« Arthur, écris le rapport. » « Nope, » lâche l’autre enfoiré en appuyant bien sur le p avec son sourire de tocard. « Avery… » « C’est ton tour, Fitz-Miller, » réplique-t-il sèchement avant de se rendre à l’autre bout de la pièce. Il se retourne pour observer la pièce et fronce les sourcils. « Où sont Duchannes et Keegan ? » qu’il marmonne et Arthur hausse les épaules. Il va pour faire face à Nathan, mais ce dernier lève une main pour l’arrêter. « C’est ton tour, alors tu vas m’pondre le dernier Tom Clancy des rapports et si j’t’entends couiner, j’te colle au nettoyage de tous les chiottes du complexe pour un mois. » Le jeune homme se laisse tomber sur la chaise de son bureau, dépité. Il ne sait pas ce qui est pire. Le fait que Nate lise du Tom Clancy – quoi ? C’est cliché, ok ? On peut lire Clancy quand on fait pas un métier militaire, sinon, c’est juste putain de cliché – ou que ses idées de punitions soient encore plus clichées que les plus clichés des clichés. « Sérieux, j’ai tout fait et j’dois encore me taper le rapport ? » Arthur ricane. « Oui monsieur, j’ai tout fait ! J’me tape toujours le sale travail ! Sérieusement, où est Keegan ? C’est lui le poète de la bande. T’façons, j’sais pas écrire. » Nathan lui décolle l’arrière du crâne d’une tape qui manque de lui faire se ramasser les dents sur son bureau et Sacha glapit de douleur. « D’accord, d’accord ! C’est bon Chef, j’y vais, » qu’il marmonne. Avec une moue renfrognée, il allume son ordinateur et ouvre une nouvelle page blanche. Il veut un rapport ? Okay, bien. Il va en avoir un.
Il commence par relater comment ils sont tombés sur ce mutant. Un gamin d’à peine douze ans, pas de père, une mère alcoolique et camée, bref, la joie quoi. Le pauvre a découvert sa mutation alors que sa mère tentait de l’étrangler dans un délire psychotique. Double joie. Sauf qu’il l’a tuée par la même occasion alors forcément, Roulettes leur a demandé s’ils ne pouvaient pas aller s’en occuper. Très franchement, Sacha le soupçonne de faire passer tout son sale boulot pour de la coopération aimable avec le SHIELD, mais bon, c’est plutôt malin et il admire le chauve pour ça, alors il n’a même pas le cœur de le signaler dans son rapport. Déjà gonflé d’avoir écrit tout ça, il se penche vers le mini-frigo sous son bureau et en sort une bière qu’il décapsule avant d’en boire une longue lampée. Alors il se remet au boulot et continue son récit. Ils ont donc cherché le gamin qui a eu la présence d’esprit de s’enfuir, même si ça leur a pas mal compliqué le travail. Ils n’avaient qu’une indication sur le pouvoir du jeune. Les flics ont retrouvé la mère avec une substance visqueuse, impossible à retirer à mains nues sur le visage, lui bloquant le nez et la bouche, l’empêchant ainsi de respirer. Tout ce que Sacha a retenu, c’est dégueu. Ils ont fini par retrouver l’adolescent, planqué dans un vieil immeuble sur le point d’être démoli, une planque à camés. Le plan était simple, lui parler, le rassurer, lui faire comprendre que ce n’était pas de sa faute et le ramener à la X-Mansion. Mais Arthur n’y connait rien en délicatesse, alors il a terrifié le jeune et c’est Sacha qui a pris.
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« Oh putain, oh c’est dégueulasse, je vais-- » Sacha se plie en deux et déverse le contenu de son estomac sur le sol, tandis qu’Arthur est littéralement mort de rire, à côté de lui. L’agent se redresse et s’écarte de la mare de vomi nouvellement formée en prêtant attention à ne surtout pas regarder la substance immonde qui recouvre à présent ses vêtements et sa joue gauche. Mais ça ne sert pas à grand-chose parce que putain, ça pue à mort, aussi. De l’autre côté de la pièce, le gamin s’est recroquevillé sur lui-même et pleure toutes les larmes de son corps en tremblant. Sacha devrait avoir de la peine, mais c’est vraiment trop dégueulasse. Et Arthur continue de rire comme un tordu. « Sérieux, c’est quoi ce pouvoir de merde, » s’exclame Sacha, incapable de se rendre compte qu’il est en train d’achever le pauvre gosse. Nathan lui lance un regard noir, Raphaël lui dit de la fermer, mais c’est juste pas possible. « J’vais—j’crois que j’vais encore gerber, » s’empresse-t-il de dire avant de s’exécuter. Nathan émet un claquement de langue agacé. « Putain, Arthur, emmène-le dehors, tirez-vous, hors de ma vue ! » qu’il beugle en voyant que le môme est à deux doigts d’hyperventiler.
Finalement, Keegan s’approche de l’adolescent, en essayant de ne pas le brusquer. « Hé, ça va aller, d’accord ? Ne t’en fais pas, ce n’est pas grave. Il va bien, okay ? » « Non j’vais pas bien putain ! » « FITZ-MILLER, DEHORS ! » s’écrie Nathan. Arthur a pitié de lui et l’attrape par le bras avant de l’entraîner dehors, sans s’arrêter de rire.
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Sacha vide sa bière et en ouvre une autre. Enculé d’Arthur. Non sérieusement, c’était pas drôle. D’accord, c’était pas non plus la faute du gosse et il a vraiment pas été cool de réagir comme ça. Mais bon, au final, Keegan s’en est occupé et ils l’ont ramené à Roulettes. Tout est bien qui finit bien, non ? L’agent soupire et lève la tête de son écran pour voir ce que font les autres. Nathan est enfermé dans son bureau, Avery a l’air occupé avec son atelier du parfait petit scientifique, Holmes est de retour, il ne l’a pas entendu arriver, mais il a l’air bien occupé, lui aussi. Il ne manque que Jazz, puisqu’Arthur est affalé sur le canapé dans le coin de la pièce et ronfle paisiblement. Bâtard. Sacha se lève avec un sourire machiavélique. Il s’approche lentement, discrètement de son coéquipier et s’arrête juste à côté de lui. Il regarde autour de lui, personne ne l’a remarqué. Alors il relève son bras, hurle : « ET C’EST LA DESCENTE DU COUUUUUUUDE ! » avant de retomber lourdement sur l’abdomen d’Arthur avec son coude en avant. Le brun se réveille brusquement, les yeux exorbités, l’air chassé de ses poumons, avec un couinement pathétique. Sacha se laisse tomber assis à côté du canapé, sur le sol, tordu de rire, tandis que son coéquipier crache ses tripes, tout rouge.
Dès qu’il est à peu près remis, il se jette sur le mutant et ils commencent à se chamailler. Sacha parvient à s’extirper de son emprise, se lève et se met à courir dans la pièce en espérant le semer. Au passage, il bouscule le plan de travail d’Avery, qui lâche une de ses fioles. Ils n’entendent pas les « Merde, merde, merde » précipités du scientifique et roulent jusqu’à Keegan, fauchant sa chaise au passage.
Deux secondes après, une explosion retentit et Raphaël est le seul à avoir eu le temps de se mettre à l’abri sous une table.
Nathan ouvrit la porte de son bureau pour y déposer son sac alors que la voix de Sacha résonnait une nouvelle fois dans la pièce, le faisant les yeux au ciel. Putain mais il n'arrêtait jamais de se plaindre celui là ? « Arthur, écris le rapport. »« Nope, » Un rire nasal échappa au chef d'équipe qui ressortit de son bureau, s'appuyant l'épaule contre le cadre de la porte pour observer son équipe. « Avery… »« C’est ton tour, Fitz-Miller, » Il voulait vraiment esquiver ce rapport hein ? « Où sont Duchannes et Keegan ? » Nathan haussa un sourcil alors que Fitz-Miller se rapprochait de lui et leva une main, le stoppant net. « C’est ton tour, alors tu vas m’pondre le dernier Tom Clancy des rapports et si j’t’entends couiner, j’te colle au nettoyage de tous les chiottes du complexe pour un mois. » Est ce que c'était cliché ? Probablement. Mais il n'hésiterait pas une seule seconde à lui donner cette corvée.
