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 Evelistair ♦ Miss St John and her driver

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Miss St John and her driver
Alistair — Evelyn

Je m’étais libéré de quelques informations, ce qui me valut l’impression d’être plus vulnérable. Je n’appréciais pas ça. Ni le sentiment que cela me procurait, comme si j’étais en train de construire ma propre cage. Aller plus en profondeur se résumait à marcher sur un tapis de ronces. Il y en a qui osent faire croire qu’extérioriser les choses octroie un sentiment de bien-être, apaise le concerné. J’étais persuadé du contraire me concernant, et les émotions générées à cet instant argumentaient dans ce sens. Cependant, le soignant que j’avais pu être savait que la parole était parfois la clé. Les règles qui touchaient nécessairement les autres mais pas sur moi…et ce comportement ne m’étonnait même plus.
J’ai senti sa main me frôler et j’étais partagé entre l’envie de lui hurler dessus une seconde fois et la laisser faire en serrant les dents. Au final, c’était la seconde option que j’avais choisie, et c’était la seconde qui me paraissait la plus responsable. Elle était désolée - mais de quoi ? Pour qui ? Elle ne savait rien. Et c’était mieux ainsi. J’avais accepté cet élan de bonté contre-nature à mon égard, je n’allais certainement pas continuer à brasser de vieux souvenirs pour ses beaux yeux. Beaux yeux qui pourraient très bien s’éteindre si l’Autre en avait soudainement l’envie. Cette idée me fit frémir. Et s’il se basait sur ce genre de choses pour agir ? Choisissait-il ses victimes au hasard…ou au contraire, y avait-il un lien notable ?

Non. Décidément, non ; il ne pouvait pas y avoir de réflexion là-derrière. Parce que l’Autre en était incapable, parce que l’Autre était un monstre.

J’étais en train de songer à ça lorsqu’elle commença à me parler de son best seller. Dont je ne citerai même pas le nom ici, tant il me collait à la peau comme de la vieille crasse dont on ne pouvait se débarrasser. Un relent de rancoeur s’éveilla de nouveau, et plus distinctement dans mon esprit. Était-elle en train de jouer ? Se douter ? Ou pire…me tester alors qu’elle savait ?
Négatif. Ce n’était pas réaliste, ou alors, elle avait plus de couilles que moi pour m’approcher d’aussi près et de cette façon-là. Une mise en scène…non, je ne voulais même pas essayer de croire à cette hypothèse farfelue. « Qui n’en a pas entendu parler… », émis-je. Avec le monstre qui frappait de nouveau dans le Queens depuis quelques temps, relançant l’affaire…c’était du pain béni pour elle, qui devait certainement recueillir de nouvelles ventes ou de demandes d’interviews. Dans le monde des ‘grands artistes’ tout était presque prévisible. Mais qu’elle m’en parle à moi, ce traitre inconnu…comme si elle savait…serait-ce donc possible ? « C’est crédible. » J’étais en train de m’enterrer moi-même, et me donner des coups de fouets sur le dos par la même aubaine. Tant mieux. « Ce monstre mérite de souffrir atrocement pour tout ce qu’il a fait subir…à des innocents. » J’avais serré de nouveau le volant, mais j’étais clairement dans une optique plus agressive. Cela se sentait comme une aura ardente qui me grignotait autant qu’elle me nourrissait. « Si j’en avais la possibilité, je l’arrêterai moi-même. » C’était malheureusement ce que j’essayais de faire…mais pas plus tard qu’hier, j’avais échoué.

L’animal gronde, je l’entends presque d’ici. Il vibre dans mon coeur, me fait perdre un instant le fil de la route, mon regard vacillant. J’ignorai s’il s’agissait de mon instinct ou si l’Autre était bel et bien en train de me rugir à la gueule. Dans tous les cas, je m’étais hébété moi-même, comme une micro-perte de repères. J’avais replacé le volant dans l’axe d’un coup sec, ce qui se fit sentir malgré la perte d’angle minime.
Je lui avais jeté un coup d’œil alors que nous étions de nouveau à l’arrêt. « Et…vous ? », avais-je voulu poursuivre malgré la pseudo-absence que je venais d’avoir, balayant ce potentiel sujet que je ne voulais pas aborder. Je mettrais ça sur le compte de la fatigue. Oui. Ça marchait toujours. De toute façon, c’est pas comme si je ressortais d’une chute de tension à la con.

