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 The Amazing Spider-Bucks [Jared/Harry]

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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




The Amazing Spider-Bucks
feat. Jared Hemingway & Harry Fisher

T'as remarqué ? J'avais dit pas de fille. Et le premier truc que je trouve à faire tous les deux, comme activité commune : draguer deux pauvres filles qui, en prime, ne m'intéressent ni l'une ni l'autre. Il y a des fois, je me demande ce qui se passe dans ma tête, est-ce que je suis normal, capricieux, frustré, impatient ou… Juste ennuyé. Déjà, quand il m'a demandé de parler de… Mon doudou, j'ai haussé un sourcil. Jamais je ne parlerai de ce genre de trucs à Jared. T'as des mecs qui adorent se la montrer, l'air de dire 'T'as vu, j'ai emballé elle et elle et elle et puis elles'. Sincèrement, ce n'est pas vraiment mon genre. À moins d'être entouré de bovins dans le genre, ouais, peut-être, mais sinon, je parle pas de mes filles. C'est secret défense. Jared a son petit jardin intime, moi aussi. Et ça, c'est des trucs que, même entre mecs super forts et super virils, on partage pas. Si je commence à lui parler de la nana que je vois le plus souvent, il va me trouver tellement triste - je le vois venir gros comme le Brésil - il va se payer ma tête et me montrer un truc qui le rendra meilleur que moi.

Sans façon.

Franchement, Jazz, c'est un prénom ? Je pince les lèvres. J'ai des vannes à contrôler qui tambourinent les portes de ma bouche. Je n'ai pas envie de vexer Jared. Mais en fait, c'est trop tentant.

"Bah, pas moins qu'un trombone sur l'épaule."

Voilà, à blague pourrie, effet pourrie. Trombone, Jazz, truc de vieux, surfait… Tu visualises ma connerie ? Si non, c'est pas grave, j'en ferai des mieux une autre fois. Et voilà qu'il recommence à pas accepter mon opinion. Si je perds de mon sourire, ce n'est au moins pas totalement. Je me gratte un sourcil en inspirant profondément. Ce n'est pas non plus à Jared que je vais expliquer pourquoi j'ai pas envie de me caser à long terme. Du moins, pas maintenant. Pour ça, faudrait que je cause de choses qui dérangent. Encore. Je pense en avoir assez dit comme ça pour la soirée. Aussi, je ne dis rien et me contente de soupirer en secouant la tête. Pour toute réponse, Jared obtient un haussement d'épaules. Je suis comme ça, c'est tout, j'ai pas envie d'une fille H24.

Je reporte mon regard sur les deux filles au bar. Avec Jared, on a vraiment pas les mêmes goûts. Il pense que je prends la plus jolie, en réalité, je prends la moins moche.

"Je prends surtout la moins adaptée à toi. Regarde là, elle est si… Classe, avec ses petits talons, là, ses jambes parfaites, je te parie qu'elle fleure bon la rose à des kilomètres et que même au réveil, elle a pas besoin de se coiffer ni de se maquiller."

Le truc ennuyeux au possible. Moi aussi, je préfère la petite geekette avec son téléphone. De toi à moi, aucune des deux ne m'intéresse, c'est si je dois choisir. Après, je vais te dire. La blonde, là. Même si je la lève, je vais pas renâcler à la tâche, qu'on soit clair. Si je peux en avoir une comme ça, de ce genre de pédigrée là, je vais être fier, crois-moi sur parole ! Quoiqu'il en soit, je vois mal l'une comme l'autre être attirée par mon côté bad boy. Jared a le sien aussi et il se côté… Tu sais… Comment dire… Le gars bad boy pas pour rien. Avec une bonne paire de … Tu vois ? Moi, ce que les filles voient, c'est juste le bad boy déchiqueté avec lequel on peut faire tout ce qui est interdit et repousser ses limites. Non, ça n'a rien de valorisant. Si un jour je me trouve une fille super classe, c'est que je serai dans le corps d'un autre. Et c'est Jared qui trouve injuste de jouer contre moi ? Il est pas sérieux, quand même.

Un demi sourire sur le visage, je le regarde se lever et se diriger vers les filles. En fait, j'ai même envie de bien rire. Il le fait. Il le fait parce que je l'ai mis au défi, parce que j'ai remis en question sa propre virilité et son succès auprès des filles. Il lui en faut pas beaucoup, franchement. Alors que je m'avance et que je m'appuie sur le comptoir à côté de la blonde pour observer Jared - rien d'autre - je souris à sa technique. Bien sûr qu'il a de la chance, ce petit vaurien. Et hop, il accroche directement. Quel talent. C'est inné des trucs pareils. Je secoue la tête et me retiens d'éclater de rire. Sauf que voilà, il me prend à parti. Je perds un peu de ma superbe et me redresse alors que les filles me regardent. Ne rougis pas, Harry, ne rougis pas ! Je les dévisage l'une et l'autre et agite une main.

"Yo."

Yo ?

Je suis un peu nerveux, en général, je suis tout seul quand je drague une fille, et personne me regarde, ni ne m'observe, et y a pas de compétition. Ou alors, elle est avec des inconnus dont je me fiche pas mal d'en écraser les noix ! Allez, on se motive, on va pas perdre la face devant Jared. Ce petit con ne recule devant rien pour tenter de me prouver qu'il est bien meilleur que moi.

"C'est ton copain ?" La blonde désigne Jared et j'acquiesce. Alors qu'elle dévisage mon copain, je crois percevoir dans son regard… Une certaine défiance caractéristique des filles à papa. "J'ai 22 ans." Hey oui, Jared, ce sont des choses qui arrivent. Elle reporte son attention sur moi, comme si tout était de ma faute. La magie de Jared, j'imagine, ça peut jamais être lui ! "C'est quoi, une technique de drague ?"

Elle est intelligente, j'aime ça. J'inspire profondément et souris de toutes mes dents. Je n'ai pas beaucoup de temps pour établir une tactique stratégique. Le truc étant que je m'en balance tellement de l'une comme de l'autre que j'ai pas le coeur à la tâche. J'y vais au talent parce que je n'ai aucun but de rentrer accompagné ce soir. Pourtant, je devrais, non ? Je veux dire, c'est mon anniversaire, j'ai 21 ans, la ville m'appartient, je dois marquer le coup ! Et si je le marquais avec un diamant comme celle-ci ? Comme pour me prouver que je peux aisément sortir de ma ligue et remporter le match quand même.

"C'est exactement ça, sauf que Jared, mon pote là-bas, il aime bien faire dans la discrétion." Mais j'ai un petit truc en plus. "Personnellement, je suis un peu plus franc jeu. Je pourrais te demander ton numéro directement, mais j'ai plus de respect pour les femmes que ça, je préfère m'assurer qu'il y a de l'alchimie, tu vois ? On va dire que je viens pour prendre la température. Voir s'il pourrait éventuellement y avoir quelque chose d'intéressant à partager !"

La franchise et l'honnêteté, le plus souvent, on a tort de pas le croire, mais ça sert. Beaucoup. Je pense à quelque chose. De base, j'aurais pu dire qu'en l'observant, elle m'apparaissait s'ennuyer ferme dans cette soirée. Et là, j'aurais grillé mon propre numéro à des kilomètres à la ronde. Non, mon petit truc en plus, c'est mon petit pouvoir de pas mutant. Parce que même sans être un super-héros, j'en ai dans la caboche. Donc, je vais tenter de dire la même chose, en le tournant à mon avantage. Pas dit que ça paye, mais va savoir.

"Et j'ai remarqué depuis tout à l'heure que tu vérifiais souvent ta montre. Je ne t'ai vue regarder ton téléphone qu'une ou deux fois, comme si tu ne l'avais pas entendu vibrer ou sonner ou un truc comme ça. Donc, j'en déduis que tu attends quelque chose, ou quelqu'un et que ton amie ici présente t'a sortie pour te changer les idées de quelque chose. Peut-être même une idée à toi. Je te parie que tu sors en vrai avec un p'tit nul qu'on t'a convaincue de quitter parce qu'il ne correspondait pas au standing de ta famille, peut-être. Donc, tu viens ici, avec l'aide de cette charmante jeune fille ici présente, pour assouvir un sentiment de nostalgie."

Elle n'est clairement pas habillée pour le genre de bar. Elle n'est clairement pas du quartier.

"Mais on sait tous les deux que c'est ton petit nul à toi et que tu l'aimes malgré tout, ce n'est que passager, tu y reviendras et tu défieras ta famille parce tu es une grande romantique dans l'âme." J'appuie mon menton dans ma main et les dévisage tous les trois. "Je brûle ?"

Elle me fixe quelques secondes, puis elle regarde Jared. Et son amie qui cligne des yeux en ne sachant pas comment répondre. Si ça se trouve, je me suis planté de cible et la déprimée, c'est celle sur son téléphone. Encore que ça ne me semble pas cohérent, parce que j'ai l'impression qu'elle cherche tant bien que mal à animer la soirée de sa copine sauf que comme c'est pas son domaine, elle sait pas quoi faire ni comment. Donc, j'imagine qu'elles sont là pour la blonde. Et vu le décalage entre les deux, la blonde vient sur le terrain de la geek. C'est probablement un truc d'un soir que la blonde regrettera probablement. Cette dernière regarde alors Jared, comme si elle s'attendait à ce qu'il démente ou bien qu'il la défende, ou bien… Ou bien j'en sais rien, j'ai pointé un truc, mais je sais pas lequel. Finalement, elle s'adresse à nous deux.

"Vous êtes des mutants ou un truc comme ça ?"

Je m'avance d'un coup en lâchant ma main et je hausse les sourcils avec une mine blasée.

"Excuse-moi ?"

J'ai peut-être mal entendu, qui sait. J'ai l'air d'un mutant, franchement ? Ca veut dire quoi ? Que j'ai tout bon et qu'elle se demande si j'ai lu dans ses pensées ?



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Bah, pas moins qu'un trombone sur l'épaule.” Est-ce qu’il peut se frapper la tête contre la table ? Ce ne serait pas trop douloureux, vous pensez ? Jared regarde son ami, incrédule. Harry est plein de surprises. De blagues pas drôles. Si la tenue de Xena est surfaite et que le prénom de Jazz l’est aussi, c’est toujours moins atroce que l’humour du gamin. Franchement, un trombone. Il ne pouvait pas trouver une meilleure idée ? Harry est irrécupérable. Il devient même pire avec quelques verres d’alcool dans le sang. Il devient même pire au fur et à mesure que la soirée avance. Jared préfère ne pas relever. A quoi bon ? Il faut avouer que la jeune femme n’a pas le prénom le plus facile à porter (il n'y a pas de rapport avec le poids du trombone, merci). Ce n’est même pas le prénom le plus courant. Donc forcément, les jeux de mots sont tentants. Il ne pouvait pas s’attendre à mieux de la part du gars. Après tout, Harry a sept ans. Il a l’humour qui va avec son âge. “Je prends surtout la moins adaptée à toi. Regarde là, elle est si… Classe, avec ses petits talons, là, ses jambes parfaites, je te parie qu'elle fleure bon la rose à des kilomètres et que même au réveil, elle a pas besoin de se coiffer ni de se maquiller.” Quelle bonté ! Harry est le meilleur ami du monde. Se sacrifier pour lui. C’est si touchant, si émouvant. Le sacrifice d’une vie. Jared porte une main à son coeur et fait semblant d’être ému par sa déclaration. Le gamin lui laisse la plus jolie, Jared n’a pas intérêt à foirer. Il a déjà l’approche toute prête. Il a l’habitude d’aborder les gens. Il doit souvent se faire pardonner des ses maladresses. Il doit souvent faire oublier ses retards. Ses côtés bavard et avenant l’aident à noyer l’agacement des gens. Il met ces aspects de sa personnalité au service de la drague quand il doit aborder une femme. Ce soir ne fait pas exception. Il doit être à la hauteur du défi. Il doit être à la hauteur de la privation d’Harry. Le pauvre bonhomme ne s’en remettrait pas, si le coursier foirait son coup. La pression est à son comble. La pression pèse sur ses épaules. La pression lui broie les intestins… En fait, non. Après tout, il suffit d’être naturel, poli et respectueux. Il n’y a rien de plus simple. Il n’y a rien de plus facile. Et de toute manière, il ne le fait que pour l’honneur. Il ne le fait que pour prouver au gamin que les ‘vieux’ sont aussi doués que lui.

Première étape : entrer en contact. Première étape réussie. Il a capté l’attention de sa cible. Il s’est intéressé à elle. Il lui a même souri. La première étape est un succès. La suite des événements s’annonce de bonne augure. Il en profite même pour attirer l’attention sur Harry. Il en profite pour se la jouer chevalier servant. A disposition de ces demoiselles pour les libérer du gars trop entreprenant et collant. “Yo.” Jared ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Yo ? Sérieusement ? Genre Yo, Yo ? Sous ses yeux, il constate que son ami perd sa belle assurance. Merde, s’il avait su… Jared penche la tête sur le côté et ouvre de grands yeux. Allez, Harry, faut pas se laisser démonter. Il vaut mieux qu’un simple “Yo”. Où est passé le gars relou qui le fait chier sur le prénom de sa petite-amie et qui fait des blagues pourries ? Il est sûrement resté à leur table, prostré sous la chaise. Jared aurait pourtant cru qu’il était plus direct et à l’aise avec les femmes. Il s’est trompé. “J'ai 22 ans.Holy shit. Elle est jeune ! Elles sont jeunes. Enfin, pas beaucoup moins que Jazz, au final. Il a mal visé en parlant de l’âge d’Harry. Heureusement, il n’a pas grillé ses propres chances en donnant son âge. Il aurait pu devenir le grand frère qui veille sur ses frangines. Ce n’est pas le but. Mais au moins, Harry a la pleine attention de la blonde. Jared les laisse discuter. Il s’intéresse plutôt à la geek, qui a fini par poser son téléphone. “Si j’te dis que je connais The Mole ? Et ce n’est pas du tout un mensonge ou un truc pour me rendre intéressant ! Je le connais vraiment.” Même qu’il le voit tous les jours dans le miroir. Même qu’il croise son regard tous les jours dans les reflets des fenêtres. Même qu’il connaît tout de The Mole. Sauf que s’il lui avoue qu’il est l’auteur du blog, elle ne le croirait jamais. Il doit jouer plus finement. Il avale une gorgée de sa bière. Il en profite pour jeter un coup d’oeil vers Harry. Le gamin est en train de baratiner la blonde avec un discours intellectuel. Il est doué, le petit. Il parvient à endormir la méfiance en étant sincère et en se faisant observateur. Il joue sur la psychologie pour se faire bien voir. Jared s’incline devant tant de maîtrise. “Ah oui ? Tout le monde connaît The Mole.” La geek attire son attention. Okay, un point pour elle. Tous ceux qui lisent son blog le connaissent. Il ne peut pas vraiment jouer sur ce point. De toute manière, elle ne pourrait jamais savoir si ce qu’il dit est juste. Ils ne peuvent donc pas jouer à ce jeu. Il hausse les épaules. Changement de stratégie. Il doit éloigner son scepticisme.  “Okay, tu as raison et même si je le connaissais, comment je pourrais te le prouver, hein ?” Il a un sourire aux lèvres. Il pourrait lui dire ce que mange The Mole au petit-déjeuner. Il pourrait énumérer les fractures qu’il a eues. Il pourrait lister tous les héros rencontrés. Il pourrait faire tout ça. Sauf qu’elle ne le croirait pas. Elle en demanderait toujours plus. Cette technique est donc vaine.

