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 The Amazing Spider-Bucks [Jared/Harry]

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Qui ça ?” Comment ça, qui c’est ? Black Widow. L’héroïne badass qui fait partie des Avengers. La rousse qui ne quitte pas Captain America. Black Widow, quoi ! Jared ouvre de grands yeux. Harry ne peut pas être sérieux. Il ne peut pas ne pas connaître la jeune femme. Il ne peut pas ignorer son existence. Impossible. Impensable. Et finalement, si, ça l’est. Quand on ne s’intéresse pas aux héros, on se focalise seulement sur les conséquences de leurs actions. Harry se fiche de qui exactement fait les dégâts. Il ne voit que les résultats. Jared se tape le front de la paume de la main. Il ne s’entoure que de gens qui ne connaissent rien aux super-héros. Il devrait arrêter de les fréquenter. Il devrait s’entourer de gens qui savent de quoi il parle. Mais ce serait moins drôle. Ce serait moins enrichissant. Il est capable de parler d’autres choses que de capes et de collants. “Et ta culture générale, Harry ?! Black Widow, c’est une rousse badass qui fait partie des Avengers. J’suis sûr que tu la kifferais, si tu la connaissais.” Comme il est sûr qu’elle n’apprécierait pas que des gens fantasment sur elle. Mais elle ne peut pas le savoir. Ils ne sont que deux vulgaires insectes, perdus dans un bar. Elle ne sait même pas qu’ils existent. Elle ne se doute même pas de leur conversation. Il essayera de faire la culture d’Harry sur les Hommes qui protègent leur planète. Il pourrait en avoir besoin pour plus tard. Pour mieux les détester. Pour mieux les pointer du doigt. “Je ne perds jamais foi en quoique ce soit quand je n'ai jamais fondé aucun espoir. [...] Ca touche également les familles, les amis, ça touche les esprits, Jared !” Il pose un regard blessé sur Harry. Ces conversations sont toujours douloureuses. Elles sont toujours violentes. Parce que les gens veulent lui montrer leur vérité. Parce que les gens espèrent le faire changer d’avis. Parce qu’il a tant d’admiration pour les super-héros qu’il a mal lorsqu’on les critique. Cette empathie pour eux devrait peut-être l’inquiéter, l’interroger sur son engagement. Il ignore ce que cherche vraiment à faire Harry. Le dégoûter des personnes qui tentent de sauver le monde ? Lui faire ouvrir les yeux ? Le réveiller ? Le sortir de son monde de bisounours ? Dans tous les cas, ça fait mal. Il touche à quelque chose qui lui est chère. Il touche à un domaine qui lui importe. Quelque part, il aurait pu être une de ces personnes. Il aurait pu être un de ces héros. Si il avait eu des pouvoirs. Si il avait eu le courage d’aider. “Les villages qui crament à cause du gouvernement, c'est pas ton ressort ! [...] Tu me parles de guerre et de morts, mais ils ne sont pas différents !” Parler à Harry, c’est comme s’adresser à un mur. Aucun argument ne perce sa surface. Aucun argument ne traverse ses barrières. Aucun argument n’est bon à entendre. Harry est persuadé que son opinion est la meilleure. Jared est certain que sa vision est la bonne. Ils ne s’en sortiront pas vivants. Il n’y aura qu’un seul qui pourra crier victoire. Il n’y en aura qu’un qui sortira de ce bar la tête haute. Il n’y aura qu’un seul survivant. Ou ils sortiront tous les deux du bar, à moitié ivres.

On est déjà en guerre, Jared. Et je veux pas savoir qui sont les français et qui sont les allemands, je veux pas être les anglais et personne t'a demandé de jouer les américains.” Ils sont en guerre. Okay, d’accord, très bien. Jared l’accepte. En guerre contre qui ? Contre tout le monde ? Contre tous ceux qui sont nés avec des pouvoirs et qui n’ont rien demandé ? Contre tous ceux qui essayent de faire le bien ? Contre tous ceux qui sont regardés comme des monstres, alors qu’ils ont simplement des capacités supérieures ? Oui, les gens peuvent avoir peur. C’est normal. Après tout, les mutants, les inhumains et tous les autres sont dotés de compétences exceptionnelles, parfois incontrôlables. Mais surtout, les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas, de ce qu’ils ne maîtrisent pas. “Ce que je veux dire, c'est que c'est comme pour tout, il faut un équilibre. [...] Ouvre les yeux.” Ils n’étaient déjà pas en sécurité avant que les Avengers se forment. Avant que les Quatre Fantastiques apparaissent. Ils avaient déjà essuyé des attentats. Ils avaient déjà lancé des guerres. Il y avait déjà de la délinquance dans les rues. Ils n’étaient pas en sécurité dans la rue, chez eux, au travail. Ils ne l’étaient nulle part. Pourtant, ils ont survécu. Les super-héros ont peut-être ramené de nouveaux risques. Mais pas plus que ce que le monde subissait déjà. La sécurité des proches est importante. Primordiale. Elle est au centre des inquiétudes de chacun. Poru Jared aussi. Il a eu peur pour sa mère lorsqu’un espèce de robot alien a débarqué dans leur petite ville et que Thor a dû l’affronter. Il a craint qu’elle ne meurt. Mais ils ont survécu. Grâce à Thor. Sans lui, ils auraient sûrement fini grillé. Harry veut qu’il ouvre les yeux. Il va être déçu. Jared ne compte pas découvrir qu’il a tort un jour. Il a déjà entendu des milliers d’arguments. Les mêmes que son acolyte vient de lui sortir. Il a déjà entendu des centaines d’exemples. A chaque fois, il est resté hermétique. Borné et surtout, conscient de tout cela. Il n’a pas besoin qu’on le lui répète. Il n’a pas besoin qu’on le lui dise. Sa croyance a été mise à l’épreuve des dizaines de fois. Il est toujours revenu à la même opinion : ces gens essayent de sauver la planète contre des menaces que les armées ne peuvent pas maîtriser. Il reste convaincu que les super-héros diminuent les conséquences. Des militaires n’arriveraient pas à arrêter un ennemi avec autant de rapidité et d’efficacité que les Avengers. Des milliers de morts seraient déclarés avant qu’une armée parvienne à prendre le dessus. Les pays n’ont pas le choix. Ils doivent compter sur les héros. Ils doivent faire appel à eux. “C’est là que tu te trompes Harry, j’ai les yeux grands ouverts. Je suis chacun de leurs faits et gestes. Si je n’avais pas la certitude que derrière leurs actions, il n’y a que de la bonne volonté, je ne les suivrais plus et je serais le premier à les critiquer. Sauf que c’est pas le cas. Je reste persuadé qu’ils sont la meilleure solution. Tant que les armées ne nous prouveront pas qu’elles sont capables de gérer les mêmes menaces avec moins dégâts humains et matériels, dans les mêmes temps que les super-héros, je ne changerais pas d’avis.” Il ne demande que ça. Revoir son opinion. Donner raison à Harry. Il ne demande que des preuves. Il n’aura pas besoin de plus. Dès qu’il verra que les gouvernements peuvent assurés une réussite similaire en se passant d’hommes en collants, Jared sera le premier à applaudir et à mettre ses héros chéris au placard. En attendant, il continue à les soutenir.

Tu veux qu’on parle du Registration Act ? Okay, très bien. Tu ne penses pas que cette loi pose un problème éthique et moral ? Tu ne crois pas qu’elle a quelque chose de discriminant ? En demandant à une partie de la population de se recenser, on les met à l’écart. C’est comme si on demandait à tous les musulmans de se recenser ‘au cas où ils seraient des terroristes’. Qu’est-ce qu’on va apprendre aux gamins ? Que si ils ont des pouvoirs, ils ont intérêt à les cacher et à étouffer une partie de leur personnalité pour ne pas être rejetés par la société ? Qu’ils ne sont pas conformes aux normes ? C’est comme ça que l’on créé des gamins prêts à se tuer et à faire sauter des centres commerciaux !” La société est telle qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des pouvoirs pour se sentir rejeté. Alors, ajoutez-y quelques pouvoirs incontrôlables qui surviennent en pleine adolescence, lorsque les gamins sont les plus sensibles et les plus susceptibles et vous en faites des enfants qui détestent le gouvernement et qui se sentent abandonnés. Tout le monde n’a pas la chance de vivre dans une famille heureuse qui leur offre de l’amour. Tout le monde ne peut pas compter sur la bienveillance des proches. La société doit leur offrir cet amour et cette aide. Elle doit leur proposer une vraie solution. Pas les ficher comme des animaux. Pas les catégoriser comme êtres potentiellement dangereux. “Je ne dis pas que cette loi est complètement folle et à jeter. Il y a du bon derrière, mais il faut trouver une autre manière pour prévoir les risques. Il faudrait une loi qui s’applique uniquement aux gens qui posent problème.” Il comprend la motivation derrière cette loi. Contrôler. Rassurer. Prévenir. Anticiper. Mais à trop vouloir anticiper, le gouvernement créé une ségrégation, une séparation, une fracture. D’un certain côté, on retire la liberté à une forte communauté. On leur supprime leur droit de vie à cause d’une chose qu’ils n’ont pas décidé.

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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




The Amazing Spider-Bucks
feat. Jared Hemingway & Harry Fisher

Ma culture générale lui dit bien des choses. J'aime pas les WonderWoman, alors les rousses bad-ass… Je regarde Jared comme s'il me contait la Bible autrement dit : je m'en fiche. Je peux être blasé quand je veux et je te parie qu'il déteste ça. Quant aux Avengers… Ce n'est pas justement ceux qui poseraient problème en ville ? Et dans le monde ? Ou bien je suis pas d'actualité ? En d'autres termes : qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? J'inspire profondément. J'ai des envies de foutre en l'air mon verre, et la tête de Jared avec. Je me demande à quel point il croit à son argumentaire, mais cette fois, il fait très fort. Je me sens vexé d'une certaine manière parce que ce qu'il soutient n'est que de la poudre aux yeux. Je m'inquiète pour lui car j'ai peur qu'il tombe en désillusion.

Une question. Puis deux. Puis trois. Je crois que Jared essaye de me dire quelque chose. C'est tout juste si j'arrive à en placer une. J'ai envie de l'envoyer bouler, comme un gros égocentrique que je suis. J'ai envie de lui dire merde comme l'orgueilleux flemmard que je suis. Le pire, dans tout ça, c'est que je dis ne pas vouloir qu'on se chamaille à nouveau… Mais si j'ai demandé à Jared de venir avec moi, c'est pas pour compter les mouches. Quelque part, j'aime ces affrontements entre lui et moi. Quelque part, j'ai l'impression qu'à tous les deux, on refait le monde. On brasse du vent, c'est évident, mais… On le brasse ensemble. Ca a beau me vexer et m'énerver, j'y reviens. COmme vers ma régulière. Tous les dimanche, je me dis "je veux plus voir cette gonzesse." Et tous les lundi, j'attends le weekend avec impatience pour le retrouver. C'est moche, la vie, quand même.

"Je crois que tu comprends pas ce que signifie cette loi, réellement." Je suis peut-être pas hyper au fait des Avengers et de leurs membres qui se ressemblent tous à mes yeux, mais je suis quand même l'actualité et le débat actuel qui fait rage. Je regarde le serveur poser ma bière sur la table et je le remercie d'un coup de tête avant de reporter mon attention sur Jared, toujours sérieux. J'ouvre les mains autour de mon verre et je reprends. "Ils sont différents, tu peux pas le nier. Ils savent faire des choses que moi je sais pas, ça implique des foutues responsabilités que le gouvernement doit impérativement contrôler pour éviter toute débandade. Aujourd'hui peut-être que ça a l'air de desservir certains super-héros malchanceux, mais on sait jamais quand l'un d'eux va péter un plomb. Nous, on a un numéro de sécurité sociale, on est fichés ! On a des casiers judiciaires…" Je dresse un index vers la porte. "Mais eux, ils ont droit de se balader comme ils veulent sous prétexte qu'ils ont des pouvoirs qui peuvent - éventuellement - sauver le monde ?! Je suis pas sûr qu'ils soient tous aussi loués que tu le penses. Y a des cons partout et je te parie qu'il y en a même chez eux. Tu peux pas demander au gouvernement d'attendre que le pays soit en flammes pour intervenir. En ça, ils ont raison de prévenir. On demande pas, nous à connaître l'identité de chacun d'entre eux, mais c'est une information que notre gouvernement doit posséder afin de nous protéger." J'ouvre les bras. "Bien sûr que non un Musulman n'est pas forcément un terroriste. Et donc un super-héros n'est pas forcément un vilain ! Mais les terroristes sont souvent musulmans, eux… Et les villains ont toujours des pouvoirs."

Je hausses les sourcils. Je veux pas jouer à qui a la plus grosse, qui a raison et pas l'autre. J'aimerais que Jared trouve un équilibre dans ce débat, et qu'il cesse de dire amen à tous les super-héros. Parce que je leur crache pas tous dessus, mais je pense à ma gueule un peu. A les regarder, je pourrais me retrouver dans n'importe lequel de leurs conflits et en crever juste parce que je suis au mauvais endroit, au mauvais moment. En ça, mon gouvernement doit me protéger. Je frappe la table de ma main et je reprends :

"Sinon ! Tiens ! Allez ! Tout le monde à la même échelle, même traitement pour la veuve et l'orphelin, le pédophile et le gros connard d'à côté ! Donnons donc des pouvoirs à tout le monde ! Moi, je veux être super rapide. Tu vois ce que je veux dire ? Je voudrais courir plus vite qu'un concorde, ranger ma piaule plus vite qu'une prostituée baisse son string, et je pourrais aller à Chicago ou à Boston sans prendre le train ! J'aurais juste à courir vite… Mais qui te dit que j'en ferai que du bien ? Qui te dit que je causerai aucun accident, que je le veuille ou non ? Tu vois un flou rouge qui te frôle la Mercedes et te fait tanguer la bagnole tellement il passe vite… Ca te déconcentre, tu fais un tour de volant et paf le lapin, direct dans le tronc en emportant avec toi un freinage incontrôlé et qui sait, une citerne qui prenait la même autoroute que toi ?" Je le dévisage, presque désolé et je secoue doucement la tête. "Même le mec le plus honnête du monde est pas à l'abris d'un accident. Too Fast. Too Furious. En un clin d'oeil, c'est l'apocalypse... Juste parce que j'ai couru trop vite." J'appuie mon index sur la table. "C'est ça le Registration Act, Jared. C'est pas pour les faire chier. C'est pour nous protéger... Et eux avec."

