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 Alexaith ♣ Who I was, Who I am and Who I will be

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Who I Was, Who I am and Who I will be
Feat. Alexis R. Kermarrec
La rue semblait déserte, à la tombée de la nuit. Il faut dire que le temps s'y prêtait également, le ciel ayant décidé de laisser tomber ses gouttes, couvrant les étoiles d'épais nuages. Une seule silhouette se trouvait dans la ruelle en face d'un immeuble, le regardant silencieusement, le visage caché par la capuche d'un sweat qui emmagasinait l'eau comme une éponge. Les mains tremblantes, Faith n'osait pas faire un pas de plus, elle qui avait déjà fait tant de chemin depuis cet hôpital en Mongolie. En face, dans cet immeuble se trouvait celui qui était son meilleur ami, tout proche, à portée de main et pourtant ces quelques mètres qui la séparaient de la sonnette ne pouvaient être parcourut, elle était paralysée par l'inconnu. A ses bras étaient à présent rattachés deux lames constituées de sable à l'exception du bord de la lame qui elle était composée de verre. Elle avait, tant bien que mal, caché ses dernière dans ses manches et contre son estomac pour ne pas se faire arrêter à l'aéroport. Heureusement pour elle, le verre et le sable n'était pas des métaux et personne n'avait suspecté l'anglaise. Doucement, elle sortit de sa poche un téléphone portable, le tenant dans sa main tremblante, incertaine. Les gouttes d'eaux venaient mourir sur l'écran tactile, rapidement effacée par le pouce de la jeune fille sans pour autant l'allumer. Il y a quelques semaines, elle avait disparu des radars après le crash d'un avion de sa compagnie et personne ne savait pour l'heure qu'elle était rescapée, l'hôpital qui l'avait pris en charge ayant préféré se taire à son sujet, au vu de ses particularités naissantes. Et lui, avait-il été prévenu ?

Finalement, elle activa l'appareil qu'elle tenait en main pour le porter à son oreille, son visage était autant mouillé par la pluie qui tombait que par les larmes qui coulaient le long de ses joues. "Allo !" Sa voix trahissait son état actuel et Alexis n'aurait aucun mal à deviner qu'elle pleurait. Peu importe ce qu'il pouvait lui dire à cet instant, elle voulait enchaîner rapidement sans avoir à s'expliquer plus en avant. Elle le ferait, à n'en pas douter, mais pas au bout du fil, pas à travers des artifices, elle voulait lui dire en face, dans ses yeux pour qu'il puisse la comprendre. "Attends, ne dit rien…" sa voix partait en sanglot à chaque fois qu'une syllabe le permettait, ses lèvres tremblaient et sa respiration était saccadée. Depuis son réveil à l'hôpital, elle ne se souvenait plus d'avoir dormi assez longtemps pour un être humain normal, en plus de son voyage où elle avait dû rester concentrée pour ne pas se faire repérer, la mutation peut vous rendre paranoïaque. Mais ici, si près de son but, elle sentait que ses nerfs étaient sur le point de lâcher et elle aussi par la même occasion. "Je… je suis en bas de chez toi… Est-ce que tu peux venir me chercher…" Elle marqua une pause, augmentant sa respiration par la bouche et passant sa manche libre sur son visage pour s'essuyer au mieux qu'elle le pouvait. "J'ai… besoin de toi."

Sa voix mourut à la fin de sa phrase, avant même, les dernières paroles s'étouffant dans sa gorge. Sans attendre réellement de réponse, elle raccrocha, restant un instant la tête fixant la flaque d'eau qui s'était formée à côté d'elle et dont les gouttes formaient un étrange ballet. Elle ravala sa salive et leva les yeux en direction de la fenêtre à l'étage, fenêtre qu'elle savait appartenant à son ami en espérant voir un signe qu'il venait la chercher. Elle se laissa emporter par le manque de force pour s'appuyer le dos sur le mur en brique qui délimitait l'allée où elle se trouvait, avant que ses jambes n'arrivent au bout de leur effort et cèdent à leur tour face au poids de Faith, la faisant s'écrouler sur en position assise sur le sol trempé. Son regard commençait peu à peu à se vider, sa vue se troublant, elle était fatiguée, elle avait besoin de dormir. Elle était affamée aussi, n'ayant rien mangé de bien consistant depuis plusieurs jours. A chaque seconde, elle sentait ses paupières devenir de plus en plus lourdes, dans l'incapacité de les laisser ouverte. Elle ne fut réveillée que par le bruit de pas qu'elle espérait appartenir à son ami ainsi que sa voix qui par miracle arrivait à la maintenir éveillée dans un sursaut.
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Who I was, who I am and Who I will be
Faith — Alexis

Je venais à peine de quitter l’Institut, c’était il y a de cela une semaine et quelques. Ça paraissait fou. Démodé. Un peu comme des fresques issues d’un vieux livre d’heures moyenâgeux…c’était moche, on y comprenait rien, mais ça avait été fait quand même. Les événements ayant secoué le monde cette année n’ont pas aidé non plus à rendre les choses plus claires dans mon esprit. Je crois que j’en avais eu marre, que j’avais eu besoin de partir. Sur un coup de tête certainement, mais je sentais que quelque chose n’allait pas dans le bon sens. Alors j’avais fait comme d’habitude : j’avais agi.
Sauf que là, ce soir, j’étais tout sauf en train d’agir. J’étais en train de végéter alors que j’avais passé une partie de la nuit au Two-Bit’s Retro Arcade, dans le Lower East Side. J’y avais rejoins quelques connaissances, ça m’avait permit de penser à autre chose. J’étais beaucoup plus sonné que d’habitude, je le sentais, mais ça ne m’avait pas arrêté. D’ailleurs, c’était à se demander si quelque chose allait réussir à véritablement me stopper un jour. J’étais loin de m’imaginer que cette nuit allait prendre un autre tournant. Après avoir descendu quelques bières, joué et parlé, j’avais fini par reprendre le chemin pour Hell’s Kitchen, mon quartier. Aux alentours d’une heure du matin, j’avais pris le métro pour remonter, la musique hurlante dans mes oreilles. Habitué du coin et de la ligne, je ne réfléchissais pas et marchai comme un véritable automate. Mon cerveau connaissait les lieux et mon corps se dirigeait presque de lui-même. J’avais à peine remarqué la camée asiatique qui m’avait dévisagée tout du long…sauf lorsqu’elle avait essayé de gruger aux portiques. Je l’avais faite passer avec moi sans réfléchir plus loin. Les notes jouant dans mes écouteurs, je n’aurais jamais su si elle m’avait remercié ou pas…en fait, ce détail-là m’importait peu.

La capuche de mon sweat-shirt rabattu sur ma tête et mains enfouies dans les poches de ce dernier, je m’étais dirigé vers la sortie. La pluie diluvienne s’était écrasée violemment sur moi alors que j’avais gravi les dernières marches pour sortir. Je venais de songer que j’avais oublié de prendre à 22h mon cachet, mais que j’allais me rattraper en rentrant. Il était 1:23 AM lorsque mon téléphone, enserré autour d’une de mes mains, se mit à vrombir. Immédiatement je su de qui il s’agissait, et je répondis sans attendre - ni même toucher un seul bouton. « Allo, Faith ? », avais-je balancé, d’abord étonné d’avoir un appel de sa part à une heure pareille. Pas qu’elle soit une couche tôt, mais…stop. Elle était en train de pleurer, j’entendais…je continuais à marcher de manière plutôt lasse, alors que j’essayai d’avoir des informations concrètes. « Faith qu’est-ce qu… » « Attends, ne dis rien… » Je fronçai les sourcils. Mon coeur se mit à s’emballer. Il n’y avait pas d’écho. Et je venais de la localiser via son téléphone, elle était… « Je… je suis en bas de chez toi… Est-ce que tu peux venir me chercher… » …j’avais accéléré le pas et prononcé ces mots avant qu’elle n’ajoute ses dernières suppliques, « J’arrive, » avais-je dis en français dans mon agitation. J’avais sorti mes poings de mes poches pour me mettre à courir à toute jambes vers mon immeuble. Dans ma course, j’étais venu à me demander plusieurs choses. Comment cela se faisait-il qu’elle soit ici sans qu’elle ne m’ait prévenu au préalable, comme d’habitude ? Pourquoi est-ce qu’elle pleurait ? Pourquoi…n’avais-je rien senti venir ? À bien y réfléchir…j’étais incapable de dire sur quel vol elle était sensé être, que ce soit aujourd’hui ou toute la semaine précédente. Un blanc. C’est ça. Ou tout simplement des réflexions amenuisées, limitées par ces substances que j’ingérais quotidiennement.

J’avais fini par arriver, manquant de m’éclater par terre à cause d’une plateforme qui m’avait fait faire de l’aquaplaning. J’avais vu sa silhouette et l’avait interpellée. « Faith ! », puis, arrivant à sa hauteur, m’esquintant un de mes genoux que je venais de faire tomber au sol près d’elle. « Faith, ça va ? », lui dis-je, prenant son visage humide entre mes mains froides. Pas de réponse immédiate. Je décidai de la soulever, glissant mes bras sous deux de ses articulations. Je la gardai contre moi puis arrivai jusqu’à la porte, que j’ouvrai sans code, la poussant avec mon dos. Je grimpai jusqu’au deuxième étage, là où nous créchions…dans mon ascension, j’avais essayé de la garder éveillée, ne sachant de quel maux elle souffrait. « On y est, reste avec moi. » Je l’avais déposée délicatement sur le sol du pallier, avait ouvert au plus vite la porte puis reprise pour l’emmener à l’intérieur. Je la déposai sur le canapé, allait refermer illico la porte que je verrouillai une fois. J’avais fini par être un peu parano avec certains tumultes localisés à Hell’s Kitchen. J’ôtai ma capuche trempée alors que je revenais vers elle, toujours dans l’empressement. J’étais à la fois terriblement inquiet et déjà tiraillé par la culpabilité…et j’étais loin d’être au bout de mes peines…

…parce que je venais de découvrir à l'instant que le dernier vol qu’elle avait prit s’était…écrasé.

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Dernière édition par Alexis R. Kermarrec le Sam 13 Fév - 19:01, édité 1 fois
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Feat. Alexis R. Kermarrec
La voix était tout ce qui la maintenait éveillée pour le moment, elle se sentait cependant soulevée comme volant dans son propre rêve. Chacun des pas que son corps faisait machinalement, avec quelques ratés, l'épuisait d'avantage. Les os trempés, ce fut un soulagement lorsqu'elle passa la porte, du moins c'est ce que son cerveau compris lorsqu'elle ne sentit plus les gouttes venir mourir sur sa tête. Son corps était lourd, sans aucune force alors qu'il montait les marches en la portant à présent dans ses bras. Elle ne savait même pas si son ami lui parlait encore pour la maintenir éveillée, elle n'entendait plus qu'un brouhaha, un vacarme inaudible comme après une forte détonation. Des voix, des pas ? Elle ignorait de quoi il s'agissait. L'escalier devant elle se faisait de moins en moins distinct et, dans un ultime effort, elle tentait de poser sa main contre le mur pour alléger le poids qu'elle était pour Alexis, mais rien n'y faisait, il glissait continuellement sur la paroi, ne laissant que des traces humides de sa paume sur le papier peint. Sa tête était lourde également et se balançait à chaque pas, un coup à gauche un coup à droite, cognant à chaque aller-retour le torse de son ami français. Une fois au dernier étage qu'il devait gravir, ses membres ne bougeaient même plus, ils se contentaient de pendre dans le vide, augmentant surement la difficulté pour son ami de la tenir ainsi. Elle se senti posée, délicatement cette fois, sur le palier à côté d'une porte qu'elle pensait être celle de l'appartement d'Alexis. Elle ne garda plus ensuite que le vague souvenir du bruit d'un trousseau qui tourne dans une serrure avant que sa vue ne s'assombrisse complétement.

