Les photos étaient sur la table du salon, mon frère semblait pensif les mains sous le menton à regarder chacune d'entre elles avec minutie, les différents visages me laissais perplexe. Ça faisait beaucoup de gens à cibler pour une seule mission, mais cela ne semblait pas avoir refroidit les ardeurs de Liam qui se craquait doucement les jointures avant de relever son regard vers moi. « On doit les isolés » commençait-il d'une voix étrangement calme. « Il faut trouver lequel précisément fera un impacte, on a pas dix mille tirs de disponible, si on rate la cible c'est grillé. » Il prenait quelques photos entre ses doigts et réfléchissait sûrement à ce qu'on allait faire. Je me contentais de soupirer et de m'enfoncer un peu plus dans le sofa par désespoir de cause. « Okay, cool, on isole. Après? » dis-je pour m'interposer entre les pensées de mon frère. Celui-ci relevait la tête avant de froncer les sourcils. « On récolte des informations, on connait la cible, on se fait une tonne de fric baigné dans le sang. Il n'y a rien d'autre à savoir! » Disait Liam dans un agacement de ma personne. C'était trop demander que d'avoir les détails de l'opération, j'oubliais parfois que voir plus d'une cellule à la fois dans le cerveau de Liam était aussi rare que de voir une licorne. Je reçus un coup dans le ventre ce qui me coupait le souffle immédiatement. « Concentre toi maintenant! » Je relevais les yeux vers Liam encore étouffé, mais il avait deviné que je l'insultais intérieurement, il me connaissait trop. Mon frère ne fit que me donner une des photos sur la table avant de sortir lui-même de l'appartement. Je restais quelque peu abasourdi avant de poser mon regard sur la photo qu'il m'avait offerte.
Je me frottais encore le ventre en approchant de loin le concert. Si nous avions de bon contact en ville, ou plutôt de bon employeurs, trouver quelqu’un de spécifique n’était pas non plus si facile que cela. Le pire dans cette histoire était bien que je devais le retrouver d’entre une foule de cinglés qui dansaient sur une musique ridicule. L’odeur était désagréable, c’était le genre d’odeur que j’imaginais aux maladies tel la peste, un mélange de drogue et de sueur planait dans l’air. Je me plissais le nez à l’idée de devoir me promener entre cette foule de demeurés. Je n’étais pas agoraphobe, histoire qu’on n’ajoute pas une autre maladie à la longue liste des raisons pour laquelle je ne pouvais pas fonctionner dans la société moderne, mais les foules n’étaient certainement pas ma tasse de thé. Au fond de la scène un nouveau groupe venait de s’interposer entre deux chansons, les haut-parleur crachaient le son de la guitare ce qui eu pour effet de faire monter les cries d’hystérie parmi les spectateurs. Avançant parmi les retardataires je me demandais par quel miracle je trouverais la cible. C’était si facile quand Liam en parlait, une ou deux étapes et il aurait déjà fini. Il faisait tout paraître simple tendis que moi je ne pouvais qu’apercevoir à quel point j’étais un débutant.
« Trouve le, identifie le, tue le… » récitais-je en marmonnant entre mes dents. « Ce n'est pas compliqué Luke, je le fais tout le temps Luke, regardez moi je suis Liam le grand mercenaire et applaudissez ma grandeur et ma merde pendant que vous y êtes. » j'avançais entre les gens, la rage au cœur, malheureusement je n'avais pas le choix d'obéir comme à chaque fois. J'évitais le plus possible d'entrer en contact avec quiconque, les gens se poussaient pour avoir la chance d'avancer un peu plus vers le concert, ce qui n'avait pour effet que de me faire rouler des yeux devant ce spectacle ridicule. Mesdames et messieurs, nous avions là devant nos yeux le résultat de l'évolution de la race humaine, des centaines d'idiots se réunissant au même endroit les rendant tous vulnérable à une attaque de masse. J'allais rire s'ils finissaient tous attaqués dans un attentat quelconque, j'espérais presque que cela arrive, j'aurais une excuse pour rentrer à la maison. En avançant au sens contraire je percutais quelqu’un. Je relevais la tête rapidement pour y voir un jeune homme qui s’offusquait presque à notre toucher et pour le calmer je marmonnais une excuse entre mes dents. Puis c’est là que je l’ai vu, pas le temps de vérifier la photo qui nous avait été offerte pour m’assurer de son identité, ce serait trop suspect. Il était un peu plus en retrait, ce qui faisait vraiment mon bonheur, ce qui me plaisait moins était cette petite montée d’adrénaline qui débutait. Je devais trouver une raison de m’approcher, n’importe laquelle, je cherchais un kiosque, quoi qui puisse me permettre d’aller au sens contraire sans faire naître de soupçon. C’est là que je vis les nombreux stand de boissons et nourriture divers. Je m’approchais d’un des stand de nourriture pour commander de quoi jeter aux ordures manger. Je fixais la cible, il me fallait un plan et ce rapidement.
