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 WISHOP ı↔ı I NEVER LEARN

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Prisoners + trapped & forgotten
Kate Bishop
Kate Bishop
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i never learnWhere the blue moon shines, Where the tears melt ice, In a sea of guilt By the fallen stars, Lonely chimes, sing of pain, There's a storm, only love remains. I've been stung by a star seed honey, He shone love like a lightning honey, I been hit by a star seed honey, His love burns like a lightning honey, I'm right here I'm his star crossed lover, I lie here like a starless lover, I'll die here as his phantom lover, I never learn, I never learn.

Elle n'aurait pas dû venir. Kate le sait bien. Elle aurait dû se rétracter. Ne jamais envoyer ce sms. Ne jamais... ne jamais oser. Ne jamais partir en premier lieu. Ne jamais toujours choisir l'option du drame. Ne jamais s'attacher à eux. Ne jamais lui faire confiance. Oh, on refaisait rapidement le monde avec tout ce que Kate n'aurait pas dû faire. Ça commençait très tôt dans sa vie: elle n'aurait pas dû rentrer de son cours de yoga ce soir là très tard en prenant ce chemin là dans Central Park. Plus tôt encore: elle n'aurait pas dû ne jamais pardonner à son père son absence, sa distance, sa froideur. Ou encore: elle n'aurait pas dû adresser des reproches à sa mère la dernière fois qu'elle l'avait vue.
Il y avait beaucoup de chose que Kate regrettait avoir fait, et plus encore des choses qu'elle regrettait de ne pas avoir fait. Elle regrettait de ne pas avoir eu le courage d'embrasser Teddy en lui expliquant qu'il était bien, qu'ils allaient bien, qu'elle avait juste besoin d'air de distance et de temps. Elle aurait voulu avoir le courage de lui expliquer qu'elle l'aimait, pour de vrai promis juré, mais qu'elle voulait juste... juste s'évader. Les Young Avengers étaient devenus sa vie. Ça ne pouvait pas être sain, n'est-ce pas? Il y avait forcément quelque chose de mauvais à sa bande de potes qu'elle voyait chaque heure de chaque jour de chaque semaine, forcément quelque chose de malsain à tous ces sentiments contradictoires qui l'agitaient sans jamais s'épuiser. Ils l'épuisaient émotionellement. Avec eux, il n'y avait pas de petites disputes, parce qu'il n'y avait pas de petits sentiments, d'amitié à moitié dérobée.

Il n'y avait que ce capharnaüm d'émotions et de sentiments et de ressentis. Ce même capharanaüm qui résonne dans sa tête, qui rebondit sur les parois de son crâne et qui lui fiche un sacré mal à la tempe — à moins que ce ne soit la quantité plutôt impressionnante de café qu'elle a consommé ces derniers jours. Ça lui fait bizarre, de se réveiller le matin dans une chambre trop grande et trop silencieuse. Ça lui fait bizarre, de manger autour d'inconnus, de ne pas pouvoir commenter le goût du café ou la une des journeaux. Ça lui fait bizarre, quand America lui envoie un texto lui proposant d'aller prendre un café, et ça lui fait encore plus bizarre quand elle accepte sa pitié.
Ça lui fait bizarre de se réveiller en pleine nuit, et de devoir se concenter d'un oreiller pour étouffer ses pleurs. Pas les bras de Teddy, pas les mots de Billy. Juste elle. Juste elle.
Teddy lui manque terriblement. Elle a envie de lui dire, mais les mots restent coincés, mais son téléphone ne lui obéit pas. Elle n'arrive pas à se faire à l'idée de tout ça. Elle n'arrive pas à imaginer Billy et Teddy, Teddy et Billy, si heureux, qui s'embrassent, qui s'aiment, qui s'étreignent. Elle n'arrive pas à imaginer un monde où elle laisserait cela arriver. Elle n'arrive pas à imaginer la Kate que Billy a tant admiré. Elle n'arrive même pas à voir celle que Tommy a aimé.
Il n'y a qu'elle, et son téléphone qui vibre, et son oreiller dans ses bras, et son coeur qui s'émiette. Après tout, pense-t-elle souvent amèrement, je ne les mérite pas.

(Ses mots sont gravés sous sa peau, dans son coeur, dans sa tête. Elle ne les mérite pas. Ça n'a jamais été le cas.)

Et pourtant, elle est là. The Maria Stark Library, dit un panneau à l'entrée. Il y a un court texte, que Kate s'applique à lire pour repousser le moment où il faudra qu'elle entre. Apparemment, le fameux Tony Stark a hérité de l'endroit et a décidé d'en faire un lieu de savoir, de connaissance et de préservation. Grand bien lui en fasse. En tout cas, l'endroit a l'air irrémédiablement fermé et pendant un instant, Kate se demande si Billy ne s'est pas trompé en lui envoyant cette adresse.
Elle fait le tour du bâtiment. Elle se voit mal forcer un endroit comme ça au milieu de la nuit. La bonne affaire... elle va se retrouver au poste de police un jeudi soir à quatre heures du mat' en essayant d'expliquer aux policiers que, oui, elle essayait d'entrer de manière criminelle dans ce site privé parce qu'elle voulait arranger les choses avec un ami à elle. Super.
Il y a un épais mur, avec une barrière en métal et tout. Se glissant dans la rue perpendiculaire pour ne pas faire ça devant les couche-tard qui traînent encore sur la cinquième avenue ou dans central park. Et puis, sans autre forme de procès, après avoir vérifié qu'il n'y a personne dans son champ de vision, elle se hisse sur la petite portion de mur, avant de grimper sur la barrière et se laisser tomber de l'autre côté sans autre forme de procès.
C'est simple... un peu trop simple. Toutefois, quand elle voit les premières étincelles bleues éclairer chacun de ses pas, Kate comprend vite que Billy n'est pas un étranger de sa réussite. Depuis quand Stark laisse ses affaires et ses propriétés sans défense? Au moins, Kaplan n'est pas un mauvais ami au point de la laisser se faire pécho par les flics. À se demander pourquoi il ne lui a pas ouvert la porte aussi en passant, ça aurait été plus simple pour tout le monde.

Kate se force à se focaliser sur la petite pellicule de neige qui recouvre le sol. Ça fait quelques jours qu'il neige légèrement, quelques jours que le froid s'infiltre et se distille en elle insidieusement. Quelques jours qu'elle a froid, nuit et jour, mais pas sûr que ce soit à cause des flocons. Elle se concentre sur ça, et la sensation de la poudreuse qui crisse sous ses pas, les yeux rivés vers le sol, alors qu'elle fait le tour de l'imposant bâtiment pour se diriger vers la porte d'entrée.
Ouverte. Elle pousse la porte, doucement, en se défaisant de son épaisse écharpée en laine. Elle a les yeux rouges, les joues rouges, le nez rouge quand elle enlève son bonnet et qu'elle balaie l'imposant hall du regard. C'est richement décoré, et un peu moche. Elle voit ce qui doit être un bureau d'accueil à sa droite, et un portique par-dessus elle saute sans aucune forme de respect. Elle cherche Billy, ignore le chuintement que font les caméras quand elles tournent pour suivre son avancée; mais les étincelles bleues, encore, qui courent le long des fils la rassurent à chaque fois. “ Billy? ” demande-t-elle d'une petite voix, progressant dans chaque pièce. Les premières sont des salles d'exposition, avec des photos de Tony Stark avec des enfants, avec des handicapés, bref, de la bonne propagande d'Iron Man. Les suivantes ont la quiétude rassurante des bibliothèques municipales.
Billy est assis à l'une des tables.

Pendant un instant, elle ne sait pas quoi dire.

Elle peut que juste le regarder bêtement. Juste le détailler, juste avoir l'envie de hurler, de se détourner, de s'enfuir. De pleurer, s'écrouler dans ses bras, s'accrocher à lui, le supplier de la pardonner. Ou juste de rester là. De le regarder une dernière fois. Elle ne sait pas quoi dire, le temps de le détailler; et puis les mots se précipitent sur ses lèvres. “ Je suis désolée, Billy, j'ai été affreusement bête. Je ne peux même pas chercher à comprendre ce que t'as traversé ou ce que tu traverses je- j'ai été égoïste et horrible et cruelle avec toi. Tu avais raison. Sur tout. Pour tout. Il y a- - ” Elle le voit ouvrir la bouche et elle lève le doigt, ferme les yeux pour lui faire signe de se taire. “ Tais-toi et écoute moi. Tu avais raison, Billy. Je- je ne mérite pas Teddy si j'ai pas la force de me battre pour lui. Je ne mérite pas Eli si je suis capable de lui reprocher de m'avoir fait confiance. Je ne mérite pas- je ne mérite pas tout ça. C'est juste égoïste de ma part. Je veux juste- je veux juste me sentir en sécurité, je veux juste avoir mes amis et- et à chaque fois je ruine tout. Et t'as raison. Je suis lâche, j'ai peur, affreusement peur, je sais pas me battre pour quelqu'un, pour quelque chose et- - ” Elle rouvre les yeux. Ils sont secs. Promis. Les mots qu'il lui a dit son comme marqués au fer rouge sur sa peau. Elle ne les oubliera pas de si tôt: ils tournent dans sa tête comme dans un ouragan. “ Je suis désolée, Billy. Dans un univers, t'as tout perdu et dans celui-ci, j'ai tout détruit. ” Ses traits se froncent. “ Et me dis pas que c'est pas vrai, t'es juste trop con. Moi aussi j'ai envie d'être comme ta Kate et j'ai envie d'être forte, féroce, insupportable, courageuse, parfaite, mais- mais j'y travaille, d'accord? Un jour j'y arriverai. Il me faut juste du temps. Peut-être- peut-être que j'ai loupé le coche. Peut-être que j'aurais dû vous rencontrer quand on était encore des gamins, ça aurait été plus simple. Mais là je- je dois encore travailler sur tout ça. ” Elle se tait. Baisse les yeux, ses mains jouant nerveusement ensemble. “ C'était ce que j'avais à dire, ” soupire-t-elle, déjà prête à fuir. Encore une fois.
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Billy Kaplan
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i never learnWhere the blue moon shines, Where the tears melt ice, In a sea of guilt By the fallen stars, Lonely chimes, sing of pain, There's a storm, only love remains. I've been stung by a star seed honey, He shone love like a lightning honey, I been hit by a star seed honey, His love burns like a lightning honey, I'm right here I'm his star crossed lover, I lie here like a starless lover, I'll die here as his phantom lover, I never learn, I never learn.

