childhood, best state of mind ✻✻✻ Enfance singulière, enfance douce, enfance choyée. Voilà comment l’on pourrait caractériser les premières années de vie de Karen, cette blonde venue tout droit du bel Etat du Vermont, ce lieu paisible qui a donné grande partie de son charme et bienveillance à ce nouveau fruit des entrailles de la famille Page. Descendance du grand scientifique Paxton Page, bourreau de travail tout aussi proche de sa famille et de Lena, sa mère aimante sans bornes, c’était dans un cocon rempli d’amour et de valeurs que cette petite avait appris toute l’innocence et la beauté de la vie. Lorsqu’on la regarde aujourd’hui, ce n’est pas ce qu’on imagine au premier abord, mais sa douceur désarmante lui vient bien de quelque part. Karen, elle a toujours été la prunelle de ses parents, surtout dans son plus jeune âge. Ils répétaient souvent à leurs amis, également à qui voulaient bien l’entendre qu’elle était tout simplement la raison même de leur bonheur, le pilier de leur foyer, l’étincelle de plus qui consolidait encore plus leur mariage très réussi. Les Page, ils tenaient une très charmante maison dans un quartier pourtant modeste, riches mais pas de trop non plus, ils vivaient correctement, heureux comme ils sont, sans chercher à en avoir bien plus. Une famille pas forcément parfaite en tous les points, mais qui respiraient le bonheur d’être ensemble lorsqu’on les regarde de l’extérieur. Et Karen, leur fille, était considérée comme un véritable rayon de soleil dans cette petite commune. Enfant toujours sage malgré la fougue de sa jeunesse, elle ravissait le cœur de ses petits copains d’école, faisait la satisfaction de ses instituteurs, honorés d’avoir la jeune Page qui apportait avec innocence sa fraîcheur de vie tout au long de sa petite scolarité. Enfant unique, la demoiselle n’a jamais manqué de rien, ne ressentant pas non plus le besoin d’avoir une petite sœur ou un petit frère, tout a été à peu près sans nuages dans son développement. Curieuse à l’école qui lui octroya une bonne ouverture sur le monde, bon caractère  qui lui permit d’avoir des amis facilement sans autant perdre de vue l’objectif de se construire une vie convenable et surtout conforme à ses rêves, son plus grand en date, monter sur les planches d’une scène, ou bien tourner avec passion et ferveur derrière l’objectif des caméras, un fantasme de toute jeunes filles, celui de devenir actrice. Alors que son milieu familial la plongeait tout droit dans les sciences, les mathématiques et les découvertes révolutionnaires, ses parents ont été agréablement surpris de voir leur pouliche s’épanouir devant les plus grands classiques cinématographiques de son époque, miroitant son rêve en la personne des acteurs connus et qu’elle appréciait défilant dans son poste de télévision, Karen avait trouvé bien vite sa voie. Elle poursuivit même des études artistiques avec la bienveillance de ses parents, ravis de sa différence d’esprit, et s’en sortit plutôt honorablement, bien qu’elle n’eut pas retenu l’attention de producteurs pour un avenir tout tracé, Karen avait au moins une connaissance théorique du milieu qui pourraient lui ouvrir des portes professionnelles, même entrebâillées. Lorsque le moment fut venu de quitter le cocon familial, bercée par son rêve, Karen fit ses valises pour s’installer à New-York, espérant percer à Broadway, là où de nombreuses célébrités ont vu leur carrière décoller, s’imaginant sans sourciller qu’un même destin doré allait s’ouvrir à elle. Encouragée par sa famille et amis qui croyaient dur comme fer en son potentiel, ce ne fut pas pour autant qu’elle perdit contact avec ses racines, la jeune femme étant ce qu’elle était simplement grâce à leur présence.

