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 Bad habits are back [Braiden]

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MessageSujet: Bad habits are back [Braiden]   Bad habits are back [Braiden] Icon_minitimeJeu 29 Sep - 20:42
Bad habits are back
Starring Braiden and Lydia

Lundi, ses pas traînaient dans le nouveau QG de Braiden, sans aucun réel but ou objectif. Mardi, son corps était resté allongé toute une journée sur le toit, à faire face au ciel bleu. Mercredi, ses doigts tapotaient une table d’un rythme régulier, et pressant, suivant une symphonie imaginaire qui ne raisonnait que dans sa tête. Jeudi, sa voix raisonnait haut et fort, où elle insultait de bien des noms un garde qui avait fait tomber une arme par mégarde, faisant du coup « trop » de bruits. Vendredi, ses mains farfouillaient frénétiquement dans le peu de bagages qu’elle avait pu garder de l’explosion qu’elle avait causé à l’hôtel. Malheureusement, elle ne trouva pas ce qu’elle cherchait désespérément.

« Je peux peut-être acheter avant l’aube » se disait-elle « Ou je peux dormir avec Braiden, il sait comment me calmer. Il le sait, lui » . Sauf qu’elle n’osait pas. Ce n’était pas un acte pudique – ils avaient dépassé ce stade depuis belle lurette -, ou une stupide idée de se venger de Braiden et de son inconscience de deux ans, mais davantage une affaire « personnelle » qui lui faisait plus honte qu’autre chose. « Il peut me rejeter, s’il sait pour mes médicaments. Il ne va pas aimer. Il va être en colère » se disait-elle, sans vraiment savoir si ses pensées étaient légitimes ou non. « Mais je ne pourrais pas faire la mission sans mes médicaments … » .

Après avoir fait les cent pas un très long moment dans la chambre d’amis, elle prit la décision de sortir se procurer ses « médicaments », et revenir au plus vite avant l’aube. Par contre, à peine était-elle sortie de sa chambre, habillée et armée, qu’un garde la surprit, lui souhaitant un « bonjour ». Elle lui lança un regard noir et terrible.

- Bonjour ? demanda-t-elle d’un ton glacial.
- Il est huit heures du matin donc …

Il ne put finir sa phrase car il avait un poignard planté dans le bas-ventre, qui remontait sans aucune pitié tout le long de l’abdomen, déchirant millimètre par millimètre, avec précision et efficacité, la peau. Sa bouche ne fut plus qu'un réservoir de sang crachotant, offrant quelques postillons rougeâtre à la tueuse. La blonde dut s’arrêter au bout de quelques secondes en raison des vêtements, qui cédaient un brin moins vite, mais également en raison de l’odeur du sang. Qui disait sang disait liquide coulant, qui disait liquide coulant disait tâche et qui disait tâche disait trace du crime.« Tu pourrais verser moins de sang, sérieux » s’énerva-t-elle en attirant le corps contre elle, poussant la porte de la chambre d’amis et jetant le cadavre sanguinolent au sol. Sans y faire davantage attention, elle se dirigea droit vers la fenêtre pour en écarter les lourds rideaux.

- Et merde. Il avait raison …

En effet, Lydia n'avait pas vu le temps s'écouler. Dès lors, lorsque le pauvre garde pensait faire bien, il avait donné l'impression à Lydia qu'il se moquait d'elle. Elle qui était dans une situation "critique" à son sens, une situation qui n'autorisait nulle blague. Mais, ce pauvre idiot avait raison ce qui signifiait deux choses : elle n'avait plus le temps de chercher ses médicaments sans attirer l'attention - et l'heure du commencement de la mission approchait à très grand pas - et elle avait tué sans réelle raison un homme à Braiden. Dans sa « grande » colère, elle donna un autre coup violent dans le visage, déformant pour de bon la mâchoire du défunt. La main en partie écarlate, elle la passa sur son visage. Un simple regard dans le miroir lui indiquait une tête de « zombie » : le regard injecté de sang, plus pâle que jamais, sans parler des résidus de sang par-ci et par-là qui séchaient déjà sur sa peau. Elle soupira longuement, retenant le tremblement qui la prenait du mieux qu’elle pouvait.

« Je finis la mission. Je dis que j’ai une affaire urgente en ville, je le laisse ici … et je récupère mes médicaments, et je reviens » se promit-elle, en lançant un regard indécis sur ce corps qui faiblissait de jour en jour, n’ayant pas sa « dose » chimique quotidienne. Elle savait que le dit plan risquait d’être mis à mal si Braiden avait un quelconque doute sur sa « capacité ». Ainsi donc, elle prit une belle douche, se maquilla plus soigneusement que d’ordinaire pour paraître pimpante et énergique et mit une tenue qui obligeait « inconsciemment » les hommes à obliquer leur regard sur son décolleté plutôt que sur son visage. Oh non, ce n’était pas un plan drague, mais davantage de « secours ». Avec de la chance, son partenaire lorgnera cette partie de son anatomie, plutôt qu’à tenter de lire ses humeurs ou son état au travers de son regard bleuté. Elle se disait que c’était une vaine tentative mais elle espérait malgré tout, mettant sur le compte de ne pas avoir encore dormi avec ce garçon dans une même pièce depuis une semaine.

Et c’est donc absente, totalement concentrée à un potentiel « self-control » qu’elle attendait dans ce qui s’apparentait à une cuisine. On la disait qu’elle n’était pas de matin : ce matin-ci, elle pouvait illustrer cela à tout instant.
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Lydia & Braiden
Ça faisait déjà une semaine que Lydia vivait avec eux dans le QG et pourtant Braiden ne l’avait jamais sentit aussi distante. Elle refusait toujours de dormir avec lui -ce qu’il ne comprenait vraiment pas- et c’était à peine s’il l’avait croisée lors de ses retours de missions.
Non, vraiment , le blond ne comprenait pas le comportement de sa partenaire.

Il avait eu une discussion avec Glenn qui l’avait mis en garde, persuadé qu’elle était en train de faire une rechute mais Braiden avait réfuté cette théorie. Ça ne pouvait pas être ça. Lydia avait toujours été calme à ses côtés, elle n’avait jamais eu de crise ni même de saute d’humeur. Mais ça faisait deux qu’ils ne s’étaient plus vus. Est ce que ça pouvait venir de là ? Il n’avait pas été là pour elle pendant près de deux ans, n’avait pas pu la calmer lors des éventuelles crises qu’elle avait pu avoir. Est ce qu’elle avait passé un nouveau cap dans ses crises parce qu’il n’avait pas été là ?
Non il refusait que ce soit ça.

Il avait été pas mal occupé pendant toute la semaine mais ce matin, il avait une surprise pour la jeune femme. Ils avaient récupéré un gros contrat, impliquant d’autres vendeurs d’armes qui empiétaient sur le territoire d’un autre groupe et avaient eu pour mission de... Faire en sorte qu’ils comprennent que ce quartier appartenait déjà à quelqu’un. C’était parfait. D’une parce que ça ferait entrer un peu d’argent dans les caisses, de deux parce que ça lui permettrait de se défouler un peu et de se faire de nouveaux  contacts dans le milieu -et pourquoi pas de gagner un peu plus d’importance- mais surtout. Surtout ça permettrait à Braiden d’enfin emmener Lydia avec lui en mission.
Il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il n’avait plus fait équipe avec sa partenaire et ce contrat tombait à point nommé.  

Braiden salua les hommes de mains qui gardaient l’entrée du QG d’un bref signe de tête et se dirigea rapidement à grandes enjambées vers la cuisine. Il ne savait pas si Lydia était déjà levée -après tout il était encore tôt- mais il voulait lui faire la surprise qu’elle soit réveillée ou non. Elle n’était pas du matin et risquait probablement de l’étriper s’il la réveillait en sursaut, même pour lui annoncer cette excellente nouvelle, mais il était prêt à prendre le risque.
De toute façon, Lydia ne lui ferait jamais de mal.
Pas vrai ?

Il se retrouva rapidement dans l’entrée de la cuisine et s’immobilisa en voyant la jeune femme de dos dans la pièce. Un sourire carnassier étira ses lèvres et il s’avança silencieusement dans le dos de la blonde jusqu’à se retrouver juste derrière elle. Il posa brusquement ses mains sur la taille de Lydia tout en soufflant un « Toujours surveiller ses arrières Lyd... » Mais s’interrompit brusquement quand elle se retourna vers lui pour lui envoyer son poing en plein visage.
Il tituba de quelques pas en arrières en grommelant, une main appuyée sur son nez douloureux.

