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Tout est redevenu comme avant. Tout est redevenu comme à San Francisco. Ils ont retrouvé leur proximité. Ils ont retrouvé leur complicité. Ils se sont retrouvés l’un et l’autre. Bobby n’en oublie pas ses reproches. Il n’en oublie pas qu’il lui a manquée. Il n’en oublie pas qu’il a été excessivement absent. Il n’en oublie pas qu’elle en souffre. Il passe à autre chose en la taquinant, mais la scène reste en mémoire. Pour mieux s’en rappeler plus tard. Pour mieux se comporter différemment. Pour mieux se rattraper plus tard. Il a été absent, cependant, les choses vont changer. Il commence déjà maintenant. Il se fait plus tactile. Il se fait plus attentionné. Il se fait plus compréhensif. Il compense l’absence par sa présence. Il laisse tomber l’idée d’une simulation réussie pour passer quelques instants avec Snow. Il abandonne l’idée de la réintégrer aux X-Men pour seulement profiter de sa petite-amie. La sensation de son corps contre le sien est agréable. Réconfortante. Il réalise le manque. Il réalise qu’il aurait aimé la voir davantage. Il réalise qu’il aurait apprécié être plus proche. Il réalise qu’il a fait une erreur, en se noyant sous le travail et en l’intégrant dans ses journées chargées. Il aurait simplement dû faire les choses correctement. Il aurait simplement dû repousser l’heure de se coucher afin de passer un moment avec Snow. Mais on ne fait pas toujours les choses comme on devrait. On choisit parfois la solution qui nous semble la meilleure, avant de réaliser que l’on se fourvoie. Tant pis. Il sait maintenant. Il réalise maintenant qu’il tient à elle, bien plus qu’il ne l’imaginait. Il réalise maintenant qu’il ne peut pas se passer d’elle. Il réalise maintenant qu’elle est davantage qu’une aventure. Qu’une amie. Qu’une patiente. Elle est Snow. Elle est sa petite-amie. “Est-ce que je peux poser une question à mon psychologue préféré.. ?” Dès qu’elle a prononcé le mot ‘question’, il s’est douté que la légèreté de tout à l’heure n’a plus lieu d’être. Elle est soucieuse. Et son écartement est le signe qu’elle veut une conversation sérieuse. Elle veut bien parler au psychologue. Il pose sur elle un regard concentré. Professionnel. Snow est toujours sous l’emprise de doutes. Elle est toujours assaillie par les questions. Aujourd’hui ne déroge pas à la règle. “Quand on était au manoir, dans tes bras j’ai pu dormir. Avec Jade et Lawson, je me suis sentie bien. Pourquoi est-ce qu’ici je redeviens somnambule ou insomniaque ? Pourquoi est-ce que je dors toujours si mal sans toi ?” N’est-il pas possible de parler de miracle ? N’est-il pas possible de sous-entendre l’effet Drake sur Snow ? Ce serait une explication naïve et utopiste. Ce serait une analyse bien positive. Elle a simplement été entourée d’amour. Elle a simplement besoin d’être proche des gens qui l’aiment et qu’elle aime. La solitude a fini par peser sur elle. La solitude a fini par avoir raison d’elle. Être acceptée telle qu’elle est lui a permis de s’assumer et de se sentir bien. L’explication est simple. L’explication est basique.

En essayant d’être rationnelle, il est possible de considérer la peur de me retrouver enceinte par accident et le changement d’environnement comme perturbateurs..” Il esquisse un sourire devant sa tentative de s’auto-analyser. Son intérêt pour la psychologie est plus important qu’elle ne souhaite le montrer. Son attrait pour la psychologie devient plus grand chaque jour, la poussant à comprendre ses propres réactions et à trouver elle-même le bon raisonnement. La bonne analyse. Elle a simplement été heureuse. Elle a simplement été au bord du bonheur, à San Francisco. Elle a simplement expérimenté une autre vision de la vie. Cette aventure s’est poursuivie jusqu’à la maison familiale des Drake où elle a pu discuter avec Jade et Lawson. Le retour à l’Institut a dû être brutal. La distance entre eux. Le manque. Les relations avec les autres. “Juste.. si tu as une lecture à conseiller. Ou si tu peux y réfléchir ?” Il hoche la tête. Elle assume enfin sa curiosité pour la psychologie. Elle assume enfin ses lectures clandestines. Il ne va pas la décourager. Il va lui donner tous les ouvrages qui pourraient la guider. Il va lui donner toute l’écoute dont elle pourrait avoir besoin. Qu’elle lui demande de l’aide est un grand pas. Un pas qu’elle ose franchir maintenant qu’ils sont plus intimes que deux mutants qui s’affrontent. Un pas qu’elle ose enfin franchir pour être soutenue dans la compréhension de ses réactions. Il ne compte pas la décourager. “On essayera de comprendre ensemble, pendant l’une de nos séances.” Les séances sont là pour ça. Les séances sont faites afin de répondre aux questions. Les séances sont faites afin de régler ses problèmes. Les séances sont un moment réservé à elle seule. Ils parleront de ce qu’elle souhaite. Ils aborderont tous les sujets qu’elle voudra. Pour le moment, il préfère revenir sur un détail. Il préfère exprimer une curiosité. Ktity. Il ne comprend toujours pas son rôle. Il ne comprend toujours pas ce qu’elle est venue faire dans l’histoire. Kitty est son amie depuis des années. Il la protège à la manière d’un frère. Il est certain que les sentiments de la jeune femme sont les mêmes envers lui. De la pure fraternité. Du pur amour familial. Rien de plus. Rien de moins. “Il faut que tu sois bien conscient qu'il n'y a aucune jalousie. Kitty est trop jeune, je te sais fidèle, et de parole.” Il fronce les sourcils. La jalousie n’a aucun rapport. La fidélité, non plus. Une information lui échappe. Un détail lui est inconnu. Malicia a eu le même discours. Elle a eu le même problème avec Kitty. Une jalousie dévorante pour la gamine qu’il a pris sous son aile. Il semblerait que le schéma se répète avec Snow. Qu’est-ce qu’elles ont toutes à être jalouses de Kitty ?

