Popopopo, les gaaaaaars. Qui est dans la place ? C’est Jared Hemingway ! Hé ouais ! Jaloux, hein hein hein ? Y a de quoi ! Il est chez un super-héros, en train de jouer les infirmières sexy. Il en a de la chance, ce Daredevil. Tout le monde ne s’occuperait pas de lui aussi bien. Avec Jared, il est entre de bonnes mains. Si on considère qu’être entre de bonnes mains signifie maladroit, gauche et incompétent. Hé oh, on s’calme ! On peut pas avoir le physique et l’équilibre ! Ni le cerveau, apparemment. Entrer dans cet appartement, c’est comme entrer à Disney. Tout est fascinant, tout est intéressant, tout est génial. Il aimerait tout regarder, tout toucher, tout soulever, tout prendre en photo. Mais il ne peut pas ! Le devoir l’appel. Un devoir qui se présente sous la forme d’un Daredevil en sang qui sanglote et appelle Jared à l’aide… enfin, sans la partie sanglots et appel à l’aide. Il a le droit de rêver un peu, non ? Vous êtes toujours rabat-joie ! Woooow, son costume est tellement agréable sous les doigts. On dirait du cuir, non ? Grrraou, Daredevil est un coquin ! Faudra qu’il écrive un article pour en parler, tiens. Il faut que ses lecteurs le sachent. C’est très très important, vous comprenez. Mais plus il parle, plus il a l’impression que le bonhomme sombre dans l’inconscience ou simplement, qu’il en a marre de lui. Allez quoi ! Daredevil n’a jamais mis les pieds dans un parc d’attractions dont il avait rêvé ? Non ? TSSSS ! “Laissez tout par terre. Allez dans la salle de bain, il y a une trousse de premier secours, ça devrait suffire pour me soigner.” Quoi ?! Mais maman Daredevil va râler parce que son appartement est sale et en bordel. Jared ne veut pas lui attirer de problèmes ! Il obéit quand même parce qu’il n’oublie pas qui des deux est capable de maîtriser l’autre. Jared, évidemment. Bim, un coup de lampe derrière la tête et il peut prendre autant de selfies qu’il veut avec Daredevil. Il ne le fera pas, faut pas déconner… C’est quand même tentant, avouez ! Il dépose délicatement le costume au sol, en prenant garde de mettre la partie ensanglantée vers le haut. Histoire de minimiser les traces. Il paraît que le sang tache. Imaginez que la tâche ne s’efface jamais ? Il dira quoi, le poto Daredy, si sa copine d’un soir voyait cette marque, hein ? Il serait bien embêté ! Jared part à la recherche de la salle de bains. C’est possible qu’il se perde en chemin, à observer la décoration et à toucher tous les murs, dans l’espoir d’appuyer sur un bouton secret qui ouvrirait un sas secret. Il a trop regardé Batman et tous les films d’espion, pardonnez-le. Oh tiens ! Une porte. Il enclenche la poignée, se préparant à sauter sur le côté si un super-vilain en sortait. En fait, c’est juste la fameuse salle de bains. Même pas drôle ! Alors, voyons ce qu’on a lààà. Un lavabo, un toilette, une baignoire. Rien de foufou. Décevant, Daredevil, décevant.