« Que le jeu commence. » soufflais-je avant d’étirer un sourire sur mes lèvres.
Dernière édition par Luke Silverwood le Dim 14 Fév - 2:50, édité 3 fois
Les bras croisés, appuyé à un arbre avec l'épaule, je subissais le son qui vrillait mes oreilles tout en observant l'air de rien un jeune d'une vingtaine d'années. Qui avait pu se dire un jour que cette musique était une bonne idée? Ça criait, ça hurlait, ça jouait fort. Ça manquait de cohésion et c'était comme si on nous balançait dans la gueule un mur plutôt que les briques une à une. Bref, j'étais pas là pour la musique. Non moi j'étais là pour ce gamin. Enfin gamin... Je crois que parfois j'oublie mon âge. Nous n'avons que quelques années de différences mais j'ai l'impression qu'une vie entière nous sépare.
Dimitri, blond, vingt ans et des miettes, mâchoire carrée et plutôt grand par rapport à la moyenne. Les gènes russes peut être? Toujours est-il que même si j'en ferais bien mon quatre heure, ou mon 21h en l’occurrence, j'étais pas là pour ça et surtout la raison pour laquelle j'étais là me refroidissait sans problème. Le jeune Dimitri ici présent, un gobelet de verre à la main et une clope dans l'autre, était le fils de l'un des lieutenants d'Ivan, lieutenant qui avait été informé d'une menace pour sa sécurité. Pas d'origine à la dite menace, c'était peut être pire, toujours est-il que Dimitri était le meilleur moyen d'atteindre ce type donc Ivan m'avait demandé de garder un œil sur lui. Bien sûr, quand il disait "Garde un œil sur ce type" ça voulait dire "Ne lâche pas ce type du regard, met le sur écoute et fait le suivre si tu ne le fais pas toi même", en gros.
Donc, j'étais là. Ça faisait déjà quelques jours que j'étais là d'ailleurs. On aurait pu penser qu'un fils de mafieux saurait surveiller ses arrières et pourtant depuis que je le suivais il n'avait strictement rien vu. J'avais fais une pause de quelques heures avant de venir ici. Enfin techniquement j'avais pris le temps de me laver et de manger quelque chose de solide avant de rejoindre mon remplaçant en bas de l'immeuble de Dimitri pour finalement le suivre jusqu'ici. Au moins, quoi que j'ai pas peur de quoi que ce soit, la foule camouflait ma présence et la raison de ma présence. Pour ce qu'on en savait je pouvais regarder plus loin que Dimitri, ou je pouvais le reluquer sans gène... Personne en avait rien à foutre au milieu de cette jungle. La majorité étaient plus occupés à boire ou fumer pendant que les autres regardaient le spectacle... ou copulaient dans des coins sombres. Tout ce bruit m'usait et cette fumée m'étouffait. J'avais soif. La gorge sèche, les papilles brûlée par la fumée. Je quittais mon arbre sans lâcher Dimitri du regard et m'éloignais de quelques pas pour rejoindre l'une des bicoques où l'on vendait à boire. De l'eau. J'en aurais voulu mais c'était pas vraiment dans ce genre de rassemblement qu'on trouvait de l'eau aussi je me rabattais sur un soda. Ou je me rabattrais sur un soda, avec ce monde vous pensez bien que y'a la queue.
