live to fight another dayJames Barnes, Ava Moriarty & the Avengers

Steve se réveille en sursaut, les yeux écarquillés, le souffle court. Il constate qu’il est étendu sur le canapé du salon et que la télévision tourne encore en sourdine. Il s’est redressé si vite que Tony, appuyé contre lui, grogne et se roule en boule. Il cherche à comprendre ce qui l’a tiré de son sommeil, car ce n’est pas un cauchemar et c’est alors qu’il prend conscience de son téléphone qui sonne à un volume presque insoutenable pour son ouïe sensible. Il se redresse et attrape l’appareil, les sourcils froncés en voyant qu’il est trois heures du matin et que l’appel provient de l’Agent Moriarty. Il décroche plus par automatisme qu’autre chose et grommelle un « What is it ? » ensommeillé. « Cap, tell JARVIS to track my phone, we’re in the elevator, between the— » Elle marque un temps d’arrêt. « -- 6th and 7th floor. » Steve fronce les sourcils et se passe une main sur le visage. « Wha—who’s we ? » marmonne-t-il faiblement. « Bucky, it’s Bucky, just—please, just come here bring Janet, he-- » fait la voix brisée par l’angoisse et les sanglots de l’autre côté. Steve fronce les sourcils. Que fait l’Agent Moriarty avec Bucky ? Il pâlit légèrement, s’imaginant déjà les pires scenarii. S’il a perdu la raison et s’en est pris à elle ? Si le SHIELD a voulu remettre la main sur le Winter Soldier et… « He’s dying. » Son souffle se bloque. Son cœur cesse de battre. He’s dying. Non. Non. « Steve ? » fait la voix endormie de Tony qui s’est finalement réveillé. Il ne l’entend pas. Il raccroche le téléphone, ouvre la bouche pour demander à JARVIS d’afficher les coordonnées mais déjà, un hologramme prend vie devant lui, affichant une carte de… Brooklyn ? Il connaît cette rue. Ils passaient par là tous les jours avec Bucky, pour aller à l’école quand ils étaient gamins. A côté, une vidéo tirée d’une caméra de surveillance montre l’immeuble où habite Ava Moriarty, en train d’être pris d’assaut par des policiers. « Steve ? » Il sent une main sur son épaule et se tourne vers Tony, qui a l’air encore plus inquiet en voyant ses traits pâles et ses yeux écarquillés. « Steve, what’s wrong ? » demande-t-il et le blond ouvre la bouche. « It’s Bucky, » balbutie-t-il faiblement. « It’s Buck, » répète-t-il avant de se lever d’un bond. « Woah, what’s with Barnes ? » demande Tony en se levant à son tour.
Steve traverse le salon et se rend dans ses appartements, l’ingénieur sur ses talons. « JARVIS, call Janet. And Sam. » Il hésite, tandis qu’il ouvre le placard qui contient sa tenue pour commencer à l’enfiler. « Natasha and Clint, too. » Il ne connaît pas les détails, mais si Bucky Et Moriarty sont en danger, ils lui en voudront de ne pas les avoir réveillés. « Steve, wait for fuck’s sake ! » s’écrie alors l’ingénieur et Steve se fige. « What’s going on ? I need datas if you want me to help ! » Le blond se tourne vers lui et se mord la lèvre inférieure. « I don’t know he—she said—Ava, she said he was hurt. Badly. I have to go, Tony, » s’empresse-t-il de dire, en achevant d’enfiler sa tenue. Il boucle sa ceinture, attrape son casque, mais avant de l’enfiler, s’approche de l’ingénieur et glisse une main dans sa nuque. Ses lèvres capturent les siennes, brièvement. « I’m sorry to ask you this but… Can you— can you come ? » demande-t-il d’une voix rauque. Tony ne répond pas, mais il entend la porte s’ouvrir et a à peine le temps de s’écarter avant que les pièces de l’armure ne se referment autour de l’ingénieur. « You really need to ask ? » fait-il avec un sourire en coin avant que la visière ne masque son visage. God, Steve pourrait l’embrasser à nouveau.

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« Messieurs, nous allons prendre le relais, » annonce Tony d’une voix calme alors qu’ils pénètrent dans l’immeuble envahi de policiers. Les hommes se tournent vers eux et si certains ont l’air impressionnés, d’autres froncent les sourcils. Alors l’un d’eux s’avance et prend la parole : « Okay, je sais que votre truc c’est de sauver des gens, mais j’pense qu’on peut gérer la situation. » Steve ouvre la bouche pour répondre que vraiment, non, ils ne peuvent pas gérer, mais Clint lance un regard intrigué à Tony et prend la parole : « Tu as bien dit qu’ils travaillaient sur un moyen de répliquer la formule pour créer le Hulk quand ils ont été attaqués ? » Quelques flics pâlissent un peu et échangent des regards effrayés. Tony joue immédiatement le jeu : « Oui, l’endroit est probablement chargé de radiations gamma, » confirme l’ingénieur.
« Est-ce que ça peut… est-ce qu’on pourrait… ? » bafouille un tout jeune flic et Tony hausse les épaules. « On n’est pas encore sûrs, » fait-il. Les policiers échangent des regards, le petit jeune a clairement l’air de supplier son supérieur et ce dernier soupire. « Okay. On vous laisse faire, Avengers, » marmonne-t-il avant d’attraper sa radio pour demander à son unité d’évacuer le bâtiment, ainsi que le reste des civils encore présents. Steve attend que tout le monde soit sorti, la gorge nouée et le cœur battant la chamade, avant de se précipiter jusqu’au septième étage. Une fois arrivé, il se plante devant les portes de l’ascenseur qu’il ouvre, pour y trouver l’agent Moriarty et James. Etendu, immobile. Pâle et couvert de sang. Ava abaisse l’arme qu’elle a braquée dans sa direction en entendant les portes s’ouvrir et lâche un soupir de soulagement tremblant. « Cap… » murmure-t-elle d’une voix rauque et Steve saute dans la cage d’escalier en même temps que Janet. La jeune femme s’agenouille à côté de Bucky et prend son pouls. Elle tente de garder un masque neutre, mais le blond voit l’inquiétude dans son regard et son cœur se serre un peu plus. Ils sont arrivés trop tard ? Non, il refuse de croire ça.