Il ouvre les portes les unes après les autres. Il a trouvé la trousse de secours dès la première, mais il se permet une petite exploration en règle. Pour s’assurer qu’il n’y a pas de micro ou de caméra, évidemment. Sûrement pas pour jouer le curieux ! Ce serait mal le connaître. “Vous trouvez ?” Non, il ne trouve pas. Pas de micro. Pas de caméra. Et même pas de trucs compromettants. Il a vraiment une vie banale, ce Daredevil. Par contre, ses serviettes sont douces et bien pliées. Signe qu’il est organisé et qu’il sait mieux gérer sa lessive que Jared. Tsss ! Justicier et en plus, professionnel de la lessive. Ça a de quoi agacer, quand même. N’est-ce pas ? Jared lâche à peine le contenu du placard pour répondre à l’homme. “Oui, oui… Dites, c’est quoi votre vrai prénom ? Non, oubliez, vous me le direz pas… j’peux vous appeler Mike, hein ? Mike, c’est bien, non ? Vous vous appelez Mike ?” Une question qu’il se pose depuis l’apparition de Daredevil et de tous les autres super-héros, en général. Quelle est le vraie identité qui se cache derrière ces alias ? Captain America, il l’appellerait Yves (c’était à la mode au temps des dinosaures). Hawkaye, ce serait un truc comme Jordan. Black Widow, il pencherait pour Jocelyn (ouais, loin de la badasserie de l’héroïne). Daredevil, lui, il a le truc pour s’appeler Mike ou Mickaël. Jared a l’instinct pour les prénoms. Il a pensé en faire son métier pendant un temps, jusqu’à ce qu’il découvre que ce n’en était pas un et qu’il ne serait pas payé. Du coup, il s’est rabattu sur coursier. Il ferme la porte du placard pour tirer sur le rideau de la baignoire. Voyons avec quels produits il se lave. Les super-héros ont une sacrée influence. Les marques doivent leur envoyer plein de produits à tester et à vanter. Imaginez, vous êtes sauvé par Daredevil et là, tout contre lui, vous sentez l’odeur de son déodorant. Vous voulez absolument l’acheter pour ressentir les mêmes émotions ! Quoi ? Ça ne se fait pas ? Okaaaay, tant pis. “Pas la peine de fouiller, ça n’est pas mon appartement.” Il remet le rideau en place pour finalement abandonner la salle de bains. Il ne peut décemment pas y rester la soirée, ça ne se fait pas. Surtout quand un mec attend d’être soigné. Un peu de professionnalisme Jared ! Quoi ? Non, ça n’a absolument rien à voir avec la précision de Daredevil. Absolument pas ! Il fait ça dans tous les appartements. Bien sûûûr ! Par contre, c’est plutôt vexant de savoir que le héros ne lui fait pas suffisamment confiance pour l’emmener chez lui. Attendez, si ils ne sont pas chez lui, où est-ce qu’ils sont ? “On vient d’entrer par effraction dans cet appartement ou vous connaissez son propriétaire ? Parce que j’veux pas de problème, moi ! Je ne survivrais pas trois heures dans une cellule.” Jared s’assoit sans douceur sur la table basse, devant son patient. Heeeey ! Daredevil s’est changé ! Et après, on lui demande de le soigner. Qui se fiche de sa gueule, là ? Daredy n’est pas sérieux. Vraiment pas. Il aurait dû rester sagement assis dans son canapé ou alors, il se débrouille avec ses plaies. Mais on ne ment pas comme ça à Jared ! C’est pas sympa du tout.
Le coursier ouvre la trousse de secours. Il trouve une aiguille qu’il met au niveau de son oeil pour l’étudier. Bon sang, il bigle. Elle est tellement fine qu’il n’arrive pas à la regarder correctement. Woooah, ça fait mal à la tête ! Il la repose avec son emballage dans la boîte. “J’ai toujours rêvé d’être médecin ou chirurgien… On commence par quoi ?” Il a voulu être médecin. C’est censé le rassurer, oui oui. Jared va s’appliquer, il va se concentrer, il va faire attention. On ne précisera pas pourquoi il n’a pas poursuivi ce rêve. Ça pourrait inquiéter notre ami Daredevil. Par contre, comme il n’est ni chirurgien, ni médecin, ni infirmier, il ignore par quoi commencer. On désinfecte ? Ouais, ça doit être ça. A moins qu’il ne doive se laver les mains ? Bordel, cette histoire va être une vraie boucherie. Ah non pardon, une vraie promenade de santé ! No panic. “Vous voulez pas boire un peu d’alcool pour faire passer la douleur ? Imaginez si vous hurlez…” Oh gosh ! Si il hurle comme un cochon que l’on égorge, Jared n’est pas sûr de réussir à poursuivre. Il s’enfuirait, prenant ses jambes à son cou. Il a un petit coeur sensible, lui. En plus, il ne voit même pas son visage avec cette fichue capuche. Il ne saurait pas si il lui fait mal ou pas, si il est conscient ou pas. Ils ont besoin d’un verre. Tous les deux. Jared en prendrait même deux. Ou trois.
Mon Dieu, qu’il aille plus vite ! Matthew voyait bien que le jeune homme prenait son temps à regarder la décoration. Mais de son côté, il commençait sérieusement à avoir besoin de soin et donc il l’interpella pour savoir s’il avait enfin trouvé la trousse de premier secours ou pas. Entendant les paroles de Jared, le justicier soupira et secoua la tête. Comme s’il allait répondre à ça franchement.
On va dire que oui, si ça peut vous faire revenir plus vite ici.