Dernière édition par Kayden T. Jefferson le Dim 14 Fév - 4:02, édité 2 fois
La file était quand même assez longue, puis le son qui nous était craché dessus devenait de plus en plus désagréable, ce qui m’horrifiait le plus c’était de voir la petite serveuse manipuler de l’argent puis de la bouffe sans se laver les mains. Luke, tu as une mission importante, lâche les détails de la bouffe que tu ne mangeras même pas. Il fallait que je me rappelle de détourner le regard de cette scène horrible, puis il y avait pire, pendant les quelques secondes que j’avais fixé le kiosque la cible avait disparu. Merde. Je croisais mes bras, regardant un peu autour de moi pour voir s’il n’était pas trop loin, mais je fis littéralement le saut en le voyant juste derrière moi. Je revenais au kiosque, respirant plus rapidement, peut-être que je n’étais pas aussi près que je le croyais de faire du solo. « Je suis le seul ici qui pense que vous pourriez vous grouiller un peu? Vous êtes pas la pour profiter du concert! » dis-je d’une voix hautaine, les bras toujours croisés, regardant la serveuse qui voulu me jeter un regard de haine. Pas très efficace comme je n’en avais strictement rien à faire. Magiquement la file avançait plus vite, par plus vite je signifie que les commandes prenaient seulement une dizaine de minutes chacune au lieu d’une heure. Je soupirais, avançant très lentement derrière un grand gaillard blond.
« Dans quelle langue il faut parler pour se faire comprendre dans ce pays… » soupirais-je d’une fausse impatience. « Quelqu’un connait autre chose que l’anglais? Une langue paresseuse de toute évidence ferait l’affaire, voir carrément morte! »Vous avez devinez ma technique? Je jouais le client agacé qui parlait avec les autres clients dans la file pour passer le temps, sauf que j’avais très clairement choisi à l’avance avec qui j’aurais une discussion. C’était jusque là une technique qui avait fait ses preuves, mais normalement je connaissais la cible avant de l’aborder, ne vous ai-je pas dis que je n’étais décidément pas content du tout de devoir m’occuper de cette mission.
« Ça va être quoi pour toi? » dit la serveuse en mâchant son chewing gum la bouche aussi ouverte qu'une vache mâchant de l'herbe. Elle postillonnait à chaque mot, j'avais soudainement plus envie de m'enfuir que de continuer cette mission. Je devais retenir mon dégoût autant que possible, mais là j'étais littéralement dans un défi de taille. « Je ne sais pas, peut-être un truc qui ne vous prendra pas vingt ans à cuire et surtout que TU, spécifiquement, ne toucheras pas. » dis-je sèchement en détournant le regard. Elle roulait des yeux avant de me pointer le menu, je choisissais un item au hasard et jetais l'argent sur le comptoir avant qu'elle ne tente de le prendre de mes mains. J'allais tuer Liam.
La musique devint plus forte, un nouveau groupe était sur scène, plusieurs personnes dans la file devinrent hystérique. Pas lui, enfin de toute évidence s'il était content d'être là ce n'était pas évident, voilà qui m'offrait l'ouverture rêvée. « Obligé d'être là toi aussi? » commençais-je en tentant déjà de trouver une excuse à ma présence. J'avais déjà mûrement réfléchis sur ce coup là, l'alibi était parfait, je passerais le détecteur de mensonge. « Moi je suis là à cause d'un frère débile incapable de sortir seul sans mon aide. Que de plaisir! » dis-je en acquiesçant un sourire. La suite risquait d'être intéressante, risquait, c'était le mot que je craignais. La serveuse me donnait une sorte de sandwich typique de New York. On ne savait pas trop si elle avait mis son restant de cafard ou de rat dedans, mais elle m'offrit un extra chewing gum généreusement, je ne manquais pas de presque vomir en devant toucher à la chose. Concentration Luke, la cible est juste là.
