eu ce sourire pour lui. Peut-être qu’elle ne fait ça que dans l’idée de faire plaisir à Bobby. Il lui posera la question demain. Il attendra le réveil pour parler de choses sérieuses. Il respecte sa volonté de passer une soirée, loin de tous ses problèmes. Une soirée. Juste une. Une soirée à profiter. Une soirée pour revivre le souvenir de San Francisco. Une soirée pour créer de nouveaux souvenirs. Une soirée. Il effleure ses lèvres avec un sourire. Juste une soirée et il pourra lui poser toutes les questions qu’il souhaite. Juste une soirée pour lui offrir le calme nécessaire à la fin de ses crises. “J’aime ce que tu as fait avec cette chambre.” Non pas qu’il s’intéresse à la décoration. Non pas qu’il soit sensible à l’aménagement de cette pièce. Il s’en fiche totalement. Non, il s’intéresse plutôt à la symbolique. Au signe de l’appropriation des lieux. Au signe de l’installation. Dans sa précédente chambre, Snow ne s’est jamais autorisée à épingler des photos. Dans celle-ci, c’est le cas. Elle l’a personnalisée selon ses goûts, ses passions, ses rêves. Des voyages. Des villes. Des découvertes. Une chambre à son image. Pleine de curiosités et de rêves. “Je parie que tu as toujours voulu visiter...” Il jette un coup d’oeil par-dessus son épaule. Des capitales européennes. Une Europe qui est le nid de ses rêves. De ses ambitions de liberté. “...Londres et Paris.” Des désirs de voyage que beaucoup de jeunes partagent. Pourquoi ne pas y être allée plus tôt ? Ce n’est pas l’argent qui manque. Elle pourrait prendre un sac-à-dos et partir à la conquête de l’Europe. Partir à l’aventure. Partir à l’autre bout du monde. Une main se glisse dans le creux des reins, prête à taquiner ses hanches. Prête à explorer davantage. “Je ne m’autorise pas à rêver, mais toi, tu ne te permets pas de réaliser tes rêves.” Elle peut lui reprocher de ne pas rêver. Elle peut lui reprocher de ne pas espérer. Mais à quoi bon avoir des rêves qu’on ne réalise pas ? A quoi bon nourrir des espérances, si elles ne sont pas concrétisées ?

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« You know you're in love when you can't fall asleep because reality is finally better than your dreams. » -  Dr. Seuss.
«
 Je crois que je m’étais arrêté ici. » Le frisson l’a parcourue dés l’instant où les doigts sont venus jouer sur sa cuisse, réveillant mille sensations presque effacées par les semaines écoulées. Et ce sourire avec lequel il effleure ses lèvres fait battre son coeur plus vite. Elle aime le voir sourire. Elle aime le sentir se détendre, tout près d’elle, pour profiter d’une vie qu’il ne savoure pas assez, d’une existence qu’il passe à réfléchir, à se compliquer. Une main vient jouer dans sa nuque, taquiner la peau de son toucher froid. « J’aime ce que tu as fait avec cette chambre. » Quelques photos, des coloris assortis, de la clarté et beaucoup de livres éparpillés, rien d’extraordinaire. C’était certes plus personnalisé mais il ne lui faudrait pas énormément de temps pour tout emballer et partir, sans laisser de traces. Sans se retourner. Elle ne s’étalait pas dans la décoration, dans le design d’une chambre qu’elle ne conserverait pas. Il faudrait bien qu’elle grandisse, qu’elle quitte l’Institut et qu’elle goûte à la normalité. « Je parie que tu as toujours voulu visiter ...Londres et Paris. » Londres, Paris, Milan. Les grandes villes, des lieux où elle ne serait personne, où elle vivrait peut-être d’aventures, de découvertes et de tranquillité. Un monde nouveau où rien d’autres que ses propres choix n’auraient d’importance. Il y a les paysages de Norvège aussi, les grands espaces russes en hiver. La glace à perte de vue, un rêve. Il se fait explorateur, au creux de ses reins. Il éveille ses sens. « Je ne m’autorise pas à rêver, mais toi, tu ne te permets pas de réaliser tes rêves. » A son tour, elle se promène sur sa peau, la paume glissant dans son dos, sous le tissu. Il ne sait pas ce qu’il dit. Il ne connait pas vraiment ses envies, ses pensées véritables. Il pense qu’elle se prive, mais lui qui contrôle sa mutation, n’évalue pas réellement les risques. Elle pourrait s’en aller, et après ? Xavier ne l’a pas jugée prête, de toute manière. Elle ne l’est clairement pas. Si elle n’avait pas subi une nouvelle mutation, les choses auraient sûrement été différentes.

Mais il y avait aussi le virus Bobby Drake. Elle ne voulait pas partir loin de lui. Il l’avait incitée à rester, il avait changé sa façon d’observer les gens, d’apprécier la présence d’autrui. Il avait ouvert la porte de son coeur, il avait fait sauter les verrous douloureux encerclant ses souvenirs. Il l’avait libérée de ses entraves. Elle attrape ses lèvres. La tendresse. C’est tout ce qu’elle avait à lui donner. Plus de haine, plus d’affrontements. Seulement de la douceur, seulement la complicité. « J’ai le temps pour ça. Viendra un jour où je maîtriserai tous les aspects de ma mutation et je partirai. J’irai visiter toutes ces villes. Peut-être me marier à Londres, la lune de miel à Paris, les anniversaires en Russie. » Un quotidien mouvementé. Un quotidien peu banal qu’elle pourrait avoir avec un milliardaire quelconque. En réalité, ça n’était pas forcément ce qui la rendrait pleinement heureuse. Oui, elle avait des désirs de liberté mais elle voulait bien plus fonder une famille, trouver la paix de tout un chacun, les problèmes communs des foyers unis. La liberté, c’était la fuite en avant, la fuite des sentiments, éloigner la cruauté de la réalité pour goûter au grand vide d’un univers fondé sur l’argent, les voyages et la dépense.. sans amour. « .. Ou pas. Peut-être que je resterai là. Peut-être que je n’aurais jamais ni enfants ni mari. Je m’autorise à rêver, et si tu me brises un jour le coeur, j’irai là-bas. Rien ne t’affirme que ce sont mes rêves. Ces photos sont aussi la solution aux problèmes. » L’autre main qui vient caresser sa joue, qui frôle la barbe, taquine la mâchoire, échoue contre son cou. Confidences sur l'oreiller.