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Des conversations sérieuses. Il n’en pas souvent. Il évite toujours les débats. Il échappe toujours aux disputes. Même lorsque son supérieur lui reproche d’être en retard et de ne pas être professionnel, il le prend avec le sourire et il dédramatise. Rien ne semble vraiment l’atteindre. Rien ne semble entacher sa bonne humeur. Sauf les conversations sur les super-héros. On peut rire sur tout. Sur tous les sujets. Sur toutes les personnes. Mais pas sur ces hommes et ces femmes qui se mettent en danger. Hors de question. Il n’a pas de tolérance là-dessus. Surtout pas avec les derniers événements. Plus que jamais, il doit soutenir les super-héros. Il doit les encourager. Il doit les défendre. Quitte à se faire des ennemis. Quitte à se faire l’avocat du diable. Les Avengers ne sont pas parfaits. Ils ne sont pas exempts de reproches. Il les connaît assez pour savoir qu’ils ne sont pas fiers des conséquences de leurs actions. Ils vivent avec, comme des fardeaux. Ils traînent ces reproches comme des boulets. Ils n’oublient pas tous les morts. Ils n’oublient pas les bâtiments détruits. Il le sait parce qu’il en a discuté avec eux. Il a discuté de tous ces problèmes, de toutes ces polémiques. Les réponses d’Harry sont motivées par une méconnaissance. Par la peur du danger. De la même manière que beaucoup d’autres, il tombe dans la paranoïa. Mais ce n’est pas ce qu’il faut faire. “Je crois que tu comprends pas ce que signifie cette loi, réellement.” Vraiment ? C’est donc lui qui comprend tout de travers. C’est donc lui qui se trompe. C’est donc lui qui est trop nul pour voir le bon sens de cette loi. Il est curieux de connaître l’avis d’Harry sur la question. D’apprendre ce qu’il ne voit pas. De connaître la vraie raison de cette loi ridicule. Ils sont interrompus quelques secondes par le serveur. C’est vrai qu’ils sont dans un bar. C’est vrai qu’ils sont censés passer une soirée de détente, à picoler et à profiter de la vie. Et fêter l’anniversaire du gamin, accessoirement. Sauf qu’ils se sont perdus en chemin. Ils se sont perdus dans un sujet houleux. Jared récupère son propre verre et le termine. Il a soif. Il a soif et il a envie de se détendre. Ce n’était pas le but de la soirée, de se prendre la tête. Ce n’était pas la raison de leur présence. Ils ne peuvent pas s’empêcher. Dès qu’ils ont quelques milligrammes d’alcool dans le sang ils doivent se chercher des problèmes. Ils doivent se disputer. Les chamailleries sobres se transforment en disputes alcooliques. “Ils sont différents, tu peux pas le nier. [...] On a des casiers judiciaires…” Jared fronce les sourcils. Harry se contredit. Il se perd dans ses explications. Les super-héros sont déjà personnes comme les autres, l’étudiant a été le premier à le dire et à le saluer. Les super-héros sont donc fichés, eux aussi. Ils ont le droit à leur casier judiciaire, ils ont le droit à leur carte d’identité. Le pire est sûrement qu’Harry est convaincu du bien-fondé de la loi. Qu’il est convaincu par ce qu’il raconte. Jared le laisse parler. Parce qu’il est bien élevé. Parce qu’ils doivent s’exprimer chacun leur tour.

Mais eux, ils ont droit de se balader comme ils veulent sous prétexte qu'ils ont des pouvoirs qui peuvent - éventuellement - sauver le monde ?! [...]” Bien sûr qu’il y a des cons partout. Même parmi les gens dotés de pouvoirs. Même parmi les gens sans pouvoirs. Raison pour laquelle il ne sert à rien de vouloir ficher une catégorie de personnes. C’est tout le monde qu’il faudrait enregistrer, qu’il faudrait surveiller, qu’il faudrait checker. Tout le monde. Sauf que les gouvernements ne sont pas organisés pour ça. Ils ne pourraient même pas gérer tous les mutants, les optimisés, les inhumains et tous les autres. Toutes ces personnes sont trop nombreuses. Les trois quart vivent normalement, sans jamais poser de soucis. Mais on va les pointer du doigt, on va les discriminer. Tout cela par peur que d’autres causent des accidents. Où est la logique ? “Bien sûr que non un Musulman n'est pas forcément un terroriste. Et donc un super-héros n'est pas forcément un vilain ! Mais les terroristes sont souvent musulmans, eux… Et les villains ont toujours des pouvoirs.” Et les braqueurs ont toujours des armes. Et les violeurs ont toujours un sexe en érection. Et les voyeurs ont toujours le regard pervers. Pour autant, on ne fait rien. On les relâche dans la nature. On les laisse continuer leurs actions. Alors qu’ils sont beaucoup plus méchants, beaucoup plus capables de causer du mal. “Sinon ! Tiens ! Allez ! Tout le monde à la même échelle, même traitement pour la veuve et l'orphelin, le pédophile et le gros connard d'à côté ! [...]” Il y a des risques partout. Il y a des conséquences partout. Même une personne lambda sur un trottoir peut causer des accidents. Même une voiture peut tuer des gens. Ils sont dans une société où tout est dangereux. Ils ne peuvent pas tout contrôler, tout anticiper. “Même le mec le plus honnête du monde est pas à l'abris d'un accident. Too Fast. Too Furious. En un clin d'oeil, c'est l'apocalypse... Juste parce que j'ai couru trop vite.” Comme ils pourraient créer l’apocalypse avec un séisme qui exploserait une centrale nucléaire. Comme ils pourraient tous mourir à cause d’un tsunami. Comme ils pourraient être menacé par des armes nucléaires. Des apocalypses, il pourrait y en avoir tous les jours. A chaque fois, ils y échappent. Ils survivent.

C'est ça le Registration Act, Jared. C'est pas pour les faire chier. C'est pour nous protéger... Et eux avec.” La conversation est vouée à l’échec. Ils ne parviennent pas à s’entendre, à se faire comprendre. Ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. Chacun reste campé sur ses positions. Et Jared ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter. Harry peut avoir son avis. Mais son discours est affolant. Il trouve normal que des gens avec un ADN différent soient traités d’une manière différente. Il trouve logique qu’on les regarde de travers, alors qu’ils sont l’avenir de l’humanité. Un jour, il n’y aura que des mutants sur la planète. Ils doivent faire avec cette nouvelle conception du monde. Ils doivent apprendre à vivre avec cette réalité. “Déconne pas Harry, tu sais très bien que cette loi peut amener à des dérives. On est tous potentiellement dangereux à partir du moment où on conduit une voiture, où on décide de tenir une arme, où on choisit de cuisiner. On ne va pas répertorier toutes les personnes qui osent se servir de leur gazinière !” On n’a jamais vu une équipe du S.W.A.T. exploser la porte d’un appartement pour menacer son occupant de le tuer, si il ne pose pas doucement sa casserole. On n’a jamais entendu parler d’un cycliste menacé de prison s’il refuse d’être recensé. Evidemment que les pouvoirs sont effrayants. Evidemment qu’ils ne peuvent pas combattre ces personnes. Les forces sont inégales. Raison pour laquelle il est important d’avoir des super-héros de leurs côtés. Des personnes prêtes à défendre la population contre les menaces que les forces de l’ordre ne peuvent gérer. “Et admettons que cette loi ait vraiment un sens. Comment être sûr que les autorités vérifient bien et contrôlent toutes les personnes dotées de pouvoir ? Cette loi pourrait très bien être faite pour calmer les esprits et pas plus.” L’administratif est toujours vague. Il manque toujours de transparence. C’est bien beau d’avoir une liste avec les mutants dessus, mais qu’est-ce qu’elle va devenir, cette liste ? Est-ce que la police va surveiller les populations et réaliser des tests ? Est-ce que des équipes vont s’assurer que les mutants ne font rien de mal ? Est-ce qu’ils vont avoir les ressources humaines et financières d’agir ? Rien n’est moins sûr. Les gens ont besoin d’espoir. Ils ont besoin d’être rassurés. Ce n’est pas possible si l’on dénonce toute une communauté. Ce n’est pas possible si on ne s’en prend qu’à une partie de la population. Si des vilains ont eu l’idée de semer le malheur, c’est bien parce que d’autres les ont embêtés. “Si j’étais l’un de ces mutants, je refuserais de céder face au gouvernement.” Finalement, il le dit. Il l’assume. Cette fois, il n’est pas question de loyauté. Il n’est pas question d’admiration. Il n’est pas question de passion. Uniquement une prise de position. Uniquement une opinion.

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Si je ne parle jamais de ces choses-là avec ma famille, c'est que j'ai une bonne raison. Mon père ne resterait jamais calme. Il ne l'est déjà pas sans que j'ouvre la bouche. Ma mère a une opinion différente et ma soeur également. L'avantage de Jared, c'est que ni l'un ni l'autre ne s'énerve. Il m'explique son point de vue, moi le mien et ça finit pas à couteaux tirés. Au pire, on va parler sérieusement comme deux thésards de fac de droit. On dit souvent que ceux-là croient tout savoir sur le monde et ses ficelles. C'est pour cette raison que même si je souris pas, je lui rentre pas non plus dans le lard. Je sais reconnaître une personne digne d'intérêt, et je sais faire la différence entre un péteux qui parlera sans savoir, et un gars avec un argumentaire béton. Ce que j'aime, c'est que Jared et moi partageons nos visions, parce que peut-être qu'on a des choses à dire autant l'un que l'autre et qu'on reconnaît que malgré ce qu'on pense, on peut encore en parler sans mettre le peu d'amitié qu'on a en danger. Jared est quelqu'un avec qui tu peux converser sans avoir l'impression qu'il cherche à t'imposer son avis.

"Toute loi conduit à des dérives. L'humain est tellement con. Tellement stupide qu'il se croit surpuissant. Parce que t'as des connards qui trouveront toujours une faille histoire d'asseoir une rébellion. Sauf que ce que j'essaye de t'expliquer dans mon point de vue… C'est que c'est le nôtre, de point de vue. Je veux dire, je comprendrais que tu rechignes à dire qui tu es. Tu as une famille à protéger et si des gens mal intentionnés apprennent qui tu es et qu'ils ont peur de toi parce que fondamentalement, les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas et de ce qu'ils ne peuvent pas contrôler, alors tu n'es pas le seul en danger. Je suis pas en train de te dire que cette loi est 100% divine, je te dis que c'est un 50-50. T'auras toujours deux partis dans cette loi. Potentiellement, admettons que tu sois un mutant, vu le temps qu'on passe ensemble, alors ça représente un certain pourcentage de danger pour moi. Pourquoi ? Parce que si quelqu'un veut t'atteindre, il passera éventuellement par ton entourage. Encore une fois, je parle pas de 100%. Je parle d'éventualités."

Je soupire et j'acquiesce.

"Je ne suis ni pour, ni contre le Registration Act. Je serais bien dans la merde si j'étais mutant, je n'ai aucune idée de comment je réagirais. Mais j'essaye d'évaluer les deux camps, parce que ça me semble important de comprendre de ne pas rester aveugle à l'autre. Des gens portent des armes et pour ça, il faut un permis. Même pour conduire, tu as un permis. Moyennant quoi, si tu possèdes un pouvoir - qui est potentiellement une arme - tu dois avoir un permis. On sera jamais sûr et certain que la Registration Act est appliquée avec justesse, dans des conditions optimales…"

À nouveau, je montre la porte de sortie d'un pouce par-dessus mon épaule.

"Mais elle calmera les esprits, oui. Exactement. Les gens ne se sentent pas en sécurité. En Floride, on met en place des avertissements contre les tsunamis et les tremblements de terre. Idem en Californie. Dans le centre, on a des alertes pour les tornades ! Nos frontières sont contrôlées… Tout est contrôlé, et ça permet aux gens de se sentir un peu plus en sécurité. Là, dehors, y a des centaines de personnes qui n'ont pas ta stabilité d'esprit pour faire face, ou des gens teubés qui veulent pas entendre que les mutants sont pas tous dangereux… Toi, t'es un mec intelligent, tu sais faire la part des choses, mais c'est pas le cas de tout le monde. Aujourd'hui, la priorité, c'est d'apaiser tout le monde parce que sans ça, personne se parlera, personne s'entendra, et on va finir par l'avoir notre guerre civile."

Je me redresse et j'ouvre les mains avec des yeux ronds.

"J'en suis à me dire que si t'étais un mutant, je veux pas le savoir, parce que cette simple connaissance te mettrait en danger, toi ! Parce que je sais qu'il y en a capable de lire dans mes pensées ! Je sais pas où ils sont, je sais pas qui ils sont ! Et si un jour, je m'octroie la liberté de penser ! Et que je penses à toi, que je me demande ce que tu peux faire… Potentiellement, un danger pèsera sur ta tête. Et ce sera ma faute."

J'espère que Jared est capable d'entendre que je suis pas contre lui, mais que si je tiens à ma neutralité, c'est parce qu'elle est aussi importante que sa prise de position. Je secoue doucement la tête.

"New-York est touchée autant par des héros que par des vilains. Comment espères-tu que les gens soient capables de faire la différence ?"

