« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »
« Qu’est-ce que vous voulez savoir ? Combien de fois va Daisy au toilette ? Quand est-ce que Mack fait sa muscu ? Le temps que dure le brushing de Fitz ? Qu’est-ce que ça peut vous foutre ? » Je ne pus m'empêcher de sourire face à son arrogance, lui tentant de blaguer, comptant visiblement rien ne me relever du moins pour le moment. Je ne pouvais que relever son désir de masquer ses émotions, de tenter de créer une muraille qui m'empêcherait de brûler le château. Je connaissais ce sentiment, j'avais joué à ce jeu. Classique d'user l'ironie et le sarcasme pour éviter les questions, pour répondre à une question par d'autres questions. De même que je me doutais bien qu'il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions, cherchant ce que moi je cherchais personnellement. A vrai dire, le temps que le durait le brushing de Fitz, ce qu'ils faisaient de leur petite vie ou le nombre de fois qu'ils allaient aux toilettes ne m'intéressaient que tès peu. Quoique, c'était justement ces détails qui permettaient à un plan de fonctionner parfaitement, des détails comme ceux-ci qui permettaient à un agent de réussir sa mission. Savoir à quel moment exactement les soldats changeaient de tour de garde, effectuaient de ronde. Ces détails qui comptaient réellement si on voulait prendre d'assaut un château ou si on voulait arriver à ses fins. C'était ce qui comptait pour réussir. Pour autant, je ne comptais pas pour le moment infiltrer le SHIELD ou y tenter, je n'étais pas encore suicidaire à ce point. Si j'étais assez audacieux, assez suicidaire pour tenter de m'approcher d'eux et régler mes comptes avec mais il n'en restait pas moins que je ne cherchais pas à infiltrer le SHIELD réellement d'autant plus qu'il me faudrait sans aucun doute plus de temps que cela. Néanmoins, c'était d'autres perspectives que je cherchais à exploiter comme les liens qu'il y avait entre les différents membres de l'équipe; continuant à chercher des failles et autres informations qui pourraient m'être utiles. Il ne s'agissait pas juste d'une vendetta personnelle, sachant très bien qu'HYDRA nécessitait d'informations sur le SHIELD, me servant que de ce point comme levier aussi. HYDRA continuant d'avoir comme but de détruire le SHIELD.
Je le regardai poser les mains sur la table, le regardant se penchant vers moi, pouvant hors et déjà sentir des étincelles crépitaient dans le ciel alors qu'il était visiblement prêt à user de son pouvoir, ne pouvant voir que la tension dans son corps, ses épaules. Ne bougeant pas alors que j'en venais à le regarder, mon doigt toujours posé sur la gâchette, toujours prêt à appuyer même si cela ne faisait aucun doute que cela ne serait pas forcément le bon choix. Pas alors que je nécessitai des informations de sa part, pas alors que j'avais besoin de quelqu'un qui me permettrait d'avoir accès à la base. « Pourquoi est-ce que vous ne continuez pas simplement votre vie ? Ils sont tous passés à autre chose, vous n’êtes plus rien pour eux. Fichez-leur la paix. » Lui usant ses mots marquant, tentant visiblement de me faire réagir alors que j'en venais à le regarder, reprenant la parole d'un ton las comme si je devais expliquer tout cela à un petit enfant. « Tu crois que ce n'est que moi ? Je suis juste un soldat, un agent comme toi. J'obéis aux ordres, que tu y crois ou pas m'importe peu. » Le regardant se lever alors que la pointe de mon arme suivait le mouvement, lui se positionnant, les bras ballant le long de son corps alors qu'il en venait à me regarder, n'attendant qu'un mot pour user de son don, sachant très bien que je ne le laisserai pas sortir comme cela de la salle. « J’suis sûr que vous êtes un homme particulièrement occupé. Alors, rendez service à tout le monde et concentrez-vous sur la prochaine mission de l’HYDRA. » Il n'avait pas tort, ne pouvant en venir toutefois à venir à penser que j'étais l'un des leaders d'HYDRA, ne pouvant juste l'imaginer. J'étais de multiples choses à leurs yeux mais il n'en restait pas moins que si cela était personnel, il n'en restait pas moins que si je devais lui tirer dessus pour l'empêcher de partir, je le ferai. Une part de ma conscience m'empêchant de le tuer alors que je savais que cela ne viendrait qu'à détruire Skye. La jeune femme continuant à exercer une influence sur moi même indirecte alors que je savais que je ne pourrai pas le tuer, alors que cela ne viendrait qu'à détruire toute chance de rapprochement, de contact que je pourrai encore avoir elle. Quoiqu'il n'existait sans doute plus rien entre nous même si une petite flamme continuait à substituer, inconsciente, même si je tentais de l'effacer sans réel succès. Mon regard en venant à se poser sur lui alors que je prenais soudainement la parole : « C'est là que tu te trompes, c'est ma mission. » Puis, j'appuyai sur la gâchette, la balle partant. La balle se figeant dans son épaule. Me relevant alors que je le plaquai contre le mur tandis que mes doigts s'enfonçaient dans sa blessure.« Tentant d'user ton pouvoir n'est-ce pas, Pikachu ? » Mon canon appuyée contre son ventre alors que je reprenais la parole : « Qu'est-ce qu'il y a entre toi et Daisy ? »
Il prend des risques. Des risques inconsidérés. Des risques mortels. Des risques. Mais il n’a pas le choix. Il ne peut pas compter sur le reste de l’équipe. Il est seul face à Ward. Seul face à l’ennemi juré. Il ne peut pas attendre sagement, ici, qu’un miracle se produise. Il n’y aura pas de miracle. Il n’y aura pas d’aide miraculée. Il n’y a que lui pour se sortir de là. Il s’est mis dans cette situation tout seul, il doit s’en sortir. Il s’est levé, il a défié Ward. Il a osé bouger de sa chaise. Il a osé s’en prendre à lui verbalement. A la lueur dans son regard, il comprend que la provocation fonctionne. Elle fonctionne et elle fait réagir. “Tu crois que ce n'est que moi ? Je suis juste un soldat, un agent comme toi. J'obéis aux ordres, que tu y crois ou pas m'importe peu.” Évidemment. C’est tellement plus facile de dire que ce n’est pas de sa faute. Qu’il obéit seulement aux ordres. Lincoln le méprise. Il s’en rend compte. Il le réalise maintenant. De toute manière, comment cela pourrait être autrement ? Grant Ward ne s’est pas montré très sympathique et convivial depuis le début de leur conversation. A moins que menacer une personne avec son arme soit une bonne manière de se présenter, dans certains pays. En tout cas, Lincoln n’est pas vraiment sensible à ce genre d’entrées en matière. Grant Ward a aussi un passif avec certains membres du S.H.I.E.L.D. Des membres dont Lincoln est plus ou moins proche. Il a entendu des histoires, des rumeurs, des rapports de mission. Il sait ce qu’il s’est passé. Pas besoin d’être présent, pas besoin d’avoir vu. Il en a assez entendu pour s’en souvenir toute sa vie. Toutes ces raisons font que Lincoln ne peut pas le respecter. Il ne peut pas lui sourire et lui faire la causette. Il ne peut pas faire semblant que tout va bien. Ce n’est pas le cas. Et pour rajouter à tous ces éléments, l’homme se met à grignoter son tacos devant lui, comme si de rien n’était, comme si il ne ressentait pas de remords, comme si il s’en fichait, cela ne fait qu’accroître le mépris de Lincoln. Alors, son excuse, il s’en fiche. Il ne l’accepte pas. Grant peut bien avoir une mission, il a aussi le droit de refuser, il a aussi le droit de dire qu’il est compromis. A moins que le grand Ward ait peur des répercussions d’un refus ? Ce serait bien une première. Non, derrière cette mission, il y a de vraies raisons personnelles. Une volonté de nuire. Une volonté de blesser. Une volonté de terminer un travail bâclé. Sauf que Lincoln ne va pas lui donner l’opportunité d’achever son travail. Il ne va pas l’aider en lui confiant les relations de l’ancienne équipe. Il ne va rien révéler. Le silence, c’est important. C’est primordial. Surtout, il compte bien sortir de là.