Elle pouvait faire du droit partout. Elle n’était limitée à rien, dans ce domaine. Beaucoup de travail occupait l’esprit. Et c’était aussi une voie pour aider les autres, quelques soient ses choix futurs. Si elle retournait à ses premières amours de meurtres et de violence, elle pourrait aider ses charmants collègues criminels. Actuellement, elle songeait à défendre la cause mutante, et plus encore la cause des enfants. « Toi et moi.. ça n’aura jamais de fin. Que ça dure ou pas, je crois qu’on est liés. » Elle l’attire plus près, tout contre elle. Snow veut sentir chaque parcelle de son corps contre le sien. Elle veut savourer sa présence de chaque fibre de son être. « .. Et j’aimerais juste qu’on profite. » Un murmure à son oreille. Une longue caresse le long de son dos, caresse glacée qui laisse dans son sillage un froid mordant. Elle a sa façon d’aimer, sa façon de le lui montrer, de se donner toute entière, de l’épiderme à la mutation. « .. Ensemble. Sans jamais t’obliger à rien. Suivre tes envies.. » Ni à lui rendre, ni à l’aimer, ni à la combler. L’un avec l’autre. L’un contre l’autre. Deux coeurs qui battent ensemble. Sans entraves ni chaînes.
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Le jeu du corps se joue à plusieurs. Dans leur cas, c’est à deux qu’ils s’amusent. Chacun à leur tour, ils arpentent la peau de l’autre. Chacun à leur tour, ils découvrent une nouvelle particularité. Un jeu qui se joue à deux et qui se veut tentateur, explorateur. Les doigts sont les pions. La peau est le plateau. Il n’y a pas de dés. Il n’y a pas de cartes. Seulement les regards. Seulement les sourires. Seulement les paroles. Les expressions lues sur le visage de l’autre sont des incitations à continuer. Les expressions sont des guides sur le chemin du plaisir. Les vêtements sont superflus dans cette partie. Les vêtements ne sont que des décors. Les vêtements ne sont que des obstacles. Il abandonne sa course dans la nuque de Snow. Le rare endroit chaud de son corps. Le rare endroit qui ne semble pas gelé. Vers des épaules fines et délicates. Près des cheveux clairs et soyeux. A elle, maintenant. A elle de reprendre possession d’un épiderme oublié. A elle de s’approprier une peau délaissée. Finalement, ce jeu charnel n’est pas si compliqué. Il suffit d’écouter l’autre. D’écouter ses désirs. De faire preuve d’audace et de patience. D’avoir une âme d’explorateur. Il en faut peu pour remporter la partie. Pour gagner. Snow l’a déjà gagné. Elle a déjà remporté toute l’attention de Bobby. Elle a déjà conquis toutes les fibres de son corps. Elle est douée dans ce jeu. Elle possède une expérience qu’il n’a pas. Elle possède des réflexes dont il ignore tout. Il ne pourra jamais rattraper ce retard sur elle. Il ne pourra jamais combler ce vide d’expérience. Des deux, elle sera toujours la meilleure. “J’ai le temps pour ça. Viendra un jour où je maîtriserai tous les aspects de ma mutation et je partirai. J’irai visiter toutes ces villes. Peut-être me marier à Londres, la lune de miel à Paris, les anniversaires en Russie.” Il hausse les sourcils. Un mariage, une lune de miel et les anniversaires à l’étranger. Elle va devoir se trouver un fiancé riche. Elle va devoir rencontrer le fiancé fortuné par excellence. Celui qui aime voyager et qui a le temps pour ça. Définitivement, ce ne sera pas lui. Il n’est pas l’homme qui lui faut. Il rêve de voyages, mais pas d’absences de longue durée. Il rêve d’évasion, mais pas à l’autre bout de la planète. Il rêve de découvertes, mais pas avec ses moyens financiers actuels. On ne peut pas tout avoir dans la vie. Il faut choisir. Il faut déterminer les priorités. Il faut s’adapter. Pour le moment, sa priorité se trouve sous ses paumes. Sa priorité se trouve enveloppée d’une fraîcheur familière. Il laisse sa main errer sur son visage. Repousser des mèches. Frôler une joue.

