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 Not a dream anymore. || Ft. Snow

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Not a dream anymore.
Ft. Prudence Rosebury


Je l'avais trouvé. Retrouvé. Découverte. Inventé?

Du fin fond des glaces, des tréfonds de terres gelées, je l'avais perçue. De l'antre d'une bête infâme, des entrailles de la créature, je l'avais observé. Je le croyais. Je le sentais. Perceptions abstraites d'un état changeant et étrange. Je planais par delà les champs et les océans. Le vent me portait. Je scindais des nuages, amenais la neige. Un froid précoce sur une terre encore chaude. Je me souvenais. Mais de quoi exactement? Ces cheveux blonds. Ces yeux bleus. Je plane dans ma mémoire. Cherche le référent. L'ancre qui me permettrais de comprendre. De situer. Je ne voulais qu'un nom mais ce que j'obtenais était une sensation. Un frisson. Je planais. Son enfance je l'avais vécu. A ses côtés j'avais été. Dans un coin de son esprit j'avais patienté. Parlant avec elle. Jouant avec elle. Je l'avais accompagné. Et puis elle m'avait rêvé. Et je m'étais installé dans ses songes. Un visage familier. Une présence récurrente. Une idée. Et puis... elle m'avait oublié. Elle avait oublié comme on m'avait oublié. Mais je l'avais oublié aussi alors ce n'était pas bien grave. Imaginez. Le froid. La glace. La terre et un corps gelé autour de vous. Imaginez la mort. Mais pas tout à fait. Mon corps était mort. Il était pris dans le froid. Il ne faisait plus qu'un avec. Mais mon esprit... Mon esprit lui n'avait jamais été aussi vivant. Il avait rejoint un point de vue si haut dans le ciel, si profond dans l'existence...

Je n'en ai aucun souvenir. Des bribes abstraites. Des images flous. Des sensations surtout. Je me souviens du froid. Je me souviens de certaines paroles. Je sais que durant mon temps dans la glace mon esprit a pu vaquer, se déplacer, découvrir. Je le sais mais je ne fais qu'en avoir conscience. Et son visage me hante, il s'invite dans mes pensées, en permanence. Le visage doux de cette fillette. Je n'arrive pas à retrouver son nom alors je la cherche. Je la cherchais. Quelques années déjà que je foule à nouveau cette terre et les souvenirs de cette gamine me revenaient au compte goutte. Une chronologie de sa vie dans un désordre bordélique. Je me souviens de son enfance, partiellement, de son adolescence un peu. Mais le reste appartient au néant. Le fond de ma mémoire, celle que je n'atteins pas. Jamais. Pas encore. Alors je me fis au froid. A cette seule sensation. Celle qui me caractérise et qui ne m'avait jamais fait défaut. Aujourd'hui j'ai réussi à obtenir assez de souvenirs pour ressentir quelque chose, pour trouver dans mon crâne une essence d'elle. Quelque chose nous liait. Cette chose nous lie toujours et j'ai enfin pu la toucher du doigt. Alors je vole dans le vent, mon bâton dans la main. Je plane et le laisse me guider. Lui, le vent, irrémédiablement connecté à mes pensées.

Je m'éloigne de la ville, voyant les bâtiments aller de plus en plus bas jusqu'à disparaitre. Je vois les champs défiler sous moi et sous mes yeux. Le vent est frais en cette fin de Septembre mais il l'est toujours pour moi. Je me concentre sur l'image que j'ai d'elle. Sur ce lien qui nous relie. Je peux le sentir, comme un fil sous mes doigts. Fragile. Infime. Le vent me guide vers le Nord, pas si loin pour moi, et je vois le domaine. Je sens que c'est là. Un espoir enfouie. L'air souffle dans mes cheveux et je perd la piste. Je perd le lien. Mais je sais que je suis au bon endroit. Des années à attendre, à tourner en rond, à subir et apprendre pour finalement réduire les recherche à un seul domaine? Victoire. Mes pieds nus se posent sur l'épaisse branche d'un haut arbre et j'observe l'endroit. Oui, nus. Des chaussures? Certainement. Mais pas maintenant. Jeans, oui. Sweat à capuche, oui. Même des sous vêtements. Mais des chaussures, non. Je m'accroupis, visualise. Je vois le château, je vois les gens aller et venir. Je comprend sans mal que c'est une école. Devrais-je aller là-bas? Poser des questions? Instinctivement je me déplace, passant de branche en branche, porté par l'air, jusqu'à poser mon regard sur l'étendue sombre. Un lac. Un rappel de mon éveil en bien plus grand. Je les vois les élèves, allongés, assit, à lire ou vaquer. Je les vois les enfants au bord de l'eau. Je la vois la jeune femme blonde qui les accompagne. Je la vois. Je la connais.

Mon regard l'observe, ma bouche entrouverte. Surprise. Appréhension. Je m'assois sur la branche, l'observant quelques minutes. Quelques longues minutes. Mon regard de glace ne la lâche pas. C'est elle. C'est forcément elle. Je passe une main dans mes cheveux et en fait sauter quelques pointes de givre en les ébouriffant avant de me laisser tomber. Léger, j'atteint le sol sans mal et marche vers elle. Ne suis-je pas un peu vieux pour me comporter ainsi? Etre attiré par une jeune femme? Mais il n'y a pas d'amour ici, pas au sens où on l'entendrait. Juste un lien trop ancien et trop ancré pour être ignoré. Je marche sur l'eau qui se glace sous mes pieds mais je ne m'en rend même pas compte, depuis longtemps je ne fais plus attention à ça. A mi-distance j'hésite. Je m'arrête. Mon bâton devant moi comme en défense. Peut être que je fais une connerie. Peut être que je devrais repartir. Peut être que ce n'est pas elle après tout... Mais c'est forcément elle. De là elle peut me voir. De là elle peut même reconnaître certains de mes traits. Je ne suis pas si loin. Je n'ai jamais été aussi proche. Elle me voit. Je ne peux plus faire demi tour.
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Raconter des histoires occupait la jeune femme, les après-midi. Lorsque les adolescents s’étalaient dans l’herbe ou jouaient ensemble avec des ballons, elle menait les plus jeunes au bord du lac pour les distraire de toute cette peur qui avait fini par envahir l’institut. Un peu de rêve dans un monde déchiré, un peu d’évasion quand tous se demandaient quand la guerre arriverait à leur porte. Elle n’avait plus besoin du livre de contes depuis longtemps, les Blanche-Neige et autres Cendrillon faisaient partie de sa culture, de ce qu’elle avait tant aimé quand l’innocence avait une place dans sa vie, et puis elle avait perdu l’éclat de ces rêves tendres, elle avait perdu l’ombre qui veillait sur elle. Elle était devenue la Reine des neiges, elle avait jeté les princesses dans un coin de sa mémoire pour se référer aux méchantes sorcières, aux personnages décriés, effrayants. Si elle n’avait pas choisi son pseudonyme, elle l’avait accepté, elle s’y était fondue et c’était devenu son identité.. jusqu’à ce jour, au bord du lac, où les histoires prenaient consistance en sculptures de glace. Jack Frost, c’était lui, le héros du jour. Elle avait choisi de parler d’un mythe, de quelque chose qui l’avait longtemps bercée, d’une légende qu’on lui avait interdite, petite, et qu’elle avait d’autant plus aimé. Jack était la référence ultime à la glace, au froid, à la bienveillance ou à la malice, personnage ambiguë comme elle les appréciait ; après tout, n’était-elle pas un peu cela aussi ? Prudence ne pensait pas avoir de potentiel héroïque, contrairement au gardien, à celui qu’elle ne voyait pas comme un lutin, malgré ce qu’on pouvait en lire. Les traits harmonieux du visage immobile posé sur le lac, le bâton qui coule en premier, suivi par son propriétaire. La glace fond quand l’histoire se termine. « Dis, Snow, comment l’hiver peut être une personne ? » Un sourire s’esquisse sur les lèvres de la cryokinésiste. Ils avaient toujours de drôles de questions auxquelles il était difficile de répondre. « Pourquoi pas ? » Oui, pourquoi pas ? Elle était presque sûre que cette histoire n’était pas la bonne, n’était pas la version originelle mais elle ne parvenait pas à se souvenir de la raison de ses doutes. Il n’y avait qu’un flou nébuleux, une sensation persistante. « C’est comme la reine des neiges, on l’a oublié ? » Elle hoche la tête. Il fallait se rendre à l’évidence, les deux seuls personnages liés à la glace dont elle racontait les aventures ne trouvaient pas de fin convenable, sinon l’oubli, sinon l’absence.

