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 Work hard and progress | Phillip

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Le S.H.I.E.L.D. ressemble de plus en plus à une maison. Je m’y sens bien. Si avec l’attaque de l’HDYRA, cette conviction a été ébranlée, la refonte de l’organisation m’a redonnée envie d’y passer mes journées. J’ai retrouvé ce plaisir de me promener dans les couloirs, de m'asseoir devant un écran de contrôle, de m’occuper de mon équipe. Il ne reste plus qu'à trouver de l’action. L’action des missions me manque terriblement. Je ne peux pas dire qu’avec les Avengers, je me tourne les pouces. Au contraire, il y a du travail de ce côté-là, mais ce n’est pas pareil. Il y a moins de raison de s’infiltrer, de prendre des risques… Pour ainsi dire, ils les prennent pour nous. Nous ne sommes là que pour faire la liaison et apporter un soutien. Autant dire que j’ai déjà fait plus effrayant, comme travail. Quoique travailler avec un dieu, avec un gars capable de se transformer en créature increvable et avec des gens génétiquement modifiés est assez inquiétant, parfois. On ne peut pas toujours savoir ce qu’ils ont derrière la tête ou ce dont ils sont capables. M’enfin, ce n’est pas une petite crise de colère qui va me faire fuir. Il m’en faudra bien plus. Oui, le S.H.I.E.L.D. a de plus en plus l’allure d’une maison pour moi. Alors que je me promène, j’ai l’impression de parcourir les couloirs de mon appartement. Un grand appartement. Un immense appartement avec des dizaines d’étages. Chacun ses moyens, j’ai envie de dire ! “Hey Agent 13 !” Je m’arrête. Je me retourne vers la personne. Un agent avec un sourire engageant qui se prend pour meilleur qu’il ne l’est. J’ai vu bien pire comme individus. J’en ai vu avec de meilleure modestie, aussi. “Oui ?” J’entends des rires derrière lui. Il referme doucement la porte et fait un pas de plus dans le couloir. A son expression, je sais que cela n’est pas sérieux. Je croise les bras, prenant un air sévère malgré moi. Cette expression me colle à la peau continuellement. “Avec mes amis, on se demandait si… vous aviez déjà couché avec une de vos cibles. Après tout, si vous avez autant de réussite, ça doit bien être pour ça.” Je lève les sourcils. Est-ce que je rêve ou je suis insultée ? Et l’agent a l’audace de me poser la question, tout sourire. Je comprends mieux les rires, maintenant. Quels crétins. Je décroise les bras et fais un pas en avant. Il a bien de la chance d’être un collègue. Il aurait été quelqu'un d'autre, je l’aurais déjà mis en joue. Je le dévisage, inclinant la tête de côté. Je réprime l’envie de lui tordre le poignet pour lui retirer son sourire. “Je vois que vos journées sont remplies de questions existentielles. Je dois probablement me sentir flattée que l’on s’intéresse autant aux raisons de la réussite de mes missions. ” Je laisse couler un silence. Flattée, je peux l’être. Je suis quand même l’objet de fantasmes ou d’idées délirantes de mes collègues. Quelle chance ! Quel privilège ! Ils sont tellement idiots. A croire qu’une femme ne peut réussir qu’en couchant. Mon regard se fait plus dur. “Vous pourrez dire à votre petits copains que je ne dois ma réussite qu’à mes compétences, en aucun cas à mon corps. Et s’il y en a un qui en doute, je me ferais un plaisir de le défier sur le tapis.” J’esquisse un sourire. Aussi grand et fier que celui que cet idiot avait. Maintenant, le sien a disparu. Ses traits sont fermés. Il a compris. Il a compris qu’il a fait une connerie. “Puis-je ou vous avez encore d’autres curiosités à assouvir ?” Il acquiesce. Je me retourne et poursuis ma route. Le couloir me semble d’un coup trop étroit. Trop exiguë pour contenir ma colère. Trop petit pour accueillir ma rage. Mes poings se ferment. Mes ongles pénètrent dans ma peau. Oui, le S.H.I.E.L.D. est comme une maison. Et on ne choisit pas sa famille, malheureusement.

Je prends la direction du bureau de Coulson. Il a besoin de se bouger avant qu’il finisse ramolli derrière ses dossiers. J’ai besoin de me défouler pour oublier le crétin et ses amis. Le combo parfait ! Sa secrétaire m’accueille avec un sourire. Ma colère s’apaise, se calme le temps de quelques minutes. “Bonjour Agent Carter. Comment allez-vous aujourd’hui ?” “Je viens de croiser une drôle de créature humaine. Est-ce que Coulson est là ? Je dois le tirer de sa catatonie.” “Je vais voir s’il est disposé à vous recevoir. Je vous laisse patienter.” Elle me désigne une chaise. Je prends cette direction, mais je reste debout. Être assis ralentit le temps de réaction, en cas de danger. Je me contente de sortir mon téléphone de ma poche pour consulter mes messages. “Agent Carter ? Vous pouvez y aller.” “Merci !” Je tape deux coups à la porte, avant d’entrer. Comme d’habitude, Coulson est assis, derrière son bureau. Ce n’est pas possible ! Il va finir par prendre racine s’il continue. Je l’ai déjà mis en garde précédemment, mais il persiste à ne pas bouger. “Encore derrière votre bureau ! Vous savez qu’il existe des espaces de travail aménagés pour faire du sport ? Je vous donne vingt minutes pour terminer ce que vous faites et pour être dans la salle d’entraînement.” Il ouvre la bouche pour protester, mais je lève un doigt autoritaire pour l’interrompre.  “Pas une minute de retard, Coulson.” Je ressors, fermant la porte derrière moi. La secrétaire a un sourire amusé, cette fois. Elle a entendu mes remontrances. Je lui rends son sourire. Vingt minutes. Si Coulson n’est pas là-bas à temps, j’irais le chercher par la peau des fesses. C’est décidé ! N’avoir plus qu’une main et être le bras droit de Hill ne sont pas des raisons suffisantes pour se laisser moisir sur une chaise. Je vais le lui prouver.

……

Cheveux attachés, tenue de sport enfilée. Je n’attends plus que Coulson pour commencer. Cela fait dix-huit minutes que je suis allées frapper à sa porte. Il ne s’est toujours pas pointé au lieu de rendez-vous. Il n’oserait pas me poser un lapin ! Je n’en lui laisserais le loisir, dans ce cas. Avec tout ça, ma colère a disparu. Enfin, je crois. Les prochaines minutes me le diront. Enfin, mon élève du jour passe la porte de la salle d’entraînement. Je jette un coup d’oeil à ma montre. Je suis agréablement surprise. C’est qu’il ne doit pas être si occupé, le pré-retraité ! “Vous êtes à l’heure.” J’esquisse même un sourire. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
© GASMASK


Dernière édition par Sharon E. Carter le Sam 10 Oct - 8:54, édité 3 fois
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    Voici les dossiers des nouvelles recrues.
    Combien ?
    Trente-deux.
    Tous sans aucun souci et avec une vérification approfondie de leurs passés.
    Oui.
    Ensuite ?

    Voilà comment la matinée de Coulson avait commencé. Lire les dossiers des nouveaux agents du S.H.I.E.L.D.. Après l’invasion d’HYDRA, les problèmes avec les mutants et bien d’autres ennemis en vus, Phil faisait en sorte de vérifier lui-même chaque personne faisant partie de l’agence. En ayant été directeur, il savait quoi rechercher, pour vérifier qu’ils n’étaient pas infiltrés à nouveau. Evidemment, c’était un énorme poids, vu qu’il pouvait passer à côté de quelque chose, mais il était minutieux et c’était un atout pour cette tâche. Enchaînant ensuite avec les missions à attribuer, il alla juste voir les deux équipes qu’il envoya sur le terrain, avant de revenir à son bureau, pour ouvrir un dossier qu’il voulait à tout prit clore : Grant Ward. Ce dernier était encore en liberté et Phillip voulait pouvoir lui mettre la main dessus et faire en sorte de le capturer ou en cas de danger, le mettre six pieds sous terre. Il savait qu’il n’était pas le seul à vouloir une telle chose, mais il devait désormais passer par le bureau de Maria pour avoir son approbation sur la façon de traiter leur ancien collègue. Fixant le dossier, il soupira, sachant que ça ne serait pas simple de lui mettre la main dessus, mais il fut interrompu quand il entendit frapper à la porte de son bureau.

    Entrez.
    Sharon Carter aimerait vous voir.
    Faites-la entrer.

    Fermant le dossier, il le glissa dans le tiroir de son bureau, avant d’entendre frapper à nouveau. Donnant la permission d’entrer, il regarda l’agent avancer, mais elle se mit à parler dès la première seconde et il n’eut même pas le temps de dire quoi que ce soit. Cependant, à ses paroles, il est prêt à protester avant qu’elle ne lève un doigt qui le fait fermer la bouche. Il connaît assez bien la jeune femme, pour ne pas dire un mot avant qu’elle ait terminé. Ce fut une visite éclair, car elle était déjà ressortit et il finit par sourire. Secouant la tête, il soupira à nouveau, avant de regarder sur son ordinateur son planning de la journée. Sortant de la pièce, il demanda à sa secrétaire de repousser certains rendez-vous qu’il avait et elle lui indiqua que c’était déjà fait. Souriant à nouveau, il partit alors chercher de quoi se changer. Enfilant un short et un t-shit à manches longues. Depuis qu’il avait perdu sa main, il ne portait plus que des vêtements à manches longues. Quand il devait aller vers des manches courtes, c’était qu’il savait à l’avance qu’il serait seul ou face à des personnes qui ne seraient pas choquées par ce qui remplaçait sa main. Se regardait dans le miroir des vestiaires, il soupira et regarda sa main. Fronçant les sourcils, il n’aimait pas y songer, mais devoir aller sur le terrain ou se battre lui rappelait qu’il n’était plus le même. Il avait tellement donné à cette agence qu’il n’était plus certain de savoir ce qu’il faisait encore là. Cependant, il attrapa une bouteille d’eau, avant d’aller rejoindre Sharon dans la salle d’entraînement. Y entrant, il l’écouta parler et il posa sa bouteille par terre, avant de se tourner vers elle.

    Je suis toujours à l’heure, ça fait partie de mon charme.

    Esquissant un nouveau sourire, il avança vers l’autre agent.

    Je suis encore plus à l’heure quand une subordonnée me menace de s’en prendre à mon arrière train si je ne me présente pas là où elle le désire.

    Fixant la jeune femme, il attendit donc de savoir ce qu’elle voulait faire exactement de lui.

