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| KASPRZAKs † we look up at the same stars and see such different things. | |
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it's a revolution, i suppose x-resistance + never back down! | | | We look up at the same stars and see such different things.Some old wounds never truly heal, and bleed again at the slightest word.
Tadeusz tourne en rond et ne dort plus. Ses journées, il les passe auprès des plus jeunes membres de la Confrérie et des élèves de Xavier qui n’ont que très peu voir absolument pas de contrôle sur leurs pouvoirs. Les aider est une tâche qui l’empêche de devenir fou parce que Tadeusz supporte mal l’enfermement. Contrairement à Erik et la plupart des membres de la Confrérie, il avait réussi jusqu’à présent à conserver une identité publique qui lui permettait d’aller et venir à la surface sans problème. Personne ne savait ce qu’il était réellement et c’était parfait ainsi, parce qu’il n’est pas fait pour vivre cloîtré. Mais il a dû tirer un trait sur cette vie et il le vit très mal. Alors il n’arrête pas une minute, mais lorsque la nuit tombent et que les élèves vont se coucher, il n’a plus rien pour l’occuper. Il ne lui reste plus que les quelques informations qu’ils ont réussi à soutirer à l’agent de l’HYDRA sur lequel Rachel a mis la main et des questions. Des centaines de questions sans réponse. Il ne lui reste plus que la terreur qui lui agrippe les entrailles à chaque fois qu’il se demande où est Jacek. Il ne veut rien de plus que le retrouver, mais mettre le nez dehors signifie prendre le risque d’être attrapés par les agents du gouvernement. Autrefois, Tadeusz aurait probablement foncé sans réfléchir mais à présent, il sait qu’ils n’aideront pas Jacek en se faisant prendre et enfermés dans une cellule. Mais ça ne rend pas la chose moins pénible, bien au contraire. Le Kasprzak se sent complètement impuissant et il déteste cette sensation. La dernière fois qu’il n’a rien pu faire, il a tout perdu. Ça ne peut pas recommencer. « Euh, Decay ? » fait une voix et le polonais relève la tête du mug de café qu’il fusille du regard depuis de longues minutes à présent. Son regard croise celui de Sabertooth qui fait la tête de celui qui a une mauvaise nouvelle. « Y a du monde en haut. » Le mutant se lève aussitôt, fait signe à Victor de lui en dire plus. « Deux hommes, et j’crois que l’deuxième est ton gamin. » Rachel, qui s’affairait à côté de lui se fige brusquement et manque de lâcher la tasse qu’elle a dans la main. Tadeusz écarquille les yeux et croise le regard de sa fille. Ils n’ont rien besoin de se dire que déjà, ils s’élancent tous les deux jusqu’aux escaliers qui mènent à la cave du chalet. Il n’est même pas capable d’envisager la possibilité qu’il puisse s’agir d’un piège, parce qu’entendre le prénom de son fils a suffi à annihiler toute prudence, toute présence d’esprit. Déjà, il atteint la porte et se fige devant, le cœur battant la chamade, alors qu’il semble retrouver un peu de raison. Jacek a pu s’enfuir, c’est une possibilité. Mais Sabertooth a mentionné deux hommes et Tadeusz ne voit pas pourquoi son fils aurait ramené quelqu’un d’autre. A part un autre mutant ayant besoin d’aide. Ou alors, Jacek ne s’est pas enfui et c’est un piège tendu par HYDRA. Il glisse un regard en coin à Rachel, lui demandant silencieusement si elle repère la présence d’autres mutants et elle secoue la tête. Jacek aurait préféré mourir plutôt que de donner l’emplacement du QG à qui que ce soit. S’il est là et s’il est bien lui-- Tadeusz ne tient plus et sa main tremblante ouvre la porte sur deux silhouettes. Il reconnaît immédiatement celle de Jacek. Plus mince, plus pâle, mais