Janet tire différents objets de sa sacoche avant de leur rendre leur taille normale grâce aux particules de Pym et entreprend de panser correctement la plaie de Bucky pour arrêter le saignement, avant de lui injecter différents produits. « Il faut qu’on l’emmène à la Tour, tout de suite, » fait-elle, les lèvres pincées et Steve n’hésite pas avant de soulever son meilleur ami en espérant ne pas aggraver ses blessures. Il le dépose à l’étage, puis monte à son tour tandis que Clint aide Ava à les rejoindre. Alors il soulève à nouveau Bucky. « Je suis sur le toit, Cap, » fait la voix de Natasha dans son oreillette et c’est sans un mot qu’ils s’y précipitent pour y trouver le Quinjet dans lequel ils s’engouffrent.
Déjà, l’appareil file à toute vitesse en direction de la Tour, tandis que Janet procure les premiers soins qu’elle peut donner à Bucky sans tout son matériel. Steve se tient debout, à côté, plus pâle que jamais. Ava et Clint sont en face de lui, la jeune femme pressée contre l’archer qui a passé un bras autour de ses épaules et la fixe, les sourcils froncés.

Elle a les yeux rougis et les joues humides. Mais Steve ne regarde que Bucky, dont la poitrine se soulève à peine. Tony est à l’avant, avec Natasha. Dans sa main, un poignard tâché de sang qu’il montre à la rousse en disant que ceux qui ont fait ça ont déjà décampé.

Alors qu’ils arrivent enfin à la Tour, Janet pousse un juron et les appareils auxquels Bucky est branché se mettent à hurler dans une cacophonie qui assomme Steve.

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Steve a les yeux rivés sur ses gants couverts de sang. Son costume est dans le même état. Ca fait une heure que Janet est enfermée dans l’infirmerie de la Tour à essayer de sauver la vie de son meilleur ami. Une heure qu’ils sont sans nouvelle, sinon qu’elle a réussi à faire repartir son cœur. Une heure qu’il est assis là, à même le sol du couloir, à attendre. Une heure qu’Ava fait les cent pas et a fini par rendre Clint et Tony fous. Natasha est adossée contre le mur, immobile, les bras croisés sur sa poitrine, le visage fermé. Des bruits de pas résonnent dans le couloir mais il n’y prête pas attention. Il lève seulement la tête quand il voit que Tony s’est accroupit devant lui. L’ingénieur ne dit rien, mais il lui retire ses gants et lui place une tasse remplie de café entre les mains. Steve esquisse un minuscule sourire et hoche la tête pour le remercier, il n’a pas assez confiance en sa voix pour parler. Alors Tony s’assied à côté de lui et du coin de l’œil, il voit que Clint a mis un terme aux cent pas de l’agent Moriarty.
Sans rien dire, il lui retire son pull couvert de sang et entreprend de nettoyer ses mains et ses avant-bras avec un linge humide. Alors il prend l’épais gilet qu’il a sur une épaule pour le passer sur celles de la jeune femme, avant de prendre une tasse de café du plateau que Sam tient. Il la place entre les mains de l’agent, puis fait de même pour Natasha avant de se servir lui-même. Alors Sam pose le plateau sur le sol et tous s’assoient contre le mur, sans rien dire.
Lucky choisit ce moment pour faire son apparition. Le chien se fige en les voyant alignés là, la tête penchée sur le côté. Puis il pousse un petit gémissement plaintif en regardant Steve et Ava. Clint lui fait signe de s’approcher et le caresse entre les oreilles lorsqu’il s’allonge à moitié sur lui. « Ouaip, moi aussi j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé, » fait-il en brisant le silence étouffant.

Live to fight another dayJames Barnes, Ava Moriarty & the Avengers

La lumière s'alluma subitement dans la chambre, réveillant Clint en sursaut. L'archer se redressa d'un bond, finissant assit sur son lit, les yeux exorbités et bafouilla un « Quésispasse ?! » D'une voix endormie, cherchant le responsable de cette ignominie. Une silhouette dans l'embrasure, qu'il reconnu rapidement comme étant Tasha lança sur un ton enjoué un « Good morning sunshine ! On part en mission ! » Il se laissa retomber lourdement sur le matelas, se massant les paupières avec ses paumes tout en grommelant un « J'te hais. »
Il poussa un gémissement plaintif tout en se redressant péniblement pour s'asseoir sur le bord du lit. « Et je suppose qu'on aura pas le temps de s'arrêter au Starbuck prendre un café hein ? » Elle lui lança un regard entendu et il leva ses mains, montrant bien qu'il acceptait la situation avant de grommeler un « J'arrive dans cinq minutes. »

Encore une alerte ? Sérieusement ? Non mais il se passait quoi avec cette ville ? Ils n'avaient jamais vraiment le temps de profiter de quelques jours de repos. Quand ce n'était pas des attentats ou un convoi qui partait en latte, c'était un nouveau super scientifiques qui décidait de foutre la merde...
Il fallait vraiment qu'il envisage de prendre sa retraite parce qu'à ce rythme là, il ne tiendrait pas longtemps.

Clint poussa un bâillement sonore et se passa plusieurs fois sa main dans les cheveux avant d'enfin se lever pour se diriger vers son armoire. Il enfila rapidement sa tenue et rejoignit les autres dans le Quinjet qui décolla dans la foulée.

Grognant à cause de la fatigue, il s'installa dans un des sièges, lâchant un « C'est quoi cette fois ? » Dans un bâillement mais tous gardèrent le silence et Clint nota rapidement le regard sombre de Cap.

Ok... Ça c'était mauvais.
Natasha vint s'asseoir à ses côtés et lui expliqua la situation ce qui provoqua un léger malaise chez l'archer.
Qu'est ce qu'Ava foutait avec Barnes ? Comment et pourquoi est ce qu'elle se retrouvait avec lui, dans son immeuble alors qu'il semblait à deux doigts d'y passer ?
Il aurait beaucoup de questions à lui poser quand ils seraient rentrés à la base.