Et puis elle l’a vu. Elle a vu l’écho d’un passé marcher sur l’eau, la couvrir de givre. Elle a vu un reflet de mythe se rapprocher. « Allez goûter, c’est l’heure. » C’est l’heure et c’est une parfaite excuse. Ils obéissent, ils s’éloignent, et le regard d’un bleu trop vif ne parvient pas à se défaire de l’homme qui s’est arrêté là, non loin, avec un bâton trop caractéristique pour ne rien signifier. Elle devient folle. C’est forcément cela : elle est complètement folle. Par Dieu seul sait quel réflexe, elle a avancé, posant la pointe de son escarpin sur le liquide qui gèle sans effort, reflet de celui qui n’a pas encore repris son chemin. Il faut qu’elle sache. Il faut qu’elle soit sûre de ce qu’elle croit percevoir, c’est un besoin irrépressible, même si une part d’elle voudrait courir retrouver Bobby, se cacher entre ses bras et le supplier de lui donner de quoi dormir, de quoi la stabiliser.

Jack Frost n’existe pas, Prudence. Cesse avec cette histoire stupide. La voix de sa mère ramène à la surface une enfance mise de côté. Elle se rappelle, par bribes incertaines, de cet ami imaginaire qui s’est effacé au fil des années. Et plus elle avance, plus elle se rapproche de la petite fille qu’elle fut, à la fois fascinée et complètement sous le charme de cet être auquel personne ne croyait. « Tu ne peux pas.. » exister. Ca n’a été qu’un souffle, un murmure. Elle est tout près, désormais. Elle le détaille comme on détaille un fantôme, comme si tout ce en quoi elle se raccrochait s’écroulait lentement, s’effritait devant une évidence impossible : sa Bible pouvait retourner aux oubliettes, son ami était de retour, son confident d’antan lui était revenu, au-delà de son amnésie, au-delà de toute la logique rationnelle de l’âge adulte. « Tu es .. tu existes, vraiment ? Ou je deviens complètement folle.. » L’air est froid, autour d’eux, et la tresse qui tombe sur son épaule gauche paraît presque blanche à la lumière. Le blanc, cette couleur qu’elle avait faite sienne, pure telle qu’elle ne l’était plus. La robe claire marquée à la taille et évasée jusqu’au dessus des genoux bouge au souffle léger du vent mais elle ne sent rien, elle ne perçoit pas le froid ni la caresse de l’air, seulement occupée à la contemplation d’un Jack ressurgi du passé.
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Elle me voit et je me fige sur place. Son regard. Je le sens sur moi. C'est comme la toute première fois qu'on m'avait vu. Comme quand Kwanita m'avait observé. M'avait parlé. M'avait touché. Comme quand pour la première fois de mon existence... j'existais. Cette même sensation qui parcourt mon corps en un frisson. Les enfants s'éloignent, partent, et elle se tourne vers moi. Non. Je peux fuir. Je peux encore m'envoler et disparaitre. Je peux partir. Pourquoi ai-je peur de cette rencontre? Pourquoi vouloir m'échapper? Ne suis-je pas Jack Frost? Le grand esprit du froid? Incarnation de l'hiver? Non? Ça m'aide bien tiens. Je ne peux me résoudre à partir, je ne sais pas comment me résoudre à rester. Et elle pose les pieds sur l'eau, et l'eau gèle sous ses pas, et mon regard suit sa glace, impressionné, surpris. Mais pas tellement. C'est comme un déjà vu étrange. Ça ne m'étonne pas. Pourtant ça aurait dû. Et elle avance, et je tiens le bâton contre moi. Mon compagnon à travers les âges. Frêle brindille entre nous. Elle est à portée de voix mais je ne dis rien. Je ne sais pas quoi dire. Et enfin, enfin, elle est là. Là, devant moi. Moi perdu. Perdu dans son regard et sa simple présence. Ma bouche est entrouverte mais n’émet aucun son. J'aurais presque envie de hurler pour briser ce silence mais le vent souffle doucement en une brise légère et rafraîchit mes pensées.

« Tu ne peux pas.. » - Quoi? Exister? Un sourire traverse momentanément mon visage. Si. J'existe. Je suis là, juste devant toi. Regarde moi. Tu me vois. Dans son regard je vois le froid, mais j'y retrouve l'enfant. Portée par des yeux plus bleus encore. Les miens sont gelés, d'un bleu grisonnant. Les siens sont parfaits, presque lumineux. Ses cheveux sont devenus blancs plus que blond alors que les miens tirent sur un gris plus foncé désormais. A croire que les rôles se sont inversés et dans cette petite robe claire elle me rappelle tellement le souvenir qui hante mes songes. De cette petite fille. - « Tu es .. tu existes, vraiment ? Ou je deviens complètement folle.. » - Oui, j'ai... - Mais ma main se lève doucement. Elle lâche le bâton pour aller rencontrer doucement la sienne. C'est comme si le temps s'était arrêté, nos cheveux doucement secoués par la brise légère et froide. Nos doigts se touchent et ma main recule de quelques centimètres alors qu'un rire s'extirpe de ma gorge. Je lève mon regard sur elle. - C'est bien toi. - Un immense sourire barre mon visage. - C'est toi! - Et je bondis en arrière, un salto contrôlé d'une légèreté affligeante. Mes pieds ne font même pas un bruit en retrouvant la glace et de la peur né l’excitation et la joie.

Je t'ai cherché si longtemps! J'avais tout ces souvenirs dans ma tête. Je te voyais, comme si j'étais là. Et puis j'en ai eu de plus en plus. Mais je n'arrivais pas à te trouver. - Je parlais beaucoup, vite, un sourire inextricable sur mes lèvres. - Et puis je t'ai senti. C'était bizarre mais j'ai suivi la sensation. Et puis.. - Et puis je la regardais. Quelque chose avait changé en elle mais je sentais toujours ce lien. Son essence. Ce quelque chose qui ne me donnait aucun doute sur ce simple fait. - Je t'ai enfin retrouvé.
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Il existe. Il est palpable. Elle qui déteste le contact intrusif se laisse faire, offre ses doigts aux siens comme si c’était naturel, comme si c’était normal. Elle est là, debout sur le lac, face à cet être auquel personne ne semble plus croire. Il est différent de ses souvenirs et pourtant terriblement similaire. « C'est bien toi. » Elle fronce légèrement les sourcils tandis qu’il laisse la joie l’envahir. Elle a perdu cette faculté à s’enthousiasmer depuis trop longtemps pour répondre à cela, pour y faire écho ; finalement, elle est peut-être plus fantomatique que lui. Il bondit en arrière, léger comme une plume, si aérien qu’il se repose sans un bruit, en mouvements d’une grâce étrange. « Je t'ai cherché si longtemps! J'avais tout ces souvenirs dans ma tête. Je te voyais, comme si j'étais là. Et puis j'en ai eu de plus en plus. Mais je n'arrivais pas à te trouver. » Il parle vite, il est l’image même d’un bonheur qui n’existe plus dans le coeur gelé par les années. Elle a oublié. Snow a oublié la petite fille qu’elle était, elle a oublié les jeux dans sa chambre, elle a perdu les flocons de neige dans le jardin du manoir Rosebury et les moqueries de sa petite soeur qui ne voyait pas Jack. « Et puis je t'ai senti. C'était bizarre mais j'ai suivi la sensation. Et puis.. » Et puis il est revenu. Elle sent ce lien qui subsiste malgré tout, si fin, si difficile à atteindre. Il y’a encore des morceaux de barrière psychique dans sa tête, qui protègent son esprit, qui l’empêchent de s’effondrer, de s’auto-détruire. La petite Prudence de Jack n’est plus la même, elle a changé. La mutation a changé son apparence et la vie a changé son âme. « Je t'ai enfin retrouvé. »