“C'est là que tu te trompes, c'est ma mission.” Il a entendu la détonation, avant de sentir la douleur. Elle commence comme une morsure. Une brûlure à l’épiderme. Elle se transforme rapidement en brasier. Il pousse un cri. Un hurlement de douleur. Il a grandi aux Etats-Unis, en survivant à toutes les armes en circulation. Il n’a jamais connu la douleur d’une blessure par balle. Et bordel que ça fait mal. Il tait son cri. Il serre les dents. Il ferme les poings. Il a mal. Un fichu mal à l’épaule. Un incendie dans son corps. Sous ses yeux, il voit déjà le sang suinter. S’échapper. Il a envie de mettre sa main sur la blessure, de boucher ce trou béant en lui. Mais Ward arrive avant. Sa main vient directement sur la plaie, non pour stopper l’écoulement de sang. Plutôt pour accentuer la torture. Lincoln grimace. Se mord la langue. Il se met à trembler sous la morsure de la balle. Il a mal. Pas autant que le jour où il a subi les effets de la brume. Pas autant que lorsqu’il a obtenu ses pouvoirs. Mais il a mal. Assez pour que des gouttes de sueur perlent sur son front. Assez pour qu’il grince des dents. Assez pour laisser s’échapper un gémissement. Assez pour que des veines déforment sa peau. Il ne peut pas bouger. Pas avec Ward contre lui. Pas avec ses doigts dans son épaule. Et en même temps, il a mal. La souffrance a détruit toutes les barrières. Tout le contrôle. Tout le sang-froid. Des efforts qu’il a mis des semaines à faire. Des avancées qu’il a eu du mal à faire. Tout est balayé. En quelques secondes. Par une balle. Par une perforation dans sa chair. Ça se déchaîne dans son cerveau. Ça se déchaîne dans son corps. Il tente de reprendre le dessus sur son pouvoir. Mince espoir. Mince possibilité. Mais il essaye. Il essaye de repousser la douleur. Il essaye de ne pas la laisser dominer. Jusqu’à ce que Ward remue ses doigts. Jusqu’à ce qu’un nouvel élancement le traverse. “Tentant d'user ton pouvoir n'est-ce pas, Pikachu ?” Pikachu. Grant ne croit pas si bien dire. Lincoln esquisse un sourire en coin. Un sourire mauvais. Un sourire cruel. Il déteste qu’on l’appelle Pikachu. Il déteste qu’on le compare à cette créature jaune et imaginaire. Pourtant, ils se ressemblent. Ils sont faits d’électricité. Ils sont capables d’exploser tout ce qui les entoure. Ils peuvent le faire. Peut-être qu’à un moment, il perd la tête. Peut-être que la douleur le rend fou. Peut-être. Ce sourire trahit pourtant tout le mal qu’il imagine faire à Ward. Tout le mal qu’il aimerait lui faire. Toute la haine qu’il éprouve pour lui. Un sourire sadique qu’il n’efface pas. Même lorsqu’il sent l’arme se coller à son ventre. Une nouvelle menace.
“Qu'est-ce qu'il y a entre toi et Daisy ?” Daisy. Ce prénom aurait pu le calmer. Aurait pu l’apaiser. Aurait pu le faire redescendre sur Terre. Aurait pu lui rappeler ce temps où il était plus posé. Le contraire se passe. Il perd pied. Il laisse le pouvoir le submerger, l’envahir, le remplir. Son corps se couvre bientôt d’électricité. Un état dans lequel il ne s’est jamais trouvé. Un état jusque là encore méconnu de lui. Il ne faut qu’une seconde pour qu’une décharge vienne frapper Ward et le propulser contre la table. Il faut encore quelques secondes pour que Lincoln ne soit plus parcouru par l’électricité. Il a vidé la colère enfouie ces dernières minutes. Il a évacué la tension de la douleur et le stress d’une arme braquée sur lui. Il est plus léger, plus détendu, mais toujours sur ses gardes. Il porte sa main sur sa blessure. Il connaît les ravages provoqués par une balle. Il en a vu les dommages à l’hôpital. Il en a soigné quelques unes. Il en a pris en charge certaines. Il sait qu’une balle est déjà destructrice. Alors, des doigts qui s’amusent à l’intérieur… Les dégâts sont à la hauteur de la blessure. Toujours une main dessus, il s’arrête près de Ward. Il écarte l’arme pour ne pas que l’homme soit tenté de l’utiliser. “Continuez à traîner autour de Daisy et je vous tue.” Il est peut-être trop attaché à Daisy. Il peut-être trop dépendant d’elle. Il est peut-être trop affecté. Qui sait vraiment ? Il sait seulement qu’elle ne pose jamais un regard effrayé sur lui. Il sait seulement que son opinion est importante. Il sait seulement qu’elle est la seule chose stable dans son quotidien depuis qu’il est au S.H.I.E.L.D. Elle arrive à l’apaiser, à le calmer. Elle arrive à canaliser ses colères. Elle a un effet positif sur lui. Mais elle n’est pas là, aujourd’hui. Elle ne doit même pas se douter de ce qu’il se passer. Elle ne doit pas imaginer que Lincoln a les yeux rivés sur Ward. Sûrement pas. Il aurait pu le tuer. Il aurait pu l’achever. Il en a la puissance. Il en a les capacités. Il n’est pas allé jusque là. Parce qu’il refuse de devenir un meutrier. Parce qu’il refuse de réveiller le monstre. Il en a eu un aperçu. Il en a eu un avant-goût. A chaque fois qu’il s’énerve, ses limites sont repoussées. Il se découvre de nouvelles capacités. De nouvelles manières d’utiliser son électricité. De nouvelles raisons de s’inquiéter et de s’effrayer. Mais face à Ward, il n’a pas peur. Pour une fois que son pouvoir peut éradiquer une personne malfaisante. C’est un regard rendu fou par la douleur et la colère qui se pose sur l’agent d’HYDRA. “Vous allez leur foutre la paix.” La menace est claire. Tangible. Il ne lui laissera pas une deuxième chance de vivre. Il ne lui permettra pas de rôder autour de l’ancienne équipe. Il va s’en assurer. Il va veiller à ce que Grant respecte cet ordre. Sinon, Lincoln serait obligé de passer aux actes. Il serait contraint de l’électrocuter sur place. Protéger Daisy, protéger les autres, c’est primordial.
« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »
Il avait suffit que je prononce son prénom, que je lui demande de me dire ce qu'il y avait entre lui et elle pour que des petits crépitements d'électricité se fasse entendre. Lincoln perdant pied alors qu'il en venait à laisser ses pouvoirs prendre le dessus sur sa personne. Tout était toujours dans le contrôle mais à cet exact moment, il paraissait si évident qu'il avait perdu le contrôle. Je pouvais le lire dans ses yeux, voir dans son regard le reflet d'une douce folie. Et l'instant d'après, la douleur me frappa. Instantanée aussi vive que l'éclair. Le corps de l'agent du SHIELD se couvrant d'électricité, ses yeux virant au bleu pendant une seconde que j'aurai cru avoir rêvé. J'en venais à avoir le souffle coupé sous l'effet de la décharge électrique. Rompant le contact qui avait été établi alors que mon arme tombait au sol. Comme si j'avais été brûlé. Mon regard se reposant sur lui alors que j'en venais à reprendre mon souffle. J'avais été entraîné à résister à la douleur. La douleur restait toujours éphémère quoi que l'on pouvait penser. Elle resterait toujours vive et temporaire. Du moins, si elle pouvait tout aussi se transformer en une lente agonie, il paraissait toujours plus facile de se dire ce qu'elle n'existait pas. Ce que je faisais chaque jour. Ne me concentrant pas tant sur la douleur physique que pour forcer mon esprit à oublier, me focalisant sur autre chose. J'avais appris du plus grand. John m'avait formé, m'apprenant à résister. M'apprenant à donner et à rendre, coup pour coup. Chaque agent d'HYDRA passait par là, chaque agent en venait à être torturé lentement, douloureusement. Cela faisait parti de l'entraînement, c'était même la base. Un moyen de s'assurer que nous ne parlerions pas sous la torture, un moyen de s'assurer que nous trahirons pas HYDRA, préférant mourir que parler. La peur restant le levier qu'ils utilisaient bien que j'avais rapidement compris que je n'étais pas effrayé par eux, que mourir ne me faisait pas peur. Plus facile de se faire torturer quand on se disait qu'on avait suffisamment eu peur pour le restant de sa vie, ne pouvant qu'ériger des murailles autour de mon esprit tout comme je l'avais fait alors que je devais faire face à Christian. Apprenant à subir les coups que m’assénaient John qui n'en venait qu'à rajouter une couche, ne voulant pas juste que je sois bon mais le meilleur. Si les faibles ne pouvaient qu'être éliminés, ne pouvaient que connaître un sort bien plus douloureux, je ne pouvais qu'en venir à supporter la douleur. Tant les coups de tasers, tant l'électricité parcourant mon corps mouillé que les autres formes de tortures. N'apprenant tant pas à supporter la douleur qu'à la transmettre, en venant à apprendre comment faire parler quelqu'un. Apprenant comment garder le contrôle. Un pas étant si facile à faire, alors qu'il paraissait si simple de se perdre et d'oublier que le but était de garder l'équilibre entre la mort et la douleur. Sachant très bien qu'il suffisait même un homme les plus récalcitrant sur cette ligne pour qu'il en vienne à parler. Ce choc électrique ne me pouvant que paraître passager alors que j'en venais à me focaliser sur le visage de Lincoln. Plus fort que la douleur. Plus fort que tout cela. Sachant très bien que cela n'était qu'un avant-goût, une entrevue des pouvoirs de l'inhumain alors que je n'en n'étais venu qu'à goûter à cette morsure. L'adrénaline parcourant mes veines alors que j'en venais à me sentir juste vivant en dépit de la douleur, en dépit des battements de mon coeur qui en étaient venus à s'affoler. Un rappel que j'étais juste un humain, non un dieu comme certains le croyaient.
