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 Time to fight back! || Feat. the K-squad

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secret avengers • not. okay.
Kayden T. Jefferson
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Time to fight back!
Ft. Sharon Carter, Steve Rogers, Wanda Maximoff, Warren Worthington III
(et Gwendolyne Stacy)

« Prologue »


Je me souvenais de la déflagration. Je me souvenais de l'explosion. Je me souvenais de son visage lacéré et lorsque j'ouvrais les yeux ce n'est que l'immeuble éventré qui se présentait à moi, les flammes et les débris. Le choc avait été violent et j'avais lourdement retrouvé le sol après une chute de deux étages. Je pouvais voir à côté de moi, ou plutôt autour, la capsule de métal que j'avais formé par réflexe autour de moi avec le frigo. Il était tordu, bien trop tordu. Comme moi. Ma peau était sale, noircie par la suie. Des brûlures prenaient place le long de mes bras, légères, et ma peau était rappée sur mon visage, tout le côté gauche. Et j'avais mal partout. Je m'asseyais par terre pour continuer de fixer l'immeuble. Je n'avais cure des gens qui courraient partout, je me fichais bien d'être tombé en pleine rue. Tout ce à quoi je pouvais bien penser c'était son visage. Marishka. Ses cheveux bruns, ses yeux noisettes, sa peau nacrée. Son si jeune âge. La chaise sur laquelle elle était assise avait été atomisée par l'explosion et pourtant je croyais encore la voir parmi les décombres. J'étais en état de choc, c'était clair, et ce type avait beau me parler et me secouer je ne trouvais même pas la force de réagir. Je ne l'entendais pas en fin de compte. J'étais loin, trop loin.

Je repensais à Marishka, à ce jour où je l'avais sauvé. Je repensais à ma fuite jusqu'à Londres puis mon arrivée à New York. Je repensais à Warren dans le ciel du Queens. Je revoyais cette boite blanche dans laquelle j'avais trouvé l'index de mon père. Je me souvenais des premiers jours où j'avais dû retourner travailler pour les russes. J'apercevais le costume blanc de Gwen. Je revoyais cette salle dans laquelle j'avais tout raconté à Sharon. Je revoyais le bouclier du Capitaine étinceler. Je songeais aux yeux si bleu de Wanda... Je repensais à Ivan et à sa cruauté. Le Comptable nous l'avait dit, il avait retrouvé Marishka après que je l'avais sauvé. Pourquoi ne l'avions nous pas cru? Pourquoi avais-je été aussi stupide. Pourquoi n'avais-je fais que croire qu'il tentait simplement de m'atteindre? Pourquoi avais-je cru que tout se passerait bien? Naïveté. Stupidité. Combien de morts encore par ma faute? Combien de victimes pour mes conneries? Le couple d'en dessous, mort, la petite vieille du troisième, morte. Le concierge en bas? Dans un sale état. Peut être que je méritais tout ça. Peut être que j'étais maudis? Peut être que tout ce que j'aurais dû faire dés le départ c'était me laisser tuer en Sokovie? Mais Marishka serait morte bien avant. Peut être aurait-ce été mieux pour elle. Ivan n'aurait plus pu l'atteindre ensuite.

Ivan... L'homme continuait de me secouer et penser encore à Ivan me soulevait le cœur. C'était lui. Dés le départ. Il était responsable. Il m'avait piégé en Russie, il m'avait trahis, il avait trahi mon père. Il m'avait fait chanté, il m'avait utilisé. Il avait torturé Marishka, il séquestrait toujours mon père. Je voyais son visage dans mon esprit et je l'imaginais souffrir. Je voulais qu'il hurle. Qu'il périsse. C'en était fini. Plus jamais je ne serais son pantin. Il était temps de couper le lien. Je savais parfaitement où il se trouvait. Je savais où il irait pour se mettre à l'abri, je savais où il planquerait ses sbires durant cette période d’arrestation. J'irais le débusquer. J'irais m'occuper de lui. Mais j'avais beau être en rage je n'étais pas non plus stupide. Seul je ne ferais que me faire tuer. J'avais besoin d'alliés. Je reprenais le contrôle sur mon corps et ma conscience et délaissait ces souvenirs qui me hantaient. Je rassurais l'homme qui me secouait et me relevais doucement. J'étais courbaturé: je n'en avais rien à faire.

Mon premier appel était pour Sharon. Elle m'avait déposé deux blocs plus loin et je ne perdais pas une seconde pour lui raconter ce qu'il venait de se passer. Elle avait entendu l'explosion depuis la voiture. - Il faut qu'on aille le prendre Sharon. Il faut qu'on s'occupe de lui maintenant. - Elle connaissait l'histoire avec Marishka, elle avait été témoin de ma réaction cette nuit-là chez le Comptable. Elle connaissait mon histoire, elle savait ce qui allait suivre. Je lui demandais de venir me chercher et en attendant je contactais un autre allié de choix, le seul autre à connaitre la vérité: Rogers. A lui aussi, je racontais mes plans. Je racontais brièvement que les choses étaient allées trop loin. - J'ai besoin de votre aide, Capitaine. - S'en suivit un appel à l’araignée blanche. Elle ne savait pas tout, mais elle connaissait ma situation avec la Mafia. Je pouvais lui faire confiance. - Gwen écoute, le moment est venu. J'espère que ta proposition de m'aider tiens toujours. - Enfin j'avais regardé mon téléphone. Je l'avais fixé, la bouche entrouverte et le sang coulant tout doucement le long de ma tempe. J'hésitais. Je n'avais jamais voulu l'impliquer et il le savait, pourtant... Je savais aussi avoir besoin de toute l'aide que je pouvais trouver. Ivan n'était pas du genre à s'enfermer seul dans une cave. Je lançais l'appel, la messagerie. - Warren, c'est moi. Je sais que je t'avais dit que je ne te voulais pas dans mes histoires... Mais... J'ai besoin de ton aide. - Je prenais tout juste le temps de lui dire où aller, en espérant qu'il ait le message dans les temps. J'avais peu d'alliés, encore moins d'amis. Je ne voulais pas les sacrifier mais je ne pouvais pas agir seul cette fois.

Si Ivan avait utilisé Marishka pour me tuer, je ne pouvais même pas imaginer ce qu'il ferait à mon père ensuite. Le tuer? Le torturer encore en vengeance? Savait-il que j'étais toujours en vie? Je jetais un dernier regard à mon immeuble. Les flammes couraient sur ses ruines. Il était éventré par le milieu, de haut en bas, comme une faille immense et un tas de briques et de poussières, de flammes et de fumée. La voiture de Sharon déboulait en trombe et je lui laissais tout juste le temps de s'arrêter avant de monter à l'intérieur. Mon visage était fermé. J'ignorais même la douleur à mon crâne. - On va sur l'Hudson et... Il va nous falloir plus de monde. - « Je m'en suis déjà occupée. » - Et effectivement, elle avait déjà appelé le SHIELD et fait préparer une équipe tactique d'une quinzaine d'hommes et de femmes. Elle leur donnait l'adresse par message via l'ordinateur de bord de la voiture et on filait droit sur place. L'équipe avait établi un centre opérationnel à l'ombre d'un entrepôt voisin. De là, on pouvait voir sans être vu.

L'endroit où nous nous trouvions était une zone industrielle sur le bord de l'Hudson, côté Bronx. Notre intérêt se portait sur l'un des entrepôts, celui le plus au bord de la rivière. Rez-de-chausser haut de plafond, petit étage, toujours en activité. Il abritait un centaine de machine de tissage et produisait des tonnes de textiles. A l'extérieur on pouvait voir des hommes armés marcher autour du bâtiment. Des gars de la mafia. Des gardes. J'avais emprunté l'équipement du SHIELD et portait l'un de leur uniforme. A ma ceinture un flingue reposait et j'observais l'un des écrans infrarouge lorsque quelqu'un s'alarma. Les gars qui patrouillaient disparaissaient. Il nous avait fallu une petite heure pour nous préparer, une petite heure pour que les autres n'arrivent: une petite heure avant que Spider woman ne montre sa capuche. Elle atterrissait agilement à côté du "camp", des radios dans la main. - « Bah alors les gars? Vous faites la sieste? » - Je souriais. Toujours la même. - Spider woman, merci d'être venu. - Et bien vite, c'est le Captain qui nous rejoignait. - « J'ai pensé qu'une paire de mains supplémentaire ne serait pas de trop. » -  Je tournais la tête en entendant la voix de Steve, posait mon regard sur lui puis une tête blonde. Si j'avais fait un effort sur moi-même pour demander à Warren de venir - toujours pas là d'ailleurs - j'allais avoir besoin de bien plus que ça pour "Elle".

Wanda? Mais qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais là? - « Nous apprécions la réponse de Wanda qui justifie sa présence. » - Je m'étais retourné sur Rogers, lui lançant un regard des plus noir. Ça n'était pas prévu. Ça n'aurait jamais dû l'être. En théorie je ne pouvais pas lui en vouloir, il ne savait pas... Mais je n'étais pas dans un état où je pensais à ça. Pas le temps de dire un mot pourtant. - « Y'a du mouvement, il faut qu'on y aille. » - Je me retournais pour poser mon regard sur les écrans. Effectivement. L'absence des gars dehors avait excité les autres à l'intérieur et sur les infrarouges, si on ignorait les silhouettes assises à travailler, on voyait très bien que les autres s'activaient. Il fallait bouger. Je posais un instant mon regard sur Wanda. Lui demander de rester en arrière? Non, certainement pas, je n'étais pas suicidaire. Il me faudrait veiller sur elle autant que je le pouvais. Je la savais tout à fait capable... Mais c'était un instinct, depuis le début, depuis la Sokovie, la protéger. J'avais sonné la cavalerie et la cavalerie avait répondu. J'aurais pu me sentir confiant, mais ce n'était pas le cas. Je sentais seulement la détresse. Je ressentais seulement cette peur au fond de moi. Était-ce seulement la mienne?

Nous nous mettions en marche, tous. Le Captain, l'araignée, l'agent, la sorcière et les quinze soldats. Il ne manquait que l'ange mais d'une certaine manière j'étais un peu soulagé de ne pas le voir ici. Tout en avançant je regardais Wanda. Bon dieu qu'il ne lui arrive rien ce soir. Il me fallait me concentrer. Ce soir je me libérais de cette vie. Ce soir Dayle allait mourir. - Spider woman. Il reste plusieurs types qui patrouillent autour de l’entrepôt. Ils ne doivent pas pouvoir venir en renfort à l'intérieur. - « Combien d’hommes faut t’il pour faire le ménage? Aucun c’est un travail de femme. » - Elle lançait sa toile et s'envolait. A ce moment-là Sharon donnait ses ordres et les soldats se divisaient en deux groupes, deux lignes qui nous contournaient pour partir devant. Nous étions forcés d'entrer par la grande porte, Ivan avait bien choisi son endroit, et à l'intérieur se trouvaient bon nombre d'hommes armés au milieu de bien plus d'innocents. Il fallait espérer qu'ils auraient le temps de se planquer. Ça allait être compliqué à gérer et je doutais que les russes en aient vraiment quelque chose à faire. Les soldats entraient les premiers. Nous étions juste derrière.

Plan du rez-de-chausser


Dernière édition par Kayden T. Jefferson le Mar 10 Jan - 1:07, édité 3 fois
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Time to fight back


L’explosion. C’est avant-tout un bruit combiné au tremblement de la carrosserie. Et après, la fumée dans le rétroviseur qui s’élève. Elle freine brusquement. Elle place la voiture à cheval sur le trottoir. Elle pense immédiatement à Kayden. Aux risques qu’il prend. A la mafia qui commence à s’agiter. A la conclusion qui arrive. Une certaine angoisse monte, lui pince le coeur. Ce n’est pas possible que l’on s’en prenne à lui. Ils ont pris toutes les précautions possibles. Sauf avec le comptable. Là où il a dévoilé son visage pour profiter de la réputation d’un certain Adrian. Mais le comptable a eu peur. Il n’aurait pas essayé de lui attirer des ennuis, de le dénoncer. Quoique… Son téléphone se met à sonner. Le nom qui s’affiche la crispe. C’est Kayden. Bon sang. Elle aurait bien aimé qu’il n’appelle pas. Elle aurait bien aimé qu’il n’ait rien. “Il faut qu'on aille le prendre Sharon. Il faut qu'on s'occupe de lui maintenant.” C’est comme une supplique. Un appel au secours. La mafia n’a plus de limite. Elle a décidé de pourrir la vie d’un gars jusqu’au bout. Elle lui a promis de tout faire pour que son père soit libéré, sain et sauf. Elle lui a promis qu’ils le retrouveraient. Même si tout vient d’être chamboulé et précipité, ils doivent le faire. Elle doit tenir parole. “J’arrive.” Il faudrait peut-être qu’elle envoie un message à Riley. Au cas où. Au lieu de cela, elle garde son téléphone en main. Elle compose le numéro de la directrice. Il lui faut une équipe d’intervention. Maintenant. Ils n’ont pas le choix. C’est maintenant ou jamais. Engager des dizaines de personnes pour sauver un seul homme, cela semble incroyable. Mais ils le doivent pour tous les risques pris par Kayden. Pendant que l’appel est passé, elle se remet en route. Elle effectue un demi-tour en plein milieu de la rue. Elle retourne sur ses pas. Il n’y a plus une seconde à perdre. Lorsqu’elle déboule dans la rue, elle trouve un Kayden qui semble avoir survécu à une guerre. Il est dans un sale état. Sous le coup des émotions, peut-être aussi. Elle imagine sans mal ce qu’il se passe dans sa tête. Ce qu’il ressent. À quoi il pense. Les pires scénarios auxquels il doit penser. La sentiment d'urgence qui doit l'assaillir. Ils vont sauver son père. Ils vont le libérer avant que la mafia n’ait le temps de lui faire du mal. “On va dans le Bronx et... Il va nous falloir plus de monde.” Elle le sait. Elle a déjà pris les devants. Il lui manquait juste l’endroit où intervenir. Elle l’a, maintenant.