Elle se réveilla en sursaut, se redressant d'un coup sec comme après un mauvais rêve, bien qu'elle n'ait aucun souvenir d'avoir rêvé. La seule chose dont elle se souvenait des ténèbres qu'elle venait de traverser, c'était le visage d'Alexis, la seule chose qui la rattachait encore à ce monde. Elle était sur le canapé, un peu vieillot et pas forcément confortable par endroit mais pour l'heure, n'importe quoi aurait pu faire l'affaire. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle tourna la tête vers la fenêtre pour voir que non seulement la pluie était toujours présente mais qu'elle semblait redoubler de violence. Les gouttes tombaient à présent sur l'escalier métallique servant de sortie de secours en provoquant une nouvelle musique, différente de celle à l'extérieur. Impossible alors d'avoir la réponse mais son état de fatigue ne s'étant pas réellement amélioré, elle ne devait pas avoir dormir des heures. Elle posa alors son regard sur elle, poussant la couverture qui la recouvrait. Elle voulait savoir comment elle était encore habillée, non pas que ça la dérangerait qu'elle soit déshabillée par Alex, les deux jeunes s'étant déjà vu dans le plus simple appareil durant leur jeunesse, mais elle ne voulait pas qu'il découvre ce qu'elle était devenu de cette manière. Son sweet avait été enlevé ainsi que son pantalon, la laissant en petite culotte et avec un t-shirt fort heureusement à manche longue cachant ses chaînes. Mais, les avait-il sentit en lui retirant ses vêtements ? Cette idée la paralysa un instant. De plus, où était-il actuellement ? Était-il parti en voyant l'horreur qu'était devenue son amie ? Elle balaya du regard la pièce pour voir ses vêtements sécher sur une chaise à côté du radiateur mais pas de trace d'Alexis. Elle se mit en position assise sur le canapé et s'entoura de la couverture le plus possible. Devant elle, sur la table base se trouvait un verre d'eau posé à son attention. Elle sourit légèrement en pensant à la personne qui l'avait posé là et qui avait toujours été au petit soin pour elle quand elle avait des problèmes, l'inverse était vrai également. D'une main encore faiblarde, tremblante, elle essaya d'attraper le verre afin d'y plonger ses lèvres mais la prise qu'elle avait sur ce dernier se desserra et fit chuter le récipient sur la table basse, renversant son contenu. "Chier" lança-t-elle en poussant autant qu'elle le pouvait les différents magazines pour les épargner d'un bain forcé.

Des bruits de pas résonnèrent alors dans l'appartement, elle tourna furtivement la tête pour voir son ami arriver vers elle, sans doute alerté par ses paroles. Elle détourna rapidement le regard en s'enroulant d'avantage dans la couverture, ne voulant pas sentir son regard sur elle. C'était une réaction ridicule, compte tenu de la relation entre eux mais elle avait honte de ce qu'elle était devenue. Ne contrôlant pas encore son pouvoir, elle aurait pourtant tellement voulu se changer en sable et disparaître de l'appartement en cet instant. "Je suis désolé." Une excuse futile pour l'inondation qu'elle avait provoquée malgré elle. Elle ne croisait toujours pas son regard, se contentant de fixer la moquette en jetant des coups d'œil furtif à son attention alors qu'il était sans doute en train de réparer les dégâts. Elle attendait presqu'un signe de sa part, une question sur ce qu'il avait vu en lui retirant ses vêtements. Ses doigts serraient d'avantage la couverture alors que ses lèvres sèches se mordillaient. "Je…" elle commença toujours le regard dans le vide puis tourna la tête, implorant presque dans le regard pour une forme d'aide. "Il y a eu un accident… l'avion… il a…" Ses paroles étaient saccadées, des bouts de phrases manquaient mais donnaient l'impression d'être prononcé sans pour autant être audible. "Une machine… j'ai…" Elle tenta de regagner son calme, des trouver ses mots avant de continuer. Les larmes recommençaient doucement à perler au coin de son visage mais elle les essuya rapidement avant de faire tomber le rempart qu'elle s'était formée grâce à la couverture. Elle ne saurait pas lui expliquer réellement sans lui montrer d'abord en quoi elle était à présent différente, comme lui en somme. De plus, ce geste lui donnerait peut-être le courage de continuer ses phrases, ou à défaut, de la soulager légèrement.

Elle retira alors son t-shirt, dernier bout de tissu qui lui cachait le corps, si on ne comptait pas ses sous-vêtements. De ses avant-bras partait une chaîne à présent, s'enroulant le long de son bras puis de son torse pour que viennent se loger sur son ventre et son dos de curieuse lame courbe. Le tout semblait être en sable, un sable en mouvement constant qui semblait se mouvoir dans un moule invisible, créant chaque maillon de la chaîne, sans qu'aucun grain ne s'échappe de cette emprise. Les lames de leurs côtés étaient également du même matériau et semblaient tout autant glisser en permanence. Seul le bout de ces dernières, le côté tranchant d'une épée normale, était lui fait en verre mais visiblement, d'après les tentatives de Faith pour s'en débarrasser, parfaitement incassable. Juste en dessous de ces morceaux de verre, sa peau était couverte d'entaille, résultant des frottements entre son corps et ses armes durant ses voyages. Alexis ne pouvait pas le voir de l'angle où il se trouvait, mais il était fort à parier que son dos soit dans le même état. Elle se rendit compte alors que les morceaux de scotch qu'elle avait utilisé pour les maintenir le plus possible en place, faisant avec les moyens du bord qu'elle avait trouvé à l'hôpital dans sa fuite avait été retiré, ce qui répondait à la question qu'elle se posait plus tôt, il savait. Elle passa rapidement sa main sur son ventre pour voir que les entailles qu'elle s'était faîtes avait également été soignées. Alexis était réellement au petit soin pour elle. Elle secoua légèrement les bras et les chaînes se délièrent toutes seules, les lames tombant sur le sol sans faire le bruit métallique que de tel objet devait faire dans pareille situation. Elle restait à présent muette, ravalant le peu de salive qui lui restait encore, ses mains sur les épaules opposées et le regard perdu sur le verre renversé quelques minutes plus tôt. Son esprit n'espérait qu'une seule chose, qu'Alexis prenne la parole, dise quelque chose à ce sujet avant qu'elle ne puisse donner une explication… ou quelque chose d'autre car elle-même ne savait pas réellement ce qui s'était passé pour la mettre dans cet état.
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Who I was, who I am and Who I will be
Faith — Alexis

Issue no.4. Comment avais-je pu ne pas la tracer, alors que je l’avais fait en permanence par le passé ?
[…]
Issue no.22. Pourquoi les médias n’en avaient-ils pas parlé ?
[…]
Issue no.37. Pourquoi elle, bon sang ?

Alors que j’étais encore sous l’emprise de stupéfiants, j’avais étonnamment retrouvé cette hyperactivité cérébrale et ses migraines terribles. Une émotion telle avait fait ressurgir mes facultés à leur état brut, bien que pas optimales. Le flot d’informations. Je triai, cherchai, rassemblai. Tout le temps. Maintenant plus que jamais. Et là, alors que je la regardai d’un oeil inquiet alors qu’elle s’était plongée dans un sommeil sans fond, je tentai de répondre à ces interrogations. Seul. Soucieux. Coupable.

Je m’étais assuré qu’elle respirait toujours. Cela pouvait paraître idiot, mais mes premiers réflexes avaient été ceux-là. Pas de température, elle ne transpirait pas, n’était pas moite. Mais elle était clairement affaiblie, voire même en dénutrition. J’aurais pu la réveiller et la forcer à manger, boire…mais non, j’osais espérer qu’elle avait plus besoin de sommeil qu’autre chose pour le moment. Survivre à un crash c’était déjà quelque chose d’assez traumatisant, quant bien même je n’avais jamais vécu ce genre de choses. J’étais passé par la cuisine pour prendre le cachet que j’avais oublié plus tôt dans la soirée, vérifia l’heure. 1:52 AM. Je revins vers le canapé avec un de mes tee-shirt, ôta les vêtements trempés qu’elle portait et qui la menacerait d’autres maux si elle n’était pas réchauffée. Le tout avec délicatesse, respect, et surtout dans le but de ne pas la réveiller. Alors que j’allais lui faire enfiler un de mes tee-shirts, j’étais tombé sur des plaies. Des plaies encore rougies par le sang, séché à quelques endroits. Mon coeur se serra. J’étais resté là, comme un con, pendant une minute complète à me demander j’avais pu être alors qu’elle avait vécu ces terribles épreuves. La réponse était pourtant simple : ici, à New York, mon cul posé sur ce canapé, à faire semblant de vivre. Honteux.

1:56 AM. J’avais ramené les quelques trucs qui traînaient dans le coin « pharmacie » que Faith m’avait demandé d’aménager, il y a déjà un moment de ça. Que ça servait toujours, que les petits bobos pouvaient arriver n’importe quand et souvent quand on s’y attendait le moins. Une bonne initiative dirons-nous…merci, Faith. J’avais décollé ces…lames recourbées que je ne pris pas vraiment le temps d’analyser à leur juste valeur. Même si j’y pensais, j’étais plutôt préoccupé par les blessures cutanées qui avaient résulté du frottement de ces dernières contre sa peau…j’avais nettoyé, désinfecté, protégé…et l’avait enfin laissée, une couverture molletonnée sur elle. Ses affaires, elles, séchaient près du radiateur. Je crois qu’elle devra se contenter de mes fringues pour l’instant.

2:05 AM. Je suis à la fenêtre de la cuisine, grillant une clope. Je me prends parfois des gouttes de pluie dans la tronche avec une brise mal dirigée, mais je m’en fiche. Je suis ailleurs, le cachet fait effet. Je suis rongé par l’inquiétude et le remord. Je me demande encore comment je parviens à rester presque immobile, alors que tout mon corps veut bouger. Cette petite phase me permet de garder un semblant de calme. Mes yeux se voilent d’un filet larmoyant alors que j’ai l’impression de ressentir tout ce qu’elle ressent. Je me reprends très vite, passant machinalement mon pouce au dessus d’une de mes narines, je tire une nouvelle taffe avant de me perdre de nouveau.

2:14 AM. J’avais quand même fait l’effort d’aller me doucher, je venais d’en sortir. J’avais laissé volontairement mon téléphone sur la table basse afin d’accéder au micro, pouvant surveiller dans le cas où il y aurait des mouvements quelconques. Rhabillé, j’avais remis mes écouteurs dans les oreilles afin de me perdre dans autre chose que d’interminables questionnements. Puis j’avais commencé à tourner comme un lion en cage dans l’appartement, longeant les murs. Je faisais le tour du périmètre, encore, encore, et encore. Le bout de mes doigts éraflant subtilement le mur à mon passage, lorsque ce n’était pas plus.