Se retrouver entre ces murs lui faisait plus mal qu’autre chose. Il aurait pu prendre une chambre d’hôtel, n’importe quoi d’autre, mais il avait fallu qu’il vienne ici. The Maria Stark Library, disait le panneau à l’entrée. Chez lui, c’était la Avengers Mansion. Les murs étaient les mêmes, en partie. Les pièces étaient aménagées différemment et il n’y avait absolument aucune trace des Avengers, ici. Il s’était presque attendu à voir le vieux Jarvis l’accueillir avec un sourire en passant les portes, mais l’endroit était désert, poussiéreux. Fermé pour rénovation, lui avait expliqué une affiche. Bien évidemment, le bâtiment appartenait à Stark et était pour cela placé sous haute surveillance, mais tromper des caméras de sécurité était l’un des premiers tours que Billy avait appris. Elles montraient les mêmes images en boucle et il n’apparaîtrait nulle part. Il faisait de son mieux pour ne pas penser au fait que l’étage où toutes les chambres des Avengers se trouvaient dans son monde était ici un immense hall d’exposition. Que le salon était une bibliothèque poussiéreuse. Il aimait être entouré de livres, Wiccan avait toujours eu sa place dans ce genre d’endroits. Mais pas quand ils lui rappelaient une fois de plus qu’il n’était plus chez lui.
Il n’arrivait plus à dormir. Il mangeait à peine et tournait au café, ce qui n’était jamais très bon, surtout pour lui. Le manque de sommeil ajouté à un trop plein de caféine le rendait souvent irascible. L’avantage, c’était que personne n’avait à supporter ses sautes d’humeur, ici. Enfin, personne n’avait eu à le faire ces derniers jours, à présent, Kate était en chemin et Billy lançait des regards angoissés vers son téléphone dont l’écran était noir depuis que la jeune femme lui avait annoncé qu’elle arrivait. Il avait mal au ventre. De ne pas avoir suffisamment mangé, à l’idée de la revoir, il n’en savait trop rien, probablement les deux.

Il entendit des bruits de pas, difficile de ne pas savoir tout ce qu’il se passait dans ce bâtiment immense et trop vide. Puis la voix étouffée de Kate prononçant son prénom lui parvint faiblement. Elle était déjà là. Il ne savait toujours pas quoi lui dire et elle était déjà arrivée. Le cœur cognant trop fort, trop vite dans sa poitrine, il la regarda entrer dans la pièce. Elle avait l’air aussi mal en point que lui et cette vision lui tira une grimace. Ce qu’il pouvait être con. Kate se planta là, l’air de ne pas savoir quoi faire et Billy ouvrit la bouche pour parler, s’excuser, s’expliquer, mais elle fut plus rapide, comme toujours. « Je suis désolée, Billy, j'ai été affreusement bête. Je ne peux même pas chercher à comprendre ce que t'as traversé ou ce que tu traverses je- j'ai été égoïste et horrible et cruelle avec toi. Tu avais raison. Sur tout. Pour tout. Il y a- - » Ce n’était pas à elle de s’excuser, il n’avait pas accepté qu’elle vienne ici pour entendre ses excuses à elle, tout était de sa faute à lui. Alors Wiccan ouvrit de nouveau la bouche, mais elle le coupa vivement d’un doigt levé. « Tais-toi et écoute moi. Tu avais raison, Billy. Je- je ne mérite pas Teddy si j'ai pas la force de me battre pour lui. Je ne mérite pas Eli si je suis capable de lui reprocher de m'avoir fait confiance. Je ne mérite pas- je ne mérite pas tout ça. C'est juste égoïste de ma part. Je veux juste- je veux juste me sentir en sécurité, je veux juste avoir mes amis et- et à chaque fois je ruine tout. Et t'as raison. Je suis lâche, j'ai peur, affreusement peur, je sais pas me battre pour quelqu'un, pour quelque chose et- - » Non, ça n’allait pas, ça n’allait pas du tout.
Billy se leva de sa chaise et s’approcha d’elle, lentement, comme s’il avait peur de la brusquer et de la faire fuir. Si elle pensait tout ça, si elle lui disait tout ça maintenant, c’était à cause de lui. A cause de ce qu’il avait dit. Elle ne méritait pas d’entendre des choses pareilles. Pas quand chaque jour était une lutte, pour elle. Pas quand elle faisait de son mieux pour vaincre ses démons qui étaient trop nombreux, trop forts. « Je suis désolée, Billy. Dans un univers, t'as tout perdu et dans celui-ci, j'ai tout détruit. » Il voulut nier, encore, mais elle le coupa, encore. « Et me dis pas que c'est pas vrai, t'es juste trop con. Moi aussi j'ai envie d'être comme ta Kate et j'ai envie d'être forte, féroce, insupportable, courageuse, parfaite, mais- mais j'y travaille, d'accord? Un jour j'y arriverai. Il me faut juste du temps. Peut-être- peut-être que j'ai loupé le coche. Peut-être que j'aurais dû vous rencontrer quand on était encore des gamins, ça aurait été plus simple. Mais là je- je dois encore travailler sur tout ça. » Bien sûr qu’elle y arriverait. C’était une évidence, Billy en était persuadé, c’était Kate, elle pouvait tout faire, obtenir tout ce qu’elle voulait, parce qu’elle faisait tout pour ça, parce qu’elle était forte et courageuse et lui n’était qu’un immonde connard pour avoir osé lui dire le contraire. « C'était ce que j'avais à dire, » conclut-elle et il la sentit déjà prête à partir.

« Kate, » appela-t-il d’une voix rauque. Elle se figea, l’air de ne pas trop savoir quoi faire, alors il passa une main tremblante dans ses cheveux avant de prendre une profonde inspiration. Ses yeux se mirent à briller d’une lueur bleue, de même que ses mains, jusqu’à ce qu’un halo l’entoure complètement. Au début, rien ne se produisit. Puis les étagères remplies de livres se volatilisèrent, les murs de pierre laissèrent place à des couleurs plus chaudes. La pièce sembla terriblement vide et le crépitement de sa magie résonna bruyamment. Alors de nouveaux meubles apparurent autour d’eux, petit à petit, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent dans l’immense salon de l’Avengers Mansion. Tout était exactement comme la dernière fois que Billy s’était retrouvé là. Le crépitement cessa, le halo bleu disparut et Wiccan regarda autour de lui. Les énormes canapés et fauteuils en cuir, le tapis immense qu’ils avaient tous tâché au moins une fois, la table basse que Thor avait brisé plus d’une fois. Il y avait même l’immense télévision et les consoles de jeux. Aux murs se trouvaient les dessins encadrés des Avengers, faits par Cap. Les photos prises par Peter se trouvaient sur l’âtre de la cheminée et tous les meubles qui pouvaient en porter. Un StarkPad était négligemment posé sur un des canapés, là où son propriétaire l’avait probablement laissé la dernière fois que Billy s’était trouvé dans cette pièce. Sur la table basse se trouvait la tasse vide de… Hawkeye, il n’y avait que lui pour toujours laisser traîner ses affaires.
La gorge nouée, Billy vit Cap et Tony se chamailler sous l’arche qui menait à la cuisine. Clint et Thor en train de jouer à la console sous le regard amusé de Natasha, Hank et Janet en train de comparer des calculs en faisant de grands gestes. Il vit Jennifer et Carol en train de boire un café en discutant avec Peter. Mais il vit aussi Tommy attraper le téléphone de Cassie et courir dans le salon en riant comme un taré. Il la vit crier et grandir, grandir jusqu’à renverser et briser un vase sous le coup de l’énervement. Il vit sa mère entrer dans la pièce, belle, si belle, et poser ses mains sur ses hanches, un sourcil arqué, en cherchant qui elle devait gronder en sachant déjà que c’était probablement Tommy. Il la vit réparer le vase et le remettre à sa place d’un geste et son père sourire, de la voir si belle et si épanouie. Il put presque entendre Thor s’écrier que ce plombier italien semblait bien mieux maîtriser son véhicule que son étrange champignon, alors que Clint était tout simplement meilleur que tout le monde à Mario Kart.

Puis il vit le salon détruit, le sang partout, les cadavres des Avengers et le regard vide de sa mère.

Billy ferma les yeux et s’ébroua. Quand il les rouvrit, ce fut pour regarder Kate, un minuscule sourire aux lèvres. « Chez moi, les Avengers vivaient ici. J’ai passé une grande partie de ma vie dans ce manoir, » dit-il avant de lui tourner le dos pour s’avancer vers l’âtre de la cheminée. Son regard s’arrêta sur le plus grand cadre, celui qui contenait une photo de l’équipe des Avengers qu’il avait côtoyée. Il y avait Cap et Stark, bras-dessus bras-dessous, un large sourire aux lèvres, en plein milieu. Thor entourait Natasha et Clint de ses énormes bras, Barton avait l’air d’étouffer et la rousse semblait beaucoup s’en amuser. Hank et Janet se tenaient la main et se regardaient d’un air profondément épris. Scott affichait un sourire immense à côté de Carol et Jennifer. La blonde tenait Peter par le col de sa veste, pour l’attirer à temps devant l’objectif. Son père se tenait derrière sa mère, la dépassant d’une bonne tête, ses bras autour d’elle, ses paumes logées sur son ventre rond. Ils avaient l’air heureux, parfaitement heureux.
Autour de cette large photo, il y avait tout un tas de cadres où tous les Young Avengers apparaissaient. Tommy et Billy, âgés de quatorze ou quinze ans, se tenaient face à face, l’air de se chamailler sous le regard amusé de leurs parents. Dans un autre cadre, Cassie avait probablement cinq ans et jouait avec une immonde fourmi en peluche sur les genoux de son père qui semblait plus fier que jamais. La photo d’à côté montrait Kate à l’âge de dix-sept ans en train de s’entraîner à tirer à l’arc. Les sourcils froncés, concentrée, il était impossible de dire si elle ne remarquait pas Barton en train de faire une grimace stupide dans son dos ou si elle y était déjà trop habituée pour y prêter attention. Il y avait Eli, en plein débat avec Captain America et David en train de parler de trucs trop scientifiques avec Stark. Puis il y avait cette photo de Teddy, le visage rouge d’avoir fourni trop d’efforts, le cou coincé dans le creux du coude de She-Hulk qui semblait follement s’amuser. Et enfin Carol et Noh-Varr, confortablement installés dans un canapé, chacun un écouteur dans une oreille.