Sacha se laissa tomber sur sa chaise et Nate en profita pour se redresser et se retourna, prêt à rentrer dans son bureau. « Sérieux, j’ai tout fait et j’dois encore me taper le rapport ? » Il entendit le ricanement d'Arthur et leva une nouvelle fois les yeux au ciel. Lui non plus il n'arrêtait jamais. C'était tout de même hallucinant qu'ils trouvent sans cesse le moyen de se balancer des crasses tout en faisant leur boulot de manière efficace. Dans une certaine mesure, ça impressionnait vraiment l'ancien instructeur. « Oui monsieur, j’ai tout fait ! J’me tape toujours le sale travail ! Sérieusement, où est Keegan ? C’est lui le poète de la bande. T’façons, j’sais pas écrire. » Ne tenant plus, Nathan colla une baffe à l'arrière du crane de Sacha, ne pouvant retenir un soupir de soulagement en l'entendant lâcher un « D’accord, d’accord ! C’est bon Chef, j’y vais, » Jetant un dernier regard à la pièce où s’affairait son équipe, il retourna dans son bureau, fermant la porte dans son dos et se dirigea vers la fenêtre pour l'ouvrir avant de s'allumer une clope. Un soupir satisfait lui échappa en recrachant la fumée et il se laissa tomber sur sa chaise, sortant son arme de service de son holster pour la poser à porter de main sur son bureau. Sa cigarette au coin de la bouche, il ouvrit un nouveau dossier sur son ordinateur et commença à taper le rapport de mission. Il connaissait bien assez Sacha pour savoir qu'il allait (encore) bâcler son boulot et qu'il devrait repasser derrière pour ne pas risquer d'avoir Hill ou Coulson sur le dos alors il faisait tout aussi bien de taper lui même cette connerie pour ne pas avoir à le faire après.
« ET C’EST LA DESCENTE DU COUUUUUUUDE ! » Nathan releva les yeux de son écran, le regard vide et une expression blasée sur le visage. Il se pinça l'arrête du nez en grommelant et hocha faiblement la tête, murmurant pour lui-même un « Je vais le tuer. » Avant de pousser un soupir plaintif. Putain mais pourquoi est ce qu'il ne pouvait pas avoir une équipe comme la Team Echo hein ? Ava n'avait pas de problèmes avec son équipe, c'était sûr ! Mais non, lui devait se taper les bras cassés du SHIELD dont aucune autre équipe ne voulait.
Une explosion secoua le bureau, le faisant sursauter et il ferma ses yeux, répétant son « Ouais, je vais le tuer ! » Tout en se relevant d'un bond, attrapant son arme de poing au passage et ouvrit la porte de son bureau avant de s'immobiliser face à la vision qu'il avait sous les yeux. L'ensemble de son équipe excepté Duchannes était là, allongé au sol, les bras sur la tête pour certains alors que le bureau d'Avery tenait à peine debout, la moitié de sa structure arrachée.
Nate poussa un gémissement plaintif tout en levant les yeux au ciel. Inspirant profondément -dans une vaine tentative de se calmer- il marcha lentement jusqu'à Fitz-Miller, s'accroupissant juste devant sa tête et l'observa silencieusement pendant quelques secondes, la tête légèrement penchée sur le côté. C'était lui. C'était évident que c'était lui qui avait provoqué ça. Il n'avait même pas besoin de demander aux autres il savait que c'était lui.
Il leva son arme et appuya le canon contre la tempe de l'opérateur avant de prendre la parole d'une voix calme, dénuée de toute colère. « Une raison. Donne moi une seule bonne raison de ne pas te buter Fitz-Miller. » Il appuya un peu plus le canon contre son crane tout en relevant la tête vers le reste de l'équipe, reprenant après avoir poussé un nouveau soupir. « Putain mais les gars... Vous pouviez pas juste faire votre boulot pour une fois ? » Il ferma les yeux pendant quelques secondes, essayant de se persuader que tuer son agent ne serait pas une bonne idée et reporta son attention sur Sacha qu'il tenait toujours en joue. « Et toi... Donne moi juste une raison. S'il te plaît. Parce que j'ai vraiment pas envie d'avoir à taper un rapport pour expliquer comment tu t'es mis une balle en tombant de ta chaise. » Il le ferait vraiment sans hésiter s'il n'y avait pas autant de paperasse à remplir en cas de décès d'un agent.
« Choose a job you love, and you will never have to work a day in your life. »
O
n ne savait plus très bien où Jazz passait le plus de temps, si c’était à la X-Mansion ou au SHIELD. On lui aurait imposé une règle à ce sujet qu’elle ne l’aurait pas écoutée, de toute manière. On finissait par se questionner sur sa personnalité : est-ce qu’elle était foncièrement coincée ou carrément rebelle ? Tellement de paradoxes. Ca dépendait du jour, quand ils la voyaient arriver en tailleur, valait mieux pas la chercher, la laisser bosser et faire ses recherches dans son coin. Y avait des tenues qui voulaient tout dire. Et un peu innocente, elle ne se rendait pas réellement compte qu’entourées de mâles, elle ferait mieux d’enfiler quelque chose de carrément plus large. Comme à ses quinze ans, genre col roulé. Elle a passé une première porte au moment où l’explosion a retenti.. et clairement, pour une fois, elle n’y était pour rien. Elle n’était pas dans là, elle n’était pas responsable. Le son des escarpins rouges a indiqué son déplacement jusqu’à l’endroit problématique. Y avait une réunion prévue et personne ne l’avait prévenue ?
« Une raison. Donne moi une seule bonne raison de ne pas te buter Fitz-Miller. » En fait, elle devrait peut-être faire demi-tour, discrètement, se faire oublier. Elle n’était là que depuis quelques mois à peine et elle avait déjà compris que ses collègues étaient de véritables nids à emmerdes. Sacha avait tout pour être brillant, par exemple, mais se comportait la plupart du temps comme un adolescent attardé d’environs quatorze ans - à croire que les hormones étaient restées là alors que son cerveau a continué à évoluer. Cocktail magique. Le chef finirait vraiment par le tuer, un jour. « Putain mais les gars... Vous pouviez pas juste faire votre boulot pour une fois ? » C’était comme demander à un enfant de résoudre une équation complexe. La rouquine s’est calée dans l’encadrement de la porte, croisant les bras, observatrice.
Ils avaient vraiment tous un problème avec les rapports. C’était sûrement un truc de mec, de pas savoir se poser tranquillement pour taper sur un clavier. Si ça transpirait pas, ça devait pas être intéressant - et actuellement, elle s’interrogeait sur le fait que cela puisse faire transpirer leurs neurones. « J’peux régler le problème si vous voulez, chef. » Un clin d’oeil malicieux à l’attention de Sacha. C’était moins encombrant de le désintégrer, après tout, un accident arrive si vite, mh ? Y diraient que cet idiot a été maladroit, qu’il lui a tiré dessus et qu’elle s’est juste défendue. Malheureux réflexe de la gamine. C’est ce qu’elle est pour eux, une gamine, non ?
« Le tuez pas. Je suis certaine qu’il n’a pas fini son rapport. Le mieux c’est de le torturer en l’attachant à son bureau. » Visiblement Sacha avait dérangé le petit génie durant une expérience et entraîné une sympathique réaction en chaîne. L’équipe B.r.a.v.o portait diablement mal son nom, on ne les applaudissait guère que pour le taux de conneries qu’ils savaient faire à la minute. D’aucun diraient que pour avoir obtenu leurs diplômes, ils avaient sûrement triché ou falsifié des documents. On ne peut pas être parfaits. Elle est restée à sa place, à détailler la pièce, pas tout à fait assurée que rien d’autre ne risquait de sauter, et si il y avait des résidus d’elle-ne-savait-quoi, elle pourrait détruire l’étage en éternuant, autant éviter. « J’peux me mettre à bosser ou vous avez tous prévu de foutre la journée en l’air, les gars ? » Trop sérieuse, trop assidue, pas assez déconneuse et bizarrement capable de s’intégrer à ce mélange de personnalités. Elle n’était certes pas douées avec les pratiques habituelles des gens de son âge mais son cerveau fonctionnait extrêmement bien, il tentait d’assimiler toutes les nouveautés. Elle n’était pas assez géniale pour rivaliser avec Raph ni assez expérimentée pour avoir toutes les réponses à toutes les circonstances mais elle savait où il fallait cogner pour discipliner un homme encombrant - hostile ou pas. Fallait pas chercher la petite dernière, elle avait un tempérament assorti à sa couleur de cheveux. Quand elle devenait un peu timide et maladroite, ensuite, ça en devenait mignon. Vraiment, ils avaient tous leurs tares et Nathan avait de quoi se lamenter sur son sort.