2:56 AM. Il y a 4 minutes, je m’étais finalement arrêté. La gorge sèche, j’avais bu un verre d’eau et avait eu la présence d’esprit d’un mettre un aussi pour Faith au cas où elle se réveillerait - même si je doutais franchement en sa capacité à tenir une charge pareille pour l’instant. J’ignorais si elle allait avoir le sommeil lourd sur la durée ou si ça allait plutôt s’apparenter à une sieste…en tous cas, celle qu’elle faisait n’était pas une micro.

3:21 AM. Entre temps, j’avais récupéré mon téléphone et m’était assit dos contre le canapé, par terre. J’avais cru m’assoupir un instant mais ce n’était pas le cas. Ce qui me valut cette impression, ce fut sans doute ma réaction assez lente au son qui s’était pourtant produit à l’instant. « Chier… », entendis-je alors que je me tirai de mon état semi-végétatif pour me dresser sur mes jambes, essayant de faire un maximum de bruit pour ne pas la surprendre. Il ne me fallut pas moins d’une fraction pour comprendre ce qu’elle avait fait. Elle s’excusa. Je lui avait dit aussitôt, chevauchant sa dernière syllabe. « C’est bon, c’est pas comme si on manquait de flotte aujourd’hui…puis ça arrosera la moquette. » Blague à part. Même dans un moment pareil, je ne pouvais pas m’empêcher de dire des conneries…pathétique. J’avais vu son mouvement de repli, senti qu’elle était sur la défensive. En temps normal, je serais venu m’éclater contre elle comme un aimant positif à son négatif. Je crois que nous avions tout deux le même ressenti. Comment aurait-il pu en être autrement ?

J’avais replacé le verre droit sur la table et pris les magazines pour les mettre par terre. Même si l’air était humide, ça n’allait tuer personne. Et je m’étais abstenu de la perforer avec mon regard, elle ne voulait pas de ça non plus, j’en étais quasiment certain. Nous avions passé tant de temps ensemble que nous pouvions à présent déceler la moindre nuance émanant de l’autre. C’était un point positif comme une damnation, au final…surtout lorsque l’on se sentait impuissant face à certaines situations. Je ne disais rien, préférant la laisser prendre son temps. J’en profitai simplement pour canaliser toutes ces émotions qui resurgissaient avec son réveil. Mes bras étaient croisés sur mon torse. J’avais le teint blafard - moins qu’elle cependant - et mes yeux étaient rougis par la fatigue. Enfin, il n’y avait pas que ça, mais cet argument convenait parfaitement pour le moment.

Elle avait commencé à délivrer des mots plus difficiles à sortir, plus graves. L’intonation de sa voix réussit à me faire flancher. Mes yeux se soudèrent aux siens, répondant à leur appel. Sa souffrance m’aveuglait…à moins qu’il ne soit question de mes propres sentiments. Mais la distance était comme réglementaire, nécessaire. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, à rester loin de l’autre…j’espérais le plus court possible.
Mais j’avais toujours pas réussi à sortir quelque chose. À défaut, j’avais repris la bouteille d’eau que j’avais laissée sous la table basse, remplissant de nouveau son verre. Faussement concentré là-dessus. Lorsqu’elle fit tomber volontairement les lames, j’avais été comme projeté de nouveau dans la réalité. Fais quelque chose. Bouge. Parle. T’es pas mort, merde, et elle ne l’est pas non plus ! Alexis Raphaël Kermarrec, t’as passé assez de temps en taule pour savoir te satisfaire de l’essentiel…et surtout le déceler.

Je me suis redressé, trainé et me suis laissé tomber sur le canapé à ses côtés - mais, contrairement à d’habitude, à distance plus que raisonnable. J’étais limite au bout, comme un vieux couple qui se serait fait la grève de l’amour pendant cinq mois. Et encore, j’étais gentil sur la métaphore. Je suis resté quelques secondes à regarder dans le vide, j’étais pas habitué à rester éveillé après avoir fumé autant et avec des comprimés dans le bide. Et puis j’avais esquissé un sourire. « Tu n’as pas à t’en vouloir… », puis un soupir. Dans ce dernier, on sentait mon anxiété que je me fichai de plus en plus à camoufler. J’avais laissé tomber ma tête sur le canapé, laissant le poids de cette dernière faire son oeuvre. Elle s’était donc inclinée vers ma Valentine. « Faith… », dis-je en l’appelant à me regarder. Je voulais qu’elle me réponde sincèrement. « Est-ce que… », mes traits forcirent, mon sourire avait disparu et laissait place à d’autres choses plus profondes. Plus sérieuses. « Est-ce que quelqu’un t’a fait du mal ? » Je voulais  savoir. Je n’avais pas réussi à retrouver sa trace. Même les hôpitaux locaux n’avaient pas fait leurs transmissions. Alors, je pouvais m’attendre à tout…et surtout au pire. Dans mon esprit, cette question pouvait tout aussi bien être traduite par ‘y a t-il un nom que je dois effacer des registres’, car il est clair est net que j’aurais eu cette volonté démentielle, celle de la venger.

« Avant ça… », émis-je dans un demi-murmure. Le sens des priorités. Mon discours paraissait démodé, peut-être même détaché de ce qu’elle pouvait ressentir - alors qu’il n’en était rien. Ça se sentait par tous mes pores; mes gestes, ma voix, mon regard : tout. J’avais tiré mon bras jusqu’à la table basse pour attraper le verre, il fallait qu’elle boive. « Tu veux réessayer ? Je t’aide cette fois. » Oui, et elle n’allait pas pouvoir parler longtemps si elle ne se re-hydratait pas illico presto. J’étais loin de m’imaginer que j’allais lui répéter cette phrase de nombreuses fois dans les mois à venir. Et mon sourire était revenu…il ne me fallait plus que son accord.

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Feat. Alexis R. Kermarrec
Faith retourna en position assisse, silencieuse. Alexis avait repris la parole mais elle ne répondait à aucune de ses questions, se contentant de s'essuyer les perles au bout de ses yeux. Il s'était posé à côté d'elle mais en mettant autant de distance entre eux que la longueur du canapé pouvait offrir. Ce n'était pas réellement ce qu'elle voulait actuellement, elle préférait sentir ses bras autour d'elle pour la rassurer, de sentir son souffle sur sa nuque et les battements de son cœur contre sa poitrine. Elle tourna son regard dans sa direction lorsqu'il lui proposa de boire un autre verre. Timidement, elle répondit uniquement avec un geste de la tête, bloquant cette dernière en direction des pieds d'Alexis. Habituellement, c'était elle qui était au petit soin pour son ami, parce que c'était souvent lui qui en avait besoin. Que ce soit ses migraines, ses problèmes avec la justice ou d'autres choses encore, elle était toujours là. Et maintenant, c'était un peu honteuse qu'elle échangeait les places, s'en voulant de ne pouvoir lui donner rien d'autre qu'une charge de problème supplémentaire, un fardeau fait de sable et de verre. Elle resta dans cette position en voyant les pas d'Alexis s'éloigner pour aller chercher le dit verre plein, refusant de le regarder partir. Elle avait repris la couverture et une fois encore, s'était entourée avec, plus par pudeur de ses lames que par une réelle sensation de froid. Les pas revinrent finalement et Faith se positionna pour laisser de la place à son ami, afin qu'il s'installe à ses côtés, assez proche cette fois-ci pour pouvoir la toucher.

Elle attrapa le verre, cette fois si à deux mains alors aidée par celle du mutant. Ce geste fit tomber légèrement la couverture de ses épaules, dévoilant le bout de tissu de son soutien-gorge. Toujours tremblante, elle arriva finalement à humidifié ses lèvres du liquide qui lui était offert avant de l'ingurgité entièrement d'un goût. Sa gorge se rafraîchit d'un coup, une sensation qu'elle avait perdue depuis plusieurs jours déjà, ne buvant que très peu et clairement pas à sa soif. Elle lâcha un "Ah !" de soulagement une fois le verre vidé, avant de laisser une main, celle qui n'était pas soutenue par celle d'Alexis, pour la porter à sa bouche, s'excusant ainsi silencieusement du bruit qu'elle venait de produire, tout en regardant son ami dans les yeux. Elle incita la main conte la sienne à rapporter le récipient sur la table basse en démarrant le mouvement dans ce sens. Puis elle retourna dans sa couverture une fois de plus. Elle n'avait toujours pas répondu à ses questions, ne sachant pas trop comment elle pouvait y répondre, elle restait silencieuse durant plusieurs secondes, le regard de nouveau plongé sur des détails insignifiant – en l'occurrence le verre – pour ne pas croiser celui de l'ordinateur vivant. Puis, dans un geste d'une rapidité dont elle s'ignorait elle-même capable dans son état, elle fit tomber la couverture pour enlacer le cou de son voisin de canapé, se serrant aussi fort qu'elle le pouvait, sa tête se réfugiant dans le creux de son cou. Les yeux clos, elle sentait une nouvelle envie de pleurer, mais rien ne venait, quelque chose en cet instant l'empêchait de pleurer, la simple présence qu'elle ressentait à ses côtés suffisait à lui donner la force de vivre un jour de plus malgré son nouveau problème. Une présence qui lui avait manqué durant ces dernières semaines.

Lee resserra son emprise avant d'étouffer son ami, bien que dans l'état actuel, elle ne risquait pas de lui faire énormément de mal. Ses mains cependant, ne quittèrent pas la peau d'Alexis, caressant son cou, puis ses épaules, glissant le long de ses bras pour finalement attraper ses mains. Ses doigts caressaient alors la paume de sa main, ce qui apaisait la jeune fille. "Je… non, je ne pense pas." dit-elle d'un ton las. Elle n'en savait rien en réalité, étant dans le coma à l'hôpital durant plusieurs semaines après le crash, nul ne pouvait savoir ce que le docteur et les infirmières purent faire comme tests sur elle. "Il y a eu une tempête durant le vol." Elle parlait avec un ton toujours aussi las, dû à la fatigue qui, s'il elle s'était un peu résorbée, était toujours présente. "L'avion… a été frappé par la foudre… enfin, je pense." Des flashes lui revenaient de ce qui s'était produit dans la cale, les éclairs qui zébraient le ciel. "Il y avait une machine…" Faith ferma les yeux, serrant un peu ses mains contre celle de son interlocuteur, enfonçant malgré elle ses ongles dans ses paumes. Son cerveau lui faisait mal, comme après une bonne cuite, à cause en partie de sa déshydratation mais également par les souvenirs qui étaient comme des piques attaquant la région de sa mémoire. "Je… ne sais pas ce qui s'est passé ensuite… j'ai appris que l'avion s'était écrasé et que j'étais la seule survivante." Ce qui soulevait sans doute encore plus de questions, à savoir comment elle avait pu survivre à un tel choc. Il arrivait que des rescapés pouvaient être trouvé avec les crashes d'avion mais c'était assez rare et encore plus rares qu'il n'y en ait qu'un, pas la plus résistante ni la plus en sécurité pour rajouter à cela. Se rendant compte du traitement qu'elle infligeait à son ami, elle relâcha ses mains pour serrer délicatement ses poings d'une manière hésitante. Il en savait à présent autant qu'elle, c’est-à-dire par grand-chose. Peut-être que la boîte noire fournirait plus d'information mais où pouvait-elle bien se trouver à présent ? Elle saisit une de ses chaînes de sable et la souleva à hauteur de leurs regards respectifs. Le sable semblait toujours s'écouler comme n'ayant aucune consistance, provoquant un mouvement qui, en d'autres circonstances, pourrait être apaisant. Son regard passa des maillons qui oscillaient, entraînés par le mouvement de la lame pendant dans l'air, à celui de son ami, cette fois-ci avec un mélange de peur et d'inquiétude. "Qu'est-ce que je vais faire maintenant ?" La condition de mutant, ou appelez ce qui lui arrivait comme vous voulez, était différente pour chacun. S'il est connaissait les difficultés d'Alexis à cause de son pouvoir, il pouvait malgré tout se promener en rue normalement, ce qui risquait d'être beaucoup plus problématique avec ses deux extensions.
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Faith — Alexis

