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 When the truth come out of the shadow. || Feat. Sharon

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Elle l’observe. Elle le regarde réagir. Elle lit les émotions sur son visage. Les proches sont le talon d’Achille de beaucoup. De la majorité de la population. Il est rare qu’une personne soit complètement seule et détachée. Il est rare que perdre un proche ne déclenche aucune réaction. L’enlèvement est encore pire. Un enlèvement est joué sur une corde sensible. C’est manipuler, jouer, provoquer, inciter. L’enlèvement est une torture psychologique. Une situation qui peut parfois mener à des comportements désespérés, suicidaires. Une situation qui peut générer un fort sentiment d’impuissance. Le S.H.I.E.L.D. est probablement intervenu au bon moment. Juste avant que Kayden n’agisse sur un coup de tête. Juste avant que Kayden se lance dans des plans dangereux. Sharon, la première, n’aurait pas pu rester de marbre devant l’enlèvement de son père. Elle n’aurait pas pu attendre que les choses se tassent. Elle n’aurait pas pu obéir aveuglément et attendre de le retrouver. Elle n’aurait pas pu. Elle aurait probablement cherché, espionné, interrogé. Elle aurait agi de la même manière que Kayden. Quitte à se mettre en danger. Quitte à faire des erreurs. L’inaction déclenche une frustration terrible. Alors, elle ne peut que se mettre à la place du jeune homme. Pourtant, l’affect ne doit jamais entrer en ligne de compte pendant le travail. C’est ainsi que l’on devient une cible facile pour l’ennemi. C’est ainsi que l’on agit inconsciemment. Et même là, tandis qu'elle se transpose dans la même situation, elle en oublie tout professionnalisme. Elle devient une moins attentive, moins sérieuse. Mais cet instant disparaît, se dilate, s’efface. Elle reprend le dessus. Elle ne laisse rien paraître. Si ce n’est peut-être une lueur dans le regard, durant un quart de seconde. Si ce n’est un clignement des paupières. Dans son métier, la compassion n’a pas toujours sa place. Pas quand on est face à un individu dont on ne connaît rien, enfermé dans une cellule. Qu’il ait accepté de collaborer ne change pas la possibilité qu’il les trompe. Alors mieux vaut rester sur ses gardes. Mieux vaut se méfier. De la méfiance, il y en aura toujours. En particulier depuis le projet Insight et l’HYDRA. Tout comme elle se doute que Kayden doit se méfier d'elle et chercher le sens derrière chaque mot. “Un jour on a glissé une enveloppe sous ma porte. Dedans il y avait une photo de lui, attaché à une chaise, passé à tabac et derrière la photo était inscrit un petit message d'Ivan.” Photo. Chaise. Violence. Message. Elle synthétise les informations pour mieux les mémoriser. Elle synthétise pour rendre la situation plus factuelle et moins émotive. Un simple constat en ressort : il n’a pas assisté à l’enlèvement de son père. Il ne peut donc pas les informer sur le direction prise ou même sur le lieu de son ravissement. L’histoire commence à se transformer en mauvais film. Un scénario nul dont on anticipe la fin. Le ravisseur tue le prisonnier sous les yeux de sa famille. Si ce n’est pas déjà fait.