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Ils pourraient discuter des heures. Ils pourraient se prendre la tête pendant des jours. C’est un sujet sans limite temporelle, sans restriction. Il y a tellement de choses à dire que quelques verres de bière ne suffisent pas. Qui pourrait croire que ces deux abrutis qui se lancent des piques toute la journée sont capables de tenir des heures sur un sujet. Qu’ils peuvent avoir des avis et des arguments. Qu’ils peuvent débattre. Ils se révèlent bien plus intelligents, au final. Pour Jared, c’est la preuve qu’Harry cache bien son jeu. Mais de toute manière, ils passent très peu de temps à discuter posément. Ils passent très peu de temps à s’intéresser à ce que fait l’autre. Ils ne sont que deux amis qui se chamaillent et qui apprécient de passer du temps ensemble. D’aller boire des coups. De refaire le monde. Ils abordent des sujets qu’ils n'abordent pas forcément avec les autres. Ils discutent de choses qu’ils évitent en temps normal. Ils sont un peu les potes de l’anti-censure. Ils se disent tout, sans crainte de jugement, sans crainte de dispute. Ils peuvent parler librement. Et au pire, ils ne sont pas les meilleurs amis du monde. Ils ne sont pas frères de sang ou de coeur. Alors, au pire, qu’est-ce qu’ils risquent ? C’est probablement cette pensée qui leur permet de s’exprimer sincèrement, honnêtement. Ils se fichent ce que pense l’autre. Ils ne sont pas de la même famille. Ils ne partagent pas les mêmes centres d’intérêts. Ils ne sont que deux potes qui sont d’accord sur l’alcool à boire pendant une soirée. Ils ne sont que deux potes qui improvisent des rencontres. “Toute loi conduit à des dérives. [...] Je parle d'éventualités.” Harry n’est quand même pas en train de proposer que tous les mutants s’identifient comme porteurs du gène X lorsqu’ils se présentent à une personne ? Histoire que l’individu soit au courant des risques qu’il encourt. Histoire de savoir qu’il peut crever un beau jour, par un pur hasard. C’est ridicule. Les gens ne sont pas définis par leurs pouvoirs, mais par leur personnalité. Les pouvoirs ne sont qu’un ajout. Les pouvoirs ne sont qu’un truc qui forge le caractère. Mais il n’est pas l’essence d’une personne. Résumer quelqu’un à ses seules capacités est réducteur. Ce serait comme résumer Harry à ses talents pourris de serveur. Ce serait comme résumer Jared à sa capacité à faire du vélo. Avec ces nouvelles explications, l’avis d’Harry se nuance. Un avis partagé. Un avis à demi-teinte. Mais alors, pourquoi être opposé aux super-héros ? Pourquoi considéré la loi comme légitime et normale ? Jared ne comprend pas.

Je ne suis ni pour, ni contre le Registration Act. [...] On sera jamais sûr et certain que la Registration Act est appliquée avec justesse, dans des conditions optimales…” Il a raison. Tous les risques doivent être contrôlés, mesurés. Tous les risques doivent être anticipés. A ceci près que Harry parle de menaces qui peuvent être maîtrisées. Il parle de choses que l’on apprend à dompter. Ce n’est pas le cas de tous les mutants. Et si demain, l’un d’entre eux se découvre un pouvoir destructeur et ne parvient pas à le contrôler ? Et si ce même mutant tue des dizaines de personnes par accident ? Il sera jugé responsable, sauf qu’il n’avait pas les moyens ni les connaissances de réagir en conséquence. Ils devraient créer des écoles pour apprendre à utiliser les pouvoirs. Ils devraient mettre en place des formations pour aider tous ces mutants. Plutôt que de les cantonner à un recensement. Plutôt qu’à se contenter de les lister comme des animaux. “Mais elle calmera les esprits, oui. [...] Aujourd'hui, la priorité, c'est d'apaiser tout le monde parce que sans ça, personne se parlera, personne s'entendra, et on va finir par l'avoir notre guerre civile.” Accepter une loi sous prétexte qu’elle calme les esprits n’est pas suffisant. Ce n’est pas une bonne idée. C’est se trouver des excuses. C’est se cacher derrière des espoirs vains. Harry énumère les exemples. Aucun ne trouve grâce aux yeux de Jared. Ils sont tous discutables, mal placés ou hors sujet. Comparer des super-héros à des tsunamis n’est pas possible. Mesurer le danger de mutant de la même manière qu’un tremblement de terre est impossible. On en oublie le facteur humain. On en oublie la conscience de ces personnes. Jared fait signe au serveur de s’approcher. Il lui commande deux verres de vodka. Il est temps d’accélérer la cadence. Il est temps de passer au niveau supérieur. Surtout que cette conversation commence à lui donner mal à la tête. Il n’est pas habitué à autant réfléchir. Il n’est pas habitué à autant développer. “J'en suis à me dire que si t'étais un mutant, je veux pas le savoir, parce que cette simple connaissance te mettrait en danger, toi ! [...]” Évidemment, les télépathes courent les rues. Les télépathes sont partout. Les télépathes sont pires que Big Brother. Ils sont là, au coin de la rue, à les surveiller, à écouter leurs pensées. Harry vire à la paranoïa. Justement, ce recensement pose un gros problème de sécurité. Comment être sûr que les personnes recensées ne seront pas retrouvées par des gens mal attentionnés ? Comment être certain que la liste ne sera pas piratée ? Comment être sur que l’anonymat sera préservé ? Ils ne peuvent pas l’être. Et tant que ça ne sera pas possible, il n’est pas conseillé de plier devant la pression du gouvernement.

New-York est touchée autant par des héros que par des vilains. Comment espères-tu que les gens soient capables de faire la différence ?” De la même manière que les gens différencient ceux qui leur veulent du bien et ceux qui ne cherchent qu’à leur nuire. De la même manière que l’on s’entoure des personnes que l’on apprécie et qu’on éloigne ceux que l’on déteste. Ce n’est pas sorcier. C’est simplement du bon sens. C’est simplement de la logique. Cela demande d’être objectif. Juste de l’objectivité. Ce n’est pas trop demandé. Ce n’est pas trop exigé. Jared hausse les épaules. “Avec un peu de maturité et de réflexion, peut-être ? Je comprends que certains sont en colère après avoir perdu des proches. J’ai juste l’impression qu’ils se perdent dans cette colère. Ils oublient qui sont les vrais méchants dans l’histoire. Et cette loi en est la preuve. Tu dis que le port d’armes est réglementé, que les conducteurs doivent passer un permis.. okay. Tout ceci est une décision de leur part. Quand des gens ont un gène qui mute, ce n’est pas de leur faute. C’est comme si on traitait les blonds de criminels, alors qu’ils n’y sont pour rien.” Le désir de vengeance consume. Le désir de vengeance est traître. Il fait oublier ce qu’il y a de mieux en soi. Il efface ce qu’il y a de plus bon. La vengeance rend fou et désespéré. Il ne prétend pas pouvoir comprendre toutes ces familles brisées. Il ne peut pas se mettre à leur place. Il ne peut que juger de loin, de la manière la plus impartiale possible. La seule chose qui en sort, c’est qu’ils crient au meurtre. Ils accusent à tort les héros qui ont voulu sauver. Ces mêmes héros sont pointés du doigt quand ils n’arrivent pas à temps pour protéger des citoyens. Les gens ne sont jamais contents. Ils ne sont jamais satisfaits. Ce doit être usant de les contenter. “Ce qui me gêne dans cette loi, c’est qu’ils considèrent tout le monde comme dangereux. Il y a des gamins perdus qui se découvrent des pouvoirs et qui sont obligés de les cacher. Si ils apprenaient à les utiliser et à en être fiers, ils ne seraient pas incités à les utiliser contre cette société qui les rejette. Je pense qu’avant de vouloir contrôler ceux qui aident notre société, il faut plutôt aider les futures générations de mutants. De toute manière, les vilains ne vont sûrement pas se pointer gentiment pour se recenser. Cette loi va uniquement permettre de connaître ceux qui ne posent pas problème.” Pour lui, le Registration Act est voué à l’échec. Ce sont toujours les mêmes personnes qui se rangent du côté de la loi. Ce sont toujours les mêmes qui vont à l’encontre. Sauf que cette fois, des bonnes personnes vont se rendre illégales parce qu’ils n’apprécient pas le concept de cette liste. Sauf que le recensement fait ressortir des instincts protecteurs et des comportement extrêmes qui n’existaient pas avant. “Et de toute manière, si j’étais un héros, je serais pas assez idiot pour te le dire. Tu serais capable de te servir de moi pour draguer.” Faire de l’humour pour détendre un peu l’atmosphère. Faire de l’humour pour rendre l’ambiance moins lourde. Débattre, c’est bien. Mais c’est bien aussi de passer une soirée tranquille, loin des problèmes et loin des disputes. Juste une soirée normale. A boire. Encore.


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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




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Y a des fois, Jared me rappelle quelqu’un. Dans son discours, deux sentiments font irruption en moi : la colère et la moquerie.

« Putain de merde, ce que t’es naïf, vieux… » Machinalement, je me tate les poches en regardant autour de moi, cherchant où je pourrais me fumer un petit quelque chose pour accompagner tout ça... Mais nous sommes en intérieur, alors ça devra attendre. « Je croirais entendre ma daronne. »

Je secoue la tête en riant et je me laisse retomber dans mon siège en le désignant une main, l’autre entourant toujours mon verre de bière. Je m’amuse à le reprendre en exagérant un petit peu sa voix.

« Les gens doivent être plus matures, plus objectifs ! Hey, la planète a fait des milliards d’années sans super-héros, ça veut pas dire qu’aujourd’hui, on peut plus faire sans eux. C’est bon pour le colère de se dire que tout le monde peut être bisounours, hey. T’apprends rien à personne, sauf que tu vis dans un monde où tout le monde s’en branle des autres. C’est une société élevée dans l’égocentrisme et la lâcheté. »

Ça, c’est pour la moquerie. Je le laisse parler sans rien dire et petit à petit, je me sens quelque peu vexé. Je n’ai pas envie d’aborder le sujet, alors je pince les lèvres et je décide de rebondir sur autre chose.

« Ouais bah personne force à passer son permis. Mais si tu conduis sans, tu raques à la banque et tu peux causer beaucoup de dégâts. T’as un pouvoir, ok, alors tu dois avoir le droit de l’utiliser. Même les meilleurs conducteurs doivent passer leur examen. Ma soeur, c’est un as du volant, 20 ans qu’elle conduit, jamais une bosse sur la carrosserie et pas un accident. Pas même un PV pour stationnement interdit ou dépassement de temps limite… Mais tu peux pas dire qu’aucun mutant n’est dangereux, parce que t’en sais rien. Tu peux pas prévoir comment le gène va muter. Je te parle même pas de ceux qui subissent des modifications dont on connaît même pas les origines. Faut arrêter de croire que cette loi est contre eux, elle est aussi pour eux ! À force de râler après cette loi, les mutants vont simplement attiser le côté antipathique de tout le monde. On le sait que les lois c’est casse-gueule, et que c’est chiant, qu’on aime pas ça… Mais c’est totalement égoïste de penser qu’à une seule sorte de gens. On est 7 milliards sur cette foutue planète et on ne doit gérer nos vies et nos gouvernements qu’en se baser sur un tiers, voire même un quart de cette population. Quand tu passes ton permis, tu passes des examens, tu t’entraînes et tout. Bah ça devrait être pareil pour les mutants, c’est tout. Et au lieu de gueuler au loup sur un bout de papier, ils devraient simplement réfléchir un peu plus au véritable problème de cette loi. Tu dis qu’ils ont besoin d’entraînement, alors protestez pour ça. Ok à la loi, mais en la modifiant. Des pétitions. Bim bam boom, qu’est-ce qui ferait que la loi serait plus juste ! Au lieu de tout rejeter en bloc, ça me déprime d’entendre des trucs pareils… Ca tuerait personne d’être un peu plus objectif, justement ? Pourquoi ne pas lui donner une chance, à cette loi ? Juste, pourquoi… Tout simplement, donne-moi un bon argument de pourquoi cette loi est si satanique ? Je n’entends que des confrontations, que des manifestations. Ce que j’aimerais, moi, c’est entendre le discours d’une personne qui est apte à prendre en compte tout le monde. Avoir un pouvoir, c’est pas avoir juste un petit truc en plus… C’est avoir d’autant plus de responsabilités. »


Je hausse les sourcils et j’agite un index sérieux vers lui.

« C’est toi qui me parle d’objectivité… » J’inspire profondément et je continue. « Oui, ils considèrent tout le monde comme POTENTIELLEMENT dangereux. Ils disent pas qu’ils le sont tous. Ils disent qu’ils en savent rien et qu’ils cherchent à se prémunir. Encore une fois, avant de tout rejeter, cherchez un compromis. Mettez tout le monde d’accord, faites preuve de diplomatie. Tu veux changer le monde, Jared, commence par donner une autre image des mutants et pas uniquement en les filmant en train de sauver une princesse en détresse. Montre leur personnalité, pas leurs pouvoirs. Montre-les en train de se mettre à notre portée et pas de se poser en victime. A une époque, t’étais noir et rejeté et on s’est battus pour ça. On se bat encore. Il y a eu la parité homme-femme, aussi. On a toujours le conflit homophobe ! Et bah les mutants devraient être traités pareils. T’es gay, c’est pas ta faute, non plus. T’as pas le droit de te marier à une personne que t’aimes ? BULLSHIT ! Tu te bas pour que ça change. Aujourd’hui, le combat c’est la parité humain-mutant… Super. » Grand sourire avec mes pouces levés. « T’as vraiment l’impression que les gens apprennent avec l’histoire, c’est incroyable ! Et tu veux qu’ils gagnent quoi en maturité ? À part leur libido exacerbée ! » Plus blasé, tu meurs… Et même sa pointe d’humour me fait sourire. « Nan, t’es pas assez beau gosse pour ça… Je le suis suffisamment pour deux ! »

Sauf que, finalement, c’est trop pour moi de l’entendre critiquer « mon côté » et valoriser celui des super-héros… Alors je n’y tiens pas, je me penche sur la table et croise mes bras pour le dévisager quelques secondes. J’hésite encore parce que j’ai pas envie de me poser comme victime, je veux juste qu’il comprenne mon point de vue, qu’ils se disent qu’il y a d’autres possibilités, qu’il y a de l’espoir en l’humanité. Pas que j’en ai beaucoup, mais hey… C’est moi ! Finalement, je reprends d’une voix basse.