Et comme je voulais réellement changer de sujet, j’avais glissé d’une manière presque trop naturelle : « Ça vous arrive souvent d’embrasser les inconnus ? » J’avais lâché ça sans rancune…théoriquement. Peut-être qu’elle le ressentirait autrement. Comme un mauvais coup que j’avais senti passer, j’avais oublié toutes ces fois où j’avais oublié de la vouvoyer de nouveau. À moins que l’inverse ait été de mise, j’en sais trop rien. « Laissez tomber. »

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Et elle dans tout ça ? La question lui raisonnait dans le crâne comme un véritable écho. Il fallait dire qu'elle avait posé la question sans réellement penser qu'on pourrait lui rétorquer la même question. C'était assez difficile pour elle d'y répondre, étant donné ce qu'elle avait vécu durant son investigation. Oserait-elle seulement avouer à un inconnu qu'elle avait été confrontée, et qu'elle avait survécu, à une créature qui ne laissait habituellement pas de survivant. Evie resta un peu bouche bée par les mots murmurer par Alistair sur le sujet, cherchant ce qu'elle pouvait lui dire et qu'elle ne pouvait pas au contraire. Mais, à l'arrêt suivant de la voiture, il enchaîna avec une autre question. L'anglaise ravala sa salive et ses joues commençaient à rougir. Le plus simple aurait été de répondre qu'elle n'en avait réellement pas l'habitude mais pour le moment, elle se contentait de détourner le regard en jouant avec une mèche de cheveux. "Pas... vraiment." Elle avait marqué une pause à chacun de ses mots, les laissant s'échapper sur un ton assez morne. Elle ne saurait pas réellement se justifier de son geste si on le lui demandait mais elle l'avait fait et ce qui avait été fait ne pouvait être défait. "Mais… j'en ai eu…" le besoin… ces derniers mots ne prirent même pas la peine de sortir, la phrase se continuant dans son esprit. Elle replaça la mèche de cheveux derrière son oreille, lançant des petits regards furtifs à son attention afin de voir ce que lui faisait.

"Je… sais qu'elle existe." Reprit-elle finalement pour répondre à sa première question. Ca semblait évident qu'elle connaissait la vérité sur la créature, sachant pertinemment de son côté si elle était inventée de toute pièce ou non. Ses doigts pianotaient à présent sur la portière, le signe qu'elle était un peu anxieuse de la situation actuelle. "Je l'ai croisé, une nuit, près d'Edimbourg." Voilà, elle avait chassé le morceau. Peu importe ce que ça allait apporter pour la suite de la conversation mais à présent le chauffeur savait que sa vie avait été en danger peu de temps après leur rencontre. "C'est une créature féroce, sanguinaire…" du moins, c'est ce qu'elle avait marqué dans son bouquin, la représentant comme la bête du Gévaudan dans les histoires françaises du XVIIème siècle. "… mais pourtant, elle ne m'a pas attaqué." Une chose qu'elle n'avait pas réellement comprise à l'époque, la créature lui avait grogné dessus avant de disparaître, la bousculant juste au passage, la projetant contre le mur, ce qui lui avait fait perdre connaissance jusqu'au petit matin. Elle n'en avait fort heureusement gardé aucune séquelle physique mais une furieuse envie de revoir la créature. "Je vous conseille de ne pas chercher à la croiser. Ca pourrait… mal se finir…" Le pour vous resta une nouvelle fois silencieux. Elle ne voulait pas qu'il arrive quelque chose à un innocent parce qu'il était parti à la chasse. Non, au contraire, elle voulait la traquer elle-même, c'était pour ça qu'elle s'était entraînée depuis cette rencontre aux armes à feu et au Krav Maga, pour ce que ça pourrait servir contre cette bête. Ce n'était pas forcément une des meilleures stratégies mais elle voulait l'arrêter sans mettre d'autres vies en jeu. Elle marqua un long moment de silence durant lequel la voiture redémarra avant de laisser s'échapper de nouvelle parole, toujours sur un ton un peu las. "Je pense qu'elle est ici maintenant…" Voilà, ce que la majeure partie des gens n'avait pas fait comme rapprochement pour le moment, elle venait de l'avouer à cet inconnu qui lui semblait pourtant si familier.
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Alistair — Evelyn