Sauf que j'ai pas marché. Enfin j'ai pas voulu revenir sous sa coupe donc j'ai essayé de forcer son relâchement. Alors ils m'ont envoyé un petit colis avec une phalange dedans. Le bout de son annulaire. Je le sais parce que la semaine suivant j'avais une nouvelle photo avec le journal.” Ils sont bien dans un vieux film de mauvais goût. Ils sont bien dans une situation où l’on coupe des membres d’un corps pour les envoyer à Kayden. L’épreuve doit être difficile à vivre autant du côté du captif que de son fils. Il y a quelque chose de glauque et d’effrayant à recevoir une phalange chez soi. Elle devine sans mal qu’il attend chaque matin avec une boule au creux du ventre. Une inquiétude de savoir ce qui l’attend. La peur de découvrir une nouvelle photo. Une photo du cadavre de son père. Une motivation suffisante pour écouter les consignes de Pavlov. Une raison suffisante pour ne pas le contredire ou se rebeller. “Depuis je reçois une photo de façon régulière, toujours avec le journal du jour pour attester de la date...” On ne s’attend pas à ce genre de nouvelles lorsque l’on ouvre la porte de son appartement. Il est temps de libérer son père. Il est temps de lui venir en aide. Il ne survivra pas longtemps, si la mafia s’amuse à le découper morceau par morceau. Il ne restera bientôt plus personne à sauver. Seulement un homme détruit par l’enfermement, la violence et la mutilation. Sans vraiment connaître les agissements de la mafia, Sharon retrouve leur signature. Elle a pu entendre parler de méthodes mafieuses quand elle était à la C.I.A. Dommage qu’elle soit morte pour eux, elle aurait pu demander à ses contacts de lister les potentielles planques. Mais ils trouveront la liste. Ils trouveront où est retenu le père de Kayden. Aider les autres. Lutter contre l’injustice. Se battre contre la haine. C’est ce qu’elle veut faire tous les jours. C’est ce pourquoi elle se lève tous les matins. Elle est en plein dedans avec les Jefferson. “Ils le gardent en vie mais clairement pas en bon état. Dans les dernières photos que j'ai eu il est pâle et amaigri.” La mafia n’est pas réputée pour ses hôtels quatre étoiles et son room service de qualité. Pas étonnant que son père paraisse amaigri et malade après plusieurs mois. Il n’y a pas que l’apparence physique qui doit être inquiétant. Les séquelles psychologiques d’un emprisonnement prolongé peuvent être importantes. Des séquelles insoupçonnées, impossibles à mesure. Il est parfois courant que le détenu éprouve une certaine affection pour ses geôliers. La libération risque donc d’être compliquée. Il faudra improviser le moment venu. “Je te donnerais les photos, vous y trouverez peut être un détail que je n'ai pas vu mais crois moi, je les ai étudié pendant des heures.” Elle s’en doute. Elle lui fait assez confiance pour le savoir. Elle devine aussi combien ces photos sont des indices et des espoirs pour Kayden. Des moyens de s’accrocher à l’idée que son père attend sa libération, quelque part dans le monde. Ils essayeront d’en tirer le maximum. De trouver des empreintes. De déterminer la marque et le modèle de la chaise. De découvrir le type de lieux. De capter un reflet. Il faudra également mettre en place une surveillance devant le domicile de Kayden. Même si la mafia est discrète, ils peuvent espérer de tomber sur la personne qui dépose la photo et le journal.

Si tu as gardé les journaux, ils pourraient aussi nous être utiles.” Chaque petite chose peut avoir son importance. Le titre du journal est un indicateur. Tous les journaux ne sont pas vendus dans l'ensemble des kiosques. Parfois, certains ne profitent pas d’un réseau de distribution assez développé. Ce qui suppose aussi qu’un nombre limité de personnes achète ce journal. En retrouvant tous les intermédiaires, ils pourront remonter jusqu’à la planque où est séquestré son père. En tout cas, c’est le plan qui se forme dans son cerveau. “J'ai gardé la morceau de doigt. Au départ je l'ai conservé au frais dans l'espoir de pouvoir le recoudre mais c'est pas infini alors il est dans mon congélateur maintenant.” La façon dont a été tranché le doigt pourrait être aussi un indicateur. La netteté de la coupe. La précision. La forme. Tout pourrait les aider. Mais elle préfère le ménager pour aujourd’hui. Ne pas lui demander un énième indice. Ne pas lui demander cette phalange. Pas tout de suite. Il faut déjà se pencher sur les premiers indices qu’il leur fournira. Ils pourront probablement avancer grâce à cela. Ils pourront probablement délimiter une zone de recherches. Espérons. “Okay, donc il n’y a pas de contact vocal, seulement des photos et des journaux. Pas de timbre ou d’enveloppe ?” Elle réfléchit aux informations qu’il aurait pu oublier de mentionner. Elle creuse les zones qui nécessitent plus de détails. Elle soulève les imprécisions. Elle a besoin de tout savoir. Elle a besoin de tout comprendre. Et après, seulement après, ils rendront Kayden à sa liberté. Le laisser retourner faire le sale travail de la mafia. Lui donner la possibilité de reprendre son quotidien. Aucun doute que ses journées ne seront plus aussi pesantes. Il risque de trouver un nouveau moteur pour tous les gestes du quotidien. “Où est-ce que ton père habitait ? Tu as pu aller sur place pour trouver des traces de leur passage ?” Elle part du principe qu’il a été enlevé chez lui, mais peut-être a-t-elle tort. Un point à préciser. Un point primordial.