Pas grave. Il a plein d’autres ressources. Il a plein d’autres idées. Il doit réussir à donner son numéro de téléphone à la fin de cette conversation. Harry est déjà sur la bonne voie. Hors de question que la jeunesse le distance avec ses blablas psychologiques. “Tu t’appelles comment ?” La geek n’a pas le temps de répondre. Ils sont tous les deux attirés par la conversation voisine. “Mais on sait tous les deux que c'est ton petit nul à toi et que tu l'aimes malgré tout, ce n'est que passager, tu y reviendras et tu défieras ta famille parce tu es une grande romantique dans l'âme. Je brûle ?” Le con. Le petit salaud. Il cache bien son jeu. Il observe de loin, il prend de l’avance et quand il balance son défi à Jared, il a déjà toutes les cartes en main. Le con. Jared est sur le point de protester, mais il se retient. Il s’incline devant tant de talent. Il s’incline devant son esprit de déduction. Harry est doué. C’est tout. Il faut l’accepter. Sa question est suivie par un blanc. La blonde hésite. Elle les dévisage. Elle cherche probablement à savoir s’il s’agit d’une blague ou pas. Elle veut sûrement savoir s’ils sont fous ou pas. Jared est parfaitement sain d’esprit. Il n’en dirait pas autant d’Harry. Vous avez vu sa manière d’observer les gens ? Flippant ! “Vous êtes des mutants ou un truc comme ça ?” Il est pris d’un fou rire incontrôlable. Il renverse quelques gouttes de bière sur le comptoir. Des mutants. La meilleure blague du monde ! Ça, petit, c’est une bonne blague ! Pas comme cette histoire de trombone. Pas comme ce grain de café. Sauf que le regard de la geek le coupe dans son amusement. Bon okay, la question est sérieuse. “Excuse-moi ?” Son ami est aussi sous le choc. Mais d’une autre manière. Le pauvre. Lui qui n’aime pas les super-héros, il est traité comme s’il en était un. Plutôt que de traîner dans les bars pour fêter son anniversaire, il devrait retourner dormir chez sa mère, avec son doudou sous le bras. Au fond de son lit, on ne lui parlerait pas de pouvoirs, de héros et de mutants. Il pourrait ronfler et baver tranquillement. “Mutant ? LUI ? Il serait capable de faire dans son froc. Non, j’crois qu’il a juste observé ou alors, c’est un psychopathe.” L’explication est aussi simple que ça. Les gens sont toujours méfiants. Ils sont toujours sur leurs gardes. Alors qu’il existe encore des personnes capables d’empathie et qui comprennent les autres. Harry en est un. Il a la tête bien faite. Il fait les études pour, en même temps. Jared se tourne vers la geek. “Il ne sait même pas qui est Black Widow, tu te rends compte ?” Une aberration ! Un manque de culture ! Une anomalie de la nature ! La jeune femme ouvre la bouche, scandalisée par la nouvelle. Jared ne peut s’empêcher d’avoir l’air grave et de hocher la tête. C’est une maladie incurable, malheureusement. Harry va mourir d’ignorance dans les prochains jours. Les médecins ne peuvent rien pour le sauver. il refuse tout traitement. Il faut s'y faire.

Jared pousse un soupir théâtral et désigne le gamin d’un geste de la main. “Je ne sais plus quoi faire de lui… C’est un cas désespéré ! Il ne veut rien apprendre sur les super-héros. Tu te rends compte ?” Pendant un quart de seconde, il a le sentiment de parler de son propre enfant. D’être le genre de père qui critique sa progéniture parce qu’elle ne veut pas faire du sport ou qu’elle déteste les maths. Mais c’est un peu ce qu’est Harry, non ? Un gamin qui ne veut pas en savoir plus sur le monde qui l’entoure. Un gamin qui n’étudie que ce qui l’intéresse et qui ne s’ouvre pas aux autres domaines.  “J’ai le même problème avec Sarah ! Elle ne veut rien entendre qui concerne les super-héros.” Vous la sentez, la complicité qui commence à naître entre les deux ? Ils se comprennent. Ils savent ce que vit l’autre. Ils compatissent au malheur de l’autre. Ils n’ont vraiment pas les meilleurs amis. Mais ils les aiment quand même. Faut bien quelqu’un pour guider Sarah et Harry dans le monde cruel qu’est la Terre. Sinon, ils se feraient écraser, marcher dessus, détruire, exploser.

©️ GASMASK


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Au final, je sais toujours pas si j'ai vu juste ou non. Je prends les silences pour des oui. Mais je reste d'autant plus médusé face aux attaques de Jared. A-t-il écouté un seul mot de ce que j'ai dit tout à l'heure ? Je reste interdit, incapable de me défendre devant une telle attaque. Il est censé récupérer le numéro de celle qui l'intéresse, pas de lui sapper ses possibilités avec la jolie blonde. Que je trouve de plus en plus jolie au fur et à mesure que je fleure son parfum.

Tu connais l'histoire du vilain petit crapaud qui tombe amoureux de la princesse ? Mmhhh, c'est basé sur mon expérience personnelle.

Je lève les mains vers elle en haussant les sourcils.

"J'ai juste observé. J'observe beaucoup. C'est mon job." Elle a les plus beaux yeux bleus que j'ai jamais vus de ma vie et je vais m'évanouir. "Il n'y a aucune mutation, c'est purement naturel, je suis né comme ça." Alors qu'elle me sourit doucement, je commence à rougir. Ah non ! Pas maintenant ! "Quoi ?"

"Tu ne sais pas qui est Black Widow ?" Elle pose sa main sur sa gorge et je sens que je vais défaillir. Elle a les plus jolis doigts que j'ai jamais vus. Elle porte quelques bagues, très fines, dont certaines tenaient au milieu de ses phalanges. "Même moi, je le sais."

Son sourire m'hypnotise. Je me demande si elle me materne, si je l'intéresse, ou si elle se fout juste de ma gueule. Je fusille Jared du regard. Qui parle de complicité se retrouve victime de complicité. Sarah et moi parlons d'une même voix pour nous exprimer, en réponse aux attaques de nos partenaires de soirées :

"Mais c'est faux !"

Mon coeur rate un battement. Cette fois, c'est Sarah qui rougit en me regardant. Je me hisse sur un tabouret et m'appuie sur le comptoir de mes coudes pour me pencher vers Jared de l'Enfer.

"Tu veux pas piger que j'en fais pas ma vie, comme toi, c'est surtout ça. Combien de fois je vais devoir te l'expliquer."

Sarah pose son menton sur sa main à son tour et dévisagea Jared, le défiant, d'un sourire exquis. Je commence à l'aimer. Je commence à vraiment apprécier cette fille et je crois qu'elle commence à apprécier la soirée. Si nous sommes deux contre deux, alors j'ai une chance de gagner. Et Jared aussi. Après, il me fera croire qu'il a déjà une petite amie.

"Qu'as-tu à nous apprendre sur les super-héros ?"

Excellente question que je lui remercie d'avoir posée. J'ai beaucoup de mal à croire que Jared essaye de me plomber mon ambiance. C'est que je l'aime bien cette fille ! Elle a plus de caractère que je le pensais au départ. Elle a une tronche de pétasse comme je les aime. Le genre à me coincer à mes propres jeux, à déjouer mes meilleures tactiques.

"Je vais reposer la question différemment." Que j'interromps Jared avant qu'il s'emballe. Je dresse un index inquisiteur devant lui. "À nous apprendre de plus qui ne soit pas tiré, copié et collé d'un des articles de ce The Mole dont j'ai, par contre, entendu parler."

Je peux pas tout connaître, m'enfin tout de même. Je hausse les sourcils, empreint de défi. Le serveur s'approche de nous et je paye la tournée aux filles. C'est mon anniversaire, qu'on en profite. La tentative de drague se mute - sans mauvais jeu de mot - en un débat animé dont j'ai hâte de voir l'évolution.



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Quelle est la probabilité qu’ils tombent sur une Harry-femme et une Jared-femme ? Deux versions de leur personnalité avec des cheveux longs et de la poitrine. Aucune. Pourtant, c’est bien ce qui est en train de se passer. Jared est tombé sur la femme, accro à son téléphone et aux super-héros. Harry a le droit à la femme qui est au-dessus des histoires héroïques des uns et des autres. C’est assez drôle de pouvoir confronter leurs opinions, de compter sur un soutien insoupçonné. Avec sa geek, Jared a plus de chance de faire pencher Harry dans son camp. Mais avant cela, il essaye de gagner le soutien de la jeune femme. Il en profite pour piétiner un peu Harry, pour le bousculer, pour le provoquer. Parce que sinon, le gamin va rester prostré dans son coin, à écouter la conversation, à jouer les timides. Il est déjà en train de rougir. Il est déjà en train de fondre sous le regard de la blonde. Jared le voit. Il a capté son regard. Il le connaît, ce regard. Parfois, il a le même. Parfois, il se sent aussi vulnérable et intimidé. Est-ce que le grand, l’incroyable, le sublime, le célibataire invétéré, Harry serait sur le point de tomber amoureux d’une inconnue ? Lui qui vient de lui dire qu’il n’a pas besoin d’une femme. Lui qui dit préférer le célibat plutôt que l’attachement à une femme. Quel revirement de situation ! “J'ai juste observé. J'observe beaucoup. C'est mon job.” Depuis quand il se la joue inspecteur Colombo, le petit Harry ? Ce n’est pas en tant qu’étudiant ou serveur qu’il est amené à observer. Ah si ! Bien sûr que si ! Il doit s’assurer que ses clients n’oublient pas leur téléphone portable sur leur table. Si tel est le cas, il court récupérer l’appareil et rejoindre la malheureuse personne. C’est forcément cela. Ne vous inquiétez pas, inspecteur Fisher est sur le coup ! “Quoi ?” Okay les gars. La situation est tendue. La situation est dangereuse. On perd Harry. Mayday Mayday. On a besoin d’aide par-ici. Qu’on lui amène un seau d’eau froide ! Ce n’est qu’en voyant son ami rougir qu’il réalise la différence d’âges. Ils ont beau avoir un âge mental similaire, Harry reste le plus intimidé et le moins expérimenté. Quand il capte l’attention d’une femme, il devient aussi timide et réservé qu’une pucelle. D’un coup, les discours sexistes d’Harry semblent loin. Trèèèès loin. C’est tellement attendrissant. C’est tellement touchant. Jared a envie de le prendre dans ses bras et de lui faire un câlin. Juste pour le rassurer. Juste pour lui donner le courage. Juste pour lui donner la force d’affronter les beaux yeux de Sarah. En s’attendrissant devant son acolyte, Jared en oublie sa geek. Il est en train de tout foirer parce qu’il admire la timidité d’Harry. Quel connard ! Le gamin arriverait même à faire foirer son rencard sans rien dire ou rien faire. Trop manipulateur, le mec.

Mais c'est faux !” Ils protestent tous les deux en même temps. Que d’émotions ! Que de communion ! Que de cohésion ! Le destin les a mis sur la route l’un de l’autre. Le destin a voulu qu’ils se rencontrent. Dans dix ans, ils auront dix enfants, trois chiens et deux chats. Harry élèvera des vaches dans le ranch de sa mère, entouré par tous ses marmots. Non, attendez. La Terre ne se remettrait pas de la prolifération des Fisher. Mieux vaut éviter que cette histoire avec la blonde aille jusqu’au bout. Jared incline la tête sur le côté, une expression exagérée de l’attendrissement. “Vous êtes trop mignons ! Hein qu’ils sont trop mignons ?” Il se tourne vers la geek qui lève les yeux au ciel. Elle ne partage pas totalement son avis, on dirait. Mais elle sourit, amusée. Il ne dit pas n’importe quoi, au moins. Il parvient même à l'amuser, ce qui est un bon début. “Tu veux pas piger que j'en fais pas ma vie, comme toi, c'est surtout ça. Combien de fois je vais devoir te l'expliquer.” Harry pas content. Harry grognon. Harry n’a pas fait sa sieste, alors il ronchonne. Jared pousse un soupir. Il sait bien à quoi s’en tenir avec son ami. Ils ont eu la conversation des milliers de fois. Encore ce soir. Ils n’ont pas la même conception du monde. Ils n’ont pas les mêmes passions. Ils n’ont pas les mêmes passes-temps. Mais rien ne l’empêche de connaître Black Widow, bon sang ! C’est de la culture générale. Si un jour, il est sauvé par une rousse, il faudra bien qu’il sache de qui il s’agit pour le clamer sur les réseaux sociaux et la remercier ! La moindre des choses. La moindre des politesses. “Qu'as-tu à nous apprendre sur les super-héros ?” Sous le regard de Sarah, Jared ne cille pas, il ne flanche pas. On parle d’un sujet qu’il maîtrise parfaitement. On parle d’un sujet qui le passionne. Surtout, il se fiche des jugements. Il a cessé de donner de l’importance au regard des autres. Il a cessé de vivre à travers le regard des autres. Il ne vit que pour lui-même. Il ne vit que pour les rêves qu’il a. Pas pour faire plaisir à Sarah ou à Harry. Alors, il affiche un grand sourire. Elle le met au défi. Elle le provoque pour qu’il lui montre tout ce qu’il y a à savoir sur les super-héros. “Je vais reposer la question différemment.” Jared est coupé dans son élan. Que c’est malpoli de couper la parole, gamin ! Il devrait le savoir. Il referme la bouche et il attend. Puisque Harry veut jouer les malins, Jared le laisse faire. Après tout, il l’a bien provoqué tout à l’heure.  A son tour d’essuyer quelques moqueries. A son tour de supporter ses railleries.

À nous apprendre de plus qui ne soit pas tiré, copié et collé d'un des articles de ce The Mole dont j'ai, par contre, entendu parler.” QUOI ?! Il a entendu parler de The Mole. Il connaît le blog. Il sait de quoi il parle. Il a lu des articles. Jared va s’évanouir. Jared ne tient plus debout. Il donne un coup de pied au tabouret situé à côté de lui. Tabouret qu’il rattrape de justesse. Tabouret sur lequel il s’assoit. Bordel. Trop d’émotions. Il ne s’y attendait pas. Il est cardiaque ! Faut pas lui faire des choses comme ça. C’est la plus belle chose qu’il a entendue depuis qu’il a ouvert son blog. La plus belle victoire. Cette simple phrase surpasse sa rencontre avec Thor. Cette simple phrase est plus symbolique et importante que sa rencontre avec Deadpool. Harry a lu son blog. Vous vous rendez compte ? Harry a entendu parler de The Mole. Vous réalisez ? Le gamin n’est pas totalement perdu. Il y a une lueur d’espoir. Même si Jared ne peut pas dévoiler sa double-identité. Tel un super-héros du web, il doit conserver le secret. Quoique, pas forcément. Il n’a simplement jamais eu l’occasion de glisser l’information dans une conversation avec Harry. Pensant que ça ne l’intéresserait pas. Pensant qu’il s’en ficherait. “Okay, okay, laissez-moi cinq secondes pour me remettre de mes émotions. Je m’attendais pas une telle déclaration de ta part. Je suis tout ému !” Il boit une gorgée de sa bière. Ne pas sortir un copié-collé du blog. Cela semble compliqué étant donné qu’il en est l’auteur. Mais il a assez de vocabulaire pour reformuler ses phrases et transmettre ses idées différemment. Il pose son verre sur le bar. “Les super-héros, ce sont des êtres formidables ! Ils fendent les cieux avec leur marteau ou leur jet privé de fou. Ils prennent des risques inconsidérés… vous savez que j’ai été sauvé par Thor ? Genre, quand son marteau a débarqué en plein désert du Nouveau-Mexique, Thor est passé pile dans ma ville ! Il m’a plaqué au sol comme au football américain. J’me suis relevé avec un mal de crâne, mais bordel, j’ai été sauvé par le grand Thor !” Maintenant qu’il y pense, c’est peut-être à ce moment là que tout a déraillé dans sa tête. Un choc aurait suffi à foutre le désordre dans ses pensées et à le rendre fou. Il devrait porter plainte contre Thor, tiens. La prochaine fois, le dieu ferait mieux de protéger la tête plutôt que de sauver les gens d’un rayon mortel. Est-ce que Jared en a parlé sur son blog ? Il ne sait plus. Il en raconte des conneries, dans ses articles. Il se pourrait qu’il ait déjà évoqué cette anecdote. Tant pis. Son audience ne doit même pas s’en rappeler. Et s’ils s’en souviennent… ils le prendront pour un menteur compulsif. Voilà. Génial. Avec ça, il pourra à coup sûr donner son numéro de téléphone à la geek.