« Messieurs, nous allons prendre le relais, » Clint entra en dernier dans l'immeuble, saluant les flics présents d'un signe de tête et vint se placer aux côtés de Tony et Steve, les mains jointes dans son dos.
« Okay, je sais que votre truc c’est de sauver des gens, mais j’pense qu’on peut gérer la situation. » Et voilà, on y était... Quand est ce que les gens commenceraient à vraiment leur accorder leur confiance ?
Il tourna un regard intrigué vers Tony tout en prenant la parole. « Tu as bien dit qu’ils travaillaient sur un moyen de répliquer la formule pour créer le Hulk quand ils ont été attaqués ? » Oui, c'était du bluff, l'un des meilleurs qu'il ait sorti en plus, mais il ne fallait pas que ces types sachent ce pourquoi ils étaient venus.

Des flics se lancèrent des regards apeurés sous le regard goguenard de l'archer.
Bingo !
Il fallait juste que les autres ne gaffent pas.
« Oui, l’endroit est probablement chargé de radiations gamma, » Merci Tony. « Est-ce que ça peut… est-ce qu’on pourrait… ? » « On n’est pas encore sûrs, » Le responsable poussa un soupir suivi d'un « Okay. On vous laisse faire, Avengers, » Et Clint lança un regard triomphant vers Steve et Tony, se retenant de leurs dire de ne surtout pas le remercier, alors que les flics évacuaient l'immeuble.

Les flics venaient à peine de sortir que Steve sprinta dans l'escalier malgré le « Cap ! » Que lâcha l'archer avant de grommeler une volée de jurons en courant à sa poursuite.
Il ne fallait pas qu'il fonce comme ça sans réfléchir. Ils ne savaient pas ce qu'il s'était passé sinon que Barnes était en train de mourir et qu'il était coincé avec Ava dans un ascenseur. Certes, c'était son BFF et Clint aurait très certainement agis de la même manière avec Ava ou Kate mais il fallait qu'ils soient plus prudents !

Il rattrapa son supérieur au bout de longues secondes -non pas de minutes, de secondes- d'agonie et s'immobilisa quelques mètres derrière Cap qui se tenait dans l'ascenseur.
Bordel...
Il s'était attendu à un spectacle de ce genre là vu l'appel d'Ava mais à ce point là ?
Barnes était allongé au sol, baignant littéralement dans son sang alors qu'Ava se tenait à genoux à ses côtés, les mains appuyées sur son ventre et les larmes aux yeux.
« Il faut qu’on l’emmène à la Tour, tout de suite, » Clint s'avança sans discuter pour aider Ava à descendre de l’ascenseur et ne la lâcha pas, jusqu'à ce qu'ils soient tous à bord du Quinjet qui les attendait sur le toit de l'immeuble.


Ça faisait une heure qu'ils attendaient dans ce couloir, à relever les yeux vers la porte de l'infirmerie au moindre son qui en émanait. Une heure qu'ils espéraient que Janet en sorte pour leur dire qu'il était tiré d'affaire.
Mais rien. Ils étaient murés dans le silence, le regard vide à attendre la sentence.

Clint ne cessait de jeter de petits coups d’œil vers Ava pour voir si son expression avait changée mais rien. Elle gardait toujours le visage fermé et ce silence pesant.

Lucky vint s'allonger à moitié sur ses jambes, poussant un gémissement plaintif et Clint passa une main sur sa tête pour le caresser entre les oreilles. « Ouaip, moi aussi j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé. » Ouais. Il avait des dizaines de questions à poser à la jeune femme mais il ne voulait pas les lui imposer, pas maintenant et pas dans l'état dans lequel elle se trouvait en ce moment.

Continuant de gratter la tête de Lucky qui lançait des regards attristés vers Ava et Steve, l'archer passa son bras libre autour des épaules de la blonde pour la rapprocher de lui et essayer de la réconforter.
« Eh. Ça va aller ok ? » Il offrit un sourire confiant à son ancienne disciple. « Il va s'en sortir. Janet est la meilleure toubib que je connaisse et elle nous a déjà retapé alors qu'on était dans des états bien pires que celui de Barnes. Elle va le remettre sur pieds t'en fais pas. » Si ce qu'il avait lu sur ce type était vrai et qu'il était réellement aussi monstrueux que Steve, elle n'avait aucune raison de s'inquiéter. Il s'en tirerait.

Lucky s'affala un peu plus sur ses jambes et avança sa tête vers Ava, posant sa tête sur sa cuisse dans un couinement plaintif sous le regard bienveillant de Clint qui hocha faiblement la tête avant de resserrer un peu plus sa prise autour des épaules de la jeune femme. Il désigna la tasse de café qu'elle tenait toujours entre ses mains d'un signe de tête et lâcha un « Bois tant que c'est chaud, ça te fera du bien. » Dans un souffle.

