Nom et Prénom : Archibald. Ouais, je sais, c'est laid. Très laid même. Mais je ne peux rien dire, c'est en l'honneur de mon grand-père paternel...Mieux vaut ne pas contrarier mon pater. Malgré cela, je ne l'utilise presque jamais sous sa forme complète; soit j'use d'Archie, ou alors de mon second prénom: Gidéon. Ce n'est pas le paroxysme du cool, je vous l'accorde, mais tout est mieux que Archibald. Celui-là, si je pouvais je l'effacerais de la surface de la terre. Mon nom, c'est Harper. Je ne le donne que si j'y suis obligé. En gros quand je dois remplir des documents. En même temps, qui donne son nom de famille à quelqu'un rencontré en boîte, dans un café ou...N'importe où, sérieux? Alias : Archie, ça compte? Non? Roooh, dommage. En même temps, je ne suis pas un superhéros et en plus, certains agents du SHIELD me surnomment Tom-Tom, probablement à cause de mon apparente incapacité à trouver mon chemin dans les locaux du SHIELD. Il fut un temps, cependant, où on m'appelait le Quatermaster mais ça, c'était avant le SHIELD. Âge : 34 ans. Eh ouaiiiis les gens, je fais plus jeune que je ne le suis! Certes, la palme revient à Captain America, mais tout de même. Ne me demandez pas le pourquoi du comment, j'ai simplement des gènes de folie! Tant qu'ils n'ont d'influences que sur mon apparence, tout va bien. Lieu de naissance & nationalité : Toronto, Canada. Et ouaiiiiis, je suis un canadien à New-York! Métier : Ingénieur au SHIELD. Ca claque hein? Plus concrètement, je suis un des types qui fabriquent et répare les technologies des agents de terrain. Et qui étudie les technologies qu'ils rapportent de certaines missions. Je suis, par déduction, un agent permanent. Je préfère faire partie des équipes de l'ombre, c'est mieux ainsi, pour tout le monde. Oh! Et j'ai un rang de sécurité 4. Statut civil : Terriblement célibataire. Il faut croire que parler de processeurs et divers alliages de manière récurrente n'aide pas à la romance. Ce n'est pas comme si c'était une bonne idée que je fonde une famille. Orientation sexuelle : Bisexuel, y a pas de mal à se faire du bien comme on dit. Et puis il faut voir certains agents....Sérieusement, ils pourraient faire virer leur cutie à des hétéros je suis sûr. Particularités : Je suis très doué pour ce qui est de visualiser le montage et/ou le fonctionnement d'un mécanisme (tant que je peux le voir fonctionner pour ce qui est de la compréhension). En somme: montrez-moi un plan ou un mécanisme et je peux vous l'expliquer dans les heures qui suivent. Ca fonctionne surtout pour tout ce qui est technique. La physique, la mécanique, l'inginérie...Pour les trucs type chimie et biologie, j'aurais besoin que l'on me l'explique un peu avant. Hormis pour tout ce qui est os ou articulations en général. Autant le dire tout de suite, ça m'aide un max pour mon travail. Je suis aussi un excellent menteur et acteurs à mes heures. En même temps, quand on travaille pour le SHIELD, il vaut mieux. Je résiste aussi plutôt bien à la torture, mais tout cela, ce n'est pas le fruit du mon entraînement au SHIELD. Dans un genre plus trivial, je possède une jolie carte faite de cicatrices sur une bonne partie de mon tronc. Affiliation : Pour ceux qui en sont arrivé là sans l'avoir compris: je suis fidèle au S.H.I.E.L.D. Agent permanent, j'ai tout de même reçu l'entraînement de base pour tout les agents.