.. Mais elle en pince pour toi. Non, laisse-moi finir.” La folie l'envahit. La folie la fait parler. La folie la rend insensée. Merde. Elle délire totalement. Il ouvre la bouche pour intervenir. Il ouvre la bouche pour lui dire d’arrêter. Il ouvre la bouche pour stopper le flux de bêtises. Mais elle l’interrompt. Elle lui demande d’attendre. Elle recommence. Ils ont réussi à se calmer et à se pardonner, mais elle recommence déjà. Ils ont assez d’une dispute. Ils ont assez de conflits pour aujourd’hui. Elle ne peut pas intégrer Kitty à leur couple. Elle ne peut pas en faire un sujet de tension. Elle n’a pas le droit. Il pensait qu’elle était différente. Il pensait qu’elle ne réagirait pas comme Malicia. Il s’est mépris. Il s’est trompé. “Tu es beau, attentionné, c’est tout à fait normal que tu attires les regards, en revanche je ne peux pas tolérer ses reproches. Je n’ai pas besoin d’elle pour savoir que tu mérites bien plus que ce que je peux te donner. Et..” Ce qu’elle insinue est… aberrant. Fou. insensé. Déluré. Décousu. Ce qu’elle raconte n’a pas d’intérêt. Pourtant, il ressent le besoin de s’asseoir. Il aurait vraiment dû rester dans son bureau, à travailler. Il aurait vraiment dû dire non à cette simulation. Il secoue la tête. Il dément. Il répond par la négative. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas raisonnable. Kitty ne peut pas l’aimer. Kitty ne peut pas le voir autrement qu’en ami. Kitty ne peut pas espérer autre chose que son amitié. Snow se fait des idées. Elle se fait de fausses idées. “.. surtout pas devant ton bureau, pas gratuitement, pas quand on sait que tu es avant tout psychologue, cette porte suppose des fragilités, qu’on y attend souvent parce que ça ne va pas. Je savais que tu lui plaisais mais pas à ce point.” Il est sonné. Son cerveau n’assimile pas tout. Son cerveau n’accepte pas toutes les informations. Kitty l’aime. Kitty le voit autrement. Snow en subit les conséquences. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Qu’est-ce qu’il est censé faire ? Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Il l’aurait vu. Il l’aurait remarqué si Kitty l’aimait. Depuis le temps, il s’en serait aperçu. Snow ne se pense pas jalouse, mais c’est forcément la jalousie qui lui fait croire cela. C’est forcément la jalousie qui lui donne l’illusion d’un amour à sens unique. Ses oreilles bourdonnent. Son cerveau s’est mis en défaut. Il est perdu. Sa relation avec Kitty est remise en question. Ses taquineries. Sa protection. Ses sourires. Ses conseils. Ses attentions. Tous les gestes qu’il a pu avoir pour elle n’ont pas pu avoir d’autres sens pour Kitty. Il est incapable de l’envisager. Il est incapable de l’accepter. Impossible. Depuis longtemps, son regard a quitté Snow. Elle n’a pas le droit. Elle n’a pas le droit d’entrer dans sa vie et de remettre ses amitiés en question. Elle n’a pas le droit de semer le doute dans son esprit. Elle n’a pas le droit de lui dire n’importe quoi.

Avec Malicia, la nuit où tout a dérapé dans ta chambre, je reconnais que j’ai fais une erreur, tes choix te regardent. Il va falloir mettre les choses au clair Bobby. Mon sentiment d’insécurité ne sera viable pour aucun de nous et on ne peut pas envisager une relation saine si la cordialité est impossible avec ceux que tu aimes.” Sa dernière phrase l’arrache de ses incertitudes. Sa dernière phrase a raison du brouillard qui l’enveloppe. Ceux qu’il aime. Elle a déjà supporté le dégoût des membres de sa famille. Elle doit maintenant affronter Kitty, bien qu’il ait encore des difficultés à l’accepter. En fait, il n’y croit pas du tout. Il revoit ces fois où il a gelé la patinoire pour elle. Ces fois où ils se sont enlacés pour devenir intangible. Ces fois où il a dressé un mur de glace pour la protéger. Ces fois où il a tenté de la pousser dans les bras de garçons. Ces fois où elle a répondu être intéressée par un homme inaccessible. Certaines choses prennent sens. D’autres n’en trouvent pas. Il ne sait plus quoi penser. Il en veut à Snow pour avoir osé lui dire. Il en veut à Snow pour avoir ébranlé son amitié. Il en veut à Snow d’insuffler ce doute dans son esprit. Il ne l’a pas mérité. Il n’a rien fait pour. Alors, pourquoi ? “Qu-qu’est-ce que tu racontes ? Kitty ne m’a jamais vu autrement que comme un ami, à la limite un frère.” Il s’est mis à marcher. Il ne parvient pas à rester immobile. Il ne parvient pas à rester en place. La nouvelle est trop forte. La nouvelle est trop lourde pour qu’il puisse l’accepter facilement. Kitty ne peut pas l’aimer plus. Elle ne peut pas le voir autrement. Elle ne peut pas imaginer quoi que ce soit d’autre. Ils sont amis. Depuis des années. Il était avec Malicia. Il est avec Snow. A aucun moment elle n’a pu songer qu’il se passerait quelque chose entre eux. C’est une pure folie. “C’est absurde.” Absurde, mais plus il y pense, plus l’idée fait son chemin. Plus il réalise que la méprise est possible. Plus il prend conscience qu’il a fait exprès de se voiler l’esprit pour ne pas voir la vérité. Plus il absorbe les conséquences de la révélation. Il y a une infime possibilité pour que Kitty l’apprécie bien plus. Il y a une infime chance pour que Kitty ait nourri des espoirs vains. Il se passe un main sur le visage. Journée pourrie. Journée fatigante. Journée déconcertante. Il trouve assez de sérénité afin de s’arrêter cinq secondes. Il trouve assez de calme pour stopper sa marche. “Tu ne peux pas raconter des trucs pareils.” Phrase à double sens. Elle ne peut pas inventer. C’est forcément vrai. C’est forcément la vérité. Mais, si tel n’est pas le cas, elle n’a pas le droit de sous-entendre un fait pareil. Elle pourrait tout remettre en cause. Elle pourrait briser une amitié. Elle pourrait semer la discorde. Elle pourrait causer des dégâts irréparables. Il n'y a pas de colère dans sa voix. Il n'y a pas de tristesse. Il n'y a pas de surprise. Seulement de l'incompréhension. Seulement une voix monotone. Seulement une voix qui cherche un sens. Seulement une voix pour exprimer son trouble.


