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the maximoff happy friday diner
pietro, wanda, amadeus & vision



« Vraiment Jagger— » « Jaëger. » « -- ouais, peu importe, écoute, tu peux pas m’faire ça. » Amadeus soupira, il sentait une migraine pointer le bout de son nez, encore et sa patience diminuer au fil des minutes qui le séparaient du moment où il allait enfin pouvoir rentrer chez lui. « Frank, tu viens de sortir de taule et on te retrouve deux mois après à jouer aux apprentis chimistes, qu’est-ce que tu veux que je fasse d’autre ? » fit le jeune homme en lançant un regard désabusé à son vis-à-vis. « Faut bien que j’nourrisse ma femme et mes gosses ! » Amadeus leva les yeux au ciel et passa une main dans ses cheveux. « Ça fait seize ans que Janet cumule trois boulots et se démène comme une tarée pour s’occuper des gamins, elle a jamais vu la couleur de ton pognon, » répliqua-t-il sèchement et Frank lui lança un regard noir. « Non, arrête. Depuis que t’as commencé ces conneries, t’arrêtes pas de faire des allers-retours en taule. Jack a dix-sept ans, il connaît à peine son père. T’as trois autres gosses derrière et ils t’ont plus vu en photo qu’autre chose. T’avais une chance de faire quelque chose de bien pour une fois et t’as tout fichu en l’air, j’peux rien faire pour toi, Frank. Tu retournes en taule et j’vais faire en sorte que tu fiches la paix à Janet un bon paquet d’années, cette fois-ci. » Il ignora l’homme qui se leva d’un bond pour se jeter sur les barreaux en lui hurlant une flopée d’insultes. Amadeus se détourna et retourna dans son bureau pour y jeter le dossier de Frank d’un air blasé.
Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait aussi déçu. Il ne comptait plus le nombre de fois qu’il avait remis la main sur d’ex-taulards qui ne pouvaient pas s’empêcher de refaire les mêmes conneries. Souvent d’anciens voisins, des personnes qu’il connaissait depuis qu’il était gosse et parfois même des types qui étaient allés au bahut avec lui. C’était d’un triste. Amadeus regarda sa montre, au moins il avait terminé sa journée, avec ces conneries. « J’te laisse ce tocard de Frank, » fit-il en passant devant le bureau de Léna après avoir attrapé sa veste. La jeune femme lui lança un regard guère enjoué auquel il répondit par un sourire. Il sortit du commissariat et le vent glacé l’agressa immédiatement. Avec un frisson, il enfonça sa tête dans ses épaules et s’avança vers sa voiture garée un peu plus loin. « Fancy meeting you here, » fit une voix et Amadeus se retourna, les sourcils froncés, pour se retrouver nez-à-nez avec un Pietro aux joues rougies par le froid et aux cheveux ébouriffés d’avoir probablement couru comme lui seul savait le faire.

Il ne put s’empêcher de sourire. Il ne s’était absolument pas attendu à voir Pietro mais il commençait à avoir l’impression que le jeune homme savait faire irruption à chaque fois qu’il avait passé une mauvaise journée. Il se surprit à vouloir se pencher sur lui pour l’embrasser. Ils étaient dans la rue, à quelques mètres du commissariat et s’ils connaissaient tous ses préférences, Amadeus n’avait jamais été du genre à vouloir les afficher sous leur nez. Et puis, surtout, il ne savait même pas s’il pouvait faire ce genre de choses. Après tout, ils n’avaient pas tellement parlé de ce qu’il s’était passé ce soir-là, ni de ce que ça voulait dire exactement. Alors le blond plongea ses mains dans les poches de sa veste et se contenta d’arquer un sourcil. « Tu t’es reconverti en stalker, finalement ? » fit-il d’un air taquin.
« On a ce truc, tous les vendredi soir, » commença Pietro d’un air détaché qui sonnait un peu faux. « Mon… coloc cuisine. » Amadeus fronça les sourcils, ne voyant pas tellement où le jeune homme voulait en venir. Il s’attendit presque à ce que le Maximoff lui annonce que c’était une catastrophe et lui demande s’il ne pouvait pas venir manger une pizza chez lui. « Et j’ai peut-être parlé de toi à ma sœur qui veut te rencontrer, » avoua-t-il et cette fois-ci, il ne comprenait vraiment pas le rapport. « Du coup, tu es invité, » conclut Pietro.

Oh. Il avait parlé de lui à sa sœur ? C’était… étrange. Ça sonnait vachement officiel comme truc, non ? Amadeus ne savait pas vraiment comment ce genre de trucs fonctionnait. Il n’avait plus de famille, il n’avait jamais eu de frère et sœur et il n’avait jamais vraiment eu de personnes à qui parler de… ça. Mais d’après ce qu’il avait compris, Wanda était la seule famille que Pietro avait encore, sa sœur jumelle, alors ils étaient peut-être du genre à tout se dire ? Il ne devait probablement pas y voir trop de choses. Pietro avait parlé de lui à sa sœur parce qu’ils étaient suffisamment proches pour avoir ce genre de conversations. Amadeus se demanda ce que ça faisait, d’avoir une personne comme ça. Quelqu’un à qui l’on pouvait tout dire sans risquer d’être jugé. Il ravala la légère amertume qui s’était emparée de lui et s’ébroua en réalisant qu’il n’avait pas décroché un mot et que Pietro semblait retenir son souffle depuis plusieurs minutes.
« Je— d’accord, okay, » balbutia-t-il un peu bêtement. Il réalisa que ça ne sonnait peut-être pas très enthousiaste et esquissa un sourire un peu gêné en tirant les clés de sa caisse de sa poche. « Tu grimpes ? » Pietro était certes capable de traverser la ville en quelques secondes mais aux dernières nouvelles, ce n’était pas le cas d’Amadeus. Il le regarda faire une moue avec un léger rire, mais le jeune homme s’exécuta. Le blond fit de son mieux pour ne pas vraiment penser à l’endroit où ils se rendaient. Ils allaient chez Pietro. Où il y avait sa sœur et son colocataire. Il était invité, pour un dîner. Et il avait parlé de lui. Qu’avait-il dit, au juste ? « C’est si lent, » lâcha le Maximoff d’un air renfrogné et Amadeus lui lança un regard en coin.

« C’est toi qui vit à cent à l’heure, » répliqua-t-il avec un sourire amusé. Bon, il devait garder la tête froide. Il allait juste dîner chez Pietro, avec sa sœur et son colocataire. No big deal. Il se mit à penser à Wanda et ses pouvoirs apparemment beaucoup plus impressionnants que ceux de Pietro. Ils n’en avaient pas reparlé, mais il se demandait ce que ça pouvait bien vouloir dire. Et leur colocataire était-il un mutant, lui aussi ? Il imaginait mal le Maximoff cacher qui il était dans sa propre maison. Ils arrivèrent plus rapidement que prévu, peut-être parce qu’Amadeus n’avait pas cessé de réfléchir à tout un tas de choses. Merde, il était resté silencieux presque tout le trajet, qui faisait ça ? Il se gara rapidement et ils sortirent de la voiture pour affronter à nouveau le froid. Le blond plongea ses mains dans ses poches et jeta un regard en direction de l’immeuble où se trouvait l’appartement des Maximoff. « Il y a quelque chose que je dois savoir avant de monter ? » fit-il avec un sourire en coin, essayant tant bien que mal de masquer sa nervosité. Quoi ? Il n’avait jamais fait ça avant. « Des sujets de conversation à éviter absolument ? » Ils se dirigèrent vers le bâtiment et se réfugièrent à l’intérieur. « La politique, le réchauffement climatique ? » Ils grimpèrent les escaliers. « Le meilleur candidat d’American’s Got Talent ? » Ils s’arrêtèrent devant la porte et Amadeus cessa de faire un effort pour masquer sa nervosité quand Pietro l’ouvrit avec un sourire.
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the maximoff happy
friday diner
maxivideus #1


