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Bronx. Quartier new-yorkais. Il n’avait pas encore pris le temps d’y mettre les pieds. C’est chose faite aujourd’hui. L’uniforme du S.H.I.E.L.D. est resté au placard. Il a préféré ses vêtements de civil. Veste, tee-shirt, jean, baskets. Que demander de plus ? Il est davantage à son aise que dans des vêtements trop noirs et trop près du corps. Néanmoins, il n’est pas là pour faire un peu de tourisme. Non pas que le Bronx soit dépourvu d’endroits intéressants - il paraît qu’il y a une sublime fresque à l’angle de la 166ème rue reproduisant le mouvement hip-hop du quartier. Il prendra le temps de l’observer un autre jour. Si il est dans le Bronx aujourd’hui, c’est uniquement pour rendre service. Espionner et suivre une cible. Une mission que toute nouvelle recrue doit accomplir pour prétendre être un super agent, lui a-t-on dit. Sauf qu’ils n’ont pas choisi n’importe quelle cible. Non. Ils auraient pu lui demander de faire la filature d’un petit bandit. Ils auraient pu le mettre sur l’espionnage d’un inhumain. Au lieu de cela, on lui a confié la filature de Ward. Il est seulement là en cas de besoin. Il est seulement en renfort. Cependant, il doute que le mettre sur ce dossier est judicieux. Il n’est pas encore prêt pour ça. Il n’est pas encore formé. Il n’est même pas capable de mettre quelqu’un K.O., à moins que son adversaire soit un enfant de six ans ou qu’il utilise son pouvoir. Heureusement, d’autres agents plus expérimentés sont présents pour faire le gros du travail. Lincoln a le rôle du gars qui lit le journal, assis sur un banc. Le rôle le plus ennuyant de la Terre, mais qui lui convient parfaitement. Il connaît le passif de Ward avec le S.H.I.E.L.D. Il connaît les envies de vengeances des uns et des autres. Il connaît la relation particulière qu’il avait avec Daisy. Alors, mieux vaut ne pas rater la mission. Il se concentre sur son rôle. Il est à l'extrémité du périmètre, assis dans un parc. Il fait mine d’être plongé dans l’expertise d’un certain Nick Law, spécialiste politique, portant sur la loi du recensement des mutants. Pour ce fameux Law, la loi est nécessaire afin de cadrer les événements et endiguer la propagation des mutants. Un tissu de conneries. Mais Lincoln n’est pas là pour s’agacer. Il n’est pas là pour parcourir tout le journal, même si il en tourne les pages régulièrement. Il écoute les conversations qui ont lieu dans son oreille. Il suit l’avancée de la filature. “Ward prend vers l’ouest.” Il a compris le signal. Ward se rapproche. Il doit être à quelques mètres de là. Lincoln se lève du banc, jette son journal dans une poubelle et sort du parc. Il n’a pas besoin de chercher longtemps pour voir un homme marcher sur le trottoir en face. Il ne l’a jamais vu en vrai, mais il est prêt à parier qu’il s’agit de la cible.

C’est à lui de jouer. Il reste de son côté de la route, marchant tranquillement. Mains dans les poches. La discrétion est de mise. Il a une chance sur deux d’être repéré. Une chance sur deux d’avoir des problèmes. Il a face à lui un agent redoutable, doué pour l’espionnage et l’infiltration. Ward pourrait très bien sentir sa présence, le repérer, le semer. La vigilance est donc de mise. “Je le vois. Je m’en occupe.” Il a parlé doucement. Assez fort pour être capté par le micro. Assez faible pour ne pas être entendu à travers les bruits de la circulation. Lincoln fait mine de marcher en direction d’un point invisible. Il ignore dans quelle rue il s’engage. Il ignore où il va atterrir, mais il doit suivre Ward. “Surtout, ne l’approchez pas. On veut juste le suivre.” Entendu. Il a compris depuis longtemps qu’ils doivent rester dans le cadre de la mission, qu’ils ne doivent pas déraper. Ça, il peut le faire, même si être si proche de l’individu qui a réussi à berner le S.H.I.E.L.D. et qui représente une légende vivante pour toutes les recrues de l’organisation est impressionnant. Il est certain qu'ils sont nombreux à vouloir le voir mort. Une légende vivante devenue traître. Une légende vivante dangereuse. Lincoln en a conscience. Mais il sait aussi qu’il a son pouvoir de son côté. Ward ne doit même pas connaître son visage, encore moins son életrokinésie. Un atout qu’il compte bien mettre de son côté. Au cas où. Il y a un croisement de rues. Quatre possibilités. Il croise les doigts pour que Ward ne choisisse pas la rue de droite. Il serait obligé de traverser la rue et potentiellement, de se faire remarquer. Lincoln jette un coup d’oeil vers l’homme. Il le voit s’enfoncer à droite. Évidemment. Il fallait que l’ex-agent fasse ce choix. “Et merde.” Pas le temps d'attendre. Pas le temps de tergiverser. Il doit le suivre au plus vite. Il prend à peine le soin de regarder si une voiture est en approche qu’il se précipite déjà. Il traverse la voie au pas de course. Il n’a pas intérêt à le perdre de vue. Il n’a pas intérêt à perdre sa piste. Il a cru comprendre que Ward n’était pas sorti de l’ombre depuis longtemps. Le moindre indice qui peut les informer sur ses habitudes est donc important. Comme par exemple ce qu’il fiche dans le Bronx. Alors, hors de question de se laisser distancer. Son pouls s’accélère. Il retire les mains de ses poches. Il ne compte pas les utiliser pour se battre, plutôt pour électrocuter, si jamais cela s’avère nécessaire. Mais il est certain de ne pas avoir été vu. Il a appliqué les conseils qu’on lui a donné. Il a suivi à la lettre les recommandations. Ward n’a pas pu le découvrir. Lincoln arrive dans la rue. Personne. Il y a bien des passants qui vaquent à leurs occupations, mais plus de Ward. Il ne trouve pas sa silhouette parmi toutes les autres. Re-merde.

L’agent avance dans la rue. Ward est forcément là. Quelque part. Il n’a pas pu disparaître en un quart de seconde. Il n’a pas pu entrer dans un immeuble. Il n’a pas pu se téléporter. Où est-il passé ? Après plusieurs pas et plusieurs relances dans son oreillette, Lincoln doit se rendre à l’évidence. “Je l’ai perdu.” De la déception dans la voix. C’était pourtant simple. Marcher dans la rue. Suivre une personne à distance.  La mission ne demandait pas de compétences extraordinaires. Juste se comporter normalement et être assez rapide pour ne pas perdre de vue la cible. C’est tout. Et il a échoué. Néanmoins, il a le sentiment que ce n’est pas terminé. Il a le sentiment que l’homme est toujours là, simplement caché, simplement dissimulé. Il passe devant une ruelle. Il l’a presque dépassée lorsque son instinct se réveille. Comme si il avait vu quelque chose. Comme si ce qu’il cherchait était là, juste sous ses yeux. L’électricité danse déjà à l’intérieur de ses paumes. Prêtes à décharger une attaque qui chatouillera la première menace. C’est vers la ruelle qu’il se retourne. Endroit parfait pour se cacher. Endroit idéal pour laisser le suiveur le dépasser et inverser les rôles. “Vous êtes sûr ?” Non, il ne l’est pas car, devant lui, se dresse Grant Ward. Le seul et unique. Impossible de se tromper. Impossible de le confondre avec quelqu’un d’autre. Il ne l’a vu que sur des vidéos et sur des photos, mais Lincoln est sûr et certain. Il s’agit de leur homme. Celui qui a tenté de tuer ses propres collègues. Celui qui a infiltré l’organisation. Et ils sont face à face. Il n’y a pas mieux pour être démasqué et pour dévoiler toute une mission de filature. Les poings se ferment. L’électricité disparaît. En espérant que Ward n’ait rien vu. Le contact visuel est trop long pour que Lincoln puisse continuer sa route sans rien dire. Et par chance, il a passé ces derniers mois à improviser et à mentir pour avoir une vie normale. Le mensonge, c’est son truc. “Excusez-moi, vous êtes du coin ? Je cherche une épicerie, vous ne sauriez pas où je peux en trouver une ?” Il est simplement un gars perdu qui demande de l’aide à un passant. Rien de plus. Rien de moins. Espérons que Ward marche.

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Dernière édition par Lincoln Campbell le Mar 19 Avr - 7:04, édité 2 fois
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SURPRISER SURPRISES, IT'S SHIELD
« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »


Cela ne serait jamais mentir de dire que je le savais. Tous mes signaux d'alerte étaient en train de fonctionner, m'indiquant clairement ce que je savais déjà. J'étais suivi. Ce n'était pas de la paranoïa. Cela aurait été facile de croire que cela aurait été de la paranoïa. Mais ce n'était pas une excuse. Ni les pensées d'un fou, ou d'un psychopathe. Non. Loin de là. Juste une évidence qui se concrétisait. J'avais toujours su que dans un sens cela avait été une erreur de réapparaître dans les écrans radars du SHIELD mais que dire hormis que j'aimai prendre des risques. Tout était sous contrôle, à la minutes près. Plus fort que moi. J'aimai que les choses soient sous contrôle, tout autant que j'aimai prendre des risques. Ce n'était pas que j'étais un obsessionnel du contrôle, un maniaque comme Salazar. Juste que certains aspects restaient des évidences. L'expérience. Je savais à l'instant que j'avais su que l'agent May était dans l'entrepôt que cela ne conduirait le SHIELD qu'à envoyer plus de soldats après moi. Pour autant, si je l'avais affronté, ressortant indemne, je n'en n'étais pas non plus venu à me terrer, à m'enfoncer de nouveau dans l'ombre. Je ne savais faire cela. Préférant disparaître que fuir, n'étant pas du genre à renoncer. C'était juste des mots au final mais un mot pouvait tout changer. De même que je savais de par mon expérience que j'étais suivi en ce moment même. De même que je savais que me confronter à Skye, ce qui n'était pas prévue de base, ne les conduirait qu'à tenter de me traquer de plus belle. Un risque que j'avais accepté de prendre. N'étant pas comme Vega ou autres leaders d'HYDRA qui préféraient faire semblants en se cachant. Pas mon genre de vivre dans l'ombre et en cet exact moment, mon instinct me soufflait juste ce que je savais déjà, que quelqu'un était sur mes talons. Cela n'étant pas seulement dû au fait que j'avais repéré des civils capables d'être des agents du SHIELD. Non, je vous le dis, cela ne ressemblerait jamais en rien à de la paranoïa car la vérité étant que ce n'était pas tant qui déplaçait les pions que moi.

Après tout, ce n'était pas pour rien que j'étais venu dans le Bronx. Pas pour rien que j'avais choisi ce quartier. Je savais ce que je faisais. Et ce n'était pas comme si soudainement, l'envie me prenait de jouer aux touristes. Loin de là. Je n'avais jamais eu le temps pour cela, pour partir en vacances. Les rares moments de libre que j'avais alors que j'étais dans l'équipe de Coulson, je les passais près de John à effectuer un rapport ou à m'entraînait. Pas du genre à passer mes soirées de libre à boire un verre entre amis non plus. A vrai dire, le rare temps où j'avais été libéré de toutes obligations, je ne l'avais pas non plus utiliser pour aller voir ma famille. Thomas. Lily. Je les avais laissé derrière moi, préférant qu'ils soient loin de mes yeux mais sauf. Un choix que j'avais fait alors que j'en étais venu à disparaître de leur vie pour aller en prison, juste avant d'être libéré par John. Non la rare fois où j'avais disposé de quelques temps de libre, j'en étais venu à aller jusqu'au Central Park pour faire un jogging. Pas l'activité la plus originale mais à cet exact moment, cela n'avait pas d'importance. De même que j'avais choisi Central Park parce que c'était le meilleur endroit pour courir, j'avais choisi ce quartier malfamé certes parce que c'était le parfait endroit pour débusquer mes proies. N'en venant qu'à faire mine de commettre une erreur en passant devant une caméra de vidéo surveillance, sachant qu'ils n'hésiteraient pas à débarquer pour me traquer. Et c'était justement ce que je voulais. L'unique but de venir ici même.

