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 "Reminiscences" | ft. St John Allerdyce

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"Reminiscences"

                   

Je ne sais pas ce que je fais ici. Les paysages défilent tandis que je m'éloigne de la ville, à la recherche de quelque chose qui m'échappait encore. L'insécurité aujourd'hui permanente dû aux patrouilles de sentinelles et aux détecteurs de gène mutant m'avait poussé à bouger, à ... "prendre l'air". Mais pour aller où, au fond ? L'Institut n'était plus, tout ceux qui me connaissaient me pensaient six pieds sous terre, à part peut être Elias. Mais même de lui je n'avais aucune nouvelle. Lui qui aurait du me traquer sans relâche, qui n'aurait jamais du me laisser partir, n'était jamais réapparu. Un profond soupir m'échappa malgré moi , sans stopper ma fuite qui petit à petit m'éloignait de la civilisation. Je n'avais aucune idée de ce qui me poussais à prendre une direction plus particulièrement qu'une autre, mais je suivais mon instinct, et mon instinct suivait l'Oiseau. Où me conduisait-il et que cherchais-t-on, je n'avais que son silence pour seule réponse. Mais je sentais cette sensation légère, m'enveloppant le coeur et l'esprit, une confiance née de son fait peut être ou simplement une vérité qui, bien qu'inconnue pour le moment, me poussait à croire que je n'avais rien à craindre.

Mais cette sensation de perdre le contrôle de la situation était bien ancré dans mon esprit. A quel moment avais-je donc pris ma décision, cette volonté de cesser de me cacher, de prendre enfin part à la guerre civile dans laquelle nous allions bientôt nous perdre ? Je n'étais pas censé lui montrer cela, lui montrer la folie dans laquelle nous pouvions nous plonger lorsque la peur s'insinuait dans nos veines. J'étais censé lui montrer l'Humanité et sa force, et non pas ses faiblesses. Comment réagirait-il s'il finissait par se persuader que sa première décision était la plus juste ? Mais imaginer le pire ne m'ôtait pas cette vision, ces nouvelles, les puces, le ghettos, non rien ne pouvait m'empêcher d'essayer de réparer. Il fallait soigner cette situation avant que le point de non retour ne soit atteint. Avant que lui ne décide de s'en occuper.

Je commencais à ralentir, observant les alentours sans vraiment savoir ce que j'aurai pu chercher. Depuis combien de temps étais-je partie ? Une heure ? Deux heures ? Peut être plus. Prendre la route m'avait semblé si évident que mon regard n'avait pas cherché l'heure une seule fois. J'aurais pu prendre le train, si seulement je n'avais pas craint de me retrouver sous le feu des projecteurs en tant que mutante non recensée. Je n'aurai été d'aucune aide si j'avais terminé avec une puce inhibitrice, enfermée dans ce ghetto avec les autres. Alors j'avais pris cette vieille voiture, pauvre petit tas de ferraille que son propriétaire, à sec, avait consenti à me céder pour deux cents billets. Et bien que n'étant pas de la dernière génération, elle m'avait déjà permi de sortir de la ville, et de rouler encore jusqu'à maintenant.

Me garant finalement sur le côté, je commençai à m'enfoncer dans le paysage, abandonnant la route, abandonnant ma fuite, que je comprend n'être qu'un prétexte. Il m'a guidé ici, il cherchait quelque chose, mais refusait encore de m'en dire la nature. Déambulant aux travers de quelques clairières et zones boisées, ma main frôla à un instant l'écorce rèche d'un chêne, et son contact me figea, une douce sensation de chaleur, comme ce que l'on ressent à la remémoration de souvenirs agréables mais perdu. J'observais cette main comme si je pouvais découvrir en elle ce qu'elle avait pu ranimé à l'intérieur de moi. Ce que je cherchais, ce que nous cherchions était proche. Pourtant, rien ne semblait être de nature à m'interpeller, rien ne ressortait du paysage. Caché peut être ?
"C'est une perte de temps." Je pensais à voix haute, la frustration commençait à me gagner. J'étais là, au milieu de nulle part, à attendre je ne savais quoi, parce que lui en avait décidé ainsi. Patience... disait l'Oiseau en moi, me poussant à poursuivre mon chemin.

Son intervention me calma à peine, mais je me contentai de continuer ses recherches en quête de je n'aurais su dire quoi. Bientôt, je débouchai sur une clairière boisée dans laquelle, en son coeur, je pouvais appercevoir ce que j'aurais pu prendre pour un vieil hangar abandonné, surplombé par des sortes de silos rouillés.
"Etait-ce là que tu souhaitais m'emmener petit Oiseau ?" Il restait indéniablement silencieux, mais je me refusais tout autant de m'avancer sans en savoir plus. Que pouvait-il m'attendre là bas ? Je commençais alors à reculer, prise d'un doute sur l'utilité et la sagesse de ma présence ici, en ces lieux, lorsque je me senti soudainement comme observée, ou tout du moins pas aussi seule que je ne l'aurai voulu ... "Il y a quelqu'un ?" Comme si on allait me répondre... Il est bien connu que les gens qui vous observent de loin viennent se présenter dès qu'on le leur demande ...
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Reminiscences
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"Reminiscences" | ft. St John Allerdyce Tumblr_osthn65vtP1qispq9o1_r2_400 Cela ne s’arrêtera-t-il donc jamais ? D’abord chassés du X-Mansion (même si John et ses deux compères n’étaient pas encore là à ce moment-là), puis poursuivis et capturés pour être emmené soit dans le Distrcit X soit…allez savoir où. Bon sang, John n’en pouvait plus de ces guerres à répétitions. Il avait eu de la chance, il avait réussi à échapper à la capture, de justesse, et avait rejoint Robb et les autres dans le nouveau QG des rebelles.

Rebelles.