Mes pas me conduisaient au bout d'une file longue, mais peut être pas si longue. En fait ce n'était pas tant la longueur de al file que l'énergie de la serveuse qui rendait la durée de l'attente incertaine. Un blond, un autre blond et puis moi, et un autre gars déjà en train d'être servis. La serveuse aussi agréable qu'une porte de prison mal huilée semblait avoir du mal à suivre la cadence. Il faut dire que dans ce genre d’événement ils engageaient un peu n'importe qui pour servir, qui voulait travailler tard, pour pas cher était le bienvenue. C'était l'un de ces boulots ingrats que personne ne veut faire et en entendant les réflexions du blond devant moi j'aurais presque eu tendance à défendre la jeune femme. J'avais rien dit, pas même un regard exaspéré vers l'homme, c'était pas mon problème et j'étais de toute façon trop occupé à surveiller Dimitri mais quand bien même il n'avait pas tout à fait tort dans le fond, cette jeune femme n'était pas non plus là pour subir la mauvaise humeur des clients pressés.
Enfin peu importait, les mains calées dans les poches de ma veste, la droite serrant un billet froissé, j'avançais d'un pas lorsque le premier blond fut servis. Un nouveau groupe passait et la foule criait, moi non. J'étais pas dans l'ambiance, j'étais pas là pour ça. Lorsque le râleur passa commande j'avais levé les yeux au ciel. Encore une réflexion. Ça devenait lassant. Je ne voyais pas son visage de là où je me trouvais, son dos quoi, aussi je n'avais pas vu jusque là l'expression qui s'y tenait et c'est seulement lorsqu'il se retourna que je pu constater la légère pâleur de son teint. Mon attention tout de même ailleurs, je tournais mon regard sur lui lorsqu'il s'adressa à moi, avec une seconde de latence. - « Obligé d'être là toi aussi? » - Je haussais un sourcil, pas certain sur le coup qu'il s'adressait à moi avant de vraiment croiser son regard. Je haussais les épaules en acquiesçant. Sa pâleur et son air de dégoût m'interrogeait toujours. J'esquissais un sourire lorsqu'il mentionnait son frère avant de répondre. - Je compatis. Je babysitte le fils d'un ami et c'est d'un ennui... mortel. - A n'en pas douter que sa mauvaise humeur évidente provenait plus de son frère que de cette serveuse qui lui tendait sa commande.
Je captais son air de dégoût sans mal. Était-il dégoutté par la serveuse ou par la nourriture? Je ne saurais le dire mais je voyais la précaution lorsqu'il prit le sandwich. La serveuse me lançais un regard et je tendais immédiatement mon billet. - Une bouteille de thé glacé. - Avais-je dis sans froideur ni sourire. Elle m'avait fixé un instant avant d'aller jusqu'aux glacières. Soit c'était mon attitude, soit c'était ma commande. Faut dire que si j'avais été là pour le plaisir plutôt que pour le travail, j'aurais pu faire parti de ceux qui s'amusent et boivent, ma tronche colle avec ce genre de festival et je ne dis jamais non à une bière mais ce soir non, ce soir je devais garder les idées claires. Ce soir et tous les autres jusqu'à ce que la menace se lève, ou qu'il meure. Elle me rendait ma monnaie, me donnait ma bouteille, une petite bouteille, et je mettais le tout dans les poches de ma veste.
Je m'écartais de quelques pas du comptoir, laissant au suivant ma place, suivant complètement bourré soit dit en passant. Je gardais un œil sur Dimitri, toujours sa clope au bec et sa bière à la main. Je n'avais jamais vu un gars boire aussi lentement, tu parles d'un russe. Imposteur. Mais en parlant de blond il y en avait un qui semblait tant s'ennuyer que parler avec un inconnu pouvait être une bonne échappatoire. Oui, le râleur était toujours à côté de moi. - Si t'as de la chance, ton frère boira assez vite pour pas t'obliger à passer la nuit ici. - Avais-je dis sans quitter mon gars des yeux. Plus vite tu bois, plus vite tu dors. - Moi je crois que jvais être coincé là un moment... - Et vu la descente ridicule que Dimitri avait, "un long moment" était un doux euphémisme.
