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| HÉLOUISA ›› I JUST WANNA BE WITH YOU. | |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | i just wanna be with youI got a lot of things I have to do, All these distractions, Our futures coming soon, We're being pulled a hundred different directions, But whatever happens I know I've got you, You're on my mind you're in my heart, It doesn't matter where we are, It'll be alright Even if we're miles apart.C'est la dernière répétition avant le spectacle. Hélène a l'impression qu'elle va péter un câble. Elle adore faire partie du spectacle de l'école, c'était un peu son rêve quand elle était petite. Sa mère avait fait partie du spectacle de Westford High quand elle était elle-même à ce lycée, et Hélène adore regarder les photos de l'époque, où sa mère était sur scène, aidait à la construction des décors, ou juste entourée de ses amis de la troupe si on peut appeler ça comme ça. C'était son rêve et maintenant, il va se réaliser: dans cinq jours, ils se produiront devant toute l'école et leurs parents. C'est la dernière répétition et Hélène a l'impression qu'il y a encore tellement de choses à gérer. La chose la plus compliquée à gérer, c'est Louisa. C'est stupide. Ça fait trois ans qu'elles sont dans la même classe mais Hélène n'a jamais regardé Louisa avant de la voir faire ses débuts sur les planches de l'imposant théâtre de l'école. Elle a une soeur jumelle, tout comme elle a un frère jumeau, mais ses connaissances en matière de Hensleys s'arrêtent là. Ah si! elle est dans le même cours d'éducation sportive que sa soeur. Cette dernière est une pure salope. Louisa est... sympa. Ouais, sympa. Elles ont passé un peu de temps ensemble, avec la pièce. Elles jouent deux antagonistes dans la pièce: Hélène joue Ashley, la fille qui veut absolument sortir avec Zac pour être populaire alors que Louisa joue Vanessa, celle qui finit avec Zac parce qu'elle l'a séduit avec sa vraie personnalité... c'est stupide, dit comme ça, mais Hélène aime bien la pièce. Ça ressemble vraiment à une ambiance de lycée. Et puis c'est une pièce chorale, il y a plein d'autres personnages et de subplots. Vraiment, elles n'ont pas un rôle plus mis en avant que les autres. C'est juste deux meufs qui se battent pour un mec aussi nul que les autres. Pourtant, il faudrait vraiment être aveugle ou complètement insensible pour ne pas se rendre compte de la tension qui agite la pièce à chaque fois qu'elles jouent cette scène. Elle ne dure qu'une minute et demi mais à chaque fois, Hélène a l'impression que ça dure des heures. Elles sont sensées s'engueuler, en venir presque aux mains avant d'être interrompues par Corbin, le meilleur ami de Zac, qui les surprend en pleine confrontation sur le terrain de basketball... elles sont sensées se haïr. Ashley désire Zac le copain de Vanessa et Vanessa a remplacé Ashley dans le coeur de Zac. Mais Hélène a du mal à se mettre dans la peau du personnage, elle a du mal à faire croire qu'elle déteste Louisa. Le metteur en scène Jed a menacé de les renvoyer toutes les deux de la pièce si elles étaient pas meilleures, à chaque fois il dit ça, mais il ne le fait jamais parce qu'à chaque fois qu'elles sont sur scène, il y a quelque chose qui se passe. C'est pas de la haine, c'est autre chose. Et ça terrifie Hélène. Ils viennent de jouer la dernière scène: tous les personnages chantant une chanson (la seule chanson de la pièce, thank God) en regrettant déjà leurs années lycée et tout le monde se répartit en coulisses en se congratulant. Ils ont bien réussi cette dernière répétition. Hélène sourit à ses amis, à ses collègues d'une certaine manière. Elle évite le regard de Louisa. Dans la scène, elle l'attrape par l'épaule pour la menacer. Tout à l'heure, elle l'a attrapée par l'épaule, comme d'habitude, et son pouce s'est posé malgré elle sur sa gorge et elle a senti son coeur et ses yeux sont tombés sur ses lèvres l'espace d'un instant et elle a senti le coeur de Louisa s'accélérer et, pour l'amour de Dieu, elle