BITCH I'M BACK ON POPULAR DEMAND“ You're asking me to define an abstract concept that no one has managed to explain since time began. You sort of sprang it on me, ” Kate said. “ Why do we breathe air? Because we love air? Because we don't want to suffocate. Why do we eat? Because we don't want to starve. How do I know I love him? Because I can sleep after I talk to him. Why? ”

“ GUESS WHO'S BACK!!! BACK AGAIN!!! ”
Elle hurle et elle chante et elle danse, son arc dans la main, tirant des flèches partout qui se plantent plus ou moins exactement dans les cibles qu'elle choisit au hasard: la tête d'un mannequin, la anse d'une tasse de café abandonnée dans un coin, une véritable cible de tir à l'arc, à travers les arceaux d'un cheval d'arçons. Billy lui a réparé le bras. Plus de brûlure, plus de fracture irréversible: plus rien. Juste son bras, son bras qui a perdu un peu de muscle mais pas son utilité, habilité, souplesse. Elle peut tirer à l'arc, elle peut danser, elle peut hurler, elle peut chanter sans avoir peur d'avoir mal. Pour un peu plus, elle aurait presque pu demander à Billy de lui faire le bras de l'archère parfaite, putain, ça aurait fait les pieds à Clint.
Clint... grâce à lui, ces derniers mois, elle a fait des retours dans la tour Avengers, timidement tout d'abord, puis un peu plus sereinement. Elle a un lit de camp dans la chambre de Clint, qu'elle quitte aux premières lueurs du jour pour... faire des trucs. S'occuper. Difficile de trouver quelque chose à faire quand on est normalement une super-héroïne badass avec sa bande de potes qui détruit la criminalité new-yorkaise. Elle a décidé d'être détective privé. Pour les petites affaires. Elle se débrouille plutôt bien, elle s'est fait quelques poignées de dollars et ça l'occupe. Elle aime bien porter un trenchcoat mystérieux, aussi, c'est plutôt classe.

Puis il y a eu Cassie, de nouveau les Young Avengers et... Billy, qui lui a réparé le bras. Et elle peut tirer à nouveau, et peut-être... non, c'est un espoir débile, mais peut-être qu'elle va pouvoir cesser d'enquêter sur qui trompe qui et qui a volé la weed de qui et trouver, enfin, un vrai boulot de super-héroïne. Elle pourrait être... juste Bishop. Bishop, justicière de la nuit, avec son arc et son swag. Ou alors Green Arrow. Elle adore ces comics et il est super sexy dans la série.
Elle pense à tous ces trucs stupides en tirant, jusqu'à ne plus avoir de flèches. “ JARVIIIIIIIS, ” finit-elle par hurler en sautillant partout dans la pièce en remplissant son carquois, comme un monstre surexcité qui a bu un peu trop de mountain dew. “ Oui, mademoiselle Bishop? — Est-ce que tu peux réveiller Cliiint et lui dire de descendre s'il te plaîîîît? — Mademoiselle Bishop, il est cinq heures du matin, je ne pense pas-- — S'il te plaît, il sera content. Promis. Au pire tu peux me blâmer. T'inquiète. — Entendu, mademoiselle Bishop. ” Kate sourit à elle-même, finissant de récupérer ses flèches et en encochant une à la corde de son arc pour recommencer sa folle danse à travers la pièce. Elle hurle des cris de joie, des hululements indiens, des hurlements de victoire. Elle est heureuse, vraiment heureuse, de la première fois depuis des mois. “ L'Agent Barton arrive, mademoiselle Bishop, ” finit par dire JARVIS, après qu'elle ait tiré une énième flèche. “ Ça fait trente minutes... — Il a eu quelques... problèmes à se réveiller au milieu de la nuit. Il est cinq heures du matin. — Ah oui. ” Elle ne relève pas.

Elle s'attelle plutôt à ramasser ses flèches, une fois de plus, avant de se tourner dans un mouvement dramatique et spectaculaire quand les portes de la salle d'entraînement s'ouvrent dans un chuintement. C'est Clint. L'air pas réveillé, de mauvaise humeur, mais c'est Clint. Elle lève son arc, vise dans sa direction et tire une flèche qui vient se planter près de son oreille, et elle pousse une exclamation ravie de surprise (elle a failli rater son coup, elle visait le dessus de sa tête, mais c'est juste un détail) en sautillant dans sa direction. “ DEVINE QUI A DE NOUVEAU UN BRAS OPÉRATIONNEL? C'EST BIBIIII. ”

BITCH I'M BACK ON POPULAR DEMAND“ You're asking me to define an abstract concept that no one has managed to explain since time began. You sort of sprang it on me, ” Kate said. “ Why do we breathe air? Because we love air? Because we don't want to suffocate. Why do we eat? Because we don't want to starve. How do I know I love him? Because I can sleep after I talk to him. Why? ”

Les lumières de la chambre s’allumèrent subitement -et à leur puissance maximale- et réveillèrent Clint en sursaut. Il se redressa brusquement sur son lit, les yeux exorbités pendant une seconde avant de les refermer à cause de la lumière. Il se laissa retomber sur le matelas en gémissant, une main plaquée sur ses paupières et l’autre cherchant à l’aveugle son oreillette, posée sur la table de chevet à côté de son lit.

Au bout de plusieurs secondes -qui lui parurent une éternité- il parvint à mettre la main sur son oreillette et la mis en place avant de grogner un « Kessispass ? » A l’attention de Jarvis. « Navré de vous réveiller agent Barton mais mademoiselle Bishop requiert votre présence dans la salle d’entraînement. » L’archer jeta un coup d’œil à son réveil et attrapa son oreiller pour l’écraser contre son visage, étouffant un hurlement en voyant l’heure qu’il était. Il libéra son visage au bout de quelques secondes et lâcha un. « J’vais la tuer. » Dans un bâillement avant de se redresser pour s’asseoir sur son lit.