_ _ _ _

Le Bronx. Une zone industrielle. Un entrepôt. Tout ce qu’il y a de plus normal d’apparence. Un coup d’oeil aux écrans de surveillance suffit pour comprendre que ce n’est pas juste un atelier de tissage. C’est bien plus que cela. Des hommes armés patrouillent à l’extérieur. Des hommes qui semblent disparaître les uns après les autres. Comme happer par un trou noir. C’est mauvais signe. Une heure. Une heure qu’ils attendent. Qu’ils étudient l’endroit. Qu’ils cherchent la meilleure manière d’opérer. Le plan commence à se dessiner tout doucement. Elle a été prévenue de l’arrivée de certains invités. Elle aurait préféré éviter, même si la présence de deux Avengers et de Spider-Woamn est plutôt rassurante. Ils ne seront pas de trop pour affronter ce qui les attend. Un petit Hulk aurait aussi été sympa. Cinq optimisés. Quinze agents du S.H.I.E.L.D. Et Sharon. Une vingtaine de personnes pour retrouver le père de Kayden. C’est plutôt pas mal. Il reste à espérer que ça suffira. L’arrivée de Spider-Woman se fait dans l’humour, fidèle à elle-même. Sharon serait prête à parier que derrière ce masque se cache une gamine. Mais elle n’a pas franchement envie de le découvrir aujourd'hui. Ce serait mauvais signe. Elle accueille l’arrivée de Steve et de Wanda avec un sourire. C’est toujours plus sympa de se retrouver dans un bar à discuter avec Steve pendant des heures que d’être ensemble au ‘travail’. Mais on ne choisit pas. Maintenant que tout le monde est présent, ils peuvent y aller. Ils ont tous sortis l’attirail complet du parfait agent qui part sur le terrain. Pour l’occasion, même Kayden a eu le droit à son arme et à son gilet pare-balles estampillés S.H.I.E.L.D.. Elle rejoint l’équipe d’intervention. Ils vont commencer. “Je veux deux équipes. Vous entrez les premiers. Vous sécurisez les lieux et on fait vite pour ne pas leur laisser le temps de réagir. Si vous voyez quelque chose de suspect, vous me prévenez et vous ne vous approchez pas. Je vous rappelle qu’on est ici pour sauver une personne, alors ne tirez pas sur n’importe qui. Regardez une dernière fois sa photo, si vous voulez. On va faire les choses bien. Allez, c’est parti, les gars.” Aussitôt dit, aussitôt fait. Deux colonnes se forment pour foncer sur la porte. Sharon jette un coup d’oeil en direction de Kayden. Ils y sont. Ils sont bien plus proches du dénouement qu’ils ne l’ont jamais été. Elle se concentre sur les agents qui pénètrent dans l’entrepôt. Elle s’aligne derrière l’une des colonnes, arme à la main. Hors de question que les agents prennent tous les risques. Elle les embarque dans cette galère, elle prend les risques avec eux.

A peine est-elle à l’intérieur que l’odeur de la poudre et de la poussière assaillent ses narines. Des gens crient des ordres. Des tirs sont échangés. Les agents se mettent à couvert derrière les métiers à tisser. La progression semble légèrement compromise. Ils sont déjà en train de riposter contre les tirs. Des fumigènes sont balancés au milieu de la pièce pour tenter d’aveugler les mafieux. Elle jette un oeil en arrière pour s’assurer que les autres ont suivi. Ils ne peuvent pas rester définitivement ici. “Allez-y, on vous couvre. On sera juste derrière vous.” Elle hurle pour se faire entendre, à travers le bruit des armes. Il ne faut pas perdre de temps. Toutes les forces n’ont pas besoin d’être concentrées au même endroit. Chaque minute compte. Chaque minute est primordiale pour retrouver le père de Kayden en vie. Avec un Captain America et une Wanda à ses côtés, Il a de quoi se frayer un chemin facilement dans l’entrepôt. Les agents du S.H.I.E.L.D. seront juste derrière. A couvrir leur avancée et leur arrière. Elle fait un signe à un groupe de se préparer à suivre le mouvement. Les huit autres resteront en place pour se débarrasser des derniers récalcitrants et les rejoindront ensuite.

© GASMASK
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Steve sursaute lorsque son téléphone se met brusquement à sonner. Trop concentré sur le croquis qu’il est en train de dessiner, il s’est complètement coupé du monde pendant un moment et il lui faut quelques secondes pour se souvenir qu’il est dans sa chambre à la tour et que le plafond ne va pas lui tomber sur la tête. Un peu agacé d’avoir été interrompu, il s’empare de l’appareil et fronce les sourcils en voyant le nom qui s’affiche à l’écran. Il se débarrasse de son carnet et se lève tout en décrochant. Il doute que Kayden appelle pour lui parler du beau temps, alors il se tient déjà prêt. Le jeune homme ne s’embarrasse pas en formalités et s’empresse de lui détailler la situation, ainsi que son plan d’attaque, pendant que Steve coince son téléphone entre son oreille et son épaule et se dirige déjà vers son armoire pour se débarrasser de ses vêtements et enfiler son costume. « J'ai besoin de votre aide, Capitaine. » Et il n’a pas l’intention de le laisser tomber. « Aye, j’arrive tout de suite, » réplique-t-il avant de raccrocher. Puisque Kayden s’est avant tout tourné vers Sharon, cette histoire concerne plus le SHIELD qu’autre chose alors Steve ne mêlera pas les Avengers à cette affaire, surtout que pour la plupart, ils sont déjà bien occupés avec bien d’autres choses.
Mais ça ne l’empêchera pas d’aller chercher un peu d’aide. Et s’il en croit ce que le jeune homme lui a raconté, il sait exactement où aller pour trouver une personne prête à leur filer un coup de main. Une fois en tenue, il s’arrête devant son miroir et glisse un index sous son gant, pour appuyer sur le bouton qui s’y trouve. Ce costume est une vraie petite merveille mise au point par Tony et Hank, puisqu’il suffit d’activer une fonction bien pratique pour donner l’illusion qu’il porte des vêtements parfaitement normaux. Avec un petit sourire satisfait, il s’empresse de sortir de ses appartements et de se diriger vers l’ascenseur qui le mène jusqu’au parking des Avengers, sous la tour. « JARVIS ? Tu peux contacter Wanda Maximoff, s’il te plaît ? » demande-t-il en s’approchant de la dernière Harley que Tony lui a payée – il a râlé, mais en vérité, il en est raide dingue. « Bien sûr, Captain. » Il n’attend pas pour l’enfourcher, mettre le contact et quitter le parking tandis que la tonalité du téléphone résonne dans son oreillette. Finalement, il entend qu’elle décroche. « Wanda ? C’est Steve, tu es occupée ? » demande-t-il en parlant assez fort pour couvrir le bruit de Manhattan. « Je sors de cours, pourquoi ? » répond-elle en paraissant clairement intriguée qu’il l’appelle brusquement. « St John’s University, c’est bien ça ? Bouge pas, j’arrive. » Il n’attend pas de réponse, il n’a pas tellement le temps pour ça, et s’empresse de traverser la ville.

Sa conduite est probablement un peu dangereuse – après tout, il a passé son permis à l’armée et a appris à conduire une moto sur un champ de bataille - les autres Avengers ont d’ailleurs bien souvent tendance à lui rappeler qu’il est un danger public. C’est faux, il n’y a que lui qu’il met en danger, voyons. Il ne tarde pas à arriver à proximité de l’université où il sait que Wanda se rend chaque jour et l’aperçoit assise sur un banc, en train de discuter avec d’autres étudiants. Il poursuit donc sa route jusqu’à s’arrêter devant eux et met un pied à terre. « Need a ride ? » demande-t-il avec un sourire en coin. Wanda a d’abord l’air surprise, puis lève les yeux au ciel et articule un « Show off » silencieux. Mais elle quitte son banc, salue ses camarades qui ont probablement la mâchoire douloureuse de l’avoir ouverte si longuement et grimpe derrière lui. Steve porte deux doigts à sa tempe et salue les autres étudiants avant de s’empresser de quitter le campus. Là, il tire une autre oreillette de sa poche et la tend à Wanda, qui s’en empare. « C’est bon ? » demande-t-il et quand elle confirme et demande où ils vont, Steve lui explique la situation tout en continuant de rouler en direction des coordonnées que Kayden lui a transmises.
Il sent Wanda qui se crispe derrière lui, et qui serre un peu sa prise autour de sa taille au fil de son récit. Bon, de toute évidence, elle en sait beaucoup moins que lui. Mince, Steve s’en veut d’avoir visiblement dévoilé des choses que Kayden avait préféré garder pour lui. D’un autre côté, ils vont avoir besoin de Wanda, alors il ne se sent pas complètement coupable non plus. Kayden pourra bien se plaindre une fois qu’ils en auront terminé avec cet Ivan. Ils arrivent finalement à proximité de l’entrepôt indiqué par le jeune homme et Steve coupe le contact, puis descend et fait face à Wanda. Il fouille dans une des poches de sa ceinture et en tire un petit appareil, produisant le même effet que sa tenue. « Désolé, je n’ai pas mieux que ça, on n’a pas vraiment le temps. Mais même si on n’a pas l’intention de laisser filer qui que ce soit, c’est peut-être mieux de masquer ton visage, » dit-il avec un petit sourire contrit. Un peu surpris, il voit Wanda esquisser un sourire, puis des étincelles rouges dansent au bout de ses doigts et il regarde ses vêtements parfaitement normaux laisser place à une tenue beaucoup plus pratique pour combattre. Wanda Maximoff l’étudiante disparaît pour laisser place à Scarlet Witch et Steve rit légèrement. « Oui, pourquoi s’embarrasser d’un peu de technologie quand on a de la magie, » se moque-t-il.

Puis il reprend son sérieux. « Prête ? » demande-t-il et elle hoche la tête alors ensemble, ils se dirigent vers l’entrepôt indiqué par Kayden. Quand il aperçoit enfin les agents du SHIELD, Sharon, Spider-Woman et Kayden, il désactive la fonction qui masque son costume. Il adresse un signe de tête aux personnes présentes, un petit sourire à l’agent Carter, puis décide d’attirer l’attention du jeune homme qui leur tourne encore le dos. « J'ai pensé qu'une paire de mains supplémentaire ne serait pas de trop. » Il leur fait enfin face, mais ses traits s’assombrissent lorsqu’il aperçoit Wanda et à nouveau, Steve se sent un peu coupable. « Wanda? Mais qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais là? » demande-t-il en lui adressant un regard noir. Steve hausse les épaules, tandis que Wanda lance un regard dur à Kayden. « Cap est venu me chercher pour que j’aide un idiot, » réplique-t-elle immédiatement. Ce n’est pas tellement le moment de se chamailler, heureusement, ils sont coupés car il est l’heure de se mettre au travail.
Steve décroche son bouclier jusqu’alors fixé dans son dos tandis que Sharon donne ses derniers ordres à son équipe. Alors enfin, ils se mettent tous en mouvement et Cap regrette seulement de ne pas avoir le temps d’assurer à Kayden qu’ils vont y arriver. C’est peut-être pas plus mal, Steven déteste se tromper. Spider-Woman est envoyée pour se débarrasser des derniers gardes encore en patrouille autour de l’entrepôt tandis qu’eux pénètrent à l’intérieur.