n'a pas le droit de penser à ce genre de choses, c'est impossible, elle n'est pas une lesbienne. Le mot lui fait peur autant qu'il la dégoûte. Elle se rappelle de la sale tête Cara Underwood, en seventh grade, quand elles étaient à une pyjama party avec trois autres filles et qu'elle leur révélait qu'elle n'avait pas invité X ou Y parce qu'elle pensait qu'elles étaient des lesbiennes. Le mot était craché comme une injure, hell, le mot glissait comme une injure dans ses pensées quand elle l'y surprenait. Lesbienne, c'était dégueulasse et horrible et terrifiant et Hélène avait l'impression que d'y penser la faisait frissonner de dégoût et de rejet et d'haine. Elle avait aussi l'impression que penser ces choses impies se lisait sur son visage alors elle baissa la tête et fonça vers les toilettes, pour se passer de l'eau sur le visage et se débarrasser du maquillage pour la pièce. Elle est accrochée au lavabo comme à une ancre quand la porte des toilettes s'ouvre et évidemment que c'est Louisa Hensley. Elle la déteste. Elle veut qu'elle parte. Elle veut qu'elle reste. Après un vif regard noir, Hélène détourne les yeux, les plante dans son reflet, se passe un autre rideau d'eau sur le visage après l'avoir complètement démaquillé. Elle se sent vulnérable, sans maquillage, sans fard, sans masque, sans rien pour cacher la légère rougeur de ses joues. “ What's up, Hensley? ” se force-t-elle à dire d'un ton léger, prenant bien garde à ne pas croiser son regard dans le reflet alors qu'elle sort son rouge à lèvres pour en réappliquer un peu, juste un peu, de quoi avoir une excuse pour s'attarder dans ces toilettes en sa présence. “ We did pretty good don't you think? Heard you have been approached by Julliard for a scholarship or something? That's a-ma-zing. Just do what you did today on show day and you'll get it! You and Troy have such an a-ma-zing chemistry on stage!” C'est faux, mais ça, il faut être en coulisses pour le voir. Hélène n'a pas envie d'y penser, parce qu'elle sait aussi tout ce que l'on murmure en coulisses. Elle est faible. Son regard glisse sur le reflet, et tombe sur celui de Louisa. Et elle n'arrive pas à s'en détacher. |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | Louisa est faite pour ça. C'est ce qu'on lui dit depuis toujours, tellement qu'elle a fini par y croire. Franchement, au début, c'était pas vraiment son truc, le théâtre, la chanson, tout ça. Personne dans sa famille n'avait fait ça avant, et elle était plus intéressée par son skate et la batterie que par faire partie d'un club à l'école. Et puis ça lui est tombé dessus comme ça, quand sa classe a du faire une petite pièce de théâtre quand elle était encore en Middle School, et que tout le monde s'est accordé à dire qu'elle méritait le premier rôle qu'on lui avait accordé. On l'a beaucoup encouragée à continuer le théâtre, et comme ça lui donnait l'impression qu'elle était enfin bonne dans quelque chose, elle a suivi l'avis général et s'est inscrite dans le club. Elle a décidé de continuer au lycée parce qu'elle y a pris goût, vraiment. Mais elle n'envisageait pas vraiment une pièce qui puisse se terminer par une chanson. Mais on l'a entendu chanter dans sa douche pendant qu'elle était au sport, et on a trouvé qu'elle chantait si bien, qu'on a décidé d'ajouter une chanson finale à la pièce. Louisa sait que c'est un sacré truc, qu'on décide de modifier le spectacle rien que pour elle. Des centaines de lycéens seraient dingues à la simple idée, des centaines de lycéens ne rêvent que de ça. Elle, elle n'a rien demandé, et on le lui donne, tout cru dans la bouche. Parfois ça la met mal à l'aise, notamment vis-à-vis de quelques-uns de ses camarades qui sont des passionnés depuis l'enfance et qui rêvent de monter sur les planches de Broadway. Elle a essayé de garder secret le fait qu'elle est pressentie pour recevoir une bourse pour Julliard, mais le responsable du spectacle n'a pas tenu sa langue et a plus ou moins répandu le mot sans lui demander son avis. Elle a bien vu quelques regards jaloux, même si la plupart des participants au Musical l'ont encouragée et félicitée avec beaucoup d'amitié et de sincérité. Ils sont tous un peu devenus comme une grande famille, vu le temps qu'ils ont passé en dehors des cours à préparer ce spectacle qui marquera la fin de leurs années au lycée. Louisa passe sa vie avec eux dans l'auditorium, et quand ils ne répètent pas, ils donnent un coup de main à ceux qui construisent les décors et gèrent les lumières.