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« Mutation: it is the key to our evolution. (..) This process is slow, and normally taking thousands and thousands of years. But every few hundred millennia, evolution leaps forward. » - X-Men.
L
a complicité est là. Elle n’a pas vraiment souffert de la dispute. Snow se rend doucement compte qu’il n’y avait rien de grave, que Bobby est toujours l’homme compréhensif et aimant de San Francisco, qu’il n’a pas prévu de la laisser de côté parce qu’elle change, parce que physiquement elle est encore un peu moins parfaite. Il l’accepte. Il lui pardonne, envers et contre toute logique, comme si tout pouvait s’effacer d’un souffle glacé pour reprendre dans une quiétude qu’elle ne connait pas. Elle a du mal à intégrer qu’il ne l’abandonnera pas sur un coup de tête, habituée à vivre dans la perpétuelle menace d’une rupture. Elle a osé se livrer au sujet de Kitty seulement parce qu’il a demandé de la confiance, parce qu’il a soulevé la nécessité d’en avoir mais rien ne les prédisposait à bien vivre une conversation aussi délicate. Snow craint de le contrarier de façon irréversible et Bobby ne semble pas prêt à la croire. Il est comme sonné. « Qu-qu’est-ce que tu racontes ? Kitty ne m’a jamais vu autrement que comme un ami, à la limite un frère. » Elle ne répond pas, elle l’observe bouger, ils ont inversé les rôles, parce que la complémentarité semble les pousser à stabiliser celui qui flanche, Prudence n’est jamais aussi paisible et assurée que lorsque le psychologue est en proie au doute ou à la souffrance. Les bras croisés, elle attend que les mots fassent leur chemin. « C’est absurde. » Trop dur à avaler. Elle patiente pourtant. Il met un certain temps à stopper sa marche, temps durant lequel la jeune femme le détaille, se surprend à lui trouver un autre charme dans cette incertitude visible. « Tu ne peux pas raconter des trucs pareils. » Double-sens. Ce pourrait être un reproche. Ce pourrait être une pique douloureuse. Elle refuse de le prendre ainsi, elle  refuse de s’agacer, de se révolter contre une accusation de mensonge, il est seulement perturbé. L’intégralité d’une relation est remise en doute par une intruse, une nouvelle arrivante qui n’a pas à y mettre son grain de sel. Une hésitation plus tard, elle s’approche, dépose une main prudente sur son torse, prenant appui et relevant le nez pour croiser son regard - heureusement que sa combinaison comporte des talons compensés. « Je ne voulais pas t’en parler pour ne pas te blesser.. c’est.. tu ne veux pas que je dissimule ce type d'évènements. » Elle l’aurait gardé pour elle. Elle aurait tiré un trait, aurait évité la jeune femme, se serait accommodée de la situation pour qu’il poursuive sa vie comme il l’entend. Perturber le cours de son existence la culpabilise autant qu’avoir déclenché les foudres de Malicia. N’aurait-elle donc pas pu se taire ?

Une esquisse de sourire tendre. Elle tente de se faire apaisante. Elle tente de minimiser la blessure. Il aime Kitty, vraiment, il n’est pas du genre à faire semblant, à prendre les gens sous son aile pour les laisser de côté ensuite. Dilemme. « Tu lui plais. Ca ne change rien à tes sentiments, tes gestes ont été innocents mais elle est jeune et quelque part, quand tu t’es séparé de Malicia, elle a pu y trouver une lueur d’espoir. » Une lueur légitime du point de vue d’une jeune femme pour qui il a forgé de la magie, pour qui il a été présent, attentionné. Elle se souvient de ses gestes protecteurs, de ces étreintes pour les rendre intangibles. Anodins en soi, à moins de considérer une ambiguïté d’un côté ou de l’autre. L’affection, quoiqu’en pense Snow, était réelle et irréversible. « Tu.. mh. Ne change rien, je voudrais juste que tu lui demandes de ne plus me faire sentir que je te gâche la vie, tu veux bien ? » La sensation avait fait écho à son enfance, au regard déçu de ses parents face à la mutation, à toutes ces fêlures du passé. A la marque cuisante des échecs cumulés. Les Drake l’avaient bien accueillie, elle s’était sentie sereine assez longtemps pour que la chute n’en soit que plus douloureuse. « Je sais que je ne suis pas parfaite et le reproche va être général, comment une personne aussi glaciale pourrait te rendre heureux ? Et si on ne me laisse pas essayer.. » Je ne pourrai pas prouver le contraire. La Confrérie serait tatouée sur son front qu’on ne lui ferait pas plus de reproches, à moins que ce soit son pouvoir qui pose problème, elle en venait à ne plus démêler le vrai de la simple rumeur. Être une voleuse de mec passait encore, être celle qui le mènerait à sa perte, elle s’y refusait.