D’ailleurs, la jeune femme semble sceptique. Il est en train de tout faire foirer. Crotte de bique ! Comment faire pour se rattraper ? “Et tu as rencontré d’autres super-héros, peut-être ?” Il hoche la tête avec énergie. Bien sûr qu’il en a rencontrés. Plein ! Il a presque un pied dans le monde des super-héros. Il est presque leur coursier préféré. Il est presque leur meilleur ami. Presque. Tout est dans le presque. Il lève une main dont les doigts se dressent au fur et à mesure de l’énumération. “Ouiiiii ! J’ai rencontré Deadpool, Daredevil, Human Torch, Spider-Woman… Attends, tu te fiches de ma gueule ?” Il laisse sa main retomber le long de son corps. Il vient de capter l’ironie de la question. Il vient de réaliser la moquerie derrière ses mots. La garce ! C’est sa geek. Elle ne peut pas lui tourner le dos. Elle ne peut pas rire de ses rencontres. Elle ne peut pas devenir comme Harry. Pas elle ! La trahison fait mal. “Mais c’est vrai, pourtant ! Harry, dis-leur !” Il a un ton suppliant. Il a un ton désespéré. Il prend à parti Harry, alors qu’il ne lui a raconté aucune de ses rencontres. Sa tentative est vaine. Comment peuvent-ils ne pas le croire ? C’est pourtant la vérité. Il en a parlé… sur son blog. Bordel. Pourquoi il ne veut pas en parler au fait ? Pourquoi il ne veut pas dire qu’il est The Mole ? Parce qu’il veut jouer les super-héros de la Toile. Sauf que sa tête est sur une ou deux images de son compte Instagram. Compte Instagram relié à son blog. Si la geek et Harry sont bien des lecteurs, ils auraient dû le reconnaître. Les mauvais fans ! Si un jour, un fanclub se créé en son honneur, Jared les bannira. Nah ! Il y a de quoi être vexé, non ? Quand même ! “Quand on t’écoute parler, on dirait que tu vis la même chose que The Mole. Étrangement…” Il grimace et dodeline de la tête. Peut-être bien qu’il est The Mole, peut-être pas. Qui sait ? De toute manière, ils ne le croiraient pas. Il ne peut pas lutter contre ça. Et même s’il leur montrait les photos sur Instagram, ils émettraient des doutes. La rançon de la gloire. Il n’aurait pas dû se cacher derrière un pseudo. Il aurait dû afficher sa vraie identité.

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« Bah quoi ? »

Honnêtement, je n’ai jamais mis un pied sur ce blog, j’en ai juste entendu parler, j’ai en cours plusieurs de ses fans et ça m’agace plus souvent qu’il poste d’articles, cet allumé du bocal. J’ai peut-être lu un article un jour par curiosité et je dois lui reconnaître une certaine dévotion, une plutôt belle âme, une jolie plume et une passion véritable. Je dois lui reconnaître, oui.

« Et voilà, c’est reparti. »

Sarah reste de marbre en écoutant Jared. Elle a ce regard bovin qui n’est pas sans rappeler mon air blasé. Ma joue est écrasée dans ma main et mon bras pend dans le vide. Sauvé par Thor, voyez-vous ça. Rien que ça. Dis donc, il prendrait pas un peu le melon, mon super pote ? Le pire, c’est que je le crois. Ca explique beaucoup de choses, aussi. Ah, y en a d’autres. Ces histoires sont aussi surréalistes que moi en tant que père de famille dans une ravissante petite maison du New Jersey avec mon brave labrador aboyant devant sa clôture blanche. Pas impossible… Mais carrément flanqué d’une cartouche de LSD dans le buffet. Même Sarah croise mon regard et il ne lui manquerait plus que le chewing-gum, ou la marguerite si tu préfères. La vache à lait parfaite. Je devrais avoir honte de penser comme ça, quand même. Mais en même temps, je brandis mes cornes de taureaux à côté d’elle. On est bien assortis, je trouve.

Ah, on parle de moi. Je hausse un sourcil et regarde Jared. Leur dire quoi ? Il s’attend à ce que je dise quoi, concrètement ? Il veut que je l’aide à s’emballer la binoclarde en soutenant ses idées fantasques ? Qu’est-ce que je ferais pas pour mon poto… Je hoche frénétiquement la tête.

« Ah oui, oui, il m’a même montré une photo un jour ! Truc de dingue, Mmmh ! » Sarah plisse les paupières en me dévisageant. J’insiste en prenant un air totalement blasé et je soupire. « Si si, c’est vrai. Je peux même pas te le raconter dans les moindres détails tellement j’ai entendu cette histoire, comme si j’y étais. Truc de ouf tellement c’est trop. »

C’est moi qui en fais trop. Pourtant, Jared, regarde, j’y mets du tien ! Quand la geek en rajoute, j’éclate de rire et frappe dans mes mains.

« Non, ça c’est qu’il kifferait ! Jared a la mauvaise habitude de vivre par procuration. C’est maladif, chez lui. Je t’assure ! » Je tends le bras par-dessus le comptoir comme si je voulais la toucher en prenant soin que ma peau ne touche pas celle de la déesse blonde à mes côtés. « Il est même invivable, pour le décrocher de son aquarium à salades, je dois lui faire croire que Thor est là. Et quand il a le dos tourné, je plonge son téléphone dans le premier milkshake que je trouve derrière le comptoir. C’est insupportable. Il est insortable, ce mec ! En fait ! Je suis même désolé de l’avoir mis au défi d’obtenir ton numéro en moins de 20 minutes. » Je regarde ma montre. Il est encore dans les temps. Alors que Sarah se passe la main dans ses cheveux, son parfum m’agite les narines et je manque de défaillir. Je la regarde et la dévisage de haut en bas, identifiant la douceur. « Chloe, Love Story ? »

Elle écarquille les yeux et ses épaules s’affaissent.

« Oui… »

« J’adore. »

Je m’aime. Je reporte sans plus tarder mon attention sur Jared, comme si rien ne s’était passé.

« Tu vois, j’essaye de le sortir un peu de sa routine et de ses réseaux sociaux. Mais c’est pas facile. » Je regarde sa geekette. « Avec ton aide, peut-être ! Histoire qu’il ait une vraie vie, tu vois ? Je suis sûr que tu vois ce que je veux dire. »

Sarah pouffa discrètement de rire. Si elle suit le même genre de discours pour sa copine, on est pas sorti des ronces. Même son rire cristallin me fait fondre. Elle est si délicate, lala… C’est pas que je veux sapper le coup de Jared, mais je dois dire la vérité à cette fille.



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Ah oui, oui, il m’a même montré une photo un jour ! Truc de dingue, Mmmh !” Jared ouvre de grands yeux. Il hésite entre lui dire de la fermer et le remercier de jouer le jeu. Non parce que face à autant de nullité pour la comédie, il se dit qu’il aurait dû laisser Harry en dehors de ça. Son ami est vraiment nul. Mais nul de chez nul. Il en fait trop. Il surjoue. Il n’y a pas de nuance dans son mensonge. Jared expulse un soupir. Il est foutu. Pourtant, c’était si bien parti. Il avait réussi à accrocher l’attention de la jeune femme. Il avait réussi à lui arracher un sourire. Il avait réussi à s’intégrer dans une conversation dont il ne connaissait rien. Il était sur la bonne voie. Il a fallu parler des super-héros pour que tout foire. Comme souvent. Les femmes sont nombreuses à se désintéresser de lui à cause de cette passion. Elles sont nombreuses à le trouver immature - à juste raison. Quand il arrive en retard, quand il braque son regard sur son téléphone, quand il sautille sur place en voyant un héros, quand il court tout droit vers le danger. On ne peut pas dire qu’il soit très mature. Du moins, il n’est pas pleinement conscient des dangers. Il se contente de se concentrer sur l’objectif : discuter avec un justicier en collants. “Si si, c’est vrai. Je peux même pas te le raconter dans les moindres détails tellement j’ai entendu cette histoire, comme si j’y étais. Truc de ouf tellement c’est trop.” C’est décidé. Plus jamais il ne drague dans les bars avec Harry à côté. Plus jamais il ne demande de l’aide à Harry. Plus jamais il ne le lance sur le sujet des héros. Plus jamais. C’est fini. Jared lui adresse un regard désespéré. Si le gamin pouvait se taire là, tout de suite, maintenant, ce serait vraiment top. Ce serait vraiment super. Dans un sens, c’est ce que fait Harry. Il se tait. Pour rire. Connard ! Pour la peine, Jared ne lui payera pas la prochaine tournée. Hors de question. Il a son orgueil, le coursier. Surtout qu’il n’aura même pas de café gratuit la prochaine fois. Non vraiment, cette histoire reste en travers de sa gorge. Rancunier, le petit Jared. “Non, ça c’est qu’il kifferait ! Jared a la mauvaise habitude de vivre par procuration. C’est maladif, chez lui. Je t’assure !” Une corde. Qu’on lui apporte une corde. Vite. Jared est en train de passer pour un fou mythomane insatisfait de sa vie. Il est peut-être fou. Il est peut-être insatisfait. Mais il n’est pas mythomane. Ses histoires peuvent parfois étonner. Ses histoires peuvent paraître fausses. Pourtant, il ne ment pas. Il est l’honnêteté incarnée. Il est la sincérité même. Ce n’est pas ce que semble croire Harry et le gamin le fait comprendre aux deux jeunes femmes. A quel moment Jared est censé réussir à séduire une femme, si on lui dit qu’il ment comme il respire, hein ?

Il ne lui reste plus que la corde pour en terminer. Ou la foudre. Ou l’électrocution. Ou la noyade. On peut se noyer dans un verre de bière ? Son regard se porte sur ledit verre. Mouais. Une bassine. Il lui faut une bassine. Et quelqu’un pour l’assommer. Et une personne pour lui maintenir la tête sous l’eau. Y a pas un serial killer dans le coin pour l’aider ? Non. Ils ne sont jamais là pour arranger leurs victimes ! On ne peut jamais compter sur eux ! “Il est même invivable, pour le décrocher de son aquarium à salades, je dois lui faire croire que Thor est là. Et quand il a le dos tourné, je plonge son téléphone dans le premier milkshake que je trouve derrière le comptoir. C’est insupportable. Il est insortable, ce mec ! En fait ! Je suis même désolé de l’avoir mis au défi d’obtenir ton numéro en moins de 20 minutes.” Retour dans la réalité. Jared pose ses yeux sur Harry. Ah ouais. Alors comme ça, on le balance. Okay, d’accord. Si le morveux veut jouer à ça, Jared est armé pour. Il est doué. Il a une bonne mémoire, lui aussi. Dans sa tête, il monte sur un ring. Dans sa tête, il se prépare pour le plus grand combat de sa vie. Dans sa tête, il s’étire et s’échauffe. Le combat va commencer. Il va mettre Harry K.O. Ça apprendra au gamin de ne pas respecter ses aînés. Non mais ! “Venant du mec qui a une passion fétichiste pour les rousses et qui a besoin qu’elles s’habillent en cuir pour bander, c’est assez drôle.” Premier crochet. Premier coup. BIM. DANS TA FACE, HARRY. Okay, on se calme. Il faut que tout ceci reste bon enfant. Il faut que tout ceci se fasse dans le respect de l’autre. Il faut que tout ceci n’entache pas leur amitié. Ce serait con de perdre un pote de beuverie pour un défi ridicule. Mais déjà, il sent le regard de la geek changer. Elle n’apprécie pas l’idée d’être l’objet d’un défi. Elle n’apprécie pas d’être la cible d’un jeu puéril entre deux hommes. Et qui pourrait la plaindre ? Surtout qu’elle était à deux doigts de conclure avec l’homme parfait. L’homme parfait, Jared. Vous voyez ? Il aime les super-héros. Il connaît The Mole. Il est The Mole. Il est souriant. Il est drôle. Il est un peu intelligent. L’homme parfait, quoi. Les espoirs de la pauvre jeune femme viennent de s’évanouir. Harry est content de lui ? Il a blessé la geek. Il a piétiné ses rêves. Il a écrasé ses espoirs. Homme cruel. Homme insensible. “Chloe, Love Story ?” Jared lève les yeux au ciel et se tape le front de la paume de sa main. La pire technique de drague de la terre entière. La pire approche du monde entier. Il ne savait pas que des gens la pratiquaient toujours. Surtout qu’il faut avoir une bonne connaissance des parfums ou une chance sur mille de ne pas tromper. Il savait qu’avec son côté badboy, Harry aurait ses chances. Parce que le gamin sait être séducteur. Le gamin sait observer. Le gamin sait donner l’impression d’être unique à ses yeux. C’est ce qu’il se passe avec la blonde. Elle succombe totalement à son charme. La pauvre brebis. Elle tombe dans son piège. Les doigts cruels d’Harry vont se refermer sur sa proie. Elle doit être sauvée ! Elles doivent toutes les deux être sauvées ! Où est super-Loveur ? Lui non plus n’est jamais là quand ils en ont besoin.

Tu vois, j’essaye de le sortir un peu de sa routine et de ses réseaux sociaux. Mais c’est pas facile.” Ben voyons ! Venant du mec qui se tourne les pouces en cours et qui sert des cafés toute la journée, c’est plutôt mal placé. Jared a une vie remplie, lui. Il court à gauche à droite après les super-héros. Il a une vie dangereuse, mon petit monsieur ! Il se met en danger tous les jours, en enfourchant son vélo. Il prend des risques en suivant des pistes sur les héros. Il pourrait se contenter d’étudier, de travailler, de boire et d’attendre que la vie passe. Que nenni ! Jared a d’autres plans. Comme précipiter sa mort en entrant dans un incendie pour rencontrer la Torche Humaine… Bon okay, il n’a pas de plan. Sa course contre les Avengers et compagnie est sa seule manière d’avoir quelque chose de fou dans sa vie. En attendant de devenir agent secret, militaire, pompier, policier, journaliste, médecin (qui aimerait être soigné par Jared… ?) ou que sais-je encore ! “Avec ton aide, peut-être ! Histoire qu’il ait une vraie vie, tu vois ? Je suis sûr que tu vois ce que je veux dire.” Pourquoi il s'inflige ça, déjà ? Après tout, il a une petite amie. Il est déjà en couple. Il sait séduire. Il sait charmer. Il a déjà fait ses preuves. Pourquoi se faire chier à prouver à Harry qu’il peut obtenir le numéro d’une femme ? Il faut être sacrément masochiste. Il faut être sacrément désespéré. Jared n’est pas un de ces hommes qui a besoin de prouver sa virilité. Il n’a pas besoin d’aller à la salle de sport pour avoir des muscles de cinquante kilos chacun. Il n’a pas besoin de marcher les épaules en arrière et le regard vicieux. Il n’a pas besoin de se prouver quoi que ce soit. Il se connaît assez. Mais pourtant, il a fallu qu’il accepte le défi d’Harry. Parce qu’il est joueur. Parce qu’il est gamin. On en revient toujours au même. “Okay, vous savez quoi ? Je ne voulais pas vous le dire pour protéger Harry. C’est qu’il n’a pas une vie facile, ce pauvre petit, entre sa soeur qui le martyrise et ses devoirs à rendre. Mais… je suis The Mole.” Tadaaaaaaam. Big reveal. Il s’attend à ce qu’on lui saute au cou pour lui demander des autographes. Il s’attend à ce qu’on hurle son prénom. Il s’attend à ce qu’on s’évanouisse. Il s’attend à ce qu’on ouvre des yeux émerveillés. M’en fait, non. Rien de rien. Juste des faces stupéfaites. Juste le regard désolé de la geek. Elle a de la peine pour lui. De la peine. Bordel. “Écoute, ce n’est pas grave… On ne te juge pas.” Maman, au secours ! Elle le croit vraiment fou. Elle le croit vraiment mythomane. Elle le croit vraiment capable d’inventer des mensonges complètement fous. Qu’est-ce qu’il doit faire pour la convaincre ? Qu’est-ce qu’il doit dire pour qu’on le croit ? Appeler Thor et lui proposer de venir boire un verre avec eux ? Demander à Daredevil de lui envoyer un selfie de lui ? Il ne le pourrait même pas. Ils n’ont jamais accepté de lui donner son numéro de téléphone. Ce qui est complètement incompréhensible. A partir du moment où ils vous sauvent, vous êtes liés par une lien particulier, non ? Un espèce de contrat qui les oblige à vous sauver et à être votre meilleur ami à vie, non ? Non ? Oh, bon, d’accord.

