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 SARULIAN // the darkest part of you

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the darkest part of you


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Elle monte les escaliers avec nonchalance, en pianotant sur son téléphone portable un message à son petit frère, qui s’inquiétera sûrement de ne pas la voir à la maison quand il rentrera. I'll be a little late, don't worry, I just need to see someone before I come home. Aaron se posera des questions quand même, elle le sait. Sarah ne cache pas grand-chose à ses frères, ils savent toujours où elle est. C'est une habitude familiale. Ils se disent toujours où ils vont, pour être sûrs que les autres sauront où aller si jamais il y a un problème. Et ils n'ont même pas eu besoin de regarder 127 heures pour mettre cette tradition en place. Elle est bien consciente que Lewis et Aaron seront curieux, étant donné la situation actuelle. Mais elle trouvera bien une histoire à inventer. Tout plutôt qu'avouer qu'elle est allée chez Arlington, et encore moins qu'elle allait lui rendre un sweat. Les garçons se feraient des idées, surtout après que Lewis les ait vus se disputer l'autre jour lors du gala sur Staten Island. Et elle n'a pas vraiment envie qu'ils se fassent se genre d'idées. Ce serait dégoûtant – right? Sarah vient à peine de presser la touche pour envoyer son message qu'un coup de feu lui fait relever la tête. Elle sent son cœur qui s'accélère d'un coup, l'adrénaline qui monte, et elle n'hésite pas une seconde avant de monter les escaliers quatre à quatre. Elle ne sait pas trop comment, mais elle sait que ça vient de chez lui. Elle le sait. Immédiatement, elle pense aux Watchers. Et si l'un des membres de l'organisation avait découvert la mutation de l'homme, et était venu l'abattre? Elle sait qu'elle ne devrait pas se mettre en travers de cette mission, au risque de voir sa couverture éclater en mille morceaux. Mais elle ne peut pas non plus rester les bras croisés. Quand elle arrive devant la porte de l'appartement, elle a une main sur la crosse de son arme, et se fait la plus silencieuse possible. Mais les bruits qu'elle entend derrière la porte ne la rassurent pas, alors ni une, ni deux, elle enfonce la porte. Son petit gabarit ne s'est jamais mis en travers de son envie de pénétrer où elle voulait. Ce sont deux visages terrifiés qu'elle découvre derrière la porte. Une femme et un homme. Lui a le visage en sang, elle a des larmes aux coins des yeux. Ils esquissent immédiatement un pas vers l'extérieur. Sarah retient la femme par le bras deux petites secondes, le temps d'étudier son regard. Il s'est passé quelque chose, et la chasseuse de mutant comprend vite que les deux individus ne sont pas des meurtriers ou des criminels. Impossible de se tromper quand on voit la peur dans les yeux de la brune. Celle-ci se libère de son étreinte

Sarah tourne des yeux déconcertés et un peu choqués vers l'intérieur de l'appartement, et elle trouve Arlington. Il a une mine affreuse, et du sang s'écoule de son épaule. « Julian? » Sa voix n'est pas aussi assurée que d'ordinaire. Elle a du mal à comprendre, même si pourtant, les pièces se mettent en place dans sa tête. Arlington n'a pas du tout le même visage que d'habitude, il ne ressemble en rien à l'homme qu'elle se plaît à énerver. Elle ne reconnaît pas vraiment l'homme qu'elle a devant elle, et ça lui fait peur. Par réflexe, elle lève son arme devant elle, prête à se défendre. Elle tremble un peu, elle qui pourtant ne cille jamais. Elle a du mal à assimiler ce qu'elle a devant les yeux. « Sarah. » fait-il. « Giving me my sweater back? » Sa voix est basse, et relativement normale pour quelqu'un qui vient de se faire tirer dessus. Il se rue derrière le comptoir de sa cuisine, et elle suit sa silhouette jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière son arme, qu'elle ne lâche pas. Elle a le sweat sur les épaules. Que se serait-il passé si elle n'était pas arrivée, hein? « WHAT THE FUCK IS GOING ON ARLINGTON? » hurle-t-elle presque, choquée, déçue, et un poil effrayée, il faut le dire. Elle avance doucement, en faisant attention, vers le comptoir. Elle essaie de calmer sa respiration. « I want an explanation. Now. Right now. » Il y a du sang par terre où elle marche, des drôles d'images aussi. Un peu comme dans Star Wars, une terre avec deux lunes dans le ciel. Il y a aussi de drôles d'engins, qu'elle n'a jamais vus. « I SAID NOW. » Elle est désormais assez proche du comptoir, et le contourne, afin qu'il soit dans son champ de vision. Elle le saura, s'il lui raconte des salades. Elle le saura tout de suite.