« Ne me laisse pas devenir jalouse.. » Le nez s’est perdu contre son cou. La jalousie, un poison dont elle avait à peine goûté les âpres saveurs. Elle ne voulait plus la sentir s’insinuer dans ses veines, courir au rythme des battements de son coeur. C’était désagréable, absurde et violent, elle s’était rendue compte de ses réactions excessives en présence de Faith. Non, il ne devait pas la laisser devenir ça. « Promets-moi que tu ne cèderas jamais à des caprices concernant d’autres femmes. Kitty a sa place dans ton quotidien, qu’on s’apprécie ou non et je ne me le pardonnerais pas si tu devais écarter tes proches parce que je deviens une harpie. » Une petite moue. Si elle ne s’en est pas aperçue, elle caresse pourtant la paume d’une de ses mains du bout des doigts ; elle cherche sa peau, elle cherche ce dont elle a été privée depuis leur retour. Comment peuvent-ils passer par tant d’extrêmes ? « Est-ce que tu préfères … en reparler un autre jour ? » Elle a détaché son visage de son cou, détournant le regard. La vie de couple n’était pas de tout repos. La nouveauté était déstabilisante. Est-ce que son couple avec Malicia avait ressemblé à cela, aussi ? A des disputes, des discussions interminables ? Et si elle lui faisait vivre le même enfer ?  
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Il y a des choses que l’on croit savoir. Il y a des certitudes que l’on pense vraies. Il y a des relations que l’on considère sans double-sens. Et puis, il y a la fracture. Le moment où l’on découvre que tout cela est faux. Le moment où l’on réalise qu’en fait, on ne partage pas la même vision. Ce moment est difficile à avaler. Ce moment est difficile à accepter, à comprendre. Bobby en est là. Il ne ressent pas de la colère, il est simplement perdu. Il est simplement désorienté. Il côtoie Kitty depuis des années. Il a eu le temps de la connaître. Il a eu le temps de l’apprécier. Il a eu le temps de la considérer comme sa soeur. Jamais il n’a ressenti plus que de l’amour fraternel. Jamais il n’a ressenti le besoin de l’embrasser. Jamais il n’a eu le coeur battant la chamade en la voyant. Certes, il s’est inquiété de la voir partir en mission. Il s’est soucié de ses impulsions. Mais jamais, en adoptant le comportement d’un éventuel petit-ami. L’amour est encore un domaine qu’il maîtrise peu. L’amour est encore un domaine obscur pour lui. Il n’a connu que Malicia, en vrai amour. Et puis, il y a Snow. Son coeur brisé ne parvient pas encore à admettre la réelle teneur de ses sentiments envers elle. Mais il y a probablement de l’amour. Une grande affection. Il n’a pas imaginé que l’amour puisse être à sens unique avec Kitty. Il n’a pas imaginé qu’elle puisse se rêver dans ses bras. Il a été aveugle toutes ces années. Il a été borné dans sa volonté de voir l’amitié. Il n’ose pas y croire. C’est sûrement Snow qui se fait des idées. C’est sûrement elle qui fait de ses craintes des réalités. C’est sûrement elle qui imagine n’importe quoi. Sinon, Kitty lui en aurait déjà parlé. Sinon, Kitty aurait fini par faire le premier pas. Sinon, il s’en serait aperçu avant. Snow se méprend. Snow se trompe. Snow a l’imagination débordante. Il tremble. Bon sang, il tremble. Cette nouvelle, même fausse, a des effets étranges sur lui. Son Passe-Muraille de service. Amoureux de lui. Étrange. Impossible. Impensable. Snow est revenue auprès de lui. Elle renoue le contact. Lorsqu’il croise son regard, il y voit de la bienveillance, de l’inquiétude. Elle ne ment pas. Elle est convaincue que Kitty éprouve des sentiments pour lui. “Je ne voulais pas t’en parler pour ne pas te blesser.. c’est.. tu ne veux pas que je dissimule ce type d'évènements.” Il y a bien eu la jalousie de Malicia. Il y a bien eu les insinuations. Pourtant, personne ne lui en a parlé. Personne ne lui a révélé les réels sentiments de Kitty. Depuis le temps, pourquoi personne ne l'a fait ? Ils ont laissé croire à Kitty qu’elle aurait une chance. Ils ont laissé Bobby s'empêtrer dans une amitié.