Rien que ce nom lui filait des boutons. Il est clair, logique, limpide, mais en même temps, il donne l’impression qu’ils sont le problème. Ils ne sont pas le problème, pas le problème entier du moins. Les mutants sont là, c’est un fait, quelque chose qui ne peut pas être changé (il s’efforce d’oublier l’épisode avec Wanda dans son monde, lui tirant un frisson d’horreur), et il comprend que les gens puissent avoir du mal à les accepter. Lui-même a mis des années avant d’accepter sa mutation et ce qu’elle pouvait faire, mais de là à les considérer comme moins qu’humain, comme des parasites qu’il faut exterminer ? Non, là il n’est pas d’accord. Ils ne peuvent pas accepter qu’ils veuillent simplement vivre ? Leur mutation n’est pas tout ce qu’ils sont, ils sont aussi des humains avec des aspirations, des rêves, des compétences, des qualités autant que des défauts ? Non, visiblement.

Ils ont eu Kitty, Logan et le Professeur en plus de bien d’autres. Mais ceux-là lui servaient de repères, de bouées de sauvetage dans ce monde qu’il ne connaît pas. Alors non, John ne va pas bien. Certes, il est toujours avec Robb, aucun d’entre eux n’a subi quoi que ce soit de grave, mais il n’empêche qu’ils sont dans une sacrée merde maintenant. Ils sont dans cet endroit, cette base secrète, enfermé pour leur propre sécurité, grâce à Cap. Il ne peut pas lui en vouloir, vivre au grand jour ou en prenant moins de précaution serait de la pure folie et un aller simple pour le district X (au mieux) et l’autre endroit inconnu (au pire, car vu le peu d’information qu’ils en ont, ça ne semble pas être un camp de vacances très sympathique).

Là, il profite de la ronde quotidienne aux alentours de la base pour se changer les idées, bien qu’il sache pertinemment qu’il ira faire un tour dans la salle d’entrainement pour vider un peu de cette colère sur des pauvres cibles qui ne lui ont rien demandée. Soudain, il sort de ses pensées. Il a entendu un bruit. Il avance, restant près du mur et observe une fois arrivé à un coin. Une jeune femme se trouve à une centaine de mètres tout au plus de l’entrée de la base, de ce vieil entrepôt rouillé et déglingué. Son visage ne lui dit rien, mais il ne peut pas me permettre de ne pas être sur ses gardes. Aussi silencieusement que possible, il la contourne par a forêt environnante, et arriver bientôt dans son dos. Il continue de l’observer, cacher derrière un arbre large, attendant de voir ce qu’elle comptait faire. Le fait qu’elle demande s’il y a quelqu’un le fait hésiter sur ce qu’il devrait faire. A-t-elle senti qu’il l’observait, ou tentait-elle de faire sortir quelqu’un ? Il décide de sortir de sa cachette. Il est derrière elle, elle pensera qu’il arrive du même chemin qu’elle ou du moins de la forêt et non du bâtiment. Son but ? L’éloigner de cet endroit.

"Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous êtes perdues ?"

D’accord, le fait qu’il n’ait pas l’air des plus aimable n’aide probablement pas sa cause, mais se faire passer pour un ermite ne serait pas si saugrenu, en fin de compte…
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"Reminiscences"

                   

L'air me manque, aucun son ne sort de ma bouche depuis que je me suis retournée. Ce visage, cette allure, trop de souvenirs déferlent en moi dans une danse chaotique que je peinais à maîtriser. Je le connais, oui, trop bien, mais pourtant, cela était impossible. Cela ne pouvait être lui, les morts ne reviennent pas... "John ? " Ma voix n'est qu'un murmure, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Je le dévisage pendant un temps qui doit déjà lui sembler une éternité, et qui devrait très certainement le mettre mal à l'aise. Il était arrivé derrière moi, répondant à ma plus grande surprise à mon appel, et le découvrir là, en face de moi, n'avait réussi qu'à me figer sur place. Il ne peut pas être là, il ne peut pas être en vie, et il paraît si jeune, si ... Différent. La voix désincarnée de l'Oiseau résonne dans ma tête mais ne démèle rien de mes pensées. Tout s'embrouille, mais je ne peux pas rester là, à ne rien dire, à ne rien faire. Je parcours du regard les alentours sans savoir trop ce que je cherchais à voir, sans doute une indice qui m'orienterait sur la réalité de cet échange... "Non, ce n'est pas ... enfin... je suis désolé..."

J'inspire profondément, la main couvrant mes yeux clos, tentant de me redonner contenance malgré la migraine qui menace. Les mots me manquent et il va finir par me prendre pour une cinglée. Cependant je ne pouvais pas simplement ignorer la situation. St John Allerdyce, Pyro, était en face de moi alors qu'il devrait être parmi les défunts. Et il semblait plus jeune que de ce que j'aurais cru. Était-ce le même genre de tour que j'avais usé pour revenir d'entre les morts ? Non, je ne sais pas c'est ... Et l'Oiseau restait silencieux, comme s'il appréciait observer mes réactions, comme si, au fond, il en savait beaucoup plus que la pauvre humaine que j'étais. Et cette idée ne m'aidait pas à me concentrer. "Excusez moi, j'ai ... vous m'avez surprise, vous ressemblez tellement à quelqu'un que je connaissais..." Était-ce lui au moins ... Je prend alors conscience que je n'ai pas répondu à sa question première. Que faisais-je ici. Bonne question, une Entité Cosmique m'avait conduit en ce lieu, pour je ne savais quelle raison.  Serait-il cette raison ? "Je ... en fait je cherchais quelque chose, quelqu'un ... je ne sais plus vraiment. Je suis assez loin de chez moi..." Encore fallait-il que je possède un chez moi. Aujourd'hui je n'étais plus vraiment sûre d'où pouvait se trouver ma place... De toute évidence, je ne sais plus vraiment ce que je dis. Si j'ai retrouvé la parole, les mots qui sortent me semblent dictés par autre chose que le bon sens.

