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 WISHOP ı↔ı I'LL BE GOOD

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Prisoners + trapped & forgotten
Kate Bishop
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MessageSujet: WISHOP ı↔ı I'LL BE GOOD   WISHOP ı↔ı I'LL BE GOOD Icon_minitimeMer 23 Déc - 1:08

i'll be goodI thought I saw the devil, this morning, Looking in the mirror, drop of rum on my tongue, With the warning to help me see myself clearer, I never meant to start a fire, I never meant to make you bleed, I'll be a better man today, I'll be good, I'll be good, And I'll love the world, like I should.

C'était une règle implicite entre eux.

La lune était la seule à la connaître, à part eux. Juge silencieuse, elle les observait toujours de loin, sans les juger, sans intervenir, et c'était peut-être aussi ce qu'ils attendaient l'un de l'autre. Même si leurs conversations dans le secret de la nuit se multipliaient, ni l'un ni l'autre n'en parlaient jamais une fois le soleil levé, gardant jalousement le secret d'Artémis pour son frère jumeau, passant sous silence tout ce que les étoiles pouvaient comprendre des bases d'une amitié que le soleil n'aurait jamais pu effleurer. C'était une règle implicite, qui impliquait de longs regards et des contacts sommaires, des verres de lait jamais finis et des tasses de café brûlantes, des longs silences et des murmures inaudibles. C'était presque tout un rituel, entre les bonsoir et les grognements, les sourires et les sourcils froncés.

Au début, jamais Kate n'aurait pu imaginer l'importance que Billy avait pris à ses yeux, dans son coeur. Elle se souvenait encore de quand il avait débarqué, accompagné de Noh-Varr, trop charmant et trop mystérieux, avec son regard triste et son sourire hésitant. Elle se souvenait encore de la menace qu'elle avait ressenti, dans sa voix autoritaire; de la gêne palpable qu'il ressentait en sa présence; de la jalousie incendiaire avec laquelle il la regardait embrasser enlacer toucher Teddy. Kate était quelqu'un de particulièrement maladroit et obtus; mais ces choses-là parlaient à son coeur plus sûrement encore que les autres. Elle était incapable de reconnaître quelqu'un s'intéressant à elle; mais elle n'était pas du tout en peine de reconnaître tous les symptômes d'un crush aussi imprévisible que dérangeant dans son cercle d'amis, surtout si c'était dans la direction de son petit ami. Mais elle ne se sentait pas menacée. Teddy était hétéro à cent pour cent. Et ils avaient un truc sympa, tous les deux, entre une passion désintéressée et une indifférence feinte teintée d'affection; il n'aurait pas été aussi bête que de briser tout ceci en mille morceaux. N'est-ce pas?

C'était le genre d'interrogations qui l'empêchaient de dormir. Le genre d'interrogations qui la faisaient se sortir du lit, le plus silencieusement possible, pour rejoindre le théâtre de ses angoisses et de ses peurs: la cuisine était toujours déserte à cette heure-là. Ou pas. Parfois elle se retrouvait seule, à boire du café jusqu'à ce que le soleil pointe son nez; parfois elle y retrouvait Wiccan qui lisait ou regardait le vide ou pinçait des lèvres en contemplant son verre de lait qu'il ne finissait jamais. Ces rencontres du coeur de la nuit sont soumises à une étiquette, à une liste bien particulière de règles et de devoirs. (a) Elle ne l'accueillera pas par des mots jusqu'à sa première gorgée de café. (b) Il n'insistera pas pour connaître ses rêves. (c) Elle n'insistera pas pour connaître ses rêves. (d) Elle ne demandera pas pourquoi il a les yeux rouges. (e) Il ne commentera pas les sillons de larmes sur ses joues. (f) Ils ne se toucheront jamais plus de cinq secondes, sur la main ou sur le bras. (g) Si quelqu'un vient, ils s'écarteront et éviteront le regard l'un de l'autre et (h) Ils n'en parleront jamais une fois le jour levé, ou devant les autres, ou dans une circonstance qui ne soit pas de la torture physique et/ou psychologique.

La table de la cuisine est déserte. Kate soupire et ne prend pas la peine d'allumer la lumière en se dirigeant à l'aveugle vers la machine à café, l'enclenchant en s'emparant d'une tasse au hasard dans le placard. L'odeur du café emplit rapidement la pièce, noyant rapidement ses sens dans un délice gourmand de courte durée, et la porte qui s'ouvre en grinçant dans son dos la fait sursauter brusquement. C'est Billy, voit-elle en se retournant. Elle oublie combien il peut être grand, parfois. Et impressionnant, avec ses grands yeux sombres. Elle profère un grognement d'accueil en se retournant pour se servir sa tasse de café. Quand elle fait à nouveau volte-face, sa tasse aux lèvres, pour le regarder se servir son verre de lait, Kate se rend compte qu'il n'a pas bougé. Billy est toujours dans l'encadrement de la porte, la lumière faiblarde de la ville et de la lune faisant jouer sur ses traits des expressions d'horreur et de terreur, mais il ne semble pas hésiter, non, c'est quelque chose d'autre.

Ses grands yeux sombres (quand est-ce qu'ils sont devenus si sombres? quand est-ce qu'il a commencé à lui faire un peu froid dans le dos?) sont fixés sur elle. “ Quelque chose ne va pas, mister tall dark handsome? croâsse-t-elle au bout d'un moment en arquant un sourcil. Mon t-shirt ne te plait pas? ” C'est un t-shirt trop grand pour elle où s'étalent le nom et le logo d'une équipe de baseball certainement connue, mais dont elle n'a jamais entendu parler. Teddy est fan, apparemment. C'est le premier vêtement qu'elle a trouvé, avec une culotte, en sortant à tâtons de la chambre de son copain; elle est jambes nues, insensible au froid, dardant Billy d'un regard où le défi se mêle à l'insolence. Elle a vite découvert que passer la nuit — même si c'est pour le rejoindre en plein milieu d'un cauchemar — avec Teddy arrange rapidement les choses. Des fois il la fatigue d'une délicieuse manière, des fois la chaleur de son corps et la force de ses bras parviennent à la calme. Des fois, il ne suffit pas et seuls ses rendez-vous nocturnes avec Billy peuvent la calme et la rassurer vaguement. Et des fois, elle a juste envie de détruire, brique par brique, tout ce qu'elle a construit avec ces gens — Billy, Teddy, Danny, Noh-Varr, Eli, America, tout ça, réduits en poussière. Elle devrait en parler à son psy, ça, tiens. Avoir envie de tout détruire brusquement, en dépit de pouvoir faire quoique ce soit pour se reconstruire. “ Tu supportes pas cette équipe, les... Mets? J'ai toujours su que tu jouais pour une autre équipe, Billy. J'aurais pu penser que c'était celle de Teddy...
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« Hey, handsome. » Billy marmonna quelque chose d’incompréhensible, les yeux rivés sur le bouquin qu’il était en train de parcourir avidement du regard. Concentré sur sa tâche, il ne sentit pas Teddy s’approcher et poussa une exclamation outrée lorsque ce dernier lui arracha son livre des mains pour le jeter sur le lit. Agacé, le jeune homme leva les yeux vers son petit ami, prêt à lui exprimer le fond de sa pensée, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Un sourcil arqué, Teddy le fixa d’un air goguenard. Il sortait à peine de la douche, le corps encore humide, une serviette lâchement nouée autour de sa taille. Ses cheveux trempés dégoulinaient le long de son visage, sur son torse. La bouche sèche, Billy suivit le parcours d’une goutte entre les abdos parfaits de son petit ami – non, son fiancé. « Je vois que j’ai ton attention, maintenant. » Wiccan s’empourpra et détourna le regard, gêné d’être ainsi pris sur le fait. Alors Teddy prit son visage entre ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres. Il n’en fallut pas beaucoup plus à Billy pour y répondre avidement et glisser ses doigts dans la nuque du blond pour l’attirer contre lui.
Les mains d’Hulkling quittèrent son visage pour parcourir son corps jusqu’à ce qu’il soit à bout de souffle contre ses lèvres. Mais Teddy se figea brusquement et se mit à trembler de manière incontrôlable. Billy s’écarta pour lui demander ce qui n’allait pas et se figea en percevant le goût du sang sur sa langue. Inquiet, il porta une main à ses lèvres pour les trouver maculées de liquide carmin. Alors un gémissement de douleur échappa à Teddy et le jeune homme se redressa brusquement tandis que le blond portait une main à son flanc rouge. « Teddy ! » s’exclama-t-il avec horreur en voyant le sang sur ses vêtements, ses mains, les draps.
Comme pris de convulsion, Teddy se mit à cracher le sang qui obstruait ses voies respiratoires et roula sur le côté, couvert de sueur et plus pâle que jamais. « Teddy ! Putain Teddy, qu’est-ce que… »« Ta faute… c’est… ta faute… » Le brun écarquilla les yeux et voulut retirer sa main de son flanc, pour voir la plaie, pour l’aider, pour… « Tout est… ta faute… »

Billy ouvrit brusquement les yeux dans un cri rauque et se débattit furieusement, manquant de tomber de son lit. Il se laissa glisser jusqu’au sol et se prit la tête entre les mains, le souffle court, laborieux. Un cauchemar, juste un cauchemar, rien qu’un cauchemar. Les yeux brulants de larmes, il se recroquevilla sur lui-même et tenta de chasser ces images de son esprit, en vain. « Merde, merde, merde, » hoqueta-t-il avant d’attraper la table de chevet pour la renverser, de rage. La lampe se fracassa au sol et il resta là à observer les débris, les yeux écarquillés.
Alors il se rappela qu’il n’était pas seul, ici. Que son bordel pouvait réveiller les autres et qu’ils risquaient de s’inquiéter. De poser des questions. Et il n’avait aucune envie d’y répondre. Billy se redressa sur ses jambes tremblantes, prenant garde de ne pas marcher sur les débris de la lampe qu’il répara d’un simple souhait qu’il murmura d’une petite voix. Il fit quelques pas dans la pièce sombre et attrapa un tee-shirt qu’il enfila, laissant ses doigts s’attarder sur l’anneau pendu au bout au bout de sa chaîne. La vue brouillée par les larmes, il l’observa un moment puis le cacha soigneusement sous son tee-shirt.