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THE DARKEST PART OF YOUTo be furious at falsehood- is real goodness! I’m warning you- that fury hasn’t left me yet. And you ought to know- I’ll stay infuriated for a long time. There’s none of my former shyness left in me. After all- life is interesting when you’re furious!


« WHAT THE FUCK IS GOING ON ARLINGTON? » Un-deux-trois-quatre-cinq-six-sept-huit-neuf-dix, pfiou, on relâche la respiration, on ferme les yeux, on expire profondément.... on retient pendant quatre secondes... et on inspire pendant huit secondes. Il faut se calmer, se concentrer, penser à autre chose, se focaliser sur... elle. Julian l'écoute, la cherche, ses pas sur le parquet de la salle de vie, puis sur le carrelage de la cuisine. Julian reste silencieux et immobile comme une statue, les yeux fermés, les nombres continuant de s'égrener derrière ses paupières. Il faut qu'il se calme, il faut qu'il se calme, il faut qu'il se calme. Son sang rugit à ses oreilles, son coeur bat trop vite et trop fort, c'est... trop. Tout est trop. Il était si près du but. ET pourtant... Fitz et Simmons... ils avaient l'air de dire... « I want an explanation. Now. Right now. » Quand est-ce que les pilules vont faire effet? Parce que les machines de guerre font toujours leur boom boom boom et il n'entend presque pas la respiration contrôlée de Sarah, ses pas légers sur le carrelage, sa présence, son coeur, son corps, sa chaleur et et et le fait qu'elle soit là... pour le sauver? Ou sauver les autres? Elle est si proche, Julian le sent, et son corps se crispe alors qu'il s'apprête à agir. Il est resté immobile plutôt que de se borner à contourner le comptoir; alors quand elle arrive finalement à le contourner à son tour, il n'est pas de l'autre côté, mais juste à côté d'elle et « I SAID NOW » il lui saute dessus.
Cette fois, il ne laisse rien au hasard. Il utilise sa force et son poids pour la pousser en arrière et la faire tomber lourdement au sol — leurs crânes évitent le rebord d'un plan de travail par pure chance —, une de ses mains venant tordre cruellement son poignet jusqu'à ce qu'elle lâche son emprise sur son flingue, qu'il envoie valser d'un coup de pied à l'autre bout de la pièce. Il n'a aucun mal à s'asseoir sur son abdomen en appuyant ses poignets sur le sol durement, peu sensible à la force surhumaine qu'il emploie pour la plaquer au sol et surtout la forcer à y rester. Il se penche en avant, ses yeux dans les siens.

Elle est toute jeune, Sarah, et toute jolie. Que fait-elle ici? Oui, effectivement, elle vient lui rendre son pull. C'est stupide. Elle n'aurait pas dû venir. Elle n'a rien à faire ici. “ He said I would- I could- control myself. You don't know what it's like, ” murmure-t-il doucement, observant toujours de près le visage parfait, incroyablement lisse de la jeune femme. “ I could break you in half without thinking twice about it. I could destroy everything in this room without breaking a sweat. I could- ” Il l'observe. “ -I could kill anyone. I used to be so angry when I was young. I threw big tantrums, smashed windows, smashed vases, flipped tables. Now I can't do it anymore. S-so he said I could- he would help- help me. Y'know? ” On dirait un petit enfant qui a besoin de l'approbation de l'autre, de... quoi, exactement? Julian ne sait même pas pourquoi il dit tout ça. À vrai dire, Julian n'est même pas sûr que les mots prennent du sens sur ses lèvres: sa langue a du mal à se mouvoir dans sa bouche, les mots se ressemblent, s'assemblent, se lient... et la mine horrifiée de Sarah n'aide rien.
