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 #3 STONY - the fear of falling apart

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THE FEAR OF FALLING APART
If you love me let me go! 'Cause these words are knives that often leave scars. The fear of falling apart and truth be told, I never was yours. The fear, the fear of falling apart.


A few weeks earlier ;
« Le bilan fait état de milliers de morts. Les mutants sont mis en cause. » Tony avait toujours son armure et écoutait la réunion d’une oreille distraite. La lassitude s’était installée sur son visage et la tristesse l’accablait. Des milliers de morts. Il se passa une main sur le visage, ses épaules résolument baissées comme si tout le poids de la culpabilité les faisait ployer. Cette journée avait été terrible, son cœur se serra à la pensée de ses familles détruites. Il sentait arriver les nouvelles nuits où il ne trouverait pas le sommeil. Son atelier deviendrait de nouveau le seul lieu où il pourra chasser ses démons, ses voix lui susurrant qu’il aurait pu les sauver. Il finit par poser son regard sur Steve et voir toujours cette tristesse sur son visage le rendit encore plus inquiet. Il avait aspiré à la mort aujourd’hui, et quand Tony lui avait fait remarquer, il avait même déclaré qu’ils se seraient débrouillés sans lui. Le brun n’aurait pas pu le supporter. Lui en plus de tous les autres, il n’aurait pas pu survivre. « Un projet de loi était en pourparlers sur le fait de laisser les mutants circuler librement, mais là… je pense que ça va s’accélérer. Ce qui s’est passé aujourd’hui ne doit plus se reproduire. » Tony redressa la tête, les sourcils froncés. « Quel genre de projet de loi ? » « Un recensement. » Assena l’homme en costard. Le milliardaire replongea dans le silence. Une loi sur le recensement pourrait-elle vraiment empêcher ce genre d’acte ? Le brun finit par tourner son regard vers Steve, il avait l’air encore plus soucieux. Est-ce que ça lui rappelait des mauvais souvenirs ?

La réunion se termina bien plus rapidement que Tony l’aurait pensé laissant les Avengers dans un silence mortel. Chacun s’éloigna doucement de la salle de réunion, regagnant ses propres appartements. Tony fut le dernier à quitter la salle, ses yeux étaient rivés sur l’écran qu’il avait déployé de son poignet. Il regardait les hommages et les vidéos des attaques. Il ne comprenait pas comment on pouvait s’adonner à ce genre d’acte : enlever des vies innocentes. Il poussa un profond soupir et pressa l’arête de son nez avant de se redresser et prendre la direction de sa chambre. Une fois à l’intérieur, il y laissa son armure et ses vêtements pour aller prendre une douche. Sous l’eau, il put finalement réfléchir à son autre problème.

Problème qui mesurait un mètre quatre-vingt-sept avec des cheveux blonds et des yeux bleus. Et qui s’avérait être le leader des Avengers. Et un homme. Tony appuya son front contre la paroi de la douche et ferma les yeux. Il avait finalement compris pourquoi ça l’énervait autant lorsque Steve prenait des risques insensés, pourquoi ça lui retournait l’estomac de le savoir dans la même pièce que lui et pourquoi il s’était mis dans un état pareil quelques heures auparavant. Steve Rogers l’attirait. Depuis combien de temps ? Tony ne savait pas, mais les faits étaient là. Manquer de le perdre lui avait fait réaliser cette attirance (enfin attirance… amour plutôt parce que vu sa réaction…). Sous la douche, il serra les poings qu’il cogna contre le mur. Ça ne lui convenait pas. Ce n’était pas possible et de toute façon peine perdue. Steve ne pourrait jamais ressentir la même chose à son égard. Ce n’était pas envisageable. Ils étaient arrivés à s’entendre que depuis récemment et ils étaient amis depuis tellement peu que Tony se refusait de gâcher tout ça. Il allait devoir enfouir cette attirance profondément en lui pour éviter de tout gâcher. Il se refusait de faire une chose pareille. « C’est la meilleure solution. » Souffla-t-il pour lui-même, se redressant et finissant de prendre sa douche. Quand il sortit, il enroula une serviette autour de sa taille et passa la porte menant à sa chambre pour aller enfiler un débardeur et un pantalon large qui ne risquait pas de souffrir des différentes tâches que Tony se faisait en travaillant dans son atelier. Ce soir, il allait travailler un peu pour extérioriser tout ça.

Il franchit la porte vitrée et JARVIS lança immédiatement une playlist de rock. « Mets-moi du classique plutôt. Quelque chose de calme. » « Monsieur ? » Il était arrivé à surprendre JARVIS. « Ne discute pas s’il te plaît. » Une légère rougeur était apparue sur ses joues. Si Steve venait (et il l’espérait) il avait envie qu’il soit dans une atmosphère plus calme qu’habituellement et rien de mieux que du classique pour ça. Tony décida de se remettre à ses projets en se rendant compte qu’il guettait la porte depuis au moins dix minutes sans avoir bougé. Steve pointa le bout de son nez une heure et quarante-trois minutes après que Tony se soit plongé dans ses améliorations d’armure. En voyant le Captain franchir la porte et marquer un temps d’arrêt en entendant la musique, le brun ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en coin et crut bon de se justifier. « J’ai préféré laisser tomber la musique de bourrin pour ce soir, j’avais un peu mal à la tête. » Oui, c’était ça, ce n’était pas du tout pour que Steve se sente détendu. Son cœur tambourinait avec force dans sa poitrine et il ne put s’empêcher de suivre le trajet de l’autre homme des yeux. Comme d’habitude, il allait s’échouer sur le canapé de l’atelier. Et comme d’habitude, chacun se plongea dans le silence, tous deux la tête dans leur projet. Les pensées de Tony fourmillaient sous son crâne et n’avaient aucun rapport avec l’armure qu’il tentait d’améliorer (encore). Toutes ses pensées se focalisaient sur Steve assis sur ce canapé avec cet air concentré. Le brun s’était aperçu qu’il aimait bien cet air sur son visage, ça le rendait encore plus séduisant. Une fois encore, il marmonna dans sa barbe des données sur l’armure pour focaliser son attention ailleurs. Ne pas penser à Steve. Ne pas penser à Steve sur son canapé. Non, il devait travailler, avancer, oublier cette journée et éviter de penser à lui, à ce tout nouveau fantasme dont il venait tout juste de se rendre compte.

Now ;
Hammer était de retour (enfin pas lui physiquement, mais ses inventions oui). Ça avait fait enrager Tony de savoir son concurrent de toujours de retour à New-York. JARVIS leur avait signalé des technologies étranges qui étaient en circulation dans New-York et il n’avait pas fallu longtemps à l’équipe pour reconnaître le logo du concurrent des Stark. Tony sentait que c’était de la provocation pour les faire bouger jusqu’à lui. Une réunion avait été organisée pour établir si oui ou non c’était bien la peine de tenter de l’arrêter. Hammer n’était pas si dangereux que ça après tout, mais les technologies qu’il balançait sur le marché noir intriguaient Tony. Ce n’était peut-être pas si inoffensif que ça. De plus, avec la tension actuelle à New-York, il était inutile d’armer les citoyens avec des inventions de chez Hammer. C’était loin d’être une bonne idée. Aussi les Avengers avaient décidé d’intervenir. Localiser l’Anglais avait été plus fastidieux qu’il n’y paraissait. Si ses armes étaient facilement reconnaissables, rien ne permettait de remonter jusqu’à Justin Hammer. Tony s’arrachait les cheveux pour comprendre comment il faisait pour brouiller autant les pistes.



Ils avaient fini par le trouver. Dans une grotte parfaitement bien aménagée, Tony l’enviait presque d’avoir réussi cet exploit malgré la roche et l’humidité. Il se focalisa sur le combat, envoyant valser un robot sur trois pattes qui tirait des lasers à l’autre bout de la cachette de Hammer. « Ah je vois que tu as amélioré la rapidité de tir de ton armure, Stark. Bon boulot. » Fit l’Anglais, une main dans la poche de son pantalon l’air tellement détendu. Tony gronda et s’avança, mais manqua de faire une crise cardiaque en entendant l’explosion d’une flèche de Clint juste derrière lui. « Désolé, Tony, mais t’as failli te faire allumer la gueule. » Entendit le milliardaire dans son oreillette. Il fit un signe de remerciement à Clint avant de poursuivre sa route en direction de Hammer. Les autres étaient dans le combat. Natasha était occupée avec trois hommes de main qu’elle mit trente secondes à mettre au sol, montre en main. Clint était perché en hauteur et dégommait les robots un à un avec ses flèches. Bruce… Bruce était tout vert et tout en colère et écrasait la moitié de ce qui passait à non loin de ses grandes mains. Thor cognait aussi fort avec son marteau. Et Steve réglait son compte à cinq robots. Tony ne pouvait s’empêcher de guetter le Captain ayant peur pour sa sécurité (et avouons-le, pour éviter qu’il ne replonge dans des idées suicidaires comme le jour des attentats), mettant la sienne en danger sans s’en rendre compte. Alors qu’il allait tirer sur un robot qui arrivait juste derrière le blond, il sentit quelque chose s’accrocher à son réacteur arc. Il baissa la tête pour voir un petit engin s’accrocher aux rebords. Tony ouvrit la bouche pour dire quelque chose à l’intention d’Hammer et poussa un hurlement en sentant une décharge électrique parcourir son corps. « Tu aimes, Tony ? C’est nouveau, j’avais envie de tester et je me suis dit que tu étais le candidat idéal. » « Tony ? » « Ça va Clint, c’est rien. Ça m’a surpris c’est tout. » Il croisa le regard de Hammer qui avait un sourire au coin des lèvres. Il le vit presser un autre bouton. Tony eut juste le temps d’envoyer son laser réduire en bouillie un autre robot de Hammer avant de sentir une autre douleur dans sa poitrine. L’énergie du réacteur commençait à être drainée par le petit objet qui était accroché aux parois. Tony mit quelques secondes avant de le virer de là, ne se rendant pas compte qu’il avait endommagé le réacteur en arrachant le petit robot si violemment. « Monsieur… » Commença JARVIS. « Ça va aller, JARVIS, je le change en rentrant. » Répondit Tony.

Le combat dura encore quelques minutes avant qu’Hammer ne s’esquive, laissant les Avengers au milieu d’un tas de robots décapités et des hommes de main de l’Anglais à terre. S’ils n’avaient pas pu l’arrêter, ils avaient réussi à récupérer la marchandise qu’il commercialisait sur le marché noir. Tony promit aux autres qu’il guetterait ses activités pendant que Natasha mènerait l’enquête de son côté pour essayer de le débusquer une bonne fois pour toute. Après ça, ils rentrèrent à la Tour Avengers. Pendant le chemin du retour, le brun ne se plaignit pas une seule fois, mais il avait encore mal et en penchant la tête vers son réacteur arc s’aperçut qu’il était bien abîmé. Il accéléra très légèrement la vitesse du quinjet, inquiet pour les dommages sur son réacteur et ne comprenant pas pourquoi ça prenait de telle proportion.



Tony abandonna son armure et les autres. Rassurant les plus inquiets avec un sourire et une remarque sarcastique qui agacerait suffisamment pour éviter qu’on le suive jusqu’à son atelier. Tony n’avait besoin de l’aide de personne pour ce qu’il devait faire. Il allait devoir remplacer le réacteur arc par un autre avec une semaine d’avance. Son état avait empiré et quand il lançait le scan de son réacteur, il s’aperçut que l’énergie continuait de baisser. Il tituba jusqu’aux escaliers, sentant la douleur se faire de plus en plus grande au fur et à mesure qu’il descendait sans comprendre comment une simple décharge et quelques secondes d’énergie en moins pouvait autant lui faire mal. Pour le génie qu’il était c’était assez agaçant. Tony ouvrit péniblement la porte de son atelier et se dirigea encore plus difficilement jusqu’à son bureau. Il finit par tomber à genoux à quelques mètres à peine. Sa respiration était haletante et il sentait que son cœur pompait trop de sang. La lumière de son réacteur commença à faiblir et déjà des tâches noires apparaissaient devant les yeux du milliardaire. Il voulut ouvrir la bouche pour appeler JARVIS, mais aucun son n’en sortit, il n’était même pas sûr d’avoir ouvert la bouche. Il voulut bouger, mais s’effondra, accueillant l’inconscience un peu malgré lui.

(Il allait mourir ? (pitié non, il n’avait pas assez profité de Steve) Justin Hammer avait réussi son coup alors ? Il avait expérimenté cette nouvelle chose sur lui. Était-ce un coup monté ? Préparait-il un coup encore plus terrible que de nouvelles armes et robots ?)


