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 Evelistair ♦ Miss St John and her driver

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Evelyn S. St John
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Miss St John and her driver
Evelyn s'était faite peu à peu à la vie dans la cité américaine. Elle n'était là que depuis trois ans et le moins que l'on pouvait dire c'était que l'ambiance était bien différente que son Angleterre chérie, même que Londres. Elle avait, à un moment donné, pensé à reprendre une voiture pour se déplacer dans les rues de la grande pomme avant finalement d'abandonner l'idée. Elle avait bien entendu une voiture mais elle lui servait plus pour les longs trajets quand il devait aller d'une ville à l'autre, le reste du temps, elle faisait comme la majeure partie des New Yorkais, elle levait le bras en attendant qu'une de ces voitures jaunes s'arrête pour la prendre et la conduire où elle l'espérait. Ce jour-là n'était pas si différent des autres journées classiques d'une mère célibataire alors qu'elle devait aller chercher sa fille à l'école. Il arrivait à Elizabeth de revenir tout de seule, en bus ou même en taxi lorsque sa mère lui donnait de l'argent pour mais aujourd'hui, les deux St John avait décidé de faire un petit tour du côté des boutiques après les cours, un petit moment entre fille. Du moins, ça, c'était si elle n'était pas bloquée sur le trottoir du Yellowstone boulevard dans le Queens. Aujourd'hui, aucun des taxis ne semblait être libre ou alors elle avait développé le pouvoir d'invisibilité sans même le savoir. Elle regardait à son poignet pour être sûr de ne pas rater la sortie des cours – bien qu'elle était fortement en avance – ce qui risquait d'agacer sa fille. Le succès de son livre lui avait donné des opportunités et elle était à présent invitée sur des plateaux pour en faire la promotion, malheureusement, ça voulait aussi dire moins de temps pour sa famille.

Finalement, une voiture répondit à son appel et s'arrêta devant elle. Elle ouvrit la portière et s'engouffra dans cette dernière pour se placer sur la banquette arrière.
"New York City Museum School, s'il vous plaît !" Voilà l'adresse à laquelle devait se rendre le chauffeur, dans un quartier de Manhattan. Ce n'était pas forcément la meilleure des écoles de New York mais elle permettait à Elizabeth d'être proche des arts, chose qu'elle appréciait tout particulièrement et qui semblait un peu évident pour une fille qui a tout le temps connu le monde des livres. Le voyage commença dans un calme bien étrange alors qu'Evie regardait par la fenêtre son quartier défiler devant elle pour se rendre sur l'île centrale de la Grande Pomme. Habituellement, les chauffeurs ne se privaient pas pour faire des commentaires à Evelyn, que ce soit parce qu'ils l'ont reconnue d'une émission télé et lui parler de son travail, comment ils avaient adoré son livre et vu comment certains en faisait l'éloge de ce qu'il racontait, ne l'avaient certainement même pas acheté. Soit parce que malgré ses 40 années au compteur, Evelyn restait une belle femme et donc ça y allait du petit commentaire sur son physique ou sur la possibilité d'aller boire un verre sur la route. Ici, non, c'était le silence complet, le calme plat.

Au bout d'un petit moment, après avoir tourné à l'angle d'une rue, l'anglaise voulu un peu briser la glace, pour une fois que c'était elle qui parlait en premier, ça la changeait.
"Alors, M. …" elle se pencha pour voir le nom du chauffeur sur la licence qui se trouvait sur le tableau de bord. "… Blackwood." Puis son regard s'arrêta irrémédiablement sur la photo d'identité qui se trouvait à côté. Là, sa mémoire se mit à fonctionner, connectant les neurones les uns aux autres, elle connaissait ce visage mais ne se rappelait plus réellement d'où elle l'avait vu. Fort peu de chance que ce soit dans cette ville, un simple passant car l'écrivain n'avait malheureusement pas une si bonne mémoire visuelle que ça. Non, ça devait être durant quelque chose d'important. Avec sa mine interrogative, elle se tourna cette fois-ci vers le conducteur pour voir si son visage ne lui offrait pas plus d'information. Elle sentait que la réponse était là mais elle n'arrivait pas à mettre un contexte. De plus, le nom ne lui disait visiblement rien. "Excusez-moi", continua-t-elle après ce petit moment de réflexion, laissant totalement de côté sa phrase précédente, "nous ne nous sommes pas déjà rencontré quelque part ?"


Dernière édition par Evelyn S. St John le Jeu 28 Jan - 4:42, édité 1 fois
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Miss St John and her driver
Alistair — Evelyn

C’était décidé. Demain, j’irais me perdre sur les routes afin de fuir la ville.
Car hier avait été, une nouvelle fois, un jour sordide. Mon « nom » que je portais comme une souillure avait habillé les journaux et les radios. The Ghost Claw avait de nouveau frappé dans son quartier de prédilection, à savoir le Queens. J’en étais terriblement bousculé, comme toutes les fois depuis que j’avais su que c’était moi le responsable et personne d’autre. Aujourd’hui, au moins, il fallait que je tienne. Ce n’était pas possible de lâcher le boulot maintenant. Je me faisais violence pour rester serein, ou au moins calme. Je ne l’étais, de toute évidence, pas. Cet espoir de retrouver un jour une stabilité s’était envolé avec la révélation qui m’avait crevé les yeux il y a quelques semaines. M’enterrer, fuir, me dénoncer ? J’étais pris entre trop de feux, et mon instinct me soufflait de ne pas céder à la pire des tentations, à savoir l’ultime sacrifice.

J’avais déposé une vieille femme chez elle dans le Queens, à Middle Village. Elle n’avait pas voulu, selon ses propos, y aller comme d’habitude. Elle avait même renoncé à promener son chien une fois le crépuscule tombé, et elle avait énoncé la raison. Je n’avais même pas eu besoin de mettre la radio pour qu’elle m’en parle, comme d’autres avant elle durant la journée. J’avais la gorge nouée, tentant de compatir avec elle. Lui faire la conversation du mieux que je pouvais, en la rassurant. Je l’avais laissée et étais reparti, empruntant une des artères du quartier, à savoir le Yellowstone Boulevard. Beaucoup d’autres taxis passaient par là et, à cette heure-ci, peu étaient disponibles comparativement à la demande. C’était des choses que j’avais apprises au fil du temps, et ça ne loupa pas, quelqu’un me fit signe. J’avais tout de même vérifié si ceux devant moi ne voulaient pas prendre la course, et ce n’était visiblement pas le cas. Toujours sous pression, j’avais l’esprit ailleurs et avait simplement tendu l’oreille pour entendre la destination. Cette odeur, cependant…

« New York City Museum School, s’il vous plaît ! »

Bon dieu de merde.

Je me réinsérai dans la circulation en tentant d’être le plus naturel possible. Elle avait beau être sur la plage arrière - comme tout client - je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’elle allait finir par s’en rendre compte. C’était une évidence. Mon silence parlait pour moi, mais le son de ma voix n’aiderait pas plus je dois dire. D’autant que d’ici et au vu de la circulation, nous allions devoir rester de bonnes minutes dans le même espace confiné. J’ai beau essayer, je n’y arrivai pas. L’accumulation était telle que j’étais incapable de faire face avec cette impartialité dont je savais jouer d’habitude.

Est-ce qu’elle habitait le quartier ? Et si c’était le cas… c’était qu’elle avait, elle aussi, entendu les nouvelles. Que le monstre la suivait. Que le monstre était son chauffeur. Que le monstre lui en voulait terriblement, et que je ne contrôlais rien de tout ça. À moins que je sois réellement cette Bête…
J’aurais pu lui proposer de prendre le métro, ce qui aurait été peut-être plus rapide si le temps lui filait entre les doigts. Beaucoup de pensées se mélangeaient sur un même état de fait, faisant remonter des souvenirs par la même occasion. Ces souvenirs où elle avait été laissée sur le bord de la route sans savoir que c’était ce foutu salopard qui avait prévenu le fermier d’à côté pour la dépanner. Même si je lui disais aujourd’hui, elle ne me croirait pas et me cracherait à la gueule. Et elle aurait certainement mille et une raison de le faire…

…et moi aussi. Parce qu’aujourd’hui, je savais qui elle était, son visage s’était associé à une identité lorsque je m’étais découvert être The Ghost Claw, cette « chose » monstrueuse qui lui avait permit de gagner sa vie, en renommée. Mais aussi de détruire une vie, la mienne, par la même occasion.
Ça y est. Mon silence l’interpelle, et elle s’intéresse à moi. Dommage, Alistair, tu as failli avoir une journée moins merdique qu’elle ne l’était déjà. Une pensée que je m’étais soufflée, mais qui ne me rassurait pas du tout. Tout ce que je voulais, c’était l’éloigner au plus de moi. Qu’elle ne prenne pas de risque à me reconnaître, à me côtoyer, à me…

« Je ne pense pas, non, », lui dis-je d’une voix monocorde, fronçant à peine les sourcils. J’étais concentré sur la route, et ne l’avait pas regardée une seule fois via mon rétroviseur. « Vous savez me dire votre nom, peut-être que ça me reviendra ? » Et c’était fini pour moi, mais si je devais cette fois jouer volontairement les vrais connards pour la faire fuir, je le ferais.