Tu lui plais. Ca ne change rien à tes sentiments, tes gestes ont été innocents mais elle est jeune et quelque part, quand tu t’es séparé de Malicia, elle a pu y trouver une lueur d’espoir. ” Cette vérité est blessante. Cette vérité est douloureuse. Cette vérité est impossible. Il la repousse. Il s’éloigne de cette vérité. Il s’éloigne de Snow. Elle est la seule à avoir le courage d’aborder le sujet. Malheureusement, c’est elle qui subit ses réactions. Il ne l’accepte pas. Il n’accepte pas ses gestes pour l’apaiser. Il n’accepte pas ses tentatives de le rassurer. Il ne veut rien entendre. Seulement reprendre le cours normal de sa vie. Seulement passer outre. Seulement retrouver l’innocence de son amitié avec Kitty. “Tu.. mh. Ne change rien, je voudrais juste que tu lui demandes de ne plus me faire sentir que je te gâche la vie, tu veux bien ?” Il ne le fera pas. Parce qu’il n’y a rien de plus que de l’amitié entre eux. Parce que Kitty connaît parfaitement sa place. Parce que Snow s’imagine des choses. Il ne le fera pas. Parce que ce n’est pas nécessaire. Parce que tout était très bien, avant. L'ambiguïté n’existe pas. L’ambiguïté ne trouve de sens que si Snow y croit. Et elle y croit dur comme fer. Elle persiste dans sa pensée. “Je sais que je ne suis pas parfaite et le reproche va être général, comment une personne aussi glaciale pourrait te rendre heureux ? Et si on ne me laisse pas essayer.. ” Perdue dans ses pensées, elle n’aperçoit pas le phase de rejet dans laquelle Bobby est plongé. Il rejette l’idée que Kitty puisse l’aimer. Il rejette l’idée qu’elle puisse apprécier chaque contact. Il rejette l’idée qu’elle ait pu espérer qu’ils forment un couple. Il rejette. Il a besoin de preuves. Il a besoin de le voir pour le croire. Il est facile de transformer des souvenirs, des phrases, des comportements. Il est facile de se faire de faux avis sur des événements passés. Alors, il a besoin de concret. Il a besoin de preuves tangibles. Il sent le nez de Snow s’insinuer jusque dans son cou. Elle est revenue vers lui. Elle est revenue se lover contre lui. Il ne referme pas les bras sur elle. Il ne lui rend pas son étreinte. Il ne lui rend pas son affection. Il en est incapable. Il a toujours été émerveillé par la fraîcheur de Kitty. Il a toujours été admiratif de sa bonne humeur et de son énergie. Il a toujours été impressionné par son enthousiasme pour tous les sujets. Est-ce qu’il pourra la revoir, sans que cela ait changé ? Est-ce qu’il pourra encore l’admirer comme on admire un ami ? Après avoir perdu Malicia, il a le sentiment que le tour de Kitty est arrivé. A croire que chacun de ses proches disparaît. A croire qu’ils l’abandonnent tous. Bientôt, ce sera à Tornade, à Snow. Bientôt, il ne saura plus vers qui se tourner. Bientôt, il n’aura plus que ses patients. Mais encore faut-il que cet amour soit vrai. Un doute persiste. Une possible reste. Il ne s’avoue pas vaincu. Lorsqu’il entendra la vérité de la bouche de son amie, il y croira. Pas avant.

Ne me laisse pas devenir jalouse..” Sa supplique l’attire. Le ramène vers ce corps qui s’appuie contre lui. Elle ne veut pas devenir jalouse. Elle ne veut pas être portée par une possessivité absurde. Enfin, il passe ses bras autour d’elle. Enfin, il la serre contre lui. La jalousie, il a vécu avec. Elle a fait partie de sa vie pendant des années. Elle ne l’effraie pas. Elle ne le dérange pas. Elle est seulement là. Il l’a acceptée depuis longtemps. Mais si Snow ne souhaite pas devenir jalouse, il fera en sorte qu’elle n’ait pas de raisons de l’être. Il discutera avec Kitty pour prouver à Snow qu’elle se trompe. Il discutera avec Kitty pour chasser ses doutes. “Promets-moi que tu ne cèderas jamais à des caprices concernant d’autres femmes. Kitty a sa place dans ton quotidien, qu’on s’apprécie ou non et je ne me le pardonnerais pas si tu devais écarter tes proches parce que je deviens une harpie.” Il dépose une main dans ses cheveux. Elle a peur. Elle craint d’être une pâle copie de ce qu'elle est. Elle a peur de devenir une femme détestable. Elle s’effraie d’être jalouse. Si seulement, elle savait. Si seulement, elle savait qu’il s’en fiche. La jalousie est la preuve qu’elle tient à lui. La jalousie n’est pas un si mauvais défaut. La jalousie est le symbole d’un amour, à la limite de l’exclusivité et de la possessivité. Mais la jalousie peut aussi ronger. La jalousie peut détruire. La jalousie peut briser. “Est-ce que tu préfères … en reparler un autre jour ?” Jusque là, elle parlait seule. Elle exprimait ses doutes. Elle demandait des promesses, sans attendre ses réponses. Le flot de paroles semble se tarir maintenant. Il entrevoit la possibilité de parler. Il entrevoit la possibilité de mettre des mots sur ses émotions. Mais pour dire quoi ? Ce qu’il vient d’entendre n’a pas de sens. Ce qu’il vient de découvrir est surprenant. Il a besoin de temps. Il a besoin d’assimiler. Mais au moins peut-il la rassurer sur certains points. Au moins peut-il répondre à ses inquiétudes. “Je te promets que tu ne deviendras pas jalouse. Je ne te laisserai pas faire.” Ses doigts viennent caresser sa mâchoire, sa joue, sa tempe. Ses doigts envahissent sa peau porcelaine. Il a planté le bleu clair de ses yeux dans le bleu prononcé de Snow. Elle ne veut pas devenir comme Malicia et il peut le comprendre. Elle veut devenir une bonne personne et il l’y aidera. Elle mérite bien plus que de vivre dans la jalousie. Elle mérite de vivre dans le bonheur et la joie. Elle mérite d’être heureuse. “Il faudra que je parle avec Kitty. De son comportement et de ses sentiments. Il faut que je sois sûr...” Et qu’elle arrête d’agresser Snow. Qu’elle arrête de lui vouloir du mal. Qu’elle arrête de s’en prendre à la mauvaise personne.