live to fight another dayJames Barnes, Ava Moriarty & the Avengers

Ding. À peine les portes entrouvertes, Janet s’engouffra dans l’ascenseur. Elle n’avait pas remarqué qu’Ava avait braqué sur Steve et elle une arme de poing, prête à faire feu en cas de menace. Ne s’attardant pas sur le soulagement de la jeune femme de voir les Avengers, Janet se pencha vers le blessé. Elle posa directement sa main sur la jugulaire du jeune homme. Pouls inconstant, signe d’arythmie. Rien de très rassurant dans tout cela. N’adressant aucun regard à Ava ou à Steve, elle farfouilla dans sa mallette qui ne la quittait désormais jamais. Depuis qu’elle était devenue le médecin des Avengers, elle n’avait plus une seule seconde de répit. Néanmoins, elle était loin de s’en plaindre, elle s’était engagée et peu importe les épreuves qui les attendaient, elle resterait sur le front. La jeune médecin palpa l’abdomen du blessé. Il est distendu et les bruits abdominaux étaient éteints : mauvais, très mauvais. Une hémorragie interne, c’était certain. Les plaies par arme blanche aboutissaient très souvent à la perforation d’organe interne, et si le foie ou la rate étaient touchés, c’était un festival d’hémorragies qui finirait mal, très mal. Janet secoua la tête et commença à faire des pansements de fortune sur les plaies béantes. Un râle passa les lèvres bleues de Barnes, elle devait le soulager. La souffrance devait être intolérable, et elle ne majorait jamais les chances de survie d’un blessé. D’un coup de dent, Janet retira le bouchon de l’aiguille et piqua la seule veine qu’elle trouva. Elle n’avait pas le temps de chercher celle qui était en meilleur état. Première trouvée, première servie. Janet ne se rendait pas compte que les secondes s’écoulaient dans un silence pesant. Elle ne remarquait pas que Ava et Steve regardaient chacun de ses mouvements avec inquiétude, attendant peut-être un mot réconfortant, une bonne nouvelle. Le silence de la jeune femme prouvait qu’elle n’avait réellement aucune bonne nouvelle à leur donner sur l’état de santé plus que précaire du jeune homme. Après avoir fait le strict minimum pour éviter que la cage d’ascenseur ne devienne une pataugeoire de sang, Janet leva enfin la tête vers ses coéquipiers. Elle n’avait pas le temps de les rassurer : d’ailleurs le pouvait-elle ? Elle n’avait pas le temps de leur expliquer la gravité de ses blessures, ils étaient bien assez habitués pour comprendre que ça ne sentait pas bon et que chaque minute à discuter était une minute perdue.  « Il faut qu’on l’emmène à la Tour, tout de suite. »  Ici, elle ne pouvait rien faire de plus. L’endroit était bien trop exigu pour qu’elle entreprenne quelconque manœuvre chirurgicale. À peint eut-elle fini sa phrase que Steve prit son meilleur ami, ce bon vieux Barnes dans ses bras. Janet laissa échapper un « Attention ! »   un peu agacé. Ce n’était pas le moyen le plus académique pour déplacer un blessé, mais à présent, ils n’avaient plus le temps de suivre le protocole de rapatriement des blessés graves. Une fois dans le Quinjet, Janet ouvrit le ballon d’oxygène et en administra à Barnes. Tous les occupants de l’appareil pouvaient voir le teint presque cadavérique du blessé. Avant toute manœuvre pour définir l’ampleur de l’hémorragie et quels étaient les organes vitaux touchés par l’arme blanche, Janet devait s’occuper des fonctions vitales. « Sat’ en oxygène basse, teint cyanosé, souffle pulmonaire gauche… » Janet ne se rendait pas compte qu’elle disait tout cela à haute voix. Bien évidemment, tous ces mots étaient du charabia pour les autres occupants du Quinjet, mais ils savaient que ce n’était pas bon signe. Les machines auxquelles Barnes était branché ne cessaient de biper dans tous les sens. Les constantes vitales montraient de grands signes de faiblesse, mais à part maintenir le pouls et la respiration du blessé, Janet ne pouvait rien faire. Et elle détestait être tributaire du temps pour sauver un malade.

Le groupe arriva enfin à la Tour. Le chemin vers le bloc opératoire semblait pour tous un véritable chemin de croix. Prenant à chaque instant le pouls de plus en plus faible de Barnes, Janet savait qu’à présent, chaque seconde allait être comptée. Lorsqu’ils furent tous sur le point de passer les portes de sécurité du bloc, Janet les stoppa tous net. « Même pas en rêve. »   Son attitude n’était sans doute pas très professionnelle ni très amicale mais dans son job, Janet ne faisait pas de sentiments. De caractère plutôt doux et calme, Janet se transformait littéralement lorsqu’elle passait les portes de son bloc. C’était là où elle pouvait exprimer tout son talent. Si en tant qu’Avenger, elle devait encore faire ses preuves, dans son bloc, elle y était souveraine. « Vous ne pouvez pas m’accompagner. Vous ne pouvez pas demander des nouvelles du blessé toutes les dix minutes. Je peux le sauver, mais chaque seconde que je perdrais à vous expliquer l’avancée de l’opération est une seconde que je perds, pigé ? »   Janet lança un dernier coup d’œil au petit groupe, n’attendant aucune réponse de leur part. Elle s’engouffra dans le bloc, prête à se préparer le plus rapidement possible pendant que quelques aides de bloc préparaient le champ opératoire. Now, everything begings.

Janet prit le temps de respirer quelques secondes comme elle l’avait l’habitude de le faire. Se précipiter, c’était oublier de prendre du recul. Oublier de prendre du recul, c’était commettre des erreurs. Et commettre des erreurs, c’était la… mort. Se penchant sur le visage de Bucky, derrière son masque, elle articula quelques mots d’encouragement au blessé bien que celui-ci soit totalement dans les vapes. « Je m’occupe de tout. Toi, tu n’as qu’à te contenter de respirer et de ne pas me faire arrêt cardiaque sur arrêt cardiaque. »   En fait, ça ressemblait plutôt à un ordre. Elle prit sa place dans son bloc, regarda son équipe avec un regard assuré et rassurant. Si la chirurgie le sentait bien et se montrait confiant, cette confiance était communicatrice. « Lame de dix. »   Janet commença à ouvrir l’abdomen de Bucky lorsque… une immense marre de sang s’étala sur les pompes de la jeune femme. Heureusement ce sont de vieilles pompes. « Compresses… encore des compresses… Je ne devrais même pas avoir à en demander ! » Les minutes passaient atrocement lentement dans le bloc, Janet étant sur tous les fronts. La blessure à l’estomac l’angoissait plus qu’autre chose. Elle s’occuperait du bras après. Perdre un membre était gérable plus tard – enfin pas sûre que Bucky et les autres soient de cet avis. Se vider de son sang, ça, ça n’était pas gérable du tout. À présent, Janet ne se préoccupait plus du groupe qui attendait derrière la porte. Toute son attention était focalisée sur le moment présent. Peut-être se ferait-elle remonter les bretelles pour ne pas avoir donné plus de nouvelles. Peut-être qu’Ava lui en voudrait… Janet ne s’en préoccupait pas pour l’instant.

