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a war is comingWar is coming and we're stuck here. Here with the many pains, with the little tears. Hearts once open and now closing down, they wanna get even, want to jerk around. Threat is smearing all over me, no one to notice, Recognize me, no call for and oh. We can wash it away.

Amadeus referma brutalement la porte de son appartement et retira sa veste rageusement avant de la jeter sur le canapé. Il plongea nerveusement une main dans la poche de son jean et en tira son téléphone. Fébrilement, il chercha le numéro de Pietro et tapa un message pour lui demander de venir chez lui dès qu’il le pourrait. Sans attendre de réponse, il déposa son téléphone sur le comptoir de sa cuisine et ouvrit le frigo pour sortir une bière qu’il décapsula avant d’en boire plusieurs gorgées. Le jeune homme passa une main dans ses cheveux et ferma les yeux. Ce n’était pas bon. Pas bon du tout. Cette fichue loi était passée. C’était officiel, depuis quelques heures à présent, le communiqué faisait le tour des chaînes de télévision et de radio, c’était partout. Amadeus devait se recenser, il n’avait pas le choix. Son boulot était de faire respecter la loi, il ne pouvait pas se permettre de faire des exceptions quand elles le dérangeaient, ça ne marchait pas comme ça. Surtout que son supérieur était venu le trouver pour lui annoncer qu’une unité spéciale allait être formée pour s’assurer que la MRA était bien respectée et qu’il avait été sélectionné pour en faire partie.
Amadeus n’avait aucune envie de faire partie de cette unité. Oh la paye était clairement plus intéressante que ce qu’il se faisait actuellement. Et certes, les mutants dangereux avaient besoin d’être contrôlés. Mais cette loi ? Elle ne promettait pas le contrôle et l’arrêt des mutants dangereux. Seulement l’abus de ceux qui n’avaient rien demandé. De ceux qui n’avaient jamais rien fait de mal. Il n’avait jamais parlé de son don à qui que ce soit, au boulot. S’ils venaient à l’apprendre, ils le regarderaient différemment, surtout après ces maudits attentats. Mais il n’avait pas le choix. Jusqu’ici, il avait réussi à cacher sa nature à tout le monde, mais il ne maîtrisait pas suffisamment son don pour être sûr que personne ne découvrirait jamais la vérité. S’il perdait le contrôle un jour, au boulot, alors qu’il ne s’était pas recensé ? Il perdrait son job, c’était sûr.

L’Unité de Protection des Humains. Rien que le nom lui donnait envie de grincer des dents. Il n’avait jamais blessé aucun humain et il n’avait pas l’intention de le faire. Certes, certains mutants étaient dangereux, terrifiants. Mais ils n’étaient qu’une poignée, tout comme seule une poignée d’humains représentaient un danger pour les autres. Se recenser signifiait dévoiler sa véritable nature au monde entier et avec la montée de la haine envers les mutants, Amadeus craignait que toute cette histoire ne finisse mal. Quand il voyait que Joe Harker avait lui aussi été sélectionné pour rejoindre cette unité, le Jaëger n’avait aucune confiance. L’UPH allait être remplie d’anti-mutants, d’abrutis haineux. Ils allaient profiter de leur position pour casser du mutant.
Il était peut-être trop pessimiste, mais Amadeus ne pouvait s’empêcher de penser ainsi. Et Pietro ne voudrait pas se recenser. Il le savait. Il n’avait même pas besoin d’en parler avec lui. Il était libre, personne ne le contrôlait, encore moins le gouvernement d’un pays comme les Etats-Unis. Et s’il se faisait prendre ? Pietro refuserait de se faire recenser, il préfèrerait fuir à l’autre bout de la terre plutôt que de le faire. Et Amadeus n’avait aucune envie qu’une telle chose arrive.

Le blond termina sa bière d’une traite, le cœur lourd. S’il rejoignait l’UPH, il pourrait peut-être s’assurer qu’ils traitaient les mutants correctement. Qu’ils n’abuseraient pas de leur position. Il pourrait peut-être même protéger Pietro et Wanda, leur éviter d’avoir à se recenser. Il ne pouvait rien faire en tant qu’inspecteur de police. Mais s’il venait à devenir un agent de l’UPH, il pourrait peut-être faire une différence. Quel autre choix avait-il ? S’il se recensait, ils ne lui laisseraient probablement pas le choix. Après tout, son don pouvait être utile à cette unité. Et le gouvernement préfèrerait probablement se servir de lui, le tenir en laisse, plutôt que de le laisser à son job d’inspecteur. Amadeus serra les dents et se débarrassa de sa canette de bière avant d’en sortir une autre du frigo. Il n’avait pas le temps d’hésiter. S’il mettait trop de temps à se recenser, ça deviendrait suspect. Plus que jamais, le Jaëger détestait ce qu’il était. Plus que jamais, il souhaitait ne jamais eu ces maudits pouvoirs. Ce don inutile et encombrant.
Le jeune homme se massa la tempe de la paume de sa main et décapsula sa bière pour se diriger vers son canapé, mais il s’arrêta lorsqu’il entendit sonner à la porte d’entrée. Son cœur manqua un battement et il resta un moment planté là, à ne pas savoir quoi faire. Il avait demandé à Pietro de venir mais tout d’un coup, il n’était plus certain de vouloir lui faire face. Il perçut sans aucun mal l’inquiétude du Maximoff à travers la porte et se maudit d’avoir eu l’air aussi pressé dans son message. Il ne pouvait plus faire machine-arrière, prétendre que tout allait bien, à présent.

Amadeus s’ébroua et délaissa sa bière sur le comptoir de la cuisine et se dirigea vers la porte. D’une main un peu tremblante, il l’ouvrit et plongea immédiatement son regard dans celui de Pietro. Comme d’habitude, il avait les cheveux ébouriffé d’avoir couru si vite. Alors pendant une seconde, il imagina ce visage derrière des barreaux, Pietro l’épris de liberté et de vitesse, dans une cage, privé de ce qui illuminait son regard. Il ne parvint même pas à sourire pour l’accueillir et l’attrapa par le col de sa veste pour le faire entrer avant de refermer brusquement la porte. Là, il prit son visage entre ses mains et écrasa ses lèvres sur les siennes. Il l’embrassa longuement, comme s’il craignait de le perdre et c’était peut-être un peu vrai.
Quand il perçut la confusion de Pietro, il s’écarta, mais ne put se résoudre à libérer son visage. Il l’observa quelques secondes, toujours silencieux, le souffle court. Finalement, il le lâcha et murmura d’une voix rauque : « Tu es au courant ? » Il n’en dit pas plus. Il n’osait pas prononcer les mots Loi de Recensement des Mutants, comme s’il craignait de la rendre plus réelle et terrible qu’elle ne l’était déjà.
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a war is coming
pietradeus #4


 
Il était en train de faire les courses. Demain, ça fera un mois. Un mois depuis son premier baiser avec Amadeus, depuis le début de leur histoire. Il voulait fêter ça ; ce qui était étrange, parce que Pietro n'était pas du genre à célébrer le premier mois. Ni à célébrer aucun mois, d'ailleurs. Il n'avait jamais tenu une relation aussi longtemps – c'était révélateur de sa nature. Il était un esprit libre. Et Amadeus était devenu son ancre, son port d'attache, la personne auprès de laquelle il aimait retourner. Si Wanda était surprise, elle le cachait derrière une excitation sans borne pour son frère. Pietro, lui, vivait les choses pleinement. S'il s'arrêtait, ne serait-ce que quelques secondes, il recommençait à douter, à craindre le moment où ce bonheur se casserait la gueule. Il s'inquiéterait de sa soudaine prise de conscience homosexuelle, et de combien il pourrait retourner à ses vieux travers hétéros facilement. Mais Pietro détestait l'inquiétude, il détestait les doutes. Ça lui donnait des rides, sur un visage autrement parfait. Alors il faisait ce qu'il savait faire de mieux : il ne se donnait pas le temps de s'arrêter, et courait à perdre haleine dans sa relation naissante. Aujourd'hui, il courait pour trouver un cadeau.

Il avait pensé à une montre, une belle et une chère – il ne comptait de toute façon pas payer le présent qu'il offrirait à Ama, et l'idée de voir son inspecteur porter une montre volée l'amusait beaucoup – mais c'était trop facile, trop bateau. Une voiture avait également été considérée. Ce n'était hélas pas le plus discret. Il allait opter pour une bibliothèque entière de romans noirs des années 30 ; après tout, pourquoi se contenter d'un seul bouquin quand on peut embarquer une collection complète ? Son téléphone sonna un peu avant qu'il ne décide de passer à l'attaque. Il l'aurait ignoré, habituellement, au moins le temps que son méfait soit accompli. Cette fois, il décida de regarder de qui venait le sms reçu avant d'entamer son larcin. Ses yeux clignèrent devant le nom. Amadeus. Une panique dans les mots et un manque de ponctuation, ce qui n'était pas du tout son habitude. Pietro sentit son cœur se serrer, sans trop savoir pourquoi.