Et elle ne répondait pas.
Ou alors, c’était mon esprit qui voulait avoir une réponse plus rapide, immédiate, qui aurait su me conforter dans mes attentes. Me réconforter tout court en vérité. À croire que je n’avais besoin que de ça pour que ce soit le cas…alors qu’il n’en était rien. C’était elle qui avait besoin d’aide à l’instant, pas moi, quant bien même j’étais pas dans une bonne passe. J’avais laissé de côté ces tortures que je m’infligeai pour pouvoir agir. M’ancrer dans la réalité de nouveau, c’est ce dont j’avais besoin…et plus que jamais, la voir arborer de nouveau un sourire. Je m’étais glissé jusqu’à elle, pliant une de mes jambes sous l’autre afin d’avoir une assise confortable pour l’aider. Je rapprochai le verre de ses lèvres, tandis qu’elle l’enserrait aussi de ses mains faibles. Alors qu’elle était occupée à se désaltérer, j’avais replacé une de ses mèches de cheveux qui avaient voulu retomber sur le coin de son nez pour la gêner. Une fois le verre terminé, elle émit un son caractéristique qui signifiait à quel point elle avait eu besoin de ça. J’étais même persuadé qu’un autre verre ne serait pas de refus. « Tu me diras quand tu en veux un autre. » J’avais suivi son geste pour aller déposer le récipient sur la table basse. Et qu’elle ne s’avise pas de se restreindre pour ne pas me déranger ou quoi que ce soit d’autre. Parce que j’avais l’impression qu’elle était dans cette optique-là actuellement, à en voir comment elle agissait. En revenant un peu vers elle, je remontai la couverture sur ses épaules et gardait mon bras sur ses épaules après ça.

Dans le silence qu’elle avait laissé, j’avais voulu la prendre dans mes bras, sauf que c’est elle qui vint m’attraper le cou pour rester au plus proche de moi. Encore une fois, elle avait fait tomber la couverture - à croire que le destin voulait qu’elle finisse avec un rhume d’enfer. Sa tête dans mon cou, j’avais déposé un baiser sur sa tête, lui caressant machinalement les cheveux. Je n’avais rien dit à ce moment là, certain que c’était une nécessité. Pour elle comme pour moi.
Sa poigne était d’ailleurs ferme, je ne pouvais m’empêcher d’avoir envie de lâcher quelques larmes. Mais je me retins. Je n’étais pas là pour m’apitoyer sur son - notre - sort, bien que ces rejets lacrymaux n’auraient pas été à traduire ainsi. J’étais à la fois heureux de la trouver en vie et tout de même en bonne santé, mais aussi malheureux qu’elle ait eu à souffrir et qu’elle souffre encore…et j’en étais pas moins responsable…j’aurais pu réagir plus tôt. Et lui épargner bien des douleurs supplémentaires. Faith s’était retirée et avait finalement répondu - je ne m’y étais même pas attendu, comme si j’avais enregistré le fait qu’elle ne voulait pas y donner suite.

Ses mains se baladaient alors qu’elle m’offrait quelques informations. La foudre avait donc frappé l’appareil, et la présence d’une certaine machine aurait éventuellement…donné naissance à la mutation de la seule survivante, à savoir Faith ? Je n’avais pas connu quelque chose de semblable, mais la chimie, la technologie,…tant de choses pouvaient altérer un organisme et produire des changements aussi imprévisibles qu’incontrôlables. Je n’avais pas eu cette malchance d’avoir connu un semblant de normalité une bonne partie de ma vie avant que la Sainte Mutation me frappe. Elle n’était pas porteuse du gène X. Spiderman et d’autres surhumains non plus. La piste de la mise en quarantaine et les expériences scientifiques ne tenaient pas la route…j’étais presque rassuré. Faith fronça les sourcils, comme si elle souffrait d’une douleur à la tête. Ses ongles s’enfoncèrent dans la paume de ma main, mais je ne réagis pas, me contentant de regarder nos mains et son visage par intermittences. « Tu as été courageuse… », lui soufflai-je en toute sincérité. « Je suis fier de toi tu sais. » Je le pensais, et plus que jamais. Tout ce qu’elle avait entreprit. Tous ces obstacles qu’elle avait traversé, parfois par ma faute, et qu’elle avait bravé malgré les difficultés rencontrées. Je la scrutai avec attention, une boule coincée au travers de la gorge.

Je n’allais pas la harponner de questions pour le moment. Pas plus que je venais de le faire, du moins. J’étais déjà en train d’essayer de chercher des informations là où je pouvais en dégotter, bien que j’essayai de rester avec un pied à terre dans cette pièce. Et elle m’y aida en tirant une de ses chaînes ensablées, la remontant jusqu’à nous. J’observai en silence, à la fois fasciné et intrigué. Je n’osais pas y toucher étant donné que ça lui appartenait. Et à sa question, qui était pour moi plutôt un cri du coeur, un appel à l’aide, j’avais resserré mon étreinte en lui susurrant. « Elles t’appartiennent, Faith. Elles sont à toi. » Et c’était là la première étape, parfois la plus difficile à accepter. Ces ‘choses’ faisaient désormais partie d’elle, de son corps, de son organisme. C’était un membre en plus qu’elle devra respecter autant que le reste qui la composait.  « Le changement…c’est quelque chose de difficile à appréhender. » J’avais l’impression de parler comme un érudit. Un vieux maître qui apprenait à son apprenti la voie de la sagesse. Pendant un instant je m’étais imaginé avec une moustache…incroyablement déroutant. De toute façon, il était clair que j’avais vécu ça moi aussi. « Mais l’Homme a cette fabuleuse capacité à s’adapter. Je sais que tu vas y arriver, toi aussi. » Je m'étais inclus dans le lot. Comme si j’avais réussi à accepter totalement…les cachets que je prenais n’étaient pas vraiment là pour aller dans le sens de mes propos, ni même les joints que je m’enfilais pas mal en ce moment. Ça inhibait ce que je ne parvenais pas à supporter - à accepter. Et c’était dû à mon pouvoir. Dieu merci, elle n’était pas au courant, et mes talents de persuasion allaient de pair avec ma sincère volonté de la voir avancer. « Alors maintenant, tu vas faire ce que tu as toujours fait : avancer. Et me faire des mugcakes au nutella, aussi…mais ça passe après. » Je passai une de mes mains sur son visage, lui souriant. « Je t’aime, » lui dis-je, « et je serais toujours là pour toi. »

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Feat. Alexis R. Kermarrec
La main d'Alexis se posa sur la joue de la jeune fille, qui n'eut comme autre réaction de tourner légèrement la tête pour se concentrer sur le coin de la table. Elle ne savait pas si elle était capable d'avancer comme il lui disait. C'est vrai qu'elle avait l'habitude de ne pas s'embarrasser de problèmes, qu'elle fonçait toujours pour les résoudre au plus vite. Mais ce n'était jamais que des problèmes d'humains, des choses que l'on pouvait facilement résoudre avec un peu de bonne volonté. Mais là, c'était de loin bien différent, elle allait devoir vivre avec et ça allait être un énorme handicap. Sa tête toujours en contact avec la main si familière, se pencha pour renforcer la proximité, les regards ne se croisant toujours pas. "Je ne sais pas si j'en suis capable…" Elle murmura ces mots, à peine audibles. Ces yeux étaient à présent clos, profitant juste de l'instant présent. Elle pivota, rompant ainsi le lien qui les unissait pour se remettre droit sur le canapé, plaçant ses coudes sur ses genoux et plongeant son visage dans ses mains. Elle était déboussolée, mais qui ne le serait pas par de tels évènements. Elle était aussi perdue, dans un monde qui lui était si familier mais dont le moindre repère avait changé. Il lui fallait un moment pour assimiler ce qu'Alexis lui disait. Laissant tomber un peu plus sa tête, écartant ses mains pour se les passer dans les cheveux, elle se sentait terriblement fragile en cet instant et c'était sans doute l'impression qu'elle donnait vu de l'extérieur.

Elle approcha sa main du verre vide qui se trouvait sur la table, le saisissant sans le soulever de peur de le renverser de nouveau. Elle le faisait glisser simplement en direction d'Alexis, le regard avec des yeux un peu humides. "Je peux avoir un autre verre ?" Elle attendit patiemment que son ami quitte la pièce pour regarder cette fois la fenêtre où les gouttes commençaient à se faire un peu plus rares sur la vitre. Elle se releva sur canapé, difficilement, tout en s'aidant de ses mains pour ce faire. Malgré la fatigue, elle ne voulait pas rester assise et sentait le besoin de se déplacer dans la pièce. Elle reprit alors la couverture pour la remettre sur ses épaules et se diriger vers la fenêtre pour observer la ruelle calme à cette heure avancée de la nuit. Faith tendit la main contre la fenêtre froide, ce qui tendit une de ses chaînes. Elle les avait maintes fois regardées mais elle en était toujours fascinée, d'une certaine manière. Malgré tous les sentiments négatifs qu'elle avait à leur égard, elles semblaient si douces, si apaisantes dans les grains de sable qui continuaient à se mouvoir sans cesse. La jeune anglaise ignorait si elle pouvait un jour les accepter mais elle comprenait les mots d'Alexis à leur sujet. Elles faisaient à présent partie de sa vie, de son corps. Elle se décida alors à se rendre à son tour à la cuisine pour y retrouver son ami, approchant doucement de la porte qui donnait vers cette pièce et s'aidant au moindre meuble ou mur où elle pouvait prendre appui.

Une fois juste au moment de tourner à l'angle de la porte, elle tomba nez-à-nez avec Alexis, ce qui la surprit plus qu'autre chose. Elle voulut faire un pas de recul mais, la longue couverture et sa fatigue n'aidant pas, elle se prit les pieds dedans, glissant, chutant vers le sol. Mais ce n'était pas tant ça le plus grave, mais bien ses chaînes qui, soumises au même loin physique que le reste du monde, s'envolèrent dans la pièce, l'une des lames entrant en contact avec le bras d'Alexis. La coupure ne devait pas être trop profonde, le mouvement étant assez lent, mais la partie en verre étant aussi coupante que les morceaux de la même matière, il y avait de forte chance pour qu'il saigne un peu. Faith se releva aussi vite qu'elle le pouvait, voire un peu plus vite, l'adrénaline aidant. Elle était paniquée, n'étant là que depuis quelques heures et ayant déjà blessé un être cher. "Je…" Une partie de son corps voulait aller à sa rencontre, voir les dégâts qu'elle avait produits mais une autre partie, encore plus grande, était terrifiée et la forçait à reculer. Elle heurta une petite table posée contre le mur, renversant ce que s'y trouvait à cause du choc. Elle regardait dans tous les sens, la panique la gagnant de plus en plus, son rythme cardiaque s'accélérant. Sa bouche s'ouvrait et se fermait sans produire le moindre son. Elle voulait parler pourtant, dire quelque chose mais rien n'arrivait plus loin que ses cordes vocales. Elle se retourna complétement pour tourner le dos à Alexis, se dirigeant faire sa chambre qui lui faisait face. Elle ne pouvait pas supporter de le voir ainsi par sa faute. La condition dans laquelle elle se trouvait aidant, son corps se changea en milliers de grain de sable, flottant dans l'air à mi-hauteur avant de partir en direction de la chambre. Elle ne le savait pas encore, cette transformation se produisant uniquement pour la seconde fois, mais ses déplacement semblait plus rapide sous cette forme et la fatigue, durant les quelques secondes, disparaissait également.