Seulement voilà, les choses n'ont pas été aussi roses qu'on pourrait l'imaginer, même si depuis le début, tout semble filer comme sur des roulettes pour le spectacle. Certes, le script a été vite bouclé, le casting rapidement trouvé, et très vite, tout le monde a réussi à entrer dans les rôles. Mais il y a eu des moments difficiles. Louisa se retrouve à devoir jouer la fille gentille, adorable, qui est amoureuse du personnage principal, joué par son meilleur ami Loukas. Ils ont mis du temps avant de trouver leur alchimie, tous les deux. Ils ont toujours partagé une sacré complicité, impossible à nier pour tous ceux qui les connaissent. Mais il y a un monde entre la complicité amicale et l'alchimie amoureuse, quand bien même ils sont tous les deux d'excellents acteurs. C'est quand ils ont enfin parlé de ce qu'ils avaient sur le cœur, de leurs doutes personnels sur leurs sexualités, qu'ils ont réussi à franchir un pas et à être complètement dans les rôles. Il leur a fallu ce spectacle pour se confier quelque chose qu'ils gardaient tous les deux pour eux, depuis des années, alors qu'ils sont amis depuis la primaire. C'est quand même dingue. Finalement, c'est le destin qui l'a voulu, sans aucun doute, et Louisa est heureuse de partager tout ça avec lui, même si au début, ça a été difficile. Mais ce problème qui s'est vite réglé n'est rien par rapport au cas Hélène. C'est de loin ce qui pose le plus de problème à Louisa sur les répétitions, depuis qu'ils ont commencé. Hélène, la belle brune qui joue sa pire ennemie dans sa pièce, celle qui veut absolument séduire son amoureux. Au début, il n'y avait rien de particulier. Cette drôle de tension entre elles, elle s'est créée au fur et à mesure, sournoise, étrange. Louisa a toujours fait de son mieux pour faire comme si ça n'existait pas, ou pour prétendre qu'elle ne remarquait pas ce truc bizarre qui se passait à chaque fois qu'Hélène entrait dans la pièce. Combien de fois a-t-elle oublié ses lignes? Combien de fois a-t-elle eu besoin de boire un bon coup d'eau avant leur scène, pour calmer un peu ses nerfs, ses émotions? Depuis le début, c'est un drôle de combat qu'elle mène contre ce drôle de truc qu'elle ressent pour Hélène. Elle n'en a pas parlé à Loukas, elle n'en a parlé à personne, effrayée par tout ça. Mais elle sait que les autres remarquent qu'il y a quelque chose de bizarre. Comme aujourd'hui.
Louisa est épuisée quand ils terminent la dernière répétition et qu'elle se rend dans les toilettes avant de rentrer chez elle. Son frère est censé passer la chercher, mais elle sait qu'il ne sera pas là avant un moment. Blue oublie toujours qu'il doit venir la chercher. Tout ce qu'elle espère, c'est qu'il sera clean. Parce qu'elle a peur qu'il prenne le volant en ayant consommé. Si c'est le cas, c'est elle qui conduira sur le chemin du retour, évidemment. Quand elle lève les yeux, elle se rend compte qu'Hélène est là, et un petit coup d'électricité la secoue. Les deux filles se regardent, et Louisa s'approche du miroir, sortant sa trousse de toilette de son sac. Sa camarade est déjà démaquillée, et la jeune femme ne peut s'empêcher de penser qu'elle est super, super belle. Beaucoup de filles ne ressemblent rien sans maquillage, mais elle... Eh bien elle, elle est tout aussi jolie. Elle aimerait être comme elle. Ou est-ce plutôt qu'elle aimerait être- Non. Elle ne peut pas penser à ça. Ce n'est pas sain. L'année touche bientôt à sa fin, bientôt elle n'aura plus à y penser. « What's up, Hensley? » demande la brune en remettant du rouge à lèvres. Louisa