« J’ai perdu quelqu’un. Dans toutes ces conneries, mon vieux, je fais partie de ceux que tu penses perdus dans cette… ‘colère’. Bah détrompe-toi. J’ai pas plus envie de vengeance qu’un autre. Je suis triste, j'en chie chaque fois que j'y repense, je me dis plein de fois que j'aurais pu, j'aurais dû faire quelque chose ! Mais je suis arrivé trop tard, j'ai mal joué, j'ai pas fais les bons choix, j'aurais dû être avec elle et avec des 'si' et des 'j'aurais dû' ou des 'j'aurais pu', bah je changerai le cours de l'histoire et je jouerais à Dieu ! La vérité, c'est que... C’est comme ça, c’est tout. J'ai été en colère quelques jours, je me suis fait une raison parce que j'aurais jamais rien pu faire. C’est la faute à pas d’bol. Tout ce que je t'ai dit, je le pensais avant, je le pense toujours maintenant. Ma nana a claqué au milieu d’une guerre dont elle prenait même pas parti ? Dommage ! Après tout, c’était qu’une innocente parmi des centaines d’autres. Elle avait qu’à pas se trouver là, à ce moment-là, c’est ton prochain argument ? » Je grimace en secouant la tête. « J’oublie pas qui est le véritable ennemi. Sauf que c’est pas béton pour tout le monde, tu vois ce que je veux dire ? Et pour changer l’opinion de millions de personnes, va falloir te lever tôt, mon pote ! »

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Putain de merde, ce que t’es naïf, vieux…” On ne peut pas plaire à tout le monde. On grandit avec cette vérité. Avoir un caractère qui ravit chacun de ses proches est impossible. Il y a toujours un défaut. Il y a toujours une imperfection. Pour Harry, il semblerait que sa naïveté pose problème. Jared ne le voit pas du même oeil. Il ne considère pas cela comme de la naïveté. La naïveté suppose de croire tout ce qu’on raconte, tout ce qu’on voit. La naïveté sous-entend un manque d’expérience et une trop grande confiance en les autres. Ce n’est pas son cas. Il a vu ce que les menaces extraterrestres peuvent faire, peuvent causer. Il a failli y passer, lui aussi. Alors, il connaît bien les dangers. Il connaît bien les actes héroïques. Mais soit. Harry peut le trouver naïf. Il n’est pas le premier à le voir ainsi. Il ne sera sûrement pas le dernier. “Je croirais entendre ma daronne.” Un grand sourire s’affiche sur son visage. Comment fait sa mère pour supporter un gamin pareil ? Il est tellement négatif, défaitiste et désabusé. Elle doit en avoir marre. Ce n’est pas pour rien qu’elle a dû le virer de chez elle et le forcer à trouver un travail mal payé. Elle devait en avoir marre de le ramasser sur son perron, à moitié noyé dans son vomi. Elle devait en avoir assez de sentir l’odeur des joints dans sa chambre. “Ta mère est une sage femme. Tu me la présenteras un jour ? J’aurais des trucs à lui raconter sur son petit Harry d’amour.” Tellement de choses. Comme ses capacités médiocres à servir un café gratuitement à un pote. Comme le traitement qu’il réserve aux clients. Comme son regard vitreux après trois bières. Comme ses paroles complètement folles. Oh oui, il en aurait des choses à raconter à madame Fisher. Elle serait étonnée des activités nocturnes de son fiston. “Les gens doivent être plus matures, plus objectifs ! [...] C’est une société élevée dans l’égocentrisme et la lâcheté.” Il lui balance le grain de café à la tronche. Il l'avait gardé dans sa poche, attendant sagement de trouver son utilité. L’imitation d’Harry était l’occasion idéale. Il est tellement insolent. Il n’a aucun respect pour ses aînés. Jared pourrait être son grand frère. Il pourrait être le tortionnaire de son enfance. Harry devrait être heureux et reconnaissant de ne pas faire partie de la même famille. En fait, non, c’est Jared qui devrait l’être. Il a évité d’avoir deux Fisher comme frère et soeur. Les pires spécimens de l’espèce humaine. Sa pauvre mère n’aurait pas survécu à deux gamins comme ça. Elle aurait jeté l’éponge au bout d’une semaine. Il n’imagine même pas à quoi a ressemblé la crise d’adolescence des Fisher. Sûrement des soirées à base de drogue, d’alcool et de sexe. Sûrement des journées passées à sécher les cours.

Ouais bah personne force à passer son permis. [...] Avoir un pouvoir, c’est pas avoir juste un petit truc en plus… C’est avoir d’autant plus de responsabilités.” Attiser le côté antipathique… parce que les gens ne sont déjà pas haineux et détestables envers les mutants ? Ils n’avaient pas besoin de la rébellion des mutants pour leur en vouloir et les accuser de tous les maux. Ils n’avaient pas besoin du Registration Act pour mener une guerre sanglante contre eux. Toutes personnes porteuses du gène X ont conscience d’avoir un avantage, d’avoir une puissance en plus. Elles ont connaissance de leurs compétences (ou pas). Raison pour laquelle certaines veulent utiliser leurs pouvoirs à bon escient. Raison pour laquelle elles rejoignent les X-Men ou agissent de leurs côtés. Ils savent qu’ils peuvent changer le monde à leur échelle. C’est ce que lui disait Harry. Ce que Harry l'encourageait de faire. Ils essayent d’aider comme ils peuvent. En mettant leur pouvoir au service d’une noble cause. En aidant les plus faibles. En agissant au quotidien. Sauf qu’ils ne le font pas avec de l’argent ou en devenant bénévole. Ils le font en défendant, en se battant, en mettant leur vie en danger. Ils ne font pas les choses à moitié, tout simplement. Ils font honneur à leur chance. Ils sont à la hauteur de ce gène. Si la plupart décide de rester sagement à la maison et de continuer leur vie normalement, d’autres trouvent le courage d’agir, de sauver, de protéger. Ils trouvent un nouveau sens à leur vie. “C’est toi qui me parle d’objectivité… [...] Aujourd’hui, le combat c’est la parité humain-mutant… Super.” Se battre pour l’égalité, c’est ce qu’ils font depuis des années. Les mutants n’ont eu de cesse de prouver leur bienveillance. Ils n’ont eu de cesse d’agir pour le bien. Ils auraient pu faire leurs affaires de leurs côtés et essayer de détruire l’humanité. Ils ne l’ont pas fait. Malgré les tentatives de certains groupes. Ils luttent depuis tellement d’années que cette loi est l’élément de trop. Celui qui provoque l’agacement et le découragement. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est refuser le recensement. Ils manifestent, ils scandent, ils agissent. Mais ils ne sont pas entendus. Ils ne sont pas écoutés. Pire, ils sont persécutés. Chaque manifestation s’est transformée en réglement de comptes. Chaque manifestation a mal tourné. Ce n’est pas ainsi qu’ils veulent se faire entendre. Ils s’opposent à ce recensement de la même manière qu’ils le font lors des élections ou du vote d’une nouvelle loi. En marquant leur désaccord. En mettant la pression au gouvernement. “T’as vraiment l’impression que les gens apprennent avec l’histoire, c’est incroyable ! Et tu veux qu’ils gagnent quoi en maturité ? À part leur libido exacerbée !” Harry a raison sur ce point. L’Histoire du monde est rythmée par les mêmes scénarios. L’oppression des minorités. Le combat de ces minorités pour la parité, pour l’égalité. Encore aujourd’hui, les couples homosexuels n’ont pas le droit de se marier. Encore aujourd’hui, les femmes sont sifflées dans la rue et moins payées. Il se passe la même chose avec les mutants. La situation peut même paraître pire. Parce qu’on parle de les recenser. Parce qu’on assume de les traiter comme des menaces. Parce qu’on cherche à les opprimer.

Nan, t’es pas assez beau gosse pour ça… Je le suis suffisamment pour deux !” Ben voyons. Qui des deux a l’air le plus équilibré et le plus mature, hein ? Qui semble le plus sérieux ? Bon okay, aucun. Ils ne sont pas le genre de gars vers qui les femmes se tournent pour trouver le prince charmant, fonder une famille et acheter une maison. Ils ne sont pas l’exemple-type de l’homme à qui tout réussi. Sinon, ils seraient en costard-cravate et siffleraient des verres de vin. Alcool autrement plus classe et élégant que de la bière ou de la vodka. “Tu rigoles ou quoi ? T’as vu ta tronche de gamin qui a sniffé trop de colle à l’école ?” Il ne se laisse pas faire par un mioche de seulement vingt-et-un ans. Harry a encore des années avant d’atteindre la sagesse et la maturité de Jared. Oui, parce qu’il est sage et mature. C’est bien connu. Sans compter qu’il est responsable, organisé et ambitieux. “J’ai perdu quelqu’un. [...] Elle avait qu’à pas se trouver là, à ce moment-là, c’est ton prochain argument ?” Il ne savait pas. Il ne pouvait pas imaginer. Il pouvait peut-être s’en douter, en écoutant attentivement le discours d’Harry. Il est désolé. Atrocement désolé. Perdre un proche est douloureux. Perdre un proche est une épreuve. Quelque part, il se doute que son ami ne lui dit pas ça pour lui arracher quelques condoléances et pitié. Il le dit seulement pour appuyer ses dires. Alors, Jared se contente d’écouter. Peut-être avec plus d’attention. Peut-être avec plus d’application. Dans d’autres circonstances, il se serait amusé d’apprendre qu’Harry a pu avoir une petite-amie dont il était assez proche, qu’il appréciait beaucoup. Harry en petit-ami. La vision est assez étrange et surréaliste quand l’on voit l’énergumène qu’il est. Qui aurait été aussi suicidaire et folle pour s’enticher d’un mec pareil ? “J’oublie pas qui est le véritable ennemi. Sauf que c’est pas béton pour tout le monde, tu vois ce que je veux dire ? Et pour changer l’opinion de millions de personnes, va falloir te lever tôt, mon pote !” Le débat innocent a pris une tournure plus personnelle avec la confidence d’Harry. Ils ne parlent jamais de leur histoire, de leur quotidien. Sauf quand ils se chamaillent. Sauf dans le cadre de quelques plaisanteries. Là, il n’y a pas de blague. Il n’y a pas de sous-entendu. Seulement la vérité. Seulement le partage d’une expérience. Le serveur leur ramène les deux verres de vodka. Pile au bon moment. Jared en pousse un dans la direction de son acolyte. Le gamin a besoin de bien plus que de la bière.

Je ne vous mets pas tous dans le même panier, comme je ne considère pas tous les mutants de la même manière. Certains veulent juste vivre normalement, d’autres veulent jouer les super-héros ou les super-vilains. Ceux qui perdent leurs proches ne sont pas tous haineux et assoiffés de sang. Je le sais.” Le monde n’est pas tout blanc ou tout noir. Il y a des nuances. Il y a des exceptions. Tous les mutants ne se prennent pas pour des héros ou pour des criminels. Toutes les victimes ne sont pas haineuses ou reconnaissantes. Certaines apprennent à vivre avec le deuil et à passer à autre chose. Comme cette loi. Tout n’est pas pourri. Tout n’est pas à jeter. Certaines choses devraient être gardées. Certaines choses devraient être changées. Des améliorations devraient être apportées. Des idées devraient être ajoutées. Rien n’est parfait, mais ils peuvent au moins essayer de s’approcher de la perfection. Juste essayer. “Le problème avec cette loi, c’est qu’elle incite les gens à se monter les uns contre les autres. Certains ne se sentent même pas concernés, alors qu’elles touchent tout le monde. Mutant ou pas. Si on commence par les mutants, on pourrait bien appliquer ce même recensement à nous tous.” Laisser le gouvernement atteindre les droits d’une minorité l’incitera à en faire de même avec toutes les autres sous-représentations. La démocratie évolue en équilibre entre la morale et l’oppression. Une simple décision prise sous couvert de protéger la population peut s’apparenter à de la dictature. Une simple décision peut tout faire basculer. L’équilibre est difficile à obtenir. Encore plus lorsque cela va à l’encontre des libertés de chacun. “J’ai pas la prétention de dire ce que doivent faire ou penser tous ceux qui ont perdu des proches. J’ai seulement échappé de peu à la mort. Ça me rend peut-être pas objectif, c’est certain. Je sais aussi que si ces héros passent plus de temps à éviter de rayer les voitures qu'à sauver le monde, on sera voués à la mort. Et okay, je suis naïf de croire qu’un jour, tout le monde pourra cohabiter sans aucun risque. Mais putain, on a une sacrée tendance à l’autodestruction, tu ne trouves pas ? On peut pas s’empêcher de nuire à la planète et de vouloir opprimer le futur de l’humanité. On n’est pas fichus de s’adapter parce qu’on a trop peur.” L’Homme est trop con. L’Homme est incapable de se satisfaire de ce qu’il a. L’Homme, égoïste et prétentieux, veut tout contrôler et refuse de mourir. Alors que c’est la suite logique. Depuis l’apparition des premiers êtres humains sur Terre, il n’y a eu que des évolutions. Tout ce qu’il se passe actuellement, c’est le futur. A eux de faire en sorte que cet avenir se mette en place le mieux possible.


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"Laisse donc ma Queen Mother en dehors de ça, tu veux bien ?" Je me frotte un oeil avant de lui offrir mon plus grand sourire signé moi. "Et t'en fais pas pour elle, elle sait déjà tout grâce à ma vaillante et adorable frangine. Si y a bien un truc que tu peux pas faire avec elles, c'est leur cacher des choses." J'ai ouvert les bras en signe d'impuissance. "Pourquoi tu crois que je vis seul ? La liberté, mon pote. Et l'intimité chère à mon coeur."