Il quitta finalement sa chambre après avoir enfilé sa tenue d’entraînement et traîna des pieds jusqu’à la cuisine pour se faire une tasse de café. Il savait que Kate gueulerait parce qu’il serait en retard mais il avait besoin d’un café et elle n’avait pas intérêt à lui faire de remarque là dessus. Même lorsqu’il lui faisait des entraînements surprise, il laissait toujours à la jeune femme le temps d’en boire une tasse.
Mais pourquoi est ce qu’il lui avait proposé de venir crécher à la tour ? Il aimait beaucoup Kate et il aimait vraiment passer plus de temps avec elle mais quand elle lui faisait des coups comme ça, il n’avait qu’une seule envie, c’était de la tuer. Pourquoi est ce qu’elle lui faisait ça ? C’était quoi ? Une vengeance pour tous les entraînements qu’il lui avait fait subir ? Connaissant son caractère, ça pouvait bien être ça.

L’archer termina sa tasse et jeta un regard torve vers le plafond quand la voix de Jarvis résonna une nouvelle fois. « Agent Barton ? Puis-je prévenir mademoiselle Bishop que vous arrivez ? » Il roula des yeux avant de répondre. « Fais donc ça ouais. » Et se releva péniblement avant de traîner des pieds jusqu’à l’ascenseur en étouffant un nouveau bâillement.

L’ascenseur l’amena à l’étage de la salle d’entraînement et Clint s’immobilisa face aux portes le temps de fermer ses yeux et d’inspirer longuement.
Quand il fallait y aller...

Il entra dans la salle, les portes se refermant dans son dos et s’immobilisa en voyant sa disciple se tourner dans sa direction en lui pointant son arc dessus.
Oh non, elle n’allait pas... « Kate... » Une flèche fila vers lui, le coupant dans sa phrase et se planta juste à côté de sa tête sans qu’il n’ait le temps de réagir.
Kate poussa une exclamation ravie et sautilla jusqu’à lui en hurlant. « DEVINE QUI A DE NOUVEAU UN BRAS OPÉRATIONNEL? C'EST BIBIIII. » Il se massa longuement les paupières avec son pouce et son index, la tête légèrement baissée et soupira bruyamment.

Il releva finalement la tête vers Kate, lui lança un regard mauvais -ou fatigué, question der point de vue- et secoua la tête. « Et... C’est pour ça que tu me réveilles à cinq heure du mat’ ? Pour me dire que ton bras est opérationnel ? C’est quoi le projet ? » Il se passa une main sur le visage en gémissant. « T-tu... T’aurais pas pu attendre que je me lève pour me le dire ? C’est quoi ? Une vengeance pour tout ce que je t’ai fait subir ? » Son ton était las, presque désespéré. Il savait que ça ne servirait à rien de l’engueuler, elle ne comprendrait pas de toute façon. Et vu l’état dans lequel elle était, il doutait même qu’elle écoute ce qu’il avait à dire.

« Tu vas me le payer Bishop. Je sais pas encore quand, ni comment, mais je peux te garantir que tu vas me le payer. » Il poussa un nouveau soupir et un sourire apparu sur son visage avant qu’il ne reprenne. « Mais bon. Maintenant que je suis debout... Autant en profiter hein ? » Il tendit son bras vers le champ de tir, invitant la jeune femme à se mettre en place. « Montre moi ce que tu vaux avec ton "nouveau bras". » Il mima les guillemets avec ses doigts, son sourire s’accentuant un peu plus. Elle n’avait pas d’intérêt à gueuler. Après tout c’était elle qui l’avait fait venir et s'il y avait une raison particulière à sa présence, elle n'aurait qu'à le lui dire.

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Elle aimait bien Clint quand il était grumpy, il sortait toujours ces meilleurs punchlines dans ces moments-là. Et puis elle pouvait compenser toute sa mauvaise humeur avec son enthousiasme à toutes épreuves. Kate, en réalité, ne se serait pas considérée comme quelqu'un de fondamentalement positif ou heureux; elle était juste insupportablement, incroyablement, de manière terrifiante, énergique. Évidemment, il était hors de question, à moins d'être Clint, de lui adresser la parole avant sa troisième tasse de café, et il était impossible de la tirer de son lit quand elle avait décidé de passer sa journée à regarder Netflix en mangeant du chocolat; mais en temps normal, et en toutes autres situations, Kate avait de l'énergie à revendre, des hurlements à pousser et des choses à faire, quitte à s'épuiser et se ruiner dans le processus.
Évidemment, Kate en mode maniaque, ce n'était pas trop le genre de Kate à laquelle on voulait se confronter au réveil au milieu de la nuit. Mais Clint lui avait fait vécu pire, et elle ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce. « Et... C’est pour ça que tu me réveilles à cinq heure du mat’ ? Pour me dire que ton bras est opérationnel ? C’est quoi le projet ? » Elle eut un grand sourire plein de dents, alors même qu'Hawkeye enfouissait son visage dans ses mains. “ Très exactement! — Tu-tu... T’aurais pas pu attendre que je me lève pour me le dire ? C’est quoi ? Une vengeance pour tout ce que je t’ai fait subir ? — Très exactement! ” répéta-t-elle avec emphase, amusée de son ton geignard qui le faisait ressembler à un gamin de dix ans.

