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 Une alimentation saine se compose d'une pizza par jour | Riley

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My sister, you got so much to bear, You can spread your wings, learn how to fly, Now it’s your turn to shine your light, My sister, you got so much to bear, Now there’s love, joy and hope in the air, You can spread your wings, learn how to fly, Now it’s your turn, Shine your light, (Sister)

La journée a été longue. Je sens la fatigue envahir mes muscles. Je sens le sommeil piqué mes yeux. Je sens la lassitude peser sur mes épaules. Oui, la journée a été longue. J’imagine qu’il doit être vingt-deux heures passées. Vingt-deux heures. J’ai faim. Bon sang que j’ai faim. J’ai l’impression que toute la fatigue de ces derniers jours me tombe dessus. L’HYDRA, la C.I.A., puis le retour à la maison, et Riley. Ces derniers temps, je ne m’ennuie pas. Je passe ma main sur mon front, repoussant les quelques mèches qui se sont échappées de ma queue de cheval. Je passe en revue mon équipe. Ils ont tous les traits tirés. Seule Clara semble avoir encore un peu d’énergie, elle blague avec le pilote de l’avion. J’ignore comment elle fait. Elle a toujours le mot pour faire rire. Le mot pour détendre l’atmosphère. Cette femme n’est jamais épuisée. Je détourne le regard pour le poser devant moi. Je rêve de retourner dans mon appartement et de profiter de son silence. J’attends avec impatience le moment où je vais me poser dans mon fauteuil fétiche et que je vais pouvoir manger. Je songe au moment où je me glisserai entre les draps pour plonger dans les bras de Morphée. J’attends cela avec enthousiasme. Quoique, j’oublie un détail, il y aura peut-être Riley. J’ai cru comprendre qu’elle était également en mission, aujourd’hui. Elle ne sera peut-être pas rentrée. J’hésite entre le soulagement et la déception. J’ai dû faire de la place dans mon quotidien de célibataire pour accueillir Riley. J’ai dû apprendre à partager mon appartement avec ma petite soeur. Je suis heureuse qu’elle soit là, mais tout ne se passe pas comme dans les films. Nous avons encore du mal à nous parler. Nous vivons comme deux étrangères. Deux inconnues. Nous ne nous parlons que rarement. Nos rythmes de vie n’arrangent rien. Nous nous croisons. Nous échangeons quelques paroles de politesse. Nous nous séparons de nouveau. Je ne veux pas m’imposer, malgré mon inquiétude. Je ne veux pas lui donner l’impression que j’essaye de contrôler sa vie ou que j’essaye d’y faire ma place. Je lui laisse de l’espace. Je lui donne le temps de s’habituer à sa nouvelle vie. Elle a été catapultée du statut d’étudiante au Canada à celui de victime d’un objet alien transformée en agente du S.H.I.E.L.D. Niveau changement, on ne fait pas mieux. Et je ne la connais plus. Elle est bien différente de l’adolescente que j’ai connu. Elle a grandi. Elle a… changé. Je la trouve plus posée. Plus… “Sharon ? Tu ne viens pas ?” Je tourne mon visage vers Heather. Nous avons atterri sans que je ne m’en rende compte. “Oui, j’arrive.” Mon équipe m’attend dans le hangar qui abrite notre avion. Des dizaines d’autres sont stationnés, attendant le prochain vol. Je récupère mon sac à dos et le jette négligemment sur mon épaule. Je ne vais pas les retenir plus longtemps. “Vous avez fait du bon travail, aujourd’hui. Rentrez chez vous et reposez-vous. Demain sera une autre longue journée !” Nous nous souhaitons une bonne soirée. La vie d’agent est terminée.

Une demie heure plus tard, j’insère ma clé dans la serrure de mon appartement dans le Queens. J’adore ce quartier plutôt tranquille. Mais surtout, j’apprécie mon appartement. Lorsque j’ai la chance d’être chez moi en pleine journée, j’admire la luminosité qui vient réchauffer chaque pièce, grâce à ses grandes fenêtres. J’adore voir les meubles se vêtir des rayons de soleil. J’apprécie encore plus ce spectacle que j’y assiste rarement. Je pousse la porte. “Riley ?” Mon appel résonne dans le silence de l’entrée. Je n’obtiens aucune réponse. La nuit a envahi les lieux. Je la chasse, en allumant toutes les lumières sur mon passage. Je reprends possession de l’appartement. Il est calme. Je me débarrasse de mes bottes. Je savoure le simple plaisir de sentir mes pieds libres, certes engoncés dans des chaussettes, mais libres. Je défais ma queue de cheval. Je retire mon manteau. J’abandonne mon sac dans un coin de l’entrée. Je fais le tour de l’appartement. Vieille habitude qui me rassure. Il n’y a aucune menace. Mon regard s’attarde à l’extérieur. La rue est déserte. Les appartements en face sont plongés dans l’obscurité. Tout le monde dort. A part moi. Il serait temps que j’en fasse de même. Mon ventre me rappelle à l’ordre. Son grognement dépressif m’arrache une grimace. Bien, je vais plutôt passer par l’étape “Manger” avant de songer à celle du coucher. Je prends la direction de la cuisine. A cette heure-ci, je n’ai pas le courage de cuisiner. Je n’ai pas la foi de me lancer dans la confection de quoique ce soit. Et si j’ouvrais la porte de mon réfrigérateur, je découvrirais qu’il est vide, à part une brique de jus d’orange et une autre de lait. Il est le reflet de l’appartement : vide. Un bruit dans l’entrée me fait tourner la tête. Je cherche mon arme à ma taille, mais elle n’est pas là. Je l’ai rangée en changeant de tenue. J’attrape prestement un couteau de cuisine. Je n’ai jamais compris pourquoi je m'étais embêtée à meubler cet appartement, comme si j’étais une vraie ménagère, alors que je ne passe que vingt minutes dedans chaque jour. Et encore. Mais aujourd’hui, je me félicite d’avoir pensé aux couteaux de cuisine. J’avance doucement jusqu’à la porte. Le couteau est une extension de ma main. Et d’un coup, des cheveux blonds surgissent dans l’encadrement de la porte. Je pousse un soupir de soulagement. Mon corps se détend. Je n’ai toujours pas l’habitude de sa présence ici. Je repose le couteau sur le plan de travail. “Oh salut ! Je ne pensais pas que tu rentrerais déjà.” Comme souvent depuis qu’elle est là, je ne sais pas quoi lui dire. Ou plutôt, je ne sais pas comment le lui dire. Nous n’avons jamais été proches, alors exprimer mes sentiments envers elle est compliqué. Être sincère n’est pas habituel. Être spontanée est difficile. Je crains de la blesser, de la vexer, de nous replonger à l’époque du lycée. Je la laisse se défaire de ses vêtements.

Je récupère le couteau et le range sur son support. Je retourne vers le réfrigérateur où j’arrache le menu des pizzas à emporter. Je préfère m’éloigner que de rester entre ses pattes. Qui sait si elle ne m’accusera pas d’être envahissante ? Je parcours la liste des pizzas. Je la connais par coeur. Je finis par relever la tête. Je m’éclaircis la gorge. J’ai conscience qu’on ne pourra pas continuer ainsi longtemps. Si nous devons travailler au même endroit et vivre sous le même toi, il faudra bien un jour où nous devrons parler. Vraiment parler. Mais pas ce soir. Je suis éreintée. Je veux juste manger ma pizza et me couler dans mon lit. Je ne demande que ça. “Je comptais commander une pizza. Ça te dit ?” Je l’entends encore remuer dans l’entrée. J’attends qu’elle passe la tête par la porte. Je lui adresse un sourire. Oui, voilà, un sourire. C’est plutôt bien. Un bon début. Je pourrais jouer la comédie avec elle. Je pourrais entrer dans la peau d’un personnage. Je pourrais devenir une soeur cool et ouverte. J’ai appris à le faire. Mais je ne le veux pas. Je veux être la plus sincère et la plus franche avec elle. Si nous devons passer par des mois à nous éviter et à échanger trois mots, nous le ferons. C’est déjà ce que nous faisons, d’ailleurs. “Ta mission s’est bien passée ?” Je lui passe la carte. Je ne veux pas paraître trop insistante sur le travail. J’ouvre la porte de réfrigérateur à la recherche de ce qu’il n’y a pas. Je finis par arracher la brique de jus d’orange de son compartiment. Pourquoi est-ce si compliqué de parler à sa propre soeur ?
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Je me suis endormie comme une masse dans le Quinjet après notre longue journée de mission. D'habitude pourtant, je ne m'endors pas ailleurs que dans un bon lit, et encore, ça dépend de quel lit. J'ai besoin de me sentir pleinement en sécurité et confortable avant de fermer l’œil. Il faut croire que je suis à l'aise avec la team Echo, du coup, sinon, ça ne serait jamais arrivé. J'ai réalisé plusieurs missions à leurs côtés dans les derniers mois, à tel point qu'aujourd'hui, j'ai créé un lien avec tous les membres de l'équipe. Ils ne sont plus seulement des collègues mais aussi de bons copains, dont j'apprécie la compagnie. Ils sont des agents sensationnels, tous. Qu'il s'agisse d'Ava, que j'admire vraiment beaucoup, de Fitz, qui est plus intelligents que toutes les personnes que j'ai pu rencontrer dans ma vie réunies, ou encore d'Harriett, qui est une fille très drôle et accueillante, ils sont fantastiques à observer sur le terrain. Et ne parlons pas de Zach, qui semble avoir été taillé pour ce métier. L'ambiance et la cohésion de cette équipe est belle à voir, et j'ai la chance qu'elle ne soit pas déconcertée par ma présence, de temps en temps. Je ne suis pas la bienvenue dans toutes les équipes, j'ai pu le constater depuis mon arrivée au Shield. Certaines me considèrent comme un boulet qu'on traîne uniquement pour faire plaisir au boss. D'autres continuent à croire que je ne suis là que parce que je suis la sœur de l'Agent 13, et qu'elle m'a trouvé un job sympa, qui rapporte. C'est flagrant dans les yeux de certains agents : pour eux je ne suis qu'une gamine qui s'est trouvée là, mais qui n'a pas les capacités. Alors que c'est loin d'être le cas. Alors bien sûr, je n'ai pas fait l'académie du Shield, ou l'armée. Je n'ai pas été membre de la CIA, ou d'autres services secrets. Je n'ai pas leur théories, leurs manières de faire les choses. Mais c'est justement ce qui fait ma force, et qui a poussé le Shield à m'engager. Je suis une très bonne combattante, une traqueuse qualifiée, et je suis toute aussi capable que n'importe quel spécialiste normal. Mais je suppose qu'il va falloir que je fasse mes preuves avant qu'on me considère comme un véritable membre de l'organisation, comme l'agent Riley Carter, et pas seulement comme la sœur de Sharon Carter. Au moins, dans la team Echo, je me sens soutenue, et véritablement intégrée. Les agents ne doutent pas de mes capacités, j'ai eu l'occasion de leur montrer de quoi j'étais capable, notamment lors de missions sur des terrains difficiles. Et je fais un super duo avec Zach. Il est spécialisé dans les armes à feu et dans le combat qui les utilise. Je suis spécialisée dans les armes blanches. Nous nous complétons parfaitement une fois sur le terrain. J'aimerais que toutes les équipes soient comme celle-là. Et j'espère aussi, un jour, peut-être intégrer une équipe qui sera définitivement la mienne aussi, même si je ne pensais jamais dire ça un jour.