c’est lui, il est là, enfin, le père dévore ces traits chéris du regard, avide, la gorge nouée par l’émotion. Puis il accorde enfin un vague coup d’œil à celui qui se tient à côté de Jacek et— C’est impossible. C’est parfaitement impossible. Il connaît ce visage. Il le connaît parce qu’il n’a jamais cessé de l’observer, parce qu’il l’a regardé grandir de loin, parce qu’il a toujours veillé sur lui en se rassurant de ne jamais avoir eu à intervenir. Parce que même si se tenir loin de George a toujours été douloureux, Tadeusz s’est répété inlassablement qu’il avait pris la bonne décision. George est un homo sapiens, il ne méritait pas que son père l’entraîne dans tout ça. Et puis il l’a vu se marier, avoir une fille magnifique, réussir dans tout ce qu’il entreprenait. Rester loin était douloureux, mais la seule chose à faire. Que George se trouve là ne fait absolument aucun sens. Jacek et Rachel n’ont jamais su pour leur frère, après tout, la mère de George ne voulait pas que son fils les approche et Tadeusz n’a jamais vu l’intérêt de leur parler d’un frère aîné qu’ils ne pourraient jamais voir. Ils étaient trop jeunes pour comprendre et ensuite… ensuite ils sont partis. « George ? » murmure-t-il d’une voix rauque, confus. « Comment… ? » Ça n’a absolument aucun sens. |
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Travailler, travailler, travailler. Elle ne faisait que ça depuis qu'ils étaient enfermés ici et qu'elle n'avait plus aucun contact avec l'extérieur. Elle avait appris pour la tentative de suicide de Warren et depuis ce jour, elle retournait ses idées dans tous les sens pour le rejoindre à l'hôpital sans être forcée au recensement, sans que son père n'ait à subir la perte d'un autre enfant. Un téléporteur, ça pourrait le faire mais il fallait prier qu'avec le taré de père de Warren, sa chambre ne soit pas surveillée par des gardes chargés en eraser et ça c'était joué avec quitte ou double. Elle n'avait pas prévenu Tadeusz, elle ne voulait pas l'informer et l'inquiéter pour quelque chose qu'elle ne pourrait peut-être pas faire parce que pour cela, il lui fallait un téléporteur qui n'avait pas peur de se faire prendre lui-même. Autrement dit, elle pouvait oublier bon nombre de personnes entre ces murs. Elle se devait de la jouer stratège. Si elle informait quelqu'un de ses projets et que cette personne les rapportait à son père, il était fort possible qu'il l'oblige à dormir jusqu'à oublier cette idée saugrenue. Le regard posé sur lui, elle se posait trop de questions... est-ce qu'il comprendrait? est-ce qu'il serait de son côté malgré les risques? Est-ce qu'il pouvait comprendre qu'elle aimait trop Warren pour l'abandonner? Est-ce qu'elle pouvait avoir un mince espoir pour qu'il la laisse se recenser si telle était sa décision? Des pensées rapidement interrompues lorsqu'il relevait son regard sur Sabertooth dont les paroles étaient bien les dernières qu'elle aurait cru attendre. Un seul regard suffisait, aucune parole et une course effrénée pour rejoindre le chalet au plus vite. Le sang de Rachel ne faisait qu'un tour, son cœur tambourinait contre ses tempes, le chemin jusqu'au chalet lui paraissait plus long qu'à l'accoutumée. Elle n'avait plus que le désir de revoir son frère en tête, elle ne pensait à rien d'autre. A l'instar de son père, elle n'avait aucune idée de ce qui tramait et à vrai dire, elle s'en fichait un peu. La seule mise en garde venait de ce dernier qui voulait s'assurer qu'il n'y avait personne d'autre que les deux hommes que Sabertooh avait annoncé. Non personne et quand enfin Tad se décidait à ouvrir la porte, l'ébène ne cherchait pas midi à quatorze heure. Avoir son frère sous les yeux suffisaient à