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Evelyn continuait de le dévisager alors qu'il demandait son nom. Elle hésita une seconde, perdue dans ses pensées que cette simple question tractait vers la réalité. Il ne l'avait donc pas reconnue, en soit, c'était une bonne chose. Certes maintenant Evie était une célébrité mais ce n'est pas pour autant qu'elle criait sur tous les toits qu'elle était l'auteur du best-seller en vitrine de tous les magasins – malgré sa tête à l'arrière du bouquin – du moins, elle appréciait d'avoir une conversation débutant d'abord par autre chose. "Heu… St John… Evelyn St John." Malgré l'heure, plus tôt que celle de pointe, le trafic commençait à s'accumuler et le taxi ne tarda pas à se retrouver dans une file de voitures pratiquement à l'arrêt. Ce voyage risquait d'être un peu plus long que prévu, raison pour laquelle elle avait quitté son domicile plus tôt. Après s'être présentée, elle resta de nouveau silencieuse en se répétant les mots qu'il lui avait dits dans sa tête, pensant à son accent comme moyen mnémotechnique. Une chose pouvait être sûre, son accent n'était pas celui d'un parfait New Yorkais, elle ne le savait pas parce qu'elle vivait à la Grosse Pomme depuis des années mais surtout parce qu'elle connaissait fort bien l'accent en question, pour l'avoir côtoyé pendant 6 ans. Alors que de son côté, Evelyn avait complétement perdu cet accent écossais au profit de l'anglais progressivement au fil des années. "Vous n'êtes pas d'ici, si je ne me trompe ?"

Il n'y avait aucun mal à le demander, après tout, elle était elle-même étrangère dans ce pays et de nombreuses personnes ne se gênaient pas pour lui faire remarquer. Par contre, ce qui l'énervait, c'était sa concentration sur la route alors que la voiture se retrouvait régulièrement à l'arrêt, il pouvait à n'importe quel moment tourner la tête dans sa direction sans que ça ne gêne la conduite et pourtant il restait river devant lui, sans même jeter un coup d'œil dans le rétroviseur pour la regarder. Elle mourrait d'envie de se servir de ses mains pour le forcer à se retourner et pouvoir le regarder en face. Elle tourna donc la tête en direction de cette glace qui permettait au chauffeur de regarder en arrière pour tenter de capter son regard. Sa tête bougeait légèrement pour trouver un bon angle, ce qui donnait l'impression, vu de l'extérieur, d'une danse particulière. Quand soudain, elle l'attrapa – non, pas monsieur Blackwood, le chauffeur – l'angle parfait pour voir son visage comme elle le voulait. L'espace d'une seconde, peut-être moins, son regard capta celui d'Alistair puisque c'était le nom marqué sur sa licence et elle fut prise d'un frisson lui par courant l'échine. Ce n'est pas tant la situation de leur rencontre qui lui revint en mémoire mais le sentiment qui l'accompagnait. Son assurance habituelle se perdit en même temps que sa capacité à parler, parvenant juste à sortir ce mot laissé en suspens pour marquer l'attention du taximan. "Attendez…"

Elle ne s'était senti comme ça qu'une seule et unique fois, une fois qu'elle ne pouvait oublier dans les abysses de sa mémoire. Cette journée d'orage, cette voiture en panne… cette moto… et le motard qui l'accompagnait. Son sang ne fit qu'un tour et son cœur accéléra son rythme cardiaque. Cet épisode de sa vie avait été oublié de sa mémoire comme tant d'autre, elle ne pensait plus à cette mauvaise rencontre si particulière, remplacée par des souvenirs de cet époque plus importants en un sens, comme le travail sur son livre et tout le succès qui en avait découlé. Elle ne s'était jamais demandé comment elle devait réagir si elle le revoyait. Enfin si, à l'époque, elle lui aurait donné son maigre coup de poing dans la figure histoire de se faire plus mal à la main qu'au visage de ce malotru. Mais depuis, le temps s'était écoulé et au final elle ne lui en voulait plus réellement. "Vous… vous n'aviez pas une moto il y a quelques années ? En Ecosse ?" s'hasarda-t-elle à lui demander, en question un peu rhétorique tant sa certitude sur le sujet était grande. C'était assez curieux de retomber sur lui maintenant alors qu'il y a quelques jours à peine, un article de journal avait attiré son attention, sur des meurtres dont elle connaissait le coupable : Ghost Claw, le monstre d'Edimbourg. Pour le moment, peu de gens semblait avoir fait le rapprochement entre les deux, la plupart des gens pensant que l'histoire de son livre était romancée. Comme si un animal de cette taille pouvait exister. Et elle préférait ne rien dire à ce sujet. Alors, simple coïncidence du destin ou était-il lui aussi sur la piste de cet étrange animal ? Elle préféra ne pas en dire plus en attendant la réponse de l'écossais, espérant qu'il crache le morceau assez vite.
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Alistair — Evelyn

Il paraîtrait, à en croire la majorité des opinions, qu’une barbe change un homme. J’étais très peu convaincu par cette thèse au vu de ce qui était en train de se passer, et la réciproque n’était certainement pas concevable. La preuve étant qu’elle se souvenait de moi. Ce n’était qu’une question de minutes, le temps que son cerveau refasse le parallèle avec de vieux souvenirs. Vieux n’étant pas réellement un terme approprié en soi étant donné qu’une moitié de décennie s’était écoulée entre notre première rencontre et aujourd’hui. Si je m’en souvenais encore aussi fraîchement, c’était parce que j’avais continué à penser à elle malgré le temps passé, sans compter qu’elle m’était revenue d’elle-même avec son fichu bouquin. Que son visage revenait en permanence, comme pour me rappeler qu’un jour, j’ai été un humain ignorant et considérablement affaibli. Même si on pouvait encore discuter sur la chose, j’avais l’impression de l’être toujours, quelque part.

Naïvement, elle avait répondu à ma question. Il me restait encore très peu de temps avant que ça ne lui saute aux yeux. Quant à moi, ce détail que pouvait être son identité ne m’avait pas étonné. Ça n’avait été qu’un moyen lambda pour retarder la chute.
Nous étions fréquemment à l’arrêt, le compteur tournant toujours. Et malgré le boulevard qui bouchonnait, je ne m’étais pas encore résolu à jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur central. Pour la bête raison que j’avais ce sale sentiment qu’il s’agissait d’un piège. Était-ce pour la même raison que j’avais fui la dernière fois ? Pas tout à fait, je crois…mais qui aurait été capable de décoder ce flot émotif qui m’avait gagné ? Miss (ou Mrs...) St John avait tapé juste en soulevant le fait que je n’étais pas d’ici. Difficile de passer à côté avec l’accent qui me fourchait la langue. « Non, je ne suis pas d’ici. », lui avais-je répondu d’un ton similaire à celui employé plus tôt. Mais bon, en soi, on n’allait pas poser la même question au pakistanais doté d’un accent qui aurait très bien pu vivre sur le sol américain depuis sa naissance. Pourtant, c’était la même chose. Mes parents auraient très bien pu immigrer ici au préalable. Si j’en avais eu de véritables, du moins. Cette pensée me ramena au cottage, à ma prise d’otage, ma libération, leur silence constant. Le fait, certainement, de ne pas avoir pu assister aux funérailles de ma mère. Je crois qu’en réalité, je n’étais qu’un fils de substitution, celui qu’ils auraient voulu avoir mais qui n’était, finalement, qu’une pâle copie ratée de l’idéal qu’ils s’en faisaient. Ils auraient dû laisser crever ce gamin au lieu de jouer aux âmes charitables, et ils le savaient. Leur aînée était la première à le leur rappeler.