Je me traîne en haut des escaliers, les jambes ankylosées et le visage fatigué. Mais ma petite sieste dans le Quinjet m'a fait beaucoup de bien. Et mon humeur s'est élevée de plusieurs niveaux quand je me suis rendue compte que Zach avait mis sa veste sur mes épaules, en guise de couverture. Je suis donc fatiguée, mais heureuse, en tournant la clé dans la serrure de l'appartement que je partage avec Sharon. Je ne sais pas si elle sera là. Nous ne discutons pas beaucoup de nos emplois du temps, au final, ce qui est un peu idiot. Je m'inquiète quand même pour elle, plus qu'avant même, maintenant que je sais de quoi sont faites les missions, que je sais à quel point elles peuvent être dangereuses. Même si mon temps seule chez moi me manque… J'avoue préférer savoir qu'elle est là et entière. C'est le genre de conséquence de l'amour fraternel que j'ai encore du mal à expliquer.  Ce n'est pas comme si nous étions proches toutes les deux, alors j'ai toujours du mal à comprendre comment je peux être tant attachée à elle. Et pourtant. Quand j'avance dans la cuisine, Sharon est bien là, mais debout, et avec un couteau de cuisine dans la main. J'ai un petit coup au cœur sur le coup, je l'avoue, réflexe d'agente, mais en moins d'une demi-seconde, je me détends, et cette réaction m'arrache même un sourire. Je comprends tout à fait pourquoi elle se méfie encore, je serais exactement comme elle à sa place, même si ça me fait bizarre de le reconnaître. J'ai appris à être encore plus sur mes gardes qu'avant, depuis que je travaille au Shield. « Oh salut ! Je ne pensais pas que tu rentrerais déjà. » fait-elle finalement en rangeant son couteau. « Moi non plus, mais je suis bien contente que la journée soit terminée. » J'avoue en enlevant ma veste et en allant l'accrocher sur les porte-manteaux de l'entrée. Quand je reviens dans l'entrée, j'ai l'impression une nouvelle fois que toute ma journée me retombe sur les épaules. « Je comptais commander une pizza. Ça te dit ? » Je reviens dans la cuisine et trouve ma sœur en train d'éplucher ce qui ressemble au flyer d'une pizzeria, qui traîne depuis quelques mois sur le frigo. Mon visage s'illumine un peu. Je suis totalement pour un truc aussi gras qu'une pizza, là tout de suite. Je ne demande que ça, surtout que le repas du midi est passé à la trappe à cause de la mission. Le visage de Sharon se veut encourageant, et ça me rassure de la voir sourire un peu. Depuis que je suis arrivée ici, j'ai peur de trop empiéter sur sa vie. Elle était habituée à vivre seule, alors me supporter doit lui faire un sacré changement… Surtout que nous ne sommes pas les sœurs les plus proches du monde. C'est même tout le contraire. « J'ai tellement faim que je mangerai tout ce qui me tombera sous la main… Mais comme notre frigo est vide selon mes souvenirs, une pizza sera parfaite. » Elle me tend la carte, puis me pose une question : « Ta mission s’est bien passée ? » Je relève les yeux vers elle, un peu surprise. Nous ne parlons pas beaucoup boulot, toutes les deux. Nous ne parlons pas beaucoup tout court. Le fait qu'elle s'intéresse à ce que j'ai fait, je ne sais pas trop comment le prendre, mais ça me fait plaisir. Peut-être qu'au fond, elle est vraiment curieuse en ce qui me concerne. Je me prends à l'espérer. Sharon est bien loin de l'image que j'avais d'elle. Peut-être que je me suis trompée sur toute la ligne. « Vraiment très bien. Quand je suis avec la team Echo, tout se passe toujours bien, ils sont vraiment des agents incroyables. » Et en plus, ils ont Zach, qui est plus que canon, ça ne gâche rien. Mais je garde ce détail pour moi, bien sûr. color=#556B2F]« L'agent Moriarty est un super chef d'équipe.. Très claire, pédagogue et reconnaissante. Je suppose que c'est pas partout pareil, donc je suis toujours contente de travailler avec eux. »[/color] Je crois que je ne lui ai pas autant parlé depuis longtemps. Finalement, maintenant, le travail est devenu quelque chose qu'on partage. C'est dingue. Je baisse les yeux sur la carte. « Tu as choisi ta pizza ? Moi oui, je prends toujours la même de toute manière. » Je souris légèrement. « Et toi.... » Je laisse un petit silence, hésitante. « Ta journée ? » Je ne sais pas si elle va me répondre. Elle est très secrète.. Elle ne veut peut-être pas en parler. Mais je tente.
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Cet appartement a été longtemps mon antre de célibataire. Mon point de chute pour terminer mes journées. Mon cocon confortable lorsque je rentrais de mission. Il a longtemps été à moi seule. Je l’ai aménagé à mon goût. J’en ai fait un endroit que j’apprécie. J’en ai fait un endroit où j’aime passer du temps. J’ai besoin de cet équilibre dans mon quotidien. Je passe la journée dans des bureaux, dans des jets ou en vadrouille ici ou là. J’ai besoin d’un point d’ancrage. D’un lieu où me retrouver. Où rien ne bouge. Enfin, où rien ne bougeait jusqu’à ces dernières semaines. Jusqu’à ce que Riley débarque dans ma vie pour la deuxième fois. Elle l’a fait bien des années plus tôt. Elle l’a refait récemment. Cette fois, ce ne sont pas mes parents qui me l’ont annoncé. Mais un agent du S.H.I.E.L.D. Plutôt que de la joie, j’ai ressenti une grande peur. Riley est venue me sortir de mon quotidien. Elle est venue me trouver au milieu de mon indépendance. Elle est venue m’arracher de ma vie de célibataire. J’aurais préféré qu’elle s’y prenne autrement. En toquant à ma porte, par exemple. Tout le monde toque à la porte. Sauf Riley. Non, Riley touche des objets aliens et tombe dans le coma. Ma soeur ne peut rien faire comme les autres. En l’espace de quelques minutes, elle est revenue au centre de ma vie. Elle est devenue une raison de m’inquiéter. L’appartement de célibataire s’est transformé en colocation entre deux soeurs. Deux soeurs qui ne sont que des inconnues. Je me rappelle d’une époque où nous jouions ensemble. Une époque où nous étions deux fillettes heureuses. Presque complices. Ce sont les années à l’école qui ont eu raison de notre relation. Ce sont les regards de nos parents et des inconnus qui ont créé cette séparation. Nous avons finalement rétabli le contact grâce à son accident. Mais tout n’est pas comme avant. Tout n’est pas comme lorsque nous étions gamines. Tout n’est pas non plus comme lorsque nous étions adolescentes. Nous essayons juste de préserver l’autre. De ne pas nous provoquer. De fuir les éventuelles disputes. Faire attention à tout ce que je dis est parfois plus épuisant que travailler avec les Avengers. Cette cohabitation à distance va bien finir par s’arrêter. Par une dispute ou par une réconciliation. En attendant… hé bien, on attend. A la première qui fera le premier geste pour changer la situation. A la première qui osera se dévoiler. Nous affrontons bien pire, mais nous affronter est bien difficile. Nous manquons cruellement de courage. “J'ai tellement faim que je mangerai tout ce qui me tombera sous la main… Mais comme notre frigo est vide selon mes souvenirs, une pizza sera parfaite.” On partage au moins cette faim ! Je devrais peut-être faire le plein du réfrigérateur. Je fais une piètre soeur aînée à la nourrir uniquement de pizzas. Dès demain, il faudra que j’aille réparer cela. En attendant, je m’intéresse à elle. J’essaye de faire des efforts dans son sens. Elle a l’air surprise. Je suis aussi horrible que ça ? Je dois être une affreuse soeur. Cette pensée me fait rire intérieurement. En même temps, je ne l’ai jamais vraiment été pour Riley. J’ai juste été celle qui lui volait toute l’attention de nos parents. Juste celle qui l’éclipsait devant les autres. J’ai été cette horrible soeur depuis des années. Il est temps que je change cette vision de moi.

Vraiment très bien. Quand je suis avec la team Echo, tout se passe toujours bien, ils sont vraiment des agents incroyables.” L’équipe Echo est l’une des meilleurs de l’agence. Je ne dis pas ça parce qu’Ava est à sa tête et que nous sommes amies. Ils ont de bons membres. Ils ont chacun leurs compétences. Ils ont réussi à accueillir RIley. Je ne peux que me réjouir de cette nouvelle. Peut-être qu’elle finira par comprendre pourquoi le S.H.I.E.L.D. m’est si cher. “L'agent Moriarty est un super chef d'équipe.. Très claire, pédagogue et reconnaissante. Je suppose que c'est pas partout pareil, donc je suis toujours contente de travailler avec eux.” J'acquiesce. Elle ne peut pas mieux tomber que sur Ava pour la diriger dans ses missions. Quand j’ai appris que Riley serait régulièrement affectée à la team Echo, j’ai eu un certain soulagement. Ma soeur est entre de bonnes mains avec elle. Et surtout, s’il y a un problème quelconque, Ava m’en parlera. C’est vraiment ce qu’il me fallait pour me rassurer. Au S.H.I.E.L.D., nous ne faisons pas un métier facile. Nous ne travaillons pas tranquillement derrière un ordinateur. J’ai eu peur que Riley se mette en danger. Qu’elle ne sache pas se défendre. Qu’elle se blesse. Qu’elle soit retenue captive. Au final, ces dernières semaines, elle est toujours rentrée à la maison. Je crois que j’éprouve une certaine fierté. Fière de la voir s’adapter à sa nouvelle vie. Fière de la voir se faire des amis. Fière qu’elle sache se faire une place dans l’organisation. Elle est bien une Carter. “Tu as choisi ta pizza ? Moi oui, je prends toujours la même de toute manière.” “Je crois que je vais me laisser tenter par la quatre fromages. Il me faut quelque chose de gras, ce soir !” Je me détourne pour récupérer le téléphone. Je reviens vers Riley, avec une nouvelle pensée : j’ai tellement faim ! Je crois que je pourrais me jeter sur un bout de viande cru si j’en avais un sous les yeux. Je m’empare du flyer pour repérer le numéro de téléphone. “Et toi.... ta journée ?” Je comprends mieux sa surprise. Je n’ai pas l’habitude de l’entendre me demander comment ça s'est passé. Ni même qu’elle me pose une question me concernant. C’est tellement… nouveau. Dans le fond, sa question fait du bien. Elle me réconforte dans l’idée que tout n’est pas perdu. Elle m’encourage à m’intéresser davantage à Riley. A ce rythme, l’année prochaine, on arrivera à demander ce que l’autre à manger la veille, sans que cela paraisse étrange. “Oh… la journée a été longue. On a fait une petite excursion dans le Sud du pays sur les traces d’une éventuelle menace. Au lieu de cela, on est tombé sur quelques personnes qui n’étaient pas heureuses de nous trouver là. Enfin bref… la routine.” J’esquisse un sourire fatigué. Mes jambes se souviennent encore de la course. Mes bras ont encore mal à causes des tirs et des combats. Mon dos souffre encore des coups. Une bonne nuit de sommeil sera suffisante afin d’effacer toutes les traces physiques de cette journée. Je ne veux pas l’endormir sous les détails, ni lui donner l’impression que j’ai un travail plus dangereux que le sien. Ou plus valorisant. Ou plus passionnant. Nous avons passé trop de temps à nous éloigner pour des raisons de supériorité. Il ne faut pas que cela recommence.

En tout cas, j’ai entendu beaucoup de compliments sur ton travail. C’est bien que tu t’intègres aussi bien.” J’ai entendu beaucoup de compliments, c’est vrai. Son professionnalisme. Sa débrouillardise. Sa maîtrise des armes blanches. J’ai aussi entendu dire que je l’ai pistonné. Qu’elle n’a pas sa place ici. Qu’elle n’apporte rien. Des jaloux. Des envieux qui finiront par la fermer lorsqu’ils auront compris que Riley Carter n’est pas seulement ma soeur. Elle est aussi un excellent élément. Elle a quelques lacunes qui vont finir par se résorber avec le temps. Ils finiront par ouvrir les yeux. Tous les Carter sont forts. Il n’y a pas de raison pour que Riley ne le soit pas. Je réalise que je viens de vanter ses mérites. Je me racle la gorge. Je dois vraiment être fatiguée pour lui lancer des fleurs. J’ai l’impression d’avoir fauté, tellement la complimenter n’est pas inné. Je reprends le téléphone. Changer de conversation. Vite. Changer de sujet pour qu’elle ne s’en rende pas compte. “Bon alors, on la commande cette pizza ? Je meurs de faim !” Mon ton enjoué ne parvient pas à effacer l’idée que je l’ai flattée. Bon sang… je crois que c’est la première fois de ma vie que je le fais sans arrière-pensée, sans être obligée. Aussi… spontanément. A vingt-huit ans, j’ai complimenté ma soeur pour la première fois.
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Ce n'est jamais facile d'accueillir quelqu'un dans son quotidien, encore moins quand c'est inattendu. J'espère que ma sœur est consciente du fait que je le sais. J'avais beau faire partie des gens populaires au lycée, j'ai moi aussi toujours préféré mon indépendance. Je m'entourais beaucoup, à l'époque, dans le seul but de me prouver que je valais quelque chose. J'étais si déboussolée à la maison, je me sentais si invisible, que c'était le seul moyen pour moi de me rassurer. Je ne recherchais pas la popularité, malgré ce que mes parents, mes proches et peut-être même ma sœur ont pu croire. Je cherchais juste à exister dans les yeux des autres. Et je n'ai jamais été satisfaite du résultat. Longtemps, les gens ont cherché à devenir mes amis uniquement parce que j'étais populaire. Ils faisaient semblant de m'adorer, d'être sans cesse d'accord avec moi juste pour être bien vus des autres. Je ne voyais rien à l'époque. J'étais trop.. naïve, sans doute. Persuadée qu'ils m'aimaient pour la personne que j'étais vraiment alors qu'au fond, personne ne la voyait. J'ai gâché beaucoup de temps de ma vie à croire des choses qui n'avaient aucun sens, à chercher la reconnaissance dans des yeux où je ne la trouverais jamais. J'ai tiré un trait sur toutes ces gamineries quand je suis partie au Canada, et je sais que c'est la meilleure décision que j'ai prise dans ma vie. Là-bas, j'ai réapprit à être moi, et à me suffire à moi-même, surtout. À ne plus avoir besoin des autres pour avancer. C'est pour ça que je suis une si bonne traqueuse, et que je peux survivre pendant des jours dans la nature sans personne d'autre. J'ai appris à arrêter de vivre à travers les yeux des autres. Et ça a été le début d'une nouvelle vie, le début de ma vie. Tout ce qui s'est passé avant, j'ai l'impression que ça appartient à quelqu'un d'autre. Que ce sont des souvenirs flous qui ne sont pas vraiment les miens. J'ai tellement changé, et l'expérience m'a tant éloignée de la Riley que j'étais alors… J'ai, comme Sharon, eut l'habitude de me débrouiller seule, de vivre seule, et de ne pas m'embarrasser des sentiments de quelqu'un d'autre. Le chamboulement qu'elle ressent, je le ressens aussi. Tout ce que j'espère, c'est qu'elle ne me voit pas comme un parasite dont il faut qu'elle se débarrasse rapidement. C'est elle qui a proposé que je vienne vivre avec elle. Je pense qu'au début, c'était surtout par politesse, et parce que les médecins ont dit qu'il fallait veiller sur moi le temps de ma rééducation. Je ne pensais certainement pas que, plusieurs mois après, je serais toujours là, et que cet appartement commencerait à devenir le mien, pas seulement celui de ma sœur. J'essaie d'être indulgente, et agréable avec elle. C'est peut-être terriblement égoïste, mais j'ai envie de rester chez elle. Avec elle. J'ai l'impression de découvrir chaque jour une nouvelle facette de cette sœur que je connais peu, et plus le temps passe, plus je nous trouve des points communs. Plus je me rends compte que je l'apprécie plus que ce que j'avais prévu. Peut-être qu'une part de moi a l'espoir qu'un jour, nous soyons de vraies sœurs, même si, aujourd'hui, ça paraît encore impossible.