Je me disais qu’on allait bientôt arriver à destination. L’affaire de quinze minutes grand maximum à présent, et même moins si la circulation se décidait à être plus clémente avec nous. Mais je me disais aussi que ça n’allait pas m’empêcher d’oublier ce qui s’était passé ici, ni tout le reste…et que ce qui allait être mon avenir était aujourd’hui scellé, sans que je ne m’en rende véritablement compte. Je me retrouvais la corde au cou et surtout incapable d’en attraper un morceau pour la ronger. À quoi bon, me disais-je…j’avais l’impression d’être maître de rien, je subissais de manière perpétuelle. Et ça n’allait pas en s’arrangeant. Un point de non retour ? Ça fait un moment qu’il a été passé, et je n’aurais jamais été capable de rebrousser chemin de moi-même. Nous savons. Ces lettres imprimées me revenaient, comme un rappel…voire même un avertissement. Je n’étais pas le seul à savoir. J’ignorais qui m’avait traîné jusqu’ici, tout frais compris. Des tarés ou des protecteurs. Peut-être bien qu’il s’agissait des deux en fin de compte.
Mes dernières paroles avaient visiblement eu plus d’impact, l’obligeant à répondre d’abord à ce qui la mettait aussi mal à l’aise que ce que j’avais pu émettre plus tôt. Ce n’était pas dans ses habitudes. D’accord. Peut-être que je dégageais des phéromones particulières ? Serais -je brutalement devenu un Dom Juan irréprochable ? Plus sérieusement, j’ignorais ce qui avait pu lui passer par la tête, ni quel sentiment à proprement parler l’avait gouvernée pour agir ainsi. Alors qu’elle murmurait un semblant de réponse, je l’avais terminée moi-même dans un souffle quasi inaudible. « …besoin. » Elle se découvre d’elle-même, mon instinct me l’ayant dicté.

Et j’avais voulu changer de sujet, elle avait finalement eu l’intelligence de reprendre dans le meilleur sens mes propos pour arranger la conversation. M’obligeant à rester sur ce fil conducteur. Ou pas, remarquez…mais je ressentais les choses ça : il s’agissait de réels commandements qui s’abattaient là. Et le sujet n’aidait guère.
Evelyn avait maintenu mon silence, le tout par de bêtes confessions. Bêtes étant un terme mal venu, je le conçois. J’étais à la fois surpris et horrifié de le savoir. Je crois que j’étais encore plus blanc que tout à l’heure, moi qui était justement en train de reprendre des couleurs - je les avais reperdues presque aussitôt. Elle avait donc échappé à l’Autre. Elle avait survécu…et elle était la seule dont j’avais connaissance jusqu’à aujourd’hui. Pourquoi s’embarrasserait-il à laisser des témoins ? Qu’avait-elle en plus que les autres pour qu’il ait agi ainsi ? Tout se bousculait de nouveau dans mon esprit, et je tentais de me re-concentrer suffisamment sur la route afin d’éviter de nouveaux sauts d’humeurs incontrôlés. Je crois que quelque chose s’était produit, alors qu’elle était incapable de le ressentir. J’étais le seul à avoir vibré, le corps redevenu crispé et pris de faibles tremblements. Mais j’étais toujours là, à faire mine que tout allait bien. La fatigue, puis cette histoire de monstre qu’elle avait vu - dont elle avait survécu après sa rencontre fortuite, à croire qu’elle avait le cul bordé de nouilles - m’irritaient. Après tout, c’était de moi qu’on parlait. Ou presque. Je crois que j’en étais même plus certain moi-même.

