the young and the restlessCette réunion avec Richardson s’était avérée plus intéressante que prévue. Certes, les attentes d’Harry n’étaient pas très élevées, quand on considérait ce qu’il faisait de ses journées depuis qu’il avait repris les commandes d’Oscorp, mais tout de même, c’était suffisant pour le mettre d’un peu meilleure humeur. Richardson était intéressant. Il avait piqué la curiosité du jeune Osborn. Il resta un moment à fixer la porte par laquelle l’homme était parti, plongé dans ses pensées. Un verre de whisky à moitié vide dans la main, il faisait tournoyer le liquide lentement. Il avait toujours su qu’il devrait reprendre l’entreprise de son père, un jour. Ce dernier l’avait toujours méprisé, mais il n’aurait jamais placé sa plus grande réussite entre les mains d’un inconnu. Il s’était donc attendu à ce que cela arrive un jour, mais il n’avait pas imaginé qu’il hériterait d’une chose pareille à vingt-et-un ans. Il avait espéré pouvoir achever ses études et avoir le temps de faire autre chose avant d’être condamné à passer le restant de ses jours entre ces murs.
Il pourrait passer les commandes à quelqu’un d’autre, bien sûr. Mais tout comme son père avant lui, Harry n’avait confiance en personne. Et même s’il les méprisait, les hommes du conseil lui offraient une distraction plus que bienvenue.
Mais surtout, il n’y avait qu’entre les murs d’Oscorp et avec les moyens de l’entreprise qu’Harry pouvait employer ses nouveaux
talents. Ce maudit sérum avait ruiné sa vie, mais il l’avait aussi rendu plus brillant encore et il avait bien l’intention de mettre ces toutes nouvelles capacités à profit. Son père avait peut-être accompli de grandes choses avec Oscorp, mais Harry comptait faire mieux encore. Il commencerait par détruire ses concurrents, ce qu’Osborn Senior n’avait jamais réussi à accomplir. Puis il lui prouverait qu’il n’avait jamais été le moins que rien qu’il avait passé son temps à décrire.
Un petit sourire ourla les lèvres d’Harry qui termina son verre d’un trait et se leva agilement de sa chaise trop confortable. Richardson lui avait donné quelques idées et il avait bien l’intention de les mettre à profit. Alors il sortit de son bureau, prêt à se rendre dans les sous-sols d’Oscorp pour se mettre au travail.
« Harry… Enfin je veux dire Monsieur Osborn pardon ! » Le jeune homme se figea, intrigué et se tourna vers sa secrétaire. Felicia se leva de sa chaise, un sourire enjôleur aux lèvres. Une fois de plus, il se fit la réflexion que la manière d’agir et de se déplacer de la jeune femme lui rappelait indéniablement celle d’un chat. Pas ces gros matous qui passaient leur temps à dormir au coin du feu, non. Plutôt ces chats sauvages, habiles et trop malins, que personne n’attraperait jamais.
« C'est la première fois que je vois cet homme. Puis-je savoir pour quelle entreprise il travaille ? Je sais que cela pourrait passer pour de la curiosité mal placée, mais ça n'en est pas ! C'est simplement dans le cadre de mon travail, si jamais je dois un jour rentrer en contact avec cet homme, vous voyez ? » Cette fois-ci, Harry fronça les sourcils. Felicia posait rarement des questions liées au travail. Non, à vrai dire, elle n’en posait jamais. Elle faisait son boulot et ne semblait jamais vraiment s’intéresser à quoi que ce soit, encore moins aux clients d’Oscorp. Pourquoi cette soudaine curiosité ?
Harry esquissa un sourire en coin et décida de s’amuser un peu.
« C’est définitivement de la curiosité mal placée, Miss Hardy. » Il ne prétendit même pas être sérieux, elle se doutait bien qu’il se fichait complètement de tout ceci.
« Pourquoi cet intérêt soudain pour Mr Richardson ? » demanda-t-il en se rapprochant d’elle, les mains plongées dans les poches de son pantalon.
« Il vous a tapé dans l’œil ? » susurra-t-il, toujours fiché de son sourire presque moqueur.