trouve ça jolie, mais elle regrette presque la teinte rosée de ses lèvres naturelles. Quand elle se rend compte que son regard s'est un peu trop attardé sur les lèvres et les gestes appliqués d'Hélène, elle détourne le regard et fouille dans sa trousse. « We did pretty good don't you think? Heard you have been approached by Julliard for a scholarship or something? That's a-ma-zing. Just do what you did today on show day and you'll get it! You and Troy have such an a-ma-zing chemistry on stage! » Louisa fait un petit sourire gêné. Elle met un peu de démaquillant sur un coton et commence à se débarrasser de son rouge à lèvres à elle, ignorant le regard d'Hélène qui s'est posé sur elle. « You really think so? That we have... excellent chemistry? » demande-t-elle un peu surprise, et Hélène comprendra clairement à sa voix qu'il est inutile de mentir, parce qu'elle sait très bien elle-même que c'est faux. « Well... Anyway... I... Thanks. » dit-elle, un peu gênée, le rose lui monte aux joues. « You were.. Amazing, today. » Elle déglutit avec difficulté. « You are way more talented than all of us. You should be the one getting a scholarship for Julliard. » dit-elle. Et elle le pense vraiment. Elle toussote un peu, légèrement gênée par cet aveu un peu trop sincère et élogieux. Elle repose son coton tâché de rouge et se tourne légèrement vers Hélène. « I'm sorry, for earlier. It's my fault. I wasn't... concentrated enough. » Nouveau toussotement. « I'll try to be better. I don't want Jed blaming you for my... lack of professionnalism. » Bordel, ça n'a aucun sens ce qu'elle dit. Manque de professionnalisme? Elle est clairement en train de mettre sa gêne en avant. Super. |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | i just wanna be with youI got a lot of things I have to do, All these distractions, Our futures coming soon, We're being pulled a hundred different directions, But whatever happens I know I've got you, You're on my mind you're in my heart, It doesn't matter where we are, It'll be alright Even if we're miles apart.« You really think so? That we have... excellent chemistry? » Non, véritablement non, et ça se lit sûrement sur le visage d'Hélène un quart de seconde avant qu'elle ravale jalousie et envie; elle est bonne actrice, après tout, l'a toujours été et a toujours voulu l'être. Elle se contente d'adresser un petit sourire encourageant à Louisa, l'air de dire: bien sûr que je le pense, avant de se redresser un peu en finissant d'appliquer le rouge à lèvres, abandonnant l'idée de se maquiller plus pour sortir. Après tout, elle va se contenter de se traîner jusqu'au parking de l'école et d'attendre Thomas et la fin de son entraînement de basket-ball pour retourner à la maison... où sa mère va lui demander de faire le debrief de la répétition. Hélène vit pour le théâtre, comme sa mère. Thomas trouve ça stupide, son père s'en fout. Elle vit pour le théâtre, mais elle ne sait plus très bien si elle adore ça parce qu'elle adore ça ou si elle adore ça parce que sa mère adore ça. « Well... Anyway... I... Thanks. » Elle semble si hésitante. Sans cesser de ranger ses affaires, Hélène lui adresse un regard en coin. “ You deserve it, ” dit-elle gentiment, le pensant sincèrement même si le ton un peu emprunté qu'elle emploie semble fake. « You were.. Amazing, today. » Et c'est à son tour d'être gênée, parce quelle n'a jamais eu l'impression d'être amazing à quoique ce soit: Hélène se fait remarquer parce que justement elle n'est pas remarquable, qu'elle est moyenne en tout mais n'échoue nulle part. Une ode à la normalité; une ode à l'ennui. Contrairement à Louisa, autour de laquelle tout le monde navigue et orbite, irrémédiablement attiré... « You are way more talented than all of us. You should be the one getting a scholarship for Julliard. » Et la gorge d'Hélène se bloque. Oui, elle aurait bien aimé avoir la bourse de Julliard. Elle aurait bien aimé avoir la bourse de n'importe qui, pour être honnête; mais on n'a pas de bourse quand on est moyens partout. Elle