Le ciel est couvert mais à certains moments , le soleil semble réapparaître . Les arbres perchés en haut des collines sont balayés par un vent glacial . Les rayons de soleil baignent ta vaste demeure qui surplombe Doomstadt d'une lumière douce et dorée . Une légère brise fraîche se glisse à travers les fenêtres gigantesques de ton château . Tout au fond d'un grand hall , tu demeures assis sur ton trône doré et orné de quelques motifs . Tu pianotes de tes gros doigts argentés sur les accoudoirs . Tu crèves d'impatience . D'ici quelques minutes, tu recevras des invités qui seront escortés jusqu'ici par tes Servo-Gardes , ces robots que tu as mis au point pour satisfaire tes désirs les plus sombres . Il faut dire que tu te sens un peu seul dans ce vaste château construit au XVIème siècle par le noble comte Sabbat . La charmante bâtisse compte pas moins de cents pièces . Autant dire que la solitude devient parfois un peu pesante . Les traits de ton visage sont impassibles mais tu n'attends qu'une chose : recevoir comme il se doit tes invités , invités qui par ailleurs ne tardent pas à venir . Les deux portes imposantes en bois qui donnent sur la grande salle dans laquelle tu te trouves finissent par s'ouvrir dans un grincement presque silencieux . Tu ne quittes pas ton trône . Des Servo-Gardes approchent d'une démarche saccadée maintenant en l'air une dizaine de silhouettes . Certaines tremblent de tous leurs membres . D'autres restent de marbre attendant visiblement que le verdict soit prononcé . « VOICI CEUX QUI SONT A L'ORIGINE DE LA MUTINERIE VOTRE MAJESTE » lancent d'une même voix les robots Servo-Gardes en laissant tomber les captifs qui s'écrasent sur le tapis pourpre dans un bruit sourd . Un sourire mauvais s'étire sur tes lèvres mais aucun des rebelles ne peut le remarquer . Tout compte fait , avoir le visage entièrement défiguré , ce n'est pas si mal . Tu te lèves lentement de ton trône doré . Tu descends les marches de pierre puis arrives à leur hauteur . La plupart d'entre eux sont recroquevillés ou à quatre pattes ce qui t'arrache un sourire satisfait . Un silence mortuaire règne dans la salle . Ce manque de conversation leur paraît insupportable et ne présage rien de bon pour eux . Voilà qui vient augmenter ta jauge de bonheur . Cette journée commence en beauté . Tu craques tes jointures d'un air menaçant tout en fixant de tes yeux émeraudes les captifs . « Et moi qui pensais que les exécutions précédentes avaient servi de leçons...je constate qu'il y a toujours des petits courageux pour s'opposer à l'ordre établi » dis-tu en soupirant lourdement . Tu lèves ensuite ton index en l'air comme si tu étais sur le point de donner un avertissement . « Cela dit , ne confondez pas courage et stupidité » ajoutes-tu d'un ton sardonique . Tu restes pendant plusieurs minutes silencieux et les dévisages . Tu t'éclaircis la gorge avant de reprendre la parole . « Aujourd'hui , je vais faire preuve de générosité pour vous montrer à quel point votre roi est bon et indulgent . Je vais m'asseoir sur ce trône et écouter les raisons qui vous ont poussés à protester . Je suis convaincu que certains d'entre vous ont d'excellentes raisons de se mettre en travers de mon chemin » finis-tu par dire d'un ton sarcastique .
❝you should not have been here , right ?❞ victor — clea
Cet endroit n'était pas le Tibet. Cet endroit ne ressemblait aucunement au Tibet. Toutefois, elle ne pouvait qu'admirer la splendeur du paysage : des montagnes aux pics enneigés se dressaient à l'horizon, elles effleuraient les nuages et les glaciers rayonnaient sous la douce lumière d'un soleil timide. Clea ignorait où elle se trouvait, si ce n'était sur Terre et elle ne savait qu'une chose : son sortilège n'avait pas fonctionné, du moins, pas complètement. Elle restait donc là à admirer les lieux, que pouvait-elle faire d'autre après tout ? Elle n'avait pas suffisamment de forces pour faire demi-tour, elle se voyait donc obligée de rester ici pendant quelques temps, du moins, jusqu'à ce que Stephen vienne la chercher. Les deux mystiques étaient liés télépathiquement, il n'aurait aucun mal à la retrouver, il lui suffisait simplement ... d'attendre.
La jeune femme décida d'explorer les lieux, elle avait repéré une ville en contrebas, elle lévita simplement jusque là-bas. La lévitation était une chose très naturelle chez elle, Clea volait de la même manière que les humains marchaient, cependant, elle évitait d'utiliser cette capacité en publique, elle n'avait aucunement envie d'attirer l'attention, mais là, il n'y avait personne, elle pourrait hurler et personne ne s'en rendrait compte, c'en était presque agréable. Elle approchait de la ville, sur un panneau, elle pouvait lire « Doomstadt » et cela avait beau lui indiquer le nom des lieux, elle continuait d'ignorer où elle avait atterri. Peu importait. L'architecture était très particulière, elle avait l'impression d'avoir fait un bond dans le passé - ou peut-être était-ce le cas ? - tant les habitations semblaient anciennes. Au loin, se dressaient une gigantesque forteresse, les tour s'élevaient et semblaient vouloir toucher les cieux. La folie des grandeurs. Clea se remit alors à marcher, elle devait se faire discrète. Cependant, elle abandonna rapidement cette idée lorsqu'elle entendit des hurlements. Elle se mit à accélérer le pas, cherchant d'où les cris venaient et lorsqu'elle trouva enfin la bonne ruelle, elle se dit qu'elle aurait mieux fait de ne jamais mettre les pieds ici.
D'étranges humanoïdes métalliques ... des robots ... étaient en train de tourmenter de pauvres personnes qui n'avaient probablement rien demandé. Enfin, ils avaient peut-être commis une infraction, certes, mais le combat était vraiment loin d'être équitable et s'il y avait bien une chose que Clea détestait, c'était cela. « Hé, vous ! » lança-t-elle. Elle conjura un bouclier afin de se protéger de leurs assauts. « Prenez-vous en à quelqu'un qui pourra se défendre. » dit-elle en lançant un champ de force dans l'unique but de repousser les créatures, elle était trop fatiguée pour se battre correctement de toute façon, toutefois, il lui restait suffisamment de forces pour se défendre et ainsi permettre aux victimes de fuir. Elle s'éleva alors dans les airs afin de les surplomber, mais l'un des robots attrapa sa cheville et la projeta au sol. Clea retint un gémissement, cette chose venait de lui faire sacrément mal. Fort heureusement, elle pouvait se protéger des attaques à distances. Elle tenta une nouvelle fois de les repousser, mais ils étaient trop nombreux et elle s'affaiblissait. La Terre bridait sa magie et elle ne pouvait qu'en être frustrée. Elle lança un dernier champ de force avant de recevoir une décharge d'énergie. Elle était fichue, Stephen lui en voudrait probablement de s'être mise dans une situation pareille. L'un des robots l'attrapa, et tout devint obscur. Son dernier souvenir était une main glaciale posée sur son bras et des hurlements stridents.
* * *
« VOICI CEUX QUI SONT A L'ORIGINE DE LA MUTINERIE VOTRE MAJESTE » elle fut tirée des ténèbres par une voix hachurée, puis elle tomba lourdement sur le sol. Elle n'eut même pas le temps d'amortir sa chute. Elle émit un léger grognement, cette journée était décidément très mauvaise. Elle planta ses ongles dans le tapis pourpre et examina les lieux. La pièce était immense et majestueuse, aussi sombre et inquiétante que magnifique. « Et moi qui pensais que les exécutions précédentes avaient servi de leçons...je constate qu'il y a toujours des petits courageux pour s'opposer à l'ordre établi » fit une voix plus humaine. Clea se leva difficilement, ne prêtant guère attention aux autres prisonniers. Elle avait besoin de voir la personne qui parlait. Elle ne connaissait pas la voix, mais les mots auraient pu être ceux de son oncle. Elle frémit. Elle était en train de revivre ce qu'elle avait de nombreuses fois vécu avant de venir sur Terre. Elle n'avait jamais compté le nombre de fois où elle s'était retrouvée captive de Dormammu, elle était presque sûre qu'il la laissait s'échapper afin de la capturer de nouveau ... Clea soupira. « Cela dit , ne confondez pas courage et stupidité » continua l'homme. Il était vêtu d'une longue cape verte et d'une armure argentée qui scintillait sous les faibles rayons du soleil. La jeune femme était presque sûre d'avoir déjà vu cette personne quelque part. Etait-ce dans un livre ? Dans le journal ? Elle ne s'en souvenait guère, elle n'avait pas les idées claires et elle était extrêmement énervée. Premièrement, elle s'était bêtement laissée attrapée parce que - une fois de plus - il avait fallu qu'elle s'interpose. Ensuite, elle continuait d'ignorer à qui (ou quoi) elle avait à faire. Et finalement, elle ne savait aucunement comment elle allait se tirer de cette situation. Elle tentait d'envoyer des messages psychiques à Stephen, mais il semblait ... absent. Elle n'en était que plus inquiète. « Aujourd'hui , je vais faire preuve de générosité pour vous montrer à quel point votre roi est bon et indulgent . Je vais m'asseoir sur ce trône et écouter les raisons qui vous ont poussés à protester . Je suis convaincu que certains d'entre vous ont d'excellentes raisons de se mettre en travers de mon chemin » déclara-t-il finalement. Clea lui lança un regard mauvais. Elle avait envie d'étriper cet individu. Une fois de plus, elle se trouvait face à un tyran, la situation était risible.