.. Ou pas. Peut-être que je resterai là. Peut-être que je n’aurais jamais ni enfants ni mari. Je m’autorise à rêver, et si tu me brises un jour le coeur, j’irai là-bas. Rien ne t’affirme que ce sont mes rêves. Ces photos sont aussi la solution aux problèmes.” Une échappatoire. Une sortie de secours. En cas de besoin. Il essayera de ne pas l’abandonner. Il essayera de ne pas lui briser le coeur. Même si il a conscience de jouer avec, par moment. Même si il a conscience qu’ils n’en sortiront pas indemnes. Même si il a conscience que cette relation sera peut-être courte. Il essayera de la préserver. Il essayera de la ménager. Lui briser le coeur n’est pas dans ses objectifs. Il veut croire en cette relation. Il veut croire en cet amour naissant. Il veut croire en cette affection grandissante. Ils ont de nombreux points communs. Ils ont de nombreuses différences. Des disparités qui les complètent. Des disparités qui font qu’ils s'accordent. “.. Ou pas. Peut-être que je resterai là. Peut-être que je n’aurais jamais ni enfants ni mari. Je m’autorise à rêver, et si tu me brises un jour le coeur, j’irai là-bas. Rien ne t’affirme que ce sont mes rêves. Ces photos sont aussi la solution aux problèmes.” Elle imagine son futur si terne. Si triste. Si solitaire. Elle imagine son futur sans rien, comme si elle ne méritait rien. Absolument rien. Si ce n’est, le vide. C’est triste. C’est inconcevable. Bobby est convaincu qu’elle trouvera le bonheur. Si elle ne le trouve pas avec lui, ce sera avec quelqu’un d’autre. Elle mérite de fonder la famille de ses rêves. Elle mérite d’aimer une personne. Elle mérite de concrétiser ses rêves les plus fous. Elle mérite toutes ces petites joies du quotidien. Son passé ne définit par son futur. Elle a tué des gens quand elle était dans la Confrérie, mais elle en a sauvé autant depuis qu’elle a intégré l’Institut. Bobby l’a vue grandir. Il l’a vue évoluer. Elle n’est plus la mutante perdue qui a débarqué. Elle a changé. Elle a appris à prendre soin des autres. Il espère qu’elle ne fera pas demi-tour. Qu’elle ne jettera pas à la poubelle tous les enseignements de la X-Mansion. Qu’elle en fera bons usages. Il attrape cette main qui se glisse contre sa joue. Il y dépose un baiser à l’intérieur avant de la libérer. Une main furtive qui s’égare dans sa barbe, sur sa mâchoire, dans son cou. Une main qui creuse des sillons de tendresse sur sa peau. Il n’aurait jamais cru pouvoir être touché un jour. Pas ainsi. Pas directement. Pas sans tissu. C’est finalement possible. C’est finalement accessible à tous.

Toi et moi.. ça n’aura jamais de fin. Que ça dure ou pas, je crois qu’on est liés.” Ils sont liés depuis le premier jour. Depuis qu’elle a essayé de le tuer. Depuis qu’elle a semé le gel autour de son myocarde. Depuis qu’elle a failli le tuer. Elle n’a plus quitté ses pensées. Toutes les confrontations avec la Confrérie étaient sources d’inquiétude. Sources d’anxiété à l’idée de retomber sur cette femme en blanc. Sur cette femme mystérieuse et au coeur insensible. Un mélange de fascination et de crainte. Un mélange de colère et combativité. Il voulait sa revanche. Et maintenant, elle est là. Collée à lui. Les lèvres à quelques millimètres des siennes. Les mains calées contre lui. Il n’y a plus de confrontations. Il n’y a plus de colère. Il n’y a plus d’esprit revanchard. Sauf peut-être de reprendre le dessus sur une vie mise de côté. De rattraper ces nuits perdues dans l’éloignement. D’offrir le meilleur l’un à l’autre. “.. Et j’aimerais juste qu’on profite.” Son échine se couvre d’une chair de poule non contrôlée. Le contact glacé aurait pu le brûler. Aurait pu le geler. Il n’en est rien. Seulement des frissons. Seulement un souffle froid. “.. Ensemble. Sans jamais t’obliger à rien. Suivre tes envies..” Son désir de ne pas le brusquer est adorable. Sa volonté de ne pas le forcer est rassurante. Mais ne viennent-ils pas de terminer une conversation sur un mariage et des enfants ? N’ont-ils pas joué au papa et à la maman lors de l’anniversaire de ses parents ? L’engagement, ils sont déjà en plein dedans. Ils n’ont pas réussi à garder en tête cette idée de liberté. Cette idée de vivre au jour le jour. Cette idée que tout pourrait s’arrêter n’importe quand. Non, ils se sont laissés porter par les sentiments. “Je suis prêt à assumer les conséquences.” Assumer les conséquences d'un amour trop prenant. Assumer que des rêves communs pourraint être brisés. Assumer que des espoirs soient déchus. Parce qu’il ne peut faire autrement. Il a vécu dix ans avec la même femme. Les réflexes sont revenus. Le besoin de se projeter avec sa petite-amie est réapparu. Il ne conçoit pas un couple autrement. Autrement que par les projets. Autrement que par la fidélité. Elle ne l’oblige à rien. Pas besoin. Il se débrouille tout seul pour refuser de lui briser le coeur. Pour refuser que ce soit l’histoire que de quelques jours. Pour accepter de voir plus loin qu’un coup d’un soir. Trop sentimental. Trop idéaliste. Il ne sait pas faire autrement. Il accroche ses lèvres pour ne plus les lâcher. Des lèvres qu’il peut approcher. Dès lèvres qu’il peut embrasser. Ce simple fait rend le baiser encore plus puissant. Encore plus incroyable. Un baiser qui ne risque pas de le tuer. Un baiser qui ne risque pas de le vider de son énergie.