"J'ai du partir de New York en urgence, la situation là bas ... Je ne sais pas trop où je vais, je ..." J'en dis peut être beaucoup trop. Et s'il était pour le recensement? Pour toute cette situation désastreuse et cruelle ? Mais qu'avais-je donc à perdre ? Rien. Il me fallait des réponses, et s'il était ici, peut être que j'avais atterris au bon endroit. Mais me ferait-il assez confiance? Et était-il le même que celui dont je me souvenais à Alcatraz ? Je me souviens de la rage, le plaisir qu'il prenait à détruire, à combattre. Mais ce double de lui en face de moi semblait moins ... destructeur. Non pas qu'il avait l'air le plus aimable du monde, mais ce n'était pas la même chose. Peut être n'était-ce pas lui. Tant de nouvelles questions et si peu de réponses. "Vous êtes propriétaire de ce terrain ? Je ne veux pas avoir d'ennuis." Bien. Revenir sur un sujet plus stable. Cela paraît tellement banal que je regrette aussitôt d'avoir sorti cela. Il donnait à peine l'air d'avoir la vingtaine, comment aurait-il pu être propriétaire ? Je n'arrive pas à savoir ce que je dois dire ou faire. Si je lui disais qui j'étais, prendrait-il peur ou me dénoncerait-il ? Mais si je joue les inconnues, aurais-je réponse à mes questions? L'un ou l'autre, je devrais faire un choix sous peu ...
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Reminiscences
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"Reminiscences" | ft. St John Allerdyce Tumblr_osthn65vtP1qispq9o1_r2_400 Son nom est prononcé et il se crispe, car il ne connaît pas cette femme. Son cerveau passe en revue tous ceux qu’il a connu aussi bien dans son monde qu’ici et aucune femme ne porte ce visage dans son souvenir. Serait-elle parmi ces « exclusifs » qui n’existent, à sa connaissance que dans ce monde ? Il n’en sait rien, mais le fait qu’elle semble le connaître l’inquiète plus que le rassure. D’un côté cela peut être parce qu’elle venait de la confrérie et donc, serait contre le recensement à priori, mais d’un autre, elle peut avoir été envoyée ici par les autorités et faire semblant de le reconnaître. Allez savoir. Certes, la coïncidence est particulièrement énorme, pourtant, pas impossible. John l’observe, sans dire un seul mot, essayant de lire son langage corporel, tentant de déceler des indices sur ses intentions et sur son honnêteté. Lire les gens est un passe-temps comme un autre pour lui ; se sociabiliser est quelque chose de difficile pour le pyrokinésiste, alors pouvoir observer, lire les gens et apprendre leurs réactions avant de les aborder est une méthode pour l’aider. Pas la plus saine, mais qu’importe ?

Elle reprend la parole et il penche un peu la tête sur le côté. Oui, c’est l’effet qu’il a sur les gens. Pourtant elle ne semble pas croire qu’il est bien qui il est. Elle pense se tromper, et c’est bien une première. Car, d’après les autres, il est tellement la copie carbone du Pyro de ce monde, en un poil plus jeune possiblement, qu’il lui semble étrange que quelqu’un l’ayant connu doute que ce soit lui, malgré sa mort. Enfin, la mort de son jumeau maléfique. Il fronce les sourcils. C’est loin d’être très clair tout cela et il est à deux doigts d’invoquer une flamme pour se préparer à se défendre le cas échéant. Il se retient, se rappelant qu’il est encore trop près du QG, trop près pour ne pas risquer que tout soit découvert, une fois de plus et qu’ils doivent encore fuir, et perdre des gens, car cela semblait inévitables quoi qu’ils fassent. Il refuse d’être la cause d’un nouveau cataclysme local. Il a déjà suffisamment de mal à ne pas s’en prendre plein la tête de par, justement, la tête qu’il porte, alors merci mais non merci.

Cependant, la suite le fait un poil relativisé qui peut être cette femme. Si elle avait eu besoin de quitter New-York, si on lui offre le bénéfice du doute, c’est qu’elle faisait partie de la communauté mutante. Evidemment, il n’excluais pas le fait d’avoir à faire avec une espionne qui cherchait la cachette des Rebelles pour mieux y emmener les troupes du HPU et des sentinelles. Il croise les bras et l’observe un peu plus. Elle a vraiment l’air perdue. Et pas seulement géographiquement. La peur qu’il peut lire dans ses yeux était quelque chose de difficile à feindre…bénéfice du doute it is dans ce cas. Il secoue la tête.

"Nan, juste un ermite du coin. Moi aussi la situation à New-York m’agace." Et encore, c’est un euphémisme. John a répondu quelque chose de neutre au départ, mais maintenant, il va chercher à en savoir plus, parce qu’il doit savoir, doit comprendre qui est cette femme "Qui étais-je pour toi ?"

Le ton est sans équivoque et il se permit d’invoquer une petite flamme. Inoffensive, juste là pour montrer qu’il était bien celui auquel elle pensait, à priori (à moins qu’il ne se trompe complètement, ce dont il doutait). Peut-être que comme ça il pourrait avoir des réponses.
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"Reminiscences"

                   

La méfiance. Je la ressentais au plus profond de moi comme si elle m'était propre, comme un bruit sourd mais constant qui oppresse le coeur. Aurais-je du m'attendre à une autre réaction cependant . Si il était bien lui, et qu'il voyait le visage d'une inconnue prononcer son nom, comment ne pourrait-il pas être sur ses gardes ? Peut être devrais-je rester sur les miennes également. Pourtant quelque chose me poussait à voir la différence avec cet individu en face de moi et le John que j'ai connu. L'apparence plus jeune, l'esprit moins ... agressif. S'il n'étais pas le Pyro de mes souvenirs, lequel était-il ? Il se prétendait simple ermite, une affirmation qui avait sa part de crédibilité, mais cela me confortait dans l'idée qu'il n'était pas vraiment "Lui". Il n'était pas ce jeune homme qui avait suivi Magneto dans leurs projets de Règne Mutant. Il n'était pas cet individu qui brûlait et détruisait, aux prix de vies innocentes, pour affirmer sa place et son existence. S'il avait été cette personne, il n'aurait jamais été un ermite, comme il le disait.