« J’ai passé l’âge pour me faire materner. », avais-je lâché, vexé qu’elle veuille m’éloigner de cette monstruosité. Comme si j’étais incapable. Comme si je n’avais pas autant de chances qu’elle de m’en sortir face à lui. Comme si…c’était pas mon problème, et que quelqu’un devait nécessairement s’en charger à ma place. Elle n’avait certainement jamais songé à l’hypothèse qu’un humain soit derrière. Non. Si elle avait estimé cette possibilité à sa juste valeur, elle aurait dû être torturée de le savoir. Et d’avoir à combattre cet animal qui n’en était pas réellement un. « Ce monstre ne doit pas devenir une affaire personnelle. », lui avais-je indiqué à juste titre. Parce que ça se sentait : elle avait été affectée par sa…notre rencontre. Et pas celle où je me tenais en bipède face à elle, l’esprit humainement clair. « Si je souhaite en finir avec lui, c’est pour des raisons plus… », je semblai réfléchir un instant, les mots ne voulant pas sortir. « …je veux dire, je ferais ça pour tout le monde. Pour leur éviter que ce fléau s’abatte sur eux. » Parce que c’était ça. Un fléau. Là où il passait, il laissait une montagne de cadavres derrière lui. Et jamais personne n’avait réussi à le retrouver, ni à le pister réellement. La faute à ses protecteurs qui s’occupaient de dissimuler toutes les traces possibles, hein…ça ne pouvait être qu’eux, l’Autre ne pouvait pas faire ça lui-même - bien qu’ignorant son gabarit habituel. Un autre croisement, nous avançons au pas. Mes yeux captent les siens l'espace d'un instant. Cet instant. « J’ai plus rien à perdre, Evelyn. » C’est ça qui me brûlait les lèvres depuis des lustres. Et j’arrivais enfin à le sortir de cette carcasse, pour de bon. Il fallait qu’elle en soit consciente. Je n’avais plus de famille à alarmer, pas de compagne à attrister, ni même de bons contacts à anéantir. On m’avait tourné le dos ou je l’avais fais à leur place.

Puis, de toute façon…j’avais déjà tout perdu.

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La quadragénaire leva les yeux au ciel après les premières paroles de son interlocuteur. Était-ce réellement possible d'être aussi borné ? La question trouvait sa réponse dans la personne qui se la posait, puisqu'elle était elle-même dans cette optique. Rien ne pourrait l'empêcher de retrouver la bête et rien ne pourrait l'empêcher de la confronter de nouveau. Et même si le type au volant du taxi semblait être assez suicidaire pour lui faire face, il en était de même pour l'écrivain. Malgré le succès qui lui avait été apporté grâce à ce bouquin, elle regrettait tous les morts qu'il y avait eu en Ecosse et regrettait d'autant plus ceux qui avaient perdus la vie dans la ville américaine. Et elle ne voulait pas que ça se reproduise de nouveau. Elle avait détourné le regard, dans un sentiment à mi-chemin entre fâché et vexé, ne supportant pas qu'on lui tienne tête. Elle ne retourna la tête qu'à la dernière phrase qu'il put prononcer. Ses yeux captèrent rapidement ceux d'Alistair et Evelyn comprit qu'il était plus que sincère en disant ça, comme si elle ressentait au plus profond de son être le déchirement qu'il pouvait avoir en avouant ces quelques paroles. Une fois de plus, sa tête se tourna, cette fois-ci pour se plonger sur le tableau de bord où depuis à présent quelques minutes déjà, les billets se baladaient au grès des virages. "Et moi, j'ai tout à perdre." Elle avait lancé sa phrase presque comme un défi. Cette créature en liberté risquait un jour de s'en prendre à une personne qui lui était proche, un ami ou même pire, sa propre fille. Elle ne voulait pas la perdre, c'était à elle de la protéger et aussi bizarre que ça puisse sembler, elle était prête à donner sa vie pour ça.