Sérieusement, il était en train de se vider de son sang. S’il avait su, il aurait abandonné le coursier dans la ruelle et serait venu par lui-même ici. Oh il aurait pu lui dire qu’il avait raison pour la première lettre, mais il n’allait pas lui faire ce plaisir. A la place, il préféra expliquer qu’il n’avait pas besoin de fouiller, vu que ça n’était pas son appartement. Esquissant un sourire à l’air boudeur du brun, l’avocat ne peut s’empêcher de rire un peu.
J’en connais le propriétaire et vous n’irez pas en prison. Je connais de bons avocats.
Pour ne pas dire lui et le fameux propriétaire qu’est Foggy. Tournant la tête vers le plus jeune à sa question, Matt fronça les sourcils.
On va commencer par désinfecter et voir la profondeur des plaies.
S’il fallait le recoudre, il laisserait Jared faire, enfin il verrait s’il était encore conscient à ce moment là. Cependant, à la question du garçon, il hocha la tête.
Ca n’est pas une mauvaise idée. La télé est posée sur un meuble, l’alcool est dedans et les verres sont au-dessus.
Un meuble très fonctionnel que Matthew appréciait beaucoup. Se reconcentrant sur Jared, il regarda vers lui.
Je m’occupe des blessures, vous vous occupez des boissons.
Il espérait au moins que comme ça le coursier serait efficace. De son côté, il pouvait tout à fait prendre soin de lui. Se redressant en serrant les dents, il tendit la main vers la trousse et la prit avec lui sur le canapé. L’ouvrant en grand, il tenta de voir le mieux qu’il pouvait les contours. Puis, au touché, il trouva de quoi nettoyer ses plaies. Levant son haut, il commença doucement, prenant son temps. Toujours en serrant les dents pour faire en sorte de ne pas crier. Après tout, il se disait que Jared pourrait tomber dans les pommes s’il venait à crier, donc autant éviter ça. Après avoir désinfecté les plaies, il chercha un pansement et en trouva un assez grand pour le placer sur son abdomen. Soupirant, en sentant que ça allait un peu mieux, il souleva la manche droite de son haut et grogna un peu. Il n’était pas gaucher et c’était toujours compliqué quand il devait l’être, alors il hésita, avant de finalement chercher le plus jeune du regard.
Vous allez devoir m’aider pour mon bras. Il faut juste désinfecter et vérifier que la plaie ne soit pas trop profonde sinon vous devrez me recoudre.
Le tout étant maintenant qu’il ne tourne pas de l’œil, sinon l’avocat devrait tout faire seul.
Prenez un verre avant, on ne sait jamais et amenez-moi le mien.
C’était peut-être le mieux à faire en effet, pour être certain qu’il puisse venir jusqu’à lui et faire ce qu’il venait de lui demander.
Bon alors, Daredevil s’appelle Mike. Enfin, c’est ce que Jared veut croire. Quoi ?! Je sais qu’un vrai prénom serait quand même mieux, mais vous n’allez pas râler ! C”est le premier truc qu’il apprend sur le mystérieux Daredevil. Faut pas s’étonner que ce soit rien d’important. Il ne perd pas espoir. Il compte bien découvrir par la suite qui est vraiment le Diable de Hell’s Kitchen. Il faut juste… lui donner les moyens de torturer Mike. Ouais. Voilà. Alors, qui l’aide ? Personne. Fallait s’y attendre ! Y a toujours du monde pour râler, mais pour agir, y a jamais personne. Scandaleux. Pas grave. Jared vous pardonne. Il passe outre. Il a l’habitude des gens qui n’ont pas de courage. Il en fait partie. Enfin, à moitié. Quand il s’agit de faire du mal à quelqu’un, il ne répond jamais présent. Hé oh ! Ca vaut pas le coût de lui couper un doigt, juste pour connaître un prénom. Vous vous rendez compte ? L’homme sera déséquilibré à vie et passera sa vie à tomber. Jared est suffisamment maladroit pour savoir que c’est grave chiant. Il préfère épargner Mike. Et puis, ils commencent à avoir une certaine complicité, non ? Le mec dévoile son torse ensanglé, gisant sur un canapé. Jared va bientôt avoir les doigts dans son sang. Le coursier a sa vie entre ses mains. Et il l'a déshabillé. Fait qu'il ne faut pas oublier. On peut vraiment dire qu’il y a de la complicité. Vraiment. Et ne dites pas le contraire, s’il vous plaît. “J’en connais le propriétaire et vous n’irez pas en prison. Je connais de bons avocats.” Bien sûr qu’il se préoccupe de son avenir ! Il a une brillante carrière de coursier qui l’attend. Dans quelques années, il pourra livrer des colis à des célébrités. Bon, peut-être pas. De toute manière, il ne compte pas troquer le vélo contre un déambulateur pour ses livraisons. Il a plutôt autre chose en tête : devenir journaliste ou ne vivre que de son blog. Il veut pouvoir s’engager dans une cause, aussi. Un truc