Deux minutes et vingt secondes plus tard, il sonnait et frappait à la porte de son policier. Il avait les joues un peu rougies, le souffle court, et il craignait une mauvaise nouvelle. Après tout, Pietro avait attendu ce petit truc qui ferait voler leur couple en éclats, depuis le début de leur relation. Il était convaincu que ça viendrait de lui, qu'il n'aurait pas le courage d'aller au bout d'une histoire avec un autre homme. Peut-être qu'Amadeus s'était finalement lassé ? Il chassa cette idée lorsque la porte s'ouvrit sur l'inspecteur, le regard paniqué. Une main agrippa son col, l'entraîna à l'intérieur, et les lèvres du blond s'écrasèrent sur celles du brun sans aucune douceur. Ce baiser sonnait comme un appel à l'aide. Avant que Pietro ne puisse dire ou faire quoique ce soit, Amadeus s'était reculé. « Tu es au courant ? » Sa voix tremblait. Elle venait d'outre-tombe, terne et caverneuse. Le jeune Maximoff fit non de la tête, lentement. La peur commençait à le gagner, or après un mois auprès d'Ama, il savait que ce dernier ressentait tout intensément. Alors il prit une grande inspiration, calma ses nerfs, et chercha des pensées positives parmi ses souvenirs. Il essaya d'abandonner les doutes pour se laisser envahir par une plénitude qui, si bancale, avait l'air de calmer un peu l'inspecteur. Puis il fit un pas en avant, et un deuxième. Ses mains accrochèrent les doigts d'Amadeus, remontèrent le long de ses bras, se posèrent sur ses épaules. « Calme-toi. Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Devant l'absence de réponse d'Amadeus, Pietro souffla un coup et l'amena contre lui, le serrant fort dans ses bras, comme pour lui faire comprendre qu'il n'était pas seul, et que quoiqu'il advienne, ils étaient là-dedans ensemble. Le cœur de son policier battait à tout rompre. « Chut, là... Ça va aller. » La tête sur l'épaule du blond, il aperçut les bières déjà vidées. Il n'y avait là rien de surprenant, Amadeus était comme lui, toujours prêt à boire un petit coup en rentrant du boulot. Mais vu l'état dans lequel il se trouvait actuellement, l'alcool ne paraissait pas être son meilleur ami. Pietro éloigna Amadeus, gardant ses mains sur ses épaules malgré tout. « Dis-moi ce qu'il se passe, Ama. C'est toi l'empathe, mais t'as réussi à me stresser comme un puceau devant sa première meuf... »


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a war is comingWar is coming and we're stuck here. Here with the many pains, with the little tears. Hearts once open and now closing down, they wanna get even, want to jerk around. Threat is smearing all over me, no one to notice, Recognize me, no call for and oh. We can wash it away.

Amadeus sentit la peur de Pietro, mais ça ne dura qu’un instant. Bien vite, il perçut des émotions bien plus positives, ce calme que le Maximoff était capable d’atteindre et de lui transmettre avec une facilité déconcertante. Il aurait pu s’y abandonner, mais il était incapable de s’arrêter de penser qu’il allait perdre ça. Il allait perdre la seule personne qui lui permettait d’atteindre ce calme, la seule qui comprenait ce qu’il endurait et ce dont il avait besoin. Il n’arrivait pas à chasser cette idée de sa tête. Cette maudite loi allait lui arracher Pietro, d’une manière ou d’une autre. Le jeune homme serra ses doigts, puis ses mains remontèrent jusqu’à ses épaules pour s’y loger, comme pour l’ancrer là, à la réalité, à lui. « Calme-toi. Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Il eut envie d’inventer un mensonge, de s’épargner ça, de leur épargner ça. Mais Pietro finirait par savoir, il finirait par comprendre. Il ne pouvait pas lui mentir, pas alors que le jeune homme avait toujours été honnête avec lui, depuis le départ. Et puis, Amadeus était las de mentir, las de cacher la vérité à tout le monde, tout le temps. Ils en étaient là avec Pietro parce qu’il avait su être honnête pour la première fois de sa vie. Il ne voulait pas arrêter ça. Les bras du Maximoff se refermèrent autour de lui et le Jaëger ferma les yeux, profita de l’étreinte, de sa chaleur. « Chut, là... Ça va aller. » Non, ça n’irait pas. Rien ne pourrait aller, pas après ça.
Pietro s’écarta et chercha son regard, mais Amadeus n’osa pas le croiser. « Dis-moi ce qu'il se passe, Ama. C'est toi l'empathe, mais t'as réussi à me stresser comme un puceau devant sa première meuf... » Il aurait ri, dans d’autres circonstances. Le Maximoff arrivait toujours à lui tirer un sourire, même lorsque ça n’allait pas trop. Mais là, ça n’allait pas du tout et sa tentative tomba à plat. Péniblement, Amadeus releva les yeux vers lui, regrettant déjà leur étreinte. « Elle est passée, » murmura-t-il d’une voix rauque. « La loi, le— le recensement. C’est passé. Pietro, je-- » Voilà, ils y étaient. A cet instant précis, terrible, où ce qu’il allait dire par la suite pourrait lui faire perdre ce qu’il avait enfin trouvé.

« Ils ont créé cette unité, c’est— L’Unité de Protection des Humains. » Un rire jaune lui échappa. « Ses agents vont veiller à ce que la loi soit respectée et-- » Il secoua la tête, passa une main dans ses cheveux. « J’ai été sélectionné, » avoua-t-il enfin. Une grimace déforma ses traits et il détourna le regard, incapable de fixer Pietro plus longtemps. « Je suis flic, je respecte la loi, je la fais appliquer, » récita-t-il d’un ton monocorde. « Je dois-- » Il s’écarta, tourna le dos au jeune homme et serra les poings. « Si je ne me recense pas et qu’ils apprennent ce que je suis, je perdrai mon boulot. J’ai bossé comme un dingue pour ça, je—J’ai tout fait pour en arriver là et si je fais un faux pas, un seul, je perdrai tout et je peux pas, ça ne peut pas arriver, » fit-il rageusement.
Il se mit à faire les cent pas, refusant toujours de croiser le regard de Pietro. « Si je me recense, ils me voudront absolument dans cette unité, je ne pourrai pas refuser, mon pouvoir— ils voudront l’utiliser. Les types qu’ils ont recrutés… c’est tous des anti-mutants, je les connais. Il va y avoir des abus, alors je me dis—je sais pas, je pourrais peut-être faire une différence, je-- » Il s’arrêta brusquement de tourner en rond et prit appuis sur la table de la cuisine. Ses poings étaient tant serrés que ses phalanges avaient blanchi et ses épaules tremblaient. « Je sais que tu ne te recenseras pas, » déclara-t-il posément. « Ce n’est pas toi et quoi que je décide de faire, je ne te forcerai jamais à accepter une connerie pareille. » Il voulait que Pietro comprenne cela, qu’il ne s’imagine pas une seule seconde qu’Amadeus pourrait exiger un truc pareille de sa part.

« Mais j’ai peur, » admit-il d’une voix misérable. « Cette loi, c’est que le début, ils ne s’arrêteront pas là. Pas après les attentats, ce que certains mutants peuvent faire, c’est— » Il s’interrompit et ferma les yeux, revoyant les cadavres de ses collègues dans le commissariat, le massacre orchestré par un seul mutant. « Putain, j’ai jamais été aussi terrifié de ma vie. J’ai décidé d’être flic pour protéger les gens, j’ai pas signé pour ça, j’ai jamais voulu de ça. » Il devrait se taire, s’arrêter là, laisser Pietro en placer une. Mais il craignait sa réaction, ce qu’il pourrait dire. Et s’il décidait qu’il ne pouvait pas rester avec lui, s’il décidait de se recenser et de rejoindre l’UPH ? Et s’il s’enfuyait à nouveau, l’abandonnait à son sort pathétique de couard ?
Ils étaient ensemble depuis un mois. C’était rien, un mois. Mais pour la première fois de sa vie, Amadeus n’avait pas à se cacher, avec le mec qu’il fréquentait. Pour la première fois, il était entier et il savait qu’il pouvait compter sur lui pour l’aider, quand son don devenait incontrôlable. Pour la première fois de sa vie, Amadeus avait l’impression d’avoir une famille et d’être apprécié pour ce qu’il était vraiment. Il se sentait en sécurité, comme jamais il ne l’avait été. Un mois, ce n’était rien, mais putain, il était amoureux. Il n’avait pas prévu ça, il ne s’était pas attendu à ce que ça lui arrive un jour, pas aussi fort, pas comme ça. Mais il aimait Pietro et l’idée que tout ça puisse mettre un terme à ce qu’ils avaient réussi à construire jusqu’ici le terrifiait. Il lutta contre les larmes, il ne voulait pas paraître plus pathétique qu’il ne l’était déjà, mais ça faisait mal.