n'a pas encore fait son choix d'université, hésitant entre l'université de l'état et Tisch, de l'université de New York, mais si sa mère veut bien l'encourager à continuer dans l'art théâtral, son père quant à lui lui rappelle dès qu'il le peut qu'il n'y a aucun avenir dans l'art et qu'il refuse de payer pour des études inutiles... ouais, elle aurait tué pour cette bourse. Mais elle sourit tout de même, en adressant un regard en coin à Louisa. “ You're just being nice, dit-elle, toujours de cette voix un peu gentille et condescendante. You're amazing on stage as well, Louisa. It's only fair. ” Et bizarrement, elle le pense. Elle le pense vraiment. Hélène finit de mettre ses affaires dans son sac, et s'apprête à le mettre sur son épaule pour partir mais: « I'm sorry, for earlier. It's my fault. I wasn't... concentrated enough. » Elle arque un sourcil. « I'll try to be better. I don't want Jed blaming you for my... lack of professionnalism. — Your... lack of professionalism. ” Mais la question tombe à plat, tant elle est surprise. Hélène ajuste son sac sur son épaule en s'approchant de Louisa, pour la forcer à la regarder dans les yeux. “ Didn't notice, ” ment-elle avec aise, en haussant les épaules avec un petit sourire sur les lèvres. “ Don't think about it too much, Hensley. We'll do just fine at the opening night, you'll get your scholarship and next thing you know, you'll be flying to New York and becoming the next big actress in town. ” Elle a envie de lui dire qu'elle a oublié un peu de maquillage sur sa joue, qu'elle est mignonne quand elle est gênée, qu'elle aimerait qu'elle lui pardonne à elle son manque de professionnalisme; mais à la place, Hélène se contente de sourire. “ You're, uh... yeah, you're good. You're good and we'll be fine, you'll see. ” Elle est gênée, dodeline de la tête pour la saluer et fait un mouvement vers la porte des toilettes, mortifiée d'être si awkward avec elle. |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | « You're just being nice, » Louisa essaie de ne pas montrer qu’elle est un peu triste qu’Hélène ne prenne pas ses compliments au sérieux. Elle se sent un peu nulle. Pour une fois qu’elle prend son courage à deux mains et réussit à dire ce genre de choses, elle a l’impression que ça tombe à plat, et elle a envie de s’enterrer six pieds sous terre. « You're amazing on stage as well, Louisa. It's only fair. » La jeune femme sourit un peu, gênée. Elle n’aurait peut-être du rien dire, au final. Ça aurait facilité les choses. Elle se sent extrêmement coupable maintenant d’avoir commenté le fait qu’elle avait une bourse, parce que ça n’a fait que souligner davantage le fait qu’Hélène n’en ait pas. Oui, elle aurait mieux fait de se taire. Finalement, c’est peut-être mieux que la conversation dévie sur autre chose. Ou pas. « Your... lack of professionalism. » Le choix des mots la surprend, visiblement, vu la façon dont elle la regarde avec ses petits yeux marrons. Hélène s’approche un peu et Louisa ne sait pas trop si elle doit reculer ou non. « Didn't notice, » La jeune actrice ne répond rien, se contente de sourire un peu, toujours gênée. Bordel qu’elle se sent débile. Elle ne peut s’empêcher de se dire que ce n’est pas plus mal qu’elles soient dans les toilettes des filles et que personne n’assiste à cette scène. Elle est assez lucide sur la situation pour savoir que la tension entre elles deux peut se ressentir à mille kilomètres. C’est déjà le cas depuis les débuts de la pièce et tout le monde sait que ça n’a rien à voir avec de la haine. Ce n’est pas comme si elles étaient rivales et cherchaient par tous les moyens à mettre l’autre sur la touche comme dans les téléfilms Disney… Non, les filles se soutiennent, d’une certaine manière. Leurs rôles sont tous les deux intéressants, et Louisa, si elle n’avait pas obtenu le premier rôle, aurait été ravie d’avoir celui d’Hélène, un peu plus sombre et complexe. Mais Hélène est bien meilleure qu’elle pour jouer ces choses-là. « Don't think about it too much, Hensley. We'll