faire monter des larmes de soulagement alors qu'elle se précipitait vers lui pour le prendre dans ses bras. Elle ne remarquait même pas le geste de recul qu'il avait, beaucoup trop prise dans le moment, dans l'émotion, ravalant un sanglot au creux de son cou. Elle profitait de cette promiscuité physique pour s’imprégner de son odeur, pour se rappeler de chaleureux souvenirs qui chassaient les larmes contre un ravissant sourire. Jamais elle n'aurait cru le revoir sans avoir besoin de se battre, jamais elle n'aurait cru cela possible. Pourtant il était bien là et pas seul. Ignorante, probablement trop naïve, comment pouvait-elle deviner que l'homme qui le ramenait était un membre de l'HYDRA qui le retenait prisonnier jusque-là? Elle ne pouvait pas. La seule raison qu'elle voyait à sa présence c'était que cet homme dont elle ignorait tout avait eu la bonté de sortir son frère des griffes d'HYDRA. Instinctivement, ne prenant pas la peine de prêter attention à la réaction de son père, elle prenait George dans ses bras à son tour, étouffant l'écho d'un « merci. » soufflé à son oreille. Finalement elle se détachait de lui, restant pas très loin pour autant, pour guetter une réaction plus enjouée de son père. Il semblait complètement ailleurs, choqué mais surtout distant. Une réaction que la jeune femme avait bien du mal à comprendre. Pourquoi donc n'était-il pas plus expressif que ça? « Dad, est-ce que ça va? » Elle pouvait comprendre le choc de revoir Jacek si faible, si différent mais au point d'en rester cloué sur place, non, elle ne comprenait pas. Ce n'était pas le genre de Tadeusz, encore plus quand on constatait qu'au fil des semaines il avait multiplié les gestes d'affection envers Rachel, probablement pour compenser le vide qu'avait laissé Jacek dans son rôle de père. Ne pas le prendre dans ses bras, ce n'était pas normal, quelque chose clochait mais elle ignorait encore quoi. |
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Ils ont bien rigolé avec Jacek sur tout le chemin. C'était quasiment une randonnée! George a insisté pour qu'ils ne prennent pas de voiture, c'est pas drôle sinon. Ils ont mangé des sandwichs triangles sur le pouce et George a chanté sur les derniers kilomètres, parce qu'ils étaient fatigués et qu'il fallait bien les remotiver. Bientôt ils arriveraient, bientôt! Trouver le QG de la Confrérie dans les pensées de Jacek avait été une aubaine; mais le chalet? Littéralement au nom de Tadeusz Kasprzak?? C'était comme si Papa avait voulu qu'ils viennent leur payer une petite visite! George avait bien hâte. Il s'était arrêté de chanter sur les derniers mètres, parce qu'une étrange impression avait tordu son estomac. C'était pas de la peur, pas exactement. C'était quelque chose d'autre: de l'appréhension. Il connaissait son père parfaitement, maintenant qu'il connaissait Jacek parfaitement. Ce dernier avait des souvenirs joyeux, tristes, mélancoliques, extatiques, profondément heureux de lui. George le connaissait par coeur, le grand Tadeusz, Tad, Papa (il n'avait pas encore décidé de comment l'appeler, donc il s'essayait un peu à tout). Decay, se faisait-il appeler parmi ses Frères. Decay! C'était un bon nom, ça, Decay. Un peu lugubre, mais très élégant. Et les gants ça tient chaud! Ha! Tu l'as eue, celle-là, Jacek? Jacek avait arrêté de répondre positivement à ses blagues après le cinquième kilomètre. Pas grave. Le chalet, au final, se dressait à la fin de la route qu'ils avaient pris la plupart de l'après-midi pour monter, en promontoire sur l'imposante falaise. Le QG se trouvait sous leurs pieds, et on pouvait y accéder par le sous-sol. Ils étaient aussi observés par des caméras; autant d'informations que George