Imaginer qu’il pourrait perdre Pietro lui faisait plus mal que les coups de son père, que cette fois où il s’était pris une balle, que les maux de têtes terribles qu’il avait quand il ne maîtrisait plus son don. Ca faisait plus mal encore que les moqueries, les mensonges, la solitude.
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pietradeus #4


 
Il n'avait même pas réussi à le faire sourire. Ce n'était pas habituel. Pietro fronça les sourcils. Son inquiétude revenait au galop. Et les yeux tristes d'Amadeus n'arrangeaient rien. « Elle est passée. » Pietro ne comprend pas. La douleur dans la voix de son amant ne le rassure en rien. « La loi, le– le recensement. C'est passé. Pietro, je-- » Il fit un pas en arrière. Malgré lui, et parce que toute l'horreur de la situation le saisissait. Cette loi dont il entendait les rumeurs depuis maintenant plusieurs semaines... C'est une réalité. Ils seront chassés. Traqués. Marqués au fer rouge. Ce recensement sera leur étoile de David. Pietro déteste l'avenir qui se dessine et dont il imagine le pire. « Ils ont créé cette unité, c'est– L'Unité de Protection des Humains. » Il eut un bref rire, nerveux. Pietro se retint de sursauter. « Ses agents vont veiller à ce que la loi soit respectée et-- J'ai été sélectionné. » Son cœur manqua un battement. Aurait-il pu s'attendre à pire ? Voilà que ses craintes se confirmaient : aucun bonheur ne dure vraiment. Amadeus était incapable de le regarder plus longtemps, et il détourna vivement les yeux. Le jeune Maximoff savait ce que cela voulait dire. Il n'était pas idiot. « Je suis flic, je respecte la loi, je la fais appliquer. » Il n'avait même pas l'air d'y croire. Le brun déglutit difficilement. « Je dois-- Si je ne me recense pas et qu'ils apprennent ce que je suis, je perdrai mon boulot. J'ai bossé comme un dingue pour ça, je– J'ai tout fait pour en arriver là et si je fais un faux pas, un seul, je perdrai tout et je peux pas, ça ne peut pas arriver. » L'inspecteur tournait le dos à son amant maintenant. Son ton était épris d'une rage qu'il peinait à contrôler. Il commença à marcher, arpentant son vestibule, le salon ouvert, et toujours il évitait le regard de Pietro, qui lui ne cherchait que les yeux de son policier. « Si je me recense, ils me voudront absolument dans cette unité, je ne pourrai pas refuser, mon pouvoir– ils voudront l'utiliser. Les types qu'ils ont recrutés... c'est tous des anti-mutants, je les connais. Il va y avoir des abus, alors je me dis– Je sais pas, je pourrais peut-être faire une différence, je-- » Cette idée ne plaît pas au brun. Il n'a pas envie qu'Amadeus soit en première ligne. Surtout s'il doit avouer à ses futurs collègues anti-mutants qu'il a un pouvoir, devenant une cible de choix pour eux ; et pas de retour en arrière possible. Ama le savait, il devait bien le savoir. Pourquoi considérait-il encore cette possibilité ?

« Je sais que tu ne te recenseras pas. » Le ton de l'inspecteur est plus calme, soudain. Il l'annonce comme une évidence. Pietro hoche doucement la tête, gardant le silence. Ama ne peut pas le voir, il lui tourne toujours le dos, les mains posées sur la table de la cuisine. Son dos s'arque à chaque respiration qu'il prend. Il voudrait enlacer sa taille, calmer les battements trop rapides de son cœur. Il reste immobile, dans l'entrée, pourtant. « Ce n'est pas toi quoi que je décide de faire, je ne te forcerai jamais à accepter une connerie pareille. » Il avait envie de sourire. Amadeus le connaissait bien, oui. Il garda ses lèvres closes et pincées, incapable de bouger. Cette nouvelle l'avait tétanisé. Il attendait le moment où le blond lui dirait que tout était fini entre eux. Pietro ne comptait pas respecter la loi – il ne l'avait jamais fait. Ama le savait. Quand il s'agissait de petits vols, ce n'était pas très grave. Son amant passait outre. Maintenant qu'il s'agissait du recensement mutant – une loi fédérale tout juste votée – peut-être que c'était une raison suffisante pour rompre ? Cette perspective plus mutique et figé qu'il ne l'avait jamais été. « Mais j'ai peur. Cette loi, c'est que le début, ils ne s'arrêteront pas là. Pas après les attentats, ce que certains mutants peuvent faire, c'est–  » Sa voix se brisa. « Putain, j'ai jamais été aussi terrifié de ma vie. J'ai décidé d'être flic pour protéger les gens, j'ai pas signé pour ça, j'ai jamais voulu ça. »

Il y a un petit moment de flottement. Amadeus se tait, mais Pietro n'ose pas prendre la parole. Ils se tiennent là, en silence et immobiles. Ils imaginent ce que leur monde va devenir. Ce que leur histoire va devenir. Puis le brun s'éclaircit la gorge. « Ama. Regarde-moi. » Rien ne change et il ne bouge pas. « Regarde-moi ! » Il a haussé le ton, mais sans agressivité. Juste un peu plus d'autorité. Son inspecteur se tourne. Il voit le visage soucieux, désespéré, le visage d'un homme complètement noyé. Amadeus ne sait pas quoi faire pour arranger la situation. Il est dans l'impasse. Incapable de le laisser là, bras ballants, yeux rougis, Pietro fait un pas, un deuxième, un troisième, et son torse frappe celui de son inspecteur lorsque leurs deux corps entrent en contact. Il a les mains sur ses joues, qui serrent un peu fort et leurs regards s'accrochent. « Eh, eh. On va trouver une solution, d'accord ? » Ses jambes le démangent. Son instinct lui dit de fuir, de prendre Wanda sous l'un de ses bras, Ama sous l'autre, et de foutre le camp loin de ce bordel. « On n'est pas obligés de rester. On pourrait faire notre vie ailleurs. Être heureux ailleurs. » Il essaie de garder une voix forte, mais il entend bien les tremblements. Et puis, il sait ce que le blond dira. Je ne fuirai pas. Parce qu'il n'est pas comme le jeune Maximoff, dans le fond. Pas aussi lâche, pas aussi libre. Ses responsabilités l'attachent et l'enferment. « Non, je sais. » Leurs souffles se mêlent. Il n'a besoin que de murmurer pour qu'Ama l'entende. « Ce n'est pas toi, de tout quitter comme ça. » Il pose un baiser sur ses lèvres, un petit baiser léger qu'il n'approfondit pas, mais qui a le goût de l'habitude, le goût d'un amour qui dure. Puis ses mains lâchent les joues d'Amadeus. Il recule, se passe la main dans les cheveux. « C'est mon accord, que tu veux ? Ou mon avis ? » C'est à lui de faire les cent pas. « Parce que je comprends pourquoi tu veux te recenser. Pourquoi tu veux rejoindre cette unité de grands cons. » A mesure qu'il parle, il sent la colère grimper dans sa gorge ; pas contre Amadeus, mais contre ce gouvernement, contre ces instances prêtes à tout pour parquer les mutants. Pour calmer leurs peurs et asseoir leur supériorité de sapiens. « Je sais comment tu fonctionnes. Et tu as raison. Tu pourrais faire la différence. » Il s'arrête et fait face à son inspecteur. « Mais – et c'est mon égoïsme qui parle, d'accord ? – je veux pas. J'ai pas envie de te voir te mettre en danger comme ça, j'ai pas envie que tu assumes ta mutation face à des coéquipiers aussi stupides et fermés d'esprit. Parce qu'un jour, c'est possible que ta vie soit entre leurs mains, et ils pourraient te laisser mourir simplement parce que t'es différent. » Sa voix monte d'un octave. Il parle fort et il déblatère la peur qui lui ronge les sangs. « Tu veux protéger les gens, c'est honorable. Moi je m'en fous des autres ! Je veux protéger Wanda, et je veux te protéger toi. » Il serre les poings, reste droit comme un piquet, à quelques pas d'Amadeus. Il trépigne. Soudain un cri d'agacement s'échappe d'entre ses lèvres. « Putain ! Je le savais, je le savais que ça allait merder à un moment donné ! » Il parle dans sa barbe, il ne regarde pas Ama. Il fait le tour du canapé, il a envie de frapper du pied la table du salon mais se retient, et très vite cette déambulation se transforme en une course effrénée. Il envoie valser les dossiers, les coussins, les bibelots, avec sa marche super-rapide, il creuserait bien un trou dans le sol pour y cacher son inspecteur. Il s'arrête soudain, juste devant Ama. Deux mètres, à peine. Pietro pleure. « J'veux pas te perdre, Ama... »