do just fine at the opening night, you'll get your scholarship and next thing you know, you'll be flying to New York and becoming the next big actress in town. » Hélène sourit et ça fait encore un peu plus sourire Louisa, qui finit même par lever les yeux au ciel, parce que ce qu’elle dit est complètement absurde. « You're, uh... yeah, you're good. You're good and we'll be fine, you'll see. » Louisa acquiesce, et la brune commence à se diriger vers la porte des toilettes pour sortir, la laissant seule face au miroir, avec sa trousse de toilette encore posée sur le lavabo. L’actrice pince les lèvres, cherche dans son esprit quelque chose à dire ou à faire pour que la conversation ne s’arrête pas là. Demain, la pièce sera finie pour de bon et ça la désespère un peu de savoir qu’elles vont en rester là, qu’elles ne vont plus avoir d’occasions d’être ensemble, de discuter, sans une bonne excuse. « Hey. » fait-elle quand Hélène a la main sur la poignée de la porte, sans savoir ce qu’elle va dire ensuite. Un petit silence s’installe, et Louisa ajoute, un peu pressée : « Are you… Are you going home ? » La question est sûrement débile. « I was… I was thinking about getting pizzas… Would you like to… join ? » Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle est en train de faire. C’est comme si une autre personne avait pris sa place, quelqu’un de plus confiant et téméraire, quelqu’un qui se pose moins de question et qui écoute juste ce qu’elle ressent. « I… I would be really happy if you joined. » Elle respire un peu fort, sûrement trop fort. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu’elle est stressée. |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | i just wanna be with youI got a lot of things I have to do, All these distractions, Our futures coming soon, We're being pulled a hundred different directions, But whatever happens I know I've got you, You're on my mind you're in my heart, It doesn't matter where we are, It'll be alright Even if we're miles apart.« Hey. » Hélène est déjà en train de penser à Thomas, qu'elle va devoir attendre pendant encore une demi-heure qu'il finisse son entraînement pour qu'ils prennent tous les deux la voiture jusqu'à la maison. Généralement c'est elle qui conduit... à la maison, elle devra débriefer la répétition d'aujourd'hui à sa mère et surtout... surtout, lui dire que c'est Louisa Hensley qui a eu la bourse pour Juilliard. Ça ne va pas lui faire plaisir, ça, à sa mère, elle comptait tellement sur sa fille. Mais peut-être qu'Hélène n'est simplement pas assez douée, alors que Louisa a un talent naturel. Elle s'arrête tout pile quand Louisa l'interpelle, et se tourne pour la regarder, avide d'une raison pour ne pas rentrer à la raison, se confronter à l'indifférence du père et l'obsession de la mère. Elle arque un sourcil quand le silence s'étire, sourit en coin, amusée par la gêne évidente d'Hensley. Elle a toujours été bien dans ses baskets, Hélène, confiante et extravertie, et ça a toujours un peu le contraire, il lui semble, pour Louisa. « Are you… Are you going home ? » Elle hoche la tête, hausse une épaule. “ Yeah, I need to wait on my brother and then just... driving home and homework, I guess, ” dit-elle simplement, en observant les émotions se jouer sur le visage de Louisa, qui semble hésiter à quelque chose. Et puis ça sort: « I was… I was thinking about getting pizzas… Would you like to… join ? » Elle a l'air complètement stressée, quand les traits d'Hélène tombent, parce qu'elle ne s'y attendait pas et qu'elle est en train de réfléchir et que Louisa vient vraiment de la prendre de court. What? « I… I would be really happy if you joined. » Machinalement, Hélène se passe la langue sur les lèvres, avant de vite détourner les yeux, what the fuck, qu'est-ce qu'elle est en train de faire, pourquoi son coeur bat si vite, elle a l'impression de tomber du haut d'une falaise, c'est étrange et à la fois... pas si désagréable que ça. “ Yeah, I mean, sure, totally, sounds cool. ” Sa main retombe mollement de la poignée de la porte pour aller contre le reste de son corps. “ I'd definitely like that. Just let me text my brother... ” Elle s'empare de son téléphone, envoie un SMS rapide pour dire à Thomas de se démerder pour rentrer, elle prend la voiture. Elle fait semblant de continuer d'écrire en continuant à parler à Louisa, pour pas qu'elle voit combien ses joues sont rouges et son regard, nerveux. “ Shall we pick up some pizzas for everyone or... uh... just for you and me? ” |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | just wanna be with youhélène gaultier et louisa hensley