Pour être honnête, elle n'était pas mieux que lui. C'était sans doute pour ça qu'ils s'entendaient si bien, entre autres choses. « Tu vas me le payer Bishop. Je sais pas encore quand, ni comment, mais je peux te garantir que tu vas me le payer. — T'as pas le droit de te venger d'une vengeance, Clint! ” fit-elle de son ton le plus exaspéré, quand bien même elle ne cessait de sourire en jouant avec son arc d'une main, ravie de retrouver la sensation des muscles jouant sous sa peau, et les protections en cuir le long de son avant-bras, et le poids de l'arme et le carquois sur son épaule et ugh c'était bien d'être soi-même de nouveau.
Clint se permit un sourire, malgré tout, et cela réchauffa un peu le coeur de Kate. Au moins était-il un tout petit peu content qu'elle soit là, n'est-ce pas? « Mais bon. Maintenant que je suis debout... Autant en profiter hein ? Montre moi ce que tu vaux avec ton "nouveau bras". » Elle leva les yeux au ciel, en même temps qu'une certaine nervosité s'emparait d'elle. Autant était-elle désormais capable de tirer à nouveau, autant elle n'avait pas retrouvé l'agilité et la précision d'avant le malheureux accident qui lui avait coûté des semaines d'entraînement. “ Si t'avais été vraiment sympa t'aurais demandé à monsieur Stark de me faire un vrai "nouveau bras" (elle fit les guillemets aussi, d'une main) pour que je sois une sorte de Terminator trop badass avec arc intégré. Mais t'es qu'un sale con égoïste! ” Et sur ces mots, qui pourtant étaient marqués par une profonde affection et une certaine tendresse, elle se détourna pour se diriger vers le champ de tir, vérifiant d'un coup d'oeil par-dessus son épaule que toutes les flèches d'entraînement étaient bien à leur place dans son carquois, sauf celle qu'elle avait envoyé siffler près de l'oreille de Clint bien évidemment.

Face aux mannequins, Kate se fit violence pour respirer profondément et se concentrer. Elle s'entraînait depuis un peu de temps, maintenant, et sentait déjà les muscles de son bras et de son dos commencer à la lancer; mais c'était une bonne douleur, celle du travail bien fait. Elle encocha sa première flèche. “ JARVIS? Enclenche une séance d'entraînement au tir aléatoire. — Oui, mademoiselle Bishop. ” Aussitôt, les mannequins se mirent à bouger sur le champ, s'approchant et s'éloignant et changeant abruptement de direction. “ Plus vite, ” indiqua-t-elle, avant de tirer sa corde.
Elle finit son carquois en à peine cinq minutes, mais la moitié de ses flèches n'avaient pas trouvé leurs cibles et l'autre moitié, pour la plupart, s'était plantée dans les torses et épaules plutôt que les têtes des mannequins.
Ce qui était à la fois autant embarrassant qu'enrageant. “ Putain de bordel de MERDE, ” marmonna-t-elle, puis hurla-t-elle, alors que JARVIS arrêtait la simulation et que, déjà, elle sautait par-dessus la barrière pour aller récupérer ses flèches. “ J'ai encore quelques... enfin... il me manque de l'entraînement, ” lâcha-t-elle à l'adresse de Clint, livide d'embarras, en arrachant ses flèches du rembourrage des mannequins... et ramassant la plupart qui n'avait pas trouvé leurs cibles. “ Putain putain putain, ” continua-t-elle de marmonner pour elle-même en parcourant le champ. Bien malgré elle, elle était déjà en train de trembler et avait du mal à respirer.

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Est ce que c’était exagéré de lui demander de s’entraîner comme ça ? Probablement. Est ce que c’était en grande partie parce qu’elle l’avait tiré du lit à cinq heure du matin ? Exactement. Si elle voulait jouer avec lui elle n’allait pas être déçue. Lui aussi pouvait être insupportable.

Kate leva les yeux au ciel après qu’il lui ait demandé de lui faire une démonstration avec son bras tout neuf et il ne put s’empêcher de sourire un peu plus. « Si t'avais été vraiment sympa t'aurais demandé à monsieur Stark de me faire un vrai "nouveau bras" » Elle mima à son tour les guillemets avec d’une main. « pour que je sois une sorte de Terminator trop badass avec arc intégré. Mais t'es qu'un sale con égoïste! » L’archer croisa ses bras contre son torse et leva les yeux au ciel en secouant doucement la tête face à la répartie de sa disciple. « Bah bien sûr. Comme si j’allais t’aider à me faire passer pour un branque auprès de mon crew pour tu puisses me foutre à la retraite. Tu rêves Bishop. » Il la regarda se mettre en place face au champ de tir en gardant le silence pour la laisser se concentrer.

Ce n’était pas tant pour l’emmerder que pour voir où elle en était qu’il lui avait demandé ça. Elle avait passé des semaines sans pouvoir s’entraîner et il voulais voir si elle n’avait rien perdu de sa technique suite à ce passage à vide. Elle était toujours aussi excitée et enthousiaste, c’était plutôt bon signe, mais il voulait voir ce que valait ce fameux nouveau bras.

Elle encocha sa première flèche et Clint se concentra un peu plus sur sa disciple pour mieux l’observer. « JARVIS? Enclenche une séance d'entraînement au tir aléatoire. » « Oui, mademoiselle Bishop. » Les mannequins se mirent mouvement dans la foulée. « Plus vite, » L’Avenger fronça les sourcils face à cette demande mais resta en retrait.
Ça par contre... C’était bien qu’elle se montre aussi motivée et sûre d’elle mais il ne fallait pas non plus qu’elle brûle les étapes.  

