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« No woman really wants a man to carry her off; she only wants him to want to do it. » -  Elizabeth Peters.

I
l les préfère sincères et spontanés. Romantique ? Elle ne sait pas bien si c’est du romantisme ou s’il tente de faire passer un message. En tous cas elle note que les baisers empoisonnés : très peu pour lui. Elle le comprend, en même temps. Et puis elle n’est pas très douée pour ça. A la limite si elle tuait ses ennemis de cette façon, ça pourrait passer pour une méthode sexy mais elle n’en a ni l’audace ni le charisme. Si elle parvient déjà à accomplir ses petits objectifs, c’est parfait. Elle l’observe longuement, une fois les photos déposées, offertes. Il la fait sourire, à coller son nez de la sorte comme pour vérifier qu’il n’hallucine pas, comme pour s’assurer que ces minois sont bien ceux qu’il connaît. Il a les traits tellement expressifs. Son visage, elle en est certaine, est capable de refléter chaque nuance de son coeur, une merveille de mouvements et de subtilité. Skylar avait toujours eu l’oeil d’une artiste, l’analyse de mille formes de beauté, elle était capable d’en trouver partout, quand elle voulait bien y prêter attention - de moins en moins souvent. La photographie n’avait d’ailleurs pas été son domaine, peut-être bien trop réaliste, bien trop mécanique, appuyer sur un bouton ne l’avait pas transcendé, pas autant que le dessin, pas autant que le doux son d’un crayon sur le papier.  « Mais non, Skylar, ça ne va pas ! On ne peut pas se moquer des costumes des héros. C’est l’essence même de leur identité, c’est ce qui les représente. » Elle fronce les sourcils, ramenée brusquement au présent, loin des vagabondages de son esprit. Elle ne se moquait pas. Elle n’évoquait pas le ridicule d’un costume mais le ridicule du résultat sur elle-même, incompatible avec l’air sérieux qu’il croit qu’elle possède toujours. Elle ne comprend pas bien sa réaction, pas plus qu’il n’a compris la sienne un peu plus tôt, en fait. Ils nagent dans l’inconnu, la nouveauté, la difficile découverte de deux mondes qui se croisent trop peu souvent. « Désolé… je prends un peu trop au sérieux ces histoires de super-héros. » Encore une fois, les commissures s’étirent en un doux sourire. Sky ignorait que ça lui tenait à coeur au point que le costume en devienne sacré. Elle note mentalement, ça n’est pas grave, c’est son droit, si c’est sa passion elle respecte, ce sera d’ailleurs beaucoup plus simple pour lui trouver des cadeaux d’anniversaire. « Je voulais plutôt dire que je ne serais pas à l’aise dans un de ces costumes, ce qui rendrait l’effet potentiellement amusant. Je me suis mal exprimée, excuse-moi. » Aucune insinuation. Rien n’indique qu’elle désapprouve ce qu’il dit, qu’elle est en désaccord avec son amour évident pour les supers-héros en tous genres. Elle respecte. Elle suit bien ce blog là sur lequel la moindre actualité héroïque est retransmise.

« C'est étonnant que tu aies encore ces photos chez toi. Il n’y a pas une règle du genre ‘si tu gardes des souvenirs, on te tue’ ? » Elle rit de bon coeur, ce coup-ci. Il était vrai que Charles Xavier effaçait l’emplacement de l’Institut de la mémoire de ceux qui choisissaient de retourner à la vie normale, à la société, ça n’était pas exactement ce qu’avait fait Skylar, elle était partie pour le SHIELD. Elle était partie parce qu’elle avait voulu obtenir un premier diplôme et finalement, l’anormal l’avait ramené dans ses filets. En fait non, elle n’était jamais vraiment partie, elle n’avait certes plus de chambre entre les murs de la X-Mansion mais elle y avait sa famille, les personnes en qui elle avait le plus confiance, mieux encore elle y continuait une sorte de suivi de sa mutation, parce qu’ils l’avaient vu grandir. Elle avait pu en partie guérir de la perte de Silver en trouvant là-bas un tas d’autres frères et soeurs. « Si il y avait eu quoique ce soit qui te permette de localiser l’endroit, je ne te les donnerais pas mais je n’étais pas assez douée pour jouer sur le paysage. Rien ne sort de l’ordinaire, ce sont juste des murs ou des couloirs en fond, pas d’extérieurs. » Des portraits, des photos de groupes, des moments dans le salon ou la cuisine, on y voyait pas grand chose d’autre. Les clichés qui pourraient offrir une vision du parc, du lac ou du portail avaient été précieusement rangés, enfermés dans un tiroir avec une clef elle-même rangée derrière le dressing. La sécurité et le secret de la X-Mansion étaient une priorité. « Simplement, ne les poste pas sur le net, ils sauraient d’où elles viennent et je n’ai pas envie qu’ils m’en veuillent.. ils sont ma famille, tu comprends ? » Ils sont tout ce qu’elle a de stable. Elle n’avait véritablement qu’eux, même si son père était vivant et lui avait légué des biens, ça ne ressemblerait jamais à cet amour sans douleur qui dorait les souvenirs de l’Institut. Richard Rice était trop détruit pour que le bonheur ne soit pas entaché du deuil et de la culpabilité.  « Jared, il faut que tu manges. L’estomac vide, l’effet du venin peut te jouer de mauvaises surprises. » Elle prend l’initiative de remplir les assiettes de pâtes, l’odeur embaumant la pièce une fois le couvercle soulevé. « Le charmeur que tu es se laissera bien séduire par ma sauce, mh ? » Quoi ? Il avait joué à ça, elle savait y jouer aussi, taquiner n’était pas incompatible avec le fait d’être sérieuse le reste du temps. Chacun son tour.
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il donne parfois l’impression d’être un gamin fan des super-héros. Il donne parfois l’impression d’être un fan hystérique. Il donne parfois l’impression d’être une adolescente qui hurle et pleure devant Justin BIeber. mais ce n’est pas le cas. Enfin, pas tout à fait. Il a assez d’amour-propre pour ne pas pleurer et crier à chaque apparition d’une cape. Il a assez de maturité pour ne pas se noyer dans ses propres larmes lorsqu’un héros pose son regard sur lui. A bien des égards, il ressemble à ces fangirls des One Direction, mais il ne l’est pas totalement. Ou alors, il ne s’en rend pas compte. Il ne veut pas donner cette image. Il ne veut pas que Skylar ait cette idée en tête. Il n’y a pas mieux pour se ridiculiser. Il n’y a pas mieux pour être décrédibilisé. Il n’y a pas mieux pour être repoussant. Les femmes aiment les hommes capables de les protéger. Les hommes matures. Les hommes prévenants. Les hommes responsables. Les hommes capables de défier les super-héros si ils se montrent irrespectueux. Elles ne cherchent pas une midinette. Elles ne cherchent pas un fan incontesté. Alors, Jared reprend le dessus. Il prend de la distance avec sa passion. Il s’éloigne de cet amour dévorant pour les héros. Il veut avoir l’air viril. Il veut avoir l’air protecteur. Pas à moitié hystérique et fou. Il faut savoir ce que l’on veut, dans la vie “Si il y avait eu quoique ce soit qui te permette de localiser l’endroit, je ne te les donnerais pas mais je n’étais pas assez douée pour jouer sur le paysage. Rien ne sort de l’ordinaire, ce sont juste des murs ou des couloirs en fond, pas d’extérieurs.” Il détaille les photos. Il les observe l’une après l’autre. Effectivement, il n’y a pas de jardin, de parc, de forêt. Juste des murs. Juste des pièces. Même pas une fenêtre. A travers ces clichés, il comprend que ce n’est pas un vieil hôpital réaffecté ou un entrepôt transformé en pensionnat. Il s’agit plutôt d’un grand bâtiment. Une grande demeure. Un endroit où une centaine de personnes peuvent vivre. Un château digne de Poudlard. Ils n’ont pas l’air de porter des lunettes rondes ou même d’uniformes. Décevant. Est-ce que les escaliers bougent de la même manière ? “Simplement, ne les poste pas sur le net, ils sauraient d’où elles viennent et je n’ai pas envie qu’ils m’en veuillent.. ils sont ma famille, tu comprends ?” Les poster sur Internet, comme si c’était son genre… Enfin oui, peut-être bien. Mais il ne l’aurait pas fait. Pas avec ces photos. Pas avec tous ces visages connus et inconnus. Pas en mettant en danger n’importe qui. Si ils restent secrets, ce n’est pas pour rien. Si ils se cachent, ce n’est pas par excès de zèle. Il esquisse un sourire rassurant. Elles ne seront pas divulguées. Il ne sait même pas si il va partir avec. Ce serait risqué. Maladroit comme il est, il pourrait les faire tomber dans la rue. Il pourrait les montrer à n’importe qui par erreur. Il pourrait… Non, vraiment, il ne peut pas les accepter.