Bon. Au moins c’était confirmé, elle n’était vraiment pas du matin. Il avait vraiment de la chance qu’elle n’ait pas eu une arme ou un couteau à portée de main, il l’aurait vraiment regretté.
Putain mais qu’est ce qu’il lui avait pris de vouloir la surprendre comme ça ? Il se savait peu prudent -voir limite suicidaire par moment- mais il ne l’avait jamais été au point de vouloir faire une blague à Lydia dès le matin. Ses deux ans passés sans elle devaient vraiment lui peser plus que ce qu’il pensait.  
Le blond se massa son nez pendant un instant en grognant une nouvelle fois avant de lâcher un petit éclat de rire. « Sheldon m’avait prévenu que tu semblais de mauvaise humeur ce matin. Mais à ce point là ? » Il afficha un sourire gêné avant de reprendre. « Mais je suppose que je l’ai mérité. » Il libéra son visage après s’être essuyé le peu qui avait coulé de son nez d’un revers de main et désigna la cafetière du doigt, reprenant sur un ton plus enjoué. « J’ai des trucs importants à te dire mais tu veux peut-être un café avant ? » Elle semblait sur ses gardes et légèrement nerveuse, sans parler de son visage qui trahissait autre chose que de la simple fatigue et le Richardson ne voulait pas risquer de la brusquer ou pire en lui annonçant l’excellente nouvelle qu’il avait.
Il valait mieux rester prudent avec Lydia. Elle ne lui avait jamais fait de mal et ne lui en ferait sans doute jamais, mais il l’avait vu assez de fois perdre ses moyens du temps où ils étaient encore à HYDRA et préférait ne prendre aucun risque.

Sans attendre de réponse de sa partenaire, il se dirigea vers la cafetière, parce que de toute façon il en voulait un lui, et la mis en route avant de se retourner vers Lydia, s’appuyant le dos contre le mur le plus proche tout en croisant ses bras contre son torse, la tête légèrement penchée sur le côté, l’air perplexe. « Ça va ma belle ? » Non, quelque chose n’allait pas, il s’en rendait bien compte, mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus et ça le perturbait au plus haut point. Il s’était toujours vanté d’avoir l’œil pour cerner les gens, et surtout Lydia, mais là, quelque chose clochait. Elle semblait ailleurs, sur les nerfs et il se doutait bien que sa surprise n’aurait pas l’effet escompté tant qu’elle resterait dans cet état.


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Le silence absolu régnait dans la pièce, en théorie. Pourtant, elle tiquait aux aiguilles d’une montre, ou encore au bouillonnement tranquille de la bouilloire. Elle s’énervait également sur les volets malmenés de temps à autre par quelques coups de vent. Concentrée au grand possible sur sa tasse, où elle tournait avec frénésie sa cuillère, elle n’entendit pas l’arrivée de Braiden. Si pour certains, c’était une chose normale de bon matin, ce n’était guère le cas pour un agent de l’HYDRA : toujours surveiller ses arrières … comme le rappeler si bien Braiden avant qu’il ne prenne un poing bien placé, instinctive, de la part de la blondinette.

- Sheldon … ? Bredouilla-t-elle, fixant stupidement le nez en sang de son partenaire. Qui s’en fout de lui, de toute façon, se contenta-t-elle de dire, ne sachant pas à vrai dire ce qu’elle disait, ou commentait.

Elle essayait de comprendre « comment » par tous les diables, elle avait pu donner un tel coup au blond. Et surtout, pourquoi il ne s’était pas protégé comme il se devait. S’était-il réellement amolli, ou lui faisait-il trop confiance ? L’un comme l’autre ne lui plaisait pas comme perspective, et l’énervait plus qu’autre chose.

- Pourquoi t’as pas anticipé ce coup ?
répondit-elle à la dernière question, fuyant clairement cette histoire « d’aller bien » ou « pas du tout ». Elle n’osait pas dire qu’elle était de retour dans l’enfer des drogues, tantôt made in HYDRA, tantôt made in « la Rue ».

Elle serait toujours plus sa tasse, incapable de la soulever, de peur qu’un quelconque tremblement ne la prenne, et ne la trahisse. Elle inspira et tenta de retrouver un semblant de calme. Elle le devait, pour entendre ce qu’il allait dire. Pour qu’il parle vite … Et qu’elle récupère vite ce dont elle avait besoin. Elle glissa un discret coup d’œil à la montre : son fournisseur n’est pas debout avant huit heures. Huit longues maudites heures où elle allait sûrement être d’une humeur massacrante. Que pouvait-elle faire ? Rester ici et vider les chargeurs, au risque de se prendre des regards noirs de Glenn …. Et donc au risque de vider son chargeur sur lui ? Ou alors aller à l’HYDRA mais au risque d’avoir à subir un petit interrogatoire stupide et protocolaire qui risquait plus de lui faire du mal avec ces histoires d’isolement ? La dernière idée qui lui venait à l’esprit était de se rendre dans un ring de combat clandestin … Très stéréotypé pour beaucoup mais bel et bien réel … et un excellent défouloir !

- Je m’excuse, finit-elle par concéder. J’ai très mal dormi, avoua-t-elle, cherchant à savoir comment avouer qu’il y avait un mort dans sa chambre. Elle espérait sincèrement que son partenaire n’y tenait pas trop, à ce bleu. En théorie non : en dehors de Glenn, le reste n’était que de la main d’œuvre remplaçable assez vite. Laisses-moi voir ce nez.

Elle s’approcha pour observer le dit nez, et conclut avec un certain soulagement que ce n’était rien.

- C’est toi qui doit surveiller tes arrières, conclut-elle. Et donc, la chose importante à dire ?

Pendant qu’il parlerait, elle fouillera le frigo pour sortir mille et une choses à manger. Une chose inhabituelle, à vrai dire : un membre de l’HYDRA se maintenait en forme … en évitant les excès alimentaires ou les cochonneries. Or, au fur et à mesure que les minutes passées, la petite table se remplissait de mille et une pâte à tartiner, du beurre de cacahuète et aussitôt après, c’était une pile de tartine qu’elle avalait calmement, en ignorant tout regard qui pouvait lui être jetée. Elle avait « besoin » de quelques choses dont elle n’avait pas accès « maintenant », alors elle composait au travers d’autre chose pour le moment. Et ses seules opportunités pour l’heure qui venait, c’était la nourriture. Elle ne pouvait pas laisser Braiden en plan, dans une affaire qui le tenait à cœur.
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« Pourquoi t’as pas anticipé ce coup ? » Ok... Non, visiblement, elle n’allait pas bien. C’était peut être un peu rapide comme raccourci -même pour Braiden- mais le fait qu’elle ne réponde pas directement à sa question montrait bien qu’elle cachait quelque chose. Dans la plupart des cas, quand les gens ne répondaient pas à une réponse aussi simple, c’était que qu’ils n’allaient pas bien. Encore une fois, Lydia n’était pas comme la plupart des gens, mais Braiden la connaissait assez bien pour remarquer que quelque chose clochait.

« Je m’excuse, j’ai très mal dormi, » Le blond sembla surpris par sa réponse et fronça les sourcils. Ça semblait assez bizarre quand même. C’était bien la première fois qu’elle lui collait une droite pareille et il doutait fortement que ce soit parce qu’elle avait mal dormi. Quelque chose n’allait vraiment pas.
Et il allait devoir découvrir quoi.

« Laisses-moi voir ce nez. » Il haussa les épaules, l’air de dire qu’il n’en avait pas besoin et qu’il n‘avait rien mais se laissa examiner silencieusement par sa partenaire. Il profita de ce bref moment pour sonder son regard, essayant d’y voir quelque chose mais ne remarqua rien de particulier.
Il allait devoir chercher ailleurs.

« C’est toi qui doit surveiller tes arrières, » Ok... Ça aussi c’était étrange. Depuis quant est ce qu’elle lui disait ce genre de truc ? D’habitude c’était lui qui s’inquiétait pour les autres, pas l’inverse !
Bon il y avait bien Glenn qui s’inquiétait pour lui -surtout pour sa santé mentale diraient certains- mais ça ne comptait pas. « Et donc, la chose importante à dire ? » Même si elle semblait vraiment intéressée par ce qu’il avait à dire, Lydia paraissait bien trop froide dans ses réactions pour que Braiden ne tique pas. Est ce que quelque chose avait changé pendant ces deux ans passés sans qu’ils ne se voient pour qu’elle réagisse comme ça ? Dans ses souvenirs, la blonde avait toujours montré bien plus d’entrain et d’excitation à ses propositions alors que là...
C’était vraiment étrange.