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Le silence s’installa et Amadeus laissa quelques larmes rouler le long de ses joues avant de les essuyer d’un revers de manche, dans un geste rageur. Ses doigts se refermèrent autour du comptoir de la cuisine et il serra à s’en faire mal. « Ama. Regarde-moi. » fit Pietro, mais il refusa de bouger. Il n’osait pas croiser son regard, il avait peur de ce qu’il pourrait y voir. « Regarde-moi ! » Le changement de ton le fit légèrement sursauter et Amadeus se retourna lentement, les yeux rivés au sol. Il inspira profondément et finalement, posa un regard presque timide sur le jeune homme. Il ouvrit la bouche, prêt à s’excuser pour son accès de rage, son discours sans queue ni tête, mais le Maximoff ne lui laissa pas le temps de parler. Son corps entra brutalement en contact avec le sien, chassant presque l’air de ses poumons. Puis les paumes chaudes de son amant se posèrent sur ses joues et Amadeus ferma les yeux en laissant échapper un souffle tremblant. Quand il ouvrit les yeux, Pietro n’était plus qu’à quelques centimètres de lui, le regard plongé dans le sien et il éprouva à nouveau ce sentiment de sécurité qu’il craignait tant de perdre. « Eh, eh. On va trouver une solution, d'accord ? » fit-il d’une voix douce et Amadeus emprisonna sa lèvre inférieure entre ses dents. Il ne partait pas, alors ? Il restait vraiment, même s’il décidait de se recenser ? « On n'est pas obligés de rester. On pourrait faire notre vie ailleurs. Être heureux ailleurs. » L’inspecteur fronça les sourcils et ouvrit la bouche, mais encore une fois, comme toujours, Pietro fut plus rapide. « Non, je sais. Ce n'est pas toi, de tout quitter comme ça. » Un sourire triste se dessina sur ses lèvres.
Pietro le connaissait bien, lui aussi. Les lèvres de son amant se posèrent sur les siennes, un court instant, mais cela suffit à rassurer Amadeus, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Le jeune homme s’écarta et passa une main dans ses cheveux déjà en bataille et sa présence, sa chaleur lui manquèrent immédiatement. « C'est mon accord, que tu veux ? Ou mon avis ? » Amadeus fronça les sourcils. Il n’en savait rien. Il ne lui demandait pas son accord. Tout comme il n’exigeait rien de Pietro, il s’attendait à ce que ce dernier le laisse faire ce qu’il estimait être le mieux pour lui. Alors son avis, oui. Le Maximoff se mit à faire les cent pas et le blond referma ses bras autour de lui-même, un geste qu’il n’avait pas fait depuis longtemps, mais il se sentait vulnérable. Plus que jamais. « Parce que je comprends pourquoi tu veux te recenser. Pourquoi tu veux rejoindre cette unité de grands cons. Je sais comment tu fonctionnes. Et tu as raison. Tu pourrais faire la différence. » Le regard du jeune homme s’éclaira un peu, à cela.

Il le pensait vraiment, qu’il pourrait faire la différence ? Empêcher l’UPH de casser gratuitement du mutant, d’abuser de son statut, de ses pouvoirs ? Il était tout seul, après tout. Quelle différence pouvait-il bien faire ? Pietro s’immobilisa brusquement et leva les yeux vers lui. « Mais – et c'est mon égoïsme qui parle, d'accord ? – je veux pas. J'ai pas envie de te voir te mettre en danger comme ça, j'ai pas envie que tu assumes ta mutation face à des coéquipiers aussi stupides et fermés d'esprit. Parce qu'un jour, c'est possible que ta vie soit entre leurs mains, et ils pourraient te laisser mourir simplement parce que t'es différent. » Les traits d’Amadeus s’adoucirent et son cœur se serra. L’inquiétude de Pietro lui réchauffa la poitrine, parce qu’il pouvait la sentir émaner de lui, sincère.
« Tu veux protéger les gens, c'est honorable. Moi je m'en fous des autres ! Je veux protéger Wanda, et je veux te protéger toi. » Il pourrait le laisser faire. Il en avait envie, après tout. Laisser tomber, laisser Pietro s’occuper de tout. Le laisser prendre soin de lui, comme il avait terriblement envie, besoin, que quelqu’un le fasse. Mais il ne fuyait pas. Il n’avait jamais fui, ce n’était pas son genre. Et ça, son amant l’avait bien compris. Amadeus avait été seul si longtemps, il n’avait eu que lui sur qui compter depuis tant d’années qu’il avait appris à faire face à tous les obstacles sans attendre qu’on lui vienne en aide.

Il avait survécu comme ça, et il n’était pas prêt d’agir différemment. Même s’il en avait envie, parfois. Ce n’était pas dans sa nature, tout simplement. « Putain ! Je le savais, je le savais que ça allait merder à un moment donné ! » Amadeus sursauta et écarquilla légèrement les yeux, à cela. Que quoi, allait merder ? La situation des mutants, ou eux ? Sa gorge se noua et il détourna le regard. Un grand fracas le força néanmoins à relever la tête et il serra les dents en voyant que Pietro semait la pagaille dans son salon. Il ne s’en rendait probablement même pas compte, dans sa colère, aussi Amadeus ne pouvait pas se résoudre à lui en vouloir. Il resta là, immobile, à attendre que le jeune homme s’arrête enfin de bouger. Il se figea à quelques mètres de lui et l’inspecteur leva un regard inquiet vers le mutant.
Il vit les larmes et le désespoir dans ses yeux. « J'veux pas te perdre, Ama... » Son cœur manqua un battement. Il était empathe, il percevait les émotions de Pietro quand il était en sa présence, même s’il faisait toujours de son mieux pour contrôler son pouvoir. Mais il y avait une grande différence entre percevoir l’affection de son amant et l’entendre prononcer de tels mots. Il n’avait jamais réussi à se convaincre qu’il était plus qu’une expérience pour Pietro, jusqu’à présent. C’était probablement pour cela qu’il avait pensé que le Maximoff s’enfuirait sûrement en apprenant qu’il songeait à se recenser. Mais à présent, il avait la confirmation qu’il était plus qu’une expérience. Qu’ils étaient plus que ça.

Alors Amadeus franchit la distance qui les séparait et referma ses bras autour du jeune homme. Il glissa une main dans ses cheveux et vint loger le visage de Pietro dans le creux de son épaule. « Tu ne me perdras pas, » murmura-t-il d’une voix faible. « Je suis gay et j’ai grandi dans ce quartier, je suis parfaitement capable de gérer une bande de connards fermés d’esprit, » ajouta-t-il avec un rire rauque. Il reprit rapidement son sérieux et nicha son nez dans les cheveux de Pietro, les yeux fermés. Il resta silencieux quelques secondes, la gorge nouée. « Je protège des gens en étant flic. Si je rejoins l’UPH, c’est pour te protéger toi, » avoua-t-il dans un souffle. « Tu seras beaucoup plus en danger que moi, en refusant de te recenser. Je sais que tu cours vite, mais ça ne suffira pas toujours et-- » Il s’écarta légèrement, pour plonger son regard dans celui de Pietro. « Je ne te perdrai pas. C’est hors de question, » fit-il en secouant la tête. « Avec toi, je— je peux être moi, réellement, sans rien cacher, sans mentir, j’ai—j’ai jamais-- » Il appuya son front contre celui du jeune homme et ferma les yeux, le temps d’inspirer profondément.
« Tu m’as sauvé, okay ? Chaque jour, tu me sauves. » Sa voix se brisa et il glissa ses mains dans la nuque de Pietro. « Te perdre, c’est ça qui me terrifie le plus. » Il effleura ses lèvres des siennes, tendrement. « J’ai peur que si je décide de me recenser, si je rejoins l’UPH, tu finisses par me détester, » admit-il misérablement. Après tout, il se haïssait déjà de considérer cette possibilité.
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Ses larmes mouillèrent les joues, le cou, les épaules d'Amadeus lorsqu'il effaça la distance les séparant, et le serra contre lui. C'est là qu'il aurait voulu passer le reste de ses jours. Là qu'il aurait voulu mourir. Il n'y aurait pas cru, pas un seul instant, si quelques années plus tôt, on lui avait annoncé la couleur de son amour. Lui-même n'y croyait toujours pas. Il ne regardait pas les hommes dans la rue. Il ne regardait pas les femmes non plus. Il regardait Ama et Ama lui suffisait, Ama était tout. La première fois qu'il s'était perdu dans ses yeux, qu'il les avait vu au plus près. Ces iris ouverts sur le monde, au bleu-vert plein de peine. Oui, il avait aimé ces iris d'abord, et il avait aimé tout le reste ensuite. Son souffle et son sourire, la force de ses mains, ses cheveux épars et ses lobes ridicules, sa démarche un peu pataude, ses vêtements trop simples, ses fesses toutes rebondies – le parfait oreiller – et son odeur, ses baisers, son rire idiot. Tout avait commencé avec ces iris-là. « Tu ne me perdras pas. » murmura le blond. « Je suis gay et j'ai grandi dans ce quartier, je suis parfaitement capable de gérer une bande de connards fermés d'esprit. » Le voilà, ce rire idiot. Mais ça ne suffit pas à rassurer Pietro. Il a les mains collées aux épaules de son inspecteur, il le serre si fort qu'il a l'impression de plus jamais pouvoir s'en séparer. « Je protège des gens en étant flic. Si je rejoins l'UPH, c'est pour te protéger toi. » Le brun grogne. Il n'a rien demandé. « Tu seras beaucoup plus en danger que moi, en refusant de te recenser. Je sais que tu cours vite, mais ça ne suffira pas toujours et-- » Leur étreinte se desserre. Amadeus plante ses yeux dans ceux de Pietro. « Je ne te perdrai pas. C'est hors de question. Avec toi, je– je peux être moi, réellement, sans rien cacher, sans mentir, j'ai– j'ai jamais-- » Leurs fronts se touchent. Leurs souffles se mêlent. « Tu m'as sauvé, okay ? Chaque jour, tu me sauves. Te perdre, c'est ça qui me terrifie le plus. » Il dessine une esquisse de baiser sur les lèvres de Pietro. « J'ai peur que si je décide de me recenser, si je rejoins l'UPH, tu finisses par me détester. » Le brun laisse un petit rire s'échapper de sa gorge. « Te détester ? » A son tour, il fait le croquis d'un baiser, effleurant avec douceur le coin gauche des lèvres d'Ama, puis le coin droit, et enfin le plein milieu. « Je t'aime. Jamais je pourrai te détester. »