Vous êtes un peu tous nos gamins, vous avez votre place ici, avait dit Stark avec un sourire en coin. « Tu m’as demandé ce qui m’avait poussé à devenir un superhéros, moi aussi. Voilà pourquoi, » fit-il en balayant les photos d’un geste de la main. « J’ai grandi entouré de héros, les meilleurs. Puis Tommy, Cassie et moi, on a rencontré Eli, David et Teddy. Ils étaient super nuls, c’était pathétique. Mais on avait les mêmes idéaux et on était sacrément mauvais, nous aussi, » admit-il avec un petit rire rauque. « Alors on a décidé de faire comme nos parents. On avait seize ans, autant dire qu’on ne risquait pas de leur dire qu’on prenait autant de risques qu’eux sans même être entraînés. Kate… elle nous a sauvé les miches, » poursuivit-il avant de se tourner vers la jeune femme. « Ou plutôt, elle a sauvé les miches d’Eli. » Une chose qu’il avait toujours refusé d’admettre. Même dans ce monde. « Elle a débarqué avec ses flèches et sa grande gueule et j’pense qu’on est tous tombés amoureux. » Il esquissa un sourire sincère, le premier depuis bien longtemps.
« T’imagines pas la rouste qu’on s’est pris quand ils ont découvert ce qu’on faisait après les cours et les week-ends. Mais Eli et Kate, ils ont regardé Cap droit dans les yeux et lui ont dit qu’il avait qu’à leur préparer une cellule s’il voulait les empêcher d’être des superhéros. J’ai cru qu’il allait bouffer sa propre langue. » Son rire sembla plus léger, plus vrai, cette fois-ci. « Du coup, ils ont décidé de nous entraîner. Ils ont compris qu’ils pourraient pas nous arrêter, alors autant nous empêcher de nous faire botter le cul facilement. » Il soupira doucement, se remémorant sans peine ces fameuses séances d’entraînement dont ils étaient tous ressortis épuisés, courbaturés, couverts de bleus.

« C’est devenu notre maison. Et on était une famille sacrément dérangée. » Son regard s’était attardé sur les meubles, les dessins et les photos. Il reporta son attention sur Kate, son émotion clairement visible sur ses traits, dans son regard. « Kate, elle… elle avait pas de supers pouvoirs. Elle était juste humaine, mais elle n’a jamais été fragile, ni faible. J’compte pas le nombre de fois qu’elle nous a sauvé la vie, qu’elle nous a tous remis à notre place. Même quand on affrontait des types complètement cinglés contre qui elle ne pouvait pas faire grand-chose, elle fonçait dans le tas et elle ravalait sa peur comme une pro. » La fierté, l’affection qu’il éprouvait pour Kate pouvait s’entendre dans sa voix, vibrante et sincère. Il ne murmurait plus, ne butait pas sur les mots. « Elle avait ses démons. Ils étaient nombreux, immenses, malsains. La plupart du temps, elle n’en montrait rien mais parfois, il lui arrivait de détester le monde entier. De vouloir tout détruire, de vouloir se tirer en pensant qu’elle ne méritait rien de tout cela. Certains jours, elle se sentait inutile, pathétique et faible. Mais ces jours-là, Clint lui collait une mandale et lui interdisait de penser qu’elle était moins bonne qu’un autre parce qu’elle était humaine. Eli la provoquait dans le seul but de lui donner une bonne raison de lui botter le cul. Noh-Varr l’emmenait danser, David la faisait rire, Cassie l’emmenait dévaliser les magasins et Teddy lui proposait de se défouler sur la Play. Et moi… » Sa voix se fit plus rauque mais il ne quitta pas la jeune femme du regard. « Moi je lui rappelais qu’elle méritait tout ce qu’elle avait et plus encore. Je lui rappelais qu’on l’aimait et qu’on n’était rien du tout sans Kate Bishop. » Il passa une main dans ses cheveux, son assurance semblait s’être envolée et il alla mâchouiller sa lèvre inférieure.

« On n’est rien sans Kate Bishop, » dit-il avec fermeté. « J’étais énervé et blessé, mais ce n’était pas une raison pour te cracher tout ça au visage, parce que c’est faux. Tu es humaine mais c’est ce qui te rend si incroyable. Tu te bats tous les jours, depuis des années, tu te démènes pour garder la tête haute et ça fait de toi la personne la plus forte que j’aie jamais rencontrée. Alors tu mérites tout ça. Tu mérites Teddy et les Young Avengers. Tu mérites le monde, Kate, parce que tu es forte, féroce, insupportable, courageuse. Ma Kate était parfaite mais tu l’es aussi, » dit-il d’une voix tremblante parce qu’il n’arrivait pas à contenir son émotion, parce qu’il avait peut-être un peu les larmes aux yeux, aussi.
« Je voudrais… je voudrais être le Billy de mon monde. Je donnerais tout pour être le Billy de mon monde. Je voudrais que tu aies confiance en moi, je voudrais te rappeler chaque jour quelle personne merveilleuse que tu es, te le répéter dès que tu as besoin de l’entendre. Je voudrais qu’on puisse tout se dire à nouveau, que tu viennes me voir quand ça va pas, quand ça va, je voudrais… » Sa voix se brisa et il secoua la tête. « Mais j’ai perdu ce droit. J’ai perdu ce droit en te mentant et en te disant toutes ces horreurs. J’ai littéralement passé mes nerfs sur toi et j’avais aucun droit de te faire une chose pareille. » Billy ferma les yeux et inspira profondément malgré sa gorge nouée et ses entrailles douloureuses. « Je suis désolé, Kate, » murmura-t-il faiblement.
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Kate Bishop
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Elle est stupide. Stupide, idiote, bête, connasse, horrible. Qu'est-ce qu'elle fait là? Pourquoi elle est là? Pourquoi elle lui inflige sa présence? Après les horreurs qu'elle lui a lancé à la tête, dont elle se souvient aussi précisément que les horreurs qu'il a lancé à la sienne, Kate ne peut pas comprendre pourquoi et comment Billy peut la regarder, lui adresser la parole, supporter sa vue et sa présence. Elle a le coeur en vrac et en miettes, l'estomac tordu. Elle a l'étrange impression de... de se séparer de lui. De eux tous. Au final, c'est un peu le cas... non? Même si elle lui dit tout ça, même si elle pense tout ça, Kate n'a pas l'impression qu'elle devrait faire partie de cette équipe. Du moins, elle ne l'a plus. Les Young Avengers... elle les aime. Elle les adore. L'idée, en elle-même, est géniale. Mais elle... elle n'a pas la trempe d'un young avenger. C'était idiot de sa part de penser qu'elle pourrait compenser son manque de pouvoir avec ses talents au combat, à l'archerie. C'était idiot de sa part de penser qu'elle pourrait... faire quelque chose. Changer quelque chose.
Elle a juste été stupide, aveuglée par son propre ego. Elle se sent bête, bête, bête, et les yeux de Billy lui laminent le coeur alors qu'elle s'apprête à se détourner. À lui tourner le dos. Elle doit-- elle doit travailler sur elle-même, comme elle lui a dit. Elle doit remonter la pente, prendre rendez-vous avec docteur Faustus, reprendre ses médicaments, fermer les yeux, méditer, retourner à l'université, reprendre une vie normale de fille normale. Ça fait des années qu'elle dort respire vit avec le fantôme d'elle-même; il est grand temps qu'elle se reprenne en mains.

Et pourtant: « Kate. »
Que ça, juste ça et ça l'immobilise, ça la remplit d'effroi. Kate. Juste Kate, et sa voix un peu rauque, un peu brisée. Il y a une prière dans son prénom, une supplique informulée: reste. Attends. Reste. Reste. Ses yeux sont irrémédiablement secs, mais elle tourne un regard torturé vers lui voulant lui dire: arrête. Arrête. Ne dis pas le contraire de ce que je viens te dire. Arrête. Tu peux avoir les young avengers, Teddy et le reste. Laisse-moi. Arrête.
Mais ce n'est pas la première fois qu'elle n'arrive pas à stopper Billy.
Pendant un instant, elle croit qu'il va s'effacer de sa mémoire, de leur mémoire à tous, comme il lui a menacé par sms. Pendant un instant, elle s'abandonnerait presque à cet oubli, cette impression cotonneuse de manque et d'absence. Billy lui manquerait-il si il s'effaçait de sa mémoire? Se lèverait-elle la nuit en s'attendant à trouver quelqu'un dans la cuisine?
Lui est-il devenu si indispensable qu'elle ne peut pas imaginer sa vie avec un vide à la place de Billy? Non. C'est une pensée idiote, ils se connaissent à peine, c'est un menteur et un tricheur, un connard et un menteur, menteur, menteur, un sale menteur.
(Oui.)

À nouveau, ce halo bleu qui l'entoure alors que sa magie fait effet. Kate voit le monde autour d'elle changer, progressivement, par vagues. La première vague remet les couleurs des murs à jour. La seconde ajoute des meubles. La troisième ajoute du mobilier, et des objets. La quatrième peaufine la pièce, lui donne une... sensation, si l'on puit dire, comme si quelqu'un venait de sortir de la pièce en lançant une connerie, et qu'un esprit de joie y demeurait.
Sans un mot, le regard de Kate se promène sur les murs, sur toutes les traces de vie qui demeurent ici: un mégot de cigarette qui fume encore sur le rebord de la fenêtre, un truc ressemblant à une tablette posé négligemment sur la table, des traces de pas sur le tapis au milieu de la pièce, l'empreinte d'une main s'effaçant lentement de la condensation déposée sur la fenêtre. Ses yeux s'arrêtent sur Billy.
Sur son visage se joue des drames, Kate le voit d'ici. Elle se demande où ils sont, maintenant. Ce qu'il a vécu ici. « Chez moi, les Avengers vivaient ici. J’ai passé une grande partie de ma vie dans ce manoir, » dit-il lentement, après avoir rouvert les yeux, et Kate sent les traits de son visage s'affaisser un peu d'eux-mêmes.