Deux degrés de moins. Huit degrés. Son souffle est une fine buée caractéristique du froid et sur les cils clairs quelques flocons accrochés témoignent de la variation. Elle s’adapte. Elle s’adapte au mythe, elle s’adapte au souvenir. « Je suis morte, Jack. Presque, mais c’est tout comme. » Un constat plat qu’elle prononce comme si elle devait lui annoncer une terrible nouvelle. Bien sûr que ça lui revient, que tous ces moments qu’elle croyait imaginaires lui réapparaissent avec clarté mais elle ne peut plus partager son enthousiasme, elle n’est plus cette gamine là. Est-ce qu’il a pu entrevoir ce qu’elle allait devenir, à l’époque ? Dis, Jack, est-ce qu’un jour je pourrais faire comme toi ? Un sourire triste se dessine sur les lèvres féminines. Combien de fois lui avait-elle posé la question ? Souvent. Elle avait toujours aimé la neige. Elle en avait souffert, ensuite. Le traumatisme avait été violent, ce froid mordant un matin, à dix-sept ans. Ce froid brûlant sur sa peau, toute cette glace qu’elle ne pouvait pas contrôler. Ca avait brisé une partie de son innocence, la terreur en avait fait la proie de cauchemars qui perduraient encore. Jack n’avait pas été là. « J’ai oublié.. j’ai oublié toute ma vie durant tellement longtemps.. »

Craquement sonore. La glace s’est étendue sous leurs pieds, elle a élargi son territoire, sans délicatesse, manifestation du trouble qu’elle ressent. « Pourquoi est-ce que tu m’as abandonnée.. ? » Pourquoi est-ce qu’il a disparu de sa vie ? Pourquoi est-ce qu’il n’est pas revenu ? Si il existait, si il était réel, il aurait dû être là. Il aurait dû être présent quand elle a muté, quand la génétique lui a donné une occasion unique de pouvoir échanger avec lui. L’abandon était un traumatisme douloureux, pas seulement celui de Frost mais celui des hommes de sa vie, sans exception. Elle avait été l’objet d’un adolescent puis la poupée d’un trentenaire, la maîtresse d’un homme violent, le jouet cassé d’un destin trop ironique ; désormais compagne de son ennemi de toujours qu'elle craignait de perdre chaque jour. Tout cela aurait-il été différent si, parfois, Jack avait soufflé dans sa conscience quelques paroles rassurantes ? Peut-être pas. Sans doute pas. Elle se serait seulement sentie moins seule. « Tu étais mon ami.. »
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Ma joie était seulement ça, mienne. Seulement mienne. Car en face de moi j'ai une jeune femme mélancolique, au regard perdu. Sa surprise s'est estompée et son état fait contraste avec mon excitation. - « Je suis morte, Jack. Presque, mais c’est tout comme. » - Mon sourire se fige. Mon regard l'observe. Mon sourire se fane. Que dit-elle? Que veut-elle dire? Morte? Non, elle est bien là. Bien vivante. Je pourrais entendre son cœur battre. Son cœur de glace. Mais comment pouvais-je savoir? Si durant mon isolation j'avais pu suivre son existence, depuis mon réveil je n'ai pu que subir les souvenirs fragmentaires de ma psyché fatiguée. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Un jour peut être ces souvenirs là me reviendrait pour le moment c'est un flou qui m'habite. Nos glaces jointes forment une plateforme plus grande encore, qui s'elargie doucement de seconde en seconde, et c'est tout naturellement et sans même m'en rencontre compte que sa surface se dessine des fleurs de givres qui me caractérises tant. - « Pourquoi est-ce que tu m’as abandonnée.. ? » - Mon sourire s'efface et le vent se fait moins doux. Je ne suis pas sûr de quoi vouloir lui dire. Je ne l'avais pas abandonné. J'aurais voulu rester. Ma mémoire ne s'évente qu'à partir d'une période assez diffuse et j'en sais la raison.

« Tu étais mon ami.. » - Je n'ai jamais voulu t'abandonner. J'aurais voulu rester. Mais... - Dois-je tout lui dire? Au nom du lien qui uni? Est-ce judicieux? - Je n'étais pas vraiment là. - Je choisi de lui dire. - Les enfants en grandissant perde ce regard qui fait leur innocence, cet imaginaire pur. Et moi... moi j'étais un esprit. Un simple esprit. Et lorsque tu as grandi, tu m'as perdu de vue. - Ce n'était pas sa faute. C'était seulement la nature. - Alors je suis resté avec toi. J'apparaissais dans tes rêves... dans tes cauchemars aussi. J'étais là, autant que possible. - Je me souviens encore combattre les démons de ses nuits agitées. J'apparaissais, je tentais de l'aider, de l'apaiser... mais je n'étais pas assez là pour que ça ait un véritable effet. - Et plus tu grandissais, moins je parvenais à t'atteindre... jusqu'au moment où je ne pouvais simplement plus rester. - Et je dis ça sur un ton désolé, car je le suis, vraiment. J'aurais voulu rester avec elle toutes ces années. J'aurais préféré ça à ma torpeur. J'aurais préféré l'accompagner jusqu'à ce que Steve vienne me ramener. Jusqu'à la dernière minute. La dernière seconde. Le dernier flocon.

Je lâche mon bâton qui demeure debout et croise les bras sur mon torse. - J'étais.. ailleurs tout ce temps. Piégé dans la glace. - Mon regard gelé se pose sur elle et croise ses yeux bleus. - J'étais mort, Prudence. - Je soupire. - Mais je suis revenu. Je suis toujours ton ami. Je ne suis pas sûr de pouvoir jamais cesser de l'être. - Est-ce seulement possible? Après des années à l'observer grandir, souffrir et apprendre, de cesser simplement de vouloir l'accompagner encore? Mes yeux observent le sol de glace sous nos pieds et un sourire étire mes lèvres. - Et regarde. Finalement tu y es arrivé. A faire comme moi.
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Les enfants grandissent et oublient. Elle avait déjà lu cela, quelque part, dans des théories sur l’étrange, dans des recherches sur les soi-disant visions de certains enfants : ils seraient plus réceptifs, plus susceptibles de croire et donc de percevoir. Il ne l’avait pas abandonnée, elle était seule fautive de la séparation. « Alors je suis resté avec toi. J'apparaissais dans tes rêves... dans tes cauchemars aussi. J'étais là, autant que possible. » Ses rêves. C’est comme ça qu’elle l’a interprété comme un fruit de son imagination : il visitait ses songes et elle en a oublié sa réalité, avec le temps. Les cauchemars ont pris le pas sur la beauté de son imaginaire de petite fille et elle a fini par écarter l’innocence dans la brutalité d’un meurtre. « Et plus tu grandissais, moins je parvenais à t'atteindre... jusqu'au moment où je ne pouvais simplement plus rester. » Ca semble logique. Tellement fou mais logique. Une pointe de culpabilité se glisse dans son regard, parce qu’elle a l’impression de ne pas avoir été une amie digne de toute l’attention qu’il lui avait porté. Des centaines d’autres enfants avaient dû compenser, cependant, s’est-elle dit sur le coup. Le bâton reste droit lorsqu’il le lâche, captant l’attention de la jeune femme, elle l’aurait vu plus grand, plus épais. Est-ce que c’est réel ? La contemplation dure un peu, si bien qu’elle ne perçoit les mots qu’à retardement.