 
Il faisait froid et, dans sa course, Pietro s'était pris rafale glacée sur rafale glacée. Il était complètement décoiffé, sa peau avait légèrement rougi, et ses yeux pleuraient un peu. Mais il était content d'être là, adossé au mur du commissariat, à l'attendre avec le cœur juste aux lèvres. Il souffla sur ses mains, cherchant à les réchauffer, quand enfin il vit sa silhouette, devenue familière en bien peu de temps. « Fancy meeting you here », dit-il et son inspecteur se retourne, son inspecteur le regarde. Pietro est tout sourire. Il aime le surprendre, il aime l'épater – et il aime le voir, aussi. Il ne se serait jamais pensé aussi attaché à quelqu'un. C'est effrayant, mais c'est aussi grisant, comme une nouvelle aventure, un nouveau défi. Il marche d'un pas tranquille vers Amadeus, qui ne peut s'empêcher d'afficher une moue amusée. « Tu t'es reconverti en stalker, finalement ? » Pietro a envie de l'embrasser. Il se retient, ils sont devant son lieu de travail, peut-être que le flic préfère éviter d'étaler son homosexualité devant ses collègues. Peut-être que le jeune Maximoff n'est pas encore prêt aux démonstrations en public, aussi. Le jeune homme hoche doucement la tête, et s'éclaircit la gorge. S'il était venu ce soir, c'était pour une bonne raison. On était vendredi, et le vendredi était un jour spécial à l'appartement Maximoff.

« On a ce truc, tous les vendredis soirs. Mon... coloc cuisine. » Bon sang, il avait du mal à parler. Du mal à proposer à son inspecteur de venir manger chez lui ; ça montrait bien qu'il n'était pas encore prêt. Il avait encore du chemin à parcourir. Il se gratta la nuque, et évita de regarder Amadeus dans les yeux. S'il disait non ? Après tout, c'était sûrement précipité... Comment pourrait-il le savoir ? Il n'avait jamais eu aucune relation sérieuse. Il n'avait jamais présenté personne à Wanda, ou Victor, sinon certaines filles qu'il ramenait chez eux et qui ne restaient jusqu'au matin. Merde, c'est pourtant pas si compliqué ! « Et j'ai peut-être parlé de toi à ma sœur qui veut te rencontrer. Du coup, tu es invité. » Voilà, c'était dit. Maintenant il attendait. Il attendait une réponse et elle ne venait pas. Amadeus semblait perdu dans ses pensées, considérant probablement ses options, pendant que Pietro rongeait son frein et se retenait de sauter d'un pied sur l'autre, ou de prendre ses jambes à son cou, comme il en avait l'habitude. Puis, enfin, « Je– d'accord, okay. » et Pietro lâcha un petit soupir de soulagement, qu'il voulait discret, avant de laisser un large sourire s'imprimer sur ses lèvres. « Tu grimpes ? » Son sourire disparut presque aussi sec, alors qu'Amadeus lui désignait son escargot. Il fit la moue, sans aucun doute, mais finit par céder. Ça leur prendrait presque l'éternité, d'aller jusqu'à l'appartement des Maximoff, dans ce tas de ferraille. Mais l'éternité à côté d'Amadeus, c'était pas si mal.

« C'est si lent. » lâcha-t-il, le ton grognon. « C'est toi qui vis à cent à l'heure »[/color] répond le blond, un rire discret dans la voix. C'était presque leur seul échange dans la voiture ; et cette éternité était bien silencieuse. Pietro s'inquiétait d'embarquer le flic contre sa volonté. S'il avait accepté seulement pour lui faire plaisir ? Il ne voulait pas lui imposer trop de choses, trop vite. Après tout, il était nouveau à tout ça. Ils n'avaient pas encore parlé de leur relation, après cette nuit passée ensemble. Ils n'avait rien aplani, rien défini, et les voilà en bas de l'immeuble, dans le froid et en silence, les bras collés au corps, sans un baiser pour se réchauffer. « Il y a quelque chose que je dois savoir avant de monter ? Des sujets de conversation à éviter absolument ? La politique, le réchauffement climatique ? Le meilleur candidat d'America's Got Talent ? » Il était nerveux et il ponctuait ses questions avec un petit rire gêné. Pietro ne répondit pas de suite, il attendit qu'ils soient au chaud dans le hall, puis que les escaliers soient grimpés. Face à la porte, il s'arrêta, et posa sa main sur le bras d'Amadeus pour le stopper également.

« T'as rien à craindre, ici. D'accord ? » Il fait un sourire et il regarde les beaux iris de son inspecteur, ceux qui donnent sur le monde entier. « Wanda est une mutante, comme moi. Victor est né il y a un an seulement. On est tous du même bois, tous affamés, et ils cuisinent vraiment bien. Tout va bien se passer. » Enfin il se pencha, et la main sur la nuque d'Amadeus il l'embrassa. Avec une passion timide, une passion de couple qui ne dévore pas, qui mord juste un peu. Il se rend compte combien ses lèvres lui avaient manqué, combien il tient à lui ; et bien sûr, ils se connaissent si peu. Ils ont encore tant à découvrir l'un sur l'autre – mais une éternité comme ça, une éternité de son souffle et sa chaleur et ses yeux, diable ses yeux, c'est une éternité pour laquelle il se damnerait.

Sa pression se relâche, il s'éloigne d'Amadeus, un petit sourire et il tourne la clé dans la serrure, il pousse le battant. Il fait chaud, dans l'appartement, et l'odeur est divine. En deux temps, trois mouvements – et sûrement pour épater un peu son amant – il enlève sa veste, son écharpe, le voilà comme s'il n'était jamais sorti de chez lui. Pietro se tient droit à côté de l'inspecteur, il voudrait glisser sa main dans la sienne, mais ce n'est pas encore son habitude. Wanda arrange la table, Victor est derrière les fourneaux. Il prend sur lui et il passe son bras autour de celui d'Amadeus, il l'amène doucement vers la salle à manger, à la rencontre de sa jumelle. « Wanda, j'espère que t'as planqué la coke et les kalachs, la police vient d'arriver. » il fait, étouffant un rire. Elle lève les yeux vers lui, le regarde quelques secondes, impassible – la pire de ses méthodes pour faire comprendre à Pietro que sa vanne était nulle – avant de tourner un visage enjoué (plein d'étoiles, ugh) vers Ama.

And so, it begins.