big city life ✻✻✻ Installée dans son petit appartement offert par ses parents dans les premiers mois de sa vie New-Yorkaise, ce fut une Karen épuisée qui avait fini par rejoindre sa demeure, modeste mais chaleureuse, qui ne fut pas salvateur de l’inquiétude naissante de la demoiselle. Douce enfant de la campagne, portée par ses rêves et son envie de réussir, elle ne s’était pas vraiment attendue à ce que le monde du spectacle soit en réalité un milieu de requins, où l’expression de son talent était moquée et renvoyée aux oubliettes bien vite après de longues auditions. Pas assez moderne, pas assez fraîche ni assez convaincante, le goût cuisant de l’échec lui serrant la gorge, au point de la comprimer depuis plusieurs mois. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence, après de longs efforts pour essayer de se faire une place, se créer des contacts pour se frayer son propre chemin, Karen n’eut pas vraiment l’envie de se servir plus longtemps de l’argent de sa famille, son objectif premier ayant été de se prendre en main rapidement. Désenchantée, épuisée moralement par la poursuite de cet eldorado qui était devenu un cauchemar, elle prit la décision de mettre de côté son aspiration artistique, non sans un immense regret. Peut-être était-elle trop jeune, trop douce pour supporter sans ciller aux exigences d’un réalisateur qui cherchait tout d’abord la notoriété New-Yorkaise voire internationale, et non une petite débutante du Vermont ayant fait ses gammes dans une école de pacotille. Trop banale pour espérer sortir du lot, trop fade pour briller d’un même éclat que les plus grandes célébrités, la pilule fut très dure à avaler pour Karen qui finit par trouver un logement plus modeste et qui commença tout de suite à se chercher un nouveau travail, bien qu’elle savait qu’elle n’y trouverait pas forcément son compte, il fallait qu’elle se prenne en main. Adieu les beaux quartiers de Broadway, bonjour la froideur et la désolation de Hell’s Kitchen, partiellement détruite par une petite rébellion civile ayant détruit de nombreux logements, mais qui avait tout de même de la place pour accueillir une pauvre actrice déchue, ratée.  Et ce fut dans ce sentiment de dépression sociale et de totale remise en question qu’elle eut conscience de cette information importante, et non pas moins officielle concernant l’existence des mutants, découvrant avec stupeur les images de cette créature bleue qui affolait les médias et ne manqua pas de bouleverser encore plus le cœur de la jeune femme qui semblait s’en effrayer. Les humains n’étaient donc pas les seules créatures intelligentes présentes sur Terre, il y avait aussi donc ces personnes nées avec des capacités surnaturelles et inimaginables rationnellement qui vivaient également parmi eux depuis tout ce temps. Sans doute que son père devait être scotché à son poste de télévision, son esprit en train d’échafauder d’innombrables plans pour découvrir leur nature dans son coin. Il avait beau être dans le Vermont mais Karen se doutait bien de sa réaction. Quant à la sienne, elle n’en était bien sûr pas indifférente, et sa crainte naturelle lui dicta de rester à l’écart, ne pas chercher à provoquer quoi que ce soit et faire simplement comme si elle n’avait rien vu, ayant d’abord sa propre vie à sauver des limbes de la déchéance, alors, autant éviter au possible toute forme de source de danger. Mais ce danger, Karen avait bien dû le côtoyer quatre années plus tard avec cette grande attaque extraterrestre qui a balayé New-York sans que les civils comme elle n’en comprennent une traîtresse raison. C’était même la première fois qu’elle en voyait la mort aussi prêt, à quel point son instinct de survie pouvait être mis à l’épreuve et qu’au final, la présence de ce groupe de super-héros, les Avengers avait été salvatrice. Il y avait eu certes beaucoup de pertes humaines, mais heureusement pour Karen, elle avait pu s’en sortir en vie, peut-être pas forcément indemne, mais toujours capable de respirer ce qui ne fut pas la chance de tout le monde. Malgré ça, la jeune femme ne pouvait pas rentrer chez ses parents, même pour évacuer la tension d’avoir frôlé une mort certaine ce jour-là elle tenait à vivre sa vie et affronter ces écarts, son désir d’indépendance, de rejoindre la vie active par n’importe quel moyen légal et légitime était définitivement plus fort que son instinct de fuite.      