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Steve Rogers
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before.
Steve se fige devant les portes de l’ascenseur qui mène à l’atelier de Tony. Ses sourcils sont froncés, ses poings serrés et il a même les mains moites. C’est une chose qui ne lui est pas arrivée depuis bien longtemps. Il en avait même eu l’impression que le sérum avait éliminé cette sudation inutile et gênante qui se produit lorsque l’on est dans le même état que lui. Soit en train d’hésiter entre une mauvaise idée et une très mauvaise idée. Le problème, c’est qu’il ignore laquelle exactement, est la pire. Tony lui a bien dit qu’il était le bienvenu dans son atelier et il a vraiment envie d’aller là-bas. Surtout après cette maudite réunion, il a besoin d’un endroit où il se sente réellement à l’aise et étrangement, c’est dans cet atelier rempli d’une technologie qui le dépasse parfois beaucoup trop qu’il est le mieux. Probablement parce que c’est là que Tony s’y trouve et prend vie. Mais s’il y va, il prend le risque d’agir bizarrement. De rendre ce qu’ils ont plus ou moins réussi à retaper dans le quinjet après son attitude stupide vraiment étrange. Et de tout gâcher. S’il n’y va pas, il ne parviendra pas à dormir. Il ressassera tout ça dans sa tête et finira probablement par devenir dingue. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent alors qu’il n’a rien demandé et Steve lève la tête vers le plafond. Oui, il sait que JARVIS ne se trouve pas vraiment là, il n’est pas complètement stupide. Mais il a besoin de regarder la personne – oui, personne, car s’il ne considère pas l’IA ainsi, alors Vision non plus et ça… c’est très dérangeant, pour Cap - à laquelle il s’adresse et c’est le seul compromis qu’il a trouvé. « JARVIS ? » fait-il d’une voix un peu rauque. « Vous sembliez ne pas savoir quoi faire, alors j’ai pris la décision pour vous, Captain Rogers, » fait la voix de l’IA et il a presque l’impression de l’entendre sourire.
Steven se mord la lèvre inférieure. « Est-ce qu’-- » il m’attend ?. Mais il ne finit pas sa phrase, il ne demande pas et se sent vraiment ridicule, à la place. Alors il inspire profondément et s’engouffre dans l’ascenseur dont les portes se referment immédiatement avant qu’il ne se mette en mouvement. « Merci, Captain, » lance JARVIS et le jeune homme fronce les sourcils. « Pour quoi ? » demande-t-il. « De ne pas laisser tomber, » répond l’IA et le Cap sent ses joues s’échauffer. Bien évidemment qu’il a entendu leur conversation. Steve se sent aussi mal à l’aise que si n’importe quel autre Avengers avait surpris leur échange et ça en dit long sur la place qu’il accorde à l’avis de l’IA de Tony. Il ne se sent même pas stupide, pour ça. Il sait à quel point JARVIS compte pour l’ingénieur et savoir qu’il approuve, quelque part, c’est comme si Tony le faisait.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et Steve peut apercevoir le brun en train de travailler sur son armure, à travers les portes vitrées de son atelier. Cette vision familière suffit à apaiser un peu la tension qui pèse sur ses épaules depuis qu’ils sont partis de l’hôpital et ça aussi, ça en dit long. Alors il s’avance et les portes s’ouvrent devant lui. Il s’attend à entendre du ACDC ou du Black Sabbath – oui, il a retenu les noms - en entrant, mais ce n’est absolument pas le cas et il est tellement surpris qu’il se fige. Au même moment, Tony se tourne vers lui et sourit en remarquant qu’il s’est arrêté (Steve ne pense absolument pas qu’il adore ce sourire, non non). « J’ai préféré laisser tomber la musique de bourrin pour ce soir, j’avais un peu mal à la tête. » S’il connaissait moins Tony, il s’inquièterait pour lui et lui dirait d’aller se coucher. Mais à présent, il sait que c’est sa manière de montrer qu’il a réellement envie qu’il soit là. Qu’il partage cet endroit, ce refuge avec lui, entièrement.
Son cœur manque un battement et Steve esquisse un sourire. « Merci, » dit-il pour lui montrer qu’il n’est pas dupe. Il se dirige vers le canapé, qui est devenu son coin à lui, dans le vaste atelier, ces derniers temps. C’est le seul endroit qui ne soit pas envahi d’outils et de pièces de métal. C’est aussi là que se trouve un de ses carnets à dessin – celui où il ne dessine pas Tony, surtout pas Tony, parce qu’il le laisse ici et ce serait… gênant – et une mallette remplie de crayons et de fusains, qu’il a trouvée dans ses appartements, le jour où il a emménagé. C’est ce jour-là, qu’il a compris que l’ingénieur était bien plus que tout ce qu’il laissait paraître. Il s’installe et attrape son carnet, tandis que Tony se remet à travailler sur son armure. Il passe des pages remplies de croquis de l’armure, des robots de l’ingénieur, des visages des autres Avengers – tous, sauf Tony. Il a un autre carnet, caché dans un tiroir de son bureau, pour ça. Steve ouvre un autre carnet et cherche quelque chose qu’il n’a pas encore dessiné, dans l’atelier.

Malheureusement, les possibilités sont restreintes désormais. Et quand il cherche autre chose, ses pensées se tournent toutes vers l’hôpital et sa gorge se noue. Cap lève les yeux vers Tony, qui est déjà complètement concentré sur sa tâche, le reste du monde semble avoir disparu, comme à chaque fois qu’il se plonge dans un nouveau projet. Il le regarde enchaîner entre un fer à souder et des projections holographiques dans un ballet complètement fou. Avec un petit sourire en coin, Steve se met finalement à dessiner, en se promettant de ne pas oublier de remonter ce carnet-là, une fois qu’il en aura terminé.
Son crayon trace les traits concentrés de Tony, ses cheveux en bataille de ne pas les avoir séchés ni coiffés après sa douche. Puis il s’attèle aux épaules, au réacteur qu’il voit briller au centre de sa poitrine. Quand il relève la tête pour noter la position de ses bras, il remarque que l’ingénieur a bougé et il émet un petit claquement de langue agacé, avant de voir qu’il est désespérément en train d’essayer de séparer deux pièces de métal qu’il n’a visiblement pas assemblées comme il le souhaitait. Ça lui arrive souvent, quand il n’a pas assez dormi, quand il n’est pas réellement concentré sur sa tâche. Steve le regarde un moment, il sait qu’il finira par laisser tomber et s’aider d’outils plutôt que de compter sur la force brute. Mais cette fois-ci, Cap n’attend pas qu’il le fasse. Il ne sait pas trop pourquoi. Peut-être parce que les muscles tendus de ses bras dénudés par le débardeur qu’il porte l’hypnotisent.

Steve pose son carnet et son crayon sur le canapé, puis se lève. Il entend Tony pousser un juron et se glisse dans son dos, prenant garde à ne surtout pas le toucher, avant de passer une main devant lui, pour attraper la pièce de métal. L’ingénieur se fige brusquement et le blond retient sa respiration. En dehors de l’armure, Tony est un peu plus petit que lui, alors ses cheveux frôlent son visage et son cœur se met à battre un peu plus vite. Sans rien dire, de peur que sa voix tremble, il referme ses deux mains sur les deux morceaux de métal qui font des misères à Stark et les sépare sans trop avoir à forcer. Il l’entend grogner, probablement un peu vexé que ça paraisse aussi facile pour lui et Steve lâche un petit rire. « De rien, Shellhead, » fait-il d’une voix un peu trop rauque, peut-être. Alors il s’écarte et retourne sur le canapé, en priant pour que ses joues ne soient pas trop rouges, sur le chemin.

now.
Avec un grognement sourd, Steve fiche son bouclier dans ce qui sert de cerveau aux robots d’Hammer. La bestiole à trois pattes émet un grésillement pathétique et s’effondre pour ne plus bouger. Il esquive un tir de justesse et envoie son bouclier sur un autre robot. Le disque de vibranium rebondit et en frappe un autre. Plus que deux. Il y en a un juste devant lui et l’autre… Une vive douleur irradie brusquement de ses côtes, tandis qu’un cri qu’il reconnaît comme étant celui de Tony résonne. L’adrénaline l’empêche de se concentrer sur sa propre douleur et il se retourne pour réduire le robot en bouillie d’un coup de poing. L’autre subit le même sort et Steve plaque une main sur ses côtes avant de se tourner, à la recherche de Tony. « Ça va Clint, c’est rien. Ça m’a surpris c’est tout. » l’entend-il dire mais il ne peut s’empêcher de froncer les sourcils. C’était un cri de douleur, pas de surprise, ça. Steve ouvre la bouche pour lui demander comment il va réellement, mais un autre tir file droit vers lui et il a tout juste le temps de récupérer son bouclier pour le parer avant que plus de robots ne lui tombent dessus.
La mâchoire douloureuse tant il serre les dents, Steve se concentre sur le combat, même s’il est incapable d’oublier le cri que Tony a poussé un peu plus tôt. Il ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter terriblement et c’est probablement pour cela qu’il s’acharne à réduire tous les robots en miettes, impatient que le combat s’achève enfin. C’est probablement aussi pour cela qu’il ne voit pas Hammer s’enfuir alors qu’il aurait dû être attentif à cela en particulier. C’est fébrile qu’il s’approche de l’ingénieur, une fois à bord du quinjet. « Tony ? Tout va bien ? » demande-t-il d’une voix rauque, en remarquant la peinture noircie de son armure, à l’endroit où se trouve le réacteur ARC. Il sait que sans cela, l’Iron Man ne peut survivre et il ne peut s’empêcher de s’inquiéter terriblement. Mais il lui lance un sourire et hoche la tête avant de lui faire signe de s’asseoir.
Le trajet jusqu’à la tour Avengers se passe sans encombre, Clint se met même à taquiner Natasha qui lui fait payer son insolent d’un taquet à l’arrière du crâne qui fait beaucoup rire Sam. L’ambiance est détendue, calme, plus qu’elle ne l’a été, la dernière fois qu’ils sont rentrés de mission. Pourtant, Steve ne parvient pas à se détendre et garde les yeux rivés sur Tony, qui a le dos tourné. Quelque chose ne va pas. Il ne sait pas quoi, mais quelque chose ne va pas. Il passe tout le trajet à meurtrir sa lèvre inférieure et une fois qu’ils sortent enfin du quinjet, il va vers Tony, mais ce dernier les chasse d’un geste de la main et d’un bon sarcasme, avant de sortir de son armure et de disparaître dans son atelier.
Steve se sent presque blessé. Est-ce que Tony lui en veut d’avoir laissé Hammer s’échapper ? Sa gorge se noue et il se dirige vers ses propres appartements, une main plaquée sur son flanc. Son costume est teinté de rouge à cet endroit et il comprend qu’il est réellement blessé. Probablement rien de grave, il sera guéri en une journée à peine, mais ça fait tout de même mal. Avec un soupir, Cap retire le haut de son costume et souleva son tee-shirt pour observer la plaie sur son flanc droit. Ça saigne beaucoup, mais c’est superficiel. Il n’a même pas besoin d’embêter Janet, pour ça. Il va pour attraper de quoi désinfecter la plaie dans sa petite armoire à pharmacie, lorsque la voix de JARVIS retentit. « Captain Rogers, Sir a besoin de vous, » fait la voix précipitée de l’IA et Steve relève la tête, les sourcils froncés. « Le réacteur ARC s’est mis à dysfonctionner, » poursuit-il et Cap pâlit. « Il est inconscient et son rythme cardiaque est-- » Il ne l’entend plus. Déjà, il s’est rué hors de la salle de bain et traverse ses appartements, le couloir, le salon. Il ne prend pas l’ascenseur, se précipite dans les escaliers qu’il grimpe plus vite que jamais. Il manque d’arracher la porte de ses gonds en arrivant à l’étage et celles de l’atelier sont déjà ouvertes par JARVIS. Alors il le voit, étendu sur le sol, un plateau d’outils renversés devant lui. Il est immobile et le cœur de Steve s’arrête.

Le blond se jette presque à genoux à ses côtés et le retourne de ses mains tremblantes, pour voir que le réacteur au centre de sa poitrine, n’émet pas son habituelle lueur bleue. « JARVIS, qu’est-ce que— qu’est-ce que je fais, JARVIS ? » demande-t-il précipitamment. « Il faut changer le cœur du réacteur, Captain, les autres sont ici, » fait l’IA et un chuintement retentit. Quand Steve relève la tête dans sa direction, il voit qu’un tiroir s’est ouvert, alors il se lève et s’empare du premier disque qu’il trouve, avant de retourner auprès de Tony. « Vous devez retirer l’ancien, Captain, » annonce JARVIS et il n’hésite pas une seconde avant d’attraper le tee-shirt de l’ingénieur pour le déchirer au niveau du réacteur. Il l’observe un moment, aperçoit de minuscules attaches qu’il presse et le disque s’extrait presque de lui-même. Alors il le retire, le dépose sur le sol et attrape le nouveau. « Mettez-le, il s’activera tout seul, Captain. » La voix de l’IA est calme, claire et c’est probablement la seule chose qui l’empêche de devenir complètement dingue. Alors il s’exécute, place le nouveau réacteur dans le trou formé par l’absence de l’ancien – c’est profond, si profond que Steve se demande comment une telle chose est possible – et attend. Au début, rien ne se passe, et il ne peut s’empêcher de gémir d’une voix inquiète « JARVIS ? » mais il ne répond pas. Au lieu de cela, le réacteur clignote, la lumière vacille puis se stabilise. Mais Tony ne bouge toujours pas.
« Tony ? » appelle-t-il d’une voix rauque et il ne réalise même pas que les larmes ont perlé aux coins de ses yeux. Il pose une main tremblante sur la joue de l’ingénieur, appuie son front sur son torse, au niveau du réacteur qui émet déjà une chaleur plus élevée que le corps de Tony. « Tony, allez, je t’en prie, » murmure-t-il d’une voix brisée. Il aurait dû le voir. Il aurait dû le suivre, faire en sorte que tout allait bien. Il aurait dû être là, le protéger, empêcher que ça n’arrive. Il ne peut pas le perdre.

Il ne peut pas le perdre.

Steve relève la tête, scrute les traits figés de l’ingénieur. Les larmes roulent sur ses joues. « Tony, s’il te plaît, je peux pas-- » Il hoquète. « -- pas toi, pas comme ça, pas-- » Le brun ouvre les yeux aussi brusquement qu’il inspire une grande goulée d’air et il manque de se cogner le front contre le menton de Cap en se redressant. Heureusement, Steven a le réflexe de s’écarter légèrement et il regarde, les yeux écarquillés, l’Iron Man reprendre son souffle et regarder autour de lui, complètement perdu. Mais il ne lui laisse pas le temps de comprendre, parce que ses bras se referment autour de Tony qu’il serre contre lui avant d’aller nicher son visage dans le creux de son épaule. « Oh thank God, » hoquète-t-il d’une voix rauque. Ce n’est probablement pas approprié, il ne devrait sûrement pas faire ça, mais Steve est incapable de réfléchir. Il est vivant. Il est vivant, et c’est tout ce qui compte. « J’ai cru-- » Sa voix se brise, une de ses mains se glisse dans les cheveux de Tony qu’il serre un peu plus contre lui. « J’ai vraiment cru-- » Il ne parvient pas à finir sa phrase.