electric bird.
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Je lève les yeux au ciel. C'est la troisième fois que Vision remplit le verre doseur. Si ce n'était pas lui, ça ferait longtemps que je me serais énervée. Mais je sais que ça fait partie de lui, qu'il n'y peut rien. Et puis au moins, on est sûr d'être fidèles à la recette de base, avec lui. Je le regarde s'appliquer, un sourire aux lèvres. Quand il relève les yeux vers moi, je me détourne et fais semblant d'être concentrée sur la finition des étages de mes lasagnes, mais ne me sépare pas de mon sourire. Dés le début, on s'est accordés sur une chose : je m'occupe du plat principal, et il s'occupe du dessert. Jusqu'à maintenant, ça nous a plutôt bien réussi. Même si je l'ai vu loucher avec frustration sur mon verre doseur un peu plus tôt, quand j'ai mis vingt-cinq centilitres au lieu de vingt dans la sauce. Mais il n'a rien fait, et rien dit. Comme je lui ai demandé. Je n'intervenais pas dans son dessert s'il promettait de ne pas intervenir dans mes lasagnes. C'était étrangement agréable, cet après-midi en cuisine. Nous n'avons pas énormément parlé, tous les deux concentrés dans nos tâches... Mais la petite musique de fond et le bruit des ustensiles, mêlés aux odeurs délicieuses de nourriture, ont donné à cet appartement une atmosphère si chaleureuse qu'il ne m'en fallait pas plus pour être de bonne humeur. Et puis avec Vision, les silences sont rarement gênants. Juste normaux, familiers. C'est l'une des premières fois où je me suis véritablement sentie chez moi, aujourd'hui, dans notre bel appartement du Queens. Le fait que Stark nous paie notre loyer tous les mois avant même qu'on puisse faire quoi que ce soit, je pense que ça ne m'a pas vraiment aidée à apprécier cet endroit. Mais peu à peu, je m'y sens bien. J'ai demandé à Pietro de saisir les opportunités que lui offraient cette nouvelle vie. Il faudrait peut-être que je fasse de même. J'enfourne les lasagnes et vais me préparer dans la salle de bain pendant que Vision continue le dessert et commence à ranger un peu la cuisine. Je passe un moment devant ma garde-robe, à chercher la tenue parfaite. Je sais, ce n'est qu'un dîner mais… Il est important pour moi de faire bonne impression. Quand je reviens dans la cuisine, Vision est face au plan de travail. Je commence à mettre la table, avec application, puis quand j'ai fini de disposer les verres et que j'ai baissé la musique de fond, je reviens vers mon partenaire de cuisine. « Ils ne devraient pas tarder à arriver. » Mes yeux rencontrent les siens, et soudain, l'apparence normale de Vision laisse place à celle de Victor Shade. Je ne dis rien. Quelques secondes passent pendant lesquelles je sonde son regard. « Je vais finir de mettre la table. » Je pose une bougie sur le meuble juste à côté de la table, pour réchauffer un peu plus l'ambiance, et aligne les couverts. Je me tourne vers Vision pour lui dire demander si tout va bien quand du mouvement à ma droite attire mon regard. Soudain je n'ai plus d'yeux que pour mon frère et le fameux Amadeus. Un énorme sourire s'étale sur mon visage. « Wanda, j'espère que t'as planqué la coke et les kalachs, la police vient d'arriver. » lance Pietro, et je le regarde avec sévérité avant de me dérider et de rétorquer : « J'imagine que c'est le moment où je dois pas révéler que tu es mineur, c'est ça? » Je lève les yeux au ciel et me tourne, tout sourire vers le nouveau venu. « Bienvenue à la maison, Amadeuuuus, je suis Wanda. » Elle le détaille, bien entendu, et fini par se rapprocher pour l'étreindre, sans exagération bien sûr, mais juste pour lui montrer qu'elle est trop contente qu'il soit là. « Je suis vraiment contente que tu sois venu… J'avais tellement hâte de te rencontrer après que Pietro m'ait parlé de toi... » Je ne vais sûrement pas me priver de montrer à ce mec à quel point mon frère est dingue de lui. Non mais. « J'espère que vous avez faim… Parce que je crois qu'on a à manger pour quatre jours. » J'esquisse une moue désolée. Je me tourne légèrement et tends une main derrière moi vers Vision pour qu'il vienne à son tour à la rencontre d'Amadeus, avant de me rendre compte que ce geste est peut-être un peu trop intime. Mais trop tard, ma main est dans son dos, et la retirer maintenant serait d'autant plus bizarre. Je fais comme si de rien n'était. Comme si c'était normal, et me concentre sur Amadeus qui est – disons le franchement – bien plus beau en vrai que sur la photo.


Dernière édition par Wanda Maximoff le Lun 29 Fév - 11:35, édité 1 fois
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the maximoff happy friday diner
lovely to meet you



On cuisine. J'aime bien cuisiner. C'est simple et c'est méticuleux et c'est un peu comme de la science: en se concentrant, on peut deviner ce qui va se passer sur les plaques, dans le four, dans le saladier. C'est une histoire de grammes et une histoire de précaution. Je crois que Wanda aime bien aussi cuisiner, je sais pas si elle aime cuisiner avec moi en particulier. Je sais que Pietro est nul pour cuisiner. Il se fiche de tout et il en fiche partout. Il prend les ingrédients et il fait des approximations, il s'en fiche si y'a deux grammes de plus et même s'il y en a dix. Mais c'est comme ça qu'on l'aime bien. Un peu désordonné. Un peu ruiné. Un beau désastre.
Finalement, Wanda va se préparer pendant que je mets le dessert à reposer dans le réfrigirateur, en allumant une alarme quelque part pendant une heure. Je sais que ça lui importe beaucoup d'impressionner ce copain dont Pietro a parlé. Il a un copain. C'est une forme d'attachement qui n'est pas comme ces femmes qu'il a ramené parfois, quand il pensait que ni moi ni Wanda l'avions remarqué. Elle aussi elle a un peu un copain. Enfin, pas vraiment un copain mais des gens avec qui elle passe du temps. Elle met des photos en ligne parfois. Je crois que ça lui fait plaisir.
« Ils ne devraient pas tarder à arriver. » Je la regarde posément. Elle est jolie, j'imagine. Lentement, l'apparence robotique de Vision laisse place à celle de Victor Shade: j'observe le bout de mes doigts passé d'un rouge sombre à une couleur chair plus rassurante. Je porte une chemise bleu clair et un pantalon en toile beige. L'image parfaite de l'homme parfait.

Wanda me regarde bizarrement. Je ne sais pas quoi faire de ce regard.
Finalement, alors qu'elle s'occupe de mettre la table et que je finis de ranger la cuisine, la porte s'ouvre et tout d'un coup, je vois le visage de Wanda s'éclaircir. Il y a un un homme un peu plus grand sur ses talons, blond, la mâchoire carrée. Plutôt joli. « Wanda, j'espère que t'as planqué la coke et les kalachs, la police vient d'arriver. » Je fronce les sourcils en m'approchant, curieux et un peu concerné. « J'imagine que c'est le moment où je dois pas révéler que tu es mineur, c'est ça? » Je ne comprends pas très bien mais décide de ne pas parler. Le regard un peu clair du fameux Amadeus est trop scructateur à mon goût et je réalise que ce que je prends pour de la méfiance, est en fait de la curiosité. Ils échangent quelques paroles et je les regarde avec patience et intérêt, plutôt curieux.
« J'espère que vous avez faim… Parce que je crois qu'on a à manger pour quatre jours. Ça dépend des portions, ” j'indique, un peu soucieux que cet Amadeus pense effectivement qu'on ait fait trop à manger et qu'il ait à tout goûter.

Wanda me fait m'approcher d'eux et je ne comprends pas trop sa gêne, qui colore discrètement ses joues et fait battre son coeur un peu plus fort le temps d'un battement. Je serre aussi fermement que possible la main d'Amadeus une fois, après avoir posé brièvement la main sur l'épaule de Pietro, un peu paternalisant peut-être. “ Je suis ravi de vous rencontrer aussi, Amadeus, je dis après une pause. Pietro est très amoureux de vous, et vous le rendez très heureux, Amadeus. ” Je m'habitue encore à son nom, il me faut un peu de temps.
Je me rends pas tout à fait compte du silence gênant qui s'installe, alors que je me détourne dans un mouvement gracieux que j'ai vu à de nombreuses reprises à la télévision (je me suis documenté pour savoir comment faire la meilleure dinner party de tous les temps) en m'échappant à l'étreinte de Wanda pour retourner vers la cuisine. Wanda a acheté du vin pour l'occasion et je l'ouvre avec des gestes experts, en versant dans chacun des quatre verres achetés pour l'occasion — ils boivent généralement tous les liquides possibles et imaginables dans des tasses tels des roumains — une dose parfaite de six centilitres. Je les pose sur une plateau et reviens vers eux pour les servir chacun d'un verre, avant de m'emparer du mien. “ Aux nouveaux amours, ” je dis comme toast, après un regard appuyé pour Wanda puis Pietro, l'air de dire huhu haha il est trop amoureux il est trop nul, avant de faire mine d'avaler une gorgée. Et puis, dans une autre virevoltée, de retourner dans la cuisine pour sortir les petits canapés salés que j'ai préparé pour l'entrée.
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the maximoff happy friday diner
pietro, wanda, amadeus & vision