J’haussais un sourcil de surprise, ça avait marché, il m’avait répondu. J’ouvrais ma bouche pour répondre mais j’eu aussitôt un haut le cœur en me rappelant ce que j’avais dans les mains. L’effet fut plutôt drastique, je refermais aussitôt ma bouche avant de jeter le sandwich dans la poubelle la plus proche. Je fouillais dans mes poches avec une panique impulsive, je voulais trouver un truc pour me laver les mains, quoi que ce soit. Je trouvais des clés que je jetais aussitôt, puis mon portefeuille qui lui aussi allait rejoindre le sol, je fouillais encore dans le fond des poches de mon jeans avant de me rendre compte que je n’avais rien sur moi pour soulager cette panique. On inspire, on expire, j’essuyais mes mains sur mon jeans en ne sachant pas que la panique se voyait très bien dans mon visage. On inspire, on expire, vas y Luke un peu de concentration. « Même chose. » cassais-je de ma voix avant de me croiser à nouveau les bras en étant incapable de mettre un sourire sur mes lèvres. « Je serais partout sauf ici si j’en avais uniquement la chance. » C’était le cas de le dire surtout que je sentais une boule dans le fond de ma gorge. Je devais dévier mes pensées ailleurs, n’importe quoi ferait l’affaire pour oublier ma crise de panique, c’est peut-être pour ça que je me concentrais sur la cible.
Il commandait à son tour, parfait, peut-être qu’il n’avait rien remarqué. Je sentais mon portable vibrer dans ma poche ce qui eu pour effet de me distraire. Je le prenais pour voir que j’avais reçu un texto de la pars de liam. ‘’ Trois à terre. Tu en es où? Je te rejoins?’’ J’haussais de nouveau un sourcil. Voilà que le grand Liam était déjà à l’action, il faut le dire j’en avais mis du temps aussi pour me rendre au concert et trouver où était le mec sur la photo. Ça n’avait pas été facile, il savait masquer ses traces si vous voulez mon avis ou bien j’étais juste vraiment nulle à retrouver les gens. Les deux options étaient parfaitement plausibles. ‘’Non. Je m’informe, photo en vu, pas besoin d’aide.’’ Répliquais-je sur mon cellulaire en faisant bien attention de parler en code comme toujours. On ne sait jamais qui tombera sur votre téléphone de nos jours, vaut mieux couvrir ses arrières.
Je relevais mon regard en entendant le brun me parler ce qui eu pour effet de m’impressionner. Je l’avais donc piégé à ‘parle moi et je te dirai qui tu es’ ce qui était mon jeu favoris dans tout ce métier. « Je n’ai pas emmené mon trèfle à quatre feuille avec moi ce matin. » répliquais-je en mettant mon téléphone dans la poche arrière de mon jeans. « Besoin d’un peu de compagnie? Non, parce que moi oui, comme je suis le frère responsable j’ai interdiction de boisson du coup je t’avoue il n’y a rien à faire d’intéressant par ici. » J’essayais d’être le plus naturel possible tout en détournant mes yeux vers là où regardait ma cible. Il y avait plusieurs personnes dans cette direction, difficile de dire qui il surveillait exactement, surtout que personne ne semblait entrer dans les critères ‘’moins de 20 ans’’ comme il disait faire du gardiennage.
« Il à fait quoi pour mériter du gardiennage forcé ce petit? Il est sorti après le couvre feu? » Subtilement je commençais à avancer mes questions sans trop en faire. S’il était con je saurais rapidement l’identifier, si j’étais avec un mec un peu plus intelligent il détournerait la question pour m’éviter de l’analyser. Enfin, ce n’était pas tant compliqué de m’éviter d’analyser quoi que ce soit, suffit de me lancer le sandwich dessus. OH bordel, non pas le sandwich, j’avais réussi à l’oublier! Instinctivement, je décroisais les bras dans une vitesse que je ne me connaissais pas. « Je suis Dylan au fait, ravis de te rencontrer, même si on est tout deux pris dans des circonstances désagréable. » soufflais-je en essayant de cacher mon mécontentement. Bien sûr que je ne disais pas mon vrai nom. Vous me pensez stupide?
