S’il y a bien une chose pour laquelle John est doué, hormis d’utiliser ses flammes, c’est d’observer ce qu’il se passe autour de lui, surtout sans en avoir l’air. C’est quelque chose qui lui permet de récolter des informations sans pour autant avoir à trop interagir avec les autres mutants. Si ça s’était arrangé dans sa dimension grâce à l’intervention de Robb, Xavier, et d’autres, comme Kitty, ici…C’est comme s’il avait rebooté. Le lien avec le roux est toujours aussi fort, voire même plus qu’avant par ce qu’ils ont vécus, et même avec Scott, Pyro est prêt à admettre que ça se passe mieux, sans pour autant être au beau fixe, soyons honnête. Les autres sont une autre histoire. Ils sont ces visages fantômes qu’ils ont perdus chez eux. Ils sont des versions des leurs différentes, perturbantes. Ils sont des gens qui ne les connaissent pas et qui croient pourtant pourvoir les juger. Le juger en particulier. Alors il préfère rester dans son coin généralement, hormis pour quelques exceptions : Xavier, cette figure paternelle qui lui a terriblement manquée, Kitty, qui ne semble pas si différente de celle qu’ils ont connus, hormis peut-être pour son âge et son expérience.

Penser à elle lui fait tourner les yeux vers quelqu’un d’autre se trouvant dans ce salon avec lui, parmi les quelques mutant bullant un peu après les entraînements intensifs que les adultes leur font subir. Danny Cavanagh. Il n’est pas aveugle et il a bien vu la façon dont lui et Kitty agissent ensembles, comment ils s’inquiètent l’un de l’autre, non, il n’est pas aveugle. Certains pourraient dire qu’il n’a aucun droit de s’immiscer dans cette histoire, de donner son avis, car il ne le connaît pas, et en vérité, il ne connait pas vraiment Kitty non plus. Elle n’est pas celle qu’il a connu, elle n’est qu’une autre version. Pourtant, la voir si jeune, alors que lui a l’impression parfois d’être un ancêtre après les Limbes, la voir hésitante parfois sur ses capacités et surtout la voir blessée (ce qui ne s’est pas arrangé après l’illusion de l’entraînement, et il va la voir tous les jours pour essayer de rendre sa convalescence un peu plus sympathique), a réveillé l’ours protecteur qui dors dans son cœur et qui ne cherche que des pupilles à protéger.

Alors le Danny, il s’en méfie. Honnêtement, de ce qu’il a pu voir, il tient sincèrement à Kitty et semble être un type décent. Pas forcément très futé, mais ça, il est loin d’être le seul et ça ne veut pas dire qu’il est un danger ou même juste une simple menace pour Kitty. Si fondamentalement, il n’y a rien qui le dérange à proprement parlé avec lui, c’est plus son lien avec la brune qui le dérange. N’allez pas y voir un relent de sentiments cachés de sa part, non, bien que ce serait son genre dans le fond. Non, il a simplement toujours considérer Kitty comme cette grande sœur qu’il n’a jamais eu, tout comme Robb est son frère de cœur, frère d’armes, frère d’âme, et il ne veut pas la voir souffrir. Il doit donc s’assurer que ce type comprend dans quoi il s’engage s’il compte devenir sérieux avec Kitty. Une territorialité et un protectionnisme qu’il n’a en théorie pas le droit de démontrer, mais les conventions n’ont jamais été quelque chose qui a un jour déranger John.

Il se lève du fauteuil où il se trouvait, refermant son carnet au passage qu’il range dans sa poche arrière, et va s’installer directement en face de Danny à la table où il s’est installé un peu plus tôt. Pas de demande si la place est prise, pas d’annonce, pas d’excuse de le déranger, rien. John n’est pas là pour faire des politesses, mais pour parler sérieusement avec lui, bien que son visage soit parfaitement neutre quand il s’assoit.

"Il faut qu’on cause toi et moi."

Une simple phrase qui pouvait vouloir dire beaucoup de choses, et qui laissait planer le doute sur ses intentions, ce qui l’arrangeait très bien.