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When the truth come out of the shadow.
Feat. Sharon E. Carter


Même si on avait passé l'étape des menaces et de la méfiance, quoi qu'il y en aurait toujours, je ne baissais pas ma garde, en ce sens que je continuais de tenter de la décrypter. J'avais pu voir ce quart de seconde de battement durant lequel elle avait perdu sa marbreur. Je ne voulais même pas le relever, c'était ni une faiblesse ni une opportunité. Je ne souhaitais pas rendre les choses plus difficiles et ça la rendait simplement plus humaine. Quoi que je la savais déjà humaine depuis cette nuit dans ce bâtiment du démon. J'acquiesçais à ses demandes. Si elle voulait vraiment m'aider alors je n'avais aucune raison de garder pour moi ce que j'avais. Si elle me manipulait j'en avais déjà trop dit alors autant m'enfoncer un peu plus pour déterrer ce que je n'aurais pas encore vu. Elle me demandait des précisions quant aux photos que je recevais et j'y répondais. - Non, les journaux sont dans les photos, ils le lui font tenir. C'est assez... rustique comme méthode, mais ça marche. - Des doigts découpés, des photos avec journal, des méthodes du siècles dernier et pourtant si fonctionnelles. - La photo est dans une enveloppe sans timbre ni adresse, glissée sous ma porte pendant que je ne suis pas là. - Oui parce que sinon je pourrais très bien l'attendre derrière tous les matins mais non. - Je les reçois fréquemment mais pas vraiment régulièrement, il n'y a pas de jour attitré. Généralement toute les semaines ou deux semaines.

Elle me demandait où vivait mon père et je projetais la maison dans mon esprit, son plancher en bois qui craque, sa forêt environnante, ses nombreuses fenêtres. J'aurais pu dire manoir, j'aurais pu dire château mais au final c'était surtout une grande maison au milieu d'un terrain vert, lui-même au milieu d'un bois, à l'écart de la ville. Je ne sais pas combien tout ça a dû coûter mais c'est pas si important. Je suppose qu'à l'époque ça ne devait pas le déranger de vivre au milieu de nulle part mais j'avais toujours pensé qu'il saurait se défendre contre n'importe quoi, même maintenant. - Il vit en Angleterre, au nord de Londres. La maison est isolée. - A part une ou deux biches, il n'y aurait pas pu y avoir de témoin. - J'y suis allé oui... Et ils m'ont envoyé cette phalange. - Meilleur voyage de ma vie... - J'ai pas trouvé de signes de luttes. J'ai pas trouvé grand chose sur place. Je pense qu'ils l'ont eu pendant qu'il dormait. Normalement il se réveille au moindre bruit mais va savoir. Ou alors ailleurs. La personne qui fait le ménage... et tout le reste, m'a dit ne pas l'avoir vu entre temps mais il n'est pas du genre à sortir beaucoup. - Je ne l'avais pas soupçonné de complicité dans quoi que ce soit. Je connaissais cette femme depuis des années, elle travaillait déjà pour nous quand j'étais enfant. Et puis elle était la seule avec mon père à savoir que j'étais toujours en vie, je ne pouvais que lui faire confiance. - Je suis parti le jour même et avec le temps de vol... Bref je lui ai dis dés que je l'ai vu, soit le lendemain, de ne rien toucher dans la maison. Juste au cas où. - On sait jamais quels indices pourraient s'y trouver. Peut être rien s'il avait été enlevé ailleurs. J'avais voulu faire venir quelqu'un pour tout analyser mais qui? Je ne pouvais plus faire confiance à personne et mes connexions en tant que Dayle impliquaient toujours la mafia. Qui plus est, si quelqu'un surveillait la maison, il aurait vu que je faisais faire des recherches. Je ne tenais pas à recevoir un second doigt.
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La situation est assez complexe pour ne pas la prendre à la légère. Ils ne sont pas face à un simple enlèvement. La mafia russe est liée. Peut-être même l’HYDRA. Et il y a le chantage. Si ils ne sont pas assez discrets, cela pourrait engendrer la mort de son père. Si ils font quelque chose de travers, une deuxième phalange pourrait être envoyée. La situation est délicate, oui, mais pas impossible. Si la règle veut que les premières quarante-huit heures soient les plus importantes, elle ne vaut plus dans ce cas. Ce délai est déjà terminé depuis longtemps. Pour autant, il ne faut pas perdre de temps. Il faut reprendre l’enquête. La commencer, plutôt. Elle a confiance en Kayden et elle se doute qu’il a mené ses propres investigations de son côté. Mais avec quels moyens ? Maintenant qu’il a le S.H.I.E.L.D. à ses côtés, les indices qui lui étaient jusque là invisibles pourraient se révéler aux yeux des techniciens. Cela vaut le coup d’essayer. Mais la discrétion est importante. Elle est primordiale. Elle est nécessaire pour que tout ce travail soit utile et mène à la libération d’un innocent. Depuis qu’ils parlent, l’enquête a déjà commencé. Ils en sont à l’interrogatoire du membre de la famille, du premier témoin. Ils en sont à récolter toutes les informations connues grâce à Kayden. A partir de là, ils vont pouvoir élaborer un plan d’action. Ils vont pouvoir prendre des directions. Même si la première étape sera de vérifier tous ses dires, il faudra en parallèle débuter les recherches. Analyser les photos. Relever les empreintes. Ils ne peuvent plus perdre du temps. En admettant que l’état de santé préoccupant de son père s’avère réel, ils doivent se dépêcher. Sa survie est peut-être une question de quelques jours, de quelques semaines. Sa fin pourrait être précipitée. Sa fin pourrait être annoncée demain. Ils ne peuvent pas se tourner les pouces. Ils en ont aussi besoin pour motiver Kayden. Si l’enquête sur l’enlèvement de son père avance aussi bien que l’infiltration et l’espionnage de l’HYDRA et de la mafia, ce sera un élément moteur. Une relation donnant-donnant. ”Non, les journaux sont dans les photos, ils le lui font tenir. C'est assez... rustique comme méthode, mais ça marche.” Il n’y a pas de meilleur moyen pour prouver une date qu’avec le journal. Même si il existe une possibilité qu’ils retouchent l’image pour intégrer la bonne date, elle est reste mince. Il y a donc de fortes probabilités pour que l’homme soit toujours en vie. Un bon point. Maintenant, il reste à savoir où il est retenu captif. Dans quel partie du monde et surveillé par combien de personnes. Lorsqu’ils sauront cela, ils pourront enfin lancer l’assaut. Ils pourront organiser un plan de sauvetage. Ils pourront libérer le père de famille. Pas avant.