Elle l'agace. Pourquoi elle le regarde comme ça? Elle l'énerve. Pourquoi elle le juge comme ça? Elle le fait rager. Pourquoi elle est là? Elle ne devait pas être là. “ What are you doing here? ” demande-t-il finalement, froidement, en se redressant de toute sa hauteur et en relâchant ses poignets. Son poids et sa force la clouent au sol de toutes manières. “ Do I have to make sure you're on your own?Non. Il nage en plein délire. Il voit déjà les agents du SWAT, du FBI, du SHIELD ou de l'UPH débarquer dans la maison, tout casser autour d'eux, l'arrêter, lui tirer dessus.. jamais il ne survivra à autant de balles. Jamais il ne pourra survivre à autant de douleurs et de balles mortelles. “ Gimme your phone, ” dit-il finalement en lui tendant une main tremblante ouverte, paume tournée vers le ciel.
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Une seconde elle est là, l'arme braquée sur lui, et la seconde d'après, elle ne contrôle plus rien. Il lui a sauté dessus sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit, et surtout, elle n'est pas assez forte pour le repousser. Elle essaie, pourtant, mais il n'y a rien à faire, sa prise est trop forte, elle est prisonnière. Elle heurte le sol lourdement, une douleur se répand dans son dos et sa tête. Elle lâche un cri, tandis qu'il lui tord le poignet et qu'elle est contrainte de lâcher l'arme, n'ayant plus aucun contrôle de ses muscles et de ses nerfs. La douleur lui donne envie de pleurer, mais son impuissance aussi. Sarah est rarement impuissante. Même devant les mutants les plus difficiles, elle trouve toujours des parades, sait où donner les coups, sait comment s'en sortir quand la situation semble compliquée. Mais là, elle est complètement désemparée. Il y a des larmes dans ses yeux, et elle a l'impression qu'elle est toute cassée, allongée par terre. Arlington n'a pas retenu sa force, et pour la première fois depuis qu'il est entré dans sa vie, elle prend consience de la violence de son pouvoir. Elle prend conscience de la violence dans ses yeux. Oh, elle a compris depuis longtemps que Julian n'était pas vraiment stable, qu'il y avait quelque chose qui clochait. Qui manquait. Mais elle est confrontée pour la première fois à ce qu'elle était venue chercher la première fois qu'elle est venue dans cet appartement en se trompant pourtant de cible : un monstre, au regard fou et prêt à l'écraser par terre jusqu'à ce qu'il ne reste rien d'elle. Elle a le cœur qui part en vrille, et pour la première fois, elle a peur de lui. Il plaque ses poignets au sol, la force à le regarder. Elle se souvient de leur glace, elle se souvient de leur trajet en voiture, de toutes ces fois où ils se sont disputés en partageant pourtant quelque chose d'étrange et inexplicable. Mais elle ne retrouve rien de l'homme avec qui elle a passé ces heures-là dans la personne qui est devant elle et qui plonge ses iris claires dans les siennes.

« He said I would- I could- control myself. You don't know what it's like, » Elle grimace de douleur. Il pèse lourd sur son abdomen, et elle a l'impression que ses poignets vont être arrachés du reste de ses bras. Il y a une petite larme qui coule sur sa temps, traître. « I could break you in half without thinking twice about it. I could destroy everything in this room without breaking a sweat. I could- » Oh, elle n'en doute pas. Elle n'en doute pas une seconde, et c'est bien pour ça qu'elle a perdu toute contenance, Sarah. Ce n'est pas son genre, pourtant. « -I could kill anyone. I used to be so angry when I was young. I threw big tantrums, smashed windows, smashed vases, flipped tables. Now I can't do it anymore. S-so he said I could- he would help- help me. Y'know? » Elle serre les dents, essaie de respirer pour que l'air ne quitte pas totalement ses poumons à cause de la pression qu'il exerce sur son corps. Elle se calme un peu, il faut qu'elle se calme. Ce n'est pas comme ça qu'elle va s'en sortir. Peut-être qu'elle ne s'en sortira pas. Peut-être qu'elle a eu tort depuis le début. Elle observe son visage de ses yeux bruns, cherche des réponses, à trouver