"Le verbe agacer me semble encore bien fade pour décrire mon ressentiment." Je ne sais pas vraiment comment expliquer cette stupéfiante ressemblance avec le personnage dont je me souviens, mais malgré que cela me semble insensé, il semble être John, et John était un mutant. Et bien qu'il semble légèrement différent par rapport à ce dont je me souvenais de lui, je ne pouvais croire qu'il cautionne l'injustice dont souffraient les mutants de nos jours à New York. Alors je ne craignais pas d'exprimer mon propre avis sur la question. Que les hommes craignent ce qu'ils ne comprennent pas était une chose, qu'ils répètent leurs erreurs en était une autre. Nul être ne méritait d'être puni pour être né différent.  "Qui étais-je pour toi ?" Je relève alors les yeux vers lui, le détaillant, essayant de retrouver les similitudes et les différences entre lui et le Pyro que je connaissais. Car il était bien Pyro, la flamme qu'il venait d'allumer en était un signe explicite. Flamme dont je n'avais d'ailleurs pas vu la provenance ni entendu le son du briquet que l'on allume. Mais j'étais sans doute trop préoccupée. Je ne savais trop comment répondre d'ailleurs à sa question "C'est ... compliqué. Tu n'es pas le même que dans mes souvenirs."

Je me tais un instant, rassemblant mes mots, réfléchissant à ce qu'il convenait de dire, de répondre quand moi même je n'étais plus vraiment la personne que j'avais pu être auparavant. Si lui est physiquement la copie conforme de St John Allerdyce, je n'avais plus rien de Jean Grey, malgré cette faible nuance de vert qui teintait encore mon regard. Et je n'étais pas certaine du côté judicieux d'en dire trop à mon sujet en décrivant ce que je me souvenais de Pyro. "Il ... enfin tu étais un élève qui semblait chercher sa place, mais ... d'une façon assez agressive et provocante. J'ai ... Lorsque je t'ai revu, j'avais moi même changé, malgré moi... Je n'ai pas eu l'occasion d'essayer de te faire revenir à la raison." Car j'avais plus ou moins perdu la mienne. Mais je ne peux pas trop en dire, n'est-ce pas ? Mais peut-être au moins, pour le rassurer sur ma condition mutante devrais-je dévoiler mes propres dons... Quoique faire voler un bâton semblerait peut être assez grotesque. J'inspire profondément, une idée me traversant alors l'esprit. *Le St John Allerdyce que je connaissais était décédé, et pourtant tu es là ...* Ma voix devait résonner dans sa tête, sans qu'aucun son ne sorte de mes lèvres. La télépathie devrait suffire à le convaincre que je ne faisais sans doute pas partie des ennemis, et, avec un peu de chance, mettrait un peu plus en confiance ce John revenu d'entre les morts... si cette expression avait encore un peu de sens. Après tout, je l'étais encore il y a un an et quelques. Et il était censé l'être également ... Et pourtant nous voilà tous deux face à face, comme si cela n'avait jamais importé. La Mort aurait-elle perdu de sa puissance ?


Dernière édition par Jean Grey le Jeu 31 Aoû - 22:13, édité 1 fois
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"Reminiscences" | ft. St John Allerdyce Tumblr_osthn65vtP1qispq9o1_r2_400 La flamme semble faire son effet et John la garde à ses côté, comme on garderait avec soi un ami de longue date, un souvenir précieux qui vous réchauffe le cœur et vous rassure. Il la laisse à la puissance qu’elle a, mais il la garde, car ça lui permet de ne pas se sentir totalement perdu dans cette rencontre du troisième type. Certain penseraient qu’il est habitué, depuis le temps, à ce genre de rencontres. En un sens c’est vrai. Il a l’habitude que les gens l’observent comme une bête de foire, attendant confirmation qu’il est bien celui qu’ils pensent qu’il est. L’accoste pour lui poser des questions, pour au final ne recevoir que des réponses lacunaires ou bien un départ anticipé de la part de Pyro. Mais une rencontre dans un tel cadre, sans avoir aucune idée de qui est la personne en face, sans savoir quoi que ce soit, est-ce qu’il a raison de continuer cette conversation ? Si près de leur refuge à tous ? Ca le déstabilise, autant que sa simple présence semble déstabiliser la femme en face de lui. Femme dont il ne sait toujours rien de concret, pas de nom, pas d’informations autre que le fait qu’elle n’aime pas le régime en place non plus, mais peut-il vraiment y croire ?

Finalement, elle répond à sa question et John engrange les informations, tentant d’en savoir plus en déduisant ce qu’il peut. Si elle parle du fait qu’il ait été élève, alors c’est qu’elle connait son double de l’époque où il était encore à l’institut, avant qu’il ne perde la raison. Une professeure, si elle utilise de terme ‘élève’, sinon elle aurait probablement plutôt utilisée un terme comme camarade, voire peut-être ami ? Mais pas élève. Donc, une professeure, avant Alcatraz, avant l’explosion du Manoir de l’Institut. Elle dit avoir changé, radicalement visiblement, si elle n’a même pas essayé de le raisonner comme tous les autres ont pu le faire de ce qu’il a compris. Elle a peut-être même changé avant que le Pyro de cette dimension ne devienne le fou furieux qui aimait à détruire par ses flammes tout ce qui lui tombait sous la main, ennemis, civils et amis, tous dans le même panier. Il frissonne encore de dégoût à cette pensée. Jamais il ne pourrait faire de mal à ses amis, ni à un civil, jamais de manière volontaire et réfléchie en tout cas.

Elle se tait et il va pour lui répondre, quand il l’entend, sa voix, dans sa tête. Il se tend encore plus et fait même un pas en arrière, comme si cela allait changer quelque chose ; Son regard se fait plus féroce, et une seconde flamme, engouffrant sa main qui, jusque-là, était encore libre apparait. Réflexe de défense chez lui.

"Sors de ma tête immédiatement." Son ton est froid, mordant, et ne laisse pas de place à la discussion.

Télépathe.