Ça faisait bien vingt minutes que Fitz-Miller leur cassait les pieds - et surtout les oreilles - avec ce fichu rapport qu'il devait écrire, chouinant comme un gamin qui doit prendre son bain après avoir passé une super après-midi dans la boue. Et, franchement, Raphaël n'a jamais eu de patience avec ce mec mais là, c'est pire que tout. Il se tâte soit à lui envoyer son poing dans la mâchoire pas surprise afin de lui casser, soit lui envoyer un petit mélange scientifique de son cru soit casser le serment qu'il avait fait des années plus tôt et utiliser son pouvoir pour le mettre à son service. Ouais... La dernière proposition : mauvaise idée. Il serait capable d'obliger le jeune homme à se foutre en l'air sans le vouloir. Le scientifique poussa un énième soupire alors que Fitz-Miller recommençait ses singeries - et c'était une insulte envers les singes si on écoutait Raph. « Arthur, écris le rapport. » « Nope, » Le génie ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin en entendant la réponse de son ami et le rire de son chef qui s'appuya contre le cadre de la porte pour observer son équipe. « Avery… » Raphaël le vit venir à dix kilomètres et ne le laissa même pas finir sa phrase alors qu'il se rendait au petit atelier scientifique qu'il avait installé à l'autre bout de la pièce. « C’est ton tour, Fitz-Miller, » répondit-il sèchement. Puis il murmura pour lui-même. « Putain de feignasse qui ne voulait même pas utiliser son cerveau de mouche... »
Il soupira et s'attaqua à l'expérience qu'il avait en ce moment. Il essayait de créer une nouvelle sorte de bombe : mortel, efficace et corrosive. Mais le procédé était instable, c'est pour cela qu'il s'était installé au bout de la pièce, loin des autres agents mais surtout loin de cette catastrophe ambulante qu'était Fitz-Miller. Il le vit d'ailleurs tourner la tête en tout sens et le génie pencha la tête sur le côté, se demandant ce qu'il cherchait. « Où sont Duchannes et Keegan ? » Raphaël roula des yeux. Vraiment ? S'il avait arrêté de se plaindre et de chercher à esquiver ce rapport, il l'aurait fini depuis un bout de temps. Ne lui restant plus qu'une solution, l'agent de terrain se rapprocha de son chef qui le stoppa d'un geste de la main. « C’est ton tour, alors tu vas m’pondre le dernier Tom Clancy des rapports et si j’t’entends couiner, j’te colle au nettoyage de tous les chiottes du complexe pour un mois. » Raph ne comprit pas la référence mais ça devait être connu vu que tout le monde avait l'air de sourire, comme s'il comprenait la référence. Sacha se rassit sur sa chaise, l'air dépité, et le scientifique ne put pas s'empêcher d'avoir un sourire en coin moqueur. Dans les dents, Fitz-Miller. C'est gamin et futile de se moquer ainsi, il le savait, mais l'agent de terrain avait le talent de faire ressortir tous ses mauvais côtés.
Nathan allait en profiter pour aller se réfugier dans son bureau, décidant sûrement que la discussion était close mais Sacha en décida autrement. « Sérieux, j’ai tout fait et j’dois encore me taper le rapport ? » Arthur ricana et Raph le suivit peu après, échangeant un regard complice avec le jeune homme. Tout ce qu'avait fait l'homme était de rendre une situation merdique encore plus merdique. Alors, non, il était loin d'avoir fait tout le boulot. Mais Sacha ne se laissa pas faire et rétorqua véhément. « Oui monsieur, j’ai tout fait ! J’me tape toujours le sale travail ! Sérieusement, où est Keegan ? C’est lui le poète de la bande. T’façons, j’sais pas écrire. » La baffe de Nathan derrière la tête de Fitz-Miller eut le mérite de lui faire fermer sa gueule, soulageant Raphaël qui continua son expérience. « D’accord, d’accord ! C’est bon Chef, j’y vais, » Il commença à écrire le rapport de mauvaise grâce et un silence prit place dans la pièce, soulageant le scientifique.
Du moins, pour quelques minutes.
Un cri le sortir de ses expériences et il releva la tête, s'attendant à voir une attaque. « ET C’EST LA DESCENTE DU COUUUUUUUDE ! » Mais tout ce qu'il vit fut Arthur qui se tenait le ventre, ayant du mal à reprendre son souffle et toussant tout ce qu'il pouvait, et Fitz-Miller tordu de rire, par terre à côté du canapé. Depuis que Raphaël le côtoie, il a l'impression que les neurones de son cerveau se désagrègent petit à petit. Étrange. Enfin non, pas étrange du tout en fait. Arthur ne prend que quelques minutes pour reprendre à peu près son souffle et se jette sur Sacha avec qui il se bat pendant quelques instants avant que celui-ci ne s'échappe et une course poursuite s'engage mais Raphaël n'y fait pas attention, les laissant s'amuser comme des enfants, ce qui l'empêche de voir la catastrophe arriver. Il ne voit pas les deux hommes se courir après dans sa direction. Il ne constate les dégâts que quand sa fiole est tombé au sol dans un cling discret. « Merde, merde, merde » Il n'a le temps de prévenir personne avant de sauter -ou plutôt rouler- jusqu'à la chaise de Keegan qu'il fait tomber au passage et de se cacher sous un bureau. Deux secondes plus tard, l'explosion retentit et le scientifique sort sa tête du bureau, vérifiant qu'il n'y a plus aucun risque avant de soupirer et de sortir de sous le bureau. Il tend sa main à Keegan, une moue d'excuse aux lèvres. « Désolé... J'te jure que c'était pas voulu. », quand il dit ça il jeta un regard noir à Fitz-Miller qui est au sol, Nathan accroupi en face de lui, l'observant pendant quelques secondes. Oh, le chef était en colère... Et pas qu'un peu. Et un Nathan en colère, ça pue.
Lentement, leur chef d'équipe leva son arme et appuya le canon contre la temps de l'opérateur avant de prendre la parole d'une calme, froide, dénuée de toute colère et c'est pire que s'il avait hurlé sa phrase. Un frisson glace le sang de Raphaël avant qu'il ne se reconcentre sur Nathan.« Une raison. Donne moi une seule bonne raison de ne pas te buter Fitz-Miller. » Raph se retenait de murmurer que l'existence de Sacha est une bonne raison pour lui tirer dessus mais il tenait sa langue : il n'avait pas vraiment envie que la colère de son boss se tourne contre lui. Le regard de Nathan passa sur tous les membres de l'équipe, accusateur, avant de soupirer. « Putain mais les gars... Vous pouviez pas juste faire votre boulot pour une fois ? » Il ferma les yeux pendant quelques secondes et le scientifique se retient de dire que c'est Fitz-Miller qui n'a pas fait son travail et foutu la merde : mais cafter c'est moche. « Et toi... Donne moi juste une raison. S'il te plaît. Parce que j'ai vraiment pas envie d'avoir à taper un rapport pour expliquer comment tu t'es mis une balle en tombant de ta chaise. » Nathan avait parfois la gâchette facile et s'ils avaient eu le même gêne que ce dégénéré de Deadpool : il ne fait aucun doute qu'il n'aurait pas hésité à leur tirer dessus à tout bout de champ.
L'entrée de la seule femme de l'équipe dans la pièce attire l'attention des membres de l'équipe BRAVO. « J’peux régler le problème si vous voulez, chef. » Un petit rire échappe à Raphaël. Franchement, l'idée était tentante. « Et puis, comme on dit, monsieur, pas de corps : pas de preuves, non ? » Il jeta un regard moqueur à Sacha qui ne devait pas faire le fière. Nathan était un patron cool, sympa mais qui savait diriger son équipe d'une main de maître. Mais il lui arrivait parfois, comme maintenant, de péter un plomb et d'avoir besoin d'extérioser tout ça. En même temps, on ne pouvait pas dire que leur équipe était banale. On avait l'impression qu'ils avaient pris toutes les personnes dont le comportement ne rentraient pas dans le cadre de l'agent du SHIELD type mais dont les capacités étaient des atouts essentiels. « Le tuez pas. Je suis certaine qu’il n’a pas fini son rapport. Le mieux c’est de le torturer en l’attachant à son bureau. » Oulah, pire punition pour Sacha : le torturer à coup de paperasse et l'empêcher d'aller sur le terrain. Jazz était peut-être nouvelle mais elle s'adaptait très bien à leur équipe : elle avait assez de répondant pour survivre et ses idées plaisaient au scientifique. « Franchement, je suis d'accord avec Jazz pour le coup. » Il désigna d'un pouce la rouquine qui avait déjà l'air blasée d'avance alors qu'elle venait à peine de rentrer dans la pièce. « J’peux me mettre à bosser ou vous avez tous prévu de foutre la journée en l’air, les gars ? » Raphaël soupira avant de lever un sourcil dans sa direction. « Je ne pense pas que Fitz-Miller serait franchement ravi que l'on essaye pas de le sauver. » Il dit ça avant de s'asseoir sur le canapé, les jambes croisées avant de poser sa tête dans sa main et son coude sur son genou, observant Nathan et Sacha. Il jeta un regard aux autres. « Ah, par contre, comptez pas sur moi pour le sauver. » Il leva les mains en signe d'innocence avant de reprendre sa pose initiale. Y'a pas à dire : il adorait quand Fitz-Miller était dans la merde...
Keegan rentra dans l’espace de travail de la team Bravo complètement dans les vapes, son café à la main et sac sur l’épaule. Soudain il reçut une grande claque dans le dos qui le poussa légèrement en avant, lui faisant échapper son gobelet qui déversa son contenu par terre. « Hey, le bleu ! Comment va de bon matin ? »« Tellement mieux depuis que tu es là Fitz-Miller. Tu illumines ma journée, vraiment… » répondit-il d’un ton sarcastique accompagné d’un regard noir qui passèrent complètement au-dessus de la tête de Fitz-Miller. Celui-ci lui adressa un sourire éblouissant et se dirigea vers son bureau. Il eut à peine le temps de faire un pas, qu’il se reçut une légère baffe sur le crâne. « En retard, Holmes. » Nate le dépassa, sans un mot de plus et s’enferma dans son bureau. Keegan eut un petit rire en l’imaginant crouler sous la paperasse. Il ramassa son gobelet et nettoya le café qui s’en était échappé avant d’aller se mettre au boulot.