« Allez-y, on vous couvre. On sera juste derrière vous. » affirme Sharon et Steve lui adresse un signe de tête. Il n’attend pas plus longtemps avant de dépasser les agents du SHIELD, bien à l’abri derrière son bouclier. « Reste derrière moi ! » s’exclame-t-il à l’attention de Wanda. Il est hors de question qu’elle se retrouve blessée alors que c’est lui qui l’a fait venir. Les tirs se répercutent sur le bouclier en vibranium et Steve continue de foncer jusqu’à atteindre les premiers hommes qu’il assomme efficacement. Le but n’est pas d’exterminer tout le monde ici, seulement de les mettre hors d’état de nuire et c’est bien ce qu’il a l’intention de faire.
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Prisoners + trapped & forgotten
Wanda Maximoff
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Wanda est bien studieuse depuis qu'elle est aux États-Unis. Plus studieuse qu'elle ne l'a jamais été. Elle a même pris plusieurs cours en plus dans son cursus pour être sûre que son dossier soit au top. Elle a la tête pleine des dates de la construction européenne quand elle sort de cours. Sa camarade Camryn lui lit les sms qu'elle a échangé avec le garçon qui est dans son viseur depuis des semaines déjà, mais la jeune Maximoff n'écoute que d'une oreille distraite. Elle a un peu de mal à entrer dans cette vie d'étudiante normale, qui parle de ses conquêtes et dont les seuls plans pour la soirée sont regarder des séries et cuisiner des plats végétariens. Quand son téléphone sonne, elle est presque soulagée. Voilà une parfaite opportunité pour se débarrasser du bagout instoppable de son amie rousse. Elle décroche avec un petit sourire légèrement hypocrite pour la jeune femme, feignant d'être désolée de devoir l'interrompre. « Wanda ? C’est Steve, tu es occupée ? » La jeune femme ouvre les yeux de surprise. Elle ne s'attendait pas à ça, et surtout, sa copine lui lance un regard plein de questions quand elle comprend qu'il y a un homme de l'autre côté de la ligne. Wanda a envie de lever les yeux au ciel, mais se retient. Cette fille a les hormones en chaleur, ça fait presque peur. « Je sors de cours, pourquoi ? » Sa voix laisse comprendre qu'elle est surprise et qu'elle a envie d'en savoir plus. Si Steve l'appelle comme ça, ce n'est certainement pas pour l'inviter à dîner à la tour Avengers. « St John’s University, c’est bien ça ? Bouge pas, j’arrive. » Elle hausse les sourcils quand il raccroche brusquement, et reste un peu comme une idiote au milieu des marches de l'université. Elle est un peu déconcertée, là. Camryn lui lance un regard interrogateur, et Wanda marmonne une excuse, prétendant qu'un ami va venir la chercher pour la ramener chez elle. Les yeux de la rousse en face d'elle sont déjà plein de sous-entendus. Wanda fait une grimace. Elle décide de descendre vers l'un des bancs devant le campus, et très vite, les deux filles sont rejointes par quelques amis. Elle comprend immédiatement que Steve est venu en moto quand elle entend le bruit si reconnaissable, à l'autre bout de la rue. « Need a ride ? » lance-t-il en arrivant près du banc où elle est assise avec ses camarades. Bien sûr, elle lève les yeux au ciel. « Show off » lâche-t-elle tout naturellement. Elle se lève et dit au revoir à ses amis, qui ont de sacrées têtes. Ben dis donc, il a fait son petit effet. Ça l'amuse beaucoup. Elle va avoir beaucoup de questions demain, et elle ne sait pas trop si elle a envie d'en rire ou si elle est fatiguée d'avance. En tous cas, en attendant, c'est plutôt satisfaisant de voir les regards intrigués et admirateurs de ceux qui l'entourent.

Wanda n'est pas particulièrement inquiète ou stressée jusqu'à ce que Steve lui explique pourquoi il est venu la chercher. Kayden. La mafia. Mission de sauvetage. Tout ça est très flou dans sa tête, et elle a du mal à capter les détails, trop choquée par ce qu'elle entend. Visiblement, elle ignore beaucoup de choses. Kayden a omis de lui faire part d'informations très importantes. Elle est à la fois un peu en colère et terrifiée. Il était dans un sacré danger tout ce temps, et il n'a rien dit ? Il faudra qu'ils aient une bonne discussion. Tout le temps de la route, ses pensées se bousculent, elle essaie de démêler les informations, de comprendre, mais tout reste un peu compliqué à assimiler. En tous cas, il y a au moins une chose dont elle est sûre : elle est bien déterminée à aider. Ça fait un petit moment qu'elle n'est pas partie en mission. Elle avait fait part, suite aux événements de Sokovie, de son envie, de son besoin de prendre du temps, de ne pas trop utiliser ses pouvoirs, et de profiter du fait que son frère était bel et bien en vie. Mais depuis les attentats, Wanda a décidé qu'il était temps d'arrêter l'hibernation. Elle ne peut plus rester les bras croisés, même si elle en a parfois envie. Même si une part d'elle voudrait être égoïste et laisser tous les conflits derrière elle. Cette fois, elle ne se pose même pas la question. Cette mission a quelque chose de personnel. Kayden est en danger, elle ne cille même pas. Elle l'a perdu une fois, elle ne le perdra pas deux fois, et elle fera tout pour qu'il puisse être en sécurité. Même si elle ne comprend pas tout pour l'instant. Quand ils arrivent sur place, Steve se gare un peu plus loin, et lui tend un petit objet, qu'elle reconnaît pour avoir passé du temps à la tour Avengers après la Sokovie, et avoir vu les prototypes de Pym et Stark. Elle fronce légèrement les sourcils, d'abord. Elle a toujours du mal à faire confiance à Stark, déjà, mais surtout, elle sait parfaitement qu'elle n'a pas besoin de tout ça. Finalement, elle esquisse un sourire, et ses doigts se mettent en mouvement. Son pull, sa jupe, ses collants et ses boots disparaissent pour laisser place à la tenue de la Scarlet Witch, une tenue qu'elle n'a pas porté depuis un bon moment. Même ses cheveux, qu'elle a teint en blond depuis quelques mois, reprennent sa teinte brune naturelle. Steve observe tout ça, et ça l'amuse beaucoup, ce regard sur le visage du Captain. « Oui, pourquoi s’embarrasser d’un peu de technologie quand on a de la magie, » Elle rit un peu, malgré l'angoisse qui lui serre les entrailles, maintenant qu'ils sont sur le terrain.

Ils arrivent rapidement au camp de fortune mis en place, où des agents du Shield sont déjà prêts, en tenue. Wanda reconnaît l'agent Carter et Spider-Woman. Elle ne l'a jamais vue en vrai. Et bien sûr, il y a Kayden, au milieu de tout ça, équipé par le Shield. Wanda pince les lèvres. « J'ai pensé qu'une paire de mains supplémentaire ne serait pas de trop. » Le visage de Kay change du tout au tout quand il remarque sa présence. « Wanda? Mais qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais là? » Il n'a pas à blâmer Steve. Il a plutôt des comptes à lui rendre à elle. « Cap est venu me chercher pour que j’aide un idiot, » Elle hausse les sourcils, légèrement taquine, même si on peut lire qu'elle n'est pas particulièrement ravie qu'il lui ai caché des choses. Mais ce n'est pas le moment. Ils n'ont pas le temps de s'expliquer. Elle est là de toute manière maintenant, il va devoir faire avec, qu'il le veuille ou non. Elle ne bougera pas d'une semelle, et il la connaît assez pour le savoir. Quelques minutes plus tard, ils s'engouffrent dans l'entrepôt, couverts pas les équipes du Shield. Wanda a les yeux partout. La bande des mutés prend de l'avance sur l'équipe du Shield. « Reste derrière moi ! » crie Steve, alors qu'ils n'ont fait que quelques mètres mais que les bruits de combat sont déjà assourdissants. Wanda le regarde, abasourdie. Il compte vraiment lui donner des ordres comme ça ? Elle est là, et elle va rester derrière ? Certainement pas. Son entraînement ne lui a pas servi à rien. Elle se rapproche de Kayden, et sans même lui demander son avis, dresse un bouclier devant eux deux, les rendant intouchables. Oh, elle sait qu'il aurait pu se débrouiller tout seul. Mais il doit se concentrer sur d'autres choses. Observer, par exemple. De nombreux hommes arrivent dans leur direction, et Steve est déjà en train d'en assommer quelques-uns. Elle remarque qu'un garde arrive dans son dos, et le fait chuter d'un coup de main. Elle lève les yeux et remarque le toit de l'entrepôt, dont la charpente lui permettrait de se poster et d'observer la situation. « Je prends un peu de hauteur. » annonce-t-elle en jouant avec sa gravité et en s'élevant dans les airs. C'est quelque chose qu'elle a découvert qu'elle pouvait faire il y a quelques mois seulement. Elle file comme une fusée, et se poste en équilibre sur l'une des poutres. Elle avance, avec prudence. La disposition fait que, d'ici, elle a une vue sur une des alcôves de l'entrepôt, où des hommes se pressent sur un plan. Elle redescend auprès de Kayden et Cap qui s'occupent de gardes, et pointe la porte du doigt. « Je pense que cette pièce leur fait office de poste de contrôle. J'ai compté huit hommes. Si nous entrons là, nous en saurons sûrement plus sur l'organisation du bâtiment et sur le nombre de gardes. » annonce-t-elle.
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J'avais une arme à ma ceinture mais maintenant que l'on était entré, maintenant que l'on était au centre de ce bordel, les vieux réflexes reprenaient le dessus: je n'avais pas besoin d'arme. J'étais l'arme. Les tirs commençaient immédiatement. Ils nous attendaient. Ils nous avaient vu venir. Ils n'avaient pas eu à forcer. Mes pas se faisaient plus rapide à l'approche du danger et une sur-conscience me donnait à voir clair. Comme si je connaissais la situation, comme si j'en avais l'habitude. Ceci était un champ de bataille et je n'en avais jamais fait aucune, pourtant j'agissais avec attention et précision. J'évitais certaines balles, je me cachais d'autres. Pour les dernières c'est mon pouvoir qui les repoussaient mais pendant que je me concentrais sur ça, je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Je voyais alors autour de moi ce voile rouge, cette énergie. Cette présence à mes côtés et lors d'un regard je lui offrais ma gratitude. Mon Dieu pourquoi l'avais-je laissé venir. - «  Je prends un peu de hauteur. » - Protégé dans cette bulle magique je déployais mes pouvoirs et avançais. Il y avait des gens ici, des ouvriers, des femmes principalement, planqués comme ils pouvaient. Nous ne pouvions pas les laisser là à se faire tirer comme des lapins. Je repérais tous les mafieux que je pouvais voir et manipulais leur gravité avec aisance, les laissant flotter: cible facile pour les soldats du SHIELD déjà bien occupés.

Pour autant plus on en tuait, plus il en revenait et lorsque Wanda redescendait je me dépêchais de la rejoindre pour l'englober dans la bulle et elle nous disait ce qu'elle avait vu. Pendant qu'elle parlait mon regard pointait vers Sharon pour m'assurer que tout allait bien. Une alcôve stratégique? Oui, c'était une bonne idée. - D'abord il faut évacuer tout ces gens, Wanda, tu peux... - ... créer un tunnel pour les protéger jusqu'à la sortie? Oui, c'était la fin de ma phrase. C'était ce que j'aurais pu dire si une violente explosion ne s'était pas fait entendre. En réalité, c'était un impact plus qu'une explosion. Le résultat du coup de poing d'un homme grand et beau, les cheveux blancs, les yeux bleus, mais pas bien plus vieux que moi. Son poing avait craquelé le sol et projeté Sharon quelques mètres en arrière sous le choc. Perturbé par cette apparition je ne voyais pas apparaître l'autre homme. La peau rouge, zébrée de de relief rouge plus foncé, ses cheveux sombres et ses yeux dorés. Une queue en flèche terminant sa colonne vertébrale. C'est sous le coup d'une violente chaleur qu'il apparu dans la bulle et en disparu, emportant Wanda avec lui. - Wanda! - Je faisais un pas vers le Captain par réflexe mais à son tour, une main rouge se posa sur son épaule et il disparu. - Cap!

Je tournais sur moi-même, recherchant mes compagnons du regard. Je voyais les mafieux, je voyais les ouvriers. Je voyais les cadavres s'entasser et les balles voler mais pas de Wanda, pas de Cap, juste cet homme aux cheveux blancs qui fonçait vers moi. Je le recevais de plein fouet, sa force surhumaine me projetant sur des mètres en arrière jusqu'aux pieds de Sharon. Depuis déjà de longues secondes certains des soldats lui tiraient dessus mais les balles qui lui étaient destinés semblaient irrémédiablement tomber, perdant leur vitesse à son approche. Je me redressais presque immédiatement, juste assez longtemps pour sentir un couteau se planter dans mon épaule. Un couteau de lancer, qu'il venait tout juste de m'envoyer à une vitesse folle. Je retombais, serrais les dents. Bordel où étaient les autres?

A l'opposé de l’entrepôt, Wanda et Cap étaient apparus, une brûlure douloureuse là où la main du démon les avait touché. Il apparaissait et disparaissait, ici, là-bas, ailleurs, toujours vite, rapide, toujours là, mais pas de fumée. Non. Il ne faisait que disparaitre.