quelque chose de plus rassurant dans ses expressions étranges. On dirait presque qu'il attend son approbation, et elle ne sait pas s'il attend qu'elle parle ou non. Mais elle ne veut pas parler, elle veut juste fuir. Elle entend ce qu'il lui dit mais n'est pas sûre de vouloir écouter. Elle ne comprend pas de quoi il parle, pourquoi il parle, tant son esprit est bouleversé. « What are you doing here? » finit-il par demander, Il lâche ses poignets et elle ne peut retenir un petit gémissement douloureux. Elle ne peut toujours pas bouger, complètement retenue au sol par le poids de son corps. « Do I have to make sure you're on your own? » Sarah serre un peu plus les dents. « Gimme your phone, » Le ton est autoritaire, et elle répond d'une voix faible et amère : « I can't. » dit-elle entre ses dents. « You, jerk, are sitting on it. » Elle se tend sous lui, grimace toujours un peu. « What do you think I am doing here, uh? » Sa voix est toujours diminuée. « I came to give you your fucking sweater back. » Le sweat est toujours sur ses épaules, d'ailleurs. « Let me go. » Elle dit, faiblement. « Let me go. » répète-t-elle dans ce qui ressemble à un cri, avec toujours cette peur incontrôlable dans les yeux. « What the fuck is wrong with you? » Les larmes coulent sans qu'elle le veuille vraiment, mélange de panique, de déception, et de douleur. « Just let me go, Julian, let me go. » Elle ne se reconnaît même pas. Elle la fille forte, elle la reine des glaces, capable de contrôler ses émotions et de manipuler complètement son ennemi. Peut-être qu'elle croyait en lui, et que réaliser qu'elle s'est trompée est plus douloureux qu'autre chose. « I just came to give you your sweater back. » C'est presque une plainte, une supplication. Sarah n'a pas eu la vie facile ces derniers temps. Ses frères se déchirent, Aaron est perdu, elle porte beaucoup sur ses épaules, trop, sûrement. Elle n'a pas la force d'affronter Julian, elle n'a plus la force. Elle n'a pas la force d'accepter qu'elle s'est trompée.
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THE DARKEST PART OF YOUTo be furious at falsehood- is real goodness! I’m warning you- that fury hasn’t left me yet. And you ought to know- I’ll stay infuriated for a long time. There’s none of my former shyness left in me. After all- life is interesting when you’re furious!


Il pourrait lui briser les jambes pour l'empêcher de partir.
Non. Elle se mettrait à hurler. Julian n'a pas envie qu'elle se mette à hurler, ça va alerter les gens et il sait que le son lui brisera le coeur.
Il pourrait la droguer.
Oui. C'est une bonne possibilité. Mais il n'aime pas trop cette idée.
Il pourrait la tuer.
C'est la meilleure chose à faire.
N'a-t-elle pas dit elle-même qu'elle traquait les mutants et les exterminait? Elle se faisait flic, juge et bourreau tout d'un coup. Elle ne méritait rien de mieux que la mort, après tout: ils étaient foncièrement différents, Sarah et Julian. Lui mutant, elle chasseuse de mutants. Des ennemis naturels. Dans certains de ses rêves, Julian se faisait chasseur et il la traquait à travers la ville, pendant des jours et des jours, et il lui sautait dessus et l'étranglait en regardant la vie quitter ses yeux.
Dans certains de ses cauchemars, il l'embrassait.

« I can't. You, jerk, are sitting on it. » Il y a un peu de douleur dans sa voix. Julian ne sait pas pourquoi, mais il se détend lentement, lui laisse peut-être un peu plus de place pour respirer. «  I came to give you your fucking sweater back. » Julian observe le sweater en question. C'est quelque chose de stupide, de tellement... normal alors que Julian a l'impression que sa vie est tout sauf normale. C'est vrai qu'il lui a laissé son sweater et c'est vrai qu'ils ont bien rigolé par textos et c'est vrai qu'il lui a demandé de le lui ramener. Mais pourquoi aujourd'hui, Sarah? pourquoi maintenant? Elle voulait juste une bonne raison pour le tuer. Oui, c'est ça. Elle voulait juste une bonne raison pour le trouver en train de faire quelque chose de mal et le tuer. Julian ne doit pas oublier qu'elle est une tueuse. Une meurtrière.