Une demi-heure plus tard, la porte du bureau de Nate s’ouvrit, faisant s’interrompre Sacha et Arthur qui se chamaillaient sur il ne avait quel sujet. Raph releva la tête de son kit du petit chimiste et Jazz et lui des dossiers qu’ils étaient en train de lire. « Ok, les filles ! Roulette a appelé ! On est de mission de récupération aujourd’hui. Et je veux pas vous entendre geindre. » dit-il avec un regard en coin à Sacha, le stoppant net, la bouche ouverte et le doigt en l’air. Il se mit à bouder dans son coin sous les rires moqueurs, plus ou moins discrets d’Arthur et Raph. « Allez les filles, on se bouge. Prenez vos affaires on est partis ! ». Dans la voiture, pendant que Jazz les conduit à l’appartement où habite le gamin, Nate leur explique que le gamin aurait découvert en tuant accidentellement sa mère alors que celle-ci l’étranglait pendant une crise psychotique causée l’alcool et la drogue. Une vie de rêve, quoi… Manque, de chance, arrivée à l’appartement, les flics leur annonce que le gosse s’est enfui. Ne restait que le corps de la mère dont les voies respiratoires étaient recouvertes d’une substance visqueuse l’empêchant de respirer. Cela leur prit plusieurs heures, mais ils finirent par retrouver le gamin dans un vieil immeuble à l’abandon. Le gosse se trouvait tout au fond du bâtiment, assis par terre, dos au mur et les jambes repliées contre lui. Arthur fut le premier à s’approcher de lui. Lentement, pour ne pas l’effrayer, et essaya de lui parler. Mais il faut croire qu’il n’est pas très doué pour parler aux gosses puisque le gamin prit peur et mit se bras croisés devant lui et projeta une substance semblable à celle qui avait tué sa mère. Arthur eut la présence d’esprit de s’écarter rapidement. Sacha, qui se trouvait derrière lui, n’eut pas cette chance et se prit de plein fouet la vague de substance qui recouvrit ses vêtements. Une partie atterrit même sur sa joue. Ils restèrent tous plantés où ils étaient de stupeur avant qu’Arthur n’explose de rire, entrainant une réaction en chaine. Raph pouffait légèrement dans son coin, contenant tant bien que mal son fou rire. Jazz avait un petit sourire en coin. Et Keegan vit que Nate se retenait lui aussi d’exploser de rire quand il échangea un regard avec lui. Sacha quant à lui ne semble pas aller très bien. Keegan peut le comprendre, car après tout, de l’autre côté de la pièce, il peut sentir l’odeur infâme de la substance qui le recouvre. Il porte une main à sa bouche et l’autre à son ventre comme s’il allait vomir, mais retire vivement celle sur son ventre quand il touche la substance. « Oh putain, oh c’est dégueulasse, je vais-- » Et il vide son estomac sur le sol. Détournant son regard de ce spectacle répugnant, Keegan voit que le gamin s’est encore plus replié sur lui-même et pleure de plus en plus fort, sa respiration se faisant laborieuse. « Sérieux, c’est quoi ce pouvoir de merde, » Keegan roule des yeux. C’est bien joué de dire ça devant le gosse qu’ils essayent de calmer pour pouvoir le ramener à la X-Mansion. Les autres membres de semblent être sur la même longueur d’onde que lui puisque Raph lui dit de la fermer d’un ton sec. « J’vais—j’crois que j’vais encore gerber, » Il accompagne le geste à la parole et se vide à nouveau l’estomac sur le sol. Nate, lui, demande à Arthur, dont le rire ne s’est toujours pas calmé, de faire sortir Sacha, après que celui-ci ait vomi une seconde fois. Keegan se décide finalement à tenter sa chance avec le gosse. Son expérience avec ses petits frères et ses petites sœurs, lui sera peut-être utile. Il s’approche doucement et s’accroupit devant le gosse dont les pleurs ne se sont pas arrêtés. « Hé, ça va aller, d’accord ? Ne t’en fais pas, ce n’est pas grave. Il va bien, okay ? »« Non j’vais pas bien putain ! » Keegan ferme les yeux et se prend l’arête du nez entre ses doigts en secouant la tête. Il les rouvre pour voir le gamin sursauter de peur à l’exclamation de Nate. « FITZ-MILLER, DEHORS ! » Keegan entend des bruits de pas derrière lui et le rire d’Arthur alors qu’il accompagne Sacha dehors. Il reporte son attention sur le gosse. Il tend son bras lentement son bras et pose sa main sur son épaule, la serrant dans un geste réconfortant. « Ne t’inquiètes pas, on est là pour t’aider. Tu connais les X-Men ? » Le gosse hoche la tête timidement. « C’est leur chef qui nous envoie. Le professeur Xavier. Il dirige une école pour des jeunes mutants comme toi et les aide à maitriser leurs pouvoirs. Il nous a parlé de toi et nous a demandé de venir te chercher. Il a senti ta détresse. Il t’expliquera tout ça mieux que moi, » Il rit légèrement en disant ça et voit le gosse sourire un peu. « Il veut te proposer d’intégrer son école. Donc est-ce que tu veux bien venir avec nous pour le rencontrer ? » Au bout de quelques secondes, le môme hoche timidement la tête. Keegan lui sourit et lui tend la main en se relevant. Le gamin prit sa main et se releva à son tour, mais ses jambes tremblaient tellement qu’il tenait à peine debout. Keegan le souleva et le prit dans ses bras et se dirigea vers la sortie, suivi de Nate, Jazz et Raph. Ils retrouvèrent Sacha et Arthur, qui s’était un peu calmé depuis qu’il était sorti, et ramenèrent le gosse à la X-Mansion.
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Lorsque Keegan entra dans l’espace de travail de la team Bravo, tout était calme, ce qui le surprit. L’espace de travail de la team Bravo n’était que très rarement calme. Sacha se trouvait à son bureau, travaillant sur son ordinateur, une bière à portée de main. Raph jouait au petit chimiste dans le coin qui lui avait été attribué. Arthur se reposait sur le canapé et Jazz n’était nulle part en vue. Tout comme Nate, mais celui-ci devait se trouver dans son bureau. Il s’installe et commence à lire les rapports que Xavier a envoyé sur l’évolution des pensionnaires qu’ils lui ont ramené. Il n’en est qu’à la moitié du premier rapport quand un grand cri de Sacha le sors de sa concentration. « ET C’EST LA DESCENTE DU COUUUUUUUDE ! » Il se retourne et voit le coude de Sacha s’enfoncer avec force dans le ventre d’Arthur qui se relève, les yeux exorbités et ses poumons complètement vidés de l’air qu’ils contenaient. Une fois à peu près remis, il se jette sur Sacha qui se marrait par terre à côté du canapé. S’ensuivit une course-poursuite entre les deux. Habitué à leur cirque, depuis le temps, il se replonge dans la lecture des rapports de Xavier. Il entend à peine le « Merde, merde, merde » précipité de Raph que sa chaise se fait faucher par ces deux grands idiots que sont Sacha et Arthur. Ses yeux s’écarquillent de surprise et il a le temps de voir le bureau de Raph exploser pendant sa chute. Ce dernier s’est jeté par terre pour échapper à l’explosion et se trouve maintenant sous le bureau voisin. Ils échangent un regard et Raph se relève et lui tend la main. « Désolé... J'te jure que c'était pas voulu. » dit-il en jetant un regard noir à Sacha. Celui-ci se trouve encore au sol, Nate face à lui, accroupi, son flingue sur a temps. « Une raison. Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te buter Fitz-Miller. » Oh, ça pue. Ça pue, ça pue, ça pue. C’est rare que Nate se mette vraiment en colère. Là, sa voix est calme, d’habitude, il y a toujours une émotion qui transparait dans sa voix. La plupart du temps de l’amusement. Mais là rien, le calme plat. Et c’est dans ces moments-là qu’il faut se méfier de lui. Un Nate totalement calme comme ça est un Nate dangereux. « Putain mais les gars... Vous pouviez pas juste faire votre boulot pour une fois ? » dit-il en levant les yeux pour les regarder tous le trois, Arthur, Raph et lui. Keegan se sent soudain coupable, sous ce regard. Peut-être que s’il avait levé les yeux de ses dossiers et fait une remarque, ou leur avait dit de se calmer quand il les avait entendu se poursuivre dans tout le bureau, alors tout ça ne serait pas arrivé. Nate reporte son attention sur Sacha. « Et toi... Donne-moi juste une raison. S'il te plaît. Parce que j'ai vraiment pas envie d'avoir à taper un rapport pour expliquer comment tu t'es mis une balle en tombant de ta chaise. » Jazz fait alors connaître sa présence, et les cinq hommes lèvent la tête vers elle. « J’peux régler le problème si vous voulez, chef. » La voix de la raison de l’équipe a parlé. Ce moment de retour à la raison est complètement brisé par l’intervention de Raph. « Et puis, comme on