Je sentais qu’elle était en train de se mouvoir derrière. Je n’avais même pas idée, même si j’aurais pu m’en douter. Elle parvint à me trouver dans l’angle pour pouvoir me voir, ou au moins plus que des yeux qui ne la regardaient même pas. Elle m’avait toisé un moment et, à ses dires, j’avais eu l’envie brutale d’arracher le volant que je tenais entre les mains. Foutu.
Mais l’intonation de sa voix n’était pas nécessairement baignée dans le reproche, ni le ressentiment. Et c’est ça que je trouvais le plus étrange. C’est ça que je devais changer : je devais altérer au plus vite sa perception qu’elle avait de ma personne, quant bien même elle ne me connaissait même pas…ou excessivement peu, dirons-nous. Sauf que sur le moment, je n’avais pas réussi à dire autre chose que ça. « Le destin, hein… », dis-je en évitant toujours son regard, l’air happé par le reste de mon environnement. Ce qui, en soi, n’était pas tout à fait faux. Sans m’en rendre compte, je m’étais mis à cramponner un peu trop mon volant. J’étais sous pression, assurément, et j’avais beaucoup de mal à gérer.

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Elle ne s'était pas tromper, ça lui enlevait un sacré poids sur les épaules de ne pas avoir à se justifier s'il n'avait pas été la même personne, juste ressemblant. Mais, même s'il avait changé physiquement parlant, surtout au niveau des poils, le regard ne pouvait pas la tromper. "Oui, le destin…" laissa-t-elle en suspension, répétant la seule phrase qu'il avait pratiquement dite depuis le début de la conversation. Elle se laissa tomber sur la banquette arrière en même temps, restant un peu pensive sur les évènements qui se déroulait devant ses yeux. Le destin, elle avait du mal à y croire, ce n'était pas dans son habitude. On mettait souvent trop de chose sur le simple compte du hasard mais parfois, ce n'était pas le cas. Combien de chance pour qu'elle retombe sur cette personne à autant de kilomètres de leur première rencontre ? Cette personne qui est la seule qu'elle avait rencontrée – en dehors des gens de son enquête – durant les événements d'Edimbourg ? Au fond d'elle, elle sentait qu'elle devait le revoir, que leurs histoires n'allait pas se terminé sur une moto la quittant durant un orage. Elle passa délicatement une main dans ses cheveux tout en y pensant, regardant les passants qui allaient pour le moment plus vite que la voiture dans laquelle elle se trouvait.

Elle se redressa de nouveau pour se positionner entre les deux sièges avant. Elle prépara sa main, jouant avec ses doigts hésitant avant de se décidé à tendre le bras. Du temps avait passé et elle avait gagné en maturité, indispensable quand on avait un ado à la maison en pleine crise, elle ne voulait pas laisser une mauvaise impression à Alistair, celle de la bourgeoise qui se moque de tout ce qui ne rentre pas dans sa classe sociale.
"Je pense que nous sommes partie sur de mauvaises bases la dernière fois. Je m'excuse pour mon attitude passée." Elle n'attendait pas réellement de lui qu'il s'excuse de même de l'avoir laissé là, elle avait changé mais elle comprenait tout à fait que quelqu'un d'autre reste comme il était. Si tel était le cas, elle avait de la chance qu'il ne pleuve pas, sans quoi, il lui aurait peut-être demandé de sortir du taxi pour continuer sous la pluie. Tout ce qu'elle espérait, c'était que sa main tendue n'allait pas rester dans le vent. Elle la laissa ainsi assez longtemps pour avoir sa réponse avant de la reprendre. Elle hésita presque à se mettre sur le siège passager pour pouvoir discuter avec lui, car oui, elle ne comptait pas rester sans rien dire tant qu'elle n'avait pas été pardonnée par cet homme. Elle restait également dans cette position, une main sur chaque dossier afin de pouvoir mieux lui parler.

"Cela fait combien de temps que vous êtes ici ?" posa-t-elle innocemment sur le ton de la conversation. Ce n'était pas de la curiosité mais juste histoire de faire de la causette. Et elle voulait également savoir depuis combien de temps il arpentait les rues de la même ville qu'elle sans qu'ils ne se croisent. Elle avait également d'autre question qui tournait dans sa tête mais elle préférait ne pas les poser avant de lui avoir faire desserrer les dents un minimum. Après tout, il était le témoin le plus proche des évènements d'Edimbourg, bien qu'il n'avait pas du rencontrer la créature surnommée Ghost Claw par les soins de sa passagère sans quoi, elle devrait conduire elle-même le taxi – car les morts ne conduisent pas si bien que ça. Les récents articles lui donnaient envie d'en savoir plus sur la bête, non pas pour une suite mais ce coup-ci pour une simple curiosité et elle voulait savoir son point de vue, sur Edimbourg, New York et, une fois qu'elle lui aurait dit, son bouquin.
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Alistair — Evelyn

Cette femme était trop calme, son aura en serait presque rassurante si je n’avais pas été décontenancé par sa simple présence. C’était comme un cheveu sur la soupe, bouillante qui plus est, alors que j’étais terriblement affamé. À la fois frustrant et terrifiant. Comme toutes les fois où je me sentais partir, lorsque j’initiais une perte de contrôle flagrante. Comme toutes les fois où l’Autre apparaissait.
Je ne pouvais pas savoir ce à quoi elle pensait, mais elle avait l’air foutrement sereine, et ça me rendait d’autant plus anxieux. Je n’arrivais même pas à comprendre ce qu’il se passait. Ressentais-je de la rancoeur, du mépris, de la peur, ou même de l’attirance ? Je n’en savais rien. Je ne savais pas comment faire, comment dérouler tout ça et l’analyser. Alors je ne quittai pas les yeux de la route, mes mains agrippées au volant de la Toyota Camry. Je la sentais derrière moi, là, en attente de quelque chose de ma part. Le feu passe au vert, et la circulation se débouche un peu - du moins, nous avançons de nouveau. Le temps de laisser ce tas d’automobiles avancer, et le feu était de nouveau passé au rouge, me forçant à retourner à l’arrêt. Peu de temps avant, elle m’avait exposé des excuses assez claires concernant son comportement passé. Si seulement il n’y avait que ça…dans tous les cas, elle n’était pas la seule à avoir fauté si j’ose dire, bien que mon état pouvait parfaitement excuser mes travers. Mon caractère de merde n’aidait pas j’en conviens, mais tout de même. Je ne voulais pas aller plus loin dans la conversation, ou plutôt éviter au mieux un rapprochement potentiel. Je le faisais pour elle en priorité, et peut-être la personne qu’elle allait rejoindre à l’école-dite.

Encore une fois, j’avais essayé de couper court, mais d’une façon trop conciliante - qui était pourtant tout à fait sincère. « Comme vous le dites si bien, c’est du passé. », lui confirmais-je, sans pour autant m’excuser concrètement. J’avais le coeur lourd. Mais tout ça était derrière nous et j’aurais souhaité que ça le reste, je dois dire. Ne plus avoir à la côtoyer, la laisser vivre paisiblement sa vie, malgré tout ce qu’a pu créer chez moi son bouquin. De toute façon, un jour ou l’autre, j’aurais été confronté à la vérité…c’était un moyen comme un autre pour y parvenir, non ? Mais l’épargner aurait été mieux…au final, nous étions tout deux les cultivateurs de notre souffrance. Et les mauvaises pousses, on ne pouvait tout simplement pas les arracher aussi facilement. La seule solution viable était celle-ci : repartir chacun de notre côté et s’éloigner le plus possible l’un de l’autre.

Mais allez dire ça à une femme aussi butée. Elle avait beau avoir mûri sur certains points que je jugeais cruciaux - ce dont je n’allais pas me plaindre - ce n’était pas un trait de caractère que l’on retirait si facilement. Même moi, ça m’était resté, malgré tout ce qui m’était arrivé. C’est pour dire…

Mon coeur battait fort à présent, et mes mains étaient étrangement froides. Muscles crispés. L’angoisse ravalée. « Un certain temps. », avais-je rétorqué dans un soupir forcé. Feu vert. Nous continuâmes d’avancer vers Manhattan. Moins de cinq minutes plus tard, nous étions de nouveau arrêtés à un feu, en plein croisement. À défaut de ne pas pouvoir parler ou étendre la conversation sans me dévoiler davantage, j’avais choisi de me renfermer. C’est ça, Alistair. Continue. Seulement, je crois qu’elle n’est pas prête de lâcher l’affaire, et c’est de loin l’une des choses qui me calmerait le moins pour le moment…

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Il ne semblait toujours pas vouloir lui faire la conversation, répondant le plus las du monde à chacune de ses interrogations. Et Evie ne voulait pas d'une discussion à sens unique aussi il fallait qu'elle prenne les devants, au sens propre du terme. Alors que la voiture s'arrêtait encore à un feu rouge, elle en profita pour passer sa jambe entre les deux sièges avant que le reste de son corps ne suive le même chemin, fort heureusement que même à son âge, elle avait gardé une certaine souplesse grâce à son entraînement régulier au Krav Maga. Elle prit donc ainsi place sur le siège passager, une place que peu de monde, pour ne pas dire personne, n'utilisait dans un taxi, sauf en cas de manque de place à l'arrière. Elle s'installa, espérant que sa gymnastique ait au moins légèrement captivé l'attention du chauffeur resté jusqu'à présent les yeux rivés sur la route. Le véhicule étant à l'arrêt, elle se plaça dans une position que le code de la route interdisait, à savoir sur le côté avec une jambe pliée sur le siège afin de ne pas y mettre sa chaussure, respectant quand même un minimum l'outil de travail d'Alistair. Elle regarda plus attentivement monsieur Blackwood pour essayer de comprendre pourquoi il lui faisait cet effet-là. Et plus elle regardait, plus elle avait cet étrange sentiment et sa gorge qui se nouait. Elle avait juste envie de lui prendre la main pour le réconforter. Semblait-il malheureux, pas forcément, mais elle avait juste envie de le faire.