De leurs côtés les soldats du SHIELD avaient fort à faire pour compartimenter les affrontements et focaliser les tirs des mafieux ailleurs.
Chacun sa tâche, chacun ses adversaires. J'observais l'homme aux cheveux blancs et son sourire narquois sur le visage tout en retirant le couteau qu'il m'avait lancé. Je ne criais pas, je ne cillais pas. Je ne lui ferais pas ce plaisir. Il était entre moi et la libération de son père, je lui souhaitais bien du courage... - Il faut qu'on se débarrasse de lui. - « Vient donc me chercher, Daaayle! »


Donc mes petits, pour info:
- Le gars aux cheveux blancs est un manipulateur cinétique. Il peut modifier la vitesse des objets en mouvement et est un excellent lanceur de couteau. Par ailleurs, il absorbe les chocs et les coups, ce qui le rend plus fort au fur et à mesure.
- Le démon est un téléporteur un peu particulier puisqu'il fait chauffer son corps si fort qu'il s'évapore. Du coup, son corps est tellement chaud que le moindre contact est brûlant.
Ce sont tout les deux des mutants de classe 3, donc faites attention!
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Ils ripostent. Évidemment, il fallait s’y attendre. Les gars de la mafia n’allaient quand même pas les recevoir autour d’une table dressée avec de la vaisselle en porcelaine et leur servir le thé. Quand même, elle aurait bien apprécié. Pas dit qu’elle aurait touché au thé, mais ils auraient pu se lancer dans une conversation civilisée. Au lieu de ça, une colonne d’agents se faufilent, en compagnie de Kayden et des autres. Sharon reste avec le reste du groupe du S.H.I.E.L.D. jusqu’à ce que le dernier homme tombe à terre. Pendant quelques secondes, le silence s’installe dans l’atelier. Elle ordonne aux hommes de procéder aux vérifications de rigueur. De s’assurer que tout le monde est bien mort. D’écarter les armes. Elle les abandonne pour suivre les autres. La situation est la même dans la pièce suivante. Sinon pire. Des civils sont coincés dans la pièce. Tentant de se cacher derrière les meubles. Priant pour ne pas mourir ici. Bon sang. Ils doivent être évacués rapidement. Ils doivent être mis à l’abri. Elle fait signe à son équipe de se tenir prête. Il faudra les faire sortir à la première occasion. Leur permettre d’avoir la vie sauve dès que tout se sera calmé ici. En attendant, il faut se débarrasser de leurs assaillants. Les pouvoirs des uns se révèlent être utiles pour les agents qui se trouvent face à des mafieux plus faciles à abattre. Mais la situation ne s’arrange pas pour autant. Ils sont combien dans ce bâtiment ? Les mafieux sortent de partout. Toujours plus nombreux. Toujours plus volontaire. Sharon oscille entre techniques de combat et arme à feu. Optant pour la solution la plus efficace selon l’adversaire. Elle croise le regard de Kayden et lui fait signe de la tête. Tout va bien. Quelques coups. Déjà quelques égratignures, mais elle s’en sort. Elle a vu pire. Pour autant, elle s’arrête en plein mouvement. Sous ses yeux, un colosse débarque. Elle plisse les yeux, sentant que quelque chose se prépare. Prévoyant déjà un adversaire redoutable. Il n’y a qu’à observer la manière dont les mafieux se poussent sur son passage. Et d’un coup, son poing frappe le sol. Un espèce de séisme qui explose le sol et projette Sharon en arrière. Elle frappe lourdement le sol. Sa tête cogne un meuble qui se trouve sur son passage. Elle est légèrement sonnée, mais elle arrive à se débarrasser du premier gars qui tente de s’en prendre à elle. De profiter de sa faiblesse. Elle lui fauche les pieds, avant de lui enfoncer son poing dans la face. Toujours par terre. Son arme lui a échappé des mains. Tant pis. Elle en trouvera une ailleurs. Une douleur suraiguë vrille dans ses tempes. Elle passe un doigt sur le côté de son crâne pour trouver un peu de sang. Génial.

Avec une grimace, elle se remet sur ses pieds. Juste à temps pour voir le colosse blanc foncer sur Kayden. Elle n’a pas vu où sont passés les autres. Elle l’ignore totalement. Tout ce qu’elle voit, c’est le danger qui s’approche de Kayden. “Attention !” Trop tard. Voix trop faible. Réaction trop lente. Il est frappé. Il atterrit à ses pieds. Elle l’aide à se relever au plus vite. Rester à terre en plein échange de tirs est mauvais. Mais quelques secondes après, le voilà de nouveau au sol, un poignard fiché dans l’épaule. La lame totalement disparue. Enfoncée dans son corps. Il va y avoir des dégâts internes et du sang. Le mec ne s’arrête pas. Impossible de le blesser par balle. Impossible de l’atteindre. Ils sont dans la merde. Où sont passés Steve et Wanda ? Ils auraient bien besoin d’aide, là, tout de suite, maintenant. Comme si ils avaient entendu ses pensées, les voilà qui réapparaissent à l’opposé de l’entrepôt. Comme par magie. Ils sont accompagnés d’un espèce de démon. Un téléporteur. Sérieusement ? Depuis quand la mafia a des alliés pareil ? “Il faut qu'on se débarrasse de lui.” Elle est du même avis. Ce gars commence vraiment à lui taper sur les nerfs. Surtout qu’il se débarrasse de ses hommes avec une facilité déconcertante. Ils doivent l’anéantir avant qu’ils ne tuent plus d’agents et qu’il blesse des civils sans le faire exprès. “Vient donc me chercher, Daaayle!” En plus, le blanc a l’air de vraiment apprécier Kayden. Merveilleux. Elle jette un coup d’oeil au jeune homme. A deux, ils devraient pouvoir s’en sortir. Entre la diversion offerte par les agents du S.H.I.E.L.D. et eux deux, ils peuvent réussir. “Tu devrais garder le poignard, tu vas en avoir besoin.” Un embryon d’idée est en train de naître dans son esprit. Les balles ne lui font rien. Un revolver serait donc inutile. Les coups aussi, si on en croit l’agent qui vient d’être propulsé à travers la pièce. Il ne reste que deux moyens de l’atteindre : le feu et l’électricité. Elle porte une main à sa ceinture pour vérifier que son équipement est toujours en place. Si son idée ne fonctionne pas, Kayden aura toujours une ouverture pour essayer d’enfoncer le poignard ou de jouer avec son pouvoir. Deux chances. Deux possibilités de se débarrasser du géant. “Je vais avoir besoin d’une diversion.” Ca tombe bien, le mec semble prêt pour en découdre avec le fameux Dayle. Sharon en profite pour se faufiler par derrière, évitant de justesse le téléporteur. Lorsqu’elle arrive enfin derrière le colosse, elle attrape le taser positionné à sa ceinture. Ils en ont tous un pour les cas où la violence ne serait pas nécessaire. Ou pour assommer un homme inhumain. En espérant que ça fonctionne. Elle prend quelques secondes pour attendre le bon moment. L’instant où le blanc s’arrête. L’instant où le blanc n’est pas concentré sur elle. L’instant où elle peut s’en prendre à lui. Quand elle voit enfin le moment propice, elle fonce droit dessus. Taser en avant. Elle l’enfonce dans le dos de sa cible et déclenche l’électricité. En quelques secondes, un pistolet électrique est capable de calmer ou d’assommer une personne normale. Pour leur ami du jour, rien n’est moins sûr. Les premières secondes sont encourageantes. Le colosse est stoppé, voire même dérangé. Est-ce que ce serait bon signe ?

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Si Steve demande à Wanda de rester derrière lui, ce n’est pas parce qu’il n’a pas confiance en ses capacités, loin de là. Il sait parfaitement ce dont elle est capable, qu’elle est bien plus puissante qu’il ne le sera jamais, plus dangereuse, aussi. Mais il n’empêche qu’elle est plus jeune que lui, que depuis la Sokovie, tout ce qu’elle a désiré, c’est mener une vie normale et non se retrouver embarquée dans ce genre de situation. Si elle est ici, c’est de sa faute. Il est allée la chercher parce qu’il sait qu’ils vont avoir besoin de ses pouvoirs, mais il n’empêche qu’il a bien l’intention de la ramener chez elle sans une égratignure et si elle reste derrière lui, ça a beaucoup plus de chances d’arriver. Mais bien évidemment, elle ne l’écoute pas et préfère s’élever dans les airs alors que Cap lâche un grondement de frustration. Elle déteste peut-être Tony, mais elle lui ressemble vraiment beaucoup là tout de suite. Beaucoup trop. Il a confiance en elle. Alors il tente de ne pas se laisser distraire et continue de s’occuper des gardes. « Je pense que cette pièce leur fait office de poste de contrôle. J'ai compté huit hommes. Si nous entrons là, nous en saurons sûrement plus sur l'organisation du bâtiment et sur le nombre de gardes. » fait la voix de Wanda alors qu’elle les rejoint à nouveau et Steve lève la tête pour observer le poste de contrôle en question. Il ouvre la bouche pour répliquer, mais Kayden est plus rapide « D'abord il faut évacuer tout ces gens, Wanda, tu peux... » Ils n’entendent pas la suite. Un bruit sourd l’interrompt et Steve se retourne pour voir Sharon se faire projeter par un impact au sol. Déjà, le soldat s’apprête à foncer dans sa direction mais un nouveau cri l’en empêche. « Wanda! » Cap fait volte-face, voit Kayden seul dans sa bulle protectrice, puis une vive douleur lui saisit l’épaule et le décor change brusquement.
Quand il cligne à nouveau les yeux, il est à l’opposé de l’entrepôt, un genou à terre. A l’endroit où le téléporteur l’a touché, son uniforme a fondu dans une trace de main affreusement douloureuse. Sa peau est rouge, brulée, le textile fondu mêlé à sa chair. Quand il tourne la tête, il voit que Wanda souffre de la même chose et il grimace avant de lâcher un juron. Il se relève pour se précipiter vers elle, mais le démon se téléporte devant lui. Steve tente de lui asséner un coup de bouclier, sans succès puisqu’il s’évapore aussitôt et réapparaît dans son dos. Il a à peine le temps de voir le type lever son poing pour le frapper et lever son bouclier. Le vibranium encaisse le choc facilement, mais la peinture fond sous la chaleur qu’il dégage, y laissant une trace noire. Du coin de l’œil, il voit que Wanda s’est relevée. « Scarlet Witch, ne le laisse pas te toucher ! » s’exclame-t-il, l’alias lui venant automatiquement maintenant qu’ils sont sur le terrain, en plein combat.

Le téléporteur disparaît à nouveau, réapparait derrière la jeune femme. Alors Steve l’attrape brusquement et l’attire à lui, avant de lancer son bouclier sur le démon, qui disparaît encore. « Je suis inutile, c’est à toi de jouer, » fait-il entre ses dents serrées. La mutante hoche la tête, alors Cap passe un bras autour de sa taille et la serre contre lui, de manière à faire au mieux bouclier de son corps. Ce n’est pas grave si le démon le touche, il guérira. Il ne le laissera pas la toucher elle. Wanda s’acharne à tenter de l’atteindre avec ses sorts, mais à chaque fois, le téléporteur disparaît à temps. A chaque fois, il réapparaît à côté d’eux et tente de les atteindre, mais Steve pare ses coups à l’aide de son bouclier. Concentré sur sa tâche, il ne réalise même pas que ses pieds ne touchent plus le sol et que Wanda les fait voler dans les airs. Il ne laisse pas cela le déstabiliser, il ne pense qu’à son objectif : empêcher ce type de blesser la jeune femme.
Alors qu’il ne pare pas un coup à temps, le démon l’atteint au bras et Steve manque de lâcher son bouclier. Il pousse un grognement de douleur, serre les dents et raffermit sa prise. Cap déteste ne pas pouvoir faire quoi que ce soit contre lui. Il a tellement de mal de l’empêcher d’atteindre Wanda qu’il ne peut même pas riposter. Il ne sait pas combien de temps ça dure, mais à un moment, un des sorts de la jeune femme frôle le démon et l’atteint à la cuisse. Il se téléporte plus loin, prend le temps d’observer sa plaie avec un air étonné, permettant à Steve de souffler un peu. Wanda a les sourcils froncés sous la concentration, la sueur perle à son front et elle a du mal de bouger le bras dont l’épaule a été touchée par le téléporteur, mais elle tient bon.

Elle les ramène au sol, les maintenir dans les airs lui demande trop d’effort et le démon esquisse un sourire, persuadé de les avoir enfin épuisés. Il choisit ce moment pour se téléporter à nouveau près d’eux, mais au lieu de se retrouver juste à côté, le téléporteur est brusquement arrêté par un mur invisible et projeté à terre. Steve écarquille les yeux mais Wanda semble toujours concentrée et d’un autre geste de la main, elle fait voler jusqu’au démon une bouteille de gaz qui se met à briller intensément. Cap ouvre la bouche pour lui demander ce qu’elle fait, le gaz semble être la dernière chose capable d’arrêter un tel être, mais elle dégoupille la bonbonne et son contenu asperge le démon qui se met à hurler avant de cesser d’émettre le moindre son et de bouger.