Clea fit un pas en avant, elle essuya le léger filet de sang qui coulait de ses lèvres et errigea un bouclier autour d'elle. Elle se fichait bien de ce qui pouvait arriver, tout ceci n'avait aucun sens et elle comptait s'extirper d'ici indemne et le plus rapidement possible. « Je suis Clea, héritière de la Dimension Sombre et je ne me tiens nullement en travers de votre chemin » persifla-t-elle. Cet individu était roi, très bien, du sang royal coulait également dans ses veines et elle comptait s'en servir pour une fois. Elle lui lança un regard malveillant, prête à se défendre.
Ta générosité ne semble pas être appréciée à sa juste valeur . Des regards noirs fusent dans ta direction . Tu te dis qu'il y aura toujours des mécontents et que tu ne pourras jamais satisfaire tout le monde . Il n'empêche que cette petite nation de l'Europe de l'Est te doit une fière chandelle . Tu es parvenu à mener la Latvérie sur le chemin de la réussite et de la grandeur . L'avancée technologique dont elle profite est le résultat d'un dur labeur . Si ce petit royaume peut rivaliser avec d'autres puissances économiques , c'est bien grâce à ton génie . Tu attends donc tout naturellement de tes sujets qu'ils fassent preuve d'obéissance et d'un peu de gratitude . Après tout , tu estimes que ce n'est pas trop demandé . Une lueur perverse anime ton regard émeraude tandis que tu fixes intensément de tes yeux perçants les rebelles retenus captifs dans l'enceinte de ta noble demeure . Une jeune femme relève lentement la tête et te fusilles du regard . Tu arques un sourcil parfait tandis qu'elle se présente comme héritière de la Dimension Sombre . De toute évidence , tu n'es pas le seul à avoir du sang royal qui coule dans les veines . La jeune femme ajoute également qu'elle ne se tient aucunement en travers de ton chemin . Les traits de ton visage se crispent . Héritière ou pas , elle se trouve sur les terres de ton royaume , royaume que tu gouvernes d'une main ferme . Tu n'acceptes aucunement d'être contredit . La jeune femme s'aventure sur un terrain glissant et tu regrettes presque de t'être montré aussi clément envers des opposants au régime politique déjà instauré . Cela dit , tu sais d'ores et déjà qu'aucun d'entre eux ne parviendra à apaiser ta colère ou à te convaincre . Tu sais déjà qu'un sort funeste , qu'un châtiment mortel les attend . Toujours est-il que cette jeune femme n'a pas la langue dans sa poche et qu'elle aiguise ta curiosité . Tu masses ton menton avec l'index et t'arrêtes au pied de la jeune femme qui ne se tient pas debout mais qui est assise sur ses genoux . Elle te fixe avec arrogance et mépris ce qui te fait esquisser un sourire des plus malsains .
« Je doute sincèrement que votre sang royal puisse vous sauver de cette situation ma chère » lances-tu d'un ton sardonique en éclatant d'un rire à glacer le sang . « Voyez-vous , j'ai opté pour une politique de tolérance zéro . Je n'accepte aucunement d'être contredit , que mon autorité ou que ma politique soit contestée . La répression s'avère être plutôt sanglante je dirais et les Latvériens sont bien placés pour le savoir » ajoutes-tu en lançant un coup d'oeil aux autres captifs , tes lèvres s'étirant en un sourire mauvais . Tu n'accordes aucune importance aux Servo-Gardes qui demeurent immobiles et qui n'attendent que de recevoir des ordres de ta part . Tu t'écartes de la jeune femme en la toisant du regard et t'approches d'un autre captif . L'homme en question tremble de tous ses membres et n'ose même pas affronter ton regard glacial . « Parle » ordonnes-tu avec fermeté . L'homme en question déglutit puis finit par révéler les raisons de sa conduite . « Nous protestions car nous exigeons que les pouvoirs soient partagés et qu'ils ne se retrouvent pas entre les mains d'un seul et même homme » bégaie-t-il sans oser lever les yeux . Tu éclates à nouveau d'un rire glacial comme si tu n'avais jamais rien entendu de si amusant . « Vous exigez ? Voyez-vous ça ? » commences-tu d'une voix calme . Tu te baisses lentement à sa hauteur . Ton visage est à quelques centimètres du sien . Soudain , brusquement , ta main argentée vient étrangler le jeune homme qui ouvre la bouche sans qu'aucun son ne parvienne à franchir ses lèvres . Ses yeux sont exorbités tandis que tu le soulèves . L'homme reste ainsi suspendu dans le vide , ses jambes s'agitant frénétiquement , son visage devenant de plus en plus écarlate tandis que tes doigts métalliques viennent se resserrer autour de son cou et se planter dans sa chair . « Vous n'êtes qu'une bande d'ingrats ! J'ai mis mon génie au service de toute une nation et voilà comment elle me le rend ! Cette lutte pour le partage des pouvoirs est vaine ! Seul Doom peut prétendre régner sur la Latvérie ! Sans moi , cette nation ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui sombres idiots ! » grondes-tu d'une voix métallique qui résonne dans la salle du trône . Tu finis ensuite par relâcher le jeune homme qui retombe dans un bruit sourd , la respiration haletante . Tu te rediriges d'un pas lent vers ton trône et tournes les talons pour faire face aux captifs . « Vous pouvez faire vos dernières volontés avant de mourir » termines-tu d'une voix sombre , estimant en avoir assez entendu .
❝you should not have been here , right ?❞ victor — clea
La situation était critique et horriblement angoissante. Clea ressentait la peur des autres prisonniers, leur terreur l'empêchait de réfléchir correctement. Certains gémissaient, certains retenaient des sanglots et la jeune femme avait aussi bien envie de les rassurer que de leur hurler dessus. Pleurer ne leur apporterait rien en dehors l'entière satisfaction du tyran qui se tenait face à eux. Alors elle se contenta de les fusiller du regard. Comptaient-ils mourir de cette manière ? À genoux ? Très bien. Clea ne se laisserait pas faire. Elle avait affronté des démons, des demis-dieux et elle ne se laisserait pas abattre par un homme. La jeune femme sera les poings, ses ongles de plantaient dans la chair de sa paume. Elle sentait une rage incontrôlable naitre en elle, elle en devint presque honteuse, depuis quand s'abandonnait-elle à de si basses émotions ? Elle lança un regard désespérés aux pauvres humains qui avait été amenés jusqu'ici. Elle espéra pouvoir les aider, les sauver. Pourtant, ce conflit n'était pas le sien, elle ne se mêlait guère de la politique terrienne, elle avait mieux à faire. « Je doute sincèrement que votre sang royal puisse vous sauver de cette situation ma chère » répondit le maitre des lieux avant de rire froidement. Clea haussa un sourcil. À vrai dire, son ascendance ne lui avait jamais été utile, elle n'était qu'une princesse en exil, mais le sang flatine qui coulait dans ses veines, lui, n'était pas royal, il était quasi-divin. Les Faltines étaient des êtres composés de pure énergie mystiques, il s'agissait d'un peuple très discret, très en retrait. À l'exception de deux individus que Clea préférait oublier. On ne choisissait guère sa famille, malheureusement. « Voyez-vous , j'ai opté pour une politique de tolérance zéro . Je n'accepte aucunement d'être contredit , que mon autorité ou que ma politique soit contestée . La répression s'avère être plutôt sanglante je dirais et les Latvériens sont bien placés pour le savoir » La jeune femme ricana intérieurement. Cet humain était le parfait dictateur. Elle se demanda comment il avait pu en arriver là, mais cela n'importait guère. À l'instant présent, la seule importance était de se tirer de cette désagréable situation tout en essayant de sauver le plus de prisonniers possible.