Préférant ne pas se lancer sur ce sujet, le marionnettiste se contenta de lever brièvement les yeux au ciel en soupirant avant de reprendre sur un ton enjoué. « Pourquoi j’aurais besoin de surveiller mes arrières ? J’ai jamais eu à le faire. Mais bref... Le truc important donc ! » Il se redressa brusquement, quittant l’appui du meuble et son sourire revenant sur ses lèvres. Il attrapa une tasse qu’il remplit rapidement avant de se retourner vers sa partenaire. « Je pense que ça va te faire plaisir. » Il laissa sa phrase en suspend, son sourire ne quittant plus son visage.

Est ce qu’il faisait du teasing pour rien ? Ouais.
Est ce que c’était une très mauvaise idée compte tenu de l’état dans lequel se trouvait sa partenaire ? Aussi. Mais putain qu’est ce qu’il aimait ça.

Il but une gorgée de café, savourant le goût du précieux nectar avant de soupirer de contentement et de prendre dans la foulée une grande inspiration. Elle allait encore le cogné, il en était persuadé.
« Je nous ai enfin dégotté une mission. Et juste pour nous deux ! » Il écarta brusquement les bras en terminant sa phrase, renversant un peu de café au passage mais fit comme si de rien n’était. Glenn allait encore lui en vouloir pour ça, il en était certain, mais il s’en fichait. Son frère savait que Lydia pouvait passer avant lui dans certaines situations. Et c’était le cas dans la situation présente. Il ne comprenait pas ce que le mutant avait contre la jeune femme mais il espérait toujours qu’ils finissent par s’entendre. Dans tous les cas, ce n’était pas avec ça que la situation s’arrangerait...

« Un type nous a embauché pour le débarrasser d’un groupe de vendeurs d’armes. Une histoire de territoire empiété ou un truc dans le genre. » Il haussa les épaules, l’air légèrement perplexe. « De toute façon, tout ce qu’on a à faire, c’est de les buter. Mais ! » Oui, parce qu’il y avait un mais. « Ce qu’on va faire, c’est leur faire la peau, oui, mais on va aussi en profiter pour buter notre commanditaire dès qu’on aura accompli notre mission. Ce sera gagnant-gagnant pour nous ! Parce qu’on empochera le pognon du contrat mais en plus on récupérera l’ensemble de leurs clients et de leur matos ! » Le ton de sa voix s’était accentué à mesure qu’il parlait, trahissant l’excitation qu’il ressentait. Ça s’annonçait magnifique.

« Alors ? C’est pas beau ça ? » Si c’était beau. C’était génial. Mais la question était de savoir si cette mission branchait Lydia où pas. Elle avait toujours été heureuse de faire équipe avec lui mais avec ces deux années passées sans se voir et son état ce matin, il n’était pas sûr qu’elle serait emballée. Mais avec un peu de chance, ça permettrait à sa partenaire de se changer les idées, de se vider la tête et peut être d’aller mieux.

Par contre, si jamais elle refusait cette proposition, le marionnettiste savait très bien que Glenn lui tomberait dessus. Il comprenait, bien sûr, mais c’était avec Lydia qu’il voulait faire cette mission. Il adorait faire équipe avec son frère, ce n’était pas un problème, mai il voulait revivre ce qu’il ressentait du temps où la jeune femme et lui faisaient équipe.
Il n’y avait aucune raison qu’elle refuse.
Ça ne pouvait que bien se passer.


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Il y a deux ans de cela, Lydia aurait rarement refusé des choses à Braiden. Cependant, en deux ans, les choses avaient changé drastiquement pour chacun. La demoiselle était redevenue ce petit sauvage à apprivoiser, d’humeur massacrante bien trop souvent et quel que soit le caractère bi-polaire du moment. Elle pouvait être adorable, mais toujours un verre d’alcool en main afin de broyer dignement du noir, comme être totalement furieuse et briser un à un chaque os d’une pauvre personne qui se serait trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit.

- Juste pour nous deux …
, répéta-t-elle pour elle-même en lançant un regard suspicieux à son partenaire.

Elle avait vu en quelques jours à quel point cette phrase pouvait avoir deux sens opposés pour chacun. Braiden était constamment entouré de ses hommes aux yeux de Lydia – rien que le lieu empestait ses hommes de main. Certes, ils n’étaient surement qu’une bleusaille qu’il ignorait bien trop souvent, mais pas la blonde : elle sentait chaque maudite présence. La notion de « seul » pour elle était vraiment le fait d’être seul, dans la grande bâtisse, sans autre âme vivante, ou morte.

- Hm… J’avoue que cela fait trop longtemps qu’on n’a pas fait une mission ensemble, conclut-elle, les idées dans le vague.

Elle ne comptait pas le nombre de cicatrices en plus qu’elle avait reçu depuis la disparition de Braiden tantôt parce que son partenaire temporaire était un manchot, tantôt parce qu’un autre partenaire se révélait incompatible avec le caractère ou le style de la demoiselle – tout le monde ne supportait pas la vue de Zombie sortie tout droit de the Walking Dead – et tantôt son addiction à la cocaïne occasionnait quelques petits effets indésirables et inattendues sur ses performances. Souvent, elle s’en sortait, mais au prix de quelques efforts titanesques avec en prime une belle blessure.

« C’est Braiden. Il saura assurer mes arrières. Il a toujours su me protéger » se disait-elle. Se rassura-t-elle. « Et puis, comment dire non ? Il ira retrouver Glenn, et hors de question que j’essuie son sourire de merde du type « hahaha t’es nulle ». Puis, Qu’ai-je de plus important à faire… ? ». A croire que le Destin avait lu dans ses pensées qu’elle reçut un message, de la part d’HYDRA. Il y avait une mission de prévue dans la soirée, ou la journée de demain. Toujours est-il qu’une réponse était attendue. Et eux, elle ne pouvait pas dire « non, je suis avec votre fugueur Braiden ».

- Finissons-en assez vite, alors, conclut-elle subitement en claquant violemment la coque de son téléphone sur la table, finissant un tantinet son café et se levant brutalement. Je prépare mon matériel.

Et d’une, et de deux, la voilà partie vers sa « chambre » qui empestait déjà un tantinet le mort. Elle soupira mais en fit à peine état. Elle règlera cette affaire sanitaire prochainement. Elle s’empara sans tarder cette besace transportant un boitier carré en bois qui contenait son matériel de sniper. Elle vérifia également que ses poignards étaient dissimulés à des endroits stratégiques et assez accessibles, ou encore que ses flingues étaient chargés à bloc avec une munition par arme à portée de main. Elle se rendait compte qu’un petit tremblement s’empara d’elle de temps à autre, ce qui la laissa songeuse. Une songerie qui la poursuivrait tout au long de la route, où elle ne se contenterait que de dire « hm, oui, ok, non, très bien » à Braiden. Un véritable monologue en prévision pour le jeune homme en somme.

- On fait comme on faisait à l’époque ? Je reste un peu à distance, tu t’attaques au corps-à-corps ? Tu tues les vivants avec les vivants, et je tue les vivants avec les morts. N’est-ce pas ? sera sa seule et unique intervention verbale de tout le trajet entre le QG,et le lieu de la mission, à moins que Braiden ne prévoit autre chose.
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« Juste pour nous deux … » Braiden fronça les sourcils face à son regard suspicieux. Bon ben pour l’enthousiasme on repasserait hein. Qu’est ce qu’il lui arrivait ? Elle lui voulait toujours pour ces deux ans passés sans se voir ? Elle avait toujours été motivée à l’idée qu’ils partent en mission ensemble mais là, à voir les regards qu’elles lui envoyaient et le ton qu’elle employait, il voyait bien qu’elle n’était pas emballée par son idée.
C’était vraiment dommage.  

« Hm… J’avoue que cela fait trop longtemps qu’on n’a pas fait une mission ensemble » Oh ? Donc l’idée lui plaisait ? Ou du moins si elle ne lui plaisait pas, elle avait au moins l’air d'être intéressée. C’était déjà ça.  

Il la regarda silencieusement regarder son téléphone, attendant une réponse définitive. « Finissons-en assez vite » Elle claqua violemment son téléphone sur la table et se leva d’un bond. « Je prépare mon matériel. » Braiden lui fit un bref signe de tête accompagné d’un léger sourire et termina à son tour son café.
Bon, c’était pas encore ça niveau motivation mais au moins elle avait acceptée sa proposition. Il n’allait pas s’en plaindre non plus, mais le comportement de sa partenaire l’inquiétait un peu. Il avait l’impression qu’elle avait accepté un peu à contre cœur et il n’aimait vraiment pas ça. Mais avec un peu chance, se retrouver à nouveau sur le terrain avec lui la reboosterait un peu.
Il verrait bien.