« J'étais mort, Prudence. » Les yeux bleus reviennent dans ceux de Jack. Il est mort. Réellement mort. C’est finalement cela, qui les a séparé : la mort. Et la silhouette fine de la cryokinésiste s’est retrouvée contre celle du mythe, ramenant à la surface une part perdue de sa personnalité. Il l’a appelée Prudence, et de lui elle l’accepte. L’étreinte n’est pas douloureuse, elle n’est ni chaude ni trop froide. Simplement trop courte, parce que c’était gênant, c’était compliqué. Le contact restait une chose difficile la plupart du temps, nécessitant des adaptations de température qui compliquaient d’autant plus les échanges. Elle avait appris qu’en dehors de Bobby, nul ne supporterait bien longtemps ses rares élans de tendresse. Il est grand. Contre lui, elle est si petite. Et elle s’écarte, après avoir délivré un message ne nécessitant aucun mot : il lui avait cruellement manqué et elle le réalisait seulement là, alors qu’il se trouvait devant elle. Elle était désolée, mais le mal était fait.

« Et regarde. Finalement tu y es arrivé. A faire comme moi. » Elle entrouvre les lèvres, visiblement décontenancée par l’évidence qu’il souligne. La glace sous leurs pieds se fait fresque. Le sourire qui finit par naître est malicieux et lorsqu’elle a ouvert la paume pour la placer à hauteur de ses propres lèvres, ce n’a été que pour souffler une envolée de flocons au visage de Jack. « Comme ça ? » Une fausse auréole se serait placée au dessus de sa tête que ça n’aurait pas été différent. L’index se lève pour lui dire d’attendre et elle se penche sur le bord de la surface glacée pour ramener au dessus de l'eau la sculpture faite un peu plus tôt. La copie est placée à côté de l’original, bâton compris, de quelques gestes fluides d’une main. « Mmmh.. je ne sais pas si je ne préfère pas celui-ci. Il a l’air plus mignon. » Elle le taquine, évidemment, parce qu’elle n’en pense pas un mot. La sculpture n’est que le reflet de ses souvenirs, assez fidèle mais dans une dimension plus anguleuse, sans toute la vie qui caractérisait Jack, le vrai. « Oh.. et on m’appelle Snow, maintenant. Snow Queen, en fait, mais c’est pompeux. » Un clin d’oeil. Il est parvenu à la dérider, à chasser un peu sa tristesse. Elle veut seulement qu’il oublie ce qu’il a vécu de douloureux, qu’il retrouve le goût de leurs jeux.
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Elle vient me prendre dans ses bras. Un contact physique. Une étreinte. Je ne bouge pas et mon visage se fait sérieux. Comme inquiet. Mais lorsque sous mes bras qui l'enserrent je sens la fraîcheur de son corps, je souris et m'y abandonne. Elle ne souffre pas de mon contact. Elle n'en subit pas la froideur. Ma tête se cale contre la sienne et j'apprécie à sa juste valeur ce moment bien trop rare à mon gout. Contrairement à d'autres, je manque de ce genre de contact. Je sais les apprécier et m'en retrouve frustré car à cause de la température de mon corps, c'est bien souvent impossible. Voire même toujours. Prudence est une exception, une heureuse exception, et lorsqu'elle se retire je lui souris. Un sourire sincère, sans exagération, sincère et plein d'une gratitude que mon regard n'exprime pas souvent. Envers qui pourrais-je l'être? Steve oui, il m'avait ressuscité après tout, mais qui d'autres? Qui mérite vraiment ce regard? Qui en a besoin?

« Comme ça ? » - Le souffle de neige rencontre mon visage et je ferme les yeux en souriant. - Exactement. - Elle me fait signe d'attendre et je m'appuie des deux mains sur mon bâton tout en l'observant. Elle se penche au bord de l'eau et je la suis du regard, je regarde ses mains jusqu'à voir du mouvement dans l'eau. Quoi? Glacer les fonds? Que fait-elle? Et là je vois le sommet d'une structure de glace. Je vois... des cheveux? Un visage, puis un corps, et jusqu'à ce que la statue de glace entière soit dans les airs je ne comprend pas. Jusqu'à ce qu'elle la pose à côté de moi. Je détail la sculpture alors qu'elle commente. - « Mmmh.. je ne sais pas si je ne préfère pas celui-ci. Il a l’air plus mignon. » - Je me met face à "lui". Je le regarde, je l'inspecte, et ce faisant je commente à mon tour. - Moi je sais pas si c'est sympa... ou gênant. - Et j'avance ma tête proche de la sienne, et je fixe un point précis. - Hey! Mon nez il est pas comme ça! - Je tourne la tête vers elle. - Il est pas comme ça. Hein. - Et comme pour vérifier je le touche, le miens. - Non il est pas comme ça. - Je fini par dire, soulagé.

« Oh.. et on m’appelle Snow, maintenant. Snow Queen, en fait, mais c’est pompeux. » - Je la regarde un instant, fronçant les sourcils avant de sourire. - Désolé de te l'apprendre, mais pour moi tu seras toujours ma petite Prudence. - Je l'inspecte de haut en bas. - Même dans une robe aussi court. Est-ce que c'est légal seulement? Non et puis je veux pas savoir. - Je me détourne et laisse le bâton à nouveau seul, debout, avant d'approcher mes mains de la sculpture. Un souffle glacé se propage, quelques flocons aussi, et la glace commence à se modifier. Ou plutôt une seconde couche de glace vient se superposer, détaillant les détails, accentuant certains traits. La sculpture qui était bien, mais abstraite, prend des airs d'un réalisme stupéfiant et... me ressemble comme deux gouttes d'eau. Je fini par tourner la tête vers elle, fier de moi, avant de me raviser. - C'est pas du narcissisme, c'est... Juste un travail conjoint sur une oeuvre d'art. De moi. - Je soupire et mon regard est attiré par la rive où des silhouettes se sont amassées. Pas beaucoup, juste quelques curieux, des enfants mais aussi quelques adolescents qui nous regardent depuis la terre ferme. - Et on est où au fait ici? C'est quoi tout ces gamins?
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Sa reconnaissance est symptomatique d’une privation que Prudence ne connaissait que trop bien, elle l’avait vue dans le regard de Bobby, elle l’avait aussi vécu avec le thermokinésiste qui avait fini par la maltraiter. A l’époque, elle avait été si redevable des contacts offerts qu’elle avait tout accepté, elle était devenue l’objet de ses désirs, prête à n’importe quoi pour garder une once d’affection. Elle chasse les souvenirs d’un battement de cils. Elle rit devant son analyse de la sculpture faite à partir de simples réminiscence de son ami imaginaire, parce qu’il s’inquiète de l’air de son nez, parce qu’il analyse cette copie de lui-même comme on fixerait une contrefaçon. Le rire est sincère, cristallin. Une légèreté inhabituelle devant ce spectacle. « Désolé de te l'apprendre, mais pour moi tu seras toujours ma petite Prudence. » Sourire en coin quand elle retrouve son sérieux. Sa petite Prudence. Elle n’existait plus depuis si longtemps qu’elle en oubliait presque les envies, les rêves, les qualités. Son prénom n’était plus que la marque de trop de souffrances, elle ne l’aimait pas, elle ne s’y reconnaissait pas. « Même dans une robe aussi court. Est-ce que c'est légal seulement? Non et puis je veux pas savoir. » Il l’a détaillée ? C’est un peu gênant, non ? Elle croise pourtant les bras, d’un air un brin insolent. Si il est mort, c’est certain, il a oublié de compter les années écoulées, parce que cela fait un moment qu’elle ne s’est plus préoccupée de l’avis des autres sur son style vestimentaire. Court mais élégant, dit-on. Si loin de ses couettes et de ses robes de gamine de catholiques. « J’ai vingt-quatre ans, Jack. » souligne-t-elle, non sans un éclat dans le regard lui indiquant combien il aurait dû tenir sa langue.