Il se détourne pour s'approcher de la cheminée et après une hésitation, Kate le suit en voyant les tableaux, les photos, les dessins encadrés. Ce sont des beaux dessins et des belles photos, avec des visages qu'elle connait et d'autres qu'elle ne connait pas. Elle les voit eux, les Young Avengers. Ils sont tous là, plus une blonde qui- - Cassie? Oui, c'est bien Cassie, avec un sourire plus grand que le soleil, au bras d'un homme qui lui ressemble énormément — son père, sans en douter. Et puis il y a elle, aussi, avec Clint sur certaines photos. Et Elijah, et David, et Teddy évidemment, et Billy, et son frère, et Noh-Varr, et tout le monde sauf America. Kate ne peut pas s'empêcher de remarquer les petites différences. Elle a les cheveux bruns, dans l'univers de Billy, et un visage plus anguleux. Teddy semble plus épais, et il a des piercings sur les oreilles, mais un sourire plus grand et plus lumineux si c'est possible. Noh-Varr a les cheveux tout bonnement blancs, et le visage moins indifférent. Eli a le crâne ras, et une colère entre les sourcils, malgré tout, contre tout. David est plus fin, plus souriant aussi. Et puis Billy — oh Billy.
Billy il sourit. Sur une photo, ils sont tous là: Billy qui sourit, la main dans celle de Teddy qui sourit aussi. Il y a Cassie — Kate ne comprend pas ce qu'elle fait là — plus joyeuse qu'elle ne l'a jamais vue, qui lui tient le bras. Elle-même articule un léger sourire. Pas un grand sourire, celui qu'elle a appris à ériger sur ses lèvres et à conserver en place. C'est un sourire en coin, puant de confiance et d'amusement, qu'elle adresse à la caméra d'un air fier. À côté d'elle, Eli est solennel, tellement différent du casse-couille farceur qu'elle a connu, les bras croisés; et puis David à côté, qui appuie son coude sur l'épaule d'un Thomas Shepherd tout sourire, à côté duquel Noh-Varr fait mine de souffler sur la fumée verte s'échappant d'un étrange pistolet qu'il tient à la main.

C'est la seule photo qu'elle voit. La seule photo qu'elle voit, parce que Billy sourit dessus, parce que Billy a les yeux qui pétillent et la main dans celle de Teddy; autant de marques de bonheur que Kate lui refuse dans cet univers par sa simple présence.
Coupable d'exister.
« Tu m’as demandé ce qui m’avait poussé à devenir un superhéros, moi aussi. Voilà pourquoi, » dit doucement Billy, et Kate tourne le regard vers lui. Mais il ne la regarde pas, examinant de près d'autres clichés, d'autres images, alors que les souvenirs se jouent sur son visage comme dans un duel. Kate détourne les yeux quand il se remet à parler, pour examiner d'autres photos: « J’ai grandi entouré de héros, les meilleurs. Puis Tommy, Cassie et moi, on a rencontré Eli, David et Teddy. Ils étaient super nuls, c’était pathétique. Mais on avait les mêmes idéaux et on était sacrément mauvais, nous aussi. » Évidemment qu'elle n'en faisait pas partie... Simple humaine. Elle ne peut pas s'empêcher de penser ça, c'est plus fort qu'elle, et elle sent des frissons de malaise lui remonter la colonne vertébrale. Pourtant, elle est bien là, sur ces photos; mais le malaise, le mal-être, persiste.

Et puis, Billy lui raconte une histoire.
Billy lui raconte une histoire, avec ses grands yeux débordants et sa voix un peu chevrotante. Billy lui raconte une histoire, peint sous ses yeux une toile: il y a eux, et puis il y a le monde contre eux. Il y a eux, et puis il y a comment ils sont devenus forts, comment ils sont devenus les meilleurs, comment ils sont devenus les young avengers. Il y a eux, et puis il y a elle qui débarque dans ce groupe, dans cette bande; il y a eux, et puis il y a elle et eux, et puis il n'y a que les young avengers, avec elle et tout le monde s'en fiche qu'elle soit qu'une simple humaine. Billy lui raconte une histoire d'une autre Kate et d'un autre Billy et d'un autre Noh-Varr et d'un autre Teddy et d'une autre Cassie et d'un autre Tommy et d'un autre Eli et d'un autre David. Elle voit l'affection dans ses yeux, quand elle s'aventure à tourner les siens; elle voit l'affection, la douleur, les souvenirs, la mélancolie mais la joie, la joie qui dégouline de chaque mot malgré l'horreur la peur la peine la douleur.
Billy lui raconte l'histoire d'une autre Kate, et la Kate de cet univers-là ne sait pas quoi en faire, c'est un enfer. Elle ne peut que le regarde, en perte de mots, l'air de se dire: non. Non, ce n'est pas moi, ce n'est pas moi, tu vois une autre Kate, tu t'es fourvoyé, on t'a trompé. Je ne suis pas cette femme que tu décris, je ne le serai jamais.
Elle ressent ce même brisement de coeur que dans sa chambre, quand ils se sont lancés des mots cruels douloureux et froids au visage. Ce même brisement de coeur, alors qu'elle a l'impression d'effleurer du bout des doigts tout ce qu'elle aurait pu être, tout ce qu'elle a été ailleurs et tout ce qu'elle n'a jamais pu devenir. Tout ce qu'elle ne pourra jamais être.

« On n’est rien sans Kate Bishop, » lui dit-il, et cette fois, Billy lui raconte une histoire d'une Kate qu'elle n'a jamais vu dans le miroir, qu'elle n'a jamais su voir. Sur son reflet, il y a toujours ces traces, ces blessures, ces immondices qui parsèment sa peau: la sensation dégueulasse de doigts inconnus qui y sèment des frissons, la sensation dégueulasse qu'elle est particulièrement horrible aujourd'hui, la sensation dégueulasse que ce n'est pas elle, ce n'est pas elle, dans sa tête elle ne ressemble pas à ça, ça ne peut pas être elle. Mais Billy lui raconte une toute autre histoire, et dans ses yeux sombres tourmentés, elle peut voir que la Kate de son univers et la Kate de cet univers sont presque... semblables.
Kate ne s'est pas rendu compte des ses joues striées de larmes jusqu'à voir celles dans les yeux sombres de Billy. « Je suis désolé, Kate, » lui dit-il, et l'instant suivant, tous les traits de Kate se froncent à nouveau. C'est un peu moche, c'est très dégueulasse, et cette douleur n'a rien de joli ou d'esthétique ou de contrôlé ou de contrôlable. C'est juste des larmes et de la douleur, c'est juste son nez qui coule et sa bouche qui se tord, c'est juste les sanglots qui agitent ses épaules et lui coupent la respiration, c'est juste ce trop-plein de tout, d'excuses de culpabilité de terreur de dégoût et de mépris, ce trop-plein qui explose.

Elle sent la main de Billy sur son épaule et elle se dégage sans douceur ni délicatesse, lui tournant ostentiblement le dos, ses poings fermés s'appuyant sur ses paupières jusqu'à lui faire mal, ses ongles s'enfonçant avec cruauté dans la peau fine de son crâne à la base de ses cheveux. C'est une douleur familière, une douleur qui calme; mais rien ne semble vouloir apaiser ses sanglots, ses reniflements, ses larmes. Il faut bien que ça sorte, un jour, non? Et là, ça fait trop longtemps. Tellement longtemps. Elle n'arrive plus à s'arrêter, elle se sent horrible, sale et dégueulasse mais elle ne peut pas s'arrêter, elle pleure et elle pleure et elle pleure à n'en plus pouvoir.
Et quand elle ravale le dernier sanglot dans un hoquet maladroit, c'est d'une voix chargée d'eau qu'elle parvient à marmonner, presque incompréhensible: “ t'es vraiment qu'un sale pédé, ” et il y a une vraie tendresse dans sa voix, un sourire hystérique sur sa bouche qui se tord à nouveau d'un torrent de chagrin, alors que les larmes ne cessent pas de tomber et les sanglots de l'agiter, encore et encore, épaules tressautantes et respirations sifflantes.
Quand elle se retourne, ses mains toujours posées sur son visage, ses doigts striant sa vision pour mieux enfoncer les ongles là où ça ne laissera pas de marques, Billy est juste là et elle se réfugie contre son torse, faisant peu de cas de son estomac tordu et de son ego brisé blessé éclaté. Il n'y a que ses bras maladroits autour d'elle, et ces larmes qui ne s'arrêtent pas et qu'elle ne peut pas contrôler.