Elle se questionnait aussi sur ce qu'il ressentait de son côté, est-ce que cette sensation étrange était partagée ? C'était assez dur à dire pour un homme qui semblait se cacher sous sa barbe. Est-ce que son cœur battait aussi à une vitesse excessive ? Elle restait convaincue que cette rencontre à Edimbourg n'était pas la seule fois qu'ils s'étaient vus, comme s'ils avaient partagé quelque chose entre eux de terriblement fort. Elle s'attardât sur ses mains crispées sur le volant avant de lui poser une nouvelle question, sans doute plus personnelle ce coup-ci que la pluie et le beau temps ou l'embouteillage qui n'en finissait pas.
"Pardonnez-moi, ça va peut-être vous sembler étrange comme question mais… vous n'avez pas l'impression de m'avoir déjà vu… en dehors de cette journée en Ecosse je veux dire." Elle se rattrapa en se rendant compte que sa question trouvait une réponse évidente. Au moins comme ça, elle serait fixée de savoir si elle était folle ou non. Le feu repassa au vert et la voiture avança pour quitter ce carrefour, forçant Evelyn à reprendre une position plus adéquate le temps du trajet. Lequel ne vu pas tellement long puisqu'à peine entrer dans la rue suivante, la file qu'ils venaient de quitter s'était reformée de plus belle devant un nouveau feu. En temps normal, et pour n'importe quel autre chauffeur, la passagère aurait déjà regardé sa montre en soufflant contre le trafic de cette ville mais pas aujourd'hui, aujourd'hui elle s'en foutait. Bien sûr un retard mettrait de mauvaise humeur sa fille adolescente qui, même avec une bonne entende entre les deux, ne s'empêchait pas d'agir comme une adolescente en pleine crise. Tant pis pour elle si ça devait se passer comme ça, pour une fois, elle avait quelque chose de plus important à savoir, de plus important que la promotion de son livre ou les autres fioritures demandant une absence prolongée. Dès que la voiture se stoppa, elle reprit nouveau sa position, retenant sa jambe de sa main en la tenant à la cheville et attendant de voir si l'homme qui lui faisait face commençait à perdre ses défenses.
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Et elle n’avait même pas prit la peine d’ouvrir la porte pour passer à l’avant normalement. Non, au lieu de ça, elle s’était glissée à droite de mon épaule, entre les deux sièges avant pour se caler sur le passager. Lorsqu’elle avait fait son oeuvre - que je remerciai assez court - j’avais rapidement vérifié si elle n’avait rien abîmé sur le moment. Rien de tout ça, elle avait été suffisamment habile pour ne faire que frôler sa cuisse sur l’autre siège. Un homme lambda aurait certainement fait cascader ses yeux plutôt sur ses courbes, chose que je n’avais pas faite. Même discrètement, ça aurait pu être le cas. Mais non. Pas avec elle, pas maintenant.
Comme j’aurais pu lui dire de retourner à l’arrière, sans aucune autre forme de procès. Je ne l’avais pas fait. Je n’avais pas besoin de ça pour me la mettre à dos. J’allais bien finir par trouver un moyen, parce qu’il le fallait. Relâche-moi ça, m’incitai-je intérieurement. Je tentai tant bien que mal de détendre ces muscles qui se crispaient sous cette tension immuable.

Mon attention se portait davantage sur la canalisation de mes émotions plutôt qu'autre chose, ce qui n'avait pas réellement été le cas lors de notre première rencontre. Douce indifférence. C'était comme si on jouait perpétuellement avec ma vie, sans que je n'ai mon mot à dire. Je faisais pâle figure aujourd'hui. Il fut un temps où, par exemple, je n'aurais pas eu peur de frapper mon père, quant bien même j'aurais pu le tuer, à terme, sous les coups répétés. S'il se dressait là, face à moi, j'avais bien peur que la roue tourne autrement. Je me sentais capable de détruire sans forcer, moi qui m'était évertué à emprunter le chemin d’une carrière altruiste. J'étais destructeur et plus que je ne l'avais jamais été.

Dans les mouvements de l'écrivaine, une souplesse que je ne lui avais pas connu auparavant. Presque raide comme un piquet, telle la bourgeoise anglaise, comme elle avait pu se montrer à moi la première fois. Sa gestuelle était fort différente ce jour. Bien qu'ayant relevé ce détail, je n'avais pas poussé plus loin la réflexion. Elle pouvait faire tous les sports du monde, même le Krav Maga que je maîtrisais via mon entraînement militaire. J’avais vu des femmes le pratiquer, tout comme d’autres arts martiaux. Parce qu’elles étaient dans le métier, entre autre. Ou quelles avaient subi des violences et ne voulaient plus se laisser marcher dessus. Ça laissait peu d’hypothèses pour Miss St John…et pour le moment, mon cerveau n’avait pas envie d’en explorer d’autres. J’étais à me demander comment quelqu’un aurait pu la frapper sans état d’âme…si c’était vraiment le cas, du moins. Cette simple idée me paraissait étrangement insupportable.

À la question qu’elle me posa, je ne pu m’empêcher de rabâcher une saloperie évidente. C’est quoi cette question idiote…j’ai pas signé pour ça, avais-je pensé d’une traite. Aussitôt était-elle passée que j’avais eu presque honte, n’ayant pas respecté les doutes de la personne qui se trouvait désormais à ma droite. « Non, » commençai-je plus sèchement que je ne l’aurais imaginé. « Je me serais souvenu de vous. » Sauf si, évidemment, l’Autre lui avait rendu visite. On ne pouvait être sûr de rien, mais j’étais presque certain que ce n’était pas possible. Encore une fois, j’étais dans l’ignorance la plus totale. Et encore une fois, j’avais esquivé la question en répondant à côté de la plaque. Il faut dire que plus on s’aventurait dans le domaine du personnel, plus je devenais aigre, et ça ne datait pas de 2011. J’étais tout simplement incapable de répondre à ça de toute façon, de l’exprimer verbalement à un tiers. En plus de ça, je ne voulais pas.

Je sentais son regard sur moi, et je trouvais ça plus que désagréable. Aujourd’hui n’était pas le bon jour, ni ceux qui allaient suivre je crois bien. Qu’on m’épie de la sorte, c’était comme un affront. Je n’avais pas besoin de me remettre encore en question, je le faisais en permanence…et là, on m’y poussait de nouveau, certainement involontairement. Entre temps, nous nous étions déplacés de nouveau et re-arrêtés à un feu. N’ayant pas à tourner à droite, j’étais resté sur ma position. En stoppant le véhicule, ma voix s’était élevée d’une bien étrange façon. Ni cri, ni murmure. L'entre-deux, soulevant la qualité d'une retenue. « Putain, qu’est-ce que vous essayez de faire, Evelyn ? », balançai-je abruptement, relâchant brièvement une infime part de cette tension. Mon regard avait vrillé vers un angle qui se rapprochait d’elle à ce moment-là, sans pour autant frôler ses traits.
Quelle affreuse image je pouvais renvoyer...à croire que je ne m'étais pas arrangé avec le temps, contrairement à elle.

