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Je pense que ce n'est pas par altruisme, ça ne peut pas être qu'une question d'altruisme. Je me berce d'illusions, je veux me laisser croire que j'ai peur de briser leurs espoirs, leurs rêves et leur intégrité morale alors que j'ai simplement honte. Je me sens exposé perpétuellement, même dans la cuisine. Je me sens exposé et vulnérable. J'expose ce qui s'est passé comme une salissure que je n'arrive pas à laver, comme une souillure qui me fait bouillir de l'intérieur. Je ne sais pas contre qui je peux être en colère parce que si je le suis contre elle – bien sur que je le suis – alors elle aura gagné. Je ne veux pas qu'elle gagne tout, je ne veux pas qu'elle obtienne tout ça. Je ne vais pas me lancer à leur poursuite et je refuse que celui que j'aime le fasse. Je ne veux pas qu'il renonce à tout ce qu'il mérite pour des monstres qui ne le méritent pas. Je ne me dis pas que mes propos l'en empêcheront, c'est juste que c'est plus facile de diriger ma colère contre lui présentement...

Et ma voix ne monte pas en volume, elle se montre juste sèche et je me contente de fuir la peine que je peux lui faire en lui tournant le dos. Je devrais m'excuser, et pourtant je n'en ai pas envie. Mon cœur me dit de le faire, tout en moi refuse. Je voudrais rester seul, je devrais rester seul, finalement. Seul avec cette honte que je ressens, avec cet échec qui est mien et que je ne parviens ni à accepter, ni à assumer. Voilà ce que je devrais lui dire.

Alors qu'il est au milieu de son récit, je pivote vers lui. Pourquoi lui ai-je posé cette question ? Me voilà maintenant prêt à l'accuser de quoi ? D'être venu me chercher, me secourir, d'avoir été sujet à des inquiétudes justifiées ? Je tourne le regard sur lui, le laisse terminer. Mon sang se glace quand il me dit m'avoir retrouvé grâce à mon téléphone. Je manque de m'effondrer. Ce téléphone m'aura décidément suivi toute la soirée. Je cale mes pouce et index droits contre mes paupières en baissant la tête une seconde. Le temps de souffler, le temps de respirer. Le rire cassé de Kayden et ma réaction se confondent dans un moment gênant, un moment perdu entre le dépit, la peine, entre... Je me dis que je ne devrais plus jamais le prendre avec moi, simplement. Quand je pourrai voler à nouveau, je ne l'aurai plus jamais.

Ma mâchoire se serre, je hausse des épaules puis mon regard repart sur le jardin d'hiver. Je me dirige vers l'escalier puis, une fois que j'ai un pied sur la première marche, mon visage se fait plus dur. Je serre les dents parce que je ne veux pas pleurer devant lui. Il a suffisamment essuyé mes larmes, même celles que je n'avais pas encore versées, depuis que nous nous connaissons. Alors je passe un masque mauvais sur mes traits, un masque de dégout. Ce n'est pas toi, Kayden, je te le promets. « Tu n'aurais pas dû. » lui dis-je méchamment, comme s'il m'avait annoncé que c'était elle qu'il avait secourue. Et maintenant, je m'imagine cette scène ignoble dans l'esprit de Charles. Charles, je suis désolé de t'imposer cette pitoyable vision.