D’accord, il était peut-être un peu trop nerveux. Mais vraiment, il n’avait jamais fait ce genre de choses auparavant. Il n’avait jamais eu à rencontrer la famille de son— petit ami ? Merde, il n’était toujours pas sûr de ce qu’ils étaient vraiment, mais si Pietro l’emmenait chez lui et lui présentait sa sœur, c’était bien qu’il le considérait ainsi, non ? Amadeus était tellement perdu dans ses pensées qu’il sursauta presque lorsque le jeune homme saisit son bras pour l’arrêter. Il se tourna vers lui, un peu confus. « T'as rien à craindre, ici. D'accord ? » Oh mais il ne craignait rien. Rien du tout. Seulement de passer pour un idiot, peut-être ? De faire une bourde, que Pietro le déteste et-- « Wanda est une mutante, comme moi. Victor est né il y a un an seulement. On est tous du même bois, tous affamés, et ils cuisinent vraiment bien. Tout va bien se passer. » L’inspecteur fronça les sourcils. Comment ça, Victor est né il y a un an seulement ? Il ne voyait vraiment pas Pietro s’occuper d’un gamin et en même temps, il avait bien dit que son colocataire cuisinait, non ? Alors quoi, c’était un mutant, lui aussi ? Doté d’une croissance accélérée, peut-être ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, puisque le Maximoff glissa une main dans sa nuque et pressa ses lèvres contre les siennes. Un léger grognement surpris échappa à Amadeus qui entoura la taille du jeune homme de son bras. Finalement, il s’écarta avec un petit sourire et inséra la clé dans la porte, pour l’ouvrir.
Okay, il pouvait faire avec ça. Ce n’était qu’un dîner, après tout. Ils pénétrèrent dans l’appartement et un courant d’air ébouriffa Amadeus. Il arqua un sourcil d’un air faussement désapprobateur – il n’arrivait pas tellement à s’empêcher de sourire, alors byebye crédibilité – en voyant que Pietro s’était débarrassé de sa veste et de son écharpe en un temps record. Une odeur agréable envahit immédiatement les narines de l’inspecteur, tandis que le jeune homme l’attrapait par le bras pour le mener vers la salle à manger. « Wanda, j'espère que t'as planqué la coke et les kalachs, la police vient d'arriver. » L’inspecteur leva les yeux au ciel, mais c’était plus pour la forme qu’autre chose, parce que l’attitude de Pietro parvenait étrangement à le détendre.

Il osa donc détourner son attention du jeune homme, pour la porter sur sa jumelle. La ressemblance était indéniable. Ils avaient le même sourire, même si celui de Wanda disparut un moment pour laisser place à un air sévère qu’elle ne put maintenir très longtemps. De toute évidence, Amadeus n’était pas le seul à avoir des difficultés à conserver son sérieux, aux côtés de Pietro. « J'imagine que c'est le moment où je dois pas révéler que tu es mineur, c'est ça? » fit-elle d’un ton taquin. Et heureusement, parce qu’il aurait bien été fichu de pâlir, s’il n’avait pas déjà épluché l’identité du Maximoff en profondeur. « Bienvenue à la maison, Amadeuuuus, je suis Wanda. » Il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire face à l’enthousiasme de la jeune femme, c’était plutôt contagieux. Elle s’avança et il se prépara à lui serrer la main, quelque chose dans le genre, mais elle préféra une étreinte. Rien de trop imposant, c’était juste… étrangement chaleureux.
Autant dire qu’il n’avait pas l’habitude de tout ça. « Je— Merci, » fit-il en essayant d’avoir une voix ferme, de ne pas montrer à quel point il était perturbé. « Je suis vraiment contente que tu sois venu… J'avais tellement hâte de te rencontrer après que Pietro m'ait parlé de toi... » Une nouvelle fois, le blond arqua un sourcil et ne put s’empêcher de lancer un regard en direction du jeune homme, l’air de dire à quel point tu lui as parlé de moi ? « J'espère que vous avez faim… Parce que je crois qu'on a à manger pour quatre jours. » Amadeus voulut rire, mais il fut interrompu par l’homme qui se tenait derrière Wanda. « Ça dépend des portions, » fit-il en s’avançant et Amadeus ne put s’empêcher de noter le geste que la jumelle de Pietro venait de faire, vers lui. Alors quoi, colocataire ou… plus ?

Il n’eut pas tellement l’occasion d’y penser plus longtemps, puisque Victor s’avança pour lui serrer la main. Il ne comprenait vraiment pas comment ce type pouvait être né il y a un an seulement. Il avait l’air plus âgé qu’Amadeus ! Et c’était étrange. Autant, il pouvait clairement percevoir l’enthousiasme de Wanda, autant cet homme semblait d’un calme olympien. Non, ce n’était pas vraiment ça. C’était plus— le vide ? Le blond fronça les sourcils, ça ne lui était encore jamais arrivé, ça. « Je suis ravi de vous rencontrer aussi, Amadeus, » fit-il et l’inspecteur esquissa un mince sourire. C’était tout de suite plus… formel. Autant dire que Victor le mettait beaucoup moins à l’aise que Wanda. « Pietro est très amoureux de vous, et vous le rendez très heureux, Amadeus. » Il manqua de s’étouffer avec sa salive, pendant que l’autre gars se détournait pour se rendre dans la cuisine. Un silence lourd, pesant, s’installa immédiatement. Amadeus n’avait même pas besoin de regarder Pietro pour sentir sa gêne, si palpable qu’elle pourrait l’étouffer.
Quant à lui… d’accord, c’était terriblement gênant, mais il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir cette étrange chaleur l’envahir. L’inspecteur ouvrit la bouche en espérant détendre un peu l’atmosphère avant que l’un d’eux ne meure de combustion spontanée, mais Victor refit irruption dans la salle à manger avec un plateau sur lequel trônaient quatre verres de vin. Il fit la distribution et Amadeus referma ses doigts autour du sien en prenant garde d’avoir l’air un minimum sûr de lui. « Aux nouveaux amours, » dit-il et encore une fois, Jaëger se figea. Curieux, il s’ouvrit un peu plus à Victor, en espérant découvrir s’il voulait juste s’amuser un peu en se moquant de Pietro et lui, un petit test un peu vache, mais rien. Il ne perçut absolument rien.