Ne t’en fais pas, je ne vais pas prendre le risque que tu perdes ta famille. Je sais comme c’est important.” Il n’a pas grandi dans une famille nombreuse. Il n’a pas grandi dans un château peuplé de mutants. Il n’a pas eu de frère ou de soeur. Par contre, il a eu une mère aimante (légèrement tortionnaire). Il a eu des grands-parents adorables (qui lui postillonnaient dessus). Il a conscience qu’il ne serait pas l’homme qu’il est aujourd’hui sans eux. Sans leur sagesse. Sans leur amour. Sans leur protection. Il ne serait pas à New-York, à surveiller les super-héros, à discuter avec Skylar. Il serait sûrement resté chez sa mère jusqu’à ses quarante ans. Il serait peut-être dans la rue à dealer de la drogue ou à boire autant que possible. Il n’a pas une famille nombreuse, mais le peu qu’il a compte pour lui. Il rassemble les photos en un tas. Il va les lui laisser. Il n’en gardera aucune. Il refuse. Il ne s’en remettrait pas si sa famille était mise en danger. Il n’imagine ce que cela pourrait être pour Skylar. “Jared, il faut que tu manges. L’estomac vide, l’effet du venin peut te jouer de mauvaises surprises.” Il émet un gémissement malgré lui. Son ventre se remet à grouiller. Son ventre se remet à se plaindre. Il referme ses bras sur son estomac, une grimace sur le visage. Il a oublié de lui dire qu’il est un très mauvais patient. Un patient borné et insupportable. Un patient qui n’écoute rien. Un patient qui devient totalement paranoïaque, à penser qu’elle essaye de l’achever avec ses spaghettis. A le tuer avec sa sauce bolognaise. A le rendre malade en l’obligeant à se nourrir. A chaque fois qu’il est malade, un complot international est organisé pour qu’il s’alimente. C’est scandaleux. L’humanité ne veut pas le laisser tranquille, pour une fois ? Le voilà le visage de chien battu. Le voilà le visage attendrissant. Le voilà le visage qui tente de manipuler l’autre. “Le charmeur que tu es se laissera bien séduire par ma sauce, mh ?” Elle doit arrêter de parler de nourriture. Elle doit arrêter d’évoquer son plat. A chaque fois qu’elle prononce le mot ‘manger’, ‘sauce’, ‘pâtes’, son ventre se contorsionne. Une contorsion digne d’un acrobate de cirque. Elle peut le forcer. Elle peut le menacer. Elle peut le disputer. Elle peut le frapper. Elle peut faire ce qu’elle veut. Il n’ouvrira pas la bouche. Aucune nourriture ne franchira la barrière de ses lèvres. Aucune. Skylar ne sait pas dans quoi elle s’est engagée en voulant qu’il mange. Elle a déclenché la guerre. Elle a dit ce qu’il ne fallait pas. Elle a franchi la ligne. Il secoue la tête. Il accentue son air de chien battu. Créer l’apitoiement est toujours une bonne stratégie. Ça marchait avec sa mère lorsqu’il lui disait qu’il avait la fièvre pour sécher les cours. “J’aurais adoré goûter à ta sauce. Vraiment. Mais je ne me sens pas en état d’ingurgiter quoi que ce soit.” Elle ne tient pas à le forcer. Elle ne tient pas à le voir vomir. Elle ne tient pas à ce qu’il s’effondre par terre. N’est-ce pas ? Si elle est la jeune femme douce et attentionnée qu’il voit en elle, elle ne le forcera pas. Si elle cache un tyran sous son joli visage, là, il va passer un mauvais quart d’heure.

Mais manges, je t’en prie ! Tu en as plus besoin que moi pour lire ou taper sur les gens.” Elle a sûrement une longue soirée qui s’annonce, entre lecture et justice héroïque. Elle a sûrement un emploi du temps surchargé. Il devrait même rentrer chez lui pour retourner à ses poursuites incessantes. Il devrait la laisser se reposer et lui rendre sa tranquillité. Mais il ne décolle pas de la chaise. Discuter avec Skylar est toujours intéressant, toujours amusant. Discuter avec Skylar est toujours rafraîchissant. Elle est différente des personnes qu’il fréquente. Plus détendus, plus délurés. Elle est à l’opposé de ses amis. Pourtant, il apprécie. Elle est un peu comme un chiot abandonné qu’il prend sous son aile pour lui montrer le monde, le vrai. Elle est un peu comme un animal blessé qu’il faut soigner et à qui il faut apprendre à marcher. Pas sûr que la comparaison plaise à Skylar. Pas sûr qu’elle se sente flattée. Mais c’est bien ce que Jared ressent. Il a besoin de la protéger. Il a besoin de lui montrer que la vraie vie est aussi enrichissante que ses livres. Il a besoin de la guider et de prendre soin d’elle. Même si au moment présent, l’inverse prévaut. Il jette un regard à son assiette. Les pâtes sont fumantes. Les pâtes sont dégoulinantes de sauce. Les pâtes le narguent. Son estomac grogne de nouveau. Jared relève les yeux de son assiette. Il les pose sur Skylar. “Tu as l’habitude d’empoisonner les gens, juste avant de leur servir des spaghettis bolo ou je suis juste un privilégié ?” Il le prend avec humour. Il le prend avec décontraction. Après tout, il n’y a pas mort d’homme. Il a été empoisonné. Il s’est pris un mur. Mais il tient toujours debout (plus ou moins). Plus tard, il pourra dire à ses petits-enfants qu’il a vécu une aventure extraordinaire : il a été empoisonné par un scorpion et il a survécu, sans soins. Cela n’arrive pas à tout le monde. “J’ai pas pu m’empêcher de remarquer… tu as une console de jeu. Toi. Je n’aurais jamais cru ça !” La perplexité se lit sur son visage. A croire qu’être une super-héroïne, connaître des X-Men, avoir des pouvoirs, être intelligente et belle, ce n’’était pas suffisant. Il fallait qu’elle rajoute les jeux vidéos. Néanmoins, Skylar n’a rien d’une joueuse de jeux vidéos. Enfin, ce n’est pas comme si le joueur par excellence avait un style particulier. Cependant, elle semble trop sérieuse pour se laisser absorber par les univers virtuels. Elle semble trop occupée avec ses devoirs, ses criminels et ses cours. Elle n’a sûrement pas le temps de jouer. Comme elle n’a pas le temps de sortir. Comme elle n’a pas le temps de s’amuser. Comme elle n’a pas le temps de profiter de la vie. Il n’a jamais vu une personne si occupée !
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l ne la trahira pas. Elle le sait, elle voit la sincérité quand il lui affirme ne pas vouloir qu’elle perde sa famille alors elle se détend, elle pense qu’il mérite bien ces quelques photos, elle n’en fait absolument rien, elle n’a pas besoin de ces clichés qu’elle ne regarde quasiment jamais. Peut-être, quand elle sera vieille, si elle a le temps de vieillir avec tout ce qu’il se passe, là ça lui manquera. Rien n’est sûr. « J’aurais adoré goûter à ta sauce. Vraiment. Mais je ne me sens pas en état d’ingurgiter quoi que ce soit. » Elle a levé le nez vers lui, en haussant un sourcil. Un gamin. Un gamin sincère et mignon qui use de son petit air de chien battu avec une fourberie sans nom. « Mais manges, je t’en prie ! Tu en as plus besoin que moi pour lire ou taper sur les gens. » Il n’y échappera pas comme ça. Il peut couiner, geindre, lui vomir dessus si ça lui chante, il finira par avaler quelque chose et si ce ne sont pas les pâtes, ce sera un yaourt ou des gâteaux. Il ne peut pas rester le ventre vide, elle ignore jusqu’à quel point son organisme pourra résister s’il ne prend pas des forces, s’il reste là, nauséeux et sans activités. « Je n’ai pas été empoisonnée, moi. Et je ne vais ni lire ni me battre, je passe la soirée avec toi, je vois mal comment ça pourrait me demander des efforts physiques. » Un pervers pourrait sourire en coin et tenter de lui expliquer qu’avec un homme il y avait clairement moyen de faire une séance de sport intensive, mais Skylar n’aurait pas compris ; ou elle aurait fait mine de ne pas entendre, pour ne pas avoir à rougir jusqu’aux oreilles. « Tu as l’habitude d’empoisonner les gens, juste avant de leur servir des spaghettis bolo ou je suis juste un privilégié ? » Sky ne peut pas retenir un sourire. Il prend tout avec humour, même cette situation dramatique, même cette situation où il a frôlé la mort, il pourrait être raide sur le carrelage, à l’heure qu’il est.

« Tu es un véritable privilégié, cher ami. » Elle se moque un peu et pourtant c’est vrai, elle n’invite pas un homme tous les quatre matins à partager un plat dans son appartement ; elle ne le fait jamais. Qui peut se vanter de pouvoir passer sa porte aussi vite ? Personne. Jared lui inspire confiance, il a un côté rafraîchissant, joyeux, décontracté et ça lui plait. Elle apprécie de passer du temps avec sa maladresse et son humour, raison pour laquelle elle s’était acharnée à le fuir d’ailleurs. « Et tu vas manger parce que c’est nécessaire, s’il le faut je te les ferai avaler à coups de baisers, j’te préviens ! » Menace ultime pour celui qui venait de subir le baiser le plus .. efficace de son existence. A en faire flageoler les jambes, au sens propre.