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Evelyn eu un mouvement de recul à l'annonce de la question d'Alistair, son cerveau bugga même sur le sens de cette dernière. On aurait presque dit qu'un chien venait de lui aboyer dessus après qu'elle ait essayé de le caresser doucement. Sa peur du moment lui fit reprendre une position normale sur la place passagère avant qu'elle ne réfléchisse sérieusement à ce qu'une partie de sa mémoire avait enregistré sans partager l'information avec le reste des neurones : sa question. Même elle ne savait pas à quoi elle jouait à vrai dire, elle n'était pas réellement elle-même en sa présence, quand ses yeux se posait sur son regard qui ne quittait pas la route. Elle jouait à vouloir en savoir plus, ou à autre chose, allez savoir. Ses doigts se frottaient des uns aux autres, son cœur repartait de plus belle, s'extirpant de sa poitrine, sa tête lui tournait affreusement. Elle restait silencieuse un moment, ne sachant pas réellement comme réagir, un calme pesant mais qui était sans doute ce que recherchait le chauffeur actuellement, juste conduire sa cliente sans avoir à faire la discussion. Mais vous connaissez Evelyn, elle n'était pas du genre à se laisser faire, cette femme indépendante qui avait dû batailler avec des hordes d'éditeurs pour sortir ses nouvelles, elle ne baissait jamais les bras, il fallait juste qu'elle trouve le bon moyen. La voiture avait redémarré et été à présent de nouveau à l'arrêt depuis quelques minutes déjà. Elle regarda une nouvelle fois Alistair et son esprit recommençait à être confus. Elle avait envie de le prendre dans ses bras, de lui dire que tout allait bien aller, de le réconforter. Puis, son corps se déplaça tout seul, son subconscient prenant le pas sur toutes les barrières que la bienséance lui avait appris. Elle saisit la tête du chauffeur entre ses mains délicates, sans aucun mouvement brusque et la fit tourner vers elle, les regards devant forcément se croiser à un moment. Et elle avança la tête pour poser ses lèvres sur les siennes, échangeant un simple baiser. Ce n'était pas réellement dans les manières de la fille de bonne famille d'agit ainsi mais elle devait le faire, ou du moins elle devait faire quelque chose et c'était ce qui lui semblait être la bonne sur le moment. Les yeux clos, elle ignorait combien de temps ce baiser durait, elle se sentait hors du temps par ce contact physique, elle se sentait à nouveau complète, plus qu'elle ne l'avait jamais été dans ses souvenirs. La seule chose qui interrompit ce baiser fut le coup de klaxon donné à l'arrière du véhicule, indiquant que la file avait avancé et que c'était au taxi de continuer le mouvement de chenille. Elle décrocha alors ses lèvres et libéra la tête de son compagnon d'infortune dans la foulée. Sa bouche refusait de se refermer alors qu'elle constatait ce qu'elle venait de faire, reprenant la pleine possession de ses moyens. "Exc... Excusez-moi."

Elle pivota pour saisir la poignée, les joues rougies par la honte de ce qui venait de se passer. Mais alors que son idée première était de quitter le taxi, elle s'arrêta avec une portière à peine entrouverte. Le silence était redevenu pesant tout d'un coup mais, elle ne voulait pas partir, elle voulait rester près de lui malgré tout. Et puis Fuck off pensa-t-elle. A présent, elle n'avait plus rien à perdre, pas après ce baiser échangé. Evie n'était pas la femme qui renonçait, le chauffeur avait bien dû s'en rendre compte maintenant. Elle claqua la portière et effectua la rotation inverse pour de nouveau se tourner vers le chauffeur. "Alors vous allez m'écoutez maintenant… Je ne sais pas ce qu'il se passe, je ne suis même pas sûre que vous le sachiez également. Mais que je suis avec vous, que ce soit maintenant ou même sur cette route en Ecosse, j'ai un étrange sentiment. Toute ma vie, j'ai cherché quelque chose qui me manquait et vous allez sans doute trouver ça débile mais là, ici, maintenant, dans ce taxi, j'ai l'impression de l'avoir trouvé." Une fois encore, elle avait pris son ton autoritaire, il lui avait aboyé dessus, c'était à présent à elle de se comporter comme le maître qui engueule son chien. Et puis, il n'avait qu'à pas être aussi sec avec elle. Elle continua dans la foulée. " Et ça va vous sembler tout aussi bizarre, mais je sens qu'il y a quelque chose en vous qui vous ronge, je ne sais pas comment vous l'expliquer mais je le sais, il me suffit de poser mes yeux sur vous et je le ressens. Vous êtes sur la défensive, et qui ne le serait pas, mais croyez-le…" une fois encore, ça sonnait plus comme un ordre que comme un conseil. "… je veux vous aider. Alors soit vous vous décidé à un peu lâcher du mou, soit je change la destination pour Altanta et on aura tout le temps de discuter durant le voyage." Et elle était bien capable de le faire. Elle avait lâché son discours improvisé sans une seule coupure, vidant son sac d'un coup. La balle était à présent dans son camps, elle espérait juste lui avoir fait comprendre que "non" n'était pas une réponse et qu'elle ferait tout pour l'aider, quoi qu'il arrive.
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Alistair — Evelyn

Je ne sais pas pourquoi. Je pense que je n’aurais jamais pu savoir.

Mon visage s’était incliné de lui-même vers elle lorsque j’avais haussé le ton, demandant des réponses. Malheureusement, avoir relâché une infime part de cette tension qui me paralysait avait noyé mes réactions habituelles, sous couvert de la canalisation. Du moins c’était ce que je pensais après coup. Je n’aurais jamais tenu aussi longtemps si ça n’avait pas été elle. Je le sentais…et encore plus maintenant. Vraiment très fort. Comme j’avais vrillé de son côté, elle en avait profité pour m’attraper le visage avec une délicatesse qui contrastait violemment avec toute cette rage contenue dans mon corps. Mon cerveau s’était mit sur pause, pendant un instant, me coupant brièvement du reste. Si la première fois nous n’avions eu aucun contact physique, ce qui n’avait pas empêché pour moi de ressentir certaines choses étranges…cette fois-ci, le doute n’avait même plus sa place. Quelque chose se passait, et pas n’importe quoi.

C’était l’incompréhension la plus totale. Ce baiser avait eu le même effet qu’un anesthésiant, je n’avais plus rien senti, du moins, cette once de violence que j’aurais été capable de rejeter sur elle n’aurait pas pu exister de ce fait. Moi qui avais fermement voulu la protéger en la faisant fuir, j’étais en train de me laisser prendre au piège comme un bleu. Non, c’était tout simplement fini. Je n’avais plus aucune chance de la repousser et nous étions désormais dans le même bateau…surtout pour le pire, et j’en avais l’intime conviction…
Le coup de klaxon derrière moi m’avait de nouveau irrité, me faisant légèrement froncer les sourcils sous ce son strident. Je m’étais recalé dans mon siège en passant la première, commençant à avancer malgré la portière entrouverte.

Pourquoi avait-elle fait ça ?

Pour me clouer le bec ? Faire pression ? Était-ce seulement sincère ? Ça aussi, je n’en savais rien. Pourquoi je ne posais pas la question pour m’en assurer ? Parce que j’en étais incapable. Parler, ce genre de choses-là - ce n’était pas mon fort. Comme beaucoup d’hommes j’avais l’impression, mais je crois que j’en tenais quand même une bonne couche.
Elle avait finalement refermé la portière et s’était replacée, j’avais alors jeté un vif coup d’oeil dans le rétroviseur avant de continuer avancer, quant bien même j’avais, maintenant, envie de descendre du taxi pour aller fracasser le crâne de la personne qui klaxonnait frénétiquement depuis tout à l’heure. On va se calmer, m’étais-je répété dans ma tête, jusqu’à m’en mordre l’intérieur de la joue. Calme-toi, merde ! Et j’avais laissé transparaître ce malaise de manière plus explicite, lorsqu’elle avait commencé à parler, me pondant des propos que je n’étais pas enclin à entendre maintenant.

Pourquoi je ne lui avais tout simplement pas intimé de quitter le véhicule…ou arraché le visage avec mes mâchoires ?

Si ça avait été quelqu’un d’autre, je le sais au fond de moi, je n’aurais pas laissé ça se produire. Sauf qu’à cet instant, c’était comme toutes les parts qui me composaient s’étaient réunies dans un seul cercle, et s’étaient entendus sur la question. Je n’avais tout simplement jamais connu ça depuis ma libération. Non, je n’avais jamais vécu ça, tout simplement. Je n’étais pas con non plus, je savais très bien que j’aurais pu agir différemment qu’avec violence. Ou du moins, pas dans l’optique de la faire souffrir. Comment aurais-je pu ?

« Tu…vous êtes complètement… », commençai-je dans un murmure. J’étais en colère, mais touché. Touché par ce quelle venait de dire malgré qu’elle ne sache absolument rien. Quelle se base sur des apparences ou des ressentis. Personne ne m’avait tendu la main comme elle le faisait aujourd’hui, mais j’aurais prié tous les panthéons imaginables pour que ce ne soit pas elle qui s’y colle. Et pourtant. Elle continuait dans sa tirade, alors que nous avancions vers Manhattan. « Arrête, » lui avais-je dit un peu plus fort, « Ça suffit. » Je l’avais tutoyée un peu plus tôt sans m’en rendre compte, mais j’osais croire qu’avec ce qui s’était passé, il ne valait mieux pas l’appeler mademoiselle en la vouvoyant.