Avez-vous peur des Mutants ?  Absolument pas! (Cela tiens peut-être à ma manie de jeter mon instinct de préservation par la fenêtre) Je les trouve, au contraire, tout à fait fascinants (ce qui n'est pas incompatible avec le fait d'en avoir peur, donc mon argument est en carton pâte, mais passons). J'avoue ne pas tout comprendre du pourquoi du comment quant à leurs mutations, mais ce qu'ils peuvent faire...Pfiou! C'est génial. Et puis imaginez les possibilités de capacités, elles sont infinies! Sans compter que curieux comme je le suis, j'ai toujours mille et une questions pour les mutant qui accepteraient de me répondre (et de me supporter, par extension). Bon, soyons honnête, un mutant me menace de son pouvoir, je deviens une grosse flipette, mais il y aura toujours cette partie de moi qui sera fascinée, tout en ayant peur.
Pensez-vous que les Superhéros soient une bonne chose ? On en a besoin, ça c'est certain. Ils gèrent ce que les héros du quotidien ne peuvent et surtout, ils sont des symboles, de l'espoir. Après tout ce qu'il s'est passé récemment, on ne a besoin. Il ne faut, cependant, pas confondre les superhéros et les justiciers. Les superhéros ont certes leurs méthodes bien particulières (petite pensée à Hulk, d'ailleurs), mais ils travaillent conjointement avec les forces de l'ordre officielles (et les moins officielles comme le SHIELD). Les justiciers, eux, agissent comme bon leur semble sans même se concerter avec les forces de l'ordre locales...Enfin bref.
Qu'est-ce qui vous a poussé à combattre le crime/faire le mal ? La personne qui m'a recrutée au SHIELD. Je n'étais pas exactement dans le meilleur environnement du monde à cette époque et malgré cela, quelqu'un a vu plus loin que cette persona que je m'étais créée à l'époque et m'a proposé un job. Une nouvelle vie, des possibilités pour mettre en pratique ce que je sais faire de mieux: faire joujou avec de la technologie et inventer des trucs et bidules. Je ne manque jamais de projets ni de rien à dire vrai. Alors ça vous redonne un peu foi en l'humanité et vous donner tout à cette cause.  
Êtes-vous satisfait de la profession que vous effectuez actuellement ? Un peu mon neveu! Et même bien plus que je ne le pensais initialement. Comme je le disais, je ne manque pas de travail avec le SHIELD et puis, avoir l'occasion de côtoyer les plus grands héros (certains au sens propre, Thor est presque aussi large que grand, si bien que des fois je me demande comment il passe les portes), c'est un honneur. Je ne parle même pas de tout le côté agent secret, qui donne tout de suite une dose d'adrénaline en plus. Je rêve d'un jour avoir les tripes pour demander une affection officielle à l'équipe Bravo...

On parle beaucoup de la loterie génétique, surtout ces derniers temps avec l’avènement des superhéros, des mutants qui reviennent sur le tapis et de ces autres personnes que l’on nomme les Inhumains, mais on parle assez peu de la loterie de la vie. Du karma. Du Destin. De la Chance. Appelez cela comme vous le souhaitez, ça reste une sacrée saloperie pour certains d’entre nous, je peux vous l’assurer par mon expérience personnelle. Oh, on a tous des déboires dans notre vie et mon but ici n’est pas de vous faire croire que ma vie en particulier a été plus pitoyable qu’une autre. Non, je veux simplement vous raconter mon histoire. Pour que vous sachiez que même si vous n’avez rien de différent (ou presque) d’un autre enfant, votre vie peut vite tourner en un enfer sans même que vous ne compreniez pourquoi.