Le passage obligé dans le parc, lieu de prédilection pour toutes filatures. De même que l'emblème même de tous les films où l'on voit un homme en train de lire un journal est vrai. Je le repérai aussitôt, faisant mine d'être absorbé en train de lire un journal politique. Un homme que je reconnus aussitôt. Lincoln Campbell. Un inhumain. Un homme qui faisait parti de l'équipe de Daisy de surcroît. Je passai devant lui, ne lui jetant qu'un rapide et discret coup d'oeil avant de continuer à m'éloigner vers l'ouest, vers la sortie du parc. Je savais qu'il me suivrait, de même que certains agents devaient être postés pas loin. L'avantage d'avoir été là-bas, et que je connaissais leurs méthodes alors qu'eux n'avait aucune idée de ce qui se passait à HYDRA, aucune idée que j'étais devenu un des leaders de l'organisation. Ce qui me permettait d'accéder à des ressources, et des contacts bien entendu. Continuant de marcher, tout en jetant des rapides coups d'oeil aux alentours, discret comme toujours. M'arrêtant pour examiner la vitre d'une boutique bancale avant de repartir, non sans avoir repéré son reflet. Lui me suivant toujours. Continuant à marcher, tournant rapidement alors que j'en venais à m'engager dans l'une des rues, sachant parfaitement où j'allais. M'enfonçant vers la droite, jetant un bref coup d'oeil comme je l'aurai fait, ne l'ayant que déjà remarqué. Les bruits de la circulation, des voitures qui roulent alors que des bribes de musiques ne se fassent entendre mes oreilles. La voiture défoncée conduit par des gamins vivant dans ses rues me doublant avant de tourner au coin. Profitant de la confusion pour m'enfoncer un peu plus profondément dans le quartier où la misère succédait aux beaux atouts. M'engageant dans une rue fréquentée, laissant les passants vaquer aux occupations habituelles pour tourner dans une ruelle. Ma main en venant à trouver mon arme alors qu'il ne me restait plus qu'à attendre que Lincoln arrive. Il dépassa la ruelle. N'y jette même pas un coup d'oeil. Je m'avançai d'un pas. L'adrénaline montant dans mes veines alors que je sortis de la ruelle. Il se retourna alors. Intéressant. Toujours un plaisir de mettre un nom sur un visage. Je notai du coin de l'oeil ses poings. L'électricité crépitant alors qu'il ne venait qu'à fermer un peu plus ses poings. Lui jetant un regard méfiant comme j'aurai eu l'habitude de faire. « Excusez-moi, vous êtes du coin ? Je cherche une épicerie, vous ne sauriez pas où je peux en trouver une ? » J'hésitai l'espace d'une seconde. Les risques toujours ses risques. Je notai la présence des passants tout autant, les enfants se poursuivant qui courraient autour, leurs vêtements déchirés. La possibilité de mentir, de faire comme si je ne savais rien, de faire semblant d'être cet imbécile qu'il croyait que j'étais. Plus de chance sans doute pour moi d'en apprendre plus. Pour autant, l'autre option fonctionnerait d'autant mieux alors qu'il n'avait pas idée que je savais. Une autre option qui me permettrait tout autant de savoir ce que je voulais. Bien que j'avais déjà la plupart des réponses. Que je n'avais pas besoin de plus. Esquissant un petit sourire arrogant alors que j'en venais à lui répondre de tac au tac : « Est-ce tout ce que l'on t'a appris au SHIELD, Lincoln ?! Parce que je t'avais repéré dès la première seconde au parc. Le coup du journal, vraiment ?! Classique, si classique. Enfin, j'imagine que ce n'est juste qu'une question de pratique. » Secouant légèrement la tête alors que ma main en venait s'approcher mon arme avant qu'il n'ait eu le temps de faire un geste, lui coupant l'herbe sous le pied : « Ne pense pas à utiliser tes pouvoirs. Trop de passants. Tu voudrais pas en tuer accidentellement, de même que tu préférerais rester immobile que cette balle s'enfonce dans ton corps avant que tu n'ais le temps de bouger. Maintenant reprend ton oreillette et confirme de nouveau à tes chers collègues que tu m'as perdu. Allez. » Continuant à le regarder, mon arme hors et déjà pointé sur lui, sachant très bien qu'il s'exécuterait. Ils s'exécutaient tous, juste pour éviter la mort d'innocents. Et c'est là que se faisait la différence.

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La probabilité qu’il se trouve en face de Ward était mince. En tout cas, quand il a rejoint le S.H.I.E.L.D. Après tout, il ne doit intervenir que sur des cas où des pouvoirs sont impliqués. Il s’est souvent posé la question de ce qu’il ferait si cela arrivait quand même. Si il devait tomber nez à nez avec le grand méchant Grant Ward. Ils n’ont pas de lien d’amitié. Ils n’ont pas de passif. Juste deux inconnus. Mais Lincoln a entendu parler de ses missions, des conséquences de ses actes. Il a eu tout le temps de mesurer l’impact de sa trahison. Il a eu le temps de trouver la réponse. Si Daisy ou n’importe quel agent devait se retrouver en danger par la faute de l’ex-agent, il ne manquerait pas d’intervenir. De le tuer, si cela s’avère nécessaire. Il est en perpétuel contrôle. Il cherche à ne pas s’emporter. Il essaye de ne pas tuer les gens sous son électricité. Pourtant, pour Ward, il n’aurait aucun remord. Aucune pitié. Sur le moment, en tout cas. Cet homme a fait bien trop de mal pour qu’il continue d’agir impunément. Il a causé bien trop de tort pour qu’il soit impuni. En particulier si il tente d’en refaire de nouveau. Mais dans l’immédiat, Lincoln ne peut pas se le permettre. Personne n’est en danger, excepté lui. Personne n’est menacé. D’autant qu’avec le contexte de peur, faire usage de son pouvoir en pleine rue pourrait être mal perçu et accepté. En particulier, si il s’en prend à un homme visiblement sans défense. Il ne peut que discuter et tenter de sortir de cette situation périlleuse. Ils ne sont que deux passants qui se croisent, dont l’un est perdu et demande de l’aide. Il a ravalé son électricité. Il a fait machine arrière, en espérant que ça ne soit pas trop tard. Sauf que Ward ne marche pas. Il a un sourire arrogant. Le genre qu’on aimerait arracher de son visage. Le genre qui agace. “Est-ce tout ce que l'on t'a appris au SHIELD, Lincoln ?! Parce que je t'avais repéré dès la première seconde au parc. Le coup du journal, vraiment ?! Classique, si classique. Enfin, j'imagine que ce n'est juste qu'une question de pratique.” Lincoln. Comment… ? Ward doit encore avoir des taupes dans l’organisation. Il doit encore être informé de ce qu’il s’y passe. Il doit tout savoir, tout connaître. Dont son existence. Son prénom et assurément son pouvoir. Aucune possibilité de nier l’évidence. Linc a été repéré. Et ça sent plutôt mauvais. A aucun moment, le S.H.I.E.L.D. ne pourra être une entité saine et pure, sans infiltration et sans espionnage de la part d’un autre groupe.

Maintenant qu’il l’a en face de lui, il ne peut que constater que Ward a un certain charisme. Raison pour laquelle il a réussi à tromper tout le monde. Raison pour laquelle il est toujours si arrogant et fier. Lincoln déteste ce genre de personnalités. Trop imbu de lui-même. Trop prétentieux. Son ancienne équipe devrait être récompensée pour avoir réussi à le supporter tant de mois. Il n’a pas le temps de voir l’arme sortir. Le canon est planté vers lui. Menace mortelle. Prendre une balle n’effraye pas Lincoln. Il a vécu bien pire. La brûlure de l’électricité lorsqu’il est sorti de la brume terrigène. L’autopsie par l’HYDRA alors qu’il était encore en vie. Ce n’est pas une balle qui l’arrêtera ou qui l’anéantira. Immédiatement, il lève le bras, une boule électrique crépitant dans sa paume. Au moindre mouvement, il est prêt à la décharger. Il est prêt à attaquer Ward. “Ne pense pas à utiliser tes pouvoirs. Trop de passants. Tu voudrais pas en tuer accidentellement, de même que tu préférerais rester immobile que cette balle s'enfonce dans ton corps avant que tu n'ais le temps de bouger. Maintenant reprend ton oreillette et confirme de nouveau à tes chers collègues que tu m'as perdu. Allez.” Il ramène le bras le long de son corps. L’électricité étouffée. Menace avortée. Il ne craint pas de blesser les passants avec son pouvoir. Il a assez de maîtrise pour ne viser qu’une seule personne à la fois. Par contre, il ne maîtrise pas Ward. Même si il y a une probabilité pour que l’homme bluffe, il ne compte pas prendre le risque. Il ne peut pas se le permettre. Et il déteste ça. Il a rejoint le S.H.I.E.L.D. pour aider les gens. Au lieu de cela, il les met en danger. Insupportable. Il comprend davantage pourquoi Ward est devenu un être insupportable et détestable. Menacer des innocents qui n’ont rien demandé, qui n’ont même pas conscience du danger. Il n’a pas de coeur. Il n’a pas de sentiments. Il n’a rien. Qu’un espace creux à la place du myocarde. Ils ne discutent que depuis une minute et pourtant, Lincoln le hait déjà. Les poings se ferment davantage. Il a vu assez de films d’espionnage pour se douter que montrer ses sentiments devant un agent aussi expérimenté que Ward est mauvais. Alors, il prend une inspiration. Il calme son pouls. Il relâche la tension. Il dévoile un visage plus calme et posé. Il va jouer son jeu. Il va s’assurer que les habitants du quartier ne risque rien. Il va ensuite retourner au S.H.I.E.L.D. faire son rapport et leur dire la vérité. Il pose un doigt sur son oreillette. “Je confirme : je l’ai perdu.” Il retire son doigt. Lentement. Il l’a perdu de vue. Juste un quart de seconde. Juste le temps de penser qu’il a merdé. Juste le temps de donner à Ward l’avantage.

Dire que l’homme recherché et suivi est en face de lui. Fier, menaçant, satisfait de son petit effet. On lui a dit qu’à une époque, il était un agent dévoué, professionnel, parfois un peu trop individualiste, mais qui finissait toujours pas se préoccuper de la survie de son équipe. Plus rien ne subsiste de cet homme-là. Il n’y a que de la cruauté, de la méchanceté. Autant Lincoln se voit parfois comme un monstre à cause de son pouvoir, autant il est certain que Ward en est réellement un. Le traître n’hésiterait pas à tirer dans la foule, il n’hésiterait pas à tuer des centaines de personnes. Il n’aurait pas un seul regret, une seule hésitation. La froideur, voilà ce qu’il est. “C’est quoi la suite du programme ? Vous me tirez une balle dans le coeur et vous repartez, satisfait de vous-même ou vous voulez qu’on discute autour d’un café ?” Si il avait vu l’arme arriver, il aurait pu se servir de son pouvoir. Il aurait pu essayer de le désarmer. Mais Ward a pris l’avantage sur ce point. Il doit juste se contenter de discuter et d’attendre la suite du plan, en espérant trouver une ouverture. En espérant se débarrasser du membre de l’HYDRA ou l’assommer suffisamment pour le ramener au S.H.I.E.L.D. Ce serait une bonne idée. Toutefois, il ne se fait pas d’illusions. L’homme ne se laissera pas faire. Il est beaucoup plus expérimenté et a forcément trois coups d’avance. Non, Lincoln n’a pas sa chance. Il doit juste croiser les doigts pour que cette conversation ne se termine pas par sa mort. Croiser les doigts et croire fort en sa bonne étoile. A moins que… “Vous savez, j’ai entendu parler de vos ‘exploits’. Il paraît que vous n’êtes pas un sain. Alors si vous aviez dû me tuer, vous l’auriez déjà fait. Vous voulez quoi ?” Dans toutes les histoires qu’on a pu lui raconter sur le merveilleux agent Ward, l’idée principale est qu’il ne fait pas dans la pitié. Il aurait eu le temps de lui tirer dans le dos quand il l’a vu passer. Il aurait pu l’abattre au moins cinq fois depuis qu’ils sont face à face. Alors quoi ? Il compte le torturer ? Il espère l’interroger ? Il veut le tabasser ? Il pense pouvoir en faire un espion ?

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Je vis ses poings se fermer, je vis l'inhumain tenter de refréner ses pulsions. Je le vis essayer de contrôler son don, l'électricité, voyant aussi les expressions de son visage changeaient alors qu'il en venait à respirer plus profondément. Si j'avais été tout proche, j'aurai été certain d'entendre son coeur battre, les ralentissement de son coeur se faire. Il me suffisait de le regarder pour le savoir, je n'avais pas besoin de plus. J'étais un soldat, j'avais été formé pour cela de même que la base était de pouvoir observer son adversaire afin de prévoir ses futurs mouvements. Suffisant pour que je sache qu'il allait réussir à se contrôler. Je ne bougeai pas plus, gardant mon arme pointé dans sa direction. Je n'étais pas naïf, je savais qu'il ne ferait que semblant tout comme tout agent du SHIELD néanmoins c'était assez pour le moment, je n'avais pas besoin de plus. Pas pour l'instant. Alors j'attendis qu'il en vienne à confirmer les ordres, à accepter même si une partie de lui continuerait à se rebeller que je contrôlais la situation. D'autant plus qu'il avait surtout un risque de se prendre une balle et ce serait tout. Je le regardai poser un doigt sur son oreillette avant qu'il n'en vienne à répondre. « Je confirme : je l’ai perdu. » Je le regardai rompre le contact alors que j'en venais à me poser près de lui, restant toujours proche, prêts à appuyer sur la gâchette.