Mais bon sang, je suis vraiment The Mole ! Tu n’as qu’à aller voir sur Instagram, tu me verras en photo dessus.” Il a le sentiment de se débattre pour avoir de l’air. Il a le sentiment de se battre dans le vide. Il essaye de convaincre des personnes qui le pensent fou. Il essaye de leur montrer qu’il est sain d’esprit. Alors forcément, c’est difficile. Merci Harry. Vraiment. Il a tout fait foirer ! Quelle tristesse. Jared aurait pu avoir une belle histoire d’amour avec sa geek. Il aurait pu la demander en mariage. Harry aurait même été le témoin. Il aurait même été en charge de son enterrement de vie de garçon. Ils auraient sûrement fait un remake de Very Bad Trip. En plus ‘bad’. Au lieu de cela, il n’y aura rien. Tant pis, Jared a Jazz. La femme parfaite. Il n’a pas besoin d’une geek qui ne le croit même pas. La jeune femme en question a ouvert l’application pour chercher le profil demandé. Les photos s’étalent sur son écran. Elle en cherche une où The Mole apparaît. Elle rapproche le téléphone de ses yeux et fronce. “Mouais, ‘fin, il y a un petit air de ressemblance, mais je ne suis pas convaincue… Vous en pensez quoi ?” Qu’on le retienne. Vite. Il va se frapper la tête contre le comptoir du bar, sinon. Ces gens sont vraiment désespérants. Ils sont vraiment impossibles. Et après, il est le moins intelligent, hein ? Mais qui des quatre dit une vérité que les trois autres sont incapables d’accepter ? Jared. Qui lui a foutu ces incompétents dans les pattes ? “Vous allez me dire que vous le trouvez plus beau et plus adulte, peut-être ?” Allez les gars, quoi ! Ils vont bien le reconnaître. Ils vont s’apercevoir qu’il s’agit de la même personne. Si sa poisse le poursuit jusque là, il ne sait plus quoi faire. Il n’aurait plus qu’à appeler sa mère. Il n’aurait plus qu’à se plaindre pendant des heures. Il n’aurait plus qu’à se saouler jusqu’à oublier. C’est désespérant ! Être célèbre sans l’être. Être célèbre sur la Toile, mais être inconnu dans la rue. Pourtant, ce n’est pas faute de poster des photos de lui. Les gens sont vraiment trop aveugles pour voir la réalité en face. Allez, Harry, fais un effort et ouvre les yeux ! Lui, elles le croient. Elles ont confiance en lui. Elles savent qu’il dit la vérité. Il faut juste qu’Harry le reconnaisse sur la photo. Juste Harry. Par pitié.

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feat. Jared Hemingway & Harry Fisher


Jared ne tarde pas à se venger et ça, je souris plutôt deux fois qu'une. Je sais comment lui répondre et je lui offre mes plus belles dents avant de regarder ma blonde.

"En effet, je suis un amoureux des rousses. J'aime les blondes et les brunes, aussi, mais les rousses..." Je soupire, puis, je fronce les sourcils en me redressant, et je secoue la tête. "Mais le cuir, non... Ca grince, ça gêne, et puis ça pue après, la transpiration, tout ça, le côté vieille péripatéticienne sur le tard, c'est... Nahin, pas mon genre du tout !"

Sûrement pour ça que Black Widow ne m'est pas familière. Je préfère Captain Marvel, dans le genre. Ca, c'est une fille qui a de la classe ! Même en collants ! Je préfère les filles en jupe qu'en pantalon, ça va de soi ! Je sais pas si Blondie succombe à mon charme, mais j'ai le mérite de la faire sourire. C'est probablement par pitié. Elle ne doit pas savoir comment se débarrasser de nous.

Et il se venge encore. Je ne m'offusque toujours pas, j'ai un sourire insolent sur mon visage. Je le regarde se démettre, la tête platement enfoncée dans la paume de ma main. Je suis amusé, j'ai envie d'en savoir plus, j'ai envie de savoir ce qu'il a dans le ventre.

"Ma soeur, c'est tout un poème, continue..."

Au moins, la blonde ne s'enfuit pas. Je sais pas si elle apprécie ce côté vengeance, ce petit battle entre potes. Et on a même pas vraiment bu, encore ! Je me demande ce que la soirée nous réserve à ce rythme ! 'Je suis The Mole'. Je hausse un sourcil de concert avec ma blondinette. Elle pouffe même de rire. Ca ressemble à une tentative désespérée de se faire remarquer et j'ignore où Jared veut en venir avec ça, mais se la jouer superhéros du net, ça ne l'aidera pas à se faire la brunette. Encore que ! C'est typiquement le genre d'approche que j'aurais pu utiliser. Hey, finalement, il n'est pas mauvais. Sauf qu'elle ne prend pas.

La donzelle se fout même de sa mouille ! Et pour moi, c'est inacceptable ! Je ne vois pas Jared comme un serial lover, je ne l'imagine pas draguer à tout va en inventant des scénarios pour chacune des filles qui lui plaît. Non, ça ne lui ressemble pas, ça n'est pas lui. Jared n'est pas un menteur, c'est même l'une des personnes les plus sincères que je connaisse. Je fronce les sourcils quand la brunette le 'prend en grippe'. Ce n'est pas grave ? Jared, à quoi tu joues, là ? Je me le demande sérieusement. S'il est véritablement The Mole, pourquoi se dévoiler aussi modestement ? Ca n'a pas de sens, je ne comprends pas sa répartie, je ne sais pas sur quel livre il joue.

Jared insiste, d'ailleurs, ce qui me met la puce à l'oreille. Je le connais bien, maintenant, il est passionné, les sujets qu'il aborde sont sérieux, il est impliqué, concerné. Il n'a aucune raison de mentir ! Je me demande surtout pourquoi se dévoiler ainsi. Je lève la tête de ma main pour ouvrir cette dernière.

"T'es en train de me dire que... Tous ces fans de l'univ... Ils sont fans de... Toi ?"
"C'est vrai qu'il y a un air, mais je ne sais pas."

Voilà que ma blonde s'y met ! Mon pote Jared ! Comment peut-on s'en prendre à ce visage d'innocence ? A cette face de l'humanité ? A cette perfection masculine ! Jared devrait faire tomber les filles comme des mouches, juste par un sourire ! Et je suis pas gay, juste... C'est mon pote et je dois lui venir en aide.

"Donne-moi ça."

Je lui prend d'un coup le téléphone sans quitter des yeux la brunette que j'accuse du regard. Comment ose-t-elle ? Elle tombe si bas dans mon estime que ça se voit sur mon visage. Jared ne ment pas. Point barre. Je baisse enfin les yeux sur la photo, les sourcils toujours froncés. C'est une révélation que Jared vient de me faire et j'aurais autant apprécié qu'il le fasse sans public. Il n'a donc pas compris que pour emballer, faut raconter de la merde ? Tout l'inverse de se foutre à poil... Surtout devant des inconnues ! Bon sang, j'ai une tonne de leçons de drague à lui donner, je crois. C'était une très mauvaise idée que j'ai eue.

"Mon pote, déjà, je voudrais m'excuser pour t'avoir imposé ce défi ridicule. Tu n'es visiblement pas prêt pour ça."

Je baisse enfin les yeux sur le téléphone et, de deux doigts, j'agrandis l'image. J'aime les détails, j'aime observer, j'aime étudier. Je suis méticuleux, je sais de quoi je parle, et j'analyse tout ce que je vois. Si Jared pense que c'est naturel, ma façon d'être avec les gens, mes facultés d'aisance avec autrui, il se plante. Ce ne sont que des calculs dans ma tête. Je ne laisse juste rien au hasard. Je passe plusieurs photos et je reviens sur celle qu'il nous a montrée.

"C'est..." Je montre d'un index, concentré, toujours. "C'est mon café..."
"Ton café ?"
"Oui, je travaille dans un Starbucks à Long Island City."
"Oh, on pourrait peut-être venir se faire payer des cafés de temps en temps !"
"Mmmhhh..."

Doucement, je recule mon doigt, alors que mes yeux vont et viennent. On dirait que les calculs parsèment mes iris. Ma main s'ouvre finalement.

"Je me souviens de ce jour-là. Je me souviens de ce t-shirt ! Je m'en souviens très bien, j'avais écrit un nom de merde qui allait avec ton t-shirt de merde ! Mes collègues s'étaient même payé ta tête. J'avais bien ri avec eux." J'ai aussi une excellente mémoire. "Ils n'arrêtaient pas de dire que t'étais un type super louche, que tu devais écrire un bouquin super louche, comme 90% des clients qui viennent pomper le wifi du café. Je t'ai pas défendu parce que... Parce que c'est le jeu, tu vois ! Et puis, c'était pas méchant, c'était juste... De la moquerie."

Je hausse une épaule mais je n'arrive pas à me détacher de la photo montrant Jared à quelques pas du café.

Je relève enfin les yeux sur lui. Je suis deadly serious et les filles doivent le sentir car leur sourire, en tout cas la blonde, se dissipent. Je fixe Jared avec presque une once de reproche dans la voix. Je ne suis pas fâché qu'il ne m'ait rien dit, je suis surpris qu'il ait eu la stupidité de le dire à voix haute devant des inconnues ! Je dois le sortir de là. Personne ne doit savoir qui il est réellement, c'est trop dangereux. Quand Jared va-t-il finir par comprendre ?!

Je fais un truc odieux. Je fais quelque chose de mal, mais dont Jared me remerciera un jour. Pendant que je parle, mes doigts glissent sur son écran, comme si j'étudiais mieux la photo sous toutes ses coutures... Et je la supprime du compte. Oui. J'ose. Je pourrais faire pareil avec les autres, mais le temps m'est compté. Si Jared tente de me récupérer son téléphone, je l'éloigne de lui en tendant mon bras en arrière.

"J'arrive pas à croire que tu m'as menti !"

Et je fais mine de visualiser plusieurs autres photos. Je n'ai que quelques secondes pour changer le nom qui apparaît sur le compte. Je fais mine de fouiller dans les photos, de fouiner comme un bon pote que je suis.

"Attends une seconde."

Je scrolle et je scrolle, je scrolle et je rescrolle encore ! Pas parce que j'aime pas les réseaux sociaux que j'en fais pas partie et que je sais pas m'en servir.

"HA HA !" Triomphal, je brandis le téléphone au milieu des filles et désigne le nom. "Imposteur !" Tout sourire, je leur montre de plus près le pseudo. "Tout le monde sait que le vrai The Mole, ça s'écrit pas comme ça. Y a pas d'underscore dans The Mole ! Pirate ! Tu te fais passer pour lui, arrête de te foutre de nous !"

Jared peut bien em cogner si ça le chante. Mais je le croyais contre le recensement des héros. Pourquoi est-il si mauvais ?! Il devrait le savoir : on ne révèle jamais son identité. Qu'est-ce que je viens de lui dire ? Que s'il est un mutant, je ne veux pas le savoir ! Qu'il doit me le cacher ! Est-il stupide ou fait-il semblant ? Je verrouille mon regard dans le sien et je profite que les filles rigolent entre elles pour lui faire comprendre qu'il n'est qu'un gros imbécile immature, stupide et bouché ! Je secoue lentement la tête. Mon pauvre ami...

"Piniouf !"



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Cette soirée menace sérieusement sa santé mentale. Il va sûrement devenir fou d’ici la prochaine gorgée. Il va probablement tout laisser tomber d’ici la prochaine réponse. Plus jamais il se laisse embarquer dans les défis de Harry. Plus jamais il laisse le gamin le convaincre de draguer des inconnues dans un bar. Ce n’est plus de son âge. A vingt-six ans, il devrait avoir une épouse, une maison, un jardin, deux enfants, un labrador. Il devrait faire des barbecues avec Jean-Michel et Brenda. Il devrait tromper sa femme avec sa collègue. Voilà la vie qu’il devrait avoir. En tout cas, selon les séries et autres téléfilms pourris qui passent à la télévision. En se basant sur ces histoires, il est dans la merde la plus profonde. Il est en retard. Mais bon, vu ses résultats scolaires, on ne peut pas s’attendre à ce qu’il soit le premier de la classe, même dans sa vie personnelle. S’il a abandonné les études, ce n’est pas pour rien. Ce n’est pas pour briller en société. Ce n’est pas pour réussir son ascension sociale. Noooon, c’est pour finir coursier pour un con. C’est pour finir en couple avec la femme parfaite. C’est pour retrouver Harry dans un bar, à draguer deux inconnues. Voilà pourquoi il a foiré sa vie. Pour vivre, justement. Mais si les trois abrutis qui le regardent continuent à le dévisager, il va commencer à regretter de ne pas avoir fait carrière dans l’immobilier ou dans la justice. Il est découragé d’avance. Il est vraiment tombé sur les trois seuls lecteurs de ses articles qui ne le reconnaissent pas. A quoi bon avoir des milliers de visites par mois s’il n’est même pas reconnu par les gens, hein ? La gloire, ce n’est pas pour ce soir, apparemment. Quelle déception ! Son patron serait tellement jaloux de voir des fans réclamer Jared. “T'es en train de me dire que... Tous ces fans de l'univ... Ils sont fans de... Toi ?” Oh ! Harry est prêt à y croire. MIRACLE ! Jared se redresse. Il fait un signe encourageant dans la direction de son pote. Il a grand sourire rassuré sur les lèvres. Voilà un ami sur lequel on peut compter. Voilà un homme qui le comprend enfin. Il est prêt à lui déclarer sa flamme si Harry assure qu'il est l'auteur du blog. Lui déclarer sa flamme, lui payer la prochaine tournée, lui acheter une paire de baskets. Peu importe. “Ouiiii, c’est ce que je dis !” Allez Harry. Encore un petit effort et tu y es. T’es intelligent, tu vois bien que c’est la vérité. Fais pas l’con. Jared place tous ses espoirs en son ami. Harry est le seul à pouvoir plaider sa cause auprès des deux jeunes femmes. Il est le seul à pouvoir lui racheter une image. Il ne faut pas qu’il déconne. Il ne faut pas qu’il joue les salauds. Ce ne serait pas la première fois. Il pourrait faire une blague. Il pourrait se moquer de Jared. Il pourrait faire plein de choses imprévisibles. C’est Harry, quoi.

Jared ne sait pas pourquoi d’un coup, c’est devenu si important. Si vital. Après tout, il a accepté cette soirée pour s’amuser. Il a accepté de donner son numéro de téléphone à une inconnue. Il a accepté de jouer le jeu jusqu’au bout. C’était peut-être ça, le truc. Il veut jouer à fond. Quitte à dévoiler son blog. Quitte à dévoiler son identité. En même temps, ce n'est pas son voisin qui va s'en prendre à lui. Personne ne le reconnaît dans la rue. Personne ne sait qui il est. Et quand bien même, ces deux femmes le sauraient, qu'est-ce que ça changerait ? il serait toujours autant maltraité par son supérieur. Il continuerait à livrer ses colis. Surtout, il ne supporte pas qu’on puisse le penser en train de mentir. La sincérité, c’est une chose qu’il maîtrise totalement. Il est la voix de la vérité. Chaque mot qu’il prononce est pensé sincèrement. Alors, qu’on puisse croire qu’il mente est révoltant. “Donne-moi ça.” Okay, si Jared a des pouvoirs de télépathie ou si Harry en a, c’est le moment de s’en servir. Il ne quitte pas le gamin du regard. Comme pour lui faire passer un message. Comme pour le supplier de le reconnaître. Parce que, quand même, c’est bien sa tête qu’il y a sur les photos Instagram. Pas sur toutes. Il n’est pas égocentrique. Sur certaines. Sur deux ou trois. En principe, il s’amuse à tirer la gueule ou à prendre des poses ridicules. Mais c’est bien sa tête. Ce sont bien ses cheveux. Ce sont bien ses yeux. Ce sont bien ses traits. Personne ne peut dire le contraire ! Même sa grand-mère avec sa myopie est capable de le reconnaître sans lunettes. En collant ses yeux à l’écran. En zoomant énormément. En posant la question trois fois. Mais elle finit toujours par le reconnaître. Alors, Harry, avec sa super vue et son super sens de l’observation, il va forcément savoir que c'est Jared. Il n’a pas le choix. Sinon, l'intéressé lui arrache les yeux et lui jette son verre de bière à la tronche. Voilà. Harry est prévenu. Il n’y a plus qu’à attendre l’avis de l’expert. Il n’y a plus qu’à attendre l’expertise méticuleuse. “Mon pote, déjà, je voudrais m'excuser pour t'avoir imposé ce défi ridicule. Tu n'es visiblement pas prêt pour ça.” Mais qu’est-ce qu’il raconte, bordel ? On ne parle pas du défi. On parle de son identité. Jared sent que ça part en cacahuète. Il le sent. Avec tous les verres qu’il s’est enfilé, Harry doit voir trois yeux et une gueule à moitié défoncée. Il ne le reconnaître pas. C’est certain. En plus, il a l’audace de zoomer sur la photo. Le zoom le plus valorisant de la terre entière. Merci. Vraiment, merci. Il ne peut s’arrêter ? On voit ses narines en gros plan. Pas certain que ce soit nécessaire. Jared reste sagement à sa place. Il patiente. Il accepte que Harry reste dix secondes à étudier l’intérieur de ses narines si cela peut lui faire reconnaître son compagnon de beuverie. Bon, alors, ça vient ? Qu’il arrête de discuter avec sa blonde et de faire l’intéressant. Jared a une brune à pécho. Il n’a pas toute la soirée, oh !