Situons déjà le décor. Banlieue de Toronto, au Canada. Un joli petit couple s’est vu offrir une chose magnifique : un bébé. Quoi de mieux pour Noël qu’un petit bébé (car oui je suis un enfant de Noël, je suis né le 24 décembre à 23h42 très précisément, ça ne s’invente pas) ? Sauf que si tout fut presque rose et parfait, il y a un hic. Un gros hic. Le fait que mon père était un homme alcoolique, violent et qui n’avait pas vraiment fait de différence entre la femme qu’il aimait et n’importe qui d’autre. Mais ça, j’étais encore trop jeune pour le comprendre. Tout ce que je comprenais ? Que sans raison apparente, mon père s’amusait à frapper ma mère. Oh joie, oh bonheur que les fêtes de Noël, si les premières années tout se passait bien parce que la famille lointaine venait à la maison et qu’il était bien obligé de bien se tenir, tout policier qu’il était…Ah, je ne l’avais pas préciser ? Oui, il était un flic, ce qui expliquait pourquoi ma mère n’allait pas s’amuser à porter plainte, parce qu’il se saurait tout de suite et ferait disparaître l’accusation sans aucun problème. Mais devant autant de témoin ? Difficile de faire cela, alors il se tenait à carreau.

Et puis un jour, ma mère est partie, sans se retourner, sans m’emmener avec elle, me laissant seul avec cet homme alors que j’avais à peine six ans. J’ai passé plusieurs années à faire en sorte d’éviter ses colères autant que possible. La plupart du temps en restant cloîtré dans ma chambre jusqu’à ce que je l’entende lourdement ronfler. Je ratais le dîner la plupart du temps, parce que même endormi, j’avais peur qu’il ne se réveille alors que je venais prendre quelque chose à manger. C’est une sale habitude qui me reste encore aujourd’hui ; je ne mange presque pas le soir, au mieux, un yaourt ou un bol de céréales. Puis trois ans plus tard, il se mettait en couple avec une nouvelle femme (qu’il ne pouvait pas légalement épouser puisqu’il était, techniquement, toujours marié à ma mère) et à peine un an plus tard naquit ma petite sœur : Delilah, j’avais alors dix ans et bien assez grand pour m’inquiéter de ce qu’il allait advenir de nous trois, Delilah, sa mère et moi. Pourtant, j’ai cru que ça serait fini, mon père devenant drastiquement plus calme, plus souriant, bien qu’il y ait toujours cette lueur mauvaise dans son regard qui m’empêchait de maintenir son regard plus d’une minute sans avoir envie de fuir à toute jambe pour l’autre bout de la planète. J’ai cru, le temps de quelques années, que tout resterait ainsi, comme une famille normale. Puis la mère de Lilah est partie elle aussi, abandonnant à son tour les deux enfants, que Lilah et moi étions, aux griffes de notre père et…J’ai su, dès que je suis rentrée du collège ce jour fatidique, que cette belle bulle d’illusion dans laquelle j’avais vécu ces quatre dernières années venait d’exploser…et que j’allais me retrouver plus bas que terre, à nouveau.


Comme je le pensais, il a repris ses bonnes vieilles habitudes. Notamment celle de nous « apprendre des leçons » à l’aide de ce qu’il pouvait avoir sous la main…ou sa main quand il ne trouvait rien de mieux. Sauf que maintenant, j’avais Lilah à protéger. Une fois j’ai voulu porter plainte contre lui, au commissariat général, en montrant des blessures et bleus que j’avais récoltés, mais quelle belle bêtise j’avais pu faire. Je comprenais d’autant mieux pourquoi ma mère n’avait jamais essayé de porter plainte, en plus du fait qu’il pourrait faire disparaître le document : il le savait. Il avait son réseau dans le commissariat, qui l’informait de ce genre de chose. La Leçon ce soir-là fut particulièrement douloureuse, mais il ne s’en prit qu’à moi. De toute façon, j’avais décidé que je protégerais Lilah quoi qu’il advienne, surtout que maintenant, c’était nous deux contres le monde. Quand je sentais qu’il risquait de s’en prendre à Lilah, je faisais en sorte qu’il reporte son attention sur moi.