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Je n’ai jamais été sadique. Juste. Autoritaire. Oui. Mais sadique, non. Pourtant, avec Coulson, je me découvre des envies de faire souffrir, de faire transpirer, de faire mal. Attention, pas dans le sens violent. Je ne compte pas torturer le second du S.H.I.E.L.D. J’aurais beaucoup trop de problèmes pour ça. Je compte seulement le faire courir un peu. Lui qui passe ses journées assis derrière un bureau sea heureux de cette soudaine activité. Il m’en remerciera. Peut-être pas à la fin de la séance quand il sera éreinté. Ni demain quand les courbatures lui donneront une démarche de vieillard. Mais dans quelques jours, quand il sentira son corps plus dynamique, plus énergisé qu’avant. Enfin, espérons que je vois vrai. Sinon, je vais avoir quelques soucis avec la hiérarchie. Quoique, cette perspective ne m’effraye pas. J’ai besoin du S.H.I.E.L.D. autant qu’ils ont besoin de moi. Qui s’occuperait de gérer les Avengers, hum ? Pas Coulson trop occupé à lire on ne sait quel dossier, ni Hill qui a bien d’autres problèmes en tête. Les prétendants au poste ne se bousculent pas. De toute manière, je suis certaine que Hill serait de mon côté. Coulson se laisse trop aller. Il ne bouge plus autant qu’avant. Il semble se morfondre dans son bureau, à faire le deuil de sa main et de ses échecs. Il devient urgent de le bouger. Il devient urgent de le sortir de son bureau. J’ai eu l’habitude de le voir plus énergique, plus dynamique, plus… enjoué. Ces derniers temps, j’ai le sentiment de voir une baleine échouée sur la plage. L’image est peu flatteuse, je vous l’accorde. Mais c’est ce que je vois. Ses yeux tristes, son sourire fatigué, sa main disparue… Il est blessé. Il est brisé. Sauf qu’il a encore la vie devant lui. Il doit le comprendre. Et cela passe par l’activité. Rester en mouvement, tout le temps. C’est ce que tous les agents apprennent à l’Académie. Coulson n’a pas pu l’oublier. Parfois, j’aimerais le prendre par les épaules et le secouer pour retrouver l’homme qui a pris Ava sous son aile. Au lieu de ça, je me contente de le faire transpirer. En fait, loin d’être sadique, je suis inquiète pour lui. Il fait partie des personnes qui ont marqué le S.H.I.E.L.D. Il appartient aux noms qui inspirent les nouvelles recrues. Il est celui qui vécu des aventures exceptionnelles. Et aujourd’hui, il est piteusement assis à un bureau. Ce changement radical est inconcevable. Lorsque je le vois arriver, il n’a pas l’air fâché. Il aurait pu, vu le ton que j’ai employé précédemment et l’incapacité de protester que je lui ai imposé. Il le supporte plutôt bien, il semblerait. Serait-ce même un sourire ? Oui, peut-être bien ! Je suis tentée de m’approcher pour vérifier, mais mon instinct me dit que m’approcher à cinq centimètres de lui me ferait passer pour une folle. Je vais donc m’abstenir. J’ai une réputation à maintenir. “Je suis toujours à l’heure, ça fait partie de mon charme.” Effectivement, c’est un sourire ! Cette fois, pas besoin de s’approcher. Je le vois clairement. Cependant, je ne me laisse pas attendrir. Il va m’en falloir davantage, malheureusement pour lui. “Je suis encore plus à l’heure quand une subordonnée me menace de s’en prendre à mon arrière train si je ne me présente pas là où elle le désire.

Un petit pic pour faire bien. Je n’arrive pas à retenir le sourire en coin qui vient étirer mes lèvres. Il a raison : je ne lui ai pas vraiment laissé le choix. Mon invitation ressemblait davantage à une convocation. Venant d’une simple chef d’équipe, elle relevait de l’insubordination et l’insolence les plus totales. Pourtant, il est là, en tenue de sport. Voilà le Coulson que j’adore voir ! Celui qui ne se défile jamais. Celui qui relève les défis. Je tâche de retrouver mon sérieux. Ce n’est pas en souriant que je vais le pousser à faire de quelconques efforts. Si à l’Académie, mes instructeurs avaient été souriants, je n’en serais pas là. “Très bien, Coulson. J’imagine que votre temps est compté, donc on ne va pas traîner.” Pas besoin d’un long entraînement pour en ressortir avec de nombreux bleus. Il paraît que l’intensité et l’efficacité d’un entraînement se mesurent au nombre d’hématomes. C’est ce que nous allons découvrir avec Coulson. Je lui fais signe de me suivre vers le tatami. Les choses sérieuses commencent. En tant normal, il faudrait un échauffement. Mais en mission, nous n’avons pas le temps de nous préparer physiquement à une course-poursuite ou à un combat. Il faut tout de suite enchaîner. Je ma place à une extrémité du tapis de combat. “Montrez-moi de quoi vous êtes capable. Et je vous en prie, ne m’épargnez pas.” Je connais la tentation de beaucoup d’hommes. Ralentir leurs coups. Diminuer leur puissance et leur portée. Alors que je ne demande que le contraire. Comment suis-je censée progresser si on m’épargne ? C'est incroyablement vexant d'avoir un adversaire qui vous pense assez faible pour ne pas supporter ses attaques. A croire que nous, sexes faibles, sommes en verre. En tout cas, si lui compte m’épargner, je ne lui ferais pas ce plaisir. Je n’attends pas qu’il se lance. J’y vais la première. Je balance mon bras dans sa direction, visant son épaule droite. Voyons ses réflexes.
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    Ses années à l’académie, il ne les avait pas oubliés. Au contraire, il avait beaucoup appris et il s’était bien amusé aussi. Entre travail acharné et amusement à voir May piéger les autres étudiants, il avait passé de très bons moments à l’académie. Ca resterait toujours des moments gravés dans sa mémoire. Il ne pourrait jamais oublier non plus les années qui avaient suivies. Entre différents projets, différentes missions, sa mort, son retour à la vie, la création de son équipe, les mensonges, les ennemis et la perte de son équipe et de sa main. Tout cela était compliqué et même s’il tentait de ne plus y songer autant, le dernier restait un problème. Même s’il savait que le S.H.I.E.L.D. faisait tout son possible pour lui fabriquer une nouvelle main, il savait aussi qu’il ne trouverait jamais quelque chose qui pourrait remplacer l’originale. Il allait devoir faire des efforts, pour trouver quelque chose qui conviendrait, mais pour l’instant, il ne parvenait à rien. C’était donc pour cela qu’il s’enfouissait dans le travail et laissait le reste de côté. Ce qu’il ne savait pas, c’était que plusieurs personnes voulaient le bouger et l’une d’entre elles se fit connaître. En effet, Sharon était venue dans son bureau pour lui ordonner de la retrouver à la salle d’entraînement. Il savait qu’il n’aurait pas le choix, sinon elle risquait de venir le chercher à nouveau et moins gentiment. Alors, il y alla, arrivant à l’heure et s’amusant d’ailleurs de la chose. En la voyant finir par sourire, il fut content de la chose. Coulson était du genre à connaître les personnes travaillant pour l’agence. Il connaissait tout le monde, à des niveaux différents, mais Carter faisait partie de ses personnes avec qui il pouvait être lui-même et avec qui, il pouvait être certain de ne pas s’ennuyer.

    Hochant simplement la tête à ses paroles, il ne savait pas si cela serait bon signe ou pas. Ne pas traîner ? Ca voulait clairement dire qu’elle n’allait pas le prendre avec des pincettes, donc il risquait de devoir rester concentré et vigilant. En tout cas, c’était ce qu’il pensait en cet instant. A son signe, il la suivit, avant de l’entendre à nouveau prendre la parole. Fronçant les sourcils, il ne comptait pas lui faire mal, mais il ne voulait pas non plus que ça finisse mal. Cependant, il n’eut pas le temps de réfléchir que la jeune femme venait déjà l’attaquer. Son bras venant vers son épaule droite et il contra son attaque en levant sa main gauche qui vint l’empêcher d’avancer plus près. Elle pourrait clairement sentir le bout de métal qu’était cette partie de son bras désormais, alors, il préféra la repousser. Il se mit alors à repenser à son dernier entraînement en date. Depuis qu’il avait perdu sa main, il était resté dans son bureau, mais il avait eu un entraînement quelques semaines en arrière, avec pas n’importe qui. En effet, Steve Rogers avait accepté de le mettre à jour et de le dérouiller en combat au corps à corps. Evidemment, il avait été impressionné, parce qu’il n’était pas contre n’importe qui et le fan en lui, n’arrêtait pas de ressortir quand il était en présence de Cap. Il allait devoir apprendre à se contrôler un jour, sinon ça risquait de mal finir. Sortant de ses pensées, il fit tout son possible pour ne pas sourire en pensant à son idole de toujours. A la place, il fit quelques pas sur le côté, pour chercher à trouver un point faible chez son adversaire.

    Dois-je comprendre qu’un peu d’exercice ne me ferait pas de mal ?

    Il ne savait pas vraiment pourquoi il était là. D’accord, elle voulait voir de quoi il était capable, mais il avait l’impression qu’il y avait autre chose derrière tout ça. Tout en parlant, il avança avant de lever la jambe pour essayer d’abattre son pied sur le genou gauche de la jeune femme, pour qu’elle se retrouve sur un genou et avoir l’avantage.