Il donne un dernier baiser à son amant, puis à contrecœur, il se sépare de lui. « Mais je cours vite. Plus vite que n'importe qui. Personne ne me rattrape, à moins que je les laisse faire. » Il fait un sourire à son inspecteur. Après tout, il l'a laissé le rattraper – et vu où ils en sont maintenant, tant mieux. « Tu ne rejoins pas l'UPH pour moi. Je refuse que tu intègres cette unité pour moi. » Ils sont encore proches l'un de l'autre, mais quelques pas les séparent. Trop de proximité empêche Pietro de se concentrer. « Fais-le pour toi, fais-le parce que tu veux aider les autres mutants, parce que tu veux calmer les ardeurs de tes collègues, parce que tu crois en l'UPH et en leurs valeurs, en la surveillance des homo superior, en la prévention et la protection des civils. Fais-le pour toi. » Mais c'est trop dur de rester loin, trop dur de le voir à quelques pas, alors il fait deux pas en avant, il attrape les mains d'Amadeus et les glisse dans les siennes. « Fais-le pour les bonnes raisons. Sinon, tu vas te détester. Et je peux pas t'aimer pour nous deux. » Ses doigts resserrent leur prise sur ceux du blond. Il porte les mains de l'inspecteur à ses lèvres, déposent un baiser dessus. « Mais j'ai besoin que tu me promettes-- promets-moi de protéger Wanda. » Il laisse les mains d'Amadeus retomber, il le fixe droit dans les yeux. Ses iris le chavirent. « Je cours vite. Pas elle. Et son pouvoir, il est-- elle est bien plus puissante que moi. Elle est la plus puissante de tous les mutants, Amadeus. » Il recule, se heurte au comptoir de la cuisine, se passe une main dans les cheveux. « Bon sang, j'ai besoin d'une bière. » fait-il pour lui-même. En un éclair, il a sorti deux bouteilles du frigo, les a décapsulé, et il boit déjà au goulot de la sienne. L'autre, il la tend à Ama, qui la saisit sans plus de concessions. « Je dis pas ça par fierté, parce qu'elle est ma sœur jumelle. » ajoute Pietro, après avoir bu quelques gorgées. « Elle peut altérer la réalité. Si l'UPH l'apprend, ils voudront sa tête. » Le brun est pris d'un frisson. Il ne perdra pas Wanda. Il ne peut pas la perdre. Jamais. Son regard, alors dans le vague, remonte vers Amadeus. « Je peux te le dire, ça, hein ? Tu n'es pas encore de l'UPH, je-- est-ce qu'il va falloir qu'on ait des secrets, l'un pour l'autre ? Je vais devoir faire attention à ce que je te raconte ? » Il boit encore, essaie d'oublier combien la situation va devenir difficile, pour eux deux. « C'est ça, qui me fait peur. Où ira ta loyauté ? A moi, à nous … ou à eux ? »


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Il avait fini par avouer ce qui le dérangeait réellement dans cette situation, dans ce choix qu’il avait à faire. Parce qu’il sentait bien que se recenser et rejoindre l’UPH était la meilleure solution. Mais il craignait que cela finisse par les séparer. Après tout, il serait surveillé, constamment. Cela ne signifiait pas qu’il ne pourrait plus voir Pietro, mais au moins qu’ils devraient être particulièrement prudents. Et puis, le jeune homme affirmait comprendre sa décision aujourd’hui, mais en serait-il toujours ainsi ? Lorsque le Jaëger serait forcé d’arrêter des mutants et de les recenser alors qu’ils n’en avaient pas envie, pourrait-il continuer d’accepter son choix ? Il n’était même pas sûr de pouvoir continuer à se regarder dans un miroir, s’il décidait de rejoindre cette unité. Oh il avait de bonnes intentions, mais pour pouvoir les mener à bien, il allait devoir prouver qu’il était de leur côté, il allait devoir faire des sacrifices. Un petit rire résonna et Amadeus fronça les sourcils, surpris. « Te détester ? » fit-il et l’inspecteur se raidit bien malgré lui. Alors Pietro déposa un baiser aux coins de ses lèvres, les effleurant à peine, mais ce contact tendre suffit à le rassurer. « Je t'aime. Jamais je pourrai te détester. » Son cœur manqua un battement dans sa poitrine. Le jeune homme lui laissa à peine le temps de digérer ce qu’il venait de dire, comme s’il n’avait même pas remarqué que c’était la première fois qu’il lui disait ces mots, la première fois qu’il lui confirmait ses sentiments. Le Maximoff s’écarta de lui et l’inspecteur voulut le rattraper mais au lieu de cela, il se concentra pour ne pas laisser le torrent d’émotions qu’il éprouvait prendre le contrôle sur lui. Pour une fois, elles étaient toutes à lui. Il se maîtrisait mieux, depuis que Pietro était entré dans sa vie. Il ne se l’expliquait pas, mais c’était comme si son amant lui permettait de se concentrer sur un point fixe, sur ses propres émotions, sans se laisser parasiter par celles des autres.
Alors il savait que tout ce qu’il éprouvait actuellement n’était qu’à lui. Il n’avait pas ressenti cela depuis des années et il en avait oublié ce que c’était, que d’être perdu dans ses propres sentiments. N’importe qui d’autre aurait détesté cela, probablement. Mais pour la première fois depuis bien longtemps, Amadeus se sentait libre. Et Pietro était celui qui lui avait apporté ce répit, cette ancre dont il ne pouvait plus se séparer. « Mais je cours vite. Plus vite que n'importe qui. Personne ne me rattrape, à moins que je les laisse faire. Tu ne rejoins pas l'UPH pour moi. Je refuse que tu intègres cette unité pour moi. » Le Jaëger baissa la tête et coinça sa lèvre inférieure entre ses dents. « Fais-le pour toi, fais-le parce que tu veux aider les autres mutants, parce que tu veux calmer les ardeurs de tes collègues, parce que tu crois en l'UPH et en leurs valeurs, en la surveillance des homo superior, en la prévention et la protection des civils. Fais-le pour toi. » Amadeus tiqua. Il pouvait les rejoindre parce qu’il pensait réellement pouvoir aider les autres mutants, parce qu’il voulait calmer les tensions.

Mais de là à dire qu’il croyait en l’UPH et ses valeurs ? En la surveillance des homo superior ? Chaque être humain était un danger potentiel, on ne les surveillait pas autant qu’on allait le faire pour les mutants, pourtant. Personne n’avait jamais surveillé son père, personne n’avait jamais su prévenir sa violence. Ça ne l’avait pas empêché de mettre la vie de son propre fils à de nombreuses reprises. Les mutants faisaient peur à cause de la puissance de leurs pouvoirs. Mais la plupart d’entre eux n’avaient jamais eu d’intentions hostiles et n’en auraient jamais. Pire encore, certains n’avaient jamais souhaité faire le moindre mal à des humains, mais pourraient bien ressentir cette envie, à force d’être traités comme des parias, des monstres.
Il voulait que l’on puisse empêcher des attentats semblables à ceux du 8 février. Il voulait que les humains se sentent en sécurité. Mais pas aux dépens des mutants. Et il craignait sincèrement qu’une loi passée dans un tel climat de terreur et de haine n’aurait que de mauvaises répercussions.