C’est lui qui n’a pas été capable de voir ses vrais sentiments. C’est lui qui n’a pas su répondre convenablement à son affection. C’est lui qui n’a vu que la meilleure amie derrière ses actes. Snow est seulement une victime collatérale. Une cible bien plus facile à atteindre. Si les propos de Snow s’avèrent exactes, il ne manquera pas de remettre Kitty à sa place. Il ne manquera pas de lui rappeler qu’elle est son amie, avant tout. Une vérité qu’elle va devoir accepter. Une vérité qui la forcera à l’oublier. “Je ne sais pas comment je vais faire...” Car maintenant qu’il sait, tout risque de changer. Leur amitié risque d’en pâtir. Leur complicité risque d’en souffrir. Il ignore s’il sera capable de se comporter naturellement avec Kitty. Il ignore s’il pourra l’enlacer de nouveau, sans se demander si son geste est ambiguë. Il aurait préféré ne pas savoir. Il aurait préféré rester dans l’ignorance. Snow a décidé à sa place. Elles ont toutes les deux décidé à sa place. Elles ont toutes les deux fait en sorte qu’il le sache. Vivre avec est la seule option qui lui reste. “Quoiqu’elle puisse te dire, Snow, souviens-toi uniquement que je tiens à toi, d’accord ? Tu ne me gâches pas la vie. Tu m’offres tout ce dont j’ai besoin. Je ne regrette pas un instant de t’avoir embrassée à San Francisco, et encore moins ici.” Il n’était pas là lorsqu’elles se sont disputées. Il n’était pas là lorsque Kitty a dévoilé un autre visage. Il n’était pas là lorsque Snow a essuyé la jalousie de la jeune femme. Il ne sera pas là tout le temps. Il ne pourra pas toujours réparer les dégâts immédiatement. Alors, Snow doit juste lui faire confiance. Elle doit juste se souvenir qu’il l’apprécie pour ce qu’elle est. Pour ce qu’elle lui offre. Elle aussi a jugé que Malicia ne le méritait pas. Elle aussi a jugé qu’il méritait mieux. Elle a été méchante, cruelle. Néanmoins, elle n’a pas le droit de subir ce traitement. Elle doit juste savoir qu’il est sûr de cette relation. Qu’il est bien dans ce couple. Qu’il est heureux de passer des moments avec elle. Elle doit juste en avoir conscience.


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I
l ne la laissera pas devenir jalouse. C’est rassurant, malgré le rejet. C’est rassurant de savoir qu’il la ferait taire si elle devenait une odieuse harpie suspicieuse face à tout specimen féminin - elle n’interprète pas une seule seconde cela comme une promesse de ne pas provoquer la jalousie. S’il ne veut pas de sa tendresse, qu’importe. Elle l’a blessé, elle en a conscience, en mettant sur le tapis un sujet tabou, un sujet qu’elle n’avait pas à aborder si tôt dans une relation. « Il faudra que je parle avec Kitty. De son comportement et de ses sentiments. Il faut que je sois sûr… » Il doute. Il a besoin de l’entendre de la bouche de la jeune femme pour l’intégrer. Il s’obstine à garder l’idée que, sans doute, Snow se faisait des idées. Oui. Oui elle aurait pu se faire des idées, elle aurait aimé. Ca n’était pas équivoque, pourtant. « Je ne sais pas comment je vais faire… » Elle n’avait pas entrevu la possibilité que ça brise entièrement leur amitié, elle le lit seulement dans le regard clair de Bobby et la culpabilité lui presse brusquement le coeur. Elle a récidivé. Elle s’était promise de ne plus gâcher ce à quoi il tient et que venait-elle de faire ? Casser la complicité fraternelle en en soulignant l’ambiguïté. « Parler. Tu es psychologue, c’est ce que tu fais de mieux.. » Le ton est doux, presque.. admiratif. Snow n’avait jamais accepté de dévoiler une quelconque fascination pour la psychologie, elle commençait juste, alors lui montrer que quelque part, elle admirait son travail, sa façon de l’accomplir, quand bien même elle y soit réfractaire pour son propre cas, était peut-être la plus grande preuve d’amour qu’elle puisse offrir. « Tu es patient, posé et tu es parfaitement capable de détachement, tu me l’as prouvé il y a à peine une demie heure, à mon plus grand déplaisir ; tu sauras quoi lui dire. » Coupable. Coupable d’avoir provoqué la chute de son couple. Coupable de l’avoir attaqué, blessé, glacé. Coupable d’avoir trop de fois visé au coeur. Coupable de meurtres, d’intolérance, de cruauté. Elle n’aurait jamais assez d’années de vie pour racheter ses actes, pour se racheter à ses yeux aussi.

« Quoiqu’elle puisse te dire, Snow, souviens-toi uniquement que je tiens à toi, d’accord ? » Elle a baissé le regard. Il tient à elle jusqu’à quel point ? Elle sait qu’il ne tolèrerait ni sa mise en danger, ni qu’elle se blesse, encore moins sa mort. Elle sait qu’il tente de la protéger, elle sait qu’il peut le faire, quitte à aller contre sa volonté. Pour autant, est-ce qu’il consentirait à supporter ses angoisses inlassables, dans le rôle du petit-ami ? « Tu ne me gâches pas la vie. » Peut-il en juger ? Il est resté dix ans avec une femme pour qui il a tout sacrifié en répétant qu’il était heureux ainsi, ce qu’elle veut bien croire désormais, trop tard. « Tu m’offres tout ce dont j’ai besoin. » Flatterie ? Il essaye de la rassurer ? Elle n’est pas sûre de comprendre l’étendue de ce qu’il dit, elle écoute simplement. « Je ne regrette pas un instant de t’avoir embrassée à San Francisco, et encore moins ici. »