dit, monsieur, pas de corps : pas de preuves, non ? » Keegan se prend la tête dans les mains en grognant. « Tu n’aides pas vraiment là, Raph… » Quelle belle bande de bras cassés ils faisaient, tous. Pas un pour rattraper l’autre. Pas étonnant que Nate ait craqué aujourd’hui. « Le tuez pas. Je suis certaine qu’il n’a pas fini son rapport. Le mieux c’est de le torturer en l’attachant à son bureau. » Quand il disait que Jazz était la voix de la raison. Peut-être qu’elle était encore rattrapable. Son idée était déjà un peu plus utile. Vicieux, d’accord, surtout quand on connaissait l’aversion que Sacha avait pour le travail de bureau, mais utile. Et Keegan devait avouer qu’il aimait bien le côté vicieux de cette punition. « Franchement, je suis d'accord avec Jazz pour le coup. » Si ça continue, le pauvre Sacha va avoir l’unanimité contre lui. « J’peux me mettre à bosser ou vous avez tous prévu de foutre la journée en l’air, les gars ? » Toujours très pragmatique cette petite. Elle a beau être la plus jeune du groupe, c’est elle qui a le plus les pieds sur terre. « Je ne pense pas que Fitz-Miller serait franchement ravi que l'on essaye pas de le sauver. » En disant cela, Raph part s’asseoir sur le canapé qu’occupait Arthur avant tout ce beau bordel, et croise les jambes. « Ah, par contre, comptez pas sur moi pour le sauver. » dit-il en levant les mains avant de reprendre sa position confortable. Keegan lui lance un regard avant de se retourner vers Nate, qui pointe toujours son flingue sur la tempe de Sacha. « Allez, Nate ! Range-moi ce flingue ! Comme tu l’as dit, imagine toute la paperasse que tu auras à remplir si notre cher Fitz-Miller venait malencontreusement à mourir ! » Et là, le déclic se fit. Il eut une idée géniale pour punir Sacha en disant cela. Son regard se posa sur celui-ci et il lui fit un sourire sadique qui le fit froncer les sourcils. « Hé hé ! J’ai une idée. On ne va pas lui faire écrire le rapport sur la mission de ce matin… » Sacha a l’air soulagé et va même jusqu’à lui sourire. Les autres commencent à vouloir protester tandis que Nate le regarde, soulevant un sourcil interrogateur. « Non, pardon, ce que je voulais dire, c’est qu’on ne va pas lui faire écrire QUE le rapport sur la mission de ce matin. » dit-il en insistant bien sur le « que ». « Corvée de paperasse pour deux semaines. Ça me semble être une bonne punition, non ? »
L’explosion retentit et les deux agents sont immédiatement jetés à terre par le souffle. Sacha se prend le coin d’une chaise dans la tempe et commence à voir des étoiles danser devant ses yeux, mais il est vite réveillé par Arthur qui lui tombe dessus, avec ses presque deux mètres de muscles. Tout l’air est chassé de ses poumons et il crache avant de se débattre pour le repousser et respirer à nouveau. Il sent un liquide chaud et poisseux couler le long de son visage et réalise qu’il a la gueule en sang. Putain, c’était quoi, ça ? Il se redresse, le regard un peu hagard, pour constater les dégâts. Oups. Alors la porte du bureau de Nathan s’ouvre à la volée et Sacha pâlit brusquement. Son supérieur se dirige à grands pas vers lui, s’accroupit pour se mettre à sa hauteur et l’agent déglutit avec difficultés. Il tente d’esquisser un large sourire sous tout le sang qui continue de ruisseler sur son visage et ouvre la bouche pour dire quelque chose, n’importe quoi, mais Nate lève son arme et appuie le canon contre sa tempe. « Une raison. Donne moi une seule bonne raison de ne pas te buter Fitz-Miller. » « J’suis trop beau pour mourir ? » qu’il couine pathétiquement. Il grimace quand Nathan presse un peu plus son arme contre sa tempe. « Putain mais les gars... Vous pouviez pas juste faire votre boulot pour une fois ? » Le jeune homme fait la moue. Si, bien sûr, il aurait pu. Aurait dû, probablement. Mais faut pas lui laisser la paperasse, ils le savent pourtant, ça le rend con. « Et toi... Donne moi juste une raison. S'il te plaît. Parce que j'ai vraiment pas envie d'avoir à taper un rapport pour expliquer comment tu t'es mis une balle en tombant de ta chaise. » Le pire, c’est qu’il est incapable de déterminer si Nate est sérieux ou non. Il le connaît depuis un bon moment, maintenant, et Nathan est le patron dont il a toujours rêvé. Il passe son temps à s’en plaindre, mais en réalité, Sacha adore bosser pour un mec comme lui. Elric est vachement marrant et au final, il les laisse faire ce qu’ils veulent, tant que leur boulot est fait. Par contre, il sait aussi que quand il se met en rogne, il ne plaisante pas. Mais il irait quand même pas jusqu’à réellement l’éliminer, n’est-ce pas ? Il tente sa plus belle paire d’yeux de cocker, personne ne peut résister à cette arme secrète, il l’a perfectionnée contre le Fauve lui-même. Alors il ouvre la bouche, prêt à se lancer dans une défense larmoyante qui innocenterait même Charles Manson – sisi – mais Jazz, qui vient d’arriver, est plus rapide. « J’peux régler le problème si vous voulez, chef. » Il se tourne vivement vers la jeune femme et lui lance un regard outré. Elle lui répond par un clin d’œil et il fait la moue. Traitresse.
Il estimait la gamine, pourtant. Dommage, il va devoir se débarrasser d’elle, maintenant. « Et puis, comme on dit, monsieur, pas de corps : pas de preuves, non ? » lance Avery et Sacha lui lance un regard noir. Alors lui, il peut se foutre ses idées de merde au cul, concrètement. Il sent ses poils se hérisser rien qu’à entendre sa voix insupportable, ça lui donne envie de lui faire bouffer les restes de son bureau calciné. « Le tuez pas. Je suis certaine qu’il n’a pas fini son rapport. Le mieux c’est de le torturer en l’attachant à son bureau. » Sacha émet un cri offensé et plaque une main sur son torse, au niveau de son cœur. « Jazz, si cruelle, » qu’il couine. « Franchement, je suis d'accord avec Jazz pour le coup. » « Mais tout le monde s’en branle, de ton avis, » qu’il siffle entre ses dents, trop bas pour que tout le monde l’entende, mais au regard noir de Nathan, lui si. « J’peux me mettre à bosser ou vous avez tous prévu de foutre la journée en l’air, les gars ? » Non mais vraiment, elle est pas cool, la Rouquine. Il a juste voulu se détendre un peu ! A côté de lui, Arthur s’est déjà redressé et s’est installé sur le rebord d’un bureau, il regarde la scène d’un air amusé et c’est vraiment, vraiment pas cool. « Je ne pense pas que Fitz-Miller serait franchement ravi que l'on essaye pas de le sauver. Ah, par contre, comptez pas sur moi pour le sauver. » Le jeune homme prend un air faussement impressionné et regarde Raphaël, les yeux brillants d’admiration. « C’était… c’était de l’humour ? Avery, c’était de l’humour ? » Il balaye l’assistance du regard et fait mine d’essuyer une larme aux coins de ses yeux, ne réussit qu’à se foutre du sang partout. « Le p’tit a fait d’l’humour, » qu’il gémit d’un air ému. « Allez, Nate ! Range-moi ce flingue ! Comme tu l’as dit, imagine toute la paperasse que tu auras à remplir si notre cher Fitz-Miller venait malencontreusement à mourir ! Hé hé ! J’ai une idée. On ne va pas lui faire écrire le rapport sur la mission de ce matin… » Ah, Keegan, lui c’est un vrai. Le seul, l’unique. Un vrai frère, pas comme cet enfoiré d’Arthur. Sacha pourrait presque se lever pour l’embra-- « Non, pardon, ce que je voulais dire, c’est qu’on ne va pas lui faire écrire QUE le rapport sur la mission de ce matin. Corvée de paperasse pour deux semaines. Ça me semble être une bonne punition, non ? » Okay, non. Holmes est le pire de tous, un vrai bâtard, un traitre. Sacha l’a toujours su, de toute manière. Il a tout de suite senti que ce type était un tocard. « Non, sérieux, pas la paperasse, » qu’il supplie avant d’attraper l’arme de Nathan pour la plaquer un peu plus contre sa tempe. « J’accepte la peine de mort, chef, mais pas la paperasse, » qu’il ajoute précipitamment. Puis il fronce les sourcils et se redresse d’un bond. Oh, mauvaise idée, ça tourne un peu, là. Il se stabilise en s’appuyant sur un bureau et grimace. « Et puis merde, non ! Pourquoi c’est moi qui trinque, encore ? Personne accuse Arthur ! » qu’il s’exclame en pointant du doigt son coéquipier qui arrête brusquement de ricaner. « Hé, c’est toi qu’a commencé ! » qu’il réplique et Sacha l’imite avec une voix suraiguë. « Sérieux mec, t’as cinq ans ? Assume un peu ! » fait-il d’un air sévère. Il est probablement en train d’aggraver son cas. Tant pis, s’il tombe, il ne le fera pas seul !