C’était quoi, cette maîtrise de dingue ? Parce qu’il ne pouvait pas juste ne rien éprouver, ça n’existait pas. Victor but une gorgée de son vin et disparut de nouveau dans la cuisine, en les laissant plantés là, dans ce silence toujours affreusement gênant. L’idée de rencontrer d’autres mutants l’avait plutôt enthousiasmé, après tout, il était curieux de voir d’autres personnes se maîtriser aussi bien que Pietro le faisait. Mais à présent, il n’était plus si sûr de son coup. Parce que de toute évidence, il était encore le seul abruti qui se laissait perturber par ses pouvoirs, à tel point qu’il avait le regard rivé en direction de la cuisine, les sourcils froncés. Il ne savait pas si ce vide était reposant, ou s’il était terriblement inquiétant. Angoissant.
Ce n’était pas le moment, bon sang. Alors Amadeus s’ébroua et esquissa un sourire un peu faible avant de boire une gorgée de vin à son tour. Il se tourna vers Pietro, cherchant peut-être un peu de courage dans son regard, n’importe quoi. « Merci de m’avoir invité, Wanda, » lança-t-il finalement avec un sourire plus sincère, cette fois-ci. « Et je sors du boulot, alors j’ai vraiment faim, ne t’en fais pas. » Il n’allait pas laisser tout ça le faire passer pour un débile. Il pouvait le faire. Avoir l’air cool, détendu. Il pouvait carrément le faire.
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« J'imagine que c'est le moment où je dois pas révéler que tu es mineur, c'est ça ? » Pietro pouffe de rire. Y a pas à dire, sa sœur et lui sont faits du même bois. Il lâche le bras d'Amadeus, à regret, et laisse sa jumelle le saluer. Tout ça lui semble normal. Très normal. Il n'aurait jamais cru qu'amener un garçon à la maison lui paraisse évident, pourtant voir le sourire gêné et les yeux un peu paniqués de son inspecteur, droit comme un piquet dans leur appartement, ça faisait pas trop sauter son cœur hors des rails. C'était normal. Wanda le serre dans ses bras. Pietro le voit se crisper. Il ne sait pas grand-chose de son policier. Il ne connaît pas son histoire, il ne connaît pas sa famille. L'idée que, peut-être, il le confronte à de mauvais souvenirs, germe à peine dans son esprit que Vision apparaît, sortant de la cuisine la bouche en cœur, le tablier bien sale. « J'espère que vous avez faim... Parce que je crois qu'on a à manger pour quatre jours.ça dépend des portions. » assure de suite Victor. Il s'avance d'un pas automatique, le visage assez plat. Amadeus va rien comprendre. Pietro les regarde se serrer la main, de manière extrêmement formelle, et se moque d'un sourire. « je suis ravi de vous rencontrer aussi, Amadeus. » Victor n'avait aucune connaissance des convenances sociales. C'était assez drôle, de le voir aussi robot. « Pietro est très amoureux de vous, et vous le rendez très heureux, Amadeus. » Les yeux de son inspecteur s'écarquillèrent, et il toussa brièvement. Pietro l'aurait bien rassuré, mais lui-même tournait au cramoisi, s'éclaircissant la gorge avec embarras. Qu'est-ce qu'il lui prenait de dire les choses ainsi ? Victor était certes une intelligence artificielle humanoïde qui venait de fêter sa première année d'existence, il était quand même supposé avoir appris quelques leçons de vie, non ? Wanda ne devait-elle pas l'éduquer, n'était-ce pas le but de cette colocation ?

Le silence qui suivit ne semblait pas gêner Victor, retourné en cuisine. Il réapparu avec un plateau et quatre verres de vin. Pietro s'empressa d'attraper le sien. « aux nouveaux amours. » fit Victor en levant son verre. Le jeune Maximoff s'empressa de descendre deux longues gorgées du sien. Puis Amadeus le regarda. Alors il sentit la gêne le quitter doucement. Diable il était beau, il était brute et vrai, il était bête et drôle. Il lui fit un sourire, le genre de sourire qui parle d'amour. « Merci de m'avoir invité, Wanda. » La voix du blond est plus assurée. Pietro se demande s'il a utilisé son don. S'il a ressenti le bien-être du coursier, et que ça l'a aidé. Il aimerait bien que ce soit le cas. « Et je sors du boulot, alors j'ai vraiment faim, ne t'en fais pas. » Il acquiesce à son tour. « Tu me connais, je suis toujours affamé. » fait-il à sa sœur. Il termine rapidement son verre – il en avait besoin, à cause de Victor – puis en quelques secondes, il passe en cuisine et ouvre une autre bouteille, ramenant également ce qu'il restait de la première. « Je propose qu'on passe au salon ? Mieux vaut être assis si on veut boire autant. » sourit Pietro. Il pose les bouteilles, des sous-verres et les apéritifs préparés par Wanda et Victor en moins de cinq secondes, sans rien renverser au sol. Il se sent bon et fier : il peut impressionner Amadeus. Est-ce qu'il a encore besoin de fanfaronner de la sorte ?

Victor prend place en premier. Il n'est pas loin de Wanda. Ils ne sont jamais très loin, tous les deux. Le petit sofa peut accueillir trois personnes, pourtant il n'y a que Pietro et son inspecteur qui y prennent place. Ils sont proches. Leurs genoux se touchent, leurs mains restent sagement éloignées pour l'instant. Il faudra encore quelques verres au jeune Maximoff pour oser des signes d'affection face à sa sœur, face à Victor. Pour oser un baiser public, le genre de petit baiser qu'on veut donner quand on aime trop quelqu'un. Wanda veut faire le service. Amadeus se lève, lui fait un petit sourire qui signifie je m'en occupe et il remplit les verres. Il se rassied, plus proche de Pietro qu'avant. Il a l'air d'un petit animal, un peu inquiet, un peu effrayé. Alors le brun glisse ses doigts entre ceux du blond et lui fait un petit clin d’œil. « Wanda a sûrement préparé une liste de questions pour toi, je te préviens. » il fait, en chuchotant assez fort pour que sa sœur l'entende. « C'est une pro des interrogatoires. Je parie qu'elle est même meilleure que toi. » sourit-il. Il porte son regard sur sa jumelle. « Pas vrai ? T'es déjà prête à le passer à la casserole, avoue. »


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« Je suis ravi de vous rencontrer aussi, Amadeus, » fait Vision en serrant la main de l'invité de Pietro. Je ne me défais pas de mon sourire. « Pietro est très amoureux de vous, et vous le rendez très heureux, Amadeus.  » Ma mâchoire tombe légèrement. Alors ça, je ne pensais vraiment pas que ça arriverait. Je pince les lèvres et lance un regard vers Pietro pour constater qu'il est rouge comme une tomate. D'un côté, je me sens terriblement mal à l'aise pour les deux garçons, et en même temps, je ne peux m'empêcher de trouver la situation légèrement amusante. On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, n'est-ce pas ? Vision n'est né que depuis un an, on ne peut pas vraiment lui en vouloir. Il va quand même falloir que je lui rappelle ce qu'on peut dire et ce qui est à proscrire mais… Finalement, c'est peut-être un mal pour un bien ? Je suis tout de même heureuse de ne pas être à la place de mon frère. Je me serais sentie extrêmement gênée. Je fais glisser un regard rapide, sans me faire remarquer, vers le policier, et remarque qu'il a lui aussi les joues légèrement rougies. Je ne dis rien, de peur de les mettre encore plus mal à l'aise. Heureusement, Vision revient avec un plateau, sur lequel trônent quatre verres remplis de vin. Il faut absolument que je trouve un moyen d'effacer ce drôle de malaise qui s'est installé. Je sais que Pietro a plus ou moins expliqué à son ami que Vision était spécial, mais ce n'est pas pour autant que ça rendra les choses plus faciles. « Aux nouveaux amours, » Je retiens un petit rire, et lève mon verre pour boire en même temps que les autres. Mon regard se pose une nouvelle fois sur mon jumeau. Et je vois dans ses yeux des choses que je n'avais encore jamais vues. J'ai presque un pincement au cœur. Il est bel et bien amoureux d'Amadeus. Je ne sais pas s'il en est pleinement conscient, mais moi, je le sais. Je le vois, c'est encore plus vibrant, plus vrai que ce que j'aurais imaginé. C'est drôle, ça me fait me sentir un peu bizarre. J'ai presque l'impression que c'est le début d'une toute autre vie. Une vie dans laquelle je dois abandonner Pietro à quelqu'un d'autre. Je ne connais pas vraiment ça. Jusqu'à aujourd'hui – même si ça change déjà depuis quelques mois – ça a été lui et moi contre le monde. Je sais depuis toujours qu'un jour ou l'autre, je vais devoir le laisser partir, au moins un peu. Mais ça ne rend pas cette réalisation plus facile à avaler.