« C’est quoi la suite du programme ? Vous me tirez une balle dans le coeur et vous repartez, satisfait de vous-même ou vous voulez qu’on discute autour d’un café ? » J'avais toujours apprécié les personnes ayant du répondant. Il ne dérogeait pas à la règle alors qu'il en venait à me regarder, à me demander ce que j'allais faire. Ce fut avec un sourire si ce n'est glacial que je lui répondis alors : « A vrai dire, j'ai toujours eu un faible pour le café. » Ce n'était que vérité alors que ses mots me rappelaient ceux de Daisy qui m'avait demandé pourquoi j'étais là. Comme s'il ne pouvait qu'être que plus anormal que j'en vienne à vouloir souhaiter prendre une latte. Pourtant c'était la vérité, j'avais toujours apprécié le café. Une boisson qui avait toujours eu le don de me réchauffer pendant de longues heures de solitude ou d'attente aussi. Une confrontation qui n'avait pas vraiment été la meilleure alors que j'en étais venu à lui faire clairement comprendre que le passé était clos. Je ne pouvais me permettre d'être faible, pas comme je l'avais été alors que j'avais cru qu'elle pouvait quand même ressentir quoique ce soit, alors que je croyais avoir une chance de rédemption à ses côtés juste si elle me pardonnait. Mais elle ne l'avait pas fait, me tournant le dos comme les autres alors que j'avais juste fait mon travail. L'impression que mon esprit commençait à se fendiller avant que je n'en vienne hors et déjà à me concentrer de nouveau sur Lincoln, membre de son équipe. « Vous savez, j’ai entendu parler de vos ‘exploits’. Il paraît que vous n’êtes pas un sain. Alors si vous aviez dû me tuer, vous l’auriez déjà fait. Vous voulez quoi ? » Vif. En effet, je ne voulais pas le tuer, pas pour le moment comme il l'avait deviné, comptant sans doute sur sa chance pour espérer que je ne le tue pas. « Oh nous allons parler ne t'inquiète pas mais d'abord, je vais te fouiller. Ne bouge pas. Ne pense même pas à utiliser tes décharges quand je serai prêt toi ou à faire le moindre mouvement sinon cette balle s'enfoncera en toi, puis je tuerai tous ceux autour juste histoire de ne pas avoir de témoins. Je ne doute pas que si tu as entendu les histoires qu'ils auront raconté sur moi alors tu sais que j'en suis capable à tout instant. » M'approchant un peu plus d'en lui avant d'en venir à détacher l'oreillette de son oreille, mon arme toujours pointé sur son ventre. Il suffisait que j'appuie pour que ses intestins s'éparpillent sur le sol. Je continuai ma minutieuse inspection, m'emparant des appareils lui permettant d'entrer en contact avec le SHIELD, récupérant son arme au passage discrètement. Une arme pour chaque agent en service. Le maximum autorisé étant deux. Je reconnus un modèle conçu par Fitz. « Joli. Je vois qu'il a admiré certains détails... » Me reculant alors que la foule ne faisait pas attention à nous. « Maintenant, on va marcher un peu toi et moi. Okay, Lincoln ? » Il n'avait pas le choix à vrai dire alors que je le poussai vers le bout de la rue, le poussant à avancer encore. Je ne voulais pas m'arrêter maintenant, préférant gagner un coin plus sûr alors je le poussai à avancer doucement, le menaçant toujours de mon arme. Il fallait juste ne jamais s'arrêter, toujours rester en mouvement, toujours bouger c'était ce qui comptait quand on ne souhaitait pas se faire repérer.

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Garder le contrôle. C’est ce qu’il a dans la tête. Il n’imaginait pas que tomber nez à nez avec Ward serait aussi… énervant. Il n’imaginait pas qu’il serait agacé par un simple sourire. Il n’imaginait pas qu’il ne supporterait pas son comportement assuré. Et pourtant, il sent l’électricité en lui. Il sent qu’elle se déplace, qu’elle crépite, qu’elle ne demande qu’à sortir. Sortir et griller sur place l’homme en face de lui. Elle pourrait surgir à n’importe quel moment. Prête à exploser. Il se concentre sur sa respiration, sur la situation, sur les enjeux. Il ne peut pas tuer Ward. Il est leur seul moyen de savoir ce que fiche HYDRA. Si il doit mourir, ça ne sera pas aujourd’hui, ni de la main de LIncoln. Alors, la maîtrise est nécessaire. Il tente de s’éloigner de sa colère, de sa haine. Il tente de prendre de la distance avec ses sentiments. Il tente d’être aussi froid que l’ex-agent. Ward se rapproche. Toujours plus menaçant. Toujours plus satisfait. Il est joueur, il est fier. Sûrement manipulateur en plus de ça. Voilà ce que Linc retient de ces premières minutes. Il ne doit pas montrer ses émotions. Il doit cacher sa colère, son agacement. Mais il n’excelle pas dans l’art de cacher ce qu’il est. Il est incapable d’aller contre son tempérament. Être faux, ce n’est pas son truc. Il risque de donner des leviers de manipulation à Grant. Il risque de lui faciliter le travail. Mais tant pis. Il a l’électricité de son côté. Même avec une balle dans l’abdomen, il sera capable de se décharger sur le membre d’HYDRA. Peut-être même que son pouvoir en sera décuplé. “A vrai dire, j'ai toujours eu un faible pour le café.” Le sourire qu’il lui renvoie à quelque chose de flippant. De psychopathe. Cet homme est fou. Cet homme est instable. Cet homme est dangereux. Lincoln ne tremble pas devant son sourire froid. Il ne tremble pas. Il a bien trop de haine pour avoir peur. Il a déjà eu affaire à l’HYDRA par le passé. Un souvenir qui ne lui rappelle pas que du positif. Il aurait pu mourir à cause d’eux. Il aurait simplement servi de cobaye pour quelques expériences obscures. Il ne peut pas trembler devant des personnes aussi insensibles et cruelles. Il leur donnerait trop d’importance. Il leur donnerait raison. “Oh nous allons parler ne t'inquiète pas mais d'abord, je vais te fouiller. Ne bouge pas. Ne pense même pas à utiliser tes décharges quand je serai prêt toi ou à faire le moindre mouvement sinon cette balle s'enfoncera en toi, puis je tuerai tous ceux autour juste histoire de ne pas avoir de témoins. Je ne doute pas que si tu as entendu les histoires qu'ils auront raconté sur moi alors tu sais que j'en suis capable à tout instant.” Quel programme réjouissant. Il n’en faut pas plus pour que Lincoln le déteste davantage. Il se tend, à l’approche de Ward. On ne peut être sûr de rien avec ce genre d’individus.

Cette proximité est désagréable. Malsaine. Il a presque envie de profiter de cette opportunité pour électrocuter Ward. Ce serait tellement simple. Avec ses mains qui le touchent. Son corps à seulement quelques centimètres du sien. Lincoln ne demande pas mieux pour user de son don. Pour autant, il s’y refuse. Il se fait violence. Il doit garder son calme. Il doit garder le contrôle. Sinon, la situation pourrait devenir plus dangereuse pour les passants. Oreillette, arme. Tout lui est retiré. Il n’a plus aucune chance de contacter l’équipe. Il n’a plus aucun moyen d’être suivi. Il n’aurait jamais cru le penser, mais il se sent nu sans tous ces moyens de communication. Ces moyens d’être en sécurité. Il a fini par trop se reposer sur ces dispositifs. Par trop apprécier d’avoir une voix qui lui parle au creux de l’oreille. Il en est devenu dépendant et maintenant, il doit faire sans. “Joli. Je vois qu'il a admiré certains détails…” Fitz, évidemment, il ne peut parler que de Fitz. Lincoln a un regain de haine en pensant à tout ce que l’ingénieur a dû subir, a dû supporter à cause de cet homme. Aucun doute que Fitz n’aimerait pas voir une de ses armes entre les mains de celui qui a essayé de le tuer. L’électricité vient chatouiller la pulpe de ses doigts. Il a méchamment envie de le surcharger en électricité. Juste pour lui faire découvrir la sensation de mourir. Juste pour lui faire comprendre le calvaire enduré par les deux scientifiques. L’électricité claque entre ses doigts, mais il n’attaque pas. Il la garde sous contrôle. Il la conserve dans sa paume, en attendant. “Maintenant, on va marcher un peu toi et moi. Okay, Lincoln ?” Parce qu’il a vraiment le choix ? Parfait ! Lincoln choisit de le griller sur place et de rejoindre l’équipe en le tirant par les cheveux. C’est possible ? Mais le canon revient bientôt à la charge. Toujours plus dangereux. Il se console en se disant que Ward a seulement ce revolver en sa possession. Pas de bombe. Pas de grenade. Rien qui pourrait blesser les gens autour d’eux. Il suffirait de maîtriser l’arme et de la lui retirer pour épargner tout le monde. Un bon point pour la suite des événements. Ward le pousse vers la sortie de la ruelle. Ils se joignent aux autres passants. Il y en a qui vont travailler. Il y en a qui rentrent. Et il y en a deux qui marchent, sans but, sans objectif. L’un est contraint. L’autre a le dessus. Même si il a eu l’habitude de voir des armes le viser, il n’apprécie pas de sentir celle de Grant le menacer. D’habitude, il se débarrasse rapidement de la menace. Il se débrouille pour assommer le type avec un coup de jus. Il ne peut pas agir de la même manière actuellement. Alors qu’ils marchent, il évalue toutes les possibilités. Il repousse la colère pour laisse la place à son esprit analytique. Il n’est pas à sa première mission sur le terrain. Il commence à savoir repérer les éléments en sa faveur. Les rues ne sont pas trop animées à cette heure de la journée. Ward est trop sûr de lui. Il est possible que l’homme baisse sa garde à un moment ou un autre. A Lincoln de profiter de cette occasion pour le désarmer et le mettre en joue.

Il ne va pas attendre sagement la suite du programme. Il ne va pas attendre de se prendre une balle. Il va encore moins attendre que l’opportunité se présente d’elle même. Il compte bien pousser la chance et s’offrir une ouverture. “Ça fait quoi de trahir des gens qui vous aiment ?” En réalité, il s’en fiche de savoir. Il s’en fiche que Ward puisse ressentir des regrets ou une profonde satisfaction. Il s’en fiche d’enter dans son cerveau pour mieux le comprendre. Il observe, il surveille, il attend une réaction. Il attend un signe de déconcentration. Il attend un relâchement. “Ne me dites pas que vous avez trouvé du plaisir à essayer de tuer Fitz et Simmons.” Il en rajoute une couche en parlant de Simmons et Fitz. Au final, ce sont les deux qu’il a le plus blessés. Ils auraient pu mourir à cause de leur ami. Ils auraient pu finir en nourriture pour poissons, si ils n’avaient pas eu le courage de se battre. Et puis, il y a Daisy. Probablement la grande faiblesse de Ward, mais il compte garder cette carte pour plus tard. Ils ne se connaissaient pas encore à l’époque. Néanmoins, il a senti cette histoire la hanter pendant des mois et des mois. Même à l’Afterlife. Alors qu’il ne demandait qu’à l’aider, qu’à lui tendre la main, qu’à lui montrer qu’elle pouvait avoir une autre vie. Peut-être qu’à l’époque, il y a eu des sentiments. Des fragments d’affection. Des signes d’une complicité. Peut-être qu’ils existent encore. Cachés, quelque part. Trop timides pour sortir de l’ombre. Trop perdus pour penser qu’il ne s’agit pas que d’amitié. Mais ce n’est pas le moment d’y penser, encore moins d’en parler. Ward ne doit pas le savoir. Il serait capable de retourner cette affection contre eux. Contre Daisy. Il serait capable de les manipuler, de les détruire. Et surtout, il n’est pas concerné par cette histoire.

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Je joueai avec lui, le poussant un peu plus, ironisant sur le fait que j'aimai le café. Je savais parfaitement ce que je faisais, ne pouvant que le voir au bord de cette ligne alors qu'il en venait à perdre le contrôle, se rattrapant toujours de justesse. Peut-être s'imaginait-il qu'il pourrait me battre, qu'il pourrait avoir le dessus même si j'avais une arme pointée sur lui. C'était même certain. Cela ne faisait aucun doute qu'il se faisait des scénarios, tentant de trouver un échappatoire mais la vérité était qu'il y en avait pas. Pas pour le moment. Pas jusqu'à ce que je le déciderai. Je menais la partie, décidant des moindres mouvements de même que j'avais toujours su ce que je faisais en l'emmenant un peu plus profondément parmi les ruelles, l'entraînant dans l'obscurité hors des caméras de vidéo de surveillance, hors des écrans radar du SHIELD. Je savais qu'à un moment le SHIELD déclencherait un protocole en ne recevant plus de nouvelle de leur agent mais pour le moment, leurs pistes ne pourraient que être brouillées. En effet, j'en étais venu à déposséder de Lincoln de ses biens, de ses moyens de communication. J'avais jeté l'oreillette qui lui permettait de rester en contact dans une flaque d'eau, rompant définitivement la conversation qu'il aurait pu avoir eu avec eux. Le fouillant avec précaution, ne pouvant me permettre de commettre la moindre erreur en passant outre une arme dissumilée alors je m'étais rapproché de lui, examinant pour ainsi dire chaque parcelle de son corps, tâtant ses vêtements sans repérer poignard ou autre arme. Une seule arme qui avait désormais rejoins mon arsenal. Une arme desinnée par Fitz. Je reconnaissais le modèle, la finesse et l'efficacité de l'arme. Une arme faite pour neutraliser néanmoins, pas pour tuer. Pas comme cette arme que j'avais entre mes mains. HYDRA ne s'amusant pas à faire semblant. HYDRA à la différence du SHIELD n'avait rien à perdre à tuer une personne de plus ou de moins. Pour le plus grand bien. En quelque sorte. Juste des pions, des êtres humains que l'on pouvait sacrifier. J'étais une machine à tuer. De même qu'eux, je n'avais pas à m'embarasser avec ses sentiments. Mourir n'était jamais juste. Mais dans tous les cas mourir était parfois un mal nécessaire. Il paraissait juste concret d'accepter cette réalité. Tuer me paraissait normal après John, HYDRA, tuer n'était qu'un point de plus sur la liste qui s'allongeait chaque jour. Sans doute pour cela qu'HYDRA gagnerait toujours, cela ne faisait même aucun doute. Et Lincoln, lui n'avait plus aucune arme en sa possession hormis ce don qui lui avait été donné. L'électricité. Prudent alors qu'il pouvait en venir à m'envoyer une décharge, ne pouvant que voir alors que je le fouillais à quel point il était tendu. Prêt à faire un faux pas. Il suffirait sans doute de peu pour que cela dégénère et qu'il perde le contrôle. Il ne pourrait jamais garder le contrôle pas comme je le faisais chaque jour. Il n'avait pas le poids de l'expérience pour cela, et cela ne ferait aucun doute que cela lui ferait défaut comme cela m'avait fait défaut avant bien auparavant.