J’ai donc pris le plus gros de ses pétages de plombs, même si je n’ai pas pu protéger intégralement Lilah, qui subissait de toute façon cette terreur pour notre père, celle que j’éprouvais aussi, que j’éprouve encore aujourd’hui. Je crois même que si j’ai le choix entre me battre contre un mutant enragé haïssant les humains et mon père, je choisirais le mutant sans hésiter une seule seconde, mais passons. Je me souviens encore de cette fois où Lilah et moi nous étions caché dans une cache que j’avais trouvé (mais dont mon père ne semblait pas avoir connaissance), dans le placard sous l’escalier, et que je comptais les minutes jusqu’à ce que j’entende mon père monter dans sa chambre et ne pas en redescendre (une habitude qui reste, tout comme le fait que j’ai un sommeil particulièrement léger). Ou encore les soirs où Lilah avait peur, voulait pleurer, mais ne pouvait pas, ne voulant pas risquer d’attirer l’attention de notre père et qu’elle venait se blottir contre moi dans ma chambre, sanglotant silencieusement contre moi. Elle subissait aussi l’horreur de me voir remonter dans ma chambre amoché, de s’occuper de mes blessures alors qu’elle n’avait même pas huit ans…Autant le dire, je pense qu’on pourrait faire une carte stellaire avec les cicatrices que j’ai dans le dos et sur le torse…

Evidemment, je me gardais bien de faire savoir à mon père la facilité avec laquelle j’avais de bonne notes, le fait que certains de mes professeurs souhaitaient me faire passer des tests pour voir si j’étais juste doué ou carrément surdoué. Ce que j’ai catégoriquement refusé. Si déjà sans rien démontrer de spécial il avait une telle attitude, imaginez un peu s’il apprenait que son fils était différent et bien loin du « différent » dont font preuve les mutants…Non, je préférais éviter.

Pourtant, un jour, la vie sembla avoir décidé qu’on en avait assez bavé Lilah et moi, car mon père est arrêté et envoyé en prison peu avant mes dix-huit ans. Il s’avéra qu’en plus d’être un salopard de premier ordre, il était aussi un flic corrompu et criminel de surcroît. Je n’ai pas hésité à rajouter à son cas en allant voir l’avocat partie civile et à me faire ausculter par un médecin choisi par la cours, et même à témoigner contre lui lors de son procès. J’ai cependant interdit à Lilah de faire de même, refusant de lui mettre une cible sur le dos plus qu’elle n’en n’avait déjà une. Suite à son incarcération (pas à vie, malheureusement), on s’est vu envoyé chez une tante du côté de la mère de Delilah. Une femme charmante, d’une cinquantaine d’années, gentille, douce…ce dont je me méfiais au départ. Je sais que ça peut sembler étrange, mais je n’ai jamais connu ce genre de traitement, alors…Je me méfie. Lilah, elle, n’a pas hésité à faire confiance à cette tante, avec une certaine réserve cependant, et je dus bien vite me rendre à l’évidence qu’elle était sincèrement et profondément gentille avec nous. J’avais raté mon enfance, mais ma sœur n’avait que huit ans, elle avait encore de belles années à profiter d’une telle gentillesse, tout n’était pas perdu. Quant à moi…Eh bien il fallait que je choisisse l’Université où je voulais aller. J’avais été accepté dans de prestigieuse fac, même à l’étranger. Mais je restais pourtant à la fac de Toronto, refusant de quitter Lilah, même dans les mains bienfaitrices de notre tante. En plus, pourquoi partir à des milliers de kilomètres, chez les yankees, quand je pouvais faire un bachelor et plus en ingénierie près de la maison et rentrer si pas tous les soirs, au moins tous les week-ends ?