«  Let me go. » Il tressaille et pendant un instant, il a peur que son corps s'incline devant sa raison et s'exécute sans qu'il ne puisse l'empêcher, la libérant et la laissant partir. Une partie de lui veut ça. Une partie de lui a peur; non pas d'elle, non pas pour lui mais... il a peur de lui-même et il a peur de faire du mal à Sarah. « Let me go. » répète-t-elle plus fort et il jette un regard angoissé autour d'eux, dans la cuisine plongée dans l'obscurité. “ Shut up, ” murmure-t-il furieusement, pour qu'il ne lui vienne pas l'idée de se mettre à hurler. Il pourrait peut-être lui arracher la langue.  « What the fuck is wrong with you? » Tout. Tout. Tout et plus encore.
Julian reste silencieux, l'observant attentivement. Il voit lentement la détermination froide céder face à la panique sur le visage de Sarah, très lentement, comme si un masque s'effondrait. « Just let me go, Julian, let me go.  — I-I can't. I can't. ” Il a l'impression que son corps est une statue et qu'il est incapable de bouger le moindre muscle. Et puis, il n'a pas envie qu'elle s'en aille. Il ne faut pas qu'elle s'en aille. Il ne peut pas la laisser s'en aller. «  I just came to give you your sweater back. »

Julian pourrait déchirer le sweat pour lui montrer à quel point il s'en fout.
Non. Ça la forcerait à se déshabiller. We wouldn't want that.
Julian se redresse lentement et sans hésiter, glisse ses mains sur les cuisses de Sarah... pour chercher ses poches et récupérer ce qui s'y trouve à l'intérieur: téléphone, porte-feuilles et clefs. Il tord les clefs pour ne pas qu'elle puisse rentrer chez elle facilement, écrase son téléphone dans sa main comme si il était fait d'argile et non de... phone material et il regarde étrangement le porte-feuille avant de le lancer à travers la pièce. “ You have to promise me you won't run away, ” dit-il lentement, sa voix plus sûre et stable que quelques minutes plus tôt. “ I know you want to and feel like you need to but you know I can't let you do that just yet.
Elle ne promettra pas. Julian le sait. Et puis pire, il n'a pas envie de voir un mensonge dans ses yeux; alors il se détache sans attendre sa réponse, se relevant brusquement et se dirigeant droit vers le pistolet qu'elle a amené avec elle. Il le décharge avec des gestes rodés par l'habitude, laissant le magasin de balles retomber sur le sol dans un bruit sourd, et tord le canon pour que le revolver soit définitivement inutilisable. “ Do you... ” Il se retourne vers elle, hésitant. Il est dans l'obscurité mais un rayon de lune éclaire le visage de Sarah et c'est étrange, le soubresaut dans l'estomac que ça donne à Julian, cette vision. “ Do you want a beer? ” reprend-t-il, un peu inutilement, avec un air gêné.
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« I-I can't. I can't. » Sarah grimace. Il ne peut pas. Il ne veut pas, surtout. Il ne veut pas parce qu'il pense qu'elle va se servir de la moindre occasion pour le mettre à terre. Sauf qu'elle est là, la vérité. Sarah pourrait bien faire tout ce qu'elle sait faire, il trouverait toujours un moyen de s'en sortir. Elle a bien essayé de contrer sa super-force, vraiment. Mais ses tactiques n'ont rien changé au fait qu'il est plus fort qu'elle, quoi qu'elle fasse. Ça la rend furieuse, parce que Sarah a toujours eu le dessus dans les combats, même avec des mutants aux pouvoirs impressionnants. Mais avec Julian, elle n'arrive pas. Elle sait bien que ce n'est pas anodin, et elle ne le reconnaîtra jamais, mais elle sait que c'est parce qu'une part d'elle ne veut pas l'affronter totalement, ne veut pas l'anéantir. Elle devrait pourtant. Elle s'en rend compte en ce moment même, alors qu'il a l'ascendant et pourrait la tuer en une seconde s'il le voulait. Alors qu'il a les yeux révulsés d'un fou et le