Ma poche vibrait à nouveau. Pas le choix je reprenais le téléphone pour y voir ce qu’il y avait d’inscrit cette fois là. ‘’ Où? ‘’ Voilà que mon frère ne me faisait pas confiance, comme si j’étais incapable de remplir une mission aussi facile que celle-là. Moi j’en avais un seul à identifier puis tuer, mais sa méfiance ne m’étonnait pas, je ne pu pas cacher mon agacement même si je l’aurais voulu. ‘’Pas besoin. Je l'ai en vu, occupe toi ailleurs. Ça va’’ tapais-je rapidement sur le petit clavier électronique. Je fermais alors le téléphone avant de le remettre dans ma poche et c’est à peu près là que j’eu une panique de ne pas sentir mon portefeuille ou mes clés sur moi. « MAIS MERDE…je l’ai ai foutu où encore!? »
J'avais noté sa panique bien sûr, il gesticulait comme un fou à fouiller ses poches et jeter son porte-feuille comme ça n'était pas très malin. Il devait avoir été dégoutté de ce qu'il avait vu pour avoir jeter le sandwich aussitôt... J'aurais pas dit non, c'était bien dommage. - Pourquoi pas. - Rapport à la proposition de compagnie. - Si encore on pouvait boire, ça nous occuperait, mais on a que cette musique pour passer le temps... Et ça me vrille les oreilles. - J'étouffais un rire visible. - Je parle comme un vieux. - J'aurais presque cru entendre mon père, grand amateur de musique classique. J'étais pas hermétique à ce style de musique bien sûr et au moins ça avait l'avantage de pas hurler dans les enceintes mais c'était surtout pour donner le tableau. Me saisissant de ma bouteille je l'ouvrais et en avalais quelques gorgées avant de la remettre dans ma poche. Le liquide froid et sucré allégea ma gorge. Le thé avait toujours ce petit effet piquant sur la gorge mais c'était pas grave. C'était frais et c'était le plus important.
Un demi-pas devant le blond je ne pouvais pas voir ce qu'il faisait sur son téléphone et je n'essayais pas de regarder de toutes façons. - Oh lui rien. Il a juste un père anxieux qui m'a demandé ça comme un service. Pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien, comme si c'était la première fois qu'il se baladait en ville... On est à New York quand même. - Simuler l'exaspération pour masquer que c'était pas juste un service mais bien un boulot très important. - Jsuis sympa mais faudra que je négocie un salaire, une compensation... Enfin quelque chose. - Mensonge éhonté. J'avais rien à négocier, juste à obéir pour la survie de mon père et cette situation me rendait dingue jour après jour. - Je m'appelle Dayle. Et c'est pas la situation qui nuit à la rencontre alors enchanté quand même. - Je ne lui tendais pas ma main comme n'importe qui l'aurait fait. Il s'agitait encore et je tournais la tête vers lui.
« MAIS MERDE…je les ai foutu où encore!? » - Que de magnifiques mots? Me souvenant du lancé d'objets un peu plus tôt, je me retournais en balayant le sol du regard pour voir le relief du cuir et le reflet des clés à deux pas derrière nous. - Là. - Je me baissais et ramassais les objets pour les lui donner avant de reprendre ma place. Il s'agitait toujours et je commençais à me demander si c'était pas plus qu'une simple sensation de sale qui dérange tout un chacun. Palpant d'un coup ma veste au niveau du milieu du torse je sentais le relief et plongeais ma main dans la poche intérieure gauche de laquelle je sortais un petit flacon transparent. Un échantillon. Suivre Dimitri n'était pas de tout repos et il m'avait conduit jusqu'au centre commercial, pas celui qui avait explosé, un autre. Croyez le ou non mais c'était un échantillon de liquide désinfectant qu'ils distribuaient et il était resté là depuis. Moi je détestais l'odeur de ces trucs là, je n'en utilisais pas, mais j'avais oublié qu'il était là. Je me retournais vers lui et le lui tendait. - Tiens. - Oui j'étais un malin, non je n'en faisais pas des tonnes et oui le flacon était neuf et le petit clip qui tenais le bouchon en place, attestant qu'il n'avait jamais été ouvert, était toujours en place. Si voulais pas retrouver ma solitude il fallait au moins éviter qu'il me fasse une crise d'angoisse au milieu de la foule.
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Sam 13 Fév - 18:48