Pendant deux ans, ce fut le pur bonheur. J’avais porté mon dévolu sur l’ingénierie mécanique, et hésitais entre plusieurs options avant de devoir choisir mes options majeures et mineures. Parce que choisir entre l’ingénierie structurelle, la robotique, l’ingénierie des systèmes énergétiques et la nanoingénierie…Je ne savais que choisir, si bien que je venais régulièrement squatter des cours d’amphi des différentes matières pour voir ce qui me plairait le plus. Mais évidemment, la chance a encore tourné, parce qu’on ne peut visiblement pas profiter d’une bonne chose trop longtemps. Notre tante mourut à cinquante-cinq ans, crise cardiaque. On a rien entendu avec Lilah ; pour nous, elle est partie se coucher et le lendemain matin elle était morte. Vu que j’étais presque majeur à vingt ans et quelques mois, j’ai obtenu sans trop de mal mon émancipation, mais Delilah…Elle devait être placée en famille d’accueil. J’ai fait une demande pour avoir sa garde, essayant de convaincre les juges que c’était encore la meilleure solution, mais ils me refusèrent la garde de ma sœur. Ma propre sœur ! Ils savaient pourtant ce que l’on avait vécu, ils savaient pertinemment que je ne ferais jamais le moindre mal à ma petite sœur et pourtant ils me le refusèrent. Aux grands maux, les grands remèdes. J’en ai parlé avec Lilah et finalement on a fui. On a voulu aller au Québec. Elle s’inquiétait pour mes études, mais je lui ai clairement dit : "Le plus important pour moi, c’est toi et ta sécurité. Mes études ne sont rien en comparaison". Et nous étions sur la route.


On a fui, parce qu’on ne voulait pas être séparés, pas après tout ce que l’on a vécu ensemble. Mais nous étions jeunes, imprudents, idiots…On s’est fait repéré très vite à l’usage d’une carte de crédit. A ma défense, je n’avais que vingt ans et ma culture de la criminalité se résumait à des références intergalactiques ou surnaturelles, merci la SF et le fantastique qui sont, encore aujourd’hui, mes choix de prédilection en termes d’œuvres littéraires ou cinématographiques. Et comme un idiot j’ai payé un repas avec ma carte, et deux jours plus tard, on se faisait arrêter à quelques kilomètres seulement de la frontière avec le Québec…Enfin, je me faisais arrêter. Lilah a simplement été emmenée pour être placée en famille d’accueil, moi ? Accusé d’enlèvement de mineur avec circonstances atténuantes, j’ai écopé d’une peine de prison de cinq ans. Je n’ai pas résisté. Qu’est-ce que j’aurais pu faire, honnêtement ? Tenter de m’enfuir ? J’avais, aux yeux de la loi, enlevé ma sœur, il n’y avait pas de doute là-dessus. Elle était trop jeune et bien trop proche de moi pour que le juge ne donne la moindre crédibilité à son témoignage. Le fait que ce soit suite aux traitements que nous avions subis de notre père et surtout juste après avoir perdu notre tante furent des circonstances qui m’évitèrent une sentence plus lourde que elle qu’on me donna. Mais le fait était là : j’étais devenu un criminel.

A partir de là…Je n’ai plus jamais été le même. En prison, il faut savoir se faire respecter. J’avais déjà un avantage : Bien que n’étant pas dans la même prison que mon père (le système n’est pas assez cruel pour cela), ce dernier avait tout de même une petite réputation à travers les prisons du pays et les autres détenus ont vite fait le rapprochement entre lui et moi…Je n’étais pas fier, je n’aimais pas cette idée d’être associé à mon père de la sorte et je l’ai fait savoir. En prison, on ne m’appelait pas Archibald, ou Archie, ni même Harper. On usait de mon second prénom : Gidéon. Je ne me laissais pas faire et très vite, mes compétences en matières de technologie et surtout à me défendre (qui consistait surtout à encaisser et envoyer de sacrés coups quand l’occasion se présentait) m’ont permi de me faire une place dans la prison, ce qui m’accorda une certaine paix. Cependant, j’ai drastiquement changé. Les habitudes et réflexes acquis à cause de mon père, que je pensais avoir oubliés après les deux ans passé loin de lui, se sont exacerbés. Ma foi en l’humanité, déjà bien basse, baissa encore de plusieurs crans. Mais surtout, surtout, j’ai dû me créer une carapace, pour que personne ne puisse s’approcher de trop près de moi, pour me protéger des attaques venant de l’intérieur. A ma sortie de prison, j’étais devenu cet homme froid, impitoyable, calculateur et un poil control freak quand je prévoyais quelque chose. Un homme qui n’a pas froid aux yeux et qui regarde le danger en face sans en avoir peur. Ou plutôt, en ayant vaincu la plupart de ses peurs. Un poil arrogant, le genre qui ne vous donne pas spécialement envie d’être ami avec mais qui en même temps fascine à un certain niveau. Je cachais le grand frère inquiet de ce qui arrivait à sa sœur, le jeune homme meurtri par la vie et la sensibilité dont je pouvais faire preuve.