Lincoln s'approchant de moi, écartant mon arme pour être sûr que je ne serai pas tenté de la prendre de nouveau alors que cette arme-ci n'était qu'une première de la liste que je trimbalais avec moi. Lui s'approchant un peu plus alors que je le regardai, aucune trace de peur n'étant visible dans mes yeux. Sa voix se faisant menaçante alors qu'il en venait à prendre la parole. « Continuez à traîner autour de Daisy et je vous tue. » Je n'en croyais pas un mot. S'il avait eu la possibilité de me tuer, il ne le ferait pas tout comme qu'il pouvait être aussi certain à l'inverse que je ne comptais le tuer pour le moment. A la différence, il ne restait pas moins qu'il m'était plus utile vivant que mort pour le moment. D'autant plus que ce n'était pas la seule raison qui me poussait à voir cela, alors qu'il m'avait suffit d'entendre ces mots pour avoir la raison que je voulais. Je ne pouvais que lire l'attachement qu'il éprouvait pour elle, la jolie brune n'étant pas seulement un membre de sa famille à ses yeux mais quelqu'un de plus important. A vrai dire, j'aurai sans doute réagi comme lui avec un moment, ne pouvant voir que l'ironie du destin. Prêt à détruire le monde entier si cela permettrait de la sauver, peut-être était-ce encore le cas maintenant alors que je me révélais incapable de la tuer, comme si j'avais encore cette certitude qu'un jour cela pourrait finir par s'arranger entre nous en dépit de tout ce que j'avais fait, en dépit de la douleur qu'elle m'avait causé. Masquant toutefois mes émotions comme si cela ne m'atteignais pas, reprenant ce rôle où je n'étais que le monstre qu'il avait dessiné de tous traits alors que j'en venais à prendre la parole, cynique : « Vraiment Lincoln ? Tu me menaces, mais as-tu seulement cette âme d'assassin en toi ? » Je ne le pensais pas, étant d'avis que les mots n'étaient rien, que seuls les actes montraient vraiment ce que l'on voulait. Si Lincoln aurait voulu me tuer, il l'aurait fait, de même que je savais parfaitement qu'il ne le ferait pas. S'il me tuait alors qu'il ne viendrait qu'à devenir comme moi, ne vaudrait pas mieux que moi comme chacun membre du SHIELD. Si Coulson et d'autres se croyaient meilleurs, il n'en restait pas moins que ce n'était pas le cas. Tout comme Jemma avait tenté de me tuer, ne pouvant que me décevoir. Tout comme Coulson qui se croyait supérieur aux autres en était venu pourtant si facilement à me tourner le dos, lui qui se disait si apte à pardonner, à donner une seconde chance. Un mensonge, encore un, alors qu'il n'avait pu que me montrer à quel point le SHIELD était une illusion. Eux ne croyant réellement en ce qu'ils faisaient, peut-être même plus obstinés dans leur vendetta personnelle que moi alors qu'ils en étaient venus à se détourner, me considérant comme un monstre sans même tenter de me comprendre. Peut-être que c'était aussi pour cela qu'il avait été si facile de se tourner de nouveau vers HYDRA alors qu'eux-même ne se rendaient compte que je n'étais pas tant le coupable, le bourreau, le monstre qu'ils l'étaient.
Pour autant, cela ne comptait pas, eux continuant de se vouer dans une illusion. Lincoln n'en venant qu'à se montrer plus menaçant. « Vous allez leur foutre la paix. » Comme s'il croyait que sa menace me faisait peur, que je ne pouvais que trembler devant ses mots. A vrai dire, je ne pus m'empêcher de rire froidement alors que je faisais un pas vers lui, sans le quitter des yeux. Lui ne comprenant pas que je n'étais pas ce pantin que lui était, pas cet agent, ni ce garçon que j'avais été autrefois. Ne pouvant comprendre que j'étais passé à un stade où je ne pourrai plus accepter un ordre de quiconque. Un rappel bien que trop constant de cette personne que j'avais été alors que je n'avais pu qu'e venir à évoluer, à considérer l'ensemble sous un nouvel oeil. Faisant un as de plus vers lui pour me retrouver proche de lui. Lui répondant au tac à tac, froidement, d'une voix qu'on aurait pu croire dépourvue d'émotions : « Oh non, je ne crois pas. De même que tu ne me feras strictement rien. Parce que le truc est si tu me tues, elle ne te le pardonnera jamais. Daisy ne te pardonneras jamais de m'avoir tué, de lui avoir menti, d'avoir caché cette part de ténèbres que tu as toi. Alors tu peux me menacer, mais on sait très bien tous les deux que tu n'as pas ce cran, que tu ne pourras jamais aller jusqu'au bout, ni même pourra tuer quelqu'un de sang froid parce que justement cela voudrait dire que tu es un monstre, un psychopathe exactement comme moi. Et je ne doute pas que tu préféreras que je te tue moi-même que tu deviennes cette personne que je suis. Cette personne qu'elle déteste. Ce que tu ne comprends pas est que l'amour est une faiblesse. » L'instant d'après, Lincoln tombait au sol alors que je le réceptionnai dans mes bras. Mon regard croisant celui de José qui venait de tirer des fléchette paralysantes. Ce qu'il fallait pour que je me mette à l'oeuvre. Soulevant son corps alors que j'en venais à m'enfoncer un peu plus dans les profondeurs, descendant au sous-sol, plus bas encore. En venant à déposer Lincoln sur une chaise une métal, accrochant ses mains. Le métal, un moyen comme un autre d'éviter les conductions électriques. José en venant à déposer sur la table dans l'angle une pochette en cuir que j'ouvrais, en sortant des poignards affûtés que j'alignai. Lui faisant signe de s'en aller alors que j'en venais à m'approcher de l'agent, le débarrassant de son tee-shirt sans aucune gêne. Ma main trouvant le manche du poignard alors que j'en vienne à entailler sa peau, traçant une ligne le long de sa peau, faisant s'écouler le sang le long de sa peau. N'ayant attendu qu'il se réveille pour lui faire goûter un avant-goût de ce qu'était la douleur. Me positionnant face à lui, n'attendant plus qu'il se réveille pour en venir à obtenir de nouvelles réponses à mes questions. Lui étant loin d'être comme moi, alors que j'étais loin d'être un innocent, sachant très bien ce que je faisais en toute conscience. N'attendant plus qu'il se réveille pour me mettre de nouveau à la tâche comme le ferait à tout moment tout bourreau. Etant juste trop enfoncé dans les ténèbres pour pouvoir faire demi-tour, encore plus maintenant alors que je leur avais pourtant offert une porte de sortie qu'ils n'avaient voulu choisir. Leur choix. Désormais, ils ne leur restaient plus qu'à assumer et comprendre.