Me reculant d'un pas, le canon de mon arme toujours pointé sur lui alors que je venais à lui demander d'avancer, disant que nous allons parler. Bien entendu, il n'avait pas le choix. Il pouvait juste s'exécuter. D'autant plus qu'il n'avait aucun moyen de pression hormis de faibles moyens de persuasion. Évidence alors qu'il paraissait une certitude qu'il tente de me forcer à me mettre en colère comme l'avait espéré le faire May et Daisy pour que je perde le contrôle, lui offrant au passage cette possibilité de prendre le contrôle de la situation, d'exercer une influence sur moi et d'exploiter cette faiblesse. Rien d'autre qu'une forme de torture mentale. Éphémère. Une évidence. Lui prenant alors la parole alors que je le poussai à avancer. « Ça fait quoi de trahir des gens qui vous aiment ? »
J'aurai du m'y attendre. Pas tant une légende qu'un traître aux yeux du SHIELD. Peut-être tout cela aurait-il pu se passer autrement s'ils avaient pris une autre décision mais ils étaient décidé à m'en vouloir pour l'éternité. Soit. C'était un fait, j'avais juste accepté cela. Que je serai toujours le méchant dans les histoires du SHIELD. Un brin lassant. Je m'étais fait à l'idée. A vrai dire, je n'avais pas la totale réponse à la question de Lincoln. Pour autant même si j'aurai pu pensé ce moment à baisser ma garde, je n'en fis rien, ne relâchant pas ma surveillance, ne portant qu'une plus grande attention au personnage. D'autant que je n'avais pas à lui fournir de réponses, ma foutue vie ne regardait que moi. Et personne d'autre. Cela ne changerait ni aujourdhui, ni demain. Je n'avais pas le temps pour les remords, pas le temps pour cela. Pas le temps d'avoir des regrets alors que chacun des membres de mon ancienne équipe pourrait s'en servir comme levier pour tenter de me tuer. Pas stupide. Pas naïf. Alors je ne déclarai rien, le laissant juste parler comme si je me trouvais à des milles de là. « Ne me dites pas que vous avez trouvé du plaisir à essayer de tuer Fitz et Simmons. » Un éclat sombre passant dans mon regard avant qu'il ne disparaisse aussitôt. Lincoln ne pouvait pas comprendre, il ne savait strictement rien. « Arrête de parler et continue d'avancer. » J'accentuai un peu plus le rapprochement entre le canon et sa peau, alors que les plis de son haut se creusait. M'écartant des passants qui ne se rendaient compte de rien, passant devant des adolescents qui échangeaient des billets et de la drogue de l'ombre. Les peuples se mélangeant. La violence ayant pris le dessus sur cette partie de la ville alors que les rats ne pouvaient que fuir pour gagner les égouts. Je regardai le paysage sans un once d'appitoiement, continuant juste à avancer, empruntant des ruelles, des escaliers, passant devant des portes closes, des fenêtres barricadés. Un peu plus je m'écartai de la civilisation, le conduisant dans un endroit reclus où seul existait la pauvreté et les gangs qui espéraient faire main basse sur le trafic. Continuant à le mener à petit bon train avant de m'arrêter un peu plus haut sur des hauteurs, des parts de la ville se découpant en contre-bas, laissant l'espace de quelques secondes à Lincoln le temps de reprendre son souffle. Des tags colorant les murs des maisons. Prenant une inspiration calmement avant d'en venir à prendre la parole comme si je ne faisais que la conversation avec un ami, bien que mon ton était tout autant ironique. Apportant une once de désespoir dans l'esprit de l'inhumain. « J'espère que tu sais que le SHIELD ne peut te trouver ici, pas alors que cet endroit échappe au contrôle des caméras, du gouvernement, n'étant que l'avant-vu des favelas. »

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Il y a quelque chose de désagréable de sentir le canon d’une arme s’enfoncer dans son dos. Comme une démangeaison. Comme une brûlure. Il n’apprécie pas cette menace. Il n’apprécie pas ce qu’elle signifie. Il n’apprécierait probablement pas non plus qu’elle délivre sa morsure. Pour le moment, il se contente d’être docile. Il se content de suivre les instructions. Il se contente d’être assez sympa pour ne pas finir avec une balle fichée dans le squelette. Il connaît les risques d’une telle blessure. Il a eu l’occasion de s’en rendre compte par le passé. Pas sur lui, mais sur des patients. Dans un pays comme les États-Unis où les armes sont encore légalisées dans certains États, il est courant de voir des personnes débarquer avec un trou dans le pied, dans la main, dans la cuisse… ou dans le dos. Il faut alors réparer les dégâts et essayer de rendre la situation vivable. Ce n’est pas toujours facile. En particulier lorsque l’on vise le dos. Il y a la moelle épinière et tous les risques qui s’en suivent. Il y a aussi les organes. Autant dire qu’il préfère éviter la chose. Se prendre une balle n’importe où ailleurs, seulement pas dans le dos, pas dans un organise vital. Mais il sait que l’électricité est plus rapide à agir. Plus rapide à appeler. Il suffit qu’il y pense pour la sentir vibrer sous son épiderme. Il suffit qu’il soit soumis au stress pour qu’elle l’enveloppe de sa chaleur. Il aurait déjà pu se transformer en un espèce de pikachu humain, si il l’avait voulu. Ward aurait été propulsé à deux mètres au premier contact. Il ne l’a pas fait. Il attend. De voir. De savoir. Il espère pouvoir échapper à la situation sans blesser quelqu’un. Il espère découvrir un peu plus de ses plans pour la suite. Pour eux deux. Pour l’HYDRA. De vains espoirs. L’ex-agent est assez entraîné pour ne pas laisser entrevoir ses manigances. Il l’est assez pour le conduire dans des rues sombres, peu rassurantes. Le genre d’endroits que l’on évite une fois la nuit tombée. Lincoln laisse son regard traîner. Il compte se rappeler tous les recoins, tous les virages, toutes les intersections. Il compte bien retrouver son chemin et le plus rapidement possible. Il va probablement essuyer des reproches. Il va sûrement être interrogé dans la précipitation, l’énervement, l’appréhension. Il va évidemment devoir rendre des comptes. On ne disparaît pas dans la nature comme ça. On ne se retrouve pas face à Ward sans laisser d’indices ou sans prévenir. Sauf que ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Ils ont laissé un indice derrière eux. Son oreillette. Jetée dans une flaque d’eau. Suffisant pour que son équipe réalise qu’il n’est pas tout seul. Suffisant pour qu’ils comprennent.

Son seul espoir est d’être observé par différentes caméras. Il les répère. Certaines aux angles des rues. D’autres dans les commerces. Mais bientôt, ce ne sont que des bâtiments, des immeubles, qui se succèdent. Des endroits sans caméras. Sans systèmes de surveillance. Ward semble connaître les lieux bien mieux que Lincoln. Ce dernier ne sait pas où ils s’enfoncent. Il ne sait pas jusqu’où ils vont aller, mais son compagnon ne semble pas prêt à arrêter de marcher. “Arrête de parler et continue d'avancer.” L’arme, toujours plus présente, toujours plus pressante. Il retient un réflexe d’écartement. Il aimerait s’éloigner de ce canon qui lui colle à la peau. Il aimerait prendre ses distances et lui infliger une bonne décharge électrique. Il ne peut pas. Alors, il se défoule autrement. Par la parole. Parfois, les mots sont plus forts que les gestes. Les mots sont plus violents, marquants. Souvent plus dérangeants. Il est condamné à marcher tranquillement dans une rue, sous la contrainte. Ward ne peut pas espérer qu’il le fasse sagement, sans articuler une seule parole. Sans esquisser aucune tentative de déconcentration. “J'espère que tu sais que le SHIELD ne peut te trouver ici, pas alors que cet endroit échappe au contrôle des caméras, du gouvernement, n'étant que l'avant-vu des favelas.” Lincoln le dévisage un instant. Un court instant. Puis, il éclate de rire. Un rire sans joie. Cet homme est drôle. Extrêmement drôle. Grant doit se croire effrayant. Inquiétant. Menaçant. Alors qu’il n’en est rien. Des deux, Lincoln est probablement le plus dangereux. Il peut tuer une personne en quelques secondes. Il peut le brûler vif avec son toucher. Alors que Ward a seulement son arme et ses techniques de combats. Alors non, l’inhumain n’est pas effrayé. Il le prend même pour un fou. Un gars cinglé, qui a perdu la moitié de son intelligence à force  tuer les gens. Un gars sûr de lui et qui se croit dans un film. Il arrête de marcher pour se tourner vers Ward. Peut-être que Lincoln est suicidaire. Peut-être qu’il n’a pas réellement conscience du danger représenté par cet homme. Dans tous les cas, il ne compte pas se laisser intimider. Il ne compte pas trembler devant son regard. Il ne compte pas s’enfuir devant ses grands airs. Non. “Les favelas ? On est à New-York, pas au Brésil.” Il lève un sourcil interrogateur. Oui, New-York, en particulier le Bronx, possède un fort taux de pauvreté. Des gens vivent dans la rue. Des gens luttent pour vivre au jour le jour. Certains sont en découvert tous les jours, tous les mois, toute l’année. Pour autant, ils ne sont pas au point de créer des bidonvilles où les gens s’entassent et tentent de survivre avec rien du tout. Ils ne sont pas au siècle dernier où le gouvernement ne se souciait pas de leur image et de la population. Les choses ont changé, maintenant. Les bidonvilles ont été rayés de la carte. Les personnes ont été relogées.

Oui, le Bronx est un quartier qui fait peine à voir. Certaines personnes n’ont même pas assez d’argent pour se nourrir. Pour payer leurs factures. Pour s’acheter de nouvelles affaires. Certaines personnes se battent chaque jour pour trouver quelques dollars. Pour économiser. Pour survivre. Mais l’époque des bidonvilles est révolue. Maintenant, les gens doivent se contenter de la rue ou de logements sociaux. Cette fois, Lincoln se tourne vers Ward. Il ne s’inquiète plus de l’arme. Si il continue à lui obéir au doigt et à l’oeil, Grant va commencer à croire qu’il a le dessus. Il va commencer à croire que cette nouvelle recrue est aussi facile à effrayer que les autres. “Ça se voit que vous avez l’habitude d’être craint et que vous n’avez pas peur de tuer. Mais je suis sûrement plus dangereux que vous.” Il le pense. Ce n’est pas une overdose d’assurance. Ce n’est pas un surplus de prétention. C’est la vérité. Même avec une balle dans le corps, il pourrait électrocuter Ward. Alors que le membre d’HYDRA électrocuté ne pourrait pas faire grand-chose. Il serait assommée, voire pire. Alors, il est hors de question que Lincoln le suive plus loin. Il a parfaitement conscience qu’il n’y a plus de caméras pour les surveiller. Qu’il n’y a plus de possibilités pour le retrouver. Néanmoins, son équipe va bien comprendre qu’ils sont partis dans une zone non-couverte et fouiller dans ces environs. Ils finiront pas le retrouver. Il a confiance en les capacités du S.H.I.E.L.D. Ces mêmes capacités qu’il redoute. “Mais moi, je ne prends pas plaisir à menacer les gens en pleine rue.” Ce serait même le contraire. Il aurait plutôt peur de blesser, de perdre le contrôle. Il craindrait de ne pas être capable de s’arrêter à temps. May l’aide sur ce point. Elle lui donne quelques conseils. Elle lui montre les indices. Elle lui apprend. Mais le contrôle n’est pas total. Bien trop colérique. Bien trop explosif. A croire que son pouvoir l’a transformé en une boule d’énergie. A croire qu’il ne sait plus contrôler son tempérament. Il ne l’a jamais vraiment su. L’image fugace d’un visage en sang, en pleine nuit, s’impose dans ses pensées. Une voiture accidentée. Un taux d’alcoolémie plus haut que la raison. Une impression d’avoir causé la mort d’une personne. Depuis, sa hantise est de tuer. Retirer la vie. Décider qui doit vivre, qui doit mourir. Il regretterait de tuer un ami. Mais pour Ward, il pourrait faire une exception.