Je me souviens de ce jour-là. Je me souviens de ce t-shirt ! Je m'en souviens très bien, j'avais écrit un nom de merde qui allait avec ton t-shirt de merde ! Mes collègues s'étaient même payé ta tête. J'avais bien ri avec eux.” Okay. Alors, deux choses. 1/ Son tee-shirt n’était pas moche. Il faisait preuve d’un trait d’humour subtile que tout le monde n’est pas capable de comprendre. Comme l’ont prouvé les employés du Starbucks. Il ne leur en tient par rigueur, dans son incroyable bonté. 2/ Harry passe pour un psychopathe, à se remémorer tous les détails et en les énumérant à haute voix. Ce mec a vraiment un problème pour se rappeler d’autant de choses. Qui en est capable ? Personne ! A moins qu’il ne soit un robot chargé de surveiller le café, sous couverture. Nom de dieu, c’est forcément ça ! “Ils n'arrêtaient pas de dire que t'étais un type super louche, que tu devais écrire un bouquin super louche, comme 90% des clients qui viennent pomper le wifi du café. Je t'ai pas défendu parce que... Parce que c'est le jeu, tu vois ! Et puis, c'était pas méchant, c'était juste... De la moquerie.” Si on omet qu’il passe, lui aussi, pour un fou furieux, la vérité est confirmée. Il est bien The Mole. Applaudissements. Autographes. Ola. Calmez-vous, calmez-vous. Il ne fait rien d’extraordinaire. Si ce n’est risquer sa vie en courant après les super-héros. Si ce n’est rédiger ce qu’il voit et ce qu’il entend. Il est un homme comme les autres. Un homme lambda qui a décidé de rendre son quotidien un peu plus extraordinaire grâce aux héros. Bon, Jared peut récupérer son téléphone maintenant ? Il n’aime pas trop le savoir entre les mains d’Harry. Ce gros pervers pourrait chercher le numéro de Jazz et lui envoyer un message. Il contourne les deux femmes pour se rapprocher de son pote. Harry esquive et s’éloigne. Non mais quel gamin ! “Fais pas l’con, Harry, rends-moi mon téléphone ! Vous savez que c’est moi, ça y est.” Il n’aime vraiment pas la tournure que les événements prennent. Il y a un truc dans le regard d’Harry qu’il n’arrive pas bien à comprendre. Comme si le salaud s’apprêtait à faire quelque chose de mal. Comme s’il était sur le point de briser leur amitié. Il n’oserait pas. Franchement… Si ? “J'arrive pas à croire que tu m'as menti !” Oh, allez, quoi ! Harry ne va pas fondre en larmes parce que Jared ne lui a pas dit ? Ce blog, c’est son jardin secret. L’endroit où il peut parler librement de son amour pour les super-héros, sans être jugé. Il n’allait sûrement pas en parler au mec le moins ouvert de la planète. Harry n’aurait rien compris. Il l’aurait envoyé balader et lui aurait servi un sermon d’homme mature. Comme si le gars, avec ses vingt-et-un ans, connaissait le monde dans tous détails. Que dalle, ouais ! “Ouais, je sais, j’suis désolé. Mon téléphone, maintenant !” C’est comme raisonner un preneur d’otages. Harry est le preneur d’otages. Il est entré dans une école maternelle et a récupéré le premier enfant qui lui est tombé sous la main. L'enfant étant le téléphone, pour ceux qui n'auraient pas suivi. Jared doit essayer de le libérer. Sauf qu’il est nul. Terriblement nul en négociation. Encore plus lorsqu’il s’agit d’Harry. Ce gamin est trop joueur, trop infantile. Il ne peut pas s’empêcher de survoler les autres photos. Jared le voit bien. Il voit clair dans son jeu : Harry cherche des images compromettantes pour se moquer et attirer l’attention. Le petit connard. Ne jamais laisser son téléphone entre les mains d’un homme ivre. JAMAIS.

Imposteur !” WHAT ? Pause. Temps mort. Il se passe quoi, là ? Pourquoi ce revirement de situation ? Pourquoi ce changement d’avis ? Harry, on avait dit de ne pas faire le con et là, tu fais quoi ? Je te le donne en mille : tu fais le con ! Pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de méchanceté ? Pourquoi s’acharner ainsi sur un pauvre coursier qui n’a rien demandé à personne ? “Tout le monde sait que le vrai The Mole, ça s'écrit pas comme ça. Y a pas d'underscore dans The Mole ! Pirate ! Tu te fais passer pour lui, arrête de te foutre de nous !” C’est comme se prendre une porte dans la gueule. Ça fait mal. Atrocement mal. Et croyez-en l’expérience de Jared. Il s’en est pris, des portes. Des portes en bois. Des portes vitrées. Des portes en aluminium. Des portes de toutes les sortes. Jamais volontairement. Jamais joyeusement. Celle que Harry est en train de lui fermer sur la tronche est la plus douloureuse. La trahison d’un ami. Le connard. Le salaud. A quoi il joue ? Pourquoi il lui fait ça ? Ils s’entendaient bien. Ils s’amusaient bien. Et puis, il a fallu qu’Harry fasse tout capoter. Il a fallu qu’il devienne méchant en le faisant passer pour un menteur. Les filles sont en train de pouffer de rire derrière eux. Il les entend. Il les entend très clairement. Mais elles peuvent rire. Ce n’est pas douloureux. Le plus douloureux, c’est ce que vient de faire son pote. “Piniouf !” Il est gentil, le petit Jared. Il est déjanté. Il a de l’humour. Il se fiche du regard des autres. Il est tolérant. Il est patient. Il s’énerve rarement, même jamais. Sauf qu’il ne faut pas le chercher. Il ne faut pas le prendre par les sentiments. Ce blog, il est important pour lui. Alors, Harry peut être jaloux. Il peut vouloir repartir avec les deux jeunes femmes. Il a le droit. Jared les lui laisse, mais pas son pseudo ! Pas son compte Instagram ! Pas sa sincérité ! Il y a des choses auxquelles on ne touche pas. Harry l’a fait, pourtant. “On peut parler dehors, Harry ?” Il arrache son téléphone de l’emprise de son pote. Il corrige le pseudo pour le remettre comme il était à l’origine. Qui sait ce qu’Harry a fait également ? Envoyer des photos à Jazz ? Trouver le numéro de téléphone de sa mère ? Trouver une photo de sa grand-mère ? Il ne lui passe plus jamais son téléphone. C’est fini ! Il n’y a plus de confiance. Il n’y a plus d’amitié. C’est la rupture ! Il n’attend pas de savoir si le gamin le suit. Il s’en fout, en fait. Il a trop mal dans son petit coeur. Il a besoin d’air. Il a besoin de respirer. Alors, il file dehors. Il range son téléphone dans sa poche. Là où Harry ne pourra pas venir le chercher, à moins de devoir passer sur son corps.

A peine dehors, il se retourne pour s’adresser à Harry. Il pensait vraiment que ce serait une relation sans prise de tête. Sans disputes. Sans débats. Ils se chamaillent. Ils se taquinent. Sans jamais nuire à l’autre. Sans jamais démonter l’autre. Enfin, c’était le cas jusqu’à maintenant. C’est dingue ! Ils étaient presque comme deux frères (l'un des deux est plus beau que l'autre, mais on ne le dira pas pour des raisons évidentes de jalousie). Ils étaient presque comme deux potes. En même temps, Harry lui a envoyé tous les signaux. Le manque de respect envers son aîné. Le débat sur les super-héros. Fallait pas s’attendre à une super relation fraternelle. Ils sont tous deux les seuls garçons de leur famille. Ils ne sont pas doués pour ça. Pourtant, Jared avait quand même espéré qu’ils n’entrent pas en compétition. En plus, c’est Harry qui a voulu tester ses capacités de drague. C’est Harry qui a souhaité le mettre au défi. Il est tellement mauvais joueur qu’il s’est senti obliger de mentir pour sauver la face ! “Mais bon sang, Harry, qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ta tête ? Ta soeur t’a trop frappé avec ses poupées ou quoi ? Si tu les voulais, t’avais qu’à me le dire plutôt que de me tourner en ridicule ! J’ai Jazz, j’ai pas besoin d’une geek qui lit mes articles. En plus, t’avais toutes tes chances avec elles.” C’est vrai. Harry était en train de devenir l’homme dont elles pouvaient avoir confiance aveuglément. L’homme sincère qui leur aurait dit s’il les appréciait ou pas, s’il les trouvait intéressantes ou pas. L’homme qui n’aurait pas eu peur de dire clairement ce qu’il pense. L’homme parfait pour elles, en somme. Il était en train d’écraser Jared avec tout son charisme de badboy. C’est Jared qui aurait dû flipper. C’est lui qui aurait dû décrédibiliser Harry. C’est lui qui aurait dû renverser la tendance. Il n’en a pas eu la chance. Il n’en a pas eu l’opportunité. Parce que pour lui, ça ne fonctionnait pas ainsi. Ils se poussaient tous les deux dans la même direction. Il a du mal à comprendre ce qu’il s’est passé dans la tête du génie. Il a vraiment une manière de penser différente. Complètement lunaire. Complètement folle. “T’as vraiment un problème, faut que t’ailles consulter !” Il l’aime bien, le petit Harry. Vraiment. Un gars attachant. Un gars intelligent. Mais un gars apparemment instable. Un gars qui ne supporte pas la compétition. Un gars qui a un vrai complexe d’infériorité. Faut croire que vivre entouré d’une mère et d’une soeur omniprésentes vous marque. Le pauvre petit. Il a dû se sentir touché dans sa virilité. Il a dû avoir le sentiment d’être rejeté. Pour un peu, Jared lui ferait un câlin. Mais non. Parce qu’il est comme ça, Jared. Il a besoin de digérer avant de revenir.

©️ GASMASK


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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




The Amazing Spider-Bucks
feat. Jared Hemingway & Harry Fisher


Bien sûr que Jared veut me parler seul à seul. J'aurais fait pareil ! Mais il n'a pas l'air de comprendre ce que je viens de faire. Alors, je glisse du tabouret et soupire en roulant des yeux.

"Excusez-moi, jeunes filles, le devoir m'appelle !"

La blonde me salue et je doute de la revoir un jour. Elle a beau sourire, elle me dit clairement dans son regard qu'elle est soulagée et qu'on leur fout enfin la paix. Au moins, elles auront un sujet en commun, maintenant ! Qui sait, peut-être même que leurs liens vont se resserrer, qu'est-ce que t'en penses ! Tout ça grâce à moi, tu te rends compte ? C'est beau.

J'attrape ma veste au passage et cale une cigarette entre mes lèvres, que j'allume dès que j'ai un pied dehors. Jared n'attend pas pour me demander des explications et une fois de plus, j'aurais probablement fait pareil. J'inspire profondément et tire ma latte en l'observant, sans broncher. Qu'il gueule, ça m'est égal. Sans les filles, pas besoin de sourire, pas besoin de jouer un jeu. Ce n'est pas que j'ai envie de donner une leçon à Jared, mais plus il cause, et plus j'ai l'impression d'être seul au monde, à détenir les réponses. La vérité. Sauf que je me dis une autre chose... C'est que j'ai confié quelque chose à Jared. Quelque chose que je n'ai même pas dit à Jeremy. Je ne veux pas agir comme si... Parce que je lui ai confié un secret enfoui dans ma poitrine, alors il me doit la vie, mais je ne resterai pas là à le regarder se planter de chemin !

Et je le pousse d'une main sur le torse pour qu'il respecte une certaine distance. Je n'aime pas beaucoup qu'on soit près de moi.

"Je veux de chances ni avec elles, ni avec qui que ce soit !" Je lève les mains en ouvrant les paumes, ma cigarette coincée entre deux doigts et j'ouvre grands les yeux pour le dévisager. "T'as écouté ce que je t'ai dit tout à l'heure ?! Parce que laisse-moi te dire que moi, je t'ai écouté ! Je t'ai écouté me parler de tes mutants, de tes super-héros, de ton admiration pour eux et tout et tout et bla bla bla ! C'est quoi la règle numéro UNO, Jared ? T'es pour ou contre le recensement, parce que je là je comprends pas ? Tu piges pas que ton identité est importante ?! T'es complètement marteau de dire tout haut devant deux inconnues qui tu es ! En leur foutant sous le pif tes relations avec les têtes dures de cette putain de ville ! Bordel, Jared, ouvre les yeux ! Réfléchis deux secondes ! Et si c'était la fille d'un sénateur ! Ou d'un journaliste ?! T'avais des paparazzis au cul, mon pote, tu réalises ça ?! C'est toi qui m'assommes avec tes conneries à longueur de journée, c'est moi qui dois te rappeler les règles que tu me répètes ?!"

Je recule d'un pas en reportant ma cigarette à mes lèvres.

"Alors, va te faire mettre, Jared ! Je m'en tape de ces filles ! Y en a pas une seule qui m'intéresse ! Aucune ! T'entends ?"

Je soupire sous le coup de l'énervement. Oui, je m'énerve, contre toute attente. Je suis pas des masses réputé pour être un mec super calme et super patient. Disons que j'ai mes moments...

"Je lis peut-être pas ton blog, mais je lis le journal ! Et je lis le Daily Bugle ! Tu sais ?" Je lève une main près de ma tempe, les yeux presque fous. "Celui qui met des photos de Spiderman en première page ! Avec le nom du photographe ! Peter parker ! Ca te parle pas que des personnes proches du photographe aient été dans la merde parce qu'il est proche d'un superhéros ?"

J'ai alors désigné le bar d'un geste vif du bras.

"Je viens de sauver tes miches, mon pote !" Puis, son téléphone quelque part sur lui. "Tu devrais être plus vigilant à l'avenir ! Et te protéger un peu plus que ça ! T'es pas n'importe qui ! Qu'est-ce que je t'ai dit tout à l'heure ? Est-ce que tu m'écoutes quand je parle, au moins ? Je t'ai dit quoi ? Que si t'étais un mutant, je voulais pas le savoir ! Pour te protéger toi ! Et toi, tu fais quoi ? Tu révèles à pas une, mais deux inconnues que t'es un foutu bloggeur underground adulé par la moitié de la ville parce que t'as des connexions avec pas un mais plusieurs super-héros et mutants ! C'est quoi ton problème à toi, Jared ?"




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Il n’aime pas s’énerver. Il n’aime pas aller à l’encontre de son tempérament. Lui, c’est la bonne humeur à l’état pur. C’est de la joie, du plaisir, de l’amusement. Ce n’est pas l’agacement, la colère, les conflits, la tension. Ce n’est pas son délire et ça ne le sera jamais. Surtout avec un pote comme Harry. Ils s’entendent bien tous les deux. Ils ont les mêmes délires. Ils rigolent bien. Ils boivent des coups ensemble. Putain, ils s’amusaient. Pourquoi il a fallu qu’il gâche tout pour ne pas perdre la face devant les deux jeunes femmes ? Okay, peut-être que Jared aurait dû le prévenir avant. Il a sorti une carte déloyale. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un blog qui fonctionne plus ou moins bien. Si il l’avait su, il aurait menti à leur deux conquêtes et il aurait dit qu’Harry l’aidait sur tout. Mais non ! Il a fallu que monsieur soit blessé et qu’il aille même jusqu’à falsifier son pseudo sur instagram. Le gars n’a pas de limite. La prochaine fois, ce sera quoi ? Il appellera la compagnie d’électricité pour tout couper chez lui ? Il lui arrêtera son abonnement internet ? Pire ! Il le scalpera et lui retirera son visage pour se le greffer. C’est un psychopathe, ce gamin. Et heureusement qu’il lui impose une distance de sécurité parce que sinon, Jared lui aurait arraché les yeux le premier. Non mais ! “T'as écouté ce que je t'ai dit tout à l'heure ?! [...] C'est toi qui m'assommes avec tes conneries à longueur de journée, c'est moi qui dois te rappeler les règles que tu me répètes ?!” Harry est sérieux ou quoi ? Jared tient juste un blog. Rien de méchant. Rien de répréhensible. Rien de dangereux. Ce n’est pas parce qu’il sait conjuguer deux verbes et former trois phrases qu’on va venir toquer à sa porte et l’enlever. Le gamin voit vraiment le mal partout ! Il prendrait une grand-mère pour une voleuse si jamais elle lui demandait l’heure. C’est le genre de type à regarder tout le monde avec suspicion. Mais bordel, tout n’est pas grave, tout n’est pas dangereux, tout n’a pas de conséquence. S’il avait dû lui arriver quelque chose, ça aurait eu lieu bien avant. Il n’intéressera jamais personne, avec ses histoires. Il n’est même pas pris au sérieux par les super-héros. Qu’est-ce que des super-vilains feraient avec lui ? Rien ! A moins qu’ils ne tentent de le torturer ou de le lobotomiser. Faut pas déconner ! Harry est vraiment pessimiste. Plus grave encore, il est paranoïaque. Ce gars a vraiment des soucis. A force d’être maltraité par sa mère et sa soeur, il voit des risques imaginaires. Faut qu’il se détende, qu’il respire. Tout va bien.