La photo est dans une enveloppe sans timbre ni adresse, glissée sous ma porte pendant que je ne suis pas là.” Ils sont minutieux. Et pour cause, ce n’est pas dans leur intérêt que Kayden parvienne à retrouver son père. Seul, il ne pouvait rien faire. Avec une équipe derrière lui, les idées sont plus nombreuses. Les réflexions sont plus poussées et pertinentes. Les moyens techniques sont plus importants. La mafia n’a pas anticipé cela. Elle ne s’attendait sûrement pas à ce qu’une organisation secrète décide de l’aider. C’est cette effet de surprise qui permettra au S.H.I.E.L.D. de passer à l’action. Un effet de surprise qu’ils doivent à tout prix conserver. ”Je les reçois fréquemment mais pas vraiment régulièrement, il n'y a pas de jour attitré. Généralement toute les semaines ou deux semaines.” Ce qui veut dire qu’il possède une belle collection de photos de son père attaché à une chaise. Depuis le temps, les geôliers ont dû commettre des erreurs. Oublier de retirer certains éléments. Omettre de cacher des objets. Ils ont forcément fait des erreurs. Forcément. Aux agents de les repérer et de les exploiter. Dans cette histoire, il y a de quoi s’inquiéter, mais aussi de quoi se rassurer. Tout n’est pas perdu. Tout n’est pas impossible. D’après ce qu’elle entend, Sharon a de quoi être confiante. Elle est certaine d’y voir une fin heureuse ou du moins, une libération. ”Il vit en Angleterre, au nord de Londres. La maison est isolée.” Évidemment. Une maison isolée est bien plus commode pour enlever une personne et passer inaperçu. Les mafieux qui s’en sont occupés devaient être heureux de cette facilité. Personne aux alentours. Pas de témoins. Si l’enlèvement avait été bruyant, personne n'était accouru pour découvrir ce qu’il se passait. Avec un peu de chance, des caméras auront été installées dans la rue. Avec un peu de chance. Les caméras installées par les voisins peuvent aussi leur apporter des informations. Parfois, il est inutile d’avoir des témoins oculaires quand la technologie est présente. Le tout est de savoir bien regarder, bien observer, bien comprendre.  