Il regarda Kate vider son carquois en quelques minutes, grimaçant face à certains tirs complètement ratés. C’était bien ce qu’il s’était dit. Elle voulait aller trop vite et ce n’était vraiment pas bon. Il le comprenait, après tout elle sortait d’une longue période de convalescence et voulait sans doute lui prouver qu’elle était toujours aussi douée mais en se forçant comme ça elle ne ferait que se faire du mal.

« Putain de bordel de MERDE, » Il ferma les yeux quand elle hurla et poussa un soupir en décroisant ses bras avant de se diriger lentement vers sa disciple qui avait sauté par dessus la barrière pour ramasser ses flèches.
« J'ai encore quelques... enfin... il me manque de l'entraînement, » Clint garda le silence, lançant un regard inquiet à sa disciple et continua de se rapprocher. Elle n’avait vraiment pas l’air bien. Il allait encore devoir jouer les psychologues pour qu’elle ne craque pas, il le sentait.

Le « Putain putain putain, » lui parvint et il accéléra le pas pour venir se placer à côté d’elle quand il remarqua qu’elle commençait à trembler.
Il s’immobilisa à quelques centimètres d’elle, semblant hésiter sur ce qu’il devait faire mais se décida finalement à poser sa main sur l’épaule de la jeune femme pour la serrer doucement, espérant la rassurer. « Kate ? » Est ce qu’elle était entrain de lui faire un début de crise de panique ? Parce que si c’était ça, il ne voyait vraiment pas ce qu’il pourrait faire pour l’aider. Il n’avait jamais été doué pour gérer ces choses là.

Il se glissa face à sa disciple pour poser sa main libre sur son autre épaule et essayer d’accrocher son regard. « Eh. C’est pas grave ok ? Il faut pas que tu forces, tu viens juste de récupérer ton bras, c’est normal que tu sois pas encore à cent pourcent. D’accord ? » Il expira bruyamment avant de reprendre sur un ton gêné. « J’aurais pas dû te demander ça, c’était con de ma part. » Il n’était vraiment pas persuadé que ça aiderait en quoi que ce soit Kate de lui dire ça, mais il était vraiment à court d’idée. « Je suis désolé. » Il espérait que ça suffirait parce qu’il se voyait mal réveiller Banner à cinq heure du mat’ pour gérer une crise de panique.

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C'était d'impuissance que Kate tremblait: elle était une ratée. Et toujours ces vieux doutes retournaient, parce que sans doute qu'ils ne partiraient jamais; elle se rappelait toujours qu'elle n'était qu'une homo sapiens, une moins que rien en somme et son arc... son arc était la seule raison pour laquelle elle faisait partie des Young Avengers, ça et sa richesse tout simplement phénoménale. Et c'était une pensée plutôt triste, de penser que sans son arc, elle n'avait plus aucun mérite et n'était qu'un portefeuille vivant.
Sans son arc, elle n'avait aucune raison de se battre. Sans son arc, elle n'avait aucune valeur, elle n'était qu'une énième socialite new-yorkaise un peu trop riche et pas assez occupée pour son âge, la fille d'un père absent, le produit et la somme de ses erreurs et de ses mauvais souvenirs. Sans son arc, et sans pouvoir se battre, elle ne pouvait pas se protéger, pas des méchants hommes dans l'obscurité des parcs trop grands, pas de la nervosité étrange qui l'étouffait désormais. C'était d'impuissance que Kate tremblait, et de peur. Et si elle ne redeviendrait jamais aussi bonne à l'arc qu'elle l'était avant? Et si elle n'était que ça, une erreur, une ratée, quelque chose à rayer et à oublier?
Et si Clint ne voulait plus d'elle parce qu'elle n'avait plus de valeur, sans son arc, sans son bras?
Et si Clint ne voulait plus d'elle?

Son coeur battait trop vite à ses tympans, et elle ne l'entendit pas arriver; pourtant elle sentit sa présence sans même l'entendre, sans même le voir, à croire qu'elle n'avait pas besoin de ses cinq sens mais d'autre chose pour l'entendre, le percevoir dans l'espace, à croire que quelque chose de plus profond les reliait tous les deux — ah! il se serait gentiment moqué de cette pensée, et la lui aurait fait ravaler. Clint posa sa main sur son épaule et pendant un instant, Kate fut tentée de s'enrouler autour de son bras et de nicher son nez dans son cou, de se laisser aller, de pleurer un peu, contente de le retrouver et paniquée de ne pas se retrouver elle-même; mais elle ne le fit pas, se concentrant à la place sur sa respiration. « Kate ? » Elle ne répondit pas, inspirant par le nez, expirant par la bouche, elle devait se concentrer sur ça, et uniquement sur ça, et sur rien d'autre. Sa main sur son épaule était comme une ancre, un point d'accroche: elle se concentra sur ça aussi, la chaleur et la force et la présence de Clint.
Il se mit en face d'elle, posa son autre main sur son épaule et elle leva les yeux — brillants, humides à cause de cette étouffante impuissance — vers les siens, avec un petit sourire désolé sur les lèvres. Il ne méritait pas une apprentie minable comme elle; à vrai dire, personne ne méritait un mess minable comme elle, apprentie, amie, compagne ou connaissance. Elle ne faisait que détruire ce qui l'entourait. Détruire, mais incapable de reconstruire. « Eh. C’est pas grave ok ? Il faut pas que tu forces, tu viens juste de récupérer ton bras, c’est normal que tu sois pas encore à cent pourcent. D’accord ? » Elle hocha la tête, détournant ensuite le visage, incapable de supporter son regard une seconde de plus.