Quand je sortis de prison, j’avais pris une décision : Je n’allais pas chercher à retrouver Delilah. Pas tant que je ne serais pas dans une situation stable, du moins. Chose qui s’avéra plus facile à dire qu’à faire. J’ai bien tenté de cacher mon casier à certains moments, mais ils finissent toujours par trouver et par conséquent, à me virer. Donc en résumé : trouver un job quand vous avez un casier, c’est la merde de première. J’ai cherché, et puis j’ai fini, doucement mais sûrement, à retomber dans la criminalité. Bien loin de ce pour quoi j’avais été arrêté la première fois, je suis, au fil des années, devenu un très bon atouts pour divers coups : cambriolage, effraction, surveillance...On me surnommait le Quatermaster, parce que j’avais toujours le gadget qui me permettrait de réaliser un coup sans jamais me faire prendre. Sauf une fois, mais je fus relâché par faute de preuve. Ce que le reste de mes équipes (car je ne bosse pas toujours avec la même) c’est que pour avoir ces gadgets, je passais des heures entières à faire du repérage aussi bien sur le terrain que sur les plans, à apprendre tout ce que je pouvais sur les systèmes de sécurité en place pour savoir la chose pour les contrer ou les contourner. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que ma persona n’était pas qui j’étais réellement et c’est très bien ainsi. Et quand je dis persona, je veux dire la totale, pas simplement un comportement, mais un comportement, un nom (que je n’avais pas choisi mais que j’ai embrassé sans hésiter), des choses qui m’identifient auprès des réseaux. Comme le fait que je ne me déplace que rarement autrement que par mes rollers (pour les courtes ou moyennes distances) ou par moto si jamais la distance s’avérait trop longues pour le faire sur mes deux jambes. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais vraiment besoin de fuir de scènes de crimes ; j’étais un ouvrier de l’ombre, un ingénieur freelance qui aide le plus offrant. J’avais cependant une règle sine qua none,  c’était que je ne créais pas d’armes. Pas pour des criminels. J’étais peut-être tombé bas, mais je n’étais pas là pour aider à tuer des gens, ça les autres criminels savent très bien le faire tous seuls.

Avant même que je ne m’en rende compte, j’étais devenu comme mon père, qui devait bien rigoler de sa cellule…


Pour être honnête, je m’étais résigné à rester un criminel toute ma vie. Ou alors jusqu’à ce que je me fasse arrêter, ou qu’un de mes clients ne décide que je sois trop gênant et me supprime. Franchement, je ne pensais pas un jour changer de voie, notamment parce que…eh bien malgré tout j’y ai pris goût, quelque chose dont je ne suis pas fier, mais qui est néanmoins vrai. Une chose qui fut clair : il valait mieux que je reste loin de Delilah. Pas la peine de la traîner dans une vie qu’elle ne mérite pas. Elle n’a jamais rien fait pour mériter cela et je n’avais pas le droit d’être aussi égoïste. Dans tous les cas, ma vie avançait, doucement mais sûrement et bientôt, j’atteignis la barre des cinq ans dans le métier, j’avais une bonne réputation, pas mal de coups à mon actif…Et aucune arrestation ou inquiétude. Ca a du bon de bosser dans l’ombre tout de même. Je rendais fou les autorités, parce que tout le monde avait entendu parler du Quatermaster, mais peu de monde était capable de mettre un visage sur ce nom. Plus je prenais de l’ampleur, moins je me montrais, tout en ayant, de toute façon, un visage plutôt commun.