Elle se matérialisa de nouveau à l'intérieur de la pièce et ferma rapidement la porte derrière elle, la bloquant de ses petits bras fatigués. Un monstre, voilà ce qu'elle était devenue, un simple monstre, dangereux pour quiconque l'approcherait. Elle attrapa une de ses chaînes, la remontant jusqu'à saisir la fusée de la lame avant de la lancer à travers la pièce. "Allez-vous en, disparaissez !" lâcha-t-elle en même temps dans un élan de colère, les larmes se marquant de nouveau sur son visage. La lame traversa la pièce, fort heureusement pour les affaires d'Alexis, sans rien toucher, avant que la longueur de la chaîne ne la face retomber au sol. Faith se retourna contre la porte, en pleur, évaporant ainsi l'eau qu'elle avait pu emmagasiner avec le verre qu'elle avait bu plus tôt. Son corps glissa vers le sol, sa tête plongea dans ses mains. Elle faisait partie d'elle mais elle n'en voulait pas, elle ne voulait pas être cette personne.
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Faith — Alexis

En lui disant certaines choses, j’avais pris des risques. Mais j’étais sûr de ce que j’avançais, et j’étais tout aussi sûr qu’elle allait réussir à passer outre ces difficultés. Une évidence. Même si j’étais loin d’être le plus optimiste me concernant en ce moment, je l’étais pour elle - et pour les autres en général. La question de l’identité, remise sur le tapis. Est-ce que c’est vraiment nous ? Est-ce qu’on a mérité ça - a-t-on voulu nous punir d’une quelconque façon ? On se torture la tête à essayer de trouver de quoi s’enterrer encore plus profond, à défaut de ne pas parvenir à se fixer sur le positif (qu’il soit potentiel ou non). Lorsqu’elle s’était retirée, j’avais ôté ma main, coupant le contact que nous avions. Je n’irais pas plus loin qu’elle le désirait. Je n’étais pas là pour forcer qui que ce soit. Elle était une victime et pas l’inverse, Faith ne me devait rien, pas même des explications claires et précises. Je pensais même qu’elle en avait dit suffisamment - peut-être même trop au vu de l’état dans lequel elle était présentement.
Lorsqu’elle me demanda un autre verre, je pris celui qui s’était vidé un peu plus tôt et me rendit dans la cuisine pour le remplir, la bouteille d’eau sous la table basse ayant été terminée. Je le remplis donc, puis tomba sur ma plaquette de médicaments sur le plan de travail. Je m’en saisi d’une main pour la mettre dans un des placards surélevés. Ayant reprit mon téléphone il y a quelques minutes de la table basse, je n’avais pas vraiment pensé à reprendre le contrôle d’un des spécimens technologiques présents pour pouvoir vérifier si tout allait bien. L’appartement n’était pas minuscule non plus, mais j’étais prêt à parier que je ne pourrais pas entendre tout s’il lui arrivait quelque chose. Le corridor n’était pas une tare architecturale en soi.

J’étais déchaussé depuis un moment, et mes déplacements étaient donc imperceptibles, ou alors trop peu. C’est certainement pour ça que, lorsque je m’étais présenté à la porte pour sortir, j’avais surpris Faith…elle glissa, le verre rempli que je tenais m’empêchant d’aller la rattraper avant qu’elle ne tombe à terre. Mais autre chose m’empêcha d’aller plus loin, c’est ces lames qui volèrent du fait de sa chute, et que je ne cherchai pas à éviter sur le moment. J’avais présenté mon avant-bras afin de me protéger le visage et c’est lui qui fut touché. Ce n’était pas une petite coupure - mais elle n’était pas si profonde. Intermédiaire, je sentais déjà le sang coaguler et la plaie se réchauffer. Ça coulait alors que j’apposai mon autre avant-bras sur la blessure - à défaut d’avoir une main libre. Je regardai un instant ce qu’il en était, mais mes yeux se redressèrent assez tôt vers Faith, qui était déjà debout, figée sur place. « Faith, c’est rien… », lui dis-je en toute honnêteté, parvenant même à esquisser le soupçon d’un sourire. Je n’allais pas perdre mon bras, j’avais de quoi me soigner dans la chambre, car c’était là-bas que j’avais laissé la trousse de premiers secours. Sauf que j’allais manquer clairement de compresses, à ce rythme. J’en avais déjà mis quelques gouttes par terre, et ce n’était pas de l’eau mais de l’hémoglobine. Elle était déjà loin, reculant, prise de panique. Je ne savais pas trop où donner de la tête à cet instant, moi qui était plutôt endormi à l’heure actuelle. La migraine. Ça me lance de nouveau. Elle bouscule la commode de l’entrée, où quelques livres chutent. « S’il te plaît, calme-toi… », l’intimai-je alors qu’elle disparaissait sous forme de sable volatile, ce qui me valut d’avoir plus que des étoiles dans les yeux à cause de mon hypoglycémie. La vue du sang additionnée à cette fatigue n’avait visiblement pas aidé à l’ouvrage. « Merde, » sifflai-je entre mes dents tandis que je suivais le chemin emprunté par Faith, mais me retrouvai indéniablement bloqué par une porte close. Un soupir. Mon front se dépose contre la surface boisée tandis que j’essaie de trouver les mots. Sauf que je ne les avais pas. Le temps…le temps devait faire son oeuvre. Je redresse ma tête. Je ne voulais pas qu’elle fasse de conneries. Qu’elle…

Ma vue se trouble un instant, et je me rattrape à l’encadrement de ladite porte. Décidément, mon manque de sommeil et tout ce qui s’ensuit me rattrapait. 3:58 AM. Je déposai le verre par terre, près de la porte de la chambre. Je ne voulais pas l’embêter cette fois-ci, et tentai la marche arrière, voulant aller à la salle de bain pour pouvoir me faire couler de l’eau sur la blessure. À défaut de ne pas pouvoir prendre la trousse de soins que j’avais laissée sur le bureau dans la chambre. J’avais pas la force d’aller plus loin, à la cuisine, où un torchon aurait fait l’affaire - et où j’aurais pu me dégotter quelque chose de sucré pour remonter ma glycémie. Alors j’avais pris ce que j’avais sous la main, à savoir une serviette. J’enroulai mon avant-bras avec, pressant dessus pour stopper l’écoulement sanguin. Je me suis assis un instant sur le rebord céramique de la baignoire, bougeant un peu mes doigts qui fourmillaient. 4:06 AM. Je me lève. Je suis pas sûr de là où je vais et surtout si je vais y arriver sans céder aux vertiges qui me happaient. Mais j’y allais. J’étais dans le corridor, et il me semblait vouloir aller jusqu’à la chambre. Sauf que je m’étais forcé à m’arrêter un peu plus tôt. Je m’étais mis fesses contre terre avant de me laisser glisser volontairement, épaule la première. Extinction dans : 5… Je laisse échapper un soupir, serrant mon avant-bras blessé contre moi. 4… Mon autre main tenait ce dernier, de façon à maintenir le tout. Ça finirait par s’arrêter de couler de toute façon. La pluie continue de tomber…mais elle s’estompe. Je crois. 3… Ma vue trouble me force à fermer les paupières, fronçant les sourcils. J’en oublie la douleur. 2… Ma tête se replace dans un mouvement d’introversion. Légèrement recroquevillé alors que j’étais sur le point de sombrer de fatigue. 1… Faites qu’elle ne fasse pas de connerie. /SHUTDOWN.

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Feat. Alexis R. Kermarrec
Sa tête complétement enfouie dans ses bras, Faith ne voulait rien d'autre que disparaitre une fois de plus. Elle ignorait combien de temps s'était passé depuis qu'elle s'était enfermée dans cette chambre masculine, depuis qu'elle avait, malgré elle, blessé la personne la plus importante pour elle. Quelques minutes ? Sans doute, elle avait perdu toute notion du temps depuis maintenant assez longtemps, elle se repérait juste au soleil et aux étoiles pour savoir si c'était le jour ou la nuit. Elle redressa la tête et sécha ses larmes de la paume de sa main avant de la laisser à mi-hauteur, son regard se perdant dans ses chaînes. Des centaines de questions se bousculaient à présent dans son esprit par rapport à ces dernières, elle était déjà un bon paquet depuis son réveil à l'hôpital mais avec les évènements de cette nuit, et les réflexions d'Alexis, elle en avait trouvé d'autres qui s'amusaient à jouer aux billes avec les autres. Et tout ce mouvement lui donnait un fameux mal de crâne, cumulé avec la fatigue malgré cette nuit trop courte. La chaîne, elle, se contentait d'onduler comme un pendule, comme si d'une certaine manière, elle cherchait à apaiser la jeune femme. Elle pencha sa tête en arrière pour l'appuyer sur la porte, puis frappa cette dernière avec l'arrière de son crâne à plusieurs reprises, ce qui n'allait pas aider son état. "T'es… vraiment… trop… conne… Faith." Elle lâcha chacun des mots à chaque aller-retour avec le morceau de bois. Elle avait de nouveau le visage de son ami devant elle et elle se sentait véritablement conne de ce qu'il s'était passé.

Elle se releva et se mit sur ses jambes encore fragile, s'aidant du chambranle de la porte pour se maintenir en position verticale. Elle ouvrit doucement la porte et passa la tête par l'ouverture qu'elle venait de faire. "Alex !" Sa phrase n'eut aucune réponse, si ce n'est le calme de l'appartement qui répercutait le silence en écho. Elle sorti de la chambre à pas feutré, observant dans le moindre recoin si elle ne voyait pas son ami quelque part, répétant son nom à plusieurs reprise. Finalement, elle tomba presque dessus, se trébuchant dans ses jambes. Il était là, inconscient contre l'un des murs de sa demeure. En bon réflexe, Faith cria encore son nom en se penchant sur lui, mettant ses doigts au niveau de son cou pour chercher un pouls en priant pour le meilleur. Elle arriva à le trouver, ce qui lui fit pousser un long soupir de soulagement. Elle n'y avait pas pensé, en petite égoïste qu'elle s'était comporté malgré elle, qu'elle avait tenu son ami ordinateur éveillé une bonne partie de la nuit. A présent, il s'était écroulé de fatigue et avait un visage d'ange dans cette position. Pour la première fois depuis des semaines, un sourire se dessina sur son visage en le voyant ainsi, passant sa main dans les cheveux du propriétaire des lieux, elle le décoiffa, pour autant que l'on puisse parler de coiffure dans son cas. Elle rabattit son regard vers le bras qu'elle avait un peu plus tôt blessé, le caressant de ses mains tout en le tournant pour voir de quoi l'étende des dégâts qu'elle avait fait malgré elle. Il avait essayé tant bien que mal de se soigner et c'était plus proche du mal qu'autre chose. Faith se releva, s'aidant des murs pour marcher, et se dirigea vers la salle de bain, lieu qui selon elle devait être l'endroit idéale pour placer une trousse de soin. Elle fouilla la moindre des armoires, bougea le moindre des flacons qu'elle y trouvait mais pas l'ombre d'une trousse de soin. Elle rumina intérieurement tout en levant les yeux au ciel pour s'avoir où le cerveau de son ami avait jugé bon de ranger ce genre d'objet.