comportement d'un monstre. Sarah ne comprend jamais rien de ce qui se passe quand elle avec avec Julian, ça la frustre, la met en colère, et pourtant, elle finit toujours par revenir vers lui, inévitablement. Ils ne sont même pas amis, bordel. Même pas amis et pourtant elle revient. Doucement, il se redresse, et elle sent ses mains descendre jusqu'aux poches de son jean, desquelles il extrait ses clés, qu'il écrase, son téléphone, qu'il détruit définitivement, et son portefeuille, qu'il jette à travers la pièce. Bon, bah au moins comme ça c'est réglé, elle ne peut plus rentrer chez elle, ne peut plus accéder à ses papiers d'identité et ne peut contacter personne. De toute manière, elle n'aurait pas été assez folle pour contacter qui que ce soit, même Lewis. Elle n'a parlé de Julian à personne, mais Lewis les a vu se disputer lors du gala de charité à Staten Island, il y a quelques semaines de cela, et Sarah est bien placée pour savoir que le militaire ne ferait pas de cadeaux au mutant. « You have to promise me you won't run away, » Oh, si elle le pouvait, elle le ferait sans la moindre hésitation. Mais la pression qu'a exercé Julian sur tout son corps l'a rendue si faible qu'elle aurait du mal à prendre ses jambes à son cou. Et puis de toute manière, elle n'est pas assez folle pour essayer. Elle est maligne, mais elle a eu l'occasion de voir ce dont il était capable, encore aujourd'hui, et il est hors de question qu'elle prenne le moindre risque en l'énervant un peu plus, vu l'état dans lequel il est. Mais il est hors de question qu'elle promette. Parce que si les conditions sont en sa faveur, elle n'hésitera pas à s'échapper comme une professionnelle. « I know you want to and feel like you need to but you know I can't let you do that just yet. » Elle serre les dents. Il se relève, et elle a à peine le temps d'esquisser un geste vers le pistolet qu'il l'a entre les mains et est en train de le décharger, avec une habitude qui la déconcerte. « Do you... » fait-il alors, avec une expression plus... Julian. « Do you want a beer? » Elle fronce les sourcils, presque avec du dégoût sur le visage, et recule en rampant sur le sol, pour mettre le plus de distance entre elle et la personne qu'elle a en face d'elle, qu'elle ne reconnaît pas. « A... a beer? » Elle a un rire nerveux. « Do I want a beer? » Elle le regarde, incrédule. « Are you kidding me? He's kidding. » Elle hausse les sourcils, et appuyée sur ses coudes, toujours allongée par terre le temps que son corps se remette, ajoute : « Did you also offer a beer to your two hostages? That's really nice. Really nice, Arlington. » Elle se moque de lui, mais c'est sûrement aussi pour masquer la peur qui lui tord l'estomac. Il a l'air tellement instable qu'elle a l'impression que tout peut basculer d'une seconde à l'autre. Elle laisse un ange passer et finalement soupire. « You know what, give me that fucking beer, I have the feeling that I'm going to need one. » Elle souffle et essaie de se relever, doucement. Elle a mal partout. Son téléphone est complètement éclaté sur le sol. Elle ne va même pas pouvoir rentrer chez elle, bordel. Elle le hait tellement, elle le hait tellement. Elle s'appuie contre le mur, une main sur le ventre. « You are... » Elle sert les dents quand la douleur la rappelle à l'ordre. Il vaut mieux qu'elle se taise. « So, I'm still waiting for an explanation. » dit-elle en haussant les sourcils. Elle doute qu'il lui parlera. Il la gardera sûrement prisonnière pendant un long moment. En fait, elle ne sait même pas ce qu'il va faire d'elle. Une part d'elle veut croire qu'il ne lui fera pas de mal. Mais après ce qu'elle vient de voir – ses otages et le comportement qu'il a eu avec elle, elle ne sais plus ce qu'elle doit croire, et il lui fait peur, vraiment peur.