La présence rassurante et apaisante de Steve à ses côtés a fait sombrer Tony Stark dans un sommeil profond. C’est reposant de ne plus se réveiller en sursaut, assailli par des cauchemars, par l’espace et les étoiles oppressantes, mais juste de sentir la chaleur des bras d’une personne aimante et d’entendre la respiration apaisée de l’autre. Tony profitait de ces instants comme jamais. Perdu dans le sommeil, il grogne cependant en sentant qu’on bougeait à côté de lui, il se tourne sur le côté et se recroqueville sur lui-même. C’est en lançant la main sur le côté qu’il constate que la place est vide. Encore chaude mais vide. Et ça le réveille. Ça plus que tout autre chose. Ses yeux papillonnent et il doit se frotter les paupières pour espérer se réveiller un peu mieux. La voix de Steve l’interpelle alors. Elle a une note inquiète. Tony fronce les sourcils et se redresse légèrement. « Steve ? » Il vient glisser une main sur son épaule, le faisant se tourner dans sa direction. L’expression sur son visage lui tord l’estomac et il sent l’inquiétude l’envahir lui aussi. Qu’est-ce qu’il se passait ? « Steve, what’s wrong ? » « It’s Bucky ! It’s Buck, » Sa main se retrouve vite sans la chaleur de Steve. Le blond s’est redressé d’un seul coup. « Woah, what’s wrong with Barnes ? » Fait-il en se levant à son tour. La princesse a encore besoin d’être sauvée ? Il serre sa mâchoire, ce n’est pas le moment pour faire des blagues. Steve est réellement inquiet, nerveux. Le blond ne lui répond toujours pas et part en direction de ses appartements. « Steve ? » Aurait-il fait sa blague sans s’en rendre compte et au lieu de lui répondre, Steve a décidé de l’ignorer royalement ? Mince, ça risque de devenir compliqué pour lui s’il s’exprime à l’oral alors qu’il ne fait que penser. Tony se met en marche également. « JARVIS, call Janet. And Sam. Natasha and Clint, too. » « Steve, wait for fuck’s sake ! What’s going on ? I need datas if you want me to help ! » « I don’t know he—she said—Ava, she said he was hurt. Badly. I have to go, Tony, » Ava ? Comme dans Ava Moriarty ? Qu’est-ce qu’elle faisait avec Barnes ? Tony fronce les sourcils et observe Steve se préparer. Il comprend la nécessité de faire venir Janet. « I’m sorry to ask you this but… Can you— can you come ? » Le brun esquisse un rictus qui veut dire pour qui tu me prends ?, il enclenche sa montre et les éléments de son armure arrivent pour l’habiller à son tour. « You really need to ask ? » Il sourit et le masque se rabat sur son visage. « Let’s go. »

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Le résultat n’est pas beau à voir. Tony ne sait pas sur qui est tombé le Winter Soldier, mais la rencontre a eu le mérite d’être violente. Très violente. Le sang qui tapissait l’ascenseur et l’agent Moriarty pouvait l’attester. Tony grimace dans son armure pendant qu’il aide à l’évacuation du blessé. Le retour jusqu’à la tour Avengers se fait dans un silence morbide. Tony ne peut s’empêcher de jeter des coups d’œil dans le rétroviseur pour s’apercevoir que Steve n’avait pas lâché Barnes du regard une seule seconde. L’effet de la princesse en danger qu’il va toujours sauver saute de nouveau au visage de Tony et ses lèvres se pincent. Il a remarqué avec quel empressement Steve s’était précipité jusqu’à cet ascenseur. Il avait eu de la chance que le danger soit écarté sinon il lui refaisait le même coup que lors des attentats. Tony range ce détail dans un coin de sa tête. Un jour, il aura une conversation sérieuse avec Steve sur le fait qu’il ne peut pas laisser ses sentiments l’envahir autant en mission. Il peut se mettre en danger et mettre en danger les autres. Barnes est sa faiblesse. Son unique faiblesse. Celle qui peut très bien le faire plonger. La mâchoire du brun se contracte, il déplie ses doigts, révélant le poignard. Il le tend à Natasha. « Tiens, je sais pas si ça peut être utile, mais j’ai ça. Ils n’étaient plus dans l’immeuble, ils ont dû décampé rapidement. » Fait-il à voix basse à la rousse. Elle hoche la tête. Reste à savoir qui a voulu attenter à la vie de Barnes ? Une petite voix perfide lui murmure un peu tout le monde dans un coin de sa tête, mais il préfère l’ignorer.

Le Quinjet arrive à destination et libère rapidement ses passagers, juste quand les appareils de Janet se mettent à émettre des bips alarmants. Lorsqu’ils arrivent devant le bloc opératoire, van Dyne les empêche d’aller plus loin. Ses arguments sont valables, Tony hoche la tête et ils s’installent tous devant le sas. Le brun s’éclipse un instant pour retirer son armure avant de revenir auprès du reste de l’équipe. Il s’adosse contre un mur et attend – comme les autres – que Janet daigne à leur donner des nouvelles.

Il manque plusieurs fois d’étrangler Moriarty à force de la voir faire les cent pas aussi il décide de bouger à son tour en direction de la cuisine. Wilson, avec moi. » Fait-il à l’intention du Faucon. « Autant qu’on se rende utile en préparant du café. » Répond-il en voyant le regard interrogateur de l’autre homme. Dans la cuisine, Tony enclenche la machine pendant que Faucon récupère un plateau où il dispose des tasses.

Ils reviennent quelques minutes plus tard. Tony prend une tasse qu’il va donner à Steve. Il s’accroupit juste en face de lui, lui retire ses gants plein de sang et la lui met entre les mains. Le brun s’installe à ses côtés par la suite et reste silencieux, ses yeux rivés sur la porte toujours close. « On aurait dû être plus prudentes. J'aurais dû être plus prudente. » La voix de Natasha le ramène brusquement à la réalité. Plus prudente ? Les sourcils se froncent et il tourne la tête en direction des deux jeunes femmes et de Clint. « Plus prudente ? » Fait-il en écho à sa pensée. Tout d’un coup, il sent que la suite ne va probablement pas lui plaire. « Natasha ? Tu sais quelque chose qu’on ne sait pas ? » « Je suis désolée de te demander ça maintenant mais... Il faut que je sache. Qu'est-ce qui s'est passé? » Fait-elle à son tour tout en l’ignorant totalement. « Est-ce que tu as pu identifier ceux qui s'en sont pris à vous? » Tony n’aime pas ça. Il n’aime pas ça du tout. Il lance un regard suspicieux à Natasha, si elle était au courant de quelque chose, pourquoi n’avait-elle rien dit avant ?