Il bascule par-dessus le corps de Snow. Il plante ses bras de part et d’autre de son visage. Elle est belle. Incroyablement belle. C’est dommage qu’elle ne puisse pas le voir à travers ses yeux. C’est dommage qu’elle ne s’imagine pas aussi belle. Une inconscience qui la rend encore plus jolie. Une insouciance qui la rend encore plus attirante. “Tu es magnifique.” D’une beauté pure. D’une beauté simple. D’une beauté naturelle. Elle n’a pas besoin de ces nattes travaillées. Elle n’a pas besoin de ces robes coûteuses. Elle n’a pas besoin de ces escarpins vertigineux. Elle a seulement besoin d’être elle. Un quart de dangerosité, un quart de mystère, un quart de tendresse, un quart de passion. Un cocktail qui la représente bien. “Tu seras toujours aussi belle quand tu auras soixante-dix ans, alors que je serai préposé aux rides.” Un sourire en coin. Une injustice de la nature dont il se fiche éperdument. Il se sent assez bien dans sa peau pour ne pas se soucier de son apparence. Il se sent assez bien dans sa vie pour complexer sur d’éventuelles rides. La seule chose qui le complexe est sa forme de glace. Une forme suffisamment imposante pour qu’il ait le temps de se soucier d’autre chose. Il vient nicher son nez dans son cou, près de la carotide. Là où le sang circule. Là où les vibrations du pouls se répercutent. Là où il peut conquérir ses lèvres en rien de temps. Pour chasser les protestations. Pour chasser les retours de compliment. Il n’en veut pas. Il veut seulement qu’elle les prenne comme ils viennent et qu’elle les accepte. Qu’elle les comprenne et qu’elle en fasse des armes pour acquérir une confiance en elle. 

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I
l est prêt à en assumer les conséquences, dit-il, là, tout contre elle. Mais ça ne veut rien dire. Ce sont des mots vides nés des envies du moment, alors elle ne répond pas. Elle fait confiance à Bobby,  elle a envie de croire qu’un jour, ils pourraient ressembler à ses parents, se disputer pour l’avenir de leurs enfants, voyager pour de grandes occasions. Elle se laisser porter par son toucher, enivrer par son odeur, mais pas hypnotiser par ses paroles. Juste un sourire, pour le convaincre qu’elle le croit, le persuader que ses convictions sont les bonnes. Lui qui tremble de parler d’avenir ne peut pas réellement prétendre assumer toutes les conséquences. Il n’a pas vu les yeux de Malicia. Son baiser efface les doutes, souffle les peurs, terrasse le vide au fond de son estomac. Elle se laisse emmener dans cet univers délicieux où il n’est qu’à elle, où rien ne peut les séparer, où l’un contre l’autre, rien ne peut les blesser. Elle se laisse griser par ce baiser nouveau, surprenant, d’abord tendre puis passionnel. Ca lui échappe presque, ça fait battre son coeur à une vitesse déraisonnable. Elle a l’impression qu’il lui a manqué pendant des mois, qu’elle n’a pas eu droit à cette attention depuis un temps infini. Elle se sent revivre, de toutes ces émotions qui pulsent dans ses veines.

« Tu es magnifique. » Il est au dessus d’elle, à l’observer de cette étrange manière. Il est là, à l’admirer, sans qu’elle ne puisse fuir. « Tu seras toujours aussi belle quand tu auras soixante-dix ans, alors que je serai préposé aux rides. » Elle se sent rougir. Gênée. Touchée. Elle n’a jamais eu droit à ce genre d’attentions, à de vrais compliments spontanés qui ne calculent pas une demande derrière. Elle rougit parce qu’il la fait défaillir, de ce romantisme vrai dont elle ignorait tout, jusqu’à se retrouver entre ses bras. « Bobby.. » Le nez se niche contre son cou, pour fuir sans doute les protestations, pour laisser à Snow le loisir de savourer l’instant, seulement rien ne se passe comme prévu. Elle a chaud de tout ce qu’il provoque en elle et plus elle tente de garder le contrôle, plus elle a chaud. « Bobby.. je.. » Liquide. Tellement légère. Elle ne lui passe pas au travers, elle ne se fait pas absorber par le matelas mais elle se sent gélatineuse, comme si l’eau n’était pas encore entièrement fluide. La gêne-plaisir devient honte. Un corps désagréable à l’oeil qu’il ne peut plus embrasser, à moins de goûter à la saveur H2O, soudain beaucoup moins agréable, n’est-ce pas ?

Agacée, elle fixe le plafond, persuadée qu’elle vient de gâcher toutes ses chances de passer la soirée agréable qu’ils avaient commencée. Etait-elle destinée à fondre d’un plaisir qui n’avait pas encore grandi ? « Je suis désolée.. excuse-moi.. c’est pas que j’ai pas envie.. » Au contraire. Elle s’inquiète à l’idée qu’il le prenne mal, qu’il pense qu’elle cherche à le fuir. Elle ne veut que lui, elle ne veut que sa peau, et la sienne s’évapore pour ne laisser que cette chose désagréable à l’oeil. Contradiction violente entre la légèreté physique et le coeur qui se serre. La paume aqueuse frôle la joue, seul endroit accessible sans un obstacle de tissu. La fraîcheur. Le froid qu’il dégage l’aide. Elle ferme les paupières, gagnant en concentration. La brûlure familière met du temps à intervenir, plusieurs longues secondes pendant lesquelles elle se dit qu’il va partir, qu’il va claquer la porte, furieux. Elle n’entend pas la porte s’ouvrir ou se fermer. Il est toujours là lorsqu’elle rouvre les yeux, lorsque les billes redevenues bleues se reposent sur lui. Elle est parvenue à reprendre forme, volontairement, même si elle tousse de cet air qui paraît lui avoir manqué, même si elle a l’impression que tous ses muscles surchauffent.