J'y suis allé oui... Et ils m'ont envoyé cette phalange. J'ai pas trouvé de signes de luttes. J'ai pas trouvé grand chose sur place. Je pense qu'ils l'ont eu pendant qu'il dormait. Normalement il se réveille au moindre bruit mais va savoir. Ou alors ailleurs. La personne qui fait le ménage... et tout le reste, m'a dit ne pas l'avoir vu entre temps mais il n'est pas du genre à sortir beaucoup.” Mais ils ne sont pas à l’abri qu’il ait voulu sortir ou qu’il ait été contacté pour un rendez-vous à l’extérieur. La mafia a pu lui tendre un piège. Il va donc falloir retracer son emploi du temps de la journée. En espérant qu’ils puissent trouver des informations des mois plus tard. Cet enlèvement demande un gros travail d’analyses et de recherches. Un défi qu’ils vont relever. Ils vont aussi devoir être les plus discrets possible Perdre un deuxième bout de doigt pourrait être fatal pour le captif. ”Je suis parti le jour même et avec le temps de vol... Bref je lui ai dis dés que je l'ai vu, soit le lendemain, de ne rien toucher dans la maison. Juste au cas où.” Il a eu un bon réflexe. Probablement inspiré des séries policières, mais un bon réflexe quand même. Ils vont pouvoir observer la scène telle qu’elle était le jour de l’enlèvement. Ils vont peut-être trouver des indices, des éléments qui auront échappé à la vigilance et à l’oeil de Kayden. Sharon a toutes les informations dont elle a besoin pour l’instant. Les agents qui sont concernés ont également tous les détails. Il faut maintenant travailler. Vérifier, analyser, s’informer, compléter. “Très bien. On va faire le point de notre côté pour l’HYDRA et ton père. Je te contacterai plus… délicatement, quand nous aurons établi un plan d’action.” Elle s’y prendra autrement. Pas de front et agressivement comme a pu le faire Wilson. Plutôt délicatement et subtilement. Avec le recul, elle aurait dû y aller. Elle aurait dû l'interpeller dans la rue, plutôt qu’un inconnu. Elle aurait dû jouer la carte du hasard. Tant pis. Le mal est fait et a été rattrapé. Kayden a accepté de les aider. Ils vont en faire de même en retour. Ils ont plutôt bien réussi à négocier. Chacun va être gagnant dans l’histoire. Si tout se passe bien. “Est-ce que cette fois, tu te laisses faire ou on doit t’endormir ?” Elle a un sourire en coin. Elle se doute de la réponse. Elle connaît déjà ses préférences. D’ailleurs, elle n’attend pas pour se lever de sa chaise et pour se diriger vers la porte. Elle toque à la porte. Il est l’heure de partir. Il est l’heure de retrouver son quotidien, en espérant que leur intervention ne l’ait pas trop chamboulé. Espérons que Kayden n’avait pas un rendez-vous chez son dentiste ou une rencontre importante.

Elle se retourne vers le jeune homme. La dernière fois qu’ils se sont vus, ils pensaient mourir dans un espèce d’enfer. Ils sont passés par plusieurs phases, entre l’inquiétude, la peur et la combativité. Ils en sont sortis tous les deux éprouvés. Ils semblent tous les deux remis. Même si les ombres continuent de la réveiller en pleine nuit, lors de moments de stress. Même si elle sursaute encore à la vue d’une ombre. Même si son avant-bras est encore marqué par l’entaille plusieurs mois après. “J’ai été ravie de te revoir dans d’autres circonstances.” Leur vie ne sont pas en danger, pourtant, ils se revoient encore pour des question sérieuses. Des questions de vie ou de mort. Un jour, ils arriveront à se croiser pour boire un café ou pour discuter du beau temps. Un jour. Dans son dos, la porte est déverrouillée. Une main gantée passe pour tendre une cagoule sans trous. Kayden ne pourra pas y échapper Garder l’identité des agents et la localisation du S.H.I.E.L.D. est primordial. Même après leur discussion.