Le marionnettiste prépara rapidement son matériel, qui n’était composé que de son arme de poing et d’un gilet par balle glissé sous sa chemise et attendit Lydia à la voiture.
Une cigarette en bouche, il lança un nouveau sourire à la blonde quand elle le rejoignit et monta dans le véhicule en même temps qu’elle. « On fait comme on faisait à l’époque ? Je reste un peu à distance, tu t’attaques au corps-à-corps ? Tu tues les vivants avec les vivants, et je tue les vivants avec les morts. N’est-ce pas ? » Il se contenta de répondre par un simple « Yep ! » Enjoué et démarra le moteur pour se mettre en route vers le point de rendez-vous.

Ils gardèrent le silence pendant toute la durée du trajet et arrivèrent rapidement à destination. Le blond stoppa le véhicule dans une ruelle derrière l’entrepôt où il devait retrouver leurs cibles et descendit d’un bond de la voiture avant de s’étirer longuement. Il attendit que Lydia descende à son tour et se rapprocha rapidement d’elle pour la briefer rapidement sur le plan qu’il avait mis en place.

« Ils ont bien précisé que je devais venir tout seul pour ce deal. » C’était comme ça qu’il s’était arrangé pour avoir toutes ses cibles réunies au même endroit. Ils devaient passer un accord sur une vente d’armes et ils en profiteraient pour tous les tuer et faire d’une pierre deux coups. « Mais j’ai pensé à toi et j’ai tout prévu. » Son sourire s’étira, se faisant plus carnassier alors qu’il reprenait. « Tu penses que tu pourrais monter là dessus ? » Il désigna un échafaudage contre le bâtiment face à l’entrepôt. « T’auras une fenêtre de tir sur toute la zone. Je me suis arrangé pour que les fenêtre restent ouvertes. Tu devrais pouvoir faire un joli carton. Comme au bon vieux temps ! » Son sourire s’effaça brusquement et il reprit sur un ton plus sérieux. « Il faudra juste que tu attendes mon signal pour commencer à les allumer. Je veux m’assurer qu’ils ne puissent pas s’enfuir avant qu’on s’y mette. » Il sortit deux oreillettes de sa poche et en tendit une à la jeune femme avant de mettre la sienne en place. « Avec ça on pourra communiquer sans mal. Donc t’auras juste à attendre mon signal. Ça te va ? »

Sans attendre de réponse de sa partenaire il ouvrit le coffre de la voiture pour en sortir une mallette -il fallait bien qu’il fasse convenablement semblant de vouloir faire affaire- et se retourna rapidement vers Lydia pour lui faire une petite claque sur les fesses en lâchant un. « En selle ma belle ! It’s Showtime ! » Un petit rire lui échappa et il se mit tranquillement en marche vers l’entrepôt, en prenant son temps pour que Lydia puisse se mettre en position.

Il n’avait pas attendu de réponse de sa partenaire, ni de connaître son avis sur ce plan parce que d’une il savait que tout se passerait sans accrocs, il avait toujours été doué pour mettre en place des plans, et de deux parce que le comportement de la jeune commençait légèrement à l’agacer. Il était persuadé qu’elle aurait trouvé quelque chose à redire à ses idées ou n’aurait pas montré assez d’enthousiasme. Il ne voulait pas s’énerver ni se prendre la tête avec Lydia avant une mission aussi importante, c’était pour ça qu’il avait pris toutes les décisions tout seul.
De toute façon, tout se passerait bien, il n’en doutait pas un seul instant.

Ça s’annonçait génial.


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Elle avait fait honneur au Schtroumpf grognon depuis ce matin, fronçant constamment les sourcils ou encore en affichant une lune inversée de mécontentement au niveau de ses lèvres. Cependant, au fur et à mesure que Braiden parlait, cette lune reprenait ses droits, offrant un joli sourire à son partenaire du passé. Elle avait « vraiment » l’impression d’être retournée dans le « bon vieux temps », sans ces drogues abrutissantes étranges de l’HYDRA, sans ces deux années de solitude où elle n’avait été que la folle pour 99% de son entourage, deux années où elle avait essuyé échecs amères ou succès avec de lourds dégâts.

- OK
, se contentait-elle de dire, toute guillerette, se rendant à son lieu de tir d’un pas léger.

Cependant, en cours de route, à l’abri de toute oreille ou regard indiscret, elle laissa tomber son matériel à même le sol. Sa main tremblait, mais surtout, son corps entier « brûlait ». Elle s’accrocha tant bien que mal à une quelconque barre pour ne pas tomber stupidement. A croire que cette étrange fière soudaine n’était pas suffisant, sa respiration était de plus en plus rauque. Consciente que Braiden « pourrait » entendre, elle enfonça la dite oreillette au fin fond de sa poche le temps de reprendre son souffle, ou encore être à nouveau stable sur ses jambes flageolantes.

« Leurs drogues sont anormales »
conclut-elle bien vite. Elle avait été une droguée, par le passé. Et elle avait un très net souvenir des effets d’un manque. Et ce qu’elle vivait là n’était pas semblable ni de près, ni de loin, à un manque à une drogue « lambda ». HYDRA avait « encore » mis son grain de sel, et au lieu de s’énerver, elle avait peur. Si elle manquait ses dosages, que se passera-t-il ? Ce qu’elle pensait être une simple drogue, et qu’elle avait donné à d’autres, que leur arrivera-t-il ? Plus important, que faisait-on d’elle, et pourquoi ? Etait-elle devenue un fardeau pour l’organisation ? Cherchait-on à extraire encore quelque chose avant de la « jeter » dans l’oubli ? Elle tremblait, mais cette fois-ci de peur.

Au loin, elle entendait les premiers échos.

« Concentres-toi » s’ordonna-t-elle en se traînant tant bien que mal au poste de tir et s’y installer aussi vite qu’elle pouvait. Elle mit sans tarder en joug un des hommes de main qui portait en main l’arme favorite de la demoiselle – une belle mitrailleuse, parfaite pour faire quelques cadavres supplémentaires en masse. « Quel signal, déjà ? » se demanda-t-elle soudainement, la bouche sèche, les mains tremblantes. Et elle se souvint de l’oreillette qu’elle mit à sa place, soit sur une oreille. Par contre, elle ne comprenait nullement la situation : le signal avait-il été donné ou non ?

Elle tremblait de plus belle, la température de son corps montait encore et encore jusqu’à faire rougir ses joues si pâles d’ordinaires … Ce qu’elle avait finalement commencé à apprécier tourner à un véritable enfer, littéralement parlant. Il ne manquait plus que le fer rouge pour qu’elle puisse prétendre avoir connu un tantinet l’éternelle damnation, mais temporairement.

« Le signal est passé, ou pas ? »
se demanda-t-elle, soudainement « délirante », les yeux brûlants et l’esprit toujours plus embrumé. Elle avait mal, et plus que jamais. Et elle détestait ce « genre » de douleur, celle qui vous prenait aux tripes sans raison apparente – ni blessure par balle, ni blessure par arme blanche, ni coup de poing, une simple douleur capricieuse et soudaine. Hormis souffrir en silence, on n’avait guère le choix. « Il me faut les doses d’HYDRA » conclut-elle assez vite. Elle devait retrouver très, très vite le Dealer « officiel » de l’organisation, celui qui lui fournissait hebdomadairement ce dont elle avait besoin, caché sous l’identité d’un respectable pharmacien, ou alors sous les traits d’un Dealer de banlieue douteux.

- Aie.


Un « aie » aigue qui prononçait entre deux lèvres pincées, ou mordues à sang. Et elle tira, qu’importe le signal, sur sa cible, le type avec la mitraillette. Ses fesses ne touchèrent même pas le sol qu’il était déjà relevé par la Nécromancienne qui orientait les mouvements par sa pensée. Son pantin mortel commença à tirer vers ses confrères, tournant le dos à Braiden. Et les confrères tombés morts se relevaient au besoin. Il fallait admettre une chose avec ces vendeurs d’armes : ils avaient toujours « trop » d’hommes de mains. A croire qu’ils avaient une usine de production massive …

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Braiden s’avança tranquillement jusqu’au lieu de rendez-vous, laissant le temps à sa partenaire de se mettre en position. Ce serait quand même dommage qu’il démarre le deal avec ces types sans que Lydia soit prête. Non il fallait que tout soit parfait.