Complètement congelé.

Les yeux écarquillés, Steve comprend qu’elle a remplacé le gaz par ce qui doit être de l’azote liquide grâce à son pouvoir. Alors il la sent vaciller contre elle et la rattrape de justesse avant de se tourner vers elle. Wanda a l’air épuisée, mais déterminée, la mâchoire crispée. « Wanda ! Tu vas bien ? » demande-t-il, angoissé. Elle hoche la tête et se remet péniblement sur ses pieds. Elle inspire, expire. « C’est pas fini, » dit-elle en désignant les autres, à l’autre bout de l’entrepôt. Cap serre les dents. « T’es sûre de pouvoir continuer ? » Le regard noir qu’elle lui lance est une bonne réponse, alors il soupire, mais il l’entraîne avec lui alors qu’ils se précipitent pour aider Kayden et Sharon.
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« Tu devrais garder le poignard, tu vas en avoir besoin. » - Ma main se resserrait sur le manche du couteau. Effectivement, il pourrait m'être utile. La douleur de mon épaule était vive et lancinante, une brûlure à l'intérieur qu'aucune eau ne saurait apaiser, mais l'adrénaline donnait le change, au moins pour le moment. Je m'étais relevé mais la douleur me tenait, elle embrumait mes sens. - « Je vais avoir besoin d’une diversion. » - Je m'en occupe... - Avais-je alors marmonné entre mes dents tout en faisant un pas en avant. Sur mon visage la douleur se lisait et cette vision amusait grandement le mutant. Je le jaugeais du regard, mon visage rouge, le sang coulant de la plaie. - Et tu sors d'où toi! - « Parce que tu pensais être le seul gars avec des pouvoirs aux ordres d'Ivan? » - D'un regard le couteau dans ma main filait. Son coup était loin d'être létal mais il m'handicapait dans mes mouvements et mon bras gauche était inutilisable en l'état. Le couteau fonçait vers lui mais il le déviait d'un revers de bras tout en lançant deux autres lames. J'en évitais une, principalement grâce à mon pouvoir, mais l'autre pénétrait mon flanc et je serrais les dents encore une fois.

Je levais mon bras valide après avoir retiré le couteau de mes chairs mais c'était comme s'il était retenu par une force invisible. Cette force pourtant n'était que le poids des métiers à tisser qui vibraient rapidement contre le sol. Les quatre énormes machines se soulevaient dans les airs, menaçantes, mais il ne bronchait pas. Il souriait même. De ci de là des hommes du SHIELD lui tirait dessus mais les balles ne lui faisaient rien. Il me fixait, son air assassin me transperçant, jusqu'à ce que je vois une silhouette dans son dos. Sharon déboulait, rapide et agile, et plantait dans le dos du mutant son taser, le forçant à s'écrouler à genoux. Aussitôt je lâchais tout et les machines retombaient lourdement et bruyamment sur le ciment alors que les couteaux s'élevaient. Le couteau à ma cheville, les lames de lancés qu'il m'avait envoyé. J'avançais vers lui, un air froid sur le visage, les quatre poignards volant doucement au dessus de moi, et lorsque j'arrivais à son niveau il levait la tête vers moi. Pas un mot ne sorti de sa bouche, juste le cri d'un homme aux aboies qui tentait le tout pour le tout. Un coup contre le sol, un coup si violent qu'il aurait certainement fait trembler tout le bâtiment mais il n'en fût rien. Les quatre couteaux volants allèrent se ficher dans son torse avant même qu'il ne puisse abaisser le poing et son cri s'étouffa dans sa gorge.

La respiration saccadée, le souffle court, je le regardais s'écrouler au sol, la douleur vrillant mes sens. Il n'était plus temps de faire dans le détail. - Bien joué... - Nous étions aux portes d'une conclusion que nous savions tous inévitable. Il n'était plus temps. De l'autre côté du bâtiment c'était le téléporteur qui faisait des siennes. Il blessait le Captain, s'acharnait sur eux à un rythme effréné, sa chaleur dévorant tout au moindre contact. C'est au prix d'efforts usant que Wanda parvint à l'avoir avant qu'ils n'entreprennent de rejoindre le reste du groupe. Mais sur le chemin une pièce était à vérifier. L'alcôve que Wanda avait repéré depuis la haut, les quelques hommes planqués dans le bureau, le plan supposé. Des informations précieuses et pour la ménager c'est Cap qui prit les devants. Il entrait, faisait son truc de super-héro, rapidement suivit de Wanda qui refusait de rester en retrait. - « Sortez de là! » - « Crevez ordures! » - « Alertez le pilote! » - « Jvais te but... » - C'était vite fini et le regard jeté vers le haut de l'un des hommes avait été lourd de sens, suffisamment pour qu'ils quittent les lieux et reprennent leur route.

Lorsque le mutant s'effondrait je voyais Wanda et le Captain revenir et ne pouvais dissimuler mon soulagement de la voir entière et en vie, quoi que blessée. Une sensation étrange me saisissait, comme un fourmillement qui serrait mon crâne et mon estomac. Ce n'était pas douloureux, ce n'était même pas désagréable, c'était juste là et je levais les yeux vers les hauteurs. Une ombre passait au travers des vitres opaques, une ombre aux formes étranges, d'envergure... - « Ils ont hélicoptère sur le toit! » - Je posais mon regard sur le Captain, croisant ses yeux bleus, puis lui lançais dans un sourire terni par ma blessure. - C'est bon, j'ai un homme sur le coup. - Wanda intervenait alors. - « Il faut monter! » - Mon regard suivait le sien vers la structure de l'étage et longeait l'escaliers de métal contre le mur. - Allons-y! - Je tendais ma main vers le cadavre du mutant et mon poignard me revenait de lui-même. Nous foncions alors vers les quelques marches, mon pas léger me donnant l'avantage de la première place. Je partais en éclaireur et gravissais les escaliers en tentant d'ignorer la douleur. En haut une courte passerelle puis une porte. Je la défonçais par la pensée. Des tirs suivaient.

Protégé par un bouclier électromagnétique, même si j'avais eu le réflexe de me planquer derrière mes bras, je pouvais observer l'étage. C'était une pièce longue, parsemée de bureau épais et lourds. Une allée centrale jusqu'à une porte entrouverte au fond. Le mur de gauche était fait de briques, donnant sur l'extérieur, mais alterné de grandes vitres industrielles. La paroi de droite n'était que verre jaunis par le temps, donnant sur le vide du rez-de-chausser. Mais sur ce pallier il n'y avait pas que des bureaux et des chaises, il y avait des hommes. Certains étaient armés de fusils ou de flingues, d'autres de couteaux. Certains n'avaient que leurs poings pour se battre mais leurs regard étaient le même. Des dizaines et des dizaines. Ils ne nous laisseraient pas passer. Leurs yeux étaient les mêmes, leurs mains, leurs visages et jusqu'à la couleur de leur cheveux: ils étaient identiques. Leur peau était lisse et pâle, leurs yeux gris et leurs lèvres cousues entre elles par un fil épais et noir, suintant d'un sang séché dégoutant. Ils étaient tous identiques car ils étaient tous un. Legion. Un mutant? Une création scientifique? Je n'en savais rien mais après la salve de balles que j'avais évité ils avaient attendu. Immobile. Silencieux. Les autres m'avaient vite rejoins et ils nous avaient fixé. Ils me fixaient moi et s'en était étrange. Au dessus de nos têtes une violente explosion se faisait entendre, faisant vibrer les parois de verre et de métal qui constituaient la structure des bureaux et c'est ce qui lançait les festivités. S'ils ne nous laissaient pas passer alors il faudrait que l'on se fraye un chemin.


Ici on a à faire avec un duplicateur. Il génère des doubles à la façon de Jamie Madrox (dans X-men 3), mais juste en plus flippant. Pour info, tuer un clone le fait tomber en poussière.
Plan de l'étage
Plan du toit
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Trois des trente-sept actionnaires ont accepté de signer. Trois. Je parcours le papier du regard, la lettre de M. White qui m'écrit qu'il s'interroge sur les récents partenariats de l'entreprise des Worthington et il voudrait pouvoir avoir accès à tous les contrats, surtout ceux qui sont passés « secret défense ». Trois. Je reste assis un bon moment sur mon lit, le regard perdu contre le plafond. Le silence s'est installé, sur le bureau traîne la carte de recensement. Je la prends entre mes doigts, joue quelques instants avec. C'était une erreur, que je n'aurais pas dû commettre... Pourquoi faut-il qu'on leur donne raison ? Avec leurs districts, avec leurs contrôles, avec ces regards que la loi conforte. Je prends la carte et la mets dans ma poche de short. J'enfile une paire de baskets et passe simplement un t-shirt, j'ai besoin de me vider la tête. Je saute par la fenêtre et vole jusqu'à la sortie de la X-Mansion avant de simplement me mettre à courir.

Pour l'instant, c'est la seule chose dont j'ai besoin. Juste faire un peu de place, juste mettre de côté toutes ces questions qui me tracassent. Les messages de haine envers les mutants dissimulés sous de bonnes intentions, comme si nous éloigner réglerait tous les problèmes ; les cauchemars de Dayle qui me font parfois sursauter dans mon lit, quand je tends le bras pour vérifier qu'il est là mais qu'il est parti avec ses fantômes ; la peur que m'inspirent ces changements, quand je me demande quand viendra le jour où j'entendrai peut-être une détonation et qu'il sera trop tard. Les enfants sont en sécurité, dans l'école qui rapetisse derrière moi. J'essaie d'en rester convaincu mais forcément, je doute. Comment ne pas avoir peur ? Plusieurs de nos élèves ont disparu, ont suivi la Confrérie. Que ferons-nous demain quand il faudra les affronter parce qu'ils s'y prendront mal, qu'ils emploieront les mauvaises méthodes ? Je secoue la tête, j'ai chaud. Bien trop chaud. J'entends mon téléphone sonner dans ma poche à un moment donné mais je n'ai pas envie de décrocher tout de suite. Je m'arrêterai bientôt, je continue jusqu'à ce que je sois vraiment fatigué. Nous sommes en milieu d'après-midi. Je me laisse retomber sur le bord de la route. Je sors quand même mon téléphone de ma poche, c'est peut-être important. Et merde, plus de batterie. Je me remets debout, m'envole vers la X-Mansion – l'avantage quand tu as la flemme de faire trajet retour à pied – tranquillement. Quoique même « tranquillement », le retour est forcément beaucoup plus rapide que l'aller...

De retour, je profite d'une douche et d'un sandwich avant de remettre mon téléphone en charge. Je suis en jean et torse-nu, parce qu'il fait chaud, merde, pieds nus quand j'aperçois la rouquine, comme je l'appelle intérieurement. Je lui fais un signe de la main, il paraît gêné, me le renvoie et repart. Contact établi pour cette rencontre du troisième type, je répète : contact établi ! Bon, je vais retourner à ma chambre lire ce message quand même, je vais peut-être rater une grosse soirée sinon. Je retourne tranquillement à ma chambre, quand j'aperçois dans l'ascenseur dont les portes vont se fermer : « Oublie pas Bobby, ce week-end on sort ! » Je sais qu'il va dire non, ce papy, mais il n'en a pas le temps que les portes se referment devant lui. Je regarde mon téléphone. Ah un appel manqué de Dayle. Ça, ça promet de l'action me dis-je avec amusement. « Warren, c'est moi. » Coucou moi ! Mais pourquoi il a cette voix ? Il semble tracassé... « Je sais que je t'avais dit que je ne te voulais pas dans mes histoires... Mais... J'ai besoin de ton aide. » Ah merde ! Il date de quand ce message ? Je me rue sur mon armoire, attrape un t-shirt. Non, j'ai besoin de mes ailes ! Je prends une chemise ouverte sur le haut du dos que je passe sous les ailes et enfile. Je prends le temps de fermer un bouton, quand même puis saute sur mon lit pour attraper mes chaussures. Je les enfile vite fait et les serre bien – ce serait con d'en perdre une sur le chemin – avant d'ouvrir la fenêtre et de décoller directement vers la destination donnée par Dayle. Je m'élance dans le ciel, percutant même un pigeon au passage. RIP camarade à plumes. Mais pas le temps de m'arrêter pour le massage cardiaque. Et vu la vitesse à laquelle je suis, je pense qu'on ne peut plus rien pour toi...