Elle l’observe améliorer considérablement le travail sur la sculpture, lui donnant un aspect bien plus réaliste, bien plus humain. Deux gouttes d’eau, l’une mobile et l’autre figée, deux parts de l’existence de Jack, en fin de compte. Malicieuse, elle se glisse contre l’oeuvre, faisant face à son ami revenu d’entre les morts. « Est-ce que j’ai encore l’air de la petite fille qui jouait avec toi, mh ? » La question est légitime, il a jugé la longueur de sa tenue ! Qu’on lui dise, si elle a encore l’air trop juvénile, si elle a encore l’aspect d’une petite poupée ! « C'est pas du narcissisme, c'est... Juste un travail conjoint sur une oeuvre d'art. De moi. » Mais bien sûr. Ca la distrait, ça lui fait oublier combien il est difficile d’être mutante au-delà des murs de la X-Mansion. Bobby fait tout pour l’aider, pour l’extirper de sa morosité, il a cependant trop de travail pour souffler son amour sur ses peines. Et avant que Snow ne réponde, Jack a déjà changé de sujet, si plein d’énergie, si actif.

« Et on est où au fait ici? C'est quoi tout ces gamins? » Les gamins sont revenus. Certains ont encore leur chocolat chaud entre les mains et observent, du bord, cette drôle de scène qui se joue. « C’est une école. Un institut qui accueille les mutants. Ici on est tous en sécurité, on ne nous oblige pas à nous recenser. Les X-Men, tu connais ? Et bien.. c’est ici. » Elle a vu la plus jeune des élèves s’avancer. Snow a anticipé l’intention, formant un chemin de glace jusqu’à eux sans esquisser le moindre geste, rompant la distance en glissant vers la petite afin de la rattraper. De justesse. Elle a eu peur. Elle a eu si peur qu’elle a laissé Jack derrière sans l’avertir, sans s’excuser. Il était trop facile de se rompre le cou. Il était trop facile de se blesser en rencontrant une surface si dure et si froide. « Snow.. tu as trouvé Jack ! » Oui, elle a trouvé Jack. Mais Snow est surtout occupée à serrer la petite entre ses bras, comme pour s’assurer qu’elle est toujours bien vivante, bien entière. Elle avait déjà tué en essayant de sauver, elle ne voulait plus revivre ça, plus jamais. « Ne refais plus cela. C’est dangereux. » Pour elle, pour la blonde, pour la responsabilité de la X-Mansion. « Je peux faire un câlin à Jack ? » Un soupir las. Jack, ce tombeur.
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« J’ai vingt-quatre ans, Jack. » - Oh l’ancêtre. Ça va mamie Prue? Tu tiens sur tes jambes ou tu veux mon bâton? - Je suis un être séculaire. Elle pouvait bien avoir cinquante ou quatre-vingts ans, elle sera toujours ma petit Prudence, qui s'habille trop osé. Enfin je dois bien avouer qu'il vaut encore mieux ça que les tenues qu'elle portait étant enfant. Catastrophe vestimentaire si vous voulez mon avis. - Tout le monde est un enfant pour moi, toi comme les autres. - Après tout je suis capable de faire revenir au devant de l'esprit le jeu le plus innocent, ça implique forcément d'atteindre l'innocence de l'enfance et quelque soit la personne, quelque soit son passé et ses souffrances, tout le monde a eu à un moment cette innocence. Tout le monde. Elle aussi. Elle répond enfin à ma question et j'ouvre deux grands yeux. - Une école pour mutant? Génial! - Non je n'étais pas au courant. Peu présent dans le monde mutant, cette information me manquait jusque là et chose que je ne savais pas, l'école avait été fondé bien après ma mort. Je ne pouvais simplement pas savoir. Mais je suis fasciné. Les mutants m'ont toujours amusé, dans le bon sens du terme. Tant de capacités, tant de différences, tant de pouvoir à découvrir. Pour quelqu'un comme moi qui traverse le temps, pouvoir découvrir de nouvelles choses est primordial.

Mais lorsque je vais pour parler à nouveau, Prudence s'éloigne en vitesse et je la suis du regard, un air surpris sur le visage. Elle traverse la distance, glisse sur la glace, avec vitesse pour attraper une fillette venue trop loin sur le point gelé. Aussitôt le vent me porte et je m'envole pour retomber avec une légèreté absolument parfaite, mes pieds retrouvant le sol vert d'herbe. - « Snow.. tu as trouvé Jack ! » - A mon contact, le sol se recouvre d'une fine couche de givre alors que le vent s'apaise. J'ai entendu mon nom et je m'appuie nonchalamment sur mon bâton. - C'est plutôt moi qui l'ait trouvé si tu veux tout savoir. - La petite n'a rien mais je vois sur le visage de Prue l'inquiétude. Elle avait eu peur pour elle, vraiment, et ça me tire un sourire. - « Je peux faire un câlin à Jack ? » - Je souris. Alors Prue a propagé ma parole? Galvanisé de nouvelles fans? Amusant. - Tu sais... - Je laisse le bâton, debout tout seul, et me rapproche de la petite en m'accroupissant à côté. - ... je suis très froid. Je te rendrais malade. - Ai-je dis tout en posant ma main sur la sienne. Mon corps est vraiment froid. Pas autant que j'avais pu l'être mais tout de même. Elle ne retire pas sa main mais elle sourit à son contact.

Mon regard passe de la gamine fasciné à Prue et je lui fais un sourire malicieux, caractéristique de... bah moi. Je bondis, d'un saut, jusqu'à mon bâton. Je suis comme une bête de foire, entouré de ces enfants curieux. - En revanche mes petits amis, il n'est jamais trop tôt pour un peu de neige. - L'hiver n'est que dans trois mois? Rien à faire. J'étend les bras et une vague de froid traverse l'espace. Un frisson pour les enfants, un choc pour l'air, et la vague s'amplifie en suivant le sens de mes bras. Mes mains viennent alors claquer au dessus de ma tête, bras tendus, le claquement comme un écho dans l'air, et les nuages virent au blanc. La vague de froid les a atteint et en quelques secondes les premiers flocons tombent sur nos têtes. Un sourire étire mes lèvres. Un sourire immortel. J'en attrape un avec ma langue mais il ne fond pas. Jack Frost, meilleur que le glaçon dans votre soda. Faites tomber la neige. Ça émerveille tout le monde, même les plus grands.
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Mamie Prue. Il n’y avait vraiment que Jack pour pouvoir se permettre une telle chose. Elle ne serait sans doute jamais mamie, de toute manière. Pour cela, il faudrait déjà que la nature lui offre un miracle et de ce côté-ci, elle était sceptique, même si elle essayait de ne pas trop y penser. Alors mamie devait se prendre au sens des rides, qu’elle mettrait forcément énormément de temps à avoir. Bref, c’était pas pour demain, et si Jack l’ignorait sûrement, il finirait par l’apprendre tôt ou tard. «  Tout le monde est un enfant pour moi, toi comme les autres. » Elle esquisse un sourire, se demandant si tout ceci n’était pas qu’une vaste hallucination. Elle était peut-être en train de délirer dans un coin de l’école, victime d’épuisement, ou dans son lit piégée entre rêves et souvenirs. Les enfants la détournent toutefois de son questionnement et si Jack trouve l’idée géniale, une école pour mutants, l’enthousiasme est plus mitigé chez la jeune femme qui craint chaque jour de voir cet endroit fermé ou envahi. « Son emplacement est secret, essaye de ne pas trop en parler.. tu dois bien avoir d’autres amis que B. » Oui, « B », ou le petit nom du bâton. On ne se moque pas, elle avait huit ans quand elle a décidé de nommer ce drôle d’objet dont Jack ne paraissait jamais se défaire. Elle aurait pu l’appeler carotte ou bois, elle avait opté pour une lettre.