« Je crois que je vais me laisser tenter par la quatre fromages. Il me faut quelque chose de gras, ce soir ! » Je ne peux m'empêcher de sourire devant cette déclaration. On est à mettre dans le même panier, toutes les deux. Je la vois qui se dirige vers le téléphone, prête à commander. D'une voix peu assurée, mais vraiment curieuse, je me permets de lui demander comment s'est passé sa journée. J'avoue ressentir une petite angoisse, en attendant sa réponse, effrayée à l'idée d'être allée trop loin. Je ne veux pas précipiter les choses, si jamais elle n'a pas envie de construire une relation avec moi. Mais je ne peux pas m'empêcher d'essayer. Finalement, elle me répond, et je suis vraiment contente qu'elle le fasse : « Oh… la journée a été longue. On a fait une petite excursion dans le Sud du pays sur les traces d’une éventuelle menace. Au lieu de cela, on est tombé sur quelques personnes qui n’étaient pas heureuses de nous trouver là. Enfin bref… la routine. » Je ris légèrement. Le Shield est rarement bien accueilli, surtout dans les petites villes, j'en ai fait maintes fois l'expérience depuis que je suis arrivée. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais je peux très bien imaginer. Je lui envoie un regard plein de soutien. Je sais plus ou moins ce que ça fait. Ça me fait plaisir, qu'on partage ces petites choses, que des personnes qui ne travailleraient pas au Shield ne comprendraient pas. Je ne cherche pas plus loin, pour ne pas la mettre mal à l'aise, pour ne pas l'embêter. Mais au bout de quelques minutes, elle déclare quelque chose qui me surprend beaucoup, et crée une vague de chaleur dans ma poitrine. « En tout cas, j’ai entendu beaucoup de compliments sur ton travail. C’est bien que tu t’intègres aussi bien » Mes yeux s'écarquillent presque sous la surprise. Je souris, sincèrement, en ayant tout de même un peu de mal à croire ce qu'elle vient de me dire. D'abord parce que ça me touche, qu'elle ait reçu des compliments sur moi. Mais surtout parce qu'elle me le dit. Ça, je ne m'y serais vraiment pas attendue. C'est presque comme une main tendue vers moi. Je sens une gêne certaine chez ma sœur tandis qu'elle reprend le téléphone. Mais je ne le prends pas mal, cette fois. Je comprends que c'est parce que ce n'est pas commun entre nous. « Bon alors, on la commande cette pizza ? Je meurs de faim ! » fait-elle, toute enjouée. J'acquiesce, et lui fais un geste vers le téléphone, l'air de dire vas-y, appelle. J'ai surligné ma préférée il y a quelques semaines déjà, donc elle n'aura pas de mal à trouver laquelle c'est. Tandis qu'elle passe commande, je vais farfouiller dans mon sac à dos, resté dans l'entrée. Je reviens avec mon butin dans la cuisine, une fois qu'elle a fini de passer l'appel. Je dépose une bouteille de vin entre nous, sur l'îlot de la cuisine. « Notre mission était dans un entrepôt qui gardait des vins français, aujourd'hui. » J'explique. « Le gérant était si content de nous voir arriver, qu'il nous a offert à tous une bouteille… Je sais qu'on est toutes les deux fatiguées mais… On a bien mérité ça, nan ? » Je fais, fatiguée et enthousiaste à la fois. « Je te sers un verre, Agent 13 ? » Je lance, sensiblement amusée. Puis, tandis que j'attrape les verres dans le placard, j'ai un moment d'arrêt. Je fronce les sourcils. « Tiens, d'ailleurs personne ne m'a expliqué. Je peux te demander pourquoi on t'appelle Agent 13 ? C'est un classement ou quoi ? » Puis je mets une main devant ma poitrine. « Oh. Tu n'as peut-être pas le droit de le dire, peut-être que c'est classifié. Désolée. » J'espère n'avoir franchi aucune limite. J'ai encore beaucoup à apprendre du Shield.
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Si nos parents nous voyaient… Ils hallucineraient. Ils n’ont probablement jamais imaginé nous voir vivre sous le même toit. Encore moins discuter tranquillement, dans la cuisine. Et ils ne nous reconnaîtraient pas. Nous ne nous reconnaissons pas nous mêmes. Nous nous redécouvrons, à la manière de deux connaissances perdues de vue. Depuis que j’ai quitté la maison familiale, je n’ai pas pris des nouvelles de Riley. J’en ai eu grâce à mes parents. Il n’y a qu’à de rares moments où nous étions directement en contact : les fêtes de fin d’année, les anniversaires… Plus nous étions loin l’une de l’autre, mieux nous nous portions. Riley l’a pris au mot, en s’installant au Canada. Qui l’aurait cru ? Elle a cherché à s’éloigner de moi. De nos parents. De notre famille. A croire que notre héritage était trop lourd à porter. A croire que nous étions horribles. Elle a fait le choix de partir. Et la revoilà. Elle qui a cherché à s’éloigner de notre histoire commune, de notre héritage, de notre nom. Le passé l’a rattrapée. Elle est maintenant projetée dans le milieu qu’elle a tant fui. Ironie du sort. Elle a les épaules pour ça. J’ai même été étonnée de découvrir ce qu’elle avait appris, au Canada. Je ne l'ai jamais pensé aussi résistante. Aussi combattante. Cette femme nouvelle me rend fière. Cette femme forte me réconcilie avec ma cadette. Adieu la gamine populaire, sportive et jalouse. Bonjour la femme sûre d’elle, intelligente et combattante. Elle a bien changé. Mon estomac gargouille. Il me tire de mes pensées, douloureusement. Je n’ai pas mangé depuis… depuis ce matin. Il est temps me remplir le ventre, avant que je ne m’effondre au milieu de la cuisine. Riley me fait signe de commander les pizzas. C’est vrai qu’elle s’est habituée à vivre dans mon appartement. Dans notre appartement. Elle en a même entouré sa propre pizza sur le menu. Si ça, ce n’est pas la preuve qu’elle se sent chez elle… Pendant qu’elle quitte la pièce, je passe notre commande. Je crois voir la fin du monde arriver en entendant mon interlocuteur annoncer l’arrivée des pizzas d'ici une demie heure. Il va falloir trouver quelque chose à grignoter en patientant. J’entreprends d’ouvrir les différents placards. Des gâteaux. Il me faut des gâteaux ! J’émerge du placard, les mains vides. Ce n’est pas le cas de Riley qui pose une bouteille de vin. “Notre mission était dans un entrepôt qui gardait des vins français, aujourd'hui. Le gérant était si content de nous voir arriver, qu'il nous a offert à tous une bouteille… Je sais qu'on est toutes les deux fatiguées mais… On a bien mérité ça, nan ?” Je l’adore ! Elle a de bonnes idées, cette frangine. Je viens vraiment de dire que je l’adore ? Je dois être épuiser pour en arriver là. “Ca a du bon de partir en mission !” Je sors aussitôt un tir bouchon. Je le pose à côté de la bouteille. Le vin ne vaut pas de la nourriture, mais c’est mieux que rien !

Ce genre d’avantages me manque, parfois ! Après tout, être payé nature est toujours agréable. On se dit que notre travail n’est pas vain. Il crée même le soulagement et le bonheur chez les autres. C’est en partie pour ces raisons que j’ai voulu servir le gouvernement. Avec les Avengers, les avantages en nature sont rares, voire inexistants. Heureusement que Riley est là pour ramener quelques butins ! Partager cette complicité sur le travail est nouveau. Nous parlons rarement des missions. Pour des raisons de confidentialité. Pour des raisons de proximité. Mais ce soir, la fatigue aidant, nous en sommes à parler plus librement. “Je te sers un verre, Agent 13 ?” J’esquisse un sourire. Je n’aurais jamais cru l’entendre m'appeler ainsi, encore moins avec amusement. Avec de l’amertume ou de l’énervement. Pas avec de l’amusement. Agent 13 est un peu mon nom de code au S.H.I.E.L.D. Seules les personnes qui y travaillent le connaissent. Même mes parents ne le savent pas. Pour eux, je suis l’Agent Carter. Pendant longtemps, je l’ai aussi été pour Riley. Qu’elle me me nomme ainsi est bien le signe que tout a changé entre nous. “Avec plaisir, Agent Carter.” Je range le téléphone et je replace le Graal du Graal, le flyer des pizzas, sur le réfrigérateur. Je manque de percuter Riley en me retournant. Elle s’est subitement arrêtée dans son mouvement.  “Tiens, d'ailleurs personne ne m'a expliqué. Je peux te demander pourquoi on t'appelle Agent 13 ? C'est un classement ou quoi ?” Pendant une seconde, je me dis que ça en est fini de notre belle entente. La compétition, c’est ce qui nous a toujours séparés. L’explication risque de tout changer. Mais je relâche la pression. Nous avons dépassé tout ça. Elle fait son propre chemin au S.H.I.E.L.D. Je suis le mien.  “Oh. Tu n'as peut-être pas le droit de le dire, peut-être que c'est classifié. Désolée.” Son inquiétude m’amuse intérieurement. Est-ce qu’elle se croit dans un vieux film d’action ? Je croise les bras sur ma poitrine. Mon amusement se cache derrière un masque mi-sérieux mi-mystérieux. Je la fixe durement. “Si je te le dis, je devrais te tuer.” Je reprends immédiatement une nouvelle expression, plus chaleureuse. Une expression qui traduit mon amusement. Sa naïveté est tellement drôle. Peut-être qu’elle s’imagine que j’ai tué treize personnes, d’où le numéro. Peut-être qu’elle pense que je ne suis pas superstitieuse et que je porte le treize haut et fort pour tenter le mauvais sort. Peu importe la raison, elle me fait rire. Riley a encore beaucoup de choses à connaître. Des choses qu’elle aurait dû apprendre à l’Académie, mais qu’elle apprendra sur le tard. “C’est simplement un nom de code et un classement. Plus le numéro associé est petit, plus tu es jugé doué.” J’esquisse un petit sourire. J’essaye de lui expliquer en prenant des pincettes. J’ai peur qu’elle ait le sentiment de retourner en enfance. A une époque où elle était le championne en sport. A une époque où j’étais la première en classe. Ce n’est pas pour rien que je ne l’aide pas au S.H.I.E.L.D. Je ne lui propose pas de s’entraîner au tir ensemble. Je ne lui propose pas de combattre l’une contre l’autre. Il y en aura toujours une qui gagnera. Autant éviter les compétitions. “Tu sais que Peggy était aussi appelée Agent 13 ?” L’information me revient d’un seul coup. Et dire que j’ai été honorée d’obtenir ce nom de code pour cette raison, justement. Mais depuis quelque temps, j’évolue sans me soucier de Peggy. Sans me soucier de qui que ce soit. Seulement des principes que je défends. Voilà pourquoi j’ai quitté le S.H.I.E.L.D. pendant quelques mois. Et voilà aussi pourquoi je suis de retour. Un S.H.I.E.L.D. nouveau a vu le jour.