D’un revers de main, il sécha ses larmes et sortit de sa chambre. Il fut presque surpris de ne pas percevoir de lumière dans la cuisine, mais le bruit de la cafetière se fit entendre et il esquissa un mince sourire. Kate était bien la seule à pouvoir lui changer les idées, dans ce genre de situation. Elle était différente. Souvent, ça faisait mal de voir à quel point elle était différente de la Kate qu’il avait toujours connue. Mais elle lui ressemblait sur tant d’autres aspects que Billy s’en abreuvait jusqu’à oublier tout le reste. Il s’arrêta dans l’entrée de la cuisine, prêt à s’annoncer pour ne pas la surprendre, mais elle sembla plus alerte que d’habitude, puisqu’elle se retourna.
Alors son cœur manqua un battement dans sa poitrine. Il connaissait ce tee-shirt. Ce fichu tee-shirt à l’effigie des Mets de New-York. Il le connaissait pour avoir vu Teddy le porter plus d’une fois. Mais surtout, pour être celui qui avait pour habitude de le porter. Pour être celui qui avait le privilège de se cacher dans l’immensité de ce tee-shirt, de porter ce vêtement et l’odeur de Teddy avec fierté.

Et c’était Kate qui avait ce privilège, ici. Elle ne portait que ça, avec un sous-vêtement en-dessous, il ne la pensait pas du genre à se trimballer les fesses nues dans la cuisine. Le tee-shirt de Teddy et presque rien de plus. Ce qui ne laissait planer aucun doute sur l’endroit où elle avait passé la nuit. Sur ce qu’ils avaient probablement fait, aussi. Billy avait cette impression insoutenable que l’on venait de lui arracher le cœur de la poitrine. Qu’une main de fer était plongée dans son ventre et jouait avec ses entrailles. Les voir s’enlacer et s’embrasser était déjà une torture. La trouver à cette heure-ci, dans ce tee-shirt, son tee-shirt, merde, c’était comme crever à petit feu. « Quelque chose ne va pas, mister tall dark handsome ? »  Il songea un instant à se jeter sur elle, pour lui arracher ce tee-shirt, à le faire disparaître, à y mettre le feu. « Mon t-shirt ne te plait pas ? »  Il ne parvenait même pas à la regarder dans les yeux, hypnotisé par le haut qu’elle portait.
« Tu supportes pas cette équipe, les... Mets ? J'ai toujours su que tu jouais pour une autre équipe, Billy. J'aurais pu penser que c'était celle de Teddy... »  Il n’était pas stupide, il comprenait le sous-entendu et dans la bouche de Kate, c’était encore plus douloureux. Alors il croisa enfin son regard et pour la première fois de sa vie, Billy réalisa qu’il avait envie de la gifler. De la frapper si fort qu’elle en souffrirait des jours entiers. Pour qu’elle ait aussi mal que lui. Pour qu’elle se fasse une idée infime de ce qu’il éprouvait chaque jour en la voyant poser ses mains sur Teddy. Wiccan s’avança, une lueur dangereuse dans le regard, comme prêt à souhaiter qu’elle disparaisse à tout jamais, qu’elle n’ait jamais existé.

C’est Kate. Elle ne sait pas. Elle n’a aucune idée. C’est Kate. Billy se figea, soudainement bien plus pâle que d’habitude. Au prix d’un effort infini, il se détourna d’elle et plutôt que de marcher vers le frigo, ouvrit un des placards pour en tirer une bouteille d’alcool. Il ne regarda même pas de quoi il s’agissait et la déboucha pour en boire une gorgée, puis deux, puis trois. Puis il posa la bouteille sur le comptoir dans un bruit sourd. « Si t’as besoin d’te changer les idées, j’suis là. Si c’est pour me faire chier, ferme ta gueule, Katherine, » siffla-t-il amèrement. Il ne daigna même pas la regarder et ajouta : « Et non, j’aime pas ton tee-shirt. J’aime pas les Mets. J’aime pas le baseball. Et j’aime encore moins c’que t’insinues. » Il empoigna la bouteille et en but une autre gorgée brulante avec une grimace. Il n’aimait pas l’alcool, non plus.
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Et puis, c'est tellement plus simple d'être méchant. De s'en fiche, de tout. D'ignorer la blessure dans les yeux de Billy, d'ignorer comment ça fait mal parfois combien elle les aime, tous. Juste se dire: je le fais parce que je le dois, parce que j'en ai besoin et au diable les conséquences. Au diable les conséquences, je veux juste gueuler, je veux juste détruire tout ce qui me passe sous la main, c'est pas de ta faute Billy, c'est juste que t'es là, enveloppé de mystères, et j'ai envie de te secouer juste pour m'assurer que t'es aussi brisé que moi. Mais plutôt que de se rattraper d'une pirouette, avec un sourire désolé et une excuse facile sur les lèvres, elle garde son sourire en V, sa tasse près de ses lèvres, la tête d'une femme qui vit sans regret ni hésitation; ça fait longtemps qu'elle a abandonné l'idée de refaire le monde à coups de souvenirs et d'espérances. Quand est-ce qu'elle est devenue si amère? Il se met en marche lentement, difficilement, comme un automate qu'on aurait oublié de remonter. Et puis, Billy lui fait peur. Il envoie des frissons le long de sa colonne vertébrale, qui laissent derrière eux une impression de vide; il y a des tempêtes dans ses yeux noirs, et de la haine, et de la colère et tout d'un coup, Kate a si peur, tellement peur, c'est une peur instinctive et terrible. Elle a dépassé les bornes, elle le sait, elle le voit, elle comprend; non non non non non non non non non non non non non; la violence chez les autres, surtout chez les hommes, lui fait peur.
Billy lui fait peur.

Et aussi soudainement que sa rage enflamme ses prunelles, elle disparait et pendant un instant, il a l'air dubitatif, comme si il venait de se réveiller dans le mauvais univers. Kate n'a pas bougé, tous ses muscles tendus mais bien en peine de trouver une cible, une arme, quoique ce soit; qu'il s'énerve et qu'elle n'aurait pas su quoi faire, perdue dans l'océan de ses yeux noirs rageurs. La faisant tressailler brutalement, il ouvre un placard comme un beau diable, envoyant le battant claquer contre le reste du meuble, et en sort une bouteille d'alcool qu'il débouchonne et coince entre ses lèvres. Trois longues rasades plus tard, il baisse le code et Kate le regarde avec quelque chose comme une admiration effarée dans les yeux. Elle ne l'a jamais vu boire comme ça, ni autant. Quand ils sortent dans un bar ou un club, Billy est toujours le plus raisonnable, le mec qui s'occupe de les aider à rentrer au QG; c'est jamais un mec comme Eli qui se la fout mal à chaque fois, ou comme Noh-Varr qui trouve toujours le moyen de dégueuler au meilleur moment de la soirée. « Si t’as besoin d’te changer les idées, j’suis là. Si c’est pour me faire chier, ferme ta gueule, Katherine, » et puis sa violence, dans ses mots et dans son regard plus noir que noir qu'il détourne soigneusement. Elle se sent comme une gamine de cinq ans prise la main dans le bocal à cookies. « Et non, j’aime pas ton tee-shirt. J’aime pas les Mets. J’aime pas le baseball. Et j’aime encore moins c’que t’insinues. »

Il boit encore. Kate ne sait pas trop quoi en penser. Elle sirote un peu de son café sans mot dire parce que c'est vrai qu'elle a brisé les règles. C'est vrai qu'elle est quelqu'un d'horrible et de terrible, elle n'a même pas de pouvoir, elle n'a rien pour elle, elle est juste Katherine Bishop, juste le porte-monnaie de service, la meuf relou, lâche, horrible, pas du tout drôle, franchement insupportable, surtout quand on la regarde comme Billy l'a regardée quelques instants plus tôt. Elle a brisé les règles. Elle ne les mérite pas, Billy encore moins.

Mais il y a une frustration qui nait en son sein, qui monte et qui monte et qui monte. D'un mouvement brusque, elle a reposé la tasse sur le plan de travail libre et en moins de temps qu'il lui faut pour y penser, elle s'est approchée de Billy et lui a pris la bouteille d'alcool des mains. Elle se plante devant lui, coincée entre son corps et le comptoir derrière elle, et n'a aucune gêne à le contempler dans les yeux, profondément dans les yeux, ignorant les démons qui y dansent et la tristesse qui s'y noie. Avec un air de défi, elle s'offre elle aussi une rasade d'alcool (whisky; appartennant certainement à Eli; elle déteste ça mais n'en montre rien) sans le quitter des yeux, reposant seulement la bouteille quand sa gorge la brûle tellement qu'elle en a les larmes aux yeux (c'est juste la faute de l'alcool) (promis). “ T'aimes pas ce que j'insinue? Et bah tu sais quoi, William? Moi j'aime pas comment tu regardes mon copain. Ce qui se passe dans ta culotte ne concerne que toi et tu sais que je suis là pour te supporter et tout le tralala mais Teddy est mon putain de copain. Compris? ” Elle a un sourire un peu jaune sur les lèvres, en repoussant les souvenirs de Teddy qui regarde Billy de la même manière quand il pense que personne ne le voit. Brusquement, elle tend le bras et enfonce la bouteille d'alcool contre le torse de Billy. “ Ça te pose un problème, n'est-ce pas? Je sais pas pourquoi, mais je sens que ça t'exaspère, Teddy et moi. C'est quoi ton problème? T'arrives pas à garder ta bite dans ton pantalon? Ou t'arrives juste pas à ignorer l'objet de tes fantasmes quand il passe devant toi le jour?
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Et le pire dans tout ça, c’était qu’il pensait savoir pourquoi Kate faisait cela. Elle était peut-être différente de celle qu’il avait connue, mais elle lui ressemblait dans ses pires travers. Il n’avait pas tardé à comprendre qu’elle avait traversé les mêmes épreuves et que cela la poussait parfois à commettre les pires actes, à dire des choses terribles. Il savait que malgré les séances chez le psy, le temps qu’elle passait à se forger une carapace, l’affection de ses proches, Kate ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle ne méritait rien de tout cela. Qu’elle avait tendance à tout détruire sur un coup de tête. Il le savait pour avoir passé des heures entières à ses côtés, à l’épauler, la réconforter, la rassurer, la pousser à aller de l’avant. Elle avait été réticente, au début, puis elle l’avait laissé faire, elle lui avait permis d’être important. Kate n’avait jamais été aussi cruelle, pas avec lui. Jamais avec lui. Mais cette Kate ne le connaissait pas aussi bien, n’avait pas partagé autant d’épreuves avec lui. Ces étranges nuits qu’ils passaient dans cette cuisine à tromper les cauchemars et la peur en discutant de tout sauf ce qui importait réellement n’étaient rien face à toutes ces fois où Billy l’avait tenue contre lui pendant des heures, jusqu’à ce que la rage et le désespoir la laissent épuisée, tremblante.
Cette Kate ne se confiait pas à lui, et il ne se confiait pas à elle. Elle ignorait tout de celui qu’il était réellement. De ce qu’elle avait représenté pour lui. Alors elle essayait de détruire ce qu’ils avaient, le fragile lien qui les unissait. Elle tentait de l’éloigner d’elle, de le pousser à la détester, comme si elle ne méritait que cela. Et vraiment, Billy refusait de rentrer dans son jeu. Elle n’était peut-être pas sa Kate, mais elle faisait partie des seules choses qui lui permettaient de tenir. Qui l’empêchaient de perdre la raison. Il ne voulait pas perdre ce qu’il avait eu tant de mal à construire avec elle, parce qu’il savait que s’il n’avait plus cela, alors il n’aurait plus rien.