Je gravis la seconde marche, lève la main en l'air comme pour interrompre mon frère dans toute tentative de réponse : « Quoi ? Quoi ? La vie va reprendre ses droits ? Je n'en ai pas envie. » Je monte quelques nouvelles marches. Je m'arrête à la moitié des marches, ravale à nouveau mes larmes : « La vérité la voilà : mon père avait raison. Je ne suis pas un oiseau, je suis un homme. À se prendre pour tout et n'importe quoi, on... on... » Ma main s'agite près de ma tête, qu'est-ce que je dis ? J'ai été fou, pendant quinze ans ? Je veux me convaincre que si je l'avais laissé faire il y a plus de quinze ans, je n'aurais pas mal ? C'est stupide, comme raisonnement, je le sais.
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Je bondissais. Je ne l'avais pas regardé, j'avais seulement accusé le coup et m'étais détendu, autant que possible. Et puis il s'était dirigé vers l'escalier, et puis j'avais senti son regard sur moi, et puis j'avais entendu cette froideur dans sa voix. Supplice. Je n'aurais pas dû? J'aurais dû faire quoi? Le laisser crever dans cette rue? Le laisser errer dans la ville avec son dos ouvert et ses ailes sur les bras? J'aurais dû l'abandonner? Le laisser se vider de son sang poisseux dans la poussière de cette putréfaction qu'est l'humanité? Le laisser pourrir dans la merde? Non. Certainement pas. Absolument pas. Plutôt mourir avant lui. Cette simple phrase me hérissait le poil et je me raidissais alors qu'il montait les marches. Je bondissais. Je ne disais rien, je gardais le silence, et il ressentait le besoin de me couper la parole quand même. Il coupait le silence avec des questions stupides et sans réponse et je tournais la tête vers lui lorsqu'il reprenait son ascension vers la folie. La vie ne l'avait pas quitté, ses droits valaient toujours. Et pourtant je l'avais compris dés que je l'avais vu. Dés que j'avais croisé son regard dans cette rue, entre le sang et les plumes arrachées. Je l'avais compris à l'instant précis où j'avais pu voir ses yeux. La vie l'avait abandonné au profit d'un vide infini.

Je bondissais. La vérité? Sa vérité! Celle de son abruti de géniteur. J'étais bien content de l'avoir frappé, bien content de lui avoir fait rencontrer mon poing car mon poing encore démangeait. J'étais bien content d'avoir pu lui dire d'aller se faire foutre avec sa fausse bonne volonté. Warren poursuivait et je bondissais. Je bondissais et sous l'impulsion je m'agrippais à la rampe de métal pour me hisser sur l'escalier avec une agilité incroyable. - « À se prendre pour tout et n'importe quoi, on... on... » - Je l'entourais de mes bras au moment où ses jambes cédaient sous le poids de ses souffrances et j'amortissais le choc en passant derrière lui, mon menton venant se poser sur sa tête alors que je le collais tout contre moi en serrant les dents. Qu'il pleure. Qu'il pleure encore. Qu'il ouvre les vannes et que tout sorte. Qu'il laisse aller. Qu'il éloigne tout ce mal si quelques torrents de larmes devaient l'y aider. Je tremblais mais pas de colère. Je n'étais pas en colère, pas contre lui. J'en étais incapable. Ma rage était focalisée sur la voix de cette salope mais mon cœur était pour lui et il pouvait en sentir chaque battement dans ce rythme rapide qui faisait souffrir ma cage thoracique. Qu'il pleure... parce que je pleurais. Des larmes de rage, des larmes de fatigue, liquide salée aux multiple significations. Mes mains glissaient le long de son torse et je le serrais encore plus, toujours tremblant.

Qu'il pleure parce que je ne le jugerais jamais. - T'es pas un oiseau. T'es pas un homme. - Je parlais tout doucement. pas la force de lever la voix mais il pouvait m'entendre. - Tu es mieux que ça. Tu es un ange, ailes ou pas. Tu es magnifique et tu l'as toujours été, et je te défie de me faire changer d'avis. - Car c'était impossible. - Il y a quinze ans, ton père a fait la plus grosse erreur de sa vie: il a troqué son fils contre une expérience. Et il a oublié que dans cette petite tête blonde, tu étais toujours là. - Je me balançais tout doucement d'avant en arrière, je le berçais entre mes bras, machinalement, et ma voix est toujours douce, faible. La confidence. - Il avait tort à l'époque, il a encore tort maintenant. Tu n'as jamais été autre chose que toi-même. Ton vrai toi. Et ton vrai toi est parfait. - Je prenais sa tête entre mes mains et le forçais à me regarder. Et lorsqu'il il me faisait face, mon regard venait s'ancrer dans le sien. - On trouvera le moyen. - Je dégageais son front de quelques cheveux. - Je t'en fais la promesse.
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Ma main s'élève dans les airs, elle matérialise la bêtise, elle exprime la confusion. Pourquoi est-ce que nous continuons de jouer ce jeu auquel il n'y a pas de règles, auquel il n'y a pas de fin, duquel j'ai fait de nous des pions ? Pourquoi est-ce que nous n'arrêtons maintenant ? Pourquoi est-ce qu'on ne se dit pas « stop » ? Pourquoi est-ce que je vois l'avenir devant moi qui s'effrite ? Comme un pont sur lequel j'ai cherché à marcher avec derrière moi, Warren Junior qui me dit que je n'y arriverais pas, Rachel qui m'attend de l'autre côté, et Kay près de moi. Ici, avec moi sur la structure qui va tomber.