when the light turns to darkness ✻✻✻ Union Allied Construction. Son salut, sa porte de sortie. Un nouveau travail pour ce qu’elle espérait être sa nouvelle vie. D’aspirante actrice, Karen dut se résoudre à devenir une simple secrétaire au pôle financier, sous la charge du chef comptable de l’entreprise. Elle était discrète, mais faisait son travail comme elle le pouvait, se retrouvant un appartement plus petit et commençant à prendre cette indépendance qu’elle attendait tant. Triste d’abandonner son rêve, elle s’affairait en silence, trouvant réconfort dans sa situation modeste mais qui lui était finalement confortable. Un rythme de vie, son propre argent, elle aurait pu être heureuse, elle commençait à le devenir. Karen, elle prenait enfin forme, se fit une place dans la société, se rassurait enfin dans sa nouvelle structure qu’elle avait mis longtemps à établir, faute de compétences solides autre que son talent trop maigre de comédienne. A vrai dire, la blonde n’avait jamais vraiment su pourquoi elle avait eu ce poste, ce qui l’avait détaché des autres au regard de ce responsable des ressources humaines, mais elle était là, à sa place. Elle n’y avait pas tellement réfléchi, mais elle avait besoin de ce travail, alors elle l’a commencé sans trop se poser de questions. Karen, c’était cette demoiselle qui n’avait pas forcément d’amis, discrète mais professionnelle, elle agissait sans vraiment ne répondre de personne. Cependant, cet homme du pôle juridique se détachait du lot, Daniel. Leur rapport professionnel était plutôt cordial et ce contact plut à Karen qui entretient ce nouveau lien précieux. Et puis, il y eut ce fichier reçu dans sa boîte mail, ce ficher qu’elle n’était pas censé ouvrir, mais qui lui sauta comme une bombe en pleine figure … Détournement d’argent, gros ennuis, et une Karen stupéfaite par cette découverte. Elle ne se rendait pas compte, mais sa vie fragile allait tomber en lambeaux à cause de cette erreur. Elle devait en parler à quelqu’un, son responsable a tenté de couvrir l’affaire des yeux de sa secrétaire qui savait pertinemment malgré son écran de fumée que quelque chose clochait. Ne voulant pas faire plus de vagues, elle s’était tue à ce sujet, jusqu’à ce qu’elle sorte un soir avec Daniel, une simple sortie entre amis où ils ont fini par discuter de cette découverte. Quelques verres enchaînés, et Karen reprit conscience le matin suivant, du sang sur les mains, le cadavre de Daniel gisant en plein milieu de son salon. Meurtrière secrétaire, le piège se refermait violemment sa naïveté probante. Elle criera son innocence aux policiers qui ne l’écouteront pas. Elle avait l’impression que sa vie se déroberait sous ses pas, qu’à chaque mètre où elle sentait son corps tomber dans cet immense trou, elle pouvait se briser la nuque à tout moment. Un long moment en garde à vue, et deux hommes singuliers virent à sa rencontre. Deux hommes qui allaient changer le cours de sa chute, la rattraper d’une manière totalement inattendue. Matthew Murdock et Foggy Nelson, l’aveugle et son sérieux partenaire, nouveaux avocats, nouveaux alliés. Sans s’y attendre pour le moins du monde, bien au contraire même, ils allaient la sortir de là, non sans conséquences. Sous l’injustice, la peur au ventre, les séjours en cellule où elle a même une fois cru se faire tuer suite à une agression, l’innocente Karen était juste morte de l’intérieur, ne croyant plus à sa sécurité. New York si belle et rayonnante, devenait d’un seul coup cette ville de nuit perpétuelle, aux coins de rues définitivement sombres.