« Merci de m’avoir invité, Wanda, » fait finalement Amadeus, brisant l'atmosphère bizarre qqui s'est installée. « Et je sors du boulot, alors j’ai vraiment faim, ne t’en fais pas. » Je mime un geste de soulagement tandis que Vision repart dans la cuisine, sûrement pour aller chercher les premiers éléments de l'apéritif. « Tu me connais, je suis toujours affamé. » ajoute Pietro. Je ne vais certainement pas dire le contraire. À cause de sa mutation - en partie - mon frère mange plus que n'importe quel être humain que je connaisse. « Je propose qu'on passe au salon ? Mieux vaut être assis si on veut boire autant. » fait-il après avoir disparu moins d'une demi-seconde dans la cuisine. J'acquiesce et fais signe au policier d'avancer sur sa droite pendant que Pietro file à la vitesse de la lumière dans tous les sens et remplit la table du salon. Je lance un regard à Amadeus et lève les yeux au ciel. « Quel show-off. » Nous prenons tous place dans le salon. Les deux garçons s'assoient sur le sofa, et je prends place sur l'un de deux poufs de l'autre côté de la table. Vision est assis juste à côté de moi, et observe Amadeus avec attention quand celui-ci se propose de servir les verres à ma place. Je prends mon verre quand il est de nouveau rempli, et le policier reprend place auprès de mon frère, qui enlace ses doigts dans les siens. Je souris, je n'y peux rien. « Wanda a sûrement préparé une liste de questions pour toi, je te préviens. » fait Pietro au jeune homme, alors que je me penche pour attraper un petit four. Je lève vers lui des yeux offensés – pour rire, bien sûr. « C'est une pro des interrogatoires. Je parie qu'elle est même meilleure que toi. » ajoute-t-il. « Pas vrai ? T'es déjà prête à le passer à la casserole, avoue. » J'hausse les sourcils, amusée. « J'imagine même pas l'image que tu dois avoir de moi, Amadeus, après ça. Mon frère me connaît mal sur ce coup-là, je suis gentille, je le promets. » Je fais un sourire, bois une gorgée de vin, et ajoute, avec la voix la plus naturelle qui soit, « Je vais juste avoir besoin de ton casier judiciaire et d'un échantillon de ton sang. » Je lance ensuite un regard amusé vers le policier, puis lève les yeux au ciel. Je pousse l'assiette des petits fours en direction des deux garçons et décide d'être parfaitement honnête, pour peut-être briser la glace : « Bon, j'avoue… C'est un peu nouveau pour moi, tout ça… » Je baisse légèrement les yeux sur mes genoux. Wanda qui a peur de ne pas être à la hauteur. C'est quelque chose qu'on ne voit pas tous les jours. « Je sais pas si c'est nouveau pour toi aussi, ce genre de trucs... » Je relève les yeux sur le policier, avec un petit sourire. « Mais je suis vraiment super contente. Et j'espère qu'en repartant, tu ne te diras pas que tu as atterri dans un nid de freaks. » Je regarde Pietro, puis Vision. Puis j'entre dans la vraie conversation. « Alors comme ça, mon frère se fait arrêter souvent ? » Je fais avec les sourcils froncés. « Je suis désolée, j'essaie de l'éduquer, mais visiblement, ça ne marche pas beaucoup… Peut-être que tu y arriveras mieux que moi. » Je ris légèrement. « ça fait longtemps que tu es policier ? »
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Pietro vient glisser ses doigts entre les siens et Amadeus lui lance un regard en coin, un petit sourire aux lèvres. Soudainement plus confiant, il se laisse un peu plus aller et serre doucement la main du jeune homme dans la sienne.  « Wanda a sûrement préparé une liste de questions pour toi, je te préviens. » fait-il alors et le sourire de l’inspecteur se fait un peu plus gêné. « C'est une pro des interrogatoires. Je parie qu'elle est même meilleure que toi. Pas vrai ? T'es déjà prête à le passer à la casserole, avoue. » A cela, il ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil, l’air de dire oh, really ? et de se tourner vers la jeune femme. « J'imagine même pas l'image que tu dois avoir de moi, Amadeus, après ça. Mon frère me connaît mal sur ce coup-là, je suis gentille, je le promets, » dit-elle avec un petit sourire. « Je vais juste avoir besoin de ton casier judiciaire et d'un échantillon de ton sang. » Amadeus rit. « J’ai déjà ceux de Pietro, it’s only fair, » lance-t-il avec un sourire en coin. « Bon, j'avoue… C'est un peu nouveau pour moi, tout ça… Je sais pas si c'est nouveau pour toi aussi, ce genre de trucs... Mais je suis vraiment super contente. Et j'espère qu'en repartant, tu ne te diras pas que tu as atterri dans un nid de freaks. » Le blond pose son verre sur la table basse et se masse la nuque d’un air gêné. « Crois-moi, c’est une première aussi. » S’il a déjà rencontré les proches de certains de ses ex, ça ne s’est jamais fait de manière aussi… formelle. Et très franchement, il est de loin le plus gêné de se trouver là.
Il n’a pas grand-monde à qui présenter Pietro, lui. A part Ludwig et Léna. Alors forcément, c’est le genre d’exercice qu’il s’est bien souvent épargné. Et puis, il n’a jamais eu de relation suffisamment longue pour que rencontrer la famille de son mec devienne une nécessité. Il adresse un petit sourire à Wanda. « Et pour le moment, vous me paraissez parfaitement normaux. » Sauf Victor. Victor est étrange, parce qu’il ne dégage aucune émotion, rien que du vide. L’inspecteur attrape son verre et en boit une nouvelle gorgée. « Alors comme ça, mon frère se fait arrêter souvent ? » Il manque un peu de s’étouffer et se rattrape sans trop avoir l’air d’un nigaud. « Je suis désolée, j'essaie de l'éduquer, mais visiblement, ça ne marche pas beaucoup… Peut-être que tu y arriveras mieux que moi. » Il lance un regard plein de reproches – mais d’affection, aussi, il ne peut pas tellement s’en empêcher – à Pietro.

« Il mériterait de se faire arrêter, oui. Mais il arrive toujours à filer avant, » réplique-t-il avec une moue. « Hélas, je crains que ni toi ni moi ne puissions grand-chose. C’est un cas désespéré, » fait-il d’un air faussement tragique. Il ne devrait même pas s’amuser de ce genre de choses, après tout, Pietro est un sale petit voleur. Du genre qu’il prend plaisir à coller au trou quelques jours pour leur apprendre une leçon. Mais depuis quelques temps, Amadeus a beaucoup de mal d’imaginer le Maximoff derrière des barreaux. « Ça fait longtemps que tu es policier ? » La conversation est banale, mais elle a le mérite de le mettre à l’aise. Parler de son boulot, c’est quelque chose qu’il aime faire.
« Ça fait six ans, » répond-il et il ne peut s’empêcher de paraître fier de lui. Amadeus n’est pas du genre à se vanter, mais quand il regarde en arrière pour observer le chemin qu’il a parcouru, il ne peut que se rendre compte qu’il s’en est bien sorti. Il a terminé le lycée avec un excellent dossier, a réussi à entrer à l’université pour y faire trois années d’études avec une bourse et a passé le concours haut la main.