Alors, va te faire mettre, Jared ! Je m'en tape de ces filles ! Y en a pas une seule qui m'intéresse ! Aucune ! T'entends ?” La vulgarité, maintenant ! Ah ben tiens, on commence à descendre bien bas. Il lève les yeux au ciel. Il ne comprend pas pourquoi il faut toujours qu’on se mêle de sa vie. Il ne vend pas de drogues, il ne vend même pas ces bonbons haribo à la réglisse dégueulasses. Alors, qu’est-ce qu’on vient le faire chier pour un putain de blog ? C’est son truc à lui. C’est son passe-temps. C’est sa manière de partager ce qu’il vit avec les super-héros. On ne peut même pas dire qu’il ait de relation avec eux. Il a discuté avec quelques uns. Il a même pu faire des photos. Mais il n’a pas leur numéro de téléphone personnel. Il ne sait pas où ils habitent. Il ne connaît même pas la taille de leur caleçon (ça va venir, quand il sera entré par effraction chez eux et qu'il aura fouillé dans les tiroirs #fou). Alors non, il n’est pas intime avec eux. Il n’est pas le gars qu’il faudrait enlever pour obtenir des informations ou pour attirer l’attention. Il est juste Jared. Un coursier. Un New-Yorkais comme les autres. Sa leçon de morale, Harry peut se la mettre où je pense. De toute manière, il peut hurler, il peut postillonner, il peut fumer cigarette sur cigarette, ça ne changera rien ! “Je lis peut-être pas ton blog, mais je lis le journal ! Et je lis le Daily Bugle ! Tu sais ?” AH AH ! Voilà son erreur. Voilà son problème. Harry est tellement jaloux d’être à côté de la plaque parce qu’il ne lit pas son blog. Du coup, il se sent obligé d’être vulgaire et méchant. Mais Jared ne le juge pas. Ils ne sont pas obligés d’avoir les mêmes centres d’intérêts. Ils ne sont pas obligés de parler des super-héros à longueur de journée. Il est tolérant. Il acceptera de parler de licornes et de pompom-girls pendant des heures, si ça peut faire plaisir à Harry. Y a pas de problème ! “Celui qui met des photos de Spiderman en première page ! Avec le nom du photographe ! Peter parker ! Ca te parle pas que des personnes proches du photographe aient été dans la merde parce qu'il est proche d'un superhéros ?” Peter Parker. Une légende. Jared aimerait bien le rencontrer, lui claquer la bise et lui demander tous ses conseils pour devenir le photographe professionnel d’un super-héros. Enfin, faudrait déjà qu’il ait un quelconque talent en photo et qu’il ait du matériel de professionnel. Bon, ça attendra. Ça attendra déjà que cette foutue dispute dans la rue se termine. Non parce que Môsieur parle de discrétion, mais ils sont quand même en train de hurler au milieu des ivrognes. Discrétion : zéro. Il n’en peut plus d’entendre ses inquiétudes. Il n’en peut plus de le voir s’énerver pour rien. Parce que pour Jared, ce n’est rien. Derrière son écran, il se sent protégé. Il se sent à l’abri de tout. “Mais putain Harry ! Tu lirais mes conneries, tu saurais que je ne suis pas proche des super-héros ! J’essaye juste d’être là quand ils apparaissent. J’ai pas le numéro perso de Spiderman.... même si j’ai failli avoir celui de Thor. Arrête de faire ta mère-poule deux secondes et fiche-moi la paix !” Parce que c’est ce que le gamin est en train de faire. Il a la même tête que sa mère quand Jared se cassait la tronche en skateboard dans les escaliers. Il a la même colère que sa mère quand elle le voyait assis sur le toit. Ils le traitent comme un gamin inconscient et insouciant. C’est le cas, mais il est réaliste. Il ne va pas être en danger parce qu’il aime les super-héros. Sinon, des milliers de personnes seraient dans cette situation !

Je viens de sauver tes miches, mon pote !” OH MON DIEU ! Harry, mon sauveur. Merci pour tout. Son visage se couvre d’une grimace insolente. Ce ne sont pas deux gamines dans un bar qui lui auraient fait du mal. Elles étaient là pour boire des verres et passer une soirée ensemble. Elles n’avaient pas prévu d’être importunées par deux cons. Faut vraiment qu’Harry fasse soigner sa paranoïa, ça devient grave à ce stade. “Tu devrais être plus vigilant à l'avenir ! [...] C'est quoi ton problème à toi, Jared ?” Putain, il continue. Harry continue à jouer les mères inquiètes et protectrices. Non mais allô, on s’réveille Harry ! Il a vingt-six ans, il sait se défendre tout seul. Il a passé sa vie à se casser la gueule, à s’exploser tous les os du corps et il a survécu. C’est pas un blog qui va le tuer. Il y en a des centaines sur internet. Des centaines qui parlent des super-héros. Il n’est pas le seul et il ne sera pas le premier à s’en prendre la gueule. Y en aura d’autres avant. Il aurait le temps de voir venir. Puis bon, être blogueur et être mutant, le danger n’est pas le même. C’pas parce qu’il écrit sur internet qu’il doit être surveillé et regardé de travers. Il n’a pas une modification génétique. Il n’est pas capable de pisser du feu ou de figer quelqu’un en pétant. On n’est pas sur le même danger. Harry ne risque rien en sachant qu’il est blogueur. “T’as le talent pour tout exagérer ! A quel moment quand tu tiens un foutu blog, tu mets ta vie en danger ?! A AUCUN. Parce que tu sais quoi ? Tout le monde a le droit de s’exprimer sur Internet. J’suis pas le seul à m’intéresser aux super-héros. J’suis pas le seul à essayer de les rencontrer ! Je n’en ai pas rencontrés tant que ça, alors faut te calmer. Je ne fous pas ma vie en danger parce que je poste quelques mots qui sont noyés au milieu de milliers d’autres.” Il se croit franchement à l’abri de tout danger, de toute menace. De toute manière, il ne sait rien. Il ne sait pas où Thor se fait sa coupe. Il ne sait pas quel pressing s’occupe du nettoyage du costume de Captain America. Il ne sait pas où vont les Quatre Fantastiques pour faire leurs courses. Le gars qui voudrait le kidnapper pour connaître toutes leurs habitudes serait foutu avec Jared. Il ne sait rien. Peut-être qu’il crèverait, au final. Mais il aurait protégé des gens. Il aurait fait une bonne action. Non, en fait, il ne crèverait pas. Il enverrait le super-vilain dans un coin surveillé par la police où il se ferait arrêté. Il l’enverrait dans un cirque ou dans “Et ces filles, elle auraient fait quoi ? Elles auraient glissé de la drogue dans mon verre ? Elles auraient envoyé un tweet ? Elles n’auraient rien fait, merde ! Tu vois le mal partout, Harry. J’comprends, tu n’as pas eu une vie facile tout ça, mais n’empêche pas les autres de vivre !” Harry peut avoir une vie ennuyante, dans le ranch de sa mère, aux côtés des chèvres et de sa soeur castratrice. Mais qu’il ne vienne pas pourrir la vie de Jared avec ses leçons de morale pourrie. Il aime sa vie, Jared. Il ne la changerait pour rien au monde. Bon okay, un petit pouvoir serait un plus indéniable. Il ne cracherait pas dessus, mais ce n’est qu’un détail.

Il prend une inspiration. Se disputer avec Harry, ça le fait vraiment chier. Il pensait qu’ils n’en viendraient jamais aux conflits. Ils peuvent débattre, ils peuvent se chamailler. Mais hausser le ton et attirer l’attention de toute la rue, ce n’est pas dans leurs habitudes. Il sait que Harry est inquiet. C’est mignon. C’est adorable. C’est vraiment gentil. Il n’y a pas assez de monde sur Terre qui s’inquiète pour les autres. Il ne veut pas le décourager. Ce serait con qu’Harry devienne complètement égoïste et égocentrique, hein. Faut les récompenser, ces petites bêtes rares. Alors, Jared se calme. Il esquisse même un sourire. Parce qu’il est touché que le gamin se fasse du souci. Encore plus touché que par sa trahison. “En principe, quand on s’inquiète pour quelqu’un, on lui fout pas la honte devant tout le monde. On le lui dit clairement et on essaye d’en discuter. T’as intérêt à te mettre ça dans la tête parce que si tu me hurles dessus à chaque fois que je veux traverser la route en dehors du passage piéton, j’te jette dans une poubelle ! Compris ?” Alors, ils sont potes de nouveau, hein ? Ils vont poursuivre leur soirée dans les bars et ils vont vomir dans le caniveau, hein ? Ils vont reprendre où ils se sont arrêtés et fêter l’anniversaire de ce crétin, hein ? Allez, on oublie ?

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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




The Amazing Spider-Bucks
feat. Jared Hemingway & Harry Fisher

Y a un truc que je comprends pas. Mais peut-être que c'est surtout parce que j'ai pas lu son blog. Tout ce que je sais, c'est que Jared me dit. Et il me dit beaucoup de choses. Je lis entre les lignes, et j'y vois du potentiel. Je refuse de le laisser gâcher ce potentiel. Il a le pouvoir de faire quelque chose de bien et il s'en sert pour draguer ! Ce mec est un abruti congénital ou bien je suis un génie de l'univers ! Je me rapproche de lui, les yeux ronds et je secoue la tête.

"Déjà, de base, on se protège sur le net, c'est la règle générale, ça ! Je suis peut-être parano, mais je connais mes classiques ! On vit dans un monde dangereux, t'as l'air de l'oublier ! Sinon, pourquoi on aurait des super héros pour nous défendre ? Allez, Jared !"

J'aimerais qu'il se réveille, j'en ai marre de l'entendre tout prendre à la légère comme ça, j'ai peur qu'un jour ça lui joue des tours. Le pire dans tout ça ? Je suis pareil. Je veux dire, quand un sujet me tient à coeur, je prends tout à la légère, je me fiche de tout et je n'écoute personne. Je ne fais confiance qu'à moi. J'essaye de lui faire comprendre qu'il n'est pas à l'abri. Pas aujourd'hui. Pas dans cette ville. Alors, je baisse d'un ton en restant particulièrement sérieux.

"Tu écris plus qu'un blog. Les gens te lisent, ils te regardent comme un exemple, ils sont d'accord avec toi, tu crois que tu vaux plus ou moins que dalle, mais tu te plantes. Et je te dis pas ça par envie ou jalousie ou quoi que ce soit. Entends ce que je te dis comme un fait réel. Peu importe ce que tu sais, ce que tu fais… Depuis tout à l'heure, j'essaye de t'expliquer que ce qui est dans ta tête, c'est pas dans la tête de tout le monde. Et les autres, ils interprètent ce que tu dis, ils y voient comme un message, tu piges ce que je te dis ?"

L'histoire de ramener ma vie sur le plateau, par contre, ça me gonfle. Je roule des yeux et je soupire en ondulant de la tête.

"Mais on s'en care l'oignon jusqu'au concombre de ma life ! J'ai jamais dit que ma vie était difficile ! J'ai la vie la plus simple et la plus chiante du monde ! Admettons !" Je montre le bar. "Admettons la brunette est fille de journaliste. Elle rentre 'Papa papa, devine, j'ai rencontré The Mole !' 'Qui ça ?' lui répond le rédac en chef du Bugle. Alors là, la brunette lui explique que t'es le bloggeur le plus populaire de la ville parce que tu défends la cause mutante et les super héros. 'Hin hin' pense le rédac. 'Je vais le filer pour qu'il m'aide à faire sortir de leur cachette tous ces mecs en collants !' C'est aussi con que ça ! Et puis un jour, ça te retombera dessus. Ce n'est qu'une possibilité parmi des centaines, Jared. Tu dois protéger ton identité, de la même manière que les autres." Je soupire d'un coup. "Et honnêtement, tu te grillerais des chances avec les gonzesses." Je me frotte un oeil. "Elles n'en voudraient qu'à ton fric… 'Hannn lala, je sors avec The Moooole !' Ouais, super Jared, bon plan ! Tu serais exposé comme un trophée, c'est vraiment ça que tu veux ? Je te croyais plus digne… En plus, pourquoi jouer le paon avec ces filles si t'en a déjà une, tu t'en fous. Ca te tuera pas un peu d'humilité."

Je me tourne pour regarde la rue en tirant sur ma cigarette, fourrant une main dans ma poche. Peut-être que je réagis trop facilement, que je m'emporte trop. Même que je rigole à sa menace. Je m'en fiche de ce qu'il peut me faire, il me fait pas peur. Peut-être que j'exagère, mais je lis vraiment les journaux et ouais, tout ce que je lis, ça me flanque les boules. Je suis pas tranquille. J'ai beau être ni d'un bord, ni de l'autre, ça fleure la guerre civile si on continue dans cette lancée. C'est pas que je pense pouvoir l'en empêcher… C'est que je pense qu'on a moyen de pas l'aggraver. Alors, après un temps où je réfléchis, je baisse les yeux sur le mégot que j'écrase du bout de ma basket dans le caniveau.

"Ecoute, Jared, je vais te dire un truc, je te tuerai si tu le répètes, ok ? Je démentirai de toute façon." Je secoue le bout de ma chaussure imprégnée de la flotte des rues et je reviens sur le trottoir pour le regarder. On dirait un petit chiot, en fait. C'est lui qui devrais me faire la leçon, normalement, non ? "Moi, ce que je pense, c'est que ton blog, il est important. J'en entends parler au boulot, à la fac… Même une fois, je me suis tapé une fille, elle pensait qu'à The Mole. Je crois même avoir joué le jeu genre je le connais bien, je pourrais te le présenter… Je me suis demandé si elle me pétait pas le 7e ciel à ce moment-là. Pourtant, elle était assise sur..., si t'as besoin d'un dessin, tu vois ! Alors…" Je me racle la gorge. "Je l'ai jamais rappelée et j'ai ignoré tous ses messages, cette fille, c'était une folle cinglée, Jared et elle doit pas être la seule. Mais…" Je retrouve mon sérieux et je secoue la tête. "Ce que je veux dire, c'est que les gens, d'une manière ou d'une autre, te voient comme un intermédiaire, comme… Un messager. Et moi, je crois que ton blog, il peut changer quelque chose, même si t'en as pas conscience. Tout ce que je t'ai dit tout à l'heure, c'était pas des paroles en l'air. T'as du potentiel dans tes idées, mais tu les appliques pas dans le bon sens. Tu as une communauté derrière toi, même si tu la vois pas. Je lis le journal, mais je leur écris pas, non plus. Ils savent pas que je les lis ! Ton blog, c'est pareil. Un paquet de gens le lise sans que tu le saches et tu sais pas ce qu'ils en pensent, ce que ça leur inspire. Moi je crois que… Puisque tu veux faire quelque chose, agir, tu devrais commencer par là. C'est pour ça que ton identité est importante et que tu dois foutre en l'air toutes ces photos où on te voit. Tes super-héros, ils se cachent pas pour rien. Si tu veux changer les choses, t'as intérêt de t'y mettre. Maintenant. Et aussi, passer moins de temps avec un bouseux dans mon genre, parce que j'ai autre chose à foutre que de te voir bousiller ton potentiel à boire comme un trou pour finir dans le caniveau !"
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Déjà, de base, on se protège sur le net, c'est la règle générale, ça ! Je suis peut-être parano, mais je connais mes classiques ! On vit dans un monde dangereux, t'as l'air de l'oublier ! Sinon, pourquoi on aurait des super héros pour nous défendre ? Allez, Jared !” Allez, toi-même ! C’est avec des raisonnements pareils que l’on accepte que des gens portent des armes. Et puis merde, “on se protège”. On dirait qu’il parle de relations sexuelles. C’est juste internet. Oui, tout ce qu’on raconte dessus reste à vie. Tout ce qu’on poste est à jamais perdu dans les méandres du web. Mais crotte à la fin ! Il est un internaute parmi des milliards d’autres. Par quel miracle est-ce qu’on le trouverait ? Oui, il y a pas mal de visites. Pas mal de commentaires. Pas mal de partages. M’enfin, ça reste dérisoire face à la notoriété des journalistes. Eux sont exposés partout : sur les réseaux sociaux, sur les sites internet, dans la presse papier. Ils sont partout. Alors que Jared, il participe à une ou deux émissions de radio tous les six ans, il écrit des articles quand bon lui semble et il poste des photos quand il en a envie. La seule chose qui pourrait lui attirer la notoriété et se faire applaudir même par ses collègues et ses clients, c’est qu’il parvienne à livrer tous ses colis en temps et en heure. Autant dire que ça n’arrivera jamais. Il est cantonné à l’anonymat. Ce n’est pas en mettant deux photos de lui sur Instagram qu’il se met une cible dans le dos et qu’il est à abattre. Harry regarde vraiment trop de films. Faut qu’il arrête de cultiver sa créativité et son imagination. Ça ne lui va pas bien du tout. Pauvre gamin trop créatif. Il est exclu et incompris par tous les autres. Même par Jared. “Tu écris plus qu'un blog. [...] Et les autres, ils interprètent ce que tu dis, ils y voient comme un message, tu piges ce que je te dis ?” Allez Harry… Il ne peut pas vraiment croire ce qu’il raconte. Comment Jared, lui, petit coursier de pacotilles, pourrait avoir une quelconque influence ? Surtout que ce sont principalement des conneries, des choses qu'il raconte sur le tout de l'humour en grossissant la vérité. Personne ne pourrait le prendre au sérieux. “Mes lecteurs savent très bien qu'il faut pas me prendre au sérieux. Tu lirais mes articles, tu saurais ! 'fin, comment on peut sérieusement croire que Daredevil lave son linge avec un tablier à fleurs ? L'humour, c'est la ligne éditoriale de mon blog. Ils le savent !" Ce n'est pas lui qui donne du contenu à ses lecteurs. Au contraire, c’est l’inverse qu’il se passe. Il demande de l’aide à sa communauté. Il lui demande de l’informer de l’apparition des héros. Il lui demande leurs avis. Il ne croit pas un mot de ce que raconte Harry. Il voit juste un pote qui essaye de le protéger des dangers d’internet. Jared les connaît. Il sait qu’il peut y avoir des psychopathes sur Internet. Il sait que des gens usurpent les identités, arnaquent et détruisent des vies. M’enfin, il n’est pas aussi malchanceux. Il maîtrise parfaitement la situation. Pas besoin de taper un scandale en pleine rue. Surtout qu’on dirait qu’ils ont une dispute de couple.