« Welcome back, Sir, » fait JARVIS.
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A few weeks earlier ;
Steve n’était pas loin qu’il dessinait. Il n’osait pas redresser la tête de peur de croiser son regard et il ne savait pas encore comment il allait réagir à un contact visuel direct avec lui. Probablement qu’il rougirait. Probablement qu’il essaierait de l’éloigner de lui avec une remarque sarcastique comme toujours. Tony marmonna encore une fois. Ses pensées divaguaient (pour ne pas changer) alors qu’il devait impérativement se concentrer. Il avait accepté que Steve vienne toujours malgré la discussion d’un peu plus tôt alors il devait faire en sorte que ça fonctionne. Il était hors de question qu’il se cherche une excuse lamentable pour l’éloigner d’ici. Non ce serait probablement le seul endroit où il pourrait sentir sa présence sans être gêné par les autres (et où il pourrait l’observer de temps en temps sans se faire surprendre par les Avengers) et sans que les autres ne lui posent des questions. Les autres. Eux non plus ne devaient pas savoir pour son attirance pour Steve. C’était hors de question qu’il en parle à qui ce se soit, il garderait ça en lui et essaierait de ne pas trop alimenter cette naissance de sentiment qu’il avait pour le blond. Il n’en avait pas le droit. Encore une fois, Tony se mit à marmonner, répétant les calculs encore et encore, soudants, coupant, séparant le fer pour pouvoir se concentrer sur autre chose que Steve Rogers. Bon sang ce que ça devenait difficile. Tout le ramenait au blond qui était assis sur le canapé quelques pas en arrière et il n’arrivait pas à le sortir un seul instant de ses pensées. Tony souda une nouvelle fois avant de se rendre compte que ça n’allait pas du tout ensemble. Il jura silencieusement et ferma les yeux par désespoir. Il était donc distrait à ce point. Il poussa un soupir, ses épaules s’affaissèrent un instant avant qu’il ne pose ses outils et redresse son casque à soudure qu’il déposa avec le reste. Il attrapa les deux morceaux de ferrailles mal assemblés et tira dessus dans l’espoir de les séparer. Tentative vaine, contrairement à un certain Captain, il n’était pas doté d’une force surhumaine.

Tony réitéra l’opération trois fois avant de s’apercevoir que c’était peine perdue. Il passa une main confuse dans ses cheveux et regarda les deux morceaux d’un air mécontent. C’était du matériel gaspillé. « Dammit. » Ça l’agaçait tellement. Le brun allait abandonner lorsqu’il sentit une présence dans son dos. Un frisson parcourut son corps en entier en arrivant à la conclusion que ça ne pouvait être que Steve. Il sentit le rouge lui monter aux joues. Que faisait-il là ? Pourquoi était-il si proche ? Le cœur de Tony commença à battre un peu plus rapidement contre sa poitrine lorsqu’il vit les deux bras musclés de Steve passer juste à côté de lui. Ses mains attrapèrent les deux morceaux puis il tira pour les séparer. Le Captain n’eut aucun mal, ça semblait si facile lorsque Tony le regardait faire. Tony baragouina quelque chose comme de la triche et normal que ce soit si simple avec un super sérum dans les veines. Tony était de mauvaise foi et il le savait. Puis s’il ne faisait pas ressortir le côté Stark en lui, il sentait qu’il allait défaillir dans peu de temps en sentant toujours la présence de Steve dans son dos. Le blond reposa les morceaux séparés. « De rien, Shellhead, » La voix du Captain n’avait pas la même intonation et il sentit des papillons s’envoler dans son ventre. La soirée risquait d’être difficile à ce rythme. Il n’eut pas besoin de se tourner pour savoir qu’il était parti. Il pivota sur sa chaise et posa son regard sur Steve (mauvaise idée, ses pensées s’envolèrent de nouveau). Il se racla la gorge pour se donner de la contenance. « Oui, merci. Ça m’aurait bien emmerdé de perdre deux morceaux pareils. » Mais pourquoi sortait-il des banalités dont Steve devait se moquer ? Tais-toi Stark, arrête de t’enfoncer. « Tu dessines quoi ? » Il était curieux, il n’avait jamais voulu regarder dans les carnets de Steve se disant que c’était personnel et qu’il ne pouvait pas violer l’intimité du blond. Même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait.

Now ;
L’air lui manquait, il sentait bien qu’il étouffait. Réveille-toi. Il fallait qu’il ouvre les yeux, qu’il remette son cerveau en fonction. Il devait respirer. Ouvre les yeux. Sinon il allait mourir. Tony. Il entendit son nom en écho, quelqu’un l’appelait ? Qui ? Sa conscience revenait petit à petit et sa poitrine était tellement comprimée par le manque d’air qu’il faillit ne pas ouvrir les yeux. Maintenant.

Tony se redressa brusquement, prenant le plus d’air possible pour regonfler ses poumons. Il avait bien cru y passer. Ne sachant plus où il était, il jeta des coups d’œil frénétiques un peu partout. Il était dans son atelier. Il pencha un peu sa tête en avant pour apercevoir son réacteur d’où émanait une lumière bleue. C’était remplacé, ça allait, il respirait. Il tourna la tête vers son sauveur et n’eut pas le temps de croiser son regard qu’il se retrouva écrasé contre le torse de Steve. Sa tête blonde se pencha sur son épaule et les cheveux chatouillèrent légèrement le cou du milliardaire. « Oh thank God, j’ai cru-- » Les doigts de Steve se glissèrent dans ses cheveux et Tony manqua de défaillir de nouveau. « J’ai vraiment cru-- » « Welcome back, Sir, » « Tu… tu m’étouffes un peu. » Ce n’était pas vrai du tout. Fit-il légèrement gêné. Il sentit les bras de Steve se desserrer un peu sans le lâcher pour autant. Tony cligna plusieurs fois des yeux pour se remettre de ses émotions et s’appuya sur le sol pour se redresser légèrement. « Merci Jar. Et… » Il prit le temps de regarder Steve dans les yeux. Erreur fatale. Il vit l’inquiétude dans ses yeux. Tony serra les dents et son cœur fit une chute libre dans sa poitrine. Non, il n’aimait pas le voir si inquiet. « Merci Cap’. » Fit-il simplement cherchant à reprendre son souffle. « Ça va aller maintenant. » Continua-t-il en pressant le bras de Steve.

Et soudainement, Tony prit conscience de quelque chose : Steve l’avait pris dans ses bras. Steve. L’avait. Pris. Dans. Ses. Bras. Son cerveau venait de se mettre en alerte maximale. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Avait-il eu peur pour lui au point d’oublier son statut de Captain America et se laisser aller à faire des câlins ?

Tony fronça les sourcils, il était perturbé, essoufflé. Il prit sa tête entre les mains sentant une migraine pointer le bout de son nez. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il savait plus ou moins, mais il avait besoin que Steve lui raconte pour remettre ses idées en place, pour comprendre comment son réacteur avait-il pu se vider aussi rapidement alors qu’il n’avait pas été en contact avec la machine de Hammer aussi longtemps. Se prendre la tête dans les mains lui avait permis aussi de rompre le contact visuel avec Steve et ce n’était pas plus mal. Il sentait qu’il allait rougir et il avait terriblement envie de l’embrasser pour chasser l’inquiétude de son visage. Cette situation devenait vraiment compliquée.
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before.
« Tu dessines quoi ? » Steve se fige et se retient difficilement de laisser échapper un Rien ! terriblement stupide et suspect. Il s’installe sur le canapé et attrape son carnet, qu’il feuillette fébrilement. Il ne peut pas lui dire que c’est lui, qu’il dessine. Pourtant, il a déjà montré aux autres les dessins qu’il a pu faire d’eux. Il ne s’est jamais senti gêné de les voir poser leur regard sur ce qu’il fait, le dessin est une chose qu’il sait qu’il maîtrise. Une chose dont il est plutôt fier. Et il aime la réaction de ses proches, quand ils réalisent la manière dont Steve les perçoit réellement. Souvent, ils sont surpris. Il n’a jamais vu Natasha aussi clairement troublée que le jour où elle a trouvé un portrait d’elle, qu’il avait laissé traîner, inachevé, sur son bureau. Mais il ne veut pas que Tony sache comment il le voit réellement. Il est terrifié à l’idée que cela reflète beaucoup trop ce qu’il éprouve pour le brun. Que cela gâche tout, entre eux. Alors il ne peut vraiment pas le laisser voir ce qu’il vient de dessiner. Le blond relève les yeux et esquisse un petit sourire, timide. « Un peu tout ce qui me passe par la tête, » dit-il et ce n’est même pas un mensonge. Le seul problème, c’est que Tony lui passe un peu trop par la tête. Après son réveil, il a noirci des pages et des pages des visages de ses proches. Bucky, Peggy, les Howling Commandos, toutes ces personnes qu’il ne reverrait plus jamais, avait-il compris après que Fury lui ait révélé tout le temps qui s’était écoulé. Puis il a longtemps choisi des objets, des quartiers de New-York, des inconnus pour modèles. Comme s’il ne pouvait pas se résoudre à remplacer les visages de son passé par ceux du présent.
Tony est le premier qu’il a dessiné. Enfin, Iron Man. Étrangement, ce n’était pas Natasha, ni même Clint. Alors qu’ils ne s’entendaient même pas, c’est lui qui lui a permis de passer ce cap, parce qu’après l’armure sont venus les croquis flous des autres Avengers, jusqu’à se préciser, petit à petit. Finalement, Steve a cessé de remplir ses carnets du passé qui le hante. Il a décidé de laisser place au présent, même si c’est parfois douloureux, même s’il n’oubliera jamais les autres.

Il arrête de feuilleter son carnet et inspire profondément, avant de détacher soigneusement une des pages. Puis il se relève et se dirige vers Tony, la feuille dans la main. La gorge un peu nouée, il la pose sur le plan de travail, avant de lever les yeux vers le brun. « Ce genre de choses, » dit-il avec un minuscule sourire. C’est la dernière version de l’armure, encore incomplète. Accrochée à sa station comme à chaque fois que Tony travaille dessus, il lui manque un avant-bras et d’autres éléments, ici et là. « Ton atelier est l’endroit idéal pour dessiner des choses nouvelles, » fait-il avec un petit rire. Il s’écarte un peu, parce que même à cette distance, l’odeur enivrante de l’ingénieur atteint ses narines. Il blâme le super sérum, pour cela. Il laisse la feuille sur le plan de travail, plus nerveux qu’il ne le souhaiterait.

now.
Tony qui ouvre brusquement les yeux, Tony qui inspire profondément, Tony dont le cœur bat si fort qu’il peut le sentir. Il n’a même pas conscience de l’avoir pris dans ses bras, il sait simplement qu’il ne veut plus jamais le voir ainsi, étendu au sol, immobile. Que la chaleur qui se dégage du corps de l’ingénieur est une chose à laquelle il ne peut pas renoncer. « Tu… tu m’étouffes un peu. » Dans d’autres circonstances, Steve l’aurait immédiatement libéré, il se serait écarté et confondu en excuses. Mais là, il ne peut pas. Il est incapable de le lâcher. Il desserre légèrement son étreinte, pour ne pas empêcher le brun de respirer, retire sa main de ses cheveux, mais ses bras restent résolument passés autour de lui. Il a presque peur que Tony disparaisse, s’il le lâche. Mais l’ingénieur se redresse légèrement et Steve est bien obligé de le laisser faire, alors il s’écarte enfin et son regard croise le sien. « Merci Jar. Et…  Merci Cap’. Ça va aller maintenant. » Il serre doucement son bras et le blond fronce les sourcils.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demande-t-il et Steve ne sait pas s’il a envie de réellement pleurer, ou de lui enfoncer son poing dans le visage. « Le prototype de Justin Hammer s'est fixé à votre réacteur et semble en av-- » répond JARVIS, mais Steve l'interrompt brusquement : « Non, ça ne va pas aller ! » Ce n’est pas toute l’histoire. Non, c’est loin d’être toute l’histoire. Ses yeux sont encore humides des larmes qu’il a manqué de verser et il les essuie d’un revers de manche rageur. « JARVIS m’a prévenu qu’il y avait un problème avec le réacteur et quand je suis arrivé, tu-- » Sa voix se brise et il secoue la tête. « Tu étais étendu là, inconscient et-- » Le désespoir laisse brusquement place à la colère et il serre les poings à s’en faire mal. « Je savais que quelque chose n’allait pas ! » s’exclame-t-il brusquement. « Mais tu as fait comme si de rien n’était, tu n’as rien dit ! » Il y a une rage terrible, dans sa voix et dans son regard. Ça fait ressortir son accent de Brooklyn, ça fait complètement disparaître Captain America, pour ne plus laisser place qu’à Steve Rogers. Celui qui ne peut plus perdre qui que ce soit. Celui qui a vu trop de gens qu’il aimait mourir et qui a conscience, désormais, qu’il ne supportera pas qu’une telle chose arrive à Tony. Celui qui n’a jamais su rester calme et qui ne fait jamais rien à moitié.

« Si je n’étais pas arrivé à temps… » Sa gorge se noue et il ferme les yeux, les poings tremblants à force de trop les serrer. Cette simple idée est si douloureuse qu’elle l’empêche presque de respirer. « On est une équipe, » dit-il d’une voix éraillée. « On est une équipe, tu l’as dit toi-même, tu—tu ne peux pas garder ces choses-là pour toi, tu ne peux pas— Si tu es blessé, même si tu penses que ce n’est rien, tu me le dis, bon sang ! » Steve ouvre à nouveau les yeux et son regard s’arrête sur le réacteur dans la poitrine de Tony. « Il était éteint, » murmure-t-il d’une voix rauque. Un de ses poings se desserre, il lève la main, l’approche de la lueur bleue, frôle le réacteur du bout des doigts. La surface est chaude, pas froide comme il aurait pu le penser en apprenant que Tony Stark avec un morceau de métal dans le sternum. « Il était éteint, et j’ai cru que je t’avais perdu, » poursuit-il, incapable de s’arrêter. Il devrait probablement se taire, pourtant. Ne pas en dire plus, ne pas en révéler plus qu’il ne l’a déjà fait.
Mais la terreur qu’il a éprouvée en voyant que Tony ne se réveillait pas lui délie la langue. C’est à peine s’il a conscience du désespoir dans sa voix, ses yeux. Tout ce qui compte, c’est que le brun comprenne qu’il ne supportera pas de le perdre. Qu’il ne peut pas prétendre que tout va bien alors qu’il est mourant.