J'avais envie de Kayden vienne au moment où ils se sont éloignés, quand je me suis retrouvé seul ; à cet instant où je me suis senti plus seul et démuni que jamais. Je me sens dans le même état. Sur ce toit, là-bas, il y a un choix. Là-haut, sur cette terrasse. Je me sens capable de grimper sur le bord, et tel que je l'ai fait avec Rachel, je me laisserai tomber. Et alors, je vivrai en mutant, je mourrai en homme. Parce que je ne veux pas être cet homme-là. Cette vie facile, je la vois, elle est possible. Ces possibilités, elles existent. Et je ne prendrai pas cette route. Et je refuse. Je ressentirai l'effet de la chute libre. Quand j'essaie de maîtriser présentement les assauts de mon cœur, je suis aussi en chute libre. Et au dernier moment, ou je volerai. Ou je mourrai. Si j'avais dû voler, je pourrais maintenant. Elle n'a pas qu'arraché mes plumes. Ce sont mes os. Ce sont mes membres.

Et qu'est-ce que je suis sans mes membres ? Je porte les mains à mon visage, fais un pas de plus. À se prendre pour n'importe quoi... N'importe quoi ! Tu n'entends pas ce qu'ils disent ? Des abominations ! Des monstres ! Des créatures qui ne devraient pas exister ! C'est moi qui devrais y aller et tous les tuer, c'est moi qui devrais couvrir mes mains de leur sang, c'est moi qui devrais arracher la vie de leur corps comme ils m'ont dépouillée de la mienne ! C'est... Kayden, tu ne réalises pas que dans cette case de la morgue, il y a tout ce pour quoi je me suis battu dans ma vie. Apparence. Acceptation. Communauté. Fierté. Nous n'avions pas à nous cacher, pourquoi faut-il qu'ils nous fassent ça ? Il me rejoint, et je tends d'abord un bras dans sa direction. Ne viens pas Kayden. Tu ne vois pas qu'ils t'auront eu, toi aussi ?

Stop ! Arrêtons les frais ! Mes jambes plient sous mon poids quand il est assez prêt de moi. Je me cramponne à son bras. Je m'y cramponne, comme je me suis solidement tenu au pendentif quand j'en avais besoin. Il est là, j'enfonce les doigts dans son bras et mes muscles se relâchent tous. Ils nous auront, tous ! J'aurais dû essayer de l'identifier, j'aurais dû la faire parler. Je suis un lâche, comme tous les Worthington. J'ai perdu ce que je suis. J'aurais dû... mes larmes chaudes viennent tomber sur l'avant-bras de Kayden. Je n'ai jamais été un oiseau, je n'ai jamais été un homme. Angel ? Angel est mort. J'ai voulu me convaincre qu'il resterait toujours dans mon cœur. Après tout, ce ne sont pas des plumes qui font ce que je suis ? Si ? Si ? Ce ne sont pas des plumes tombées au sol. Cette plume, la confiance. Cette plume, l'espoir. Cette plume, mon passé. Zadig, tu as vu, je ne sais plus voler. Tout est terminé.