Dans la suite du discours de Jared, je ressens comme l'acceptation que peut-être, éventuellement, pourquoi pas, sait-on jamais… Je peux hypothétiquement avoir raison. Ca m'apaise quelque peu parce que s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est le manque d'ouverture d'esprit. Mais je fais confiance à Jared pour savoir faire la part des choses malgré tout. Je mets ma petite bière de côté. J'en suis à la deuxième, parce que la nuit est encore jeune, et il m'abreuve de vodka. Pourquoi pas. Mais j'ai pas envie de dégobiller avant minuit, quand même. Et les cercueils, je sais que ce n'est pas très bon pour l'estomac… J'attire le verre à moi et plonge mon regard dans l'eau de vie en écoutant la suite, toujours aussi religieusement. Dans ma tête, une idée germe. Quelque chose me vient, comme un terrain d'entente parfait pour Jared et moi et en prime, une solution à son problème de conscience que je perçois depuis qu'on est entré dans ce bar. Si Jared pense que je ne le prends pas au sérieux, que je fais la forte tête ou que je me fous de son opinion ouvertement, il se fourre le doigt dans la grotte jusqu'au coude.

"Hey, la tienne de daronne t'a rien appris ? On ne joue pas avec la nourriture !"

Je regarde le grain dégringoler en essayant de le rattraper, en vain. Je cligne des paupières, à moitié perdu dans mes pensées alors qu'il continue. Et enfin. La lumière de l'espoir. J'entends quelque chose qui me ravit. Je relève les yeux sur mon ami et un sourire naît sur mes lèvres. Je tends mon verre vers le sien pour trinquer.

"Je ne pourrai jamais être plus d'accord que ça !"

Enfin un terrain d'entente, quelque chose sur laquelle nous sommes sur la même longueur d'onde. Ce que je suis n'a rien de défaitiste ou de négatif, je suis juste réaliste et objectif. En revanche, je veux bien admettre que mon opinion sur l'humanité est très bas. Pourtant, encore une fois, ce n'est qu'une suite d'expériences historiques qui me poussent à penser ainsi, ce n'est pas juste par rébellion. Je ne me considère pas comme quelqu'un de naïf, en tout cas. Pas sur ça.

"Ca fait des milliards d'années qu'on s'entretue, Jared, les mutants sont juste la plus grande…" Je lève mes doigts en forme de guillemets et j'insiste lourdement sur le geste. "'Menace' de notre Histoire parce qu'elle tend au surnaturel. Fut un temps, on chassait les sorcières, les chamans, les guérisseurs… Les Hommes ont tué des innocents simplement parce qu'ils avaient peur de ce qui était différent. Aujourd'hui, c'est tout simplement… Pareil. Sauf que nos sociétés - tous pays confondus - se croient assez intelligents pour converser et mettre les gens dans des paniers et on en a complètement rien à foutre qui est bon et qui ne l'est pas." Je ris doucement. "Si tu veux faire du cas par cas, deviens Président, mais je dois t'avertir que tout intelligent que tu es, ton ascension n'en sera pas plus aisée."

Sur ce, j'avale ma vodka cul sec. Quitte à me bousiller l'estomac, autant savoir comment et avec quoi. Je repose le verre sur la table et me penche par-dessus en faisant un geste à Jared pour qu'il se rapproche de moi. J'ai une confidence à lui faire. Je le dévisage quelques secondes en silence, puis, je baisse les yeux sur son téléphone. Sur un ton bas, je lui fais part de mon idée.

"Tu veux changer le monde, Petit." Je désigne l'appareil de Satan. "Tu as déjà ton arme dans la main." Et des fois qu'il n'ait pas tout saisi, j'explique. "Dis-leur ouvertement ce que tu penses, tes mots se répercuteront sur deux copains, qui le diront à quatre de leurs copains etc etc etc. Mais t'arrêtes pas à juste rager. Donne des solutions viables. Sois précurseur du truc, tu vois ? Te la joue pas" Là encore, je l'imite avec exagération, mais je sais que je ne lui ai donné qu'un grain de café... Qu'il a lâchement gâché. "'Ouin, je peux rien faire, j'ai pas de pouvoirs.' Arrête de me la faire à l'envers. T'as un pouvoir : c'est ta grande gueule et ta tête bien pleine."

C'est ce que m'a toujours dit ma maman. Et elle n'a pas idée combien elle dit vrai... Je suis on ne peut plus fier de moi et ça se lit sur mon sourire étiré d'une oreille à l'autre.

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Laisse donc ma Queen Mother en dehors de ça, tu veux bien ?” Queen Mother. Harry, le petit-fils de la reine d’Angleterre. MAIS OUI ! Elle a bien un petit fils qui s’appelle Harry. Sauf qu’il est roux. Ce n'est pas le cas du Harry devant lui. A moins de porter une perruque. A moins de… Vaut mieux qu’il éteigne son cerveau, à ce stade. Boire lui fait penser à trop de conneries. De bêtises à dire. De théories foireuses. Il se contente de rire en imaginant la mère du gamin, avec des cheveux blancs bouclés et une couronne sur la tête. Avec, à ses côtés, un serveur de Starbucks chevauchant un cheval noir. “Et t'en fais pas pour elle, elle sait déjà tout grâce à ma vaillante et adorable frangine. Si y a bien un truc que tu peux pas faire avec elles, c'est leur cacher des choses.” Ce pauvre Harry n’a vraiment pas eu une vie facile. Entouré de deux femmes qui ne veulent que son malheur. Entouré de deux femmes qui se disent tout. Jared a déjà dû supporter sa mère et il réclame une médaille du mérite. Il n’imagine pas ce que cela doit être d’avoir une soeur. De partager ses jouets. De supporter son caractère insupportable. De devoir jouer avec elle. La torture ! Il en a des frissons rien que d’y penser. Il devrait créer un comité de soutien pour le jeune Fisher. Pour financer ses études. Pour le soutenir psychologiquement. Pour l’aider dans ses démarches juridiques contre sa famille. “Pourquoi tu crois que je vis seul ? La liberté, mon pote. Et l'intimité chère à mon coeur.” Ce mec est un génie. Il a compris la liberté que c’est de vivre seul. Okay, maman ne s’occupe plus des lessives et ne remplit plus le réfrigérateur. Mais il n’y a plus de contraintes, il n’y a plus de règles. Il n’y a que du libre arbitre. Il n’y a que de la spontanéité. Il ne s’est jamais senti aussi libre depuis qu’il a son propre appartement. Parfois, il a des coups de blues. Parce que sa mère lui manque. Parce qu’être chouchouté par elle est tellement génial. Il lui suffit de retourner chez elle pour réaliser à quel point il est bien, loin de la maison familiale. Loin de ses gestes d’affection. Loin de ses questions d’enquêtrice professionnelle. Déjà l’avoir au téléphone est suffisant. Supporter ses questions et ses discussions est un miracle. “Hey, la tienne de daronne t'a rien appris ? On ne joue pas avec la nourriture !” C’est vrai, Harry a raison. Jared vient de balancer son futur café gratuit et de le faire tomber. Quel gâchis ! Il se penche sous la table pour essayer de le retrouver. Le grain est hors de sa vue. Caché sous un meuble. Le salaud ! Tant pis, il n’aura pas de café gratuit. Pour une fois qu’Harry se montrait un minimum généreux. Il vient de louper sa chance. “Avant de m’donner des leçons, tu devrais apprendre à attraper les objets !” Jared se concentre sur ce qu’il se passe au-dessus de la table. Il fait le deuil de son grain de café. Paix à son âme. Il a été un chouette compagnon. Il a été un chouette grain, promis à un avenir aromatique exceptionnel. Le destin en a décidé autrement.

Ça fait des milliards d'années qu'on s'entretue, Jared, les mutants sont juste la plus grande… 'Menace' de notre Histoire parce qu'elle tend au surnaturel. [...] Sauf que nos sociétés - tous pays confondus - se croient assez intelligents pour converser et mettre les gens dans des paniers et on en a complètement rien à foutre qui est bon et qui ne l'est pas.” Il ne comprend pas pourquoi l’Homme veut toujours être supérieur. Pourtant, il en est un, d’Homme. Mais peut-être qu’il est une version ratée. Peut-être qu’ils l’ont créé trop tolérant et gentil. Peut-être qu’il a séché le cours de “Destruction mondiale” au lycée. C’est pas comme si il avait été assidu. Il se pourrait bien que ce cours ait existé. Il ne le saura jamais. Dans tous les cas, il ne pige pas. Les gens pourraient vivre heureux, en cohabitant. Sauf qu'ils trouvent chiants d’être heureux. Ils trouvent trop faciles de se contenter de ce qu’ils ont. Jamais satisfaits. Jamais conscients de leur chance. Ce ne serait pas grave, si cette insatisfaction ne mettait pas en danger des milliers de personnes à travers la planète. Il n’a pas envie de vivre dans ce monde où tuer des gens est logique. Il n’a pas envie de rester impassible devant le fichage de millions de personnes, sous prétexte qu’elles sont porteuses d’un gène particulier. C’est un combat trop grand. Un combat qui le dépasse. Il ignore par où commencer. Alors, il se cantonne aux discussions avec ses potes, à ses débats avec des inconnus, à des articles sur son blog. Il devrait se trouver une organisation. Devenir bénévole dans une association de protection des droits des mutants. Ça existe ? “Si tu veux faire du cas par cas, deviens Président, mais je dois t'avertir que tout intelligent que tu es, ton ascension n'en sera pas plus aisée.” Jared, Président. Encore pire qu’Harry, petit-fils de la Reine d’Angleterre. Jared ne serait pas crédible un instant. Quoiqu’avec un programme qui plairait à tous les jeunes, il aurait sa chance. Suppression des cours inutiles, comme les Arts Plastiques. Ajout de cours utiles comme séances de cinéma. Emprisonnement de tous les abrutis intolérants… Il y a des choses à faire. D’abord, il doit évoluer dans sa carrière de coursier. Il doit passer du vélo à la camionnette. De la camionnette au bureau. Seulement après cette ascension, il pourra prétendre à diriger un pays. Être au contact de la population, ça aide à gagner en expérience. Oui, oui. Il avale son verre de vodka. Il a pris une résolution. Il a pris une décision. Un choix qui va révolutionner le pays. Un choix qui va moderniser le monde. Un choix qu’il va oublier dans cinq secondes. Une. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Il se penche en avant pour écouter les confidences d’Harry. Il apporte vraiment trop de crédit aux conneries que le gamin débite. Vraiment trop. “Tu veux changer le monde, Petit. Tu as déjà ton arme dans la main.” Il suit son geste du regard. Son téléphone. Une arme pour changer le monde. Ils sont d’accord sur ce point ! Aujourd’hui, les communautés ont tellement d’importance et d’influence qu’un mouvement humanitaire peut être lancé en quelques caractères. C’est la raison pour laquelle il est si présent sur les réseaux sociaux.

Les chaînes de chats mignons et de malédictions ont laissé place à des chaînes de générosité. Les gens sont incités à faire des dons et à se mobiliser. Ce n’est possible qu’avec les réseaux sociaux. Un autre genre de mobilisation peut démarrer. Une mobilisation pour aider les mutants. “Dis-leur ouvertement ce que tu penses, tes mots se répercuteront sur deux copains, qui le diront à quatre de leurs copains etc etc etc. Mais t'arrêtes pas à juste rager. Donne des solutions viables. Sois précurseur du truc, tu vois ?” Et dire que le gars qui l’incite à utiliser Internet et sa communauté est le même qui lui reprochait d’être trop connecté. Harry se fiche vraiment de la gueule du monde. Il est aussi lunatique que sa vieille mère. Il est aussi insupportable que sa génitrice. Enfin, Jared suppose. Il n’a pas encore eu l’honneur (ou l’horreur) de rencontrer madame Fisher. Un jour, peut-être. Lors de la remise de diplôme du gamin. Lorsque madame pleurera à chaudes larmes et qu’Harry se fera surnommer “Harrynounet”. Un spectacle que Jared ne veut louper sous aucun prétexte ! “Te la joue pas 'Ouin, je peux rien faire, j'ai pas de pouvoirs.' Arrête de me la faire à l'envers. T'as un pouvoir : c'est ta grande gueule et ta tête bien pleine.” C’est bon, Harry vient de prendre trente ans dans la tronche, en utilisant cette expression. Mais qu’est-ce qui arrive à ce brave petit ? Il est pourtant si jeune, si dynamique, si dépressif (un mal qui caractérise les dernières générations). Et le voilà en train de débiter des trucs de vieux. Jared secoue la tête. Harry est trop jeune pour devenir vieux. Ou il est trop vieux pour redevenir jeune. Trop compliqué. “Faut vraiment que t’arrêtes avec les imitations, t’es nul et en plus, je parle pas comme ça !” Dommage qu’il n’ait pas de deuxième grain de café sous la main. Cette fois-ci, il ne se raterait pas et viserait directement le front. Avec une telle force que le gamin se réveillerait avec un hématome au milieu de la zone. Avec une telle précision que le gamin ne pourrait pas esquiver. Quoique, faudrait quand même faire attention à ce qu’Harry ne tombe pas dans le coma à cause d’un grain de café. Ce serait ridicule. Ce serait devoir expliquer les circonstances. Jared n’est pas certain de vouloir affronter les femmes Fisher. Elles paraissent si effrayantes et tyranniques. “T’as raison, Harry, je vais me présenter comme Président. Dès que j’aurais accès à la Maison Blanche, on boira les meilleurs alcools du monde entier et on passera nos soirées à jouer au billard. Parce que je suis un bon pote, tu auras même un poste de serveur. Tu me feras le café, juste comme je l’aime.” Il s’adosse au dossier de chaise. Le regard perdu dans le vide. Il s’y voit déjà. L’alcool aide pas mal. Il croise les bras et se met à imaginer quelle vie ce serait, d’être Président. Sûrement pas de tout repos. Mais il pourrait martyriser Harry et ça, ça n’a pas de prix. “Je me vois déjà dans le bureau ovale, toi m’apportant mon café et mon cigare.” Oh oui, l’idée lui plaît terriblement. Elle a un goût de rêve. Le gamin ne pourrait plus le frapper sans qu’un garde-du-corps ne le plaque au sol. Le gamin ne pourrait plus jouer les insolents, au risque d’être accusé de complot contre le pays.