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Savoir se battre est primordial dans notre métier. Tous les agents, qu’ils soient destinés à la bureaucratie ou au terrain, passent par l’apprentissage des méthodes de combat et de tir. En cas d’attaque, il est important que chacun sache se défendre et protéger le pays. Avec le temps, les agents opérateurs et les agents de la scientifique abandonnent les entraînements. Ils préfèrent briller dans les domaines où ils sont les plus à l’aise. Ils oublient même les bases du combat. Les agents de terrain deviennent rapidement les seuls à hanter les salles d’entraînements. Même si le sport n’était pas mon fort à l’école, j’ai passé des heures dans les complexes du S.H.I.E.L.D. à perfectionner ma méthode de combat. J’ai harcelé mes instructeurs pour qu’ils me donnent des cours de perfectionnement. J’ai fatigué tous mes camarades à force de me battre contre eux. A part Ava. Elle était la seule à être animée par la même envie de réussir. Je suis devenue l’une des meilleures en arts martiaux. Cela dit, j’ai encore bien des choses à apprendre. Tous les jours, de nouveaux adversaires se dévoilent. De nouveaux adversaires toujours plus forts que les précédents. Si je suis capable de terrasser un homme qui fait deux fois ma taille, je suis incapable de me confronter à un surhomme ou à un dieu. Je ne suis qu’un moustique agaçant pour eux. Mais même un moustique agaçant peut piquer. Alors, j’ai bon espoir de réussir un jour, à mettre Steve au tapis. J’espère que Coulson n’a pas perdu ce besoin de faire du sport, de s’entraîner et de se perfectionner continuellement. Nous n’avons jamais été très proches. Ce qui passe par sa tête m’échappe parfois, mais je le connais assez pour savoir qu’il a conscience de son problème. Coulson est un homme lucide. Il l’a déjà prouvé par le passé. Il doit bien voir qu’il se cache et qu’il laisse tomber tout ce que le S.H.I.E.L.D. lui a appris. Il doit bien avoir conscience qu’en continuant ainsi, il court à sa perte. Avec le temps, il est devenu une tête pensante, un stratège et un meneur. Il est devenu celui qui donne les ordres. Aussi longtemps qu’a duré sa carrière, il n’a jamais quitté le terrain des yeux. Peu importe les postes, peu importe les situations, il n’a jamais oublié le terrain. Depuis quelque temps, c’est le contraire qui se passe. Quand il aura la soixantaine bien tassée, je lui permettrai de se reposer au chaud. Je serai même la première à remonter son plaid sur ses genoux et à lui apporter son journal. Comme ce n’est pas encore le cas, je ne vais pas le laisser se cacher. J’ai quelques années pour le martyriser sans me sentir coupable de torturer un vieil agent. Cet entraînement est le premier d’une longue série. Il va regretter d’avoir accepté de venir. Je m’en réjouis d’avance. L’être humain a une tendance à l’autodestruction, alors j’ai confiance en Coulson. Il reviendra se faire taper dessus. Il en redemandera, même si son amour propre sera blessé. Même si les courbatures et les bleus le paralyseront pendant plusieurs jours. Même si sa motivation sera en baisse. Il reviendra.

Je balance mon premier coup. Un geste ample et fort en direction de son épaule. Il m’arrête en dressant son bras. Le choc avec le métal est douloureux. Une vibration monte le long de mon bras. La douleur enflamme mes muscles. Je ne m’en formalise pas. Si je devais m’arrêter pour pleurer à la première douleur, je n’avancerais pas. Je ramène mon bras le long de mon corps. Satisfaite. Coulson a encore de bons réflexes. Un détail qui me rassure. Tout n’est pas perdu pour ce fossile du S.H.I.E.L.D. Il a encore de bons restes de ses dernières séances en salle. Il n’aura pas besoin de de tout reprendre depuis le début. Surtout, il pourra contrer mes coups. “Dois-je comprendre qu’un peu d’exercice ne me ferait pas de mal ?” Est-ce qu’il le prendrait mal ? A son expression, je ne le crois. Au milieu de sa concentration, je décèle un peu d’amusement. Je mets ma main au feu qu’il est heureux d’être là, de se défouler et d’étirer ses muscles. Le voir ailleurs que dans son bureau est tellement plus agréable. Il ne me laisse pas le temps de savourer le moment. Il attaque à son tour. Le danger vient de son pied. Je l’anticipe, en voyant son équilibre se déplacer d’un pied à un autre. Je profite qu’il soit sur un seul pied pour l’imiter. Mais ma jambe passe sous la sienne, levée, et vient balayer la seconde. L’équilibre sur un seul membre est précaire. C’est trop facile. C’est trop simple de le faucher. Il s’effondre par terre. Je baisse les yeux sur lui. Je hausse les épaules. “Je dirais même que vous avez besoin de beaucoup d’exercice.” Une lueur malicieuse traverse mon regard. Je me rapproche de lui. Je lui tends la main. Ce simple geste est une invitation à me tirer par terre et à retourner la situation à son avantage. Mais je prends le risque. Il n’oserait pas, il est trop bien élevé pour ça. Enfin, je crois… “Mais vous vous défendez bien pour un bureaucrate.” Un bureaucrate. Finalement, il est devenu un membre de cette sphère privée. Il est devenu l’un de ces hommes qui ne bougent pas de toute la journée et ne font rien d’autres que de la paperasse. J’aurais pu le traiter de fossile, de retraité, de centenaire. J’ai préféré le treaiter de bureaucrate. Je garde les attaques sur l’âge pour plus tard. Elles seront ma botte cachée si Coulson se révèle être mou. Cependant, d’après ce que j’ai vu, je ne vais pas en avoir besoin tout de suite. Peut-être quand il aura tout donné et qu’il se traînera sur le tatami… Je dois faire partie des rares personnes à oser lui parler sur un ton autoritaire, à lui donner des ordres, à le bousculer dans ses habitudes. Je ne me lance pas des fleurs. Je comprends les autres qui préfèrent respecter les codes hiérarchiques et savoir qu’ils auront un salaire à la fin du mois. Mais moi, je m’en fiche. Tout ce que j’ai appris au S.H.I.E.L.D. pourra être utilisé à la C.I.A., au F.B.I. ou n’importe où dans le monde. La seule chose qui me briserait le coeur serait de devoir quitter l’organisation qui m’a fait rêver depuis mon enfance. Alors, sous-directeur ou pas. Coulson ou pas. C’est du pareil au même. Je ne vais pas le préserver.
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    Il en avait vécu des choses au sein du S.H.I.E.L.D.. Plus qu’il avait imaginé le jour où Fury était venu le recruter. Il n’aurait jamais pensé faire équipe avec une femme redoutable en qui il aurait une totale confiance, ni faire la rencontre de son héros d’enfance et encore moins diriger l’agence pendant de longs mois. Rien de tout cela n’était prévisible, mais désormais, il pouvait voir ce qui lui arrivait. Il était mort pour l’agence, cette dernière l’avait ramené à la vie en jouant avec son cerveau et il avait finit par perdre sa main. Rien de tout cela n’était normal et l’agent loyal qu’il était au départ commençait à décliner. Ayant été à la place de Nick, il savait que les secrets étaient difficiles à garder et il savait que Maria ferait du très bon travail. Cependant, sa confiance était parfois mise à rude épreuve et il ne savait pas toujours comment avancer. Le plus difficile avait été de perdre sa meilleure amie. Melinda ne venait plus le voir et c’était compliqué de gérer cela, alors qu’elle avait une part importante dans sa vie. Il faisait donc en sorte de se changer les idées en se noyant dans la paperasse. Ca n’était clairement pas la meilleure idée, mais il n’avait pas trouvé mieux. Apparemment ce comportement ne convenait pas à Sharon, qui venait de lui faire comprendre qu’il avait intérêt à la rejoindre et surtout être à l’heure. Evidemment, qu’il était surprit, mais il savait que la jeune femme tenait son caractère de sa tante. Voilà quelqu’un de Phil aurait aimé connaître plus.

    Il n’aurait par contre pas imaginé apprécié que quelqu’un le traîne pour aller à une séance de combat. D’accord, il avait demandé à Steve de l’entraîner avant la mission qui consistait à bouger les mutants qu’ils avaient capturés et qui étaient dangereux. Seulement, c’était différent avec Carter. Elle savait de quoi Phillip était capable et même s’il avait quelques années de plus, ils étaient tous les deux humains. Une base qui serait clairement plus intéressante que lui face à un Avengers. Une fois face à l’agent, ce fut elle qui donna le départ. Il parvint à la contrer et il posa une question qui le fit rire et en même temps, il réalisa qu’il n’avait pas fait de telles choses depuis bien longtemps. Juste un entraînement contre un agent doué. Amenant le second coup, il prit équilibre sur un pied, pour tenter de la frapper avec l’autre, mais à la place, elle balaya son appui et il se retrouva au sol. Son dos heurta le matelas et il serra les dents. D’accord, il allait devoir être bien plus vigilant. Tournant la tête vers la jeune femme, il haussa les sourcils à ses paroles. Sharon vint lui proposer sa main et il ne bougea pas, l’écoutant même reprendre la parole.

    Vraiment ? Les bureaucrates ne sont pas de bons combattants ? Je ne suis pas certain que ma secrétaire apprécierait un tel commentaire.

    En effet, même si cette dernière semblait discrète et tiré à quatre épingles, elle était redoutable. Il l’avait recruté personnellement et il avait apprit qu’elle avait été sur le terrain pendant des années, mais qu’à la suite d’une blessure, elle n’était plus certaine d’avoir sa place à l’extérieur. Seulement, elle n’en oubliait pas de s’entraîner tous les jours et elle lui avait même dit qu’elle le protègerait en cas de besoin. Attrapant la main de la jeune femme, il se remit sur ses pieds, mais au lieu de la lâcher, il tira sur son bras et rapidement, il parvint à se mettre dos à elle et à la faire passer par-dessus son épaule. Simple technique de ju-jitsu, mais comme il s’agissait d’un sport qu’il maîtrisait, il comptait bien le mettre à profit. En voyant la jeune femme par terre, il haussa un sourcil.

    Il ne faut pas oublier que j’ai plus d’années de pratique et que j’ai été confronté à Melinda May pendant des années.

    Elle lui avait botté les fesses pendant des années à l’académie. Il avait réussit à le mettre au tapis trois fois la première année. Il avait été fier de lui, parce qu’elle n’était pas facile à battre. Encore aujourd’hui, il en était fier et il n’oubliait pas les conseils qu’elle lui avait donnés, tout comme les points faibles qu’elle lui avait dit de travailler.

    Le bureaucrate connaît encore certaines choses.