« C'est plutôt moi qui l'ait trouvé si tu veux tout savoir. » a-t-il affirmé à l’attention de sa fan numéro une. Rectification, sa fan numéro deux parce que Snow restait la première ici, droit d’aînesse oblige. Elle fait la moue, la petite, et glisse son index entre ses lèvres comme pour réfléchir. « ... je suis très froid. Je te rendrais malade. » Elle réfléchit d’autant plus fort que Jack est maintenant à sa hauteur. Il l’interrompt par ce contact froid et lui arrache un sourire radieux, reconnaissant. Ca ne lui enlève pas son idée première et en essuyant son index à son haut, elle s’exclame : « Comment tu vas faire avec Bobby ? » Snow a ouvert de grands yeux. Quoi ? Hein ? « Tu peux pas avoir deux amoureux. » Le o que forment les lèvres de la fillette marque sa désapprobation, si bien que la blonde découvre les joies du rôle de maman bien avant l’heure : oui, un enfant ça surveille, ça interprète, ça comprend des trucs et ça sait très bien les balancer sans préavis. « Jack n’est pas mon amoureux, princesse, c’est.. un grand-frère. » Elle n’a pas trouvé d’explication plus compréhensible pour une bande de jeunes si prompts à déformer le moindre mot. Demandez donc à Alec comment on lance une rumeur, il est spécialiste.

« En revanche mes petits amis, il n'est jamais trop tôt pour un peu de neige. » Si il y’avait une chose qui rapprochait Jack et Snow, c’était bien celle-ci : une tendance à enneiger le moindre paysage pour créer du rêve. Certes, la jeune femme n’avait pas toujours utilisé sa faculté pour le bonheur des autres mais lorsqu’elle décidait de le faire, l’effet était à peu près identique : les yeux qui brillent et les bêtises à l’horizon. Il avait toutefois les méthodes bien plus tape à l’oeil, à directement faire tomber la neige des nuages, presque sons et lumières. « Snoooow, tu nous fais un château ? » L’art de se faire manipuler, vous connaissez ? Elle a surtout stoppé la curiosité d’un garçon, créant un rempart autour du bâton sans même avoir besoin de bouger ou de le regarder. « Jack, tu devrais faire attention à tes jouets. » Un clin d’oeil amusé. Si elle ignorait ce dont était capable B., elle ne tenait pas à voir un des pensionnaires changé en statue de glace. « Tu sais faire les châteaux miniatures, mh ? Je suis sûre que c’est un jeu d’enfant pour monsieur Frost.. » Est-ce que c’était un défi ? Un peu.
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Grand frère. Oui. C'est un bon résumé. J'ai souri à l'évocation d'un amoureux. Et ce Bobby m'intrigue. Un petit copain à ma Prudence? Il faudrait que je le rencontre. Et que je le teste. Bien proprement. Mais en attendant il y a un public difficile à satisfaire et leurs émerveillés en disent longs. La petite maladroite supplie Prudence pour un château et je suis la glace du regard pour en voir une fine paroi entourer mon bâton, évitant que l'un des gamins y touche. Je fais un signe de tête à Snow pour la remercier sans dire que le bâton n'aurait pas bouger d'un centimètre. Ça ne risquait rien. Néanmoins je m'en saisi de mon bout de bois et lorsque Snow ouvre la bouche je pose mon regard sur elle. - Un défi? T'es sûre? Tu le veux miniature ton château ou grandeur nature? - Je la fixe un instant puis souris. - Bon d'accord, miniature. - Pas que je sois incapable de créer un château entier mais si je devais le faire, il me faudrait bien plus d'espace. Je regarde autour de moi, observe les visages de la dizaine de gamins et fini par reposer le bâton qui à nouveau, comme à chaque fois, tiens debout. - Ok les enfants, tout le monde attrape le bâton.

A mon tour d'adresser un clin d’œil à Prue. Tenir le bâton est inutile. Ça ne change rien. Ça n'apporte rien. Rien de plus qu'un peu de magie au moment. Ils pourraient raconter qu'ils avaient pu tenir ce bout de bois sacré à leurs yeux. Une belle histoire pour des enfants. Le bâton lui, demeure immobile et les enfants pourraient bien tirer d'un côté ou de l'autre, il demeurerait immobile. - Et maintenant on ne bouge plus! - Je me baisse, pose ma main sur le sol. J'inspire, j'expire. Mon regard se tourne vers Snow et je souris alors qu'une lueur étrange passe sur mes yeux de glace. Alors je me relève, attirant le sol avec moi. Une immense structure de glace semble s'extirper de la terre. D'abord les murs, puis d'autres détails viennent. Des moulures. Des sculptures. Des lustres et des objets. Des meubles. Tout apparaît, tout se forme sous nos yeux. Nous nous trouvons dans une grande pièce et dans notre dos un escalier monte à un étage. De part et d'autre des ouvertures donnant sur d'autres pièces. Pas de porte, seulement des arches, même donnant sur l'extérieur, juste en face de nous. Finalement une vague froide part du bâton et se repend dans tout le château, mon givre, habillant de ses fleurs tout l'endroit, rendant le sol plus facile à pratiquer. Plus, ou moins, de risque de glisser et tomber.

Bon, pas si miniature. Je plaide coupable. - Les enfants semblent totalement abasourdi. Oui, j'ai vu grand. Les impressionner? Non. Elle? Peut être. La structure est immense, enfin, toute proportion gardée. C'est un château légèrement plus petit que la normale mais tout de même d'une taille impressionnante. - Et si vous alliez faire un tour? Ça ne risque rien, promis. - Je dis ça en m'adressant aux enfants mais c'est surtout Prue que je veux rassurer. D'ailleurs lorsque les enfants commencent à se séparer je tourne mon regard amusé vers elle. - Juré, il n'y a pas de statue de moi. - Mon regard dérive vers le plafond magnifiquement sculpté. - Enfin je crois.
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Le froid, ça berce ses sens. Le froid lui offre un environnement doux et paisible. Elle est perdue dans ses pensées lointaines quand Jack se fait attraction, personnage fascinant et bien plus féérique qu’elle ne le serait jamais. La structure se forme avec une aisance digne des histoires les plus folles, elle en perçoit les variations, les couches, les détails qui se forment. Si les enfants sont émerveillés, elle est contemplative, si les gamins sont enthousiasmés, elle est silencieuse. Jack avait toujours été capable de choses complètement folles, complètement envoûtantes et il avait charmé la fillette qu’elle était autrefois de cette manière. Avec les années, Snow avait appris à ne pas se fier à la magie d’une situation, que les apparences pouvaient être traitres. La beauté de ses bijoux, durant sa vie avec Axel, n’avait été là que pour cacher aux yeux étrangers les bleus. Elle est appuyée contre une surface glacée quand il suggère à son public d’explorer les lieux, tentant - elle le voit bien - de la rassurer. Ce qu’il faisait n’avait pas d’égal, il était ce qui s’apparentait à un dieu et c’était peut-être la raison pour laquelle elle refusait d’approcher « B », parce qu’elle y voyait comme un symbole, autant qu’elle y voyait son passé, d’ailleurs. « Juré, il n'y a pas de statue de moi. Enfin, je crois. » Elle se décolle de son coin, décroise les bras, pour le rejoindre. Il observe la beauté du plafond et elle, elle n’observe que lui. « Ils n’oublieront jamais ce que tu viens de faire pour eux. » Jack Frost prenait vie, il prenait consistance, il existait et ils étaient obligés d’y croire. Si ils en venaient à oublier son aspect légendaire, ils retiendraient au moins qu’un homme avait fait pour eux, un jour, le château glacé le plus extraordinaire du monde.