Là, je commençai à ne pas être bien du tout. Si ma tension, ma crispation, tout ce que vous voulez m’avait permit jusque là de me maintenir éveillé, je me mettais cette fois à perdre la boule. On appelait ça communément une crise de panique, sauf que chez moi, ce n’était pas tout à fait simple à gérer. Il fallait que je m’arrête. Maintenant. Passant un carrefour, je m’étais rangé sur le côté et avait arrêté le compteur. Frein à main. La main utilisée pour activer ce mécanisme revint à moi, je me cachai le visage avec tandis que je me forçai à fermer les yeux pour reprendre le fil. De mes pensées ou de mon corps, je n’en savais trop rien. Chute de tension ? Fort possible. Un choc émotionnel trop intense. Foutu trauma qui m’avait fragilisé comme jamais.
J’avais exactement cinq minutes pour me calmer et reprendre la route. C’était la pause que je ne m’étais pas octroyée…et elle tombait plutôt bien si j’ose dire. Je n’avais même pas pensé à son rendez-vous, pour le coup. Ceci me frappa presqu’aussitôt, j’ôtai donc ma main de mon visage en arquant instinctivement mon attention sur elle - je n’arrivais pas à la regarder dans les yeux, toujours, et c’était pas faute de l’avoir fait un peu plus tôt.

« Désolé, ça va mettre un peu plus de temps que prévu… », et c’était dit le plus sincèrement du monde. Alors que d’habitude ma température corporelle est anormalement élevée, mes extrémités étaient glaciales et mon oeil vitreux. J’avais besoin de souffler un instant. « Désolé. », répétai-je dans le vague, alors que je laissai ma tête reposer contre mes mains jointes sur le sommet du volant.

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Allez savoir ce qui lui avait pris, Evelyn ne le savait même pas mais elle se sentait à présent soulagée. Ce qu'on ne pouvait pas réellement dire de son partenaire dans cette voiture. Le pauvre chauffeur semblait être mal à l'aise mais pas de la même manière qu'au début. Evie compris assez vite qu'elle avait réussi à briser les remparts qu'il s'était forgé mais la réaction n'était pas celle escomptée pour autant. Maintenant, elle-même se sentait mal à l'aise de le mettre dans cet état. La voiture était à présent arrêtée sur le bas-côté et Alistair avait sa tête enfuie dans ses mains. La demoiselle chercha hésita un instant, levant sa main à mi-hauteur sans aller plus loin, avant de continuer le mouvement et de le reculer de nouveau. Ce précédent contact entre eux avait été plutôt perturbant et elle n'était pas sûre que la meilleure solution fût de recommencer mais elle devait faire quelque chose. Son cœur ne battait plus la chamade dans sa poitrine, il était plus apaisé de ce niveau-là mais il continuait à être douloureux, comme si chaque battement était accompagné d'épines qui plongeaient dedans, comme si son propre cœur était piégé dans une vierge de fer. Elle souffrait de la douleur intérieure que semblait avoir son chauffeur alors que l'empathie n'avait jamais été son fort, à l'exception de sa propre fille mais ce n'était pas pareil… enfin, l'était-ce réellement ?

Elle se décida finalement à tendre sa main sa main pour la poser sur le dessus du crâne d'Alistair et commença à caresser le cuir chevelu. Réconforter les gens n'avait jamais été son fort non plus, une fois encore, la seule référence qu'elle avait à sa connaissance, c'était sa propre descendance après une nuit d'orage ou un vilain cauchemar.
"Ce n'est rien…" dit-elle dans un murmure, à peine perceptible mais qui était un véritable cri dans son cœur La main continua sa route jusqu'à l'épaule côté portière de cet étrange personnage, massant très légèrement cette partie. Son regard était fixé sur la carcasse de l'homme dont elle avait du mal à déceler le ressentit actuel, elle ignorait même si ce qu'elle faisait en ce moment pouvait l'apaiser ou pas. Une fois encore hésitante, elle se pencha lentement, par à-coups en regardant si chaque centimètre dans sa direction ne provoquait pas une réprimande dans sa direction. Son front se posa alors contre la tête d'Alistair, sentant que c'est ce dont il avait besoin, d'aide. Pas de l'aide dont on parle pour indiquer qu'une personne est malade et devrait se faire soigner mais comme une véritable main tendue, une caresse, un peu d'espoir, une oreille attentive. Son respiration s'était calmée d'un coup après le contact, son cœur également et de même pour sa migraine. Elle était bien, aussi bien qu'elle ne l'avait été durant 40 ans. "Prenez votre temps…" Elle l'avait dit cette fois-ci d'une voix normale.

Les deux inconnus, si on pouvait encore les appeler comme ça, restèrent un court instant dans cette position, Evelyn gardant son étreinte sur lui tout ce temps. Puis, elle le relâcha pour se redresser sur son siège, ne le quittant pas du regard. Elle se mordit la lèvre, toujours hésitante à la recherche d'un mouvement de la part du taxi driver. Elle sentait qu'elle devait lui dire quelque chose mais les mots avaient du mal à être trouvé. Peut-être avait-elle fait une erreur finalement, elle n'aurait peut-être pas dû le pousser ainsi à bout.
"Je m'excuse… je n'aurai pas dû…" sa phrase aurait dû continuer mais les derniers mots moururent dans le fond de sa gorge. Elle récupéra son sac à l'arrière et sortit son portefeuille. A ce moment, elle aurait surtout voulu se transformer en petite souris, se cacher quelque part pour ne jamais en ressortir. Elle regarda le cadran pour voir le montant sur lequel il s'était arrêté et sortir une somme plus importante en billet. Elle les déposa sur le tableau de bord. "Je suis vraiment désolée…" Désemparée, elle attrapa de nouveau la portière pour l'ouvrir, s'enfuir, disparaître. C'était peut-être lâche mais le voir ainsi faisait revenir tous les symptômes de leurs rencontres et elle ne semblait pas pouvoir l'aider de quelque manière que ce soit. Il n'avait pas l'air d'en vouloir d'une certaine manière, plus rien ne la retenait. Elle posa un dernier regard sur lui alors que le bruit caractéristique de la portière qui s'ouvre retentit dans le taxi. Au coin de ses yeux commençaient à perler des larmes sans qu'elle puisse l'expliquer ou l'empêcher.
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Alistair — Evelyn

J’étais désormais partagé entre cette envie qu’elle s’éloigne de moi et la garder au plus près. Comment choisir alors que les émotions elles-mêmes étaient incompréhensibles, que les pensées s’entremêlaient ? J’étais destiné à réagir à l’instinct, et ne vivre que par ça. En tous cas, c’était, aujourd’hui, quelque chose qui m’était imposé de par mon état initial. À peine avais-je fermé les yeux que je les avais rouverts, sentant de nouveau sa peau frôler la mienne. Quelque chose me soufflait que je n’appréciai pas ça, et pourtant, j’avais l’impression d’être au moins un peu plus calme. C’était progressif, les petits pas en créaient de plus grands, c’était inévitable. Je ne savais pas pourquoi cela se produisait, et moi, l’homme qui avait toujours exigé la vérité, se sentais particulièrement frustré par ça. Elle glissa son bras derrière mes épaules et s’approcha. Là, par contre, j’étais plus à me dire si je n’allais pas lui faire du mal sans le vouloir. D’ailleurs, ne l’était-ce pas depuis le départ ? Ce n’était pas moi. J’étais devenu, depuis quelques années, quelqu’un…quelque chose d’autre. J’aurais souhaité m’excuser d’être ce que j’étais devenu, que ce soit à elle ou à toutes les familles que j’avais brisées - voire décimées. Je ne voulais surtout pas qu’elle soit la prochaine sur la liste…d’où mon inquiétude omniprésente.

Elle avait beau me dire que je pouvais prendre mon temps, mon cerveau en pondit une parfaite antithèse. J’étais en service et il était impossible pour moi, sauf si j’aspirais à me faire licencier au plus vite, de déborder sur des plages horaires qui n’étaient pas les miennes. Idem, les pauses à rallonge étaient prélevées sur mon salaire, qu’on se le dise. Je n’allais pas dire que je vivais sur la paille, mais je n’étais pas le mieux loti non plus. J’avais réussi à trouver un endroit (presque) safe pour y entreposer ma moto, et c’était déjà quelque chose d’assez extraordinaire. Le contact se rompt en silence, et je me rends compte que mes mains étaient, malgré mon coup de faiblesse, enserrées l’une sur l’autre contre le volant. Et ce, plus fermement que je l’aurais imaginé aux premiers abords.
Je tournai légèrement la tête de son côté lorsqu’elle s’était retirée, l’observant en grimaçant légèrement. Elle venait à peine de récupérer son sac et armait sa voix de paroles conséquentes. Elle n’aurait pas dû…je n’en sais rien, je dois dire. Je n’arrivai pas à la blâmer pour ce qu’elle avait fait. En soi, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi elle s’était acharnée. Un homme blessé aurait-il réellement craché le morceau si facilement sous cette pression ? Non. Un animal - à mon image  - non plus.