qui compte. Un truc qui change le monde. Un truc qui est utile. Vendeur de hots-dogs, c’est utile ? Je n’ai pas dit que Jared avait de l’ambition, oh ! “QUOI ? Quel genre de mecs connaît de bons avocats ?” Le genre de mecs qui a souvent des ennuis avec la justice. Okay. Jared ouvre son calepin mental. Il y note un prénom (Mike), une adresse (celle de l’appartement (ce n’est pas celui de Daredevil, mais d’un ami, ce qui veut dire que Daredevil se pointera en civil, un jour)). Il ajoute l’histoire de l’avocat. Donc, le mec a souvent des problème qui le conduisent en prison. Bonté divine. Sa grand-mère se retourne dans sa tombe. Le si grand Daredevil est un ex-taulard. Qui l’aurait cru ? Jared ne se remet pas de cette révélation. Il va s’évanouir. Il va … “On va commencer par désinfecter et voir la profondeur des plaies.” Ah oui, c’est vrai. Mikey est en train de se vider de son sang. Faudrait peut-être pas que Jared s’évanouisse maintenant. Est-ce qu’il n’aurait pas dû prévoir un seau ? Juste au cas où. Mais noooooon ! Pas pour Mike. Pour Jared ! Il n’est pas chirurgien et même s’il a une belle expérience en matière de coupures, de fractures, de fontaine de sang et compagnie, il a encore l’estomac fragile. On n’est jamais à l’abri d’un vomi !
Bon, allez, avec une bonne dose de concentration, il devrait pouvoir tenir le coup. Au pire, il vomira sur les pieds de Daredevil. La classe, non ? Il prendra une photo, histoire de garder un souvenir… Ah ouais, non, c’est beurk. Il évitera de prendre la photo. Sinon, il risque de passer pour : 1/ un fétichiste des pieds 2/ un sadique 3/ un amoureux du vomi. Il n’a pas vraiment envie d’avoir une de ces trois réputations. Merci bien. “Okay, aloooooors… pour désinfecter, on va prendre… ÇA !” Franchement, c’est le bordel dans sa trousse de secours ! Enfin, dans celle de son ami. Bien pire que l’appartement de Jared. Ouais, vous sentez l’exagération ? Tant mieux, parce qu’il y en a. Beaucoup. En réalité, il préfère amplement risquer l’infection et l’amputation que de se désinfecter quand il se coupe. Du coup, il n’a pas l’habitude du format de la bouteille. Mais c’est bon. Il a trouvé ! Ne vous inquiétez pas pour Daredevil, il ne sera pas désinfecté au jus d’orange. Tout est sous contrôle. Du moins, on croise les doigts. Cela dit, la situation n’est déjà pas assez périlleuse. Il serait temps d’ajouter une petite difficulté… comme de l’alcool ! Tiens, quelle mervelleuse idée ! Comme ça, Mike aura des cicatrices dignes de Picasso et Jared n’aura pas conscience de l’importance de ce qu’il fait. Allez, qui est-ce que ça tente ? “Ca n’est pas une mauvaise idée. La télé est posée sur un meuble, l’alcool est dedans et les verres sont au-dessus.” Vous voyez ! Mike est partant. Alors, l’alcool. Jared délaisse la trousse de secours pour suivre les indications du GPS. Mieux que TomTom, Coyote et Google Maps réunis. Daredevil gère parfaitement les directions. Par contre, il ne dit pas à combien de mètres. Il abuse un peu. Un GPS légèrement fainéant, si je peux me permettre. Jared localise l’écran de la télévision, puis le meuble, puis les différentes portes. LÀ. Le Graal est là. Et hop, deux verres. C’est parti pour une bonne cuite au whisky. Qu’est-ce qu’il va s’éclater ! “Je m’occupe des blessures, vous vous occupez des boissons.” Okay, Mike est le parfait manager ! Il devrait donner des cours au patron de Jared. La formation pourrait vraiment être intéressante et porter ses fruits. Non mais sérieux, j’suis sûre que Daredevil ne disputerait pas Jared s’il arrivait en retard. Hein, Daredy d’amour ? Hein que tu ne le disputerais pas ? …. Pas de réponse. Qui se tait consent, non ? Jared revient s’installer près de son patient. Ben oui, Mikey est le patient et Jared est le médecin. Un médecin qui gère parfaitement la situation. Raison pour laquelle il descend son verre cul sec aussitôt rempli. Il verse du whisky à Mike (pas trop non plus, faut qu’il arrive à se soigner tout seul). Il passe ensuite au remplissage de son propre verre. “Ca m’arrange parce que j’étais pas trop sûr de pouvoir tenir le coup. C’est pas étonnant que je déteste les films d’horreur avec ce trop d’hémoglobine… vous aimez les films d’horreur ?.” Ben quoi ? Il est toujours dans son objectif de découvrir l’identité de Daredevil. Tout le monde n’aime pas les films d’horreur. En connaissant les goûts de Mke, il pourra rayer quelques noms sur sa liste de suspects. Oui, il a une liste de potentielles personnes pouvant être Daredevil. Y a un problème ? Tout enquêteur a une liste, voyons !