« J’ai pas pu m’empêcher de remarquer… tu as une console de jeu. Toi. Je n’aurais jamais cru ça ! » Il détourne la conversation. Il la détourne sans doute pour éviter le supplice du repas. Ce serait vexant si Skylar n’avait pas déjà compris qu’il n’a pas de jugements ou de mauvaises intentions. C’est un mauvais malade, point. Le regard se pose sur la console dernier cri, sous une télévision éteinte. Oui elle a une console qu’elle n’utilise pas. « Elle n’est pas branchée. Je jouais quand j’étais à l’école mais je n’ai plus vraiment le temps. » L’école pour ne pas dire la X-Mansion. Jouer à plusieurs était logique, là-bas, et ça n’était pas les loisirs qui y manquaient. C’était une joueuse occasionnelle même si elle préférait regarder, observatrice plutôt qu’active. L’étagère près du meuble contenait divers jeux vidéos déballés pour la forme, Assassin’s Creed et autres thèmes plutôt historiques. Il ne trouverait pas de Fifa dans le lot. Just Dance serait utile pour qu’il travail ses réflexes, cela dit. « Mes journée sont déjà bien remplies. Mais parle-moi de toi plutôt. » Elle ne sait rien de Jared Hemingway, le coursier fan de super-héros et ils commencent à savoir pas mal de choses sur elle.
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Dans une autre vie, il aurait pu être comédien. Il aurait pu être un acteur. De ceux qui raflent toutes les récompenses. De ceux que l’on voit sur les tapis rouges. De ceux dont on crie le nom. Sauf qu’il est dans cette vie. Dans cette dimension. Il est un simple coursier, incapable d’être pris en pitié par Skylar. Il est mauvais comédien. Il penche tout de même pour une autre version. Pour une autre hypothèse. Skylar est insensible. Cruelle. Tyrannique. Elle veut le forcer à se nourrir. Elle n’est pas même pas touchée par ses yeux de chien battu. Elle n’est pas même apitoyée devant son visage défait. Elle n’est même pas attristée de son état post-poison. Quand il vous dit qu’elle est cruelle. Cette technique fonctionne toujours avec sa mère, pourtant. Même maintenant qu’il est adulte. Enfin, en y repensant, elle trouve toujours une manière de démonter son jeu d’acteur. Finalement, il n’a jamais été un bon acteur. Il n’a jamais été un bon comédien. Par contre, une chose est certaine, il est un mauvais patient. A se plaindre. A faire d’un simple rhume une maladie incurable. A transformer un reniflement en un virus mortel. Légèrement hypocondriaque. Légèrement exagérateur. Alors, manger est juste impensable. Son ventre refuse. Sa gorge se serre. Il devrait peut-être pleurer. Verser une petite larme. Se rouler par terre. Simuler une appendicite fulgurante. Elle ne pourrait pas le forcer à se nourrir. Si ? “Je n’ai pas été empoisonnée, moi. Et je ne vais ni lire ni me battre, je passe la soirée avec toi, je vois mal comment ça pourrait me demander des efforts physiques.” Cette femme n’a aucune pitié. Aucune empathie. Aucun sentiment. Il soupire. Il n’a pas la force de prendre sa fourchette. Il n’a pas la force d’enrouler les spaghettis. Il n’a pas la force de manger proprement. Parce qu’on le sait tous. Manger des spaghettis à la bolognaise est un sport extrême. Ne pas se salir. Ne pas ressembler à un porc. Ne pas attaquer sa voisine avec une goutte de sauce. Ce n’est pas vraiment pour lui. Il préfère les bonnes vieilles coquillettes. Alors, il tente de détourner son attention. Il tente de l’amener sur un autre sujet. Elle pourrait ne pas apprécier ses plaisanteries. Elle pourrait mal prendre le fait qu’il se moque de son toucher. Elle pourrait se vexer. Il n’en est rien. “Tu es un véritable privilégié, cher ami.” Elle répond avec le sourire. Elle répond sur le même ton. Les gens qui ont autant de dérision sont rares. Les gens qui rient de leurs propres défauts ou comportements sont rares. Une qualité de plus pour Madame Parfaite. Une qualité de plus qui la rapproche de la super-méga-perfection. Quelque part, il a une bonne étoile qui veille sur lui. Une bonne étoile qui l’a mis sur la route de Skylar. Une bonne étoile légèrement sadique. Il ne peut pas sérieusement prétendre à transformer leur amitié naissante en amour fou.

Trop parfaite. Trop incroyable. Il ne serait pas à la hauteur d’une femme parfaite. Elle a besoin d’un héros, un homme qui lui fera vivre mille aventures. Pas un coursier qui se déplace à vélo. “Et tu vas manger parce que c’est nécessaire, s’il le faut je te les ferai avaler à coups de baisers, j’te préviens !” Drôle. Très drôle. A moins que ça ne soit de vrais baisers et pas une arme répulsive. Mais même à cette condition, il n’est pas prêt à recommencer. Pas tout de suite. Pas alors qu’il se tort de douleur. Il préfère attendre. Il préfère se donner le temps d’oublier. Il préfère attendre que l’inconscience et l’insouciance reprennent le dessus. Là, il sera prêt à sauter le pas. “Mais… !” Un quart geignard, un quart pathétique, un quart plaintif, un quart puéril. Il proteste, même si ça ne sert à rien. Elle ne lâchera pas le morceau. Autant lui faire plaisir en grignotant. En mangeant un petit bout. En mangeant un micro-bout de pâte. Il prend une inspiration. Il rassemble son courage. Comme si il s’apprêtait à affronter un ennemi. Comme si il allait repousser ses limites. Comme si il faisait un effort surhumain. Son ventre émet une énième plainte. Il sait. Jared sait que ce ne sera pas drôle. Que ce ne sera pas une partie de plaisir. Que digérer sera compliqué. Il sait que son ventre ne va pas apprécier. Mais il est faible. Faible face aux menaces de la femme parfaite. Faible face aux risques. Il doit se forcer. Il doit faire un sacrifice. Et puis, ces spaghettis ne sentent pas si mauvaises que ça. Il en aurait presque faim. Presque. Alors, il attrape sa fourchette. Il la plante dans l’assiette. Il hésite. Cuillère ou couteau. Le choix est cornélien. Le choix est difficile. Il craint de ne pas prendre la bonne décision. Une puriste n’apprécierait pas qu’il découpe ses pâtes. Elle crierait au lèse-majesté. En même temps, elle préférera sûrement cela plutôt que de voir ses murs se couvrir de tâches rouges. Il jette un coup d’oeil dans sa direction à la dérobée. Elle ne ressemble pas vraiment à une Italienne. Il prend le risque. Il attrape le couteau. Il coupe les spaghettis. Il les hache. Il les torture. Sans aucune pitié. Au pire, Skylar le touchera et déversera son venin. Pendant qu’il décapite et démembre ses pâtes, il enchaîne. Il lui parle de sa console de jeu. Objet étrange quand on la connaît un minimum. Objet déplacé quand on sait son sérieux et sa passion pour les livres. Il finit par reposer ses couverts au bord de l’assiette. Voilà. Il a découpé. Il croise les doigts pour ne pas qu’elle le relance. Pour ne pas qu’elle remarque qu’il esquive la ‘corvée’ alimentaire. Pour ne pas qu’elle s’énerve.

Elle n’est pas branchée. Je jouais quand j’étais à l’école mais je n’ai plus vraiment le temps.” Quand elle était à l’école… ? Il ne comprend plus rien. Elle y est toujours, à l’école. Elle lui a parlé de son école de de flics de l’ombre. Elle lui a dit qu’elle avait des cours là-bas. A moins que ça ne soit un mensonge. A moins qu’elle ait essayé de lui cacher la vérité. A moins qu’elle ne soit pas une étudiante, mais une agente secret d’une organisation russe ou une connerie dans le genre. Il fronce. Sans s’en rendre compte, il fronce les sourcils. Il essaye de démêler le vrai du faux. Il essaye de savoir si elle lui ment ou pas. Mais c’est compliqué. Elle pourrait être entraînée pour cacher la vérité. Elle pourrait être douée pour les mensonges. Il n’a aucun moyen de vérifier ses dires. Quoiqu’il n’est pas difficile. Mentir est le quotidien de Skylar, avec son école secrète. Alors, tant qu’elle ne lui ment pas quand elle lui dit qu’elle ne le tuera pas, il s’en fiche. Elle peut bien mentir sur son type de cafés, sur les personnes qui la retrouvent ici, sur sa vie nocturne et diurne. Peu importe. Il récupère sa fourchette et commence à jouer avec les pâtes. Pauvres petites spaghettis. Elles ne méritaient pas un tel traitement. Mais elles comprendront, un jour. “Mes journée sont déjà bien remplies. Mais parle-moi de toi plutôt.” Il arrête de triturer les pâtes. Il n’y a rien à dire. Il a une vie tout ce qu’il y a de plus normal. De plus ennuyant. Elle pourrait très bien le découvrir en faisant des recherches sur lui. Elle s’endormirait devant les informations qu’elle collecterait. En temps normal, il aurait enjolivé la vérité, il aurait vendu sa vie avec plus d’enthousiasme et d’assurance. Sauf qu’il n’a pas l’habitude de discuter avec une héroïne. Ce qu’il aime manger au petit-déjeuner ne l’intéressera pas. Ce qu’il fait quand il est chez lui l’ennuiera. Il esquisse un sourire en coin. Il a trouvé. “Moi aussi, j’ai un super-pouvoir. Je peux être super-maladroit et m’attirer de super-problèmes, parfois les deux en même temps. Alors, c’est sûr, c’est moins impressionnant que ton truc de scorpion.” Il ne compte plus le nombre de fois où il a failli se prendre un verre de bière. Le nombre de fois où il a au une parole mal comprise. Il ne compte plus les fois où il a évité une personne qui s’est énervée et l’a menacé de l’écorcher vif. Les mésaventures sont son quotidien. Il en joue. Il en rigole. Il tente d’en faire une force plutôt qu’un boulet à traîner. Il part du principe que tout ce qui lui arrive le forge. Il prend tout avec optimisme, même les pires événements, même les pires nouvelles. Il cherche le côté positif, le côté drôle. Le voir s’énerver est impossible. A moins de s’en prendre à l’un de ses amis. A moins de le pousser à bout. A moins d’avoir une bonne raison.