Et Billy refusait de blesser Kate. Vraiment, il n’avait aucune envie de lui faire du mal. Elle ne méritait pas sa colère, elle ignorait tout de ce qu’il s’était passé, dans son monde. Alors il refusa de la regarder, de la voir dans ce tee-shirt, lui tournant résolument le dos et noyant sa peine dans le whisky qui appartenait probablement à Eli, c’était bien son genre. Mais en une fraction de seconde, elle se retrouva plantée devant lui, à quelques centimètres à peine et la bouteille disparut de sa main pour apparaître dans celle de la jeune femme. Elle y but une longue rasade, une lueur de défi dans les yeux.
Il y avait des larmes, aussi. Et ça aurait pu être l’alcool, si Billy ne connaissait pas Kate par cœur. Pendant un instant, il souhaita oublier ce qu’elle venait de dire, son attitude détestable. Pendant un instant, il voulut soupirer, la prendre dans ses bras et lui dire à quel point il l’aimait. Qu’elle méritait tout ça. Qu’elle méritait bien plus encore. Qu’elle était belle, forte, parfaite. Qu’elle pouvait avoir mal, qu’elle avait le droit de pleurer et de hurler, qu’il serait toujours là. Mais alors Kate ouvrit la bouche. « T'aimes pas ce que j'insinue? Et bah tu sais quoi, William? Moi j'aime pas comment tu regardes mon copain. Ce qui se passe dans ta culotte ne concerne que toi et tu sais que je suis là pour te supporter et tout le tralala mais Teddy est mon putain de copain. Compris? » Ses entrailles se nouèrent douloureusement et il eut l’impression de se prendre un poing en pleine gueule à chaque fois qu’elle insistait sur le possessif.

Il s’imagina lui arracher la bouteille des mains, la fracasser contre le sol et lui cracher au visage qu’elle ne savait rien. Que Teddy était à lui, à lui seul, que sa relation avec le blond ne rimait à rien, qu’elle ne pourrait jamais l’aimer comme lui l’aimait, que la voir parader dans ce tee-shirt lui donnait la sensation de crever parce que Teddy était son petit ami, son fiancé, son putain de fiancé que sa propre mère avait réduit en poussière sous ses yeux, qu’elle foutait la merde parce qu’elle avait mal, mais qu’elle n’avait aucune idée de comment lui se sentait. Elle lui fourra la bouteille d’alcool contre le torse et Billy ne bougea pas d’un pouce, ne fit rien pour la rattraper et elle glissa jusqu’à tomber au sol dans un fracas terrible. Sa mâchoire était crispée, à tel point que c’en était douloureux. Dans ses yeux brillait la rage, primaire, presque sauvage. Pour une fois, ils étaient secs. Cruellement secs. « Ça te pose un problème, n'est-ce pas? Je sais pas pourquoi, mais je sens que ça t'exaspère, Teddy et moi. C'est quoi ton problème? T'arrives pas à garder ta bite dans ton pantalon? Ou t'arrives juste pas à ignorer l'objet de tes fantasmes quand il passe devant toi le jour? » Son problème, c’était qu’à chaque fois qu’il posait son regard sur Teddy, il le voyait mourir, encore et encore. Mais aussi qu’il pouvait encore sentir ses baisers sur ses lèvres, la chaleur de ses étreintes. Qu’il revoyait la première fois qu’ils s’étaient tenu la main, la première fois qu’ils s’étaient embrassés. Qu’à chaque fois qu’il l’entendait rire, il avait envie de pleurer. Qu’à chaque fois qu’il percevait son odeur, quand il passait trop près de lui, ça faisait mal tant il avait envie de se presser contre lui, de nicher son nez dans ses cheveux, de s’enivrer de son odeur, de sa chaleur, de la douceur de sa peau.
Son problème, c’était qu’il avait envie de vomir à chaque fois qu’il éprouvait cela, parce que Teddy, son Teddy était mort. Parce que l’homme qu’il avait prévu d’épouser, avec lequel il avait décidé de passer le restant de ses jours n’existait plus. Et pourtant, il était là. Différent et pourtant si semblable. Son problème, c’était qu’il avait l’impression de trahir l’amour de sa vie à chaque fois que son cœur s’emballait aux côtés de Teddy.

Il aimait Kate. Il l’aimait vraiment, au point de pardonner tout ce qu’elle pouvait dire, tout ce qu’elle pouvait faire. Même si ça faisait un mal de chien, même si pour un bref instant, juste un moment, il s’était imaginé l’empoigner et lui faire du mal. Même s’il avait peut-être souhaité qu’elle crève, juste un peu, pour ne plus entendre de telles horreurs sortir de sa bouche. Il n’était pas suffisamment stupide pour prendre le risque d’incarner tout ce qui terrifiait Kate chez un homme. Il ne lui donnerait pas de raison de continuer à agir ainsi. Pas lui, jamais lui. Alors Billy ferma les yeux et tenta de maîtriser les tremblements de son corps. Il inspira profondément, une fois, deux fois.
Puis il souleva ses paupières et plongea son regard dans celui de la jeune femme. « C’est pas à propos de Teddy, » murmura-t-il d’une voix rauque. « C’est même pas à propos de moi. C’est juste toi. » Ses traits se radoucirent. Il était fatigué, il avait mal en permanence et ça l’épuisait. « C’est juste toi et ta douleur, tes peurs. Qu’est-ce que tu veux, Kate ? Que je m’énerve ? Qu’on se foute sur la gueule ? Que je te montre que t’es pas la seule à avoir mal ? » Il s’avança d’un pas, son visage à quelques centimètres du sien. « Tu veux que j’te montre la noirceur de mon âme, pour te dire que t’es pas toute seule ? Ne me pousse pas, Kate. Ne me pousse surtout pas, parce que je peux t’assurer que t’es pas prête à tout savoir. » Sa voix tremblait autant que ses poings, serrés si forts que ses phalanges lui faisaient mal.

« Me pousse pas à te détester, Kate. » Ça sonnait presque comme une supplique. « T’es la seule que j’peux encore aimer alors m’enlève pas ça. » S’il la perdait encore une fois, il n’était pas certain de s’en remettre.
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i'll be goodI thought I saw the devil, this morning, Looking in the mirror, drop of rum on my tongue, With the warning to help me see myself clearer, I never meant to start a fire, I never meant to make you bleed, I'll be a better man today, I'll be good, I'll be good, And I'll love the world, like I should.

Kate sait qu'elle était allée trop loin. Si ce n'est pas un point de non-retour, elle sait aussi que Billy n'oubliera jamais ce qu'elle vient de lui dire et surtout, elle sait qu'elle-même sera hantée par ses propres paroles pendant quelques temps, jusqu'à en faire des cauchemars et des crises d'angoisse. Il ne mérite pas... ça. C'est juste que c'est plus fort qu'elle, et que si il veut se la jouer sale, elle sait jouer. Elle ne sait pas perdre, tout comme elle ne sait pas être honnête dans tout ce qui ressemble de près ou de loin à un jeu. Et si elle est du genre à ne pas regretter ce qu'elle fait ou ce qu'elle dit du moment que c'est honnête et sincère, même si elle est du genre à ne pas (complètement) se lamenter sur des choses que l'on ne peut pas changer, elle ne peut s'empêcher d'être complètement désolée quand les mots ont finir de sortir d'entre ses lèvres. Les excuses se précipitent, là, juste là, à la sortie de sa bouche; mais une lueur dans le regard de Billy font s'étouffer les mots dans sa gorge. Elle le regarde inspirer profondément, les yeux fermés, cherchant un calme illusoire alors qu'elle se contente de violenter sa lèvre inférieur, maladroite et soudainement mal à l'aise, le goût de l'alcool venant toujours enflammer l'arrière de sa gorge. Le whisky à la bouteille éclatée parterre empeste, et les éclats de verre les entourent comme autant de pics, comme autant d'insultes.

Un muscle joue sous sa peau, là, au niveau de sa mâchoire. Ses veines ressortent sous sa peau et ses bras tremblent tandis qu'il serre ses poings jusqu'à les faire éclater. Quand Billy retrouve un semblant de calme et qu'il rouvre les yeux, Kate ne peut pas s'empêcher de rire intérieurement. Quel tableau ils doivent être, en cet instant précis! En les voyant, Eli aurait certainement sauté entre eux deux pour les séparer, toujours le diplomate; David aurait ricané; Noh-Varr ne s'en serait pas inquiété; America aurait certainement donné un coup de poing à quelqu'un (impossible de deviner qui, ceci dit); quant à Teddy... Kate n'avait aucune envie de penser à lui, quand bien même son odeur collait à sa peau, et la douceur de sa peau sous ses doigts. « C’est pas à propos de Teddy, » commence-t-il et Kate le voit venir à des kilomètres: ses yeux s'étrécissent, sa bouche se met à trembler et tout son visage hurle ose! ose!. « C’est même pas à propos de moi. C’est juste toi. » Au même moment où le visage de Billy s'effondre, las, celui de Kate se crispe alors qu'elle esquisse un rictus qui tient moins du sourire que de la grimace mauvaise. Il semble complètement épuisé et Kate a envie de glisser ses bras sous les siens pour le serrer contre elle.