« Tony, ne fais plus jamais ça, ne-- promets-moi. » Sa main tremblante va saisir l'avant-bras de l'ingénieur. « Promets-moi, s'il te plaît, » il supplie presque, mais qu'importe. Il n'est plus question de fierté, quand il s'agit de Tony.
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A few weeks earlier ;
À sa question, il vit le regard de Steve se figer comme s’il l’avait pris au dépourvu avec sa phrase sortie du néant. Il ne put retenir un sourire en coin. Steve redressa la tête cette fois et esquissa également un sourire. « Un peu tout ce qui me passe par la tête, » Et qu’est-ce qui passe dans la tête de Steve Rogers ? voulut lui demander Tony, mais il s’abstint. À la place, il l’observa feuilleter son carnet, observant ses doigts parcourir chaque page à la recherche de quelque chose qui pourrait satisfaire l’ingénieur. Il le vit déchirer l’une d’entre elles, se lever et la poser sur le plan de travail de Tony. Le brun redresse la tête – Steve était si grand que ça ? – il lui adressa un léger sourire avant de se tourner vers la feuille en question. Sa bouche s’entrouvre légèrement en reconnaissant les traits de l’armure. « Ce genre de choses. Ton atelier est l’endroit idéal pour dessiner des choses nouvelles. » Tony resta un long moment silencieux et finit par attraper la feuille entre ses doigts pour l’observer plus en détail. Il était fasciné par le coup de crayon de Steve, par la précision dans les détails et il trouvait que c’était presque encore plus beau que les hologrammes qu’il mettait en place pour avoir des vues différentes sur ses projets. Il finit par se racler la gorge et lever les yeux vers Steve. « J’ignorais tes talents, Cap. » Il savait que le blond dessinait, mais pas aussi bien, pas aussi… il n’avait pas les mots pour qualifier à quel point c’était parfait. « Tu pourras me le laisser une fois que tu l’auras terminé ? » Demanda-t-il en se disant qu’il pourrait l’encadrer pour le mettre sur le mur derrière le canapé, l’atelier était un peu vide et ils étaient deux à le partager désormais, Steve avait le droit d’y apporter ce qu’il voulait.

Now ;
Il s’attendait à ce que ce soit Steve qui lui réponde, mais au lieu de ça, la voix de l’IA envahit l’atelier « Le prototype de Justin Hammer s'est fixé à votre réacteur et semble en av-- » « Non, ça ne va pas aller ! » Tony cligna plusieurs fois les yeux, observant le visage de Steve si fermé, si douloureux et ça rendait les battements de son cœur encore plus vifs. Il ne s’attendait pas à sa réaction. Pas du tout. « JARVIS m’a prévenu qu’il y avait un problème avec le réacteur et quand je suis arrivé, tu-- Tu étais étendu là, inconscient et-- » La peur laissa place à la colère et il le vit se crisper, sentit que ses poings se refermaient avec force. Tony sentit sa gorge se serrer, il n’aimait pas le voir comme ça par sa faute. « Je savais que quelque chose n’allait pas ! Mais tu as fait comme si de rien n’était, tu n’as rien dit ! » La lueur qu’il avait dans les yeux terrifia Tony pendant un instant. Il referma la bouche ne s’étant pas aperçu qu’il l’avait entrouverte. Il était étonné, frappé par les différentes réactions du Captain. Il était en colère parce que Tony avait été incapable de se reposer sur eux une fois de plus. Tony l’admettait volontiers, il n’avait pas pour habitude que les Avengers le voient changer son réacteur. Ce n’était pas plaisant à regarder et il voulait leur épargner cette épreuve. De plus – et pour sa défense – il avait vraiment cru pouvoir arriver jusqu’à l’atelier pour le changer. Il ne pensait pas du tout que ça allait continuer de se décharger au point de le faire sombrer dans l’inconscience la plus totale. « Si je n’étais pas arrivé à temps… » Il le vit fermer les yeux et serrer ses poings avec encore plus de force. Les yeux du brun étaient fixés sur ses mains dont les jointures devenaient blanches plus les secondes s’écoulaient. Sa mâchoire se contracta en voyant Steve dans cet état. Il se sentait à la fois terriblement mal et terriblement bouleversé. « On est une équipe, on est une équipe, tu l’as dit toi-même, tu—tu ne peux pas garder ces choses-là pour toi, tu ne peux pas— Si tu es blessé, même si tu penses que ce n’est rien, tu me le dis, bon sang ! Il était éteint, » Une main se desserra et se leva en direction de Tony. L’ingénieur ne bougea pas d’un pouce. Il sentit des frissons parcourir son corps entier en sentant la chaleur qui irradiait de la main de Steve. Il le vit frôler le réacteur et Tony sentit son cœur s’emballer une fois de plus. « Il était éteint, et j’ai cru que je t’avais perdu, » Et cette fois il sentit que son cœur manqua un battement, puis un autre. J’ai cru que je t’avais perdu. Ce n’était pas on, ce n’était pas nous, c’était je. Tony y voyait un espoir. Un infime espoir que ce n’était pas seulement la peur de perdre un ami qui animait Steve en cet instant. « Tony, ne fais plus jamais ça, ne-- promets-moi. » Tony sentit les doigts tremblants du Captain se refermer sur son avant-bras. « Promets-moi, s'il te plaît, » Le brun ne voulait pas parler parce qu’il était sûr que sa voix prendrait une intonation trop aigue alors il fit ce que son instinct lui dictait de faire. Il leva sa main libre et l’amena jusqu’au visage de Steve Rogers. Il posa ses doigts sur sa joue puis finit par les glisser jusqu’à sa nuque où il fit une légère pression pour qu’il avance son visage. Toujours sous l’influence de son instinct, Tony avança également son visage et vint poser ses lèvres sur celles du Captain. Il ignorait totalement comment il allait réagir, mais il avait besoin de savoir si toute cette déclaration du Captain était ce que son cœur désirait le plus ou juste une belle tirade sur sa conception de l’amitié. Il voulait être sûr et tant pis s’il le repoussait au moins il en aurait le cœur net, éviterait la présence de Steve pendant un moment et irait mieux un peu plus tard. Il se confortait dans ces idées tout en continuant de l’embrasser, glissant ses doigts dans ses cheveux blonds, martyrisant ses lèvres tout en attendant et appréhendant sa réaction.

(Peut-être était-il allé trop vite ? Sûrement. Peut-être qu’il se prendrait la mandale de sa vie, mais il n’arrivait pas à se sortir de la tête le visage inquiet de Steve, les larmes au coin de ses yeux et la peur qui avait fait trembler sa voix et ses mains. Tony ne pouvait s’empêcher d’espérer. Quoi ? Il ne savait pas trop, mais il voulait espérer.)
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Parmi tous les scenarii possibles, celui-ci est de loin le seul que Steve n’a pas vu venir. Il l’a imaginé se braquer, lui dire qu’il s’inquiétait pour rien, même accepter avec un petit sourire de ne plus faire une chose pareille. Mais au lieu de cela, Tony lève une main et la pose sur sa joue, dans une caresse qui lui tire un frisson et lui coupe le souffle. Il n’ose plus respirer, ni bouger et son cœur tambourine dans sa poitrine, douloureusement. Mais il ne s’arrête pas là et sa main glisse dans sa nuque, qu’il pressa vers lui. Hypnotisé, incapable d’émettre la moindre pensée cohérente, il obéit et s’avance, approche son visage du sien. Quelques secondes s’écoulent et il peut sentir le souffle du brun balayer son visage. Son cœur va transpercer sa cage thoracique. Il a presque l’impression d’être en train de faire une crise d’asthme, de celles qui le mettaient à genoux, lui faisaient monter les larmes aux yeux et lui donnaient l’impression qu’il allait mourir, avant le super sérum. Il n’en a pas fait depuis des années, mais il n’a pas oublié ce que ça fait et sa poitrine est aussi douloureuse que lorsqu’il devait attendre que la crise passe, impuissant, terrifié à l’idée que ce soit la dernière.

Et puis Tony l’embrasse.

Tony. Tony Stark, a ses lèvres pressées contre les siennes. Et Steve ne bouge pas, il en est incapable. Il est complètement immobile, la respiration bloquée. Il attend le moment où il va revenir à la réalité, où il va se rendre compte qu’il a tout imaginé. Mais la main de Tony quitte sa nuque et se glisse dans ses cheveux, tirant un gémissement rauque à Steve. Ça lui fait l’effet d’un électrochoc et il réagit enfin. Il passe un bras autour de la taille de l’ingénieur et le ramène contre lui, tandis que son autre main se glisse dans la nuque du brun. Il penche légèrement la tête sur le côté et enfin, enfin, il répond au baiser. Il attaque ses lèvres, sans pitié. Il n’y a aucune tendresse dans ce geste, rien que du désespoir. A l’idée d’avoir failli perdre Tony, à l’idée que tout ceci ne soit que le fruit de son imagination. A l’idée que ce soit la première et dernière fois.

Il ne peut pas songer aux raisons qui poussent le génie à l’embrasser. Il n’y a que la chaleur de son corps pressé contre le sien, la sensation de ses lèvres sur les siennes, son odeur qui l’enivre, lui fait perdre la tête. La barbe de Tony lui attaque presque le visage, tant ils sont proches, tant ils s’en prennent à l’autre et ça devrait probablement le déranger, mais c’est tout le contraire. Il se perd complètement, il oublie tout le reste, jusqu’à toutes ses craintes sur ce qu’il adviendrait d’eux si Tony venait à savoir.


En cet instant, il veut qu’il sache. Il veut qu’il comprenne qu’il ne s’inquiète pas pour lui que parce qu’ils sont coéquipiers. Ce terme ne s’approche même pas de ce qu’ils sont réellement. Steve n’a pas de mot, il ne saurait comment les définir, mais ça n’a aucune espèce d’importance. Il a appris il y a bien longtemps qu’il n’est pas obligé de tout comprendre. Que le monde est trop compliqué pour qu’il pose un nom sur tout, pour que tout fasse sens.
Ce qui a un sens, c’est ça. Tony contre lui, Tony qui embrasse comme il se bat, Tony qui envahit tous ses sens, qui détruit tout sur son passage, mais c’est parfait. Il souhaite que ça ne s’arrête jamais. Ne pas avoir à affronter la discussion qui va forcément devoir suivre un tel geste. Il redoute le c’était une erreur, il le redoute tellement qu’il resserre un peu plus sa prise sur la nuque de l’ingénieur. Mais le souffle vient à leur manquer, à tous les deux. Ça ne peut durer éternellement alors il s’écarte légèrement, suffisamment pour que leurs lèvres ne se touchent plus, mais il vient appuyer son front contre celui de Tony et au prix d’un effort incommensurable, Steve ouvre enfin les yeux.

Son regard accroche celui de Tony, il s’y perd, complètement. Il devrait dire quelque chose. Mais il ne sait pas quoi, il n’a aucune idée de ce qu’il faut dire dans ce genre de situations. Il n’a jamais eu à dire quoi que ce soit, il n’a même jamais eu l’occasion d’y penser. Mais ils ne sont pas en danger de mort immédiat, il n’y a personne à arrêter et Steve ne sait tout simplement pas quoi faire. Il scrute le regard de l’ingénieur, à la recherche du moindre regret mais tout est si confus qu’il ne perçoit rien de clair, rien qu’il puisse interpréter. Alors il se fie aux battements du cœur de Tony, qui font écho aux siens, aussi précipités, aussi erratiques. Il se fie au désespoir avec lequel il l’a embrassé et surtout, il ose s’imaginer que tout ceci veut réellement dire quelque chose. « C’était— » commence-t-il d’une voix rauque, à peine audible. Il se racle la gorge, poursuit : « --inattendu, » prononce-t-il dans un souffle. Steven ferme les yeux et s’humecte les lèvres, ces lèvres que Tony a presque entamées de les embrasser ainsi. « Tu-- » Il a perdu la faculté de parler, en plus de celle de penser ? Il a envie de se coller des baffes, de se secouer.
Mais tout ce qu’il arrive à penser, c’est que le contact des lèvres de l’ingénieur lui manque déjà. Qu’il n’a plus jamais envie de le lâcher, que rien ne sera plus jamais comme avant et que si Tony souhaite la même chose, alors ça ne le dérange pas. Ça ne le dérange absolument pas. « Je ne suis pas le seul à me faire des idées, » murmure-t-il d’une voix un peu tremblante, encore. « Il y a bien… quelque chose ? » Qu’est-ce que c’est, au juste ? Ça va au-delà de la simple attirance. Du moins pour Steve, il sait cela à présent. S’il avait encore des doutes, ils se sont effacés au moment où il a vu Tony étendu sur le sol de l’atelier, inconscient.

Il ne peut pas encore mettre des mots sur ce quelque chose, il n’ose pas le faire. Mais c’est assez fort, assez terrible et effrayant pour qu’il se sente plus vulnérable que jamais, alors que Tony ne dit toujours rien. Plus vulnérable que lorsqu’il était petit, maigre et malade, plus vulnérable que lorsqu’il se retrouvait acculé par des types plus grands et plus forts que lui, prêts à lui refaire le portrait à cause de sa trop grande gueule. Il se sent complètement exposé, dans l’attente de savoir si ce n’était rien du tout, ou si ça signifiait tout.
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Lorsque Steve bougea enfin, lorsqu’il enroula son bras autour de sa taille pour le rapprocher de lui, Tony eut l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine tant il tambourinait. Et il accéléra encore plus (c’était possible une chose pareille ?) lorsqu’il le sentit pencher la tête sur le côté pour répondre enfin au baiser qu’il lui donnait. Il laissa échapper un grognement en sentant sa main se faufiler dans ses cheveux, réveillant les papillons dans son ventre qui s’envolèrent aussitôt lui envoyant un sentiment de confort extrême dans tout le corps. Steve l’embrassait à son tour et Tony resserra sa prise dans ses cheveux, un peu inconsciemment. Le baiser n’avait rien de mignon, il était violent, impétueux prenant Tony un peu par surprise, ne s’attendant pas à cette réaction de la part du Captain et appréciant d’autant plus cet autre aspect de sa personnalité qu’il découvrait à l’instant. Il sentait l’envie et le désir s’emparer de lui en sentant le parfum de Steve envahir ses narines, en sentant ses doigts dans ses cheveux bruns. Et ce baiser. Ce baiser qui n’en finissait plus, qui lui faisait tourner la tête tant il était sauvage et absolument divin déconnectant les neurones de l’ingénieur et le faisant basculer dans un tout autre état d’esprit. Un état d’esprit qui n’appelait qu’à la débauche et qu’il n’avait plus ressenti depuis bien longtemps. Il sentit que les doigts de Steve se pressaient plus durement contre sa nuque et il ne put s’empêcher de gémir doucement appréciant encore plus si c’était possible. Le blond finit par arrêter de martyriser ses lèvres. Ils étaient à bout de souffle autant l’un que l’autre. Steve posa simplement son front contre le sien et Tony ouvrit enfin les yeux. Grand Dieu, c’était dingue. Il était dingue d’avoir réagi comme ça. Il l’avait embrassé. Lui. Il avait embrassé le Captain America et au lieu de se prendre un gros refus de sa part, il y avait répondu. Tony n’y aurait pas cru. Il resta silencieux, recouvrant peu à peu une respiration normale, mais sentant toujours son cœur battre à un rythme effréné. Qu’est-ce qu’il avait pu aimer ce moment. Qu’est-ce que Steve embrassait bien aussi.