Il abandonne la bouteille sur la table basse. Ses mains ne restent pas longtemps vides. Le verre les rejoint bientôt. Trop sympa, le verre. Il le serre entre ses doigts, au niveau de son visage, comme il le faisait quand il était petit, avec sa tasse de chocolat chaude. Sauf que là, il a les yeux grand ouverts, les yeux exorbités et fixés sur l’oeuvre de Daredevil. Le mec est en train de se mettre un pansement. Le truc le plus fascinant du monde. Notons tout de même que les super-héros n’utilisent pas de pansements à l’effigie des autres super-héros. Quelle déception ! En même temps, Jared aurait du mal à vivre avec la tête de sa mère sur son doigt, s’il s’était coupée la main en ouvrant son courrier la veille. Vous aussi ? “Vous allez devoir m’aider pour mon bras. Il faut juste désinfecter et vérifier que la plaie ne soit pas trop profonde sinon vous devrez me recoudre.” Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il dit, le monsieur ? Il peut répéter plus fort ? Le recoudre ? Jared va le recoudre ? Il n’y a pas un truc qui cloche ? Genre, comme ça, sans passer d’entretien au préalable ? Sans vérifier ses compétences en couture ? Daredevil veut quand même confier son avenir physique a un mec qui estropie ses chaussettes quand il essaye de les raccommoder. Est-ce que Mike veut avoir une peau pleine de plis ou trop tirée ? Jared plante son index dans son propre torse. “MOI ? Noooooooon...” Noooon. Ce n’est pas raisonnable… En même temps, Jared a un côté artiste. Il aime l’art, vous voyez ? Enfin, il aime l’art, mais de loin. Très loin. Cela dit, il est toujours le premier à gribouiller sur les serviettes. Oui, parce que ce sont des gribouillages, soyons réalistes. Tout ça pour dire que finalement, il va le faire. “Prenez un verre avant, on ne sait jamais et amenez-moi le mien.” Est-ce que c’est vraiment sage d’en boire un deuxième ? BWORF. Ce n’est déjà pas sage de jouer au chirurgien dans un salon, alors ils ne sont plus à ça près. Si Jared se met à recoudre le menton de Daredevil qui n’a rien demandé, on se posera des questions. Seulement à ce moment-là. Pas avant. Et puis, il a appris de ses erreurs : ne jamais désobéir à Mike. Sinon, il se fâche tout rouge (référence à son costume, vous suivez ?) et il vous crie dessus. Ca finit avec un Daredevil blessé de tous les côtés. Bref, un truc pas beau, quoi. Jared tend le verre au justicier et boit une gorgée de son whisky. Il s’absente ensuite cinq secondes pour se laver les mains. Il n’est pas fou, oh ! Attendez, il devrait peut-être appeler quelqu’un pour le guider. Oh et puis, zut ! Il a du talent. Il va se débrouiller tout seul, comme un grand. Daredevil n’a jamais appelé Captain America pour savoir comment botter les fesses de quelqu’un. Jared n’appellera pas l’hôpital pour savoir comment recoudre quelqu’un. Il attrape l’aiguille et le fil médical. Il sort la langue pour viser pile poil dans le chas de l’aiguille. Et hop làààà ! Regardez le pro ! Il a réussi du premier coup. Et maintenant ? “Vous voulez une couture comment ? En croix, en ligne droite ou pointillé ?” Rhalala, qu’il est drôle ! Il n’en peut plus de lui-même. Vous auriez dû voir la tête de Daredevil, sous sa capuche ! Ouais, parce que même avec la capuche, Jared a envie de croire qu’il voit clairement son visage. Quand on croit vraiment en quelque chose, le cerveau essaye