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Se retrouver face à des hommes comme Lincoln ne changeaient rien. Ce n'était que plus dérisoire. Je pouvais lire dans ses yeux qu'il n'avait pas peur de moi, son rire n'illustrant qu'un peu plus l'idée qu'il se faisait de moi mais cela n'avait pas d'importance. Je n'avais pas à paraître menaçant, je n'avais pas besoin. Il ne s'agissait pas juste du fait que j'avais pas de pouvoirs et qu'il pouvait me tuer s'il le désirait, juste moi ayant foi en mes capacités alors qu'ici le SHIELD ne pourrait le traquer. J'avais vu son regard se porter sur les différentes caméras que j'évitais, mais justement était le but lui laisser ce court espoir qu'on le retrouve comme l'oreillette que j'avais abandonné dans une flaque d'eau. L'espoir lui permettrait de vouloir rester en vie alors qu'il continuait à penser malgré tout qu'il pouvait avoir le dessus. Peut-être oui, je n'étais pas stupide. Il suffisait d'un choc électrique pour que mon coeur puisse en venir à se battre mais ce n'était pas si différent que John m'entraînant à résister à la douleur causé par les chocs électriques, alors que je m'étais retrouvé accrochée à une chaise, torse nu, l'eau ruisselant le long de mon torse avant que le contact avec l'électricité ne se fasse. Difficle de ne pas franchir la limite et de ne pas tuer quelqu'un. John qui avait tenté de me faire parler. Un test alors qu'il voulait voir jusqu'à quel point j'étais prêt à aller, si oui ou non il y avait un potentiel risque que je le trahisse. Je ne l'avais pas déçu. Fait d'acier comme Haïko. Des guerriers au coeur de pierre, invincible alors qu'on en venait à être poussé un peu plus à bout, alors qu'on en venait à apprendre à résister. Un jour ou l'autre, on était confronté à la torture, mentale ou physique cela n'avait pas d'importance c'était un concours de résistance. Voir qui irait le plus loin. Surpasser les limites du corps humain. Je n'avais pas de super-pouvoirs, aucune capacité pour que mon corps se régénère, aucun don pour me sortir de là facilement. Je ne pouvais que compter sur moi-même, et encore maintenant, ne pouvant que me fier à mes capacités et mon intelligence. Alors cela ne faisait aucun doute que je savais ce qu'une morsure faisait, un choc électrique rendait sur le corps humain alors qu'il était si facile de franchir la ligne et de tuer quelqu'un. Je mesurai les risques, sachant que si Lincoln prenait l'avantage, il pourrait me tuer. Mais encore fallait-il savoir s'il aurait le cran de me tuer. Il était un agent. Certes, mais il n'avait sans doute encore jamais tuer personne et tuer quelqu'un c'était comme traverser les ténèbres. Quand on tuait quelqu'un, on passait par un chemin sur lequel on ne pourrait jamais revenir en arrière. Aucun retour possible. Tout était décidé à cet instant alors qu'on décidait d'ôtait une vie. Avoir du sang sur ses mains était une chose; Devoir vivre avec en était une autre. A vrai dire, je n'avais aucun réel problème avec les autres, faisant ce qu'il fallait, tout comme le blond le pensait aussi. Sans doute espérait-il reprendre le dessus et inverser les rôles, mais pour le moment c'était certain qu'il n'avait aucune ouverture alors que je le poussai un peu plus à s'enfoncer dans le dédale de ruelles du Bronx, le conduisant tel un somnambule dans l'obscurité, tel un aveugle marchant dans le brouillard. Je n'avais besoin de rien. Je connaissais les lieux. Je les avais exploré, m'étant faufilé entre ces ruelles alors que j'en venais à échapper au SHIELD. Des ruelles qui commençaient à ne plus avoir un mystère pour moi alors que je le conduisais juste où je voulais. M'arrêtant toutefois un instant pour le laisser reprendre son souffle, ne pouvant m'empêcher de comparer cet endroit aux favelas. « Les favelas ? On est à New-York, pas au Brésil. » Il ne comprend pas. Je n'ais pas besoin qu'il comprenne. Il ne peut voir la beauté dans les ténèbres, ne pouvant m'empêcher de trouver en ces lieux, devant ces maisons à moitié barricadés un certain charme, une force mystique. Plus fort que moi alors qu'ici au coeur même de New-York des gens continuent de survivre même avec des petits moyens. Peu comprenant jusqu'à quel point, les gens peuvent aller dès qu'ils ont un peu de volonté. Je ne pris même pas la peine de lui répondre, n'en trouvant le besoin, m'étant plus fait cette remarque pour moi-même que pour lui-même alors que sans cesser de ke surveiller j'en viens toutefois à améliorer le paysage se découpant dans le contre-fond.

Lincoln reprenant alors la parole. « Ça se voit que vous avez l’habitude d’être craint et que vous n’avez pas peur de tuer. Mais je suis sûrement plus dangereux que vous. » Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire froid alors que je répliquai soudainement du tac au tac : « Je n'ai pas pour habitude d'être craint, je n'ai pas besoin de l'être. Les personnes sont ce qu'elles sont de même que je suis ce que je suis. Alors, certes tu es sans doute que plus dangereux que moi mais qu'est-ce que cela change ? Etre dangereux ou être une légende ne signifie rien avant d'en venir à entrer en action. » C'est la stricte vérité. Les mots peuvent nous décrire, refléter une illusion mais au final notre personne se découvre seulement quand on en vient à agir réellement, concrètement. Ce que j'ai l'habitude de faire. Et si je ne pus m'empêcher de constater à quel point le SHIELD en est venu à exagérer cette histoire, il ne reste pas moins qu'il y a du vrai dans ce que l'inhumain déclara. S'il était dangereux, je l'étais aussi. Mais le truc étant que je le savais, n'étant que plus déterminé à survivre face à cette saloperie qu'est le destin et le reste. « Mais moi, je ne prends pas plaisir à menacer les gens en pleine rue. » Si amusant. Si je n'étais pas là pour parler, pour m'empêcher, n'en trouvant le besoin d'épancher ma conscience ou de parler à quelqu'un alors que je ne pouvais qu'apprécier la solitude et ces minutes qu'elle m'offrait pour réfléchir je ne pus cependant m'empêcher une nouvelle fois de répliquer. « Tu peux te dire ce que tu veux pour dormir la nuit, cela ne change rien au fait qu'on ne vit pas dans un monde de bisounours. Si c'est ce que tu veux crois alors ... » Haussant les épaules rapidement avant de le pousser à l'avance : « Maintenant avance. » Pas comme si je comptais me laisser déstabiliser ou lui accorder quelques secondes de trop qui lui permettraient de prendre le dessus. J'étais trop sur mes gardes, trop prudent pour m'embarquer dans une conversation comme celle-ci, alors que cela n'était qu'une technique de plus qu'on apprenait en académie pour distraire son adversaire, en apprendre davantage avant de reprendre le dessus. Sauf que j'avais été formé par la même académie, même mieux, j'avais connu les deux côtés de la barrière et je savais comment cela fonctionnait. Alors même si Lincoln était un inhumain et était comme Skye, un élément inconnu de l'équation, cela ne changeait rien. Il pouvait tenter, essayer encore et encore mais au final il se prendrait qu'une balle dans la tête après que j'en serai venu à en savoir plus. Lui laisser le temps d'exprimer ses remords , de tenter de me parler n'était qu'un dernier geste de ma part avant que son échéance n'approche.
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Il avait prévenu. Agent n’est pas un métier pour lui. Trop de dangers. Trop de stress. Il est fait pour les situations posées, les situations où tout est sous contrôle. Il a quelques bases de combat. Il apprend à mieux viser. Mais il n’est toujours pas assez doué. Assez compétent. En tout cas, à son goût. Il se sent tellement plus à l’aise dans les laboratoires ou à l’infirmerie du S.H.I.E.L.D.. Là au moins, ses connaissances lui sont utiles. Il peut aider. Il peut être efficace. Alors que sur le terrain, il est parfait pour rester assis dans un parc, mais pas pour filer une personne. Sa confrontation actuelle avec Ward en est la preuve. Il sent déjà que c’est le chaos dans sa tête. Trop de colère. Trop de tension. Trop d’anxiété. Son coeur bat à tout rompre. Son électricité le démange. Il ne supporte pas d’être menacé par une arme. Il ne supporte pas de sentir le canon dans son dos. Réaction allergique. Réaction colérique. Il se sent en danger et son pouvoir réagit en conséquence. Il n’a pas encore dépassé les limites. Il n’a pas encore lâché prise. Il n’a pas encore pété un plomb. Mais il se connaît. Il sait qu’il suffira d’une petite chose. Qu’il suffira d’un mot, d’un geste. Assez pour qu’il abandonne ses efforts de maîtrise. Assez pour qu’il débride son électricité. Assez pour qu’il réagisse. Il espère que Ward aura l’intelligence de ne pas le faire. Parce que tuer, il en est capable. Par accident. Par erreur. L’inconvénient d’un pouvoir comme le sien, sans aucune barrière, sans aucun contrôle, c’est qu’il peut tuer sans le vouloir. Il peut créer une décharge plus puissante que souhaitée comme on frapperait plus fortement qu’on ne le voudrait. Sans compter qu’un seul objet peut amplifier la puissance de l’électricité et la conduire directement au coeur. Pour tout ce qu’a fait Ward, il mériterait de mourir. Il mériterait de crever et de pourrir dans une de ces ruelles du Bronx. Mais pas des mains de Lincoln. Ils n’ont aucun passé ensemble. Ils n’ont aucun conflit à régler. Il n’y a que le comportement de Ward avec Daisy. Il n’y a que sa trahison qui a blessé la jeune femme. Il n’y a que cela. Sauf qu’elle ne le regarderait plus pareil si il tuait Ward. Il le craint. Alors, il s’abstient. Il se concentre sur la confiance qu’elle place en lui. Il se concentre sur l’image de l’homme parfait qu’il renvoyait à l’Afterlife. Une personne qu’il n’est plus. “Je n'ai pas pour habitude d'être craint, je n'ai pas besoin de l'être. Les personnes sont ce qu'elles sont de même que je suis ce que je suis. Alors, certes tu es sans doute que plus dangereux que moi mais qu'est-ce que cela change ? Etre dangereux ou être une légende ne signifie rien avant d'en venir à entrer en action.” Il y a quelque chose de froid chez cet homme. Quelque chose de réfléchi, de calculé. Quelque chose qui dérange Lincoln. Il ne parvient pas à l’expliquer. Il ne parvient pas à le déterminer totalement. Juste… il y a quelque chose.

Grant n’a pas tort. Une personne peut être extrêmement dangereuse, cela ne sert à rien si elle ne sait pas utiliser cette dangerosité. Si elle n’est pas capable d’aller jusqu’au bout. Un enfant de cinq ans pourrait se révéler deux fois plus dangereux qu’un homme de cinquante ans. “Tu peux te dire ce que tu veux pour dormir la nuit, cela ne change rien au fait qu'on ne vit pas dans un monde de bisounours. Si c'est ce que tu veux crois alors ...” Il lève un sourcil. Qu’est-ce que Ward insinue ? Que Lincoln essaye de se convaincre que menacer une personne ne le dérange pas alors que ce n’est pas du tout le cas ? Le traître se trompe. Malgré son tempérament, Lincoln ne veut blesser personne. Encore moins des innocents. Il évite le plus possible de les mettre en danger. Il s’arrange pour ne menacer que ceux qui en valent la peine. Et même là, il n’est pas heureux de le faire. Il n’éprouve aucune joie sadique, aucune satisfaction, aucune excitation. Il fait juste ce qu’il doit faire pour arranger les choses. “Maintenant avance.” De nouveau, une poussée. Lincoln grimace. Il prend sur lui. Il serre davantage ses poings. Les articulations blanchissent. Il ne s’en préoccupe pas. Il sent l’intensité du pouvoir. Il sent sa chaleur le chauffer de l’intérieur. Il pourrait le foudroyer ici. Il pourrait l’électrocuter. Personne ne serait témoin. Personne ne serait victime. Il pourrait, mais non. Toujours pas. Il ne laisse pas l’énervement gagner du terrain. Il ne laisse pas Ward remporter cette bataille. Car oui, l’ex-agent serait heureux, satisfait d’avoir manipulé une autre personne. Une de plus. “Ça va, ça va, j’avance !” Il s’ordonne. Il avance pour rejoindre un point inconnu. Un endroit qu’il n’a pas forcément envie de connaître. Il doit gagner du temps. Il doit ralentir le pas. Il doit laisser son équipe le retrouver. Il ne peut pas espérer d’autres sorties, à moins de se retourner et de saisir l’arme. Avant que Ward ne tire une balle. Avant que Ward ne l’abatte. Il n’a pas vraiment envie de tenter l’expérience. Il préfère compter sur une surprise. Sur l’apparition d’une personne, l’arrivée d’une voiture… peu importe. La première occasion sera la bonne. Pour l’assommer. Pour s’en débarrasser. Pour partir. “Okay, on ne vit pas dans un monde de bisounours et j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte, mais merci de vouloir m’ouvrir les yeux. C’est tellement généreux de votre part.” Il ironise. Il se moque. Le seul moyen qu’il a pour l’instant d’évacuer le trop plein de tension. Le seul moyen inoffensif. Il se raccroche à cette simple possibilité. Discuter lui permet aussi d’en savoir plus sur Ward. Cette personnalité si effrayante et manipulatrice. Il est curieux de voir ce que l’homme a vraiment derrière la tête. Il est curieux de savoir comment il pense, comment il agit. Un jeu dangereux. Un jeu qui pourrait le conduire tout droit vers le danger.

Ils continuent d’avancer. Encore et encore. Lincoln a fini par abandonner l’idée de se repérer. Les ruelles sont trop semblables. Les changements sont trop nombreux. Il ne peut pas espérer retrouver son chemin en cas de fuite. Il a plutôt la sensation que Ward essaye de le perdre. Qu’il essaye de l’emmener dans un coin perdu. Mais peut-être qu’au bout de cette balade les attend un endroit secret. Un quartier général où grouillent les membres de l’HYDRA. “Vous m’emmenez où ?” Il a une idée. Une théorie. Ward fait partie de l’HYDRA et on ne peut pas dire que cette organisation est la meilleure amie des inhumains. Elle est même le contraire. Il se souvient encore de cette cellule où il était maintenu enfermé. Il se souvient de la manière dont il a survécu. Il ne doit sa vie qu’à Daisy et à son pouvoir. Elle a réussi à réactiver son coeur alors qu’il était arrêté. Un miracle. Cette fois, il n’y a pas de Daisy. Il n’y a pas d’équipe. Il n’y a que Ward et lui. Que la menace invisible. Que la promesse d’une fin proche. “J’ai déjà servi de cobaye pour l’HYDRA, vous ne pouvez pas faire pire.” Il a déjà été enfermé, emprisonné par son organisation. Il a déjà souffert sous les mains de quelques scientifiques et médecins. Il ne voit pas ce qu’ils pourraient lui faire d’autre. La torture ? Son pouvoir se rebellerait et électrocuterait la pièce entièrement. La mort ? Ce serait supprimer un danger public de plus sur cette planète. Dans les deux cas, il ne se fait pas de souci. Mais alors quoi ? Ward ne compte sûrement pas l’utiliser pour des expérimentations. Il doit forcément avoir un plan derrière la tête. Lequel ?