Il se rendit enfin compte que deux orbes bleus étaient en train de l’observer et c’était troublant. « C’était— » une erreur. Tony sentit une boule d’angoisse se former dans son estomac. Forcément qu’il devait regretter, il avait dû répondre par surprise (oui, mais il n’aurait pas mis autant de passion si ça avait été le cas). Il essaya de masquer le début de déception qui l’envahissait (tu n’en sais rien, arrête et laisse-le continuer). Il était prêt à le repousser, à éclater de rire pour lui avouer que tout ceci n’était qu’une blague. Il le prendrait à la rigolade alors qu’il mourrait à l’intérieur. « --inattendu. Tu-- » Autant que lui la dernière fois, il était arrivé à lui faire perdre son latin et étrangement ça le rendait fier. Il n’avait pas pour habitude d’autant déstabilisé Captain America. Habituellement, il l’énervait plus qu’autre chose, mais là c’était autre chose, c’était une toute autre réaction après un baiser assez inattendu. Tony lui-même ne savait pas quoi dire. Il avait du mal à concevoir qu’il avait pu franchir ce pas sans être sûr avant de ne pas faire une immense connerie qui risquait de ruiner leur amitié pour toujours. Il avait suivi son instinct et à présent, il était terrifié que Steve lui dise que ça ne devait plus se reproduire et que c’était juste sur le coup de la peur qu’il y avait répondu. Il sentit comme une vague glacée le submerger. « Je ne suis pas le seul à me faire des idées. Il y a bien… quelque chose ? » L’ingénieur resta muet, incapable de savoir quoi répondre. En fait, il n’en croyait pas ses oreilles. Je ne suis pas le seul. Le seul. Qu’avait voulu dire Steve à ce moment-là ? Est-ce que lui aussi ressentait la même chose que Tony ? Ce serait bien trop beau, mais Tony s’accrochait à cet espoir. Par le passé, il avait été déçu si souvent par les gens qui l’entouraient qu’il avait toujours peur d’aimer. Les Avengers étaient toujours plus ou moins en phase de test, sachant qu’il ne supporterait pas une trahison de leur part. Et il se rendait compte que si c’était Steve, ce serait pire. Il ne pourrait pas survivre à un abandon de sa part. Il le savait, maintenant encore plus qu’avant. Steve était sa perte.

Il passa une main sur son visage. La fatigue et la douleur étaient bien présentes chacune assommant l’homme. Il se racla la gorge et pinça ses lèvres ayant l’impression de sentir encore celles de Steve et prenant sur lui pour ne pas engager un deuxième baiser. Il en avait terriblement envie, mais ce n’était pas raisonnable, il était resté silencieux depuis le début et ça ne lui ressemblait pas. D’autant que Steve devait prendre son silence comme un affront voire pire. Il écarta ses doigts pour observer le Captain. La lueur perdue dans ses yeux lui serra le cœur (mon dieu mais depuis quand était-il devenu si niais face à lui ?). Il se secoua et baissa sa main de son visage pour finir par prendre la parole. « Il y a quelque chose, mais je pensais être le seul à le ressentir ce quelque chose. » Fit-il pour rester évasif et dans un demi sourire, parce qu’il avait un peu peur de se prendre le râteau de sa vie à côté aussi. « Et je suis désolé de t’avoir fait peur, ce n’était pas mon intention loin de là. » Le milliardaire semblait avoir retrouvé ses mots. Se rappelant de tout ce que Steve lui avait dit avant le baiser et sachant qu’il devait maintenant répondre à tout ça. « Je ne voulais inquiéter personne parce que j’ai l’habitude de changer mon réacteur tout seul et je pensais sincèrement avoir le temps d’atteindre l’atelier pour ça. Je sais pas ce que sont ces saloperies, mais ça a continué de drainer l’énergie une fois arrivé à la tour. Il faudra que je fasse des tests sur l’ancien. » Fit-il en jetant un coup d’œil à l’autre réacteur au sol, il fronçait les sourcils. Hammer avait mis au point une technologie vraiment étrange. Puis il se souvint qu’il n’avait pas terminé la discussion avec Steve et que ce serait très malvenu de sa part de divaguer encore longtemps. « Je suis désolé de t’avoir effrayé, Steve. » Finit-il par dire, abandonnant le Cap ou Captain ou Capsicle. Il accrocha son regard pour ne pas le lâcher. Il avait compris sa peur, elle était aussi rationnelle que la sienne il y avait quelques semaines de ça. Tony avait eu peur de le perdre en le voyant plonger dans ce trou et Steve avait eu peur de le perdre en le voyant étendu dans son atelier avec un réacteur éteint signifiant qu’il n’allait plus en avoir pour très longtemps. La peur les avait rapprochés. Inexorablement.
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Tony ne dit toujours rien et Steve va finir par s’ouvrir la lèvre inférieure à force de la meurtrir de ses dents. Le silence n’est pas une chose qui le dérange, habituellement. Mais en cet instant, il a l’impression qu’il va finir par le tuer. S’il ne dit pas vite quelque chose, il sent qu’il va finir par faire quelque chose de stupide. Comme s’enfuir en courant, pour ne pas avoir à affronter les regrets de l’ingénieur. Ou l’embrasser à nouveau, pour avoir un dernier aperçu de ce qu’ils pourraient être, avant que Tony ne mette brutalement un terme à ce qui n’a même pas commencé. Puis la main dans ses cheveux disparaît et Steve se retient de lâcher le brun et de quitter l’atelier. Vraiment, il fait appel à tout le courage, toute la raison qu’il possède, pour rester parfaitement immobile et attendre que le verdict tombe. « Il y a quelque chose, mais je pensais être le seul à le ressentir ce quelque chose, »  dit-il enfin et le blond peut enfin respirer à nouveau. Son cœur manque un battement et bien malgré lui, ses lèvres s’étirent dans un sourire qu’il ne peut pas retenir. Il n’est pas le seul. Il n’est pas qu’un idiot qui s’imagine des choses là où il n’y a rien. Parce qu’il y a bien quelque chose. Et Tony n’en sait pas plus que lui, il est aussi perdu qu’il l’est et c’est terriblement réconfortant.
Parce que Steve n’a aucune idée de ce qu’il est en train de faire. Ni même d’où ça va mener. Officiellement, il est le leader des Avengers, mais en réalité, Tony l’est tout autant que lui. Ce qui fait de l’ingénieur son coéquipier avant tout et le chemin qu’ils viennent de prendre… peut-il réellement s’entremêler avec celui qu’ils ont choisi sans encombre ? Ils sont peut-être deux adultes responsables et parfaitement conscients, mais ils n’en demeurent pas moins deux terribles idiots quand ils entrent en désaccord et Cap n’est pas suffisamment stupide pour penser que ce baiser a mis un terme définitif à toutes leurs disputes.

Et puis, Steve est loin de posséder la moindre expérience, lorsqu’il s’agit de ce genre de relations. Avant le sérum, personne ne s’est intéressé à lui. Il était complètement invisible. Puis il y a eu Peggy, qui a su le voir avant qu’il ne change, mais ils n’ont pas eu le temps de commencer quoi que ce soit. Après son réveil, Steve a eu bien d’autres choses à faire, beaucoup plus importantes que de chercher the right partner. A commencer par accepter le fait qu’il ne reverrait plus jamais ses proches. Qu’il était à présent au vingt-et-unième siècle et que tous ceux qu’il avait connu étaient morts. Et surtout, il ne s’est pas miraculeusement trouvé des talents de séducteur lorsqu’il était prisonnier de la glace. Il est toujours aussi maladroit, toujours persuadé qu’on ne le voit pas et quand il réalise que c’est tout l’inverse, il ne sait toujours pas comment réagir.
Alors non, vraiment, il n’a aucune idée de ce qu’il est en train de faire. Il a embrassé un homme. On pourrait penser que l’idée le dérange, mais ce n’est même pas le cas. Certes, c’est le genre de geste qui aurait pu lui coûter la prison, auparavant. Et s’il sait que ce n’est plus le cas désormais, ça reste toujours bien présent dans un coin de sa tête. Mais ça ne le dérange pas, parce que le fait que Tony soit un homme n’a aucune espèce d’importance, pour lui. C’est étrange, oui. Parce qu’il n’a jamais été attiré par une personne du même sexe que lui. Mais si Peggy lui a enseigné une chose, c’est que l’on aime pour ce qu’il y a l’intérieur, pas les apparences.

Et c’est terriblement cliché, bien sûr que ça l’est, mais c’est aussi incroyablement vrai. Tony est un bel homme, il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Mais Tony est à couper le souffle depuis que Steve a découvert qui il est réellement. Ce qu’il est capable d’accomplir.

« Et je suis désolé de t’avoir fait peur, ce n’était pas mon intention loin de là. Je ne voulais inquiéter personne parce que j’ai l’habitude de changer mon réacteur tout seul et je pensais sincèrement avoir le temps d’atteindre l’atelier pour ça. Je sais pas ce que sont ces saloperies, mais ça a continué de drainer l’énergie une fois arrivé à la tour. Il faudra que je fasse des tests sur l’ancien. » Il n’a pas cessé de fixer Tony. Il est incapable de détourner le regard, d’observer autre chose que lui. Et bien malgré lui, un sourire presque tendre se dessine sur ses lèvres, lorsque l’ingénieur se remet déjà à réfléchir, à vouloir analyser, comprendre. Il ne peut même pas lui en vouloir de repartir dans ses réflexions, parce que c’est tellement Tony, tellement la preuve qu’il va bien, que c’est lui qu’il serre dans ses  bras. « Je suis désolé de t’avoir effrayé, Steve. » Et lui est désolé d’avoir paniqué comme il l’a fait. Mais c’était plus fort que lui. Il se doute bien que Tony a l’habitude de changer son réacteur seul. C’est ce qui le maintien en vie, après tout, il peut comprendre qu’il ne laisse personne s’en approcher (il ignore encore qu’il y a plus qu’une simple méfiance tout à fait normale, sous cette habitude, ce qu’Obadiah lui a fait n’apparaît pas dans les dossiers du SHIELD et ce n’est pas le genre de conversation qu’ils ont eu l’occasion d’avoir, comme bien d’autres, tant d’autres choses qu’il ignore encore). Mais l’idée que Tony puisse être ainsi en danger le révulse et Steve s’en veut encore plus d’avoir laissé Hammer s’échapper. Surtout s’il a mis au point un appareil capable de drainer l’énergie du réacteur.
Sans détacher son bras, toujours fermement passé autour de la taille de l’ingénieur, le blond se relève en l’entraînant avec lui. Il grimace un peu, parce que son flanc est douloureux et quand il se détache, il constate que le sang de sa plaie a traversé son tee-shirt et a même taché un peu celui de Tony. « Désolé, pour-- » Son regard s’arrête sur le réacteur qu’il voit sans la moindre barrière maintenant que le haut du brun est déchiré et il affiche une mine embarrassée. « Enfin, il était déjà fichu, de toute manière, » bafouille-t-il en passant une main dans sa nuque. Il lève son regard, pour le plonger dans celui de Tony et il a soudainement l’air complètement perdu.