Quelque chose émanait d’elle à présent, quelque chose qui s’apparentait à une forme de souffrance. Parce qu’elle se sentait coupable. Elle n’avait rien vu, rien su, et déjà, la voilà qui voulait s’envoler, blessée. Sa main dépose des billets verts sur le tableau de bord que je ne regardai plus depuis quelques secondes. Nous nous ressemblions tellement que j’en étais abasourdi.
Lorsqu’elle prononça son dernier mot, mon esprit me dicta d’agir, car j’avais senti qu’elle allait faire ça. Alors qu’elle avait ouvert la portière de sa main droite, je lui avais vivement attrapé le poignet gauche.

La prise n’était pas agressive, elle avait été rapide, réflexe, et idéalement réussie. J’avais réagi une fraction de seconde plus tôt avant qu’elle n’agisse. Même avec toutes ses forces, elle n’aurait pas pu me faire vriller le bras. L’emprise était si assurée que s’en était déboussolant. Il fallait que je dise quelque chose. Maintenant. « Reste. » J’appelai ses yeux à rejoindre les miens de toutes mes forces. « Comment veux-tu aider quelqu’un en t’enfuyant ? », lui avais-je demandé, alors que mes propres intentions auraient dû jouer sur son départ prématuré. Au point où nous en étions, ce n’était même plus la peine d’y songer…j’étais déjà rongé par les regrets, alors cette fois-ci…

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Son geste avait été retenu par le chauffeur avant qu'elle n'ait pu sortir de la voiture par la main du chauffeur. La poigne était assez puissante, lui faisant presque mal. Elle regardait son bras ainsi immobilisé, tentant tant bien que mal de se libérer de cette emprise mais rien n'y fit, elle était bel et bien immobilisée. Une personne normale aurait sans doute hurlé pour être libérée, voir aurait appelez à l'aide dans la rue pour que quelqu'un vienne la sauver, mais Evelyn ne réagissait pas, elle attendait parce qu'elle le devait. Les paroles qui lui arrivèrent furent alors de véritable coup de poignard qui la traversait de part en part. Il avait tellement raison qu'elle se sentait stupide de sa réaction, alors qu'elle n'avait pas l'habitude de regretter des choses. Pour le moment, elle était restée la tête baissée en direction de son bras sans même croisé le regard d'Alistair qu'elle sentait pourtant sur chaque parcelle de son corps. Les rôles semblaient à présent être inversés. Elle referma la porte machinalement sans dévier la tête, opérant le mouvement minimum qu'on lui demandait. Elle restait pensive dans un long silence que seul le bruit des voitures venait perturber. Qu'il le veuille ou non, ce voyage allait durer plus longtemps que la normale mais elle le payerait en conséquence pour qu'il n'ait aucun problème. Elle finit par relever la tête dans sa direction, bougeant un peu les muscles de son bras afin qu'Alistair comprenne qu'elle ne comptait plus partir et qu'il pouvait la libéré de son entrave. Elle aurait sans doute pu essayer une main blanche pour lui faire lâcher sa prise mais elle savait sa tentative totalement inutile.

"Je… Qu'est-ce que…" Les mots n'arrivaient pas à sortir pour la femme habituellement si apte à la parole, elle ne savait pas réellement comment continuer la conversation maintenant qu'il voulait enfin parler, du moins c'est ce qu'elle pensa. Ses mots n'avait aucune assurance alors que quelques minutes plus tôt elle l'avait copieusement engueulé sans un accro dans la voix. Elle ravala sa salive avant d'ouvrir une nouvelle fois la bouche, troquant le regard d'Alistair pour le volant, ne voulant pas réellement le regarder. Elle ne voulait pas lui dire qu'elle comprenait ce qu'il ressentait, les gens avaient du mal à croire ce genre de remarque. "Je… n'ai pas toujours été celle que vous voyez ici." Parler d'elle, voilà comment elle voulait briser la glace, lui prouver une bonne fois pour toute qu'elle n'était pas la personne qu'il s'imaginait. "J'étais une orpheline pendant une grosse partie de mon enfance…" Son regard était à présent perdu dans ses pensées alors qu'elle regardait toujours le volant. Des images de l'orphelinat où elle avait passé son enfance lui revenait comme des flashs en pleine figure. Sa voix était calme, presque mélancolique. Elle y était retournée peu de temps après leur première rencontre et avait retrouvé l'une des sœurs de l'époque, promue à la place de mère supérieur avec les années. Elle se souvenait bien d'elle et l'avait accueillie à bras ouvert. "Et depuis toute petite, j'ai toujours eu l'impression qu'il me manquait quelque chose." D'autres que ses parents, mais elle ne pris pas la peine de le souligner. Sa main se perdit dans ses cheveux, attrapant une mèche pour la faire tournoyer entre ses doigts. Lors de cette visite, elle avait eu une révélation qui l'avait bouleversée et qui lui faisait froid dans le dos toujours à présent. Lorsque sa mère l'a emmenée à l'orphelinat, elle n'était pas le seul bébé présent. Elle releva le visage, dans un retour à la réalité pour de nouveau confronter le regard du chauffeur. "J'avais… j'ai" , elle avait changé le temps de sa phrase, elle espérait toujours quelque part qu'il était là à l'attendre mais savait-il seulement son existence ? "…un frère jumeau que je n'ai jamais connu." Voilà, c'était son histoire, maintenant, il la connaissait et peut-être serait-il plus enclin à ouvrir à son tour son cœur.
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Alistair — Evelyn

Ce n’était pas un appel à une conversation fondamentalement privée, j’avais agi parce que je ne m’étais pas vu faire autrement. Alors oui, une fois de plus, les interprétations diverses et variées allaient pleuvoir…il ne me manquait plus qu’à deviner laquelle allait tomber. Et quant bien même j’avais accepté son aide de manière symbolique, je n’étais certainement pas encore prêt pour divulguer certaines choses. Par définition, ce genre de chose était difficile pour moi. Ce n’était pas ça qui allait faire changer la donne miraculeusement. Le temps allait faire son oeuvre, les langues allaient se délier…surtout de mon côté, j’espérais, ni trop ni pas assez. Le juste milieu pour qu’elle n’ait pas à s’en faire davantage, qu’elle se dise que je ne suis qu’un pauvre gars ayant subi les caprices du destin…et qu’elle n’aille pas plus loin. Aujourd’hui, ce n’était pas vraiment le moment pour en parler, et même ça je ne pouvais pas lui expliquer le pourquoi. Il n’y avait qu’une seule information, voire deux, que je pouvais au moins essayer de transmettre…mais le fait même d’avoir à en parler me crispait davantage.

La porte claqua. J’avais ôté ma main, desserrant ma poigne d’un coup. J’avais ramené mon dû vers moi en détachant mes yeux de sa silhouette, un peu honteux d’avoir dû la forcer à quelque chose. Sentiment que je gardais pour moi alors qu’elle baragouinai quelque chose, visiblement atteinte par ce que j’avais eu à lui dire. J’avais l’impression que des décharges électriques naissaient en permanence dans mes bras, remontant jusqu’à mon échine. Un frisson douloureux. Je redressai ma tête qui semblait s’être alourdie. Je l’écoutai parler tout en tentant de reprendre le fil de mes émotions. Orpheline. J’ouvrai et refermai mes mains devenues aussi raides que du béton…une chance que je n’ai pas serré plus que ça le volant. Manque. Ça, je l’avais ressenti en permanence, comme le ressentiment qu’on avait fini par me faire sentir…que je n’avais pas été désiré en tant que fils. Jumeau. Tout ça me semble de plus en plus étrange, mais j’écoute. J’écoute, faisant un parallèle inconscient avec ma propre histoire. Non…rien. Ça aurait juste expliqué son sentiment de manque. Deux racines du même arbre. J’étais écossais, elle ne l’était pas. À moins qu’elle n’ait des origines autre. J’en savais rien. Je voulais pas savoir.