Mais elle ne bouge pas. Quand il s'approche d'un pas, elle croise les bras entre eux, se ferme complètement, l'air imperturbable même si le sourire en coin coincé sur ses lèvres ne s'effondre pas. « C’est juste toi et ta douleur, tes peurs. Qu’est-ce que tu veux, Kate ? Que je m’énerve ? Qu’on se foute sur la gueule ? Que je te montre que t’es pas la seule à avoir mal ? » Il est si proche. Ses poings tremblent toujours mais Kate n'a pas peur de lui, elle n'a pas peur de lui, elle n'a pas peur de lui, promis, elle n'a pas le droit d'avoir peur d'un de ses coéquipiers. Elle soutient son regard sans mot dire, défiant, son satané de rictus flottant toujours sur ses lèvres. « Tu veux que j’te montre la noirceur de mon âme, pour te dire que t’es pas toute seule ? Ne me pousse pas, Kate. Ne me pousse surtout pas, parce que je peux t’assurer que t’es pas prête à tout savoir.Try me, grince-t-elle aussitôt. Au début je trouvais ça sympa, ton côté mystérieux et dark à la Edward Cullen. Mais là tout de suite, c'est juste louche. ” Et puis soudainement, elle plus l'air si fier, si arrogant, si violent, si puissant. On dirait juste un gamin perdu qui cherche quelque chose depuis si longtemps qu'il a oublié comment c'était, d'être seul. Kate n'a pas oublié. « Me pousse pas à te détester, Kate. » Elle ne répond pas. « T’es la seule que j’peux encore aimer alors m’enlève pas ça. »

Elle ne dit rien. Elle ne dira rien. Elle n'a rien à lui dire. D'un côté, elle a envie de s'énerver, hurler, juste hurler, tout détruire, tout réduire à néant. D'un autre côté, avec ses grands yeux, Billy lui donne envie de l'attirer contre elle et le bercer jusqu'à ce que le soleil jette ses lumières sur eux. Elle lève la main un instant, un doigt tendu vers lui, son index qui effleure sa joue où quelques poils de l'ombre d'une barbe se battent en duel; c'est un geste presque tendre, presqu'affectueux, presqu'amical; et puis son bras retombe le long de son corps. “ Change pas de sujet, ” et sa voix est cruelle, insensible, même si sa bouche tremble et que ses yeux s'agrandissent tandis que ses sourcils se froncent. Ne sois pas faible. Ne sois pas faible, se répète-t-elle. “ On parle de toi et de ton problème avec Teddy et moi. Pas de moi. ” Cette fois sa main se relève, et son doigt tendu vient frapper Billy au creux de son torse. “ On parle de toi, le petit mec trop angsty et trop dark et trop « tu peux pas comprendre » ou j'sais pas quoi. On parle du fait que t'as débarqué du jour au lendemain en pensant tout connaître, tout savoir. On parle du fait que t'as perdu ton frère jumeau et qu'il est... j'sais pas où, en prison? et que tu veuilles qu'on aille le chercher. On parle du fait que Noh-Varr toi vous redoublez de messes basses quand vous pensez que personne n'est là, ou du fait que t'es complètement phasé d'apprendre que j'ai jamais entendu parler d'Ant-Man ou j'sais pas quoi. Et enfin, on parle du fait que Jeff et Rebecca Kaplan n'ont jamais eu un fils nommé William!

Son doigt martèle son torse, ponctuant chaque phrase, le poussant en arrière quand elle fait un pas en avant, jusqu'à l'acculer, lui, contre la table dans son dos. Le doute s'est installé en elle, insidieux, renforcé par une méfiance caractéristique, une paranoïa digne d'une fille comme elle. Le doute s'est inventé des mensonges et des histoires et dans ses yeux brillent une lueur traîtresse amère. “ Je sais pas si t'espères séduire quiconque avec ton aura mystérieuse mais moi, Billy, ça me conforte juste dans l'idée que je peux pas te faire confiance. Et que pour aller chercher ton frangin, tu ferais peut-être mieux d'y aller tout seul.
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Billy Kaplan
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i'll be goodI thought I saw the devil, this morning, Looking in the mirror, drop of rum on my tongue, With the warning to help me see myself clearer, I never meant to start a fire, I never meant to make you bleed, I'll be a better man today, I'll be good, I'll be good, And I'll love the world, like I should.

Son sourire narquois et hautain disparut enfin. La gorge nouée, Billy regarda sa main se lever et un frisson parcourut son échine lorsqu’elle laissa son index caresser sa joue dans un geste presque tendre. Pendant un court instant, une poignée de seconde, il crut qu’elle avait compris. Qu’elle acceptait de ne pas livrer cette bataille pour laquelle il n’était pas prêt. Il crut qu’elle pourrait être cette Kate, celle qui comprenait, qui l’acceptait tel qu’il était. « Change pas de sujet, » fit-elle brusquement en laissant retomber son bras et Billy sentit tous ses espoirs s’effriter. Son ton cruel lui fit l’effet d’une gifle. « On parle de toi et de ton problème avec Teddy et moi. Pas de moi. » Il ferma les yeux, la laissa cogner son index accusateur contre son torse et inspira profondément. Elle ne voulait pas comprendre. Elle ne pouvait pas. « On parle de toi, le petit mec trop angsty et trop dark et trop « tu peux pas comprendre » ou j'sais pas quoi. On parle du fait que t'as débarqué du jour au lendemain en pensant tout connaître, tout savoir. On parle du fait que t'as perdu ton frère jumeau et qu'il est... j'sais pas où, en prison? et que tu veuilles qu'on aille le chercher. On parle du fait que Noh-Varr toi vous redoublez de messes basses quand vous pensez que personne n'est là, ou du fait que t'es complètement phasé d'apprendre que j'ai jamais entendu parler d'Ant-Man ou j'sais pas quoi. Et enfin, on parle du fait que Jeff et Rebecca Kaplan n'ont jamais eu un fils nommé William! » Pouvait-il vraiment s’attendre à autre chose ? Avait-il réellement espéré qu’elle reste de marbre face à toutes ces questions auxquelles il refusait de répondre ?
Kate n’était pas stupide. Bien sûr qu’elle avait des doutes, bien sûr qu’elle avait cherché à vérifier d’où il venait, qui il était. Il aurait dû y réfléchir plus en profondeur avant de leur donner ce nom, Kaplan. Mais il n’avait définitivement pas pu se faire appeler Maximoff et il avait eu besoin de se raccrocher à quelque chose de familier, même si ce n’était que ça. Elle ponctua chaque phrase d’un nouveau coup dans son torse, le faisant reculer tandis qu’elle s’avançait, prenant le dessus. Il ne s’arrêta que lorsqu’il sentit la table derrière lui. Ses poings serrés tremblaient, il avait les lèvres pincées, comme s’il se retenait de toutes ses forces de dire quoi que ce soit.

Il s’était attendu à devoir tout expliquer un jour. A devoir tout leur dire, qui il était réellement, d’où il venait, ce qu’il s’était passé. Il avait simplement pensé qu’il aurait le temps, qu’il pourrait le faire plus tard, beaucoup plus tard. C’était peut-être la seule chose à faire, désormais. Ce serait difficile, douloureux, mais ça arrangerait peut-être tout, de simplement dire la vérité à Kate. Pendant un instant, Billy envisagea cette possibilité, mais il se ravisa bien vite. Il voulait dire ces choses à d’autres que Kate, pour commencer. Il avait besoin d’en parler, bien sûr, mais il avait aussi besoin d’aide, de conseils. Et il avait beau adorer Kate, il avait beau lui faire confiance, elle n’était pas la personne à qui il voulait révéler qui il était réellement en premier. « Je sais pas si t'espères séduire quiconque avec ton aura mystérieuse mais moi, Billy, ça me conforte juste dans l'idée que je peux pas te faire confiance. Et que pour aller chercher ton frangin, tu ferais peut-être mieux d'y aller tout seul. » Il la dévisagea, la mâchoire crispée, les rouages de son cerveau fonctionnant à mille à l’heure.
Il envisagea d’aller chercher Noh-Varr. De lui demander quoi faire. Il songea à fuir, disparaître, tout simplement. Mais ça signifierait tirer une croix sur les Young Avengers et il avait besoin d’eux. Pas seulement pour retrouver Tommy. Il avait besoin d’eux. D’aller sauver des gens à leurs côtés, de les entendre se disputer, de les voir rire et se chamailler, de sentir leur présence rassurante, familière, à ses côtés.

Il pourrait utiliser ses dons. Faire en sorte que Kate oublie cette conversation. Mais ça ne résoudrait rien, n’est-ce pas ? Il pourrait aller plus loin, lui faire oublier qu’elle avait remarqué la manière dont il regardait Teddy. Ou pire encore, la forcer à lui faire confiance, aveuglément. Il pourrait le faire. Mais Billy n’avait jamais utilisé ses dons pour faire une chose pareille. Et il refusait de franchir cette limite. Il était venu ici pour empêcher sa mère de perdre la raison et le monde de sombrer dans le chaos. Pas pour devenir un monstre. Il desserra ses poings et passa une main tremblante sur son visage, prit le temps d’inspirer profondément. « T’as raison, je ne m’appelle pas Kaplan, » commença-t-il d’une voix rauque, mal assurée. « Mais j’peux pas te dire comment je m’appelle. Et c’est pas pour me donner un genre, Kate, je te promets que c’est pas pour ça, » fit-il d’un ton suppliant.
« T’as toutes les raisons de ne pas me faire confiance, je le sais, je t’en demande beaucoup, beaucoup trop. » Il secoua la tête, l’air désemparé. « C’est pas que tu n’es pas prête à l’entendre, Kate, » murmura Wiccan en baissant la tête. Il meurtrit sa lèvre inférieure de ses dents avant d’admettre dans un souffle : « C’est moi qui suis pas prêt à en parler. » Il se tut et leva les yeux pour croiser le regard de la jeune femme, espérant y trouver de la compréhension, n’importe quoi qui lui prouverait qu’elle ne le détestait pas. Qu’elle acceptait cela pour le moment. « Noh-Varr et moi on a besoin de toi, des Young Avengers. Et je te promets qu’on n’a que votre intérêt en tête. Je sais, je te demande de me faire confiance alors que je ne te dis rien, alors que j’arrête pas d’agir bizarrement, mais je te jure que tout ce que je fais, je le fais pour vous. » Il approcha sa main presque timidement de la sienne et alla la refermer autour de la sienne. « Je te raconterai tout, quand on aura retrouvé Tommy, quand… quand je serai prêt, je te raconterai tout. »

Il libéra sa main et s’humecta les lèvres, cherchant le courage de prononcer ces dernières paroles. « Et il ne se passera jamais rien entre Teddy et moi. » Ses doigts allèrent frotter son torse, prétextant masser l’endroit endolori où elle avait enfoncé son index à plusieurs reprises, touchant en réalité l’anneau caché sous son tee-shirt. « Jamais, » murmura-t-il dans un souffle rauque. Et si ça faisait un mal de chien de prononcer ces mots, il n’en montra rien, gardant un visage de marbre. Il n’y avait que dans ses yeux que toute la douleur pouvait se lire, mais contre ça, il ne pouvait pas grand-chose. Il n’avait jamais su mentir à ce point.
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Kate Bishop
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i'll be goodI thought I saw the devil, this morning, Looking in the mirror, drop of rum on my tongue, With the warning to help me see myself clearer, I never meant to start a fire, I never meant to make you bleed, I'll be a better man today, I'll be good, I'll be good, And I'll love the world, like I should.