Je prends mon verre de vin. Au premier abord, le vin et la pizza ne vont pas ensemble. Les Français pourraient même nous tuer pour ce lèse-majesté. Tant pis, nous prenons le risque ! Et puis, nous sommes deux agentes accomplies, on devrait savoir se défendre contre une horde de bérets armés de baguette. J’ouvre un énième placard. Un paquet de chips me tend les bras. Décidément, les doses de nourriture fondent à une vitesse ! Demain, il me faudra deux allers et retours pour remplir cet appartement d’aliments corrects et sains. Je récupère les chips et j’ouvre le sachet. Chips, pizza, vin… il ne manque plus que la glace et le compte sera bon ! Et autant vous dire que le mélange des quatre risque d’être spécial. Je fais une grimace. “Ce repas vire au cauchemar des nutritionnistes ! Promis, demain, je te fais un vrai repas.” Je marque un arrêt. Je la dévisage. “Enfin… si tu es libre et si tu le veux, évidemment.” Si ça se trouve, passer une énième soirée avec sa soeur ennuyante ne doit pas l’intéresser. J’ai l’impression d’inviter un homme à un restaurant. Je ressens le même stress au fond de mon estomac. L’inquiétude qu’elle refuse. La peur qu’elle me dise qu’elle a mieux à faire. Et elle a sûrement mieux à faire ! On parle quand même de l’ancienne populaire du lycée. Elle a probablement des dizaines d’amis au S.H.I.E.L.D. ou en dehors, avec qui faire la fête. Qui sait ? Je crois que j’ai une lueur totalement désespérée dans le regard. Je détourne la tête. J’ai l’air ridicule ! Ce n’est qu’un repas. On en aura d’autres. Si elle refuse… hé bien, on le fera un autre jour. Mais j’ai l’impression que nous nous ouvrons enfin. Que nous nous dévoilons. Que nous sommes… complices ?
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Dernière édition par Sharon E. Carter le Ven 16 Oct - 16:43, édité 2 fois
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J'ai l'impression de marcher sur des œufs, comme d'habitude, même en posant une question aussi simple que celle-ci. C'est sûrement parce que c'est le début. J'ai l'espoir que d'ici quelques mois, je ne serais pas aussi réfléchie à chaque fois que je devrai ouvrir la bouche devant ma sœur. Elle prend un air très sérieux quand je lui demande pourquoi on l'appelle Agent 13, et je tombe dans le panneau, évidemment, parce que je ne la connais pas assez bien, parce que j'ai tellement peur de faire un faux pas que je me dis tout de suite qu'il est évident que j'ai merdé une nouvelle fois. « Si je te le dis, je devrais te tuer. » Mon expression est mi-flippée, mi-gênée. J'ai pensé à mille et un scénarios qui auraient pu entraîner ce surnom. Tout comme je me suis posée la question avec Melinda May, que tout le monde appelle la cavalerie. Il y a des choses comme ça, que tous semblent savoir, et que je n'ose pas demander. J'ai l'impression que je vais passer pour une idiote si j'ose ne serait-ce que penser à poser les questions. Pour ceux qui font partie du Shield depuis des années, il y a tant de choses qui paraissent évidentes… Ils ne se rendent pas compte d'à quel point leur organisation est complexe, de combien de noms de codes sont utilisés sans même s'en rendre compte. Ils ne pensent même plus que leur terminologie spécifique n'est pas facile à comprendre pour quelqu'un qui débarque. Tout ça est si naturel pour eux tous, on dirait presque une secte, parfois. Enfin pas dans le mauvais sens, attention. Parfois, j'ai l'impression que les équipes sont plus des familles que des groupes de travail. Ils vivent dans le même monde, partagent le meilleur comme le pire, sont attachés les uns aux autres. Je sais que beaucoup ont trouvé en l'organisation une famille quand la leur n'était pas à la hauteur, quand ils étaient seuls et perdus. J'ai l'impression que pour certains, le Shield représente beaucoup, et je suis toujours intriguée de voir autant d'affection et de passion pour ce qui n'est à la base qu'un service secret.

Sharon reprend tout de suite une expression plus normale, et je comprends alors que je me suis fait berner, encore. C'est quand même dingue, d'être une traqueuse reconnue, et de ne pas réussir à déchiffrer les blagues de sa propre sœur. J'ai encore pas mal de pain sur la planche, il faut croire. « C’est simplement un nom de code et un classement. Plus le numéro associé est petit, plus tu es jugé doué. » J'hausse les sourcils. Je commence à essayer d'imaginer le nombre d'agents que l'organisation doit compter. Bordel, ma sœur doit être un sacré bon agent. Je n'avais jamais vu les choses comme ça mais… ça veut dire qu'elle est une des meilleurs. En même temps, c'est Sharon, elle a toujours fait partie des meilleurs, je devrais plutôt être surprise du fait qu'elle ne soit pas dans le top cinq. « Tu sais que Peggy était aussi appelée Agent 13 ? » J'hausse les sourcils une nouvelle fois et souris légèrement. Si Sharon le mentionne, c'est sûrement parce qu'elle ressent une certaine fierté à porter le même surnom que notre ancêtre. Je ne pensais pas qu'elle accordait autant d'importance, qu'elle avait autant d'admiration pour elle. Mais je le sens dans sa voix. De nombreuses autres questions sont en train de me traverser l'esprit, et je suis en train de me demander si je vais oser les poser, au moment où ma sœur me tend un paquet de chips et annonce : « Ce repas vire au cauchemar des nutritionnistes ! Promis, demain, je te fais un vrai repas. » Je souris une nouvelle fois. Décidément, cette soirée est pleine de surprises. Sharon doit se rendre compte que quelque chose n'est pas habituel aussi, puisqu'elle ajoute précipitamment : « Enfin… si tu es libre et si tu le veux, évidemment. » J'ai l'impression qu'elle est gênée à l'idée que je puisse refuser, gênée d'avoir proposé ce repas. Mais il est hors de question que je lui laisse penser que je n'en n'ai rien à faire, ou qu'elle a eu tort. Je saute sur l'occasion. De toute manière, ce n'était pas comme si j'avais grand-chose de prévu demain soir. Je pense que c'est même peut-être le meilleur plan qui se soit offert à moi depuis des semaines (la proposition de Zach de me faire visiter New-York et de m'emmener dans son bar préféré mise de côté, bien sûr…). « Je suis carrément libre, attends. » Je ris légèrement. « Je ne laisserai pas passer l'occasion de découvrir si tu es aussi l'Agent 13 en cuisine. » Je la taquine, rien à voir avec de la compétition ou quoi que ce soit, je m'amuse juste. J'espère qu'elle le sait. « D'ailleurs, il faudra qu'on s'organise un moment aussi pour que je te fasse quelques recettes super géniales. Dans mon école, au Canada, mon instructeur était tibétain. Il m'a appris à réaliser plein de plats de chez lui, qui sont absolument divins. » Le délice que je ressens rien qu'à y penser se lit sur mon visage. Je suis une plutôt bonne cuisinière, je pense. Ce n'est pas pour le loisir que j'ai appris ces recettes de mon instructeur. C'est parce qu'il me les forçait à les réaliser dans la forêt, dans le noir, dans le froid, et avec le moins d'instruments possibles. Tout était un challenge, avec lui, même manger. Je me rends compte que je n'ai jamais parlé de mon expérience au Canada à ma sœur. Avant que le Shield m'engage, elle n'avait peut-être même aucune idée de la personne que je suis devenue. De la personne en laquelle mon instructeur m'a transformée. Une fille débrouillarde, endurante, capable de se défendre grâce à des armes qui se font de plus en plus rares de nos jours. Je ne serais rien sans cet homme, et je le sais. Je laisse passer un instant, puis repensant à notre conversation de tout à l'heure, je me permets de demander : « J'ai l'impression que tout le monde sait ce qu'a fait Peggy, ici au Shield. Mais moi, j'ai encore l'impression de tout ignorer. Quand j'entends les autres parler, je… Je me rends compte qu'elle est vue comme une héroïne. Qu'ils mettent une certaine pression sur les épaules des gens qui portent son nom... » Je lui lance un regard, supposant qu'elle aussi a du faire ses preuves, en tant que Carter. « Je n'arrive pas à croire qu'elle ait construit… Tout ça. Les femmes aussi incroyables ne devaient pas courir les rues… ça a sûrement du être difficile pour elle, de se faire une place dans un monde d'hommes. Et il y a encore tant de choses que j'ignore… j'espère vraiment que je vais en apprendre plus, j'ai honte de ne pas en savoir plus sur notre héritage. » Oui, au final, c'est notre héritage. Et j'en suis de plus en plus fière. « Est-ce que c'est vrai que… Qu'elle a eu une histoire d'amour avec Captain America ? J'ai entendu dire ça dans les couloirs. J'avoue que ça me paraît… dingue. » Je parle de ça en partie pour détendre l'atmosphère… Mais aussi parce que ce serait la grande classe. Oh attention, pas pour elle d'être sortie avec Captain. Mais pour Captain d'être sorti avec elle.
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A quel moment est-ce que notre relation s’est autant détériorée ? A quel moment inviter ma propre soeur à dîner est devenu si stressant ? Dans certaines familles, manger ensemble est un rituel. Chez les Carter, ça l’était aussi. Mais je n’en garde pas toujours de bons souvenirs. Toujours ce besoin de mettre en avant mes connaissances, mes notes. Toujours cette nécessité de me pousser vers la lumière. Toujours ce regard peiné de Riley. Toujours cette impression de ne pas être à ma place, sous les projecteurs. Quelques années plus tard, nous voilà. Toutes les deux, debout dans la même cuisine, à essayer de recoller les morceaux. Je lui propose un rencard, aussi stressée qu’une adolescente aux hormones débordants. Aussi stressée que si j’invitais mon crush du lycée. Alors que ce n’est que ma soeur. Elle est moins virile et moins musclée, mais je m’en contenterais ! Enfin, si elle accepte. J’inflige une claque à la Sharon adolescente pour qu’elle se calme. Ce n’est qu’une soirée. Seulement un repas entre soeurs. Si Riley dit non, ce ne sera pas une finalité. D’autres occasions se présenteront. Après tout, nous vivons sous le même toit. Mon sang-froid d’agent semble s’être évaporé, en même temps que l’entrée de ma soeur dans l’appartement. “Je suis carrément libre, attends.” Elle accepte. Demain, j’ai rendez-vous avec ma cadette pour notre premier rendez-vous. Le soulagement m’envahit. On arrivera peut-être à décrocher un peu plus de mots que nos “passe-moi le sel” habituels. En tout cas, espérons-le. Sinon, le repas risque d’être compliqué. “Je ne laisserai pas passer l'occasion de découvrir si tu es aussi l'Agent 13 en cuisine.” Ah… oui. Il y a ce détail. Cuisiner n’est pas un talent inné. Il s’apprend. Visiblement, je ne l’ai pas encore assez appris. Les poêles ne survivent pas à mes séances culinaires. Les oeufs brûlent. Les pâtes fuient devant mon regard. Les poissons sautent vers la liberté avant que je puisse les cuisiner. Riley va être déçue que je ne maîtrise pas aussi bien les couteaux que les arts martiaux. “D'ailleurs, il faudra qu'on s'organise un moment aussi pour que je te fasse quelques recettes super géniales. Dans mon école, au Canada, mon instructeur était tibétain. Il m'a appris à réaliser plein de plats de chez lui, qui sont absolument divins.” Qui l’aurait cru ? Ma petite soeur, un cordon bleu. Il y en a au moins une sur nous deux qui ne mettra pas le feu, en réchauffant une pizza au four. J’imagine Riley, en ménagère des années 60, tablier autour de la taille. L’image détone avec l’image actuelle de ma soeur. “Oh vraiment ? Tu crois que tu peux en cuisiner un demain ? Je préfère te laisser la cuisine… disons que j’ai d’autres talents, mais pas dans ce domaine.” Je fais une moue dépitée. Elle ne tient pas vraiment à finir avec les pompiers à la maison, n’est-ce pas ? Moi non plus. Mieux vaut la laisser se débrouiller avec les objets dangereux. Je trouve que les casseroles renvoient des reflets horribles. Que les fours sont d’affreux pièges chauffants. Que les grilles-pains n’attendent qu’un moment d’égarement pour manger les doigts… Bref, la cuisine, non merci.