Lorsque les portes de l’ascenseur se mettent à grincer avant de commencer à s’ouvrir, Ava s’empare de son arme et la pointe devant elle, le souffle court tant son cœur bat la chamade. Mais ce ne sont pas des policiers qui se tiennent devant elle. Alors elle baisse son bras, s’autorise un soupir de soulagement. « Cap… » murmure-t-elle alors qu’il saute dans la cage d’ascenseur, suivi par Janet. Elle retire la veste qu’elle utilise pour arrêter le saignement et laisse le médecin des Avengers appliquer des bandages de fortune, le temps qu’ils évacuent les lieux.  « Il faut qu’on l’emmène à la Tour, tout de suite. » fait-elle d’un ton qui ne souffre d’aucune réplique, alors Ava laisse Rogers soulever Barnes comme s’il ne pesait rien du tout. Elle veut se lever, mais ses jambes ne semblent pas lui obéir, alors elle voit la main tendue de Clint et s’en empare. Hawkeye l’aide à se mettre debout et à sortir de la cage d’ascenseur. Il ne la lâche toujours pas, tandis qu’ils montent à bord du Quinjet. Elle se place immédiatement à côté de James, là où elle ne gêne pas Janet et elle est incapable de le quitter du regard. Elle sent le bras de Clint autour de ses épaules, la chaleur que son corps dégage, mais elle a l’impression d’être frigorifiée quand même. Le trajet jusqu’à la tour Avengers semble durer des heures et quand ils arrivent, les appareils reliés à James se mettent à s’affoler. Ava lève des yeux paniqués vers Janet, mais cette dernière ne lui accorde même pas un regard et ils s’empressent de transférer Barnes jusqu’au bloc opératoire. Elle se fige brusquement lorsque le médecin fait volte-face. « Même pas en rêve. » La blonde ouvre la bouche pour protester. « Vous ne pouvez pas m’accompagner. Vous ne pouvez pas demander des nouvelles du blessé toutes les dix minutes. Je peux le sauver, mais chaque seconde que je perdrais à vous expliquer l’avancée de l’opération est une seconde que je perds, pigé ? » Ava serre les dents, les poings, mais elle hoche la tête. Elle ouvre une nouvelle fois la bouche, puis elle se ravise. Les portes se referment derrière la jeune femme et la blonde se met à faire les cent pas. Elle est incapable de rester immobile.

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Elle n’en peut plus d’attendre. Elle ne cesse de jeter des coups d’œil inquiets à sa montre, le temps défile et ils n’ont toujours pas de nouvelles. Si Janet est toujours là-dedans, c’est qu’il est vivant. Mais ça veut aussi dire que c’est grave. Ava est en train de devenir folle. Elle s’en veut, aussi. De ne pas avoir été plus rapide, de l’avoir laissé tout seul dans son appartement, de ne pas l’avoir poussé à rejoindre Rogers, où il aurait été beaucoup plus en sécurité. Alors elle tourne en rond, parce qu’elle ne sait toujours pas rester tranquille dans ce genre de situation. Parce qu’elle ne veut surtout pas croiser le regard du Captain. Elle se fige quand elle sent qu’on lui attrape le bras et se crispe, avant de relever les yeux vers Clint. Il ne dit rien et se contente de lui enlever son pull imbibé de sang. Elle se laisse faire, les yeux dans le vide, tandis qu’il lui nettoie les mains, les avant-bras. Elle prend seulement conscience de la quantité de sang qui la recouvre et sa gorge se noue. Un frisson lui parcourt l’échine, elle a toujours la sensation d’être frigorifiée, comme si c’était elle qui avait perdu tout ce sang. Finalement, une douce chaleur l’enveloppe et elle cligne plusieurs fois des yeux, notant le gilet qui entoure désormais ses épaules.
Clint lui place une tasse de café bien chaud entre les mains et elle déglutit avec difficultés. Quand elle relève les yeux, elle voit qu’ils sont tous assis le long du couloir ou comme Natasha, debout, immobile. Calmes. Alors elle soupire et va s’asseoir à son tour, non loin d’Hawkeye. « Ouaip, moi aussi j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé. » fait Birdbrain à l’attention de son chien et la jeune femme grimace. Elle n’est pas certaine de vouloir avoir cette conversation. Non, à vrai dire, elle ne veut vraiment pas avoir cette conversation.

Elle sent qu’on passe un bras autour de ses épaules et se crispe à nouveau, c’est plus fort qu’elle.  « Eh. Ça va aller ok ? » Elle croise son regard, note son sourire mais elle est incapable de lui en donner un en retour. Pas cette fois. « Il va s'en sortir. Janet est la meilleure toubib que je connaisse et elle nous a déjà retapé alors qu'on était dans des états bien pires que celui de Barnes. Elle va le remettre sur pieds t'en fais pas. » Il a raison. Bien sûr qu’il a raison. Janet a réussi à lui sauver la vie et à lui permettre de marcher à nouveau alors que ça n’aurait jamais dû se produire. Si quelqu’un peut sauver James, c’est elle, sans aucun doute. Ava ferme les yeux et inspire profondément. Elle a confiance en Janet. Elle a confiance en James, aussi. Il ne se laissera pas tuer aussi facilement. Il n’a pas intérêt. Alors elle se laisse un peu aller contre Clint, son épaule se cale contre lui et elle hoche la tête. Lucky s’affale complètement sur son maître et vient poser sa tête sur sa cuisse avec un couinement si pathétique qu’elle ne peut retenir un petit rire nasal. Elle glisse ses doigts dans la fourrure du chien, derrière son oreille et le caresse machinalement, ce qui semble l’apaiser un peu. Et elle aussi. « Bois tant que c'est chaud, ça te fera du bien. » Elle souffle sur son café et boit une gorgée. Il a raison, ça fait du bien. Un peu.
Natasha vient finalement s’asseoir à côté d’elle et pose une main sur son genou, alors Ava lève les yeux vers elle. « On aurait dû être plus prudentes. J'aurais dû être plus prudente. » La blonde serre les dents. C’est ce qu’elle se répète depuis qu’elle a trouvé James dans son salon. Elle aurait dû être plus prudente. Ne pas seulement brouiller les pistes du SHIELD, mais aussi celles de l’HYDRA. « Plus prudente ? » fait Stark et Ava a quelque peu envie de disparaître. « Natasha ? Tu sais quelque chose qu’on ne sait pas ? » La blonde a bien envie de lui rétorquer que Natasha sait toujours des choses que les autres ignorent, parce que c’est Natasha et il est impossible de lui cacher quoi que ce soit. Mais elle n’a pas le cœur de vanter les capacités de la jeune femme, aujourd’hui. « Je suis désolée de te demander ça maintenant mais... Il faut que je sache. Qu'est-ce qui s'est passé? Est-ce que tu as pu identifier ceux qui s'en sont pris à vous? » Ava soupire et appuie sa tête contre le mur, derrière elle. Elle n’y échappera pas, donc.