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Une nouvelle fois, je lui ordonnai d'avancer et d'exécuter mes ordres, voulant aller encore plus loin au coeur du quartier, là où je savais qu'il y aurait très peu de risque que le SHIELD le retrouve ou que lui même retrouve son chemin. Comptant bel et bien prendre le temps de discuter avec lui,ou plutôt m'offrir un petit brin de conversation. « Ça va, ça va, j’avance ! » Lincoln se mit alors à ravancer de nouveau, quoique plus lentement comme je pouvais le constater alors qu'il tentait visiblement de gagner du temps. J'appuyai un peu plus le canon du pistolet contre le pli de ses vêtements, le forçant à avancer un peu plus et à accélérer le mouvement au lieu de ralentir alors qu'il ne comprenait pas que cela ne servait strictement à rien. A mes yeux, c'était même peine perdue d'avance bien que l'inhumain semblait continuer à croire qu'il avait une chance de s'en sortir. S'il avait son pouvoir, il n'en restait pas moins que s'en servir alors que se trouvait encore du monde ne servait à rien, d'autant qu'il avait encore du monde autour du moins il nous arrivait encore de croiser des personnes. Des jeunes qui se croyaient être des caïds puis qui disparaissaient dans l'ombre à leur tour, souhaitant tant gagner quelques billets que sortir de la pauvreté ou de leur triste vie, ce que je pouvais largement comprendre à vrai dire. Lincoln en venant alors à reprendre la parole, en dépit du fait que je lui avais dit de se taire et d'avancer, à croire que je ne pourrai pas y échapper tandis qu'il prenait alors la parole de nouveau. « Okay, on ne vit pas dans un monde de bisounours et j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte, mais merci de vouloir m’ouvrir les yeux. C’est tellement généreux de votre part. » Ironique et moqueur de surcroît. Sans aucun doute que je me serai passé de son commentaire, pour autant, je laissai passer, le laissant juste parler comme cela dans le vide, comme si cela pourrait lui permettre de se sentir plus à l'aise, ou d'espérer. Je n'avais pu que remarqué comment il était intéressant de laisser une courte lueur d'espoir aux gens, de leur faire croire que tout pourrait s'arranger. HYDRA m'avait appris cela, m'avait montré l'utilité de se servir des dernières lueurs d'espoir des personnes pour leur porter le dernier coup. A croire que toute ma formation ne m'avait fait que devenir qu'un peu plus insensible comme là. Je n'avais eu aucun problème à le piéger, à pointer le canon de mon arme sur lui. Cela ne paraissant que plus naturel alors qu'il n'était que question de survie. Le SHIELD voulait ma peau et à vrai dire, je ne comptais pas la leur laisser, ne comptant mourir ou me prendre une balle dans la tête. De surcroît, je ne comptais pas être enfermé de nouveau dans l'une des cellules en attente de mon jugement, laissé dans le silence pendant plusieurs mois alors que  tout ce silence m'avait forcé à réfléchir. Parfois réfléchir était encore pire, encore plus que Coulson m'avait posé une unique question avant de me laisser là-bas, me demandant ce que j'allais pouvoir devenir sans John. Et la vérité même encore là était que je ne savais pas qui être sans John, si j'étais devenu leader d'HYDRA, regagnant l'organisation dans un sens c'était un peu plus par défaut qu'autre chose, du moins par moment c'était l'impression que j'avais alors que je me trouvais pourtant là, prêt à tuer Lincoln, juste pour survivre un jour de plus. Tout ce qui comptait alors qu'il restait une potentielle menace, ayant son don en plus. Je secouai la tête légèrement, me concentrant de nouveau sur lui.

Me replongeant dans le silence alors que je continuais à avancer, dépassant des ruelles et des ruelles, ne parlant pas hormis pour indiquer à Lincoln de tourner ou plutôt de lui ordonner comme là. Puis, il reprit la parole, ne pouvant visiblement ne pas juste ne pas parler, ne pouvant visiblement pas se taire ou apprécier le calme. Désolant dans un sens. « Vous m’emmenez où ? » Je me doutais bien qu'il était curieux de savoir, curieux de savoir où je pouvais l'emmener. Peut-être croyait-il que j'allais emmener jusqu'à la base d'HYDRA, peut-être l'espérait-il même mais cela ne serait pas le cas, ne comptant d'ailleurs pas lui dire, préférant le faire mariner un peu plus alors que déjà il reprenait la parole. « J’ai déjà servi de cobaye pour l’HYDRA, vous ne pouvez pas faire pire. » Je ne pus m'empêcher de sourire froidement alors qu'il n'avait aucune idée de ce qui pouvait se passer, que tout n'était pas comme à HYDRA, qu'il y avait toujours pire au niveau de la torture.  Il n'avait juste pas idée, ne pouvant qu'émettre des hypothèses et des scénarios encore pire. Ce qui était loin de me déranger à vrai dire. N'arguant même pas plus sur le sujet alors que j'en venais à lui indiquer une nouvelle direction, coupant court à son désir d'en savoir plus. Lui faisant signe de s'arrêter alors que mon arme était toujours pointé sur lui, la porte en venant à s'ouvrir. Si les murs paraissaient délabrés et l'endroit faisait mauvaise mine de l'extérieur, il n'en restait pas moins qu'il suffit que je pousse la porte et passe le seuil pour que toutes les odeurs m'assaillent.  « Ward. » « José. » « La même chose que d'habitude. » J'hochai la tête alors que le latino qui avait la quarantaine faisait fi de l'arme, sachant qui j'étais, poussant une nouvelle porte pour aller à l'arrière alors que je m'installai sur une chaise, lui montrant du canon de mon arme la chaise en face de moi. Mon arme toujours pointé sur ma direction, je m'apprêtais à reprendre la parole quand soudain José réapparut avec un paquet. J'ouvrais le paquet, sortant du paquet des tacos. Sans hésiter que je mordis dans un, mon arme continuant à rester pointé sur lui, faisant fi de son regard incrédule alors que je terminai d'avaler une bouchée avant de reprendre la parole. « Donc tu es de l'équipe Delta, dis-m'en plus. » Pas une suggestion plutôt un ordre alors que la scène semblait dérisoire en dépit du fait que j'avais un tacos à la main et de l'autre un pistolet, rien de plus naturel. Tout comme je me doutais que Lincoln ne pourrait qu'en venir à me répondre.
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On ne lui a jamais dit qu’enfoncer une arme dans le dos de quelqu’un est profondément désagréable, douloureux ? Il sent le canon marquer sa peau à travers l’épaisseur des vêtements. Il sent le l’arme creuser son épiderme malgré les vêtements. Il veut ralentir le rythme, mais il semble que Ward ne soit pas du même avis. Il n’a pas le choix que d’avancer. Rapidement. Quelle merde. L’équipe ne va jamais le retrouver. En tout cas, pas à temps. Elle va sûrement le chercher pendant des heures. Elle va sûrement imaginer les pires scénarios. Elle n’aurait pas tort. On sait tous ce dont est capable l’HYDRA. On sait tous qu’ils n’ont aucune pitié. Alors quoi ? Ward va l’achever et l’abandonner dans une ruelle ? Ward va l’assommer et le délester de toutes ses affaires ? Ward va le torturer ou lui laver le cerveau ? Dans tous les cas, Lincoln est bien décidé à résister. Il est bien décidé à ne pas se laisser faire. Il attend simplement la suite du programme. Pour l’instant, il n’en a aucune idée. Et même en posant la question, il n’obtient pas de réponse. Même pas un indice. Même pas une indication. Juste le silence total, entrecoupé d’indications pour le diriger dans les rues de New-York. Il aimerait avoir Mack à ses côtés. Avec ses super muscles, il aurait envoyé balader Ward. Ou bien Hunter. Hunter ne lui aurait pas laissé un moment de répit. Il lui aurait mis une balle en pleine tête. Il aurait agrémenté le meurtre d’une petite phrase dont lui seul a le secret. May aurait été toute aussi extrême. Elle aurait sûrement tué du regard Ward. Elle lui aurait botté les fesses, avant de lui donner le coup de grâce. Mais Lincoln, qu’est-ce qu’il peut faire ? Il n’a pas encore les réflexes sur-développés des agents du S.H.I.E.L.D. Ceux qui sont là depuis des années et qui s’entraînent tous les jours ont atteint des niveaux incroyables. Ils sont redoutables en combat. Ils se seraient débarrassés de Grant Ward en quelques secondes. Lincoln aurait pu le faire, aussi. Il aurait pu l’électrocuter. Il aurait pu essayer de se battre. Il n’a rien fait. Pourquoi ? Il l’ignore lui-même. Probablement par curiosité malsaine. Il a enfin l’opportunité de rencontrer celui qui a fait tant souffrir ses proches. Il a enfin la possibilité de discuter avec l’un des plus grands traîtres de l’organisation secrète. Il a envie de savoir ce qu’il se passe dans la tête de Ward. Il a envie de comprendre. Cet homme qui le menace a failli tuer Fitzsimmons. Sans le courage et le sacrifice du premier, les deux seraient morts. Il s’est rapproché de Daisy avant de la lâcher. Pour mieux la manipuler ou à cause de vrais sentiments. Dans les deux cas, elle a été touchée, blessée. Grant a réussi à détruire une équipe soudée. Il doit être fier de lui. Il doit être satisfait de sa propre traîtrise.

Ils s’arrêtent devant un bâtiment. Il fait grise mine. Il est délabré. Il est à l’abandon. Le coeur de Lincoln s’accélère encore. Il sent que cet endroit est la fin. La concrétisation de cette grande balade. Il jette un coup d’oeil aux alentours, à la recherche de son équipe. Mais rien. Absolument rien. Même pas un caïd pour essayer de les voler ou de les arrêter. Même pas une personne pour les distraire. Rien. Il regarde son ravisseur pousser la porte du lieu et lui faire signe de rentrer. Lincoln n’a pas vraiment envie d’y mettre un pied. Il n’a pas vraiment le choix non plus. Alors, il obéit. Aussitôt à l’intérieur, il observe. Il n’y a pas de lit d’hôpital sur lequel il pourrait être autopsié. Il n’y a pas de cellule dans laquelle il pourrait être enfermé. Il n’y a que des tables, des chaises, un comptoir. Un restaurant ou un café. Ici, perdu dans des rues peu passantes. “Ward.” “José.” L’homme ne semble même pas étonné de voir une arme. Ward emmène donc tous ses rendez-vous contraints ici ou c’est uniquement une coutume du quartier ? Dans tous les cas, ce n’est pas rassurant. Lincoln ne pourra pas compter sur l’aide de ce José pour l’aider à se sortir de là. Il concentre son attention sur la salle. Il pourrait retourner une table et la jeter sur Ward. Avec son don, jouer sur l’électricité statique des choses est aisé. Il pourrait, oui. Il n’aurait même pas besoin de bouger. Seules ses mains devront être dirigées vers l’objet à propulser dans la tronche de Ward. L’idée lui semble plutôt bonne. Néanmoins, il doit s’assurer que José ne l’arrêtera pas dans sa fuite. Lincoln n’a pas prévu de le blesser. Il ne compte pas s’en prendre à lui. Il sera peut-être forcé. “La même chose que d'habitude.” Nouvelle information. Ward et José ont l’habitude de se rencontrer ici. Ward y respecte une certaine routine. A moins que ça ne soit un code secret pour l’ouverture d’une pièce cachée. Trop de doutes. Trop de questions. Il reste dans l’attente, dans l’expectative. Il ignore quelle est la suite des événements. Il ignore ce qui l’attend. Nouvel ordre. S’asseoir. S’installer sur une chaise. Génial. Lincoln commençait à avoir mal aux jambes. Il prendrait bien un verre d’eau, aussi. Le silence revient. Le silence se réinstalle. Il en profite pour dévisager Ward. Il en profite pour réfléchir à ce qu’il peut faire. Il y a la solution de la table, certes, mais il devra neutraliser son arme. Et il y a toujours la question de José. Est-ce que l’homme va le retenir si il s’échappe ? Probablement. L’intéressé revient avec un paquet mystérieux. En quelques secondes, Grant révèle des tacos. Des tacos. Bordel. Il s’attendait à une bombe. Il s’attendait à un orteil découpé en signe de mise en garde. Il s’attendait à tout, sauf à ça.

Alors comme ça, le grand et méchant Ward affectionne les tacos. Le constat le rend immédiatement moins effrayant, moins inquiétant. Mais Lincoln n’est pas idiot. Il pourrait s’agir d’une diversion, d’une tentative de manipulation. L’homme pourrait tenter de se discréditer, dans la volonté de mieux le tuer. Il lui en faut plus qu’un homme qui mange des tacos pour prendre de l’assurance. Il lui en faut beaucoup plus. “Donc tu es de l'équipe Delta, dis-m'en plus.” C’est une blague ? A aucun moment il ne compte dévoiler des détails sur l’équipe Delta. Il croise les bras. Hors de question qu’il entre dans son jeu. L’équipe Delta est composée de personnes bien. Des personnes généreuses. Des personnes qui se mettent en danger. Des personnes qui méritent de rester en sécurité. Des personnes qui ont tout son respect. Si il a rejoint le S.H.I.E.L.D. pour Daisy et non pour les valeurs de l’organisation, il ne compte pas mettre ses équipiers en danger. Il a toujours considéré les agissements de l’organisation comme se rapprochant de celle d’HYDRA. Il a toujours pensé qu’ils n’étaient pas mieux. Mais au moins, ils n’utilisent pas les inhumains pour des expériences. Pour le moment. “Vous savez, je suis peut-être un petit nouveau au S.H.I..EL.D., mais je sais me taire. Surtout si cela peut mettre en danger des personnes auxquelles je tiens.” Trop tard. Il a dévoilé une faiblesse. Il ne s’en rend compte que lorsqu’il a terminé sa phrase. L’équipe Delta est ce qui se rapproche le plus d’une famille depuis que l’Afterlife n’existe plus. Il n’est pas toujours d’accord avec les décisions prises. Il n’accepte pas toujours la manière de fonctionner du S.H.I.E.L.D. Mais il vit avec ces personnes. Il partage des moments. Il risque sa vie avec eux. “Apparemment, vous n’avez même pas besoin de moi pour avoir des informations.” Après tout, Ward connaît son prénom. Il connaît son équipe. Il doit donc savoir qu’il travaille avec Daisy et Hunter. La question n’est pas anodine. La question n’est pas innocente. Grant doit avoir une idée derrière la tête. Il doit vouloir collecter quelques informations, connaître ses relations avec les uns et les autres. Lincoln est bien décidé à garder le silence. “Je ne vais rien vous dire.” Il plante son regard dans celui de Ward. Oui, il ne dira rien.