Il n’aime pas les télépathes. Certes, il fait confiance à Xavier, mais il redoute quand même ses pouvoirs et préfère quand ce dernier se réfrène de les utiliser sur lui, hormis s’ils n’ont pas d’autres choix. Mais autrement ? Non, il n’aime pas les télépathes. Il trouve ce pouvoir bien trop intrusif, lui qui n’aime pas s’exposer et garder pour lui ses secrets, ses hontes et ses peines…

"Plus jamais dans ma tête, c’est compris ?" il éteint la seconde flamme, jouant avec la seconde pour se calmer "Il est mort et je ne suis pas lui. Je suis…disons une autre version de lui. Et toi, qui es-tu ? Ancienne professeure à l’Institut, d’après ce que je comprends, mais qui ? Et où étais-tu depuis tout ce temps ?"

Autant de question dont il avait besoin des réponses qu’une manière de noyer sa réaction face à la démonstration de ses pouvoirs. Au moins, il est sûr d’une chose : elle est mutante et il n’a pas encore trouvé de mutant favorable au régime jusque-là…
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"Reminiscences"

                   

Mes années sous terre avaient peut être mis à mal ma capacité à comuniquer sans froisser mes interlocuteurs, au vu de la réaction défensive du jeune homme en face de moi. Ses mots m'intiment l'ordre de sortir de son esprit, et je constate même qu'une autre flamme est apparu dans sa seconde main. Peut-être que le vol du bout de bois aurait été un meilleur choix, en fin de compte. J'esquisse une moue génée et détourne les yeux, sans plus chercher à communiquer de cette manière avec lui. En aucun cas je n'avais eu dans l'idée de sonder son esprit, pourtant il fallait avouer que rien ne pouvait lui certifier le contraire. Bon sang, quel manque de tact, à croire que je manquais encore d'apprentissage sur la sociabilité depuis mon retour. Mais après tout, entre ma résurrection, le temps passée avec pour seule compagnie Elias, et mon année à New York où, bien que non coupée du monde, j'étais restée assez discrète, peut avais-je encore besoin d'entrainement avant de retrouver mes facultés et mes réflexions sociales. "Navrée, je souhaitais simplement communiquer. Mais cela ne se reproduira pas."

Je l'observais alors éteindre sa seconde flamme, se distraire avec la première, avant de l'écouter poursuivre. Il n'était pas le Pyro que je connaissais, mais que souhaitait-il dire en parlant d'une autre version ? Mais je n'eu pas le temps de m'attarder sur cette réflexion que je manquai d'air à la suite de ses questions. Qui étais-je. Et j'en avais encore trop dit, étant donné qu'il avait facilement fait le rapprochement avec l'Institut et ma qualité d'ancienne professeur. Me voilà face au choix que je redoutais de faire. La vérité ou le mensonge ? La prise de risque ou l'inactivité ? Savait-il ce que j'avais pu faire ? Etait-il une version de John qui connaissait mon histoire et mes actes ? Que pouvais-je donc lui dire maintenant qu'il était axé sur la piste que j'avais refusé d'emprunter si longtemps ... "Je ... J'étais ..." Les mots refusent de venir, mon coeur se compresse dans ma poitrine et l'angoisse me submerge. je ne savais pas si je pouvais lui dire, si je devais lui dire... Je n'arrivais pas à prévoir sa réaction, et s'il avait eu ce mouvement défensif pour une phrase en pensée, comment imaginer qu'il réagisse mieux si je lui disais ...?

"J'étais morte..." Je l'ai à peine dit, seulement un murmure, presque un souffle... Mes yeux sont perdu dans le vague, je crois que c'était la première fois que je le prononçais à haute voix, aussi faible avait-elle été. Je prenais comme conscience de cet état de fait plus que choquant. Les souvenirs de cette nuit s'imposaient dans mon esprit, me forçant à revivre, à comprendre, à ... accepter ce qui était arrivé. A accepter que j'avais perdu la vie. A accepter que je la retrouve plus tard. "Je ne suis plus la même, je ne suis plus moi... Il fallait que je change." Je relevais les yeux sur John, le visage grave, secouant doucement la tête dans un sourire crispé et un rire nerveux. "Des paroles qui doivent te paraître bien insensées je suppose..." Je partais brusquement m’asseoir sur un tronc d'arbres à quelques pas, sans idée de ce que je pourrais dire ou faire maintenant. J'étais lancée, je ne pouvais pas m'arrêter. Pourtant, je n'arrivais pas à dévoiler directement ce que j'aurais dû dire dès le départ. "Ton alter-ego n'a pas été celui qui a fait le plus de victimes, malheureusement ..." Trop. TROP. J'en disais beaucoup trop. Comment pourrait-il ne pas s'enfuir en entendant cela ? D'ailleurs, pourquoi restait-il ici à converser avec une personne qu'il ne pouvait pas reconnaître, qu'il ne voudrait sans doute pas reconnaître ?
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Reminiscences
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"Reminiscences" | ft. St John Allerdyce Tumblr_osthn65vtP1qispq9o1_r2_400Elle souhaitait communiquer ? Et ce qu’ils font avec leurs mots depuis le début c’est quoi ? Chanter ?! Non, vraiment, John n’est pas fan des télépathes, mais celle qu’il a en face de lui semble comprendre son souhait et il sent sa présence mentale s’effacer de son esprit, et il se détend, de manière infime car il n’a plus été capable de se détendre réellement depuis…ah ! Allez savoir. Depuis avant même qu’il ne quitte sa propre dimension ? Probable. Vu ce qu’il s’est passé là-bas, pouvoir vivre sans regarder par-dessus leurs épaules est une utopie. Ici tout autant. Rien n’arrive à calmer cet état de nervosité ambiante qui le suit comme un véritable nuage noir, alors oui, il a l’air calme, mais ses réactions ne sont pas celles d’un homme calme ou serein, loin de là. D’autant plus depuis qu’ils ont encore dû déménager, pour ainsi dire. Alors face à une inconnue, télépathe, Pyro peut-être tout sauf détendu. Il tente de diriger la conversation vers ce qui l’intéresse, à savoir : en découvrir davantage sur cette drôle de dame qui lui fait face.