Elle a lentement lâché son visage pour s'accrocher à la chemise de Billy, là, dans son dos où elle peut attraper des poings de tissu pour le garder contre elle sans lui faire mal. “ Je suis désolée, ” hoquète-t-elle entre deux sanglots. “ Je suis désolée, ” et c'est une requiem, une supplique, une prière, un chant de guerre. Elle n'a que ces mots à la bouche, une fois, deux fois, mille fois et c'est ce mantra qui lui permet de se calmer, lentement mais sûrement, le nez dans le cou de Billy, sans honte ni malaise, alors que ses doigts se desserrent peu à peu et lentement (comme toujours) le laissent s'échapper. Elle se détache tout à fait de lui, le nez rivé vers le sol, grimaçant à la pensée qu'elle est moche et bête, irresponsable et idiote, une vraie girouette. Elle regarde le sol, ses doigts maladroits volant sur son visage pour en effacer des larmes glaciales, appuyant sur ses paupières avec le talon de la main pour en enlever les vestiges du chagrin et de la douleur. Elle se recule. Elle se détourne à moitié. “ Je suis désolée, dit-elle une dernière fois. Mais- - ” Elle lève les yeux vers lui, comme effarée. Sa voix s'étrangle. Et son regard s'arrondit, même si les mots sont tus.
Je ne suis pas cette Kate. J'essaie, j'essaie tellement mais je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi. Il y a ces doutes, qui s'accrochent à moi, cette obscurié qui grandit, cette douleur qui reste, qui reste, qui reste. Il y a tout ça et tes mots l'ont gravé sur ma peau, tes mots m'ont conforté dans cette idée. Même si tu étais énervé, même si tu étais retourné, même si tu ne le pensais pas, tu les as dits, alors ça veut bien vouloir dire qu'ils te trottaient dans la tête, non? Et je ne peux pas revoir Teddy, il va me détester, il me déteste sûrement à cette heure. Tu lui as dit, n'est-ce pas? Ce que j'avais compris, ce que t'as essayé de combattre. Tu lui as dit et il sait, il sait ce qui m'énerve dans les regards que tu lui jettent, ce qui m'énerve dans ce qui crève les yeux et qu'il ignore. Et je ne peux pas revoir Noh-Varr, que doit-il penser de moi maintenant? La petite Kate pleurnicharde, si différente de celle que vous avez connu. Et je ne peux pas revoir David, il sait que c'est de ma faute, tout ça, toi, Noh-Varr, America, Eli. Et je ne peux pas revoir America. Et je ne peux revoir personne. Je veux juste m'essouffler toute seule et me perdre toute seule et rester toute seule; il n'y a rien, il n'y a rien, il n'y a rien pour moi dans cet univers ou le tien.
Voilà ce que ce regard lui dit.

Peut-peut-être qu'il y a un milliard d'u-univers où les young avengers sont heureux et ensemble et- et peut-être qu'il y a un milliard d'univers où je n'y ai pas ma place. Ou toi, ou Teddy, ou Cassie qui- qui n'est pas une mutante ici. Et peut-être- peut-être que c'est le cas depuis le début et- -Et je ne m'en suis pas rendu compte, ou vous n'avez jamais voulu me le dire.J'ai juste besoin- - ” de Teddy. De David. D'Eli, de Noh-Varr, d'America. De toi. “ - -de temps. Mais Billy, je t'en prie, tu- ” Elle baisse les yeux. “ Teddy a besoin de toi. Ils ont besoin de toi. J'ai besoin de toi. Je ne veux pas- je ne veux pas que tu penses que tu n'as pas ta place là-bas, je t'ai menti, ce n'est pas vrai. J'aimerais être ta Kate et être forte et pouvoir- pouvoir faire ça. J'aimerais être ta Kate et- J'aimerais être la Kate que tout le monde mérite mais je crois- je crois que j'ai menti à tout le monde. Qu'ils ont tous cru que j'étais quelqu'un et- - ” Elle ne fait aucun sens. Elle se tait.
Dans mon univers, ou ma dimension, comme tu veux, dit-elle en retrouvant une voix calme, levant la main jusqu'à effleurer celle de Billy, je ne sais pas ce que je veux, mais je travaille dur pour l'avoir, et tu mérites tout ça aussi, Billy. ” Et tellement plus, disent à nouveau ses yeux en se plantant dans les siens.
Elle n'a pas remarqué que le sortilège s'est effacé. Que les murs sont froids, et que l'hiver est de nouveau là, et qu'elle frissonne, frissonne tellement. “ Je suis- je suis tellement désolée pour tout ce qui t'est arrivé, ” souffle-t-elle.
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Billy Kaplan
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i never learnWhere the blue moon shines, Where the tears melt ice, In a sea of guilt By the fallen stars, Lonely chimes, sing of pain, There's a storm, only love remains. I've been stung by a star seed honey, He shone love like a lightning honey, I been hit by a star seed honey, His love burns like a lightning honey, I'm right here I'm his star crossed lover, I lie here like a starless lover, I'll die here as his phantom lover, I never learn, I never learn.

Il était trop tard, il ne pouvait pas réparer ce qu’il avait fait mais au moins, il lui avait dit la vérité. Au moins, elle savait à présent ce qu’il pensait réellement d’elle. Il ne pourrait pas regretter cela et c’était bien la seule chose. Lorsqu’il vit les premières larmes naître dans les yeux de Kate, il avait songé à s’arrêter de parler. Mais les mots avaient continué de sortir, il ne pouvait plus s’arrêter, plus maintenant. Les larmes roulaient sur les joues de la jeune femme à présent et son visage se tordit tandis qu’elle laissait échapper ses premiers sanglots. Il avait peut-être perdu le droit de la consoler, mais Billy ne parvint pas à rester immobile à ne rien faire alors qu’elle se trouvait dans cet état. Alors il s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule, prêt à l’enlacer, à la serrer contre lui de toutes ses forces, mais elle se dégagea vivement. Elle lui tourna immédiatement le dos et la gorge de Wiccan se noua. Il tenta d’ignorer la douleur qui s’empara de lui et ramena son bras contre son corps, les poings serrés. Il n’avait pas le droit de la toucher. Il ne pouvait pas être là pour elle et il ne savait plus quoi faire. Devait-il partir ? Il n’en était pas capable. Pas quand Kate était ainsi. « Ka— » « -- t'es vraiment qu'un sale pédé, » le coupa-t-elle et Billy cligna plusieurs fois des yeux, l’air un peu bête. Elle pleurait, sanglotait, mais il perçut la tendresse dans sa voix et il lâcha un rire rauque à travers ses propres larmes.
Alors enfin, elle se retourna et se réfugia contre lui. Wiccan n’hésita pas une seule seconde avant de l’entourer de ses bras. Il n’avait jamais vu Kate comme quelqu’un de fragile, même lorsqu’elle avait cherché du réconfort auprès de lui, même lorsqu’elle s’était retrouvée dans les pires états possibles. Pourtant, en cet instant, elle lui parut incroyablement frêle au creux de ses bras et il resserra son étreinte autour d’elle. Au même moment, elle retira ses mains de son visage et vint agripper sa chemise, dans son dos. Ils avaient l’air fin, à s’accrocher à l’autre en sanglotant. Mais Billy n’en avait rien à faire parce qu’elle était là, contre lui. Malgré tout ce qu’il avait dit, elle le laissait la toucher, elle le laissait la tenir et presque la bercer contre lui. Alors il plongea son nez dans les cheveux de Kate et ferma les yeux.

Ils n’avaient jamais été aussi proches. Cette Kate ne l’avait jamais laissé la toucher ainsi. Il avait été odieux avec elle, mais elle acceptait tout de même de se tenir aussi proche de lui et Billy ne pouvait qu’en pleurer. « Je suis désolée, » hoqueta-t-elle, sa voix étouffée contre son torse. « Je suis désolée. » Il secoua la tête, incapable de parler, tandis qu’elle enfouissait son visage dans son cou. Une de ses mains se glissa dans les cheveux de Kate. Elle n’avait pas à s’excuser, il n’y avait rien à pardonner. Elle libéra sa chemise et s’écarta. Il voulut la garder contre lui, ne plus jamais la lâcher, mais il n’était pas assez stupide pour imposer quoi que ce soit à Bishop, alors il la libéra. Le nez rivé au sol, elle s’écarta un peu plus, n’osant pas croiser son regard. « Je suis désolé. Mais— » Mais. Elle allait lui dire qu’elle ne voulait plus le revoir. Qu’elle comprenait, peut-être, mais qu’elle ne pouvait pas lui pardonner.
Elle leva les yeux et Billy sentit ses entrailles se tordre parce que ce n’était pas du tout ce que son regard voulait dire. C’était pire encore que si elle le rejetait définitivement. Parce que son regard ne reflétait pas à quel point elle le détestait. Non, ce regard reflétait combien elle se haïssait et c’était plus douloureux encore. Il ne voulait pas de ça, il ne voulait pas que Kate ait si peu d’estime pour elle-même. Pas lorsqu’il ne pouvait pas être là pour lui rappeler constamment à quel point elle était exceptionnelle.

« Peut-peut-être qu'il y a un milliard d'u-univers où les young avengers sont heureux et ensemble et- et peut-être qu'il y a un milliard d'univers où je n'y ai pas ma place. Ou toi, ou Teddy, ou Cassie qui- qui n'est pas une mutante ici. Et peut-être- peut-être que c'est le cas depuis le début et- - » Il se fichait des autres univers. Il était ici, à présent et il se fichait de ce qui était ou non ailleurs. Parce que c’était elle, cette Kate, qu’il avait appris à connaître. Dans cet univers, elle était là, les autres étaient tous là et c’était la seule chose qui comptait. « J'ai juste besoin- - » Elle baissa encore les yeux, comme si soutenir son regard était insoutenable. « - -de temps. Mais Billy, je t'en prie, tu-- Teddy a besoin de toi. Ils ont besoin de toi. J'ai besoin de toi. Je ne veux pas- je ne veux pas que tu penses que tu n'as pas ta place là-bas, je t'ai menti, ce n'est pas vrai. J'aimerais être ta Kate et être forte et pouvoir- pouvoir faire ça. J'aimerais être ta Kate et- J'aimerais être la Kate que tout le monde mérite mais je crois- je crois que j'ai menti à tout le monde. Qu'ils ont tous cru que j'étais quelqu'un et- - » Non, non, elle ne pouvait pas penser ça. Elle ne pouvait pas penser qu’elle avait déçu qui que ce soit. S’il avait sa place alors elle aussi. S’il méritait quoi que ce soit alors elle méritait plus encore.
« Dans mon univers, ou ma dimension, comme tu veux, je ne sais pas ce que je veux, mais je travaille dur pour l'avoir, et tu mérites tout ça aussi, Billy. » Wiccan secoua la tête, les larmes aux yeux. Pas si elle n’était pas là pour en profiter. Pas si elle ne partageait pas ce qu’il pouvait avoir. « Je suis- je suis tellement désolée pour tout ce qui t'est arrivé, » fit-elle dans un souffle et Billy retint le sien. Le salon des Avengers avait disparu, laissant place à la bibliothèque sombre, froide et poussiéreuse. Vide. Abandonnée. L’obscurité les enveloppa et Billy laissa libre court à ses larmes.