Ce n'était pas tant la compassion qui la gênait, ou la pitié, ou quoique ce soit. C'était plus le fait qu'il était sincère, qu'il était... attentionné, d'une certaine manière, et qu'elle ne le méritait pas. Tout comme elle ne méritait pas la patience à toute épreuve de Teddy, et l'amour qu'il lui portait. Elle ne méritait pas tout ça: ne voyaient-ils pas qu'elle était égoïste, destructrice, arrogante, incapable, jamais foutue de faire les choses correctement? Kate se considérait comme quelqu'un d'ingérable; et pourtant, elle était entourée par les gens les plus courageux, forts et formidables qu'on puisse trouver.
Cette pensée lui arracha un autre frémissement particulièrement violent, qui aurait peut-être pu être un sanglot si elle s'était laissée aller.

Elle ne se laissa pas aller, se focalisant à la place sur un point imaginaire du coin de la pièce. « J’aurais pas dû te demander ça, c’était con de ma part. Je suis désolé. » Elle fait non de la tête, elle lève la main jusqu'à attraper l'avant-bras de Clint, le pressant un peu contre sa paume. “ C'est moi. T'as raison. Il faut y aller... lentement. Pas à pas. N'est-ce pas? ” Elle lui adressa un petit sourire, retournant enfin ses yeux dans les siens pendant un bref instant, avant de se défaire de son emprise sur ses épaules. “ Maintenant, senpai, n'aurais-tu pas un excellent conseil à me donner? quelque chose d'inspirant aux mots que je chérirai jusqu'à la fin de mes jours? un souvenir tendre à m'accorder que je me remémorai même quand mes cheveux seront gris et mon visage ridé? ” Et elle souriait toujours, un peu plus sincèrement, se détournant pour continuer à remplir son carquois, le rebalançant sur son épaule une fois que toutes les flèches ont été ramassées. Elle remit son arc sur son autre épaule, revenant vers Clint, calmée mais toujours agacée par ces pensées nocives, qui ne la quittaient jamais vraiment. “ Ça m'avait manqué, tout ça, lui indiqua-t-elle en montrant de la main la salle d'entraînement puis, lui. Lui, surtout. Quand est-ce qu'on retourne kicker des culs? ”

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Il s’en voulait. Il s’en voulait d’avoir demandé ça tout de suite à Kate, de lui demander une démonstration avec son nouveau bras pour voir de quoi elle était capable. Pourquoi est ce qu’il lui avait demandé ça ? Il n’en savait rien. C’était peut être, probablement, parce qu’il avait voulu se venger de son réveil à cinq heure du matin mais il n’en était pas sûr.

Kate fit non de la tête et attrapa son avant-bras, faisant froncer les sourcils de l’archer. « C'est moi. T'as raison. Il faut y aller... lentement. Pas à pas. N'est-ce pas? » Il hocha la tête, souriant faiblement en réponse au sourire de celui de Kate et se laissa faire quand elle se libéra de sa prise sur ses épaules et se recula d’un pas.
« Maintenant, senpai, n'aurais-tu pas un excellent conseil à me donner? quelque chose d'inspirant aux mots que je chérirai jusqu'à la fin de mes jours? un souvenir tendre à m'accorder que je me remémorai même quand mes cheveux seront gris et mon visage ridé? » Le sourire qu’elle lui lança réchauffa un peu le cœur de l’Avenger. Il était content de voir qu’elle avait pu se calmer même s’il n’était pas persuadé qu’elle allait vraiment mieux. Kate avait le don pour porter un masque et cacher ses émotions. Bien sûr il y avait des moments où elle craquait et où elle laissait ses émotions prendre le dessus mais comme tout le monde. Il lui faudrait un peu de temps pour se remettre complètement mais il ne doutait pas qu’elle parviendrait rapidement à remonter la pente.

Il la regarda ramasser ses flèches, réfléchissant à une nouvelle connerie qu’il pourrait lui dire pour essayer de lui booster un peu plus le moral tout en prenant une pose caricaturale de mettre de Kung Fu en se caressant un bouc fictif. Il attendit qu’elle revienne près de lui pour reprendre la parole. « Un conseil hein ? N’essaie pas. Fais le, ou ne le fais pas. » Il quitta sa pose parodique en lâchant un petit rire. Est ce qu’il venait vraiment de citer maître Yoda ? Oui. Est ce que c’était complètement stupide ? Aussi oui. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher.
Il reprit rapidement son sérieux et croisa les bras avant de reprendre. « Plus sérieusement. Je te l’ai déjà dit mais ne te prends pas la tête. Prends ton temps. Ne laisses pas les autres, les événements ou tes émotions prendre le dessus. Et n’oublies pas de toujours bien t’étirer. C’est très importants les étirements. » Eh, c’était un vrai conseil ça. Même si ça sonnait comme une connerie c’était un vrai conseil.

« Ça m'avait manqué, tout ça, » Elle désigna la salle d’entraînement de la main, faisant sourire faiblement l’archer. Lui aussi ça lui avait manqué. « Quand est-ce qu'on retourne kicker des culs? » Il haussa les sourcils, légèrement surprit par cette question. Ça ne le surprenait pas qu’elle lui demande ça, c’était Kate après tout. Mais qu’elle le lui demande aussi rapidement ? Ça, ça le surprenait un peu. « Ben… Le plus tôt possible j’espère ? J’ai été obligé de faire équipe avec Thor et Barnes sur mes deux dernières sorties et crois moi, c’était vraiment pas un plaisir. » Son sourire s’étira un peu plus. « Ces types manquent vraiment de subtilité. » Il s’immobilisa subitement, réalisant ce que pouvait impliquer ce qu’il venait de dire et reprit rapidement. « Attention, je dis pas non plus que t’es super subtile hein, ne me fais pas dire ce que j’ai pas dit. » Oui, parce que dire de quelqu’un qu’il était subtile était un compliment de sa part. « Mais j’espère que ça viendra vite ouais. Et en plus ça permettra de prendre Lucky avec nous pour reformer le trio magique ! » Ils avaient toujours été efficaces et tournaient très bien quand ils emmenaient son chien avec eux. Et puis ça ferait plaisir à sa partenaire d’amener Lucky en mission avec eux.