Il arriva devant l’entrepôt et salua le garde à l’entrée avec un grand sourire. Le type le laissa entrer sans prononcer un mot et le blond le remercia d’une pirouette tout en levant les yeux pour s’assurer que la fenêtre était toujours ouverte pour laisser un angle de tir à sa coéquipière. Toutes leurs cibles étaient là. Tout ce qu’il avait à faire, c’était jouer le jeu et attendre le bon moment pour faire signe à Lydia d’entrer en scène.
C’était bon. Il n’y avait plus qu’à comme on disait.

Il écarta les bras et afficha un grand sourire tout en prenant la parole d’une voix forte qui résonna dans le bâtiment. « Salut les filles ! » Il nota que certains hommes de main resserrèrent leur prise sur leurs armes mais les ignora royalement et balaya l’assemblée du regard à la recherche de leur chef. Il s’arrêta sur un type bien mieux sapé que les autres et pointa son index dans sa direction en lui lançant un sourire carnassier. « Ça doit être toi le Boss. » Il s’avança tranquillement jusqu’à lui et se laissa tomber sur la chaise face à lui et posa lourdement ses pieds sur la table qui les séparait.
Il sentait une légère tension émaner de l’assemblée. Ça devait être à cause de son sex appeal, il ne voyait que ça. Certains hommes se lancèrent des regards légèrement perplexes et il attendit tranquillement que le Boss prenne la parole, ne le quittant pas du regard.

« Ok euh… T’es qui toi ? » Le blond prit un air outré et posa une main sur son cœur avant de faire une moue un peu triste. « Oh. Ça me brise le cœur que tu dises ça. » Il lâcha un petit rire et balaya l’air de la main avant de reprendre. « Je suis le mec qui va te rendre riche ! » Il souleva brusquement la mallette qu’il avait posé à ses pieds et la posa lourdement sur la table, faisant lever leurs armes à certains hommes.
Ce qu’ils pouvaient être nerveux…

« Bon… On va pas y passer la journée hein ! C’est avec moi que tu deal maintenant ! Johnny t’as pas prévenu ? » Son regard se fit plus soucieux. « Merde je pensais que t’étais au courant. » Il secoua la tête en soupirant bruyamment. « Tant pis. Tout ce que t’as à savoir, c’est que je suis ton nouvel acheteur. Et je paye mieux que Johnny, tu peux me croire. » Le Boss garda longuement le silence, semblant complètement perdu.
Nope, il n’avait pas l’air super emballé. Alors quoi c’était sa tronche qui ne lui revenait pas ?

Bon, Lydia devait avoir eu le temps de se mettre en position à présent. Il allait pouvoir balancer le signal. Le seul truc qui l’inquiétait un peu c’était qu’il n’entendait rien dans son oreillette, même pas de respiration. Et ça ce n’était pas super rassurant...
Tant pis. Il fallait qu’ils s’y mettent.

Il ferma les yeux pendant un bref moment, le temps de se concentrer pleinement et sortit lentement son paquet de clopes de sa poche pour en prendre une en bouche et reposa son regard sur le Boss. « T’aurais du feu ? » Il se crispa légèrement, prêt à voir la tête du type éclater sous une balle mais… Rien.
Euh c’était quoi ce délire ? Il venait de donner le signal, celui qu’ils avaient toujours utilisé lors de leurs missions et… Rien ? C’était pas bon ça. Qu’est ce qu’elle foutait ?

Le Boss cligna plusieurs fois des yeux, semblant encore plus paumé qu’avant mais fit le tour de la table et sortit son briquet pour allumer la cigarette à Braiden qui lui lança un grand sourire. Lydia, c’était quand tu voulais...

« Aie. » Braiden écarquilla les yeux en entendant la voix de sa partenaire dans son oreillette et ne put s’empêcher de lâcher à son tour un. « Aie ? » C’était quoi ce délire ?

Sans lui laisser le temps de réfléchir plus longtemps, une détonation résonna brusquement juste avant que l’un des types ne se prenne une balle en pleine tête et se relève pour s’en prendre à ses collègues avant même qu’il n’ait touché le sol.
Bon… Au moins elle était en position hein…

Braiden ne laissa pas le temps au Boss de réagir à l’échange de tirs et dégaina son arme pour en placer le canon sous sa gorge avec un sourire désolé et pressa la détente avant de se jeter à couvert derrière un pilier.

C’était un vrai merdier. Qu’est ce qu’elle n’avait pas compris dans le plan qu’il avait mis en place, il était pourtant simple non ? Alors pourquoi est ce qu’elle avait merdé ?!
Lâchant un juron, il vida son chargeur sur les hommes encore debout avant de se remettre à couvert pour évaluer la situation. Mine de rien, ça se passait plutôt bien. Enfin si on excluait le fait qu’elle avait complètement ignoré son signal et qu’elle n’en avait fait qu’à sa tête.

Le blond observa rapidement les alentours pour voir comment se déroulait l’opération et fronça les sourcils en voyant trois types abrités derrière un muret en train d’ouvrir le feu sur les zombies de Lydia. Il activa son pouvoir sur l’un deux, le forçant à dégoupiller l’une des grenades qu’il avait à la ceinture et attendit tranquillement que l’explosion se produise en s’allumant -finalement- sa clope.
Les échanges de tirs cessèrent immédiatement et il ressortit tranquillement de son couvert tout en s’adressant à Lydia. « C’est bon ma belle, tu peux libérer tes zombies ! » Il laissa passer quelques secondes, l’air perplexe en voyant que les morts étaient toujours debout et poussa un soupir plaintif. Putain mais à quoi est ce qu’elle jouait ?

Il récupéra la mallette et sortit rapidement de l’entrepôt pour retourner à l’endroit où devait se trouver Lydia et s’immobilisa en bas de l’échafaudage, les yeux écarquillés et les muscles tendus en voyant sa partenaire pliée en deux, visiblement en train de souffrir. Il laissa tomber la mallette au sol et escalada le plus rapidement possible la structure, sentant un début de panique le saisir. Si jamais l’un deux avait  osé lui tirer dessus, si elle avait été blessée par balle… Il rayerait probablement ce quartier de la carte.

Le blond arriva finalement aux côtés de la jeune femme et s’accroupit avant de poser doucement une main sur son épaule tout en prenant la parole d’une voix paniquée. « Lydia ? Lydia regarde moi ! » Elle essaya d’accrocher son regard et d’évaluer l’étendu des dégâts mais ne vit rien qui semblait indiquer qu’elle pouvait être blessée. Qu’est ce qu’elle avait putain ?! « Qu’est ce qu’il t’arrive ? Dis moi ce qu’il se passe ! » C’était la première fois depuis bien longtemps qu’il était dans un tel état. Ça faisait une éternité qu’il ne s’était pas sentit aussi impuissant, aussi inutile. Il fallait qu’elle lui dise ce qu’elle avait. Parce que dans le cas contraire, il ne savait vraiment pas comment il pourrait réagir.


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Elle relevait un mort après l’autre sans comprendre pourquoi ce mort, et non un autre. Sachez que tous les corps ne valaient pas une quelconque dépense d’énergie car tantôt ils manquaient d’une arme, tantôt ils étaient trop déchiquetés pour – ne serait-ce que – marcher. Elle relevait seulement, car c’était sa seule défense – et arme – à la fois à l’heure actuelle. Elle était toujours pliée en deux, incapable de faire quoi que ce soit si ce n’est enchainer les grognements de douleur, ou encore quelques cris aiguës suivant l’importance d’une inflammation sur une zone comparée à une autre. Sa vision brouillée lui permit de voir l’arrivée de Braiden, qui déjà s’inquiétait.

« C’est HYDRA » aurait-elle voulu dire mais elle se retint, se contentant de se mordre les lèvres que toujours plus. Si jamais son cher partenaire se mêlait de près, ou de loin, à cette organisation à multiples têtes, elle craignait sincèrement pour « sa » vie. Elle ne l’aurait pas été s’il avait démontré en une semaine une quelconque volonté de redevenir, en faisant une pénitence à « la HYDRA ». Malgré ces deux années, elle savait reconnaître une décision prise d’une décision non prise. ET Braiden avait « clairement » pris sa décision, et il n’y reviendra pas.

« Je peux dire que je suis une droguée » pensa-t-elle entre deux ou trois éclats de lucidité. Elle ne mentait pas totalement. Mais elle ne disait pas toute la vérité. Certes, les drogués souffraient quand ils se sevraient, mais nullement comme « elle ». Tôt ou tard, il allait comprendre. Plus important, elle était lasse de « cacher », de « dissimuler », de « mentir ». Elle avait toujours trouvé des solutions aux côtés du blond, parce qu’elle lui disait tout. « Il n’est pas idiot. Il ne l’est pas ». Par contre, elle savait qu’il pouvait être trop impulsif.