Sur le chemin, j'aperçois une colonne de fumée. Pas très loin de la zone industrielle où je dois me rendre. Et surtout, je connais ce quartier ! Je fais un rapide détour parce que j'ignore à quelle heure, s'il a appelé avant et... Quand j'arrive à proximité c'est... il n'y avait pas un immeuble à cet endroit ? Je déglutis, me rapproche. Quelques pans de murs tiennent encore debout, péniblement. Je survole la zone pour vérifier qu'il ne reste personne sur les décombres. L'appartement de Dayle devait être à peu près là. Je m'approche prudemment, tout ce qui reste pourrait s'écrouler d'une seconde à l'autre. D'ici et de là, des objets de la vie quotidienne témoignent simplement de la vie qui s'est brutalement interrompue. Dayle ? Une télévision par ici, un jouet d'enfant par là, un fauteuil déchiqueté plus bas. Et du sang, des traces sur les murs noircis. La violence de l'explosion. Et du feu, d'ici et de là. Je mets ma main sur mon nez et ma bouche pour couvrir même un peu mon visage, cette scène a quelque chose de familier. Moi, ici, complètement inutile pendant que mon ami est peut-être en train d'agoniser quelque part sous des décombres. Je ne vois rien, je ne peux rien faire. Une fois encore.

Je m'envole, je vais me rendre sur le point de rendez-vous en espérant qu'il s'y trouvera. À l'extérieur, je vois des hommes armés allongés au sol. Mais qu'est-ce qui se passe exactement là-dedans ? Il y a quelques fenêtres au niveau du rez-de-chaussée mais je ne me pose pas tout de suite.  Je prends un peu de hauteur, j'ai plus de visibilité sur l'étage... D'accord, c'est le bordel là aussi. Je reprends un peu de hauteur quand une balle se fraie un chemin à travers mes plumes. Parce qu'il fallait apporter son gilet par balles ? Je prends un peu de vitesse et tourne autour du toit en considérant le nombre d'individus. Deux, dont un qui doit avoir les compétences pour piloter j'imagine. Merde je ne peux pas approcher sauf si je veux finir dans une partie de tirs au pigeon pas jouissive. Je ne vais pas leur jeter une basket dans la tête quand même ? Je recule assez pour ne plus être si visible, le jour ayant déliné. Mais moi je les vois. Bon bah.... La technique du missile s'impose. Je m'éloigne assez, assez pour prendre de la vitesse et tourne autour du toit pour atteindre un petit 130km/h. J'en attrape un par la taille que j'emmène au-dessus de l'Hudson et l'y laisse tomber pour finalement revenir sur le second et lui rentrer dedans, l'envoyant « voler » par-dessus le toit. Je le rattrape simplement par le pied pour lui éviter de s'écraser comme une crotte de pigeon puis le lâche au niveau du premier étage, ça devrait être bon. Je me pose, m'approche de l'hélicoptère. Je lance une œillade vers la trappe qui donne sur le toit. Je m'installe aux commandes. Bon, j'aime les hélicoptères à la base mais à peine ai-je pris quelques mètres d'altitude que les impacts de balles pleuvent sur la vitre comme une vilaine averse. Non mais ne me tirez pas dessus franchement... J'ouvre la porte de mon côté, tourne un peu, je renfonce la tête dans mes épaules de temps à autres, souhaitant ne pas mourir maintenant. Bon, vous le voulez votre hélicoptère ? Je me mets au-dessus de l'immeuble, lance un coup d'oeil aux hélices et saute – sans déployer mes ailes, histoire de ne pas finir en chicken wings – le temps qu'il s'écroule sur le toit. Plusieurs personnes sautent du tout alors que d'autres... restent... dessous... « Désolé ! » leur lance-je avant de me renvoler vers les fenêtres de l'étage. J'espère que Dédé ne comptait pas passer par le toit... Je prends un peu d'élan et oriente ma réception sur un gars pas commode qui est en pleine lutte avec ce que j'estime être un membre d'une force d'intervention. Je m'élance à travers la vitre, protégeant mon visage de mes avant-bras. J'attrape le bonhomme entre mes jambes et le balance dans le vide. Il fait un petit nuage de sable en touchant le sol. On est d'accord que ce n'est pas bien normal ? Quand j'ai enfin les pieds au sol, j'écarquille les yeux en voyant la tronche de tous ces bonhommes ! J'ai un peu moins de scrupules d'avoir laissé tomber le mien. Deux arrivent dans ma direction, je tourne sur moi-même en déployant une aile, les envoyant rejoindre leur copain plus bas. « Dayle ? » Je cherche le visage de mon ami dans tout ce bazar mais ne l'aperçois pas immédiatement. Oh gosh Wanda Maximoff ! Bon, je demanderai un autographe quand l'armée de muets ne nous submergera plus j'imagine...
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Coup d’électricité, suivi par des coups de couteau. Dans un film d’horreur, cette scène aurait sûrement été le clou du spectacle. Pas dans la vraie vie. Là, Sharon est plutôt heureuse de se débarrasser de ce colosse. Elle laisse retomber le bras tenant le taser. Elle reprend sa respiration. Enfin. Ils ont quelques secondes de répit. Assez de temps pour s’occuper des autres mafieux qui traînent encore. Assez de temps pour s’inquiéter du téléporteur. On dirait que la mafia a tout prévu. Ils les ont vus venir à des kilomètres. Ils ont anticipé. Ils se sont organisés. Ça en est rageant. Elle croise le regard de Kayden. Il est éprouvé, blessé. Mais il a surtout envie de voir le happy end approcher. Il va peut-être revoir son père. Peut-être. Ce serait bien, après ces mois de recherches, d’inquiétude, de colère, de soumission. Après tout ce temps, il mérite de retrouver son père. Elle s’assure que le géant est inanimé, avant de rejoindre Kayden. “Bien joué…” Le travail d’équipe porte toujours ses fruits, n’est-ce pas ? C’est ainsi qu’ils sont parvenus à trouver cet endroit. C’est ainsi qu’ils ont remonté la filière mafieuse. C’est ainsi qu’ils arrivent à vaincre leurs ennemis. Le travail d’équipe. Et dire que Kayden essayait de mener à bien sa quête, seul. Il n’aurait jamais survécu ici. Ses pouvoirs ne le rendent pas surpuissant et immortel, même si à bien des égards, ses capacités sont impressionnantes. Il semble que l’individualisme soit l’apanage des optimisés. Ils ne peuvent pas s’empêcher de croire qu’ils sont assez forts pour se débrouiller seuls, sans demander de l’aide. Sans avouer leur faiblesse. “Ils ont hélicoptère sur le toit !” Aussitôt, Sharon lève les yeux vers le plafond. Elle n’a pas de super-pouvoir pour savoir ce qu'il se passe sur le toit, mais elle se doute que l’hélicoptère est sur le point de s’envoler. Ils n’ont pas été discrets, en-bas. Il ne fait aucun doute que des gens vont tenter de disparaître. Wanda est de son avis. Il faut monter. Malgré l’homme que Kayden dit avoir. Après ce qu’ils viennent de voir ici, il ne serait pas étonnant que des surprises attendent là-haut. Ils ne peuvent pas laisser l'invité surprise se débrouiller tout seul. “Allons-y !” Ils se mettent tous en marche. Kayden en tête. Le plus discret et le moins exposé grâce à ses pouvoirs. Sharon n’est pas loin derrière. Elle a rangé le taser, le troquant contre une arme chargée. Elle est prête. Prête à affronter... quoi ? Telle est la question.

Qu’est-ce qui les attend là-haut ? Ils n’en savent rien. Sûrement pas une horde de chiens affectueux qui seront heureux de leur sauter dessus pour leur lécher le visage. Ou alors, des chiens armés jusqu’aux dents, prêts à tirer sur les premiers qui débarquent. Finalement, ce qui les attend n’est pas tout à fait différent. On dirait des clones. Ils sont des dizaines, voire des centaines. Trop nombreux pour être comptés. Trop flippants pour être dévisagés. Peut-être que les lèvres cousues est la nouvelle mode automne-hiver de cette année. Cela dit, pas sûr que ça fonctionne. La seule arme de Sharon ne lui suffira pas contre cette armée de sosies. Toutes les techniques apprises du temps de l’Académie et sur le terrain seront les bienvenues. Heureusement, elle n’est pas seule. Encore une fois, le travail d’équipe. Ils vont devoir y arriver. Ils vont devoir se frayer un chemin. Et ce, même si la première salve de balles ne semble pas très chaleureuse. Ils n’ont pas le choix. Une seconde, peut-être cinq, peut-être dix, passent. Ils ne sortent de leur contemplation qu’au moment où une explosion retentit à l’extérieur. Comme réveillés. Un rapide coup d’oeil pour s’assurer que chacun est prêt et c’est parti. Sharon s’élance dans la foule de clones. Elle se fraye un chemin en tirant. Du hasard, plus que de la précision. Vu la quantité d’hommes qu’il y a, il est difficile d’avancer sans être attaquée. Elle abandonne vite l’idée de se servir de son arme. Les balles pourraient toucher l’un de ses alliés. Mieux vaut désarmer les clones et les assommer un bon coup. Coup de coude dans l’un pour avoir le temps d’enfoncer son genou dans un second. Arme retournée contre son propriétaire pour tirer. Il n’y a pas un moment de latence. Quand elle se débarrasse d’un seul, deux prennent le relai. Encore plus énergiques et agressifs que les autres. A croire qu’ils se multiplient. Ce qui est sûrement le cas. Mais l’homme à l’origine de tous ces clones ne leur donne pas le temps de se poser et de le trouver. Il veille intelligemment à les occuper. Encore et encore. Les premiers signes de fatigue apparaissent. Mais surtout, l’agacement et l’énervement lorsqu’une balle vient érafler son bras. Il lui suffit d’une inspiration pour tirer et viser le responsable. Droit dans le coeur. Le clone laisse place à de la poussière. Un tas de plus. Pas le temps de se réjouir. Un autre lui succède. Ils attendent sagement leur tour ou quoi ? Elle profite de trois secondes top chrono de répit pour se tourner vers le reste du groupe. “Si vous avez une idée pour vous débarrasser d’eux, c’est le moment.” S’en débarrasser définitivement. Son entraînement lui a appris l’endurance, mais pas l’immortalité. Il va falloir trouver une solution et rapidement. D’autant plus qu’elle a autre chose à faire après sa journée de travail. Comme dévorer des pizzas avec Riley. Quel programme foutrement génial ! Programme qui semble compromis par les quelques blessures qu'elle accumule déjà. Ce sera plutôt pizza à l'infirmerie, ce soir.

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Ce n’est pas l’ombre qui l’avertit, c’est le bruit de l’engin qu’il perçoit malgré le raffut. Il peut remercier le Super Sérum pour ça et s’empresse d’avertir les autres. Lorsque Kayden lui affirme avoir quelqu’un sur le coup, Steve fronce les sourcils mais hoche la tête. Jusqu’à présent, il sait ce qu’il fait, alors il n’a aucune raison d’intervenir plus que ce que le jeune homme lui a demandé. « Il faut monter ! » s’exclame alors Wanda et c’est ensemble qu’ils s’élancent sans attendre. Kayden est devant, il semble plus léger ce qui lui donne l'avantage, même sur Steve. Mais il n’est pas loin derrière et lorsqu’il défonce la porte et qu’on se met directement à tirer sur eux, Cap lève son bouclier pour se protéger, avant de réaliser que Wanda en a immédiatement érigé un. Il prend le temps de lui adresser un sourire, elle a de bons réflexes. D’excellents réflexes même, qui pourraient s’avérer utiles. Enfin, ce n’est pas le moment. Steve ne tarde pas à comprendre que les hommes qui se dressent devant eux sont des clones, ils sont tous identiques. Il ouvre la bouche au moment où une des fenêtres se brise pour laisser entrer un… un ange ? Il cligne plusieurs fois des yeux pour être certain de ne pas avoir halluciné, puis le regarde attraper un des types entre ses jambes pour le jeter dans le vide. A son atterrissage, le clone se transforme en tas de sable.
Deux autres s’approchent de l’ange et il les envoie balader d’une aile blanche immaculée sans broncher. Déjà, Sharon s’élance de la mêlée et Steve ne tarde pas à la suivre. Il réduit ses ennemis en tas de sable lui aussi, mais à chaque fois qu’un clone disparaît, d’autres font leur apparition et ils ne peuvent pas continuer éternellement comme ça. « Si vous avez une idée pour vous débarrasser d’eux, c’est le moment. » Cap grogne, il ne peut pas affirmer avoir l’idée du siècle. Par contre… « Scarlet Witch ? » appelle-t-il dans l’oreillette.

Si quelqu’un peut faire suffisamment de dommages pour se débarrasser de tous les clones et ne laisser que l’original d’un coup, c’est elle. Au début, il ne se passe rien. Puis il entend quelque chose siffler près de son oreille et s’écarte, pour voir une grande barre en métal voler et filer droit dans les airs, traverser chaque clone, ne laissant qu’un tas de misérable poussière, jusqu’à ne laisser qu’un seul homme recroquevillé contre un mur. La barre s’arrête à quelques centimètres de son abdomen et Steve n’attend pas pour foncer sur lui et l’assommer d’un coup de bouclier.
Le Captain se fige pour reprendre un peu son souffle, puis se tourne vers Wanda qui a l’air plutôt fière d’elle. Alors il lui adresse un nouveau sourire. « Bien joué, » dit-il avant de s’approcher de Sharon, dont la tenue est éraflée au niveau du bras. Il ne demande pas avant de l’attraper doucement pour observer la blessure qui ne semble pas très profonde, mais saigne tout de même abondamment. « Tout va bien ? » demande-t-il en croisant son regard. Il n’attend pas de réponse, déjà, il ouvre une des sacoches de sa ceinture et en sort une étrange bombe et applique le produit sur la plaie. Une fine pellicule transparente la recouvre et empêche le saignement. Un véritable petit bijou signé Fitz pour la trouvaille, Pym pour la miniaturisation.