Avec une curiosité chirurgicale, Kate observa les émotions passer sur le visage de Billy: comment il se décomposait, redevenait de marbre, gardait son calme, laissait sa colère s'exprimer sous la forme de ses tendons, ses veines, ses muscles jouant discrètement sous sa peau. Dans leur proximité, Kate remarqua pour la première fois tant il était bien bâti, même si à peine plus grand qu'elle. Elle avait tort de le penser trop angsty, voire carrément faible (après tout, si Kate continuait ainsi de comparer tout le monde avec Teddy, les gens autour d'elle allaient vite finir par être décrits comme des crevettes): les traits de Billy étaient durs, taillés dans le chagrin et les épreuves. Mais elle ne se laissa pas attendrir pour autant. Elle ne pouvait pas se le permettre; pas maintenant qu'elle voyait son masque se fissurer, pas maintenant qu'il semblait en proie au doute, peut-être prêt à détruire tous ses mensonges? Kate ne demandait que ça. C'est pour ça qu'elle ne se sentit pas entièrement coupable, en le voyant expirer difficilement, passer une main presque tremblante sur son visage, comme pour en laver les mensonges. Kate se sentit se détendre, s'attendrir même devant lui: il allait enfin lui dire la vérité, n'est-ce pas? Elle le sentait. Elle le savait. Même si il lui avait menti, même si il leur avait menti à tous, Kate lui faisait confiance: elle l'avait vu à l'oeuvre, elle l'avait vu s'occuper d'eux comme elle l'aurait fait, elle l'avait vu sourire tendrement devant ses pitreries, vu faire semblant de rire aux blagues vaseuses de David, vu être un young avenger. Elle lui faisait confiance; c'était le moment ou jamais pour lui prouver que ce Billy, ce William qu'elle avait côtoyé ces derniers mois, n'était pas un mensonge, n'était pas une complète invention. Il devait avoir ses raisons, se persuada-t-elle. Il devait avoir ses raisons et, plus que tout, il se devait de les lui expliquer.

« T’as raison, je ne m’appelle pas Kaplan, » et Kate lui adressa un petit sourire encourageant, quelque chose de simple et de gentil et de confiant, laissant lentement retomber son bras le long de son corps. Billy était Billy, pensa-t-elle, Kaplan ou non. Elle aurait dû se douter, à le regarder douter, ses beaux yeux sombres surmontés de ses sourcils froncés, que quelque chose d'autre allait venir. Que ça allait mal finir. Mais Kate avait choisi de lui faire confiance; et pour cela, elle était prête à ignorer ses hésitations, son expression désemparée quand il continua: « Mais j’peux pas te dire comment je m’appelle. Et c’est pas pour me donner un genre, Kate, je te promets que c’est pas pour ça. » Le sourire de Kate se figea sur ses lèvres, alors qu'elle blêmissait légèrement en continuant de le fixer dans les yeux, l'air d'y chercher une réponse, n'importe quoi, une explication pour sa rebuffade aussi violente qu'une gifle, analysant son regard pour comprendre pourquoi, ainsi, il lui fermait la porte au nez. Comme si elle ne méritait pas sa confiance, comme si il savait qu'elle allait le faillir. Sous le choc, Kate recula d'un demi-pas alors que les coins crispés de ses lèvres tombaient lentement. « T’as toutes les raisons de ne pas me faire confiance, je le sais, je t’en demande beaucoup, beaucoup trop. » Lentement, Kate croisa les bras sur sa poitrine, carrant les épaules, serrant les mâchoires: autant de signes de défense que d'intériorisation. Parfait. Parfait. « C’est pas que tu n’es pas prête à l’entendre, Kate, » Et ses yeux lancèrent des éclairs: alors c'est quoi? C'est pas moi, c'est toi? hurlaient-ils, rageurs et incompréhensifs et perdus, blessés aussi. Blessés, surtout. « C’est moi qui suis pas prêt à en parler. »

Et elle? Il se rendait compte de la confiance qu'elle lui accordait, presque aveuglément? Il se rendait compte que pour elle, quoiqu'elle en dise, quoiqu'elle en montre, ces rencontres du milieu de la nuit étaient si importantes, tellement importantes? Il n'était pas prêt à en parler? Tant mieux. Parfait. Très bien. Elle s'en souviendrait; Kate ne jouait à ses jeux sans tricher, sans rancune. Elle avait fait confiance à Billy, on ne l'y reprendrait plus. Dans les yeux de l'archère, il n'y avait aucune acceptation: juste une plaie béante, une confiance mal ajustée, une blessure à vif. « Noh-Varr et moi on a besoin de toi, des Young Avengers. Et je te promets qu’on n’a que votre intérêt en tête. Je sais, je te demande de me faire confiance alors que je ne te dis rien, alors que j’arrête pas d’agir bizarrement, mais je te jure que tout ce que je fais, je le fais pour vous. » Elle n'en doutait pas une seule seconde. Mais ça ne suffisait pas, ça ne suffirait pas à l'attendrir; même sa main un peu moite qui se glissait contre la sienne; même sa tendresse évidente, même son affection débordant de ses yeux. Ça ne suffirait pas à l'attendrir: elle était plus forte que ça, plus forte que lui. On ne l'y reprendrait pas. On ne l'y reprendrait pas. « Je te raconterai tout, quand on aura retrouvé Tommy, quand… quand je serai prêt, je te raconterai tout. » Ses doigts se défirent des siens mais Kate resta impassible, le vrillant toujours de son regard brûlant aux sourcils froncés comme un accent circonflexe à l'envers. On aurait presque dit un personnage comique, comme ça: la nuque raide, les épaules carrées, la mâchoire serrée et les dents entamant sans merci la peau tendre de l'intérieur de ses joues, pour ne pas fondre en larmes ou hurler de colère, elle-même ne savait pas trop.

« Et il ne se passera jamais rien entre Teddy et moi, dit-il finalement. Jamais. »

Elle vit bien combien ça lui coûtait de dire ça. Elle vit comment ses émotions, figées sur son visage dans une parade impassible, étaient parfaitement contrôlées; mais ses yeux, tourmentés, plein d'orage, eux, ne pouvaient pas lui mentir. Lentement, le plus difficilement du monde, Kate se permit d'expirer par le nez, longuement, bruyamment, en fermant les yeux. Elle devait être forte. Plus forte que lui. On ne l'y reprendrait pas.Laisse-moi résumer. Tu me dis que tu me mens, que tu nous mens à nous tous depuis que l'on s'est « accidentellement » (elle mima les guillemets à l'aide de ses mains) rencontrés, tu m'avoues que tout ce que tu nous as raconté était un tissu de conneries et enfin, tu me dis que je n'ai aucune raison de te faire confiance? Et tu penses que je vais garder tout ça pour moi? ” Elle posa ses poings fermés sur ses hanches, comme elle avait vu America le faire à de nombreuses reprises pour intimider autrui. Elle n'était pas certaine que ça pouvait impressionner quelqu'un d'aussi puissant que Wiccan, mais elle tenta le coup quand même au cas où. “ Je ne suis pas une sale menteuse comme toi, Billy, asséna-t-elle. Et ils sont mes amis. Le sommes-nous à tes yeux? ” Avant qu'il ait eu le temps de répondre, car ses yeux pleins de couleuvres semblaient prêts à la nourrir d'autres mensonges pires encore, elle reprit, avec un air presque dédaigneux sur le visage: “ Et tu ne me dis rien. Tu veux que je te laisse te faire bouffer par tes cachotteries et tu veux que ça nous tue tous de l'intérieur.

Le silence tomba sur eux comme une chape de plomb. Billy ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais, de nouveau, Kate l'interrompit, tendant vers lui un index menaçant lui interdisant de prononcer le moindre mot: “ arrête de me mentir en me regardant dans les yeux, William. Que tu me parles des Young Avengers ou de Teddy, tu ne fais que me mentir à la gueule et je ne supporte pas ça. ” Elle avait été trop idéaliste. Trop conne. Elle avait accueilli Eli, David, Teddy, Billy, Noh-Varr, America dans sa vie sans réfléchir, elle en avait fait des amis et puis quoi? En moins d'un an, ils étaient devenus les choses les plus importantes dans sa vie, sur cette planète: elle se sentait idiote à se dire qu'ils étaient son tout, aussi cliché que cela puisse paraître. C'était les gens les plus fous, les plus géniaux, les plus sympas et ils l'avaient accepté, elle, Kate Bishop, une simple humaine, une moins que rien face à un Hulkling ou une femme capable de détruire des murs de béton armé en frappant dedans ou un sorcier pouvant lier les sortilèges les plus destructeurs de tous les temps. Ils l'avaient acceptée et elle leur avait fait confiance: voilà où elle était rendue aujourd'hui.