Ca a fait son chemin, doucement. Les larmes ont roulé seules. Fatiguée. Elle est fatiguée et le seuil émotionnel est atteint. Il ne regrette pas. Ni là-bas, ni ici. Sa main est passée essuyer la pluie sur ses joues, maladroitement. « Excuse-moi .. c’est.. je pleure pour un rien en ce moment. Ca va s’arrêter, c’est absurde. » Et si ça ne s’arrête pas, elle s’en fiche. Elle se redresse un peu et vient cueillir ses lèvres comme on goûterait un fruit savoureux, le fruit que l’on préfère. Elle non plus, elle ne regrette pas, mais elle s’en veut, parce que rien ne justifiera jamais ses actes. Ce baiser est une façon de lui dire qu’elle ne veut plus le quitter, qu’elle ne veut plus s’en séparer. Et en bougeant, elle a glissé sur son propre verglas, la forçant à se rattraper à la nuque de Bobby. Des larmes au rire, il n’y a qu’une plaque glacée, apparemment. « Okay. Promis, je maltraiterai plus les nouveaux avec du verglas égaré. » Ca devait faire sacrément mal, quand on avait pas un homme à qui se rattraper. Le rire meurt, elle retrouve son sérieux. Le distraire est sans doute impossible. Du dos de sa main, elle caresse sa peau, frôle la barbe, sans la moindre réticence. « Est-ce qu’on peut sortir d’ici ? La combinaison est humide, j’ai froid et.. je ne voulais pas reprendre les missions, pas sans maîtrise. » C’est exprimé, clarifié. « Et puis tu ne trouveras pas de solution pour Kitty enfermé ici. Allongé au calme, on peut discuter si.. tu veux. » Lui proposer son aide, c’est tout ce qu’elle pouvait faire. Elle voulait bien faire n’importe quoi, pour qu’il se sente bien, qu’il retrouve le sourire. Qu’il soit un homme heureux entouré de ses amis, de ses patients, prêt à saisir un avenir plus réjouissant. « .. Ou.. finis ta journée, finis ce que tu as à faire et rejoins moi ce soir. Tu as plus que besoin de te libérer l’esprit. » Ca lui laisserait le temps de lui préparer un repas, ça le laisserait digérer les informations, il ne prendrait pas de retard et il pourrait se reposer les neurones au moins une heure avant de dormir. Pour sa part, Snow n’avait plus le courage de résister au froid qui mordait sa peau, elle ne pouvait lui offrir le moindre conseil dans ces conditions. L’échec de la simulation avait au moins été l’occasion de se retrouver, tous les deux, loin du monde.
 
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Parler. Tu es psychologue, c’est ce que tu fais de mieux..” Parler à des patients est une pratique particulière. Conseiller et écouter sont deux choses habituelles, instinctives. Lorsqu’il s’agit de ses amis, l’exercice est moins facile. En particulier dans ce cas de figure. En particulier, quand il découvre que Kitty a des sentiments pour lui. Parler ne sera pas évident. Parler ne sera pas naturel. Rien que la croiser dans les couloirs risque d’être compliqué. Rien qu’échanger un regard pourra déclencher n’importe quelle inquiétude. Comment être certain que ses mots ne seront pas mal interprétés ? Comment s’assurer qu’elle ne verra pas une ambiguïté dans ses enlacements ? Il ne sera pas aussi libre de ses mouvements et de ses paroles en sa compagnie. Il ne sera pas aussi insouciant à ses côtés. Il cessera d’être spontané. Du moins, pour un temps. Pour les premiers jours. Briser cette amitié serait une grosse perte. Perdre cette amitié créerait un grand vide dans sa vie. Kitty est là depuis des années. Kitty est son amie depuis une éternité. Il l’a vue grandir. Il l’a vue s’épanouir. Il l’a vue dompter sa mutation. Avec les yeux d’un ami. A aucun moment, il n’a songé à plus. Il n’a pas songé à l’embrasser. Il n’a pas songé à l’inviter pour un rencard. Juste, passer du temps avec elle comme deux amis. Juste échanger comme deux amis. Il se concentre sur Snow. Elle est préposée aux mauvaises nouvelles. Elle est celle qui semble se mettre en travers de ses relations. Malicia. Kitty. Qui d’autres ? Elle se met à pleurer. Ses joues deviennent les pistes de larmes. Le regard de Bobby se fait affolé. Il repasse les dernière secondes de la conversation. Il se remémore les derniers instants. Il ne voit pas. Il ne saisit pas la raison de ses larmes. De la tristesse ? De la joie ? Du soulagement ? Peu importe ce que c’est, il ne comprend pas. “Excuse-moi .. c’est.. je pleure pour un rien en ce moment. Ca va s’arrêter, c’est absurde.” Juste des larmes. Comme ça. Des larmes sans aucun sens. Des larmes qui s’évadent, à la recherche d’une liberté qu’elle ne leur offre pas. Juste des perles sur ses joues. Elle glisse entre ses bras. Elle se dérobe. Il sent sa main se refermer sur sa nuque, tandis que ses propres bras s’accrochent à ses hanches. Le visage ravagé par les larmes se fait soudain rieur. Bobby est perdu. Déboussolé par ces changements radicaux. Il a l’habitude de lire la force, la détermination, la joie, la douleur. Toutes les émotions sont déjà passées sur son visage. Mais pas en un laps de temps si court. Pas aussi rapidement. Il oublie parfois que l’instabilité fait partie de Snow. Il oublie parfois qu’elle est sensible.