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En tant qu’agents de terrain, nous avons un devoir : celui de se maintenir à niveau. Se maintenir à niveau pour se battre. Se maintenir à niveau pour réussir les missions. Nous sommes aussi les protecteurs de nos équipes d’opération. Au cas où. Ils ne sont pas à l’abri d’être découverts pendant une mission. Ils ne sont pas à l’abri d’être attaqués ou enlevés. Ils comptent sur nous pour assurer leur sécurité. En tant qu’agents, nous avons aussi un second devoir : entraîner les autres. Nous ne pouvons pas être les seuls capables de défendre, de combattre, de protéger. On ne peut pas compter uniquement sur nous. Ce serait affaiblir l’organisation. J’en ai pris conscience pendant l’attaque de l’HYDRA. Les agents techniques étaient nombreux à ne pas oser dire non. Ils étaient nombreux à craindre pour leur vie. Le travail de l’HYDRA en a été facilité. Tout simplement parce qu’ils ne rencontraient pas d’obstacles. Plus que jamais, nous devons transmettre nos connaissances. Nous devons inciter les autres à l’entraînement. Nous devons pouvoir arrêter les menaces, sans craindre pour nos équipes. C’est ce que j’essaye de faire avec Coulson. Je pourrais le laisser dans son bureau. Après tout, il est plutôt efficace. Mais lui comme moi savons très bien qu’il n’hésitera pas à aller au-devant des dangers. Il n’hésitera pas à prendre la défense d’un scientifique. Alors, il doit rester en forme. Il doit rester à la hauteur de ses ambitions héroïques. Histoire qu’il puisse nous laisser faire notre travail, sans nous soucier de sa sécurité. Car oui, il se pourrait que je m’inquiète parfois pour lui. Même si, au moment où je fauche sa jambe, qu’il se fasse mal ne fait pas partie de mes inquiétudes. Je suis sûre que si je le maternais, il n’apprécierait pas. Il aurait l’impression d’être un infirme assisté. Et il ne l’est pas. “Vraiment ? Les bureaucrates ne sont pas de bons combattants ? Je ne suis pas certain que ma secrétaire apprécierait un tel commentaire.” L’aurais-je vexé ? Je ne m’en émeus pas. La vexation est un motif d’énervement. Elle aide à se motiver. Elle pousse à se battre encore plus. Alors, si Coulson est vexé, il s’en remettra. Il dit vrai. Sa secrétaire n’apprécierait pas. Je la vois souvent dans la salle. Elle se donne à fond. Elle s’entraîne toujours aussi durement. Il parait qu’elle a travaillé sur le terrain, avant d’entrer au service de Coulson. Je ne doute pas qu’il soit entre de bonnes mains avec elle. D’ailleurs, sa secrétaire devrait traîner Coulson pour des sessions. Il n’y a pas de raisons pour que je sois la seule à le remuer.

Il finit par prendre ma main. Mais il se relève. Il me surprend, le co-directeur. Je pensais avoir le droit à une chute pour prendre l’avantage. Au lieu de cela, il se remet sur pieds. Je suis presque déçue. Avant que j’ai eu le temps de retirer ma main, il me manipule comme une poupée de chiffon. Je bascule par-dessus son épaule. Sous mes yeux, le décor vole. Défile. Comme si j’étais dans une voiture. Je me prépare à la réception. J’atterris accroupie. Je relève la tête pour découvrir un Coulson satisfait de lui. “Il ne faut pas oublier que j’ai plus d’années de pratique et que j’ai été confronté à Melinda May pendant des années.” Mais c’est qu’il frime ! J’aurais pensé qu’il serait plus modeste, mais non. Il est fier. Fier comme un enfant. Je me rappelle ce jour où je lui annoncé que Captain America n’était pas mort. Il a presque le même air. Sauf qu’il était sur le point de sautiller sur place pour le Cap’. Là, il se tient. C’est moins jouissif de mettre quelqu’un au tapis que de découvrir que le héros de son enfance est en vie. Je ne peux que le comprendre. Je me redresse. Je dois avouer qu’il a eu l’une des meilleures adversaires du S.H.I.E.L.D. Melinda may est une légende, au même titre que ma tante. Sauf que Melinda a le mérite d’être encore en vie. J’aurais aimé pouvoir me battre contre elle. J’aurais récolté des dizaines d’hématomes, mais j’aurais progressé. En attendant, j’ai le droit à un entraîneur d’un tout autre niveau et d’une force sur-humaine : Steve. Il ne m’épargne pas. Il ne retient pas ses coups. Ça fait presque du bien d’être frappée et de boitiller à cause des courbatures. Presque. “Le bureaucrate connaît encore certaines choses.” Donc, je l’ai vexé. Ou en tout cas, j’ai titillé sa susceptibilité. Comme c’est mignon. Je fais quelque pas. Je tourne autour de Coulson. A bonne distance. Je cherche un point d’entrée. “Je vous l’accorde, vous avez encore de bons restes.” Une idée fugace traverse mon esprit. Un éclair. Un doute. Il ne reste peut-être pas aussi longtemps derrière son bureau. Après tout, je ne le surveille pas. Je plisse les yeux. Il me laisserait l’accuser de vieux bureaucrate rouillé, sans rien dire ? “A croire que vous vous entraînez en secret dans votre bureau.” Je le dévisage avec suspicion. Je m’arrête. Il n’aurait quand même pas décidé de me suivre, uniquement pour me faire plaisir. Il a autre chose à faire que de me faire plaisir. Il est le co-directeur du S.H.I.E.L.D., bien sûr qu’il doit s’entraîner. Au moins faire quelques exercices d’assouplissement ou d’endurance. Il doit avoir un agent attitré à sa remise en forme, surtout après la perte de sa main. Et il ne me dit rien. Il ne me dit pas qu’il a déjà ce qu’il faut. Il ne me dit pas qu’il a déjà à faire. Je m’approche de lui. Je balance un coup en direction de sa tête. Franc. Direct. Sec. Mon bras devrait percuter sa nuque. Il le pare immédiatement. Je teste une nouvelle série d’attaques. Encore une fois, il la repousse. Mes tentatives de le toucher échouent. Mes essais pour le déstabiliser tombent à l’eau. Il est plus en forme que je le soupçonnais. Je finis par m’éloigner de nouveau. Deux pas en marche arrière pour ne pas laisser d’ouverture.

Coulson, auriez-vous quelque chose à m’avouer ?” Je prends un air sévère. Le même que je prendrais pour parler à un gamin fautif. Je n’ai aucun droit de lui reprocher de garder certains détails secrets. Je n’ai aucun droit de lui soutirer des informations. Je ne suis qu’un agent parmi tant d’autres. Mais tout de même. Pour des séances d’entraînement. Il n’a pas besoin de les tenir secrètes. Il est ridicule de vouloir me cacher sa forme. Après tout, c’est justement le contraire qu’il devrait faire. Il est le sous-directeur du S.H.I.E.L.D. Il doit justifier de bonnes conditions physiques. Il doit montrer une bonne image de l’organisation. Il doit être l'exemple à suivre. Il n’y a donc rien de honteux de faire du sport. Au contraire. Alors quoi, il est venu pour ménager ma susceptibilité ?
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    Prendre la défense d’un scientifique en mettant sa propre vie en danger ? Oui, il le ferait et il l’avait fait avec Fitz et Simmons. Avec d’autres également, mais sur le terrain, même si HYDRA semblait penser que c’était chacun pour soi, le S.H.I.E.L.D. préférait le travail d’équipe. Chose qu’il avait remis en question après la trahison de Ward. Ce dernier connaissait leurs méthodes et la façon dont les équipes fonctionnaient, ce qui lui donnait donc un véritable avantage. C’était aussi sans doute pour cela qu’il arrivait à filer avant leur arrivée. Contre lui, leurs techniques étaient devenues un désavantage, mais Phil ne désespérait pas de lui faire face un jour. Cependant, il gardait en lui cette colère qu’il avait, depuis qu’il avait appris la trahison, qu’il avait fait couler Fitz et Simmons au fond de l’océan, qu’il avait piégé Bobby et qu’il tenait de s’en prendre à Melinda. Qu’on s’en prenne à ses proches n’était clairement pas quelque chose qu’il appréciait, comme tout le monde, mais avec Grant, ça devenait très personnel. Le fait qu’il ait du faire équipe avec lui l’année passée n’avait pas été un choix qu’il avait fait à la légère. Il savait que beaucoup l’avait remis en question, même lui, mais il n’avait pas eu le choix. Seulement, il ne referait pas deux fois la même erreur. Cette fois-ci, il ne le laisserait pas s’échapper et si cela voulait dire le tuer, il le ferait. Mais ça n’était pas ce à quoi il devait penser, car il était en plein entraînement avec Sharon et que cette dernière avait décidé de le bouger et pas qu’un peu.

    Se retrouvant sur le dos au sol, il sentit l’air sortir difficilement de ses poumons, avant d’attraper la main de la jeune femme, pour se remettre debout. Là où il aurait pu la mettre à terre, il n’en fit rien. A la place, il se releva et finalement prit l’avantage en la faisant passer par-dessus son épaule. En la voyant se remettre debout à son tour, il décida de jouer le jeu. Après tout, elle avait un certain discours, alors à lui d’en faire autant. Expliquant donc qu’il avait plus d’années d’entraînements qu’elle et surtout qu’il avait fait face à May pendant des années, il avait donc plus d’un tour dans son sac. Penchant la tête, il esquissa un sourire.

    Merci.

    La regardant tourner autour de lui, il resta immobile. Il n’allait pas lui facilité la tâche, alors, il ne fit que tourner la tête pour voir quand elle l’attaquerait. Cependant, la remarque de la jeune femme, le fit sourire de plus belle. Seulement, il ne dit rien à ses propos, laissant plutôt son sourire sur ses lèvres, avant de parer sa prochaine attaque. Le combat se mit alors en place, entre coups, défense et attaque, ils avaient de quoi faire. A la question de Sharon, il la regarda, avant de hausser les épaules.

    Tout dépend de ce que vous entendez par là.

    Haussant un sourcil, avec un air amusé, il serra les doigts de sa prothèse. Cette dernière était toujours aussi désagréable, mais il n’était pas du genre à se plaindre.

    Si vous cherchez à savoir si je m’entraîne avec Captain America et que c’est pour ça que je m’en sors plutôt bien aujourd’hui, alors la réponse est oui.