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Je croquais de nouveau dans l'un des tacos comme si c'était tout à fait normal que je dévore un tacos, que je vienne dans ce restaurant camouflé derrière la peinture défranchie recouvrant les murs extérieurs. Comme s'il était tout à fait normal que je me retrouve tout au fond d'un endroit comme celui-ci pour manger des tacos alors que j'aurai pu aller dans les lieux biens plus fréquentés mais aussi bien plus surveillés. Me suffisant de voir le regard de Lincoln pour savoir qu'il ne comprenait, ne pouvant m'empêcher de voir l'espace de quelques secondes la peur et la méfiance dans ses yeux alors que José amenait le paquet continuant les tacos. Une commande habituelle alors que j'en étais venu à venir dans cet endroit perdu au milieu de nulle part que je considérai pourtant comme l'un des uniques et meilleurs endroits au monde pour manger des tacos. Bien meilleur que ceux qu'on pouvait trouvé dans les rues les plus animées. A vrai dire, il me paraissait même totalement normal de manger des tacos, n'éprouvant aucun remord à en manger devant mon prisonnier pour ainsi dire, ne voyant inconvénient à pointer de même mon arme vers sa direction. Parfaitement normal. Ne pouvant qu'en venir à lui demander de me parler de l'équipe Delta, même si je me doutais parfaitement qu'il me répondrait dans un premier temps qu'il ne me dirait rien, de même qu'il chercherait sans doute à obtenir des informations. Un classique. Et en parlant, lui n'en viendrait qu'à se trahir encore et encore. Ils se trahissaient tous, même par d'infirmes gestes, des fractions de secondes. « Vous savez, je suis peut-être un petit nouveau au S.H.I..EL.D., mais je sais me taire. Surtout si cela peut mettre en danger des personnes auxquelles je tiens. » Je ne pus m'empêcher de sourire face à tant d'arrogance de sa part. Ils disaient tous cela, disant tous qu'ils ne parleraient pas et savaient se taire mais au final, ils parlaient tous. Venant à se trahir une première fois la seconde d'après. Trop tard alors que le mouvement de ses yeux trahissait le fait qu'il savait qu'il venait de se dévoiler. M'avouant indirectement qu'il tenait à des personnes et plus particulièrement à l'équipe delta, constituée d'inhumains pour l'essentiel. Sans aucun doute qu'il les considérait le plus comme une famille alors qu'il se trouvait là, en venant à reprendre la parole comme si cela allait effacer son erreur mais c'était trop tard pour cela. « Apparemment, vous n’avez même pas besoin de moi pour avoir des informations. » Il n'avait pas tort, je savais des choses, j'avais des informateurs comme chaque leader d'HYDRA un peu partout en ville, me servant de soldat pour obtenir des renseignements. Si je n'avais pas confiance en chaque personne d'HYDRA, en chaque agent alors que les leaders de l'organisation, mes confrères pour ainsi dire, mes égaux en venaient eux-même à me cacher des informations à leur tour. Mais je ne savais pas réellement tout sur tout, alors qu'il me manquait toujours des informations comme sur l'équipe Delta que j'avais observé un peu plus attentivement. Parce qu'il y avait Daisy. La silhouette de la jeune femme aux cheveux bruns réapparaissant dans mon esprit avant que je n'en vienne à la chasser de nouveau, me reconcentrant sur lui alors que je voulais en savoir plus pas seulement sur l'équipe Delta en général mais sur chaque relation qu'il existe entre les différentes personnes. L'affection, l'amour me permettrait de les atteindre plus facilement. Car, il s'agissait de cela, de vengeance alors que je voulais en venir à atteindre la jeune femme en particulier mais aussi les autres membres de l'équipe de Coulson, voulant me venger pour la mort de John. C'était la réalité, j'avais peut-être une grande partie du pouvoir mais il n'en restait pas moins que la mort de John avait enclenché un changement alors que je comptais toujours me venger, cet homme que j'admirai tant qui était mort. Bien que pour le coup, John en était aussi venu à devenir fou sur la dernière ligne. Fou, c'était un grand mot. Mais il était certain qu'il ne s'agissait pas juste de lui et de sa grande vision du monde. Je chassai la vision de John de mon esprit alors que ce n'était définitivement pas le moment de penser à cela. « Je ne vais rien vous dire. » Je poussai un soupir, reposant le tacos sur la table avant de tourner mon visage vers la porte menant à la cuisine, hésitant un court instant avant de me pencher vers lui de nouveau, l'air conspirateur sur le visage. « Même si cela veut dire que tu peux sauver tes amis ? » Sortant mon portable, alors que j'en venais à user de ma main droite l'appareil électronique, recherchant l'application qui me permettrait d'accéder au visionnage des caméras de vidéosurveillance. Ma main gauche restant positionner sur la gâchette de l'arme, appréciant cette facilité d'être ambidextre. Ironique alors que je reprenais la parole : « Crois-moi on peut tout atteindre dès qu'on a de l'argent, et j'ai des généreux donateurs au sein d'HYDRA qui m'offrent ce privilège. Donc crois-tu vraiment qu'il es préférable de te taire ? »
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Plus les secondes passent et plus il comprend. Il comprend pourquoi Ward est tant detesté. Il comprend pourquoi beaucoup veulent le voir mort. Il essaye d’entrer dans votre tête avec ses petits yeux. Il essaye de se faufiler à travers vos pensées. Il essaye de vous faire commettre des erreurs. Lincoln voit bien son petit jeu. Il le voit et malheureusement, il est incapable de ne pas tomber dans la piège. La colère lui fait faire des erreurs. Le manque de sang-froid le pousse à parler spontanément. Il n’a pas encore assez de maîtrise. Il n’a pas encore assez de contrôle. Ward est clairement tomber sur le bon client. Il se méprise lui-même pour ses erreurs. Pour ses conneries. Il devrait se taire. Il devrait arrêter de penser. Arrêter de bouger. Arrêter de parler. Il y a trop de vies en jeu. Daisy. Erin. Lance. Tous les autres. Tous ceux qui les aident sur les opérations. Tous ceux qui les accompagnent sur les missions. Dans un sens, il a leur vie entre ses mains. Il ne peut pas se permettre de fauter. Il ne peut pas tomber dans le jeu sadique de cet homme. Il n’a pas le droit. Il ne se l’autorise pas. Mais il faut dire qu’avoir une arme pointée sur lui a quelque chose de stressant. D’angoissant. Être face à Ward ajoute de la colère, de la haine. Un combo mortel. Un combo impossible à surmonter. Il fait tout pour y arriver. Il n’est pas décidé à commettre une deuxième erreur. Il est hors de question. Il se concentre. Il se rappelle les enseignements du S.H.I.E.L.D. Il se rappelle de chacun des visages des agents. Il se souvient de leurs nom et prénom. Il se martèle qu’il doit le faire pour eux. Ward ne semble même pas perturbé par sa réponse négative. Il reçoit la réponse sans même ciller. Sans même sourire. Sans même tiquer. Il s’en fiche ou alors, il se doutait de la réponse. Il semble avoir trois coups d’avance. Ce qui n’est pas pour plaire à Lincoln. Mais il n’en démord. Il ne dira rien. Et à cela, le membre de l’HYDRA expire. Lâche son tacos. “Même si cela veut dire que tu peux sauver tes amis ?” Il s’assure d’avoir un masque insensible sur le visage. Il veille à ne rien montrer. Il s’échine à ne pas dévoiler ses émotions. Menacer ses équipiers est courant. Ward n’est pas le premier, ni le dernier à le faire. Mais quand cela vient de cet homme, la menace est soudain plus réaliste, plus concrète. Pour autant, Lincoln refuse de céder à la panique. Il refuse de tout dire. Il refuse de répondre à ses questions.

Il bluffe. Bien sûr qu’il bluffe. Ward ne peut pas se permettre de tuer une équipe en plein jour, en plein New-York. Il n’a pas les moyens. Il n’a pas les capacités. Ces deux phrases tournent en boucle dans sa tête. Lincoln ne veut pas avoir peur. Le risque est bien réel, pourtant. Il en prend conscience en observant les images sur son appareil. Il ne voit pas encore son équipe, mais il est prêt à parier qu’elle est quelque part sur une de ces vidéos. Si Ward peut les voir, qu’est-ce qu’il peut faire ? Il doit se calmer. Il le doit. Ne pas lui donner raison. Ne pas lui donner ce qu’il veut. Ne pas lui donner ce plaisir. Lincoln se concentre sur sa respiration. Il calme son pouls. Il calme l’afflux de pensées, d’inquiétudes, de questions. Il s’est assez entraîné pour savoir qu’il ne peut pas dévoiler ses émotions aussi facilement face à un adversaire. Même si l’envie n’en manque pas. Même si la rage rugit en lui. Il ne peut pas laisser parler ses émotions. May le fusillerait du regard. Coulson serait déçu. Et Daisy… Daisy tenterait de masquer sa déception et sa colère, en le rassurant comme elle pourrait. Alors, il est bien décidé d’éviter ces scènes. Il enferme son pouvoir. Il l’emprisonne. Il le bride. Pour l’instant, en tout cas. Tant qu’il n’aura pas la preuve concrète de sa menace. Tant qu’il ne sera pas certain que Ward puisse demander la mort de toute une équipe. Si cela s’avère possible, Lincoln laissera le monstre sortir. Il laissera l’électricité prendre le dessus et tout exploser. Il n’aura pas de pitié pour le restaurateur. Il n’en aura pas pour Ward. Il aura sauvé son équipe. Il aura sauvé des membres de l’organisation. Pour l’instant, le sang-froid est en équilibre entre deux extrêmes. Le sang-froid fait barrage et retient les vagues de colère. Le sang-froid est une barrière pour protéger son calme. “Crois-moi on peut tout atteindre dès qu'on a de l'argent, et j'ai des généreux donateurs au sein d'HYDRA qui m'offrent ce privilège. Donc crois-tu vraiment qu'il es préférable de te taire ?” Lincoln baisse la tête. Il fait mine de réfléchir. Il fait semblant de prendre sa mise en garde en considération. Sauf qu’il a déjà pris sa décision. Il ne flanchera pas. Il ne faiblira pas devant Ward, à moins d’avoir une preuve qu’il peut les tuer à distance. Quelle arme pourrait-il utiliser ? Une bombe ? Ou une personne présente sur place ? Dans tous les cas, il va devoir donner le signal. Lincoln aura le temps d’intervenir. Il aura le temps de griller l’arme, l’appareil de surveillance et le téléphone. Il peut le faire. Un coup de poker qui peut conduire à la mort de cinq agents du S.H.I.E.L.D. Il en a parfaitement conscience. Il n’ira peut-être pas jusqu’au bout. Il ne poussera pas la chance jusqu’à essayer de neutraliser tous les appareils. Il ne peut pas prendre le risque. Il ne peut pas.

Il relève la tête. Il ancre son regard dans celui de Ward. Il n’a pas peur. Pas pour le moment, en tout cas. Il aura tout le temps de craindre pour sa survie et celles de ses équipiers dans les prochaines minutes. Il n’a pas peur, mais il n’a pas de plan défini. Coincé entre l’envie de le griller sur place ou de ne pas lui répondre. “Qu’est-ce qui me prouve que vous n’allez pas les tuer, même si je parle ?” Ward n’est pas un homme de confiance. Son histoire le prouve. Même si Lincoln décide de tout lui raconter sur l’équipe Delta, il n’a pas la certitude que les autres seront hors de danger. Il ne pourra jamais l’avoir. Une promesse de Grant Ward ne vaut rien. Quelques paroles de lui ne représentent rien. Que de la poussière. Que des illusions. L’HYDRA est doué pour mentir et illusionner les gens. Mais Lincoln est assez intelligent pour ne pas se laisser avoir. Arme ou pas. Menace ou pas. Tacos ou pas. Évaluer les options. Mesurer les conséquences. Voilà ce qu’on leur apprend à faire au S.H.I.E.L.D. Voilà comment on leur apprend à réagir face à une menace de vie ou de mort. “Vous allez sérieusement exploser des gens en pleine rue ? Vous pensez qu’HYDRA a besoin de ça et que vos petits copains seront d’accord ?” L’HYDRA n’est pas vraiment l’organisation la plus appréciée sur cette charmante planète. Ses agissement dignes de vrais terroristes sont décriés. Même si elle veut agir dans l’ombre, son existence a été révélée aux yeux de tous. Les gens ont conscience qu’il y a une menace, tapie dans l’ombre. S’il y a une explosion en plein Bronx, les gens vont se poser des questions. Les gens vont vouloir des explications. Même si les autorités ne remontent pas jusqu’à l’HYDRA, les dirigeants de l’organisation n’apprécieront sûrement pas d’attirer l’attention. “Qu’on se le dise, cette chasse aux infos est purement personnelle. Ca dépasse les plans de votre organisation.” C’est bien ce dont il s’agit. Une prise de position personnelle. Une vendetta contre les anciens agents de son équipe; Ward ne fait pas tout cela pour détruire le S.H.I.E.L.D. Il le fait pour détruire Coulson, May, Daisy. Il le fait uniquement pas vengeance personnelle. Lincoln l’a bien compris. Quitte à faire plonger l’HYDRA avec lui.