Clea vit le tyran s'approcher, le son métallique de ses pas la fit frissonner. Il passa devant elle, la toisa - ce qui la fit presque sourire - et s'approcha d'un homme tremblant. Elle lui lança un regard compatissant. Il était terrorisé. « Parle » ordonna le monarque. Le ton était strict, glacial. L'homme n'osait même pas lever les yeux. Toutefois, il eut suffisamment de courage pour exprimer les raisons de son mécontentement. Ce qu'il demandait n'avait pas énormément de sens, la jeune femme peinait à comprendre la politique humaine, cependant, elle pensait que ce prisonnier avait raison de se dresser face à l'actuel souverain. Il les opprimait. La requête sembla d'ailleurs amuser le dictateur. Il venait d'éclater de rire, mais son hilarité était profondément cynique. Elle le vit alors se pencher vers sa victime. Clea observa la scène avec effroi. Il venait de le soulever du sol, sa main métallique l'étranglait, elle le voyait suffoquer et elle ne pouvait pas l'aider. Elle se sentit profondément désolée. « Vous n'êtes qu'une bande d'ingrats ! J'ai mis mon génie au service de toute une nation et voilà comment elle me le rend ! Cette lutte pour le partage des pouvoirs est vaine ! Seul Doom peut prétendre régner sur la Latvérie ! Sans moi , cette nation ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui sombres idiots ! » gronda le dictateur avant de relâche sa proie. Le jeune homme s'effondra lourdement. La sorcière analysa ses mots. Doom. Ce nom. Victor Von Doom. Stephen lui avait déjà parlé de lui, il lui avait dit qu'il utilisait la magie, la mêlait à la science et à la technologie, cependant, il avait omis de lui dire qu'il était également un tyran impitoyable. Clea se précipita vers le prisonnier et posa sa main sur son épaule. « Je vais essayer de vous sortir de là, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, je vous le promets » lui souffla-t-elle à l'oreille, profitant du fait que le monarque avait le dos tourné. Mais quel pouvoir ? Que pouvait-elle bien faire ? Attendre le Sorcier Suprême ? Viendrait-il ? La magie de la jeune femme était puissante, mais face à Victor Von Doom, elle ne fesait pas le poids, du moins, elle ne fesait pas le poids sur Terre. Si elle avait pu l'affronter dans sa propre dimension, la situation aurait été bien différente : ses pouvoirs étaient décuplés là-bas.
« Vous pouvez faire vos dernières volontés avant de mourir » déclara finalement le souverain. La sorcière soupira bruyamment. Elle prit une profonde inspiration, se leva et lévita jusqu'à la hauteur du trône. Elle décida toutefois de ne pas s'approcher trop près, elle préférait rester prudente. Elle décida également d'ériger un bouclier autour d'elle afin de se protéger des attaques magiques. « Ma dernière volonté est la libération de toutes ces personnes. » annonça-t-elle en lançant un regard bref et amical aux prisonniers. « Ma vie contre la leur. » termina-t-elle. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle faisait, tout ceci était insensé. Elle espérait simplement pouvoir gagner du temps, mais était-elle prête à assumer les conséquences de ses mots ? Elle l'ignorait et cela la terrifiait. Clea ne voulait pas mourir, pas aujourd'hui, il lui restait tant de choses à faire, tant de merveilles à découvrir, tant de dimensions à explorer, un royaume à récupérer ... Elle n'était pas prête. Elle ne pouvait se résigner à mourir. Pas ici. Pas comme ça. Pas aujourd'hui.
Le désespoir s'est emparé d'eux . La peur les taraude . Ils tremblent de tous leurs membres et évitent tout contact visuel avec toi , le souverain de cette petite nation qu'est la Latvérie . Un sourire cynique s'étale sur ton visage . Ta cruauté ne souffre d'aucune limite bien qu'en l'occurrence , elle est justifiée . Tes propres sujets osent se rebeller contre ton autorité après tout le mal que tu t'es donné pour faire de ce royaume une grande nation . La Latvérie est avancée en matière de technologies , bien plus avancée que d'autres grandes puissances économiques . Si le royaume latvérien peut rivaliser avec d'autres puissances , c'est grâce à ton travail . Ce pays te doit beaucoup . D'autant plus que sous ton règne , les Zéfiros n'ont plus à se sentir opprimés ou persécutés . Cette communauté est comme une grande famille à tes yeux . En t'autoproclamant monarque de ce petit joyau des Balkans , tu as mis fin au règne tyrannique du roi Vladimir . La communauté des Zéfiros avait trop longtemps souffert de la politique menée par l'ancien souverain . Ton savoir , ton génie a permis à ce micro-état de se développer en un rien de temps . Tu diriges ce royaume d'une main de fer mais c'est uniquement pour son bien . Sans toi , la Latvérie ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui . Tu fixes de tes yeux émeraudes les captifs . Leurs corps sont parcourus de violentes convulsions . Ton silence est présage de mort . Tu restes imperméable à leur détresse . Tu espères que leur châtiment servira de leçons . Tu te dis que tu n'as pas d'autres choix que de les punir . Sinon , comment demeurer crédible aux yeux de tes sujets ? Tu leur suggères d'effectuer leurs dernières volontés mais aucun d'entre eux ne semble être prêt à parler excepté cette jeune femme qui a titillé ta curiosité . L'étrangère demande la libération des autres captifs et ce au prix de sa propre vie . Ton point argenté s'abat sur l'accoudoir de ton trône doré tandis que tu éclates d'un rire rauque et guttural .
« C'est que la demoiselle a du cran ...ou devrais-je dire de l'audace ? » demandes-tu à moitié agacé à moitié amusé . « Mais je vais éclairer votre lanterne. Personne ne négocie avec le monarque » . Tu claques des doigts et quelques secondes après , les Servo-Gardes accourent . La synchronisation est presque déconcertante . « Débarrassez-vous d'eux et veillez bien à nettoyer les cachots . Je garde un souvenir très marquant de la dernière exécution » ajoutes-tu avec une sérénité inquiétante . Alors qu'un Servo-Garde s'approche de la jeune touriste qui n'a pas la langue dans sa poche , tu fais un signe de main et le Servo-Garde la relâche immédiatement . « Celle-ci , je veux la garder pour moi . J'aimerais m'entretenir avec la petite héritière » termines-tu d'une voix métallique tandis qu'une lueur perverse anime ton regard glacial . Les Servo-Gardes s'éclipsent traînant les captifs jusqu'aux cachots où un sort douloureux et funeste les attend . Les grandes portes de bois qui donnent sur la salle du trône claquent et tu te retrouves alors seul avec l'étrangère à qui tu as épargné un nombre incommensurables de douleurs et de châtiments . Ce choix est purement stratégique . Aussi ravissante soit-elle , elle méritait la peine de mort comme cette bande d'ingrats que tu as envoyés aux portes de la mort sans aucune compassion .