Il parle rarement de son enfance, de sa famille, alors pour certains, inspecteur de police dans le Bronx, ce n’est pas vraiment la folie niveau plan de carrière. Mais lui s’estime heureux d’être déjà arrivé jusque-là. « Et toi, tu es étudiante, c’est bien ça ? » demande-t-il avec un sourire aimable. « En droit, m’a dit Pietro ? » Ça signifie qu’ils ont fait le même cursus. Puis il se tourne vers Victor avec lequel il tente d’être aussi aimable qu’avec Wanda, mais ce n’est pas facile. Pas quand aucune émotion ne se dégage de lui. « Et toi Victor, tu travailles chez Oscorp, right ? » Ça explique l’appartement. Après tout, Wanda est étudiante et Pietro n’est qu’un simple coursier, ça ne permet pas tellement de payer un appartement dans le Queens, ça – lui-même n’en a pas les moyens et pourtant, il gagne plutôt bien sa vie en tant qu’inspecteur. Il n’arrive cependant pas à comprendre ce qui les a amenés à habiter ensemble, tous les trois. La présence de Victor ici lui paraît bien obscure, mais il se voit mal poser la question alors qu’il vient à peine de les rencontrer.
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Pietro sent Amadeus se détendre, à mesure que Wanda lui parle. Elle a ce pouvoir là aussi. Rien de mutant, elle est juste très douée avec les gens. Quand elle le veut bien, elle peut rendre quelqu'un extrêmement inconfortable, ou au contraire, le mettre à l'aise de suite. La main de son inspecteur serre un peu plus la sienne, comme pour se donner une contenance, du courage. Un sourire un peu bêta flotte sur les lèvres du brun. « J'imagine même pas l'image que tu dois avoir de moi, Amadeus, après ça. Mon frère me connaît mal sur ce coup-là, je suis gentille, je le promets. » Elle s'arrête, boit une gorgée de vin. « Je vais juste avoir besoin de ton casier judiciaire et d'un échantillon de ton sang. » Un gargarisme amusé s'échappe des lèvres de Pietro, qui pouffe comme à la meilleure des vannes de l'histoire. Rien de bien classe par rapport au rire délicat, mesuré, d'Amadeus. « J'ai déjà ceux de Pietro, it's only fair. » Un petit coup d'épaule à son policier, faussement énervé, et Pietro se sert en petits fours que sa sœur vient si gentiment de pousser devant le couple. Victor se tient à côté de Wanda, quasiment immobile. Il observe la scène d'un regard externe, sans vraiment y prendre part, ce qui d'une certaine manière, peine un peu Pietro. Après tout, ils sont une famille, tous les trois, pas vrai ? Il aimerait que Mr. Robot se joigne à eux.

La voix de sa jumelle le ramène un peu à la réalité. « Bon, j'avoue... C'est un peu nouveau pour moi, tout ça... Je sais pas si c'est nouveau pour toi aussi, ce genre de trucs... Mais je suis vraiment super contente. Et j'espère qu'en repartant, tu ne te diras pas que tu as atterri dans un nid de freaks. » C'était un risque, en effet. Pietro ne savait pas grand chose du passé d'Ama, de sa famille, de son histoire à lui. Ils partageaient petit à petit, anecdotes ou événements marquants, mais sans se presser. Tous les deux avaient quelques difficultés à faire confiance. Pietro en tout cas, était bien trop indépendant pour de suite s'immiscer dans la vie d'un autre, lier leurs passés, leurs projets, comme on attache à ses pieds la chaîne et le boulet. Introduire Amadeus à sa sœur, à Victor, c'était une première étape qu'il considérait déjà énorme. Il sentait bien sur les épaules de son amant que ça pesait son poids aussi. Alors le speedster canalisait le plus de bonnes émotions, espérant que son policier s'y accrocherait si jamais l'embarras venait à le gêner de trop. « Crois-moi, c'est une première aussi. Et pour le moment, vous me paraissez parfaitement normaux. » Un petit souffle amusé glisse de Pietro. Il n'a hélas encore rien vu, pour appeler leur petite famille normale. « Alors comme ça, mon frère se fait arrêter souvent ? » Le brun manque de recracher sa gorgée. Elle entre dans le vif du sujet, comme ça ? Y pas honte oui ?! Il regarde Wanda, un air de reproche dans les yeux, puis Amadeus, avec les traits du coupable qu'on amène au pilori. Son inspecteur a failli s'étouffer, il a les joues rouges et quelques miettes au coin des lèvres. Quelle douce vision. « Je suis désolée, j'essaie de l'éduquer mais visiblement, ça ne marche pas beaucoup... Peut-être que tu y arriveras mieux que moi. » Du vin toujours coincé dans la gorge, Pietro ne peut pas répondre grand chose. « Il mériterait de se faire arrêter, oui. Mais il arrive toujours à filer avant. Hélas, je crains que ni toi ni moi ne puissions grand-chose. C'est un cas désespéré. » Le speedster avale au mieux et geint de mécontentement. « Ça suffit oui ? » maugrée-t-il. Ama lui lance un sourire qui le fait taire de suite. Ama et ses sourires.

La conversation se poursuit, banale. Normale. C'est agréable parfois quand les choses se passent sans embûche. Pietro n'est plus trop habitué à ça. New-York est tellement mouvementée. Et puis, les attaques terroristes, les mouvements pro-mutants, anti-mutants, les décisions du gouvernement, tout ça participe à une cohue générale qui peut facilement dégénérer. Amadeus est au centre de tout. Il est flic, après tout. Il risque d'y rester tous les jours ; et Pietro aime de moins en moins le fait de s'être écarté de tout ça. Une vie normale, c'est ce que Wanda voulait. Ce que lui pensait vouloir aussi. Plus le temps passe, plus les tensions s'amoncellent, et moins il croit pouvoir rester sur la touche. Il prendra les armes bientôt. Il se battra pour les siens, au fond de lui, il le sait. Alors en attendant, Pietro est bien heureux de pouvoir profiter d'un repas en compagnie des gens qu'il aime. Il quitte la main d'Amadeus, s'absente quelques secondes du salon. Victor répond au policier. Wanda rit. La scène l'étreint un peu trop. Il ne se pensait pas si sensible, si facilement ému. Et Pietro est Pietro, il ne veut pas vraiment que ça se voit, alors il se dirige vers la salle de bain. « J'en ai pas pour longtemps. » dit-il à l'attention du petit groupe.

Il ferme la porte derrière lui. Ouvre les robinets, se passe un peu d'eau sur le visage. Quelque chose remue dans son ventre. On parle de papillons parfois, c'est plutôt un bébé alien qui pousse là-dedans. Il a envie de sourire, et de pleurer en même temps. Il se sent bien, il se sent vraiment bien. C'est la première fois qu'il est heureux, aussi heureux, depuis qu'il est gamin. Avant que leurs parents ne meurent. Cette panique étrange le saisit à la gorge, vient noircir la belle image qu'il a dans la tête, à l'instant même où il réalise que oui, il est heureux. C'est la peur de tout perdre. Elle traîne autour de lui et dirige la plupart de ses actes, le définit sans vraiment qu'il le veuille, sans vraiment qu'il le sache. Pietro libre, Pietro indépendant. Pietro qui refuse avant tout de s'attacher aux gens, parce qu'il a perdu tellement – et s'il perdait Ama ? Victor ? Wanda ? Il halète un peu, ses mains s'agrippent à l'évier. Est-ce que c'est une crise de panique ? Il a le cœur qui bat fort, fort. Il veut sortir de sa poitrine. Pietro ferme les yeux. Les ouvre à nouveau. Son reflet commence à être flou. Aucune chance qu'il retourne dans le salon, aucune chance qu'il ruine la soirée avec ses angoisses absurdes. Amadeus, mort en fonction. Wanda, Victor, sous les bombes de Stark, sous les débris de leur maison, en Sokovie. Pourquoi tous ces flashs lui viennent derrière les paupières ? Pourquoi tant de pessimisme ? Il inspire doucement, expire lentement. Il faut qu'il retrouve son calme. Un coup à la porte le fait sursauter. « Pietro ? » C'est la voix d'Ama. Évidemment. D'une certaine manière, son inspecteur est toujours calibré sur la fréquence émotionnelle de Pietro. Il a senti que quelque chose n'allait pas. Mais le brun n'arrive pas à répondre, trop concentré sur sa respiration. Il gémit quelque chose, pour faire comprendre à son amant que ça va, il n'a pas besoin de lui. (Il a toujours besoin de lui).