« Qu’est-ce qu’on fait ? » demande-t-il alors avant de laisser échapper un rire rauque. « Je veux dire, tu-- » Il s’interrompt, marmonne un juron et inspire profondément. « Tu m’as embrassé, » lâche-t-il d’une voix rauque, les sourcils froncés. Et ça fait peut-être un peu accusateur, sauf que ce n’est absolument pas son but. « On s’est embrassés, » admet-il et il a un peu envie de creuser un trou et d’y disparaître, parce que clairement, il ne va nulle part, avec ça. « C’était… » parfait, mais il n’ose pas terminer sa phrase et au lieu de cela, il détourne le regard et il sent que ses joues s’échauffent. Il a définitivement perdu tous ses moyens et c’est pathétique. Il a l’impression d’avoir à nouveau quinze ans, quand Bucky lui présentait ces filles à qui il n’arrivait pas à décrocher trois mots.
Alors Steve marmonne un nouveau juron et se passe une main un peu tremblante sur le visage. Embrasser Tony est plus simple que lui parler. Beaucoup plus simple. Il n’a jamais été bon, pour les grands discours. Du moins, pas quand ils concernent ses propres sentiments. « Qu’est-ce que tu veux, Tony ? » demande-t-il enfin, sans oser relever la tête. Parce que c’est la seule question à poser, finalement. La seule réponse qui importe.
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Steve le redressa en même temps que lui. Tony sentit que sa tête lui tournait et il dut cligner plusieurs fois des yeux avant de pouvoir être sûr que ses jambes lui permettaient de tenir debout et qu’il n’allait pas s’effondrer dans la seconde, s’accrochant un peu à Steve. Il baissa la tête suffisamment longtemps pour voir une tâche rouge sur le costume du blond. Il fronça les sourcils et allait ouvrir la bouche pour lui demander si tout allait bien de son côté, mais il le devança. « Désolé, pour-- » Tony redressa la tête et suivit le regard baissé de Steve sur son tee-shirt déchiré. Il révélait le haut de son torse, à l’emplacement où luisait le réacteur plus précisément. Oui, forcément, il avait fait avec les moyens du bord. Il sourit légèrement moqueur. « Enfin, il était déjà fichu, de toute manière, » Le Captain redresse la tête et la lueur dans ses yeux fit mal à Tony. « Qu’est-ce qu’on fait ? » Le brun avait bien deux trois idées de ce qu’ils pourraient faire, mais il sentait bien que s’il proposait ce genre de choses à Steve, là maintenant, il ferait probablement une syncope. Même s’il l’avait dit dans le simple but de le taquiner, il sentait bien que ce n’était absolument pas le moment qu’il ruine tout avec son humour de défense. Humour qui lui servait à s’extirper de situation gênante où il était question de parler un peu de sentiments et des émotions qu’il pouvait ressentir. Il avait conscience que dans l’immédiat c’était ce qu’ils faisaient, ils parlaient tous les deux à cœur ouvert et ça coûtait énormément à Tony de ne pas s’enfuir comme il avait l’habitude de faire. Cette situation le mettait dans une angoisse terrible et sa bonne vieille nervosité revenait au grand galop. Il savait très bien que tôt ou tard il allait sortir une plaisanterie dont lui seul avait le secret. Une plaisanterie qui ferait rire personne, qui braquerait Steve et qui le ferait fuir loin de lui. Alors il se concentra de nouveau sur l’instant présent, cherchant à brider le petit con prétentieux qu’il pouvait être pour ne pas blesser Steve une fois de plus. « Je veux dire, tu-- » Lorsque Steve lâcha un juron, le brun écarquilla les yeux et ne put s’empêcher de lâcher dans un sourire. « Langage, Rogers. » Avec cet air faussement outré sur le visage. « Tu m’as embrassé. On s’est embrassés. C’était… Qu’est-ce que tu veux, Tony ? » On y était. Un vent de panique balaya tout sur son passage. L’ingénieur n’arrivait pas à desserrer sa mâchoire tant il se sentait nerveux et sur le point d’imploser. Il laissa le silence planer pendant quelques secondes, histoire de retrouver une certaine contenance face à Steve. « Je t’ai embrassé. Tu as répondu. C’était bien mieux que tout ce que j’ai pu expérimenter. On dirait pas que t’as passé soixante-dix ans dans la glace avec ça. » Combien de temps avait-il tenu sans sortir une connerie pareille ? Il referma immédiatement la bouche. Il avait peur de l’avoir blessé parce qu’il savait très bien que ça affectait encore Steve, le froid, la glace et les soixante-dix ans d’hibernation. Tony, c’que tu peux être con parfois. « Je ne regrette pas un seul instant mon geste, Cap. » Et il était repassé au Cap. Gros crétin. Il sentait bien qu’il perdait ses moyens, il songea à sa bouteille de whisky sous son bureau et regretta de ne pouvoir prendre un verre (ou plusieurs). Cette discussion le sortait de sa zone de confort et il détestait ça, même s’il le devait bien à Steve.

« Si tu as des regrets et si tu… » Il s’interrompit, cherchant ses mots pour ne pas paraître brutal ou en dévoiler trop non plus sur ce qu’il ressentait. « Je ne vais te forcer à rien, Steve. Juste que… avec ta réponse à mon baiser, tu me laisses entrevoir une possibilité que je ne pensais pas possible voilà des semaines de ça. Alors tu m’excuseras si tu veux ignorer ça, mais tu ne pourras pas me reprocher d’essayer. » (de te séduire, de te faire succomber) Il ne pouvait pas s’enlever de la tête que si Steve avait répondu avec autant de rage et de désespoir, ce n’était pas pour montrer qu’il se moquait totalement du milliardaire, il y avait eu quelque chose dans ce baiser. Et Tony refusait de croire que Steve était quelqu’un qui embrassait juste comme ça en simple réponse à un quelconque instinct primaire. Steven Rogers n’était pas un homme comme ça. Il poussa un soupir et le brun finit par baisser sa tête puis tira un peu sur son tee-shirt, au niveau de la tâche rouge. Il passa sa main en-dessous pour vérifier s’il était blessé et en retirant ses doigts il vit qu’il n’y avait pas de sang dessus. Si ça ne venait pas de lui… l’ingénieur redressa la tête brusquement et croisa de nouveau le regard de Steve. Son visage se durcit et il dit précipitamment. « Tu es blessé ? » Il n’attendit pas de réponse de sa part et sans ménagement il fit pivoter Steve sur le côté pour vérifier de lui-même. Il vit du sang et il sentit son cœur vaciller. Il oubliait qu’il pouvait être blessé. Il oubliait qu’il pouvait saigner lui aussi. « JARVIS, scanne-moi le Captain, s’il te plaît. » « Oui, monsieur. » Il sentait bien que Steve allait protester, mais il devait faire cette analyse. « Pourquoi ça met si longtemps à cicatriser ? » Il n’arrivait pas à cacher son inquiétude et il avait les sourcils froncés en voyant le costume déchiré. « Je travaillerai sur un autre costume pour toi. Quelque chose de plus solide pour que ça n’arrive plus. » Son cerveau était reparti pour fonctionner toute la nuit et il savait très bien qu’il ne pourrait pas trouver le sommeil avant d’avoir trouvé l’alliage parfait qui éviterait toute blessure à Steve. Malgré lui, il sentait la panique qui commençait à l’envahir, contrecoup du combat, de son réacteur qui l’avait lâché, du baiser de Steve, de la blessure de Steve et de Steve. Il sentait que sa respiration se bloquait dans sa poitrine. « Monsieur, Monsieur Rogers n’a rien de grave. C’est juste une éraflure. » Les battements du cœur ne ralentissent pas pour autant. Si ce n’était pas grave comment cela se faisait-il qu’il mettait autant de temps à cicatriser ? Il remercia JARVIS du bout des lèvres avant de se masser les paupières pour essayer de se calmer. « Excuse-moi. J’ai vu le sang et j’ai pas vraiment l’habitude que tu sois blessé. » Il afficha un sourire en coin pour le rassurer.
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« Langage, Rogers. » Le rappel à l’ordre complètement déplacé a le mérite de lui tirer un petit rire crispé. Mais il ne suffit pas à le rassurer, ni à confirmer quoi que ce soit et Steve continue, il pose la question qui le torture depuis que Tony a posé ses lèvres sur les siennes. Et à nouveau, le silence. Le silence qui ne dure que quelques secondes, mais elles paraissent des heures au blond qui repousse à nouveau ce désir de fuir qu’il n’a jamais éprouvé auparavant. Steve Rogers ne fuit pas. Même si son adversaire est plus grand et plus fort, même s’il prend des coups, même si sa vie est en danger, il ne fuit pas. Il ne l’a jamais fait auparavant. Alors pourquoi est-il saisi par cette peur soudaine, cette envie d’aller se terrer quelque part, là où on ne pourra plus le voir ? Peut-être parce qu’il y a une différence entre se prendre des coups et se faire arracher le cœur. Peut-être parce que Steve a toujours su endurer la douleur physique, mais qu’il est complètement désemparé, lorsque c’est son âme qui saigne. Et si Tony décide de tout arrêter là, elle saignera.
La mâchoire de l’ingénieur est aussi crispée que la sienne. Lorsqu’il ouvre enfin la bouche, Cap retient son souffle. « Je t’ai embrassé. Tu as répondu. C’était bien mieux que tout ce que j’ai pu expérimenter. On dirait pas que t’as passé soixante-dix ans dans la glace avec ça. » Steve ne peut s’empêcher de s’empourprer, à cela. Oh. Il est… content d’apprendre cela ? Il sait que Tony a recours à la plaisanterie et au sarcasme quand il se sent acculé, il l’a appris à ses dépens, mais ça ne veut pas dire qu’il a appris à réagir correctement face à ça. « Je… Merci ? » marmonne-t-il, les sourcils froncés. Etant donné qu’il n’a pas tellement eu de  retours après les derniers baisers qu’il a pu échanger, Steve est ravi d’apprendre qu’il n’est pas complètement nul à ça. Mais bien mieux que tout ce que Tony a pu expérimenter ? Le blond ne peut s’empêcher d’en douter. Après tout, il a appris à se servir d’internet et il est tombé sur bien des clichés et vidéos des conquêtes à l’air parfaitement… expérimentées, du milliardaire.

Alors oui, il rougit comme un adolescent, parce qu’il ne sait pas s’il doit se sentir flatté ou si Tony se fiche de lui. « Je ne regrette pas un seul instant mon geste, Cap. » Les yeux de Steve s’arrondissent sous la surprise. Vraiment ? Un soulagement indescriptible s’empare de lui et la tension dans ses épaules semble s’envoler. Le Cap est de retour, mais Tony ne regrette pas. Même s’il n’en sait pas plus, même si le génie n’en dévoile pas plus après cela, le blond a la réponse qu’il attend, en partie. « Si tu as des regrets et si tu… » Il ouvre la bouche pour lui affirmer qu’il n’en a aucun, mais déjà, le brun enchaîne : « Je ne vais te forcer à rien, Steve. Juste que… avec ta réponse à mon baiser, tu me laisses entrevoir une possibilité que je ne pensais pas possible voilà des semaines de ça. Alors tu m’excuseras si tu veux ignorer ça, mais tu ne pourras pas me reprocher d’essayer. » Son cœur manque un battement. Il n’a aucune intention d’ignorer cela. La détermination dans le ton et le regard de Tony suffisent à détruire la barrière de doutes qu’il a érigée. Alors qu’il s’apprête enfin à prendre la parole à son tour, profitant que l’ingénieur se taise, ce dernier baisse la tête et fronce les sourcils en voyant le sang sur son tee-shirt. Il le regarde passer une main en-dessous et grimace. « C’est le mien, » explique-t-il et le brun relève immédiatement la tête vers lui, cette expression qu’il a lorsque l’un des Avengers est mal en point et qu’il s’inquiète. « Tu es blessé ? » Steve grimace encore. « Ce n’est rien, To-- » Mais déjà, l’Iron Man le fait pivoter pour mieux regarder. « JARVIS, scanne-moi le Captain, s’il te plaît. » « Oui, monsieur. » Cap se fige, les sourcils froncés.
« Pourquoi ça met si longtemps à cicatriser ? » fait-il et il ne peut s’empêcher d’esquisser un petit sourire face à l’inquiétude de Tony. Sur ce point, ils sont pareils. Il veut le rassurer, mais encore une fois, le brun ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. « Je travaillerai sur un autre costume pour toi. Quelque chose de plus solide pour que ça n’arrive plus. » Si seulement. Ce n’est pas que Steve n’a pas confiance en lui, bien au contraire, s’il y a une personne capable d’accomplir une telle chose, c’est Stark. Mais lui-même se retrouve souvent blessé alors qu’il est dans une armure et il ne voit vraiment pas comment il pourrait l’empêcher d’être blessé à nouveau. « Hé, ce n’est rien, » fait-il en attrapant le bas de son tee-shirt et le soulever, pour prouver à l’ingénieur qu’il n’a pas à s’inquiéter comme il le fait. « Monsieur, Monsieur Rogers n’a rien de grave. C’est juste une éraflure, » confirme JARVIS. Le tir du robot n’a fait que le frôler et c’est douloureux parce que ça brule et ça saigne vraiment pour rien, mais il n’en mourra pas.

Steve relâche son tee-shirt qui retombe et recouvre la plaie, puis le regarde se calmer et se masser les paupières avec un sourire attendri. « Excuse-moi. J’ai vu le sang et j’ai pas vraiment l’habitude que tu sois blessé. » Il ne va pas se plaindre de la panique passagère de Tony alors qu’il vient de faire exactement la même chose un peu plus tôt. C’est vrai que la dernière fois qu’il a vraiment terminé dans un sale état, l’ingénieur n’était pas là. Quand Bucky et lui se sont affrontés et qu’il lui a tiré dessus, le clouant dans un lit d’hôpital pour deux jours. « C’est rien, Shellhead, » murmure-t-il avant de poser une main sur sa joue. Alors il s’approche de lui et presse ses lèvres contre les siennes. Il a le droit, à présent, n’est-ce pas ? Tony a dit qu’il ne regrettait pas son geste, il a parlé de possibilités. Alors il peut l’embrasser, hein ? Ça n’a rien à voir avec le baiser qu’ils ont échangé un peu plus tôt. Cette fois-ci, Steve prend le temps de découvrir ses lèvres, de les parcourir des siennes, d’imprimer leur contour et leur texture dans cette mémoire décuplée par le super sérum. Il n’oubliera jamais ce que ça fait, d’embrasser Tony Stark.
C’est une sensation merveilleuse, la sensation d’être à sa place, là où il aurait toujours dû se tenir. Il est tendre, délicat, il lui fait comprendre que ces possibilités, il les a imaginées, lui aussi. Il lui fait comprendre que ce quelque chose compte plus qu’il ne pourrait l’imaginer, pour lui. Quand il s’écarte finalement, pour plonger son regard dans celui de Tony, il dit : « Je ne le regrette pas non plus. » Et il sourit, à nouveau. Il a probablement l’air un peu stupide, avec ce grand sourire qu’il ne peut pas contenir, mais qu’importe. « Et je n’ai aucune intention d’ignorer cela, » affirme-t-il sans la moindre hésitation.