    Même si son ton était joueur, il était quand même fier. Attendez, vous ne le seriez pas vous, si votre héros de toujours vous aide à vous remettre en forme et vous aide à comprendre comment utiliser votre main bionique lors de combat alors que vous n’avez pas confiance en vous ? Evidemment, il ne le cri pas sur tous les toits, mais oui, il s’entraîne avec Steve et il devait avouer que même si ça n’était pas de tout repos, au moins ça lui permettait de pouvoir se remettre à niveau et avoir un adversaire bien plus difficile que ceux qu’ils voyaient en général.
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Cet entraînement devient intéressant. Ce n’est plus une remise en forme. C’est un interrogatoire improvisé. C’est une enquête officieuse. C’est le réveil de l’instinct. Je le regarde sourire. Le petit malin. Il est fier de cacher son secret. Il est fier du coup qu’il m’a jouée. Je n’en reviens pas de la perte de temps ! Et dire que je me sentais investie d’une mission. Et dire que je voulais l’aider. Il ne m’a pas attendue, visiblement. Il n’a pas que ça à faire. En tant que co-directeur, il n’a pas besoin d’aviser tout le monde lorsqu’il s’entraîne. Mais tout de même. Un “Agent Carter, ne vous emballez pas, j’ai ce qu’il faut” aurait été facile, non ? Il a eu le temps de le dire entre le moment où j’ai terminé de parler et le moment où j’ai claqué la porte. Dix secondes pendant lesquelles il aurait pu me prévenir. Mais non. Monsieur a décidé de me surprendre. Monsieur a décidé de garder la surprise. Toutefois, je veux en être certaine. Je veux tester ses compétences. Je veux évaluer son niveau. J’essaye. J’attaque. Je pare. Mes coups ne traversent pas sa ligne de défense. Pourtant, mes tentatives sont rapides. Précises. Chaque coup est frappé avec force. Il ne se laisse pas faire. Il ne faiblit pas. Il est impressionnant. C’est le mot. Même à cinquante ans passés, même avec une prothèse à la place de sa main, il est redoutable. J’espère que j’aurais la même forme physique que lui dans quelques années. J’espère être toujours au S.H.I.E.L.D. à cet âge. Pas à moitié mourante dans un coin. Je comprends mieux pourquoi il a accepté de me suivre. Taper sur de la jeunesse est toujours valorisant pour un vieux croûton. Malheureusement, il est tombé sur aussi coriace que lui. Et plus entraîné. Je lui tourne autour. Je cherche sa faille. Il est comme une pièce à prendre d’assaut. Il doit avoir une faiblesse. Un talon d’Achille. Une ouverture. Alors que je fais le tour, il garde le dos tourné. Il ne craint même pas que je l’attaque. Que je profite d’un angle mort dans son champ de vision. Trop d’assurance en lui. ‘Tout dépend de ce que vous entendez par là.” Il s’amuse. Je lève les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’ils peuvent être gamins, ces agents. Ils sont fiers de leurs secrets. Ils sont heureux de garder un peu de mystère. C’est d’un ridicule ! Comme si, savoir que Coulson continue de s’entraîner va changer les choses. Certes, l’information change ma manière de l’aborder. Elle change ma façon de le voir. Les changement s’arrêtent là. Il reste l’Agent Coulson. Le second du S.H.I.E.L.D. “Si vous cherchez à savoir si je m’entraîne avec Captain America et que c’est pour ça que je m’en sors plutôt bien aujourd’hui, alors la réponse est oui.” Là, je dois dire que je suis surprise. Steve me fait des infidélités en entraînant Coulson. Et il ne m’en parle pas. Encore un autre qui garde ses secrets. Une habitude d’ancêtre, probablement. A partir d’un certain âge, on décide de tout garder pour soi. Histoire de cultiver une part sombre et de se rendre intéressant. Ces vieux ! Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre.

En fait, j’appelle cela de la triche. Faire appel à un surhomme pour l’entraîner en cachette. Faire comme si de rien n’était. De la triche pure et dure. Il a réussi à me couper l’envie de m’entraîner. L’envie de me défouler. Ce besoin a disparu. Il laisse place au mécontentement. Et à une certaine envie de lui montrer de quoi je suis capable. Histoire de me venger. On n’essaye pas de me mentir sans en récolter les conséquences. Nous n’avons pas eu l’opportunité de travailler ensemble. Il ne me connaît pas. Il va être heureux d’apprendre que je ne me laisse pas faire aussi facilement. En attendant, je creuse. Je cherche à comprendre le pourquoi de ce mensonge. Je tente de le déconcentrer pour mieux l’attaquer. Pour mieux le faire tomber. Alors, je continue de tourner. Et surtout, je lui parle. La parole a un pouvoir déstabilisant. “Donc, c’est quoi l’intérêt de tout ceci ? Me faire croire que j’ai le dessus avant de me mettre à terre ? Me donner une leçon ?” Quelque chose m’échappe. Ou alors, il veut simplement se dégourdir les jambes. Quelle que soit sa raison, je ne suis pas d’accord. On ne se joue pas des autres de cette manière. Si je ne peux même pas avoir confiance en le bras droit du S.H.I.E.L.D., en qui puis-je avoir confiance ? La question se pose réellement. Ces derniers temps, la méfiance est de mise. Je n’accorde plus ma confiance aussi facilement. Je ne l’accorde presque plus, d’ailleurs. Mon équipe en est la preuve. Je l’ai formée avec des agents en qui j’ai confiance. Des agents qui ont déjà fait leurs preuves. D’eux, je n’attends aucune mauvaise surprise. Uniquement du travail parfaitement accompli. “Je dois avouer que vous avez bien choisi. Il n’y a pas meilleur que Steve pour vous remettre en forme.” Je fais un pas en arrière. Je prends mes distances. Je fais mine de sortir du tatamis. Mais ce n’est que pour mieux prendre mon élan. Dos tourné, je bondis pour faire un demi-tour et envoyer ma jambe arrière percuter Coulson. Le tornado kick est une de mes attaques préférées. Efficace. Violente. Elle peut assommer, comme elle peut arracher des dents à l’adversaire. Mon but n’est pas de payer un nouveau dentier à Coulson. Mon but est seulement de lui faire payer sa petite omission. On ne cache pas la vérité. Surtout pas une aussi ridicule. Il ne sait donc pas que je discute régulièrement avec Steve ? L’information serait forcément sortie à un moment ou un autre. Je retombe sur le sol. Il a évité le coup. Je me remets en position. Les bras levés à des niveaux différents. Les arts martiaux sont des sports mobiles. Il faut toujours être en mouvement. Il faut toujours être prêts à recevoir et à donner. Il nécessite une souplesse dans les jambes. Il demande des sautillements. Il exige du dynamisme. Est-ce que notre cher ami commun lui a rappelé ces fondamentaux ? Probablement. Cap’ n’est pas du genre à négliger les détails. J’esquisse un sourire. “Combien de bleus ?” Si Coulson s’est entraîné avec Rogers, il n’a pas dû beaucoup s’amuser. Plutôt grimacer. Souffrir serait même plus juste. Je suis curieuse d’apprendre combien d’hématomes il a obtenus. On pourrait presque comparer nos blessures de “guerre”. Faire un concours de l’hématome le plus gros, comme deux vétérans. Il faut dire que le mal “Steve Rogers” semble être courant. Alors, qui a le plus gros bleu ?


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    Le jour où il avait appris que Sharon voulait devenir un agent du S.H.I.E.L.D., il avait été amusé. Non pas parce qu’il ne la pensait pas capable, mais plutôt parce qu’il savait de quelle famille elle venait et il avait hâte de la voir à l’œuvre. Il avait appris ce qu’elle avait fait quand HYDRA avait voulu attaquer le pays. Elle avait tenu tête à Rumlow et sauver la vie d’un jeune homme. D’ailleurs, Coulson savait que ce dernier avait travaillé sur l’héliporteur quand il avait fallu aider tous les civils face à Ultron. C’était grâce à elle qu’il était en vie et il savait de quoi les Carter étaient fait. Elle avait le même caractère que sa tante et il aurait aimé les voir interagir ensemble. Ca l’aurait beaucoup amusé, il fallait bien l’avouer. Cependant, en cet instant, il devait se concentrer sur la jeune femme et les coups qu’elle lui envoyait. Il arrivait à les parer et il n’était pas trop mauvais. Mais, il s’amusa du fait qu’elle ait comprit qu’il cachait quelque chose. Pour lui ça n’était pas un secret ou quelque chose qu’il devait à tout prit cacher, mais il n’avait pas vu l’utilité d’en parler jusqu’à présent. Indiquant donc qu’il s’était entraîné avec Steve, il esquissa un sourire en voyant la tête que faisait la jeune femme. Seulement, cette dernière semble toujours vouloir le mettre au tapis et il gardait un œil sur elle, avant de l’entendre reprendre la parole.

    Rien de tout ça. Captain Rogers m’a aidé avant la mission de transfert des mutants, pour que je sache comment … utiliser ma main.

    Grimaçant un peu, il devait avouer qu’il n’aimait pas parler de ça.

    Mais ça n’est pas un secret. Il m’a simplement aidé, mais le fait que vous pensiez que je suis rouillé m’amuse, parce que c’est en partie vraie, mais d’un autre côté j’ai besoin d’entraînement avec le plus de monde possible.

    Steve, Sharon et bien d’autres pouvaient l’aider et il appréciait justement de voir que certaines personnes semblaient vraiment vouloir le voir aller mieux. C’était agréable il ne pouvait pas dire le contraire, mais il ne pensait pas que cela soit une mauvaise chose qu’ils soient plusieurs à vouloir l’aider.

    J’ai pu le constater en effet et heureusement pour moi, il n’a pas été trop dur.

    Il avait eu peur de finir trop souvent au sol et de ne pas pouvoir se relever, mais Steve avait vraiment fait attention. Cependant, en voyant la jeune femme revenir vers lui, il fit en sorte d’arrêter son coup. Il resta assez immobile et il sait que c’est une mauvaise chose, mais au moins, il peut voir la jeune femme se rapprocher dangereusement de lui. A sa question, il eu un léger rire.

    Trois malgré tout.

    Oui, même s’il n’avait pas été trop dur avec lui, il avait un bleu sur le bras droit, un sur l’avant de la jambe gauche et un autre dans le dos.

    Si je comprend bien, il vous en fait baver régulièrement ? Je n’étais pas au courant de cela.
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J’arrête mes coups. J’arrête mes attaques. J’arrête tout simplement. Je suis la seule à jouer le jeu. Je suis la seule à chercher une faille chez un ennemi qui n’en est pas un. Je suis la seule à vouloir vraiment m’entraîner. Coulson n’y met pas du sien. En fait, mentir ne lui suffit pas. Il doit en plus me faire perdre mon temps. Il est agaçant ! Ce vieux grabataire ne veut pas se rabaisser en frappant un sous-fifre. Le pouvoir lui est monté à la tête. Le pouvoir l’a rendu sûr de lui. Je reste à deux mètres de lui, les poings sur les hanches. Il est insupportable. Incroyablement insupportable. Je suis plus essoufflée que lui. Je suis plus fatiguée que lui. Pourtant, je suis la plus jeune. Je devrais avoir plus d’endurance. Je devrais avoir plus d’énergie. Mais je bouge plus. Il se cantonne à une position immobile. Une position statique. Coulson est un des hommes les plus intelligents du S.H.I.E.L.D. Il se doute que cette posture est dangereuse. Il se doute qu’il laisse des ouvertures à tous les coups. Il se dit fièrement adversaire de May et élève de Rogers. Il se dit doué en combat. Il n’en montre rien. A moins que ce soit une technique. A moins qu’il établisse une stratégie. D’accord, très bien. Je vais jouer le jeu. Je plante mon regard dans le sien. Je lui fais la conversation. Je reprends mon souffle. J’attends de voir ce qu’il me réserve. “Rien de tout ça. Captain Rogers m’a aidé avant la mission de transfert des mutants, pour que je sache comment … utiliser ma main.” Je lève un sourcil. Je peux comprendre qu’il ne sache plus comment faire. Je peux comprendre qu’il ne soit plus aussi à l’aise avec. Tout de même. Il ne choisit pas n’importe qui. Il ne choisit pas le pire combattant. Il choisit le meilleure du meilleur. Pour une main. Et il n’en parle pas. Sa modestie le tuera. Ou peut-etre que ce sera à cause de son ego. “Mais ça n’est pas un secret. Il m’a simplement aidé, mais le fait que vous pensiez que je suis rouillé m’amuse, parce que c’est en partie vraie, mais d’un autre côté j’ai besoin d’entraînement avec le plus de monde possible.” Ah oui ? A quel moment en restant dans son bureau, il s’est entraîné avec le plus de monde possible ? A quel moment, il a réussi à s’exercer entre deux dossiers ? Je doute que sa secrétaire lui propose des séances musclées. Je doute que sa secrétaire intègre sa condition physique dans ses taches quotidiennes. Il ne doit pas non plus voir beaucoup d’agents débarquer dans son bureau. Il ne doit pas avoir beaucoup de propositions d’entraînements. Je préfère le lancer sur les séances avec Steve. J’aurais au moins une idée de l’intensité de ces exercices.