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Elle recule comme si il était dégoûtant. Peut-être qu'il l'est. Oui... oui il doit l'être, pour elle. Ils auront toujours peur de nous, les mutants, se rappelle-t-il. Ils auront toujours peur de nos différences et de nos pouvoirs. Et après tout, ne les ai-je pas utilisé à de trop nombreuses reprises contre elle, mes pouvoirs? Après tout, n'ai-je pas que trop abusé de mes capacités envers elle? Julian est un peu perdu, il a envie de lui expliquer qu'il fait de son mieux, vraiment, et qu'il l'aime beaucoup, vraiment: c'est juste que rien n'a de sens, et que si la colère est partie, elle a été remplacée par quelque chose d'autre dans son coeur, à cause des médicaments. Il veut lui dire tout ça, lui faire comprendre, mais il n'arrive pas à formuler les mots, alors il se tait. « A... a beer? Do I want a beer? » Julian grimace légèrement. “ Hm... are you underage? ” murmure-t-il doucement, la réalisation qu'ils ont plusieurs poignées d'années de différence le frappant enfin. Mais elle ne doit pas l'entendre, ou alors il vient de rêver ce qu'il pense qu'il vient de dire (ça arrive souvent) et elle reprend, l'air stupéfaite et à la fois terriblement amusée: « Are you kidding me? He's kidding. Did you also offer a beer to your two hostages? That's really nice. Really nice, Arlington. »
Les deux otages. Fitz et Simmons. Julian se tend subitement: il a l'air, tout d'un coup, d'un limier sur une piste, alors qu'il évalue ses chances de les retrouver et de les rattraper si il sautait sur ses pieds maintenant et se jetait dans la cage d'escaliers. Ils sont un peu amochés, ils vont laisser un peu de sang... mais ils sont déjà dans un taxi à l'heure qui l'est. En parlant de ça, lui-même va devoir changer d'endroit... ce n'est plus sûr, ici, pas avec deux agents du S.H.I.E.L.D. qui connaissent sa position.
Pas avec Sarah qui connait sa position.

« You know what, give me that fucking beer, I have the feeling that I'm going to need one. » Elle a mal, elle a tellement mal, Julian a envie de s'excuser mais aucun mot ne traverse ses lèvres. Il ouvre le frigo, décapsule une bière avec deux doigts et la dépose entre eux à une distance respectable de la jeune femme, prenant pour lui-même une autre bouteille qu'il ouvre avec toujours si peu de mal. Il avale une longue gorgée, la bière est fraîche, rassérénante. « You are... » Il a envie de hurler: oui. OUI. Dis-moi qui je suis parce que j'en doute moi-même, je ne suis plus sûr de rien sauf d'une chose. « So, I'm still waiting for an explanation. » Il a envie de hurler: oui. OUI. Dis-moi qui je suis parce que j'en doute moi-même, je ne suis plus sûr de rien sauf d'une chose. Je rêve. Je dois rêver. Tu n'as pas le droit de me regarder avec tant de haine et de dégoût sauf dans mes rêves. « So, I'm still waiting for an explanation. Is it one of those dreams? ” demande-t-il soudainement, bizarrement. Il s'est rassis sur le sol, jambes croisées, face à elle, laissant trois mètres les séparer. La bouteille est posée devant lui et il l'observe, la fait tourner entre ses doigts, l'apporte une seconde fois à ses lèvres pour en avaler une autre gorgée. “ One of those dreams here you want an explanation before killing me. One of us always dies in those dreams. More often than not, you're the one who kills me. And I see it in your eyes... the hatred, the disgust. The fear. The pity. You kill me like you would kill a wounded animal. Why is that? ” Il garde les yeux baissés. “ In those dreams, I can never stop you. I always let you. Maybe I am a wounded animal.

Il lâche la bouteille pour regarder sa main, la paume moite, les doigts tremblants. Il tend le bras dans la direction de Sarah et laisse un rayon de lune attraper la peau pâle: il a les doigts tendus vers elle un instant avant que la main ne retombe sur son genou. “ And when I wake up, I don't know if I really wake up or if it's another one of those dreams. ” Ce discours n'a aucun sens... il est désolé, vraiment désolé, mais il n'arrive pas à remettre les pièces du puzzle ensemble. Il a juste envie de prendre un autre médicament, d'aller dormir et de s'abandonner aux bras des agents et des forces de l'ordre qui viendront le récupérer après cette nuit désastreuse. Ou alors il veut juste qu'elle le tue, une bonne fois pour toute. Il se demande si il est en train de rêver. Et si cette fois, les mains autour du cou, elle aura un autre regard en enfonçant pour la dernière fois ses yeux dans les siens. “ You should just put me down. Would you do that? You always do but right here, right now, would you?