hell's kitchen devil ✻✻✻ La confiance entre Karen et les avocats ne fut pas du tout au rendez-vous dans les premiers temps. Détruite par sa vie stabilisée qui lui filait entre les doigts, la secrétaire éplorée par cette perte qu’on lui incombait avait fini par ne plus avoir de repères, ne plus vouloir faire confiance à qui que ce soit. Ce ne fut pas facile pour Matthew et Foggy de la faire parler, de la rassurer.  C’était déjà un bien trop grand pas pour elle d’accepter leur aide, par instinct de survie, parce qu’au fond, cette spirale lui était tout simplement ingérable. Elle savait bien qu’elle ne l’avait pas tuée, jamais elle n’aurait pu faire une chose pareille à l’un de ses rares amis, tout était contre elle, mais eux, ces avocats, la croyait. Et au fond, cela était sans doute ce qui était le plus important pour la jeune femme. Alors, Karen se délivrait peu à peu, mais sa peur trop grande la poussa souvent à omettre des informations, et même mentir pensant se protéger. Mais même avec cela, Matthew et Foggy eurent les éléments suffisants pour faire tomber quelques charges pesant sur ses épaules, au point de la faire sortir provisoirement. L’affaire n’était cependant pas terminée, son innocence n’était pas totalement prouvée, mais au moins elle était dehors, grâce à eux. La peur était cependant toujours là, Karen eut toujours du mal à s’ouvrir mais elle put découvrir ces hommes qui la suivaient et réussissaient petit à petit à gagner sa confiance. Elle passa la soirée chez Matthew, car rentrer chez elle allait lui faire courir trop de risques, elle a pu découvrir cet homme mystérieux, elle sut le pourquoi de sa cécité, et retrouva même un peu le sourire, mais ce n’était que provisoire. Elle n’était pas encore sauvée, et n’avait pas forcément encore tout délivré non plus. Au cours de cette même nuit, elle avait pris la décision de rentrer chez elle, pensant laisser Matt dans son sommeil. Sous la pluie battante, elle déambulait seule dans la rue, sans se rendre compte qu’on la suivait dans un sombre dessein. Ce ne fut que lorsqu’elle passa le seuil de son appartement que son ressenti fut confirmée. Une nouvelle fois, Karen se fit agresser, mais ce qui changea tout fut cet homme au costume noir qui débarqua de nulle part pour lui venir en aide. Le diable de Hell’s Kitchen, sous les yeux ébahis d’une pauvre blonde désespérée. Karen venait de rencontrer sa lumière en cet homme de ténèbres caché par un sombre masque. Son agresseur n’a pas pu agir bien longtemps face à cette agilité presque surhumaine que la blonde elle-même n’aurait jamais soupçonnée, mais pour la première fois depuis le début de toute cette histoire, elle avait eu ce salvateur sentiment d’être protégée. Une lueur d’espoir était née en elle, cet espoir donnant toute sa beauté à la vie, à l’optimisme. Les choses allaient à présent sans doute changer.     

they're my light in this trouble now ✻✻✻ Sous l’impulsion de l’apparition du diable dans sa vie, Karen retrouvait peu à peu la force de se battre, de croire à nouveau en sa reddition, et proposa même son aide à ces deux avocats qui lui ont offerte sa provisoire liberté. Tous les trois avaient tout à construire, des choses à se prouver, une affaire commune à monter, et ce fut tout naturellement que Matthew et Foggy s’étaient décidés à la prendre sous leur aile. Avec eux, miss Page sentit naître en elle cette motivation pour prouver son innocence, et ensemble, ils allaient tout faire pour affronter tous les dangers de cette grande problématique qui a détruit ce que la jeune femme s’était difficilement construit. Karen, elle apprit beaucoup de ces deux hommes qu’elle commençait à apprécier chacun à leur manière. Foggy, il était celui qui la comprenait, Matt qui la fascinait au fond sans comprendre réellement pourquoi. Peut-être par cette part de mystère enfouie au fond de lui, tout aussi bien qu’il s’acharnait à vouloir la garder en sécurité, même handicapé par sa cécité, elle n’a jamais vraiment saisi le sens de ce ressenti protecteur, mais elle l’était avec lui, elle n’avait plus peur de sortir le soir car il était présent, sans même l’être. C’était étrange, mais peut-être était-ce ça, la confiance aveugle. La force de sa volonté, son implication l’ayant mise souvent en danger, et avec l’aide du diable qu’elle a toujours soutenu, le trio de la loi avançait ensemble pour découvrir la véritable raison d’être d’Union Allied. Beaucoup de sang et de larmes ont coulé pour mettre cette entreprise en déroute, mais Karen dans ces épreuves s’était découverte une personnalité soudain plus forte sous sa carapace de fragilité et surtout, a réussi à dompter sa peur jusqu’au bout pour prouver son innocence, et elle sait très bien que sans l’aide de Nelson & Murdock, rien de tout cela ne serait arrivé.    