Faith fouilla alors rapidement dans les autres pièces de l'appartement, commençant par le salon puis, fort heureusement, par la chambre d'Alexis où elle trouva son bonheur. "Of course !" avait-elle lancé en mettant la main dessus. Elle rapporta le tout près de son ami encore endormi puis alla chercher un linge trempé dans la cuisine, afin de nettoyer la plaie, ce qu'elle fit. Puis, elle ouvrit la boîte pour sortir un désinfectant et un bout d'ouate et commença à passer sur la coupure. Ca semblait moins grave qu'elle se l'était imaginée et après quelques points de suture, elle la protégea avec une bande compresse qu'elle attacha. Le voilà presque remit à neuf. Maintenant, Faith ne pouvait pas le laisser décemment dormir à même le sol dans son couloir. Fort heureusement pour elle et ses muscles fatigués, il avait eu la bonne idée de tomber dans les pommes non loin de sa chambre et de son lit. Elle saisit donc ses bras par en dessous de ses épaules et, étant bien entendu incapable de le porter à bout de bras, elle se contenta de le glisser doucement vers la porte ouverte, s'arrêtant fréquemment pour qu'elle puisse reprendre son équilibre ainsi que quelques forces. Avec un ultime effort, il était finalement sur le lit. Elle attrapa son t-shirt à la base et le releva afin de lui ôter, faisant bien attention à maintenir sa tête pour qu'elle ne tombe pas trop violement. Elle n'avait jamais réellement pratiqué ce genre d'exercice, à l'exception d'un mannequin, mais avec eu toutes les formations afin de prodiguer les premiers soins et également de pouvoir déshabiller une personne inconsciente, toujours dans le pur besoin de la soigner. Ici, ce n'était pas vraiment le cas, c'était plus vite pour le mettre à l'aise pour sa sieste forcée. Elle déboutonna alors le pantalon pour le tirer à son tour, laissant le jeune homme en sous-vêtement à son tour. Elle n'avait pas plus de honte à voir Alexis dans cette tenue, pas plus qu'elle ne l'était de se montrer dans la sienne, ils avaient depuis longtemps dépassé ce stade. Elle se tint au bord du lit, assise en regardant le bienheureux dormir comme un bébé. Elle aussi était fatiguée, elle aussi voulait se coucher pour reprendre le plus de force possible. Elle hésita un instant puis se coucha également dans le lit de son ami, se blottissant contre son corps et dans le creux de son bras encore entier. Elle posa sa main sur le torse nu d'Alex puis, tira la couverture pour les recouvrir tous les deux. Petit à petit, ses yeux devenait lourd et, lové l'un dans l'autre par la force des choses, Faith accepta à son tour l'invitation de Morphée… et s'endormi.
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Faith — Alexis

Mon sommeil n’avait été bousculé par rien d’autre que le néant lui-même. Les tâches en arrière-plan, c’était elles, mes « rêves ». Idéalisées peut-être, à moins que ce soit le fruit de ma propre création. Aucune idée. Toujours est-il que j’avais été en réelle veille, incapable de me réveiller au moindre bruit dans l’environnement, au moindre mouvement qu’on aurait pu me faire faire à mon insu. Une véritable pierre - et c’était peu de le dire. Une chance que je ne sois pas trop lourd, même si pour Faith ou une autre femme de son gabarit, j’aurais été un boulet. Un boulet…un peu que j’en avais été un, et ça m’arrivait encore de l’être. Sans que je le sache, j’étais en train d’être trimbalé comme ça justement. J’ai dormi. Dormi. Mes membres s’étaient refroidis car je n’avais pas bougé d’un pouce, pris dans la position dans laquelle on m’avait laissée. Et que j’allais découvrir d’ici peu.

11:07. Réouverture du système. Je n’avais pas tiré les rideaux, et je me prenais alors en pleine poire la lumière du jour, qui me réveilla brutalement - comme si elle était survenue en pleine phase 4, le genre de choses dont on se passerait volontiers après une nuit pareille. Même si, en réalité, j’étais toujours à pioncer en phase 4, à savoir profondément. Je ressens alors tout ce que je n’ai pas ressenti pendant ma veille. Mon bras me lance assez méchamment sur le coup, exacerbé par la surprise. J’en oublie pendant quelques secondes les événements de la veille au soir. Mais je suis vite rattrapé par la réalité lorsque je sens le souffle apaisé de Faith contre moi. Je grimace du fait de la douleur. Je remarque ensuite qu’elle s’était lovée là, ayant prit mon bras comme peluche, sa tête au creux de celui-ci. Aussi ne voulus-je pas bouger, préférant qu’elle se repose au maximum. Quelques minutes s’écoulent, cinq pour être précis, alors que je laisse ce moment durer autant que possible. 11:12. Je suis toujours dans la même position, immobile, mais je décide d’allumer la chaîne hi-fi qui trône là-bas, fouillant dans la mémoire de la clé USB insérée. Le tout à distance. Je fais alors jouer un morceau à volume bas. Ce dernier ayant beaucoup de signification pour nous, j’osais espérer qu’elle sache en décoder le message, quant bien même je n’avais pas réellement pensé à ça en la mettant (soyons honnêtes). Mais j’étais confiant par rapport à ça, tout comme j’aurais dû l’être en sombrant hier soir - en la laissant aux mains du destin. Faith n’aurait pas fait de connerie, non. Pas sans moi.

Je fermai les yeux en forçant, passablement aveuglé par la lumière que je vins essayer de cacher, autant pour moi que pour elle cette fois, en remontant la couette un peu plus sur nous. Plus qu’obstruer, je crois que j’avais carrément manqué de l’étouffer à ce moment-là. D’autant que c’était mon bras valide qui s’était chargé de faire le mouvement, mais je m’étais plutôt loupé à l’ouvrage je dois dire. Je me suis heureusement rattrapé la seconde d’après, la redescendant un peu. Et là, je commençai à me dire qu’elle devait avoir faim. Que j’allais lui faire le petit déjeuner de sa vie. Parce que moi, j’avais sérieusement envie de croûter aussi je dois dire. À moins que je ne sois tout simplement incapable de rester immobile à ne rien faire…ces six minutes et demi étant déjà beaucoup pour moi. J’étais pourtant capable d’attendre encore des heures si elle en avait réellement besoin, et ça c’était une preuve d’affection que vous ne sauriez pas estimer à sa juste valeur.

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Dernière édition par Alexis R. Kermarrec le Mer 2 Mar - 21:15, édité 1 fois
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Combien d'heure avait-elle bien pu dormir ? Faith n'aurait jamais pu répondre à cette question sur une simple supposition. Elle sentait que, durant un long moment, elle avait été absente, plongée dans un sommeil où, si rêves il y avait eu, elle n'en avait absolument aucun souvenir, mais une autre partie de son corps lui laissait penser qu'elle avait juste cligné des yeux. La lumière de l'astre solaire eu raison de son sommeil bien plus réparateur que le précédent, bien plus apaisé aussi. Elle grimaça, fermant encore plus ses yeux comme si ses paupières pouvaient bloquer plus de lumière que normalement. Sa main, toujours posée sur le torse d'Alexis plus par réflexe qu'autre chose, bougea d'elle-même, s'étirant naturellement pour revenir le long du corps de sa propriétaire légitime. Elle finit par ouvrir timidement les yeux sa vue étant encore trouble lors de cette sortie des ténèbres. Le monde autour d'elle lui semblait flou, elle pensait cependant reconnaitre une fenêtre avec le soleil à l'approche d'un zénith puis elle parcouru le mur qui bordait la fenêtre, la mise au point se faisant petit à petit. Elle ferma les yeux lorsque du mur sorti une silhouette que son cerveau aurait peiné à reconnaitre s'il n'avait eu que l'information visuelle. Sa main frotta ses globes oculaires pour aider à y voir plus net et, une fois rouvert, elle put reconnaitre la tignasse de son ami. Il était déjà réveillé, mais depuis combien de temps ? L'avait-il laissé dormir, s'empêchant de bouger pour son confort ? Bien que ça lui ait semblé absurde, elle était prête à parier que c'était le cas.

"Hey !" lança-t-elle d'une voix qui indiquait clairement qu'après le réveil difficile de ses yeux, c'était à présent aux cordes vocales de sortir du sommeil dans lequel elles avaient été plongées. Sa main libre passa à la suite sur son visage puis continua vers ses cheveux, les mélangeant un peu plus que la nuit – ou plus vite le matin – s'en était déjà chargé. En faisant tout ça, elle se tourna pour se mettre sur le dos, le creux de bras d'Alexis lui servant toujours d'oreiller improvisé. Son regard balaya le plafond pour redescendre vers la table de nuit posée à côté du lit, afin d'y apercevoir le réveil et donc se renseigner sur l'heure réelle qu'il était. Les chiffres digitaux indiquaient un 11 suivit d'un 27. "Ca fait… longtemps que tu es réveillé ?" Elle s'hasarda à poser la question, non pas pour en avoir une réponse si oui ou non il avait attendu mais pour savoir combien de temps il avait tenu à regarder la belle aux bois dormant. Puis, finalement, sa tête bascula pour voir le bord du lit, son bras étant redescendu le long de son corps et sa main pendant dans le vide. Elle put alors voir, qui traînait sur le sol, les deux chaînes toujours présentes, ce qui la fit soupirer d'un ton relativement las. Elle resta un instant plongée dans ses pensées, se rendant compte que les quelques minutes de bonheur qu'elle venait d'avoir en se réveillant dans les bras de son ami n'était au final qu'un court répit dans ce qu'elle était devenue. Elle finit par se redresser après une légère pause, pas plus de deux minutes dirait-elle avant de se relever complétement.