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feat. Jared Hemingway & Harry Fisher

« C’est toi qui a l’arme, c’est moi qui t’apprends à t’en servir ou je rêve ? »

C’est tout ce que j’ai à répondre avec mon sourire en coin. Je me demande des deux lequel se fiche plus de la gueule de l’autre, finalement.

Est-ce que j’ai vraiment l’air vieux ou dépressif ? Est-ce que ça vient avec cette impression que j’ai d’être différent ? J’en sais rien. Je sais déjà que je ne raisonne pas comme tout le monde, je sais que j’ai une excellente mémoire, que je suis capable de retenir des noms ou des infos en les ayant lus qu’une fois ou deux. J’ai pas l’impression pourtant d’être dépressif, ou au bord du gouffre. Je vais pas dire que je suis heureux, non plus, je suis même pas sûr que qui que ce soit le soit un jour. La guerre, la douleur, les sentiments, tout ça fait partie de l’humanité. L’un de mes films préférés c’est Le Cinquième Elément. ‘Pourquoi sauver une planète quand on voit ce qu’on en fait ?’ c’est la morale de l’histoire. Malgré tout, pour chaque chose négative, il y en a deux positives. La mort de Tess a-t-elle apporté quelque chose de positif ? Ouais… Tu sais quoi ? Ca m’a forcé à réfléchir à moi-même. Et je pense sincèrement que je suis pas le seul dans ce cas-là. Mais je veux pas être un mec qu’on qualifie de dépressif. Je veux être un gars qui bouffe sa vie à pleins crocs, comme maintenant. Je suis là, assis en face de ce type qui me fait marrer et qui arrive quand même à me foutre en rogne ce qui est assez rare pour être noté.

« Oublie ce que je t’ai dit sur ton élection… C’est moi qui vais me présenter et tu me remplaceras un peu à la cafetière au lieu de croire que c’est si facile. Tu verras le bureau ovale, ouais ! Mais pas du côté que t’espérais, mon vieux ! »

On est là, à refaire le monde en se marrant autour d’un verre alcoolisé, on se dit des choses déplaisantes et on contrebalance avec un humour de merde. Pourquoi ça ne peut pas être comme ça pour tout le monde ? Pourquoi tout le monde ne peut pas s’écouter parler et trouver des solutions ensemble et faire que cette guerre cesse ? J’ai pas de problèmes avec les mutants, je vais peut-être même dire qu’une part de moi est jalouse, parce que j’aimerais bien pouvoir faire plus. Ma mère se fait vieille, j’aimerais qu’elle n’ait plus besoin de travailler. Si j’avais plus de force, je pourrais lui donner des coups de mains. Mon père est fatigué et grognon, toujours à râler. Si j’étais un télépathe, je pourrais adoucir son esprit. Si je passais les murs, je pourrais chourer des liasses de billets verts pour leur acheter une grande maison à la campagne, au calme, loin sur une plage déserte où ils ne devraient se soucier que du bruit des vagues et des coups de soleil. Je suis un calvaire pour mes parents, je le sais, mais je refuse de vivre en me disant que je dois être comme ci ou comme ça parce que c’est la norme. Alors j’ai un avis et tout neutre qu’il est, c’est le mien. Et j’y tiens.

« Maintenant, j’ai une question existentielle. »

Pas moyen que j’ouvre la bouche pour dire ce que je pense à Jared et j’espère qu’il est pas télépathe… Ou que y en a pas un dans les parages. Mais plutôt mourir que faire dans le sentimental avec lui. Lui ou un autre. Personne sait ce que je pense et personne sait qui je suis réellement. C'est comme ça que ça doit être. Sans attache. Je finis ma deuxième bière - on est là pour boire, non ? - et je l’abats sur la table.

« J’espère que t’es prêt et… » J’étouffe à moitié un rot qui s’échappe de ma gorge alors que je me cogne le torse d’un coup de poing. Je lève un index. « Sois honnête, ok ? » Je déglutis pour faire passer la bière jusqu’au fond de mon estomac et je regarde Jared. « Est-ce que t’as une soeur… Jared ? Parce que… » Mes yeux commencent à briller et mon sourire à devenir encore plus malicieux que d’habitude. Si c’est possible. « Vois-tu… J’aimerais bien la rencontrer. »

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Oublie ce que je t’ai dit sur ton élection… C’est moi qui vais me présenter et tu me remplaceras un peu à la cafetière au lieu de croire que c’est si facile. Tu verras le bureau ovale, ouais ! Mais pas du côté que t’espérais, mon vieux !” Jared ouvre la bouche, choqué. Son copain vient de lui voler la place de Président. Il vient de lui retirer son rêve de grandeur et de réussite. Il vient lui piquer l’idée de l’exploiter. C’est scandaleux ! C’est répréhensible ! Le coursier ne peut pas rester insensible face à tant de cruauté. Il n’a pas fait d’études, okay. Il n’exerce pas un métier intellectuel, d’accord. Mais il sait aligner trois mots sans bredouiller, il tient bien l’alcool, il connaître les super-héros et surtout, il sait se servir d’un téléphone. Il a toutes les compétences nécessaires pour pactiser avec la Russie et répondre au téléphone en cas d’urgence. Alors que Harry, il n’est bon qu’à servir du café et à faire des blagues pourries ! C’est bien la preuve qu’il ne peut pas être Président. Imaginez Obama qui se ferait son propre café. Un chef d’Etat doit savoir être intraitable et se servir d’un fouet pour obtenir l’obéissance de tous ses employés. Voilà comment fonctionne un leader. Harry en serait incapable. Il utiliserait le fouet comme objet sexuel et se taperait toutes les secrétaires. “Tu sais ce que tu fais ? C’est de la cruauté ! Tu m’fais croire que je peux devenir Président et tu brises mon rêve ! T’es qu’un petit enfoiré sans coeur.” Jared a enfin vidé son sac. Il a exprimé tout ce qu’il avait sur le coeur. Il a évacué tout ce qu’il pensait. Il a dit ses quatre vérités à Harry. Il se sent mieux maintenant. Il a même soif, tiens. Il commanderait bien une bière. Il fait de nouveau signe au serveur. Il faut bien qu’il se console. Il faut bien qu’il oublie sa carrière politique avortée. Il imaginait déjà les groupes de gamins entrer dans son bureau et jouer à la console avec lui. Il se projetait déjà les grands jardins de la Maison Blanche, à jouer au basket-ball ou au base-ball. Harry a tout balayé d’un simple geste de la main. Quelle méchanceté ! Il a dû apprendre violemment que la Petite souris et que le Père Noël n’existent pas. C’est la seule explication que Jared trouve. Ce sont les seules raisons qui expliquent son coeur trop froid et insensible. Pour Noël, il lui payera un abonnement annuel chez le psychiatre. Pendant une année, Harry pourra soigner tous ses problèmes et ses traumatismes d’enfance. Si ça, ce n’est pas le cadeau le plus génial et le plus attentionné ! Il n’y a pas à dire, Jared est le meilleur ami de la planète Terre. Harry a de la chance de l’avoir. Parole d’Hemingway !

Maintenant, j’ai une question existentielle.” Une question existentielle ? Parfait. Il est le mieux placé pour lui trouver une réponse, pour trancher à sa place, pour solutionner son problème. Il a l’esprit tout à fait clair et sain. Il écoute, les oreilles grandes ouvertes. Il secoue la tête pour l’inviter à poursuivre. Parce que maintenant, sa curiosité est éveillée. Même s’il sait que Harry va lui débiter une énième connerie. Ils font un concours. A celui qui chambrera le plus l’autre. A celui qui dira la plus grosse bêtise. Ils ne savent pas être sérieux dix minutes. Ils ne savent pas converser intelligemment toute une soirée. C’est trop leur demander. C’est trop exiger. Ils n’ont pas un cerveau fait pour se concentrer plus de dix minutes sur un sujet épineux. “J’espère que t’es prêt et…” Il lève les yeux au ciel. Harry est une vraie drame queen. Faut qu’il mette du suspense dans tout ce qu’il fait. Même quand il pisse. Faut qu’il fasse durer le plaisir. Faut qu’il attende un roulement de tambour pour poursuivre. Sauf que Jared ne va pas lui faire le plaisir de mimer un roulement de tambour. Il se contente de tendre l’oreille. Il ne voudrait pas louper la grande révélation, la grande question existentielle qui va changer la face du monde. Il le sentait. Cette soirée est faite pour révolutionner l’univers. Dans quelques années, ils raconteraient à leurs petits-enfants comment ils sont parvenus à impulser un changement mondial, autour d’une bière. Il leur dira aussi qu’il est passé à un cheveu de devenir Président. “Sois honnête, ok ? Est-ce que t’as une soeur… Jared ? Parce que… Vois-tu… J’aimerais bien la rencontrer.” La première pensée qui vient à Jared se résume à “Mais quel connard ! On couche pas avec les soeurs de ses potes”. Au final, un grand sourire explose sur ses lèvres. Il ramène son dos contre le dossier de la chaise et se frappe le front de la paume de sa main, en s’exclamant. “Mais oui ! J’suis con, pourquoi j’y ai pas pensé plutôt ? Attends, j’ai une photo…” Il récupère son téléphone et pianote quelques secondes. Harry veut rencontrer sa soeur. Parfait. Génial. Ça tombe bien. Jared a une magnifique soeur. Une belle plante qui rend jalouse toutes les autres femmes. Une belle femme qui fait tourner la tête de tous les hommes. Une belle créature qui devrait plaire à Harry. Lorsqu’il trouve enfin la photo de son choix, il confie le téléphone à Harry.

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Il plante son coude dans la table et enfonce son menton dans la paume dans sa main, avec une expression attendrie sur le visage. Trop de fierté et d’amour pour cette soeur. Une soeur qu’il a attendue toute sa vie. Une soeur qu’il vient de s’inventer, évidemment. “T’as vu cette beauté ? Elle a gagné l’élection mini-Miss Nouveau-Mexique. Elle ressemble beaucoup à notre père, tu ne trouves pas ? On est teeeellement fiers d’elle !” Il n’a jamais eu de soeur et n’en aura jamais. A moins que sa mère décide de se trouver un géniteur et se lance dans la création d’un autre Hemingway. Le schéma se répéterait. Pour avoir Jared, elle avait couché avec un Français croisé lors d’un voyage. Elle en était tombée amoureuse. Elle avait dû rentrer au pays, un foetus dans le ventre. Surprise ! Le meilleur souvenir de son voyage en France, évidemment. Pour avoir sa soeur, peut-être que sa mère irait en Angleterre ou en Thaïlande. C’est beau, la Thaïlande. Il récupère son téléphone. Lui aussi peut être con. Lui aussi peut faire des blagues pourries. “Ma mère n’aurait pas supporté d’avoir quarante gamins comme moi. Elle a préféré me couvrir d’amour, tu vois ? Elle a réussi son coup ! Alors que toi, ça se voit qu’elle t’a à moitié raté parce que son temps était partagé avec ta soeur.” Il ferme la page internet et verrouille de nouveau son téléphone. Quelle conversation terriblement intéressante et ô combien déterminante pour l’avenir de l’humanité. Mais après tout, il ne dit que la vérité. Il a eu la chance d’avoir sa mère pour lui tout seul. Il était le centre de sa vie. Sur le moment, il ne disait pas la même. Plutôt intéressé par la liberté. Plutôt en quête d’indépendance et d’autonomie. En grandissant, il s’est aperçu qu’il avait eu de la chance. Il a eu tout l’amour dont il avait besoin. Même plus. Alors que le pauvre Harry a dû partager ses parents. D’où son besoin d’amour et de sexe. D’où son besoin de boire pour oublier. “Si j’avais eu une soeur, jamais je ne l’aurais mise entre tes mains ! Je suis pas fou.” Il prend un air dégoûté. De jour en jour, il découvre de nouvelles choses sur Harry. Tout à l’heure, c’était ses présences sur la tenue des femmes quand il couche avec. Jared n’a pas vraiment envie d’imaginer sa soeur imaginaire dans une tenue sortie d’un mauvais film porno. Si il avait une soeur, il la protégerait des gamins pervers comme Harry. En fait, elle ne sortirait jamais de sa chambre. Pas sans Jared avec elle. Elle n’aurait le droit de se marier qu’à soixante ans. Ce serait son devoir de la protéger de tous les rapaces de ce monde cruel. “Tu devrais demander à ta royale mère, elle doit avoir plein de femmes à te présenter.” Des femmes d’âge mûr, évidemment. Des femmes qui ont des dentiers et qui mangent de la soupe. Des femmes qui sentent bon le patchoulis et qui et boivent le thé. Des femmes à la recherche de chair fraîche et de jeunes hommes en forme

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Dernière édition par Jared M. Hemingway le Sam 4 Juin - 8:33, édité 2 fois
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Et nous revoilà dans l'antre de la déconne. C'est toujours comme ça avec Jared. Il n'y a jamais de danger, on finit toujours par retomber sur nos pattes parce qu'il est de bonne contenance, comme moi. On rit, on gueule un peu, on pleure - pour de faux - on se moque, aussi… De l'un comme de l'autre, ou bien des autres, pourquoi pas. C'est pour cette raison que lorsqu'il s'offusque, je ris en retrouvant le fond de mon siège en faisant un signe au serveur d'en remettre deux. Je prendrai la même chose que Jared, par pure solidarité et parce que j'ai pas envie de finir dans le caniveau tout de suite. La bière, c'est très bien.

Jared me tend son téléphone et quand je vois la photo, je ne réagis pas. Tout du moins, pas extérieurement. Intérieurement, mon cerveau concocte la meilleure répartie, la meilleure vanne, il réfléchit à cent à l'heure jusqu'à trouver. Je réponds très sérieusement en hochant la tête :

"Je vois tout de suite la ressemblance du lien de parenté, en effet ! Tu ne peux pas la renier, c'est certain !"