« Je suis rentrée de mission vers une heure du matin, il y avait de la lumière dans le salon, ça  attiré mon attention. » Elle parle d’une voix calme, comme en debriefing, comme si elle faisait le bilan d’une mission au SHIELD. C’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour garder son calme. « J’ai vu que la fenêtre était brisée, alors je me suis dépêchée de monter. » Elle s’est précipitée à l’étage, plutôt. Elle n’a probablement jamais couru aussi vite de sa vie. « Quand je suis arrivée-- » Sa voix se brise un peu, alors elle grimace et se racle la gorge. « Mon salon était en ruines, James était blessé et il y avait deux autres personnes. » Elle fronce les sourcils. « Un homme et une femme, pas du SHIELD, alors HYDRA. » Elle pose sa tasse sur le sol et se frotte les yeux de sa main libre. « Je suis désolée, je ne saurais même pas dire à quoi ils ressemblaient, je-- » Elle s’en veut, parce que ce n’est pas professionnel, ça va à l’encontre même de son entraînement, elle est censée retenir ces choses-là, peu importe la situation. Mais elle n’a pensé qu’à James, ne pense toujours qu’à James. « J’ai tiré sur le type, cuisse et abdomen. Elle, je l’ai blessée à la main et à l’épaule. Je suppose que vous ne les avez pas trouvés dans mon salon, ils ont donc dû s’enfuir. » Elle aurait dû viser la tête. Ava se tourne vers Natasha, la gorge nouée. « J’aurais dû être plus prudente. Brouiller les pistes du SHIELD, ce n’était pas suffisant, » admet-elle avec une grimace.

Il sent l’épaule de Tony pressée contre la sienne et c’est réconfortant, dans un sens. Ce n’est pas suffisant, ce dont il a réellement besoin, c’est de savoir que Bucky va bien, qu’il va s’en sortir. Mais ce n’est pas une chose que l’ingénieur peut lui apporter, alors il se contente de la chaleur qu’il partage, avec cette épaule appuyée contre la sienne. Ses yeux se posent sur la tasse de café qu’il tient entre ses mains et il déglutit avec difficultés. Mais Clint a raison, même si ce n’est pas à lui qu’il s’adressait, ça ne peut que leur faire du bien. Alors il porte la tasse à ses lèvres et boit une gorgée. « On aurait dû être plus prudentes. J'aurais dû être plus prudente. » fait alors Natasha et Steve tourne la tête vers elle, les sourcils froncés. Il savait que la rousse avait toujours des contacts avec Bucky, elle ne lui a jamais caché cela, après tout, c’est elle qui a fait en sorte qu’ils se croisent ce matin-là au parc. Ce qu’il ne comprend pas en revanche, c’est ce que Moriarty a à voir dans tout ça. Ce que son meilleur ami faisait chez elle, visiblement. « Plus prudente ? Natasha ? Tu sais quelque chose qu’on ne sait pas ? » demande alors Tony et Steve fixe la Veuve Noire sans rien dire. « Je suis désolée de te demander ça maintenant mais... Il faut que je sache. Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as pu identifier ceux qui s'en sont pris à vous ? » poursuit-elle en regardant l’agent du SHIELD et Steve pince un peu les lèvres.
Son regard passe sur la blonde qui laisse échapper un soupir. « Je suis rentrée de mission vers une heure du matin, il y avait de la lumière dans le salon, ça  attiré mon attention. » Cet appartement est donc bien le sien. Mais que faisait Bucky là-bas ? Les sourcils froncés, il observe à nouveau Natasha. Il sait qu’elle et l’agent Moriarty sont proches alors quoi… elle lui a demandé de garder un œil sur Bucky ? De l’héberger pour le protéger ? Ça ne tient pas la route. La blonde n’a aucun intérêt à faire ça pour Natasha, même si elles sont amies, elle reste un agent du SHIELD, cacher Buck ça veut dire trahir l’organisation. Et sa voix au téléphone, ses larmes, son attitude depuis que le brun est dans cette pièce avec Janet… ça ne colle pas, pas s’il s’agit d’une simple mission donnée par Nat. « J’ai vu que la fenêtre était brisée, alors je me suis dépêchée de monter. Quand je suis arrivée-- Mon salon était en ruines, James était blessé et il y avait deux autres personnes. Un homme et une femme, pas du SHIELD, alors HYDRA. » Steve serre les dents et son poing libre, pour éviter d’exploser sa tasse en mille morceaux.

HYDRA, encore. Ne lâcheront-ils donc jamais l’affaire ? Combien de fois sera-t-il mis face à l’échec, la preuve cuisante qu’il n’est pas fichu de se débarrasser d’eux une bonne fois pour toute ? « Je suis désolée, je ne saurais même pas dire à quoi ils ressemblaient, je-- J’ai tiré sur le type, cuisse et abdomen. Elle, je l’ai blessée à la main et à l’épaule. Je suppose que vous ne les avez pas trouvés dans mon salon, ils ont donc dû s’enfuir. » Ils n’ont rien trouvé, en effet. Merde. Il aurait dû y penser, se concentrer sur ça. Si ça avait été n’importe qui d’autre, Steve sait qu’il serait parti à la recherche des attaquants. Mais il s’agissait de Bucky alors il a simplement paniqué et cherché à le mettre en sécurité. Ce qu’il peut être stupide. Ils ont probablement perdu leur seul chance de les capturer et de les faire parler. « J’aurais dû être plus prudente. Brouiller les pistes du SHIELD, ce n’était pas suffisant, » Sa main tremble, alors Cap dépose la tasse de café sur le sol, devant lui, avant de la briser ou d’en répandre le contenu sur ses cuisses.
La mâchoire crispée, il observe l’agent Moriarty, qui a l’air complètement abattue. Steve inspire profondément, pour essayer de retrouver son calme. « Ce que j’aimerais savoir, » commence-t-il en regardant Natasha, puis Ava. « C’est ce que Bucky faisait chez l’agent Moriarty. » Ce n’est pas un ordre. Après tout, il n’est pas le supérieur de la blonde, il n’a pas à lui commander quoi que ce soit. Mais ça y ressemble fortement. Une chose est sûre, il ne laissera personne partir d’ici sans connaître le fin mot de l’histoire. Et s’il sait qu’Ava est bornée, elle n’ignore pas non plus qu’il obtient toujours ce qu’il veut, d’une manière ou d’une autre. Alors son regard glisse à nouveau vers Natasha. Si Moriarty ne parle pas, elle a intérêt à le faire.