Son optimisme ne l’empêche pas d’être réaliste. D’être sérieux. A certains moments. Il ne prend pas tout à la légère. Sinon, il serait impossible de parler avec lui, d’échanger, d’obtenir ses conseils et son soutien. Il prend un air songeur, le temps d'inventorier le nombre de fractures, d’hématomes et de douleurs. Pas une partie de son corps n’a été épargnée. “J’ai dû me faire mal à peu près partout, j’ai vraiment un problème avec mon équilibre.” Parfois, il échappe à la souffrance pour l’infliger aux autres. Involontairement, bien sûr. Il y a eu cette fois où il a donné un coup de poing à un copain en mettant sa veste. Il y a eu celle où il a emporté une femme dans sa chute. La femme a servi de coussin d’atterrissage. Elle lui en veut encore, des années plus tard. “A ma manière, je suis aussi un héros, je sauve le monde en ne courant pas après les méchants.” Il n’imagine même pas les catastrophes qu’il pourrait déclencher. La victime pourrait mourir. L’agresseur pourrait s’enfuir. Tout et n’importe quoi pourrait se passer. Il évite. Il se contente de vivre les aventures de ses héros. D’être un justicier par procuration. Mais Skylar connaît déjà tout cela. Elle s’en est sûrement aperçue dès le départ. Mais que lui dire d’autres ? Il a une vie terriblement classique. Terriblement sans intérêts.
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I
l a un super-pouvoir de super-maladresse, il l’avoue lui-même, ça n’est donc pas seulement son point de vue qui est erroné. Elle n’est pas certaine que ce soit moins impressionnant que « son truc de scorpion », au contraire, s’il se reçoit la moitié d’un immeuble sur le nez en étant au mauvais endroit au mauvais moment, ce doit être pas mal surprenant, et s’il y survit, carrément scotchant. « J’ai dû me faire mal à peu près partout, j’ai vraiment un problème avec mon équilibre. » Il a fait un massacre avec ses pâtes, digne d’un vrai film d’horreur, et cependant elle n’a rien dit, elle s’est contentée de l’observer essayer de la tromper. C’est une technique de gamin pour faire mine d’avoir bel et bien touché au plat sans avoir rien avalé. Malin mais pas assez rapide ni vraiment fourbe pour parvenir à détourner son attention. « A ma manière, je suis aussi un héros, je sauve le monde en ne courant pas après les méchants. » Sky entreprend d’enrouler les spaghetti autour de sa fourchette pour goûter, dans l’espoir que ça l’encourage, dans l’espoir qu’il se décide à faire de même ou qu’il le fasse par réflexe, inutile, il est trop têtu mais qui ne tente rien n’a rien, n’est -ce pas ? Elle esquisse un sourire en se disant qu’il est le super-héros le plus étrange qu’elle ait eu l’occasion de rencontrer : un héros de l’ordinaire qui aide les autres en se mettant à courir comme un dératé. Il a de l’endurance, au moins. « Je peux t’apprendre. »

Les billes mordorées ont croisé les siennes. Elle ne blague pas. Il ne maîtrise pas bien son corps, visiblement. Il a des lacunes d’équilibre et de réflexes, ça s’apprend. Elle sait que tout est souvent une question de travail, Jared n’est pas un frêle garçon incapable de courir vingt mètres, s’il pédale toute la journée, il peut intégrer un enseignement au moins primaire de self-défense. Assez pour pouvoir mettre à terre un cambrioleur, à défaut d’un mutant. « Bon, Super-Coursier ce serait naze comme nom, mais d’ici là, t’auras trouvé mieux, mh ? » Elle lui donne l’opportunité de devenir ce qu’il a toujours rêvé d’être : au moins un héros à part entière. Quelqu’un d’utile, pas juste un type classique perdu au milieu d’une humanité trop faible pour intégrer la tolérance et la compassion, une humanité qui préfère la peur. Jared n’a pas peur. « Tu aurais fait un excellent X-Men. Tu as du courage et de la volonté. Je ne peux pas t’offrir un pouvoir particulier .. enfin si, mon père pourrait mais tu ne serais pas sûr de survivre. » La perspective ne lui plaît pas. Richard Rice savait ce qui avait engendré les facultés de sa fille, il savait que son travail était la cause du venin. Il savait comment faire pour que ça ne se reproduise pas mais il savait exactement quels étaient les ingrédients de son scorpion de fille. Il ne voudrait pas prendre le risque d’infliger cela à une autre personne, les réactions sont trop imprévisibles. « Mais je peux t’enseigner ce que je sais. Être maladroit n’est pas irréversible. On peut même être maladroit dans la vie et s’en servir au combat. Hé, assommer un ennemi avec un vase mal lancé, c’est top pour les réseaux sociaux ! » Un clin d’oeil. Elle s’est détendue. Elle est de plus en plus naturelle et ça la change de son quotidien réglé à la minute. « Tu promets de continuer à livrer mes colis ? T’as toujours été mon préféré. » Elle ne ment pas. Le ton est à l’humour, à la décontraction et la dérision mais son regard traduit sa réelle envie de l’aider, de changer un peu ce qu’il n’apprécie pas dans son existence. Elle l’apprécie tel qu’il est, elle veut seulement qu’il se sente accompli, aussi utile qu’il le voudrait.
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Je peux t’apprendre.” Il ne pige pas. Il ne voit pas où elle veut en venir. Lui apprendre à manger ses spaghettis sans les découper ou lui apprendre à devenir un héros ? Non, vraiment, il ne pige pas. Il s’est figé, un sourire idiot sur les lèvres, un regard interrogateur. Elle plaisante. Il n’a pas la carrure d’un héros. Il n’a pas la puissance d’un héros. Il n’a pas la force d’un héros. C’est à peine si il parvient à conserver ses abdominaux durement acquis ces dernières années. C’est à peine si il trouve le courage de se lever de son canapé, après une longue journée de travail. Alors, devenir un héros… Cela reste du domaine de l’imaginaire, du rêvé. Il s’est fait une raison. Jamais il ne sera un justicier de l’ombre. Jamais il ne sauvera la vie d’une personne. Jamais il ne mettra K.O. un agresseur. Il le sait. Il l’a compris depuis longtemps. Faire naître des espoirs est presque cruel. Inhumain. Mais Skylar ne peut pas savoir. Elle ne peut pas imaginer qu’il a rêvé d’être un héros depuis son enfance. Elle ne peut se douter qu’il a essayé quand il était un adolescent. Elle ne peut pas être au courant qu’il a même été recalé de l’académie de police. “Bon, Super-Coursier ce serait naze comme nom, mais d’ici là, t’auras trouvé mieux, mh ?” Il s’est remis à jouer avec ses pâtes. A faire des cercles. A mélanger. Il s’est remis à fixer le contenu de son assiette. Il ne veut pas se l’avouer, ni l’avouer à Skylar. Mais cette conversation est douloureuse. Elle réveille un futur avorté. Elle réveille un rêve qui ne verra jamais le jour. Il se raisonne en se rappelant que tous les enfants ont des rêves. Devenir pompier. Devenir astronaute. Devenir célèbre. Devenir Président. Ils ont tous des projets pour l’avenir. Ils ont tous des envies folles. Lui, c’était super-héros. Il a espéré développer des pouvoirs, sans succès. Il doit se résigner. Tous ces enfants qui n’ont pas pu devenir astronaute s’en portent bien. Ils ont réussi à poursuivre leur vie. Il doit en faire autant. “Tu aurais fait un excellent X-Men. Tu as du courage et de la volonté. Je ne peux pas t’offrir un pouvoir particulier .. enfin si, mon père pourrait mais tu ne serais pas sûr de survivre.” En temps normal, il aurait eu des dizaines de questions sur son père. Ce faiseur de super-héros. Ce fabricant de pouvoirs. Mais pas cette fois. Il est trop concentré à ravaler l’amertume d’un désir d’enfant. Il est trop occupé à échapper à la déception d’un avenir plus triste et ennuyant qu’il ne l’imaginait. Si il pouvait parler avec l’enfant qu’il est, il ne le laisserait pas rêver. Il ne lui laisserait pas le temps d’imaginer une vie faite de cape et de collants. Il ne lui permettrait pas de croire qu’il posséderait des pouvoirs. Il ne lui interdirait pas d’imaginer, de rêver. Mais pas d’un quotidien de justicier.