En soupirant, Kate se passa une main sur le visage. “ Tu sais ce que j'ai dit à Eli quand vous avez débarqué dans nos vies comme des boulets de canon, Noh-Varr et toi? Il vous faisait pas confiance, pas du tout même. David non plus, et Teddy vous regardait comme des dingues, les dingues que vous étiez qui venaient de nous proposer de nous aider à tirer des informations à ces putains de dealers d'MGH qu'on venait d'arrêter. Eli m'a dit que vous étiez trouble, que tu lui inspirais pas confiance et David, lui, sentait que quelque chose était off. C'était toujours eux deux contre le monde et puis y'a eu Teddy, et puis y'a eu moi, et c'était déjà assez suffisant. Et vous avez débarqué au milieu de tout ça. ” Elle se perdait dans ses mots, maintenant. Kate aurait voulu mettre ça sur le compte de l'alcool qui lui brûlait encore le fond de la gorge; mais elle refusait de se mentir à elle-même. Elle était juste trop blessée, trop perturbée pour faire sens. Elle baissa les yeux, presque timidement. “ J'ai dit à Eli de vous faire confiance. J'ai dit à Eli de vous laisser une chance. J'ai dit à Eli de vous laisser essayer, et vous avez réussi. J'ai dit à Eli que je vous faisais confiance, après ça — et nous voilà. ” Elle le darda d'un dernier regard scrutateur, avant de soupirer en les baissant à nouveau. “ Whatever, grimaça-t-elle en se détournant pour retourner dans sa chambre. Bonne nuit, Billy. ” rajouta-t-elle d'un ton ferme en passant devant lui pour retourner dans le couloir d'un pas résolu.

La douleur la prit un peu après, au moment où elle s'apprêtait à quitter la cuisine et grinçait des dents en baissant les yeux pour voir ce qui collait à son pied: un morceau de verre, de la bouteille de whisky que Billy avait laissé tomber parterre, était profondément enfoncé dans son talon et le sang coulait de la plaie à gros flots, même si ça ne faisait pas particulièrement mal. Un peu bêtement, Kate regarda la plaie avant de réaliser que c'était son sang et de devenir blême tout d'un coup. Elle laissa échapper un petit gémissement de douleur, oubliant complètement Billy, en s'asseyant à même le sol pour essayer de retirer le morceau de verre de son pied, les mains tremblantes et le coeur battant à cent à l'heure. C'est juste que je n'aime pas le sang, se justifia-t-elle. Juste que je n'aime pas le sang autant que l'impression de perdre un ami.
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Billy Kaplan
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Il lut très clairement la déception sur son visage, quand il avoua qu’il ne lui raconterait pas la vérité maintenant. Déception qui se transforma en véritable sentiment de trahison. La voir ainsi réduisit le cœur de Billy en miettes. Ils s’étaient déjà disputés, autrefois. Parfois assez violemment, comme tout le monde. Mais il n’avait jamais fait naître un tel sentiment, chez Kate. Il ne l’avait jamais trahie comme il venait probablement de le faire. Et c’était la dernière chose qu’il avait voulu faire. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il ne lui faisait pas confiance, qu’elle ne méritait pas de connaître la vérité, ce n’était pas ça du tout. Il mourait d’envie de tout raconter à Kate, depuis le début. Il ne se sentait tout simplement pas prêt à lui imposer ce fardeau. A devenir ce mec qui connaissait plus ou moins l’avenir et qui allait venir foutre la merde dans l’existence des Young Avengers de cet univers. Être tout simplement Billy, c’était reposant. Ça lui permettait parfois presque d’oublier ce qu’il s’était passé. Pour quelques secondes, soit rien du tout, mais c’était suffisant pour lui permettre de tenir. Il n’était pas prêt à être ce type qui avait vu des trucs affreux, pas avec Kate. Pas maintenant. « Laisse-moi résumer. Tu me dis que tu me mens, que tu nous mens à nous tous depuis que l'on s'est « accidentellement » rencontrés, tu m'avoues que tout ce que tu nous as raconté était un tissu de conneries et enfin, tu me dis que je n'ai aucune raison de te faire confiance? Et tu penses que je vais garder tout ça pour moi ? »  La sécheresse de son ton fit grimacer Billy qui ferma les yeux, la gorge nouée. Il avait réussi. Il l’avait fermée à lui, complètement. Elle ne lui ferait plus confiance, il était définitivement en train de perdre la seule chose qui lui permettait de tenir, avec Noh-Varr. « Je ne suis pas une sale menteuse comme toi, Billy, asséna-t-elle. Et ils sont mes amis. Le sommes-nous à tes yeux? »  Il ouvrit les yeux et la bouche, prêt à répliquer à cela, choqué qu’elle puisse penser le contraire, mais elle l’interrompit aussitôt : « Et tu ne me dis rien. Tu veux que je te laisse te faire bouffer par tes cachotteries et tu veux que ça nous tue tous de l’intérieur. »  Ses dents allèrent meurtrir sa lèvre inférieure et Wiccan se tut.
Il déglutit avec difficultés, chercha quoi répondre, de quoi la convaincre qu’il tenait réellement à eux, qu’il ne mentait pas par plaisir, qu’il ne lui demandait pas de ne rien dire aux autres. Il ouvrit à nouveau la bouche, mais elle le coupa aussi vivement que la première fois. « Arrête de me mentir en me regardant dans les yeux, William. Que tu me parles des Young Avengers ou de Teddy, tu ne fais que me mentir à la gueule et je ne supporte pas ça. »  Il ne pouvait même pas nier. Il était incapable de lui mentir à ce point sans qu’elle le sache et ça ne ferait qu’empirer les choses. Il passait son temps à tenter de cacher ce qu’il éprouvait vraiment pour Teddy et c’était pire que tout, mais il pensait ce qu’il lui avait dit. Comment pourrait-il espérer quoi que ce soit alors que la simple idée de se rapprocher de ce Teddy lui donnait l’impression d’être un sale traître ?

Elle avait mal. Kate faisait de son mieux pour rester digne, elle faisait toujours de son mieux, pour ça. Mais elle avait mal, Billy le savait. Elle se sentait trahie, elle avait l’impression de lui avoir fait confiance trop vite, trop tôt, alors qu’il ne le méritait pas. « Tu sais ce que j'ai dit à Eli quand vous avez débarqué dans nos vies comme des boulets de canon, Noh-Varr et toi? Il vous faisait pas confiance, pas du tout même. David non plus, et Teddy vous regardait comme des dingues, les dingues que vous étiez qui venaient de nous proposer de nous aider à tirer des informations à ces putains de dealers d'MGH qu'on venait d'arrêter. Eli m'a dit que vous étiez trouble, que tu lui inspirais pas confiance et David, lui, sentait que quelque chose était off. C'était toujours eux deux contre le monde et puis y'a eu Teddy, et puis y'a eu moi, et c'était déjà assez suffisant. Et vous avez débarqué au milieu de tout ça. »  Billy se ratatina sur lui-même. Il était plus grand qu’elle, plus imposant aussi physiquement, mais en cet instant, il avait l’impression d’être tout petit. C’était probablement une erreur de les avoir cherchés, d’avoir fait irruption dans leur vie. C’était une erreur, d’avoir voulu compter sur eux alors que toute cette histoire ne les concernait même pas. Mais après être arrivé dans cet univers, après avoir perdu Tommy et tiré Noh-Varr de cette base de l’HYDRA tout seul, Billy n’avait pu penser à une autre solution. Il n’avait pas pu envisager que Noh et lui restent seuls dans cet univers qu’ils ne connaissaient pas.
Ils n’auraient pas pu le supporter, il le savait. Même si Noh-Varr en montrait peu, il savait que comme lui, il n’aurait pas tenu bien longtemps ici, s’ils avaient dû se débrouiller seuls. Alors oui, ils avaient cherché les autres Young Avengers, espéré qu’en reformant ce groupe, les choses iraient mieux. Que la douleur s’en irait, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Mais c’était une erreur. Une stupide erreur. Il n’avait fait qu’apporter du malheur et s’apprêtait à leur en donner plus encore, alors à quoi bon ? « J'ai dit à Eli de vous faire confiance. J'ai dit à Eli de vous laisser une chance. J'ai dit à Eli de vous laisser essayer, et vous avez réussi. J'ai dit à Eli que je vous faisais confiance, après ça — et nous voilà. » Ca faisait mal, de l’entendre dire qu’il avait trahi sa confiance. Il aurait souhaité ne jamais faire une chose pareille. « Whatever, »  dit-elle finalement et Billy leva un regard paniqué vers elle. « Bonne nuit, Billy. »  Son ton était ferme, définitif. Comme si le débat était clos, comme si elle ne voulait plus jamais lui adresser la parole.