"Je vais aller me rafraichir un peu." Lui annonça-t-elle avec un léger sourire au coin des lèvres. Elle se pencha pour ramasser les lames qui traînait et sorti de la chambre avec ces dernières en main pour se rendre dans la salle de bain. Elle referma la porte à clé, non pas pour faire une bêtise dont elle ne voulait pas qu'Alexis soit témoin mais uniquement pour garder un peu d'intimité. S'approchant du lavabo, elle fit couler l'eau sur l'une de ses mains pour en sentir la température. Puis, elle prit de l'eau dans ses mains et se l'envoya sur le visage pour bien se réveiller. Elle prit un instant pour réfléchir, ses mains s'agrippant à l'évier, ses lames tapant doucement sur ses jambes comme pour lui rappeler inlassablement qu'elles étaient toujours là. Elle finit par faire couler l'eau de la douche afin de se laver, prenant bien le temps de faire couler cette eau apaisante sur son corps. Sur le coin d'un meuble, elle trouva ses vêtements de la veille, rangé et plié par les soins d'Alexis. Elle sourit en les prenant, de le voir aussi attentionné envers elle, et les enfila. Elle se changera une fois rentré chez elle plus tard dans la journée mais pour le moment, ils feront l'affaire. Elle sortit de la salle d'eau et huma l'air ambiant qui offrait une bonne odeur de cuisine. Alexis semblait s'être enfin levé et s'était mis aux fourneaux, sans doute une nouvelle façon d'être au petit soin. Ne devant plus les cacher, Faith avait attaché comme elle le pouvait ses lames sur ses vêtements, ce qui lui éviterait de se couper d'avantage. Si la veille, son pas était hasardeux, ce sommeil réparateur semblait lui avoir redonné plus de vigueur. Elle ne sautait pas encore comme un lapin mais elle ne titubait plus et n'avait plus besoin du mur pour s'aider. Sur le chemin de la cuisine, elle tomba sur la table basse qu'elle avait accrochée dans sa fuite et ramassa les objets qui se trouvaient toujours à terre, ayant passé la nuit sur le sol. Elle les replaça comme elle le pouvait sur le meuble sans savoir leur place initiale. Puis, elle arriva à l'encadrement de la porte qui menait dans la pièce occupée par Alexis. Elle le regarda un instant en silence s'affairer comme il le faisait, jusqu'à ce qu'il la remarque. Elle s'approcha alors de la table pour s'y asseoir, attendant qu'il ait finit ses petits plats. Remarquant la blessure qu'il avait toujours aux bras, elle ravala un peu de sa salive. "Je suis désolé pour hier." Elle baissa la tête comme un chien prêt à recevoir une correction. "J'espère que je ne t'ai pas fait trop mal." Qu'est-ce que c'était que ça pour une question ? Bien sûr que ça fait mal quand on se coupe, ce n'est pas nouveau. Mais Faith n'était pas habituée à faire du mal à ceux qui lui était proche, elle ne trouvait pas les mots qu'il fallait dire dans de telles circonstances.
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Faith — Alexis

Et pour le coup, j’avais attendu quelques minutes avant qu’elle ne daigne se réveiller. Sa fréquence respiratoire avait changé, son pouls battant aussi, je l’avais mesuré en continuant d’écouter l’album Joshua Tree. 55 pulsations par minute, c’était le relevé de celle qui précédait. Rythme qui avait augmenté crescendo lorsqu’elle s’était mise à bouger un peu, s’éveillant enfin. Je n’avais pas décidé de me mouvoir, préférant fixer le plafond en vérifiant deux-trois choses dans le système. « Hey ! », qu’elle disait. Et alors, mes yeux perdus dans le vide plafonnier rejoignent son visage, comme sorti d’un rêve éveillé. C’était souvent le cas lorsque j’étais plongé dans mes structures internes. Je lui souris instinctivement, me gardant de paroles pour le moment. Je la regarde alors qu’elle tente de lire ce qui était inscrit sur le radio-réveil, qui était là pour le symbole plus qu’autre chose qu’on se le dise. Je n’avais plus eu besoin d’horloge depuis que mes pouvoirs s’étaient déclarés il y a bien des années de ça. Elle me pose alors une question à laquelle j’aurais pu répondre avec précision si je n’avais pas préféré me laisser à la paresse. « Peut-être bien, je sais plus. » Mais à peine avais-je dit ça que mon cerveau m’offrait le calcul sans que je ne lui demande quoi que ce soit. Je soupire un instant. 20mn36sec.

Tout ça pour dire que ce n’était pas important, et qu’elle n’avait pas à s’en soucier.

Deux minutes plus tard, elle s’était levée et je l’avais suive des yeux - par sécurité, d’une part, mais aussi parce que j’en avais envie. Elle prétexta avoir à se débarbouiller, ce qui était tout à fait concevable. On devait vraiment sentir le fennec avec tout ça. Je baillai à m’en décrocher la mâchoire, puis me relevait sans faire attention à ma blessure : j’avais appuyé ma paume contre le matelas, tirant assez franchement sur ma peau. Je pestai en français, et ça ne parlait pas de croissants au beurre, croyez-moi. J’étais resté quelques secondes sur le bord du lit avant de me lever, enfiler un pantalon en manquant de m’éclater par terre au passage. La marijuana et les médocs combinés, ça laissait des réflexes en lambeaux, visiblement. Je ne pris pas la peine de remettre un tee-shirt étant donné que j’allais passer après elle pour me laver. Je me traînai jusqu’à la cuisine, guidé par mon estomac grondant. C’est donc tout naturellement que je n’avais pas fait attention aux deux-trois affaires qui traînaient encore par terre, suite au remue ménage d’hier.

Le temps de me laver les mains, choper de l’eau dans ma bouche au passage pour y enfourner mon cacheton et l’avaler, et j’étais paré à cuisiner. Première idée venue, je l’avais saisie : des pancakes. Il me restait de quoi en faire, en fait, alors autant en profiter. Entre nous, il y avait toujours quelque chose à grailler chez moi. C’était comme entrer dans un repère d’ogre, et le morfale, c’est moi. Évidemment il arrivait de tomber en rade…et dans ces cas-là j’avais plutôt le nez dehors, à quêter pour trouver de quoi me sustenter. Sauf quand j’abusais sérieusement à la livraison de pizzas - les cartons vides près de l’entrée auraient pu en témoigner. Pendant le laps de temps où chaque pancake cuisait, j’avais préparé la table avec le nécessaire. Je l’avoue, je m’étais mangé une crêpe, car j’avais eu trop faim sur le moment. J’avais l’impression de ressortir de deux semaines de coma, et je devais rattraper mon retard. Je finissais de mâcher lorsque j’entendis du bruit derrière moi. Je fis mine de ne rien avoir entendu, allant jusqu’à me déplacer d’un bout à l’autre de la pièce pour éviter qu’elle se doute de quelque chose. J’avais pu terminer ni vu ni connu. Mon visage s’inclina de lui-même vers elle, revêtu d’un petit sourire. Faith alla s’installer à sa place attitrée et je terminais les deux dernières cuissons, utilisant majoritairement mon bras non blessé. Je n’hésitai pourtant pas à utiliser l’autre lorsque mes tissus n’étaient pas susceptibles d’être étirés durant l’opération, menaçant de faire sauter les sutures.

C’est d’ailleurs à ce moment que Faith choisit d’en parler. Enfin, de s’excuser. La nuance était maigre, elle s’en voulait et je le concevais. Comme j’avais pu m’en vouloir lorsque je l’avais laissée dans l’ignorance, celle de ma mutation, pendant longtemps. Ne lui offrant qu’un piteux tableau. J’avais été exécrable avec elle et j’avais mille et une raisons de m’excuser auprès d’elle - si ce n’avait pas été déjà fait. Alors que cette blessure, là, qui certes me faisait souffrir, mais qui n’était le fruit que d’une maladresse… « C’est pas de ta faute, t’as glissé. », lui dis-je tout simplement. Les faits étaient là, mais je préférais le rappeler. Elle n’aurait pas pu éviter ce qui était arrivé au vu des circonstances. « Ça va, c’est le bon bras, », lui avouais-je avec un clin d’oeil, lui-même accompagné de ce sourire en coin qui n’appartenait qu’à moi. Oui, j’avais pensé à autre chose qu’au simple fait que j’écrivais de la main droite - et de toute façon, ça ne voulait rien dire, j’étais devenu ambidextre. Je déposai l’assiette dans laquelle reposait la petite montagne de pancakes chauds, m’installant en face d’elle. Nous avions un verre de jus d’orange chacun et de quoi garnir les crêpes. C’était simple, peut-être un peu trop si l’on se basait sur tout ce qu’elle avait traversé jusqu’ici. Mon petit-déjeuner faisait pâle figure face aux circonstances, j’en étais conscient. J’avais déjà commencé à garnir un que j’avais piqué. « Vu que vous bouffez des trucs globalement dégueulasses vous les anglais, j’ai préféré ne pas prendre parti, hein… », glissai-je alors que mon sourire trônait toujours là, contrastant avec ces cernes que je me trainais sous les yeux depuis quelques mois. Je n’avais même pas dit à Faith que j’avais quitté l’Institut il y a une semaine…ce n’était pas dans les priorités, de toute façon, et je ne souhaitais pas m’expliquer sur le sujet. Je préférais m’occuper d’elle. Le reste attendrait. « Et toi, comment tu te sens ? », lui demandais-je finalement, ayant volontairement retardé cette chute. Tant d’un point de vue physique ou moral, je voulais savoir s’il y avait un mieux ou non. Même un geste suffirait, mais je comprendrais qu’elle ne soit pas encore d’aplomb pour marcher sur ce terrain-là.

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Feat. Alexis R. Kermarrec
Faith se servi également, prenant l'un des pancakes qui lui était présenté. Certes, ça faisait drôle comme repas de midi, et pas le plus diététique non plus, mais elle s'en foutait, ça lui faisait plaisir de manger ce qu'Alexis lui avait préparé, en plus du fait que de manger quelques choses de consistant était une véritable délivrance pour elle, qui avait pratiquement jeuné pendant les deux dernières semaines. Elle garni le petit déjeuner dans son assiette et se contenta de lever les épaules à la remarque d'Alexis sur la nourriture des spécialités culinaires de son pays. Il est vrai que face au plat composé avec beaucoup de menthe, même le fast food du coin semblait être plus appétissant. Mais s'il y avait bien quelques choses qui se trouvait sur le haut du classement, c'était leur petit déjeuner, l'English Breakfast comme il s'appelait qui était de loin le plus réputé au monde. Un jour, elle lui ferrait gouté ce plat et on verra s'il a encore à redire sur l'alimentation des habitants de l'île du vieux continents. "C'est toujours mieux que de manger des cuisses de grenouilles." Répondit-elle avec une pointe d'humour, repartant sur l'éternel débat qui opposais français et anglais sur la question des divers mets et spécialités. C'était un peu un de prêter pour une de rendu comme on disait.

Faith attrapa le verre de jus d'orange qui lui était proposé, avec plus de facilité que la veille et bu une gorgée avant même d'entamer la suite du repas. La question d'Alexis manqua de lui faire avaler de travers. Elle avait les yeux baissé dans son assiette, gardant le verre à ses lèvres et, de sa main encore libre, replaça une mèche de cheveux dissidente à l'arrière de son oreille. Légèrement, ses joues se marquaient d'une teinte rougeâtre à peine perceptible. Elle reposa le verre, les chaînons de ses extensions glissant sur la table, provoquant un son non pas métallique mais plus étouffé, d'un glissement de sable sur une dune. Elle n'avait toujours pas quitté l'assiette des yeux et reposa ses mains de part et d'autre de cette dernière. "Je ne sais pas…" dit-elle à demi-mot. "Je veux dire, je me sens mieux qu'hier, si c'est ce que tu veux savoir…" Elle marquait des poses sans lever les yeux, ne voulant pas affronter le regard de son ami. "Pour le reste, je ne saurais pas te dire." Elle releva ses mains, après avoir attrapé les chaînes pour remonter les lames, coupable de la blessure qu'Alexis avait au bras, à sa vue. "Comment est-ce que je pourrais aller mieux avec ça ? Après ça ? Je ne suis plus bonne qu'à blesser les gens que j'aime." Même s'il avait beau lui répéter qu'elle n'était pas réellement responsable de sa blessure, elle s'en voulait toujours autant. Comment pouvait-elle sérieusement aller bien si le moindre de ses mouvements risquaient de se transformer en dommage collatéraux. Elle reposa le tout, laissant les lames tomber sur le sol sans le moindre bruit, si ce n'est encore ce glissement. Elle prit alors ses couverts en main pour commencer à manger doucement le pancake qui trônait dans son assiette. "Comment fais-tu ?" La question glissa entre deux bouchées, lancée sans aucune intonation particulière, juste sur le ton de la conversation. Bien entendu, la suite de la phrase faisait référence au pouvoir qu'avait son ami et à la façon dont il arrivait à vivre tous les jours avec. Dans son esprit cependant, elle était consciente que ce n'était pas la même chose, son pouvoir n'était pas réellement visible pour le commun des mortels et il ne pouvait pas, inconsciemment faire du mal à autrui. Elle savait également qu'il avait été aidé, par elle, c'est vrai, mais également par d'autres de son genre ces dernières années. Mais qui d'autre pourrait aider la jeune anglaise à présent, lui mit à part ?
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Faith — Alexis