« Mais pour l’heure il faut qu’on se concentre sur ta rééducation ok ? On ne va pas brûler les étapes, ça créerait plus de problèmes qu’autre chose. » Ils allaient devoir y aller lentement. Et même s’il savait que Kate aurait du mal à l’accepter -elle était comme lui sur ce point- il ne lui laisserait pas le choix. « Du coup… Qu’est ce que tu veux faire maintenant ? Puisque c’est toi qui m’a tiré du lit, je te laisse le choix. » Il haussa les épaules tout en lui lançant un regard interrogateur. « Surprends moi ! »

BITCH I'M BACK ON POPULAR DEMAND“ You're asking me to define an abstract concept that no one has managed to explain since time began. You sort of sprang it on me, ” Kate said. “ Why do we breathe air? Because we love air? Because we don't want to suffocate. Why do we eat? Because we don't want to starve. How do I know I love him? Because I can sleep after I talk to him. Why? ”

Il la laissa silencieusement ramasser ses flèches, mais quand elle revint vers lui, Clint était en train de lentement se caresser une barbe imaginaire (elle doutait qu'il soit même capable de se faire pousser une barbe et de toutes façons il aurait été moche: elle le préférait ainsi, pensa-t-elle, en pensant à lui d'une manière qu'elle n'avait jamais fait avant) et il prit lentement la parole d'un ton complètement stupide, imitant Yoda: « Un conseil hein ? N’essaie pas. Fais le, ou ne le fais pas. » Kate rit avec lui, tout en se disant que Yoda finalement, n'a peut-être pas tort. Elle a toujours été opiniâtre et obstinée, Kate, parce que régie par une détermination plus forte que tout. Et peut-être que oui, il n'y a pas d'essai, il faut juste faire les choses, il faut juste pousser et pousser et pousser jusqu'à y arriver. Ils n'ont pas le temps d'essayer en tant qu'héros. Ils doivent faire les choses parce que c'est un sale boulot, mais que quelqu'un doit s'en charger. « Plus sérieusement. Je te l’ai déjà dit mais ne te prends pas la tête. Prends ton temps. Ne laisses pas les autres, les événements ou tes émotions prendre le dessus. Et n’oublies pas de toujours bien t’étirer. C’est très importants les étirements. » Elle aime quand Clint est comme ça. Qu'il dit quelque chose de très important et un truc miteux après. Elle se demande si tout le monde pense vraiment qu'il est le bouffon efficace qu'il fait semblant d'être. Même elle, parfois, elle se demande si il a des faiblesses ou des failles, Clint. Il a l'air toujours si sûr de lui... Kate envie ça chez lui.

Toujours est-il qu'ils doivent retourner kicker des culs dès que possible, parce que ça manque à Kate, mine de rien. Elle en peut plus, elle vit avec son père depuis des mois, quand elle crèche pas à l'Avengers Tower pour faire chier Clint et pour pas être confrontée à sa terrible, douloureuse et éternelle solitude. Derek Bishop n'est clairement pas ni le plus chaleureux, ni le plus présent des pères.  « Ben… Le plus tôt possible j’espère ? J’ai été obligé de faire équipe avec Thor et Barnes sur mes deux dernières sorties et crois moi, c’était vraiment pas un plaisir. Ces types manquent vraiment de subtilité. » Elle essaie de ne pas kyater parce que holy fuck James Barnes.  « Attention, je dis pas non plus que t’es super subtile hein, ne me fais pas dire ce que j’ai pas dit. — C'est liiiiiiittéralement ce que tu viens de dire, Clinton. — Mais j’espère que ça viendra vite ouais. Et en plus ça permettra de prendre Lucky avec nous pour reformer le trio magique ! — Attends, Francis... t'es en train de me dire que t'emmènes NOTRE chien en mission?! ” s'écrie-t-elle en lui envoyant durement un poing dans l'épaule (osef, c'est des beaux gosses aux muscles d'acier, ça fait pas super mal).

« Mais pour l’heure il faut qu’on se concentre sur ta rééducation ok ? On ne va pas brûler les étapes, ça créerait plus de problèmes qu’autre chose. » Elle lui adresse un petit sourire pitoyable. Il a raison, bien entendu, mais Kate a toujours été du genre à foncer tête baissée. « Du coup… Qu’est ce que tu veux faire maintenant ? Puisque c’est toi qui m’a tiré du lit, je te laisse le choix. » Elle arqua un sourcil. « Surprends moi ! »
Elle pouvait penser à environ 60248 façons de le surprendre en cet instant précis, mais aucune ne semblait assez bien. “ Ok, t'as le droit à des flèches gratuites? Parce que ÉCOUTE ÇA: on pourrait commander un MCDONALD'S au compte de Tony Stark, il remarquera je suis sûre, mais genre avec CENT PAQUETS DE POTATOES et genre on LANCE LES POTATOES depuis le toit de la tour des Avengers et celui qui arrive à faire le plus de BROCHETTES avec des FLÈCHES gagne le droit de dormir dans TON lit ce soir. ” On repassera sur les mesures de sécurité, mais Kate s'en fiche. Ne compte que Clint, qui essaie de réprimer un rire. “ Tu suis, pépé? Ça te donne envie? Allez, j'te sens sur le point d'approuver, allez, s'teuplé, dis oui, allez? ” fait-elle, en enfonçant ses index dans ses côtes pour le dérider, un énorme rire commençant lentement à la faire exploser de rire.