taste of freedom ✻✻✻ Union Allied démantelé, Wilson Fisk mis en déroute par le nouveau Daredevil, et surtout, son blanchissement enfin prouvé. Karen était de nouveau libre, avec un nouveau point de vue sur cette ville qu’elle ne voyait plus aussi sombre avec la présence de celui qu’elle considérait comme un super héros. Devenue aussi proche de Foggy que de Matt, c’était plus unis que jamais qu’ils s’étaient sortis de cette situation plus que périlleuse mais c’était toujours ensemble maintenant qu’ils allaient faire face à l’avenir. Karen, elle ne savait toujours pas qui était l’homme sous le masque du démon, et donnerait secrètement beaucoup pour le savoir, mettre un nom sur ce porteur d’espoir qu’elle admirait tout autant qu’elle suivait avec ferveur chacune de ses actions. Sans en avoir conscience, c’était elle qui avait trouvé le nouveau nom du Diable, qui avait donné naissance à cette légende qu’il allait devenir. Karen, la simple secrétaire juridique de ce cabinet qui avait eu bien du mal à démarrer avait su donner du souffle et un sens à leur combat, en étant simplement accusée à tort pour un crime qu’elle n’avait finalement pas commis. Mais changée, et désormais plus forte, miss Page pouvait à présent dédaller dans les rues sombres, elle n’avait plus peur, tout était enfin terminé.  

a world on fire ✻✻✻ Dans les rues, comme dans tout New-York, la population s’agitait, tout autant que les médias, troublant encore une fois cet équilibre décidément trop fragile pour durer. Suite à la présence de ce groupe anti-mutant et de la montée de la crainte au sujet des créatures, nombreux de ces derniers semblent résolus à faire du mal aux humains, tout autant que l’opinion générale semble se désolidariser de l’utilité pourtant longtemps acceptée des super-héros. Beaucoup perdent confiance en ces défenseurs, se laisse sombrer dans la peur envers le changement possible de leurs vies bien rangées à cause de la menace causée par certains mutants mal intentionnés. Il fallait bien avouer que Karen qui en avait déjà pas mal vu depuis ces dernières semaines, se doutait bien que la vie n’allait plus être aussi simple, elle en avait pris conscience, alors que beaucoup commencent à s’en plaindre au lieu d’ouvrir les yeux et changer leur mentalité. Les pauvres, décidément, ils n’avaient clairement eu ce déclic qu’elle avait effectivement eu lors de son affaire Fisk et tout ce qui en a découlé. Et bien qu’elle ait toujours eu son optimisme intact, représentée solidement par la présence des super-héros, elle ne sait plus vraiment quoi penser de ces mutants malveillants qui courent à présent les rues … Puisque malveillante, depuis un certain événement qu’elle n’a même plus la force de se remémorer, cette arme blanche entre ses mains, ce corps inerte qu’elle avait abattu, sa notion de justice, elle la sentait clairement ébranlée, et elle sentait bien, Karen, que cela pouvait la nuire. Alors, elle reste dans la neutralité, le temps de retrouver ses repères et surtout reprendre confiance en son travail, de son utilité dans un cabinet de loi tenu par de solides et excellents gardiens de la justice. Tout cela n’est pas évident et encore moins facilité par ces récents événements qui courent et qui vont sans doute prendre de plus en plus d’ampleur. Qui sait ce qu’il adviendra par la suite ? Personne ne le sait, mais dans tous les cas, Karen tenait plus ou moins fermement à son adage qu’elle s’était toujours fixée : Rester humaine, continuer sa propre route, veiller sur ses arrières, et vivre comme elle en avait le droit et devoir moral.