En tant que seule survivante, bien qu'aucune réponse logique ne venait donner une raison à cela, elle se sentait plus légitime pour pouvoir l'affronter que cet homme qui disait n'avoir plus rien à perdre. Elle le regarda, ses yeux reflétaient un mélange entre compassion et détermination.
"On a jamais tous perdu." Elle enchaîna rapidement ses paroles sans lui laisser le temps de réagir. "Je le sais par expérience. J'ai déjà perdu un être cher, mais j'ai également découvert qu'il me restait encore une personne à aimer." Il lui avait fallu quelques semaines après la mort de son petit ami pour se rendre compte qu'il lui avait fait un dernier cadeau d'adieu, Elizabeth sa fille. Elle lui avait redonné courage, la force de continuer à vivre malgré le chagrin. "Tout le monde peut avoir droit à une seconde chance, il suffit simplement de lui laisser une place." Ce qu'elle essayait de lui faire comprendre, c'est que ce n'est pas en essayant de s'enfermer dans une petite bulle sans laisser personne l'incorporer, il ne pourrait jamais avoir quelque chose d'autre à perdre. Et il ne pourrait sans doute jamais comprendre que c'est ce que nous risquons de perdre qui nous fait vivre. Elle posa alors sa main une nouvelle fois sur Alistair mais cette fois-ci sur son avant-bras tout en attendant que son regard capte le sien. Elle acquiesça la tête, comme une invitation à, s'il le voulait, briser sa bulle. En bonne altruiste, elle était toujours prête à aider les autres dans le besoin et c'était exactement ce qu'il lui fallait. Elle relâcha assez vite son emprise alors que la voiture tourna un nouvel angle, se rapprochant de plus en plus de sa destination. Elle regarda son poignet et plus précisément la montre qui s'y tenait pour se renseigner sur l'heure. Le timing n'était pas parfait, elle allait sans doute arriver pas assez tôt pour continuer à discuter avec lui mais également trop tôt que pour lui demander d'attendre l'arrivée de sa fille pour le trajet du retour. Quoi qu'il advienne, la discussion allait bientôt s'arrêter et c'était au chauffeur de décider si ce n'était qu'une nouvelle rencontre fortuite ou s'il allait la revoir, volontairement cette fois-ci.
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« Et moi, j’ai tout à perdre. » Ces mots me frappent comme des éclats de verre, et par centaines.

Alors qu’on en finisse, arrêtons-nous sur le bas côté et qu’elle me colle une balle dans la tête. Solution radicale qui m’aurait été des plus profitables, si elle n’était pas encore dans l’ignorance, que ce soit de ma nature profonde ou l’ambivalence que l’Autre générait. Si elle ne l’avait pas été, je lui aurais offert ma tête sur un plateau d’argent, or, ici, je n’étais pas du tout à mon avantage. La situation ne s’y prêtait pas. Je me demandais même si le fait d’avoir songé à cette possibilité n’irritait pas l’Autre, et s’il n’allait pas, à l’avenir, être d’autant plus vigilant à mes faits et gestes. Avais-je déjà tenté de me suicider ? Je fronçai légèrement les sourcils à cette question, ne parvenant pas à me souvenir si j’avais déjà été aussi loin. Il ne me semblait pas avoir franchi le pas, ou alors…je l’avais franchi, mais on m’en avait empêché. Ce qui était tout à fait plausible, car si je mourrais, le monstre s’en irait avec moi dans la tombe. Pour se protéger lui, il ferait n’importe quoi, j’étais au moins sûr de ça. Pour moi par contre, j’en doutais fort…si je savais…

J’étais encore une fois dans l’écoute, l’observation, la réflexion. Nous n’étions plus très loin de la destination, et elle parlait sans me laisser le temps de rétorquer - ce que j’accueillais parfaitement bien pour l’instant, n’ayant pas envie d’en placer une. J’avais beau essayer de faire le tri, j’en revenais toujours au même résultat : je n’avais plus rien. Personne à aimer, à protéger. Aucune famille à visiter. Dans mon malheur, j’étais plutôt bien loti au final : je n’avais pas de potentiels dégâts collatéraux à ces luttes internes, et l’Autre ne les menaçait pas. J’étais plutôt à vouloir protéger le reste de la population dans son ensemble, ni plus ni moins. Et je n’avais toujours pas trouvé le bon moyen pour le faire. Me faire disparaître et l’Autre avec moi ? Me rendre aux autorités et me laisser enfermer ? Je craignais un retour de situation, des conséquences qui ne tenaient qu’à l’Autre. Il avait la main mise sur tout, je le sentais. Comme si un simple écart de conduite de ma part pouvait réveiller cette chose, et la pousser à agir en mon nom.