Mais je peux t’enseigner ce que je sais. Être maladroit n’est pas irréversible. On peut même être maladroit dans la vie et s’en servir au combat. Hé, assommer un ennemi avec un vase mal lancé, c’est top pour les réseaux sociaux !” Son sourire est triste. Il entend ce qu’elle lui raconte. Il entend cette volonté de rendre réel un rêve de gosse. Il entend ce désir de lui faire plaisir. Il est touché. Touché qu’elle voit en lui un potentiel héros. Touché qu’elle le pense capable d’aider des gens. Touché qu’elle veuille l’aider à concrétiser ce projet imaginaire. Touché qu’elle lui tende la main. Mais tout cela est vain. Même sa super-maladresse ne lui permettrait pas de sortir d’une emmerde. Même sa super-maladresse serait inutile face à un gars tenant une arme. Tout le monde n’a pas une mutation. Tout le monde n’est pas modifié génétiquement. Tout le monde n’a pas cette chance. “Tu promets de continuer à livrer mes colis ? T’as toujours été mon préféré.” Il lève enfin les yeux de ses pâtes torturées. Il ne veut pas montrer l’image d’un homme abattu par un avenir qu’il n’a jamais eu. Il ne veut pas afficher l’image d’un homme meurtri. Elle aime la version drôle et maladroite. Elle aime la version immature et curieuse. Il refuse de lui montrer autre chose. Il refuse de lui donner l’impression qu’il court après l’impossible. Qu’il courrait après l’impossible, plutôt. “Parce que je suis le plus sexy de tous les coursiers, tu veux dire ?” Il rend son sourire plus joyeux, plus taquin. Finalement, il ignore ce qu’elle lui trouve. Ce qui l’intéresse en lui. Peut-être son air de chien battu. Peut-être son immaturité qui le rend adorable. Peut-être son côté puéril qui le transforme en gros nounours à cajoler et à prendre sous son aile. Peut-être qu’elle a simplement pitié de lui. Peut-être qu’elle apprécie d’être harcelée par des inconnus. Qui sait ? Peu importe la raison. Il n’est pas décidé à creuser. Il préfère garder cette relation comme elle est. Une cliente qu’il livre régulièrement. Une jeune femme qu’il aide à s’ouvrir aux autres et à se faire confiance. Une amie qu’il traîne dans les bars pour lui apprendre à profiter de la vie autrement. Cette relation lui convient. Cette relation est idéale. Il ne la changerait pour rien au monde. “Je suis touché que tu me vois courageux et volontaire, mais les trucs de héros, c’est pas pour moi. D’autres le font beaucoup mieux.” La modestie n’y est pas, c’est plutôt la réalité. Il sait qu’il manquerait de crédibilité. Il sait qu’il serait maladroit. Il sait qu’il ne sera pas doué. Il ne pourrait jamais rivaliser avec des Spider-Man, des Iron Fist, des Captain America. Il est trop peu doué. Trop peu préparé. Il préfère laisser la planète entre les mains de personnes qui sauront la protéger efficacement.

En fait, devenir un héros serait aussi dangereux pour l’agresseur, pour lui que pour la victime. Il ne serait même pas certain de réussir à sauver la pauvre victime du vilain. Il ne serait même pas certain que le vilain ne profiterait pas d’une maladresse pour s’enfuir. Il ne serait même pas certain de pouvoir le neutraliser. Même avec un entraînement intensif, sa maladresse ne disparaîtrait pas. Il en est moins convaincu que Skylar. Cela fait vingt-cinq ans qu’il marche. En deux décennies, il n’est pas parvenu à maîtriser son équilibre. Pourquoi maintenant ? Y croire serait insensé. Y croire serait se faire des illusions. “De toute manière, qui voudrait être sauvé par un mec maladroit ? Je préfère mener ma vie tranquillement, à te livrer des colis.” Finalement, est-ce que cette vie ne lui convient pas ? Il peut se plaindre de son supérieur, mais il apprécie de le provoquer et de le remballer. Il apprécie de se prendre la tête avec lui. Comme une relation entre un père et son fils. Enfin, il croit. Il n’a jamais eu la chance d’en développer une avec son propre géniteur. Il aime aussi avoir la ville pour lui tout seul. Voir ses buildings défiler. Profiter du beau temps et de la pluie. Être en contact avec les gens. Ce métier possède des inconvénients. Beaucoup d’inconvénients. Mais il a aussi des avantages. Jared voit le verre à moitié plein. Il voit le positif. “Et puis, franchement, tu m’imagines le jour où je rencontre Captain America ? Je suis capable de lui sauter au cou et de lui demander un autographe.” Il ne plaisante pas, même si cela sonne comme une exagération. Il se connaît assez pour savoir qu’il ne parviendrait pas à se contenir. Pour savoir qu’il serait comme une adolescente aux hormones affolées. Pour savoir qu’il serait capable de dégainer son téléphone pour un selfie, une feuille et un style pour un autographe. Surtout, il s’accrocherait à sa jambe pour ne plus jamais la lâcher. Skylar n’a pas vu l’ampleur de son amour pour les super-héros. Elle n’en a vu qu’une partie. La partie la plus attendrissante et la plus mignonne.

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« No woman really wants a man to carry her off; she only wants him to want to do it. » -  Elizabeth Peters.

«
 Parce que je suis le plus sexy de tous les coursiers, tu veux dire ? » Elle esquisse un sourire. Il essaye de jouer d’humour pour ne pas montrer de gène. Elle hoche la tête pour confirmer, avec ce même air taquin, ce minois presque charmant qui lui souffle que, oui, il est plutôt pas mal. « Je suis touché que tu me vois courageux et volontaire, mais les trucs de héros, c’est pas pour moi. D’autres le font beaucoup mieux. » Un soupir ensuite. Pas agacé, seulement déçu. Il ne se fait pas confiance. Il ne pense pas pouvoir atteindre le niveau de ceux qu’il admire, de ceux qui forgent ses rêves et ses modèles. Certes, ce sera difficile, il n’a pas de super-pouvoir mais.. et alors ? Sky ne partait jamais du principe que sa mutation faisait tout, elle s’était acharnée à acquérir des techniques de défense, des méthodes de combat pour compenser le fait qu’elle soit incapable de voler ou d’avancer à une super-vitesse. Tout le monde pouvait être un héros à sa manière. « De toute manière, qui voudrait être sauvé par un mec maladroit ? Je préfère mener ma vie tranquillement, à te livrer des colis. » Un froncement de sourcils. « Moi. » lui affirme-t-elle, sans laisser place au doute. Elle voudrait bien être sauvée par un mec maladroit. Qu’importe la maladresse s’il est capable de sauver une vie, la reconnaissance surpasserait un quelconque jugement, du moins à ses yeux. « Jared, est-ce que tu crois que ce sont les muscles, l’adresse ou les super-pouvoirs qui font les vrais héros ? » Elle est sceptique sur l’idée. Comme s’il suffisait de muter pour devenir quelqu’un de bien, quelqu’un d’assez fort pour épargner toute une ville, ses habitants, arrêter les malfrats. Beaucoup de mutants et inhumains tournaient mal, c’était un fait indéniable qui prouvait que tout n’était pas dans la génétique ou les fibres musculaires.

« Et puis, franchement, tu m’imagines le jour où je rencontre Captain America ? Je suis capable de lui sauter au cou et de lui demander un autographe. » Le rire s’échappe. Impossible de tenir une conversation sérieuse plus de deux minutes avec ce garçon. Okay, il est fan, mais s’il atteignait ne serait-ce que la moitié du niveau de ses héros, il serait de fait moins enclin à l’hystérie admirative, non ? Après tout ça lui semblerait peut-être moins extraordinaire. « On passe un marché ? Je t’apprends ce que je sais et en échange.. j’accepte de sortir de mes bouquins pour te suivre faire ce que tu veux. »

Un deal risqué. Elle ignorait absolument tout des réels loisirs de Jared, seule certitude : ils étaient aux antipodes des siens. Si tant est qu’on puisse dire que Skylar avait des loisirs, de réels loisirs non basés sur une absolue faculté à étudier.. tout le temps. Elle ne savait ni boire, ni faire la fête, elle n’était pas du style à aller dans les bars ou flâner au cinéma pour tuer le temps. Le concept même de groupes de potes réguliers lui échappait complètement. Une vraie asociale accroc au boulot. Heureusement qu’elle était un peu mignonne sinon on aurait pu la qualifier de cas complètement désespéré. « Et mange. » Parce qu’elle ne perdait pas le nord et elle voyait très bien où il ne voulait pas en venir. Fourbe, à décortiquer ses pâtes pour donner l’illusion.
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Il ne la lâche plus du regard. Il y a quelque chose qui lui échappe. Il y a quelque chose qu’il ne comprend pas. Elle semble croire en lui comme personne ne l’a fait auparavant. Elle semble persuadée qu’il peut sauver des vies malgré sa maladresse. Elle semble prête à lui prouver que c’est possible. Pourquoi ? Est-ce qu’elle a autant pitié de lui qu’elle se sent obligée de lui faire croire qu’il peut être un héros ? Est-ce qu’elle lui fait une blague ? Est-ce qu’elle va se mettre à rire sadiquement en voyant les étoiles apparaître dans ses prunelles ? Est-ce qu’elle va changer d’avis lorsqu’elle verra qu’il est incapable de coordonner les membres de son corps ? Elle pose un regard différent sur lui. Un regard plein d’espoir et de croyance. Il y a une raison. Une raison qu’il ne saisit pas. Il raison qu’il ne voit pas. Elle reste une inconnue. Une inconnue qui ne connaît pas l’ampleur de sa maladresse et de son incompétence. Une inconnue qui est naïve. Une inconnue qui va vite réaliser qu’elle se trompe. Parce qu’elle se trompe. Bien sûr qu’elle se trompe. Il est incapable de sauver qui que ce soit. Même pas sa propre peau. Il ne peut pas se lancer dans une activité pareille. Il mettrait la vie des autres en danger. Il se mettrait en danger. Il n’a pas cette prétention. Il n’a pas ce courage. Il dévisage Skylar à la recherche d’une réponse. D’un indice. Il aimerait avoir la même certitude qu’elle. Il aimerait partager son avis. Mais la réalité fait qu’il ne le peut pas. Après tout, il a déjà essayé. Il a déjà tenté l’expérience. Et ce fut une catastrophe monumentale. Il s’en souvient encore. Il s’en mord encore les doigts. Alors, mieux vaut éviter de recommencer. “Moi.” Elle ne sait pas ce qu’elle dit. Elle ne sait pas ce qu’elle est en train de faire. Il a un sourire en coin, attristé. Elle joue avec ses espoirs, avec ses rêves. Elle joue avec un avenir qu’il a décidé d’oublier. En croyant en lui, elle a le pouvoir cruel de faire renaître ce rêve. Sauf qu’il ne veut pas. Il préfère continuer à pédaler dans New-York. Il préfère avoir une vie tranquille. Tout le monde ne peut pas être un justicier. “Jared, est-ce que tu crois que ce sont les muscles, l’adresse ou les super-pouvoirs qui font les vrais héros ?” Il soupire. Il le sait. Le cerveau peut en être pour beaucoup. Mais son cerveau est inutile si le corps ne suit pas. Le cerveau est inutile si il n’est pas capable de faire bouger ses bras et ses jambes correctement. Même en sauvant des personnes, tout ce qu’ils retiendraient est la maladresse. Encore plus si ils en sont victimes. Elle ne peut pas le contredire. Il préfère détourner la conversation. Il préfère protéger ses espoirs. Il préfère s’épargner. Alors, il cherche à faire rire. Il cherche à lui soutirer un sourire.