Pietro le tira de ses pensées en saisissant ses mains et il releva enfin la tête. « Fais-le pour les bonnes raisons. Sinon, tu vas te détester. Et je peux pas t'aimer pour nous deux. » Amadeus sentit sa gorge se nouer, mais il hocha la tête. Il avait de bonnes raisons. Il pouvait se concentrer là-dessus. « Mais j'ai besoin que tu me promettes-- promets-moi de protéger Wanda. Je cours vite. Pas elle. Et son pouvoir, il est-- elle est bien plus puissante que moi. Elle est la plus puissante de tous les mutants, Amadeus. » Le blond fronça de nouveau les sourcils. Ils n’avaient jamais vraiment parlé du pouvoir de Wanda. Pietro lui avait seulement révélé qu’elle était plus puissante que lui, que son don avait été une véritable plaie à maîtriser, qu’elle éprouvait toujours de grandes difficultés, mais il n’en savait pas beaucoup plus. La plus puissante de tous les mutants ? Celui qui s’en était pris au centre commercial avait causé une impulsion électrique si forte que le bâtiment avait explosé. Celui de l’hôpital avait créé un véritable tremblement de terre. Et Amadeus ne voulait même plus repenser à celui qui s’en était pris au commissariat. Et Wanda était encore plus puissante qu’eux ? Que ce Magneto, qui avait saccagé une grande partie de la ville en s’enfuyant ?
Pietro s’écarta en chancelant et passa une main dans sa tignasse, l’air dépassé. « Bon sang, j'ai besoin d'une bière. » Un rire rauque échappa à Amadeus, qui ne sursauta même pas lorsque son amant réapparut devant lui avec une bière aux lèvres, l’autre tendue vers lui. Il commençait à s’y habituer, à force. Alors il s’en empara et en but une gorgée à son tour. « Je dis pas ça par fierté, parce qu'elle est ma sœur jumelle. Elle peut altérer la réalité. Si l'UPH l'apprend, ils voudront sa tête. » L’inspecteur écarquilla les yeux.

Altérer la réalité ? Ça voulait dire quoi, au juste ? Qu’elle pouvait changer n’importe quoi, comme ça, d’un claquement de doigts ? Un frisson lui parcourut l’échine à cette idée. Wanda pouvait faire ce qu’elle voulait. Littéralement ce qu’elle voulait. Pris de vertige, Amadeus ferma les yeux, comprenant mieux pourquoi ils étaient allés chercher de l’aide pour maîtriser leur pouvoir, peu importe d’où elle venait. Mais aussi, remerciant qui voudrait bien l’entendre que Wanda ne soit pas de la même veine que ce Magneto. Alors il eut envie de rire, tout à coup. Que pourrait bien faire l’UPH, le gouvernement, face à elle ? Rien du tout. Alors il comprenait à quel point Pietro avait raison. S’ils venaient à l’apprendre, ils voudraient l’abattre.
Ils se ficheraient pas mal des intentions et de la maîtrise de la jumelle Maximoff. Elle serait classée SS et traquée jusqu’à sa mort. « Je peux te le dire, ça, hein ? Tu n'es pas encore de l'UPH, je-- est-ce qu'il va falloir qu'on ait des secrets, l'un pour l'autre ? Je vais devoir faire attention à ce que je te raconte ? » Amadeus grimace et vacille un peu, comme s’il venait de se prendre un mauvais coup. « C'est ça, qui me fait peur. Où ira ta loyauté ? A moi, à nous … ou à eux ? » Sa mâchoire se crispa et il plongea un regard déterminé, presque en colère, dans celui de Pietro.

« A toi, » répliqua-t-il immédiatement, sans la moindre hésitation. « Toujours à toi. » Ce fut à son tour de s’avancer, pour effacer la distance qui les séparait, à son tour d’attraper ses mains pour les serrer dans les siennes. « Je ne te mentirai jamais, Pietro, » affirma-t-il avec assurance. Et il avait bien l’intention de respecter cette promesse. « Je n’ai pas l’intention de te mettre en danger. Ni Wanda, d’ailleurs. Je te promets de la protéger. » Sa sœur l’avait accueilli avec tellement d’enthousiasme, plaçant en lui une confiance à laquelle il ne s’était pas attendue. Être en compagnie des Maximoff et de Victor ce soir-là, dans leur appartement, ça s’approchait plus d’une famille que tout ce qu’Amadeus avait connu jusqu’ici. Il ne trahirait pas cela. Il ne voulait plus s’en séparer, pas après avoir découvert ce que ça pouvait être. « Alors s’il te plaît, ne me cache rien de toi à cause de tout ça, d’accord ? » murmura-t-il, la gorge serrée.
Il déglutit avec difficultés. « Ce que tu as dit-- » Un sourire presque timide se dessina sur ses lèvres. « Je ne sais pas si c’était sur le coup, si tu t’en es rendu compte, mais-- » Son sourire s’agrandit un peu, contrastant avec la gravité de leur discussion précédente. « Moi aussi, » dit-il simplement. Son cœur battait un peu trop vite, mais ce n’était pas gênant, cette fois-ci. Tout ce qu’il éprouvait pour Pietro n’avait rien de gênant. Alors il se laissait aller, embrassait pleinement ses sentiments pour le jeune homme, la sensation de sécurité et de bien-être qu’il éprouvait en sa présence.

Amadeus cessa totalement de mentir et de se voiler la face. Il cessa de cacher ce qu’il éprouvait.
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La colère dans la voix d'Amadeus était la rage d'un lion. « À toi. Toujours à toi. » Pietro ne put s'empêcher de sourire, avant que son inspecteur ne s'approche de lui et ne prenne ses mains, à son tour. « Je ne te mentirai jamais, Pietro. » Il aimait le son de cette promesse. Il espérait seulement qu'ils réussiraient à la respecter, l'un comme l'autre. « Je n'ai pas l'intention de te mettre en danger. Ni Wanda, d'ailleurs. Je te promets de la protéger. » Et c'était la phrase qu'il voulait entendre, la certitude dont le brun avait besoin pour s'abandonner complètement à Amadeus, et placer en lui la confiance qu'il voulait tant lui donner. Il serra les mains d'Ama, il approcha plus encore, embrassant leurs souffles. « Alors s'il te plaît, ne me cache rien de toi à cause de tout ça, d'accord ? » Pietro acquiesça. Il ne voulait pas garder de secret, pas pour Amadeus. En revanche, il ignorait s'il était capable de toujours tout lui raconter. Le Maximoff avait vécu une vie entière à cent à l'heure, sans être attaché à rien, ni à personne sinon Wanda. Il pouvait tout lui dire, à elle, parce qu'ils étaient jumeaux et qu'elle était prédisposée à l'aimer. Amadeus, ce ne serait probablement pas toujours le cas. Pietro se connaissait. Il n'était pas étranger aux erreurs de parcours. Il acquiesça quand même, parce qu'il ne comptait pas perdre son inspecteur pour un hypothétique secret dans le futur.