Il sentit son sang se glacer dans ses veines à cette pensée et amorça un geste pour la retenir. Mais la jeune femme se figea brusquement et il baissa les yeux pour voir le sang qui maculait à présent son talon et le sol. Il ne mit pas longtemps à faire le lien avec les débris de verre qui s’étalaient dans la cuisine. Elle s’assit à terre, subitement bien pâle et tenta de retirer le morceau de verre de son talon avec des doigts tremblants. Le cœur de Billy se serra et il enjamba les restes de la bouteille d’alcool avant de se planter en face de Kate. Il sembla hésiter un moment, puis finalement, se mit à genoux devant elle avant d’attraper sa cheville, délicatement. Il lui lança un regard et lui demanda sans un mot de le laisser faire. Avec une douceur infinie, il retira le morceau de verre de son autre main avant de la poser sur la plaie. Un pli marqua son front sous la concentration et sa paume émit une lueur bleutée, tandis qu’il murmurait un sortilège pour refermer la plaie.
Il libéra son pied et leva les yeux vers elle, l’angoisse se lisant très clairement sur ses traits. « Je suis désolé, » murmura-t-il d’une voix rauque. « Tu as raison, je… je suis désolé. » Il se tut et passa une main tremblante dans ses cheveux, pour écarter des mèches de son visage. « On a débarqué dans vos vies sans prévenir et on y a foutu la merde avec nos secrets et nos problèmes. On aurait… J’aurais probablement dû rester à l’écart, faire ça tout seul et ne pas vous impliquer. » Il se tut et baissa la tête, incapable de soutenir son regard plus longtemps. « Mais j’peux pas le faire sans vous tous. Sans toi, » avoua-t-il dans un souffle. « Je voudrais tout te dire, là, maintenant, mais je… » Son visage se tordit dans une expression triste, désespérée. « Ça va tout changer. Ça va tout changer et j’voulais juste que ce soit normal, encore un peu. J’voulais… j’suis égoïste, c’est vrai, mais j’voulais profiter de tout ça, juste un peu. » Ses yeux se remplirent de larmes, il était trop fatigué pour les retenir, trop fatigué pour en avoir honte. « Ce qu’on a là, les Young Avengers, c’est… c’est la meilleure chose qui me soit arrivée, c’est tout ce que j’ai et si je dis la vérité, j’ai peur de tout perdre. » Sa voix se brisa. « J’veux pas être tout seul, Kate. » Billy secoua la tête et passa une main sur son visage, touchant ses joues humides de larmes. « J’suis désolé. » Elle le détestait probablement, il venait sûrement de la perdre pour de bon, cette fois-ci. Il aurait mieux fait de rester dans son coin.
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Il avait tellement, tellement de sang. Ça faisait un peu peur, tout ce sang qui maculait ses doigts, toute cette douleur qu'elle ne sentait pas, tout ce sang, tout ce sang. Et son coeur, à ses oreilles, qui battaient à n'en plus finir, son coeur qui était assourdissant, son coeur qui lui rappelait, à chaque battement, combien il était dur de respirer, combien c'était douloureux de penser à ça, à lui, à elle, à eux, à l'endroit où elle se trouvait, à tout ce qu'ils avaient partagé, à sa confiance fragile en les autres et fuck, ça ne voulait pas s'arrêter de couler, c'était insupportable, et ses doigts tremblants ne lui faisaient que plus mal en palpant la peau rosie autour de la nouvelle plaie. Le sang coulait toujours, faisant augmenter sa tension et sa fébrilité à chaque seconde, et elle fut un peu au désespoir le temps d'un battement de coeur: c'était bon, elle allait crever ici et maintenant, à cause d'un morceau de verre. Kate essayait vainement d'ignorer, d'oublier, de pousser loin d'elle le regard brûlant de Billy sur elle mais ça lui semblait impossible. Elle suffoquait de sa présence, de son affection trop puissante pour lui, de tout ce qu'elle avait cru, tout ce qu'elle avait imaginé pour les Young Avengers. Pourquoi avait-elle pensé que ce serait si simple? Si parfait? En cet instant précis, assise sur le carrelage glacial d'une cuisine dans un entrepôt à l'aspect miteux de Manhattan, entourée de ceux qu'elle aimait, Kate se sentait cruellement seule.

Débarquant dans son champ de vision, Billy s'agenouilla devant elle et prit sa cheville entre ses mains, délicatement. Kate n'eut même pas la force de se défaire de son emprise. Elle n'eut même pas la force de se débarrasser de lui d'un coup de pied bien placé dans la gorge, ou lui briser le poignet, ou le frapper jusqu'à ce qu'il la supplie de l'achever. Elle n'eut que la force de le regarder faire sans un mot, tressaillant en retenant un gémissement de douleur quand il parvint à retirer le morceau de verre de sous sa peau. Enfin, le regarder... elle s'en sentait incapable. Kate avait l'impression que, si elle croisait son regard, elle allait se mettre à chialer toutes les larmes de son corps. Elle avait toujours eu du mal à se faire des amis. À l'université, tout le monde était... différent d'elle. À Harvard, elle n'était pas assez sérieuse, trop dispersée; à New York, elle avait été trop studieuse, trop occupée à être au top de sa classe. Et la suite... elle avait trouvé Eli, David et Teddy dans une mer d'inconnus. Teddy et sa passion étrange pour les autre super-héros, putain de nerd trop adorable pour son propre bien; David et son humour à deux balles, sa décontraction en toute affaire; Eli et ses habitudes un peu bourrues cachant un coeur d'or. Kate avait l'impression cruelle qu'elle avait eu pendant toute sa scolarité avant l'université: qu'on se foutait d'elle. Que ses amis se foutaient d'elle et que, cruellement, elle resterait seule car elle portait trop son coeur en évidence, dans sa main, offert à tout le monde, destiné à être piétiné par tout le monde.

Les mains de Billy quittèrent sa peau après que la plaie se soit refermée d'elle-même grâce à magie et, après une hésitation, Kate ramena sa jambe contre elle en évitant soigneusement la tâche de sang qui s'étalait désormais sur le carrelage. Elle le dévisagea sans mot dire, voyant bien combien il semblait... angoissé, si ce n'était désespéré. Mais elle ne dit rien; évitant toujours son regard; se forçant au calme plutôt qu'au désespoir. Elle ne pouvait pas se le permettre. « Je suis désolé, » dit Billy finalement, brisant le silence, et Kate se raidit aussi sûrement que si il l'avait giflée. « Tu as raison, je… je suis désolé. » Kate ne prit même pas la peine d'y croire. Kate ne prit même pas la peine d'y croire, même pas la peine de boire ses paroles; elle baissa les yeux. Elle se sentait... oui, elle se sentait presque mal de les avoir poussés à bout, de faire de cette situation un drame. Elle se sentait mal de tout rapporter à elle, elle se sentait mal de penser que c'était de sa faute. Elle se rendait bien compte que quelque chose ne tournait pas rond chez elle, que ce n'était pas normal de vouloir conserver une amitié comme ça, que ce n'était pas normal de se briser le coeur à chaque fois que des secrets s'érigeaient entre elle et ceux qu'elle aimait. Kate savait bien qu'elle était bien mal placée pour reprocher à Billy de mentir; quand avait-elle cessé de le faire? Quand avait-celle cessé de mentir en disant qu'elle allait bien? Rien que cette pensée lui arracha une grimace; elle transformait tout en drames depuis des années maintenant. Il fallait qu'elle se calme. Que disait le docteur Faustus, déjà? Compter jusqu'à dix, un deux trois quatre cinq six sept huit neuf dix, puis à l'envers, dix neuf huit sept six cinq quatre trois deux un. Se recentrer. Ce qui m'est arrivé ne me définit pas. Ce n'est pas qui je suis.

Elle aurait dû lui dire: je suis désolée, Billy, c'est de ma faute. Je ne sais pas comment me faire des amis sans penser que c'est pour toujours. Je ne sais pas comment me faire des amis sans toujours attendre trop, tout d'eux. Je ne sais pas comment faire pour aimer quelqu'un si ce n'est pas inconditionnellement, si ce n'est pas avec tout mon coeur, toute mon âme, et je ne sais pas quoi faire des miettes de mon coeur à chaque fois que je comprends que tout le monde n'aime pas pareil. À chaque fois que la réalité me rattrape et que je comprends que toutes les amitiés ne sont pas entières, et qu'elles ne me sont jamais réciproques. Mais elle ne dit rien. Elle resta silencieuse, ramenant ses jambes contre elle-même comme une enfant ayant peur du noir, laissant ses yeux darder le sol plutôt que les siens. « On a débarqué dans vos vies sans prévenir et on y a foutu la merde avec nos secrets et nos problèmes. On aurait… J’aurais probablement dû rester à l’écart, faire ça tout seul et ne pas vous impliquer. » Il parlait de choses qu'elle ne comprenait pas. Elle musela sa curiosité, son inquiétude, son désir de comprendre, de lui faire comprendre qu'elle était là pour écouter. Elle entendait enfin, dans les paroles de Billy, ce à quoi elle était restée sourde auparavant: il ne pouvait pas, ne voulait pas lui en parler. Elle n'était ni la meilleure confidente, ni la personne la plus fiable. Il devait certainement avoir plus confiance en Teddy qu'en elle... à raison, sans doute. « Mais j’peux pas le faire sans vous tous, » dit-il, et elle ne le regardait toujours pas, jouant du bout des orteils avec la minuscule flaque de sang, admirant sa peau se teinter de carmin. Elle détestait le sang par principe mais ne pouvait pas s'empêcher de le trouver fascinant. Ce sang est le mien. C'est mon sang. J'existe. « Sans toi, » souffla-t-il et Kate leva les yeux vers les siens.

Ce qu'elle voit lui arrache le corps. Il a l'air si fragile, si... si désespéré. Kate préfère le voir sourire. Kate est désolée de le pousser ainsi dans ses retranchements. Elle est tellement, tellement désolée. Elle se déteste de lui en faire voir de toutes les couleurs, à ce pauvre mec qui lui a rien demandé. « Je voudrais tout te dire, là, maintenant, mais je… il s'interrompt, et Kate entend les sanglots avant même de les voir. Ça va tout changer. Ça va tout changer et j’voulais juste que ce soit normal, encore un peu. J’voulais… j’suis égoïste, c’est vrai, mais j’voulais profiter de tout ça, juste un peu. » Et là elles sont là, les larmes, roulant sur ses joues, lui donnant un pauvre air de garçon perdu. Kate a mal aux yeux mais elle déteste pleurer. Elle déteste penser que les autres Young Avengers savent qu'elle pleure si souvent (elle se rappelle précisément des mots de David à ce sujet. Maintenant, elle se retient, garde tout bien rangé à l'intérieur et n'explose que quand elle est sûre d'être seule). « Ce qu’on a là, les Young Avengers, c’est… c’est la meilleure chose qui me soit arrivée, c’est tout ce que j’ai et si je dis la vérité, j’ai peur de tout perdre. » Elle aussi. Elle aussi. Et ses yeux restent interdits aux siens; on ne l'y reprendra plus. On ne l'y reprendra plus. Elle essaie, vainement, d'invoquer la colère qu'elle a pu ressentir quelques minutes auparavant. Mais tout ce qu'elle ressent, c'est une grande lassitude, une tristesse à en faire pleurer les pierres. Tout ce qu'elle ressent, c'est juste un vide. Un énorme vide qui aspire tout autour de lui et qui, peu à peu, nuit après nuit, cauchemar après cauchemar lui grignote les entrailles.