Je ne vais pas l’ennuyer avec mes névroses de femme active. Ma pauvre soeur, tout juste retrouvée, pourrait repartir d’où elle vient. Alors, je me contente de minimiser la situation. Elle comprendra bien assez tôt. Dès qu’elle sentira l’odeur de brûlé en rentrant, un soir. Dès qu’elle me trouvera couverte de poudre blanche, après une attaque du sac de farine. Autant lui laisser un peu de surprises. “J'ai l'impression que tout le monde sait ce qu'a fait Peggy, ici au Shield. Mais moi, j'ai encore l'impression de tout ignorer. Quand j'entends les autres parler, je… Je me rends compte qu'elle est vue comme une héroïne. Qu'ils mettent une certaine pression sur les épaules des gens qui portent son nom…” Je pose un regard surpris. Il est certain qu’une distance existe entre les histoires qu’on nous a raconté et la réalité. Riley a sûrement dû en oublier la moitié, en plus. Mais, j’aurais pensé qu’elle connaissait mieux Peggy. Qu’elle se serait renseignée. Qu’elle aurait interrogé notre tante. Qu’elle aurait fait des recherches. Je réalise que nous n’avons pas eu le même rapport avec notre ancêtre. Nous n’avons pas eu la même vision des choses. Si moi, j’ai tout fait pour suivre ses traces, Riley a pris le chemin inverse. Elle ne s’y est pas intéressée autant que moi. Même si elle ignore les aventures vécues par Peggy, elle a conscience de la pression. Oui, on attend des Carter autant de bravoure, autant de force de caractère. On s’attend à ce que nous soyons intraitables. On nous imagine aussi brunes que notre défunte tante. On imagine nos futurs exploits. On nous lance des piques. “Je n'arrive pas à croire qu'elle ait construit… Tout ça. Les femmes aussi incroyables ne devaient pas courir les rues… ça a sûrement du être difficile pour elle, de se faire une place dans un monde d'hommes. Et il y a encore tant de choses que j'ignore… j'espère vraiment que je vais en apprendre plus, j'ai honte de ne pas en savoir plus sur notre héritage.” Je hoche la tête. Je m’étais faite la même réflexion, des années plus tôt. Peggy a fait ses preuves. Elle s’est battue pour être considérée comme l’égale des hommes. Elle a fait en sorte de se rendre indispensable. Elle est devenue un pilier de l’organisation. J’ai passé de nombreuses heures à parler avec Peggy. A l’interroger sur son passé. A insister pour qu’elle raconte ses souvenirs. Avant que la maladie la rattrape. Porter le nom de famille de Carter est un poids, quand on travaille au S.H.I.E.L.D. Il faut redoubler d’ardeur. Il faut travailler encore plus. Il faut aboyer plus qu’à l’accoutumée. Il faut avancer, ne jamais reculer. Il faut réussir, à chaque fois. “Est-ce que c'est vrai que… Qu'elle a eu une histoire d'amour avec Captain America ? J'ai entendu dire ça dans les couloirs. J'avoue que ça me paraît… dingue.” Mon rire traverse mes lèvres, avant d’avoir pu l’arrêter. Si elle savait ! Il faudra que je la présente à Steve, un jour. Et à tous les Avengers, aussi. Ils forment une belle brochette, ces super-héros. “Pourtant, c’est la vérité. Il y a bien eu une histoire entre eux. Mais, ils n’ont pas eu le temps de penser à se marier, puisque Steve a fini dans les eaux arctiques.” Le destin tragique d’un couple. Après sa disparition, Peggy a été oubliée, reléguée dans les bureaux. Elle a dû apprendre à vivre avec le souvenir de Steve Rogers. “Il l’aimait vraiment.” J’esquisse un léger sourire. Au point de me fuir comme la peste. Au point de croire que le passé le rattrapait. Je me rappelle encore son regard déçu et choqué quand il a appris mon nom de famille. On aurait dit qu’il n’avait pas vu pire monstre. Un monstre du passé venu le hanter.

Leur idylle aurait pu être une histoire digne d’un conte de fées. Le crapaud qui se transforme en prince charmant, la princesse fière et indépendante qui laisse son coeur fondre. Une belle histoire, oui. “Si tu veux, je te le présenterais. Il est charmant, très… old shcool.” Old school, c’est vite dit. Même s’il s’améliore, il reste un dinosaure de près d’un siècle qui essaye de rattraper le temps perdu. Je félicite la patience des Avengers pour le mettre à jour. Il s’agit d’un long travail. Laborieux, même. J’en connais un rayon : je l’aide à s’approprier les dernières technologies utilisées par le S.H.I.E.L.D. Ce qui n’est pas évident. Je pose mon verre de vin. Pendant longtemps et encore aujourd’hui, Peggy a été un modèle d’inspiration. J’ai accumulé une multitude d’objets et de dossiers la concernant. C’est le genre de choses que je garde précieusement. Pour me rappeler le passé. Pour me rappeler la route à parcourir, encore. “J’ai quelques carnets qui appartenaient à Peggy. Elle y notait ses aventures… attends, je vais les chercher.” Je quitte la cuisine : direction ma chambre. J’ouvre ma penderie. A l’intérieur, une boîte en carton prend la poussière. Je la récupère et l’emmène dans la cuisine. Je la pose sur la table, avant d’en enlever le couvercle. “Là-dedans, il y a tout ce que nos parents m’ont donnée et qui appartenait à Peggy. J’ai aussi des rapports du S.H.I.E.L.D. de certaines de ses missions…” Je m’interromps avec un froncement. Je m’effraye moi-même. Cette boîte est à moitié remplie d’informations concernant Peggy. Un peu comme une fan ou une obsédée. “Je sais, j’ai l’air d’une folle. Mais promis, c’est uniquement pour mieux la connaître !” Je fouille dans le carton, poussant des objets en tout genre. Un dossier épais. Un cadre photo. Un album avec des articles de presse. Une boîte. Enfin, mes doigts attrapent trois carnets de petites tailles. Couvertures en cuir vieilli. Je les sors pour les tendre à Riley. J’ai l’impression de lui léguer une partie de notre héritage. Une partie infime et légère. Une partie qui semble sans intérêt pour beaucup. Mais, le geste serait presque cérémonieux. “Tu devrais découvrir tout ce que tu veux savoir sur Peggy, là-dedans.” Personne dans la famille n’a voulu de tous ces objets. Ils me sont revenus, au final. Un peu comme si Agent Carter léguait une partie de sa vie à la nouvelle Agent Carter. Et maintenant, je confie tout cela à la troisième du nom.
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On dit que connaître son héritage aide à se construire, à grandir. On décide de suivre les traces de nos ancêtres parce qu'ils ont fait de grandes choses, ou on décide d'apprendre des erreurs de ceux qui ont raté des choses, qui sont passés à côté de leur vie. J'ai toujours pensé que je faisais partie de la deuxième catégorie de personnes. Celle qui devait apprendre des erreurs de ses parents et faire mieux. J'ai toujours aimé mes parents bien sûr, mais ils m'ont tant façonnée à leur image quand j'étais encore adolescente, voulant faire de moi celle que je n'étais pas, que je me suis toujours dit que je serai différente. Que je laisserai mes enfants, quand j'en aurai, être ce qu'ils sont vraiment, en ne cherchant pas à les transformer sous prétexte qu'il faut dorer un nom ou être à la hauteur d'un compte en banque. J'ai toujours pensé qu'il n'y avait que du négatif dans en ce qui concerne mon héritage. Que tout n'était qu'hypocrisie, envie de briller, peur de déplaire. Mais j'avais tort. Je ne l'ai compris que quand le Shield m'a employée. Et encore aujourd'hui, je suis sûre qu'il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. J'en apprends un peu plus tous les jours, et je sens que ça me change, profondément. C'est étrange, de s'être construit sur des certitudes qui étaient en fait complètement faussées par de mauvais sentiments, ou par le comportement vraiment idiot de quelques personnes. Savoir que je suis la petite nièce de quelqu'un d'aussi courageux que Peggy Carter, savoir que ma famille a contribué à des choses aussi merveilleuses que le Shield, ça me chamboule un peu plus tous les jours. J'ai l'impression d'avoir une certaine responsabilité, de devoir faire perdurer tout ce que notre aïeule a construit. J'ai mis du temps à comprendre que j'avais tort, qu'un véritable bel héritage m'a été donné. Mais maintenant je le sais, et j'ai vraiment envie de m'en montrer digne, vraiment.

« Pourtant, c’est la vérité. Il y a bien eu une histoire entre eux. Mais, ils n’ont pas eu le temps de penser à se marier, puisque Steve a fini dans les eaux arctiques. » Je baisse les yeux et fais une moue triste. « Il l’aimait vraiment. » ajoute ma sœur. J'en ai presque une petite boule dans la gorge. J'essaie d'imaginer la douleur que Peggy a pu ressentir quand l'homme qu'elle aimait est mort. Mais je suppose que ce que j'imagine n'arrive même pas à la cheville de la tristesse, de la colère, de l'impression d'impuissance qu'elle a pu ressentir ce jour-là. Je ne sais même pas ce qu'est aimer, à vrai dire. J'ai eu un bon nombre de petits amis dans mon adolescence, mais j'ai laissé tout ça derrière moi quand je suis partie au Canada. Je n'ai pas été avec quelqu'un depuis des années, et parfois, j'aimerais savoir ce que ça fait, de réellement tomber amoureuse, d'avoir vraiment quelqu'un pour qui on pourrait donner sa vie. J'ai déjà vingt-six ans. À mon âge, la plupart des femmes savent déjà ce que c'est, l'amour. Je pense que je suis un ovni dans ce monde. Je me demande si Sharon a eu quelqu'un dans sa vie. Je sais qu'en ce moment, ce n'est pas le cas… ou alors elle cache très bien son jeu. Je me demande si ma sœur a déjà été amoureuse, même si je me doute qu'à cause de sa carrière, ça a du être un peu compliqué de se lancer dans une relation, et encore plus de construire quelque chose avec quelqu'un. Bien sûr, je ne lui pose pas la question. Je garde ça pour plus tard, peut-être un jour, si nous devenons proches. Je ne me vois pas chercher à fouiner dans sa vie privée pour l'instant, ce serait déplacé de ma part. « Si tu veux, je te le présenterais. Il est charmant, très… old shcool. » Et elle lâche un petit rire pendant que j'ouvre de grands yeux. Elle a croisé Captain America, oui, j'ai cru comprendre ça, mais je ne me doutais pas qu'elle le connaissait assez pour être à même de me le présenter. « J’ai quelques carnets qui appartenaient à Peggy. Elle y notait ses aventures… attends, je vais les chercher. » Elle quitte la cuisine et je me retrouve là, à la fois excitée et triste pour ma grande tante qui a loupé l'histoire d'amour de sa vie. Je suis vraiment ravie que Sharon ait gardé des traces, des preuves de l'humanisme, de la vie de notre tante. Je sais qu'en en apprenant plus sur elle, j'en apprendrai plus sur moi et sur le monde aussi. Ma sœur revient quelques secondes plus tard avec une boîte en carton. « Là-dedans, il y a tout ce que nos parents m’ont donné et qui appartenait à Peggy. J’ai aussi des rapports du S.H.I.E.L.D. de certaines de ses missions… » J'ouvre des yeux de merlans frits quand elle enlève le couvercle et me laisse regarder tout ce qu'il y a l'intérieur. « Je sais, j’ai l’air d’une folle. Mais promis, c’est uniquement pour mieux la connaître ! » Je lève les yeux au ciel. Elle n'a pas besoin de s'expliquer, j'aurais été exactement comme elle. D'ailleurs, je pense que je vais devenir exactement comme elle, j'ai déjà envie d'éplucher tous ces dossiers, tous ces journaux alors qu'elle vient à peine d'ouvrir la boîte. Elle retire de la boîte des petits cahiers aux couvertures en cuir et me les tends. Je les prends avec douceur, comme s'ils étaient des objets précieux – ce qu'ils sont, au final. « Tu devrais découvrir tout ce que tu veux savoir sur Peggy, là-dedans. » Je regarde les couvertures, les caresse pour ressentir le toucher du cuir, puis je relève les yeux vers ma grande sœur. « Merci. » Je reste étonnamment silencieuse devant les carnets pendant quelques minutes. « Tu es sûre que j'ai le droit de lire tout ça ? Je suppose qu'il y a des informations sur le Shield également, et… Je suis une toute nouvelle recrue, je n'ai pas un rang très élevé, je ne suis pas sûre d'avoir le droit de tout savoir ce qu'elle a écrit là-dedans... » Je dis, légèrement gênée. « Je me demande pourquoi nos parents ne m'ont pas beaucoup parlé d'elle. J'ai l'impression qu'ils la connaissaient mal. » Je pince les lèvres, puis ajoute : « J'espère vraiment changer la donne. Je pense qu'en apprendre sur elle… ça m'aidera moi. » J'hausse les épaules. « C'est important de savoir d'où on vient, pas vrai ? »
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Chaque personne devrait s’intéresser à son passé. Chaque personne devrait prendre le temps d’interroger ses aînés. C’est une question de devoir. De se souvenir. De comprendre. Il est important de savoir d’où l’on vient et ce qu’ont pu vivre nos ancêtres. J’ai passé beaucoup de temps avec Peggy, avant d’intégrer le S.H.I.E.LD. J’ai entendu ses aventures. Elle m’a parlée de quelques missions. Elle m’a expliquée comment elle avait réussi à se faire un nom dans le monde des agents secrets. Avant cela, mes parents m’avaient racontées ses récits. Ils m’avaient littéralement bercée avec. Il n’y avait pas de meilleures contes pour s’endormir que ceux où Peggy était le personnage principal. Encore aujourd’hui, après toutes recherches. Après toutes ces histoires. Encore aujourd’hui, j’ai un doute sur la véracité de certaines anecdotes racontées par mes parents. J’oscille parfois entre la conviction qu’ils racontaient n’importe quoi, pourvu que ça m’endorme, et l’assurance qu’ils disaient vrai. Je n’ai finalement jamais posé la question à Peggy. Je ne sais pas pourquoi pas. Peut-être pour ne pas briser la magie de l’enfance. Peut-être pour garder des histoires incroyables en mémoire. Peut-être pour ne pas abandonner la petite part de naïveté que j'abrite. Toujours est-il que le mystère Peggy est encore grand. Je dois encore découvrir certaines choses. Mais en attendant, je me fais un plaisir de partager mes découvertes avec Riley. Je trouve important de connaître ses aïeux. Nous avons la chance d’avoir une grande-tante exceptionnelle. Autant tout savoir sur elle ! En principe, je garde ce carton pour moi. Je le garde bien précieusement au fond de ma penderie. Il est ma caverne d’Ali Baba. Il est mon coffre de reliques et de souvenirs d’une autre époque. Je ne l’ai jamais montré à qui que ce soit. Même pas à Steve. Lui s’est contenté de mes paroles. Mais Riley a besoin de bien plus. Elle a passé son temps à ne pas s’intéresser à Peggy. Elle ne la connaît pas aussi bien que Steve ou moi. Elle a besoin d’une immersion totale. Il n’y a pas mieux que ce carton. Entre les quelques objets personnels et les carnets, elle devrait pouvoir découvrir qui est cette illustre tante. Le carton recèle de trésors. Mais le plus important est ces carnets. Je les tends aussitôt à Riley. Il y a une chose par laquelle elle doit commencer et c’est celle-là. “Merci.” Elle ne dit pas un mot de plus. Elle me prend pour une folle. C’est officiel. J’ouvre la bouche. J’essaye de trouver des mots rassurants. J’essaye de formuler une phrase cohérente. Mais rien ne sort. Juste un merci. Juste ça. Ce n’est pas pour rien que nous échangeons seulement trois mots quand nous partageons un repas. Ce n’est pas pour rien que nous nous évitons. Je lui en veux un peu. Après tout, je lui ouvre les portes de notre histoire. Je lui ouvre les portes de la vie de Peggy Carter. Je lui dévoile mon modèle. Mais non, seulement un merci. Je n’aurais pas dû m’attendre à plus. Nous restons deux soeurs qui ne se connaissent pas, après tout. Deux soeurs que tout sépare. Les choses ne peuvent pas changer parce que nous commandons une pizza et que nous buvons un verre de vin. Les choses ne peuvent pas changer grâce à des souvenirs du passé.