Contre une expérience. Voilà un autre de mes échecs que je n'avais pas encore payé. Je ressers ma prise sur le bras de Kayden : « Quand j'étais enfant et adolescent, il... » Mon ton s'emballe. Qu'ai-je à protéger, vraiment ? « Il a convaincu des mutants de participer à des projets expérimentaux, pour les guérir disait-il. » Guérir, je vomis ce mot. Je lui dis ça alors qu'il se leurre, aucune version de moi ne peut être parfaite. J'ai fermé les yeux, je n'ai rien dit. Je cale mes mains sur les siennes et plante mon regard dans le sien. « Je t'en fais la promesse. » Mon visage cherche à esquisser un sourire, en vain. « Elle m'a eu. Je suis en sursis. Je suis mort. Et je ne veux pas t'entraîner avec moi. Pardonne-moi Kayden. Cette fois, je ne me battrai pas à tes côtés. C'est fini. » Je secoue la tête puis la dirige vers le sol, ne pouvant voir que mes genoux pliés et ceux de Kay. « Parfois je le sens, j'entends les bruits, j'entends sa voix. Et je le sens. Et ça me fait mal. Mes ailes me font tellement mal, je veux que ça s'arrête. Tout. »
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« Elle m'a eu. Je suis en sursis. Je suis mort. Et je ne veux pas t'entraîner avec moi. Pardonne-moi Kayden. Cette fois, je ne me battrai pas à tes côtés. C'est fini. » - Je sais. - Avais-je dit doucement. S'attendait-il à ce que je le contredise? A ce que je lui dise que non? A ce que je tente de le convaincre du contraire? L'encourager? Le remettre sur pied? Me leurrer sur la réalité? Non. Je n'étais pas naïf, ça faisait bien longtemps que je ne l'étais plus. Je voyais les choses pour ce qu'elles étaient vraiment. Je voyais la vérité car je n'avais pas ce filtre à mon regard. Je ne croyais plus en de faux espoirs. Ça aussi, c'était fini. Il baissait la tête. Son regard me fuyait pour observer les marches sur lesquelles nous étions tombés. - « Parfois je le sens, j'entends les bruits, j'entends sa voix. Et je le sens. Et ça me fait mal. Mes ailes me font tellement mal, je veux que ça s'arrête. Tout. » - Je sais. Je savais. Oh mon dieu je savais. J'avais su. Ma main remontait pour venir passer sur sa nuque en évitant soigneusement les plaies encore couvertes de pansements. Mes doigts passaient dans ses cheveux.

Je l'ai vu. Dans ton regard quand je t'ai trouvé, je l'ai vu. Le vide. - Trop poétique? Mais pourtant c'était ce que j'avais vu. C'était précisément ce que j'avais vu. - Je ne sais pas ce par quoi tu es passé... - Mensonge. - ... mais je lis en toi. Je sais. - Je me penchais légèrement et mon menton venait se poser sur son épaule, mon regard dans le vide. - Je sais... - Je soupirais. - Tu n'as pas besoin de te battre à mes côtés. Il n'y plus rien à battre pour moi. C'est mon tour. - Les rôles s'inversaient. Radicalement. Tragiquement. Mes doigts demeuraient dans ses cheveux et bougeaient doucement. - Tu ne m’entraînes nulle part, je fais mes propres choix. Et mon choix aujourd'hui c'est de rester avec toi, peu importe ce qui arrive, peu importe ce qui arrivera. - Je souriais faiblement. - Pour le meilleur et pour le pire. - Nous manquait plus qu'un prêtre pour consacrer le mariage. - Il ne me regardait toujours pas et j'attrapais ses épaules pour le ramener contre moi. Je n'avais pas envie de le lâcher. On me l'avait prit pendant des heures, on me l'avait rendu si faible et si diminué... Je ne voulais plus le lâcher. Je ne voulais plus qu'il s'éloigne.