“Vraiment Lincoln ? Tu me menaces, mais as-tu seulement cette âme d'assassin en toi ?” Tuer n’est pas dans sa nature. Il n’est pas un assassin. Il n’éprouve pas de plaisir. Il en est même dégoûté. Il n’est pas fait pour tuer. Par contre, il n’a pas assez de contrôle pour savoir quand il met trop de puissance ou pas. Parfois, il y arrive. Lorsqu’il est calme, posé, serein. Parfois, il n’y arrive pas. Lorsqu’il est menacé, en danger et sous tension. C’est une chance que Ward ne finisse pas grillé. C’est une chance que toute la salle n’est pas sautée. Mais l’homme n’a pas l’air de s’en rendre compte. Il n’a même pas peur. Il ne souffre même pas. Il est inhumain. Un robot. Un être insensible. Tout en lui est étrange. De sa façon d’être froid, distant, à sa manière d’être imperméable aux émotions et aux douleurs. Lincoln n’a jamais eu affaire à une personne pareille. Il s’est rarement battue depuis qu’il a ses pouvoirs. Il a rarement eu l’occasion d’analyser les réactions d’adversaires. Sauf lorsque l’Afterlife a voulu attaquer le S.H.I.E.L.D. Par contre, il en sait assez sur les souffrances de l’être humain pour savoir que tout le monde a sa faiblesse. Tout le monde ressent les coups, les pincements, les coupures. Et les décharges électriques. Sauf l’homme qui lui fait face. Pour autant, il ne s’en effraye pas. Il n’est pas apeuré. Il est même terriblement calme. Il a atteint un tel seuil de colère et de déchaînement que son cerveau est anormalement tranquille. Froid. Il est certain qu’il n’est pas un tueur. Mais lorsqu’il est dans cet état, rien ne peut l’arrêter. Rien ne peut l’empêcher de tuer une personne. Peut-être qu’il s’en voudra le lendemain. Peut-être qu’il regrettera d’avoir tué quelqu’un avec son pouvoir. Peut-être. Il en a déjà tué quelques agents du S.H.I.E.L.D. Il y est allé parfois un peu trop fort. Il pourrait recommencer. Il pourrait. Et puis, il y a se tutoiement. Comme si ils se connaissaient depuis longtemps. Comme si ils étaient amis. Ce qui n’est pas le cas. Absolument pas. Cette proximité induite par le tutoiement le dérange, le gêne. Il ne veut pas être ami avec lui. Mais probablement est-ce l’effet escompté. Et Ward y arrive tellement bien. Il arrive à le faire débloquer, à susciter sa rage, à développer sa haine. Il arrive à le rendre fou. Lincoln ne s’en rend pas compte. Il est trop en colère pour voir son jeu, pour ne pas tomber dans son piège. Trop occupé à fulminer. Trop occupé à menacer. “Oh non, je ne crois pas. De même que tu ne me feras strictement rien. Parce que le truc est si tu me tues, elle ne te le pardonnera jamais. Daisy ne te pardonneras jamais de m'avoir tué, de lui avoir menti, d'avoir caché cette part de ténèbres que tu as toi. Alors tu peux me menacer, mais on sait très bien tous les deux que tu n'as pas ce cran, que tu ne pourras jamais aller jusqu'au bout, ni même pourra tuer quelqu'un de sang froid parce que justement cela voudrait dire que tu es un monstre, un psychopathe exactement comme moi. Et je ne doute pas que tu préféreras que je te tue moi-même que tu deviennes cette personne que je suis. Cette personne qu'elle déteste. Ce que tu ne comprends pas est que l'amour est une faiblesse.” L’amour est une faiblesse. Encore faut-il aimer. Daisy et lui sont proches. Ils sont complices. Ils ont peut-être ressenti quelque chose l’un pour l’autre. A l’époque de l’Afterlife. Quand ils étaient dans ce paradis sur terre. Quand ils étaient loin de tous les problèmes. Mais maintenant ?
Peut-être qu’en tuant Ward, il perdrait toutes ses chances de séduire Daisy. Peut-être qu’elle ne le regarderait plus jamais comme avant. Peut-être. Mais elle serait heureuse de ne plus savoir son ancien collègue dans les parages. Elle serait soulagée de vivre sa vie sans se soucier de lui. Lincoln est prêt à prendre ce risque pour lui offrir une vie plus sereine. Il est prêt à se faire désavouer par elle. La peur de son avis ne compte pas quand il s’agit de Grant Ward. Dans sa colère, il en oublie l’employé du restaurant. Il en oublie de se méfier de ce qu’il se passe dans son dos. Il ne s’en rappelle que lorsqu’il sent des picotements dans son dos. Il tente de se tourner pour attaquer, mais déjà, il s’effondre. C’est le trou noir. Il sombre dans l’inconscience. Il se perd dans les méandres de quelques songes oubliés. Il se sent chuter, il se sent partir, il se sent sombrer. Sans rien pouvoir faire, si ce n’est répondre à l’appel du sommeil. Il n’y a qu’une autre fois où il a été endormi brutalement. Quand il a servi de cobaye pour l’HYDRA. Il éprouverait peut-être une once d’inquiétude si il n’était pas actuellement endormi.
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Refaire surface. Reprendre possession de son corps. Se réveiller. Comme reprendre sa respiration après une apnée prolongée. Il a un sursaut. Bientôt regretté. Son élancement à l’épaule. Et autre chose. Il a mal. Son regard se pose sur les traces de sang. Le liquide rouge a commencé à marquer son torse. A faire son chemin. Il a mal à la tête, aussi. Comme un lendemain de cuite. Il grimace. Il grogne. Il essaye de se relever, mais impossible. Ses mains sont attachées. Et lorsqu’il relève la tête, il comprend. Il comprend que Ward a arrêté de manger son tacos. Que Ward a assez mangé et qu’il veut passer au dessert. Le dessert, c’est lui. Une séance de torture. Il n’a pas peur. Parce que putain, il a mal. Atrocement mal. Il a la tête qui tourne. Il a la haine qui bout dans son cerveau. Il entend son pouls marteler ses tempes. Il a besoin de sortir d’ici. Tout de suite. Il s’énerve. Il bande ses muscles. Il tente d’arracher les liens. Il remue sur sa chaise. Mais rien. Plus il bouge, plus il a mal. Quelque chose s’est définitivement brisé dans sa tête. Une barrière qu’il n’osait pas franchir. Une frontière qu’il ne voulait pas passer. Mais face au risque de mort, on repousse toujours ses limites. On se découvre toujours des ressources insoupçonnées. “LIBEREZ-MOI !” Il hurle. Il hurle et sa voix se répercute contre les murs. Il ignore où il est. Il s’en fout. Il n’a pas l’intention de visiter ni de s’éterniser. Il compte sortir de là. Maintenant. Il laisse son pouvoir prendre le dessus. Il le laisse éclater dans son cerveau. Il le laisse prendre le contrôle complètement. Il le laisse imploser et exploser. La chaise métallique est un conducteur. Un amplificateur, dans ce cas précis. Elle ne fait que conduire l’électricité, lui offrant un rayon d’action plus important. Plus violent. C’est comme une boule d’énergie. Une boule d’électricité qui explose. Qui frappe tout ce qui l’entoure. L’air grésille. L’air se remplit d’une odeur de brûlée. Les liens ont brûlé. La chaise fume. L’électricité frappe sans pitié. Sans distinction. Sans hésitation. L’électricité chauffe, brûle. Lincoln a cessé de réfléchir. Il a cessé de penser. Sinon, il serait probablement effrayé par sa propre capacité. Il serait sûrement inquiet des conséquences. Toujours cette volonté d’être dans les bonnes grâces de Daisy. Mais la jeune femme n’accepterait pas de le voir torturer. Elle ne supporterait pas de le voir souffrir. Si elle apparaissait maintenant, elle s’en prendrait directement à Ward. Sans réfléchir. C’est ce qu’il fait. Libéré de la chaise, il se lève. Il a mal. Terriblement mal. Sauf que la souffrance n’a pas sa place. L’électricité frappe José. Elle lui arrache un cri de douleur. Elle le projette contre le mur et le fait tomber à terre. L’électricité se concentre ensuite sur Ward. L’ennemi à abattre. Cette fois, Lincoln se sert de ses mains. Il les réunit pour rassembler la puissance. Pour forger une boule. Une boule bleue. Une boule vivante. Une boule animée par l’électricité. Une boule mortelle. Définitivement mortelle. “Je suis sûr que Daisy serait heureuse de vous voir mort.” Il balance sa boule, mais Ward a eu le temps de se préparer, d’esquiver. La boule percute le mur en face et explose en des milliers d’étincelles. Il est où ? Il est où ce connard ? Une chasse à l’homme. Une quête pour le détruire, pour le griller, pour le frire, pour le rôtir. Il va se le faire. Et cette fois, il n’y aura pas de raison pour maintenir ses coups.
« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »
Mon poignard marquait de nouveau son torse, suivant des lignes invisibles, incisant la chair alors que le sang en venait à couler un peu plus le long de sa peau. De simples plaies à mes yeux alors que des cicatrices resteraient juste, des cicatrices qui en viendraient juste à marquer sa peau uniquement. Cela n'était pas grave, loin de là. Ce n'était même rien à mes yeux alors que cela n'était qu'un moyen de lui rappeler où il était. Je maniais parfaitement ce poignard, m'assurant qu'il se réveillerait, ce que je comptais faire. En effet, je voulais que Lincoln se réveille et en vienne à me dire ce que je souhaitais. Je le regardai, me reculant alors qu'il en venait à se réveiller lentement, douloureusement même. L'observant avec soin alors que les effets anesthésiant des fléchettes en venaient à disparaître légèrement. Cela ne faisait même aucun doute qu'il allait tenter de se débattre, je m'y attendais même. Je le voyais commencer à reprendre ses esprits, le regardant alors qu'il en venait à tester la solidité de ses liens, tentant de savoir où il était, tentant de s'échapper. Je le regardai alors qu'il se débattais de plus belle, ne pouvant voir à quel point il était dans un sens au bout du rouleau. Au cela ne faisait aucun doute que la limite venait d'être franchie, je pouvais voir son pouls s'accélérait comme si je pouvais l'entendre alors qu'il s'agitait de plus bel. L'agent du SHIELD en venant à perdre un peu plus ses moyens alors qu'il se mit à hurler : « LIBEREZ-MOI ! » Esquissant un sourire amusé alors que lui ne comprenait pas qu'il ne pouvait décidé de tout. Il n'était pas au SHIELD, il ne pouvait juste demander et espérer. Dommage qu'ici, il n'avait pas le pouvoir, ne pouvant que rester là alors que je le regardai indifférent à son sort, sachant très bien que ce n'était pas fini. Après tout, cela commençait toujours de la même manière. Ils tentaient tous de se débattre dans un premier temps puis ils se mettaient à hurler avant de recommençaient à combattre. Encore et encore.
A vrai dire, je n'avais pu qu'en venir à m'en rendre compte à quel point cela avait été une mauvaise idée de l'emprisonner sur une chaise en métal. Une erreur de débutant alors que ce qui allait se passer ensuite n'allait que permettre de me rendre compte à quel point c'était une mauvaise idée d'avoir fait cela. J'aurai du définitivement écouter Fitz ou faire quelque chose pour mieux mémoriser certains détails sur tout ce qui concernait la physique, la chimie ou encore l'électricité. Ayant toujours préféré le combat ou la technique mais il n'en restait pas moins que cela ne changeait rien au fait que je n'avais pas réellement prévu ce qui allait se produire. Encore moins alors que l'air en venait qu'à crépiter, se chargeant d'électricité. L'électricité crépitant un peu plus alors que le regard de l'inhumain en venait à changer, lui franchissant cette ligne invisible qu'il aurait été préféré de ne pas franchir. Le métal agissant comme amplificateur alors qu'il était là, hors et déjà prêt à frapper. Je portai mon regard sur José, trop près. « José, sale ! » L'homme n'eut pas le temps de bouger réellement alors qu'il en venait juste à être projeté contre le mur. L'électricité l'ayant frappé comme le ferait un éclair, causé par la foudre. Il poussa un gémissement signe qu'il était encore vivant. Ne pouvant venir qu'à me re-concentrer sur Lincoln qui me regardait. L'électricité en venant à former entre ses mains, se concentrant en une boule de puissance, d'énergie à l'état pure. Comme si Lincoln n'était que l'image même humaine de Pikachu, même si pour le coup, cela ne restait pas moins que cela sentait le roussi. Je n'avais pu que voir les dommages causés sur José et je n'étais pas prêt à mourir encore aujourdhui, sachant que ce n'était qu'une question de secondes avant que le combat commence réellement maintenant que Lincoln s'était débrouillé pour faire disparaître ses entraves. Ses prunelles virant au bleu alors qu'il en venait à permettre à sa boule d'électricité de gagner un peu plus de puissance. Instable comme lui. « Je suis sûr que Daisy serait heureuse de vous voir mort. » Je n'étais pas tout à fait d'accord avec lui, même si pour le coup, la jeune femme avait été plutôt clair quand à son avis sur la question, n'en n'étant que venu qu'à me tirer plusieurs fois dessus. L'instant d'après, je me jetai sur le côté, esquivant la boule d'électricité qui venait de frapper le mur. Roulant sur le sol alors que j'en venais à attraper mon arme. Me redressant légèrement alors que j'en venais à l'observer. Chien dément qui tentait de retrouver ma trace, ne comptant pas retenir ses coups comme si j'avais pu m'en apercevoir. Mon doigt se positionnant sur la gâchette avant que je n'en vienne à le redresser, tirant à plusieurs reprises sur lui avec une précision impeccable. Me mouvant dans la pièce alors que j'en venais à prendre la parole, ironique, sachant très bien ce que je faisais, contrairement à lui. « Vraiment ? Ce n'est pas moi qui vient de déchaîner une boule d'électricité sur un innocent. Et après le SHIELD vaut mieux qu'HYDRA ? Tu penses vouloir mieux que moi, mais ce n'est pas le cas. Tu es bien plus instable que moi. » Mon poing frappant son visage, alors que j'en venais à enchaîner les coups, comptant bel et bien le mettre à terre, et je doutais qu'hormis son don, Lincoln était autant doué que moi dans un combat rapproché.
Il pète un câble. Il perd le contrôle. Il a le tempérament de l’électricité. Explosif. Incontrôlable. Fou. Il n’y a plus de pensée. Il n’y a plus de réflexion. Il n’y a que l’électricité. Le bonheur de la laisser s’écouler le long de son corps. Le plaisir de la libérer après avoir été trop longtemps enchaînée. Pour une fois, il trouve une certaine tranquillité à utiliser son pouvoir. Il n’y pas de chaos dans ses pensées. Il n’y a pas de guerre de contrôle. Il n’y a que le bourdonnement de l’énergie. Il n’y a que le bonheur de libérer le monstre enchaîné. Une colère tournée contre Ward. Il l’a cherché. Il l’a torturé. Il l’a menacé. Il a menacé Daisy. Il a menacé des agents du S.H.I.E.L.D. Une accumulation qui pousse à agir. Une accumulation qui ne peut rester impunie. Ici, loin du regard de Daisy, loin d’innocents, il n’a pas à avoir peur. Il n’a pas à craindre de blesser quelqu’un. Il n’a pas à s’inquiéter de tuer une personne. Il peut se perdre sans que cela ne soit grave. Il n’y a que José et Grant qui peuvent mourir. Peut-être Lincoln lui-même. Il n’est pas à l’abri de pousser ses limites à leur maximum et de se frire le cerveau. Il ne sait pas encore quelles sont les conséquences d’une perte totale de la maîtrise de ses capacités. Il pourrait mourir. Il pourrait s’électrocuter. Mais au moins, il aura débarrassé la planète de deux membres de l’HYDRA. Il aura fait une bonne action. Même si actuellement, il a l’air d’un fou. Un fou qui cherche de son regard bleu électrique sa cible. Il s’est occupé de José. Il ne lui reste plus que Grant. Le grand Ward. Le flippant Ward. Il est là quelque part. Il se planque. Le grand Ward est effrayé. Lincoln a le regard fou. Des gouttes de sueurs parsèment son front. Les veines se dessinent sous sa peau. Il pousse ses limites. Il pousse sa résistance. Il ne s’en rend pas compte. Trop désireux d’en finir. Trop motivé à l’idée de tuer sa prochaine cible. Du coin de l’oeil, il le voit apparaître. Arme à la main. Il a tout juste le temps de se jeter au sol. La première balle lui frôle le bras. Sa peau est déchirée, mais la balle a atterri dans le mur derrière lui. Les autres la rejoignent. Utiliser les balles. Déloyal. Il aurait pu mourir. Il aurait pu se prendre une balle dans le coeur, l’autre dans la tête. Il est électrokinésiste, pas immortel. Il a eu chaud. Il a échappé au pire. Il se redresse. Il ne peut pas rester ici. Il doit sortir. Il doit laisser de côté son envie de meurtre pour partir. Parce qu’il ne peut pas crever de la main de Ward. Parce qu’il ne peut pas lui donner cette joie. Parce qu’il ne peut le laisser atteindre Daisy. Il jette un regard vers la porte. Il pourrait l’atteindre, à coup sûr. Mais il serait une cible facile pour l’homme. Il pourrait se faire abattre le temps qu’il atteigne la sortie et qu’il ouvre la porte. Avant de s’en aller, il doit s’assurer que Ward est hors d’état de nuire.