Il n’est pas du genre à laisser quelqu’un se vider de son sang sans rien faire, surtout quand ça risque de ralentir l’opération et de mettre un de ses co-équipiers en danger. Avec un mince sourire, il adresse un signe de tête à Sharon pour lui dire que tout est bon, relâche son bras et cherche Kayden pour lui demander : « Et maintenant ? » mais fronce les sourcils en constatant qu'il n'est déjà plus là.
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« D'abord il faut évacuer tout ces gens, Wanda, tu peux… » Kayden n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'une explosion fait sursauter tout le monde, et Wanda, par réflexe, s'élève à quelques millimètres du sol, évitant ainsi d'être projetée plus loin comme Sharon. La jeune femme tourne la tête pour découvrir qui est à l'origine du tremblement, mais elle a à peine le temps de tourner la tête qu'une douleur lui vrille l'épaule. Elle ferme les yeux, et quand elle les rouvre, Kayden n'est plus là. Sharon non plus. Elle gémit, respire doucement pour essayer d'arrêter de se concentrer sur la douleur. Quand sa vision s'éclaircit, elle serre les dents, et se rend compte qu'elle est arrivée de l'autre côté de l'entrepôt. Elle comprend comment c'est arrivé quand Steve apparaît juste à côté d'elle, accompagné… De la parfaite illustration d'un sbire du diable. Wanda écarquille les yeux. Alors comme ça, ils ont des mutés ou mutants à leurs côtés? Son épaule lui fait toujours aussi mal, mais elle n'a pas le temps de se focaliser sur ça. Captain est déjà en train de se battre avec le mutant à la peau rouge. Elle se relève, le visage concentré. « Scarlet Witch, ne le laisse pas te toucher ! » lance-t-il. Le monstre apparaît et disparaît, et Steve réussit à l'arrêter au moment où il s'apprête à poser une nouvelle fois sa main sur l'autre épaule de Wanda. « Je suis inutile, c’est à toi de jouer, » Alors elle se lance, pendant qu'il la protège, faisant barrière de son corps. Elle enchaîne les sorts, mais tous manquent de peu le téléporteur qui disparaît systématiquement dés que les étincelles rouges s'approchent de lui. Wanda commence à s'énerver, lâche un petit cri exaspéré. Steve est touché, et la jeune femme s'acharne un peu plus sur le monstre, et finit par réussir à le toucher, même si elle estime que ce n'est pas assez profondément. Elle commence à sentir que son corps a un peu de mal à suivre, mais tant pis. Elle profite du fait que le mutant observe sa blessure pour reprendre son souffle et penser à quelque chose qui pourra l'arrêter définitivement. Quand elle remarque la bouteille de gaz, elle sourit, sait exactement ce qu'elle va faire. Tout s'enchaîne très vite, et en l'espace de quelques secondes, le mutant est à terre, complètement congelé. « Wanda ! Tu vas bien ? » fait Steve, une fois que le mutant a fini de bouger, et qu'ils en sont enfin débarrassés. « C’est pas fini, » fait-elle, les mains sur les genoux, en posant son regard sur l'autre côté de l'entrepôt, ou Kayden et Sharon sont en train de se battre contre l'autre muté. « T’es sûre de pouvoir continuer ? » demande le Captain. Bien sûr, Wanda lui envoie un regard presque un peu offensé. Bien sûr qu'elle peut continuer, ils ont connu pire que ça, bien pire que ça. Ils se lancent en direction du combat.
Bientôt, tout le petit groupe est réuni. Ils sont tous déjà un peu fatigués, et ont tous des blessures qui prouvent qu'ils n'ont pas chômé depuis qu'ils sont rentrés. L'épaule de Wanda est encore rouge, et elle la seule raison pour laquelle elle n'est pas en train de grincer des dents de douleur, c'est qu'elle est trop concentrée sur la suite de la mission. Ils décident de monter, pour arrêter l'hélicoptère, et pour essayer d'empêcher les lâches de s'enfuir. Wanda n'utilise même pas les escaliers, préférant s'élever grâce à ses pouvoirs pour aller plus vite. Quand ils arrivent en haut, ils se retrouvent face à un groupe d'hommes, tous identiques les uns aux autres. Wanda fronce les sourcils. Quelque chose cloche. Ils se toisent, chaque groupe d'un côté de la pièce, et c'est une explosion au-dessus de leur tête qui déclenchent le chaos. Wanda crée immédiatement un bouclier pour les protéger, mais le combat commence, et inévitablement, ils se retrouvent à devoir se battre contre les clones, un à un. Très vite, la sorcière se rend compte qu'ils tombent en poussière à chaque fois qu'ils sont neutralisés, et qu'ils continuent à arriver, comme s'ils passaient par une porte secrète. Il y a vraiment quelque chose qui cloche. Bien sûr, elle pense à une prouesse scientifique, au début, pendant qu'elle se bat, lançant des sorts de tous les côtés. Un nouveau combattant s'ajoute à la mêlée, et Wanda comprend qu'il s'est occupé de l'hélicoptère, un peu plus haut. La jeune femme ne peut s'empêcher d'être impressionnée par ses grandes ailes blanches, mais n'a pas vraiment le temps de les étudier autant qu'elle le voudrait. Autour d'elle, le combat fait encore rage, et les clones se font de plus en plus nombreux. Il doit bien y avoir une explication! Elle passe une main à travers l'un deux, qui arrivent vers elle. Ils sont comme des hologrammes. Elle fronce les sourcils. « Si vous avez une idée pour vous débarrasser d’eux, c’est le moment. » fait Sharon, tandis que Wanda assène un coup dans l'abdomen avec un sort à l'un des assaillants. La brune regarde autour d'elle, cherche une idée, une piste pour comprendre. Se pourrait-il que… « Scarlet Witch ? » Elle mord sa lèvre inférieure, et fronce les sourcils. C'est là qu'elle voit la barre en métal. D'un geste de la main, elle la fait s'envoler, et balaie la foule des assaillants, les faisant tomber en poussière les uns après les autres. Quand l'objet a fini sa course, il ne reste plus qu'un homme, contre un mur, soudain effrayé. C'était donc ça! Il pouvait se dédoubler! Wanda n'a jamais vu cette mutation auparavant. Steve se précipite sur l'homme pour l'assommer, et en quelques secondes, tout devient plus calme. Wanda se laisse tomber à terre pour reprendre son souffle, masse ses doigts un peu douloureux à force de les avoir crispés. Elle n'est plus habituée à ce genre de missions. Elle lève les yeux vers l'homme aux ailes blanches, tandis que Steve est près de Sharon et l'aide avec sa blessure. « Very nice wings. » dit-elle avec un petit sourire en coin, même si ce n'est pas du tout le moment, et que sa voix laisse clairement comprendre qu'elle est fatiguée. Mais il faut se relever, et c'est ce qu'elle fait au moment où Steve demande : « Et maintenant ? » Il cherche Kayden des yeux, et ne le trouve pas. Wanda fronce les sourcils. « Et maintenant ? » demande le Captain. La brune ne tergiverse pas longtemps. Elle se remet sur ses pieds. « On rejoint Kayden. » dit-elle sans la moindre hésitation. Mais elle est un peu chancelante, une fois sur ses pieds. Elle avance mais se raccroche au bras de l'ange le temps de reprendre un peu son souffle. Il va falloir qu'elle reprenne l'exercice, qu'elle travaille son endurance. Elle est restée trop longtemps sans utiliser ses pouvoirs.
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Ft. Sharon Carter, Steve Rogers, Wanda Maximoff, Warren Worthington III
(et Gwendolyne Stacy)



Le combat battait son plein. Clones contre mutant, humain ou amélioré. Ces clones étaient plus coriaces qu'ils n'y paraissaient et lorsqu'un tombait, deux nouveaux venaient prendre sa place au front. Avec tout nos pouvoirs et nos compétences combinés nous parvenions à tenir la ligne mais avancer c'était une autre histoire. L'arrivée fracassante de Warren m'avait soulagé. Sa présence me sécurisait et le simple fait de le voir là m'avait rassuré, l'espace d'une seconde, le temps de ressentir cette même angoisse que je ressentais vis à vis de Wanda depuis le début. Et si quelque chose lui arrivait? J'en mourrais de culpabilité, c'était certain. A sa suite c'est Spider-woman qui nous avait rejoint, suivant l'invitation que semblait représenter les ailes de l'ange. - « Les aigles arrivent... ah non, c'est juste le cousin blanc et mutant de Falcon. » - Mais pour l'heure mon poing ricochait contre la mâchoire de l'un des doubles avant que mon poignard ne vienne fendre sa gorge. Pas de sang alors, juste la poussière, encore. C'est un épais nuage qui se formait autour de nous, un nuage de poussière, et notre visibilité en devenait compliqué. La douleur à mon flanc et à mon épaule entravait mes mouvements mais je tenais bon, je le devais. Je ne pouvais pas flancher, plus maintenant. Je serais les dents, les joues rouges. Des balles fusaient, des couteaux tranchaient, les poings pleuvaient et je n'avais pas souvenir d'avoir jamais utilisé mes pouvoirs aussi symbiotiquement.

Une ombre descendait alors et une aile blanche, salie, repoussait sans effort deux silhouettes dans la poussière. Warren s'imposait à moi, moi couvert de poussière, moi couvert de sang, le mien mais pas seulement. Mon œil droit était rougit d'un mauvais coup et du sang filait le long de ma mâchoire. - Vas-y Dayle! On les occupe! - Pas vraiment partant pour les abandonner là, j’acquiesçais cependant. Cette sensation à nouveau retournait mon crâne, une urgence. Warren retournait à sa besogne et je lançais le couteau de tout mon esprit jusque dans la poitrine de l'écho qui barrait mon chemin. Je traversais ses restes poussiéreux et déboulait dans le bureau du fond, poussant la porte avec vigueur comme si elle était bloquée à tel point qu'elle claquait et se refermait partiellement, mon corps se figeant sur place.

La pièce était simple, un peu plus grande qu'en bas, et un grand bureau prenait place en son centre. Deux grandes vitres sur la gauche donnait sur l'Hudson et contre le mur du fond, une échelle montait jusqu'à une trappe, issue donnant sur le toit. Pourtant ce n'est pas sur la déco que je m'attardais et mon regard fixait le moignon purulent sous un bandage sale, vert et rouge. Il remontait le long de son bras et jusqu'à sa tête. Le visage pâle, jaune, amaigri, taché de bleus et ecchymoses. Le regard fatigué et usé, s'animant néanmoins d'une minuscule étincelle à ma vue. Il était voûté, sa peau parsemée de lacération. Les doigts de sa main gauche étaient tous violacés et l’annulaire était même tordu. Il était là. Il se tenait là, comme il le pouvait. Alden Jefferson. Mon père. Une rage inconcevable venait teinter mon visage d'une nouvelle couleur carmin et mon regard se posait sur Ivan. Debout, dans le dos de mon père, un flingue posé sur son crâne. Il était grand et grassouillet, les yeux bleus ee crâne un peu dégarni,les cheveux bruns et contre toute attente et malgré mon dégoût envers lui, j'étais persuadé que de l'extérieur, nombre de femmes le trouveraient séduisant.

Je faisais un pas en avant, prêt à bondir mais il faisait mine d'enfoncer le canon de l'arme dans son crâne et je m'immobilisais. - « Hun hun, tu ne bouges plus mon petit. » - Mais qu'est-ce que vous lui avez fait... - Il me regardait, regardait mon père puis me regardait à nouveau. - « Rien de plus que ce que tu nous as obligé à lui faire. » - Mon regard sonnait comme une menace mais il l'ignorait. - « Je dois dire qu'il s'en sortait bien mais quand on a retiré la main entière, il l'a assez mal vécu. » - Je serrais les dents. La douleur, l'urgence ou la peur, tout ça était remplacé par la colère. - « Ou alors c'est peut être quand on lui a dit que tu préférais passer ton temps avec tes petits copains mutants qu'il a perdu espoir. » - Mon regard dérivait immédiatement sur le flingue mais sa voix me rappelait à l'ordre. - « Tu ne seras jamais aussi rapide que la balle que je lui collerais dans le crâne! » - Je vais te tuer... Je jure sur ma vie que je te tuerais!