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« You have never really lived until you have done something for someone who can never repay you. »


Mon regard ne le quitta pas alors que je le regardai, l'observant attentivement. J'avais lancé les dés et désormais j'attendais juste de les voir rouler et quelle face apparaîtrait. Je ne pouvais quitter mon regard de Lincoln alors que j'étudiais chacun de ses mouvements, chacun des traits de son visage, chacune de ses pulsations. Le silence le plus complet régnant alors que je le regardai, examinant ses moindres faits et gestes alors que j'en venais à l'observer. Lui tentant d'être indifférent, d'afficher un parfait masque d'indifférence même s'il suffisait de le regarder pour voir les failles dans son armure. S'il tentait de se montrer fort, tentant de faire ce qu'il pensait être juste, tentant de faire comme si mes paroles ne l'atteignaient, je pouvais voir le doute se peindre dans son esprit, les rouages de son cerveau en venant à tourner un peu plus vite. Je savais parfaitement qu'il se demandait si je bluffai ou pas, se demandant si oui ou non je pouvais vraiment tuer les membres de l'équipe de Coulson, ses amis, mes anciens amis alors que je me trouvais pourtant en face de lui. Le voyant chercher le juste équilibre pour qu'il ne perde pas son sang-froid, le voyant réfléchir. Mon regard ne le quittant pas alors que j'en venais à l'observer. Etudiant ses gestes, ses tics, tout, guettant la moindre faille, le moindre mouvement de sa part qui me permettrait de savoir ce qu'il allait faire ou dire. Il releva la tête, son regard changeant légèrement alors qu'il en venait à me répondre. La flamme se rallumant en lui. Cela ne faisait aucun doute qu'il allait résister. « Qu’est-ce qui me prouve que vous n’allez pas les tuer, même si je parle ? » Et c'était le cas, lui me demandant qu'est-ce qui me prouvait que je n'allais pas le tuer. « Aux yeux du SHIELD, je suis sans doute un traître, un monstre mais il n'en reste pas moins que je suis un homme de parole. » C'était la vérité alors que je tenais toujours mes promesses. N'en n'étant que venu à tenir parole auprès de Skye même alors que je lui avais promis de lui dire la vérité, promis de la conduire à son père. Ce que j'avais fait, gardant ma promesse, ayant continué à la protéger. Mais elle m'avait trahie. Puis, John était mort et depuis la colère avait repris le dessus, n'en venant qu'à participer à cette vendetta personnelle contre le SHIELD. En effet, je comptais bel et bien faire payer au SHIELD sa mort. Si j'aurai pu passer au-delà de cela, il n'en restait pas moins que sa mort avait eu plus d'impact que j'aurai pu le croire alors qu'eux en étaient venus qu'à me considérer comme un monstre, incapable d'éprouver mes sentiments. Mais si j'arrivais à me flouer, il n'en restait pas moins que ce n'était certainement pas la vérité. Continuant en quelque sorte à faire semblant. Encore et encore. Lincoln reprenant la parole, tentant de me faire fléchir, tentant de changer le cours des choses alors que je savais qu'il continuait de se demander si je bluffais réellement ou pas. « Vous allez sérieusement exploser des gens en pleine rue ? Vous pensez qu’HYDRA a besoin de ça et que vos petits copains seront d’accord ? » Ce fut du tac au tac que je lui répondis d'un ton particulièrement ironique. « Un bon point qu'il ne soit pas mes copains ! » Glacial alors qu'à son tour, il tentait de m'atteindre, tentant de me faire sourciller et de me dévoiler un peu plus. « Qu’on se le dise, cette chasse aux infos est purement personnelle. Ca dépasse les plans de votre organisation. » Il n'avait peut-être pas tort, cela dépassait HYDRA mais ce n'était pas comme si c'était juste une vendetta personnelle. Si je voulais je les tuais parce que John était mort, il n'en restait pas moins qu'il ne s'agissait pas juste de cela, bien que pour le coup, en effet, ces informations intéressaient plus moi que le reste des autres leaders d'HYDRA. C'était le cas, mais la vérité était que cela m'importait peu alors que pour le moment, le point comptant que je comptais bel et point obtenir ses informations. « Peut-être mais que tu le veuilles ou non, tu me donneras ses infos que tes amis meurent ou que toi tu meures. Le choix reste entre tes mains, Lincoln, et j'espère sincèrement que tu le feras bon. » Ce n'était pas une menace, mais une promesse. Une évidence même alors que je comptais bel et bien à en savoir plus, n'ayant pas encore de plans définis toutefois il n'en restait pas moins si j'assimilai juste des infos pour le moment, tentant de savoir plus sur les liens entre les différents membres, tentant de trouver des failles et accorder le tout. Mon regard en venant à se reposer sur lui, mon doigt sur la gâchette, mesurant bel et bien les risques alors que je me doutais que tôt ou tard il passerait à l'action et userait de son pouvoir. Un risque que je prenais à chaque instant en restant un peu plus à sa compagnie, mais cela ne me paraissait pas important, pas face aux enjeux, pas face aux possibilités qui s'offraient à moi. Et s'il fallait que je le torture ou que je doive juste au final lui tirer une balle dans la tête alors cela ne me prendra pas longtemps à choisir. Pour le moment, la seule raison pour laquelle il était en vie était qu'il était proche de Skye ou plutôt de Daisy, elle tenant à lui. L'unique raison pour lequel je le gardais en vie alors qu'il pourrait me servir de moyen de pression. Bien que sans doute cela serait-il plus simple que je lui tire une balle dans la tête et qu'il meurt, mais alors la partie ne prendrait fin que trop rapidement. Ce qui serait sans aucun doute bel et bien dommage.
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Il se sent observé. Il a le sentiment de passer au crible. Il a le sentiment d’avoir May en face de lui. May et son regard noir. May et son radar rétinien intégré. Elle est un robot. Obligé. Ward est de la même trempe. Il est un roc solide, impénétrable, insensible, cruel. Il observe, il calcule, il manipule. Lincoln sent son regard sur lui. Il sent que chacun de ses mouvements sont scrutés, mémorisés, décortiqués, résumés. Il n’est pas doué pour mentir. Il n’est pas doué pour cacher ses émotions. Il le sait. Mais peut-être qu’il peut en jouer. Il faut savoir transformer ses faiblesses en forces. Il faut savoir transformer un visage expressif en un visage manipulateur. Il va devoir travailler là-dessus. Il va devoir apprendre à maîtriser complètement ses émotions et à n’afficher que ce qu’il souhaite. Un long travail l’attend. Enfin, à supposer qu’il survive à cette conversation, autour d’un tacos. Il faudra qu’il en parle d’ailleurs. Coulson voudra peut-être tout savoir. Les moindres détails. Les rues qu’ils ont traversées. Les mots que Grant a employés. Le nom du restaurant où ils sont allés. L’arme utilisée pour le braquer. Il voudra tout savoir. Sans compter Daisy. Il n’est pas sûr d’être à la hauteur de leurs attentes. Il n’est pas sûr de pouvoir leur fournir les informations qu’ils attendent. Il n’est pas aussi doué qu’eux. Il n’est pas aussi entraîné. Il a fallu que ça tombe sur lui. Les autres auraient su gérer. Ils auraient enregistré les expressions de Ward. Ils auraient réussi à le manipuler. Pas lui. Pas alors qu’il ne connaît pas toutes les méthodes. Pas alors qu’il n’a pas suivi les enseignements de l’Académie. Il est un novice. “Un bon point qu'il ne soit pas mes copains !” Le ton de Ward lui indique qu’il a vu juste. Qu’il a marqué un point. Il est parvenu à arracher quelque chose d’autre qu’une voix posée et calme. Il est parvenu à bousculer le grand et imperturbable Ward. Une petite victoire qui n’est rien, comparée à ce qui l’attend pour la suite. Il sait qu’il vient de le déranger, mais que ce n’est qu’une question de temps avant que l’homme reprenne le dessus. Pour l’instant, Lincoln a simplement eu un coup de chance. Un coup de poker qui a fonctionné. Une tentative qui a été soldée par une réussite. Sa satisfaction, il la cache. Il préfère la garder pour lui. Pour ne pas montrer à Ward qu’il vient de faiblir. Pour ne pas briser les effets de sa question. Plus longtemps Grant sera énervé et froid, plus longtemps Lincoln pourra observer des ouvertures et repérer un plan de sortie. Pour l’instant, il ne voit rien. Que les yeux assassins de l’homme et l’arme pointée sur lui. Autant dire que les possibilités sont limitées.

Peut-être mais que tu le veuilles ou non, tu me donneras ses infos que tes amis meurent ou que toi tu meures. Le choix reste entre tes mains, Lincoln, et j'espère sincèrement que tu le feras bon.” Grant semble sûr de lui. A croire que même son cadavre pourrait parler. Mais Lincoln est bien décidé à ne rien révéler, à ne rien dire. Il est bien décidé à ne pas se laisser faire. Pas une nouvelle fois. Il ne connaît pas tous les membres de l’équipe d’origine. Il ne connaît pas toute l’histoire de cette team. Mais il ne va pas l’aider à les détruire. Surtout, ils essayent de construire leur vie. Ils tentent d’oublier Grant. Ils apprennent à faire confiance aux gens qui les entourent. Ils ne peuvent pas le faire si l’homme les menace continuellement. Si Lincoln peut être l’une des barrières qui l’empêche de les nuire, il est prêt à tout. Quitte à mourir. “Qu’est-ce que vous voulez savoir ? Combien de fois va Daisy au toilette ? Quand est-ce que Mack fait sa muscu ? Le temps que dure le brushing de Fitz ? Qu’est-ce que ça peut vous foutre ?” Il se doute que Ward connaît déjà toutes ces informations. Il se doute que Ward a dû tout noter dans un calepin, à l’époque où il était encore dans l’équipe. Ce n’est sûrement pas ce qu’il souhaite. Son intérêt doit se porter sur autre chose. Sur les faiblesses de chacun. Sur leurs habitudes. Sur leur quotidien. Des choses que l’HYDRA pourrait retourner contre eux pour les blesser, les tuer. Ward s’adresse à la mauvaise personne. Il ne connaît pas bien Coulson. Le co-directeur ne passe pas ses journées à ses côtés. Il est plutôt enfermé dans un bureau à régler des affaires importantes. Fitz a du mal à faire confiance et ne lui parle presque pas, si ce n’est à de rares occasions. Mack est quelqu’un de sympathique, mais ils n’ont pas le même emploi du temps, ni les mêmes occupations. Il n’a pas revu Jemma depuis des mois. Il ne reste plus que Hunter et Daisy. Lincoln pourrait donner à Ward les secrets culinaires de Hunter. Il pourrait lui dire quelle est sa dernière blague. Mais rien d’autres. Quant à Daisy… il ne compte même pas en parler. Il se trahirait. Il risquerait de la mettre en danger, de se mettre en danger davantage. Vraiment, l’ex-agent s’est trompé de personne. Il aurait dû choisir quelqu’un de plus peureux, de plus bavard et de moins attaché à ces personnes. Mauvaise pioche.

Il pose ses mains à plat sur la table. Il se penche en avant. Il se rapproche de cet homme qu’il exècre. Il ne l’appréciait déjà pas beaucoup avant. Maintenant, c’est encore pire. Ward a le talent pour se faire détester de toutes les personnes qu’il approche. Lincoln ne sait pas comment font les personnes qui travaillent pour lui. Ils ont probablement peur. Ils n’ont probablement pas le choix. Linc en viendrait presque à les plaindre. “Pourquoi est-ce que vous ne continuez pas simplement votre vie ? Ils sont tous passés à autre chose, vous n’êtes plus rien pour eux. Fichez-leur la paix.” Il se lève. Prêt à user de son pouvoir. Prêt à franchir le pas de la porte. Il ne compte pas rester ici plus longtemps. Il ne compte pas jouer son jeu. Il ne compte pas mettre en danger qui que ce soit. A part Ward. Pour lui, Lincoln est prêt à faire une exception. Il a les bras ballants, de chaque côté de son corps. Des bras qui attendent d’agir. Des bras qui ont envie de se transformer en arme mortelle. Son corps tout entier pourrait devenir dangereux. Il suffirait qu’il se concentre sur la prise électrique située derrière Ward pour l’électrocuter. Il suffirait qu’il se charge son corps d’énergie pour irradier toute la pièce et griller tous les appareils qui la meublent. Sauf qu’il ne le fait pas. Au lieu de cela, il préfère reprendre la parole. “J’suis sûr que vous êtes un homme particulièrement occupé. Alors, rendez service à tout le monde et concentrez-vous sur la prochaine mission de l’HYDRA.” Il fait un pas de côté, faisant mine de vouloir partir. De vouloir quitter le restaurant. Il ne croit pas en sa bonne étoile. Il ne croit pas que la fuite sera facile. Au contraire. Elle sera compliquée. Violente. Agressive. Douloureuse. Mais elle est nécessaire. Il ne peut pas rester ici. Il refuse. Même si on lui offre des tacos à vie. Même si Ward lui promet d’épargner son équipe. Même si une arme est pointée sur lui. Lincoln est prêt à prendre le risque. Il peut sans mal maîtriser l’appareil de surveillance. Pour la balle… il avisera. En priant pour que sa tête ne soit pas visée, mais plutôt une autre partie de son corps. Un autre pari.



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