Alors, il roule sur le côté. Dans le mouvement, il écrase sa blessure par balle et les coupures sur son torse. Il grimace. Il serre les dents. Ce n’est pas le moment de pleurnicher. Ce n’est pas le moment de se plaindre. Il s’accroupit pour essayer de localiser Ward. Sauf qu’il n’a pas le temps. L’homme a fait diversion pour mieux se rapprocher. Pour mieux le frapper. Lincoln est projeté au sol par son crochet. Il se réceptionne de peu. Il est sonné. Cette entrevue repousse ses limites physiques et mentales. Il aurait pu flancher depuis longtemps. Il aurait pu s’évanouir. Il aurait pu craquer. Il aurait pu parler. Sauf qu’il s’y refuse. Il a déjà survécu à pire. Il a déjà vu le plus atroce des Hommes. Il est capable de survivre. Il est capable de prendre sur lui. Pour combien de temps encore, il l’ignore. Son corps va probablement le lâcher. Son corps va sûrement l’abandonner. Tant pis, il aura essayé. Il se sera battu. “Vraiment ? Ce n'est pas moi qui vient de déchaîner une boule d'électricité sur un innocent. Et après le SHIELD vaut mieux qu'HYDRA ? Tu penses vouloir mieux que moi, mais ce n'est pas le cas. Tu es bien plus instable que moi.” Plus instable, sûrement. Mais au moins, il ressent des remords. Au moins, il a conservé une part d’humanité. Ce qui n’est pas le cas de Ward. Ce dernier a perdu tout sentiment le jour où il a tenté de tuer ses équipiers. Voilà la différence entre les deux. Voilà pourquoi Lincoln ne deviendra jamais comme lui. Voilà pourquoi il ne se laissera jamais dompter par la haine et la vengeance. Il essaye de se battre contre ces émotions. Il essaye de prendre le dessus. Il essaye de se raisonner. Ce que ne sait pas faire Grant. Ils ont peut-être en commun l’instabilité, mais ils ont tellement de différences. Ils ne seront jamais semblables. Jamais. Lincoln tente de se redresser. Il évite un coup de justesse. Il utilise son électricité pour lui lancer des décharges. Il vise les poings. Il le repousse avec son pouvoir pour se laisser le temps de se mettre sur ses jambes. Lorsque c’est fait, il fait appel à toutes ses connaissances. Tous ses cours. Déjà qu’il est battu à tous les coups par Daisy, il ne peut pas espérer rivaliser avec un agent qui a une décennie d’expérience. Pas si il utilise ses seuls poings et ses seules jambes. Il doit faire appel à toutes ses capacités. Electricité comprise. Alors, il charge ses mains en énergie et il s’en sert pour repousser les attaques. Ses décharges pénètrent dans le corps de Ward pour l’électrocuter légèrement. Il profite de chaque attaque électrique pour balancer un crochet du droit ou du gauche.
“Je ne suis pas comme vous.” Il cale le rythme de sa phrase sur celui du combat. Pour chaque coup qu’il donne, il en reçoit trois. Le combat est déloyal. Le combat est perdu d’avance. Il se fait complètement défoncer. Si il tient encore debout, c’est uniquement grâce à l’énergie de son pouvoir. L’électricité le maintient debout et lui donne la force de poursuivre. De tenter d’éviter les coups. De tenter d’attaquer. La force de la rage. La force de l’instinct de survie. Il doit sortir de là. Rapidement. Il doit s’en aller. Il doit fuir. Mais il ne peut pas le faire actuellement. A moins qu’il ne puisse attirer Ward jusqu’à la porte, le choquer et s’enfuir. Le plan pourrait fonctionner. Si ses jambes le supportent. Si son corps le suit. Il sent le sang chaud couler le long de sa tempe, sur son arcade, sur son torse. Il sent les plaies à vif. Il sent qu’il a le corps meurtri. Ça ne va pas et pourtant, il continue à se battre pour sa survie. “Je ne suis pas complètement désespéré et cinglé. Je n’ai pas envie de voir des gens mourir par vengeance. Vous, par contre, vous courrez après des gens qui n’en ont plus rien à foutre de vous et c’est la plus grande victoire qu’ils peuvent avoir sur vous.” Il trébuche sur la chaise renversée. Depuis qu’il n’est plus en contact avec son métal, il bénéficie d’un rayon d’action moins important. Mais sa puissance reste la même. La tension est redescendue. Elle pourrait remonter d’un moment ou un autre. Il suffit d’un coup trop violent. Il suffit d’une phrase trop agressive. Il suffit d’un rien. D’une étincelle. Tout peut repartir. Tout peut exploser. Tout peut redevenir électrique. Il ne va pas laisser cela se passer. Il profite d’une seconde de répit pour diriger sa main vers l’ampoule qui éclaire le sous-sol. Elle explose en quelques secondes, plongeant la pièce dans la pénombre. Lincoln assène un coup à Ward, avant de foncer vers la porte. Elle s’ouvre. Bordel, elle s’ouvre. Son coeur manque un battement. Il va pouvoir sortir. Il se précipite vers le rez-de-chaussée. Il va y arriver. Il va s’en sortir. Sauf qu’il entend de nouveau des pas derrière lui. Il doit presser le pas. Il doit accélérer. Il retrouve bientôt la salle du restaurant. Plutôt que de courir vers la porte, il se plaque contre le mur de la porte du sous-sol. Hors de son champ de vision. Il attend que Ward déboule pour lui sauter dessus. Deuxième round.
« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »
Lincoln tenta de se redresser et évita mon coup de justesse. Mon poing rencontrant le vide. Peut-être que j'avais sous-estimé son entraînement. Stupide d'oublier que c'était Skye qui l'avait entraîné. Skye ou Daisy, peu importait c'était la même personne. Le truc restant pas moins que si May avait entraînée la jolie brune, il n'en restait pas moins que j'étais aussi celui qui l'avait entraînée. Je savais donc comment elle combattait. Et pour avoir combattu May, pour l'avoir vu combattre ou même pour avoir discuté techniques avec elle, je savais aussi comment elle fonctionnait. Lincoln n'était qu'un mélange, un soldat entraînée par Skye qui avait quant à elle reçu un entraînement pour ainsi dire hybride. A vrai dire, je doutais que cela était réellement le bon choix. Rien ne changeait au fait que même si c'était la jolie brune qui l'avait entraîné, appris à certaines techniques que j'étais meilleur que lui. Pas seulement parce que l'adjointe de Fury, Maria Hill m'avait qualifié de meilleur agent après la veuve noire. Mais il ne s'agissait pas juste de cela alors que Lincoln n'avait aucune expérience. Il n'avait pas été entraîné pour devenir une machine de guerre. Il n'avait pas été entraîné par les meilleurs. De même qu'il ne savait pas à quel point j'étais déterminé à survivre. Cela ne me rendant que plus dangereux. Il ne savait pas ce que j'avais fait, il croyait seulement savoir, ne pouvant émettre que des hypothèses. Mais à vrai dire, il n'en restait pas moins qu'il n'en savait rien. S'il bénéficiait de son pouvoir, pouvant s'en espérer pour sortir vivant et m'électrocuter, il n'en restait pas moins qu'il ne bénéficiait pas de tout cela. Etant hors et déjà en train d'évaluer ses points forts et faiblesses. Je savais qu'il allait riposter, qu'il allait se servir de l'électricité. Evitant facilement les premières décharges qu'il envoya. J'étais préparé. Si je reculais, dansant parmi les ombres, observant chacun de ses mouvements, ce n'était que pour mieux reprendre du terrain. Mon pied heurtant ses côtes alors que j'en venais à lui donner un nouveau coup de poing. Un coup de poing qu'il contra. L'électricité rentrant en contact avec ma chair. Une goutte de sueur coula le long de mon front. Une courte décharge. Un nouveau rappel de ce qu'il pouvait faire. Pour autant, je ne cédais pas pour autant. N'en venant qu'à m'écarter avant d'attaquer de nouveau. S'il avait ses éclairs, il n'en restait pas moins que à mes yeux c'était l'équivalent de balles. Il fallait juste les éviter. Bien que ce n'était que plus compliqué alors que j'étais dangereusement proche de lui. Plus facile pour lui alors qu'il lui suffisait de me toucher pour m'électrocuter, même si cela voulait aussi dire se déconcentrer. Un point sur lequel je comptais alors qu'à mes yeux la douleur restait éphémère. N'en venant qu'à enchaîner les mouvements, esquivant certains contacts avec son pouvoir et parfois pas. Rien ne changeait alors que j'en venais juste à l'attaquer de plus belle. Son poing rentrant toutefois en contact avec mon visage. Je sourcillai, reculant. Pas le moment de se laisser surprendre.