D’où ses questions et le partage de ce qu’il a compris tout seul comme un grand et…Disons que le résultat n’est pas exactement celui qu’il attendait. Pas le fait qu’elle ait du mal à lui répondre. Si elle se montrait si énigmatique depuis le début de cet échange, c’est que révéler qui elle est tient du secret absolu qu’elle conserve depuis un sacré bout de temps et John peut comprendre qu’il lui soit difficile d’expliquer. En signe de bonne foi, John éteint sa dernière flamme, arrêtant avec les signes d’agression. Il n’est pas là pour cela, à priori, et quand même cela évoluerait dans cette direction, il peut les invoquer quand bon lui semble avec une facilité déconcertante. Certes, un feu dans une forêt n’est pas la meilleure idée du monde, mais on fait ce que l’on peut avec ce que l’on a après tout.

Il écoute, attentif, pendu aux lèvres de la jeune femme, avide d’en savoir plus. Et ce qu’il entend lui fait ouvrir de grands yeux. Ah. Oui, ça a de quoi faire un choc, effectivement. La suite en revanche, le laisse perplexe. Il veut bien accepter le côté mystérieux qui fait le charme de certaines femmes, mais ici et maintenant n’est pas le lieu ni le moment. Qu’elle change ? Alors…peut-être que le visage qu’il a en face de lui n’est pas celui qu’il devrait voir, ce qui expliquerait probablement pourquoi elle ne lui dit rien. Rien ne prouve, par ailleurs, qu’il la reconnaisse sous ses traits d’origines. Ce monde peut être à la fois si semblable et si différent du sien que tout en devient possible. Il ne peut s’empêcher de l’envier, avoir eu la possibilité de changer de visage…Ca lui aurait évité bien des désagréments et aux deux autres aussi, mais eux sont vu comme des héros, des gens qui ont manqués, lui…C’est l’inverse. Bien que ça commence à évoluer, mais la rancœur et la méfiance resteront encore un moment.

Il la laisse terminer, avant de la rejoindre sur le tronc d’arbre, une distance respectable entre eux, et il joue avec un bout de bois qu’il a ramassé au passage, dérangeant la terre sèche.

"Si tu savais…Je ne sais pas si je peux encore trouver quelque chose de totalement insensé. Entre moi qui vient d’une autre dimension, toi qui revient d’entre les morts…Crois-moi j’ai vu beaucoup de choses."
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut plus être surpris ou qu’il a tout vu, mais avec tout ce qu’il a vécu, il est difficile de vraiment dire ce qui est insensé ou non à présent. En revanche, la partie sur son double maléfique (il va définitivement le surnommer ainsi) le fait tiquer. Il savait qu’il était un fou furieux, un sadique, cruel et psychopathe. Mais son décompte de morts ? Aucune sombre idée "Je ne saurais le dire. On m’a expliqué, un peu, qui il était, ce qu’il avait pu faire, mais pour ce qui est des victimes…On évite de m’en parler, probablement parce que l’on a peur que je ne devienne comme lui. Ou bien c’est simplement Robb qui leur demande, avec sa tête de chiot battu, de ne rien me dire, pour ‘m’épargner’." Un petit rire désabusé lui vient "L’idiot. Mais ça ne répond pas à ma question. Qui es-tu ? Tu n’es pas celle que tu sembles être et tu as tué des gens. Big deal. A l’heure d’aujourd’hui, qui peut se vanter de ne pas avoir du sang sur les mains ? Daredevil ? Les sénateurs, bien assis sur leur cul à voter des lois qui nous discriminent et nous détruisent chaque jour un peu plus ? Hell, même Cap n’est pas un rescapé à ce niveau-là, si j’ai tout suivi. Alors au point où on en est…"

Il ne dit pas qu’il excuse ce qu’il a fait, mais il vit au quotidien avec des gens qui ont tués bien plus que par simple acte de self-défense. Lui-même n’est pas totalement blanc-bleu dans cette histoire car s’il n’a pas encore ôté une vie humaine, combien d’êtres des Limbes a-t-il grillé de ses flammes les plus chaudes ? D’accord, on lui dit que c’est pour sa survie, et qu’ils n’étaient pas humains, mais est-ce que cela rend la chose justifiée ? Non. Pas à son sens. Certainement pas quand il sait qu’il se sentirait capable de détruire une armée entière s’il venait à perdre ceux qui lui sont chers. Il n’y a plus d’innocent dans ce bas monde, et c’est bien cela le drame.
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"Reminiscences"

                   

Le regard perdu au sol, contemplant les quelques feuilles mortes et branchages qui jonchaient le sol, je ne réalisai pas immédiatement que mon interlocuteur m'avait rejoint, sans flamme, sans rien. Mon esprit se perdait dans un duel étrangement gracieux d'arguments et contre-arguments quand à lui dire la vérité. Si vérité il y avait. Etais-je toujours vraiment Jean Grey ? Ce n'est que lorsqu'il reprit la parole que je constatais qu'il s'était assis à son tour, à une distance suffisante je suppose pour rester vigilant. Je tournais mon regard vers lui, l'écoutant attentivement, et me surpris à sourire faiblement. Une autre dimension alors ? Effectivement, difficile de s'étonner après tout cela. Mais je ne rajoutais rien, le laissant réagir à mes propos. Je saisissais alors la difficulté qu'il pouvait subir au quotidien, cette ressemblance physique associée automatiquement à ce qu'avait pu commettre notre Pyro. La crainte que tout recommence, que ce "jumeau" prenne le même chemin, que les morts de nouveau s'accumulent sans état d'âme. Mais c'est cette même peur qui était à l'origine de beaucoup de décisions inhumaines qui avaient conduit à la situation d'aujourd'hui.

Je tiquai alors sur le nom "Robb" qu'il avait utilisé. Robb... comme Robert ? Se pourrait-il que dans sa dimension, St John Allerdyce et Robert Drake étaient restés amis ? Car il ne pouvait pas parler du Bobby Drake de notre dimension, puisque lui aussi ... Mais il avait utilisé le présent. S'il parlait de Robert Drake, cela signifierait-il qu'il n'était donc pas venu seul ici ? Mon esprit tournait à vive allure, engrengeant, décodant, analysant les informations que ce John me donnait, peut être même sans le savoir. Et je songeais à ce que cela pouvait impliquer. Peut être y avait-il une Jean qui les avait accompagné ? Peut être bien meilleure, bien plus forte que je ne l'avais jamais été face à l'Oiseau. Etait-il sage de faire mon retour si une meilleure version de moi même était déjà apparue ? Et peut être sombrais-je simplement dans la paranoïa, qu'aucun autre Drake n'avait accompagné cet Allerdyce, et que je me cherchais simplement des excuses pour fuir encore une fois.