avait extrait des pensées de Jacek, avant de décider de les laisser après les avoir étudiées. Tout était pareil, dans la vie de Jacek. La seule chose différente, c'était qu'il haïssait cette famille qui l'avait mis de côté toute sa vie, et abandonné à la fin. George était son point d'ancrage. George trouvait cette situation jouissive. Il avait attendu ces retrouvailles avec impatience pendant des semaines, des mois, repoussant inlassablement l'échéance en estimant que Jacek n'était pas prêt, qu'il serait soit trop violent soit pas assez, ou alors peut-être que tout son psyché s'effondrerait face à son père et sa soeur, le laissant vide et désartibulé pour toujours. Mas aujourd'hui, il était temps, avait-il décrété. Aujourd'hui, ils retrouveraient Papa (il aimait bien Papa; il y avait une qualité presque ironique à ce mot). Papa. Papa est parti quand il avait treize ans. Treize ans. Tué par un noir. Treize ans. Il se souvient pas trop de Papa mais quand il le voit ouvrir la porte, il se souvient très bien du vide qu'il a laissé, après l'amour et l'attention, après son départ. Rien n'aurait jamais pu le préparer à ça: son père et sa soeur, sortant du chalet, leurs yeux avides regardant Jacek, l'inspectant des pieds à la tête, puis se posant sur lui. Ah, Papa. Ça fait longtemps. Vingt-six ans. Non pas que je sois en train de compter. Ah, Rachel. J'ai l'impression de te connaître. Mais toi tu ignores qui je suis. Elle le prend dans ses bras et George lui rend son étreinte, ses bras protecteurs et féroces autour d'elle, ceux d'un grand frère. « Merci. — Tout mon plaisir, ” rétorqua-t-il, un énorme sourire s'installant sur ses lèvres, impossible de ne pas être amusé de l'ironie de la situation. Il a les yeux vissés sur Papa, qui a l'air d'avoir été foudroyé sur place. « Dad, est-ce que ça va? » Dad. Papa. George ne peut s'empêcher de rire un peu. Il voit les lèvres de Papa particulier ses mots qu'il n'entend pas: il lit, pourtant, son prénom dessus. George. Il ose... il ose l'appeler George. Il... il ose... il ose l'apPELER GEORGE ALORS QU'IL L'A ABANDONNÉ IL OSE LE REGARDER COMME ÇA ALORS QU'IL L'A ABANDONNÉ IL OSE NE PAS VENIR L'ÉTREINDRE ALORS QU'IL L'A ABANDONNÉ ALORS QU'IL L'A ABANDONNÉ ABANDONNÉ ABANDONNÉ- “ Salut Papa, j'ai ramené Jace à la maison. ” Il pose une main sur l'épaule de Jacek, la serre. Fort. Avant de le pousser un peu en avant, en direction de Rachel et Papa, en riant presque: “ dis, t'es content d'être à la maison, frérot? ” |
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George était un excentrique. Il ne faisait rien comme personne, et c'était donc tout naturellement qu'il avait décidé qu'ils iraient jusqu'au chalet à pied. Jacek avait essayé de protester - il n'avait jamais perçu l'intérêt de faire des kilomètres et des kilomètres et encore des kilomètres à pied, et à coup sûr ils arriveraient complètement crevés - mais avait dû se résoudre et abandonner. Heureusement, le Parc Adirondack possédait une beauté dont les yeux ne semblaient pouvoir se lasser ; et George un entrain qui paraissait ne pas pouvoir s'éteindre. Il chantait, lançait des blagues tous les dix mètres, et il fallait avouer qu'il avait achevé de fatiguer Jacek, dont le cerveau avait dû se perdre au détour d'un chemin. Il avait mal aux pieds, mal aux jambes, et il rêvait juste d'aller s'écrouler dans un canapé bien moelleux. Définitivement, rester enfermé pendant des mois, ça ne lui réussissait pas. Ça lui réussirait plus tard, parce que ça avait été nécessaire, mais dans l'immédiat, il avait simplement envie de pester. Oh et puis non, ça aussi, ça le fatiguait. Quand est-ce qu'on arrive ? était la question qui lui revenait inlassablement, mais il ne