Oui, lui aussi était désolé. Désolé d’avoir vu son père et son frère mourir, désolé de ne pas avoir su aider sa mère, désolé de ne pas avoir pu sauver ses amis. Il était désolé d’être responsable des larmes qui maculaient encore les joues de Kate et rougissaient ses yeux clairs. « J’aurais voulu— j’aurais voulu te dire la vérité plus tôt, Kate, » murmura-t-il d’une voix rauque. « Mais je ne voulais pas— tu avais raison, je n’avais aucun droit de vous imposer tout ça et c’était ce que je voulais éviter mais— c’était trop dur de te mentir. » Il secoua la tête et s’approcha de la jeune femme, doucement, comme s’il craignait qu’elle s’enfuie en le sentant aussi proche. Il chercha son regard et leva ses mains pour saisir son visage entre ses paumes, délicatement, lui laissant la possibilité de s’écarter. Ses pouces vinrent essuyer les larmes qui striaient encore les joues de Kate, avec douceur. « Si tu as juste besoin de temps, d’accord, prends-le, prends tout le temps dont tu as besoin. » Il esquissa un faible sourire et vint appuyer son front contre le sien. « Mais n’oublie pas qu’ils sont là pour toi. Qu’on est tous là pour toi parce que— » Sa voix se fit à peine audible. « Parce que tu es aimée, Kate. » Il s’écarta d’elle et libéra enfin son visage, n’osant pas lui imposer ce contact plus longtemps.
« Je ne sais pas ce que je mérite, mais je ne peux pas retourner là-bas, pas encore, c’est— » Sa main vint frotter son torse d’un geste machinal, à l’endroit où l’anneau pendait au bout de sa chaîne. Pendant un instant, il voulut tout lui dire. Il voulut lui dire à quel point c’était dur pour lui de se retrouver en présence de Teddy. Que c’était une torture de le voir chaque jour. Qu’il se sentait monstrueux d’en attendre autant du blond alors qu’il n’avait le droit à rien de tout cela. Alors qu’il trahissait celui qui lui avait offert cet anneau en s’imaginant dans les bras de ce Teddy. Il voulut lui dire toute la vérité, mais il ne pouvait pas lui faire une chose pareille. Il ne pouvait pas raconter cela à Kate, il n’avait pas le droit de la blesser autant. « -- c’est trop dur, » se contenta-t-il de dire faiblement. « Je suis désolé, j’ai besoin-- » Il passa une main tremblante dans ses cheveux. « J’ai besoin d’être égoïste, sinon je vais péter un câble, » avoua-t-il d’une voix misérable et il n’exagérait pas. Il avait vraiment cette sensation douloureuse qu’il allait finir par perdre l’esprit, s’il restait trop près de Teddy, pour l’instant. Il n’était pas assez fort pour ça, il le sentait et ça le terrifiait. Il ne voulait pas perdre la raison. Il ne fallait pas qu’il perde la raison. Sinon, il finirait comme sa mère, comme ce Billy de l’univers de Tommy. C’était une possibilité, c’était déjà arrivé. Il devait se tenir à l’écart de ce qui risquait de le détourner de sa mission, il n’avait pas d’autre choix. « Je voudrais— je voudrais juste pouvoir rentrer, Kate, juste— mais je ne peux pas, » murmura-t-il en fermant les yeux. « Ne finis pas comme moi. » Elle pouvait rentrer, elle pouvait récupérer les Young Avengers, Teddy, elle pouvait avoir tout cela. Elle était chez elle, c’était son monde, elle n’avait pas ses responsabilités, son fardeau. Elle devait en profiter, elle devait avoir conscience de cela et être heureuse. Pour lui, sinon pour elle-même.
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Prisoners + trapped & forgotten
Kate Bishop
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i never learnWhere the blue moon shines, Where the tears melt ice, In a sea of guilt By the fallen stars, Lonely chimes, sing of pain, There's a storm, only love remains. I've been stung by a star seed honey, He shone love like a lightning honey, I been hit by a star seed honey, His love burns like a lightning honey, I'm right here I'm his star crossed lover, I lie here like a starless lover, I'll die here as his phantom lover, I never learn, I never learn.

Elle sent sa tristesse et sa peine, cette douleur qu'il a eu tant de mal à cacher ces derniers mois. Comment l'ignorer? Ce genre de torture se lisait dans son regard sombre, et si Kate s'était beaucoup moquée de ses grands airs mystérieux et distants, elle avait aussi fini par s'inquiéter — avant de le voir regarder Teddy, avant de comprendre que quelque chose d'horrible se tramait, que quelque chose clochait. Il était son ami, à l'époque (elle a l'impression que c'était il y a une éternité). Et maintenant? Maintenant elle n'en sait trop rien. Qui sont-ils l'un pour l'autre? Peuvent-ils exister dans la même dimension, alors qu'elle est cette Kate Bishop et qu'il est ce Billy Kaplan?
Peuvent-ils tous les deux retourner aux young avengers?
Il fait si froid, maintenant. Il est trop loin, et il pleure, et elle aussi. Elle n'arrive pas à s'arrêter, et elle se sent de plus en plus stupide à mesure que les secondes s'écoulent. Elle se demanda aussi comment elle osait lui imposer tout cela. Comment elle osait lui imposer sa propre douleur, ses propres états-d'âmes, sa propre peine. Mon dieu, Billy avait vécu l'enfer et s'en était sorti! Vu ce qu'il lui avait raconté, il avait vu sa mère devenir complètement dingue et tuer ses meilleurs amis sous ses yeux. Il avait vu le montre devenu enfer, le monde devenir désolation et quoi? Elle se sentait obligée de l'accabler encore plus parce qu'il prenait sa place dans le coeur d'un mec, dans le coeur de ses meilleurs amis?

Elle enfonça ses ongles coupants dans la paume fragile de ses mains. Encore une fois, une douleur familière et presqu'agréable. C'était quelque chose de grisant, de pouvoir enfin moduler la douleur qui passait dans son corps; quelque chose d'important aussi. Elle choisit de se concentrer sur la brûlure remontant le long de ses bras plutôt qur les pleurs qui dévalaient encore ses joues, et son coeur battant trop vite et trop fort dans sa poitrine. « J’aurais voulu— j’aurais voulu te dire la vérité plus tôt, Kate. » Non. Elle comprenait ses raisons, évidemment qu'elle les comprenait. Elle se demandait comment il avait fait pour vivre avec ce secret pendant tout ce temps. Elle ne connaissait pas cette force chez Billy et elle ignorait qu'il en avait tant à revendre.
« Mais je ne voulais pas— tu avais raison, je n’avais aucun droit de vous imposer tout ça et c’était ce que je voulais éviter mais— c’était trop dur de te mentir. » Il y a toujours cette affection dans sa voix. Il y a: te mentir. Ma Kate. Toi. Et comme à chaque fois, Kate a l'impressin qu'il parle à quelqu'un d'autre, qu'il invoque une autre. Elle repense à Tommy et son regard inconsolable, toute cette affection, tout cet amour. Elle repense à qui elle a été pour lui, pour Billy, pour Noh-Varr. Toutes ces facettes d'elle-même qui ne se révéleront jamais dans cet univers.
Billy est tout proche, maintenant. Avec un lenteur délicate, il lève les mains et entoure son visage, ses pouces venant se poser sur ses pommettes pour en gommer les larmes. Il a les mains un rien plus calleuses que Teddy, mais les doigts plus fins. Et il est plus triste, aussi. Elle n'a jamais vu Teddy faire autre chose que lui sourire, quand ils étaient si proches.

« Si tu as juste besoin de temps, d’accord, prends-le, prends tout le temps dont tu as besoin. » Et si ce temps s'étire à l'infini? Et si elle doit quitter les young avengers, elle et sa mauvaise foi, son mauvais caractère, sa négativité bouffante? Billy se penche et pose son front contre le sien. Machinalement, Kate se rend compte qu'elle a levé les mains pour les accrocher à sa chemise une fois encore, machinalement, jouant avec le tissu en baissant les yeux. Il y a quelque chose de réconfortant dans cette étreinte. Quand est-ce qu'il est devenu si important? Pourquoi sont-ils tous aussi importants? Ce serait tellement plus simple de tourner la page et de les oublier, tous. Tellement plus simple de faire comme si ils n'avaient jamais existés. Tous. « Mais n’oublie pas qu’ils sont là pour toi. Qu’on est tous là pour toi parce que— » Elle lève les yeux. « Parce que tu es aimée, Kate. »
Elle sourit légèrement alors qu'il se détache et qu'elle le laisse partir. C'est un sourire un peu triste. « Je ne sais pas ce que je mérite, mais je ne peux pas retourner là-bas, pas encore, c’est— » Il a l'air perturbé, frotte son torse. Kate ne dit rien, l'observe. Les larmes se sont enfin taries, mais elle a une impression terrible dans le creux du coeur et toujours la sensation de ces sanglots dégueulasses sur les joues. Elle porte les mains à son visage pour effacer quelques vestiges de sa faiblesse, plus par souci d'orgueil qu'autre chose. « -- c’est trop dur. Je suis désolé, j’ai besoin-- J’ai besoin d’être égoïste, sinon je vais péter un câble. »