Je continuais à l'écouter, me demander encore qui j'étais, tout en tentant de conserver mon calme. Son "discours" sur le fait que nous étions beaucoup aujourd'hui à avoir au moins une fois tué quelqu'un dans notre vie ... Je comprenais où il voulait en venir, mais j'avais indirectement été la responsable de beaucoup plus qu'un seule vie détruite. Mais ces mots, j'avais envie d'y croire, de croire que je n'étais pas la seule, que je pourrais me racheter. J'avais envie de croire que prononcer mon véritable nom à voix haute ne ferait pas fuir ceux que je croisais. De croire que si ce Pyro réussissait, tant bien que mal, à montrer qu'il n'était pas le même que le nôtre, je pouvais montrer que je ... que NOUS n'étions pas les monstres qu'ils auraient cru. J'avais envie de croire que je pouvais de nouveau être utile à la cause des miens. Que tout redevienne comme avant... Peut-être ... ou peut être pas. Mais si je ne le disais pas, je n'en saurai jamais rien. Et bien que l'idée d'un retour en arrière ne soit qu'idyllique, le reste ne semblait pas si impossible, du moins voulais-je le croire.


"C'est étonnant qu'une telle ressemblance cache une si grande différence entre vous deux..." L'angoisse me tenait encore le coeur, mais le voir là m'inspirait une plus grande confiance en l'avenir. Après tout, si des personnes pouvaient revenir d'entre les morts ou traverser les dimensions, pourquoi s'imaginer qu'aucun espoir n'était possible ? La définition du mot lui même semblait facilement modulable avec tout ceci. "Peux-tu me promettre que tu ne fuiras pas sitôt que je t'aurais dit mon nom ?" Je posais cette question avec un soupçon d'amusement. Je n'attendais aucune réponse de sa part. Je savais que j'allais le faire, mais je prenais mon temps, j'en avais besoin. J'avais passé plus d'un an à être Lilandra Snjor que retrouver quelques instants mon identité de Jean Grey me semblait éprouvant. Je me levais, fit quelques pas dans une direction quelconque avant de prendre une grande inspiration. J'avais l'impression qu'une sensation de chaleur parcourait mes veines, comme si l'Oiseau lui même signifiait son impatience. La curiosité peut être ...

"Jean." Le prénom d'abord. Un premier pas tout en douceur. Je n'osai pas le regarder, mais je devais continuer. Pour qu'il soit sûr de mon identité, pour que je sois sûre de réussir à franchir ce cap. "Jean Grey." Il n'avait peut être jamais connu de Jean Grey dans sa dimension, peut être n'était-elle même jamais née. Peut être même qu'ici, on ne lui avait pas parlé de ce que mon moi passé avait commis, envahi par l'Oiseau, que tous avait pris pour une autre personnalité. Cette conversation impliquait beaucoup trop d'autres questions. Tant de peut-être, sans aucune certitude. Comme par exemple la façon dont John allait réagir à ce nom. Combien de temps mettrais-je avant de réussir à me retourner vers lui pour affronter sa réaction ? "Si tu peux juste ..." Non je n'arrive pas à terminer ma phrase. Lui demander de ne pas le répéter ? Quelle importance au fond. Je ne pouvais décemment plus me cacher indéfiniment. J'étais revenue à New York parce que je ne supportais pas de me terrer en voyant la situation dégénérer. J'avais déjà mis tellement de temps, tellement de masques .... mais il était temps de le faire tomber aujourd'hui.
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Reminiscences
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"Reminiscences" | ft. St John Allerdyce Tumblr_osthn65vtP1qispq9o1_r2_400Des différences. Si seulement les gens pouvaient s’accrocher aux différences d’avec le Pyro de cet univers plutôt que d’y voir uniquement sa ressemblance, la peur de ses pouvoirs (largement plus développés que ceux de son jumeau maléfique), l’inquiétude de le voir prendre le même chemin. Si seulement…Peut-être que la vie serait déjà un peu plus facile à vivre, sans être parfaite, loin d’être parfaite dans la situation actuelle des choses. Mais au moins il n’aurait pas cette impression d’être un traître aux yeux de, presque, tout le monde. Peut-être qu’il se sentirait plus investi aussi dans la sauvegarde des effectifs présents, plutôt que de penser uniquement à préserver Robb et Scott de la mort ou…peut-être pire.

Sa question lui fait hausser un sourcil, pourquoi fuirait-il ? Un nom n’était que cela, un nom. A son sens en tout cas. Les actions définissent les personnes bien plus qu’un nom ou qu’une histoire familiale ne peut le faire. Je me trouve pourtant à hocher la tête, curiosité piquée à vif, yeux collés à sa forme, oreille pendues à ses paroles pour ne pas rater cette information qui le taraude depuis qu’elle a prononcé son nom à lui, et qu’il a commencé ses déductions. Il veut savoir qui elle est et s’il l’a connu dans son monde à lui. Elle se lève et il la suit des yeux, restant assis, une énergie nerveuse parcourant ses veines alors qu’il est sur le point de savoir et elle rouvre la bouche et son anticipation se transforme en glace, s’insinuant dans ses veines et glaçant son sang petit à petit, alors que cette simple syllabe envoyait son cerveau en overdrive. Elle ne pouvait pas être. Pas ici aussi. Pas celle qu’ils ont tous craint et qui a été le déclencheur de la vague de désastres et de morts qui s’est abattu sur son monde.