- Je suis un traitement, donné par HYDRA, finit-elle par dire entre deux gémissements, dans un murmure à peine audible. J’ai perdu tous mes médicaments, depuis une semaine.

Elle les avait « détruits » à vrai dire, lors de sa dernière explosion d’hôtel. Une explosion où elle avait également perdu toutes ses armes. Décidément, cette décision a été la pire décision du mois. Elle n’arrêtait pas d’en subir les conséquences : tantôt trouver du nouveau matériel, tantôt faire face aux effets de manque d’un traitement caché made in HYDRA. Par contre, elle n’avait pas perdu un appareil important : son téléphone. Elle sort le smartphone de son pantalon, cherche à composer désespérément un certain numéro mais elle tremblait de trop et elle ne tarda pas à faire tomber le dit appareil à même le sol.

Au loin, les Zombies approchaient, continuant à tirer à tue-tête jusqu’à ne plus avoir de munitions. Ensuite, ils vaquaient à droit et à gauche, se cognant violemment, jusqu’à ce que deux s’explosent mutuellement les cervelles. Puis soudainement, ils tremblaient, ils se tordirent … et ils tombèrent subitement. Quelque chose n’allait pas, même parmi les « jouets » de la demoiselle. Elle avait été blessée à quelques reprises mais jamais ses Zombies n’avaient failli. Ils finissaient « toujours » le travail inachevé. Ils ne tremblaient pas, ils ne se tordaient pas, ils ne s’explosaient pas des cervelles. Ils se relevaient, pour retomber par la suite, voilà tout.

- Je vais te donner une adresse, finit-elle par concéder. SI, Tu me déposes à une certaine distance, et SI tu t’en mêles pas. Tu te mêles plus de l’HYDRA, indiqua-t-elle en insistant tant bien que mal sur les « Si ».

La sueur perlait déjà sur son front, collant à certains endroits quelques mèches blondes. Tantôt rouges, tantôt pâles, son visage adoptait différentes couleurs selon les pics de douleurs, ou de brûlures devrions-nous dire. Enfin, elle lançait un regard tantôt suppliant, tantôt désespéré, tantôt apeuré. Ce regard qu’elle n’offrait qu’à Braiden, qui indiquait qu’elle était indécise, effrayée, inquiète, incertaine, ce regard qui disait qu’elle voulait être rassurée. Que tout ira bien. Qu’elle n’avait absolument rien à craindre, de quiconque.

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« Je suis un traitement, donné par HYDRA, J’ai perdu tous mes médicaments, depuis une semaine. » Braiden ne put retenir un grognement de rage en entendant le nom d’HYDRA associé à la douleur de sa partenaire. Alors la torturer n’avait pas suffit, il fallait qu’en plus il la rende dépendante à des saloperies de drogues ? Il leur ferait payer tout ça un jour mais pour l’heure il devait s’occuper de Lydia.

« Je vais te donner une adresse » Le blond fronça les sourcils mais garda le silence, préférant ne pas risquer de devenir blessant envers la jeune femme. Il n’en voulait qu’à HYDRA pour ce qu’elle subissait mais se connaissait assez pour savoir qu’il ne parviendrait pas à garder son calme suite à ces révélations. « SI, Tu me déposes à une certaine distance, et SI tu t’en mêles pas. Tu te mêles plus de l’HYDRA » Il poussa un soupir rageur et secoua la tête, montrant bien sa désapprobation. Il glissa sa main sur la joue de Lydia, la forçant doucement à le regarder droit dans les yeux, lui caressant doucement la joue avec son pouce. « Oh si je vais m’en mêler ma belle. Et ils ne verront rien venir. » Son regard était froid, son ton menaçant, montrant bien à la jeune femme à quel point il tenait à elle et à quel point il voulait à leurs anciens employeurs. Il ramassa le téléphone qu’elle avait laissé tombé juste avant et regarda rapidement l’écran avant de le tourner vers sa partenaire. « C’est cette adresse ? » Il attendit qu’elle acquiesce et l’aida doucement à se relever, avec des gestes lents, doux -étonnant quand on le connaissait- et la soutint jusqu’à ce qu’ils redescendent de l’échafaudage et n’arrivent à la voiture. Il installa sa partenaire sur le siège passager et fit rapidement le tour du véhicule pour prendre le volant, démarrant dans la foulée pour se mettre en route, le téléphone de la blonde posé sur le tableau de bord pour suivre le trajet jusqu’à son dealer.

Il ne prononça pas un mot de tout le trajet, préférant garder le silence pour ruminer sa rage, jetant de temps à autre de brefs coups d’œil à Lydia pour s’assurer qu’elle restait consciente.
Ils arrivèrent finalement à destination et le blond coupa le moteur pour observer la bâtisse indiquée par l’adresse. Il reporta son attention sur Lydia, reprenant la parole sur un ton qui ne tolérerait aucune protestation. « On va y aller tous les deux. » Il ouvrit sa portière et sortit du véhicule pour aller ouvrir la porte du côté de la blonde. « Et tu me laisse parler. » Il l’aida à sortir de la voiture et la soutint jusqu’à la porte de la maison avant d’y tambouriner, sentant sa rage remonter petit à petit. Il valait mieux que ce type se magne de leur ouvrir. Dans le cas contraire, il risquerait de devenir très violent.

La porte s’ouvrit finalement sur une caricature de dealer qui les toisa d’un air mauvais avant d’arrêter son regard sur Lydia, lâchant un « Ah c’est toi. » Sur un ton qui fit serrer sa mâchoire du blond. Il repassa son bras dans le dos de Lydia pour l’aider à avancer et bouscula le type pour entrer dans le bâtiment en lâchant un. « Ouais c’est nous. » Sur un ton agressif.

Il installa sa partenaire sur un fauteuil non loin de l’entrée et s’arrêta un instant, le temps de l’observer et plaça délicatement une mèche retombée sur son front derrière son oreille avant de se retourner vers le dealer. « Voilà comment ça va se passer. Tu vas me filer tout ce que t’as de je-ne-sais quelle merde elle a l’habitude de prendre. » Le type voulu répliquer mais le marionnettiste le coupa en levant sa main. « Et tu vas aussi me passer tout ce que t’as comme nécessaire à sevrage. » Il reposa rapidement son regard sur Lydia, lui lançant un bref sourire en coin et un regard confiant avant de reporter son attention sur son vis à vis. « Fais ce que je te dis sans discuter et tu seras payé. Essaies de négocier et je te pète les deux jambes. » Il ponctua sa phrase par un sourire carnassier. « Ça te va ? » il se racla bruyamment la gorge et se pencha à l’oreille du type pour reprendre sur un ton doucereux. « Je te suggère de te magner. Je suis pas du genre patient et ma partenaire n’est pas au meilleur de sa forme. Et crois moi, tu n’as pas envie que je te demande d’accélérer le mouvement. » il lui fit une petite tape sur la joue suivi d’un. « Ok ? » Et n’attendit même pas de réponse de sa part pour rejoindre Lydia et s’agenouiller face à elle. « Ça va aller ma belle. J’ai tout arrangé. »


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Elle était heurese, et énervée à la fois. Un mélange subtile dans lequel elle ne se noyait pas, et ne se perdait pas. Un méli-mélo de sentiment que seul Braiden avait la recette miracle pour la réussir. Elle ne put s’empêcher d’aimer : aimer être à nouveau la prunelle des yeux d’une personne, aimer d’être enfin accompagnée, aimer d’avoir à nouveau son ange gardien et vengeur à ses côtés. Elle « pourrait » quitter HYDRA pour CHIMERA, une idée qui se formait enfin, qui rongeait petit à petit mais sûrement la peur qui l’entravait de faire ce grand saut dans l’inconnu. Alors, pour seule réponse à son partenaire qui désirait plus que tout se mêler de ses affaires, elle n’offrit qu’un sourire plein de félicité … Enfin, pas autant que cela car aussitôt, c’était une grimace qui venait déformer ce joli visage où elle guettait chaque signe de vieillissement de jour en jour.

Que ce soit au cours du trajet, ou même durant les « négociations » faites par Braiden, la demoiselle ne pipait mot, bien trop concentrée à réprimer les grognements ou gémissements de douleurs. Elle avait la terrible sensation que tout son œsophage n’était qu’un tuyau d’air chaud et brûlant – comme les conduits ou cheminées des Volcans – et que ses tripes et boyaux prenaient un malin plaisir à s’entortiller et à se tordre. Elle respirait et inspirait très, très profondément. Son état n’était clairement pas « commun » et le dealer observait elle – ou Braiden – tantôt d’un air inquiet, tantôt d’un air apeuré.