« Je ne suis pas comme vous. » Peut-être mais j'en doutais réellement. Au final, on se valait un peu tous, certains étant juste ancrés plus profondément dans les ténèbres que d'autre. Cela se résumant juste à une question de perspectives. Pour autant, c'était plus simple de ne pas y croire, de faire semblant qu'on valait mieux que cela. Mais tout n'était pas blanc ou noir. C'était plus compliqué que cela. De même que je n'étais pas juste HYDRA, ou loyal à John, de même que je ne tentais pas juste de tuer chaque membre du SHIELD. Dans un sens je ne pouvais m'empêcher de vouloir espérer retrouver le pardon de Daisy ou Skye, la même personne de même que j'étais cette même personne depuis le début. Tout comme je savais que je ne pouvais juste me déconcentrer, ce n'était pas le moment de jouer ou de se perdre. Cela pouvait attendre. Pour le moment, ce petit combat là comptait plus, d'autant que ce n'était pas comme si je pouvais me permettre d'oublier où j'étais, à qui je faisais face. Un inhumain qui avait un pouvoir que je pouvais tant maîtriser que lui pouvait espérer m'électrocuter. Le combat ne s'accentuant que de plus belle alors que j'en venais à frapper de nouveau son visage, mon poing rentrant en contact avec sa mâchoire. Un éclair de lassitude passant sur son visage avant qu'il ne se remette en mouvement. Il n'avait pas encore renoncé. Tout comme je me doutais qu'il ne comptait pas juste s'arrêter là. Cela qui ne me laisserait sans doute qu'un bien goût amer en bouche s'il en venait à abandonner là, ce serait que trop facile. Lincoln en venant alors à reprendre la parole : « Je ne suis pas complètement désespéré et cinglé. Je n’ai pas envie de voir des gens mourir par vengeance. Vous, par contre, vous courrez après des gens qui n’en ont plus rien à foutre de vous et c’est la plus grande victoire qu’ils peuvent avoir sur vous. » Puis, il tomba, heurtant la chaise avant que je n'ais eu le temps de prononcer un mot, ne le regardant que froidement alors que j'en venais à lui répondre : « Peut-être ou peut-être pas. » Et l'instant d'après, l'ampoule se brisa en mille morceaux. La pièce étant plongée dans le noir. M'heurtant à lui. Jamais je n'aurai été si faible, jamais je n'aurai laissé à quelqu'un cette chance de me prendre au dépourvu, pourtant cela venait d'être le cas, clairement. Me maudissant alors que j'en venais à me relever rapidement. Remontant l'escalier à sa suite, il s'était déjà précipité, prenant ses jambes à son cou, espérant fuir. Pas assez prudent. Ne le voyant qu'au dernier moment encore une fois alors qu'il me sautait dessus. Je me laissai glisser au sol. Remontant mon genou avant de lui donner un violent coup dans l'entre-jambe. Tous les coups restant permis même là. Me positionnant au-dessus de lui alors que j'empoignai son tee-shirt avant que mon poing n'en vienne à frapper son visage une première fois puis une seconde. Je ne doutais pas qu'il aurait la possibilité de m'électrocuter, sans doute pour cela que j'étais prêt à prendre autant de risque, sachant que tout ne se jouait qu'à quelques secondes. Frappant juste encore et encore comme si je pouvais réduire son visage en bouillie, ignorant le sang qui coulait le long de mon poing crispé. Si je perdais peut-être, il n'en restait pas moins que jusqu'à là, j'étais encore déterminé à avoir le dessus, ne comptant juste laisser Lincoln s'estimer vainqueur. Car il s'agissait juste cela, une question de victoire et de défaite.
Le coup déclenche une brûlure soudaine. Vive. Un brasier qui s’étend. Une douleur non prévue. Il se penche. Il se recroqueville. Il n’a pas pu anticiper le coup. Ni les prochains. Il se retrouve bientôt à terre, seulement maintenu par la poigne de Ward. Il y a un moment où il se déconnecte. Où il perd conscience. Où il ne ressent plus rien. Il n’y a que le noir autour de lui. Il n’y a que le brouhaha dans sa tête. Le sang qui coule. Le coeur qui palpite. L’électricité qui s’affole. Il n’y a plus rien d’autre dans sa tête. A part des visages qui flottent. Celui de Daisy. Lorsqu’elle est venue lui proposer de rejoindre le S.H.I.E.L.D. Lorsqu’elle lui a assuré qu’il aurait sa place. Lorsqu’elle lui a certifié qu’il ne lui arriverait rien. Elle a toujours posé un regard particulier sur lui. De l’admiration, de l’amitié, de l’affection. Il n’a jamais voulu la décevoir. Il lui a montré tout ce qu’il savait à l’Afterlife. Il l’a mise en confiance. Il l’a guidée. Et lorsque tout a basculé, il n’a pas voulu affronter la vérité en face. Il n’a pas voulu accepter qu’on lui avait menti. Il s’en est pris aux collègues de Daisy. Sans aucune pitié. Sans aucun remord. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’il se trompait. Il a trouvé une sortie de secours en retournant dans le monde normal. En trouvant un poste de médecin dans un hôpital. Il pensait en avoir terminé avec les inhumains, avec le S.H.I.E.L.D., avec l’HYDRA. Il s’était trompé. Il n’a pas dit non. Il a hésité. Il a réfléchi. Mais il n’a pas dit non. Il a accepté de rejoindre l’organisation pour Daisy. Pour être près d’elle. Pour retrouver leur complicité. Le visage de Daisy disparaît. Il y a le visage de ses parents, maintenant. Il en parle peu. Il n’en parle jamais. Mais ils sont toujours là, quelque part. Ils lui ont donné son gène alien. Ils ont essayé de l’élever comme ils le pouvaient. Ensuite, il y a le visage de May. Avec ses yeux effrayants. Avec son sang-froid légendaire. Avec ses conseils plein de sagesses et de bon sens. Elle est flippante, mais elle a toujours un regard protecteur sur lui. Un regard emplit de dureté et de bienveillance. Elle veille sur Daisy comme une vraie lionne. Une mère. Elle s’assure que la jeune femme est en sécurité. Ils partagent ce besoin, cette envie. Et puis, il y a le visage de Coulson. Toujours dur. Toujours méfiant. Toujours sur ses gardes. Lincoln ne lui fait pas confiance. Le co-directeur le lui rend bien. Ils ne s’apprécient pas, mais ils se supportent. Ils n’ont pas les mêmes points de vue, mais ils se respectent. Ils n’ont pas le choix. Il y a tous ces visages familiers. Tous ces visages plus ou moins proches. Tous ces visages réconfortants, motivants. Tous ces visages qui lui donnent envie de se battre.