Et il y arrive. Finalement, c’est peut-être ça son super-pouvoir. Celui de faire rire. Celui de préserver les apparences derrière l’humour. Celui de vouloir se protéger contre la manière dont les gens le voient. Il n’a pas besoin de bouclier comme Captain America. Il n’a pas besoin d’une peau digne de Hulk. Il a juste besoin de son humour. “On passe un marché ? Je t’apprends ce que je sais et en échange.. j’accepte de sortir de mes bouquins pour te suivre faire ce que tu veux.” La négociation est rude. La négociation est serrée. Il est certain qu’elle blague. Qu’est-ce qu’elle compte lui apprendre ? A se battre ? A sauver des vies ? Même si elle pense cela possible, elle déchantera vite. Elle changera vite d’avis quand il aura failli l’assommer. Par contre, il va pouvoir la traîner dans les bars. Il va pouvoir la sortir de ses livres. Il va pouvoir lui montrer comment vivent les jeunes de leur âge. Il va pouvoir lui apporter quelque chose. Peut-être même lui trouver des amis. Et ça, c’est un défi qu’il est prêt à relever. Il est prêt à être son guide dans sa vie sociale. Son Maître Yoda de l’amitié. “Seulement si ça implique de sortir un soir de semaine et si tu ne te plains pas que je t’assomme pendant les entraînements.” Il est prêt à accepter. Prêt à vouloir lui faire plaisir. Ce ne serait l’histoire que d’un seul jour. Une seule tentative. Elle va lui montrer des techniques et s’apercevoir qu’il est incompétent. Ça s’arrêtera là. Il n’y aura pas d’autres essais. Il n’y aura pas d’autres échecs. Elle va comprendre. Par contre, Jared, lui, n’échouera pas. Il compte bien l’emmener faire le tour des bars. Il compte bien la présenter à tous les êtres humains qui peuplent New-York. Il compte bien lui montrer qu’il y a une vie en dehors des livres. Il compte bien la traîner dans tous les lieux de New-York. Elle ne sait pas avec qui elle fait un marché. Elle ne sait pas qu’il ne la lâchera pas tant qu’ils n’auront pas fait le tour de la ville. La ténacité, toujours la ténacité. “Et mange.” Ses épaules s’affaissent. Elle a aussi la ténacité en elle. Il prend une mine boudeuse. Elle est pire que sa mère. Un vrai tyran. Une dictatrice. Une matrone autoritaire. Il attrape sa fourchette. Il ne la plante pas dans son assiette pour récupérer des spaghettis. Non, il l’attrape pour pointer Skylar avec les dents. “On t’a déjà dit que tu es pire qu’une mère ? Tu ferais presque peur avec ton regard.” Si il ne la savait pas douce et gentille, il aurait pris peur et aurait avalé le contenu de son assiette d’un seul coup. Sauf qu’il sait qu’elle ne lui fera pas de mal. Il sait qu’elle ne mettra pas sa vie en danger. Quoiqu’il a dit la même chose précédemment et elle l’a embrassé. Il ne devrait pas être si sûr, au final.

Il dirige la fourchette vers son assiette. Allez. Il peut le faire. Il peut y arriver. Il peut mâcher. Il peut avaler. Tout est dans le mental. Tout est dans la tête. Les pâtes sont en approche. Elles arrivent. Elles ne sont plus qu’à quelques centimètres. Elles sont plus menaçantes que jamais. Elles sont plus dangereuses que jamais. Elles s’infiltrent entre ses lèvres. Et ça y est, il mâche. Il cherche les signes annonciateurs d’une nausée. Il cherche les effets d’une ingurgitation impromptue. Mais rien. Tout se passe bien. Il prend le temps d’avaler avant de reprendre la parole. “Mmm.. c’est plutôt bon !” Peut-être même meilleur que les pâtes qu’il cuisine. Peut-être même meilleur quand on a l’estomac retourné par le venin. Il apprécie de pouvoir manger. De pouvoir reprendre des forces. De pouvoir s’approprier de nouveau son corps. Il a presque eu peur de ne plus pouvoir manger de toute sa vie. La nourriture, une grande passion dans sa vie. Une passion aussi grande que celle pour les super-héros. Il mange. Il grignote. Il dévore. Il a une théorie pour l’expliquer : il fait du sport toute la journée, son corps a besoin de reprendre des forces pour tenir le coup. Son corps a besoin d’apports nutritionnels si Jared ne veut pas s’évanouir en pleine rue. Alors, il mange. Beaucoup. Il entortille les spaghettis autour de sa fourchette avant de les fourrer dans sa bouche. La tomate sur les papilles. Les pâtes contre le palais. Comme c’est agréable ! Et dire qu’il a failli ne pas toucher à son assiette. Il aurait été nul, débile, crétin. Il prépare la troisième fournée quand il s’adresse de nouveau à Skylar. “C’est quoi la première étape pour devenir un héros ?” Il est bien décidé à jouer le jeu. A lui prouver qu’il ne peut pas être un héros. A essayer vainement de se comporter héroïquement. Pour elle comme pour lui. Il n’y croit plus depuis longtemps. Il tente de ne plus y croire, plus exactement. Mais le rêve est plus fort que tout. Le rêve est plus tenace. Il ne s’est pas résigné. Il ne s’est pas fait à l’idée. Alors, si même une héroïne ne parvient pas à le transformer en mec bodybuildé, alors il sera sûr. Il saura. Il saura qu’il est destiné à rester un homme ordinaire. Il saura qu’il ne sera jamais à la hauteur des super-héros.

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« No woman really wants a man to carry her off; she only wants him to want to do it. » -  Elizabeth Peters.

I
l mange et Skylar ne dissimule pas son air satisfait. Il mange enfin, cette tête de mule, et il apprécie. Comme quoi un peu de ténacité fait parfois des miracles. Cela dit il est aussi têtu qu’elle et la négociation est complexe, il exige qu’elle sorte un soir de semaine sans protester, en échange, et qu’elle ne râle pas sur sa maladresse. Un simple sourire se dessine sur le visage de la demoiselle. « On t’a déjà dit que tu es pire qu’une mère ? Tu ferais presque peur avec ton regard. » et elle l’a baissé, son regard. Peut-être était-elle pire qu’une mère, en effet. Elle n’en savait rien, pour être honnête, elle avait grandi loin de sa famille et n’avait pas la sensation d’en avoir eu une suffisamment longtemps pour évaluer la question. « Je ne sais pas ce qu’avoir une mère veut vraiment dire. » C’est tellement cliché. Combien de ces histoires de Super-Héros entend-on dans lesquels ils le deviennent en partie parce qu’ils sont seuls, abandonnés ou en manque de justice ? Trop. Il va vraiment finir par croire qu’elle est digne de ceux qu’il admire alors qu’elle essaye simplement de lui faire comprendre que la normalité a du bon. « Quand je t’ai dis que j’ai grandi auprès des X-Men, c’était.. littéral. Neuf ans, tu te souviens ? Je me rappelle à peine de ma mère. »  Et par conséquent, elle n’aurait jamais pris en compte une telle remarque. Elle ne serait sans doute jamais prête à avoir des enfants en plus, l’idée semblait saugrenue, incompatible avec sa manière de voir le monde. Elle chasse le questionnement de ses pensées.

Il trouve le repas plutôt bon et se décide enfin à en prendre plus qu’une bouchée. Un bon début. Elle s’est contentée de le remercier pour la remarque, sans plus. Inutile d’épiloguer sur l’art des spaghettis. « C’est quoi la première étape pour devenir un héros ? » Elle fait mine de réfléchir intensément en mangeant tranquillement, assez loin de son contact pour ne pas se remettre à craindre de le blesser, de l’empoisonner de façon plus virulente. « On danse. » finit-elle par répondre. Ca peut paraître surréaliste, comme méthode, mais elle trouve Jared trop maladroit pour commencer avec quoique ce soit qui puisse servir d’arme - il était sans aucun doute assez doué pour changer la plus banale cuillère en outil de mort, si si ! « Et on épargne les orteils de la fille. » ajoute-elle en esquissant un sourire mutin. Avant de sauver la fille, on essaye de ne pas trop la malmener, point de départ essentiel avant d’en arriver à devenir un sauveur.