d’être à la hauteur. Comme les grossesses nerveuses, voilà. Hé bien, Jared nous fait une grossesse nerveuse du visage avec Daredevil. Mais bon, il a raison : il faut blaguer, il faut détendre l'atmosphère. Le mec n’a pas l’air de lui faire confiance. Pourquoi, sérieux ? Jared a pourtant la tête parfaite du couturier professionnel des urgences, voyons. Le manque de confiance serait presque vexant. Presque, si Daredevil avait tort de s’inquiéter. “J’rigoooooole. Je vais essayer de vous faire un truc propre....” Notez le ‘essayer’. Faut dire qu’en tant que coursier, on n’apprend pas vraiment à recoudre les plaies. On apprend à faire du vélo, à se servir du terminal pour scanner les codes barres, à lire les adresses postales, à avoir l’air poli. Mais alors, recoudre les gens… Une grosse lacune de la formation de coursier, si vous voulez mon avis.
Il pose une main sur le bras de Mike. Il se rapproche de la blessure. Bon, ça ne semble pas si terrible que ça. S’il se débrouille bien, il ne devrait pas faire de charpie avec la peau de Daredevil. Bon signe, non ? Le patient peut être rassurée. Jared lève les yeux vers le justicier. Mon dieu qu’ils sont proches. Espérons que Mike n’est pas homosexuel, ils pourraient être pris par l’émotion du moment, l’excitation de la proximité et… Non, non et non. Ca suffit. Y aura pas d’amour entre Jared et Mike. Stop. Jared est bien dans son hétérosexualité. Et Daredevil est… il est quoi ? Trop colérique, c'est ça. Daredevil est trop colérique. Donc, impossible qu’ils finissent ensemble. “Vous voulez que je compte jusqu’à trois ?” Un. Deux. Trois. Et BIM, on y va. Oh, attendez, il n’a pas fait le décompte à haute voix ? Oups… ? De toute manière, Jared est trop pris dans sa nouvelle passion (recoudre les gens) pour se préoccuper de l’état de son patient. Il s’applique. Il fait ses points bien proprement (autant que possible, en tout cas). Quand il termine, il se redresse, fièrement. Un grand sourire sur les lèvres. “Woohoohoooooo ! Je l’ai fait ! Est-ce que ce n’est pas les plus beaux points que vous ayez eu ?” Il y a une certaine fierté. Il ne peut pas le nier. C’était quand même sa première fois. Son premier raccommodage épidermique. D’ailleurs, ils seront obligés de se revoir afin de surveiller l’avancée de la cicatrisation. Docteur Hemingway doit forcément faire un suivi post-opératoire (si on peut parler d'opération). Il ne peut pas laisser un patient disparaître dans la jungle urbaine de New-York. Hm ? Oui, toutes les raisons sont bonnes pour revoir Mike. “Vous voulez que je m’occupe d’une autre blessure ?” Il est lancé. Daredevil peut lui demander de s’occuper de toutes ses plaies, il est prêt. L’aiguille entre les doigts. Y a plus qu’à ! Alors ? Laquelle ? Oh tiens, il saigne un peu à l’arcade sourcilière. Est-ce qu’on ne ferait pas des points de suture, histoire d’être sûr ? C’est vrai qu’un pansement ferait largement l’affaire, mais on n’est jamais trop prudent. Il en va de la réputation de Jared ! “Vous saignez un peu ici, vous voulez que je vous recouse ?” Dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, dis-ouiiiiiiiiii. S’il te plaît, Daredevil ! Allez, sois sympa ! Jared vient quand même de te sauver tes fesses rebondies, tu peux bien accepter qu’il fasse joujou avec toi. Ce n’est rien de méchant ou de flippant. C’est juste bienveillant. Allleeeeeeez !