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« Is it one of those dreams? » Elle fronce les sourcils, une main toujours autour de la taille comme si ça allait avoir un quelconque effet sur la douleur. Julian est retombé à terre, a les jambes croisées et fait tourner sa bouteille dans sa main. On dirait qu’il n’est pas dans son état normal. Mais est-il parfois dans son état normal ? Depuis qu’elle l’a rencontré, elle a l’impression d’avoir rencontré mille versions différentes de lui. C’est quelque chose qu’elle n’arrive pas à expliquer, et c’est peut-être aussi ce qui l’a poussée à le revoir, malgré tout. Il l’intriguait, il la fascinait un peu aussi, d’une certaine manière, même si elle ne l’assumera jamais vraiment. « One of those dreams here you want an explanation before killing me. One of us always dies in those dreams. More often than not, you're the one who kills me. And I see it in your eyes... the hatred, the disgust. The fear. The pity. You kill me like you would kill a wounded animal. Why is that? » Sarah reste debout, déconcertée par ces paroles. Elle ne s’attendait pas à ça. Pas du tout, même, et elle a l’impression que ses jambes vacillent un peu. Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça ? à quoi ça rime ? « In those dreams, I can never stop you. I always let you. Maybe I am a wounded animal. » Bien sûr, Sarah, automatiquement, parce qu’elle a l’habitude d’être sur la défensive, parce qu’elle a l’habitude de s’imposer, a envie de lui dire d’arrêter de se morfondre. Elle a envie de lui dire Get your shit together. Mais pour la première fois, Sarah n’arrive pas à prononcer les mots. Elle reste muette parce qu’il y a cette détresse dans les yeux de Julian qu’elle n’a pas vue avant, du moins pas à ce point. Elle n’arrête pas de se demander ce qui se passe, elle n’arrête pas de se demander pourquoi il en est là, pourquoi ils en sont là.
Elle s’accroche toujours au mur, parce qu’elle a toujours mal. Mais Julian ne se rend pas compte, Julian est ailleurs, comme dans un autre monde. « And when I wake up, I don't know if I really wake up or if it's another one of those dreams. » Sarah pense à plein de choses. Un problème psychologique ? Des stupéfiants ? Des médicaments ? Est-ce que tout ça n’est qu’un jeu destiné à l’endormir ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Il la perd, tout le temps. « You should just put me down. Would you do that? You always do but right here, right now, would you? » Elle hausse les sourcils, puis les fronce de nouveau. Elle a du mal à croire qu’il soit en train de lui demander ça. « No. » dit-elle sans vraiment réfléchir. Pourtant, qu’est-ce qui l’en empêche, hein ? Elle est une chasseuse de mutants, son rôle est de faire disparaître ceux qui menacent la société, ceux qui sont de vrais problèmes pour le bon fonctionnement du monde. Et Julian vient de lui prouver qu’il rentre dans cette catégorie, non ? En prenant des gens en otage, en menaçant de les tuer, il vient de lui prouver qu’il n’est pas une bonne personne, qu’il mériterait d’être éliminé, non ? Non. Ce n’est pas assez. Sarah n’aime pas ne pas comprendre. Son instinct a toujours été très bon, et elle a toujours su le comprendre et agir en conséquence. Mais avec Julian, c’est vraiment n’importe quoi. Tout la pousse à penser qu’elle devrait en finir, et pourtant, pourtant, elle ne peut pas s’y résoudre. Elle a l’impression que quelque chose cloche.
« I won’t. » dit-elle fermement. Elle lâche le mur et se rapproche un peu, avant de finalement se rassoir par terre aussi, en soufflant. « Since when have you been having thoses dreams ? » demande-t-elle, levant les yeux vers lui et attrapant une bouteille. « Something must have triggered them, don’t you think ? » Elle essaie de se renseigner, doucement. Elle ne peut pas dire qu’elle le connaît bien. C’est même tout le contraire, finalement. Mais elle se doute qu’il n’a pas toujours été comme ça. C’est ce qu’elle veut croire, en tous cas. « I don’t know why you are doing all this. I really don’t know. » dit-elle avant de s’enfiler plusieurs gorgées de bière. « I think you have a problem. A huge one. Do you really think death can fix it ? » demande-t-elle sérieusement, une fois qu’elle a reposé la bouteille.
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