BITCH I'M BACK ON POPULAR DEMAND“ You're asking me to define an abstract concept that no one has managed to explain since time began. You sort of sprang it on me, ” Kate said. “ Why do we breathe air? Because we love air? Because we don't want to suffocate. Why do we eat? Because we don't want to starve. How do I know I love him? Because I can sleep after I talk to him. Why? ”

Bon, à voir la façon dont elle réagissait à présent ça signifiait que sa "crise" était passée. Ça l’avait toujours impressionné cette capacité qu’elle avait à passer d’un extrême à l’autre dans ses réactions. Les autres lui avaient déjà fait la réflexion qu’il avait un don pour toujours balancer une connerie au milieu d’une phrase super sérieuse. D’une certaine façon, Kate et lui n’étaient pas tellement différents.

Et il allait bientôt voir à quel point il pouvait se ressembler. Parce que s’il se basait sur les conneries qu’il aurait sorti à la place de Kate pour l’impressionner. Il était sûr qu’elle allait encore le surprendre.

« Ok, t'as le droit à des flèches gratuites? Parce que ÉCOUTE ÇA: on pourrait commander un MCDONALD'S au compte de Tony Stark, il remarquera je suis sûre, mais genre avec CENT PAQUETS DE POTATOES et genre on LANCE LES POTATOES depuis le toit de la tour des Avengers et celui qui arrive à faire le plus de BROCHETTES avec des FLÈCHES gagne le droit de dormir dans TON lit ce soir. » Il lui lança un regard perdu, la bouche légèrement entrouverte sous la surprise.
Ok.
Il devait bien l’admettre, ce coup là il ne l’avait vraiment pas vu venir.
Son air perdu se transforma rapidement en un sourire et il pinça les lèvres tout en croisant les bras, espérant ne pas éclater de rire. Il fallait qu’il reste sérieux quand même, il restait le plus adulte après tout. « Tu suis, pépé? Ça te donne envie? Allez, j'te sens sur le point d'approuver, allez, s'teuplé, dis oui, allez? » Elle enfonça son index dans ses côtes, espérant le faire rire mais il parvint à se contrôler -très difficilement- et s’écarta de sa disciple en ricanant. Et dire qu’il avait refusé de la prendre comme apprentie au début. Qu’est ce qu’il avait pu être con.

« Alors déjà arrête de m’appeler pépé. » Il plissa les yeux, braquant son regard sur la jeune femme. « T’aimes pas que je t’appelle Katherine ben moi c’est pareil avec pépé. Un peu de respect sale gosse. » Il savait très bien que ça ne l’empêcherait pas de continuer à le faire. Et puis franchement ? Il s’en fichait pas mal de comment elle pouvait l’appeler. « Ensuite. » Son sourire réapparu aussi rapidement qu’il avait disparu de son visage. « J’adore ton idée. D’’une parce que ça va faire chier Tony. » Non il ne ratait jamais une opportunité d’emmerder un peu Tony. « De deux parce que c’est une idée que j’aurai pu avoir. » Là il mentait un peu, parce que c’était tellement crétin et tellement génial qu’il n’y aurait sans doute jamais pensé. « Mais… » Oui parce qu’il y avait un mais.
Son visage reprit son expression blasée. « Dormir dans mon lit ? T’es au courant que t’as une chambre qui t’attend Bishop ? Et puis c’est quoi ce défi ? Tu sais très bien que je vais t’écraser et que je vais dormir dans mon lit et toi par terre. » Il resta un moment immobile, le temps de jauger la jeune femme mais haussa finalement les épaules. « Mais ok. Je marche ! »




Ils étaient sur le toit, avec leurs cent paquets de potatoes et Clint ne parvenait pas à se défaire de son sourire depuis le fou rire qu’ils avaient eu en voyant la tronche du livreur quand il était arrivé. C’était du génie. Ce défi était tout aussi débile que brillant et il était presque vexé de ne jamais avoir y avoir pensé.  

Il poussa un soupir plaintif tout en se penchant en avant, les mains agrippées à ses côtes pour faire passer son point de côté et parvint finalement à reprendre son sérieux. Il ajusta la sangle de son carquois sur son épaule et avisa un moment le tas de boites de potatoes sur la table qu’ils avaient monté avant de se retourner vers Kate avec un sourire. « Bon. Comment on fait du coup ? Cinquante boites chacun ? » Il s’avança jusqu’à la table et en prit une en main. « Vu que c’est toi qui as eu cette idée, encore une fois. Géniale. J’ai envie de dire que c’est à toi de commencer. Non ? » Tony allait le tuer pour avoir claquer son argent. Natasha et Cap aussi probablement. Et très certainement MJ parce que d’apprendre que les Avengers s’entraînaient au tir avec de la bouffe ne ferait pas une bonne pub pour eux.
Mais il s’en fichait, ça amusait Kate. Et vu ce qu’elle avait enduré dernièrement, elle méritait de s’amuser.