D’accord dire qu’il connaît de bons avocats n’était sans doute pas la chose à dire à un gars qui venait de le frapper à la tête. Ca pouvait sans doute prêter à confusion, mais sur ce coup-là, ça n’était pas son attention. C’était l’effet inverse qu’il désirait. Celui de prouver à Jared qu’il aurait du monde pour aider au besoin. Mais, dans le cas présent, ça ne serait sans doute pas nécessaire, car le logement dans lequel ils se trouvaient était l’appartement de Foggy. Ce dernier irait râler et lui dire de ne plus amener qui que soit ici, mais sur le moment, c’était la meilleure idée qu’il avait pû avoir. En entendant la surprise dans la voix de son interlocuteur, il secoua doucement la tête.
Le genre de mecs qui fait en sorte de mettre des gens comme le Caïd derrière les barreaux.
Pas besoin d’en dire plus sur le fait qu’il était lui-même avocat, tout comme la personne dont ils empruntaient le logement. Il y avait des informations à ne pas communiquer à tout le monde et celle-ci en était une. Cependant, il était temps pour Matthew de pouvoir se remettre de son état actuel. Pour commencer, il faudrait faire en sorte de le soigner et là tout de suite, le coursier était sa meilleure chance. C’était malheureux, mais il n’avait pas le choix. Claire n’était pas en ville et il ne pouvait faire confiance à personne d’autre. Quoi qu’il ne faisait pas confiance non plus au jeune homme, mais il n’avait pas le choix. Il avait déjà fait face à bien pire, donc Jared ne pouvait pas être pire que les ennemis qu’il avait eu … si ? Non ! Enfin, il l’espérait. L’entendant dire qu’il prenait quelque chose pour désinfecter, l’avocat était prêt à avoir mal. Mais avant cela, il accepta l’idée du brun de boire un peu d’alcool. Ca ne pouvait pas lui faire de mal après tout. Indiquant l’endroit où il pourrait trouver l’alcool, il laissa Jared s’en charger. Donnant à chacun un rôle, Matt fit en sorte de se soigner rapidement, mais tout en faisant attention. Ecoutant les paroles du plus jeune, il se retint de lever les yeux au ciel.
Ca n’est pas mon genre de films préférés, mais ça peut aller.
Finalement la distraction des questions posées par l’autre homme pouvait fonctionner pour qu’il ait un peu moins mal. Malheureusement, il ne pouvait pas tout faire seul, donc il avait désormais besoin de l’aide du brun. En l’entendant protester, Matt continua de regarder vers lui, ne comptant pas le laisser dire non longtemps. Alors, il décida de l’encourager en lui intimant de boire un peu et surtout d’en amener un verre pour lui aussi. Là, il en aurait clairement besoin. En voyant son bras se tendre, Matt attrape le verre. Heureusement qu’il peut voir un minimum, sinon sa couverture serait grillé depuis longtemps. Mais, Jared ne semble pas remarquer qu’il a devant lui un aveugle, donc ça va. Il fut prêt à boire quand la question du garçon le perturba. Sérieusement ? Il venait vraiment de demander une telle chose, sur la façon dont il devait le recoudre ? Heureusement, il ne faisait que rire et l’avocat but cul sec son verre. Ca s’annonçait mal mais tant pis. Il n’avait pas d’autre choix. Posant le verre par terre, il s’accrocha au canapé comme il le pouvait, avant de le sentir s’occuper de son bras. Enfin, avant de lui demander s’il devait compter jusqu’à trois. Mais, il ne le fit pas et Matt serra les dents en sentant l’aiguille entrer dans sa peau et ressortir. Fermant les yeux, il fit en sorte de se concentrer sur autre chose que la douleur. Perdu dans ses pensées, il entendit le cri de victoire du garçon. Passant un doigt doucement sur les points, il devait avouer que ça n’était pas mal.
Merci.
Il n’allait pas commenter si les points étaient géniaux ou pas. Puis, à la nouvelle question du brun, l’avocat resta le regarder. En l’entendant dire qu’il saignait, il regarda vers là où il pointait et y passa un doigt.
Non ça devrait aller.
Pas besoin de recoudre, mais peut-être que désinfecter et nettoyer serait pas mal.
Normalement je me suis occupé du reste, mais vérifiez. On ne sait jamais, j’ai pû en louper une.
Se redressant doucement, il expira durement en sentant ses côtes lui faire mal. S’asseyant droit, il laissa donc le coursier vérifier que tout était plus ou moins propre et recousu ou recouverts d’un pansement.