Et on ne voudrait pas de cela, n'est-ce pas?
Elle repense à la conversation qu'elle a eu avec Tommy, le jour où elle l'a rencontré. Elle repense à l'horreur qu'il lui a raconté, avec Billy devenu fou (comme sa mère dans l'univers de Billy — histoires sordides), avec Billy et son amour pour Teddy, avec Billy fou de chagrin, avec Billy fou, juste fou. Le monde entier dévasté. Non, personne ne veut que Billy pète un câble. Elle repense aussi à ce moment, dans sa chambre, où il s'est énervé et a tout changé, sur un coup de tête, sans problème... et encore une fois, Kate se confronte d'elle-même à sa triste finalité de pauvre mortelle. « Je voudrais— je voudrais juste pouvoir rentrer, Kate, juste— mais je ne peux pas. Ne finis pas comme moi, » achève-t-il de dire, avec encore des larmes dans la voix.
C'est au tour de Kate de faire un geste vers lui. Elle tend la main, la pause timidement sur son épaule, un air circonspect collé au visage. Elle presse légèrement son épaule. “ Je comprends, ” dit-elle finalement, et ce n'est pas sa Kate qui parle, mais la Kate de cet univers, la Kate de cet univers qui est atrocement amoureuse de Teddy, la Kate de cet univers qui sait qu'elle est stupide de penser que ce genre d'histoires d'amour durent pour toujours. Tommy le lui a dit sans le lui dire. Billy le lui a dit sans le lui dire. Hell, même Teddy le lui a dit sans le lui dire et sans s'en rendre compte. I guess that’s just part of loving people: You have to give things up. Sometimes you even have to give them up.
Je suis- je suis très amoureuse de Teddy. Et je sais que dans un millier d'autres univers, il est très amoureux de toi. Je sais que dans un millier d'autres univers, tu es très amoureux de lui et vous êtes heureux et je n'ai rien à faire entre vous. ” Et si cet univers était l'exception? Oui, ça devait être ça. Cet univers était l'exception, jusqu'à ce que Billy intervienne.
Elle ne peut pas s'empêcher d'être amère, le temps d'une seconde, qu'il soit venu dans cet univers en particulier. Que se serait-il passé sans lui? Elle ne se voyait pas passer sa vie avec Teddy mais- et si? “ Tu dois être égoïste et je dois cesser de l'être. C'était- c'est égoïste de ma part de- de tout baser sur les Young Avengers. De penser que David ne devrait plus parler aux X-Men ou de penser que les secrets d'Eli devraient être déterré tant qu'il est pas là. De penser- de penser qu'on ne devrait pas avoir de secrets les uns pour les autres, de penser que j'ai le droit de garder jalousement Teddy alors que c'est évident que- -

Elle se tait. On ne la surprendra pas à dire ces mots à haute voix. Sa prise sur l'épaule de Billy se resserre et elle baisse les yeux, avant que son bras ne retombe sagement le long de son corps. Nouvelle distance, nouvelle froideur aussi au fond de ses prunelles, alors qu'elle fait un pas en arrière. “ Je crois qu'il faut qu'ils- que vous vous rendiez compte que je vous étouffais et que vous- vous voyez si c'est pas mieux sans moi. Et non, ” intervient-elle en levant le doigt pour l'empêcher de l'interrompre, “ je suis sincère. Peut-être que vous vous en rendiez pas compte mais peut-être que c'est mieux ainsi, quoique tu en dises ou penses. N'oublie pas que je ne suis pas ta Kate. ” Et la Kate de personne.
Elle se mordille anxieusement la lèvre, en levant les yeux vers le plafond. Il fait atrocement froid de nouveau. Tellement, tellement froid. Elle est gelée jusqu'à la moelle. “ Sois égoïste mais s'il te plaît, s'il te plaît, ne pars pas. Je t'interdis. Parce que malgré le fait qu'on soit tous les deux des connards et que l'on vienne tous les deux d'univers différents, tu es l'un de mes meilleurs amis, Billy. Tu es un Young Avenger, dans ce monde ou dans l'autre, et je t'interdis de partir.

Elle ne sait plus trop pourquoi elle continue de parler. Pourquoi elle continue d'agir et pourquoi elle ne se détourne pas, tout simplement, pour partir. Elle pourrait aller à San Francisco, à Vancouver, en Europe, en Asie. Elle pourrait partir et se faire oublier pour toujours. Dans un an, ils ne s'inquièteraient plus pour elle; dans cinq ans, ils ne penseraient plus à elle; dans dix ans, ils tomberaient enfin dans une vie parfaite, reconstruite sur les ruines fumantes d'une amitié depuis longtemps oubliée.
Elle pourrait faire tout ça. Juste partir et les laisser respirer. Arrêter de les étouffer avec ses drames et ses insécurités et ses ordres. Arrêter de les réveiller la nuit avec ses cauchemars et ses pleurs étouffés. Arrêter d'attendre eux tellement, tellement trop.
Mais elle est trop égoïste pour cela. Et trop lâche.
On dirait que t'as pas mangé depuis des jours, Billy. Laisse-moi t'acheter un macdo, ” dit-elle gentiment, avec un sourire maladroit. “ S'il te plaît. ” elle n'est pas tout à faite prête pour retourner à sa chambre vide, froide, sombre d'hôtel. Pas tout à fait prête pour retrouver ses jolis démons et ses horribles angoisses. Et ses cauchemars, ah, ses grands amis. Pas tout àf ait prête pour le quitter non plus. Pas dans cet état: elle veut l'entendre dire qu'il va rester.
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Billy Kaplan
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i never learnWhere the blue moon shines, Where the tears melt ice, In a sea of guilt By the fallen stars, Lonely chimes, sing of pain, There's a storm, only love remains. I've been stung by a star seed honey, He shone love like a lightning honey, I been hit by a star seed honey, His love burns like a lightning honey, I'm right here I'm his star crossed lover, I lie here like a starless lover, I'll die here as his phantom lover, I never learn, I never learn.

Si cette Kate était la première qu’il rencontrait, s’il n’avait pas l’expérience de son monde, l’amour qu’il portait pour l’autre, serait-il devenu ami avec elle ? Et David, Eli ? Et Teddy ? Billy n’en savait rien. Il n’en avait aucune idée et il se dégoûtait de ne pas savoir. Parfois, ils ressemblaient vraiment à ceux qu’il avait connus. Mais souvent, si souvent, ils étaient si différents que c’était comme se prendre une gifle en plein visage. Et ces ressemblances, étaient-elles vraiment présentes ? Ou était-ce lui qui cherchait la petite bête ? Lui qui les plaçait là où elles n’étaient pas censées être ? Peut-être qu’il ne faisait qu’un transfert. Un égoïste, affreux, cruel transfert sur ces gens qui n’étaient pas ses amis et qui ne le serait peut-être jamais devenus, s’ils s’étaient connus différemment. Il en attendait trop. De Kate, des autres. Il le savait, il le voyait. Quand il s’attendait à ce qu’Eli le laisse prendre des décisions sans rien dire, sans râler, parce que Patriot, son Patriot était leur leader mais savait quand il était question de magie, quand il n’avait pas son mot à dire. Mais que ce Eli là se mettait à gueuler parce qu’il en avait encore fait qu’à sa tête, sans l’écouter, et que la prochaine fois, ils ne le préviendraient pas qu’il se passait un truc et partiraient sans lui, parce que Billy n’était pas fichu d’écouter, parce que c’était une torture de bosser avec lui, parce que—
Ou comme quand il s’attendait à ce que Kate jette quelque chose au visage d’Eli à chaque fois que ce dernier commençait une phrase par We, black Americans… alors qu’ici, elle se contentait de lever les yeux au ciel. Ou encore, quand il s’attendait à ce que Teddy vienne le voir lui et rien que lui, quand il avait envie de s’entraîner. Comme ils l’avaient toujours fait. Mais ici, il le faisait avec Eli. Ou Kate, parfois. Il en demandait trop, il en attendait trop. Ils étaient des miroirs étranges de ses amis, mais ils n’étaient pas eux pour autant. Alors pourquoi s’acharnait-il ? Pourquoi continuait-il d’espérer qu’un jour, Kate viendrait se blottir contre lui après un cauchemar, au lieu de se tourner vers Teddy ? Pourquoi continuait-il d’imaginer les lèvres du blond sur les siennes ?

Il était hypocrite. Et dégueulasse.

Elle leva une main et la posa sur son épaule, avant de la presser doucement et Billy releva la tête. « Je comprends, » commença-t-elle et il resta silencieux. Vraiment ? Elle comprenait vraiment pourquoi il était incapable de continuer comme ça ? Probablement. C’était Kate, après tout. Elle était bien placée pour comprendre ça. Ce sentiment de n’appartenir nulle part. « Je suis- je suis très amoureuse de Teddy. Et je sais que dans un millier d'autres univers, il est très amoureux de toi. Je sais que dans un millier d'autres univers, tu es très amoureux de lui et vous êtes heureux et je n'ai rien à faire entre vous. » Il ferma les yeux, la gorge nouée. Ça n’avait jamais été une option, dans son monde. Sa Kate n’avait jamais été intéressée par Teddy et le blond n’avait jamais eu le moindre intérêt pour les filles. Alors oui, elle n’avait rien à faire entre eux, dans son monde. A vrai dire, Billy n’avait jamais imaginé que ça puisse être le cas, peu importe l’univers.
Et pourtant, celui-ci lui avait prouvé le contraire. Ce monde qui n’était pas encore détruit, ce monde où sa mère avait encore son frère jumeau et toute la vie devant elle, ce monde qu’il avait décidé de sauver de tout cela lui avait prouvé le contraire. Il n’y avait pas de grande destiné, de meant to be, tout ça n’existait pas. Il se retint de lui dire que dans cet univers aussi, il était très amoureux de Teddy. Et que c’était justement ça le problème.