- Ecoute, je sais pas ce qui se passe. On est cool, ok. On m’a juste dit de donner ça à elle. C’est tout, j’en sais rien des histoires de cures … finit-il par minauder. Euh … elle fait un mixte, entre les médicaments et quelques classiques. Pour ces classiques, faut juste pas y toucher quelques semaines, et ça ira, conclut-il d’une voix toujours plus aigüe, clairement effrayée.

Les yeux de Lydia brillèrent soudainement à la vue de ce petit paquet qu’elle reconnaissait entre mille. Une boite orange pour les dits médicaments made in HYDRA, et le petit sachet fait maison du dealer. Cependant, aussi, ses joues virèrent au rouge. Elle détestait que son partenaire ne la voie dans un tel état. Elle avait plus que jamais honte.

- Je suis désolée, finit-elle par dire à Braiden. Je ne voulais pas que tu saches, que tu me vois comme ça, souffla-t-elle, avec une voix pitoyable et abominable. Toi, tu as pu t’en sortir.

« Alors que moi, j’ai plongé »
conclut-elle. Elle se contentait de prendre la boite orangée, médicament donné par « son » organisation. Quant au reste, elle était « décidée » d’arrêter. Revoir son partenaire n’était qu’un douloureux rappel de son passé : n’avait-elle pas rejoint cet enfer pour, précisément, échapper aux drogues. Du moins, celles qui se vendaient dans les rues. Quant aux « médicaments » donnés par HYDRA, elle ne pourrait pas les désigner comme des « drogues » mais davantage comme des expérimentations.

- Ça, ce n’est pas de la drogue.


Aussi fou que cela paraissait, elle connaissait son « organisation ». Elle ne l’utiliserait pas pour faire des expériences de produits en phase d’expérience. Quel que soit le dit produit, il avait été testé, et prouvé. Quant à sa finalité, elle ne pourrait pas dire. On l’avait trompé en disant que c’était pour calmer et traiter sa bipolarité, mais aujourd’hui, elle avait compris qu’il y avait anguille sous roche. Plus les minutes passées, plus elle ressentait la douleur, plus elle repensait à son passé, et plus des similitudes se formaient dans son esprit. Une idée lui traversa l’esprit, lui offrant quelques sueurs des plus froides. La dernière fois qu’elle avait ressenti une telle douleur, c’était à ses débuts à l’HYDRA, lors des expérimentations faites pour dévoiler – ou créer – sa nature de Nécromancienne. Est-ce qu’elle avait à subir une nouvelle mutation ? Si la réponse était oui, elle hésitait beaucoup entre « enfin » et « qu’est-ce que ça va être encore ? ».

***

Elle était à nouveau dans la voiture, côté passager, la tête posée contre la vitre fraîche de la voiture et les paupières closes.

- La dernière fois que j’étais malade comme ça, c’était quand j’étais arrivée à HYDRA, à suivre « leur » traitement, commença-t-elle doucement. Tu crois que l’on cherche à développer mon pouvoir, ou à m’en greffer un nouveau ? demanda-t-elle, tantôt apeurée, tantôt excitée, mais deux sentiments trop vites étouffés par la fatigue qui gagnait tout son corps suite à la prise d’un des médicaments. Si on développe mon talent de Nécromancienne, je suis censée faire quoi de plus ? Ramener définitivement le mort à la vie ? C’est ridicule : je contrôle pas les vivants, et j’vois pas l’intérêt de ramener à la vie la personne tuée … sauf si c’est pour le re-tuer, ironisa-t-elle.

Les morts devaient rester morts, voilà tout. Une philosophie à laquelle elle tenait.

- Tu crois qu’il faut à tout prix des médocs’ pour développer les pouvoirs. Ou alors ça se développe toute seule ?

La question ne s’était jamais posée jusqu’à maintenant. Cependant, plus elle réfléchissait, plus elle se rendait compte de certaines anomalies du dit pouvoir. Par moment, il était « imprévisible », voire hors de contrôle. Et si ce n’était ni l’un ni l’autre, c’était une affaire de faiblesse. Quelque chose se passait, mais « quoi ». Telle était la question.

Elle se tut quelques minutes pour reprendre la parole.

- Je suis désolée, de toutes mes colères. Et Caprices, commença-t-elle enfin en ayant ouvert les yeux. J’étais perturbée. Tu avais fait ta vie, alors que moi … Bref. J’avais peur que tu me juges. Que je te dégoute.

Elle s’était trompée. Il ne l’avait pas abandonné là-bas, il avait pris soin d’elle.

- Je vais faire des efforts
, promit-elle sincèrement. Maintenant que son partenaire n’était guère loin, elle savait que tout n’irait qu’au mieux, n’est-ce pas ? Tu veux bien me pardonner ? Tu voudrais bien refaire une mission avec moi, sans ces imprévus « médicaux » ? demanda-t-elle d’une petite voix.

Bien des gens pensaient que Lydia était indestructible et monstrueuse. Ils se trompaient. Tous ces airs et colères n’étaient qu’une épaisse fumée pour cacher sa vulnérabilité et sa confiance en elle qui frisait le « 0 ». Si elle s’énervait si vite, ce n’était pas seulement une affaire de bipolarité mais également une affaire de faiblesse et de susceptibilité et de vulnérabilité. Fut un temps, Elle avait recherché l’amour d’autrui, autant qu’elle craignait la douleur que cela pouvait engendrer. Elle avait perdu ses parents, enchainée bien des foyers d’accueil dont certains étaient franchement « criminels » … Toute sa vie, ce n’était qu’une affaire d’insécurité et d’autrui voulant profiter de, ou voler, chaque atout qu’elle pouvait avoir. A terme, elle faisait fuir chacun. Le seul à rester, à ne pas la craindre et surtout, à prendre soin d’elle avait été ce cher Braiden.


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Braiden avait écouté les explications du dealer sans vraiment y prêter attention, gardant son regard posé sur Lydia face à laquelle il s’était accroupi, essayant de la soutenir du mieux qu’il pouvait. Il n’aimait pas la voir comme ça. Non. Il détestait la voir comme ça. Il s’en voulait de n’avoir rien vu venir, vraiment, mais ceux qu’il détestait plus que tout c’était HYDRA. S’il s’écoutait il étriperait cette saloperie de dealer sur le champ mais Lydia avait besoin de lui. Du moins pour le moment.

« Je suis désolée, » Il fronça les sourcils et accrocha le regard de sa partenaire. « Je ne voulais pas que tu saches, que tu me vois comme ça, toi, tu as pu t’en sortir. » Il hocha négativement la tête, offrant un regard se voulant réconfortant à la jeune femme. « T’y es pour rien ma belle. C’est de leur faute. Pas de la tienne. » Elle n‘était qu’une victime tout comme lui l’avait été lors de ses jeunes années passées dans l’organisation. La différence avec elle c’était qu’ils ne l’avaient pas forcé à continuer à se shooté après le réveil de ses pouvoirs.

Une fois les médicaments récupérés, il aida Lydia à se relever et la soutint jusqu’à la voiture pour la réinstaller sur le siège passager. Il lui murmura un. « Je reviens tout de suite. » Et retourna auprès du dealer qui attendait son payement, debout dans l’entrée. Il lui passa un bras autour des épaules, lui lançant un grand sourire et le força gentiment à retourner à l’intérieur avant de claquer la porte d’entrée d’un coup de talon. Il avait fait la promesse de payer ce type s’il lui donnait ce qu’il lui demandait et le type l’avait fait et le Richardson n’avait qu’une parole mais…
Il le libéra de son étreinte et fit mine de réfléchir, les bras croisés. Le dealer de son côté semblait peu à l’aise mais c’était plus que compréhensible.
Le blond haussa finalement les épaules et souffla un. « Et puis merde. » Tout en dégainant son arme de poing pour coller une balle dans la tête de son vis à vis et poussa un soupir satisfait en voyant le corps s’effondrer lourdement sur le sol.
Bon ok, ce type n’était qu’un sous-fifre et il n’avait pas grand-chose à voir avec HYDRA ni même avec Lydia mais putain ce que ça lui faisait du bien d’avoir fait ça !

Il rejoignit rapidement Lydia dans la voiture, sifflotant d’un air guilleret et démarra le véhicule pour retourner vers le QG.