Et finalement, le couperet tombe. Jean Grey. Cette femme qu’ils ont vu comme une grande sœur pendant si longtemps, toujours là pour eux avec son calme et sa sagesse digne de Xavier lui-même. La seule télépathe, autre que le professeur, dont Pyro autorisait l’accès à son cerveau, avant qu’elle ne…Une main se porte à son flanc, se posant sur la cicatrice depuis longtemps guérie de cette plaie qu’elle lui a infligé, qui a failli lui coûter la vie et qui a donner une peur bleue à Robb. Comment oublier un nom pareil. Mais elle n’a pas le même visage, rien en elle ne lui rappelle la Jean Grey qu’il a connu et peut-être qu’il peut se permettre d’espérer, peut-être n’est-elle alors pas l’hôte du phénix dans ce monde, peut-être est-elle simplement une mutante recherchée…Cependant, son cerveau arrive à voir par-delà la panique et l’espoir insensé, lui rappellant ce qu’elle a dit plus tôt : des morts, beaucoup trop de morts, sa propre mort…et il comprend alors, qu’elle est la même que celle qu’il a connu. Ou plutôt non, elle est simplement la version de cet univers, qui a aussi hérité du phénix, comme une sorte de blague cosmique sadique et cruelle.

"Et le phénix ? Qu’en est-il ?"

Son regard se fait dur, mordant, car sa réponse conditionnera sa prochaine réaction. Si le phénix a décidé de chercher un autre hôte, a quitté cette femme, alors il pourra se détendre, un peu, se dire que c’est une nouvelle crise qu’ils ont évité. Dans le cas contraire…Elle devra partir, et loin, très loin d’eux. Loin de Scott et Robb. Scott car il se doute que l’énergie du Phénix l’appellerait, et il serait capable de croire que c’est une bonne idée d’y succomber, à nouveau. Robb, car il ne veut pas imaginer ce que le souvenir de Jean, couplé à la connaissance qu’elle a toujours le phénix en elle, pourrait faire à son meilleur ami et surtout, surtout, il refuse de le mettre en danger alors qu’il a la possibilité de l’éviter en l’envoyant au diable.

"Réponds-moi, Grey. Le Phénix. Est-ce que tu as encore ce satané oiseau en toi ?"
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Avant même d'avoir croisé son regard. Avant même d'avoir observé sa réaction. Avant même d'avoir entendu le son de sa voix. J'avais compris. Je l'avais ressenti. Imbécile, aurais-je vraiment pu espérer une autre émotion que celle de la crainte et de la froideur ? Il devait être au courant, il avait du apprendre ce qu'il s'était passé, ma "schyzophrénie" ... J'aurais voulu hurler quand j'avais compris que lui même ne pardonnerait pas. Pourquoi avais-je cru un instant que j'arriverai à retrouver mon ancienne vie ? Tout avait changé, depuis cet instant fatal où j'avais cédé à l'Appel du Phoenix pour sauver les X-men de la vague déferlant sur eux à Alcali Lake. J'avais emprunté ce jour là une voie sans issue qui dévierait ma route définitivement. Etait-ce donc cela la raison de mon existence ? Devait-on simplement me considérer définitivement dans le rôle de l'ennemi à abattre ?

Je retins une larme qui menaçait de s'écouler, toujours dos à mon interlocuteur. Je ne pouvais pas montrer ma faiblesse, je ne pouvais pas être faible. Je connaissais les risques à dévoiler qui j'étais, qui j'avais été. Je redoutais l'instant où il prendrait la parole, à moins qu'il ne coure prévenir je ne sais qui du retour du monstre. J'aurais pu simplement entrer dans son esprit, constater ce qu'il en pensait, manipuler sa psyché pour le rendre moins sur ses gardes et plus en confiance. Mais ne serait-ce pas ce que ferait l'ennemi justement ? Je n'étais pas ainsi, je me refusais à le devenir. S'il voulait fuir, je le laisserai faire. S'il voulait attaquer, je partirai. Le Libre arbitre était une valeur que je me refusais à transgresser, surtout dans un contexte où je suis seule responsable de la situation.


"Et le phénix ? Qu’en est-il ?" Je sursautai et me retournai brusquement vers lui. Il n'a pas dit Phénix. Il a dit LE Phénix. Que savait-il ? Sa question me laissa complètement figée. Se pouvait-il que dans sa dimension ... ? Non je refusais de croire que chez lui aussi... Pourtant, ce regard dur, cette détermination, cette froideur. Se pouvait-il qu'il ai connu la face obscure de l'Oiseau ? Qu'il en connaisse la Nature ? Se pouvait-il qu'il ai réellement su ce qu'était le Phénix ? Et plus important, comment l'aurait-il appris ? Je ne savais que dire ni comment réagir. Mes coéquipiers avaient tous songé à un dédoublement de personnalité, mais lui... Je ne pouvais nier, je ne pouvais refuser l'évidence. Je voyais dans son regard qu'il savait. Et lorsqu'il repris la parole, je ne pouvais qu'avoir la réponse à mes questions.

Je ne pouvais masquer tous les remords et la peine que je ressentais en cet instant.
Encore. Alors sa Jean Grey avait sensiblement vécu la même chose. Malédiction ? Destin. Etait-ce donc à cela que jouait les créateurs de l'Existence ? Tisser la Tapisserie de la Destinée sur un schéma aussi cruel ? Non. Il m'avait montré, il m'avait fait comprendre. Il était plus que cela. Il était au delà de cela. Et les Entités n'ont que faire de la vie de simples mortelles. Alors pourquoi avait-il choisi à chaque fois une version de moi comme hôte ? Question à laquelle je ne pensais pas, un jour, avoir une quelconque réponse. "Qu'a-t-il fait dans ton monde ?" Je savais que je ne répondais pas à sa question. Mais je voulais savoir, avant qu'il ne se braque complètement. Car j'avais l'intime conviction que lorsqu'il aurait ma réponse, la réaction serait tous sauf positive. "Je te répondrais. Je veux juste ... j'ai besoin de savoir." Mon ton suppliant était sincère, bien que je doutais du fait qu'il y soit sensible. Et brusquement, je me rendis compte que tout ce que j'avais craint quand à révéler mon identité était entrain de se produire. Froideur. Colère. Rejet. Je n'avais plus ma place ici.
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