J'ignore qui est ce guignol mais ça me fait subitement marrer. Que Jared ait pu avoir ce genre de blagues ne m'étonne pas, au contraire, ça me pousse à l'apprécier d'autant plus. Je suis vraiment con dans ma tête et j'adore encore plus quand les autres viennent sur mon terrain. La vie n'est pas aussi sérieuse qu'on veut le faire croire, il n'y a pas assez de personnes qui ricanent, font preuve de légèreté. Même quand il tente une insulte mesquine, je ris et je secoue la tête. Je décide même de lui offrir une petite part de moi. Toute petite.

"Ouais, mais ma soeur a 15 ans de plus que moi. J'étais pas prévu au compteur, c'était un peu la surprise du chef, tu vois ? Genre un jour, ma mère a cuisiné un truc et a dit à mon père 'J'ai fait un gros gâteau pour toi ! Il est au four !'" Je me marre juste à ça. "Alors, mon père est allé voir le four, mais il y avait rien dedans ! ma mère l'a regardé en riant et lui a dit, non dans l'autre four." Au moins, Jared peut constater que mes blagues vaseuses, c'est héréditaire. "Mais ma soeur a toujours été du genre fortiche, tu vois, qu'a besoin de rien ni de personne. Elle s'est rendue indépendante très tôt. Et puis mon père a toujours voulu un fils ! Bon, il regrette un peu maintenant ! Mais c'est de bonne guerre, je lui fais pas la vie facile."

Je ris même d'autant plus en m'offusquant à sa critique. Je suis un mec bien, pourquoi il me présenterait pas sa soeur ? En plus, Jared est pas un moche type, je suis sûr qu'il aurait une soeur qui va dans les B+. Concrètement, si j'avais été enfant unique, je crois que je me serais tellement fait chier qu'à la place de ma soeur, moi aussi j'aurais demandé à avoir un petit frère. Bon, elle voulait une soeur pour lui faire des tresses et l'habiller à sa convenance. Elle s'est vengée de la déception sur moi et m'a souvent déguisé en fille jusqu'à ce que je sois capable de me défendre. Ca, en revanche, c'est quelque chose que je n'offrirai pas à Jared, tout bon pote qu'il est !

"Ma Royale Mère se fait vieille et je tape pas dans la nécrophilie ! Mes rouquines, je les aime bien fraîches !"

Je n'oublie pas ce qu'on est venus faire ici. Mon anniversaire, oui, on est en train, mais… Je regarde autour de moi et je plisse les yeux en scrutant la salle. J'en cherche une pas trop moche, pas trop rousse et quand je trouve la sulfureuse future Madame Jared, je me penche vers mon copain.

"J'ai quand même du mal à croire qu'un mec comme toi est tout seul. Je veux dire, t'es pas trop con, ni trop moche, t'as un job qui paye pas de mine mais t'as un job, de nos jours, c'est quand même pas dommage… Alors quoi ? C'est quoi le problème ? T'es impuissant, ou quelque chose comme ça ?" Je prends une mine grave. "Tu sais, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous."

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Il est fier de son coup. Il est fier de sa blague. Alors, il surveille les réactions d’Harry. Il surveille le moindre mouvement. Le moindre indice de sourire. Le moindre indice d’amusement. Mais il ne voit rien. Harry n’est pas drôle ! Vraiment pas. Jared est déçu. Il s’attendait à une explosion de joie. A un rire incontrôlable. A une démonstration d’amusement. Rien. Que dalle. Nada. Pourquoi ? C’était drôle pourtant ! C’était bien trouvé. Une bonne manière de l’envoyer balader. Une bonne manière de répondre à sa tentative de coucher avec sa soeur. L’alcool a le mérite de transformer toute blague pourrie en blague géniale. Jared ne se laisse pas démonter. Il patiente jusqu’à obtenir une première réaction. “Je vois tout de suite la ressemblance du lien de parenté, en effet ! Tu ne peux pas la renier, c'est certain !” Évidemment ! Sa soeur a récupéré la couleur de cheveux et le corps de déesse de leurs géniteurs. Jared a le même. D’où Harry pense qu’il tient son corps incroyablement sexy et beau à voir ? C’est leurs parents qui ont légué leur corps parfait. Et puis, il est vrai que sa soeur a la même barbe. Quoique celle de sa soeur a plus de poils. Elle a une pilosité plus développée. Sinon, les différences sont plutôt flagrantes. Elles sont plus présentes que les similitudes. Mais après tout, ils ne sont pas jumeaux. Jared hausse les épaules. Les conneries continuent. Les conneries s’enchaînent. Ils font un concours. Ils n’arrêtent plus. L’alcool n’aide pas. L’alcool empire. “Ouais, mais ma soeur a 15 ans de plus que moi. J'étais pas prévu au compteur, c'était un peu la surprise du chef, tu vois ? Genre un jour, ma mère a cuisiné un truc et a dit à mon père 'J'ai fait un gros gâteau pour toi ! Il est au four ! Alors, mon père est allé voir le four, mais il y avait rien dedans ! ma mère l'a regardé en riant et lui a dit, non dans l'autre four.” Harry a un vrai talent pour raconter les histoires. On s’y croirait presque. A côté, la photo de la soeur Hemingway est ridicule. Jared est déçu fois deux. Il n’a pas de belles histoires comme ça à raconter. Il n’a que des histoires de mère tyrannique qui voulait absolument qu’il termine ses petits pois. Il n’a que des histoires de grands-parents qui l’empêchaient de jouer au super-héros, sous prétexte que “monter aux arbres est trop dangereux pour un enfant de cinq ans”. En fait, des deux, Harry a sûrement eu la plus belle vie. Et puis, il a une soeur ! Ce doit être cool à embêter, à taquiner, à détester, à aimer. Merde, avec la vodka, il devient sentimental. Il devrait se calmer sur l’alcool pour la soirée. Sauf que les bières débarquent, pile à ce moment là. Il ne peut pas refuser une boisson. Il ne peut pas la renvoyer. Ce serait mal poli. Alors, il prend son verre et il boit une gorgée.

Mais ma soeur a toujours été du genre fortiche, tu vois, qu'a besoin de rien ni de personne. Elle s'est rendue indépendante très tôt. Et puis mon père a toujours voulu un fils ! Bon, il regrette un peu maintenant ! Mais c'est de bonne guerre, je lui fais pas la vie facile.” Il voit tout à fait le genre. Le genre miss-je-sais-tout. Le genre qui casse les pieds. Le genre qui te dénonce aux parents. Tout bien réfléchit, Jared n’aurait pas voulu une soeur. Être enfant unique à l’avantage de n’avoir personne pour te dénoncer. De n’avoir personne pour te faire chier. La liberté, en somme ! Il prend note de chaque information que le gamin veut bien lui refiler. Ce sera toujours utile plus tard, pour quelques conneries. Une mère. Un père. Une soeur. Et Harry. La famille parfaite, non ? “Ma Royale Mère se fait vieille et je tape pas dans la nécrophilie ! Mes rouquines, je les aime bien fraîches !” Jared dévoile ses dents pour un sourire. Pourtant, sa mère doit bien connaitre quelques femmes encore assez fraîches pour tenir le rythme. Le plus drôle est sûrement d’imaginer Harry aux prises avec une grand-mère, aspergée de parfum, qui lui pelote la cuisse et lui pince la joue. Il ne faut rien de plus pour exciter Harry, non ? Ah oui ! Il faut qu’elle soit rousse. Mais à partir d’un certain âge, les personnes ont des cheveux blancs. Ce qui est assez problématique. Pendant que Harry se lance dans l’observation de la salle, Jared se plonge dans la mousse de sa bière. Cette soirée est vraiment une bonne idée. Parfaite pour décompresser et oublier le quotidien. Parfaite pour se détendre et passer du bon temps. Il concentre nouveau son attention sur le gosse quand il se penche en avant. Quoi encore ? “J'ai quand même du mal à croire qu'un mec comme toi est tout seul. Je veux dire, t'es pas trop con, ni trop moche, t'as un job qui paye pas de mine mais t'as un job, de nos jours, c'est quand même pas dommage… Alors quoi ? C'est quoi le problème ? T'es impuissant, ou quelque chose comme ça ?” Jared en crache sa bière. Il asperge Harry de quelques postillons, avant de s’étouffer. Impuissant ? LUI ? Never. No way. Impossible. Tout fonctionne à la perfection. Tout se passe bien là en-dessous. Impuissant, non mais il est sérieux ? Ce n’est pas Jared qui veut coucher avec des vieilles et qui est torturé par une soeur. Non, pour Jared, tout va bien. Tout va parfaitement bien. Tout va même trop bien. “Tu sais, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous.” Il reprend ses esprits après sa quinte de toux. Impuissant. Sérieusement. Harry ne pouvait pas trouver mieux ? Jared plisse les yeux dans une tentative de le fusiller du regard. Sauf qu’il a yeux qui pleurent. Sauf que l’alcool lui monte un peu à la tête et qu’il a l’air de loucher.

Pis d’abord, ce n’est pas parce qu’il ne lui dit rien sur ses histoires sentimentales qu’il est célibataire. Il y a Jazz. La belle et parfaite Jazz. Avec sa rousseur et sa timidité. Ils avancent. Doucement. Après l’avoir harcelée pendant des jours #hommerelou. Ils ont bu un café, ils ont mangé ensemble, ils ont même passé une soirée à boire. Alors, Harry et ses théories foireuses sur ses érections peuvent aller se coucher ! “Va te faire foutre, Harry ! J’ai pas besoin que mes copines portent des tenues louches pour bander, moi !” Il a parlé un peu trop fort. Leurs voisins se tournent vers eux avec un regard mi-choqué mi-curieux. Fuck. On ne peut plus discuter tranquillement ? Jared se concentre sur Harry. Ils ne sont pas pareils. Ils sont complètement différents. Mettons cela sur le compte de l’âge. Harry a besoin d’être stimulé pour que son engin fonctionne. Jared, lui, a la chance de tomber sur des femmes qui lui font assez d’effets. Des deux, c’est Harry le plus à plaindre. “Et d’abord, j’ai une petite-amie, mais elle ne te plairait pas. Elle joue les héroïnes la nuit et le jour, c'est un agent top secret. Elle pourrait t’exploser les couilles, si je le lui demandais. Alors, un peu de respect, mon vieux !” Maintenant qu’il le dit à voix haute, il a l’impression d’avoir inventé Jazz. Comme si elle était sortie tout droit d’un film ou d’un fantasme. Comme si elle était trop parfaite pour être réelle. Comme si ce n’était pas possible. Voilà ! Jazz est trop parfaite pour être réelle. Elle est trop parfaite pour qu’il ait l’air crédible lorsqu’il parle d’elle. Elle est trop parfaite pour ne pas qu’on se foute de sa gueule, en sous-entendant qu’il a trop bu. Pour autant, Jared ne se laisse pas décourager par cette pensée. Il reprend la parole. “Si tu ne faisais pas une fixette sur les rousses, t’aurais déjà trouvé quelqu’un pour te tenir chaud la nuit. A moins que tu sois trop bien pour te mettre en couple.” Ce ne serait pas le premier à dire que la vie de couple n’est pas pour lui. Que la vie de couple est trop ennuyante, chiante, pourrie. Que la vie de couple signifie accepter d’avoir des problèmes et des conflits tout le temps. Que la vie de couple coupe toute liberté. C’est typiquement le genre de discours que Jared s’attend à entendre de la part de son pote. Parce que c’est Harry. Le jeune Harry, prêt à coucher avec tout ce qui bouge. Hommes compris. Le jeune Harry, prêt à séduire n’importe qui. Grand-mères comprises. Harry, quoi !

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MARS 2016 - Long Island City - QUEENS, NY




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feat. Jared Hemingway & Harry Fisher

'Va te faire foutre, Harry', ça aurait tellement pu être mon second prénom. J'éclate de rire en frappant dans mes mains. Ce gamin réagit au quart de tour et j'adore ça. Et j'ai pas besoin d'une copine - tout court - pour faire le reste, en ce qui me concerne. La force de l'esprit, tu connais ? Bien sûr, une fille, c'est mieux. Mais on n'est jamais mieux servi que par soi-même, pas vrai ? Tu me suis ? Je sais que tu es d'accord avec moi. En tout cas, quand Jared parle de sa … Petite amie, j'écarquille les yeux - ce qui rend la chose assez surnaturelle - et mon visage s'illumine d'un sourire absolument immense. Il a une copine ! Tu entends ça ? C'est le plus beau jour de ma vie.

"C'est ça, cache-toi derrière ton héroïne vêtue de cuir, genre t'es même pas capable de te défendre tout seul !" J'éclate à nouveau de rire en frappant dans mes mains et je me balance en arrière dans l'euphorie, manquant de renverser ma chaise. je me redresse et essuie une larme sans cesser de rire. "J'ai besoin d'une nana comme d'un trou dans la tête, mon vieux." Je sais pas vivre sans, mais il a pas besoin de connaître mes dépendances addictives. Je soupire finalement, me remettant de mes émotions. "Et j'ai quelqu'un pour me tenir chaud la nuit, t'en fais donc pas pour moi, va. Tu t'inquiètes, c'est gentil, mais j'ai mes numéros."

Je ne vais pas m'encombrer d'une nana à temps plein, ça c'est vrai, en revanche. Ca prend de la place, ça demande des concessions, on peut pas choisir celle avec laquelle on préfère être le mardi à minuit, on doit toujours en contenter qu'une seule, y a même pas de challenge. Et ensuite quoi. On se marie, on fait des gosses, on achète une maison ? … Merde, voilà que je me mets à y penser. Je suis trop jeune pour ce genre de trucs. J'ai 21 ans, je n'ai pas fini mes études, j'ai envie de vivre, d'avoir un métier avec un bon salaire, j'ai envie d'évoluer dans le monde, j'ai pas envie de me prendre la tête… Je me demande si Jared comprendrait un tel choix de vie aussi égoïste. Parfois, l'égoïsme est la meilleure solution de paix.