Admettons la brunette est fille de journaliste. [...] Tu dois protéger ton identité, de la même manière que les autres.” Quelle belle histoire ! Non, vraiment, Jared s’est laissé embarquer dans ce scénario complètement émouvant, captivant, réaliste. Il avait presque l’impression de voir les acteurs jouer devant lui. C’était tellement impressionnant ! Il faut qu’Harry arrête les études (ça ne lui réussit pas, de toute manière) et qu’il se lance dans une carrière à Broadway. Aaah, mais c’est peut-être la raison pour laquelle il traîne si souvent dans le coin ! Pourquoi il veut boire des coups par ici ! Peut-être qu’il essaye de capter des metteurs en scène pour démarrer sa carrière. Mais fallait le dire plus tôt ! Jared l’aurait aidé. Ils auraient monté un truc improvisé où Harry aurait pu dévoiler toutes ses capacités de comédien. Ils peuvent encore le faire. Ce n’est pas trop tard ! “Et honnêtement, tu te grillerais des chances avec les gonzesses. [...] Ca te tuera pas un peu d'humilité.” Dit le mec qui faisait des allusions sur ses performances sexuelles tout à l’heure. Mais de quel fric il parle, en plus ? Si Jared gagnait quelque chose, il serait déjà parti de son vieux appartement miteux. Il arrêterait d’écouter les voisins se disputer dans le couloir. Il cesserait de calculer les allers et venues dans les escaliers. Il n’aurait plus froid dans sa chambre en plein hiver. Il aurait une putain de villa en dehors de la ville. Il aurait trois voitures de course et se déplacerait uniquement en hélicoptère. Harry se fait des illusions. Il gagne que dalle. Il ne pourrait même pas séduire une femme avec son compte en banque. En fait, il les ferait même fuir. Coursier, c’est vraiment pas le job le mieux payé du monde. Pourtant, les dangers sont bien réels. Coursier est même le métier le plus dangereux au monde. Rouler au milieu des voitures, sans airbag, sans protection. Allez klaxonner au milieu des embouteillages avec la sonnette du vélo qui ne sonne pas grand-chose, hein ! Il ne peut même pas se faire entendre. Enfin, si, la seule manière pour se faire entendre, c’est se foutre sur la route d’une voiture et se faire percuter. Là, on s’intéresse enfin à lui et on fait attention. Sinon, il peut crever la bouche ouverte. Rien que pour ça, il devrait avoir une prime de risques ! “Ecoute, Jared, je vais te dire un truc, je te tuerai si tu le répètes, ok ? Je démentirai de toute façon.” Il a un troisième téton ? Il sait toucher son nez avec sa langue ? Quel scoop est-ce qu’il va lui révéler ? Jared a hâte de l’entendre. Il ne serait pas aussi près d’Harry, il prendrait le temps de sortir son téléphone et d’enregistrer sa confession. Il pourrait la diffuser sur son blog, tiens. Ca donnerait une bonne leçon à Harry. Il verrait ses articles n’ont pas autant d’impact. “Moi, ce que je pense, c'est que ton blog, il est important. Pourtant, elle était assise sur..., si t'as besoin d'un dessin, tu vois ! Alors…” Il se prend une claque virtuelle dans la gueule. Ses collègues en parlent ? Pourquoi les siens en parlent et pas ceux de Jared ? C’est trop injuste ! Harry a les meilleurs collègues. C’est fini les livraisons, il va bosser dans un café toute la journée, maintenant. C’est décidé. Il va se faire une place dans le Starbucks du gamin et discuter pendant des heures des super-héros. Les journées seront tellement plus passionnantes et enrichissantes !

Mais avec tout ce qu’il raconte, c’est difficile de voir où il veut en venir. Jared croit y deviner une mise en garde. Comme s’il avait besoin d’un garde-du-corps pour continuer à écrire sur internet. Il n’est pas une célébrité. Il ne va quand même pas se mettre à rouler en limousine à vitres teintées et se faire ouvrir la portière par un homme en noir. Men in Black le retour. Hors de question qu’il cède à la peur parce que Harry est paranoïaque et pessimiste. Et puis, Jared est capable de se débrouiller tout seul. Il serait capable d’assommer une personne sans le vouloir. Il peut se débarrasser d’une personne qui tente de le kidnapper. Ce sera facile pour lui. “Ce que je veux dire, c'est que les gens, d'une manière ou d'une autre, te voient comme un intermédiaire, comme… [...] Et aussi, passer moins de temps avec un bouseux dans mon genre, parce que j'ai autre chose à foutre que de te voir bousiller ton potentiel à boire comme un trou pour finir dans le caniveau !” Okay, il se passe quoi, là ? Est-ce que Harry serait en train de s’inquiéter pour lui ? Chose encore plus remarquable : est-ce qu’il lui aurait fait un compliment ? C’est bon, Jared peut mourir tranquillement. Il vient d’avoir la preuve qu’Harry le trouve important, doué, compétent et intelligent. Non pas que son avis soit très important, mais il est un ami. Un ami, c’est toujours essentiel à l’équilibre. Surtout un ami comme lui. Un ami qui lui fait presque une déclaration d’amour. Il va s’éloigner juste le temps d’écraser la petite larmichette au coin de son oeil et après il revient. Il le dévisage un instant. A aucun moment, on ne lui a fait ce genre de remarques. Sa mère le pense plus intelligent, mais c’est sa mère. Elle dirait qu’il est capable de tirer un camion à la force de son auriculaire. Son grand-père lui répète qu’à son âge, il était dans l’armée et qu’il participait à des guerres. Mais c’était il y a trois siècles. Forcément qu’ils avaient besoin de gens suicidaires. Et puis, il y a ses autres potes. Ces amis avec qui il passe du bon temps, qui ne remettent pas son mode de vie en question, qui ne cherchent pas à le secouer. Et il y a Harry. Ce petit con d’Harry. Qui aurait cru que derrière ses yeux de drogué pouvaient se cacher un gars qui s’inquiète pour les autres ? Harry, c’est comme un Kinder Surprise. Le chocolat est l’apparence je-m’en-foutiste qu’il renvoie. A l’intérieur, le cadeau dévoile une générosité et un altruisme surprises. “Parle pour toi, mon p’tit bonhomme, je peux tenir encore toute la soirée !” Il est loin d’être dans le caniveau. Par contre, s’il pousse Harry au bord de la route, c’est lui qui y sera. Il pourra pas dire le contraire. Ce ne sont pas quelques verres qui vont torcher Jared. Il lui en faut bien plus. Et c’est l’anniversaire du gosse. Faut être à la hauteur du défi.

Pour en revenir au côté sérieux de la conversation, Jared pousse un soupir. Il veut bien lui faire ce cadeau. Supprimer toutes ses photos (qu’il repostera presque aussitôt). Arrêter de se déprécier et chercher une stratégie pour faire bouger les choses (qu’il oubliera à cause de l’alcool). Il peut faire des efforts. Faire semblant d’en faire, en tout cas. Il passe un bras sur les épaules d’Harry. “Okay mon vieux, tu as gagné ! Je vais faire un effort pour ne plus afficher ma tête de tombeur sur Internet et arrêter d’en parler en public, ça te va ? Faut aussi que j’prenne un garde-du-corps ou tu penses que je suis relativement en sécurité ?” Ça va lui coûter cher, cette connerie. S’il avait su qu’écrire un blog le mettrait au même niveau de danger que les super-héros, il se serait abstenu. Déjà qu’il fait dans son froc dès qu’il voit une araignée, il n’est pas prêt pour être réveillé dans son lit, par un homme masqué qui veut l’enlever. Il lui faut un garde-du-corps. Ceux qui font flipper parce qu’ils font trois mètres de haut et qui ont des muscles qui pèsent une tonne. Est-ce que l’homme passerait par les portes ? Merde ! Va falloir agrandir les portes de son appartement. Pfffu ! L’innocence, c’était quand même mieux. Il fait chier, Harry, avec ses inquiétudes, sa paranoïa et ses leçons. Surtout, maintenant que le gamin est au courant pour le blog, Jared a intérêt à faire attention à ce qu’il dit et fait. Il est certain qu’il aura le droit à un commentaire de trois pages à chaque fois qu’ils se verront. Il ne doit pas merder. Il doit être à la hauteur des attentes d’Harry. Après tout, il est persuadé que Jared peut faire quelque chose de son cerveau et de ses dix doigts. Reste plus qu’à trouver quoi. Gratteur de dos professionnel ? “Je te promets que je vais faire plus attention et que je vais bouger mon cul. Prends ça comme mon cadeau d’anniversaire.” Rester en vie et pas faire de connerie. C’est un super cadeau, ça. Harry ne peut pas dire le contraire. On ne fait pas meilleur cadeau personnalisé. Il va y mettre du sien et se donner à fond pour survivre. “Par contre, arrête de me dire que tes conquêtes pensent à moi quand vous baisez, c’est vraiment bizarre, okay ?” C’est vrai qu’il a du charisme et un visage particulièrement incroyablement beau. C’est vrai. Mais Jared est aussi timide, vous voyez ? Il n’aime pas savoir qu’il embête ses potes quand ils couchent. C’est vraiment pas son truc. Même si, faut l’avouer, c’est plutôt valorisant. Mentalement, il a couché avec plein de femmes inconnues. La classe, non ?

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The Amazing Spider-Bucks
feat. Jared Hemingway & Harry Fisher

"L'humour, c'est la meilleure arme en temps de guerre, Jared, ne le sous-estime pas, c'est tout. C'est une chose à laquelle le monde entier répond automatiquement depuis des milliers de siècles ! Cela dit, tu seras jamais aussi drôle que moi !"

Ecoute-moi ça... Jared me promet de faire attention. Si c'est pas mignon. N'est-ce pas une preuve folle d'amitié ? Ah, mon petit Jaja... C'est un pote, ça, un vrai, tu vois ? Même que je lui souris. Pour lui, je suis presque moi-même. A sa remarque, je pouffe de rire en me retenant de rougir et je hoche la tête en jouant avec un petit trou dans le bitume avant de me rallumer une autre cigarette.

"Ouais, bah, je te rassure, ça me pose autant de problèmes qu'à toi. J'aime bien quand les filles me voient moi et pas un autre ! Nan, mais..." Je hausse les épaules en rougissant... Un peu. "Je vois une fille de temps en temps. Elle est pas mal. Elle est cool. Ca occupe quand je m'ennuie. Et elle parle pas de toi, promis !"

Je relève les yeux sur lui et le désigne de ma cigarette.

"Par contre, tu vas me faire aussi le plaisir de calmer ton complexe de supériorité avec moi. Je suis pas ton bonhomme et je suis pas un cadet, ok ?"

Que la nuit soit belle et la soirée jeune, ça c'est une chose. Je suis pas fatigué, mais oui, je dois admettre que passer de bar en bar à vouloir impressionner Jared… Ca m'envoie pas du rêve. Mais comme je n'ai pas envie de passer pour un papi précoce, je veux que ce soit lui qui ait l'idée de rentrer à la maison ! Après tout, c'est lui le vieux, non ? Pourtant, c'est lui qui réagit comme un gamin, c'est moi qui ait des idées d'adultes. Tout ça, pour lui plaire, en plus ! Non, mais je te jure, qu'est-ce qui faut pas faire pour garder des potes de nos jours ! Ca aurait pu être un autre que Jared, mais lui, au moins, il est moitié moins con que l'autre moitié du reste de l'univers. Tu me suis ? Il a plus de conversation et d'opinions que les autres et même s'il me regarde bizarre des fois, c'est plus par moquerie que par une curiosité déplacée dans le but de me juger.

"Mon ex m'avait offert un échantillon de toutes les bières du monde à Noël. J'ai pas encore pris le temps de les siffler, ça te dit ?"

Oui, bien sûr, fais boire à Jared les cadeaux de ta dulcinée ! Pour quelqu'un qui voulait insuffler l'idée dans la tête d'un mec, j'en ai des bonnes moi-même ! De toute façon, il va quand même bien falloir que je les boive un jour. Ca prend la poussière chez moi, et de la place. Je suis un amateur de bières, mais celles-ci, j'avais refusé d'y toucher. Avec ce que Jared m'a dit, je pense qu'il est temps que je tourne quelques pages.

"Tu me parleras de ta blonde, et à l'oeil, parce que de toi à moi, il est pas donné ce bar ! Et puis de toute façon, c'est mon anniversaire, t'as pas le choix, donc… Tu me payes cette tournée, je te paye les autres en comité VIP !"