Sa main quitte la joue de l’ingénieur et il remarque qu’il tient encore difficilement sur ses jambes. Steve se maudit un peu de ne pas l’avoir vu plus tôt et fronce les sourcils. « Je sais que tu meurs d’envie de découvrir ce qu’Hammer a créé-- » Lui aussi, d’ailleurs. « -- mais tu devrais prendre le temps de te reposer, avant. » S’assurer que Tony ne dépasse pas ses limites, c’est un peu devenu sa principale mission, ces derniers mois. Mais il ne s’en plaint pas, même si c’est parfois difficile. C’est plus simple que d’essayer de comprendre ce qu’ils sont, ce qu’ils vont devenir. C’est familier et ça le rassure. Son regard s’attarde sur l’ancien réacteur ARC, éteint au sol et il se penche pour le ramasser. Il le fixe, la gorge nouée, puis le dépose soigneusement sur un plan de travail de l’atelier. « Tu as le temps d’y réfléchir et tu trouveras ce que c’est. » Rien n’est impossible, pour Tony. « Là tout de suite, ce n’est pas important, » ajoute-t-il. Mother henning mode activé. Mais ce n’est pas vraiment de sa faute, il a ça dans les gênes.
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Ça faisait peur à Tony cette soudaine inquiétude qui s’était limite transformée en panique en voyant Steve blessé. Il se souvint de la crise qu’il lui avait fait après les attentats et comprit tout ce que ça impliquait d’avoir ouvert les yeux et franchi le pas avec le blond : il n’allait jamais cesser de s’inquiéter pour lui au détriment de sa propre vie et de celle des autres. Steve était devenu bien trop important à ses yeux durant les derniers mois pour qu’il ignore cette évidence. Ce n’était pas une simple attirance qu’il éprouvait pour lui, ça allait bien au-delà de ça. « C’est rien, Shellhead, » C’était quelque chose pour Tony. Il réagit finalement en sentant les doigts de Steve se poser sur sa joue et il sentit un frisson parcourir son corps de nouveau. Il le vit s’approcher et ne s’attendait pas à ce que ce soit lui qui amorce le second baiser. La brutalité avait laissé place à la tendresse cette fois permettant à Tony de découvrir une autre facette de la personnalité de Steve. Il laissa échapper un soupir de plaisir, répondant au baiser en essayant d’y mettre la même douceur tout en essayant de calmer son cœur qui s’était de nouveau lancé dans une course folle. Cet homme lui faisait perdre ses moyens et il savait très bien qu’il ne pourra plus se lasser de tout ça après y avoir goûté. Steve mit fin au baiser comme la première fois et accrocha son regard, ayant face à lui un Tony légèrement essoufflé. « Je ne le regrette pas non plus. Et je n’ai aucune intention d’ignorer cela. » Tony ne put s’empêcher de répondre au sourire de Steve de la même façon. Il se sentait bien en cet instant (un peu fatigué certes, mais bien). Il avait l’impression d’être enfin complet après des mois de bataille avec Steve et avec lui-même surtout.

« Je sais que tu meurs d’envie de découvrir ce qu’Hammer a créé-- » Pourquoi il avait l’impression que ça ne sentait pas bon cette soudaine déclaration ? Le ton qu’employait le blond était le même que le soir où il était venu le chercher dans l’atelier pour lui dire de se nourrir un peu. « -- mais tu devrais prendre le temps de te reposer, avant. » Tony soupira, il savait pertinemment qu’il avait raison et il n’avait pas envie de contrarier Steve (surtout pas après tout ça). Il se sentait lui-même fébrile, même s’il ne savait pas s’il devait mettre ça sur le compte des deux baisers échangés et du surplus d’émotion précédent, alors il concéda que pour la première fois, Steve avait peut-être raison de l’arrêter avant qu’il ne se mette à étudier son ancien réacteur pour comprendre la clé de ce mystère. Steve se pencha en avant et ramassa l’objet en question qu’il posa délicatement sur le plan de travail de l’ingénieur. Tony l’avait regardé faire en silence. « Tu as le temps d’y réfléchir et tu trouveras ce que c’est. Là tout de suite, ce n’est pas important, » Non, ce n’était pas important, c’était vrai. Le brun avait simplement envie d’une douche brûlante (avec Steve) et d’un repos bien mérité (avec Steve). Mais il savait pertinemment que pour le premier point, ça finirait par déraper (parce que ça dérapait toujours avec lui) et pour le deuxième, il doutait bien que le Captain avait probablement mieux à faire que de somnoler. « Qu’est-ce qui est important alors ? » Finit-il par dire pour le taquiner tout en lui jetant un regard brillant d’envie. Il jouait avec le feu, il le savait, mais il aimait (non que dis-je, il adorait) désarçonner Steve. Voir cette lueur de gêne dans ses yeux ou cette rougeur sur les joues l’amusait (et l’amuserait) toujours. C’était ce qu’il faisait avant : il poussait sans arrêt Steve dans ses retranchements pour le voir réagir, pour lui enlever ce masque de perfection qu’il semblait vouloir porter pour être à l’image de ceux qui l’avaient créé. La première fois qu’il l’avait vu en vrai, il avait eu envie de briser tout ça pour prouver qu’il était toujours humain (et parce qu’être en présence de la seule chose dont son père avait été fier le mettait en rogne. Surtout de s’apercevoir qu’il y avait de quoi être fier).

Il finit par pousser un soupir et se passer une main derrière la nuque. « Je pense que tu as raison, ça peut attendre demain. Quelques heures de sommeil ne pourraient pas me faire de mal. » Tony hésita. Il hésita franchement à proposer à Steve de se joindre à lui dans le lit parce qu’en réalité il avait peur que ses crises de panique reviennent l’empêchant de dormir et l’enfermant dans l’obscurité de sa chambre. La présence de Steve l’apaisait, enterrait ses vieux démons un peu plus profondément dans sa mémoire et les empêchait de revenir un bref instant. Les soirs où il s’endormait contre son épaule alors qu’ils étaient censés regarder un film étaient les meilleures siestes qu’il pouvait faire. Il ne voyait pas l’espace, le vaisseau et les Chitauris. Il ne sentait pas le froid et le manque d’air. Rien de tout ça. Dire qu’il n’avait pas compris avant que Steve comptait beaucoup plus que n’importe qui. Et il était ingénieur ? « Tu m’accompagnes jusqu’à ma chambre ? » Demanda-t-il au bout d’un moment tout en se faisant la réflexion qu’il faudra qu’il rajoute Steve Rogers à la liste des personnes ayant droit à l’accès de ses appartements désormais.
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« Qu’est-ce qui est important alors ? » La question est anodine. Le sourire et le regard que Tony lui lance le sont nettement moins en revanche. Et bien évidemment, Steve ne passe pas à côté du sous-entendu. Il a grandi aux côtés de Bucky, qui est loin d’être quelqu’un de sage et distingué, après tout, ils ont vécu dans les coins les plus pauvres de Brooklyn et ça immunise à bien des choses. De plus, il n’était pas entouré d’enfants de chœur à l’armée. Les Howling Commandos n’étaient pas réputés pour être composés d’hommes innocents. Alors même si beaucoup imaginent que Cap n’a pas l’habitude d’entendre ce genre de choses, ils se trompent lourdement. Il ne corrige pas les autres sur leur langage fleuri parce qu’il est choqué, c’est tout simplement un réflexe, Ma Rogers n’était pas une femme qui tolérait que l’on parle mal et il l’avait appris à ses dépens. We may be poor Steven Grant Rogers, but we ain’t no gangsters so watch that mouth of yours ! Alors même si sa mère n’est plus là depuis des années, Steve a conservé cette habitude de corriger les autres. Mais ça ne l’empêche pas d’avoir entendu bien pire que ce que Tony vient de sous-entendre, dans la bouche de ses anciens – et des actuels – coéquipiers.
En revanche, il n’a absolument pas l’habitude que de tels sous-entendus lui soient destinés. Encore moins venant de Tony. Alors il s’empourpre, oui, c’est plus fort que lui. Si le super sérum n’a pas corrigé une chose, c’est bien cette peau pâle d’irlandais qui laisse afficher clairement sa gêne sur son visage. Il a beau avoir appris à afficher un masque, celui de Captain America, qui n’hésite et ne faillit jamais, il y a des choses qu’il ne parvient pas à cacher. « Je pense que tu as raison, ça peut attendre demain. Quelques heures de sommeil ne pourraient pas me faire de mal. » Il a presque l’air surpris, car c’est rare que l’ingénieur concède quoi que ce soit aussi facilement.

Mais Steve est soulagé de constater que frôler la mort est une chose qui peut faire accepter à Tony qu’il a parfois besoin d’une pause. Alors il esquisse un nouveau sourire et ouvre la bouche pour lui dire que s’il a besoin de quoi que ce soit, il n’a qu’à dire à JARVIS de transmettre le message, quelque chose dans ce genre. Mais le brun reprend la parole avant qu’il puisse dire quoi que ce soit. « Tu m’accompagnes jusqu’à ma chambre ? » Le blond doit faire un effort presque surhumain pour ne pas s’étouffer avec sa salive. Il n’a pas l’esprit mal placé, d’accord ? Entre le sous-entendu que Tony a fait plus tôt et cette demande, ses pensées ont plus que le droit de dériver là où elles ne devraient pas aller.

Mais il vient d’embrasser Tony, deux fois. Et c’est la meilleure chose qu’il ait jamais faite. Et il a encore envie de le faire, il souhaiterait ne plus jamais faire autre chose qu’embrasser le brun. Alors oui, forcément, ses pensées s’égarent un peu trop loin et il doit faire un effort incroyable pour que ça ne se lise pas sur son visage. Il ne pourra jamais oublier ce que c’est que de serrer Tony contre lui, de presser ses lèvres sur les siennes. C’est comme si tout le reste avait cessé d’avoir la moindre importance. « Bien sûr, » murmure-t-il finalement d’une voix un peu trop rauque. Il esquisse un sourire et ses doigts accrochent la main de Tony, il n’y pense même pas, c’est presque naturel. Il l’entraîne à sa suite pour sortir de l’atelier mais une fois qu’ils se trouvent dans le vaste salon du penthouse, il réalise qu’il n’a aucune idée de l’endroit où se trouve la chambre de l’ingénieur. Ce dernier semble remarquer son temps d’arrêt et c’est à son tour de l’entraîner à sa suite. Mettre le nez hors de l’atelier lui fait prendre conscience que la nuit est tombée. Ils ont passé la journée à traquer Hammer et le reste à combattre ses maudits robots, après tout.
Alors qu’ils avancent, Steve réalise qu’il n’a pas fermé l’œil depuis longtemps, lui non plus. Entre les différentes menaces qu’ils affrontent, ses nuits peuplées de cauchemars et cette affaire de recensement des mutants, Cap a bien du mal de s’endormir paisiblement. Tony s’est arrêté, réalise-t-il alors. Il lève son regard pour constater qu’ils sont devant une porte et que le génie a l’air hésitant. Il lui a demandé de l’accompagner jusqu’à sa chambre, rien de plus. Mais Steve n’a aucune envie de le laisser là. Pas après ce qu’ils viennent de faire, ni de se dire. Et puis, il sait qu’il ne dormira pas, s’il s’en va. Il ne cessera de penser à l’ingénieur, de revoir le réacteur éteint, son visage pâle. De rejouer leur baiser dans sa tête, inlassablement.

« Je, euh… » Il se tait, déglutit avec difficultés. Il pense savoir pourquoi l’ingénieur lui a demandé cela. Il a remarqué qu’il a beaucoup de mal de dormir, sauf lorsqu’ils se retrouvent sur le canapé du salon, devant un film. Si c’était la solution miracle, Tony n’aurait qu’à le faire dans sa propre chambre, tout seul. Mais tout comme Steve semble avoir besoin de la présence du brun pour s’endormir paisiblement, le génie ne ferme les yeux plusieurs heures d’affilée que lorsqu’ils sont tous les deux. Mais ça ne l’empêche pas de craindre d’être en train de faire des suppositions un peu trop rapides. « Je peux partir, si… » bafouille-t-il. « Ou je peux rester ? » Ça ressemble à une question, une demande maladroite, plus qu’à une proposition détachée. Il se mettrait bien quelques baffes pour être aussi royalement incompétent, mais il se contente de se masser l’arrière de la nuque avec un sourire gêné. Way to go, Rogers.
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« Bien sûr, » Un petit sourire de contentement s’afficha sur les lèvres de Tony. Il faillit piquer un fard lorsqu’il sentit les doigts de Steve se glisser dans sa main et la saisir. Steve l’entraîna à sa suite, sortant du labo qui s’éteignit au moment même où les deux hommes franchirent le pas de la porte. L’ingénieur se laissa guider par Steve et ne put s’empêcher d’esquisser un sourire légèrement moqueur en se disant qu’il se laissait faire dans ses propres quartiers. Sourire qui s’accentua lorsqu’il s’aperçut que le blond ne savait pas où se trouvait sa chambre. Tony prit les devants cette fois et avança dans un long couloir pour finalement s’arrêter devant une porte. A l’extérieur, le jour avait laissé place à la nuit. Les lumières de la ville projetaient des ombres contre les murs rappelant les vieilles angoisses d’enfant à Tony lorsque son imagination prenait le pas sur sa logique et lui faisait voir des monstres horribles qui dansaient sur les murs. Maintenant, ces ombres inquiétantes n’étaient plus que de lointains souvenirs et elles n’effrayaient plus l’ingénieur. Pas comme l’espace. Pas comme les formes de vie qui se trouvaient là-haut. Tony fixait la porte tout en se demandant s’il pouvait demander à Steve de rester avec lui, il sentait monter l’angoisse d’une nuit où il n’arriverait pas à trouver le sommeil et où les cauchemars allaient envahir ses songes. Il n’avait pas envie de se réveiller brusquement après avoir détruit un oreiller sous la peur. Il se mordit l’intérieur de la joue, il n’avait pas envie que Steve prenne ça comme une invitation douteuse : pour une fois, ça ne serait pas le cas. Ils s’étaient embrassés. Juste embrassés. Tony ne pouvait pas exiger plus du Captain pour le moment (et même après, ils iraient à son rythme). « Je, euh… » L’ingénieur tourna sa tête dans la direction du blond pour voir une certaine gêne sur son visage. Ça le fit sourire comme le plus niais des hommes. C’était quelque chose qui l’emmerdait quelque part cet excès de niaiserie qui le prenait depuis quelques temps. Réaliser que Steve n’était pas qu’un simple ami à ses yeux l’avait rendu tellement mièvre qu’il se demandait comment les autres faisaient pour ne pas voir tout ça. « Je peux partir, si… Ou je peux rester ? » Un autre sourire vint sur ses lèvres. Ils avaient de sérieux soucis pour s’exprimer tous les deux. Tony hésita, chercha les mots pour ne pas sonner tendancieux et braquer Steve et finit par se lancer en espérant qu’il n’allait pas buter ou bégayer comme un sombre idiot. « Tu veux rester ? » Préféra-t-il demander. « Ça ne me dérange pas. » Bien au contraire. Il avait besoin d’un sommeil réparateur et il avait également besoin de savoir que quelqu’un était à ses côtés. Il espérait que ses angoisses ne se manifesteraient pas, il voulait épargner Steve. Qu’il ne le voit pas dans cet état. Qu’il puisse lui aussi profiter d’une nuit tranquille (puis il avait envie de voir un Captain America au réveil). « JARVIS, tu ajouteras Steve aux personnes autorisées à accéder à ma chambre en cas d’absence. » Fit-il à l’IA tout en fixant un point au-dessus de la porte de sa chambre comme s’il se trouvait juste là. « Bien monsieur. Autorisation acceptée, bienvenue monsieur Rogers. » La porte s’ouvrit et Tony entraîna Steve à l’intérieur. À part Pepper, il n’avait jamais amené qui que ce soit dans cette chambre. Personne parmi ses nombreuses conquêtes. Alors il était légèrement nerveux de savoir Steve là, comme un adolescent amenant sa copine à ses parents.