Le haut de Bobby est retiré, sans ménagement. Elle refuse de perdre du temps, de perdre l’occasion de le toucher, de le parcourir du bout des doigts - de ses doigts qui viennent jouer dans son dos, tandis qu’un sourire timide glisse sur ses lèvres. « Je crois qu’il va falloir que tu fasses tomber la température.. » Pour la garder entière, pour lui permettre de le sentir, de percevoir la douceur de ses caresses, la tendresse de ses lèvres. Si elle est embarrassée, elle tente de garder la maîtrise - ne pas se laisser aller avant d’avoir une réponse, avant qu’il ne décide ou de céder ou de fuir.
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Il est perdu dans son cou. A respirer l’odeur de sa peau. A respirer l’odeur de ses cheveux. A profiter de cette proximité. Sous ses lèvres, il sent son pouls. Il sent le mouvement de ses cordes vocales qui cherchent à s’exprimer. Qui cherchent à générer des sons. Qui cherchent à protester. Il ne veut pas entendre ses protestations. Elle trouvera toujours de quoi râler. Elle trouvera toujours des excuses pour réfuter. Que cela soit la vérité ou des compliments. Elle refuse de se voir autrement que comme une femme passablement belle. Une femme fade et peu désirable. Une femme qui n’est pas regardée. Elle a un énorme manque de confiance à combler. Un énorme fossé à remplir avec des doses d’assurance en soi. Il s’abandonne le long de sa mâchoire, à la naissance de son oreille, à la racine de ses cheveux.  “Bobby..” Il sent la chaleur irradier de son corps. Il sent sa température corporelle augmenter. Il n’y prête pas attention, mettant cela sur le fait d'une soudaine timidité. Il continue son parcours dans la conquête de son épiderme. Les épaules sont explorées, cette fois. Des épaules dont il épouse les formes. Des épaules qui n’ont pas changé depuis la dernière fois. Des épaules dont il ne se lasse pas. “Bobby.. je..” Sous ses lèvres, la peau disparaît. Il s’arrête. Il s'écarte légèrement. C’est nouveau. Il met un instant à réaliser. Il met un instant à comprendre. Il a déjà assisté à sa liquéfaction, mais jamais pendant des baisers. Jamais sous son toucher. Son corps n’en est que plus révélé. Une forme aqueuse qui montre toutes ses formes. Une forme aqueuse qui a une once de mystère. Il a oublié que la chaleur a cet effet sur elle. Il a oublié qu’elle ne maîtrise pas encore sa température. Il n’a pas fait attention. Il tente de croiser son regard pour la rassurer. Il tente d’établir un contact visuel et non pas physique. Pour la toucher, il faudra attendre plus tard. Il faudra attendre qu’elle reprenne le contrôle. Mais elle persiste à fuir ses yeux. Elle persiste à fixer le plafond. Il aimerait la toucher. Il aimerait lui prouver qu’il ne déteste pas cette consistance. Il aimerait lui apprendre à s’apprécier. Mais il ignore si elle accepte qu’il la touche avec cette apparence. Il ignore si il a le droit de poser la main sur elle. Alors, il se redresse. Il revient à sa place d’origine, à côté d’elle. Du temps, elle a besoin de temps. Elle finira par dompter cette forme. Elle finira par ne plus se dégoûter et alors, elle pourra profiter pleinement des avantages de la liquéfaction. En attendant… en attendant, il faut prendre son mal en patience. En attendant, il faut féliciter la moindre avancée. Il observe ce corps fait d’eau. Un corps fascinant. Un corps capable de passer à côté des obstacles. Un corps capable d’échapper au danger. Un corps féminin.

Je suis désolée.. excuse-moi.. c’est pas que j’ai pas envie..” Il esquisse un sourire. Il se rapproche. Il lui offre sa fraîcheur. Il lui offre sa température pour qu’elle baisse la sienne. La main aqueuse entre en contact avec sa joue de chair. Un toucher étrange, presque extraordinaire. Une femme d’eau qui le touche. Une femme d’eau qui se sert de lui pour se stabiliser. “Je sais… ce n’est pas grave. Ça va passer.” Ça passe toujours. La liquéfaction n’est qu’un état temporaire. Un état symbolique des dérèglements émotionnels de Snow. Un état influencé par ses pensées chaotiques. Sous ses yeux admiratifs, elle reprend sa forme physique originelle. La nuisette réapparaît. Les yeux bleus reprennent leur place. La peau clair est de retour. Elle est de nouveau là. De chair et d’os. Dès lors, les vêtements ne sont plus nécessaires. Les vêtements encombrent leurs mouvements. Les vêtements empêchent cette proximité qu’ils essayent d’établir. Dès lors, les gestes se font pressés, rapides. Son pull est rapidement envoyé dans un coin de la chambre. Oublié. Remisé. Inutile. “Je crois qu’il va falloir que tu fasses tomber la température..” Il hésite. Il est incertain. Et puis, la glace prend possession de son corps. La glace fait disparaître la peau pour créer une surface luisante. Elle n’assume pas l’eau. Elle n’assume pas la liquéfaction. Si il veut l’aider à changer cela, il doit faire un effort de son côté. Si il veut qu’elle s’assume, il doit montrer l’exemple. Il doit lui montrer la beauté de leur mutation. Il doit lui montrer les possibilités de ces états qu’ils ne maîtrisent pas. Liquide pour elle. Solide pour lui. L’eau sous ses différentes formes. Ils sont deux phases d’une même matière aqueuse. Ils sont deux faces d’un même élément. L’eau est le constituant du glaçon. L’eau est aussi l’état suivant la fonte du glaçon. L’eau. Peut-être est-ce cela qui les a rapprochés. Peut-être est-ce cet élément commun qui les a attirés. “C’est assez froid ?” Il pose une main hasardeuse sur son bras. Une main qu’il trouve lourde, rugueuse, brute. La question est rhétorique. La glace est toujours trop froide. La glace est toujours trop refroidissante. Il pourrait la brûler par le froid. Il pourrait la geler. Il pourrait la blesser sous cette forme. Snow apprécie le froid. Elle ne supporte que le froid. Toutefois, cela ne signifie pas qu’elle pourra supporter la glace à une trop grosse dose. Durant une trop grande durée. Il ne reste pas longtemps sous cette apparence. Juste assez pour qu’elle retrouve la température idéale. Juste assez pour qu’elle constate qu’une mutation physique n’est pas si horrible. Qu’elle est utile dans certains cas.