Est-ce que Silver aurait apprécié ? Est-ce qu’elle aurait vu d’un bon oeil la venue de Jared dans sa vie ? L’aurait-elle charmé ? Il était difficile de lui créer une vie à partir de maigres souvenirs. Skylar savait seulement sa soeur plus enjouée et optimiste à une époque où elles n’étaient que des enfants, les rôles auraient pu s’inverser, tout aurait pu être différent. Et si elles avaient survécu ensemble ? Et si ça avait été Silver à sa place, aujourd’hui ? Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.
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Je ne sais pas ce qu’avoir une mère veut vraiment dire.” La fourchette est stoppée à mi-chemin entre l’assiette et sa bouche. Elle ne sait pas que ce qu’est d’avoir une mère. Ses paupières papillonnent. M’enfin… la mère est le membre le plus important dans la croissance d’un enfant. Elle est le pilier, le réceptacle de tout l’amour. Elle est… elle est une mère. Dans son incompréhension, il oublie qu’il n’a même pas eu de père. Même pas un tout petit peu. Enfin si, il en a eu un. Un homme charitable qui a fourni ses spermatozoïdes et qui est resté dans son pays d’origine, alors qu’une femme était enceinte et retournait aux Etats-Unis. Pour cela, Jared a eu un père. Mais sinon, il ne sait même pas quel est ce concept obscur. Il a vécu sans. Il n’a jamais ressenti de manque. Il n’a jamais ressenti le besoin d’en avoir un. Il n’a pas idée de ce que fait un père pour son fils. Il n’a pas idée de la complicité qui peut lier les deux. Il a concentré toute son attention sur sa mère. Il en a fait l’être le plus important de sa vie. Il en a fait l’unique autorité parentale. Il en fait son soutien et son cocon. Sa mère. Il n’imagine pas une vie sans elle. Et pourtant Skylar n’a pas eu ce privilège. Elle n’a pas eu cette chance. Il pose sa fourchette à côté de l’assiette. Il n’a pas faim. La conversation est trop sérieuse pour continuer de manger, tranquillement. La conversation le touche trop pour faire semblant. Il pourrait lui expliquer toutes ces choses que font les mères. Il pourrait lui montrer en quoi son comportement est maternel. Il pourrait. “Quand je t’ai dis que j’ai grandi auprès des X-Men, c’était.. littéral. Neuf ans, tu te souviens ? Je me rappelle à peine de ma mère.” Il réalise la dureté de la séparation. Il réalise la souffrance que ça a dû être. Être arrachée de sa famille. Être retirée de la maison familiale. Être éloignée de ses parents. Elle n’a pas dû avoir une vie facile, loin des siens. Elle n’a pas dû grandir avec autant d’insouciance et de naïveté que les autres enfants. Que Jared. Il esquisse un sourire. Mélange de tristesse et de sincérité. “On va pouvoir ouvrir un club, alors. Je n’ai jamais connu mon père. Mais regarde, on est deux adultes parfaitement équilibrés ! Enfin, toi, un peu moins...” Il dédramatise. Parce que c’est ce qu’il fait de mieux. Parce qu’il ne supporte pas de rester sur un sujet triste. Parce que toutes les conversations peuvent être moins lourdes. Parce qu’il ne veut pas voir son regard fuir ou son sourire défleurir. Elle n’a plus de souvenirs de sa mère, ou même de son père. Tant pis. Elle a su grandir sans eux. Elle a su leur montrer qu’elle est capable d’être une jeune femme équilibrée. Équilibrée, autoritaire et passionnée par les livres.

Il lance un autre sujet. Les étapes de son programme pour le transformer en super-héros. Il s’attend à des séances de torture. Il s’attend à des heures intensives de sport. Il s’attend à des heures de couture pour lui confectionner un costume. Si il ne la pense pas sérieuse, il aimerait tout de même avoir un costume. Un vrai. Juste pour se la péter le jour de Carnaval. Juste pour l’enfiler dans son appartement et faire semblant d’être un héros. Juste pour le plaisir. “On danse.” Il rit. Il rigole parce que c’est ridicule. Il ne croit pas un seul instant que Thor a appris à danser avant de sauver des royaumes. Il ne croit pas que Deadpool ait pu suivre des cours de danse. Alors, hors de question. Et franchement, elle l’a vu ? Lui, danser ? Il serait capable de se casser une jambe. Il serait capable d’écraser trois orteils à sa partenaire. Il ne contrôle pas son corps quand la musique résonne. Chaque membre est déconnecté de son tronc. Chaque membre part dans tous les sens. Désarticulés. Déchaînés. Il est impossible qu’il danse. Pour la survie de l’humanité. Pour la santé de tous. Hors de question. “Et on épargne les orteils de la fille.” Malgré son sourire, il a le sentiment qu’elle est sérieuse. Il a le sentiment qu’elle ne va pas lui épargner la danse. Il doit forcément y avoir un autre moyen. Il y en a toujours un. Apprendre à danser. Il ne pourra même pas sauver des gens avec ça. Qui danse pour sauver une femme d’un viol ? Qui danse pour arrêter un cambriolage ? Personne ! Les gens le prendraient plus pour un fou furieux échappé d’un asile ou pour un homme possédé par des démons que pour un super-héros. Il aurait peut-être dû se renseigner sur les étapes de son programme avant de s’engager. Le seul réconfort est qu’il la fera souffrir autant qu’elle le fera souffrir. Il ne lui laissera pas un moment de repos. Il la traînera dans tous les bars de New-York. Il l’emmènera se ridiculiser dans un karaoké. Il la poussera dans les bras du premier bel homme. Il lui montrera comment déchirer un livre - ses si précieux livres. Elle aura aussi le droit à son propre programme pour profiter de la vie. Il plisse les yeux. Il se penche légèrement par-dessus la table. “T’es pas sérieuse ? Crois-moi, tu ne tiens pas réellement à me voir danser.” Si ça se trouve, elle se fiche de lui. Il l’espère, en tout cas. Il croise les doigts pour qu’elle n’aille pas au bout de son idée. Il prie pour qu’elle ne l’entraîne pas dans une salle de danse. Ce genre d’endroits lui file de l'urticaire. Avec le parquet lisse et brillant. La barre de danse pour faire des trucs de danse classique. Le grand miroir qui ne reflète que les défauts. Il hyperventile rien que d’y penser. Sans compter qu’il connaît déjà la réaction qui va s’en suivre. Skylar va lui demander de bouger son body au rythme de la musique. Il va le faire. Elle va s’évanouir, saigner des yeux et du nez, être choquée. Impossible qu’il se laisse convaincre.

Il s’appuie contre le dossier de sa chaise. Bras croisés sur son torse. Il est déterminé à refuser les cours de danse. Il est prêt à la fuir durant les cinq prochaines années. Il est prêt à refuser tous ses appels. Femme parfaite ou non, il ne se laissera pas amadouer. Il ne se laissera pas traîner dans une salle de danse. “Je tiens à ta santé mentale et physique, je ne prendrais pas le risque de danser devant toi.” Parfois, il faut prendre des décisions difficiles. Il faut peser le pour et le contre. Il faut être adulte et choisir une solution qui ne nous convient pas. Jared est parfaitement adulte et conscient des contres. Il n’y a que des contres. Pas un seul pour. Elle va se moquer. Elle va rester choquée à vie. Elle va finir emplâtrée. Il n’y a aucun avantage à se lancer dans ces exercices de danse. Il ne comprend même pas pourquoi les gens trouvent du plaisir à se déhancher sur de la musique. Un plaisir qui lui échappe totalement. Un plaisir qui se rapproche de la punition pour lui. Il est capable d’avoir de l’auto-dérision pour tout. Pour tout, sauf pour ça. “On ne peut pas commencer directement par les techniques de combat ?” Ce serait tellement plus simple. Ce serait tellement mieux. Le monde a besoin d’être sauvé. Le monde n’a pas besoin d’un danseur qui casse tout sur son passage, y compris son propre corps. De toute manière, comme les méthodes de combat, la danse est un effort inutile. Il n’y parviendra pas. Ce n’est pas pour rien qu’il est coursier. Si il avait décelé un quelconque talent en lui, il aurait fait le nécessaire. Sauf que évidemment, ce n’est pas le cas.

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« No woman really wants a man to carry her off; she only wants him to want to do it. » -  Elizabeth Peters.

Q
ualifier Jared et Skylar d’adultes parfaitement équilibrés était comme affirmer que Magneto n’avait pas un grain, que le professeur Xavier avait de magnifiques cheveux bouclés ou souffler que la glace est un élément chaud. Le fait est que ne pas avoir grandi dans un système familial classique avait fait d’eux quelque chose.. d’imprécis. Elle était trop sérieuse et lui trop peu. Un drôle de duo qui se découvrait autour de spaghettis. Elle avait finalement avoué à cet inconnu plus de sa vie qu’à la plupart de ceux qui avaient grandi à ses côtés, parce que c’était sans doute plus simple, un drôle de feeling entre eux, un drôle d’échange qui fonctionnait - on dit que les opposés s’attirent. Elle n’a pas su répondre. Elle n’a pas su quoi dire à propos de ce père absent, elle qui n’était pas tellement douée pour gérer le deuil des autres. Comment le pourrait-elle ? Il ne l’a pas perdu, il a dû se faire à l’idée dés son plus jeune âge qu’il serait toujours absent, qu’il n’y aurait pas de modèle à copier, quelqu’un pour lui apprendre à jouer au football ou à se servir de ses poings.

« T’es pas sérieuse ? Crois-moi, tu ne tiens pas réellement à me voir danser. » La conversation dévie aisément, revient sur le point central, sur ce qui fait d’un héros ce qu’il est, et comme elle s’y attendait, Jared ne se laisserait pas entraîner dans un cours de danse comme ça. Il résisterait. Il a ça dans le sang, visiblement, et tant mieux, ça lui offrait un petit potentiel de ténacité. Peut-être qu’il s’accrocherait suffisamment à ses envies pour arriver à ses fins - avec de la chance. « Je tiens à ta santé mentale et physique, je ne prendrais pas le risque de danser devant toi. » Elle rit. Il n’y est vraiment pas du tout. « Pas devant moi Jared, avec moi. » Quelle différence ? Il ne se trémoussera pas tout seul comme un imbécile sur une piste de danse, la pauvre n’y survivrait sans doute pas, il renverserait des verres, mettrait même le feu, non, impensable. « On ne peut pas commencer directement par les techniques de combat ? » Jared était incorrigible et, à en croire ses réactions, du type impatient de première qui brûle les étapes. Par chance il n'était pas pyromane.