De l'autre côté du mur les combats continuaient, les tirs se poursuivaient mais ici tout était calme, mortifère, bouffé par la rage qui m'animait. - « Et pourtant, tout ça c'est de ta faute. » - Pardon? - « Oui. Si tu n'avais pas déserté en Russie, avec cette petite pute de Marissa... » - Marishka! - « Oui, oh, peu importe. Si tu n'avais pas filé, on en serait pas là. En fait si tu t'étais tenu à ta place, tout irait bien. Et ton papa serait encore... entier. » - Sale pourriture... Tu devais me ramener à lui! Il t'avais engagé pour ça! - « Et comme tu sais, les allégeances changent. » - Je me tétanisais un instant et il le voyait. Son regard se faisait intrigué mais sa pression létale n'en diminuait pas. - Je sais pour Hydra. Je sais que tu as fini par être leur bouffon. - Son rire était froid, court. - « Tu ne sais rien du tout Adrian. Qu'est-ce que tu crois savoir? Ils vont faire de grandes choses! Et j'en ferais parti. Tu crois qu'ils m'ont filé ce type à la bouche cousu pourquoi? Tu ne sauras même pas ce qui se passe avant que ça te tombe dessus mais moi je serais déjà à l'abri. Je serais placé et tu crèveras comme les autres! » - Je ne partirais pas d'ici sans lui. - « Peut être! »

Je le fusillais du regard. Cette situation devenait longue et intenable. Je le voyais, j'attendais l'instant où il allait s'écrouler. Il n'avait qu'une soixantaine d'années et il paraissait en faire quatre-vingt dix. - « En fin de compte j'aurais pu penser que tu étais innocent... Mais t'as été mauvais, gamin. » - Je restais muet. Je voulais hurler. Sa voix était un supplice, ses mots un calvaire, mais je me taisais. J'attendais le bon moment, mais le bon moment pour quoi au juste? - « Je ne comprenais pas d'où venait la fuite c'est vrai, mais quand j'ai vu les films... Tout est devenu clair et tu m'as beaucoup déçu. Oui, les films. Des caméras de surveillances cachées dans l'immeuble en Pennsylvanie. Je t'ai vu, toi et ta blondasse! Tu me pensais assez stupide pour ne pas surveiller l'endroit? » - Je me figeais à nouveau. Avions-nous été imprudent? Trop vite? Ou alors avait-il juste su cacher ses atouts mieux que nous de les trouver? Étais-je responsable de tout ceci finalement? Oui, je l'étais. Ça ne pouvait en être autrement.

« Bonne stratégie avec Lenotov, mais ça s'arrête ici et maintenant! » - Je posais mon regard sur lui alors qu'il faisait un pas vers l'échelle, emportant mon père avec lui. - Tu ne vas nulle part. - « Approche et je tue ton père. Tu vas gentiment renvoyer toute cette bande de monstres dégénérés et me laisser partir et peut être que je te rendrais ton père en vie. » - Le silence s’abattit alors comme un couperet sur une nuque. Plus un tir, plus un son de combat, plus un coup porté, seuls des pas se précipitant vers nous et la porte qui s'ouvrait dans mon dos. Un à un ils entraient tous, un à un ils prenaient place à mes côtés et je sentais leurs regards. Je sentais leurs présences et j'inspirais. La sensation se faisait plus vive et tenante, étouffant mon estomac. Après que Wanda ait déblayé toute cette cohu, Steve avait achevé le duplicateur, mettant fin au combat. Ils m'avaient rejoins immédiatement, une simple porte à franchir, et d'un coup, même si la vision de mon père me démontait, je me sentais plus fort. D'un geste je dégageais le bureau, l'envoyant trouver le mur de brique et faire un plongeon dans l'Hudson alors qu'Ivan reculait d'un pas en resserrant sa prise. Son assurance c'était envolée.

Rend toi Ivan. - Il jetait un regard furtif vers l'échelle mais je le captais avant qu'il ne s'en rende compte. - Ton hélicoptère n'est plus en état de voler. Rend toi... ou saute. - Je désignais le trou béant dans le vide et faisait un pas en avant. - Ton empire s'est écroulé. Tu es seul, sans défense, sans moyen. Tout ce qu'il te reste comme choix c'est d'en finir. Relâche le et rend toi maintenant. - Mon ton était ferme, un peu froid. Personnellement je préférais le voir sauter par le trou et s'écraser sur le bitume mais dés le départ le deal était de le faire comparaître devant la justice. M'en voudrait-on de vouloir sa mort avant? Si les politiciens véreux et Hydra avaient déjà bien foutu ma vie en l'air, il était celui qui en avait rythmé les atrocités ces dernières années. Mon père l'avait engagé pour me trouver et me ramener mais il en avait fait autrement. A la solde d'Hydra il avait reçu l'ordre de me garder, de me surveiller. Il avait reçu l'ordre de m'utiliser, de me permettre d'évoluer dans ce milieu détestable. On lui avait demandé de me garder prêt de lui pour qu'un jour... Comment savais-je tout ça? Pourquoi cette voix dans ma tête. La rage me donnait-elle des hallucinations ou était-ce mes blessures qui empiraient?

Je le fixais, mon regard le transperçant, un brasier insoutenable. Le sien était fuyant. Il cherchait une issue mais il n'y en avait pas. Il n'y en avait plus. Seul j'aurais été tué ici, dés le début, mais pas aujourd'hui, pas là. Pas avec ces gens qui m'accompagnaient. Ces amis, ces alliés. Aujourd'hui je gagnais. - Ivan c'est terminé! - « Oui... » - Mais son regard se muait en autre chose. Une assurance étrange, une détermination maladive. Un mal dévorant. - « ... mais JE décide comment. » - Un déclic. Le regard de mon père se posait sur moi. - « Kayden... » - Le percuteur claqua et la balle fila, brûlante et rapide, pénétrant sa peau flétrie, explosant l'os de son crâne, déchiquetant les lambeaux de cerveaux. Vision d'horreur illustré par un regard horrifié. La sensation dans mes entrailles s'estompait au moment où un cri déchirant s'extirpait de ma gorge et au rythme du rire fou d'Ivan, se muait en quelque chose de plus grave.

Ma voix devenait plus grave, plus profonde, comme l'écho d'un songe que l'univers n'avait jamais révélé. Une puissante vague déferlait et projetais tout mes compagnons en arrière, fissurant le mur qu'ils avaient mis tant de temps à pouvoir franchir. Le corps sans vie de mon père s'écroulait au sol, ses yeux grands ouverts au regard vide et Ivan était collé au mur, incapable de s'en défaire. Ma voix elle continuait de devenir de plus en plus froide jusqu'à ne devenir qu'une vibration qui secouait tout l'étage. Mes yeux viraient au blanc, leur couleur s'estompant pour ne devenir que voile immaculé et enfin lumière aveuglante. La vibration dans ma gorge devenait si grave qu'elle en était inaudible et ma bouche se refermait alors que mon corps s'élevait au dessus du sol. Une nouvelle vague déferlait, plus puissante, explosant les murs et le toit de la pièce. Les débris sombraient en contre-bas mais je n'étais plus là. J'étais absent et mon corps n'était qu'un pantin.

Ma conscience elle s'élevait, perdue dans les méandres d'un néant violacé. Un chemin de lueur se formait sous mes pas mais mes yeux ne voyaient plus rien. J'étais nu, nu dans les ténèbres mais le froid ne me saisissait pas. Dans cet entre de noirceur une lumière me réchauffait, lointaine et claire. Je la voyais, je la sentais, mais le néant engloutissait tout le reste, il engloutissait mes pas, mes pensées et mes songes. Je ne faisais que marcher vers elle, cette lueur étourdissante, mais jamais je ne semblais m'en rapprocher. Le temps me manquait, il se perdait, comme absent, comme inutile. Un pas après l'autre je marchais dans la torpeur et c'était comme si jamais n'avançait les heures. Sur mes joues des larmes s'écoulaient, chaudes et nombreuses mais la raison de leur présence m'était lointaine. Tout s'effaçait, tout s'estompait. Tout semblait insignifiant et la lumière s'intensifiait. Et je la sentais. Là. Tout prêt. Devant moi. Autour. En moi. Je la sentais la sensation. Prenante et tenante. Je sentais mon estomac se tordre, ma peau frissonner. Je sentais mon crâne se serrer et un sanglot me secouer. Je la sentais m'éprendre. Je le sentais lui. Il se perdait dans mes songes et mes espoirs. Il partageait mon horreur. Il s'insinuait dans mon esprit et s'y liait. Mon corps se mettait à flotter dans la lueur, tenue par les liens de pure lumière comme des chaînes que l'on me posait. Comme des entraves qui me libéraient. Il me voyait. Il était là.

Une troisième vague déferla, s'abattant sur le sol et les autres parois. Elle détruisit tout sur son passage, comme si le ciment qui maintenait les briques ensemble disparaissait. Elle annihilait tout et l’entrepôt tout entier était secoué. Ses yeux de lumières observaient le vide et le corps tétanisé d'Ivan s'élevait au centre d'une tornade entraînante. Le vent soufflait sur l'antre éventrée et toujours collé au seul fragment de mur qui tenait encore debout, il se mettait à hurler. Il hurlait, fort, d'une terreur sans nom, d'une douleur sans visage. Sa peau rougissait, sa chair cuisait. Une autre vague de puissante fila, se brisant sur les installations du rez-de-chausser, les oblitérant d'un simple passage comme si elles n'étaient que carton et papier. L'air faisait des vagues autour d'Ivan et la chaleur le consumait. Ses os se faisaient visibles et ses fluides bouillaient au contact d'un air brûlant. Son visage s'estompait pour ne montrer que le squelette en dessous et même lorsque les entrailles de sa gorge étaient dévoilées, le cri se poursuivait. La vapeur qui s’échappait de lui était rosée et dégoûtante et bientôt seul son squelette reposait sur un tas bouilli d'un liquide noir et épais mais le cri lui continuait, plus fort encore. Le bras du fils s'élevait et à son geste ses os se désagrégeaient en une poussière blanche emportée par les vents. Le cri lui s'enfuyait enfin, suivant son propre écho dans l'air jusqu'à sombrer dans les bas-fonds. Une dernière vague déferla enfin, abattant tout sur son passage. Les parois, les bureaux, les murs de briques aussi haut soient-ils. L'entrepôt dans lequel ils se trouvaient n'était qu'un château de cartes oublié par le temps et les trois autres bâtiments aux alentours peuplant le parc industriel  ne valaient pas mieux. Tout sombrait.



Ses pieds retrouvaient une surface palpable et il avançait à pas léger vers le cadavre du père. Des larmes salissaient son dur visage, frayant des tranchées dans la poussière qui s'y était collée. Il traversait la distance mais il n'y avait plus de plancher. Il n'y avait plus que le vide. Il n'y avait plus qu'abysse et le cratère en dessous. Ses pas formaient des vaguelettes en cercle, des échos d'existences et il s'agenouillait aux côtés du père. Sa lumière l'enveloppait, douce et claire. Elle s'insinuait dans son corps, lui redonnait force et constance, couleur et aisance. La balle dans son cerveau en ressortait avec lenteur et dans un flou chutait. La plaie se refermait, ses chairs se ressoudaient, ses os se réunissaient. Autour de son cou, un petit cercle d'argent vibrait doucement sur sa peau radoucie. Son regard s'allumait alors, clair, pur, neuf. Il le voyait pour la première fois et sa main venait se poser sur la joue du fils. Elle venait la caresser, fébrile, difficile. Un sourire étirait son vieux visage et la main du fils se posait sur celle du père avant que je ne lâche prise. Il le voyait pour la dernière fois.

Leurs mains retombaient avec douceur. Le regard du père s'étiolait et sa lumière s'éteignait. Il sombrait mais je lui offrais la voie sacrée. Dans cet univers de poussière et de destruction il se perdait. Dans son dos les silhouettes de ses compagnons flottaient, entourés d'auras lumineuses et claires. Rien n'avait pu les atteindre, rien n'avait pénétré. L'ange gardien. Le soldat. L'araignée. La sorcière. La guerrière. Ils avaient pu constater la destruction de l'espace, l'affranchissement du fils, l'anéantissement du démon et la fin du père. Ils redescendaient tous, regagnaient la surface de ce monde mais pas lui. Il restait. Il décidait. Le corps du père s'éternisait et il refusait de le quitter. Ses larmes je les sentais. Sa détresse je la percevais. Son désespoir... je l'expérimentais. Comment. Pourquoi. Il sombrait. Dans un dernier souffle je le laissais et leurs corps chutaient. Dans la lueur brillante du coucher de soleil, l'éclat rouge de la Sorcière rattrapait le corps inerte du père alors que son corps à lui était rattrapé en plein vide par son ange gardien. Il dérivait. Il se perdait, écrasé par la lumière et l’atrocité. Il chutait, même enserré. Il s'en allait. Vit mon enfant. Survit.


Voilà voilà, merci les copains. Ça a été un peu plus long que prévu mais on y sera arrivé finalement!
Et pour ceux qui veulent/peuvent, l'épilogue c'est par là. =)
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