Tu es sûre que j'ai le droit de lire tout ça ? Je suppose qu'il y a des informations sur le Shield également, et… Je suis une toute nouvelle recrue, je n'ai pas un rang très élevé, je ne suis pas sûre d'avoir le droit de tout savoir ce qu'elle a écrit là-dedans... ” Oh… est-ce que l’on peut se sentir plus ridicule qu’à ce moment précis ? Je suis absurde. Complètement idiote. Affreusement nulle. J’étais prête à accuser ma soeur d’insensibilité. J’étais prête à la fustiger. Alors qu’elle s’inquiète de la confidentialité. Alors qu’elle est professionnelle. Je secoue la tête négativement. J’ai dû lire ces carnets quand j’étais encore adolescente, avant même d’entrer au S.H.I.E.L.D. Elle n’apprendra rien de confidentiel. Elle n’apprendra rien de révolutionnaire. Elle ne fera que de découvrir les histoires de notre tante. De toute manière, il n’y a pas que ses missions qui sont retranscrites dans ces carnets. Il y a aussi des fragments de sa vie. Il y a aussi des moments de tristesse. Il y aussi des moments de bonheur. “Ils ne seraient pas dans un carton chez moi, si c’était le cas.” J’esquisse un sourire. D’ailleurs, nous ne les aurions même pas entre les mains. Ils seraient au S.H.I.E.L.D., dans les archives. Ils seraient beaucoup plus protégés. “Donc, ne t’en fais pas, tu peux les lire sans problèmes.” Je continue de fouiller dans le carton. Je retrouve des objets que j’avais oubliés. Des babioles qu’elle a probablement ramenés de ses voyages. Des souvenirs qui ont un intérêt sentimental pour elle, mais pas pour nous. Ce serait bien que je fasse la même chose. Non pas pour mes enfants. A vingt-huit ans, ma vie sentimentale est digne du désert de Gobi. Alors, je n’imagine même pas quand j’aurais la possibilité de tomber enceinte. Mais plus pour les futures générations d’agents ou pour mes neveux et nièces, si Riley a plus de chance que moi. Un carton plein de souvenirs d’une vieille fille, ce serait merveilleux, non ? Les gamins de Riley l’ouvriraient pour découvrir la vie d’une agent célibataire endurcie qui vivrait entourée de ses cinquante chats, isolée dans une cabane en bois. Ils y plongeraient pour s’effrayer et découvrir des trucs glauques. “Je me demande pourquoi nos parents ne m'ont pas beaucoup parlé d'elle. J'ai l'impression qu'ils la connaissaient mal. ” Je hausse les épaules. Je ne m’étais jamais aperçue que nos parents ne lui en ont jamais parlée. A croire qu’ils ont épuisé tout leur stock d’histoires avec moi. Elle a raté de belles histoires extraordinaires. Nous avons eu deux éducations différentes. Deux manières de grandir. Deux façons de voir le monde. J’étais la première. L’aînée. Celle sur laquelle les espoirs sont les plus forts. Celle qui a la chance d’être l’unique enfant pendant quelques années. Riley était la cadette. La dernière. Nos parents n’ont jamais eu trop de temps pour elle, j’ai l’impression. Ils n’ont jamais pris la peine de la couvrir d’amour comme ils l’ont fait avec moi. C’est de là que viennent nos différends. C’est de là que viennent nos confits. “J'espère vraiment changer la donne. Je pense qu'en apprendre sur elle… ça m'aidera moi. ” Nos origines sont définies par notre passé. Nos origines sont impactées par les choix de nos aïeux. En plus de découvrir l’histoire des Carter, Riley pourrait découvrir une inspiration. Un modèle. Une raison supplémentaire de rester et de donner le meilleur d’elle. “C'est important de savoir d'où on vient, pas vrai ?” Bien des gens ne font pas la démarche. Certains s’en fichent. D’autres se penchent sur la construction de leur arbre généalogique. Et puis, il y a ceux qui ont accès à des outils de pointe pour découvrir tout un pan de l’histoire. Dans ce cas là, ce ne sont plus des simples noms apposés sur une branche. “Et tu vas voir, elle est extraordinaire ! On a une grande-tante assez impressionnante.” Peut-être que Riley comprendra enfin mon ambition d’entrer au S.H.I.E.L.D. Peut-être qu’elle comprendra pourquoi j’ai autant excellé. Peut-être que certains points s’éclaircirons. Cette boîte contient notre passé, mais elle peut influer sur notre futur. Cette sensation est tellement étrange. Je récupère mon verre de vin. J’en avale une gorgée. Ils ne se sont pas moqués d’elle, pendant sa mission. Ce vin est un pur délice !

Je pioche un objet circulaire. Une balle, peut-être. Mais métallique. DIeu seul sait ce qu’il peut y avoir à l’intérieur. Je la fais rebondir dans le creux de ma main. Une bombe ? Une arme nucléaire ? Rien ? Je n’ai pas cherché à quoi peuvent correspondre tous ces objets. Il faudrait peut-être que je les emmène à Stark. Il aurait une idée, lui. Il saurait. Il me lancerait un regard qui dirait “m’enfin, ça se voit, non ?”. Tout coule toujours de source pour lui. Mais ça pourrait être un vrai trésor. Je croise le regard figé de Peggy. Immortalisée a une vingtaine d’années, sur une photo en noir et blanc. Même à travers l’image, à travers sa pose, on perçoit sa force de caractère. “Je n’aurais pas aimé être un de ces hommes dont elle a botté le cul.” Forte, caractérielle, indépendante. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Encore aujourd’hui, alors qu’elle perd totalement la tête. Elle a toujours cette flamme qui brille dans son regard. Une flemme de défi. Elle a dû faire frémir de peur ses collègues. Une agente redoutable. L’interphone se met à grésiller dans l’entrée. Mon estomac grogne en réponse. C’est l’heure de manger ! La délivrance. Je pose mon verre et la balle en acier sur la table. “J’y vais.” J’ouvre la porte de l’immeuble au livreur. J’attrape mon porte-monnaie. Je pars à sa rencontre dans les escaliers. Je fuis un peu la normalité de cette conversation. Le caractère exceptionnel. Nous n’avons pas haussé le ton. Nous avons échangé plus que quelques mots. Je lui ai même montrée mon carton de reliques. C’est normal. Une relation normale entre deux soeurs. C’est surréaliste. Je rencontre le livreur à mi-chemin. On échange billets contre pizzas. Le parcours en sens inverse m’attend. Je retourne dans l’ambiance presque chaleureuse de l’appartement. Presque agréable. Je pose les cartons à côté de celui de Peggy. “Au fait, comment tu te sens depuis… depuis ton coma ? Pas de vertiges ? Pas de nausées ? Pas de changements de caractère ?” Je crois que je ne lui ai jamais posé autant de questions à la fois. Je vois encore son visage paisible, endormi, blanc. Son visage de comateuse. Je vois encore son corps allongé dans ce lit d’hôpital pendant des semaines. Toucher un objet alien n’est pas commun. Encore moins d’en ressortir sans séquelles. Alors, je veille. Je m’inquiète. Discrètement. Je ne voudrais pas l’étouffer. D’ailleurs, rien que de poser cette question me fait l’effet d’une soeur chiante à mourir. Je me rattrape aussitôt. “Parce que si je dois découvrir un troisième téton ou une queue dans le dos, je ne m’en remettrais pas.” Voilà, c’est mieux. Je me sens moins imposante. Moins casse-pieds. Je me sens plus légère. Je lui tends son carton de pizza. J’attrape le mien et je m’installe à la table. Discuter avec Riley n’est pas de tout repos. Et j’ai encore tout le repas à tenir.
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Je suis contente que ma sœur décide de partager ces reliques avec moi. Vraiment, je ne pensais pas qu'elle ferait quelque chose comme ça. Elle aurait pu garder jalousement toutes ces traces de notre grande tante, comme un secret qui n'aurait appartenu qu'à elle. C'est parfois ce qui se passe dans les familles, on a envie que quelque chose nous appartienne et ne soit pas la propriété de tout le monde. Mais Sharon a décidé de partager, alors que je nous pensais trop éloignées l'une de l'autre pour vouloir parler de tout ça. Pour vouloir essayer d'être des sœurs dignes de ce nom. Et pourtant, plus les semaines passent, plus j'ai l'impression que c'est ce que nous essayons de faire. Au début ce n'était peut-être pas voulu, ça c'est juste fait comme ça. Et puis maintenant, je me prends presque à vouloir vraiment apprendre à connaître ma sœur, à me débarrasser de l'image que je me suis fait d'elle depuis des années, sûrement à tort. J'ai envie de savoir si nous pouvons devenir des amies, de savoir si on peut devenir une équipe, elle et moi. Ce sont des choses que je n'aurais jamais pensé souhaiter un jour. J'ai du mal à croire qu'on en soit là, et j'ai aussi du mal à croire qu'on ait pu un jour être si éloignées l'une de l'autre, aussi. J'avais construit ma vie sans elle, et depuis que je suis sortie du coma, elle est partout. Elle m'a aidée à me remettre, m'a offert le gîte et le couvert, et m'a même aidée à me faire à mon nouveau job. Si on m'avait dit il y a un an que j'en serais là aujourd'hui, franchement, je ne l'aurais pas cru.

« Ils ne seraient pas dans un carton chez moi, si c’était le cas. Donc, ne t’en fais pas, tu peux les lire sans problèmes. » me fait ma sœur, quand je demande si j'ai bien le droit de lire tous ces carnets. Ma question était peut-être idiote, mais je préfère demander que tomber sur des choses que je n'aurais pas du voir. Mais j'aurais du savoir que ma sœur est quelqu'un d'intelligent et de prudent, et qu'elle ne m'aurait pas offert le droit de regard sur tout ça, si elle n'avait pas été sûre. Sans compter qu'elle ne serait pas en possession de ces carnets s'ils avaient renfermé des secrets du Shield. L'organisation savait garder ses mystères les plus sombres. Sharon continue de sortir divers objets des cartons, des petites choses qui pour nous n'ont peut-être aucun sens, mais qui devaient en avoir beaucoup pour Peggy. J'ai l'impression de découvrir tout un nouveau pan de mon héritage, et c'est presque émouvant. Quand je parle à Sharon de l'importance de découvrir d'où l'on vient, elle semble plutôt d'accord avec moi. « Et tu vas voir, elle est extraordinaire ! On a une grande-tante assez impressionnante. » Je n'en doute pas, surtout maintenant que je suis entrée à mon tour au Shield et qu'on m'en parle comme la femme la plus importante de l'organisation. Une vraie déesse.