Honnêtement, Nathan ne savait pas comment cette équipe pouvait être viable. Ils passaient constamment leur temps à se foutre sur la tronche -certains moins que d'autres c'était vrai- et il fallait toujours qu'il pousse une gueulante pour les calmer. D'un autre côté, ils étaient vraiment efficaces et avaient toujours accomplis leurs missions. Un vrai casse tête. Le chef d'équipe s'attendait tous les jours à ce que Hill débarque dans son bureau pour lui annoncer que ce n'était qu'une blague et qu'il prendrait la tête d'une autre équipe mais elle ne débarquait jamais. Mais il aimait bien cette équipe. Certes elle était très loin d'être parfaite mais il ne la changerait pour rien au monde. C'était vraiment l'équipe qu'il lui fallait.
« J’peux régler le problème si vous voulez, chef. » Nathan releva la tête vers Jazz qui était arrivée entre temps et se tenait appuyée dans l'encadrement de la porte. Il haussa un sourcil, l'invitant à continuer sur sa lancée mais Raphaël fut plus rapide. « Et puis, comme on dit, monsieur, pas de corps : pas de preuves, non ? » L'ancien instructeur afficha une moue satisfaite et reporta son attention sur Sacha, essayant de se persuader qu'ils avaient raison. Effectivement, il n'aurait pas de paperasse en plus. C'était vraiment bien vu. « Le tuez pas. Je suis certaine qu’il n’a pas fini son rapport. Le mieux c’est de le torturer en l’attachant à son bureau. » Sacha poussa un cri offusqué tout en portant sa main à son cœur, couinant un « Jazz, si cruelle, » Qui arracha un sourire à Nathan. Putain... Ce type avait vraiment un don pour la comédie. « Franchement, je suis d'accord avec Jazz pour le coup. »« Mais tout le monde s’en branle, de ton avis, » Nate lui tapa le canon de son arme contre la tempe, lui jetant un regard noir tout en grognant un « La ferme. »
« J’peux me mettre à bosser ou vous avez tous prévu de foutre la journée en l’air, les gars ? » Enfin quelqu'un qui avait une réaction censée ! Jazz était bien la seule à être sérieuse, à tel point que le chef d'équipe se demandait régulièrement comment elle faisait pour tous les supporter. « Je ne pense pas que Fitz-Miller serait franchement ravi que l'on essaye pas de le sauver. Ah, par contre, comptez pas sur moi pour le sauver. » Et voilà... Dès qu'il pensait que la situation commençait à se calmer il fallait que l'un d'entre eux balance une nouvelle pique. Ils étaient insupportables... « C’était… c’était de l’humour ? Avery, c’était de l’humour ? » Sacha balaya le groupe du regard avant de faire semblant de retirer une larme du coin de son œil. « Le p’tit a fait d’l’humour, » Cette fois, Nate ne put retenir un soupir amusé et secoua doucement la tête. Comment est ce qu'il faisait pour continuer à déconner dans ces cas là ? Dans une certaine mesure, Fitz-Miller n'était pas tellement de lui. Ils avaient exactement la même manière de déconner même dans les situations les plus graves.
« Allez, Nate ! Range-moi ce flingue ! Comme tu l’as dit, imagine toute la paperasse que tu auras à remplir si notre cher Fitz-Miller venait malencontreusement à mourir ! Hé hé ! J’ai une idée. On ne va pas lui faire écrire le rapport sur la mission de ce matin… » Nathan posa son regard sur son neveu, attendant de voir ce qu'il avait à dire. Il avait intérêt à lui trouver une bonne idée parce qu'il tenait vraiment à ce que Sacha fasse ce putain de rapport. Quitte à ce qu'il lui casse les genoux pour le tenir en place. « Non, pardon, ce que je voulais dire, c’est qu’on ne va pas lui faire écrire QUE le rapport sur la mission de ce matin. Corvée de paperasse pour deux semaines. Ça me semble être une bonne punition, non ? » Elric poussa un soupir plaintif et secoua une nouvelle fois la tête. Et maintenant il fallait que Keegan joue au gentil petit neveu.
« Non, sérieux, pas la paperasse, » Nathan poussa un autre soupir en voyant Fitz-Miller attraper son arme pour l'appuyer un peu plus contre sa tempe, le suppliant d'un « J’accepte la peine de mort, chef, mais pas la paperasse, » Le chef haussa les épaules, murmurant pour lui-même un « Ce serait tellement plus simple ouais. » Alors que Sacha se relevait d'un bond avant de tituber et de s'appuyer contre un bureau en grimaçant.
Il avait tout de même réussi à se blesser en tapant un rapport... Il fallait bien admettre qu'il était fort. La dessus peu de personnes le dépassaient, c'était évident.
« Et puis merde, non ! Pourquoi c’est moi qui trinque, encore ? Personne accuse Arthur ! » Il pointa Lightwoods du doigt qui lâcha un « Hé, c’est toi qu’a commencé ! » Avant que Sacha ne l'imite d'une voix suraiguë, ajoutant un « Sérieux mec, t’as cinq ans ? Assume un peu ! » En fait c'était ces deux là les pires...Indéniablement. Avery pouvait parfois être une vraie plaie mais au moins ce n'était pas continuellement, contrairement à Fitz-Miller et Lightwoods.
Nathan inspira profondément, se pinçant l'arrête du nez et rengaina son arme dans son holster avant de prendre la parole d'une voix forte, espérant calmer la situation. « Ok ! » Il posa son regard sur Sacha qui semblait vraiment mal en point. « C'est pas ta faute. J'ai pigé merci. Maintenant tu la fermes. » Il balaya le reste de l'équipe du regard, s'arrêtant à chaque fois un court instant sur chacun de ses coéquipiers. « Qui est responsable ou non, j'en ai rien à foutre. Honnêtement. Tout ce que j'aimerai savoir c'est pourquoi est ce qu'à chaque fois. Je dis bien à chaque fois qu'on rentre de mission il faut que vous vous foutiez sur la tronche ? » Il se posait vraiment cette question en plus, ce n'était même pas simplement pour les engueuler ou quoi, il se demandait réellement pourquoi est ce qu'il fallait toujours que ça parte latte. « Je me pose vraiment la question les gars ! Ok, aujourd'hui c'est la faute de Fitz-Miller... » Il reporta son attention sur l'accusé, le pointant du doigt tout en lui lançant un regard sévère. « Si tu l'ouvres je te colle une bastos. » Il se retourna vers le reste de l'équipe tout en reprenant. « Mais c'est tout le temps la même chose. Et quand c'est pas lui c'est Lightwoods ou Avery. » Il désigna Keegan d'un mouvement de tête. « Ou suce-boule. »
D'accord, il l'admettait, ça mettait de l'ambiance dans l'équipe. C'était indéniable et souvent drôle mais dans des cas comme celui ci c'était tout simplement insupportable. « Vous vous rendez compte de la paperasse que ça représente de demander un nouveau bureau ? » Il ferma les yeux et soupira bruyamment. « Non, vraiment vous êtes usant. »
« Choose a job you love, and you will never have to work a day in your life. »
J
azz, si cruelle. Oui. Le sourire en coin indique sa satisfaction à voir Sacha piégé entre le chef et les attaques qui venaient de tous les sens. Au fond, elle l’aimait bien. C’était comme un grand frère qu’on aimait embêter, c’était un peu le cas de tous les gars de cette bande de bras cassés, parce qu’elle était la plus jeune, parce qu’elle était la seule présence féminine. Avery qui fait de l’humour, Fitz-Miller qui se plaint, Nathan qui s’agace, Holmes qui en rajoute une couche, c’était leur quotidien. L’explosion a secoué le bureau et l’odeur d’un produit dont elle ignore le nom lui chatouille le nez encore le nez. « Qui est responsable ou non, j'en ai rien à foutre. » Froncement de sourcils de la part de la jeune femme, le chef n’était pas seulement agacé, il était en colère - et en un sens, ça se comprenait, c’était comme faire baby-sitter pour dix gamins intenables. Il n’était pas baby-sitter, le SHIELD n’était pas une cour de récréation, l’arme n’était pas en plastique. « Honnêtement. Tout ce que j'aimerai savoir c'est pourquoi est ce qu'à chaque fois. Je dis bien à chaque fois qu'on rentre de mission il faut que vous vous foutiez sur la tronche ? » C’était vrai. Ils finissaient toujours par se taper plus ou moins gentiment dessus, quand ils ne malmenaient pas psychologiquement l’un d’eux, à tour de rôle, et Jazz arrivait toujours au milieu - parce qu’elle avait un don pour ça aussi. « Mais c'est tout le temps la même chose. Et quand c'est pas lui c'est Lightwoods ou Avery. » La rousse a toujours les bras croisés, confortablement calée contre l’encadrement de la porte, ne tenant pas à avancer. Elle n’aimait pas qu’ils aient des problèmes, parce qu’au fond, très très au fond, elle adorait ces abrutis congénitaux et autres incompétents. Ils avaient tous un défaut, un truc parfaitement décalé qui se faisait tantôt force, tantôt véritable tare jouant contre eux en mission. « Ou suce-boule. » Elle n’a pas compris. Et elle n’a pas voulu poser la question, parce que ça n’était pas le moment. Ils avaient une façon parfois très triviale de parler et Jazz avait été formée à bien des choses mais socialement, c’était pas encore ça. Pas du tout même. Elle aurait aimé que Jared se pointe pour traduire, parce que Sacha n’était pas très disponible, actuellement. « Vous vous rendez compte de la paperasse que ça représente de demander un nouveau bureau ? »
La paperasse, leur hantise à tous. Jazz a observé chacun des membres de l’équipe avant de prendre la parole, jusque là silencieuse, comme elle l’était souvent. Elle ne commentait que rarement leurs querelles, elle n’était pas qualifiée pour en intégrer toutes les nuances, au début elle a même cru qu’ils se détestaient foncièrement avant de comprendre qu’en fait.. c’était leur manière très personnelle de montrer leur affection. C’était très différent de la X-Mansion, parfois trop. « J’me charge de la paperasse, Sacha. » Elle compatit à sa douleur. Il devait être hyperactif sur les bords, pour chercher à fuir le bureau comme il le faisait.. continuellement, à bien y réfléchir. Jazz lui offre un sourire presque doux. « Ca me dérange pas, moi, de remplir les rapports. » C’était toujours un moment de calme et d’analyse, à ses yeux. Un moment tranquille devant un écran et un clavier, à réfléchir aux diverses erreurs commises, aux problèmes rencontrés.