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« La dernière fois que j’étais malade comme ça, c’était quand j’étais arrivée à HYDRA, à suivre « leur » traitement, » Il fronça les sourcils, presque surprit qu’elle puisse parler malgré son état et garda le silence, préférant se concentrer sur la route. « Tu crois que l’on cherche à développer mon pouvoir, ou à m’en greffer un nouveau ? » Oh… Alors ça c’était une très bonne question. Ils avaient développé leurs pouvoirs grâce à leurs expérimentations et à leurs médocs, c’était vrai que ça pouvait avoir un lien ouais. « Si on développe mon talent de Nécromancienne, je suis censée faire quoi de plus ? Ramener définitivement le mort à la vie ? C’est ridicule : je contrôle pas les vivants, et j’vois pas l’intérêt de ramener à la vie la personne tuée … sauf si c’est pour le re-tuer, » Il se contenta lâcher un petit rire, amusé par sa réflexion. C’était sûr que vu comme ça...
« Tu crois qu’il faut à tout prix des médocs’ pour développer les pouvoirs. Ou alors ça se développe toute seule ? » Ça aussi c’était une bonne question. Là, il ne pouvait se baser que sur ses propres expériences. « Ça j’en sais rien ma belle, je peux juste me baser sur ce que j’ai vécu. J’ai subit les mêmes expérimentations et prit les mêmes médocs que toi à l’époque. Donc je ne sais pas trop. Ça peut se développer tout seul mais pour ça il faut être né mutant. Et quand on né normal, je suppose qu’il faut subir ce qu’on a subit pour espérer en développer. » Espérer c’était le terme ouais. Ils avaient été chanceux tous les deux de survivre à ce programme. Vraiment chanceux. Parce qu’il ne comptait pas le nombre de leurs camarades qui n’avaient pas survécu.

« Je suis désolée, de toutes mes colères. Et Caprices, » Cette fois, il posa son regard sur Lydia, les sourcils toujours froncés. « J’étais perturbée. Tu avais fait ta vie, alors que moi … Bref. J’avais peur que tu me juges. Que je te dégoûte. » Comment est ce qu’elle avait pu penser ça ? Il serait toujours là pour elle, peut être importe ce qu’elle pourrait faire. Il poussa un bref soupir avant de répondre. « Je te l’ai déjà dit, t’as pas à être désolée. Si quelqu’un doit être fautif, c’est moi. J’aurais dû te chercher. » Il ponctua sa phrase par un regard un triste, coupable et se reconcentra sur sa conduite.

« Je vais faire des efforts, » Un sourire réapparu sur le visage du blond suite à cette phrase et il reposa son regard sur sa partenaire. « Tu veux bien me pardonner ? Tu voudrais bien refaire une mission avec moi, sans ces imprévus « médicaux » ? » Sa main droite quitta le levier de vitesse -oui parce qu’il ne supportait pas les boites automatiques- et il la posa sur la cuisse de la jeune femme pour la caresser délicatement. « Eh… On est Bonnie et Clyde non ? Comment est ce qu’on pourrait ne plus partir en mission hein ? » Glenn n’aimerait pas ça, surtout si toute cette histoire de drogue parvenait jusqu’à ses oreilles mais il ferait en sorte que son frère comprenne. De toute façon c’était toujours lui qui dirigeait Chimera aux dernières nouvelles. Et puis… Rien ne les empêchait de partir en mission tous les trois. Comme au bon vieux temps.

« Mine de rien… » Il ouvrit sa fenêtre et s’alluma une clope, la tenant de la main gauche, à moitié appuyée sur le rebord, sa main droite prenant le volant. Il laissa passer quelques secondes, le temps de tirer quelques lattes sur sa cigarette. « Le deal s’est plutôt bien passé dans un sens. On a accompli notre mission. » Il reposa brièvement son regard sur Lydia, lui offrant un sourire pour lui signifier qu’il ne lui en voulait absolument pas pour ce qu’il sétait passé. Il ne voulait pas qu’elle culpabilise. « Qu’est ce que tu veux qu’on fasse maintenant ? Je pense que ce serait mieux qu’on rentre au QG pour que tu puisses te reposer mais si jamais tu veux qu’on fasse autre chose… » C’était à elle de voir.
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C’était le plus beau jour de sa vie – ou du moins, depuis ces deux maudites années d’absence du blond. Il n’était ni fâché par les crises de Lydia, ni dégouté par cette addiction malgré « elle ». « L’amour » du coéquipier – oh, il ne lui avait jamais dit « Je t’aime » de souvenir, mais elle le prenait comme acquis par ses regards ou ses gestes – la mettait dans une telle confiance qu’elle se sentait vraiment prête à faire cette « cure ». « Il » était là, alors tout ne pouvait qu’aller au mieux ! Si elle n’était pas souffrante, elle aurait sauté de joie et criait comme une hystérique. Mais elle était souffrante, alors pour seule réponse, elle posa une tête sur l’épaule du conducteur, fixa l’horizon et commença à siffloter une mélodie dont elle seule connaissait les temps, le rythme et la signification – car la mélodie ne ressemblait pas d’un jour à l’autre pour bien des gens, sauf pour elle.

- Rentrons à « notre » QG, dit-elle, sourire aux lèvres. Et je dors avec toi ! conclut-elle, fièrement et le regard « presque » malicieux. Malheureusement la gagnait bien vite, comme un regain de nervosité. Lentement et délicatement, elle s’éloigne de Braiden pour s’emmitoufler vers sa portière même.

Entre le vrombissement régulier du moteur, la fatigue de la journée et la nervosité croissante qui a gagnait, elle ne tarda pas à fermer les yeux. Cependant, loin du sommeil profond et calme, elle avait droit au sommeil léger avec les traits durs et la mâchoire crispée. Entre deux petites siestes, elle s’aperçut du parc où elle avait pu retrouver le blond.

- Ça te dit de t’arrêter là ? demanda-t-elle d’une voix ensommeillée et fatiguée. Je pense que j’ai besoin de me détendre.

Car, entre-temps, elle s’était aussi souvenue du cadavre dans la chambre d’amis. Elle se demandait sincèrement si Glenn ne pourrait pas l’en débarrasser discrètement mais, ce barbu se donnera à cœur joie de tout balancer à Braiden. Est-ce qu’elle pouvait confier l’odieuse tâche à un autre homme de main ? Elle aurait « pu », si elle avait eu l’intelligence d’effrayer quelques-uns. Quoi qu’elle se dise, la situation menait à un point : il allait savoir. Et elle ne savait pas s’il allait passer l’éponge, ou lui lancer un regard désapprobateur … L’un comme l’autre, ça gâchait toute la beauté de cet instant de « véritables » retrouvailles.

Rien ne pourrait empêcher son esprit de divaguer entre les couleurs roses et violets de l’amour, d’entendre l’imaginaire doux chant des rossignols et toutes ces choses très à l’eau de rose. Si elle avait un quelconque talent artistique, elle aurait pu chanter ou danser – voir les deux – et faire rougir une ou deux comédies musicales en parallèle. Croyez-le ou non, malgré l’horreur de son monde, la demoiselle montrait un cœur des plus tendres, rêveurs et romantiques vis-à-vis de Braiden. Sauf que le bouquet de fleurs prenait des allures de flingues personnalisés et que les ballades en voiture avec les cheveux au vent étaient davantage une ou deux courses poursuites agrémentées de sirènes ou de tirs.

« J’aurais préféré une boite de nuit » finit-elle par penser dès qu’elle vit la verdure imposante du coin de l’œil au travers de la vitre. Décidément, qu’est-ce que les gens trouvaient de si bien dans une nature « morte ». Personne ne riait, personne n’hurlait, personne n’aimait, personne ne trompait … Rien à faire, si ce n’est marcher et marcher. Si elle n’était pas au bout de ses forces, elle aurait définitivement opté pour une soirée folle mais, elle ne pouvait pas tout avoir aujourd’hui. De plus, elle se souvenait que ce n’était pas vraiment dans les préférences et goûts de Braiden.

- Tu penses qu’il y a un vendeur de barbe à papa dans les parages ? demanda-t-elle, dans l’espoir qu’il y a quand même quelque chose de « bien » dans les parages. Ça peut être cool de fêter cette réussite avec une barbe à papa, et plus si affinités et trouvailles.

Elle renouait petit à petit et maladroitement avec une de leur vieille tradition : fêter chaque mission réussie. Par contre, elle se promettait de prendre une dose des petits sachets chimiques que Braiden avait déniché avec brio d u dealer pour retrouver un semblant de calme et de maîtrise, et surtout d'entrain. Elle avait l'horrible sensation d'être comme ses Zombies.
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