« Ce que tu as dit-- » Le blond sourit. « Je ne sais pas si c'était sur le coup, si tu t'en es rendu compte, mais-- » Il sourit plus fort. Il s'approche plus encore. Pietro perd la tête, quand la chaleur d'Amadeus vient brûler sa peau. « Moi aussi. » il fait. La main du brun attrape sa nuque et sans préavis, l'embrasse. Pas tendrement, mais avec avidité, comme si c'était leur dernier baiser. Il mord et il tire et il lèche et il possède, il possède ses lèvres, sa langue. Tout son être. Ils s'aiment. La plus belle connerie de l'univers, la raison majeure du cynisme de Pietro, et le voilà qui se laisse aller au sentiment le plus commun de tous, le plus unique en même temps. L'amour. Il en aurait ri, s'il n'avait pas eu la bouche déjà occupée.
Ils se séparent, à bout de souffle. Le brun a un sourire idiot. « Je propose qu'on termine cette discussion comme on sait si bien le faire. » Ses mains agrippent les cuisses du policier, et il le porte à sa taille, le pose sur le plan de travail de la cuisine. Leur baiser reprend, violent, passionné. Ils n'ont pas de temps à perdre. Pietro a peur de cette loi, peur du recrutement d'Amadeus. Il a ce sentiment d'urgence qui l'envahit, comme si chaque seconde l'éloignait un peu plus du blond. C'est idiot. Mais ces craintes le rongent. Il retire son tee-shirt, s'attaque à celui d'Ama. Dès l'instant où leurs torses sont nus, sa langue descend contre le cou de son amant, embrasse sa clavicule, dessine des cercles et taquine sa peau jusqu'aux tétons qu'il amuse. Il a faim de lui. Plus que ça, il est affamé. Ce n'est pas aussi tendre que leur première fois, pas aussi routinier ou confortable que les fois qui ont suivies. C'est pressant. Pietro déboutonne le jean d'Amadeus, il le tire vers le bas sans prendre le temps de lui enlever, et il s'attaque à sa virilité sans autre forme de procès. Son amant est déjà dur. Il ne le goûte pas, il ne s'attarde pas. Il le serre entre ses lèvres, et commence ses va-et-vient avec hargne. Les mains d'Ama se perdent dans ses cheveux, mais il gémit plus qu'il ne se plaint. Cette animalité, c'est peut-être ce dont ils ont besoin. C'est en tout cas, tout ce que peut donner Pietro en cet instant. Il quitte le sexe du blond, accuse son soupir de frustration, et retire son propre pantalon. Les deux sont nus, face à face, et le brun sourit. Il prend Ama à la taille, en deux secondes les voilà sur le canapé. Leurs baisers sont bruyants. Leurs érections se touchent, se battent mais c'est la proximité qu'ils recherchent, alors Pietro se colle plus fort contre Amadeus. Il veut sentir son cœur, il veut se fondre en lui – il refuse de le perdre. L'idée pourtant fait son bout de chemin. La peur, plutôt. A chaque coup de langue, à chaque coup de rein, à chaque contact entre leurs deux sexes, Pietro est convaincu que c'est leur dernière fois, et cette perspective lui fait mal. Tellement mal, qu'il a besoin d'être plus proche de son inspecteur encore. Ses ongles serrent la peau, l'écorchent. Amadeus se cambre. Il s'expose et Pietro en profite pour descendre encore, pour lui marquer la peau de ses dents et adoucir ses brûlures avec sa langue. Son esprit est embué. Il le veut. Il le veut, tellement il a peur de ne plus jamais l'avoir.

Une main l'arrête alors qu'il était devant l'objet de ses fantasmes. Ama le fait remonter doucement, lui pose la tête sur son torse. Pietro s'y allonge. Le cœur du blond bat la chamade. Enlacés de la sorte, l'excitation s'atténue pour devenir tendresse. L'urgence de Pietro s'éprend d'une tristesse qui lui tord les boyaux. « Tu l'as sentie, pas vrai ? » il murmure. « Ma peur... Elle t'envahit aussi ? » Sa voix tremble. Les mains de son inspecteur caressent son dos, ses cheveux. Il ne pourrait pas le perdre. Il ne peut pas le perdre. Il n'en a pas envie. Alors pourquoi cette urgence ? Pourquoi cette crainte, irrationnelle ? Parce que Amadeus rejoint l'UPH ? Ou parce que Pietro vient de réaliser qu'il lui a dit je t'aime ?


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Une main se glissa dans sa nuque et les lèvres de Pietro s’écrasèrent sur les siennes. Ça n’avait rien de tendre, mais ce n’était pas ce dont ils avaient le plus besoin, en cet instant. Ils le savaient tous les deux. Ils avaient besoin de l’autre, avec une force telle que les gestes tendres ne pouvaient plus suffire. Amadeus referma un bras autour de la taille du jeune homme, le pressant un peu plus contre lui, refusant de le lâcher. Jamais, juste jamais. Ils se séparèrent finalement pour reprendre leur souffle et le sourire de Pietro trouva son reflet sur les traits de l’inspecteur, qui sentait son cœur battre la chamade et ce n’était pas de la peur, ni de la colère, rien de tout ça. Juste le Maximoff et sa tignasse en bataille, son sourire, l’écho de son rire, la chaleur de ses baisers. Toutes ces choses qui le rendaient fou et lui donnaient envie de plus, toujours plus. « Je propose qu'on termine cette discussion comme on sait si bien le faire. » Un rire rauque échappa à Amadeus qui remonta ses bras pour les refermer autour de la nuque de son amant, lorsque ce dernier baissa les siens pour le soulever et l’asseoir sur le plan de travail de la cuisine.
Le mutant attaqua de nouveau ses lèvres et il répondit au baiser avec autant de hargne que lui. Ses mains libérèrent la nuque de Pietro et passèrent sous son tee-shirt, caressant sa peau, avant de s’en lasser et d’en vouloir plus. Le jeune homme sembla percevoir son agacement et retira son haut, avant de se charger de celui d’Amadeus. Il n’eut pas le temps d’en profiter car déjà, le plus jeune pressa ses lèvres dans son cou avant de tracer une ligne jusqu’à sa clavicule de sa langue. L’inspecteur glissa ses doigts dans les cheveux de Pietro qui s’attaqua à son jean avec empressement. Il souleva ses fesses du comptoir pour l’aider à baisser son pantalon et son boxer, mais son amant ne les laissa glisser qu’à mi-cuisses, avant de refermer ses lèvres autour de son membre déjà presque douloureusement tendu. « Fuck, » lâcha-t-il, surpris, en tirant sur les cheveux du jeune homme.

Ses doigts tremblants enserrèrent le crâne de Pietro, délicatement, comme pour s’excuser, tandis que des gémissements rauques lui échappaient, sous l’empressement du Maximoff. Amadeus était perdu, déjà. Ils avaient déjà été fébriles, empressés de toucher l’autre, mais jamais à ce point. La langueur et la tendresse qui représentaient habituellement leurs gestes avaient disparues, il n’y avait plus que le feu qui parcourait les veines de l’inspecteur, tandis que Pietro ne faisait preuve d’aucune pitié, le laissant essoufflé et tremblant alors qu’il venait à peine de commencer. Sa bouche était brulante, si délicieusement serrée autour de lui qu’il ne tiendrait probablement pas longtemps, mais il ne s’en préoccupait même pas, ça n’importait pas.
Finalement, le jeune homme s’écarta et Amadeus ne put retenir un grognement, frustré. Il posa un regard perdu, embrumé, sur Pietro qui bataillait à présent avec son propre pantalon. Alors l’inspecteur acheva de retirer le sien et ils se retrouvèrent nus, enfin. Le sourire de son amant était contagieux et se retrouver à nouveau pressé contre lui, ses lèvres sur les siennes, lui arracha un gémissement. Il comprit qu’ils s’étaient déplacés lorsque son dos entra en contact avec le canapé, mais il n’y prêta pas plus attention, se concentrant sur la peau nue à portée de main, la bouche de Pietro, son souffle chaud, erratique.


Leur corps, si proches, emprisonnaient leur érection, menaçant de rendre Amadeus complètement fou. C’était parfait, parfait mais toujours pas assez et il ne savait plus où donner de la tête, tant il désirait Pietro.

Pietro qui le désirait tout autant, Pietro qui n’était pas parti, Pietro qui l’aimait. Ses lèvres, sa langue et ses dents retraçaient, marquaient, abimaient chaque parcelle de peau qu’il pouvait atteindre sur le corps d’Amadeus. Pietro qui avait peur, aussi. Non, qui était terrifié, même. L’émotion était restée en sourdine un moment, mais plus le Maximoff faisait preuve d’empressement, plus sa peur semblait montrer d’un cran et elle en venait à étouffer l’inspecteur. Alors à contrecœur, il saisit le visage du jeune homme entre ses mains, l’empêchant d’aller plus loin, puis l’encouragea à remonter, jusqu’à venir loger sa tête sur son torse. Il se laissa faire, s’allongeant au-dessus de lui et les doigts encore un peu tremblants du Jaëger parcourent la peau de son dos, ses cheveux. « Tu l'as sentie, pas vrai ?  Ma peur... Elle t'envahit aussi ? » Amadeus ferma les yeux, pas besoin de confirmer cela, ce n’était même pas une vraie question, Pietro le savait très bien, qu’il l’avait sentie comme si cette peur était la sienne.
Il déposa un baiser sur le front du jeune homme, puis y appuya sa joue. « I’m not going anywhere, » murmura-t-il d’une voix rauque. Sa gorge se serra, la peur de son amant était contagieuse. « As long as you’ll have me, » ajouta-t-il. Il inversa leur position, faisant glisser Pietro en-dessous de lui, une main appuyée au-dessus de sa tête, pour plonger son regard dans le sien. Son autre paume se pressa contre la joue du Maximoff et il déposa un baiser sur ses lèvres. « You decide. » Parce que sa décision était prise depuis un moment déjà, réalisa-t-il. Parce qu’il savait ce qu’il éprouvait sans oser le dire, de peur de faire fuir son amant, depuis qu’il s’était pointé devant sa porte, trempé de la tête aux pieds, en affirmant qu’il était prêt à essayer. Parce que depuis le début, c’était Pietro qui menait la danse et ça ne le gênait pas de suivre, tant qu’il ne serait pas prêt à avoir de réelles attaches, lui qui courait toujours partout. C’était justement pour cela, qu’il l’aimait. « So there's nothing to be afraid of, » conclut-il avec un petit sourire, avant de capturer ses lèvres une nouvelle fois, tendrement, délicatement. Comme si Pietro était ce qu'il y avait de plus précieux dans ce monde.