Live to fight another dayJames Barnes, Ava Moriarty & the Avengers

Natasha vint s’asseoir à côté d’Ava, attirant le regard de Clint qui reporta rapidement son attention sur sa tasse de café. « On aurait dû être plus prudentes. J'aurais dû être plus prudente. » L’archer fronça instantanément les sourcils et posa un regard sombre sur la rousse. De quoi est ce qu’elle parlait ? Est ce qu’elle était au courant que Barnes était chez Ava ? « Plus prudente ? Natasha ? Tu sais quelque chose qu’on ne sait pas ? » La voix de Tony lui fit relever les yeux dans sa direction. Bien. Au moins il n’était pas le seul à se poser la question. « Je suis désolée de te demander ça maintenant mais... Il faut que je sache. Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as pu identifier ceux qui s'en sont pris à vous ? » Ouais, c’était une bonne question. Clint en avait des tonnes en tête mais il préférait attendre avant de les poser. De toute façon ils ne savaient pas combien de temps ils allaient encore devoir attendre. Il aurait bien le temps de les poser après, même s’il craignait de ne pas en aimer les réponses.

L’archer reposa son regard sur Ava, l’air toujours aussi grave et attendit ses explications. « Je suis rentrée de mission vers une heure du matin, il y avait de la lumière dans le salon, ça attiré mon attention. » Non mais sérieusement il était le seul à se demander ce que Barnes foutait chez elle ? « J’ai vu que la fenêtre était brisée, alors je me suis dépêchée de monter. Quand je suis arrivée-- Mon salon était en ruines, James était blessé et il y avait deux autres personnes. Un homme et une femme, pas du SHIELD, alors HYDRA. » Vu l’état dans lequel ils avaient récupéré Barnes, ça semblait plutôt évident que ces types étaient de l’HYDRA ouais. Ça ne ressemblait pas aux méthodes du SHIELD, ils auraient plutôt eu tendance à essayer de le capturer vivant. Parce qu’en voyant les blessures de Barnes, ces types étaient venus pour lui faire la peau. Et salement. « Je suis désolée, je ne saurais même pas dire à quoi ils ressemblaient, je-- J’ai tiré sur le type, cuisse et abdomen. Elle, je l’ai blessée à la main et à l’épaule. Je suppose que vous ne les avez pas trouvés dans mon salon, ils ont donc dû s’enfuir. » Ça par contre ça ne ressemblait pas à Ava. Il la connaissait depuis bien assez longtemps pour savoir qu’elle était plus qu’efficace. Si elle n’était pas capable de les décrire c’était qu’elle devait être bien plus affectée que ce qu’il pensait. Et Ava n’était jamais affectée. Jamais à ce point du moins.
Toute cette histoire était vraiment trop bizarre.

« J’aurais dû être plus prudente. Brouiller les pistes du SHIELD, ce n’était pas suffisant, » Clint se raidit face à cette réplique et son regard se fit plus perplexe, presque inquiet. Il ouvrit la bouche pour prendre la parole mais se ravisa, ne sachant quoi dire.
Elle avait brouillé les pistes du SHIELD... Ava Moriarty avait volontairement envoyée le SHIELD sur des mauvaises pistes pour les empêcher de mettre la main sur Barnes. Comment est ce qu’elle avait pu faire ça ? Elle avait trahi sa propre organisation pour un assassin qui avait bossé pour HYDRA ? Non, il devait avoir mal compris.
Putain mais qu’est ce qu’il s’était passé entre elle et Barnes ?

« Ce que j’aimerais savoir, » Clint tourna cette fois son regard vers Steve, gardant toujours le silence. « C’est ce que Bucky faisait chez l’agent Moriarty. » Il retira le bras qui entourait les épaules d’Ava et fixa un moment le sol, le regard perdu. « Merci de poser cette question Cap. Je pense qu’on aimerait tous savoir. » Il posa la tasse qu’il tenait toujours dans sa main à ses pieds avant de tourner son regard vers Natasha. « T’étais au courant ? » Il reporta rapidement son attention Ava, lui lançant un regard déçu. « Elle était au courant ? » Il laissa sa question en suspend, posant ses yeux sur l’une et l’autre pendant quelques secondes.

Il se sentait trahi. Que Tasha soit au courant de cette histoire, de ce lien entre Ava et Barnes, et pas lui, lui faisait mal.

L’archer intima à Lucky de bouger de ses jambes d’un regard, le chien s’exécutant immédiatement en allant s’allonger aux pieds d’Ava et Clint poussa un soupir bruyant tout se passant une main sur son visage avant de reprendre d’une voix rauque. « Heureux de voir que la confiance règne. »

Il se releva péniblement, poussant un nouveau soupir et braqua à nouveau son regard sur Ava tout en pointant la porte de l’infirmerie du doigt. « On aimerait tous savoir ce qu’il foutait chez toi ouais. Et pourquoi est ce que t’as mis le SHIELD sur une fausse piste. » Il se passa nerveusement ses mains dans ses cheveux, essayant de calmer l’énervement qu’il sentait commencer à monter. « Mais ce que j’aimerais vraiment savoir, c’est pourquoi Tasha était au courant et... » Son regard passa sur Natasha pendant un instant avant de se reposer sur la blonde. Il agita brièvement ses mains devant lui, effaçant ce qu’il venait de dire. « Vous voulez que je vous dise ? Laissez tomber. » Il observa l’assemblée à tour de rôle avant de grommeler un « Je vais refaire du café. » Et de se diriger rapidement vers la cuisine.