Elle avait donc perdu quelqu’un de cher. Qui allait-elle donc rejoindre à cette école ? Une amie ? Sa fille ? Tant d’hypothèses à saisir, à exploiter. J’étais de plus en plus curieux à son sujet, quant bien même j’étais sur la défensive, toujours. Puis elle me parla de seconde chance. Cela faisait déjà un moment que je ne la regardai plus, concentré sur la route. Je senti sa main se poser sur moi, et une nouvelle fois, je me crispai. C’est certainement pour cette raison qu’elle ôta sa main assez vite, et elle eut raison de le faire. J’avais l’impression qu’il grondait sourdement, m’empêchant même de joindre mon regard au sien. Nous bifurquâmes, deux minutes et nous y étions enfin. Un coup d’oeil au compteur, ainsi qu’à la somme déjà déposée sur le tableau de bord. Je pris le temps de faire le calcul et elle n’avait quasiment rien à rajouter pour aller au compte. « Evelyn, vous… », ou devais-je la tutoyer ? Encore ce foutu embarras. « Vous avez un numéro où vous êtes joignable ? », et non, ce n’était pas une tentative de drague foireuse. Elle venait de me demander à sa façon d’ouvrir un peu la porte, j’essayai de le faire. Et je préférais avoir le choix plutôt que de regarder mon téléphone sonner pendant des heures avec son nom dessus, sans savoir si je devais décrocher ou pas. D’autant que le téléphone que j’avais était exclusivement pour le travail, alors se taper des appels fortuits…je n’appréciai pas tellement les ondes, à un moment donné, j’avais besoin d’en être détaché. Alors, en-dehors de mes heures de travail, il était éteint.

Enfin, nous arrivâmes. Je me parquai dans un coin, le clignotant activé afin d’informer aux autres automobilistes que mon arrêt allait être de courte durée. Une cliente côté passager, ce n’était pas tellement commun…voire, c’était pas dans les convenances. Mais la foule était tellement dense - et la circulation aussi - qu’on n’y verrait que du feu. C’était ce que j’espérais, du moins.

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La voiture arrivait à destination et Evelyn redoutait la suite. Le discours qu'elle avait tenu envers Alistair pouvait être bien pris, comme mal pris. Les gens qui acceptaient une main tendue n'étaient pas forcément nombreux et ça demandait bien souvent de ravaler sa fierté. Et vu comment le chauffeur avait pu se montrer aussi borné qu'elle, elle s'attendait à devoir descendre rapidement du taxi sans demander son reste. Mais ce fût une toute autre réaction qu'il eut. Il acceptait de recevoir son aide en lui demandant un numéro de téléphone. Il fallait bien se douter que miss St. John n'avait pas pour habitude de le donner, le risque d'avoir des fans obsessionnels lui sonnant en plein milieu de la nuit n'était pas réellement sa tasse de thé. Dans ce cas-ci, c'était différent, puis elle se doutait qu'Alistair n'allait pas non plus diffuser le numéro à tout le monde. Evelyn ouvrit alors son sac pour en sortir un bout de papier ainsi qu'un stylo bille afin d'y griffonner les quelques numéros qui la rendait joignable. Elle plia le morceau de papier et le posa sur le tableau de bord, à côté des billets qui trônait depuis maintenant quelques minutes. Une fois que la voiture s'arrêta, elle tendit un autre morceau de papier et le stylo bille à Alistair."Je peux vous demander le vôtre en retour ?" elle marqua une petite pause pour lui laisser prendre avant de poursuivre."Rassurez-vous, je ne vais pas vous harcelez, c'est juste pour savoir que c'est vous qui m'appeler et que je peux répondre." Lorsque son téléphone indiquait un numéro qui lui était inconnu, Evelyn ne répondait que très rarement, encore une fois pour ne pas avoir un admirateur et le numéro en question finissait sur une liste rouge. Elle aimait ses lecteurs, mais préférait vivre dans son havre de paix sans être dérangé. Les séances de dédicaces étaient là pour ça après tout.