C'est grave si j'ai pas envie de te lâcher? - Je me tassais un peu sur lui et parlais encore plus doucement. - Je veux plus jamais te lâcher. - Si c'était ça le prix pour qu'il soit en sécurité alors je le garderais dans mes bras toute ma vie. - Je ne peux rien faire contre ta douleur. J'aimerais avoir ce pouvoir mais je ne l'ai pas. J'aimerais pouvoir t'apaiser d'un claquement de doigt mais je n'ai pas ce pouvoir non plus. - Je le gardais contre moi, je n'avais pas besoin de capter son regard cette fois. Seulement de l'entendre respirer. - Je te l'ai déjà dis, je ne suis pas infaillible. Mais je ferais au mieux. - Au mieux pour l'aider, pour l'accompagner, pour le soutenir. Au mieux pour chercher une solution, trouver le moyen de lui rendre ses ailes. Au mieux pour qu'il survive. - Mais s'il te plait ne perd pas espoir. Donne toi du temps. Je me doute que c'est dur de voir clair en ce moment, mais s'il te plait, essaye. On trouvera un moyen. - Mon regard partait dans le vide et j'ajoutais ceci tout bas. - Je serais toujours là...
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Un soulagement, c'est un soulagement que je ressens lorsqu'il me dit qu'il sait. Je me sens mieux, comme si je n'avais pas à me battre à la fois contre les souvenirs, contre la douleur, contre la réalité, contre mes propres échecs, et aussi contre Kayden. Ça me soulage qu'il accepte que je n'ai pas la force, présentement, d'affronter cette situation. Je ne vois aucune issue, aucun échappatoire. Je ne vois aucune solution, je ne sais pas ce que je vais devenir. Régulièrement, je regarde autour de moi, bouge les mains pour réaliser où je suis. J'ai mal, mal à ces ailes qui errent je ne sais plus vraiment où, si elles existent encore quelque part... ça me fait mal, je sens les craquements et la douleur se propager comme un cancer et sa détermination n'a eu d'égal que mon désespoir parce que je ne comprends toujours pas pourquoi elle a pu en arriver là. Même mon corps ne passe pas à autre chose, il s'est arrêté sur cet événement. Je ne souhaitais à personne de ressentir ce que j'avais ressenti. Peut-être ai-je été trop faible ? Peut-être d'autres auraient mieux tenu le coup mais je n'en faisais pas partie. Peut-être Kayden aurait pu lui tenir tête, peut-être d'autres seraient restés fiers. Est-ce bien ça qui me gênait ? Ma fierté envolée ? Non... Plutôt que cet abandon n'ait servi à rien, à rien du tout.

Le vide. Le vide a toujours été un moteur pour moi, parce que je l'ai toujours combattu, j'ai refusé l'isolement de mes élèves, j'ai refusé que les innocents se sentent responsables des erreurs des autres, et le vide ne me faisait pas peur. Assis près du vide, j'ai toujours su que je pourrais y plonger sans crainte. Je pourrais traverser n'importe quelle fenêtre et plonger, pour m'échapper. Il me dit qu'il sait et je le crois, parce que Kayden lit en moi comme dans un livre ouvert et parce que chaque année qu'il a vécue en vaut cinq, de par ce qu'il a traversé. Je ne suis pas à la hauteur. Je garde mon regard dans le vide, je pourrai rester ici si longtemps, immobile, à attendre que la clepsydre explose et que ses grains de sable nous étouffent.

Et je ne veux pas nuire à l'avenir de Kayden. Une part égoïste de moi se plaît et complaît ici, mais la seconde sait que je devrais m'éloigner. Je devrais m'en aller, peut-être que la trahison infligée lui ferait mal au début mais ensuite tout ira mieux, tout irait mieux. Je sens ses mains contre mes épaules et me repose contre lui. Je ferme les yeux quelques instants, la solution contre la douleur je l'ai trouvée et elle ne tardera pas à me trouver aussi.

Je reste ainsi près de lui un moment, esquissant un sourire quand il dit qu'il ne veut plus me lâcher. Moi non-plus en fait, je voudrais qu'il ne me lâche pas. Je soupire... Du temps. Du temps ? Oui je peux, il n'y aura rien de moins dans une semaine, dans deux semaines ou dans huit semaines. Je passe les mains sur mon visage. Je hoche de la tête, profite de rester là contre lui et frotte à nouveau mes yeux. Après un moment, je me défais de ses bras et me remets péniblement debout. J'ai bien entendu ce qu'il a dit, qu'il sera toujours là. Je lui souffle un « Je sais, merci » avant de glisser ma main sur son épaule et de m'échapper pour rejoindre la solitude de ma chambre. Je me réfugie sur le lit encore défait. Je ne veux pas qu'il se sente impuissant. Je voudrais... je ne sais pas, où trouver la solution, qu'on me dise qu'elle existe, qu'elle m'attend, qu'elle est là à portée de main. Ou qu'il se résigne, dès maintenant. Du temps ? Alors du temps. Pas davantage...
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Il se détendait. Je le sentais enfin se relâcher. Laisser aller tout doucement. Lui si crispé jusqu'à maintenant, il se reposait enfin sur moi et je posais mon menton sur le sommet de sa tête. J'aimerais être là-dedans. J'aimerais être dans sa tête pour pouvoir comprendre et constater ce qu'il y vivait. Ce qu'il y subissait. Ne pouvoir le voir que de l'extérieur était source d'une terrible frustration. Voir sans jamais pouvoir y faire quoi que ce soit. Il se défaisait finalement, le regard fatigué. -  « Je sais, merci. » - Je lui souriais alors qu'il se retournait pour continuer de monter les marches. Pour de vrai? Le savait-il vraiment? Ou disait-il ça seulement pour me faire taire? Heureusement, les occasions de le prouver étaient rares. C'en était certainement une. Tout ça. Je restais assis sur ces marches pendant de longues minutes après avoir entendu la porte de sa chambre se refermer. J'étais resté là, immobile, le regard dans le vague, le silence berçant mes pensées. Floues les pensées. Et puis au bout de ces longues minutes j'inspirais longuement, comme si j'avais été en apnée tout ce temps, et me levais. Mes pas me menaient à nouveau jusqu'au canapé dans lequel je me laissais lourdement tomber en soupirant. Mon regard parcourait les boites sur la table, mon nez en sentait les odeurs épicés, mais mon estomac les refusait. Je n'avais pas faim. Je n'avais plus faim.