"Et elle a un nom cette déesse nocturne ou je peux la surnommer Xena ? Ce serait mal me connaître que de croire qu'une nana comme Xena peut pas me plaire, d'ailleurs." En fait, je ne crois même pas les dires de Jared pour la simple et bonne raison que si c'était vrai, il ne m'en dirait rien. Il mythonne, c'est évident. "C'est pas une question d'être trop bien pour qui que ce soit." De toute façon, aucune ne sera à la hauteur de Tess. "C'est une question d'éviter les emmerdements. Moi ce que je crois, c'est que t'es cap de donner ton numéro en moins de 3 minutes à cette fille là-bas."

Non, définitivement, je ne le crois pas. Je lui montre la petite brunette que j'ai vue assise au comptoir en train de discuter, les yeux rivés sur son téléphone, à une amie à côté d'elle. Une sorte de grande blonde élégante, trop bien habillée pour ce bar. Je crois même pouvoir certifier qu'elle s'ennuie fermement contrairement à sa copine la brune qui est dans son élément. Un peu funky et groovy, elle n'a pas la classe des beaux quartiers et ressemble plus à une geek qui a tout pour plaire à Jared. Je me réserve Miss Lady et me promet d'être à la hauteur de son clochard cette nuit si Dieu le veut. Je regarde à nouveau mon copain avec un sourire en coin.

"Qu'est-ce que t'en dis ?" Jared, il en dit qu'il va me foutre sa main dans la tronche si j'insiste, mais j'ai tellement envie de le voir essayer. "Je te propose même de t'aider en capturant la blonde pour mon propre fief. Il en va de la protection féminine, vieux. Regarde comme elle se fait chier ! Il faut les libérer l'une comme l'autre de leur soirée de merde ! Je serai ton Wingman."

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Pourquoi il sourit comme ça, le crétin ? On dirait que Jared vient de le nommer vainqueur du loto. Alors qu’il vient juste de lui dire qu’il est en couple. Est-ce qu’ils sont proches au point de se réjouir des histoires d’amour de l’autre ? Est-ce que cela semble si surréaliste qu’Harry ne s’y attendait pas ? Dans tous les cas, son sourire a quelque chose de vexant. Jared s’en fout. Ce ne serait pas la première fois que ce gamin a un comportement détestable. Et pourtant ils continuent à s’apprécier et à se supporter. Le miracle de la nature. On peut aussi pencher pour la théorie du choix par dépit : ils n’ont personne d’autre et doivent se contenter l’un de l’autre pour boire un coup ou deux. Les deux sont possibles. Les deux sont valables. De toute manière, Jared est au-dessus des moqueries et des remarques. Il a appris à faire sa vie sans se soucier du regard des autres. Il a appris à ne pas donner de l’importance à ceux qui critiquent. Encore moins à Harry. Non mais vous l’avez vu ? Avec ses yeux globuleux. Avec ses cheveux décoiffés. Avec sa gueule aussi blanche que son cul. Avec son langage familier. C’est Harry le repousse-femmes. Jared, à côté, est un tombeur. Avec son sourire charmeur. Avec ses cheveux impeccablement coiffé. Avec ses bonnes manières. Avec la malice dans son regard. C’est scandaleux d’être traité ainsi ! Scandaleux. “C'est ça, cache-toi derrière ton héroïne vêtue de cuir, genre t'es même pas capable de te défendre tout seul !” Un bout de sa lèvre se lève avec dédain. Sérieusement ? Il se cache derrière une femme en cuir par peur ? Nop ! Complètement faux. Il est le plus courageux. Il est le plus valeureux. Il court quand même après les super-héros. Il se met quand même en danger. Il n’a pas attendu Jazz pour risquer sa peau. Il ne l’attend pas non plus pour survivre. En fait, il attend des miracles pour le sauver. Nuance. Et puis, Harry peut dire. Il ne serait même pas capable de frapper quelqu’un avec ses bras flasques. La mauvaise foi est de guise pour se défendre de l’effronterie et de l’insolence de ce gamin pourri gâté. “J'ai besoin d'une nana comme d'un trou dans la tête, mon vieux.” Jared reconnaît bien son ami dans ces propos. Toujours élégant. Toujours poétique. Toujours romantique. Mais c’est la mentalité des jeunes de notre époque. Incapable d’apprécier la présence chaleureuse d’une autre personne. Incapable de laisser de côté l’égoïsme et l’égocentrisme. Quand Harry sera plus vieux, il verra. Il verra qu’il a eu tort. Il verra qu’une vie seul est plus triste. Il verra qu’il ne pourra plus se passer d’une femme. Ceci est le discours d’un homme qui n’a pas eu de relations sérieuses depuis plusieurs mois. Ceci est le discours d’un homme qui a très bien réussi à se passer de compagnie, sans déprimer et s’enfermer dans une vie d’ermite. Ceci est un discours de mauvaise foi. Encore.

Et j'ai quelqu'un pour me tenir chaud la nuit, t'en fais donc pas pour moi, va. Tu t'inquiètes, c'est gentil, mais j'ai mes numéros.” Oh, vraiment ? Harry a des numéros. Il a des conquêtes qu’il appelle lorsqu’il a un chagrin et qu’il a envie d’être consolé. Comme c’est mignon. Jared se penche en avant. Il veut en savoir plus sur ces femmes. Il veut savoir qui parvient à trouver grâce aux yeux de Harry. Il veut connaître tous les détails. Même les plus sordides. “Qui ça ? Ton doudou ?” Ah non, pardon. Il ne voulait pas connaître les détails. Il voulait simplement vanner. A son âge, on doit encore avoir des doudous, non ? Il a quel âge déjà ? Vingt-et-un ans. Bon, peut-être pas des doudous. Peut-être des poupées gonflables. Harry a tout à fait la tête du gars qui a acheté une poupée gonflable et qu’il ressort lorsqu’il a trop bu. Il l’aurait appelée Georgette. Il l’aurait surnommée Queen Elizabeth. Peut-être que Jared aura la chance de la voir, quand il le raccompagnera. Il se concentre sur sa bière, essayant de ne pas penser à trop de conneries. Il doit encore accompagner Harry dans sa soirée d’anniversaire. Il doit encore rentrer chez lui. Il ne peut pas le faire s’il n’arrête pas de théoriser tout ce que son acolyte lui raconte. “Et elle a un nom cette déesse nocturne ou je peux la surnommer Xena ? Ce serait mal me connaître que de croire qu'une nana comme Xena peut pas me plaire, d'ailleurs.” Xena. Jared rit. Fort. Genre, Xena. Il paraît que la tenue d’héroïne de Jazz est moulante, mais sûrement pas aussi dénudée que celle de Xena. Sûrement pas aussi sexy que celle de la guerrière. Et puis, Xena a quelque chose de flippant dans son regard. Elle serait capable de faire un hachis parmentier d’un homme s’il la trompait. Non, il a plutôt choisi l’option de la combustion moléculaire. Plus fun, moins gras et plus propre comme manière de mourir. Il a pensé à tout ! “Elle s’appelle Jazz et elle n’a rien de Xena. Les armures sexy de gladiateur, c’est surfait, mon vieux.” Il doit quand même lui apprendre quelques petits trucs, à cette grosse tête. On ne lui enseigne pas la vraie vie à l’université. On ne lui enseigne que des trucs inutiles, des trucs vieux, des trucs inintéressants. Jared, lui, a des trucs à dire. Il a des cours à donner. Il a des enseignements à transmettre. Ses connaissances en matière de costumes de héros en font partie. Si Jazz se promenait dans la même tenue qu’une gladiatrice, elle n’aurait aucun respect, aucune autorité, aucune grandeur. Elle serait sifflée dans la rue, telle un vulgaire morceau de viande. Tiens, faudrait qu’il lui demande à quoi ressemble sa tenue. Il serait temps qu’elle lui dévoile son costume, non ? Il attrape son téléphone et commence à taper un message. Il s’arrête en cours de route. Elle n’a sûrement pas envie que son vieux petit-copain ivre lui envoie des messages incompréhensibles. Il abandonne l’idée. Pour plus tard.

C'est pas une question d'être trop bien pour qui que ce soit. C'est une question d'éviter les emmerdements. Moi ce que je crois, c'est que t'es cap de donner ton numéro en moins de 3 minutes à cette fille là-bas.” Jared lève les yeux au ciel. Discours typique du gars déçu par la vie. Discours typique du gars qui a eu le coeur brisé. Parce que lui a perdu tout espoir en l’amour, il doit entraîner tout le monde dans sa chute. Mais Jared ne marche pas. Il est bien décidé à aller jusqu’au bout dans sa relation avec Jazz. Il est motivé à donner les moyens à leur relation de grandir. Il espère bien avoir trouvé la femme parfaite. Elle en a tout l’air, pour l’instant. Pour l’instant. On n’est jamais à l’abri d’une surprise. Comme des ongles de pieds de dix mètres. Comme une perruque sur la tête. Comme un oeil de verre. Il ne voudrait pas trop se réjouir, même s’il pense déjà avoir touché le jackpot avec elle. “Comment tu peux parler d’emmerdements, mec ! C’est le pied d’avoir une femme qui te comprend et qui te supporte. C’est ce que j’ai avec Jazz ! Et j’vais sûrement pas tout gâcher en donnant mon numéro à n’importe qui.” Il ne va sûrement pas accepter ce défi. Jared est responsable. Jared est sérieux. Jared est droit dans ses bottes. Jared ne prend pas les femmes pour des objets. Mais Jared a déjà bu quelques verres. Jared n’a pas les idées claires. Alors, il se pourrait que son regard se tourne vers la femme en question. Il se pourrait qu’il évalue ses chances de réussite. Il se pourrait qu’il se motive à relever le défi. Il se pourrait. Tout ceci n’est qu’hypothèse. Bien sûr. “Qu'est-ce que t'en dis ?” Il fait une moue. Il pourrait. Il a toutes ses chances. La jeune femme a l’air sympathique. Elle est pas mal. Il pourrait vraiment lui filer son numéro de téléphone. Elle l’accepterait sûrement. Et puis, elle a l’air de se faire royalement chier. Ce serait une bonne action, n’est-ce pas ? Un numéro de téléphone n’engage à rien. Un numéro de téléphone ne signifie pas mariage, bébé, prêt, maison. Un numéro de téléphone est juste un numéro de téléphone. Il avale cul sec le reste de sa bière. Il lui faut au moins ça pour réfléchir et se décider. Il lui faut au moins quelques grammes d’alcool en plus pour bouger son postérieur de sa chaise. “Je te propose même de t'aider en capturant la blonde pour mon propre fief. Il en va de la protection féminine, vieux. Regarde comme elle se fait chier ! Il faut les libérer l'une comme l'autre de leur soirée de merde ! Je serai ton Wingman.” Comme si Jared avait besoin d’aide pour draguer la jeune femme. Il sait très bien se débrouiller seul ! Il est assez grand et séduisant pour arriver à ses fins. Harry va vraiment finir par être vexant ! Il sent que cette histoire est un piège. Il le sent à plein nez. Ses nasaux sont en éveil. Harry lui tend un piège. Il veut savoir de quoi il est capable.

Le tout est de savoir si Jared va aller au bout. Il peut crâner en disant qu’il est avec une héroïne, il doit quand même prouver ce dont il est capable. Il doit prouver son pouvoir de séduction. Un défi est un défi. Un Hemingway ne tourne jamais le dos à un défi. Un Hemingway ne fuit jamais devant les difficultés. En tout cas, c’est ce qu’il aime se dire. C’est pas comme s’il avait eu un père pour lui dire ce genre de choses.“Pourquoi tu prends la plus jolie, d’abord ? Avec ta gueule pourrie, t’arriveras à rien ! Quoique… t’as un côté bad boy qui pourrait plaire. Jouer contre toi est injuste !” Complètement. C’est toujours le plus laid qui a le plus de chance. Et si en plus, Jared se plante avec sa cible, Harry pourrait récupérer les deux femmes. Ce serait doublement injuste ! Mais ce n’est pas grave, parce qu’il a Jazz. N’est-ce pas ? Il tape la table du plat de la main. Il ne va pas renoncer face à la difficulté. Il ne va pas trembler de peur à l’idée d’adresser la parole à une femme. Il ne l’a jamais fait avant, trembler j’entends. Il ne le fera pas maintenant, sous les yeux de Harry. Hors de question. “Okay, je suis partant. Mais attention, on ne triche pas !” Sur ces paroles, il se lève et se dirige vers le bar. Il se poste juste à la droite de la jeune femme. Il fait semblant de ne pas la voir. Il attire l’attention du barman. Il commande une nouvelle bière. Il doit sûrement puer l’alcool. Tant pis. Il peut encore sembler à peu près sobre. Il tend l’oreille pour écouter la conversation. Rien de bien transcendant. Il cherche une occasion d’intervenir. Il ne la trouve pas. Alors, il jette un coup d’oeil sur le téléphone de la jeune femme. Et là, un sourire. “Pardon… excusez-moi, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder… c’est le dernier article de The Mole ?” Il a la chance de tomber sur l’une de ses lectrices. Genre, le coup de bol. Il connait l’importance de la communauté de son blog. Pourtant, il n’a encore pris personne en flagrant délit de lecture de ses articles. C’est étrange. Comme si toutes ces statistiques de trafic se concrétisent d’un seul coup. “Oui, c'est bien ça. Vous l'avez lu ?" Il acquiesce. Un peu qu'il l'a lu. Il l'a même écrit ! Coup d’oeil en direction d’Harry. Son acolyte ne doit même pas savoir qui est The Mole ou qu’un blog du nom de Super Adventures existe. Jared se penche pour s’adresser à la copine de sa cible. Il désigne Harry d’un coup de tête. “Ne vous laissez pas faire par ce gars, mademoiselle. S’il vous embête, n’hésitez pas à m’appeler. Il est du genre plutôt collant.” Il colle la tranche de sa main près de sa bouche, comme pour dire un secret. Secret qu’il articule à voix haute et intelligible.  “En plus, il n’a que vingt-et-un ans.” Il secoue la tête avec un air de conspirateur sur la face. Après tout, personne n’a dit qu’il ne pouvait pas tenter de donner son numéro aux deux. Quitte ou double.

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