J’avais peut-être légèrement abusé sur le petit-déjeuner qui, en soi, n’aurait peut-être pas dû en être un au vu de l’heure. Mais quand on estomac crie famine, on ne va pas passer par quatre chemin, non ? D’autant que mes armoires, elles, étaient aussi vides que mon frigo. Une chance qu’elle ne l’ait pas ouvert par curiosité, il n’y avait vraiment plus rien à part quelques condiments. Tchernobyl, le nuage et ses effets à très long terme en moins. Lorsqu’elle prévoyait ses retours, je me débrouillais pour remplir tout ça, surtout depuis quelques temps. Qu’elle ne se dise pas que je me laisse crever, et qu’elle s’inquiète. Est-ce qu’elle avait toutes les meilleures raisons du monde pour le faire ? Selon mes calculs, oui.
Je l’écoutai rabâcher la même idiotie sur nos cuisses de grenouilles. Je balançai la tête de droite à gauche, haussant les sourcils. Je n’étais pas vexé, mais j’aimais avoir le dernier mot. « C’est parce que t’as jamais goûté les escargots à la bourguignonne. » Et ça, ça changeait tout. Bien que je sois plutôt enclin à me faire cuire une bonne galette complète dès le matin. Puis même ce n’était pas comme si on mangeait ça au petit-déjeuner ! Les grenouilles au lever, c’est juste…impensable. Je ravalai ma salive, contenant un haut le coeur alors que, justement, j’étais en train d’essayer d’avaler mon morceau de pancake garni au miel. Je redressai les yeux vers elle à ce moment-là, alors que je me laissai glisser jusqu’au dossier de ma chaise. Elle me fuit des yeux, limite à s’étouffer avec le jus d’orange, c’était là l’effet que ma question - pourtant banale, vue de l’extérieur - provoquait. Ça ne m’étonnait pas tellement à vrai dire. Et je n’allais pas juger pour autant. On avait l’air gauche, à vouloir s’occuper l’un de l’autre. Me concernant, j’avais surtout l’impression de ne pas parvenir à l’atteindre, à l’aider. Comme si je glissais mes doigts dans une motte ensablée. La métaphore était plutôt bien trouvée soit dit en passant…

Malgré les difficultés éprouvées par mon amie pour s’exprimer sur le sujet, elle me divulgua quelques informations. C’était peu, mais suffisant pour l’instant. Si ça allait mieux qu’hier c’était déjà un bon début. D’autres supportaient difficilement le changement que pouvait opérer une mutation, ou…ce type d’altérations. Je voulais savoir quels passagers si spéciaux ils avaient accueillis sur ce vol…et cette histoire de machine, c’était tout sauf clean. Je m’en mordais les doigts. Je voulais absolument régler cette histoire, ou au moins avoir les réponses que je cherchais. Je ne supportai pas la frustration, comme je ne pouvais supporter de la voir dans le désarroi, là, à ma table. Un jour ou l’autre, je lui apporterai le responsable sur un plateau d’argent…et nous irions ensemble le démonter gentiment. Ma respiration s’était stoppée un instant, alors que mon regard s’était perdu vers la cuisinière. Sa question m’atteint, mais, sans que je ne sache pourquoi, une absence me frappa au moment où je m’apprêtai à répondre.

Le vide. Noir. Néant. Je n’en étais tout simplement pas conscient, parce que j’étais comme mis sur pause, comme si j’étais spectateur d’un écran noirci par l’inconnu, plus opaque que jamais. Et pourtant, mon enveloppe, elle, est toujours immobile. Je respire, clignant des yeux moins souvent que d’habitude. Je fixe ce point, je suis comme sur arrêt, je ne vois rien, ne ressens rien. Je ne suis tout simplement plus là, quant bien même mon corps était toujours actif. Immobile, mais actif, je n’étais pas mort ou en train de faire un malaise. Je ne savais pas combien de temps ça a prit, mais c’est à mon « réveil » que je m’en rendis compte, comme si je sortais d’un vieux trip au LSD.
Clignant plusieurs fois des yeux, c’était comme si j’atterrissais, et c’était peu de le dire. Ma gorge sèche, j’étais dans l’incompréhension la plus complète. Pendant une fraction de seconde, je me sentais désorienté comme je ne l’avais jamais été auparavant. Je cherche son regard. J’essaie de retrouver le fil du temps, il s’est écoulé exactement 3mn14sec depuis ma perte de…jenesaisquoi. Merde. Ça a dû être aussi flippant de le vivre que d’en être spectateur. Je retrouve son regard, comme une bouée de sauvetage. « Ça va ! Ça va, tout va bien, », déballai-je automatiquement sans qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit au préalable. J’essaie ensuite de retrouver le fil de la conversation, je remonte, et j’entendais alors résonner dans ma tête ses derniers mots, auxquels, de toute évidence, je n’avais pas répondu. « Il faut que je fume, » lui avais-je glissé à voix basse en attrapant mon paquet de clopes - qui trônait habituellement près du frigo. Mes mouvements étaient rapides, dirigés, comme ceux d’un robot qui avait déjà tout programmé. Je me retrouvai alors très vite près de la fenêtre préalablement ouverte, grillant le bout de ma clope. Ça faisait des heures que je n’avais pas fumé…on mettra ça sur le compte du manque de nicotine - ou de la marijuana, mais ton spliff, il attendrait le soir venu mon grand. Je ne voulais pas parler de certaines choses, tout ce qui était aussi sérieux, je préférais le fuir. Par crainte de me retrouver face à un mur ou à des complications diverses et variées, certainement. Je revins rapidement vers la table, prenant de ma main non occupée mon verre de jus d’orange que je vidais d’une traite. D’habitude, je racontai des niaiseries pour noyer le poisson, mais celles-là prenaient du temps à venir. S’inquiétera Faith lorsqu’elle me verra à ne rien dire du tout, conneries comprises, dans une situation qualifiée comme difficile. Je sors finalement de cette coquille de confusion, là, coincé dans un coin de la pièce, près de la fenêtre. « Je pense que Xavier peut t’aider. », et je n’avais pas répondu à la question qu’elle m’avait posée, qui était plus personnelle. Mais cette affirmation pouvait être interprétée de bien des façons, aussi continuai-je, après avoir prit une nouvelle taffe et parlant encore à toute vitesse. « Je saurais pas t’apprendre à moi tout seul. » On n’avait pas les infrastructures. Et faire ça dans le squat de mon dealer, très peu pour moi.

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Feat. Alexis R. Kermarrec
Le regard toujours plongé dans les remous de son verre de jus d'orange, Faith attendait les paroles de son ami. Mais malheureusement rien n'arrivait à ses oreilles, non pas qu'elle était devenue sourde – les bruits environnants étant toujours présents – mais pas la voix d'Alexis. Elle redressa alors la tête pour le voir, les yeux ouvert qui lui renvoyait uniquement ce qui pouvait s'apparenter avec le vide intersidéral. Il semblait perdu dans ses pensées comme une personne tout à fait normale, bien que ça arrive rarement lorsqu'on est en pleine conversation. Elle leva son bras et agita sa main dans son champ de vision, afin de le faire sortir de sa rêverie. "Hey !... Alexis…Youhou !" Ses efforts, tant visuels qu'auditif n'eurent pas raisons de l'absence de son ami et elle commençait à s'inquiéter. Elle allait se lever pour le secouer un peu plus que la normale mais elle n'eut pas le temps de poursuivre son geste qu'il revenait enfin à la raison, bafouillant que tout allait bien, d'une manière qui cherchait à rassurer une personne qui de toute évidence le connaissait que trop bien. Il était difficile pour l'un comme pour l'autre de cacher quand quelque chose n'allait pas, ils se connaissaient trop bien depuis les années, depuis bien avant qu'elle ait ses lames et bien avant qu'il joue au démineur sans une souris en main. Il se releva aussi rapidement que possible et saisit son paquet de cigarette, après avoir prétexté qu'il avait besoin de fumer. Faith savait qu'il cachait quelque chose mais elle préférait ne rien dire pour le moment, se contentant de manger une nouvelle bouchée de son pancake.

Il revint à la table pour lui parler, furtivement, de Xavier qui pourrait lui venir en aide. Faith fit marcher sa mémoire, moins rapide que ce que pouvait être celui du français, fonctionnant à l'ancienne et ayant une tendance à ne pas garder les fichiers très longtemps. Elle ne savait pas mettre un visage sur la personne, ne l'ayant jamais vu, ce qui expliquait tout. Il lui semblait que c'était une personne à l'institut où il exerçait le métier de prof, quelqu'un d'important mais elle ne savait plus réellement pourquoi. Ce n'est pas qu'elle ne s'intéressait pas à ce que son ami aurait pu lui dire mais c'était surtout une sorte de confidentialité interne à l'institut qui demandait de ne rien dire aux non-mutants. Faith faisait déjà office de privilégiée en sachant vaguement que l'institut n'accueillait pas des surdoués traditionnels mais bien des jeunes capable de jeter des boules de feu ou encore de lire dans les pensées. "Tu crois… qu'il accepterait." Posa-t-elle discrètement à l'encontre de l'ordinateur. D'après ce qu'elle avait compris des mutants présents, c'est qu'il préférait que les étrangers ne se mêlent pas de ses affaires, ils verraient sans doute d'un mauvais œil l'arrivée d'une fille qui n'était pas née comme eux. Alexis étant retourné à la fenêtre pour terminer son tube de nicotine, elle se leva une fois son pancake terminé pour s'approcher de lui et lui saisir le bras blessé, aussi doucement qu'une caresse. Elle fit tourner le membre doucement, soulevant un peu la bande qui protégeait la plaie pour voir comment cette dernière se comportait, après une réalisation hasardeuse d'une novice fatiguée la veille. "Mais d'abord, il faudrait sans doute aller voir un médecin pour cette blessure." Et voilà, c'était du tout Faith ça, elle avait des problèmes jusqu'au cou, elle ne savait pas si elle devait accepter la proposition d'Alexis d'aller dans un lieu qui pourrait l'aider avec son pouvoir, mais elle s'occupait d'avantage de l'état de son ami que du sien. Elle ne voulait surtout pas que ça s'aggrave sans l'avis d'un professionnel. A quoi lui servirait un ami avec un bras en moins de toute façon ? "Et puis… je pense qu'il faudrait que je passe à mon appartement…" elle marqua une courte pause en remettant en place son œuvre de la nuit dernière avant de continuer. "…mais…" elle ne termina pas sa phrase, elle n'en avait pas réellement besoin. A l'inverse, elle releva encore son bras pour montrer ses chaînes qui l'empêchait de se promener en rue le plus simplement du monde. Et elle n'avait même pas à le proposer, elle savait très bien qu'Alexis refuserait qu'elle les cache sous ses vêtements au risque de se blesser une nouvelle fois.
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