Pietro se relève. Les sueurs froides lui ont ruiné sa belle coiffure, et un frisson le traverse. Il déverrouille la porte, et laisse l'inspecteur entrer tandis qu'il passe encore un peu d'eau sur son visage. « Je vais bien, Ama. Une petite crise de panique complètement injustifiée. Allons manger ! » Le brun se retourne, fait face à l'inspecteur et à son air soucieux. Il dépose un baiser sur ses lèvres, avant de l'attirer dans la salle à manger. Il ne lui laissera pas le temps de s'inquiéter plus avant. Victor et Wanda sont déjà à table, et ont servi tout le monde. En voilà des êtres merveilleux. Pietro fait un sourire un peu gêné à sa sœur, et prend place. Il a une faim de loup – comme toujours – mais l'estomac serré. Alors il préfère boire un verre avant toute chose. « Désolé pour cette petite incartade. » Deux gorgées. « Alors, on en est arrivés au moment où chacun explique son super-pouvoir aux autres ? »


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J'aurais peut-être dû préparer des petites fiches pour savoir quoi dire... à vrai dire, j'ai préparé des petites fiches pour savoir quoi dire, il s'avère juste qu'apparemment, elle n'était pas assez bien. J'ai embarrassé Pietro, j'ai l'impression... mais je sais que Pietro s'en sort toujours, quand il se sent honteux.  J'espère que cet Amadeus ne va pas s'enfuir en courant. Il a l'air d'être quelqu'un... d'émotif. Je ne sais pas pourquoi c'est ça qui me frappe chez lui.
Quand ils viennent s'installer dans le salon, j'essaie d'avoir l'air le plus naturel possible, le bras à un angle bien précis, la jambe croisée et raide, les yeux ne quittant pas Amadeus. Wanda n'a-t-elle pas dit que l'on devait l'évaluer? Je ne sais pas exactement sur quels critères mais sans doute que ça va me venir en l'observant. Je crois que c'était une peu une blague de la part de Wanda mas quand même, je suis curieux de voir qui retient Pietro le soir et qui étire des sourires si heureux sur ses lèvres. « Et pour le moment, vous me paraissez parfaitement normaux. » Oh. Oh, ça, c'est gentil, c'est même quelque chose de très gentil à dire. Je sens un sourire étirer mes lèvres alors que je fais de mon mieux pour prendre mon verre d'un air naturel, l'apportant à ma bouche pour y faire disparaître vingt-deux millilitres d'un coup. “ Merci, c'est gentil, ” je lui dis très simplement, parce que Wanda m'a toujours dit de remercier les gens qui font des compliments. La politesse, ça s'appelle.

Je dois me souvenir de manger. Je me penche en avant pour attraper un des hors-d'oeuvres que j'ai préparé et posé sur la table basse, l'avalant tout rond et l'écrasant contre mon palais avant de le réduire en bouillie avec mes dents. Je prends mon temps pour mâcher. Il faut environ sept secondes pour mâcher. « Il mériterait de se faire arrêter, oui. Mais il arrive toujours à filer avant. » J'hoche la tête d'un air sérieux. “ À cause de sa super-vitesse, ” j'explique à haute voix. « Hélas, je crains que ni toi ni moi ne puissions grand-chose. C’est un cas désespéré. » Je le regarde longuement. “ Mais est-ce que ça ne met pas tout le système judiciaire en question, l'idée que--Ça fait longtemps que tu es policier ? » Wanda m'interrompt. Bon. Peut-être que je n'allais pas démarrer une bonne conversation. Je vais devoir réviser les fiches philosophie. Ils discutent rapidement des études de Wanda, puis Amadeus s'adresse à moi pour la première fois de la soirée. « Et toi Victor, tu travailles chez Oscorp, right ? Exact, ” je réponds d'un air très sérieux. Je sens le regard de Wanda sur moi. Ah oui. Relance de conversation.
C'est très fatiguant, d'inviter des gens à la maison, quand même. “ À vrai dire, je travaille aussi pour monsieur Stark, à Stark Industries. Je suis espion industriel. Pensées, sur la condition des espions auto-entrepreneurs? ” Ça va peut-être l'impressionner et on va devenir amis grâce à ça. La culture populaire adore les espions, non?
Je tourne brusquement la tête quand Pietro se lève. Il ne se sent pas bien, son coeur bat trop vite, il a trop chaud, mes capteurs me disent tout ça et mes yeux cherchent son visage, non, reste, ne t'en fais pas, tout va bien, Pietro... « J'en ai pas pour longtemps. » Et il quitte la pièce, va dans la salle de bains. “ Je crois qu'il fait une crise de panique. Ou d'angoisse. Un peu des deux. Je n'arrive pas à le déterminer. ” Je me tourne vers Wanda, puis vers Amadeus. “  Tu devrais peut-être aller le voir. Il ne se sent pas bien. ” Puis de nouveau vers Wanda: “ on devrait aller surveiller les lasagnes, ” ce qui sonne vraiment comme un code secret pour dire qu'on doit aller parler dans la cuisine mais en vérité, c'est juste que je m'inquiète vraiment du plait principal duquel elle s'est occupée. Après tout, elle a mis vingt-quatre centilitres au lieu de vingt dans la sauce, tout est possible...

Je me lève aussi pour aller vérifier le tiramisu dans le réfrigérateur. J'espère qu'il va bien se tenir. J'ai lu une recette en ligne et j'ai suivi leur conseil de faire qu'un seul aller-retour dans le café, avec les gâteaux. Pour qu'il se tienne bien. C'était pas précisé dans le livre de recettes mais Wanda m'a dit que c'était très important, qu'il se tienne bien. J'espère qu'il va bien se tenir. “ Est-ce que je me débrouille bien, Wanda? Je n'ai pas envie qu'Amadeus se sente mal à l'aise. Il a l'air de beaucoup apprécier Pietro, ” je dis en refermant la porte du frigo (il a l'air de bien se tenir, si vous voulez savoir), me tournant vers elle alors qu'elle sort les lasagnes cuites du four. Je les lui prends des mains sans me préoccuper de me brûler les mains — ce n'est pas quelques centaines de degrés qui vont me faire fondre, loin de là —, attrapant couteaux et outillage de service avant de retourner dans le salon. Je découpe des parts et je les mets dans les assiettes, un peu sur la gauche, je recommence quand les lasagnes (qui elles ne se tiennent pas. C'est à cause des quatre millilitres, Wanda) s'effondrent un peu, pour que tout soit parfait. “ Est-ce que tu as peur qu'il te quittera un jour pour quelqu'un? ” je lui demande ensuite, mais elle n'a pas le temps de revenir qu'Amadeus et Pietro reviennent. Ouf, heureusement, j'ai fini de servir. Je vais m'asseoir à ma chaise, en face de celle d'Amadeus (au moins comme ça je pourrais ne pas le lâcher du regard), tournant seulement les yeux vers Pietro quand il parle. « Désolé pour cette petite incartade. Alors, on en est arrivés au moment où chacun explique son super-pouvoir aux autres ?  Ah bon? ” J'envoie un regard interrogatif en direction d'Amadeus, puis de Wanda. “ Pour être exactement précis, je n'ai pas de super-pouvoir. À part de faire des tiramisus qui se tiennent bien. ” J'éclate de rire, très forte. Elle est bonne celle-là. J'ai même pas eu besoin de l'écrire sur une fiche.
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