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Clea jeta un dernier regard regard aux prisonniers. Elle était désespérée et eux l'étaient sans doute davantage. Certains étaient encore très jeunes, ils leur restaient encore tant de jours à vivre et pourtant ... Ils étaient là, condamnés. Sauf si le monarque acceptait sa proposition. Sa vie contre la leur. Elle était effrayée. Pourtant, elle faisait de son mieux pour rester impassible, si elle avait appris une chose au sein de la Dimension Sombre, c'était que les tyrans s'enivraient de la terreur de leurs victimes. Alors elle lançait un regard indifférent à Victor Von Doom, elle n'éprouvait aucune émotion : ni haine, ni colère, ni peur, ni pitié. Elle était impassible, elle ne bronchait plus, elle était las. La jeune femme se concentra alors sur sa magie, son bouclier la rassurait, pourtant, il n'était qu'une faible protection, elle était épuisée. Pourtant, elle ne manquait guère de volonté, elle mourait mourait d'envie de réduire cette pièce en cendres et les Vishanti seuls savaient à quel point elle en était capable. Aux yeux de sa mère, elle n'était qu'une enfant pathétique, faiblarde et émotive, et aux yeux du Sorcier Suprême, elle n'était qu'une novice, une simple initiée qui ignorait l'ampleur de ses pouvoirs, mais ils se trompaient. Elle savait très bien ce qu'elle pouvait faire, mais cela la terrifiait. Une magie chaotique coulait dans des veines, peut-être était-il enfin temps de l'utiliser ? La sorcière frémit. Un bruit métallique la rappela à la réalité. Le dictateur venait d'abattre son poing sur l'accoudoir de son trône. Il riait. Avait-elle dit quelque chose d'amusant ? Les humains étaient si déconcertants ... La jeune femme fronça les sourcils. « C'est que la demoiselle a du cran ...ou devrais-je dire de l'audace ? » railla-t-il. Il se moquait d'elle. Elle avait envie de le gifler, elle ne supportait pas les moqueries, elle avait subit cela toute son enfance et cela avait laissé d'innombrables séquelles qu'elle tentait de cacher tant bien que mal. Elle fit de son mieux pour rester de marbre. « Mais je vais éclairer votre lanterne. Personne ne négocie avec le monarque » ajouta-il. Elle se sentit pâlir. Elle eut envie de hurler, mais elle ne bougea pas d'un pouce, la peur l'avait paralysée. Elle allait mourir. Sa tentative avait été vaine. Ils allaient tous mourir. « Débarrassez-vous d'eux et veillez bien à nettoyer les cachots . Je garde un souvenir très marquant de la dernière exécution » conclut-il. Monstre fut le seul mot qui lui vint à l'esprit. Les gardes robotiques réagirent à une vitesse surprenante : ils attrapèrent les prisonniers, leurs cris résonnaient à travers la pièces, les humains se débattaient mais que pouvaient-ils faire face à ces horribles créatures ? L'un d'eux attrapa Clea, elle planta ses ongles dans son bras, sa magie lui permettant de manipuler les métaux et elle ne fut que ravie de sentir le membre métallique du robot se tordre peu à peu sous la pression de ses doigts. Il la lâcha. Cette chose ressentait-elle a douleur ? Cela n'avait aucun sens. Une telle machine ne pouvait pas souffrir.
« Celle-ci , je veux la garder pour moi . J'aimerais m'entretenir avec la petite héritière » ajouta le monarque. Le garde l'avait lâchée parce que le roi l'avait exigé, sa magie avait été inutile, comme tout ce qu'elle avait entreprit jusque là. Sa mère avait raison : elle était pitoyable, faible et elle allait mourir, mais avant, elle allait souffrir. Victor Von Doom la regardait, une lueur terrifiante illuminait son regard, la sorcière pouvait lire tant de chose dans les yeux du souverain: du sadisme, de la perversion ... Le mal. Elle tenta - une fois de plus - de joindre Stephen, mais ce dernier semblait absent. Cela faisait des heures qu'elle aurait dû être au Tibet et nul ne semblait s'inquiéter de son absence, cela la rendait folle de rage. La peur avait laissé place à la colère, avait-elle si peu d'importance ? La jeune femme avait l'impression de n'être qu'un élément de décoration, elle n'avait pas plus de valeur qu'un meuble et elle se sentait terriblement seule. Seul Wong semblait l'écouter, les autres se fichaient bien de son existence ou du fait que - à l'instar des êtres humains - elle pouvait éprouver des sentiments. Elle prit une profonde inspiration et analysa la situation. Elle était seule avec l'humain le plus effrayant qu'elle avait été amenée à rencontrer, et il allait probablement la tuer. Elle rassembla le peu de force psychologique qui lui restait. « Alors il ne reste plus que vous et moi ... » souffla-t-elle. Les mots étaient froids, ils étaient dénués de sens. Elle était absente, elle pensait à son royaume et à tous les bons moments qu'elle avait passé là-bas.
Tu arraches un ultime cri de désespoir à ceux qui ont eu le culot de te défier et de protester contre l'ordre établi . Ils ont beau se débattre , s'agiter frénétiquement pour échapper aux Servo-Gardes que tu as conçus , cette lutte est complètement vaine . C'est amusant de voir que tous leurs efforts pour échapper à la terrible sentence sont inutiles . Ils ne sont que poussière . Ta décision a été prise et a été mûrement réfléchi . Quoique réflexion faite , tu n'as pas tellement eu à réfléchir . Non , l'idée de les torturer avant de les décapiter sans aucune compassion t'est venue tout naturellement . Tu dois avouer que tu n'es pas à ta première exécution . La première peut paraître un peu effrayante mais après cela devient un véritable jeu d'enfant et on y prend même goût . Il n' y a qu'à voir ce sourire malsain qui s'étale sur ton visage en voyant la terreur et la crainte que tu inspires . Il y a de très fortes chances que les proches des exécutés soient dans tous leurs états mais que peux-tu y faire ? Chacun est responsable de ses actes et en tant que monarque , tu te dois de faire respecter la loi et d'éliminer avec efficacité la concurrence ou les opposants au pouvoir . Ceci dit , c'est quand même regrettable d'en arriver à prendre des mesures aussi drastiques . Tu ne vas cependant pas verser une seule larme car ton cœur est bien trop sec . Tu n'as jamais été très doué pour faire preuve de pitié ou de compassion . Ce sont des qualités propres aux personnes faibles . Toi , tu as d'autres qualités , d'autres centres d'intérêts . Les portes imposantes de la salle du trône se referment dans un claquement audible . Il ne reste que toi et elle . La survivante . Tu lui as épargné bien des tracas . Tu es persuadé qu'elle ignore l'extrême générosité dont tu as fais preuve en lui laissant la vie sauve . Elle te fixe sans broncher , les traits de son visage sont impénétrables . Difficile de deviner ce qu'elle peut ressentir . De la haine ? de la tristesse ? de la peur ? La dernière option te fait frémir d'excitation . Elle te fait remarquer qu'il ne reste plus que vous deux dans cette salle immense et silencieuse . Tu restes pendant plusieurs minutes silencieux . Tu sais que ce silence peut devenir assez pesant à la longue . Ton sadisme n'a point d'égal . « Je vois que vous avez le sens de l'observation . Je vous félicite , quelle perspicacité ! » lances-tu d'un ton goguenard . Tu penches légèrement la tête sur ton épaule et pianotes de tes doigts argentés sur l'accoudoir de ton trône doré orné de quelques motifs . Ta bonté a un prix . Tu ne lui as pas laissé la vie sauve par pur hasard . Cette femme a su titillé ta curiosité ce qui n'est franchement pas donné à tout le monde . « Parlez-moi un peu de cette "Dimension Sombre" à laquelle vous avez fait référence peu de temps avant que la petite bande de demeurés ne débarrasse le plancher » poursuis-tu d'un air faussement dégagé tandis que tes yeux émeraudes pétillent de malice .
❝you should not have been here , right ?❞ victor — clea
Elle lança un regard désespéré à la grande porte, tentant d'imaginer ce que ces pauvres personnes allaient subir. La torture, l'effroi, la colère, la mort. Nul ne méritait cela, même le tyran qui se tenait face à elle. Clea était emplie de bonté et de compassion, cela lui jouait souvent des tours, elle était prête à sauver le pire être imaginable et ce parce qu'elle refusait d'abandonner quelqu'un à son triste sort. Elle n'abandonnait pas. Jamais. Alors elle espéra se tirer de cette immense salle le plus vite possible afin d'aller à la recherche des prisonniers. Elle leur avait promis de faire tout ce qui était en son pouvoir et elle ne manquerait pas à sa promesse. À ce moment, plus personne ne comptait, elle se fichait de Victor Von Doom, elle se fichait de ce qu'il allait lui faire, seul son engagement comptait. Elle n'avait pas baissé les bras. Pas encore. La jeune femme avait fermé les yeux, elle ne s'en était même pas rendue compte, était-elle lâche ? Avait-elle si peur de mourir ? Elle se remettait de nouveau en question, s'interrogeait sur sa valeur et sur ce qu'elle représentait aux yeux des autres. Rien. Strictement rien. Elle n'avait aucune importance. Elle n'était qu'un fardeau et ce aux yeux de tous ceux qu'elle connaissait, les bonnes personnes comme les mauvaises. Alors elle s'attendait à ce que personne ne vienne la sauver, elle devait se débrouiller, elle en était capable. Clea rouvrit les yeux. Le monarque était silencieux, impassible, elle aurait presque pu le confondre avec l'un de ses gardes robotiques. Elle se demandait s'il restait une part d'humanité en lui. Probablement. Tout le monde avait des faiblesses, même les êtres les plus abominables. « Je vois que vous avez le sens de l'observation . Je vous félicite , quelle perspicacité ! » Il vint finalement rompre le silence qui s'était installé et une fois encore, il se moquait d'elle. La sorcière haussa un sourcil et se retint de faire une remarque sarcastique. Elle se sentait épiée et elle détestait cela. Que voulait-il ? Qu'attendait-il d'elle ? S'il s'attendait à la voir ramper à ses pieds ou à le supplier, il avait de l'espoir. Elle ne s'abaisserait jamais à une telle chose, elle préférait mourir. « Parlez-moi un peu de cette "Dimension Sombre" à laquelle vous avez fait référence peu de temps avant que la petite bande de demeurés ne débarrasse le plancher » dit-il. Donc il l'avait crue. Elle n'avait pas menti, certes, mais elle s'était attendue à un peu plus de scepticisme de sa part. La jeune femme hésita à lui répondre. Pourquoi était-il intéressé par la Dimension Sombre ? Peu importait, il valait mieux pour lui qu'il ne se rende pas là-bas, encore moins pour essayer d'y prendre le pouvoir. Dormammu le réduirait en cendre et sa technologie ne lui serait d'aucune aide, seule la magie pouvait vaincre les forces qui se trouvaient là-bas et si la magie du Sorcier Suprême avait du mal à faire le poids, celle de Victor Von Doom serait tout bonnement inutile. Clea décida alors de lui répondre, son royaume ne risquait rien. Elle resta silencieuse quelques instants, il n'était pas le seul à pouvoir jouer à ce jeu et s'il voulait des informations, il allait devoir être patient.