J’ai pu le constater en effet et heureusement pour moi, il n’a pas été trop dur.” Si Steve l’avait été, Coulson serait reparti avec deux-trois os fêlés ou cassés. Alors, heureusement qu’il n’a pas été trop dur. Avec nous, il est en perpétuel contrôle. Il fait attention à la puissance de ses coups. Il fait attention à la rapidité de ses attaques. J’ai beau lui dire de ne pas s’inquiéter. J’ai beau lui demander de ne pas m’épargner. Il persiste. Je dois probablement m’estimer heureuse. J’évite quelques blessures. J’échappe à des fractures douloureuses. “Trois malgré tout.” Malgré tout ? J’ai plutôt tendance à dire “c’est tout” ? J’en ai récolté bien plus. J’en ai encore des frissons en pensant à mes propres hématomes. Une fois, j’en ai eu un sur vingt centimètres sur la cuisse. Il est passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il m’a fait souffrir pendant plus de deux semaines. J’ai passé trois jours à boitiller. Je cache mes bleus le mieux possible. Certains sont tout de même visibles. Ce ne sont pas le genre de blessure que l’on obtient après une journée normale, en tant que conseillère juridique. Mes voisins doivent penser que je suis maltraitée. S’ils savaient. de quelle genre de maltraitance il s’agit, ils n’en reviendraient pas. Pour eux, je suis la sage employée de bureau, dans le service juridique d’une entreprise. Je suis la voisine serviable et souriante. La chose la plus intéressante dans ma journée est l’imprimante qui tombe en panne. ils sont loin du compte. Ils ne pensent pas que je puisse être une agente d’un organisme secret. Ils ne pensent pas que je puisse voyager à travers le monde. Ils ne pensent pas que je puisse avoir une arme à ma ceinture. Il n’y a que la jolie façade qui compte. “Si je comprend bien, il vous en fait baver régulièrement ? Je n’étais pas au courant de cela.” Je croise les bras. Ma tête s’incline légèrement sur le côté. Il ose retourner la conversation. Il ose être surpris. Peut-être l’est-il vraiment, après tout. A supposer que c’est vrai, il n’a pas besoin de savoir avec qui ses agents s’exercent. Il a juste besoin de savoir qu’ils sont opérationnels. Et si Monsieur a ses secrets, pourquoi pas moi ? “Il faut croire que vous n’êtes pas le seul à avoir des secrets.” Je relâche mes bras. Il est temps de mettre fin à cet entraînement sans grand enjeux. Ou de lui trouver une fin plus sportive. J’attrape la bouteille d’eau abandonnée au bord du tatami. J’en bois deux gorgées. Je ne le quitte pas des yeux. Je ne baisse pas ma garde. Au cas où il aurait tenté d’endormir mon attention pour mieux frapper.

Bouteille à la main, je reviens dans sa direction. “Alors, vous faites quoi ? Vous me montrez ce dont vous êtes capable ou vous retournez vous cacher dans votre bureau ?” Une lueur de défi brille dans mon regard. Il a appris des plus grands. Je veux voir ça. Je veux pouvoir affronter celui qui a eu les meilleurs enseignants du S.H.I.E.L.D. Il n’y a qu’en tombant que l’on apprend. Il n’y a qu’en comptant mes hématomes que j’évoluerais. Je fais partie de ceux qui n’en ont jamais assez. Je collectionne les griffures. J’accumule les douleurs. J’entasse les courbatures. Mais je reviens toujours. Cette détermination m’a permise de découvrir mes limites. D’apprendre mes faiblesses. De progresser. “Je suis certaine que vous savez vous servir de votre main, maintenant.” Il m’a l’air habile. Il m’a l’air à l’aise. Il a contré mes attaques sans problème. Il peut me montrer de quoi il est capable, non ? J’ai assez remué pour aujourd’hui. A son tour de tenter de m’atteindre.



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    En voyant la jeune femme s’arrêter, il haussa les sourcils. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle se le fasse d’un seul coup, mais il restait malgré tout sur ses gardes au cas ou ça soit une façon de le déstabiliser. Parlant alors du fait qu’il s’était entraîné avec Steve, il en avait eu besoin par rapport à sa main. Maria avait voulu qu’il soit sur le terrain, alors il avait eu besoin d’un entraineur et son idole d’enfance avait été le premier choix dans son esprit. Non, faux ! Son premier choix avait été May, mais au vu de leurs relations inexistantes depuis quelques temps, il avait alors songé à Rogers. Expliquant la vérité sur le pourquoi de ce choix, il ajouta qu’il avait besoin d’entraînement. Il ne le faisait plus autant qu’avant maintenant qu’il était derrière un bureau. C’était en grande partie de sa fausse, parce qu’il ne pensait plus être à la hauteur aujourd’hui. Quand Sharon vint expliquer que Steve était le meilleur en combat, Coulson avait pu le constater. Il n’avait pas été trop dur avec lui, mais il avait vu qu’il s’était retenu parfois. Il pouvait l’en remercier, mais il se disait que s’il devait refaire un entraînement avec lui, il espérait que Rogers ne se retiendrait pas. Ca ferait sans doute mal, mais Phil en aurait besoin. Il fallait qu’il se reprenne en main, il le savait, mais il avait encore du mal à se le dire une bonne fois pour toute. Quand la jeune femme lui demanda combien de bleus il avait eu, il ne pu s’empêcher de sourire. Répondant à la question, elle semblait surprise, mais il reprit finalement la parole pour savoir si elle s’entraînait souvent avec Captain. Haussant les sourcils à ses paroles, il secoua la tête.

    Ca n’est pas un secret de mon côté. Il m’a juste rendu un service.

    Il ne voyait pas pourquoi elle pensait que c’était un secret, mais si elle le prenait ainsi, il n’allait pas argumenter plus. Elle pouvait penser ce qu’elle voulait, mais à la place, il écouta ce qu’elle lui disait après avoir été boire un peu d’eau. A sa question, un sourire s’affiche sur son visage.

    Pas en totalité, mais au vu des nez cassés et des mâchoires brisés, c’est un bon début.

    En effet, sa main n’était pas la sienne et elle avait changée plusieurs fois avant qu’il n’arrive à peu près à utiliser celle-ci. Seulement, sa main était dure et pouvait vraiment faire mal. C’était un atout très clairement, malheureusement, il ne voulait pas l’utiliser face à des alliés comme Carter. Au lieu de parler plus, il se remit bien sur ses appuis et la regarda un moment, avant d’avancer vers elle. A quelques mètres d’elle, il avança plus vite et amena sa main valide vers son visage. Elle esquiva le mouvement, c’était évident selon lui. Elle s’attendait à ce qu’il attaque et il continua à envoyer sa main valide vers elle. Vers son visage, ses épaules, son ventre. Il sentait sa respiration accélérer, mais il savait qu’il devait la contrôler pour ne pas perdre son souffle trop rapidement. Envoyant de nouveaux coups, il enchaîna entre ses mains et ses pieds, cherchant son point faible, mais gardant à l’esprit qu’elle en faisait autant pour l’aplatir au sol.

    Vous vous entraînez avec d’autres Avengers ? Parce que si c’est le cas, vous allez vous ennuyer aujourd’hui.

    Il n’avait clairement pas la même forme physique que Rogers, Thor ou Natasha. Donc, Sharon risquait de s’ennuyer ferme, mais au moins il saurait s’il avait une chance de prendre le dessus à un moment ou un autre.
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Did my time, took my chances, You must fight just to keep them alive, It's the eye of the tiger, It's the thrill of the fight, Rising up to the challenge of our rival, And the last known survivor, Stalks his prey in the night, And he's watching us all, With the eye of the tiger (The Eye Of The Tiger)

Coulson ne peut pas simplement être un vieillard qui baisse les bras. Il ne peut pas juste être un agent qui abandonne tout espoir après un handicap. Il est bien plus fort. Il est bien plus tenace. Il est bien plus solide. Je ne crois pas qu’il soit du genre à se démoraliser. Ou alors, nous ne parlons pas du même Coulson. J’ai en tête la légende du grand Agent Coulson. Cet homme qui a osé défier un dieu et qui en est mort. Cet homme qui est revenu à la vie et qui a surmonté les conséquences de cette survie. Cet homme qui dirige d’une main de maître ses équipes. Il n’est pas le gars qui se laisse frapper. Il n’est pas le gars qui essuie les attaques. J’ai envie de voir ce qu’il a dans le ventre. J’ai envie de voir ce dont il est capable. Main ou pas. On sous-estime souvent les personnes handicapées. On sous-estime souvent les personnes amoindries physiquement. Pourtant, ce sont celles qui se révèlent les plus redoutables. Ce sont ceux qui font preuve de ténacité et de détermination. Je me méfie plus facilement d’une personne avec une seule main qu’une personne avec deux. La faiblesse apparente peut n’être qu’une couverture pour mieux attaquer. On n’est jamais sûr de rien. Alors, ma volonté de m’entraîner avec Coulson n’est pas motivée par un besoin d’affronter une personne plus faible. Plutôt de me confronter à une personne qui a tout à prouver et qui a envie de survivre. “Pas en totalité, mais au vu des nez cassés et des mâchoires brisés, c’est un bon début.” C’est bon à savoir. Sa nouvelle main peut causer des fractures et des blessures. Je vais m’assurer de la tenir éloignée de mon visage. Je ne compte pas me casser le nez ou la mâchoire. Ces douleurs ne font pas parties du programme. Alors, autant les éviter. Je me mets en position de défense. Il va bien finir par me prouver qu’il n’est pas un vieux grabataire. Il va bien finir par me prouver qu’il est au meilleur de sa forme. Que cela soit grâce à Steve ou à son propre entraînement. Le reste se fit en silence. Sous mes yeux, Coulson retrouve ses appuis. Il s’ancre dans le sol, bien à plat sur ses pieds. Il me détaille. Avant d’être un combat physique, c’est un combat psychologique. Au premier qui cillera. Au premier qui flanchera. Au premier qui montrera des signes d’impatience. Mais je suis prête. Je plante mes prunelles noisettes dans ses yeux. Je lui adresse le même regard déterminé. Je lui adresse la même expression concentrée et prête à tout. Je suis patiente. Il n’est pas tombée sur l’adversaire la plus facile à déconcentrer ou la plus impatiente. Rester en position pendant plusieurs minutes ne me dérangent pas. Le défier du regard pendant plusieurs heures ne m’effraie pas. Je me tiens prête à réagir à tout instant. Je me tiens prête à parer chacun de ses coups.