« Je n’aurais pas aimé être un de ces hommes dont elle a botté le cul. » fait Sharon en observant de près l'un des objets des cartons. Nous sommes interrompues dans nos fascinations pour les reliques quand la sonnette se manifeste. Je sens mon ventre qui se plaint, et l'idée que notre repas va arriver dans quelques secondes me rend presque hystérique. Sharon s'occupe d'aller chercher les cartons de pizza et quand elle les ramène sur la table, je me jette presque immédiatement sur la mienne, délaissant les cartons plein des affaires de Peggy. « Au fait, comment tu te sens depuis… depuis ton coma ? Pas de vertiges ? Pas de nausées ? Pas de changements de caractère ? » fais Sharon tandis que je mords avec voracité ma première part. J'avoue que je me sens un peu moins bien, tout à coup. « Parce que si je dois découvrir un troisième téton ou une queue dans le dos, je ne m’en remettrais pas. » Je lâche un rire un peu surpris, manquant de m'étouffer avec ma pizza. Franchement, je ne m'attendais pas à entendre le mot téton dans la bouche de ma sœur, ou même ce genre de blagues… « Non, vraiment, tout va bien. » Je réponds, presque par réflexe. Mes réflexes de défense. Alors qu'en fait, tout ne va pas si bien. J'avale difficilement ma pizza, et continue à manger comme si de rien n'était pendant quelques secondes. Puis mes défenses tombent, peut-être parce que nous nous sommes rapprochées ce soir, peut-être parce que j'ai juste besoin d'en parler à quelqu'un. « En fait... » Je pose ma part de pizza. « Je ne suis pas sûre. » je lâche, un peu hésitante. Je prends ma tête dans mes mains. « Je me sens bizarre. Parfois, j'ai l'impression que c'est juste parce que ma vie a changé mais... » Je laisse une petite pause. « J'ai très souvent des maux de têtes fulgurants qui me réveillent en pleine nuit. Mais ne t'inquiètes pas, j'en ai parlé à mon médecin au Shield et il n'a rien vu pour l'instant, il pense que c'est du au traumatisme. À vrai dire je pense qu'il ne sait pas trop et qu'il n'ose pas me dire qu'il n'a aucune idée de ce qui m'arrive. » Mon regard est dans le vide désormais, mes sourcils froncés. « Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a changé. Mais je me sens différente. Je… C'est déstabilisant. »
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Manger aussi tard n’est pas une vie. Il devrait y avoir une loi qui nous forcerait à manger plus tôt. Peu importe où on est. Peu importe le contexte. Peu importe avec qui l’on est. Une loi qui obligerait à se nourrir. J’ai le ventre tordu par la faim. Il grogne. Il se débat. Il veut à manger. Oui, j’ai un estomac capricieux. Si pendant l’enfance, on se cantonne à une heure précise pour manger. Ce n’est plus le cas lorsque l’on grandit. On cuisine lorsqu’on en a le courage. On cuisine à n’importe quelle heure. Parfois, les repas de famille me manquent. Je n’avais plus qu’à mettre mes pieds sous la table et à déguster ce qui était préparé. Une vie innocente, loin des tourments. Une vie où on n’imaginait pas les problèmes des adultes. Je mords rageusement dans une part de pizza. C’est gras. C’est plein de sauce tomate. On est à mille lieues du plat digne d’un régime. Mais c’est ça qui est bon. Nous nous donnons assez au quotidien pour nous permettre de manger aussi gras que possible. Au pire, je roulerais jusqu’au tatami demain. Mâcher semble être un sport oublié depuis ce midi. J’ai l’impression que ma mâchoire s’est ramollie. Elle se remet vite d’aplomb. Le réflexe de mastication revient, à mon plus grand plaisir. Bientôt, la première part est dévorée. Bientôt, mon ventre cesse de hurler son vide. Je prends le temps de m’intéresser à ma soeur. Je prends le temps de m’inquiéter pour sa santé. Le S.H.I.E.L.D. a besoin de savoir si elle va bien. Il a besoin d’avoir des nouvelles régulièrement. Il a besoin d’une observation constante pour empêcher d’éventuelle catastrophe. Mais je l’interroge surtout en tant que soeur. Il est hors de question de la revoir alitée. Il est hors de question d’attendre son rétablissement. J’ai déjà assez souffert de ne pas pouvoir l’aider. Elle n’a pas intérêt à recommencer. Je me lève pour récupérer de l’essuie-tout. Je retire le gras de mes doigts, avant de m’emparer de mon verre de vin. L’entendre rire est tellement agréable. A une époque, j’avais l’impression qu’elle rigolait pour se moquer de moi. Ce qui n’est pas le cas à cet instant. “Non, vraiment, tout va bien.” Je la dévisage, sceptique. Je sens que quelque cloche. Je sens qu’elle a répondu automatiquement. Tout le monde fait ça, de nos jours. On pose la question sans vraiment y penser et on y répond de la même manière. J’avale un nouveau bout de pizza. “Tant mieux.” Je fais mine de lâcher l’affaire. De me contenter de cette réponse. Alors que ce n’est pas le cas. Donc, elle a vraiment un troisième téton qui pousse ? Non, quelque chose de plus sérieux. Quelque chose qui la pousse à me cacher la vérité. Elle sait pourtant que c’est peine perdue. Je ne suis pas arrivée où j’en suis, grâce à ma naïveté. Ce n’est pas Riley qui me dupera.

Durée mes années au S.H.I.E.L.D., j’ai aussi appris que laisser mariner une personne peut l’inciter à se confier. J’applique cette méthode. Je ne relance pas la conversation. Je me contente de m’alimenter sagement. “En fait...” Bingo ! Je relève les yeux de ma pizza, mimant la surprise. L’expression de Riley est torturée. Elle est mi-inquiète, mi-incertaine. Elle ne sait pas si elle doit m’en parler ou pas. Elle ne sait pas si elle doit s’en soucier ou pas. J’abandonne ma pizza. Je n’ai plus faim. Je n’ai plus envie d’ingurgiter quoi que ce soit. Je redoute ce qu’elle va dire. Je redoute ce qu’elle va m’annoncer. “Je ne suis pas sûre.” Mince… Derrière son joli sourire se cache des inquiétudes. Elle ne m’en aurait pas parlée si je ne lui avais pas posée la question. Je ne peux que la comprendre. Nos relations n’ont jamais été excellentes. Confier ses faiblesses à l’autre est un pas que nous ne sommes pas encore prêtes à franchir. Et pourtant, Riley est sur le point de le faire. “Je me sens bizarre. Parfois, j'ai l'impression que c'est juste parce que ma vie a changé mais...” Mais il y a autre chose. J’ai envie de la secouer pour qu’elle parle plus vite. J’ai envie de la harceler de question. Au lieu de cela, je ramène mes pieds sur ma chaise et je les enveloppe de mes bras. Je pose mon menton sur le genou. Une position de protection. Une position pour affronter ses nouvelles. Elle se sent bizarre. Ce pourrait être pour n’importe quelle raison… Sa nouvelle vie, une indigestion, une carence, une forte fatigue, une grossesse… Attendez, une grossesse ? Le verre de vin, sa taille fine… Non, pas une grossesse. “J'ai très souvent des maux de têtes fulgurants qui me réveillent en pleine nuit. Mais ne t'inquiètes pas, j'en ai parlé à mon médecin au Shield et il n'a rien vu pour l'instant, il pense que c'est du au traumatisme. À vrai dire je pense qu'il ne sait pas trop et qu'il n'ose pas me dire qu'il n'a aucune idée de ce qui m'arrive.” Ne t’inquiète pas. Riley est drôle. Très drôle. Est-ce qu’elle était là, quand il a fallu la veiller jour et nuit pendant son coma ? Est-ce qu’elle était là pour annoncer la nouvelle à nos parents ? Est-ce qu’elle était là quand on a découvert qu’elle a touché un objet alien ? Non. Alors, elle m’excusera, mais je vais m’inquiéter. Les médecins sont parfois des incompétents, même ceux du S.H.I.E.L.D. En particulier lorsqu’il s’agit des conséquences d’une exposition extraterrestre. Ils ont encore beaucoup à étudier dans ce domaine. “Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a changé. Mais je me sens différente. Je… C'est déstabilisant.” Je fronce les sourcils. Elle se sent différente. Je la sens différente. Différente de ce qu’elle était au lycée. Différente de ce qu’elle était adolescente. Mais ce n’est pas de cette différence dont elle parle.

Okay, je vois...” En fait, je ne vois pas du tout. Je vois seulement que la situation est incontrôlable. Je vois seulement que je ne peux pas l’aider. Je vois seulement que je n’ai pas les réponses. Nous avons besoin d’un spécialiste. Nous avons besoin de quelqu’un qui a vécu outre-Terre. Nous avons terriblement besoin de réponses. Je pose mon regard sur Riley. J’essaye de ne pas paraître soucieuse. J’essaye d’être la plus rassurante possible. J’efface mon front plissé par l’inquiétude, mes sourcils arqués par le souci. Je les remplace par mon masque placide de l’agent pleine de sang-froid.  “Tu te sens différente comment ? Des sautes d’humeur, des changements corporels, des capacités physiques ?” Mon domaine de prédilection n’est pas la médecine, ni la biologie. J’excelle plutôt dans l’infiltration et l’espionnage. Toutefois, je veux comprendre. Je veux comprendre en quoi ces modifications l’affectent. De quelle manière. Riley est ma soeur et même si nous cohabitons sous le même toit depuis plusieurs semaines, elle est toujours un mystère. Je ne la connais pas assez pour déceler un changement de caractère. Je ne la connais pas assez pour remarquer une différence physique. Sans parler des missions où je ne suis pas là pour voir comment elle se débrouille. Nous nous voyons seulement une ou deux heures par jour, lorsque nos emplois du temps coïncident. Il faudra que j’interroge ses coéquipiers les plus réguliers. Ils seront les meilleurs juges. “Est-ce que tu es sûre que ça vient de l’objet que tu as touché ?” Reprenons tout depuis le début. Si c’est suite à son toucher malencontreux, il y a de quoi s’inquiéter. Sinon, il peut aussi s’agir d’une psychose, d’un sentiment que plus rien ne va. Il existe forcément une explication psychologique à cette histoire.


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Je n'en ai parlé à personne, de ce sentiment d'être différente. On ne peut pas dire que j'ai beaucoup d'amis dans le coin. Depuis que je suis arrivée, à part ma sœur et mes collègues, avec qui je ne traîne en général pas en dehors des missions, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de rencontrer du monde. Je ne vois personne à qui je puisse parler de tout ça. Sharon est la personne qui est la plus proche de moi depuis des mois, aussi fou cela puisse-t-il paraître. Alors bien sûr, j'ai parlé à mon médecin... Mais on ne peut pas vraiment dire que c'est pareil. Ce n'est pas vraiment quelqu'un à qui ont peut parler ouvertement de ses sentiments, ce genre de choses. « okay, je vois... » Sharon semble sceptique. Je vois qu'elle réfléchit, mais je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise chose. Je ne la connais pas assez bien pour me rendre compte de ce qui se trame dans sa tête. J'espère juste qu'elle n'est pas aussi anxieuse par rapport à tout ça que moi. Je n'en laisse pas paraître grand-chose auprès de mes collègues, mais tout ça me tracasse quand même relativement. « Tu te sens différente comment ? Des sautes d’humeur, des changements corporels, des capacités physiques ? » Elle a reprit ses manières d'agent, et encore une fois, je ne sais pas vraiment comment l'interpréter. J'espère que ce n'est pas mauvais signe. « Est-ce que tu es sûre que ça vient de l’objet que tu as touché ? » ajoute ma sœur, qui semble essayer de dresser la liste exacte afin de me faire le diagnostic le plus plausible possible. Je baisse les yeux sur ma pizza, pensive. Au fond, je n'ai moi-même pas vraiment de réponses à ces questions. Je me sens juste.. différente.