BITCH I'M BACK ON POPULAR DEMAND“ You're asking me to define an abstract concept that no one has managed to explain since time began. You sort of sprang it on me, ” Kate said. “ Why do we breathe air? Because we love air? Because we don't want to suffocate. Why do we eat? Because we don't want to starve. How do I know I love him? Because I can sleep after I talk to him. Why? ”

« Alors déjà arrête de m’appeler pépé. » Kate lève les yeux au ciel, amusée, parce qu'à ses yeux, ce sera toujours un pépé... bon, non, c'est faux. Clint est plus un DILF, un dad I'd like to fuck, genre un DADDY, okay? Hot dad. Pas hot grandad. Mais ça la fait rire quand il fronce du nez, lors qu'elle critique son âgé trèèèès avancé par rapport au sien. « T’aimes pas que je t’appelle Katherine ben moi c’est pareil avec pépé. Un peu de respect sale gosse. » Elle grimace quand il utilise son prénom entier; des fois, elle oublierait presque qu'elle s'appelle véritablement comme ça sur sa carte d'identité... “ Respect? Kézako? — Ensuite. J’adore ton idée. » Elle pousse un petit cri de victoire, parce qu'autant que Clint adore faire chier Iron Man, Tony, autant Kate sait que le leader des Avengers lui-même a des limites. « D’’une parce que ça va faire chier Tony. De deux parce que c’est une idée que j’aurai pu avoir. — Don't flatter yourself, ” rétorque-t-elle presqu'aussitôt, avec un air offusqué à l'idée qu'il ait pu essayer de lui voler son idée, même indirectement. « Mais… » Elle arque un sourcil, tandis que le visage de Clint se fermer. « Dormir dans mon lit ? T’es au courant que t’as une chambre qui t’attend Bishop ? Et puis c’est quoi ce défi ? Tu sais très bien que je vais t’écraser et que je vais dormir dans mon lit et toi par terre. » Elle secoua violemment la tête. « Mais ok. Je marche ! — Tu marches, je vole! Tu vas regretter de m'avoir mise au défi, Legolas et aujourd'hui, c'est le jour où l'élève devient plus fort que le maître! ”

Évidemment, Clint gagna. Elle n'avait rien gagné en dextérité et en rapidité pendant les quarante minutes qu'ils avaient passé à attendre les potatoes, et elle était bien trop en train de rigoler pour gagner quoique ce soit: ses mains n'arrêtaient pas de trembler, à cause de son fou rire qui ne semblait pas vouloir la quitter, et ses flèches partaient en tous les sens (même si elle parvint tout de même à faire une brochette de cinq potatoes, ce que Clint fit mine de ne pas voir).
Il gagna, et il dormit dans son lit, et elle sur le matelas gonflable qu'elle avait acheté et monté dans sa chambre (qu'ils mirent plus d'une heure à gonfler, étant l'un comme l'autre de gros crevards qui se lassaient de souffler, souffler, souffler pendant de longues minutes, si bien qu'à chaque pause qu'ils prenaient, le matelas se dégonflait progressivement et il fallait tout recommencer depuis le début). Elle s'endormit au milieu de la vie, au rythme calme des ronflements légers de Clint, étalé de travers sur son lit, après l'avoir écouté dormir pendant plusieurs dizaines de minutes — il y avait quelque chose de rassurant à sa respiration, de familier, cette familiarité confortable qu'elle ressentait toujours avec lui, cette impression de le connaître depuis une éternité, alors que ça faisait seulement une paire d'années qu'il lui apprenait son art. Il la rassurait, avec sa force silencieuse et tranquille, ses blagues nulles et ses sourires sincères; sa simple présence dans la pièce, alors que Kate n'était clairement pas quelqu'un qui s'endormait partout, parvenait à la détendre, la détendre complètement, jusqu'à ce qu'elle ferme les yeux et s'endorme...

Et se réveille brusquement, la respiration bloquée dans sa gorge en même temps qu'un cri, se redressant abruptement en serrant les poings, prête à se battre. Clint dormait toujours, et il faisait toujours nuit noire; il ne bougea même pas quand elle étouffa un gémissement contre son poing fermé, bien malgré elle. Les années avaient passé, mais les cauchemars n'étaient jamais partis, s'étaient espacés... mais ces derniers temps, avec tout ce qu'il se passait — et l'absence de Teddy, bien plus violente qu'elle n'avait pu l'imaginer — ils revenaient, insidieux et terrifiants, l'étranglaient au milieu de la nui. Elle n'allait pas pouvoir retourner dormir, plus maintenant... se lever, peut-être? Prendre un café, comme à l'époque avec les Young Avengers. Sauf qu'il n'y aurait pas Billy pour discuter et la rassurer. Alors sur un coup de tête — de toutes manières, son matelas s'était dégonflé pendant son sommeil et elle avait mal au dos —, elle plia le genou en le posant sur le bord du lit qu'elle avait perdu au profit de Clint, tendant la main pour lui secouer légèrement l'épaule en murmurant son nom jusqu'à ce qu'il ouvre un oeil hagard et la regarde en fronçant les sourcils, inquiet plus que surpris par son réveil au milieu de la nuit. Elle voulait lui demander de la prendre dans ses bras et juste de la tenir, le temps que le soleil se lève; elle n'en reparlerait pas, ils n'en reparleraient pas, et l'incident serait oublié aussi vite qu'il était arrivé. Elle pouvait mettre sa fierté de côté. Elle savait qu'elle n'allait pas se rendormir, de toutes façons. Mais quelque chose l'en empêche, alors à la place, elle appuya profondément son doigt contre la pommette d'Hawkeye en marmonnant un “ fais pas ton bâtard et partage ” bougon, s'invitant d'elle-même dans le lit en poussant Clint avec les fesses jusqu'à ce qu'il lui laisse de la place, tirant sur son poignet pour qu'il passe son bras autour d'elle.
Elle pensait qu'elle allait rester éveillée jusqu'au lever du soleil, et attendre son réveil à lui; ou alors s'en aller comme une voleuse dès que possible? Mais non, elle s'endormit comme une masse, brutalement, bercée par les respirations calmes de Clint sur sa nuque.