Hélène ne s’y attendait pas du tout. En même temps, comment aurait-elle pu s’y attendre alors que Louisa elle-même vient de se surprendre en lui proposant une chose pareille ? Devant l’air un peu étrange de la brune, Louisa panique. Elle va dire non, bien sûr qu’elle va dire non. C’était complètement débile, de sortir ça de nulle part ! Elle a sûrement bien mieux à faire, Hélène. Elle a plein d’amis, elle doit avoir une vie palpitante, bien plus palpitante et intéressante que la sienne. Pourquoi perdrait-elle son temps à aller manger une pizza avec la nana qui vient juste probablement de lui voler sa bourse pour Juilliard, hein? Elle doit la détester! Louisa a été tellement naïve! « Yeah, I mean, sure, totally, sounds cool. » La jeune Hensley vient tellement de se persuader (en l’espace dix secondes) qu'Hélène va dire non, qu’elle a presque l’impression que les mots qui sortent de sa bouche sont irréels. « I'd definitely like that. Just let me text my brother… » Elle vient vraiment d’accepter ! Louisa n’en croit pas vraiment ses yeux. Hélène pianote sur son smartphone, écrit un message à son frère pour lui dire qu’elle… qu’elle va quoi ? Manger une pizza avec une amie ? C’est étrange. Louisa est bien consciente que ce qu’elles partagent n’a rien d’une amitié normale entre filles, et à en juger par le comportement d’Hélène et ce qui se passe entre elles depuis des semaines, elle en est consciente aussi. Elle ne saurait pas trop définir ce qu’elles sont. Juste deux filles qui vont manger une pizza ensemble ? Louisa a envie de se foutre des baffes. « Shall we pick up some pizzas for everyone or... uh... just for you and me? » La bouche de Louisa esquisse un petit oh, parce qu’à vrai dire, elle n’y a pas pensé. Elle n’a vu que Hélène, un peu égoïste. Elle pince les lèvres. « well… all the others seem to be gone, so… » Elle esquisse un petit sourire en coin. « and my brother probably has forgotten me. » Elle lève les yeux au ciel, feignant d’être à l’aise. « Does it… » Elle regarde à terre, relève les yeux vers le portable d’Hélène, incapable de la regarder dans les yeux. « Does it bother you ? To go just with me ? I-- I would understand, you know… I don’t want you to say yes just to be nice, I really-- » Elle baisse les yeux, honteuse de s’emmêler un peu dans.. tout et n’importe quoi. Du bout du pied, elle tape dans l’un des carreaux du carrelage, un peu surélevé par rapport aux autres. « I didn’t want it to be that awkward, oh dear. » Peut-être qu’Hélène ne ressent pas du tout ce truc étrange qu’elle ressent. Peut-être qu’elle s’est fait des films et qu’elle est en train de s’humilier. Elle aurait mieux fait de se taire. Maintenant, les choses ne seront plus jamais pareilles à cause de sa bêtise! |
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it's a revolution, i suppose Invité | | | just wanna be with youhélène gaultier et louisa hensley