Juste au centre de la pièce, elle créer un socle sur lequel elle créer une réplique du petit château qu’elle faisait, quelques semaines plus tôt, au milieu du lac. Les mains à plat sur ce qui sert de présentoir, elle se concentre. Les similitudes sont mises en évidence, les voûtes à la place des portes, les moulures ornées de flocons stylisés, les escaliers brillants à la lueur du soleil. Certaines parties sont plus anguleuses, reflet d’une part de personnalité bien moins douce, muselée. « Tu es resté près de moi combien de temps.. ? » L’interrogation tombe doucement. Elle a besoin de savoir, parce qu’il la traite comme cette fille si gentille qu’il a connu autrefois, parce qu’il n’a pas l’air de lui reprocher quoique ce soit. A-t-il vu tout le mal qu’elle a pu faire ? Quelques gouttes sur les minuscules escaliers de la maquette glacée. Quelques gouttes pourpres. Elle ne dort pas assez, elle travaille trop et là, elle lutte. Snow lutte contre la barrière qui se trouve dans sa tête, cherchant à retrouver des détails perdus, des morceaux de son existence encore coincés là-bas, loin dans sa conscience. L’enveloppe charnelle s’est liquéfiée, laissant une silhouette entièrement faite d’eau. Sa mutation soigne déjà les symptômes, l’empêche de se battre.

Jack Frost fut longtemps la part d’innocence de Prudence, son retour la poussait à se remémorer les soirées dans le grand manoir Rosebury, avant que tout ne bascule, avant qu’elle ne mute : les sermons de sa mère, les leçons religieuses, les principes archaïques d’une famille, mais surtout Tempérance. Le fantôme de sa petite soeur ne la hantait que rarement, la culpabilité et le manque effacés par la magie de la télépathie, de façon temporaire. Trois ans s’étaient écoulés, trois ans sans faire le deuil, sans chercher à se rappeler plus que les évidences. Quand elle retrouve sa consistance originelle, Snow semble un peu différente : elle se redresse, elle se sert de sa faculté à feindre l’indifférence pour masquer son trouble. Déjà, elle n’est plus à huit degrés mais à quinze. Et tous les signaux qu’elle renvoie sont contradictoires, parce qu’elle ne veut pas perdre l’affection de son ami, elle ne veut pas qu’il la juge, qu’il s’inquiète ou pire, qu’il la déteste. « Qu’est-ce que tu as ressenti, seul dans la glace ? » Elle veut savoir. Il était mort, après tout. Il avait vécu ce à quoi elle aspirait presque depuis trois années, depuis son éveil devant les portes de la X-Mansion. « Est-ce que tu es humain ? » Trop de questions se bousculent, tant d’incompréhensions s’alignent. Elle avait un don certain pour ignorer les dangers la concernant pour mieux s’occuper du bien-être des autres.
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« Ils n’oublieront jamais ce que tu viens de faire pour eux. » - Bah j'espère bien, c'est crevant de faire tout ça. - Vrai sans l'être. Mon pouvoir n'en souffrait pas. Mon énergie pas spécialement. Ma concentration en revanche... Vous savez quand vous faites quelque chose d'important, qui prend du temps? Vous n'êtes pas spécialement fatigué après, en revanche si on vous demande de recommencer, vous allez être pris d'une flemme gigantesque. Pareil. Heureusement on ne demanderait pas de refaire un château aujourd'hui. Je regarde Prudence créer le socle au milieu de la salle, et commencer la construction d'une miniature d'un château au milieu. Je suis fasciné. Pas par la sculpture en elle-même, non, mais par elle. C'est elle qui fait ça. Au plus loin que je me souvienne, c'était une jeune adolescente attirée par le froid comme tant de jeune adolescente. Qui aimait l'hiver et la neige. Mais la voir créer de la glace, la sculpter avec son esprit... Oui, fascinant. Je la regarde faire avec un sourire sur les lèvres, preuve de ma fierté et de l'impression qu'elle me fait.

Et puis les choses changent, chavirent, et quelques gouttes rouges viennent tâcher le tableau gelé. - Prue... - Elle pose sa question et semble vouloir continuer mais son apparence change pour une forme plus aqueuse et mon regard se fait inquiet. Je saisi ses mains. - Est-ce que ça va? - Je ne répond pas à sa question, mon esprit trop préoccupé par ce que je vois. Elle ne hurle pas, elle ne prend pas peur, alors je suppose que c'est normal mais ce sang sur la petite construction de glace? Ça ne peut pas être normal. Alors je fais comme toujours, je suppose, je lui souris. - Tu devrais pas pousser autant. - Car c'est de ça qu'il s'agit, non? Ses limites? Je n'en ai jamais eu, ou alors je ne les ai jamais atteinte, même à mon éveil. Maintenant encore moins. Mais elle, elle en a. Elle n'a que vingt-quatre ans. Elle est jeune. En proie à des difficultés itinérantes à ses dons. Mais pas que. J'en ai conscience sans vraiment le savoir. Je peux la toucher alors que sous mes doigts son corps me semble prêt à céder à tout instant. Je reste doux. Quand elle retrouve enfin sa consistance normale je lui offre un sourire apaisant et mais les questions suivent. Je sens le changement de température sous mes doigts, je vois l'air sur son visage qui change. Je sens la différence et je fini par lâcher ses mains.

Qu'est-ce qui a changé? Le contact? L'eau? Ou alors des questions qui lui viennent à l'esprit et brouille son état? Je ne peux pas la blâmer. Je ne veux pas la blâmer. A quoi pense-t-elle? A une époque je pouvais le savoir, je pouvais voir dans sa tête, mais maintenant je me heurtais à un visage glacial et quoi que ce soit mon élément, je n'y peux rien. Alors je choisi la voie la plus simple: répondre. - Je ne suis pas humain, tu l'as toujours su. - Je tournais autour du socle de glace. - Je suis un esprit élémentaire. Enfin je crois. Et c'est peut être ce qui a rendu ma "mort" si différente. C'était froid là-bas, même pour moi, mais je pouvais voyager, c'est comme ça que j'ai pu être avec toi toutes ces années. - Je lui offre un léger sourire. - Tu m'as offert la compagnie dont j'avais besoin et crois moi, je l'ai apprécié. - Et plus encore. Mais ça amène à la première question. Celle qui à mes yeux semblait la plus importante. Celle qui pour moi semblait pour elle la plus importante. - C'était compliqué tu sais. Je me souviens de ton enfance, plutôt bien. Je me souviens moins bien de ton adolescence, plus de tes rêves que de tes journées. Et le reste est flou, voire inexistant. Mais je récupère des souvenirs en permanence, c'est juste long. Mais ça revient petit à petit. Ce que je sais avec certitude c'est que j'étais avec toi, d'une façon ou d'une autre, de ton plus jeune âge... Et bien à mon réveil je suppose.
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Est-ce que ça allait ? Non. Enfin si, ça finirait par aller. C’était toujours le cas, elle avait des coups de mou puis elle relevait la tête, s’obligeant à avancer, toujours, quoiqu’il arrive. « Tu devrais pas pousser autant. » Elle ne devrait pas mais elle ne pouvait pas s’en empêcher, elle avait besoin de sentir la glace vibrer, prendre vie sous ses doigts, elle avait besoin de ce froid ambiant, de la caresse joueuse du vent. Elle avait besoin de liberté, par dessus tout et elle en était désormais privée, prisonnière de ses peurs, des lois, de ce que devenait la société. Plus que jamais, elle savourait la présence d’un ami qui ne la jugeait pas, qui ne s’attendait pas à ce qu’elle soit autre chose qu’elle-même. Il ne savait pas, en fin de compte, et c’était peut-être mieux ainsi. Le contact est à peine perceptible, elle sent la froideur de sa peau mais pas l’épiderme, sa forme aqueuse n’étant pas réceptive aux mêmes signaux et matières ; elle assimilait l’eau, elle assimilait tout ce qui en était un état mais pas le reste du monde qui lui passait au travers. Il était là comme on perçoit un toucher à travers des gants. La vue et l’ouïe fonctionnaient normalement, pas l’odorat, pas le goût, pas le toucher. L’eau ne respire pas à proprement parler, elle n’a pas de capteurs pour les saveurs ou les parfums. Ca donnait et conservait la vie, ça la soignait, ça la protégeait et ça l’isolait des dangers. Ca ne faisait plus mal d’une consistance à l’autre. Parée d’une distance et d’un détachement que Jack ne connaissait pas, Snow l’observe comme si l’éclat de joie était momentanément mort au fond de ses prunelles trop bleues. « Je ne suis pas humain, tu l'as toujours su. » Elle n’est pas sûre. Elle fronce les sourcils, retrouve une respiration à peu près normale bien que sa température demeure variable.