Sauf que je ne suis pas le seul a œuvré dans l’ombre, je le sais, mais jamais je n’aurais cru que eux me retrouveraient. J’aurais dû m’en douter pourtant, honnêtement…S’il y a bien des gens qui peuvent me tracer, c’est eux. De qui je parle ? Ah ! Du S.H.I.E.L.D, évidemment…Je me suis fait approcher par un agent du S.H.I.E.L.D il y a presque six ans de cela. Si les autorités officielles ne connaissaient presque pas mon existence, eux semblaient savoir parfaitement qui j’étais. Ils m’avaient surveillés. Je ne sais pas comment, et encore moins pourquoi, mais plus que de l’outrage à leurs méthodes (probablement pas pires que d’autres agences secrètes) j’ai ressenti une intense curiosité sur leurs moyens, sur ce qu’ils étaient…Courses de pensées qui se sont arrêtées nettes quand ils m’ont proposé un job. J’ai cru que j’allais recracher mon diabolo grenadine par les narines (au diable ma persona pour le coup). Moi, le Quatermaster, ce criminel de l’ombre qui a fournit des gadgets qui ont dû leur donner du fil à retordre à eux aussi, sans même que je ne le sache, un possible agent secret ? J’avais du mal à le concevoir, je n’étais définitivement pas quelqu’un de bien. Mais vous savez ce qu’on m’a répondu ?

"On a pas toujours besoin de gens bien, Mr Harper…"

Certains doivent m’imaginer en train d’hésiter durant des heures, est-ce que je pouvais et surtout voulaient quitter ma vie de criminalité ? Et c’est là que je dis que les gens qui travaillaient avec moi ne me connaissaient pas ; parce que, après quelques questions tout de même, j’ai accepté leur offre en hésitant à peine. Cette vie ? J’y suis tombé parce que je n’avais pas le choix. Maintenant ? Je pouvais soit continuer dans cette voie et ne jamais être digne de retourner auprès de ma sœur, ou bien je pouvais les suivre, le S.H.I.E.L.D, et peut-être avoir une chance de rédemption. Il y avait seulement un point sur lequel je voulais être clair.

"Je ne suis probablement pas dans une position pour exiger quoi que ce soit, mais…Est-ce que vous pourriez garder secret ce que je faisais avant d’arriver au S.H.I.E.L.D ?" je ne m’étalai pas en explication, j’avais bien compris que ces gens étaient bien plus perceptifs que l’on ne pourrait le penser. L’agent m’a souri, un sourire entre amusement et ironie, puis m’a répondu.
"Ca doit pouvoir s’arranger."

Au final, je ne sais pas exactement qui a accès à cette partie de mon dossier, mais tous les agents que j’ai pu croiser jusque-là ne semblaient pas être au courant ; ce qui me permit de commencer une nouvelle vie, et qui dit nouvelle vie, dit nouvelle persona. Pourquoi ne pas rester moi, celui d’avant la prison ? Parce que celui-là n’existait plus, plus dans les sens qui comptent. Peut-être si je retrouve Lilah un jour…Mais pas pour le moment. Alors j’ai créé une nouvelle personne. Un type, un petit ingénieur et inventeur de génie qui, malgré tout cela, ne semblait pas capable d’aligner deux pas sans risquer de se manger le sol. Un type bien trop bavard pour son propre bien, un optimiste de nature, un type qu’on ne soupçonnerait travailler pour une agence secrète comme le S.H.I.E.L.D. Pourtant, sous cette apparente ouverture et maladresse, il y avait plusieurs détails qui ne collaient pas. Je parlais beaucoup, mais je ne me dévoilais jamais réellement. Je semblais d’une maladresse mémorable et pourtant aucune de mes inventions ou gadget ne subissait de dommage durant sa création (on ne parle pas des tests qui ont foirés hein…), mes yeux reflétaient des ombres qu’on essayait d’éclipser sous les sourires et les pitreries…Mais passons. On m’annonça six ans d’études à l’Académie du S.H.I.E.L.D quand j’arrivais dans le Missouri (le MISSOURI bordel, j’étais passé chez les Yankees !) et je e suis dis « Non, ça ne va pas être possible là… ». Aussi ai-je mis tout ce que j’avais pour essayer de finir le plus tôt possible les six ans mais…L’apocalypse est arrivée.