Et pour Amadeus, bon sang ce qu'il pouvait l'être.
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a war is coming
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Il avait le cœur qui battait fort. Contre son oreille, il entendait battre celui d'Amadeus. Cette musique régulière calmait ses nerfs. Le blond déposa un baiser sur son front. Pietro ferma les paupières. « I'm not going anywhere. » Il le serra encore. « As long as you'll have me. » Puis ils tournèrent doucement sur le canapé, leurs corps nus ne se séparant pas une seule seconde. Le brun se retrouva en dessous de l'inspecteur, et leurs yeux s'accrochèrent. Un baiser. Ces baisers d'habitude qui lui teintait les joues de rose, lui teintaient le cœur d'un amour qu'il ne pensait pas un jour éprouver. « You decide. » Front contre front, leurs souffles embrassés, embrasés, si proches l'un l'autre. « So there's nothing to be afraid of. » finit le policier, souriant. Un baiser encore, une habitude encore. Le silence à nouveau. Leurs lèvres et le bruit amoureux de leur rencontre, mais ils n'iront pas plus loin. Pietro ne veut pas aller plus loin, pas ce soir, pas avec le cœur autant épris de craintes qui, bien que calmées, restaient fortes. « But I'm afraid, though. » Il le dit sans trémolos dans la voix, sans larmes dans les yeux. Il le dit parce qu'il veut être honnête envers son amant. « I've never been afraid of anything before. Can you believe that ? » C'est son tour de sourire. Un baiser. « Of course you can. » murmure-t-il, pour lui-même. Il repousse Amadeus doucement, et il s'assied à côté de lui, sur le canapé. Il pose sa tête sur son épaule. Sa chaleur le traverse. Ses inspirations, ses expirations... y a-t-il plus belle litanie ? « I can't lose you. I feel like... I would die, if I lost you. I hate that. » Il soupire doucement. « I hate that you became such an important part of me. You're my weakness. » Il se redresse, regarde son inspecteur dans les yeux et il est triste, le sourire qu'il lui offre. « A beautiful one. » Une habitude de leurs lèvres. Pietro quitte le sofa.

Il marche nu jusqu'à ses vêtements, il prend son temps – ce n'est pas son genre. Il enfile son caleçon, son pantalon. Il prend ceux d'Amadeus aussi, les lui apporte. « I get it, Ama. You need to do this. You wouldn't be you if you didn't. » Qu'est-ce qu'il raconte ? Il passe son tee-shirt autour de son cou, le tire jusqu'à sa taille. « But I can't just sit around and wait for you to come home every night. » Il ne sait pas trop où il va, avec ça. Son cœur ne bat plus aussi fort. Son cœur ne bat plus des masses. « I'm gonna go, Ama. » Ses mains tremblent, alors il enfile sa veste et il les cache dans ses poches. « I'll make myself useful. I'll defend my people, defend the ones who don't want to be on a list, who don't want to be out on the open. » Il ferme son cœur et il ferme les yeux et il ferme tout, il ferme tout, quelque part à l'intérieur il court loin de ce qu'il est en train de faire, loin d'Ama, mais ses pas sont lents alors qu'il se rapproche de la porte. Ses os sont du plomb, ses muscles sont du plomb, sa peau est une carcasse qu'il traîne sans conviction. « I'll get in your way and I don't want to be involved with you when it happens. You can't be my weakness. I can't have any weaknesses. Not now. » Il passe le revers de sa main sur sa joue, essuie une larme qu'il aurait voulu ne pas pleurer. « I love you Ama. I'm sorry. » Il passe la porte, et elle baille encore lorsqu'il commence à courir, en bas de l'immeuble et dans les rues de New-York, il court comme s'il voulait se détacher de sa propre peau, tuer son propre cerveau. Mais ça changera rien. Il vient de tourner le dos à Amadeus. Il a envie de vomir. Gerber son propre cœur.


electric bird.
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a war is comingWar is coming and we're stuck here. Here with the many pains, with the little tears. Hearts once open and now closing down, they wanna get even, want to jerk around. Threat is smearing all over me, no one to notice, Recognize me, no call for and oh. We can wash it away.

Le sourire d’Amadeus se fane. Parce qu’il a senti la tristesse de Pietro avant même qu’elle n’atteigne son sourire et son regard. D’où vient-elle, cette soudaine tristesse ? Il veut ramener le jeune homme contre lui, le serrer dans ses bras pour lui dire qu’il n’a pas à s’en faire, qu’il ne sera pas une faiblesse parce qu’il n’a pas l’intention de se mettre dans une situation où Pietro aura besoin de faire un choix. Mais il se lève et tout d’un coup, l’inspecteur a froid. La gorge nouée, il le regarde attraper ses vêtements et les enfiler, tandis que lui se sent ridicule, planté sur le canapé. Le Maximoff lui apporte les siens et il s’en empare sans trop s’en rendre compte, d’une main tremblante. Il passe son caleçon, un t-shirt, pour ne pas être le seul complètement nu dans le salon. Pour se sentir moins stupide. « I get it, Ama. You need to do this. You wouldn't be you if you didn't. » Mais alors pourquoi cette tristesse ? Pourquoi cette distance entre eux ? « But I can't just sit around and wait for you to come home every night. » Il fronce les sourcils. Ce n’est pas ce qu’il lui demande de faire. Il n’a jamais demandé cela. Amadeus ouvre la bouche pour lui dire exactement ces paroles, mais Pietro est plus rapide, comme toujours. « I'm gonna go, Ama. » Il a l’impression de se prendre une gifle.
Le blond cligne des yeux un peu stupidement. Il ne comprend pas. Ils avaient réglé le problème pourtant, non ? Ils allaient bien, tout allait bien, alors pourquoi… « I'll make myself useful. I'll defend my people, defend the ones who don't want to be on a list, who don't want to be out on the open. » Il comprend cela, il lui a dit, non ? Il lui a dit qu’il n’attendait pas de lui qu’il se recense, ni-même qu’il reste assis sagement dans un coin, alors pourquoi se ferme-t-il à lui ? Pourquoi Amadeus ne ressent-il plus que son désir d’être tout sauf ici ?

Il le voit s’éloigner un peu plus, se rapprocher de la porte, de la sortie. Et Amadeus n’a toujours pas bougé, il semble sonné. Il l’est. Il ne l’a pas vu venir. Pas ça, pas maintenant, pas alors qu’ils avaient réussi à en parler calmement, comme des adultes. Pas alors que Pietro venait d’enfin confirmer qu’il n’était pas qu’une passade mais plus, bien plus. « I'll get in your way and I don't want to be involved with you when it happens. You can't be my weakness. I can't have any weaknesses. Not now. » Il faut qu’il arrête. Il faut qu’il arrête de parler de faiblesses. De dire que ce qu’ils sont est une faiblesse. Parce qu’il a l’impression que c’est lui, que Pietro accuse d’être faible.
Il le regarde passer une main sur sa joue pour essuyer une larme et se lève d’un bond. « Pietro, wait ! » s’exclame-t-il en s’approchant de lui. « I love you Ama. I'm sorry. » Et il n’est déjà plus là. Amadeus reste planté au beau milieu de son salon, les bras ballants, les yeux rivés sur la porte entrebâillée. Il ne comprend pas. Il vient de se faire larguer, hein ? Alors qu’il pensait qu’ils avaient réglé ce problème. Pietro a fui, finalement.

Des bruits de pas se font entendre dans le couloir et pendant une micro-seconde, il se dit que c’est lui, qu’il a changé d’avis, qu’il est revenu. Mais ce n’est que sa voisine, qui lui lance un regard confus, en voyant la porte de son appartement ouverte. Et surtout lui, planté là en caleçon et en t-shirt. Elle ouvre la bouche pour lui demander ce qu’il fiche, probablement. Mais Amadeus franchit la distance qui le sépare de la porte et la referme brusquement, dans un claquement sonore. Il ne sait pas s’il doit être en colère. Ou triste. Ou— il ne sait pas. Il se sent complètement vide. Il a l’impression que Pietro s’est enfui avec tout ce qu’il éprouvait. Il a tout embarqué, ne lui a rien laissé.

Rien.
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