« J’veux pas être tout seul, Kate. » Elle n'aurait jamais cru tant lui ressembler. Tant trouver, chez lui, des points communs. « J’suis désolé. » Et elle! Tellement! Elle aurait voulu s'arracher les yeux, se griffer les bras, disparaître sous terre, aller dans le passé, se gifler, se jeter du premier étage, courir jusqu'à mourir de fatigue, le frapper, hurler à pleins poumons. Elle regrettait tellement, au point que ça en devenait destructeur; elle détestait rien plus que perdre ce pour quoi elle s'était battue mais, paradoxalement, c'était aussi ce pour quoi elle était la plus talentueuse. Après un temps infiniment long, Kate finit par se relever lentement, s'aidant du mur à côté d'elle pour garder l'équilibre, ses yeux esquivant à nouveau ceux de Billy, se baladant dans la petite pièce déserte, à travers la fenêtre, sur ses cheveux, son haut de pyjama, partout, sauf lui, sauf lui. “ Ce n'est pas grave, ” finit-elle par dire d'une voix égale. Enfin, elle avait espéré que ce serait une voix égale... mais son ton trahissait facilement sa tension. Esquivant habilement les autres morceaux de verre, Kate se rapprocha d'un plan de travail pour y attraper de l'essuie-tout, avec lequel elle entreprit de nettoyer le sang au sol avec ardeur, pour en finir au plus vite. “ Je n'ai pas la force de me battre contre toi, Billy, ” finit-elle par dire en allant jeter l'essuie-tout tâché dans la poubelle, avant de s'emparer d'une éponge pour éponger l'alcool en même temps qu'elle récupérait les plus gros morceaux de verre répandus parterre. Ce genre de travail répétitif la calmait mieux que les numéros; elle pouvait se concentrer sur la tâche à effectuer et s'empêcher de penser à autre chose.

Mais Billy était toujours là, son regard brûlant creusant des trous dans ses pensées d'ordinaire si bien organisées, et elle n'arrivait pas à tirer toute cette affaire au clair. “ Les Young Avengers... ouais. Moi aussi. C'est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Eli, David, Noh-Varr, America, Teddy... même toi, Billy, ” dit-elle avec précaution, sans jamais cesser d'éponger, prendre un morceau de verre soigneusement, le déposer dans l'évier où il ne fera de mal à personne. Une fois le plus gros débarrassé du sol, elle se redressa avec un soupir pour planter son regard dans celui de Billy, gardant un air impassible. Ses yeux, à elle aussi, la trahissaient plus sûrement que les battements sourds de son coeur et les trémolos incontrôlables de sa voix. “ Mais j'ai pas envie de les mettre en danger pour toi, Billy, qui que tu sois. Tu comprends, n'est-ce pas? Je peux pas te laisser détruire tout ce que j'ai eu autant de mal à- à construire. ” Elle se mordit la lèvre, baissant les yeux en tirant un peu sur les bords de son t-shirt, tout d'un coup mal à l'aise de ses jambes nues, de son regard perçant. Elle n'avait rien à craindre de lui, elle le savait, mais c'était plus fort qu'elle. “ Je ne sais pas ce qui se passe entre Teddy et toi mais je n'ai pas envie de savoir. Je fais confiance à Teddy. Je fais confiance à Eli, il ne nous mènera jamais dans le mur. Je fais confiance à David, c'est le plus sérieux de nous tous. Je... crois en America. ” Kate se tut. Elle ne savait pas quoi penser de Noh-Varr. Elle savait que Billy lui mentait. Elle ne savait même plus où elle voulait en venir. “ Quand nous aurons retrouvé ton frère, si tu ne veux pas nous dire la vérité, nous laisseras-tu tranquille?

Elle se détestait pour sa voix trop froide. Trop distante. Pour la force dans son regard, pour la détermination dans son ton.

Kate se détestait pour beaucoup de choses.
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Il avait cru quoi, au juste ? Que se rapprocher d’eux, de Kate, pourrait l’aider à combler le vide qui avait pris place dans son existence ? Que si elle venait à l’apprécier, il se sentirait moins seul ? Elle n’était pas son amie, elle ne l’avait jamais été. La fragile relation qu’ils avaient bâtie n’était pas de l’amitié. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu’il avait passé son temps à cacher qui il était réellement, à mentir ? Il avait voulu y croire, pourtant. Il avait espéré pouvoir calmer sa peine en devenant ami avec eux, en s’installant dans un quotidien agréable de missions superhéroïques, de chamailleries, de partage. Mais ils n’étaient pas les Young Avengers aux côtés desquels il avait grandi. Ils n’étaient pas ceux avec lesquels il avait passé presque dix ans de sa vie et ils ne le seraient jamais. Il les avait tous perdus, pour de bon. Billy s’en rendait compte, à présent. Il était resté dans le déni, tout ce temps. Il avait pensé qu’en reformant leur groupe, en les sauvant de l’avenir terrible qui les guettait, tout irait mieux. Qu’il oublierait peut-être ceux qu’il avait perdus.
Mais Kate, Eli, David, Tommy, Cassie et Teddy étaient morts. Morts. Il ne retrouverait jamais ce qu’il avait vécu avec eux, qu’importe ce qu’il ferait. Il n’avait pas été assez fort pour les sauver, il avait échoué et même s’il réussissait cette fois-ci, il avait quand même tout perdu. Quel idiot il avait été, de se raccrocher à tout cela. Il ne lui restait plus que Noh-Varr. Il n’y avait que lui qui le connaissait, qui savait réellement. Il était le seul à pouvoir comprendre, les autres n’y parviendraient jamais vraiment.

Il avait tenté de remplacer ses amis pour oublier sa peine et Billy se sentait monstrueux. Il devait dire adieu à ces soirées passées devant la télévision à se goinfrer de cochonneries avec les autres. Il devait dire adieu aux sourires de Kate et aux regards entendus qu’elle lui lançait quand ils étaient les seuls à comprendre quelque chose parce qu’ils avaient tant partagé que tout pouvait devenir une private joke, entre eux. Il devait dire adieu aux rires insupportables de Tommy et David, quand ils avaient réussi à faire une mauvaise blague à Eli qui pestait comme jamais personne ne saurait le faire. Il devait oublier toutes ces fois où il avait tiré sur la manche de Cassie pour lui rappeler qu’elle était en train de grandir en pleine rue, parce qu’elle était énervée d’avoir été klaxonnée par un chauffard.
Il devait dire adieu à Teddy. A ces sourires qu’il n’adressait qu’à lui. A ses doigts dans ses cheveux, ses lèvres sur les siennes, ses paumes larges sur son corps. A cette sensation exaltante d’être aimé. Aimé. Aimé. Il ne pourrait jamais avoir tout ça, ici. Il ne méritait pas d’avoir ces choses.

« Ce n'est pas grave, » lui parvint la voix de Kate et Billy réalisa qu’elle s’était relevée. Elle lui tournait le dos et il resta là, sur ses genoux, tandis qu’elle attrapait de l’essuie-tout pour nettoyer le sol du sang qui le maculait. « Je n'ai pas la force de me battre contre toi, Billy, » Ce n’était pas grave parce qu’elle l’excusait. Ça l’était parce qu’elle laissait tomber, tout simplement. Parce que ça ne lui importait pas suffisamment pour qu’elle se batte. Parce qu’il ne comptait pas à ce point. Ça faisait mal et les larmes brulaient ses yeux rougis. Elle continuait son manège, nettoya l’alcool répandu sur le sol, ramassa les débris de verre. Elle nettoyait cette cuisine aussi bien qu’elle le faisait des vestiges de leur relation. C’était la fin. « Les Young Avengers... ouais. Moi aussi. C'est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Eli, David, Noh-Varr, America, Teddy... même toi, Billy, » Il releva la tête, s’empêcha d’avoir la moindre lueur d’espoir dans le regard. « Mais j'ai pas envie de les mettre en danger pour toi, Billy, qui que tu sois. Tu comprends, n'est-ce pas? Je peux pas te laisser détruire tout ce que j'ai eu autant de mal à- à construire. » Détruire. Parce qu’il n’était bon qu’à ça, n’est-ce pas ? Il n’était bon qu’à échouer, trahir, détruire.
Elle ignorait tout de la vérité et pourtant, elle avait déjà deviné cela. Noh-Varr aurait peut-être mieux fait de le laisser là-bas. Il aurait probablement dû subir le même sort que les autres et ne pas venir ici pour y foutre la merde. Détruire. « Je ne sais pas ce qui se passe entre Teddy et toi mais je n'ai pas envie de savoir. Je fais confiance à Teddy. Je fais confiance à Eli, il ne nous mènera jamais dans le mur. Je fais confiance à David, c'est le plus sérieux de nous tous. Je... crois en America. » Elle avait confiance en tout le monde, sauf lui. Elle croyait même en America, alors que Billy lui-même ne savait pas quoi penser de cette fille qu’il n’avait jamais vue dans son monde. « Quand nous aurons retrouvé ton frère, si tu ne veux pas nous dire la vérité, nous laisseras-tu tranquille? » Heureusement qu’il était encore à genoux, parce que cette question venait probablement de l’achever.

Il détourna le regard, les yeux écarquillés, le souffle court. Les laisser tranquilles. Comme s’il n’était qu’un emmerdeur, un parasite, un danger. Comme s’il était une maladie, une bactérie immonde qui gangrénait leur vie. Il l’avait déjà pensé, autrefois. Mais Teddy avait embrassé son front et lui avait rappelé à quel point il l’aimait. Kate l’avait tiré de sa chambre de force, pour lui rappeler qu’il était un membre essentiel de leur groupe. Eli lui avait aboyé qu’il n’était pas parfait, mais qu’aucun d’eux ne l’était, et qu’il ferait mieux de bouger son cul. David lui avait posé une main sur l’épaule et lui avait souri. Cassie l’avait serré dans ses bras et Tommy avait levé les yeux au ciel avant de le traiter d’idiot.
Aujourd’hui, il n’était plus le seul à le penser. Aujourd’hui, ces mots sortaient de la bouche de Kate.

Aujourd’hui, Billy avait la sensation de crever tant ça faisait mal.

Il se força à inspirer, un souffle rauque, sifflant. Incapable de croiser son regard, les yeux secs et les joues baignées de larmes, il se redressa sur ses jambes tremblantes. Il observa le sol propre, impeccable. Comme s’il ne s’était rien passé. Comme s’il ne venait pas de tout perdre une nouvelle fois. « Oui, » croassa-t-il faiblement. « Oui, » répéta-t-il d’une voix blanche. Il semblait absent. Il n’était plus vraiment là, c’était douloureux, de se retrouver dans la même pièce que Kate.

Il disparut, à son tour, comme s’il n’avait jamais été là. Le froid saisit son corps trop peu vêtu et il leva les yeux vers le ciel noir. Un vent glacé le balaya et il posa son regard sur la maison qui se dressait devant lui. Leonia. Il était chez lui sans y être. Il n’avait plus de chez lui. Les sanglots secouèrent son corps et la plainte qui franchit la barrière de ses lèvres sembla ne jamais s’interrompre, tandis que ses jambes cédaient sous son poids.

Il devait dire adieu à cela, aussi.
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