« Je ne vois guère en quoi cela vous concerne, toutefois, je suis prête à répondre à vos questions. » annonça-t-elle calmement. Elle disait la vérité, toutefois, elle ne comptait pas tout lui révéler, elle n'était pas naïve. La princesse fit quelque pas en avant et lévita afin de se retrouver à la même hauteur que le monarque latvérien. « La Dimension Sombre est la fusion de plusieurs dimension, elle est actuellement gouvernée par Umar - ma mère. » commença-t-elle. Elle marqua une pause afin de réfléchir. Elle sélectionnait les informations les plus anodines et rejetait les plus sensibles. « C'est un Royaume qui ne répond guère aux lois de la physique ni même à la logique humaine. » ajouta-t-elle en se souvenant des moments qu'elle avait passé là-bas. La Dimension Sombre n'avait aucun sens et les créatures qui y vivaient étaient cauchemardesques, ce n'était pas un endroit très accueillant, même pour Clea. Par chance, son statut de princesse lui avait évité bien des ennuis. Son père avait tenté de la protéger des horreurs que ce royaume renfermait, mais il avait échoué. Nul ne pouvait se dresser face à Dormammu. « Je vous déconseille de vous aventurer là-bas. » termina-t-elle sur un ton indifférent en le regardant droit dans les yeux. Elle espéra ne pas avoir à en dire davantage.
Te voilà à présent seul à seul avec cette jeune femme qui prétend être l'héritière de la Dimension Sombre . Tu n'as jamais entendu parler d'un tel endroit . Pourtant , tu as voyagé à travers le temps et à travers l'espace . Cette Dimension Sombre a aiguisé ta curiosité . Paradoxalement , voir la dénommée Clea aussi méfiante et aussi hésitante ne fait qu'accroître ton envie d'en savoir plus sur cet endroit-là . Pourquoi se montre-t-elle aussi hésitante ? Qu'a-t-elle à cacher ? Tu es quasiment certain qu'elle ne te dira pas tout . Elle te n'accorde pas suffisamment de confiance et à en juger le regard glacial qu'elle te lance , elle n'est pas prête de se livrer à toi aveuglément . Ceci dit , elle te le doit bien . Qu'est-ce qu'un échange d' informations -aussi cruciales soient-elles- face à la chance d'échapper à la mort ? Car disons-le , l'héritière qui avait incité à la rébellion contre le monarque l'avait échappé belle . Tu savais d'emblée qu'il n'y avait aucun intérêt à lui broyer les os et à lui écourter la vie...du moins pour l'instant . Tu avais besoin d'informations . Tu voulais en savoir plus en espérant que le jeu en valait la chandelle . Et puis avec ces maudits reporters , l'exécution d'une héritière aurait été très médiatisée et ta réputation en aurait pris un sacré coup . Cette dernière raison te fait beaucoup réfléchir . Comment lui tirer les verres du nez ? Tu peux toujours avoir recours à l'intimidation . Malgré son insolence évidente , tu lis dans son regard une terreur sacrée . Se doute-t-elle de quelque chose ? Sait-elle à quel point tu es imprévisible ? Tu changes parfois d'avis comme de chemises . C'est ainsi que certains de tes sujets passent du statut de « vivants » à « carcasses » en un rien de temps . Un silence s'installe entre vous deux . Le silence ne t'a jamais réellement déranger . Bien au contraire , il te permet de mieux réfléchir , de mieux rassembler tes idées et d'élaborer des plans destinés à satisfaire tes désirs sombres et malsains . Tu décides de lui laisser le temps de répondre . Tu te doutes bien que des pensées bourdonnent frénétiquement dans sa petite tête et qu'elle choisit avec précaution les informations qu'elle a l'intention de te révéler . Après un long silence , la jeune étrangère à la chevelure blanche comme la neige finit par répondre à ta question . Mais ses réponses te paraissent insignifiantes et complètement futiles . Tu n'en sais finalement pas plus sur cette Dimension . Tu pinces les lèvres . Ta générosité t'a une fois de plus joué des tours . Ta bonté te perdra , sois-en certain . Tu la fixes de ton regard émeraude sans piper mot . Tu réfléchis aux derniers mots qu'elle a employés . Elle te déconseille vivement de t'y aventurer . Il n' y a rien de plus excitant qu'un interdit . Tes yeux pétillent de malice et tes lèvres se tordent en un sourire diabolique . Tu te lèves lentement de ton trône doré , incapable de détacher ton regard du sien . Tu sais qu'elle souhaite protéger son royaume de toute menace étrangère mais pas seulement . Il y a cette petite voix qui te dit que cette sale petite ingrate te cache quelque chose . Tu n'aimes pas franchement être contrarié mais tu te dis que tu dois encore creuser , la travailler . Par chance , sa langue va fourcher . « Votre description m'en a donné des frissons » lances-tu d'un ton goguenard . Tu n'épargnes personne avec tes sarcasmes et encore moins une étrangère qui se permet de se montrer aussi arrogante sous ton propre toit tout en sachant que tu lui as accordé une faveur . Tu caresses le menton froid et métallique de ton masque , noyé dans tes pensées . Tu reprends place sur ton trône et la dévisages . « Allons , je suis certain que vous avez quelques petites anecdotes à me raconter au sujet de votre royaume » ajoutes-tu d'un air faussement encourageant . Tu te montres un peu trop patient à ton goût . Tu t'étonnes de ta propre générosité . Tu lui as laissée la vie sauve pour une raison bien précise et la dénommée Clea a tout intérêt à t'en dire davantage en ce qui concerne la Dimension Sombre . Dans le cas échéant , il se pourrait bien que ce soit la dernière fois que tu te montres aussi indulgent .
❝you should not have been here , right ?❞ victor — clea
Clea se sentait perdue, elle voulait quitter cet endroit cauchemardesque au plus vite, elle voulait fuir. Jamais elle n'avait cessé de fuir, elle était horriblement lâche et cela la répugnait profondément. Que valait-elle au final ? Une poignée d'informations au sujet d'une Dimension laissée à l'abandon et rien de plus ? N'était-ce pas pour ces vagues divulgations que Victor Von Doom lui avait épargné mille supplices ? Peut-être aurait-elle préféré mourir dans un cachot sordide au final. Elle pensa une fois de plus aux innocents qui allaient périr, elle ignorait qui ils étaient, elle se demandait qui annoncerait leur mort à leurs proches. La vie était parfois cruelle, surtout lorsqu'elle prenait fin aussi injustement. Elle aurait tant aimé pouvoir les aider. Les sauver. Elle était prête à se sacrifier pour cela, mais négocier avec un tyran était une chose impossible et nul ne le savait aussi bien qu'elle. Combien de fois avait-elle tenté de sauver des innocents de la monstruosité de Dormammu ? Le souverain latvérien était probablement ridicule à côté de ce démon, tout semblait ridicule face à Dormammu. Tout. Sauf une personne. Cette personne comptait tant pour Clea, Stephen Strange était sa délivrance, il lui avait appris ce qu'était la liberté et la bonté, mais que représentait-elle à ses yeux sinon une jeune femme terrifiée qui ignorait tout du monde ? Elle n'était qu'une étrangère et il semblait que tout ce qui se trouvait autour d'elle aimait le lui rappeler. La sorcière voulait rentrer chez elle, là est tout ce qu'elle désirait. Les couleurs vives et l'architecture insensée de sa Dimension lui manquaient terriblement, il lui arrivait parfois de penser à son père, elle se demandait s'il était encore en vie et s'il pensait à elle. Elle l'espérait. Il était le seul membre de sa famille qui avait de l'estime pour elle, mais tout comme elle, il s'était laissé abattre, il était un roi déchu, un perdant. Clea était une perdante, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle était en vie. Aujourd'hui, elle avait décidé de ne pas abandonner. Aujourd'hui, elle gagnerait. Oh, elle n'espérait pas gagner grand chose, elle espérait simplement recouvrer l'enivrante et merveilleuse liberté que le Sorcier Suprême lui avait fait découvrir. Rien de plus. Rien de moins. Alors elle lança un regard à Victor Von Doom, un regard dénué de haine et dénué de colère, un regard fier. Elle avait de la valeur. Elle n'était pas aussi insignifiante qu'elle le semblait.