Il se rapproche de ses lèvres. Son corps gelé fond déjà pour ne laisser que le rose de la peau. Pour ne laisser que les fibres des vêtements. Il a retrouvé son apparence normale lorsqu’il cueille les lèvres de Snow. Il assume sa forme jusqu’à un point. Pas jusqu’à celui de l’embrasser de ses lèvres congelées. Pas jusqu’à celui de la toucher avec ses doigts givrés. Des doigts qui s’empressent de retirer le jean. Des doigts qui se débarrassent du vêtement. Des doigts qui glissent le long des cuisses pour s’accrocher à ses hanches. La partie peut continuer. La partie peut reprendre son cours.

❊❊❊❊

Un dernier baiser. Une dernière étreinte. Avant de revenir s’allonger. Reprendre sa respiration. Reprendre pied avec la réalité. Réaliser ce qu’il vient de se passer. S’autoriser un instant pour se reposer. Il ferme les paupières. Il pourrait s’endormir, s’il n’avait pas ce feu qui brûle dans sa poitrine. Ce feu qui le tient éveillé. “Est-ce que je peux te toucher ?” Il rouvre les yeux. Il se tourne vers Snow. Sa question est étrange. Sa question est mal formulée. Elle va avoir l’impression qu’il la traite telle une bête de foire. Qu’il la traite de monstruosité. Alors que son attention est bien loin. Son attention est plutôt de se familiariser avec cette forme. Son attention est de lui prouver qu’elle ne le révulse pas. Il attrape sa main de chair. Une main qu’il a tant touché. Une main dont il s’habitue à la caresse froide. Mais il n’a encore jamais osé la prendre entre ses doigts. Il n’a encore jamais osé s’en emparer en plein état aqueux. Parce qu’elle se dégoûte. Parce qu’il ne veut pas lui imposer sa proximité dans ces moments là. “Je veux dire… est-ce que ça te dérange si je te touche lorsque tu es liquéfiée ? Tu n’apprécies pas cette forme et je ne voudrais pas te mettre mal à l’aise.” Une volonté d’agir. Une volonté de dépasser les paroles. Il a beau lui assurer qu’il est présent. Il a beau ne pas fuir devant ses changements. Il n’a pas agi pour lui prouver qu’il apprécie cette liquéfaction. Il n’a pas démontré de tendresse. Il n’a pas démontré de grand intérêt. L’heure est arrivée de lui faire la démonstration. L’heure est arrivée de l’aider à s’approprier son corps liquéfié. “Je suis sûr que ce n'est pas si horrible que tu le penses.” Un sourire en coin. Une taquinerie. Non, ce ne doit pas être si terrible. Juste différent.

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« You know you're in love when you can't fall asleep because reality is finally better than your dreams. » -  Dr. Seuss.
S
on regard s’éclaire de fascination quand la glace prend possession du corps de Bobby. Elle perçoit le contact froid, elle comprend lentement qu’il y a une compatibilité extrême entre eux, au point que sous ces deux formes différentes, le toucher soit possible. Elle le sent, caresse froide, comme s’il la touchait avec une nouvelle peau, sans passer au travers, sans perturber la consistance aqueuse. Elle hoche la tête à sa question, retrouvant son état normal, cette enveloppe classique, laissant s’envoler la sensation de légèreté pour s’emparer du feu qui les brûle. Bobby gagne en expérience, en assurance, il goûte son épiderme avec une sorte de délectation qui n’a plus rien à voir avec son hésitation des premières fois. Il a appris. Il a mémorisé chaque faiblesse, il sait où laisser ses doigts pour la faire trembler de désir, où glisser sa bouche pour la faire défaillir. Il sait chaque courbe. Il connait chaque défaut, chaque petite particularité, jusqu’au grain de beauté près du nombril, jusqu’aux points sensibles. Parce qu’elle l’aime, elle est d’autant plus réceptive. Parce qu’elle a consenti à lui ouvrir l’entièreté de son coeur, elle savoure plus vivement, elle se laisse aller à une langueur délicieuse puis à une passion plus vivace. Il y a eu la tendresse protectrice des premiers baisers, des premiers jeu avec les corps. Puis il y a le lâché prise. Elle a mordu contre son épaule pour se contraindre au silence absolu. Elle a griffé près de ses côtes, plaisir non dissimulé, plaisir assumé. Elle perd la notion de temps, de lieu, de réalité. Elle s’offre toute entière. Elle s’abandonne à ses bras, plus que jamais.