Son regard se posa alors sur le compteur qui indiquait une somme qui équivalait rapidement à la masse de billets que se trouvaient contre le parebrise, dansant lentement grâce au chauffage de la voiture qui soufflait. Elle sortit alors, après les papiers et de quoi écrire, son portefeuille pour compléter la somme et même un peu plus. En effet, elle se souvenait qu'il avait coupé à un moment donné son appareil et voulait payer pour l'entièreté du voyage. Qu'il le donne à son patron ou qu'il le garde comme pourboire, ça lui était bien égal, elle espérait juste donner assez. Dès lors, la liasse qu'elle sorti était sans doute trop importante mais peu importe."Merci. Et à une prochaine fois, j'espère." Une prochaine fois désirée pour une fois. Elle ouvrit la porte et sorti du taxi – après avoir récupéré le numéro – pour se mêler à la foule qui ne faisait même pas attention à elle, personne ne faisait attention à personne dans cette ville. Après avoir claqué la porte, elle se pencha pour voir le chauffeur à travers la fenêtre et, le gratifiant d'un sourire, elle lui fit un signe de la main, comme s'ils étaient de vieux amis qui se quittaient après de belles retrouvailles. C'était stupide mais ça lui semblait être la chose à faire. Le taxi s'éloigna pour se noyer dans la masse et Evelyn ferma d'avantage son manteau pour se protéger des coups de vent que les courants d'air de la grande pomme distribuaient. Elle regarda sa montre et, se tournant vers l'école de sa fille, attendit patiemment que la cloche retentisse.
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Je pensais ne pas avoir à le faire, mais elle me demanda mon numéro en retour. Futée. Et pas étonnant, je crois. Ça ne m’aurait pas échappé non plus si j’avais été à sa place, et je me trouvais assez perplexe pendant un instant. Je n’étais pas au bout de mes peines, je le sentais gros comme une maison. Elle glissa sur le tableau de bord ledit numéro préalablement noté sur un bout de papier quelconque, rejoignant le compte de dollars qui équivalait au prix de la course. Les embouteillages ne nous avaient vraiment pas aidé - et je n’avais pas été non plus des plus conciliants, avec ma pause improvisée. Je notai cependant l’attention qu’elle eut à ne pas chercher le contact physique, ce qui m’aurait déplu. J’étais là à me demander s’il s’était agi d’une autre personne…aurai-je réagi avec autant de laxisme ? La réponse me vint presqu’aussitôt, et naturellement, c’était oui. J’aurai certainement été plus agressif, aurai renoncé à cette course en foutant ladite personne sur le bitume. Parce qu’entre nous, c’était déjà arrivé, bien que ça ait été dans d’autres situations.

Ce fut pire encore lorsqu’elle me dégotta un autre morceau de papier pour que je puisse y inscrire les chiffres tant attendus, armant son geste d’un regard des plus évocateur. Je pris ce qu’elle me tendait - à savoir le stylo et le papier - puis commença à écrire. Ça ne prit pas longtemps, il est vrai, et je profitai de son inattention pour pouvoir faire ce qui me chantait. Je refermai le papier de la même façon qu’elle, dissimulant ce qu’il contenait. Au même moment, elle avait glissé quelques billets pour compléter le compte. Je n’y avais pas encore prêté réellement attention, ou du moins, n’avait pas dénombré le montant avant qu’elle n’ait prit son dû. Un coup d’oeil, ramenant ensuite le tout vers moi afin de placer ça dans l’habitacle prévu à cet effet. Elle s’était déjà extirpée du véhicule alors que je me rendais compte du trop plein de dollars. « Hey, mais… », tentai-je, ne sachant pas comment réagir, tant ça me paraissait démesuré. Je la vis s’éloigner et, me penchant un peu afin de continuer à la voir, lui fit un signe de la tête en réponse à ses derniers mots. Je me recalai correctement dans mon siège avant de passer la première, repartant à la chasse aux clients. Le cœur lourd et la corde au cou.

Mais au moins, j’étais sûr qu’elle n’allait pas pouvoir me rappeler avant que je ne daigne faire le premier pas. Seuls les trois derniers chiffres de mon numéro figuraient sur le papier.
Et à imaginer la réaction qu’elle allait avoir en le découvrant, je m’étais surpris à esquisser un léger rictus.

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