« Votre description m'en a donné des frissons » L'homme l'avait écoutée. Peut-être désirait-il en savoir plus ? Ou peut-être préférait-il se moquer, une fois encore. Les railleries ne l'atteignaient plus, elles la lassaient, elles étaient puériles et Clea n'était plus une enfant. Elle soupira, exaspérée. Espérait-il obtenir plus d'informations en agissant de la sorte ? Le monarque avait une bien belle image de lui-même et tout ce que la jeune femme voyait était un tyran au visage dissimulé par un masque de métal. Pourquoi une personne aussi imbue d'elle-même se cachait-elle ? Elle était curieuse, mais en cet instant précis, cela n'avait pas d'importance. La sorcière le fixait, elle flottait toujours au milieu de la pièce, ses cheveux blancs voletaient doucement autour de son visage opalin, elle était semblable à une apparition chimérique. Le souverain latvérien la fixait également, cela la mettait horriblement mal à l'aise, elle n'aimait guère se sentir épiée, toutefois, elle ne bougea pas, elle se contenta de le regarder. « Allons , je suis certain que vous avez quelques petites anecdotes à me raconter au sujet de votre royaume » ajouta-t-il. Clea s'était bien entendu préparée à ce genre de question, elle avait pleinement conscience qu'elle ne lui avait révélé que des futilités et que ses mots ne l'avaient guère intéressé. Ils avaient simplement meublé l'angoissant silence qui semblait régner dans l'immense château. Il voulait en savoir davantage, mais pourquoi ? Que comptait-il faire de ces informations ? La jeune femme était hésitante, perplexe et inquiète. Cet homme avait-il l'intention de se rendre là-bas ? Elle continua de l'observer, plongeant son regard dans le sien à la recherche d'informations, mais elle ne trouva rien, elle faisait face au néant. Elle décida alors de lui donner ce qu'il désirait. Des anecdotes. « Un être démoniaque se cache au plus profond de cette dimension. Un être bien pire que les démons de Muspelheim, bien pire que Méphisto lui-même. Je suppose qu'il serait ravi de vous rencontrer. » persifla-t-elle. Elle marqua une pause, la sorcière était elle aussi capable de demeurer silencieuse pendant plusieurs minutes. Pendant ce bref instant, elle continua de le fixer, elle ne le lâcha pas du regard. « Toutefois, ne serait-il pas plus intéressant que je vous fasse visiter les lieux ? » osa-t-elle demander. Elle ne savait plus à quoi elle jouait, elle était prête à ouvrir un portail vers la Dimension Sombre, elle jouait avec le feu et cela lui plaisait étrangement. Elle se demanda si le monarque allait accepter son offre, elle espérait que non, mais au plus profond d'elle, une voix doucereuse murmurait l'inverse, elle lui soufflait de se rendre là-bas. Clea retint un frisson, elle découvrait peu à peu sa part d'ombre et cela l'effrayait. Elle avait passé bien trop de temps auprès du Sorcier Suprême, elle devait rentrer chez elle. Elle devait fuir.
Tu dois admettre que le fait que la dénommée Clea se montre aussi peu bavarde alors que tu lui offres ton hospitalité et surtout une opportunité de sauver sa peau te contrarie un tantinet . Tu as fais preuve d'une générosité qui frôle la folie et voilà comment la vie te le rend . De l'ingratitude et de l'arrogance . Tu pinces les lèvres tandis qu'elle te fixe toujours avec la même hésitation. Il y a trop de retenu en cette jeune femme et ça t'agace au plus haut point . Tu veux qu'elle cesse de te tenter , de te donner l'eau à la bouche pour ensuite te la retirer . Finalement , il se pourrait bien que tu ne sois pas le seul à avoir l'esprit tordu dans cette immense bâtisse datant du XVI siècle . Ceci dit , tu as l'habitude qu'on s'oppose et qu'on résiste . Tu n'es pas à ta première rébellion . Tu as affronté d'autres menaces bien plus hostiles et dangereuses que cette princesse capricieuse prétendant venir de cette "Dimension Sombre" . Avec un peu d'intimidation , tu es quasi persuadé que sa langue va plus rapidement se délier . Ou peut-être la torture ? Ce n'est pas comme si les salles de torture manquaient dans ce château qui regorge de pièces immenses où l'ambiance est carrément angoissante . Cela dépend en fait du point de vue . Pour ta part , tu ne les trouves pas si terrifiantes que ça . Il faut certainement un petit temps d'adaptation pour s'accoutumer à cette ambiance inquiétante à la limite du morbide . Pendant un petit moment , tes pensées vagabondent et l'image assez précise d'hommes et de femmes hurlant à s'en arracher les cordes vocales , te suppliant d'arrêter te fait esquisser un sourire démoniaque . Les châtiments corporelles . Jamais tu n'avais goûté de pareil délice . Il y avait dans ce spectacle quelque chose de transcendant et tes yeux pétillaient de joie chaque fois que tu infligeais cette douleur intense un peu à la manière d'un enfant fasciné par des bêtes de foire . Bon , en réalité , ce n'était pas vraiment toi qui se chargeait de cette tâche . Tu ordonnais à tes Servo-Gardes d'effectuer cette tâche à ta place et ils s'exécutaient sans broncher . Tu scrutes d'un air avisé la jeune femme qui finit enfin par te raconter quelques anecdotes . Elle te révèle alors qu'un démon vit dans cette Dimension Sombre . Jusqu'ici , rien d'étonnant sinon pourquoi donc s'appellerait-elle la Dimension Sombre ? Simple logique . En revanche , lorsque la langue de la jeune femme caresse le nom de Méphisto , les traits de ton visage se renfrognent et tu serres aussitôt les poings . Comment connaît-elle Méphisto ? Sait-elle le lien qui t'unit à ce maudit démon ? Sait-elle qu'il a signé un pacte avec Cynthia , ta mère , et qu'il a ensuite capturé son âme ? Ta mère a rendu l'âme , engloutie par les ténèbres , tirée de force par ce maudit démon jusqu'aux portes de l'Enfer . Le regard assombri , une ombre traverse ton visage déchiqueté et caché par un visage métallique et reluisant . Lorsque la jeune femme ajoute que le démon en question serait ravi de te rencontrer , ta mâchoire se crispe . Userait-elle l'ironie avec toi ? Comment ose-t-elle ? Comment ose-t-elle t'attaquer avec ce genre de sarcasmes sous ton propre toit ? Une colère justifiée palpite en toi . Chaque mot déplacé, chaque mot de trop la rapproche de plus en plus de la mort . Tu attends que ta patience s'essouffle pour écourter cette entrevue qui ne t'est guère utile ou pour tout simplement écourter sa vie . Tu es envahi par un sentiment de déception amère . Ta bonté te perdra un jour . La jeune étrangère te fixe de ses yeux perçants et marque une pause avant de se proposer pour te faire visiter . Ton visage se fend en un sourire mauvais . Tu préfères d'emblée mettre les choses au clair histoire d'éviter tout malentendu . « Comment refuserai-je alors que c'est si gentiment proposé ? Toutefois , s'il s'avère que tout cela n'est qu'une ruse pour m'attirer dans un piège ou renverser la monarchie absolue de Latvérie , sachez que je me chargerai personnellement de votre cas » réponds-tu d'une voix faussement aimable . Tu marques une pause la jaugeant d'un regard glacial . « Tant que j'y suis , pas un seul mot sur ce qu'il vient de se passer entre les murs de ce château ou sur le territoire de Latvérie . Si jamais l'envie vous démange , essayez de vous imaginer avec une langue tranchée , bifide , mutilée. Je suis certain que cela vous coupera l' envie d'aller moucharder » Trancher , couper , l'humour noir te va comme un gant .