Je n’avais même pas le doute. Rien de tout cela. J’avais juste pris le temps d’accueillir ce qu’elle avait eu à me dire. Avec le maximum de distance qu’il m’était possible d’avoir actuellement…c’est à dire, pas beaucoup - mais assez pour ce genre de discours.
Je semblai absent. Silencieux, toujours. Nos regards s’étaient brièvement croisés, mais l’éclat de celui qui m’appartenait n’était pas plus vif que tout à l’heure. Je retirai le frein manuel d’une main qui semblait reprendre progressivement sa température normale. À ce rythme, je n’allais pas faire long feu aujourd’hui. Avant de reprendre la route, maintenant la pédale de frein enfoncée, je lui avais dit, l’air dans le vague.

« Ça doit être difficile. » C’était tout ce qui m’était venu à l’esprit. Je n’allais pas pleurer sur son épaule pour la bonne cause, mais j’osais espérer que ça avait dû être ardu pour elle. Surtout en sachant qu’elle avait un jumeau. Était-il encore en vie ? Quel âge avait-elle ? Peut-être devrait-elle chercher par là, avec les actes de naissance. De quoi je me mêlais au juste ? Et à bien y songer, j’étais en train d’abuser. Abuser à dire que ça avait été difficile alors que je me refusai d’admettre que ma vie l’avait été aussi, quant bien même j’avais vécu de bons moments dont je m’étais satisfait.

J’avais relâché la pédale de frein, repartant. Je n’étais pas vraiment dans mon meilleur état mais je devais aller au bout de cette journée, et à commencer par cette course. Je remis le compteur seulement cinq minutes après être retourné dans la circulation. On mettrait ça sur le compte de l’oubli, alors qu’il n’en était rien. Je prétexterai un changement de client - d’où la pause entre les deux. Les embouteillages reprirent de nouveau, même si j’avais cette impression que ça s’était décoincé un peu plus. À quelques minutes près, la donne changeait parfois drastiquement. Parfois la faute à un accrochage, des deux roues mal placées, ou un arrêt fortuit qui bloquait toute une voie.

J’avais laissé quelques minutes, presque sept après mes derniers mots. Elle attendait quelque chose de moi, c’était évident. Il fallait que je trouve la force…et surtout les bons mots. « Bon… », commençai-je, un peu gauche. Je regardai un peu au hasard sur la route, tentant de trouver à me rassurer. « J’ai été adopté. » Une autre façon de dire que je comprenais la situation qu’elle avait pu vivre. « Mais je m’en fout. » Et c’était pas faux. Je n’aspirai même pas à retrouver ceux qui avaient pu être mes géniteurs. Si j’avais été abandonné, c’était qu’il y avait eu de bonnes raisons à ça. Je respectai malgré moi les volontés de ces gens-là. Si ça se trouve, ils étaient morts à l’heure qu’il est. Alors à quoi bon ressortir des vieux remords des tiroirs oubliés.

Pendant un instant, j’aurais pu penser qu’elle allait me juger. Mais de ça aussi, j’essayai - au moins un peu - de m’en foutre. C’était déjà assez crevant de parler de moi, surtout dans un moment pareil. Les minutes défilèrent encore, la route se dessinait devant nous alors que nous étions enfin à Manhattan. « Je s…j'ai été infirmier militaire. Avant, j’veux dire. » Pas la peine de lui signaler que j’avais été sergent, que j’avais participé à certaines missions…dont une qui avait sérieusement mal tournée. Elle n’avait qu’à faire quelques recherches sur le web pour trouver des articles écossais mentionnant mon nom en tant qu’otage libre.

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Le chauffeur ne disait aucun mot après qu'Evelyn aie vidé ce qu'elle avait sur le cœur. Peut-être avait-elle eu tort de lui parler ainsi, c'était peut-être peine perdue que de vouloir l'aider. Il desserra le frein à main, toujours dans un silence alors que l'écrivain restait avec son regard tantôt vers le visage de cet inconnu silencieux – pour en déceler une réponse probable de sa part – tantôt sur la route et le trafic. Ce silence, même s'il avait été court, commençait à être pesant pour elle. Puis, juste avant de se remettre dans la circulation, il avait fini par ouvrir la bouche, juste pour le dire que ça avait dû être dur pour elle. Quoi ? C'était tout ce qu'il avait à dire ? Alistair retourna dans son mutisme juste après avoir lâché ses paroles. Evelyn avait encore une fois des envies de le secouer pour qu'il réagisse un peu plus, fasse quelque chose. Il avait demandé de l'aide, d'une certaine manière mais ne donnait pas l'occasion à l'anglaise de lui porter secours. La passagère commençait à croire en une cause perdue et à présent jouait au même jeu que lui, ne pipant aucun mot durant plusieurs minutes. Son regard même s'était tourné, presque pour la première fois depuis le début de cette conversation vers la fenêtre pour regarder les maisons, les passants et les voitures garées qui défilait avec le paysage. Finalement, la voiture ralentit de nouveau pour un nouvel embouteillage. Comme si cette action était un déclencheur pour les deux personne à bord du véhicule, c'est à ce moment que le silence se rompit, non pas par Evelyn pour une fois mais bien par le chauffeur.

Pour la première fois en deux rencontres, il commençait à lui parler. Bien entendu, il avait déjà prononcé des phrases par le passé mais c'était plus des réponses sans grand intérêt d'une conversation futile. Non, pour une fois, c'était quelque chose qu'elle sentait de plus profond, de plus intime, des paroles dont, même si la personne les prononçant ne s'en rendait pas compte, était un cri du cœur comme les siennes peu avant, un timbre de voix, des petits détails qui font qu'elle connaissait ce genre de parole. Son visage s'était de nouveau tourné vers lui pour écouter ses paroles attentivement. Elle eut un pincement au cœur lorsqu'elle se rendit compte que leur histoire n'était pas si différente bien que leur façon de réagir l'était. Et encore, pas tant que ça. En y pensant, Evelyn n'avait jamais voulu savoir qui était ses parents biologiques, elle n'avait jamais fait des recherches dans ce sens, ayant reçu l'amour des sœurs de l'orphelinat puis de parents –pas les meilleurs, c'est vrai – qui avait comblé une partie de ce manque. Mais en voulait-elle à cette femme qui avait abandonné un de ses enfants pour n'en garder qu'un ? Pas vraiment, elle n'y avait jamais réellement pensé, trop jeune à l'époque pour ce genre de questionnement puis, devenant mère célibataire à son tour, elle avait eu une autre perception des choses. On ne pouvait pas en dire autant de son frère pour le coup, qu'elle désirait retrouver un jour mais qui semblait peine perdue. Combien de chance y avait-il pour qu'elle le croise, comme ça, par hasard.

Le chauffeur continua brièvement son histoire sur son passé, parlant de son passé de militaire. Elle ne l'imaginait pas forcément comme ça, son attitude en Ecosse lui avait plutôt fait penser à un rebelle qui refuserait l'autorité, alors l'imaginé aux autres de quelqu'un d'autre. Puis les paroles se turent une fois de plus, Evelyn réfléchissant bien à ce qu'elle devait répondre. Sa main qui tapotait doucement sur sa jambe se releva et hésita à se poser une nouvelle fois sur Alistair. Elle n'était pas du genre tactile habituellement, surtout avec les inconnus, mais avec lui, c'était différent, elle sentait qu'elle pouvait le faire – ou qu'elle devait au choix. Ce fut cette fois-ci, ce fut sur l'épaule qu'elle se posa. /font> "Je suis désolée." Elle était désolée de son histoire qu'elle ne pouvait que comprendre, bien qu'elle n'en était pas la cause. Sa main quitta l'épaule en glissant sur son le haut de son dos avant de revenir du côté d'Evie. Ses doigts à présent se resserraient sur son pantalon, serrant le tissu alors que son cerveau faisait tourner des phrases dans sa tête. "J'ai écrit un livre…" lança-t-elle, le regard perdu sur la route où l'horizon se perdait entre les gratte-ciel. "Vous en avez peut-être entendu parler, il s'appelle Ghost Claw." Il était assez rare qu'elle parle de son travail en premier, c'était souvent les autres qui apportaient ça sur le tapis mais elle une question raisonnait dans son cerveau et elle voulait la poser suite aux récents évènements racontés dans les faits divers du Times. "Ca parle d'une créature qui aurait perpétrer des meurtres en Ecosse…. Est-ce que ça vous semble plausible comme histoire ?" Ou pour vous aussi, ce n'est que le fruit de l'imagination d'un écrivain voulant une histoire racoleuse. Elle voulait savoir son avis à lui précisément, parce qu'il était présent sur les lieux à Edimbourg durant les faits, il savait peut-être certaines choses à ce sujet.
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