Je ne parle pas de l’attaque sur New-York qui a donné lieu à la première sortie officielle des Avengers, non, mais bel et bien du démantèlement du S.H.I.E.L.D de l’intérieur, 4 ans après mon arrivée. J’avais l’impression de revivre l’époque de la mort de ma tante à nouveau. Mon appartement a subit mon sale caractère ce soir-là, et j’ai fini le tout par une jolie crise de panique. Ca peut sembler un peu exagéré, mais…J’y ai cru. Une nouvelle fois, j’ai cru que je pourrais avoir une vie, si non normale, au moins une que je désirais et qui me permettrait de m’en sortir presque honnêtement. Mais comme on dit, plus l’espoir est haut, plus la chute est douloureuse. J’ai fait mon deuil. Mon casier, miraculeusement, ne semblait plus déranger autant de gens que l’on pourrait le croire. J’ai même fini par trouver un petit job comme réparateur chez une grande surface d’informatique et électroménager. Ce n’était pas le truc de rêve, mais au moins, j’avais un boulot fixe, une paye…plus ou moins honnête, et je ne retombais pas dans mes vieux travers. Un an j’y suis resté à ce boulot, m’étant résigné, comme toutes ces fois avant, à finir ma vie dans un de ces boulots minables mais qui au moins me laisseraient vivre a petite vie tranquille.

Que nenni mon bon monsieur. Ca faisait donc un an que je végétais dans ce boulot bien peu passionnant, quand un agent du S.H.I.E.L.D m’approcha de nouveau. J’étais méfiant, gardé, bien décidé à ne pas me faire avoir une nouvelle fois, mais…On me proposait un job. Pas d’entraînement cette fois, un travail directement. Bon, je n’allais pas échapper à un recyclage en combat à l’arme à feu et au corps à corps, mais…Un travail, au S.H.I.E.L.D, le vrai S.H.I.E.L.D, celui avec Hill et Coulson en chef de file. J’ai bien tenté de résister, sentant qu’avec ma chance naturelle, j’allais signer pour une nouvelle blessure plus tard mais…On ne vit qu’une fois, non ?

Depuis deux ans maintenant, je suis un agent du S.H.I.E.L.D de rang 4, un ingénieur qui reste à la base, ce qui est bien mieux pour tout le monde. Je suis cette espèce de grand gamin sur lequel les nouvelles recrues se posent plein de questions. Comme le pourquoi je suis monter sur roulettes la plupart du temps (quoi ? C’est bien plus rapide d’être en roller dans le S.H.I.E.L.D, surtout que ceux-là, je peux les retirer en dix secondes top chrono, une petite invention à moi) ? Ou encore, et c’était de loin ma préférée, comment j’ai fais pour être engagé par l’agence ? Et puis ils me voient à l’œuvre, voient ce que je sais réellement faire et…ils s’en posent moins. Du moins ils comprennent d’eux-mêmes la réponse à la dernière. Pour l’instant…Tout va bien Je tente de retrouver ma sœur qui semble avoir disparu des radars, mais autrement…Cet vie…Me plaît.

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