L’éternuement lui échappe. Elle a placé ses mains devant son nez et sa bouche, mais le mal était fait. La petite détonation a détaché l’arme de Nathan, détruisant la ceinture au passage. Danger public. C’était pas faux. Par chance, il n’y a pas eu une puissance assez dosée pour provoquer une déflagration brûlante, l’onde émise a été limitée et le chef n’a ainsi pas été envoyé de l’autre côté de la pièce. C’aurait pu être pire, n’est-ce pas ? Elle était bonne pour les remarques perverses, elle était bonne pour les commentaires graveleux pendant des semaines, c’était obligé. Bordel, pourquoi fallait-il toujours que ça lui arrive dans des moments gênants ? « .. Désolée, chef. » Un peu plus et c’était sans doute la virilité de Nathan qui y passait, n’empêche. Une activation moins retenue de sa mutation et ça n’était pas que le pantalon qui prenait les résidus chauds. Quand on disait que Duchannes était explosive, c’était aussi au sens propre. Nathan avait de quoi craquer entre le scientifique un peu décalé, le singe de service, la mutante hors de contrôle, et le pseudo Men in Black. « Je vais peut-être retourner bosser, hein.. » Usant, qu’il avait dit ?
Raphaël observa Sacha et la merde dans laquelle il était. Franchement, il n'était pas mécontent de le voir dans cette situation. Il était du genre à s'en sortir avec une pirouette, mais là, vu l'énervement de Nathan : il y avait peu de chance qu'il s'en sorte uniquement avec un sermon. Un sourire en coin s'afficha sur les lèvres du scientifique et il pencha la tête afin d'admirer un peu plus le spectacle. Il n'était pas vraiment du genre à adorer le malheur des autres mais Sacha, c'était une autre paire de manche. C'était comme une répulsion viscérale entre les deux hommes, comme si, tout de suite, ils avaient ressenti que ça ne passerait jamais entre l'un et l'autre - le fait que le Fitz-Miller soit un emmerdeur de première jouant beaucoup, en effet.
Alors qu'il observait les deux hommes se faire face, Sacha tourna son visage vers lui, faisant semblant de balayer une larme sur le coin de son œil. « C’était… c’était de l’humour ? Avery, c’était de l’humour ? » Raphaël leva les yeux vers le ciel devant cette tentative de réplique du jeune homme. « Le p’tit a fait d’l’humour, » L'agent jeta un regard fier au reste de l'esprit et le scientifique soupira. « Je sais aussi faire de l'esprit, mais tu ne dois pas savoir ce que c'est, évidemment. » Il lui jeta un regard acéré, gardant malgré tout un visage glacial, neutre, avant de pencher la tête sur le côté. « Ne sais-tu donc qu'utiliser mon incapacité sociale pour te moquer de moi ? C'est triste... » Il détourna ses yeux de Fitz-Miller pour les diriger vers Keegan qui avait pris la parole, ignorant la lutte qui se déroulait entre les deux hommes. « Allez, Nate ! Range-moi ce flingue ! Comme tu l’as dit, imagine toute la paperasse que tu auras à remplir si notre cher Fitz-Miller venait malencontreusement à mourir ! Hé hé ! J’ai une idée. On ne va pas lui faire écrire le rapport sur la mission de ce matin… » Le scientifique parut sceptique quelques instants, attendant la suite du jeune homme. Celui-ci n'aurait jamais dit ça s'il n'avait pas une idée bien pire en tête. « Non, pardon, ce que je voulais dire, c’est qu’on ne va pas lui faire écrire QUE le rapport sur la mission de ce matin. Corvée de paperasse pour deux semaines. Ça me semble être une bonne punition, non ? » Un petit rire échappa à Avery qui était tout à fait d'accord avec ce plan. La mort était un sort bien trop doux pour l'agent. Ça, c'était bien pire et le scientifique s'en réjouissait d'avance. Et les suppliques que poussa Sacha furent bien douces à ses oreilles. Il se recula dans le canapé mais garda les jambes croisés. Il avait l'impression d'assister à la sentence d'un condamné et Nathan était le bourreau. Il était presque prêt à applaudir Keegan pour cette idée mais il se retint - quoique difficilement.
Sacha se releva en titubant avant de se rattraper contre un bureau en grimaçant et Raphaël fronça les sourcils, remarquant enfin la blessure à la tête de son vis-à-vis. Abruti. Il n'y avait bien que lui pour se blesser en « s'amusant » avec quelqu'un. Appuyé contre le bureau, l'agent s'exclama avec véhémence. « Et puis merde, non ! Pourquoi c’est moi qui trinque, encore ? Personne accuse Arthur ! » Il pointa Lightwoods du doigt qui se défendit. « Hé, c’est toi qu’a commencé ! » Fitz-Miller l'imita d'une voix suraiguë et le scientifique se demanda comment cette équipe avait pu survivre jusque là... « Sérieux mec, t’as cinq ans ? Assume un peu ! » Il faudrait déjà que lui-même assume, pensa avec ahurissement le génie.
Leur chef inspira profondément tout en se pinçant l'arrête du nez. Le brun le vit rengainer son arme avec regret. Dommage, ça aurait pu être sympa à regarder. Il haussa les épaules et se concentra sur les paroles de Nathan. « C'est pas ta faute. J'ai pigé merci. Maintenant tu la fermes. » Raphaël se retint de le remercier mille fois. Fitz-Miller ne savait pas fermer sa gueule. Clairement. Mais il espérait qu'il ne serait pas assez suicidaire pour aller contre un ordre de leur chef. Celui-ci jeta un regard circulaire à la pièce, s'arrêtant sur chacun d'eux. « Qui est responsable ou non, j'en ai rien à foutre. Honnêtement. Tout ce que j'aimerai savoir c'est pourquoi est ce qu'à chaque fois. Je dis bien à chaque fois qu'on rentre de mission il faut que vous vous foutiez sur la tronche ? » Raphaël voulut s'insurger. Il ne foutait jamais le bordel ! C'était Sacha qui le cherchait, nuance. Mais le chef ne le laissa pas ouvrir la bouche et continua son discours. « Je me pose vraiment la question les gars ! Ok, aujourd'hui c'est la faute de Fitz-Miller... » Il le pointa du doigt tout en lui lançant un regard sévère. « Si tu l'ouvres je te colle une bastos. » Il se retourna vers le reste de l'équipe et le scientifique retint le petit sourire qui naissait sur ses lèvres. Ouais, non, mauvaise idée d'énerver encore plus Nathan. « Mais c'est tout le temps la même chose. Et quand c'est pas lui c'est Lightwoods ou Avery. » « Hé ! » Mais il ne fit pas attention à l'exclamation de Raph et désigna Keegan d'un mouvement de tête. « Ou suce-boule. » Le génie pencha la tête sur le côté. Il n'était pas encore habitué aux expressions de ses collègues et il ne connaissait pas encore celle-là donc il ne comprit pas la blague s'il y en avait une. Et, en regardant Jazz, il comprit que c'était aussi son cas. Il se sentit presque rassuré de ne pas être le seul perdu.