Je suis sérieux, en plus.
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Regardez-les, ils sont redevenus les meilleurs amis du monde. Prêts à partager la même pinte de bière. Prêts à s’échanger les caleçons. Prêts à pleurer dans les bras l’un de l’autre. Émouvant, non ? Bon, je vous l’accorde, pas vraiment. Ils ont juste l’air de deux gars qui ont un peu trop bu. Mais il paraît que ça a son charme… quand on veut essayer de leur voler leurs affaires et de les arnaquer. Je vous ai dit qu’il s’était fait voler ses sneakers, un coup ? Enfin, c’est ce qu’il suppose. Il est rentré à son appartement, pieds nus. Les chaussettes usées par la marche. Quand il s’en est rendu compte, il a tout de suite pensé à un vol. Évidemment ! Il n’était quand même pas assez plein pour retirer ses baskets et les abandonner dans un coin… n’est-ce pas ? Ceci dit, il ne se souvient toujours pas de ce qu’il s’est passé cette nuit là. Pour lui, il vaut mieux que la mémoire collective se rappelle qu’il s’est fait voler dans la rue, à New-York, qu’il a survécu à cet affrontement, au péril de sa vie et qu’il en est traumatisé à vie. Vous voyez bien ! Il a l’air terriblement traumatisé et effrayé, là, tout de suite, maintenant. Quoi ? Il a l’air plutôt joyeux ? Ce n’est que façade et comédie, voyons ! Derrière son sourire, il tremble. Très très fort. Il pourrait sursauter au moindre claquement de porte. Il pourrait éclater en sanglot au premier frôlement. Je vous jure, il est traumatisé ! Aux côtés d’Harry, il arrive à se détendre, vous comprenez ? Ce bonhomme est peut-être maigrelet, mais il fait flipper avec ses yeux et son attitude de badboy. Personne n’oserait les approcher. En fait, Harry est son garde-du-corps. Ouais, voilà. Défendre les gens, c’est bien ce qu’il apprend à l’école, non ? Ils ont des cours de self-defense, de tir et d’exfiltration. C’est sûr ! Et le midi, ils doivent tous se battre comme dans Hunger Games pour choper la dernière pomme. Ouais. L’éducation nationale, ce n’est plus ce que c’était, franchement. Ca en est scandaleux ! Et après, on crie à l’individualisme. “L'humour, c'est la meilleure arme en temps de guerre, Jared, ne le sous-estime pas, c'est tout. C'est une chose à laquelle le monde entier répond automatiquement depuis des milliers de siècles ! Cela dit, tu seras jamais aussi drôle que moi !” Jared éclate de rire. Si Captain America se mettait à l’humour pour combattre quelques ennemis, ce serait tout de suite moins passionnant et glorieux. Vous imaginez le truc ? “Les Avengers sont venus à bout de la menace après trois heures intensives de stand-up. Ils ont finalement réussi à arrêter l’homme dangereux”. En fait, les super-héros seraient les comiques que l’on voit à la télévision. Y a comme un doute qu’ils survivent face à des armes. Mais je dis ça, je ne dis rien, hein.

Heeeey, mais attendez ! Il ne serait pas en train de rougir, le gamin ? Nom d’un petit Hulk ! Il est amoureux. Harry est amoureuuuuux. Evidemment qu’il est amoureux ! D’une rousse, forcément. Il ne peut pas aimer quelqu’un d’autre qu’une rousse, sinon il en ferait de l’urticaire. Une belle rousse, plantureuse. Qui accepterait ses blagues salaces. Est-ce qu’il y a une créature pareille sur cette planète ? Naaaaaaah. Impossible ! “Je vois une fille de temps en temps. Elle est pas mal. Elle est cool. Ca occupe quand je m'ennuie. Et elle parle pas de toi, promis !” Jared hausse les sourcils. Genre ? On ne la fait pas à lui. Pas à tonton Jared. Cette femme n’est pas que pas mal. Elle est mieux que ça. Elle est fantastique. Elle est grandiose. Elle provoque des petites chatouilles dans le ventre d’Harry. Oh, c’est trop d’émotions ! Bébé Harry est devenu grand. Déjà vingt-et-un ans et sur le point de se marier. Jared n’a pas vu le gamin grandir. Les années passent trop vite ! Un mouchoir, il lui faut un mouchoir ! Le gamin quitte le nid familial. Il s’envole vers de nouvelles aventures. Hop-là, pas si vite ! Avant que Harry s’en aille avec sa dulcinée, Jared doit la rencontrer. Il doit lui poser des questions, il doit la connaître. Histoire de s’assurer qu’elle ne va pas l’assommer, le dépecer et lui voler tout son argent. Il faut prendre des précautions ! C’est Harry qui le lui a dit, tout à l’heure. Même en amour, mon vieux. Faut pas se laisser faire par de beaux yeux. Non, non et non ! “Voyez-vous ça ? Et elle a un nom ? Gertrude, Harriet, Evelyn ?” Parce que c’est forcément une vieille, dans l’esprit de Jared. Ouais. Faut pas chercher à comprendre. Une vieille ou une poupée gonflable. L’une des deux. Harry est typiquement le gars qui a des délires chelous. Et seule une grand-mère ou une poupée peut accepter. Et si Harry refuse de lui révéler l’identité de sa dulcinée, Jared mènera l’enquête. L’Inspecteur Hemingway s’assurera de trouver cette personne. Quitte à suivre son pote (sauf dans les amphithéâtres de l’université, faudrait pas qu'il s'instruise). Quitte à fouiller dans ses poubelles (avec trois épaisseurs de gants parce qu’on ne sait pas ce qu’on peut trouver là-dedans). Quitte à voler son téléphone et à appeler tous ses contacts féminins. L’Inspecteur Hemingway n’a pas de limite. Quand il est sur une enquête, il y va à fond ! “Par contre, tu vas me faire aussi le plaisir de calmer ton complexe de supériorité avec moi. Je suis pas ton bonhomme et je suis pas un cadet, ok ?” Il est en pleine crise d’adolescence ou quoi ? Harry cherche son indépendance, comme un ado qui en aurait marre des règles de ses parents. Bientôt, il va muer et lui hurler qu'il le déteste. Tsss ! Gamin ingrat, va ! C’est qu’il faut un cadre, mon petit Harry, pour bien grandir, pour apprendre et pour profiter de la vie. Sinon, tu fais n’importe quoi et tu finis dans les bars, à boire avec un gars maladroit à qui tu sers tous les jours du café. C’est déjà ce qu’il se passe ? Ah, bon… j’arrive trop tard. “Ça va, ça va, j’arrête ! Mais que tu le veuilles ou non, tu seras toujours plus jeune et pour ça, j’peux rien faire. Fallait naître quelques années plus tôt !” Hé ouais, mec ! Il est arrivé le prem’s, il a les avantages de l’âge. Dans sa petite tête, Harry sera toujours le plus jeune, le gamin, le mioche, le petit bonhomme, le petiot. Il sera toujours le petit qu’il faut embêter et chamailler. Même si, on est d’accord, des deux, le cadet est le plus mature et le plus responsable.

Mon ex m'avait offert un échantillon de toutes les bières du monde à Noël. J'ai pas encore pris le temps de les siffler, ça te dit ?” Une soirée. Des bières. Hmmm, laissez-le réfléchir… VENDU ! Il n’en faut pas plus pour convaincre Jared. Ils vont passer une bonne soirée. Enfin, ils vont poursuivre la soirée qu’ils ont commencé. Et en plus, elles sont gratuites. A moins que Harry ne lui présente l’addition quand il partira. Ce serait pas juste ! Jared parie qu’il n’a même pas de licence pour vendre de l’alcool et il n’aura même pas vu les prix. Alors, hors de question qu’il se ruine ! Surtout qu’il va rendre service à un pote. Il va le débarrasser de toutes ses bières. Dernier souvenir d’une ex. C’est à ça que l’on reconnaît les bons amis, non ? Le sens du sacrifice, tout ça. “Tu me parleras de ta blonde, et à l'oeil, parce que de toi à moi, il est pas donné ce bar ! Et puis de toute façon, c'est mon anniversaire, t'as pas le choix, donc… Tu me payes cette tournée, je te paye les autres en comité VIP !” Ça ne sent pas un peu l’arnaque ? Le mec va lui servir des bières qu’il n’a pas achetées. On ne peut pas vraiment dire qu’il lui paye une tournée. Mais Jared n’est pas comme ça. Un bon gars docile, il est partant. De toute manière, dès qu’il est question de passer une bonne soirée, il est de la partie. Et quand il y a de la nourriture, aussi. Beaucoup de nourriture. Orgie de pizzas, de burgers et de bière. C’est la soirée parfaite. Même si la junkfood n’est pas au programme ce soir, il s’en fiche. Il se rattrapera le lendemain. Et les jours suivants. Et les semaines suivantes. Et… tout le temps, en fait. Il a depuis longtemps compris que les haricots cramés dans la poêle n’ont pas un super goût. Il préfère se rabattre sur les trucs bien gras, histoire de préserver sa santé. “Si j’peux aider un ami en buvant, je ne vais pas me faire désirer.” C’est vrai, quoi ! Déjà quand il était gamin, il a appris à rendre service. A peser les tomates quand sa mère était à la caisse et se rendait compte de son oubli. A faire la bise à mémé qui pique quand c’était Noël. Il rend service et ça lui fait plaisir. Et cette fois, il va repousser les capacités de son ventre et de sa résistance à tenir à l’alcool. Il va le faire ! Il va être le héros de Harry. Il va le sauver. Il va le libérer de l’emprise cruelle et sadique de ce pack de bières. C’est parti ! Ils prennent la direction de son appartement. Ou de sa maison. Jared ne se souvient plus exactement où le gamin a dit habiter. En tout cas, il a passé suffisamment d’années avec sa famille. Sa mère. Sa soeur. Des femmes qui ont la résistance nécessaire pour le supporter pendant toutes ces mois. Jared en sait quelque chose. Sa mère est la même. Il faut du caractère et de la patience. Non, pas de patience. Juste de bons poumons pour hurler. “OH ! Dis-moi que je vais rencontrer ta merveilleuse et courageuse mère ?! On aurait tant de choses à se raconter… elle serait teeeeellement fière de savoir que son fils tient l’alcool !” Cette pensée le laisse rêveur. Il n’y a pas de meilleure manière de foutre la honte à un ami. Bon okay, il ne le fera pas réellement. Par contre, si il pouvait voir des photos de Bébé Harry tout nu dans son bain ou se dandinant en couche-culotte, ça pourrait être très drôle. Une ou deux photos prises discrètement et ces images seraient ressorties plus tard. Inspecteur Hemingway est toujours là, dans un coin. Faites attention ! Ben oui, Inspecteur Hemingway se transforme parfois en maître-chanteur.

Ils sont à proximité de chez Harry, maintenant. Ils sont sur le point de faire un pas en avant dans leur intimité. C’est très important ! Ils sont passés de serveur/client à potes de beuverie. Une nouvelle étape va être franchie. C’est un événement à marquer d’une pierre blanche. Faut qu’il se note cette date dans son téléphone pour en fêter l’anniversaire tous les ans. “J’dois fermer les yeux ou un truc dans le genre pour garder la surprise ?” Vous voyez le gamin qui joue à cache-cache et met ses mains devant les yeux pour compter, mais qui voit entre ses doigts ? Hé bien, c’est Jared. Même si le gamin lui demande de fermer les yeux, il ne les fermera pas. Pas totalement. Et il ne s’en cachera pas, le bougre. Il est joueur, mais aussi curieux et gamin. Faut pas lui en vouloir. Il est jeune, vous savez. Un jour, il sera terriblement sérieux et ennuyeux. Pour l’heure, il profite juste de la vie. Et il profite qu’il n’est pas chauve. Quand ce sera le cas, il comprendra qu’il est temps de se ranger, d’abandonner la bière et de se trouver un bon job. Dans une quarantaine d’années, donc. Bon, Valérie Damidot, t'ouvres ou pas ?

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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




The Amazing Spider-Bucks
feat. Jared Hemingway & Harry Fisher


Depuis quand Jared est enthousiaste pour ma vie amoureuse ? C'est mon job, pas le sien. Qui plus est, ce n'est pas une vie "amoureuse". Je suis pas amoureux. Pas prêt d'arriver, cette chose. Quant à lui donner son nom, je secoue la tête.

"Négatif. Même pas en rêve, tu ne sauras rien. Je ne te dirai rien. D'ailleurs oublie, j'ai menti, elle n'existe pas."

Hors de question que je lui dise son nom. Ca voudrait dire la personnifier. La rendre vivante, lui donner une signification dans ma vie. Et ça, c'est hors de question. Je l'aime bien, on passe du bon temps, mais ça s'arrête là. Jared n'a pas besoin d'en savoir plus. Elle n'a rien d'officiel et j'entends que ça reste comme ça.

Alors qu'on prend la direction du retour chez moi, je suis quelque part un peu soulagé. D'abord, parce que je suis fatigué de ma journée et que j'ai hâte de me vautrer dans mon canapé, et aussi parce qu'au moins, chez moi, c'est calme. Et puis Jared est de bonne compagnie. Juste, il se croit plus grand que moi, de quoi être mon père, et pour ça, il se trompe. Si ça lui fait plaisir, pourquoi pas. Je ne sais pas trop à quoi il s'attend, mais s'il pense rencontrer ma famille, il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'à l'os. Et ça me fait rire.

"Ma mère ? Tu ne risques pas de la rencontrer, elle habite du côté de Boston. Et elle sait combien je tiens l'alcool. Ou du moins, elle s'en doute, ouais."

Depuis que je suis étudiant à New York, je vis seul et j'entends que ça change pas. J'aime mon intimité et même s'il arrive que j'ai du monde à la maison, ce n'est toujours que temporaire. L'avantage, c'est que chez moi, c'est assez stérile. Bon, ma chambre, c'est Bagdad, mais c'est ma chambre, quoi. J'habite à Long Island City, à la frontière entre le Queens et Brooklyn. Autrement dit, c'est ou ça passe, ou ça casse. Il y a des soirs, où je m'enferme à double tour, et d'autres où je dors comme un loire. Mais en règle général, c'est plutôt paisible. Mes parents ne sont pas riches, mais ils ont tenu à ce que je m'en sorte dans de pas trop mauvaises conditions. Et puis, je travaille. Et puis, j'ai une bourse. Bref, je peux m'en sortir à l'aise. Tout seul qui plus est.

Je sors mes clés de ma poche quand on sort de l'ascenseur et voilà que Jared joue les petits garçons en se cachant faussement les yeux. Je le conduis jusque chez moi avec l'impression bizarre de ramener un rencard. C'est toujours l'effet que ça me fait quand je ramène chez moi quelqu'un pour la première fois. Je le dévisage, l'air désinvolte et secoue la tête.

"Ouais, vaut mieux pas que tu vois la drogue dure que j'ai laissée en évidence sur le guéridon des clés !"

J'ouvre la porte et la pousse pour le laisser entrer après moi et refermer derrière lui. C'est pas très grand, où je vis. Une pièce principal avec une percée dans un mur donnant sur la cuisine et derrière, ma chambre. En soi, je suis mec plutôt rangé. Il y a des trucs qui traînent, mais rien de compromettant. Des magasines sur la table basse, des canettes de soda, une manette de console... Sans être en bazar, c'est pas non plus rangé. C'est praticable ! Là où je suis le plus minutieux, c'est ma bibliothèque autour de la télé. Des bouquins d'astronomie, de maths, des romans de science-fiction, de la littérature anglaise, bref, un peu tout ce qu'on pourrait croire que je ne lis pas tellement j'ai l'air con, buté, insignifiant et pas intelligent. J'ai aussi un certain nombre d'artbooks. Grands dessinateurs, ingénieurs ou jeux vidéos...

"Mi casa e su casa."


Je retire ma veste et la jète sur le dossier du canapé et j'ouvre la baie vitrée qui donne sur un petit balcon étroit. Je pourrais même avoir un chat, en fait ! En tout cas, ça sent la cigarette, ça, je peux pas m'en cacher, et puis je m'amuse pas à mettre des trucs qui sentent bon partout. C'est un truc de filles, ça. A côté de mon bureau où trône mon ordinateur portable et des feuilles volantes de cours que je bosse normalement quand je rentre du travail, j'ai cette commode que ma mère a tenu que je prenne. Elle est en bois massif, elle prend de la place et elle me gonfle. J'en ai pas besoin. Dans les placards, j'ai un bordel monstre, mais dessus dominent des figurines que j'affectionne dont un buste collector de Einstein à gauche et un de Isaac Newton assis sous un arbre avec une pomme dans la main, à droite. Au centre... Mes bouteilles de bière. Au-dessus d'elle, j'ai accroché une toile peinte d'une fille brune les cheveux au vent. On ne voit pas son visage, alors difficile de lui donner un nom ou une signification à elle aussi. Pendant une seconde, j'hésite à arracher le carton des bières. Mais maintenant, je ne peux plus reculer, pas vrai ?

"Faut que je les mette au congel un peu, avant quand même. En attendant, t'auras un fus de la supérette du coin, m'en veux pas ok ?"

C'est quand même quelque chose que j'en vienne à vouloir sacrifier ce souvenir avec un mec comme Jared. Mais quelque chose me dit que c'est ni sacrifier, ni gâcher. C'est juste une bonne occasion. Mon 21e anniversaire, je peux conduire bourrer, personne ne m'engueulera si je finis rond sous ma table... J'ai pas de route et comme je le vois, Jared n'en aura pas non plus. Je te le parie. Je laisse les bières de collec dans le freezer et j'en sors deux banales dont une que je tends à Jared avant d'ouvrir la mienne.

"Alors quoi, tu t'attendais à un baisodrome qui pue le fauve ? Je suis un mec rangé, moi ! Pourquoi, c'est comment chez toi ?"


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