Parce qu’il faisait ce maudit transfert alors qu’il n’avait pas le droit de faire une chose pareille. Ni à Kate, ni à Teddy, ni à son Teddy. « Tu dois être égoïste et je dois cesser de l'être. C'était- c'est égoïste de ma part de- de tout baser sur les Young Avengers. De penser que David ne devrait plus parler aux X-Men ou de penser que les secrets d'Eli devraient être déterrés tant qu'il est pas là. De penser- de penser qu'on ne devrait pas avoir de secrets les uns pour les autres, de penser que j'ai le droit de garder jalousement Teddy alors que c'est évident que-- » Evident que quoi ? Que Billy était incapable de détacher son regard de lui, dès que Teddy apparaissait dans son champ de vision ? Qu’il l’aimait comme s’il était sien, qu’il crevait à petit feu de le voir sans l’avoir ? Il était égoïste, mais pas au point d’enlever à Kate ce qu’elle avait pour satisfaire ses propres envies. Il ne pouvait pas lui faire une chose pareille et il ouvrit la bouche pour lui dire ces mots exacts, mais elle libéra son épaule et reprit la parole. « Je crois qu'il faut qu'ils- que vous vous rendiez compte que je vous étouffais et que vous- vous voyez si c'est pas mieux sans moi. Et non, » il fronça les sourcils, voulut protester, mais elle ne lui en laissa toujours pas le temps. « je suis sincère. Peut-être que vous vous en rendiez pas compte mais peut-être que c'est mieux ainsi, quoique tu en dises ou penses. N'oublie pas que je ne suis pas ta Kate. » Billy referma la bouche et serra les dents.
Il ne voulait pas croire ça. Elle semblait persuadée d’avoir raison et il ne la contredirait pas, parce qu’il n’avait aucune envie de se disputer à nouveau avec Kate, mais il n’était pas d’accord. C’était lui le poison du groupe, pas elle. « Sois égoïste mais s'il te plaît, s'il te plaît, ne pars pas. Je t'interdis. Parce que malgré le fait qu'on soit tous les deux des connards et que l'on vienne tous les deux d'univers différents, tu es l'un de mes meilleurs amis, Billy. Tu es un Young Avenger, dans ce monde ou dans l'autre, et je t'interdis de partir. » La gorge de Wiccan se serra et il lutta contre de nouvelles larmes. Elle le considérait vraiment comme l’un de ses meilleurs amis ? Après tout ce qu’ils avaient pu se dire, tout ce qu’il avait fait, tout ce qu’il représentait, elle le considérait vraiment comme tel ?

Billy baissa la tête. S’il restait, il continuerait de s’attendre à des choses qui n’arriveraient jamais et à être surpris, blessé par d’autres. S’il restait, il ne cesserait de vouloir Teddy et de se détester pour cela. Mais il n’avait nulle part où aller. Il n’avait personne d’autre qu’eux à aimer. Il n’y avait personne d’autre pour l’aimer. Il meurtrit sa lèvre inférieure, déjà asséchée, craquelée par le froid. « D’accord, » murmura-t-il finalement, d’une voix rauque. Il ne dit rien de plus, parce qu’il ne pouvait rien lui promettre. Mais il pouvait essayer. Pour elle, il pouvait essayer. « On dirait que t'as pas mangé depuis des jours, Billy. Laisse-moi t'acheter un macdo, s’il te plaît, » dit-elle alors et le brun la regarda un peu bêtement. Il s’était attendu à tout sauf à ça. Alors il rit. C’était probablement plus nerveux qu’autre chose, parce que leur discussion n’avait absolument rien d’amusant. Mais c’était tellement… Kate de lui proposer un putain de McDo’ alors qu’ils venaient d’avoir une conversation particulièrement éprouvante.
« Okay, okay. A une condition, » fit-il en esquissant un mince sourire, après s’être un peu calmé. « Tu n’es pas ma Kate et j’en ai parfaitement conscience. Et je—j’en attends trop, je le sais, » admit-il avec une grimace. « Mais ma Kate n’est plus là et celle qui se tient devant moi vaut vachement le coup, elle aussi. » Il passa une main dans ses cheveux, détourna le regard, un peu gêné. « J’veux apprendre à connaître cette Kate-là. Si-- si tu estimes que je le mérite, malgré tout, je—je voudrais vraiment te connaître. Plus qu’à travers les missions et nos rencontres à trois heures du mat’. » Parce qu’ils se connaissaient depuis des mois, mais Billy avait toujours l’impression de ne rien savoir d’elle. Ou pas assez, en tout cas.
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Il vient d'une autre dimension. Une dimension où tout est différent. Ces mots ne veulent rien dire pour Kate: elle n'a jamais connu que ce monde-là, et toutes les simplicités qui vont avec. Elle n'a jamais connu que ce monde-là, et ces gens-là: ses amis et ses amours et sa famille et ses connaissances. Elle n'a jamais connu qu'un monde qui a été détruit par des aliens il y a quelques années et un monde où Teddy l'embrasse avec un grand sourire dès qu'il le désire et un monde qui a toujours été le sien mais dans lequel elle n'a jamais vraiment eu la sensation d'appartenir.
Un beau monde. Le silence. Elle n'a jamais remis ça en question avant.
Mais maintenant il y a Billy. Billy avec un monde où tout est différent: l'histoire, la planète, les gens. Teddy. Elle-même. Un monde où la matière même de l'univers est différente, un monde où elle se demande si elle a vraiment sa place.
Mais alors qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu'il y a une infinité de mondes. Une infinité de possibilités. Une infinité de Kate et une infinité de Billy et une infinité de Teddy. Une infinité de combinaisons. Un monde où ils ne se sont pas encore rencontrés à cet âge. Un monde où ils ne se rencontreront jamais. Un monde où elle n'existe pas. Un monde où aucun d'eux n'existe.
Un monde où elle est malheureuse. Un monde où elle est heureuse. Un monde où elle est malheureuse. C'est une histoire de parité et d'équilibre. Elle est juste tombée dans la mauvaise partie du quota.

Elle se demande si il était heureux dans son monde, avant que sa mère ne perde la raison. Si il souriait et si il aimait et si il riait et si il se permettait de faire toutes les choses que le Billy qu'elle connait ne se permet pas. Elle se demande si dans cet autre univers et cet autre monde, ce n'était pas si terrible avant que sa mère ne perde la raison. Elle se demande si il peut être heureux dans ce monde. Si il le sera.
Elle se demande beaucoup de choses. Un instant, son regard se détache de lui pour revenir sur le mur à photos; oh. Kate cherche Teddy du regard, ses cheveux blonds et son sourire franc. Dans l'univers de Billy, il a l'air plus grand et plus musclé, il a l'air plus athlétique et plus doux aussi, presque délicat là où l'armée et les difficultés ont creusé des fossés sur son visage dans ce monde. Elle cherche Teddy du regard et il a l'air si heureux. Elle ne l'a jamais vu sourire comme ça. Elle n'a jamais su le faire sourire comme ça.
Elle pose son regard clair sur Billy. « D’accord, » lâche-t-il du bout des lèvres, et Kate ferme les oreilles de son coeur pour ne pas croire à cette promesse vide de sens et de sincérité qu'il lui fait. Elle sent sa désapprobation et la négation qui émane de son corps; mais elle l'ignore, elle l'ignore, elle ferme les yeux et elle ferme la bouche. Elle hoche simplement sèchement la tête, soudainement dure et froide, prête à tout.

Il restera et elle partira. Ça semble couler de sens, maintenant. C'est la chose la plus logique qu'elle est parvenue à penser depuis des siècles lui semble-t-il. Il y a forcément un univers où elle ne fait pas partie des Young Avengers. Il y a forcément un univers où ils se débrouillent mieux sans elle. Forcément un univers où ça arrive, le schisme, le départ, la séparation. Ça coule de sens: ce ne sont que des statistiques, après tout.
Kate sourit un peu parce qu'elle repense aux autres univers. Ceux où elle n'a pas peur et ceux où Billy sourit et ceux où Teddy est heureux. Ceux où Eli n'est pas si énervé et ceux où Cassie est toujours son amie. Ceux où elle n'est jamais passée par Central Park au milieu de la nuit et ceux où elle n'a jamais rencontré Clint. Et évidemment, c'est un peu triste de penser à ça; c'est un peu triste de se dire que dans plein d'univers, ils vivent leurs vies les uns sans les autres et ils vivent leurs vies sans se regarder et se remarquer et ils vivent leurs vies dans le malheur et le bonheur sans jamais se rendre compte qu'il manque quelque chose; mais ça la rend aussi très heureuse de se dire que dans plein d'autres univers, ils sont tous heureux ensemble.
Il est grand temps de rallumer la lumière et de cesser d'être égoïste.

Billy rit. C'est un rire qui déraille un peu. Ce n'est pas un son qui plait à Kate, mais l'entendre s'esclaffer lui arrache tout de même un petit sourire tendre. « Okay, okay. À une condition. » Elle arque un sourcil. Elle ne sait jamais à quoi s'attendre avec lui. Billy serait bien du genre à lui faire promettre quelque chose d'énorme et d'impossible juste en échange d'un mcdo. « Tu n’es pas ma Kate et j’en ai parfaitement conscience. Et je—j’en attends trop, je le sais. » Elle pince des lèvres. Touché. Coulé. « Mais ma Kate n’est plus là et celle qui se tient devant moi vaut vachement le coup, elle aussi. » Il est gêné tout d'un coup. Elle fronce les sourcils. “ C'est pas une condition, ” lâche-t-elle au bout d'un moment, soudainement embarassée devant son court silence, détournant les yeux à son tour. Les photos ont disparu mais elle repense encore aux sourires de Billy et de Teddy et leurs mains liées. Cette image est gravée sur sa rétine. « J’veux apprendre à connaître cette Kate-là. Si-- si tu estimes que je le mérite, malgré tout, je—je voudrais vraiment te connaître. Plus qu’à travers les missions et nos rencontres à trois heures du mat’. » Elle sourit lentement. Elle a envie de lui dire: mais tu me connais, non? Ne sais-tu pas tout ce qu'il y a à savoir sur moi et mes faiblesses et mes peurs et mes horreurs?
Il faut cesser d'être égoïste. Et amère.
Elle lui tend la main, comme une incitation à la paix ou un pacte amical plus grand qu'eux, plus grand que le monde, plus grand que la vie. Quelque chose d'instinctif et de rituel et d'important et de grandiose. Elle lui tend la main et dans ses yeux, il y a quelque chose de lourd et de vrai, quelque chose de cru et de fragile à la fois: “ d'accord, dit-elle, tu le mérites. ” Il y a un sourire vaguement arrogant et vaguement faux qui joue sur ses lèvres, y flotte un instant avant de disparaître.
Il le mérite. Il mérite tout ça. Et plus encore.
Ils se serrent la main. Ils vont aller au mcdo et ils vont parler et ils vont se questionner et ils vont rire et pendant un instant, Kate va cesser de penser aux autres univers et à cet autre univers et à ces autres Teddy et à ces autres Billy. Pendant un instant, elle sera juste elle-même, Kate, Katherine, Bishop et pendant un instant, ce sera amplement suffisant. Elle peut oublier tout ça, pour une soirée au moins. Il le mérite.
Mais il est temps de cesser d'être égoïste.
Ça, il ne le mérite pas.
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