…*…

Retrouver un souffle normal. Calmer la folie de son coeur qui cogne encore trop fort dans sa poitrine. Elle revient contre lui. Il s’est allongé, elle s’installe sur le côté, la paume sur son torse. Snow ne veut pas rompre cette proximité sans égale ; ils sont un élément, et si la mutation ne devrait pas entrer en compte dans une relation, elle ne peut empêcher cette sensation de lien, de proximité qui en fait des aimants, puis des amants. « C’était parfait.. » Un murmure à son oreille, susurré tendrement. Parfait parce que sans réflexion, sans retenue, sans questionnements. Elle ne lui a jamais fait de commentaire, avant, elle l’a laissé supposer par ses réactions. Cette fois, elle prononce ces deux mots, cet aveux, confidence délicieuse.

« Est-ce que je peux te toucher ? » Elle fronce les sourcils, sans trop comprendre. Il la touche déjà. Désormais tourné vers elle, il attrape sa main, elle se laisse faire, curieuse d’entendre la suite. Il venait de la parcourir, toute entière, pourquoi demander la permission ? Elle avait son empreinte partout sur elle, marquée par son désir, ancrée dans ses caresses. Il n’a pas besoin de permission. « Je veux dire… est-ce que ça te dérange si je te touche lorsque tu es liquéfiée ? Tu n’apprécies pas cette forme et je ne voudrais pas te mettre mal à l’aise. » Oh. La toucher.. comme ça ? Prudence se demande ce qu’il peut bien trouver à sa forme liquide, à ce qu’elle devient quand la mutation s’active. Si c’est ce qu’il veut, elle ne protestera pas. Elle est un peu à lui. Il a accepté de devenir glace pour la stabiliser, elle ne peut pas lui refuser la découverte de sa petite-amie, sous tous ses aspects. « Je suis sûr que ce n'est pas si horrible que tu le penses. » Il la taquine. Un sourire naît, se mue en un baiser doux sur les lèvres de Bobby. Un baiser qu’elle prolonge, jamais lassée de le sentir contre elle. Elle se rapproche, noue ses doigts aux siens. « Fais moi fondre.. » Si Snow ne contrôle pas les changements d’état, Bobby sait comment faire. Il a, malgré lui, réussi avant qu’ils ne se perdent dans ces draps. Elle a l’étrange sentiment qu’il la connait par coeur, qu’il sait tout d’elle, de la manière dont faire fleurir la joie au fond de ses yeux trop bleus à la façon dont provoquer le son clair de son rire ou les délices de ses soupirs. « Mais je ne sais pas si tu peux vraiment toucher sans être toi-même.. différent. » Et elle sait qu’il déteste les contours anguleux de la glace quand elle le recouvre, quand elle fait parte intégrante de lui, quand elle est une armure contre tous les dangers. Elle ne veut pas l’embarrasser, elle ne veut pas gâcher l’instant. Elle veut seulement qu'il soit heureux.
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C’était parfait..” Une confession sur l’oreiller comme il n’en a jamais entendu auparavant. Une confession sur l’oreiller qu’il n’attendait pas. Il ignore si elle le dit pour lui faire plaisir. Il ignore si elle le dit sincèrement. Peu importe, il est heureux d’avoir pu partager un moment parfait avec elle. D’avoir pu lui faire oublier tous ses ennuis. D’avoir pu être à la hauteur. Puisque c’est aussi de cela qu’il s’agit. Être au même niveau que ses précédents amants. Être au même niveau ou être mieux. Une ambition qui semble être sur le bon chemin. Une ambition qui semble être en cours d’accomplissement. Là, lovée contre lui, elle semble paisible. Soulagée. Presque envahie par le bonheur. Il passe un bras dans son dos froid. Une peau dénudée. Une peau qu’il caresse du bout de son pouce. Il ne savait pas que l’on pouvait être si paisible. Que l’on pouvait être si satisfait. Que l’on pouvait être si apaisé. Il ne rêverait d’être nulle part ailleurs. Ici, il est bien. Snow contre lui. L’intimité d’une chambre. Comme à San Francisco. Personne ne viendra les embêter. Personne ne viendra les interrompre. Personne ne viendra briser ce moment de bien-être. Elle l’embrasse. Aucunement vexée. Aucunement gênée. Elle l’embrasse pour répondre à sa taquinerie. Elle le laissera la toucher. Elle le laissera explorer sa peau aqueuse. Elle le laissera découvrir les détails de cette nouvelle apparence. “Fais moi fondre..” La faire fondre. Cette demande lui arrache un sourire. Pour n’importe qui, cette phrase aurait un seul sens. Celui de la noyer sous le plaisir. Celui de la noyer sous les attentions. Pour eux, un deuxième sens s’ajoute. Un sens littéral. La faire fondre. Lui faire abandonner la chair pour l’eau. L’inciter à se liquéfier sous ses doigts. “Mais je ne sais pas si tu peux vraiment toucher sans être toi-même.. différent.” Sa forme de glaçon n’est pas tant une différence. Elle est une autre version de lui. Elle est une couverture de protection. Elle est une armure. Elle est un gilet pare-balles. Il n’est pas différent lorsqu’il l’arbore. Il n’est pas quelqu’un d’autre lorsqu’il la revêt. Parler de différence est faux. Infondé. Il se sent le même. Juste moins léger. Moins rapide. Moins libre. Moins agréable. Mais il reste le même. Parler de différence est comme rejeter cette forme. Il ne l’apprécie pas particulièrement. Il ne la rejette pas pour autant. Elle comprendra. Quand elle se sera appropriée l’eau. Quand elle aura perçu tous les potentiels de son élément. Elle verra. Elle réalisera qu’il n’y a pas de différence, seulement un plus. Un avantage.