« Tu n’es pas un véritable gentleman, vraiment ? Tu me refuserais une danse ? » Sourire taquin. Elle se moque pour le faire réagir, elle tente de le pousser hors de sa zone de confort. Il avait bien cédé pour le repas, il pouvait faire un ultime effort. « A moins évidemment que tu n’aie trop peur de me toucher.. » Ne lui avait-il pas affirmé ne pas trembler devant sa mutation ? Reviendrait-il sur ses mots après y avoir goûté avec autant d’intensité ? C’était un peu déloyal de se servir de ses propres paroles pour retourner une situation seulement Skylar lui connaissait un bon coeur, il lui avait suffit de le percuter pour le comprendre. Il pouvait s’en servir pour aider des gens, à sa petite échelle, sans forcément virevolter dans les airs à la Spider-Man mais en épargnant des vies, en aidant la population à se cacher, à s’extirper de décombres. Il pouvait être un meilleur lui-même, un maladroit apprécié, un homme presque normal qui fait preuve de la générosité dont on manque trop en cas d’attaques. Il pouvait aussi faire comprendre que les mutants n’étaient pas l’unique danger, que malheureusement tous les stades de l’évolution étaient enclins à faire le mal. Jared était un homme bien dans un corps mal synchronisé qu’il fallait reprogrammer.
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Il a déjà pris sa décision. Il sait déjà. Il refuse. Catégoriquement. Elle devra le traîner par les cheveux si elle veut le voir danser. Elle pourra le menacer, le toucher, le forcer. Il n’en fera rien. Il ne fera pas d’efforts. Hors de question. En général, il est plutôt facile à vivre. Il est toujours partant pour toutes les expériences. Mais là, la danse, c’est au-dessus de ses forces. Il en a déjà payé les frais. Il a déjà vu de quoi il était capable. Il a déjà mis trop de vies en danger. Il ne recommencera pas. Il s’en était fait la promesse la dernière fois. Promesse qui tient toujours. Pour un maladroit, il n’existe pas pire punition que celle de la danse. Cette discipline demande de la rigueur, de la précision, de l’élégance, de l'habilitée. Tout ce que n’a pas Jared. Pas besoin de le connaître depuis longtemps pour le savoir. Depuis sa plus tendre enfance, il possède un corps dont il ne maîtrise pas les gestes, les mouvements. Ses membres sont parfaitement autonomes. Parfaitement capables de partir dans tous les sens. Parfaitement dangereux. Qu’il parvienne à manger sans viser sa joue est déjà un miracle, alors enchaîner des pas au rythme de la musique est impossible. Il n’y arrivera jamais. Ou alors, il y parviendra, mais ses bras deviendront incontrôlables. Il est mal foutu. C’est ainsi. Il s’est fait une raison. Il sait que pour une personne extérieure comme Skylar, cette idée est folle. Pourtant, elle est la vérité. Elle peut lui demander ce qu’elle veut. Elle peut lui réclamer quelques séances de sport. Elle peut lui ordonner de manger des spaghettis. Elle peut l’obliger à cuisiner. Elle peut tout lui demander. Sauf la danse. Sur ce point, il reste intransigeant. Il ne cédera pas. Il ne transigera pas. Même devant ses beaux yeux. Même devant ses sourires. Même devant ses moues. Il la voit déjà venir avec son visage angélique et ses longs cils. Il la voit déjà tenter de le manipuler. Il ne se laissera pas faire. Il sera plus fort. Il sera plus déterminé. En théorie. “Pas devant moi Jared, avec moi.” Pour un peu, il en lâcherait presque sa fourchette. Danser seul passe encore. Danser avec quelqu’un d’autre est atroce. Encore plus quand il s’agit de Skylar. La femme parfaite. Il ne peut pas se ridiculiser devant elle. Il ne peut pas se décrédibiliser. Il n’aura plus aucune chance avec elle. Sa volonté de refuser est redoublée. Quitte à se battre contre elle. Quitte à fuir en courant. Quitte à se coller à une chaise. Il ne bougera pas le moindre orteil. Même pas un millimètre. Il ne remuera pas sur le rythme de la musique. Même pas la tête. Danser avec elle, non mais on n’a pas pire idée ! Il pourrait lui broyer les pieds. Il pourrait lui casser une cheville. Il pourrait lui taper la tête contre un mur. Il pourrait la déséquilibrer. Elle ne se rend pas compte. Elle ne réalise pas le danger. C’est son devoir de la protéger contre lui-même. C’est son rôle de l’épargner.

Il est devenu livide à l’idée de danser avec elle. Il est devenu blanc à la pensée qu’il n’est pas à la hauteur. Même en étant enfermée chez elle toute la journée, Skylar doit être douée. Il ne serait pas étonnant qu’elle ait pris des cours de danse classique pendant son enfance. Enfin, avant qu’elle ne rejoigne les X-Men. “Tu n’es pas un véritable gentleman, vraiment ? Tu me refuserais une danse ?” Il répond à son sourire par une grimace. Il n’a pas envie de rire. Il n’a pas envie de s’amuser. Pas à propos de la danse. Il sera gentleman un autre jour. Il lui prouvera qu’il est bien élevé et respectueux une autre fois. Pas maintenant. Pas alors qu’elle lui propose de danser. Si elle a tant envie de se trémousser sur de la musique, il la laisse faire. Elle n’a pas besoin de lui. Elle n’a pas besoin de ses jambes de pantin. “A moins évidemment que tu n’aie trop peur de me toucher...” Elle joue sur la corde sensible. Elle joue sur ses sentiments. Une technique qui le fait encore moins rire. Autant d’habitude, il peut être joueur et accepter tous les défis qui lui sont lancés. Autant maintenant, il n’est pas décidé à rire. Il n’est pas décidé à être agréable et drôle. La danse, c’est juste impossible. Le seul sujet sur lequel il ne rit pas. La raison n’est pas seulement la maladresse. Cela, il peut encore le gérer. Il peut encore le cacher. Mais derrière son refus catégorique se cache aussi une peur panique. Il n’est pas fait pour la danse. Il a de grandes jambes intenables. Il a des bras désarticulés. Il n’a pas la rigueur nécessaire aux danses de salon. Il est plutôt un clown. De ceux qui font rire par leurs gestes. De ceux qui ont toujours le sourire. De ceux qui pensent à s’amuser avant d’être sérieux. La danse est un domaine bien trop éloigné du sien. Un univers qu’il ne connaît pas, qu’il ne maîtrise pas et dans lequel il ne se sent pas à l’aise. “Je ne peux pas, Skylar… Tu as beau être une héroïne, tu ne peux pas éviter mes coups.” La protéger avant tout. C’est ce qu’il veut. Lui éviter de se prendre des coups. L’épargner le moment de gêne. Lui permettre d’échapper à cette corvée. Elle est bien gentille avec ses sourires et ses bonnes intentions. Mais la politesse a des limites. Elle ne doit pas se sentir obligée. Elle ne doit pas se forcer. Il est certain de lui enlever un poids sur la conscience en refusant de suivre ses cours de danse. Il est certain de la soulager. Il l’est lui-même. Avoir peur de quelque chose. Ne pas aimer un sport. C’est courant. Combiner les deux n’est pas si habituel. Et pourtant, c’est la réalité.

Pour une fois, les rôles sont inversés. Il est le plus sérieux des deux. Il ne l’a pas habituée à être aussi fermé, aussi négatif. Il l’a habituée à des plaisanteries, à des sourires, à de l’enthousiasme. Il fait défaut à l’image qu’il renvoie la plupart du temps. C’est bien la preuve qu’il n’est pas prêt à flancher devant ses taquineries. “Et je ne rigole pas avec ça.” Il faut qu’elle comprenne. Il faut qu’elle sache. Tout le monde a des sujets sensibles. Skylar en a sûrement, elle aussi. Probablement sa famille. Probablement ses pouvoirs. Hé bien, pour Jared, il s’agit de la danse. Il a fallu qu’elle vise pile à l’endroit le plus douloureux. Il a fallu qu’elle insiste sur ce point. Elle ne pouvait pas savoir. Elle ne pouvait pas s’imaginer. Il tente de sourire. Il tente de se détendre. Il tente de se décontracter. Elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise. Il le sait. Il en a conscience. Il finit par hausser les épaules. “Je crois que mon entraînement de super-héros s’arrête avant même d’avoir commencé.” De toute manière, il n’y croit pas depuis le début. Il ne pense pas que ça se réalisera un jour. Il ne pense pas qu’il l’atteindra à un moment donné. Alors, la déception n’est pas au rendez-vous. Il veut seulement se détacher. Il veut seulement s’éloigner de cette réalité. Il reprend sa fourchette, à la conquête d’un objectif plus réalisable et facile à atteindre : finir son assiette de spaghettis. Voilà un défi à sa hauteur. Voilà un défi qu’il peut relever haut la main. Il plonge le regard dans ses pâtes et se concentre dessus. Les gens devraient se concentrer sur l’invention de nouvelles formes de pâtes plutôt que d’imaginer des nouvelles chorégraphies que personne n’arrive jamais à reproduire. Alors que les pâtes, elles, sont faciles à cuisiner !

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