Le premier ne tarde pas à arriver. Il sert uniquement de sa main restante. Il ne charge pas avec sa nouvelle main. Je note cette information dans un coin. Et je continue. Je pare. J’intercepte. Je bloque. Je m’affaire à contrer chaque nouveau coup. Il ne me laisse pas la possibilité de me reposer. Je ne lui laisse pas la chance de me toucher. J’arrête chaque tentative, en ne dévoilant pas mes failles. Je veille à couvrir parfaitement mes flancs. Je reste en mouvement. Mes bras se détendent dès que Coulson fait mine de me frapper. Je réagis à la seconde. Rapidement, mon rythme cardiaque s’accélère. Ma respiration se fait plus intense. Les conséquences d’un effort physique se font ressentir. Mais j’ai déjà subi des assauts plus impressionnants, plus rapides. J’ai déjà supporté bien pire. Coulson a un bon niveau. Un excellent niveau. Cependant, il ne peut pas rivaliser avec la force et la rapidité surhumaines de certains. “Vous vous entraînez avec d’autres Avengers ? Parce que si c’est le cas, vous allez vous ennuyer aujourd’hui.” Il est friand des discussions pendant les combats, visiblement. Bien. Très bien. Je n’en arrête pas moins ses coups les uns après les autres. Je tente une riposte du côté de sa main amputée. Il parvient à la contrer. Je ne vois pas d’ouverture dans sa défense. Du moins, pas pour le moment. Il finira par faiblir et par laisser entrevoir une faille. J’en suis certaine. Je garde l’oeil sur ses bras et sur ses jambes. Je surveille ses déplacements pour mieux les anticiper. “Non, je ne suis pas aussi maso que ça. Un coup de poing de Hulk m'enverrait à l’hosto pour les six mois qui suivent. Je préfère éviter.” Il est vrai que je travaille au quotidien avec des super-héros. Avengers ou pas. En groupe ou non. Ces dernières années, il semble que les héros se multiplient. Néanmoins, je ne vais pas jusqu’à leur proposer d’échanger quelques coups sur un tatami ou un ring. Je ne suis pas totalement suicidaire. La plupart pourrait m’anéantir en une minute. Me confronter à plus fort est un défi. Mais il y a plus fort et extrêmement plus fort. Pour l’instant, je me contente d’évoluer grâce à Steve. Ce qui n’est déjà pas si mal, en soit. Le mettre K.O. est un vrai défi que je tente de relever malgré tout. Malgré les hématomes. Malgré les défaites. Et je sais que Steve ne met pas toute sa puissance physique dans ses attaques. Si tel était le cas, j’aurais encore plus mal. Je m’attaque aux flancs de Coulson. Gauche. Droite. Droite. Gauche. L’enchaînement des coups se fait à des rythmes différents pour mieux le surprendre. Pour l’empêcher d’anticiper. Il arrête les frappes. Nous n’en sommes qu’à tâter le terrain. Il n’y a aucune attaque probante. Il n’y aucune attaque agressive. Nous pouvons continuer des heures, ainsi. Mais ça nous laisse le temps de discuter. Ça nous laisse le temps de nous connaître. Après tout, nous ne travaillons pas ensemble. Le rapport hiérarchique fait que nous ne nous côtoyons pas beaucoup, à part pour des réunions d’équipes.

Je préfère m’en prendre aux personnes affaiblies physiqueemnt.” Une blague. Mais comme d’habitude, je garde un visage sérieux. L’humour pince-sans-rire a ce pouvoir de déstabiliser les gens. Ils ne savent plus si on rit ou si on est sincère. Ils ne savent plus s’ils doivent se vexer ou s’amuser. L’humour pince-sans-rire est ma marque de fabrique. Avec mon métier, je ne peux pas être autrement. Agent du S.H.I.E.L.D. ne permet pas de rire de tout à n’importe quel moment. Il demande un minimum de sérieux. Rajoutez à cela un humour cynique et vous obtenez un mélange qui décontenance les autres. Au moins ne suis-je pas totalement dépourvue d’humour. Mes collègues ne peuvent pas me le reprocher. “Vous ne vous ennuyez jamais dans votre bureau ?” J’ai passé les premières années dans l’organisation comme agent de terrain. Je suis partie aux quatre coins du monde. J’ai infiltré des réseaux. J’ai espionné des personnes. J’ai aidé à l’arrestation de quelques criminels. J’ai appris à faire des combats une routine. Depuis que j’ai rejoint les bureaux, j’ai le sentiment d’être moins en mouvement. D’être moins sur le terrain. D’être moins utile. Je le suis, dans un certain sens. Il faut bien une équipe pour coordonner les relations avec les super-héros. Mais, je me sens moins impliquée. J’ai eu quelques difficultés à apaiser mes besoins d’action. J’ai eu quelques difficultés à m’adapter à ma nouvelle fonction qui m’appelle plus souvent à rester assise derrière un écran. Je n’imagine pas ce que doit ressentir Couslon, alors qu’il a des décennies d’expérience derrière lui. Le changement doit être impressionnant. Le changement doit être déboussolant.



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    Physiquement, le directeur adjoint n’était pas amoindrit. Il savait toujours comment se battre, il connaissait chaque mouvement que le S.H.I.E.L.D. lui avait appris, mais également toutes les techniques de combat qu’il avait eu à affronter au fil des années. Non, physiquement il allait bien. C’était psychologiquement que les choses étaient fragiles. Après son décès et avoir appris ce que l’agence lui avait fait subir, il avait fait en sorte de se blinder mentalement, mais avoir perdu sa main était une nouvelle épreuve. Il avait beaucoup donné, sans vraiment rien recevoir en retour et ça faisait mal. C’était la troisième main qu’il avait et il avait encore beaucoup de mal avec. Pourtant tout le monde lui disait que tout était parfait au niveau du membre en lui-même. Tout était dans sa tête, mais ça, il ne voulait pas l’admettre devant les autres. Il savait pertinemment qu’il allait devoir travailler là-dessus, mais il n’était pas prêt à le dire tout haut. En venant se battre contre Sharon, il savait que c’était pour le remettre en forme et faire en sorte qu’il ne se laisse pas aller. Il était d’ailleurs content de la voir venir de la sorte, mais quand elle vint parler de sa main, il préféra indiquer donc ce qu’il pouvait faire avec. Des blessures plutôt douloureuses, ça c’était certain et apparemment elle le nota pour elle.

    Cependant, ils étaient là pour combattre et il accepta enfin la chose. Se mettant en position, il resta la regarder un moment, la détaillant, avant d’amener son premier coup vers elle avec son poing. Y allant avec sa main valide, il finit par enchaîner les attaques. Il ne laissa pas le temps à la jeune femme de pouvoir se retirer du combat, mais ça ne semble clairement pas la déranger. Elle parvient à faire en sorte de ne pas être touché durement une seule fois. Au bout d’un moment il reprit la parole pour savoir si la jeune femme se battait contre d’autres Avengers. Comme ça semblait être une surprise pour elle qu’il l’ait fait avec Steve, autant savoir si elle en faisait autant avec un autre que Captain. Parler pendant le combat lui avait permis de battre May quelque fois, parce qu’elle en avait marre de l’entendre blablater à tout bout de champ et il avait trouvé des failles pour la mettre au tapis. Il ne savait pas si ça fonctionnerait avec Carter, mais il pouvait toujours essayer. Avant qu’elle ne réponde, elle essaya également de le mettre au tapis et il parvint à parer ses coups. Souriant à ses propos, il hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu’elle voulait dire.

    Je ne parlais pas de cas aussi extrême, mais il y a Romanoff ou Barton. Même Stark, parce que malgré ses armures, il faudra qu’il apprenne à mieux se défendre au corps à corps.

    Il n’en avait pas parlé avec le scientifique, mais il faudrait que ce dernier apprenne à se défendre sans ses armures un jour. Sharon ferait un très bon entraîneur, Steve aussi d’ailleurs et Phil pourrait même aller voir Tony pour lui proposer une telle chose, mais il devinait déjà que ce dernier refuserait. Cependant, il ne se laisserait pas démotiver, au contraire, il connaissait assez l’homme pour savoir que ce dernier aurait de quoi être un très bon combattant s’il s’en donnait vraiment la peine. Revenant à la réalité, Coulson vit la jeune femme viser plus bas et il para les coups qu’elle amena à ses flancs. Elle les enchaînait et il fit en sorte de l’empêcher de le toucher une seule fois. Ce fut complexe, mais il y parvint. Haussant les sourcils à ses paroles, il eut un rictus amusé.

    Je ne savais pas qu’il y avait une personne affaiblie aujourd’hui. Devrais-je m’inquiétez pour vous ?

    Après tout, autant continuer sur ce genre d’humour et il continua également de parer ses coups, tout en gardant un œil sur son jeu de jambes et sa façon de se placer face à lui. Seulement, il redevint sérieux à la question qu’elle vint lui poser.

    Dire jamais serait mentir. Après la perte de ma main, je me sentais bien dans les bureaux, je n’avais aucun souci pour y rester. C’était quelque chose que j’aimais, j’ai toujours été doué pour la paperasse. Mais depuis quelques temps, ça devient compliqué de me dire que je ne pourrai plus être là, dehors, à aider les autres.

    C’était surtout ça qui lui manquait, le fait de ne pas pouvoir aider. Haussant les épaules, il soupira doucement.