Il relâcha la main de Steve avant de se diriger vers sa penderie. « Si tu veux fouiller pour essayer de trouver un tee-shirt pour être plus à l’aise, n’hésite pas. » Il se demandait s’il pourrait vraiment trouver quelque chose à sa taille. Steve était plus grand et (beaucoup) plus musclé que lui. Tony quant à lui se dirigea dans sa salle de bain pour laisser tomber sa tenue (foutue) et enfiler son pyjama : un simple pantalon gris et un débardeur blanc. Il ressortit aussitôt. « Fais comme chez toi, vraiment. » Et il espérait que Steve prenne cette phrase au pied de la lettre. C’était un endroit où il pouvait venir quand il voulait, même quand l’ingénieur n’était pas là.
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« Tu veux rester ? » La question est à deux doigts de le faire paniquer. S’il veut rester ? Il est terrifié à l’idée de repartir dans ses propres appartements, seul, où il sait qu’il passera des heures à cogiter sur ce qui vient de se passer. S’il s’en va maintenant, il sait déjà qu’il ne fermera pas l’œil de la nuit, parce qu’il a peur que demain au réveil, Tony change d’avis, qu’il se dise que tout ceci est stupide, que ça n’en vaut pas la peine, que-- « Ça ne me dérange pas. » Steve relâche un souffle tremblant, qu’il n’avait pas conscience de retenir. Un faible sourire se dessine sur ses lèvres, parce qu’il n’a pas à bafouiller qu’il n’a pas envie de rester, mais que si Tony veut qu’il reste alors il restera, ou ce genre d’excuse complètement bidon et mensongère parce qu’il a terriblement envie de rester. « JARVIS, tu ajouteras Steve aux personnes autorisées à accéder à ma chambre en cas d’absence. » Oh. Dans un réflexe, il lève les yeux vers le plafond – encore une fois, il sait que ce n’est pas là que l’IA se cache, mais c’est plus fort que lui – comme s’il craignait d’avoir droit à la désapprobation de JARVIS, ou quelque chose du genre. « Bien monsieur. Autorisation acceptée, bienvenue monsieur Rogers. » La porte s’ouvre et Tony l’entraîne déjà à l’intérieur, alors qu’il murmure des remerciements pour l’IA. Lorsque l’ingénieur lui lâche finalement la main, Steve se fige et regarde autour de lui. C’est étrange, d’être ici. Il est rare que les membres des Avengers se rendent à l’étage de Tony, après tout, ils ont tout ce dont ils ont besoin au leur et le brun descend les voir quand il le souhaite. Cap ne s’est réellement rendu que dans l’atelier et parfois, la cuisine de l’ingénieur.
La pièce reflète si peu Tony que Steve cligne des yeux plusieurs fois, hébété. Il y a bien un StarkPad sur une des tables de chevet, prouvant que même lorsqu’il va se coucher, il a tendance à continuer à travailler ou à faire tout sauf réellement dormir. Mais en dehors de ça, la chambre est presque vide, incroyablement rien rangée, rien ne dépasse et c’est tellement à l’opposé de l’atelier de l’ingénieur que le blond pense avoir encore une preuve que Tony passe toute sa vie là-bas et qu’il ne vient s’effondrer ici qu’une fois de temps en temps. Ses yeux s’attardent sur une série de tableaux qui ornent un des murs et Steve mettrait sa main à couper qu’il s’agit là d’un choix de Pepper, et non de Tony. Il a suffisamment parlé art avec la PDG de Stark Industries pour reconnaître ses goûts. Steve ne peut s’empêcher d’esquisser un mince sourire.

« Si tu veux fouiller pour essayer de trouver un tee-shirt pour être plus à l’aise, n’hésite pas. » fait-il en désignant sa penderie avant d’aller se changer dans la salle de bain et Cap se tourne vers l’armoire et fronce les sourcils. Il n’en a jamais vu d’aussi grande et il ne peut s’empêcher de se demander ce que Tony peut bien faire d’autant de vêtements. Il doute très sincèrement de pouvoir trouver un haut qui soit vraiment à sa taille parmi les affaires du brun, mais il ne se voit pas non plus se coucher avec ce qu’il porte actuellement et encore moins sans rien. Une des portes de la penderie s’ouvre alors sans prévenir et Steve lève les yeux au plafond, encore. L’IA ne dit rien, mais il sait que c’est JARVIS qui tente de l’aider et s’empourpre légèrement avant de s’avancer, pour découvrir qu’il s’agit de l’endroit où sont rangées les tenues de sport de l’ingénieur. Un petit rire nerveux lui échappe et il finit par poser son regard sur un t-shirt qui doit probablement être le plus large de toute la collection de Tony. Ça devrait le faire. Il s’en empare et referme la porte de la penderie avant d’aller s’asseoir sur une chaise, pour défaire les bottes de son costume.
Au même moment, la porte de la salle de bain s’ouvre et Tony en ressort mais il ne relève pas les yeux, concentré sur sa tâche. « Fais comme chez toi, vraiment. » lui assure-t-il et à nouveau, un petit rire lui échappe. Il parvient à se débarrasser de ses chaussures et se redresse enfin, pour se figer un peu en apercevant Tony. Et là, juste comme ça, il passe de légèrement nerveux à complètement mortifié. Le brun en débardeur est une vision qu’il n’était pas tellement prêt à voir ce soir. Ça fait un moment déjà que c’est un véritable challenge pour lui de décoller son regard de lui quand il travaille dans cette tenue dans son atelier, mais c’est encore pire ici, dans sa chambre, alors qu’ils viennent de s’embrasser. Steve a déjà beaucoup de mal de vivre sa fascination pour les mains de Tony, il n’a vraiment pas besoin d’ajouter d’autres parties de son corps à la liste des choses qui font battre son cœur plus vite quand il regarde le brun.

Les yeux de Cap suivent le tracé de sa clavicule, qui disparaît sous le bandeau de vêtement avant de reparaître et il a très, très envie d’aller y presser ses lèvres. Urgh. Steve déglutit avec difficultés et se retourne, pour correctement aligner ses bottes à côté de la chaise. Il retire ensuite son t-shirt et même s’il est fichu et imbibé de sang, il s’applique à le plier et le dépose sur la chaise, avant d’enfiler celui qu’il a emprunté à Tony. Un simple t-shirt noir avec le logo de Stark Industries, peut-être un peu juste pour lui, mais c’est ce qu’il a trouvé de mieux. Il garde le dos tourné quand il retire le pantalon de son uniforme, crochetant ses chaussettes au passage avant de plier le tout soigneusement, comme il l’a fait pour le haut. Alors enfin il se retourne, fait face au brun et esquisse un mince sourire. Il se sent incroyablement exposé, comme ça. Pourtant, entre l’armée et le boulot d’Avengers, il s’est déjà retrouvé dans un état de déshabillement bien plus avancé que ça face à d’autres, mais c’est différent. Parce que même si leur simple but, ce soir, est d’espérer grappiller quelques heures de sommeil paisibles, Tony se tient devant lui dans une tenue qui l’a toujours beaucoup perturbé et Steve reste humain.
Mais il n’est pas du genre à fuir, pas vrai ? Alors le blond inspire profondément et s’approche de Tony, glisse une main dans sa nuque en s’émerveillant de pouvoir faire ce genre de choses à présent et frôle ses lèvres des siennes. Puis il s’écarte un peu et affiche un air sérieux. « Merci de me laisser rester, » murmure-t-il d’une petite voix. Il appuie son front contre celui de l’ingénieur et sourit légèrement en notant qu’ils ont l’air aussi fatigués l’un que l’autre. Il n’ose pas tellement bouger, même si le brun lui a dit de faire comme chez lui, il ne se sent pas tellement de le faire alors c’est Tony qui finit par s’asseoir au bord du lit et l’attirer à son tour. Il le laisse faire et c’est étrange de se glisser sous les draps avec quelqu’un d’autre, avec Tony. La dernière fois qu’il a fait ça, autant dire que le lit était beaucoup moins grand que ça et lui-même n’était encore qu’une demi-portion. C’était avec Bucky, quand ils vivaient encore à Brooklyn, quand les hivers étaient trop froids et que Steve risquait de ne pas les passer sans la chaleur de son meilleur ami pour ne pas geler dans la nuit.

S’allonger avec Bucky c’était simple, sans arrière-pensée, presque naturel, aucun d’eux ne se posait la moindre question. Il fallait partager, ils partageaient, point. S’allonger avec Tony, c’est terrifiant. Et incroyablement agréable. Au début, il n’ose pas vraiment bouger, alors que JARVIS éteint la lumière de la chambre. Puis il perçoit la chaleur qui se dégage de Tony à côté de lui et c’est trop sans être assez, alors il se dit tant pis. L’ingénieur lui tourne le dos alors Steve passe un bras autour de sa taille et le rapproche de lui, tout en allant nicher son nez dans sa nuque, à la naissance de ses cheveux. « Bonne nuit, Shellhead, » murmure-t-il là. Il inspire, les yeux clos, tandis que sa main vient recouvrir le réacteur ARC. Dans le silence qui règne à présent dans la pièce, il perçoit le bruit de leur souffle, mais aussi le léger bourdonnement que le réacteur émet. C’est étrange, mais c’est le son le plus apaisant qu’il ait jamais entendu de toute sa vie, alors il se laisse partir, lentement, avec le sentiment incroyable d’être à sa place, pour une fois.
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Tony attrapa le StarkPad qu’il laissait continuellement dans sa chambre pour parcourir les dernières nouvelles et aussi éviter d’avoir son regard qui glisse en direction du grand blond qui se débarrassait petit à petit de ses affaires. Il eut un sourire en coin lorsqu’il devina qu’il alignait ses chaussures dans un coin et se détourna totalement lorsqu’il retira son haut. Ce n’était pas par pudeur qu’il faisait ça – on parle de Tony Stark là – mais plus pour s’empêcher d’avoir le regard accroché par les muscles du dos du Cap. Il était sans gêne habituellement, mais là c’était différent. Il n’allait pas brusquer ou offusquer Steve plus que de raison. Lui-même avait besoin d’un temps d’adaptation face à tout ça. Il sentit pourtant son envie de jeter un œil être plus forte que sa raison. Il se remit de profil, faisant semblant de s’intéresser à ce que disait le New York Times du jour alors que ses yeux lorgnaient la carrure de Steve. Il y avait quelque chose de tellement rassurant qui émanait du héros qu’immédiatement, Tony sentit un sentiment de plénitude l’envahir. La peau musclée de Steve finit par disparaître sous le tissu noir d’un tee-shirt du milliardaire. Tony aurait pu soupirer de soulagement, mais retint un glapissement lorsqu’il vit le pantalon tomber au sol. Il se serait donné des baffes s’il pouvait et si ça n’attirait pas autant l’attention. A la place, il reposa le StarkPad éteint sur sa table de nuit. Ça ne servait à rien qu’il fasse semblant de s’intéresser à ce qu’il se passait dans New York alors que son attention était accaparée par autre chose de grand, de blond et qui se changeait sous ses yeux. Il savait qu’il ne devrait pas réagir comme ça normalement. Il avait la quarantaine bien passée, ce n’était pas la première fois qu’il voyait quelqu’un d’à moitié nu devant ses yeux. Il avait plus l’impression d’être un adolescent lors de ses premiers émois. Pourtant, il savait que Steve aurait cet effet-là sur lui. Il se comportait toujours comme un adolescent à ses côtés, ce n’était pas maintenant que ça allait changer.

Il manqua de sursauter lorsqu’il vit le grand blond se tourner pour lui faire face. Steve le rejoignit et glissa une main sur sa nuque. Le toucher l’apaisa tout en le crispant légèrement. Il n’avait pas l’habitude (il la prendrait) de ce genre de contact avec lui, ils avaient toujours eu une certaine pudeur l’un envers l’autre. Ce genre de contact était tout nouveau – comme le baiser de tout à l’heure. Steve frôla ses lèvres avec les siennes décrochant un sourire au milliardaire. « Merci de me laisser rester, » Fit-il en posant son front contre le sien. « Pas de problème. » Répondit Tony sur le même ton. A regret, il se décolla du grand blond et s’installa sur le lit. Il attrapa la main de Steve et l’invita à s’asseoir à ses côtés. C’était tellement spécial entre les deux. Tony n’aurait jamais imaginé qu’ils en arriveraient là aujourd’hui. Lui si nerveux à l’idée de mettre Steve Rogers dans son lit. Lui mettant un homme dans son lit tout court d’ailleurs. Il passa une main dans ses cheveux avant de s’allonger de son côté habituel du lit, laissant Steve investir l’autre côté. Il pouvait sentir le malaise du blond autant que l’inverse il était sûr. Ils prendraient l’habitude. Tony resta deux longues minutes à imprimer les traits du visage de Steve avant de se tourner de dos à lui : sa position habituelle pour sombrer dans le sommeil. JARVIS baissa peu à peu la lumière laissant le silence envahir la pièce et la lumière bleue du réacteur faire office de veilleuse. Il ferma les yeux, il se sentait toujours un peu nauséeux, mais après une nuit de sommeil, ça irait bien mieux.

Tony sentit le bras de Steve se poser sur sa taille et l’attirer à lui. Il réprima un frisson en sentant la respiration du blond dans sa nuque. « Bonne nuit, Shellhead, » « Bonne nuit, Cap. » Fit-il en écho. Il laissa la main de Steve se poser sur son réacteur, cachant légèrement la lumière bleue. Il regarda un instant l’ombre que ça projetait sur le mur avant de refermer les yeux, priant pour passer une bonne nuit et ne pas se réveiller en plein milieu en hurlant. Il ne voulait pas vraiment effrayer Steve. Pas alors qu’il sentait une certaine stabilité l’envahir et que Morphée le cueillait gentiment pour l’amener avec lui.
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