Il adoptera la forme qu’il faudra. Il prendra l’apparence nécessaire. Un effort de chacun pour mieux s’apprivoiser. Pour mieux se découvrir. Pour mieux s’apprécier. Un effort pour s’assumer. “Ça sera l’eau et la glace, alors.” L’eau contre la glace. L’eau avec la glace. Un même élément. Un même tout, à des températures différentes. Ses doigts se lancent dans une course effrénée. La colonne vertébrale de Snow se transforment en une piste où ses doigts suivent le squelette. Où ses doigts se nourrissent de sa fraîcheur. Où ses doigts atteignent de nouveau sa nuque. Où ses doigts se perdent dans ses cheveux. Il bascule. Il revient au-dessus d’elle pour accéder au moindre millimètre d’épiderme. Il retourne là. Dans le creux de son épaule. Juste dans la courbe de son cou. Juste à proximité de son oreille. Juste là où la peau est la plus fine. La plus sensible. Il y trace des sillons d’affection, à coups de baisers. Il y laisse des marques rouges d’une barbe trop rêche. Trop agressive pour la fragilité de Snow. Des marques qui font échos à la morsure cuisante sur son épaule. Qui font échos aux griffures près de ses côtes. Des preuves d’un plaisir partagé. Des preuves d’un moment de communion. Des preuves d’un moment parfait. Parfait, c’est ce qu’elle a dit. Il s’égare le long de ses bras, sous sa mâchoire, sur sa poitrine, sur son ventre. Il s’égare sur son corps, avant de retrouver le chemin de son cou. Là où il la sent plus réceptive. Plus sensible. Là où il la sent se cambrer. Là où il la sent trembler. Là où il la sent prête à lâcher prise. Ses mains explorent. Ses mains frôlent. Ses mains caressent. A la recherche d’un endroit où s’ancrer. A la recherche d’un endroit où s’accrocher. Il prend une inspiration. A la recherche d’une volonté de se transformer. A la recherche d’une concentration perdue. Les jambes. Le buste. Les bras. La tête. Le corps disparaît. Le corps n’est plus qu’un lointain souvenir. Les lèvres qu’il pose sur celles de Snow ne sont plus que glace. Que froid. Il s’arrête un instant. Une inquiétude en fond. Est-ce que ce baiser lui fait mal ? Est-ce que le froid lui est intolérable ? Mais aucune plainte ne semble venir. Aucune protestation ne semble sortir. Alors, ses doigts n’hésitent plus. Ils peuvent reprendre. Les lèvres peuvent se réactiver. La glace ne blesse pas. La glace ne génère pas de souffrance. Sous son contact, il sent l’eau prendre place. Il sent le liquide gélatineux remplacer l’enveloppe charnelle. Maintenant, c’est l’inconnu. Le mystère. L’exploration.

Il s’installe à côté d’elle. Ne pas se précipiter. Ne pas s’empresser. Il a déjà vu sa liquéfaction en action. L’eau se déplacer pour laisser les objets passer. L’eau se liquéfier totalement pour ne former qu’une flaque. Il pourrait très bien lui passer en travers, comme les objets. Il pourrait très bien ne pas franchir son corps. Il pourrait très bien rester coincé. Qui sait ? Il lève les yeux vers elle. Il plante ses prunelles glacées dans son regard fondu. “Tu souffres lorsque les objets te traversent ?” Elle a mal lors des transformations. Elle a mal lors des changements. Mais est-ce aussi le cas lorsque son corps se dilate pour être traversé ? Si la réponse est positive, il ne souhaite pas lui imposer une nouvelle douleur. Une nouvelle souffrance. La curiosité a ses limites. Il se trouve de nouveau maladroit. De nouveau peu sûr de lui. De nouveau inquiet de faire les choses correctement. Il hasarde un doigt à sa surface. Une caresse de glaçon sur une peau d’eau. Les sensations ne sont pas les mêmes dans cet état. Il a déjà pu constater qu’il n’était pas aussi sensible. Qu’il ne ressentait pas aussi facilement la caresse du vent ou les coups. A croire que cette carapace digne d’un iceberg le protège de toutes les attaques. A croire que cette carapace est plus épaisse que son épiderme habituel. A croire que le sens du toucher est complètement anesthésié. Alors, il ignore si son doigt parvient à générer une quelconque sensation chez elle. Un frisson, une chatouille, rien ? Cette forme a quelque chose de cruel. Elle le prive d’un sens. Elle le prive d’un corps plus malléable et plus léger. Elle le prive d’une vraie peau. Mais elle a aussi ses bons côtés. Celui de le protéger, si tant est qu’il réagisse assez vite. Celui de le sauver à partir d’un liquide. Une mutation ne peut pas être parfaite. Elle s’installe dans les cellules avec ses avantages et ses inconvénients. Elle s’impose dans la vie d’autrui avec son lots de points positifs et négatifs. Il ne peut pas tout avoir. La peau solide de la glace et la sensibilité d’un corps humain. Il faut être réaliste. Il ne faut pas être trop gourmand. Il abandonne le bras liquide, pour la joue. Un contact qu’il essaye de rendre léger, agréable. Un contact qu’il mesure. Un contact qu’il contrôle. Pour l’instant, il ne la traverse pas. Pour l’instant, il s’assure de rester bien sur elle. Pour l’instant, tout se passe bien. “Tu crois que je peux te traverser ?” Avec de nouvelles mutations, tout est à refaire. Tout est à découvrir. Tout est à tester. Il faut déceler les limites. Il faut comprendre l’étendue des capacités. Il faut connaître les risques. Autant mettre à l’épreuve son apparence liquide entre eux. A l’abri des regards indiscrets. Protégé des questions déplacées.

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