Okay. Promis, je maltraiterai plus les nouveaux avec du verglas égaré.” Miracle. Il ne sera plus obligé de passer derrière elle pour effacer le verglas sur son passage. Il ne sera plus obligé de s’assurer que personne ne se casse une jambe. Il esquisse un sourire en coin. Il aura fallu qu’elle soit prise à son propre piège pour qu’elle comprenne. Pire qu’une enfant. Il aime revoir ce sourire sur ses lèvres. Il aime revoir cette expression enfantine sur son visage. Il aime la sentir détendue et joyeuse. “Est-ce qu’on peut sortir d’ici ? La combinaison est humide, j’ai froid et.. je ne voulais pas reprendre les missions, pas sans maîtrise.” Donc, jusqu’au bout, cette simulation était destinée à échouer. Elle ne s’est même pas présentée avec la volonté de réussir, coûte que coûte. Elle en connaissait déjà l’issue. Il soupire. Elle aurait au moins pu faire un effort. Elle aurait au moins pu essayer. Elle aurait au moins pu y croire. Elle leur a fait perdre du temps à tous les deux. Même s’ils ont pu se rapprocher et mettre les choses au clair, cette simulation n’était pas l’objectif principal. Il n’apprécie pas de perdre son temps. Quelques précieuses minutes qu’il aurait pu consacrées à des pensionnaires qui en ont besoin. Quelques précieuses minutes qu’il aurait pu utilisées en aidant. Au lieu de cela, il a fait passer ses problèmes personnels en premier. Néanmoins, il ne le nie pas : cet interlude lui a fait du bien. Il en avait besoin. “Et puis tu ne trouveras pas de solution pour Kitty enfermé ici. Allongé au calme, on peut discuter si.. tu veux.” La proposition est tentante. Il serait prêt à abandonner son travail pour une journée. Il serait prêt à poursuivre dans le manque de professionnalisme. Il serait prêt à sécher ses séances du jour. Mais il ne le peut pas. Même s’il doit penser à lui, il doit aussi penser à ceux qui viennent le voir pour obtenir ses conseils. Certains sont si perdus et isolés qu’ils ne s’ouvrent qu’une fois dans son bureau. Il n’a pas le droit de leur refuser son aide. Snow a rencontré ce problème, le jour où elle a découvert sa liquéfaction. Chassée à l'entrée de son bureau. L’accident ne doit pas se reproduire une deuxième fois, avec un autre mutant en quête de soutien. “.. Ou.. finis ta journée, finis ce que tu as à faire et rejoins moi ce soir. Tu as plus que besoin de te libérer l’esprit.” Elle lit dans ses pensées. Elle le connaît déjà trop bien. Un vieux couple qui n’en est qu’à ses débuts. Une complicité qui voit tout juste le jour. Parfois, il a le sentiment qu’elle le connaît bien mieux que lui ne la connaît. Parfois, il se demande s’il est aussi prévisible. Parfois, il se demande s’il ne manque pas de spontanéité. Mais face à Snow, qui est régie par l’impulsivité, tout le monde semble ennuyant.

On va prendre le temps ce soir.” Prendre le temps. S’accorder une parenthèse de répit. Se retrouver dans l’intimité d’une pièce, à l’abri des regards indiscrets. Passer du temps ensemble. Échanger sur des sujets importants ou non. Avoir une vraie vie de couple. Plus de fuite. Plus d’absence. Plus de distance. Il attrape sa main et la guide jusqu’au panneau de contrôle. Il est temps de quitter la simulation. Il est temps d’arrêter la casse. Il est temps de retourner à la réalité. Le décor enneigé se dématérialise pour laisser place à une salle impersonnelle. Ils ont tous fait leurs premiers pas en tant que X-Men ici. Ils ont tous frôlé la mort, virtuellement ou non. Ils ont tous découvert leurs limites. Ils y ont tous laissé quelques poils, cheveux, parcelles de peau. Cette salle semble appartenir à personne et pourtant, ils y passent tellement d’heures. Elle mériterait une ou deux photos-souvenirs, quelques affiches et des couleurs plus conviviales. Mais non. Cette pièce est et restera celle de tous les dangers. Celle dans laquelle on ne sait pas où on met les pieds. Celle qui réserve des surprises, bonnes ou mauvaises. Le froid a disparu pour laisser la place à une température ambiante plus agréable. Il lâche sa main. Un baiser sur sa tempe. Une promesse de mieux faire. Une volonté d’être plus présent. Un désir de rattraper les quelques jours perdus. “On en profitera pour parler de ta liquéfaction.” Un sujet sur lequel ils doivent s’arrêter. Un sujet qu’ils doivent aborder. Ils n’ont pas encore eu l’occasion de le faire. Il en a vu les possibilités, mais il reste encore des choses à découvrir. Il reste des zones à éclaircir. Il reste des réponses à trouver. Ils prendront le temps. Pour la première fois depuis San Francisco. “Je te retrouve ce soir et si je tarde trop, n'hésite pas à venir me chercher.” Il se connaît. Il sait qu'il oublie l'heure lorsqu'il est dans son bureau. Il oublie le temps qui passe. Il oublie les heures qui défilent. Il oublie de vivre. Et il est décidé à ne pas louper ce moment de vie avec Snow. Le premier d'une longue liste. Il la laisse filer. Il la laisse s'en aller, se changer, retourner à ses devoirs. Il la regarde partir, plus soulagée et moins nerveuse qu'à son arrivée. Il a eu le droit à une Snow anxieuse au départ. Une version plus apaisée vient de disparaître dans les vestiaires. Il se demande à quelle autre version il aura le droit, ce soir. Soucieuse, heureuse, jalouse, attentionnée, sensible ?


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