Nathan observa le bureau, dépité. « Vous vous rendez compte de la paperasse que ça représente de demander un nouveau bureau ? » Franchement ? Non. C'était le boulot du chef de faire tout ça, pas le leur donc non, ils ne savaient pas. Mais il se retint bien de dire tout ça à Elric. Il n'était pas encore suicidaire. Le chef soupira avant de fermer les yeux. « Non, vraiment vous êtes usant. » Raph lui jeta presque un regard plein de compassion. C'est vrai que ça ne devait pas être simple d'être le chef de cette équipe. La voix de Jazz se fit entendre et le scientifique lui lança un regard choqué. « J’me charge de la paperasse, Sacha. » Non, mais non. Fitz-Miller n'allait pas s'en sortir à chaque fois quand même ? « Ca me dérange pas, moi, de remplir les rapports. » Raphaël s'insurgea. « Jazz... T'es trop gentille. Ce mec ne le mérite pas. Si ça continue comme ça, tu seras sa bonniche. C'est un animal ! Tu montres une faiblesse et il en profite ! » Il se releva du canapé durant son discours et désigna Sacha d'une main.
Soupirant, il finit par se diriger vers Sacha et attrapa son visage afin de le mettre sur le côté, mettant sa blessure à la lumière. « Je sais que tu m'aimes pas, mais je suis le mieux placé ici pour te soigner alors, sois sage. Reste dans cette position, s'il te plait. » Ce n'était pas vraiment un ordre, plutôt une demande. Il le poussa l'appuyant un peu plus sur le bureau et alla chercher une trousse qui se trouvait à côté du canapé. Il se rapprocha à nouveau de l'agent et sortit de la gaze afin d'enlever le surplus de sang. « Tu as de la chance, la plaie n'est pas profonde. Tu aurais pu te blesser de manière beaucoup plus grave. Il aurait suffit juste d'un millimètre. »Il reprit une gaze et y mit du désinfectant. « Ça risque de piquer mais tu as dû subir pire, non ? » Son visage resta neutre alors qu'il nettoyait la plaie. Prenant des sutures, il les mit rapidement sur la blessure afin qu'elle se recherche avec le temps. « Il est possible que tu ais une cicatrice, mais les filles aiment ça, non ? » Il avait vu ça dans un film. Un mec se vantait d'avoir des cicatrices et, apparemment, ça plaisait aux filles. Il n'avait pas compris pourquoi, mais ce n'est pas comme s'il comprenait quoique ce soit à la psychologie féminine...
Puis, d'un coup, la catastrophe - oui, encore. Jazz éternua et la petite détonation se dirigea vers Nathan ce qui lui fit lâcher son arme et détruisit sa ceinture au passage. Raphaël devait-il la remercier d'avoir attendu qu'il ait fini de soigner Sacha ? Mais le souffle de l'explosion l'envoya contre l'agent et il se recula rapidement quand tout danger fut écarté. « Désolé... » Il s'éloigna un peu plus. Les contacts humains, ce n'était définitivement pas son truc... Il se retourna et vit la ceinture de son boss en morceau. Okay, Nathan avait juste évité l'émasculation. Rien de grave... « .. Désolée, chef. » Raphaël lui jeta un regard interdit. Il comprit qu'il ne fallait pas trop la chercher. « Je vais peut-être retourner bosser, hein.. » Il lui jeta un regard et fit l'aller-retour entre elle et le pantalon de leur chef. « Jazz... Rassure-moi et dis moi que tu n'as pas le rhume des foins... Sinon cet été, on va morfler. » Il se moquait un peu d'elle mais, d'un côté, il était sérieux. Si c'était le cas, il démissionnait. Ça suffisait les conneries...
« Non, sérieux, pas la paperasse. J’accepte la peine de mort, chef, mais pas la paperasse. » Dit Fitz-Miller, telle la dramaqueen qu’il est. Il va jusqu’à attraper la main de Nate qui tient son arme pour la pointer sur son front pour en rajouter dans le drama. Mais cela faisait rire intérieurement Keegan, qui avait sorti cette idée à la dernière minute, histoire de se marrer un bon coup, connaissant la haine viscérale qu’avait Sacha pour la paperasse. Celui-ci se relève en vitesse, s’étourdissant un peu au passage et se rattrapant au bureau. « Et puis merde, non ! Pourquoi c’est moi qui trinque, encore ? Personne accuse Arthur ! » Et voilà, il fallait qu’il nous commence une nouvelle petite guéguerre… À laquelle ledit Arthur ne tarde pas à répondre. « Hé, c’est toi qu’a commencé ! » Keegan roula des yeux, fit une grimace moqueuse et murmura un « C’est pas moi maman, c'est lui qu’a commencé ! » lui aussi moqueur. « Sérieux mec, t’as cinq ans ? Assume un peu ! » Keegan eut un petit reniflement amusé. Ironique de la part de Sacha de dire ça quand lui-même lui sort la même chose quelques secondes avant.
« Ok ! C’est pas ta faute. J’ai pigé merci. Maintenant tu la fermes. » Le regard que Nate lança à l’équipe après ça calma un peu Keegan et le fit frissonner. « Qui est responsable ou non, j'en ai rien à foutre. Honnêtement. Tout ce que j'aimerai savoir c'est pourquoi est-ce qu'à chaque fois. Je dis bien à chaque fois qu'on rentre de mission il faut que vous vous foutiez sur la tronche ? » Keegan leva les mains en signe d’innocence, offrant un petit sourire contrit à son oncle/boss. « Je me pose vraiment la question les gars ! Ok, aujourd'hui c'est la faute de Fitz-Miller... » Suivi d’un doigt accusateur pointé dans sa direction accompagné d’une menace. « Si tu l’ouvres je te colle une bastos. » Keegan jeta alors un petit coup d’œil aux autres membres de l’équipe. Ceux-ci semblaient trouver drôle la situation dans laquelle se trouvait Sacha. Tout comme lui qui avait un petit sourire moqueur aux lèvres. « Mais c’est tout le temps la même chose. Et quand c’est pas lui c’est Lightwoods ou Avery… Ou suce-boules. » Keegan prit une inspiration choquée et lança un regard empli de fausses larmes vers Nate. « Tu me fends le cœur, Nate ! Vraiment ! » dit-il la main sur le cœur et essuyant une larme imaginaire au coin de son œil. « Vous vous rendez compte de la paperasse que ça représente de demander un nouveau bureau ? » Le choc ! Il ne faisait même pas attention à lui. Il croisa les bras sur son torse et se mit à bouder.
« J’me charge de la paperasse, Sacha. Ça me dérange pas, moi, de remplir les rapports. » Keegan tourna les yeux vers elle sans décroiser les bras. « Pas drôle Jazz, sérieux ! » Raph semblait de son avis. « Jazz... T'es trop gentille. Ce mec ne le mérite pas. Si ça continue comme ça, tu seras sa bonniche. C'est un animal ! Tu montres une faiblesse et il en profite ! » Il laisse vite tomber et se dirige vers Sacha en soupirant, puis prit rudement son visage dans sa main et le tourna pour examiner sa blessure. Il sortit la trousse de soin qu’ils avaient dans le bureau et prévint Sacha. « Ça risque de piquer mais tu as dû subir pire, non ? » C’était sûr que Fitz-Miller avait vécu pire qu’une petite écorchure, mais Keegan était certain qu’intérieurement, Raph appréciait le fait d’emmerder Sacha et que ça le pique. « Il est possible que tu ais une cicatrice, mais les filles aiment ça, non ? » Keegan rit un peu. « Tu peux être sûr qu’il va en jouer, Raph ! Il va finir par raconter qu’il l’a eu en combattant un quelconque super méchant qui a failli l’avoir ! » Arthur à côté de lui était mort de rire, et Keegan aussi aurait bien ri de l’air scandalisé de Sacha si une explosion ne s’était pas faite entendre dans la pièce. En se tournant vers la source de l’explosion, il porta la main à son holster… Où ne se trouvait pas son arme. Arme qu’il avait laissée à son bureau, se souvint-il. Heureusement cette explosion n’était que le fruit d’un éternuement de Jazz. Il poussa un soupir de soulagement quand il vit que tout le monde allait bien. « Bon sang, Jazz, tu m’as foutu une de ces trouilles ! » dit-il en portant la main à son cœur. Jetant un œil à Nate, il vit qu’il avait failli se faire émasculer. Il sourit en se tournant vers Jazz. « On a frôlé la catastrophe ! Un peu plus et la future génération d’Elric était rayée de la carte. Ça aurait été dommage quand même. Pas de Nate Jr qui court partout dans le jardin familial. » Revenant à Nate, il grimaça et fit un pas en arrière en voyant le regard que celui-ci lui lançait. « Eeeeeet… Je vais m’arrêter là ! Sinon c’est Keegan Jr qui risque de ne jamais voir le jour ! »
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Lun 11 Avr - 22:35
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