❝you should not have been here , right ?❞ victor — clea
Clea n'avait pas lâché le monarque du regard, elle ne voulait pas s'abaisser, elle ne voulait pas sembler faible. Elle épiait chacun de ses mouvements, elle fut même surprise de le voir serrer les poings lorsqu'elle évoqua les démons de Muspelheim, Dormammu et Méphisto. Les connaissait-il ? Les craignait-il ? Elle l'ignorait et à vrai dire, cela n'avait guère d'importance, elle ne l'avait qu'irrité davantage, elle le sentait, toutefois, elle n'avait pas peur, il ne semblait pas vouloir se débarrasser d'elle, du moins, pas pour le moment. Il semblait désirer quelque chose : était-ce des informations supplémentaires ? Était-ce les connaissances mystiques que renfermait la Dimension Sombre ? Ou était-ce la Dimension Sombre elle-même ? La jeune femme réprima un frisson. Cet homme ne devait pas mettre la main sur les immenses savoirs que ce royaume renfermait. Elle se sentait stupide de lui avoir fait une telle proposition, profondément inconsciente, folle. Peut-être refuserait-il ? Elle l'espérait. Pourtant, une part d'elle-même avait envie de trainer le souverain latvérien au plus profond de la Dimension Sombre, elle désirait le livrer à Dormammu et le voir subir ce qu'il avait tant de fois infligé à de pauvres innocents qui ne désiraient qu'égalité et démocratie, mais Clea n'était pas vengeresse, elle ne s'abaisserait pas à cela. Jamais elle ne s'abaisserait à cela. Elle n'était pas mauvaise. Toutefois, elle avait peur, peur d'elle-même et de ses capacités. Elle n'était pas faible, bien au contraire et quitter la Terre ne la rendrait que plus forte. Elle avait passé bien trop de temps à douter d'elle, à se remettre en question et trop d'années à croire qu'elle n'était qu'un misérable fardeau. Elle avait de la valeur. Elle était une princesse. Et elle était en position de force. Elle était certes retenue prisonnière par Victor Von Doom, mais il ne pouvait la tuer, elle avait des informations, elle avait réussi à lui faire croire qu'elle avait un royaume et on ne tuait pas un membre d'une famille royale sans créer de conflits politiques. En réalité, il pouvait l'éliminer, nul ne se dresserait en travers de son chemin, nul ne la pleurerait, mais il lui plaisait de croire que Dormammu désirerait réduire la Latvérie en cendres afin de se venger de ne pas avoir pu tuer la jeune femme lui-même. L'idée était assez amusante. Un léger sourire vint illuminer son visage et le maître des lieux se résolut enfin à répondre. « Comment refuserai-je alors que c'est si gentiment proposé ? Toutefois , s'il s'avère que tout cela n'est qu'une ruse pour m'attirer dans un piège ou renverser la monarchie absolue de Latvérie , sachez que je me chargerai personnellement de votre cas » dit-il. Sa voix était calme, mais ses mots étaient très intimidants, ils la firent presque frémir, mais elle ne bougea pas, peut-être avait-elle fini par s'habituer aux menaces et aux sarcasmes que ne cessait de prononcer cet homme. Elle haussa un sourcil. Pensait-il vraiment qu'elle avait envie de renverser le pouvoir de son pays ? Gouverner ne l'intéressait guère et c'était sans doute pour cette raison qu'elle n'avait pas encore tenté de reprendre le contrôle de la Dimension Sombre. « Qu'il en soit ainsi. Cependant, une fois que nous serons là-bas, je vous conseille de me suivre, la Dimension Sombre n'est pas très accueillante pour les étrangers. » souffla-t-elle en appuyant sur le dernier mot. La sorcière avait beau être arrogante, elle disait la vérité, Umar et Dormammu n'étaient pas cléments et ne feraient aucune différence entre un simple humain et un monarque latvérien, Victor Von Doom ne représenterait rien à leurs yeux et elle non plus. Sa mère la voyait comme un fardeau déshonorante et son oncle comme une grotesque vermine. Ne formaient-ils pas une famille fabuleuse ?
Clea prit une profonde inspiration et commença à rassembler ses forces afin de créer un portail vers la Dimension Sombre. Elle avait besoin de se concentrer, mais elle fut interrompue par le tyran. « Tant que j'y suis , pas un seul mot sur ce qu'il vient de se passer entre les murs de ce château ou sur le territoire de Latvérie . Si jamais l'envie vous démange , essayez de vous imaginer avec une langue tranchée , bifide , mutilée. Je suis certain que cela vous coupera l' envie d'aller moucharder » dicta-t-il froidement. Jamais elle n'avait eu l'intention de parler de cette mésaventure à qui que ce soit, toutefois, son esprit était psychiquement connecté à celui du Sorcier Suprême et il l'apprendrait tôt ou tard. Elle ne pouvait rien cacher à Stephen Strange. Peut-être était-il déjà en route ? La jeune femme soupira, l'espérance la dévastait autant que la solitude à laquelle elle faisait constamment face. Elle décida de ne pas mentir au dictateur, elle n'avait jamais été une très bonne menteuse de toute façon. « Mon esprit est relié à celui du Sorcier Suprême, il découvrira ce qui est en train de se produire tôt ou tard. Peut-être est-il déjà au courant ? Quoi qu'il en soit, j'ai fait le serment de ne jamais lui mentir. C'est à lui que va mon allégeance. » déclara-t-elle sereinement. La sorcière lévita jusqu'au trône du monarque, posa enfin les pieds au sol et fit tomber le bouclier magique qui ne lui avait pas été très utile jusque là. Elle inspira profondément avant de faire quelques pas vers Victor Von Doom et rassembla tout le courage qui lui restait. Elle était terrifiée, et cela pouvait désormais se voir sur son visage. Elle serait les poings, ses ongles se plantaient dans la paume de ses mains, la sensation n'était pas agréable, mais cela lui permettait de se concentrer sur autre chose que sur la peur qui l'envahissait. Elle écarta une mèche de cheveux blancs qui tombait devant ses yeux et tendit sa main au souverain latvérien. « Prenez ma main, nous allons nous téléporter vers la Dimension Sombre » murmura-t-elle. Elle était désespérée et personne ne viendrait la sauver. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Jamais elle n'aurait dû mettre les pieds ici.
Tu n'aimes pas franchement que des étrangers se permettent de telles libertés dans ton royaume et encore moins sous ton propre toit . Tu essaies de le dissimuler mais sa présence t'inquiète légèrement . Elle te préoccupe . Est-elle venue seule ou accompagnée ? S'il faut , la jeune femme à la chevelure blanche comme la neige t'as tendu un piège . S'il faut , une armée de soldats restent tapis dans l'ombre attendant patiemment les ordres de la riche héritière . Tu as beau avoir une flopée de robots postés à chaque coin et recoin de ton royaume , il n'empêche que la crainte de croiser un ennemi inconnu te submerge . Tu ne connais rien de cette Dimension Sombre . Tu dois peut-être la craindre et éviter d'y mettre les pieds . Oh bien sûr , tu as un goût prononcé pour les challenges et il t'arrive parfois de tenter le tout pour le tout , poussé par l'obsession dévorante du pouvoir . Tu donnerais de ton sang pour cette quête du pouvoir . Elle est la seule quête qui peut prétendre être digne d'intérêt à tes yeux . Des tas de questions se bousculent frénétiquement dans ta tête . Qui est-elle ? Te mentirait-elle pour gagner du temps ? Est-elle une simple touriste ? N'est-elle pas à la tête d'une vulgaire conspiration ? Serait-elle une espionne ? Il y a cette voix dans ta tête , cette voix si sordide qui te dit que tu dois te débarrasser d'elle , la liquider au plus vite . Qu'as-tu à craindre ? Aucun de tes Servo-Gardes ne pourra te trahir . Ils te sont entièrement dévoués et n'attendent que tu leur donnes des ordres pour s'exécuter . C'est à ça que ressemble leur vie . Ils ne vivent que pour te servir . C'est précisément pour cette raison que tu les as crées . Ils n'ont pas d'effort intellectuel à fournir . Ils n'ont qu'à faire ce que tu leur dictes , accomplir les besognes dont tu te débarrasses sans aucun scrupule . S'ils la liquident , personne n'en saura rien . Si elle disparaît , la vérité ne franchira pas les murs de ce château . Cela dit , tu gardes une certaine méfiance . Tu aurais pu la tuer depuis bien longtemps , lui broyer les os jusqu'à ce que son corps de princesse arrogante et culottée tombe en pièces mais tu ne l'as pas fais . Tu as des doutes . Tu sens une présence indésirable . Ton coeur noirci te dit de lui réserver le même sort funeste que les autres rebelles mais ton instinct t'en dissuade . Cruel dilemme . La liquider ou ne