« No, no, don't say that, it's fine, it's me, I'm just-- » She’s just… what? Louisa est pendue à ses lèvres mais Hélène ne semble pas vouloir finir cette phrase qui pourtant semblait particulièrement importante. Qu’est-ce qu’elle a voulu dire, bordel, qu’est-ce qu’elle a voulu dire ? Elle est juste quoi ? Pas sûre que ce soit une bonne idée ? Dégoûtée que cette invitation ait eu des accents ambigus ? Finalement décidée à rentrer chez elle parce qu’elle a besoin de dormir ? Surprise par cette proposition qu’elle n’attendait pas de la part de Louisa ? Apparemment, elle ne le saura jamais, parce que Hélène se tait et ne reparle pas avant ce qui ressemble à une éternité. Lou a de nouveau envie de s’enterrer six pieds sous terre, et elle envisage l’idée de partir en courant quand le silence commence à la faire paniquer. « Yeah, I'd love to get some pizzas. You're quite the nerd but I guess I could be seen hanging out with you, it's almost the end of the year after all, » Hélène a dit tout ça avec un sourire mais Louisa sent son estomac se tordre. Est-ce que c’est vraiment une histoire de popularité, qui l’a fait hésiter ? Est-ce qu’elle a vraiment honte d’être vue avec elle à l’extérieur ? Il faut que Louisa se reprenne. Elle sourit, ça veut donc dire qu’elle a essayé de plaisanter, nan ? Après tout, elle n’est pas un loser! Pourquoi Hélène aurait-elle honte de se monter avec elle ? Peut-être qu’elle est juste aussi gênée et essaie de noyer le poisson ? Louisa n’a absolument aucune idée de ce qu’elle doit penser. Alors quand la jolie brune lui dit qu’elles se rejoignent dans dix minutes sur le parking, elle imagine le pire. Hélène va détaler, la fuir et rentrer chez elle sans demander son reste parce qu’elle a pris peur. Obligé. Quand, dix minutes plus tard, elle sort sur le parking, elle est extrêmement pessimiste. Jusqu’à ce que, à l’autre bout du parking, Hélène attire son attention en sautillant étrangement - mais joyeusement. « Louisa! Louisa!! » Le soulagement la frappe comme une vague de plusieurs mètres de hauteur. Elle inspire un bon coup, expire un bon coup, et se dirige vers la voiture d’Hélène, son sac se balançant sur son épaule. Elle ouvre la porte passager et prend place sur le siège, bien consciente de leur proximité et du fait qu’elles sont bel et bien en train de partir ensemble en voiture pour aller manger une pizza. C’est tellement irréel que pendant quelques secondes, Louisa se demande si elle n’est pas en train de rêver. « Papa John's? » propose Hélène avec un sourire. « Papa John’s. » confirme Louisa en lui rendant son petit sourire. Elles sortent du parking, et Lou fait mine de bien observer la circulation pour ne pas trop se concentrer sur son coeur qui bat la chamade et le silence entre elles. Heureusement, il y a la musique. Quand l’une de ses chansons préférées commence à la radio, elle se sent tout de suite un peu mieux. Au feu rouge, elle se tourne vers Hélène et se rend compte que celle-ci est en train d’accompagner le chanteur dans les paroles, du bout des lèvres. Ça la fait sourire un peu. Leurs regards se croisent alors qu’elles murmurent toutes les deux les paroles. Louisa rougit un peu, lâche un petit rire, et continue à chanter tout bas. Elles échangent de nouveau un regard lors d’un moment particulièrement marquant de la chanson, et la gêne commence un peu à s’évaporer. Maintenant qu’elles sont sorties du cadre du lycée, Louisa a un peu plus l’impression qu’elles sont deux filles normales, qui rient et sourient ensemble. Elles se garent devant Papa John’s et se trouvent une banquette, un peu au fond. L’une des serveuses vient prendre leur commande et leur amène deux verres de soda bien frais. Maintenant Louisa stresse à l’idée d’ouvrir de nouveau la bouche et de se ridiculiser. Heureusement, le destin semble être de son côté. La chanson qu’elles viennent d’entendre dans la voiture démarre en fond, et leurs yeux se rencontrent une nouvelle fois. Elles sourient, et Louisa aspire un peu de soda du bout de sa paille. « Thank you. » fait-elle en pinçant légèrement les lèvres. « For saying yes. I wasn’t sure you would. I thought you were going to tell me that you had to go to your boyfriend’s or something like that. » dit-elle innocemment. « I know I can be weird sometimes - most of the time, actually - so thank you for seeing past that. » Elle pousse légèrement son soda tandis que les pizzas arrivent dans leur direction. « Now I hope you’re ready to spend the most horrible evening ever. » plaisante-t-elle. |
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