« Je ne sais pas trop... » Comment parler de tout ça alors que je suis incapable moi-même de définir ce qui se passe ? « Il n'y a pas de changements physiques, pas non plus de capacités, du moins je crois. » Je repense à ce qui s'est passé lors de notre intervention à New-York, du malfrat qui s'est retrouvé couvert de plaques étranges quand je l'ai touché. Bien sûr, que ça me reste en tête, que je me dis que peut-être... Mais c'est impossible. Je ne vois pas comment ce serait possible. C'était un horrible hasard, un malheureux hasard. Cela faisait peut-être même partie de ses capacités, je ne sais pas. Après tout, on ne sait jamais, avec les mutants, pas vrai ? « C'est peut-être du au traumatisme. » Je hausse les épaules et fais de mon mieux pour arborer un visage rassurant et souriant. « C'est même sans aucun doute ça. Je veux dire... On ne se remet pas d'une rencontre avec un objet alien comme d'une grippe. C'est normal que j'ai des petites séquelles. Ça va passer avec le temps, même mon médecin me l'a dit. » Je lui offre un petit sourire. « Pas de souci à te faire, je te l'assure. Tout va bien. J'ai peut-être besoin de sommeil plus qu'autre chose. Finalement, je ne me suis pas beaucoup reposée depuis que je suis sortie du coma. » Je reprends ma part de pizza. Puis je prends mon verre de vin et le fait tinter contre celui de ma sœur « Moi je dis, buvons au bel héritage des Carter que nous allons, je l'espère, honorer du mieux possible. » Je lance un regard au carton d'affaires de Peggy. « Elle le mérite bien. »

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My sister, you got so much to bear, You can spread your wings, learn how to fly, Now it’s your turn to shine your light, My sister, you got so much to bear, Now there’s love, joy and hope in the air, You can spread your wings, learn how to fly, Now it’s your turn, Shine your light, (Sister)

Ressentir de l’inquiétude pour ma soeur est nouveau. C’est encore un sentiment que je découvre. C’est encore un sentiment que j’apprends à dompter. Il faut dire que je n’ai pas été la soeur modèle. Adolescente, je lui adressais très peu la parole, trop concentrée sur mes études et sur mon objectif. Adolescente, je ne m’intéressais pas à elle. Adolescente, j’étais égoïste au point de ne rien faire pour me rapprocher d’elle. Mais depuis quelques semaines, je découvre. J’apprends. J’essaye. Le rôle de la soeur n’est pas facile à adopter. Il y a un juste milieu à trouver. Il y a un juste équilibre à découvrir. Sauf que cet équilibre, je ne l’ai pas encore. Je fais un pas pour mieux reculer de deux. Je me fais bavarde un jour, puis silencieuse un autre. Je ne sais pas quand je l’embête, quand je l’ennuie, quand je suis imposante. Néanmoins, il y a un sujet sur lequel je suis intransigeante. Il y a un sujet sur lequel je me fiche de la blesser, de l’énerver, de la vexer. La santé. Depuis qu’elle a atterri chez moi, la santé est ce qui me préoccupe. Depuis qu’elle a été plongée dans le coma, sa santé est un sujet d’inquiétude perpétuel. J’essaye de faire des efforts. J’essaye de ne pas paraître insistante ou envahissante. J’essaye d’être détachée. Une image que je parviens à conserver. Alors que ma crainte est de rentrer du travail et de la voir, inconsciente. Alors que ma crainte est qu'il lui arrive un accident. J’ai beau plaisanter sur le sujet, je n’en suis pas moins sérieuse. Être soeur, c’est aussi ça. C’est aussi se faire casse-pieds pour des sujets importants. C’est aussi se faire haïr pour avoir pris soin de l’autre. Être soeur n’est pas un job facile. Ce n’est pas demain que je remporterais la palme de la soeur de l’année. Comme dans tous les domaines, j’ambitionne de faire au mieux. De m’améliorer. De m’investir. D’être la soeur aînée que je n’ai jamais été. “Je ne sais pas trop…” Je ne suis pas médecin. Je ne suis pas psychologue. Il va falloir m’aider. Elle va devoir faire mieux, si elle veut que je comprenne. ‘Je ne sais pas trop’ est trop vague. Trop global. Trop imprécis. Elle doit bien avoir des ressentis. Elle doit bien avoir des changements physiques ou psychologiques. Elle doit pouvoir en définir quelques uns. “Il n'y a pas de changements physiques, pas non plus de capacités, du moins je crois.” Je lève un sourcil sceptique. Elle croit. Elle n’est pas certaine. Elle me laisse dubitative. Si elle n’est pas sûre de ses capacités, c’est qu’il doit y avoir une raison. Une raison qui l'incite à se questionner. Une raison qui insuffle de l'anxiété. Son sourire ne me rassure pas. Au contraire. J’y vois une tentative de me noyer sous une fausse assurance. J’y vois une volonté de fuir les questions.

C'est peut-être du au traumatisme.” Je vais devoir me renseigner sur la question. Interroger son médecin afin de vérifier que cela est possible. Néanmoins, je doute que son impression de changer est en rapport avec le traumatisme. Et quand bien même il s’agisse des conséquences de son accident, pourquoi ne pas aller voir un spécialiste ? Son explication ne tient pas debout. Son explication est bancale. Son explication ne me satisfait pas. “C'est même sans aucun doute ça. Je veux dire... On ne se remet pas d'une rencontre avec un objet alien comme d'une grippe. C'est normal que j'ai des petites séquelles. Ça va passer avec le temps, même mon médecin me l'a dit.” Médecin qui n’a sans doute pas voulu l’inquiéter. Médecin qui a cru bien agir en lui disant que ses symptômes disparaîtraient. Mais comme elle le dit si bien, on ne se remet pas facilement d’une rencontre avec un objet alien. Je crains que ce qui l’attend soit plus atroce qu’un troisième téton ou qu’une queue dans le dos. Je crains que ce soit bien pire. Des pouvoirs. Un virus. Un changement de comportement. Elle pourrait souffrir de tout et de n’importe quoi. “Pas de souci à te faire, je te l'assure. Tout va bien. J'ai peut-être besoin de sommeil plus qu'autre chose. Finalement, je ne me suis pas beaucoup reposée depuis que je suis sortie du coma.” Je ne suis pas si facile à convaincre. Je ne suis pas si facile à endormir. Elle a éveillé mes inquiétudes. Elle n’arrivera pas à les apaiser ainsi. Avec quelques mots. Avec un sourire. Avec un détachement. Il m’en faut bien plus. Il me faut des certitudes. Il me faut des faits. Il me faut des preuves. Se reposer lui permettra peut-être de voir plus clair ses problèmes, mais le repos ne résoudra rien. Le repos n’est qu’un placebo de plus. Une illusion que tout va mieux. Un espoir que tout s’améliore. D’accord, qu’elle se persuade que le sommeil résoudra ses problèmes. Pour ma part, je ne vais pas en rester là. Je vais secouer son médecin. Je vais l’inciter à voir plus loin que les simples résultats des analyses. J’ai l’impression qu’elle baisse les bras. J’ai l’impression qu’elle ne cherche pas à savoir. Qu’elle a peur de savoir. J’ai l’impression qu’elle n’a pas le courage d’affronter la réalité. Et je crois que la Riley qui se contente d’un diagnostic hasardeux ne me plaît pas. J’aurais aimé découvrir une Riley combative, déterminée à savoir. Mais après tout, je ne suis pas à sa place. J’aurais peut-être peur, moi aussi. J’aurais peut-être tendance à minimiser les changements. J’aurais peut-être envie de fermer les yeux.

Moi je dis, buvons au bel héritage des Carter que nous allons, je l'espère, honorer du mieux possible.” Elle change de conversation pour mieux s’éloigner des problèmes. Si nous n’étions pas encore en phase de découverte l’une de l’autre, j’aurais ramené sa santé au coeur de la conversation. Sauf que je ne sais pas comment elle pourrait réagir. Sauf que je n’ai pas envie qu’elle s’éloigne. Sauf que je ne souhaite pas la perdre, maintenant que nous nous sommes retrouvées. Enfin, plus ou moins. Alors, j’attrape mon verre. J’accepte que le sujet soit rangé. Je capitule pour cette fois. Uniquement pour cette fois. Nos verres émettent un son cristallin lorsqu’ils se percutent. Un son doux et agréable, bien loin de la brutalité des bruits de combat et d’explosion. Bien loin de notre quotidien. “A Peggy.” Qui aurait cru que, bien des années plus tard, les souvenirs de notre aïeule nous réunirait ? Il faudra que je pense à remercier Peggy, lors de ma prochaine visite. “Elle le mérite bien.” J’ai un sourire à cette pensée. Si Peggy n’avait pas été membre d’une organisation gouvernementale, elle aurait pu marquer la société avec sa force de caractère. Elle aurait pu marquer l’Histoire. Mais au lieu de cela, son travail reste un secret pour le commun des mortels. Elle n’a pas connu le succès qu’elle mérite. Une dernière part de pizza. Une dernière gorgée de vin. Et ça y est, la fatigue revient. “Bon, je vais me coucher. Et tu devrais en faire de même.” Je débarrasse nos cartons de pizza et nos verres. Je ne lui donne pas l’opportunité de protester. Elle l’a dit elle-même : elle a besoin de repos. Autant commencer dès ce soir. Autant qu’elle réalise rapidement que le sommeil ne résoudra pas ses problèmes. Je ne suis pas sûre de réussir à dormir ce soir. Je ne suis pas sûre d’avoir l’esprit tranquille, après ce que je viens d’apprendre. Mais demain, je serai en forme pour faire avancer les choses.


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J'ai entendu parler plusieurs fois de personnes qui ont eu des rencontres avec des objets aliens et qui s'en sont sortis avec de drôles de capacités, qui ont parfois même fini par les consumer. Ce n'est pas si étonnant que les choses puissent mal se terminer. Après tout, les artefacts ne sont pas conçus pour l'organisme humain, mais pour quelque chose de bien différent. Souvent, de bien plus fort, de bien plus résistant. Avant d'entrer au Shield, je pensais que l'être humain était une force de la nature. Il a appris a dominer sa planète, mine de rien, malgré le fait qu'il ne soit pas le roi de la chaîne alimentaire. J'ai toujours cru en l'être humain, et en sa capacité à déplacer des montagnes. Et puis j'ai appris l'existence d'autres mondes, de créatures au génome différent, créé par des planètes bien plus hostiles, ou de personnes aux capacités si dangereuses qu'elles seraient capables de détruire tout ce que l'être humain a construit jusqu'à aujourd'hui. C'est une nouvelle avec laquelle je n'ai pas encore totalement réussi à faire la paix. J'ai envie de garder espoir, et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai décidé de mettre mes compétences au service de l'organisation… Mais parfois, j'ai l'impression que tout ce que nous sommes en train de faire n'a peut-être pas de sens. Du jour au lendemain, des aliens peuvent envahir la terre et décider de la rayer de l'univers sans même faire d'efforts. C'est quelque chose de terrifiant. Ils sont beaucoup à avoir l'espoir que les choses s'amélioreront, que nous pouvons faire face… Et je pense que c'est ce qui me pousse à continuer. Sans compter mon envie de vivre, bien entendu. Savoir que des dieux comme Thor, ou des asgardiens comme Lady Sif viennent nous prêter main forte pour combattre tout ce qui nous tombe dessus, c'est plutôt rassurant, au fond.

Je sais que cet artefact m'a changée, mais je crois que je ne sais pas encore tout à fait à quel niveau. C'est juste un sentiment, un instinct étrange. J'y pense souvent, et forcément, j'en reviens toujours à ces histoires qui se sont mal terminées, recensées par le Shield. Mais pour l'instant, rien de particulier ne s'est manifesté, si ce ne sont ces maux de tête, qui peuvent être de simples séquelles. Je sais que je ne devrais pas me tracasser de la sorte. Cela fait des mois que je suis sortie de tout ça, et je vais bien, du moins je crois. Je devrais arrêter de me faire peur pour rien en parcourant les dossiers des gens qui ont vécu ça avant moi. Mais c'est plus fort que moi. J'ai l'impression que je passe à côté de quelque chose me concernant. Et c'est terriblement frustrant de ne pas pouvoir mettre le doigt sur ce que c'est. Autour de moi, personne n'a remarqué quelque chose d'étrange… Je n'ai aucune piste. Pas la moindre. Et je ne sais pas quoi faire de ça.

Sharon lève son verre à son tour et le dédie aussi à Peggy. Elle me suit dans mon changement de sujet, et je me demande si c'est parce qu'elle a compris que quelque chose n'allait pas et que je n'avais pas envie d'en parler. Je suppose que oui. Après tout, elle est agent du Shield, elle a de l'expérience dans ce genre de trucs, j'imagine. Je lui suis reconnaissante. Quand nous finissons de manger, Sharon débarrasse la table sans même me demander mon avis. « Bon, je vais me coucher. Et tu devrais en faire de même. » Je ne peux pas lui en vouloir, très franchement. Je me sens tellement épuisée que je pourrais m'endormir sur la table, là tout de suite. Je l'aide à finir de ranger la cuisine avec un bâillement. Puis je pars en direction de ma chambre. Au moment de passer l'encadrement de la porte, je me tourne une dernière fois vers ma sœur, avec un sourire. « Bonne nuit, et… Merci. » C'est un merci sincère. Pour ses confessions sur Peggy, pour cette soirée entre sœurs qui est sûrement la première depuis des années. J'espère que ce n'est pas la dernière.
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