Il tourne autour du socle glacé, étrangement calme. Un esprit élémentaire, une sorte d’âme surréaliste. Il était mort durant tout le temps qu’elle l’a connu, même lorsqu’elle n’a plus eu d’échanges avec lui il était là tout en étant absent physiquement. C’est fou. Fou et absurde. Incompatible avec son éducation, ses croyances et, malgré tout, elle ne parvient pas à remettre sa parole en doute. « Tu m'as offert la compagnie dont j'avais besoin et crois moi, je l'ai apprécié. » Elle ne se souvient pas vraiment de ce qui a déclenché son affection pour Jack ni la manière dont elle l’avait connu, dont elle avait vu son ami imaginaire pour la première fois. « Je me souviens de ton enfance, plutôt bien. Je me souviens moins bien de ton adolescence, plus de tes rêves que de tes journées. Et le reste est flou, voire inexistant. » Elle fronce les sourcils. Il était avec elle, même adolescente. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle été privée de lui au moment où elle en avait eu le plus besoin ? Assise sur les marches, elle a dissimulé son visage entre ses mains pendant deux longues minutes. Elle cherche ses mots. Elle cherche à remettre de l’ordre dans ses pensées. Quand elle relève enfin le visage, elle semble plus calme, la froideur a laissé place aux doutes et au sentiment d’abandon. « Il y’a trois ans, je me suis réveillée devant les grilles de cet endroit, amnésique, muette et incapable de générer la moindre glace. J’étais gelée mais je n’avais plus aucun moyen de faire.. tout cela. » Il doit savoir. Elle doit lui dire qu’elle n’est pas si décevante, que la fillette forte d’autrefois n’était pas devenue qu’une poupée fragile et défaillante. « Un télépathe protège les zones fragiles ou dangereuses de mon esprit, il en libère progressivement les souvenirs et, parfois, un évènement créer des failles. Si je ne suis pas prête, alors ça donne ce que tu viens de voir. » Et c’est épuisant. Lutter contre soi-même est fatiguant. Lutter contre certaines parts de son passés ou de son potentiel destructeur était source de contradictions, de limites physiques. « Il y’a des choses à ton sujet dont je ne me rappelle pas.. un peu comme toi. J’ai conscience que je tiens à toi mais je ne sais pas définir l’affection que je te porte. » Il était là à chaque évènement important et elle n’arrivait pas à les replacer dans l’ordre, à y trouver une chronologie. Il a souffert seul dans la glace, sans doute invisible à la plupart des gens. Comment a-t-il fait ? Comment peut-il être là, bien vivant ? « Tu m’as appris ce que la glace pouvait faire de beau et je m’en suis servie pour faire du mal. » Snow Queen, comme le personnage de conte, comme l’antithèse de ce que pouvait représenter Jack Frost. « Est-ce que tu te souviens de cela ? Du moment où ma mutation s’est activée ? » Un matin, seule dans sa chambre, clouée au lit par un froid si intense qu’il avait neigé dans la pièce. Quarante-huit heures de souffrance, de douleurs, comme une sensation de fièvre alors qu’elle était en hypothermie totale. Quarante-huit heures et sa vie ne fut plus jamais la même.  
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Je suis Prue du regard lorsqu'elle va s'asseoir sur les marches de l'escalier de glace et mes épaules s'affaissent lorsqu'elle prend sa tête entre ses mains. Qu'ai-je dis? Trop d'informations? Ou alors ne s'attendait-elle pas à ces réponses là? Je lui laisse du temps. J'ai eu des années pour assimiler l'idée, pour me souvenir d'elle, et je débarque comme ça sans m'annoncer. Je peux bien lui donner le temps d'accepter tout ce que je lui ai dis. Alors je marche un peu, fait quelques pas vers les arches pour voir les autres salles de là, pour voir quelques enfants passer. Tout va bien. Ils s'amusent, découvre, explorent. Les enfants aiment l'aventure et je leur ai offert un château tout entier pour assouvir ce besoin d'aventure. Ils dormiraient bien ce soir! Tant que je serais présent, le froid régnerait, la glace ne fondrait pas, le givre qui permet à tous de marcher ne disparaîtrait pas. Parlant de marcher, je reviens vers Prue qui a levé la tête. A son visage je comprend qu'elle veut dire quelque aussi je me laisse tomber par terre, assis en tailleur à même le sol, mon bâton debout dans mon dos pour seul appui. Alors elle me raconte ce qui s'est passé trois ans plus tôt.

Elle me raconte son réveil devant les grilles du domaine. Son amnésie. Son impuissance. Elle me raconte qu'à la même période de mon réveil, elle débarquait ici. A l'histoire du télépathe je me penche légèrement en avant, les bras devant, tendus entre mes jambes, la bouche entrouverte, comme un enfant auquel on raconte une histoire. Et au final c'est bien une histoire. Son histoire. Celle dont je ne me souviens pas encore. Elle parle de sa confusion quand à son affection pour moi et je souris. J'étais dans le même cas quelques années plus tôt. Je sentais ce lien, mais je ne parvenais pas à le comprendre. Je ne parvenais pas à savoir ce qui était en jeu. Et puis les souvenirs ont commencé à revenir... Mais je n'avais pas de télépathe pour me protéger. Peut être que je n'en avais pas eu besoin, pas autant qu'elle. Je penche légèrement la tête sur le côté quand elle se confesse. Se pense-t-elle si mauvaise? Si sale? Ou alors se fait-elle une fausse idée de moi? Je fronce les sourcils à sa question avant de chercher dans ma mémoire. - Non... Je me souviens seulement du froid. Je n'ai aucun... aucune image. Seulement cette sensation de froid.

Je me rapproche doucement sans me lever, essayant de capter son regard. - Mais tu sais, je suis pas tout blanc non plus. - Je lève un regard vers mes cheveux. Non, eux non plus d'ailleurs. - On a tous une part sombre. La question est de savoir si on la laisse nous définir ou non. - Je tente de la rassurer mais trois ans après la guerre, qu'est-ce que je pouvais bien faire? - J'ai fais des choses laides moi aussi, et avec la glace en plus. Et la seule raison pour laquelle tu ne le sais pas c'est parce que ça s'est passé des dizaines d'années avant ta naissance. - Je lui lance un sourire. - Bien sûr que j'ai honte de ce que j'ai fais. Bien sûr que je regrette. Mais je fais le choix de compenser plutôt que d'augmenter. Pour un mal, je fais trois biens. Si je laissais ces choses me contrôler, j'en aurais jamais fini. - Je me redresse légèrement. - La seule chose à faire c'est bouger tes fesses, jeune fille. - Je me relève avant de balayer la pièce du regard. - Allez debout, on va voir ce que font les gamins. - Et alors je m'élance vers l'une des pièce dans laquelle j'ai déjà regardé tout à l'heure, laissant mon bâton, et déjà éloigné je parle un peu plus fort... - Prend B! - ... avant d'entrer dans la pièce d'à côté. Mon bâton n'a aucun pouvoir, c'est moi qui lui en donne et à cet instant elle pourrait le prendre et le déplacer, et si j'étais bon, il lui donnerait des forces et un peu de joie. Mon bâton a toujours eu ce pouvoir.
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