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C'était du domaine du soulagement. Plus cette conversation avançait et plus je voyais une lueur. C'était peut être ce qui me manquait, l'erreur que j'avais faite. Penser que je pourrais y arriver seul. J'avais toujours été seul, j'avais toujours dû me débrouiller sans aide ni assistance. C'était une habitude et une méthode désormais. Qui aurait cru que cette rencontre fortuite et infernale avec Carter dans cette maison hantée aboutirait à ça? Certainement pas moi. A vrai dire je ne m'attendais pas à la revoir après ça. Je lui lançais un sourire à son clin d’œil. Effectivement, une approche délicate serait très bien. Enfin délicate... Ou normale. Je n'avais aucune notion du travail qu'ils faisaient ici, de "comment être un espion" mais plutôt que de m'agresser dans la rue, me laisser entrevoir un signe familier suffirait à me laisser comprendre ce qui allait se passer. Enfin il devait bien y avoir des moyens moins douteux pour ça et j'étais certain qu'elle saurait les trouver et les employer.

Le SHIELD. Là encore, surprise. Surprise et suspicion. Je n'étais toujours pas convaincu à ce sujet. Ils avaient trop de zones d'ombres, trop de sang sur les mains, trop de bagages à perdre. HYDRA avait foutu en l'air leur crédibilité et je pouvais comprendre ça, j'avais fais les frais de la pieuvre. J'étais de fait méfiant quand à ce que je ne voyais pas au-delà de cette porte de métal, des variables que je ne pouvais vraiment comprendre et constater. Si je pouvais me fier à Carter, le SHIELD devrait encore faire ses preuves mais les problèmes ne faisaient que commencer et je doutais d'attendre longtemps avant que leur opportunité de prouver leur fiabilité à mes yeux soit longue à venir. Ils allaient se pencher sur le cas de mon père, l'enquête et l'analyse, pendant que je commencerais à poser les jalons de mon "infiltration". J'étais déjà infiltré, tout restait à faire. - Tant que ça n'implique pas une seringue, ça ira.

Elle toquait à la porte et une main passait pour lui tendre une cagoule noire... Et je souriais. J'étais endormis à l'allé, si je voulais repartir avec les deux pieds au sol il fallait au moins ça mais ça ne me dérangeait pas. Ce n'était pas gratuit je le savais, c'était pour protéger ce qu'ils avaient, ce qu'ils étaient. Je comprenais ça. Je m'étais levé et me penchais pour présenter le haut de mon crâne à la blonde, lui facilitant la tâche de me plonger dans l'obscurité. - Et pas de mains baladeuses! - La suite était simple, du moins dans l'ensemble. J'avais été conduis jusqu'à une voiture après plusieurs virages dans des couloirs aussi pourris que la pièce dans laquelle j'étais. J'avais essayé de compter les tournants, les pas, les distances, en même temps j'avais rien d'autre à faire en marchant avec ce truc sur ma tête, mais j'avais perdu le fil au troisième coin de couloir. Le trajet en voiture ne m'avais pas semblé bien long mais au regard de mes compétences vis à vis des couloirs du bâtiment dans lequel j'étais retenu, j'étais pas sûr d'être très fiable. Toujours est-il que lorsqu'ils avaient retiré la cagoule, lorsque j'avais été rendu à mon trottoir, j'avais constaté qu'ils m'avaient ramené pratiquement au même endroit, à une rue d'écart pour la discrétion.

Ils étaient reparti sans un mot et j'avais fourré les mains dans mes poches. On m'avait rendu mes affaires dans la voiture et je regardais mon téléphone comme s'il était bizarre. Ils l'avaient probablement mis sur écoute durant interrogatoire. J'étais pas fan de l'idée, je tenais à ma vie privée mais c'était pour la bonne cause. J'allais aussi probablement me procurer un second téléphone pour éviter d'utiliser celui-là lorsque j'avais des affaires qui n'avaient aucun rapport... Ou qui étaient trop personnelles. Ils n'avaient pas à tout savoir ou plutôt, ils n'auraient pas à tout savoir. D'un autre côté ce téléphone avait désormais un avantage: si j'avais besoin d'eux, il me suffirait de me laisser à moi-même un message. Enfin si il était vraiment sur écoute. J'en étais sûr, ça n'en faisait pas une vérité. La suite était désormais tracée: prochaine étape, mettre Ivan sur écoute avec les jouets du SHIELD. Piece of cake.
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