Et bientôt, il refait surface. Il revient à lui au moment où le poing de Ward frappe de nouveau. Il garde les paupières closes. Il a la bouche pleine de sang. Le nez explosé. Les arcades ensanglantées. Sûrement d’autres dommages. Sûrement d’autres fractures. Il a mal. Atrocement mal. Finalement, il pensait ne pas pouvoir vivre pire expérience que celle de la brume terrigène. Il est sur le point de revoir son jugement. La souffrance qu’il ressent actuellement est différente. Il a le sentiment de mourir. D’être broyé. D’être déchiré. D’être brisé. Il perd sûrement du sang, beaucoup de sang. Il est probablement à la porte du coma ou de l’inconscience. Son corps n’est plus qu’une loque. Un tas de chair et d’os dont il retrouve le contrôle doucement. Dépasser la douleur. Surpasser les sensations. Prendre le dessus. C’est ce que le S.H.I.E.L.D. apprend à ses nouvelles recrues. C’est ce que Ward semble avoir parfaitement assimilé. L’homme a résisté à toutes ses attaques électriques. Sans sourciller. A peine a-t-il eu une réaction. Cet homme est une machine. Un robot. Un zombie. Comment a-t-il pu supporter des décharges de plusieurs volts sans trembler ? Seule la sueur sur son front a trahi l’effort fourni. Mais si Lincoln souffre actuellement, il doit en être autant de Ward. Cette idée le réconforte. Cette idée le rassure. Ward s’acharne sur lui. Pour quelle raison ? Il l’ignore. Il aimerait le savoir. Il aimerait le découvrir. Il aimerait lever le voile sur cette haine viscérale. Ainsi, il pourrait mieux le combattre. Il pourrait jouer sur le plan psychologique. Il pourrait essayer de le provoquer. Sûrement sa proximité avec Daisy. Sûrement sa relation avec l’organisation secrète. Sûrement beaucoup de choses. Grant ne peut pas avoir ses anciens collègues, alors il se défoule sur Lincoln. Alors qu’ils ne se connaissent pas. Alors que l’inhumain n’a rien demandé. Il ne va pas rester longtemps là. A subir les coups. A subir la rage. Il n’est pas un puching-ball. Pourtant, chaque coup est une motivation de se bouger. La douleur qu’il ressent agit comme un moteur. Elle vient alimenter son énergie. Elle vient nourrir sa haine. Elle vient attiser le feu de son électricité. Il est rechargé. Les batteries sont pleines. C’est fini. Pour Grant Ward. Pour cette discussion. Pour cette mission. Détermination. Résignation. Froideur. Le pire est à venir. Il ne laissera pas l’homme l’arrêter une nouvelle fois. Il ne le laissera pas le frapper. Il ne le laissera pas lui tirer une balle. Il ne lui laissera aucune chance d’agir. Aucune. Il repousse les élancements, les brûlures, les picotements. Il se concentre uniquement sur le plan, sur les mouvements, sur l’électricité. D’un geste rapide, il plaque ses deux mains sur les épaules de Ward. L’électricité coule de son corps pour rejoindre celui de l’agent d’HYDRA. Électrocution. La puissance est telle que les frappes s’arrêtent. Que Lincoln retombe au sol. Il en profite pour se remettre sur pieds. Difficilement. Il retrouve son équilibre. Il ne laisse pas plus de temps à l’homme. Il l’attaque de nouveau. Il a augmenté sa puissance par rapport au combat de tout à l’heure. Conscient que l’électricité n’effraye pas Grant. Conscient qu’il résiste même très bien. Il abandonne les petites décharges pour des attaques plus longues, plus durables. L’énergie vient neutraliser les mouvements, les ordres du cerveau. L’énergie vient le paralyser pendant quelques secondes.
Lincoln ferme sa main. Coupe le flux d’énergie. Essoufflé comme après une course d’endurance. Pour autant, il ne se permet pas de reprendre des forces. Ward ne lui laissera pas cette chance. Il lui reste une étape. Il lui reste une chose à faire. Pour s’assurer que l’homme sera hors d’état de nuire. Pour s’assurer qu’il ne le suivra pas dans sa fuite. Pour s’assurer qu’il les laissera tranquilles pour les prochains jours. Pas le tuer. Ce serait trop facile. Il s’accroupit au sol. Il pose sa main à plat. Le sol est un parfait conducteur. Un parfait moyen de créer un phénomène similaire à la foudre. La décharge électrique qui sort de sa paume part dans toutes les directions. Créée des lignes noires sur le revêtement. Des éclairs marqués à jamais. L’une de ces lignes vient frapper Ward. Traverse le sol pour entrer par ses pieds jusqu’à trouver un nouveau point de sortie. Son corps se retrouve rapidement projeté dans les airs. Inconscient. L’odeur de brûlé envahit la pièce. Sûrement pas les tacos de José qui crâment. Plutôt l’électricité qui a chauffé un peu trop. Grant Ward aurait dû écouter. Il aurait dû être obéissant. Lincoln n’en serait jamais arrivé là. Mais il n’a pas de remords. Il n’a pas de regrets. Il essuie le sang qui lui coule dans les yeux. Et il tourne les talons. Il tourne le dos à la scène. Il laisse l’agent d’HYDRA au sol, sans un seul regard en arrière. Il doit retrouver son équipe. Il doit sortir de là. Il va sûrement effrayer la moitié du quartier. Il va sûrement inquiéter, éveiller les curiosités. Mais tant pis. Il n’a pas le choix. Il doit retrouver les autres. Il le doit. Avant de s’effondrer. Avant de se vider de son sang. Avant de s’effondrer.
« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »
Frapper ou être frappé. Manger ou être mangé. Vivre ou mourir. Cela consistait juste en cela. A vrai dire, je me défoulais peut-être un peu, n'en venant qu'à frapper son visage qui n'en venait qu'un peu plus à saigner. Mais je savais tout autant que si pour ainsi dire je ne l’assommai pas, il pourrait se servir de son pouvoir. L'électricité étant un don puissant alors que Lincoln n'en pouvait qu'à venir à tenter de m'électrocuter. S'il croyait savoir ce qu'il faisait, il n'en restait pas moins que je pouvais voir qu'à quel point il était sur la brèche. Pas seulement parce qu'il souhaitait survivre et usait de son don pour se défendre, c'était plus que cela alors que je pouvais juste voir que c'était peut-être plus que cela. S'il était un agent du SHIELD il n'en restait pas moins que tout comme moi ou tout comme lui les comptes n'étaient pas réglés, on était tous là à régler nos comptes au final tant lui que moi. Mon poing en venant de nouveau à s'écraser contre son visage, brisant un peu plus l'image de son visage. Si la douleur était éphémère, il n'en restait pas moins que je savais parfaitement à quel point il pourrait tout aussi reprendre le contrôle quand il se réveillerait, pouvant user de son électricité pour partager la douleur à son tour. Ne sentant la douleur dans mon poing, le sang contre ma chair, l'éraflure alors que je me trouvais là, lui bottant juste le cul en quelque sorte. Les paupières de Lincoln en venant à s'ouvrir, lui prenant une profonde respiration. Peut-être étais-je pas mieux qu'un zombie alors que je pouvais en venir à sentir ma colère. Pourtant ce n'était même pas de la colère alors que je me trouvais là, juste à le frapper une nouvelle fois. Tout restait sous contrôle, je n'avais même pas à me poser des questions alors que j'étais juste là, frappant encore et encore. Et l'instant d'après, ses mains rentrant en contact avec ma peau. L'électricité en venant à affluer dans mon corps, ressentant le choc électrique, plissant les yeux alors que je pouvais juste en venir à ressentir la douleur. Des décharges plus longues. Lui ayant certainement compris que j'étais habitué à la douleur, sachant exactement ce que je faisais, ayant appris à ressentir la douleur, ayant appris à m'habituer à cela. Lui posant ses mains sur mon épaule alors que j'en venais de nouveau à le frapper une nouvelle fois, malgré la douleur. Tentant juste de me convaincre que ce n'était rien, strictement rien. Lui n'en venant qu'à m'infliger une nouvelle décharge bien plus puissante cette fois-ci. Serrant les dents un peu plus comme s'il serait seulement possible de résister à cete douleur physique. Ce que je continuais à faire, faisant comme si ce n'était rien, contournant la douleur même aigüe. Difficile à faire mais pourtant réalisable, me convainquant que j'avais vu pire. Il y avait toujours pire. Cela étant seulement possible. L'énergie le paralysant pendant quelques secondes alors que je me trouvais là, abasourdi face à la douleur qui restait si forte, me trouvant là à tenter de calmer les battements de mon coeur qui n'en n'étaient que venus à s'accélérer. Prenant une profonde respiration alors que je ne pouvais strictement rien faire, mes muscles ne répondant plus pendant l'espace d'un instant, me trouvant juste là paralysé, incapable de faire le moindre mouvement. Les mains de l'homme en venant à se poser sur le sol avant que l'électricité n'en vienne à tracer des lignes noires sur le sol, l'un des éclairs me frappant. Et l'instant d'après, je tombais sur le sol. Le noir. Inconscient. Les bruits de pas s'éloignant alors que Lincoln en venait à quittant la salle. Demeurant juste là inconscient. N'entendant pas les bruits de pas, ne voyant José qui s'était finalement réveillé, tentant de m'aider. Ne me rendant compte de tout cela bien après quand je me réveillerai, quand j'en viendrai à reprendre mes esprits et me rendre compte que je m'étais fait doublé par Lincoln, qu'il avait réussi à survivre, à s'échapper, me montrant qu'il en avait peut-être plus que je n'en n'aurai.
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Lun 9 Mai - 21:16
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