Je ne devrais pas vraiment m'en étonner, ce n'était pas la première fois que je ne mangeais pas. Je mangeais peu en temps normal, alors peu ou pas... Mais là c'était différent. Là ce n'était pas juste un jeûne passager. Là c'était différent. Je me levais et ramenais tout ce bordel dans la cuisine pour le mettre au frigo. Je dégageais rapidement le plan de travail, distraitement, et retournais me caler dans l'angle du canapé. Les jambes repliées, appuyé sur le côté intérieur du sofa comme s'il était minuscule. Je frottais mon front contre le tissus, mes yeux fermés. C'était autre chose. Un frisson parcourait mon corps tout entier. Ce n'était pas à cause de Warren. J'ouvrais les yeux et de là, entre les marches et les rampes, je voyais le couloir des chambres. Je tentais stupidement de l'entendre en tuant ma respiration pour faire place au silence mais bien sûr c'était impossible. C'était à cause de Warren. Je me redressais légèrement et repliais encore plus mes jambes. Mon dos touchait le dossier du canapé et j'avançais en sursautant désagréablement. C'était sa faute à elle. Leur faute à eux. J'appuyais mon épaule contre le côté du canapé et fermais les yeux. Sa voix était ancrée dans ma mémoire. Elle raisonnait encore en échos.

Mon visage se tordait en une grimace lorsqu'une douleur diffuse se manifestait dans mon dos et j'ouvrais vivement les yeux. Deux larmes roulaient sur mes joues. "Parfois je le sens, j'entends les bruits, j'entends sa voix. Et je le sens. Et ça me fait mal. Mes ailes me font tellement mal, je veux que ça s'arrête. Tout." Oui. Moi aussi je les sentais, mon grand. J'essuyais maladroitement les larmes et me levais comme si je pouvais me détacher de tout ça simplement en secouant la tête et en m'occupant ailleurs. Je passais mes mains sur mon visage et inspirais un bon coup avant de soupirer. M'occuper. Je levais le regard vers le plafond. Il fallait que je m'occupe de ça rapidement. J'accrochais sur la porte du frigo un mot disant que je reviendrais en fin d'après-midi et montais sur le toit pour m'envoler. Je voyais la tour A de loin, je me souvenais de mon état lorsque je m'étais réveillé là-bas. Mon regard bifurquait automatiquement vers Brooklyn et les docks toujours en cours de déblayage. Je fermais les yeux pour tenter de me préserver de cette bouffée de culpabilité qui remontait et finalement prenais la direction de l’hôpital. Je devais récupérer les ailes avant que quelqu'un ne les signale et que son foutu père ne vienne les prendre. Je devais les garder en sécurité, les placer dans un endroit sûr où personne ne penserait à aller. Je ne pouvais pas les ramener à l'appartement. Je ne voulais pas priver Warren de ses ailes, mais je savais qu'il souffrirait à les voir. Je le mènerais à elle lorsqu'il le demanderait mais pour l'heure je les garderais ailleurs. Je savais déjà où. Rien ne pourrait leur arriver.
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