    Je n’ai plus d’équipe et ça n’est pas toujours évident de me dire qu’ils sont ailleurs. Mais je fais avec et avec mon nouveau rôle au sein de l’agence, je n’ai pas le temps de sortir sur le terrain pour des combats.

    Il sortait parfois pour aller dans les différentes académies et voir les nouvelles recrues, mais plus en tant qu’agent de terrain. Ca le rendait parfois triste, mais il essayait de passer au-dessus. Se redressant, il fit quelques pas en arrière, venant craquer sa nuque, avant de revenir dans position de combat. Il sentait que son dos commençait à faire mal et il allait devoir faire des efforts pour qu’il ne faiblisse pas. Revenant vers elle, il envoya cette fois-ci des coups de pieds au niveau de son visage, puis de sa poitrine, sa taille et ses jambes. Elle paraît à nouveau les coups, mais ça n’était pas bien grave au final, car ça lui permettait de voir si elle utilisait ses mains ou le reste de son corps pour l’empêcher de la toucher.

    Le poste de chef d’équipe vous empêche d’aller sur le terrain comme avant. Le terrain vous manque ?
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Enfin, les conséquences d’une activité physique importante se font ressentir. Enfin, les premiers essoufflement d’un combat arrivent. Enfin, les premiers coups essuyés laissent des traces douloureuses sur la peau. Voilà le Coulson que je veux voir. Voilà le Coulson que j’imagine. Un combattant. Un agent avec de la hargne. Au fur et à mesure des coups, un sourire naît sur mes lèvres. Pas un sourire causé par le plaisir de la souffrance. Je ne suis pas masochiste. Plutôt un sourire dû au plaisir de voir Coulson se battre, prouver sa force, démontrer ses compétences. Il est à la hauteur de mes espérances. Il est à la hauteur de ses rumeurs. Un homme qui a osé remonter le S.H.I.E.L.D. tout seul a de quoi être courageux, légèrement suicidaire. Je retrouve cet homme sur le tatami. Mon pouls s’accélère. Mon corps s’adapte à chaque nouvelle attaque. Les bras. Les jambes. Des écarts. Des reculs. Des avancées. Ce n’est pas un combat à mort, mais un entraînement. Pourtant, nous ne nous laissons pas gagner du terrain. Je ne regrette pas de l’avoir traîné jusqu’ici. Je ne regrette pas d’avoir osé pénétrer dans son bureau avec mon idée. Je ne regrette pas de l’avoir poussé à se défaire de ses bonnes manières. Coulson est parfois trop poli, trop bien élevé. Il en oublie que ses adversaires ne sont pas ainsi. Ses adversaires n’ont pas peur de lui faire des coups bas. Ses adversaires n’ont pas peur de l’attaquer par derrière. Ses adversaires ne sont pas là pour faire la discussion. Ils sont là pour se battre. Pour l’abattre. Surtout maintenant qu’il est le numéro deux du S.H.I.E.L.D. Il représente beaucoup. Mais je le laisse faire. Je connais cette technique. Des paroles pour endormir l’attention. Des mots pour agacer. Des secondes gagnées pour déceler les failles. Toujours en position, je l’écoute faire la discussion. Mi-amusée, mi-concentrée. “Je ne parlais pas de cas aussi extrême, mais il y a Romanoff ou Barton. Même Stark, parce que malgré ses armures, il faudra qu’il apprenne à mieux se défendre au corps à corps.” Je fais la moue. D’accord, Romanoff et Barton sont deux combattants hors pairs. Mais ils sont coincés dans la tour Avengers. Il est rare de les voir dans le coin, après leurs missions. Ils retournent directement au bercail. Quant à Stark, ce n’est pas le meilleur combattant que l’on puisse trouver sur terre. Il aurait tendance à trop discuter. A trop chipoter. Je ne serais pas certaine de contrôler mes pulsions meurtrières en sa compagnie. Mieux vaut m’orienter vers mes collègues pour des entraînements.

Ils sont du genre à avoir des emplois du temps surbookés.” Et puis, parmi mes collègues, il y en a certains qui sont des adversaires de taille. Des adversaires difficiles à combattre. Amanda. Ava. Entre autres. Je peux rajouter Coulson. Il se défend bien. Soit Steve a fait des miracles avec notre papy Coulson, soit il a encore de bons réflexes de l’Académie. Dans les deux cas, je suis admirative. Il pourrait être un concurrent coriace pour tout agent de l’HYDRA. Je ne le ménage pas, comme il ne me ménage pas. Les discussions ne sont que des trêves entre deux attaques. Des parenthèses afin de reprendre notre respiration. Des temps morts pour élaborer de nouvelles techniques de frappe. “Je ne savais pas qu’il y avait une personne affaiblie aujourd’hui. Devrais-je m’inquiétez pour vous ?” J’esquisse un sourire en coin. Il ne l’a pas mal pris. Encore mieux, il a rebondi dessus. Je ne vais pas lui laisser le temps de constater qui de nous deux est le plus faible. Je ne vais pas lui donner l’opportunité de penser qu’il s’agit de moi. Je vais lui montrer de quoi je suis capable. Je vais lui prouver que je n’ai pas volé mon alias d’Agent 13. “Dire jamais serait mentir. Après la perte de ma main, je me sentais bien dans les bureaux, je n’avais aucun souci pour y rester. C’était quelque chose que j’aimais, j’ai toujours été doué pour la paperasse. Mais depuis quelques temps, ça devient compliqué de me dire que je ne pourrai plus être là, dehors, à aider les autres.” Le mal qui me frappe touche aussi Coulson. Le savoir est rassurant. Le savoir est réconfortant. Nous avons bien plus en commun que je ne l’aurais cru. Et encore, pour Coulson, les possibilités de se trouver au coeur des actions sont amoindries. Lorsque l’on intègre ce genre d’organisations, on a tous ses aspirations personnelles. Pour nous deux, cela a été d’aider les autres. Coincés derrière un bureau, ce n’est pas là que nous nous sentons le plus utile.

Une situation difficile à vivre. Une situation frustrante. Nous sommes faits pour l’action. Nous sommes faits pour les combats. Nous sommes faits pour l’adrénaline. Nous vivons pleinement dans les situations dangereuses. Nous ne sommes heureux que lorsque nous pouvons aider. Je ne peux que comprendre ce que ressent Coulson. Derrière ma compassion, je n’oublie pas de passer en revue sa position. Il a couvert ses faiblesses. Il a contré les coups avec une rapidité incroyable. Il est plus en forme que les nouvelles recrues. “Je n’ai plus d’équipe et ça n’est pas toujours évident de me dire qu’ils sont ailleurs. Mais je fais avec et avec mon nouveau rôle au sein de l’agence, je n’ai pas le temps de sortir sur le terrain pour des combats.” Avoir une équipe. Une nouveauté pour moi. Je ne sais pas encore comment je vivrais sans les Alpha, si on devait me les retirer un jour. Être chef est une forme de consécration. Être à la tête d’une équipe est la preuve de la confiance de la direction. En devenant second du S.H.I.E.L.D., Coulson n’a pas seulement perdu sa place sur le terrain, il a également perdu son rôle de chef. Il a gagné en responsabilités en étant propulsé à la direction de l’organisation. Mais à quel prix ? J’ignore si je serais un jour capable d’imiter son choix. J’ignore si j’aurais le courage de le faire. L’amour du terrain est plus fort que celui des promotions. Il enchaîne. Il laisse de côté le sujet pour m’attaquer. Il change sa tactique. Cette fois, il se montre offensif. Il balance sa jambe dans ma direction. Je m’abaisse pour éviter le premier coup. Bientôt, un second arrive. Je le pare avec mon avant-bras. Le troisième rencontre ma propre jambe. Il ne me laisse aucun répit. “Le poste de chef d’équipe vous empêche d’aller sur le terrain comme avant. Le terrain vous manque ?” Non seulement, le terrain me manque, mais en plus, je compense cette absence par toujours plus d’exercices. Toujours plus d’entraînements. Toujours plus de sport. Avant, je me dépensais durant les missions. Maintenant, je ne peux plus le faire. J’ai dû trouver un substitut. Les salles d’entraînement sont devenues ma seconde maison. Je devrais demander une douche à mon nom et mon propre vestiaire, d’ailleurs. Je m’agenouille, évitant une nouvelle envolée de jambe. Je me relève aussitôt le danger écarté. “Le terrain me manque, oui. A qui il ne manquerait pas ? J’ai passé mes premières années en mission, à échapper à des balles ou à tenter de survivre. A me sentir utile. Mais vous connaissez ça mieux que moi.” Coulson a une grande expérience du terrain. J’ai l’impression qu’il a toujours été au S.H.I.E.L.D. Il a toujours fait partie du décor. Il a marqué son époque avec son travail. il a connu davantage le terrain que moi. Je ne lui apprends rien. Je ne fais que confirmer ce qu’il sait déjà. Ce qu’il ressent déjà.

De nouveau sur mes deux jambes, je reprends ma position de défense. Notre combat est trop respectueux. Trop passif. Trop détendu. Il devrait être plus incisif. Plus agressif. Aucun de nous n’arrive à percer la défense de l’autre. Aucun de nous ne parvient à toucher l’autre. Autant, ce combat nous permet de discuter, autant il ne nous apporte rien. Seulement des courbatures. Seulement des rougeurs. J'enchaîne un coup de jambe en direction de ses hanches avec un poing visé vers son visage. Des enchaînement rapides à divers endroits pour essayer de le toucher. “Je suis obligée de compenser en tapant sur mes collègues.” Ce surplus d’énergie est presque handicapant. J’ai été habituée à être en mouvement depuis ma sortie de l’Académie. J’ai été habituée à me dépenser à chaque instant. J’ai déjà essayé de me coucher sans avoir fait d’exercice. Je ne suis pas parvenue à m’endormir. J’ai fini par courir plusieurs kilomètres, avant de revenir pour finalement, m’endormir. Depuis, j’ai appris à me défouler lors de mes journées. Un entraînement le matin, un autre le soir. Parfois, le midi. Des heures d’exercice pour obtenir des heures de sommeil. “Comment vous faites pour supporter de ne plus aider comme avant ?” Parce qu’il continue d’aider. Il continue d’être utile. Il continue de servir les valeurs en lesquelles il croit. D’une autre manière. En supervisant des opérations. En réglant des problèmes. En gérant une partie de l’organisation. Il contribue au bon fonctionnement du S.H.I.E.L.D. Il doit avoir un secret pour supporter d’aider de cette manière. Il doit avoir un moyen de le vivre bien. Il doit avoir une méthode pour ne pas s’endormir derrière son écran.



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