pas la liquider ? Cette assurance qu'elle a est déroutante et t'intrigue . Tu demeures immobile et silencieux la toisant littéralement du regard . Elle souhaite te servir de guide et tu es bien placé pour savoir que toute chose a un prix dans ce bas monde . Il n'y a pas de générosité gratuite mais que des arrières pensées . Tu l'as appris à tes dépens . Tu plisses ton regard émeraude . Une vague de crainte t'envahit et tu peux t'estimer heureux que ce masque argenté qui recouvre ton visage mutilé l'empêche de lire dans ton regard une peur et une méfiance évidentes . Ton visage se fend en un sourire démoniaque . Même dans des situations périlleuses , tu aimes tourner la situation à ton avantage . « Sachez que la Latvérie n'est pas non plus une destination très prisée et qu'elle n'est guère ouverte aux touristes notamment à ceux qui incitent à la rébellion » ajoutes-tu d'un ton menaçant . La jeune femme à la chevelure claire finit par t'avouer qu'une connexion existe entre la riche héritier et le Dr Strange . Les traits de ton visage se durcissent . Tu avais eu raison de te montrer aussi méfiant à son égard. Stephen a toujours eu le don pour s'immiscer dans des affaires qui ne le regardaient pas . Quelle plaie . Combien de fois t'a-t-il freiné dans tes envies de détruire , de réduire en bouilli , d'éliminer avec efficacité la concurrence ? Il intervenait sous le foireux prétexte que tes pratiques sombres menaçaient l'équilibre du monde . Il avait le don de te mettre hors de toi . Et pourtant , il t'avait aidé à retrouver l'âme de ta mère Cynthia , à l'arracher au redoutable démon qu'est Méphisto . Ce n'est pas un allié et tu sais qu'il t'a aidé uniquement parce qu'il n'avait pas le choix . Cependant , tu as éprouvé un sentiment nouveau , qui t'était complètement inconnu : la gratitude . La jeune femme tend une main fine et pâle en ta direction . Tu la fixes de tes yeux perçants sans effectuer le moindre mouvement . Tu la jauges d'un regard froid comme pour la prévenir que la moindre trahison la précipitera dans l'au-delà . Tu saisis brusquement sa main et la serres fortement entre tes doigts métalliques . Tu en profites au passage pour lui craquer les articulations comme pour lui donner une petite mise-en-bouche de ce qui l'attend si elle s'aventure à se jouer de toi . « J'ai horreur de me montrer aussi désagréable avec la gente féminine mais je préfère aussi vous rafraîchir la mémoire . Un seul faux pas et vous ne serez qu'un vulgaire souvenir pour les habitants de cette Dimension si tant est qu'ils se soucient de vous . »
❝you should not have been here , right ?❞ victor — clea
Pardonne-moi Stephen pour ce que je m'apprête à faire. Ces mots résonnaient dans son esprit, ils passaient en boucle, continûment, vainement. Personne ne les entendaient, elle était seule. Aucune présence n'était là pour la rassurer, il n'y avait que l'imposante silhouette métallique de Victor Von Doom. Il lui lançait un regard glacial et inquiétant, il était prêt à se débarrasser d'elle. La sorcière ignorait ce qu'il allait lui faire, à vrai dire, elle n'avait pas très envie de le savoir. Elle ne devait faire aucun faux pas, elle n'avait pas le droit à l'erreur, pas cette fois. Elle n'avait pas envie de mourir. À l'instar d'un animal sauvage retenu captif, Clea se sentait prise au piège, il n'y avait aucune issue de secours. Peut-être aurait-elle mieux fait de se laisser malmener par l'armée de gargouilles métalliques du monarque. Une fois encore, elle avait perdu une bonne occasion de se taire, mais elle était une femme fière, une princesse, elle n'avait pas à courber l'échine devant qui que ce soit et encore moins devant un humain. La sorcière sentit alors des sentiments nouveaux l'envahir : la hargne, la colère, la haine. Elle sentait son sang bouillonner dans ses veines, son coeur s'emballait et ses ongles se plantaient davantage dans la paume de sa main. Elle avait l'impression de devenir folle et la terreur venait s'ajouter à la liste d'émotions qu'elle était en train de ressentir. Cela ne lui plaisait guère, toutefois, cela lui donnait également une force sans limites. Elle ne se laisserait pas faire et si elle devait mourir, elle mourrait en se battant. Clea plongea son regard clair dans celui du souverain latvérien, elle n'avait aucunement envie de lui donner ce qu'il désirait, elle ne se soumettrait pas. Elle l'écouta alors parler de son Royaume, il se répétait, elle était las. Elle leva les yeux au ciel, agacée. Elle se fichait bien de la Latvérie, ne l'avait-il pas compris ? À vrai dire, elle n'avait qu'une envie : fuir cet endroit au plus vite, retrouver l'atmosphère apaisante du Sanctum Sanctorum et se sentir de nouveau à l'abri. Mais elle était contrainte de rester ici, prisonnière de ce tyran sans merci. Combien de temps cela allait-il durer ? Finirait-il par la laisser s'en aller ? La jeune femme se posait bien des questions, elle était terrifiée, elle se sentait terriblement seule, abandonnée de ceux qu'elle chérissait. Sa mère avait raison : désirer compter sur les autres était une bien folle aspiration.
Le monarque latvérien finit par attraper sa main. Le contact fut brutal, glacial et désagréable, elle n'était pas ravie et lui non plus. Elle retint un gémissement, il lui faisait mal, mais elle ne voulait pas qu'il le sache, elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction. « J'ai horreur de me montrer aussi désagréable avec la gente féminine mais je préfère aussi vous rafraîchir la mémoire . Un seul faux pas et vous ne serez qu'un vulgaire souvenir pour les habitants de cette Dimension si tant est qu'ils se soucient de vous . » Ses derniers mots la firent frémir. Cela faisait plusieurs années qu'elle n'avait pas mis les pieds là-bas, parfois, elle se demandait si ses amis (ou plutôt les personnes qu'elle avait brièvement fréquenté) pensaient à elle. Peut-être la pensaient-ils morte ? Peut-être ne se souvenaient-ils pas d'elle ? « À leur yeux, je ne suis rien de plus qu'un spectre. » dit-elle de manière presque inaudible, elle parlait pour elle-même. La sorcière ferma les yeux afin de se concentrer, elle inspira profondément puis expira. Compte tenu de la situation, il lui était assez difficile de faire le vide et de focaliser son esprit sur des pensées positives. Elle s'attendait au pire. Elle pensait se retrouver face à son oncle démoniaque, à le voir se moquer d'elle, sourire narquois sur le bout des lèvres. Elle avait peur. Elle secoua la tête et le dictateur continuait de lui broyer la main. Elle rouvrit alors les yeux, une terreur absolue pouvait se lire dans son regard, mais ce n'était pas de Victor Von Doom dont elle avait peur. « By the shades of the Seraphim -- In the name of the All-seing Agamotto -- I dispatch thee to the Dark Dimension. » récita-t-elle. Autour d'eux, le paysage changea. Elle avait réussi.
Elle avait du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Elle était chez elle. Combien d'années avait-elle passé loin des terres de son enfance ? Elle l'ignorait, le temps était différent sur Terre. Les humains ne vivaient pas à la même vitesse. Elle jeta un bref coup d'oeil au paysage : par chance, l'endroit où ils avaient été téléportés n'était pas fréquenté, ils étaient à l'écart de tout, à vrai dire, Clea se sentait un peu perdue. Pourtant, la terreur sembla la quitter peu à peu. Elle en oubliait presque la présence du monarque. Elle se tourna vers lui, elle souriait. La situation était improbable et elle était confuse. Elle ne savait pas trop quoi faire, elle tenta de libérer sa pauvre main que le souverain latvérien s'amusait à torturer. « Pouvez-vous me lâcher désormais ? » demanda-t-elle doucement. Elle ne voulait pas l'agacer, pas ici, elle ne voulait pas qu'il s'en prenne aux siens, ils étaient suffisamment opprimés. La jeune femme avait été privilégiée, mais ce n'était pas le cas des autres habitants de la dimension : Dormammu les terrorisait, les torturaient et cela l'amusait. Elle le détestait et l'homme qu'elle avait amené ici était la copie conforme de ce démon. Elle cessa de sourire. Elle venait de commettre la plus grosse erreur de son existence. Stephen ne lui pardonnerait peut-être pas tout compte fait.
Spoiler:
désolée, c'est pas terrible et j'ai mis énormément de temps (l'irl, tout ça), si tu veux que je modifie quoi que ce soit, n'hésite pas à me mpotter also: les incantation, en français, c'est pas terrible, alors j'ai laissé de la vo