la posait pas. Ça ne servait à rien de poser ce genre de questions : le temps n'avancerait pas plus vite pour autant, et puis si c'était pour se prendre une réponse cinglante en retour... Non, George était différent de son père. Son père. Et sa sœur. Grand jour - premier grand jour, en tout cas -, parce qu'ils marchaient vers un but, eux. C'était ce qui l'exhortait à continuer leur avancée à travers le parc. Les montagnes se profilaient au loin. Entre leurs flancs, il y avait ce chalet. Il y avait été plusieurs fois en vacances. L'endroit s'auréolait de souvenirs radieux, autrefois. Ce jour-là, il ne lui évoquait que de la colère, parce qu'il était persuadé d'y avoir vécu ses plus grands moments de solitude ; coupé du monde, coincé avec sa famille, perché entre les monts. Il les détestait aussi, ces montagnes. Une prison. C'était une prison. Et dans le chalet, il y avait Tadeusz et Rachel qui, d'après ce qu'il avait compris, se terraient comme des pleutres pour échapper au gouvernement. Ils allaient être drôlement surpris de les voir arriver, alors qu'ils se croyaient en sécurité, parfaitement éloignés de toute menace. En fin d'après-midi, ils aperçurent enfin la silhouette de la maison qui se découpait dans la roche. Jacek était stressé. Son cœur tambourinait plus que de coutume, et il ne pouvait s'empêcher des coups d'œil inquiétés un peu partout - il savait que les caméras les observait, et ce n'était pas franchement pour le rassurer. Mais, plus que tout, il y avait cette colère qui pointait, avec tous ces souvenirs qui remontaient, toutes ces plaies qui se manifestaient... et qui lui explosèrent bien trop brutalement à la figure lorsque son père et sa sœur apparurent sur le seuil de la porte. Leurs deux regards se braquèrent sur lui, et il releva le menton, défiant. Les secondes s'égrenèrent dans un silence déroutant, jusqu'à ce que leur père ouvrit la bouche, visiblement perdu. Une bribe de sourire commença à se dessiner sur les lèvres du mutant, mais s'effaça dès que Rachel se jeta contre lui pour le serrer dans ses bras, en dépit de son mouvement de recul. Il resta figé, bien trop désorienté par ce geste inattendu. « Qu'est-ce qu... » parvint-il à articuler, mais, déjà, elle se blottissait dans les bras de George. Jacek secoua vigoureusement la tête, les sourcils froncés. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? On lui avait retourné le cerveau ou quoi ? La seule affection que Rachel eût jamais eu dans le cercle familial se tournait vers leur père, et uniquement vers lui. Pour son frère, c'était juste des moqueries, des mesquineries et du mépris. Pour George, c'était seulement de l'ignorance - forcément. Il lui glissa un regard incrédule. Ça ne devait définitivement pas se passer comme ça. Du moins, il avait imaginé qu'ils arriveraient, et qu'ils entameraient les règlements de compte. Ils étaient là pour ça, non ? Non ? Il essaya de réfléchir, mais il ne se rappela plus s'il avait demandé à George la raison de leur venue. Dans la précipitation, il avait peut-être oublié de le faire, et puis sur le trajet il avait pensé à autre chose et... « Salut Papa, j'ai ramené Jace à la maison. » Ah bon ? Il fronça les sourcils alors que les doigts de George s'enfonçaient sous sa clavicule, et marmonna entre ses dents un vague « aïe » - il n'aurait pas fallu que leur cohésion parût effritée. Puis, il se sentit poussé vers l'avant, ce qui l'obligea à avancer de quelques pas. Il fit volte-face vers son frère, et lui lança un regard absolument perdu, avec cette pointe de colère au fond, portée par l'emportement de ses mots : « Mais qu'est-ce que tu fous ? » Tant pis pour la cohésion. George se moquait de lui. Pire, il se moquait de lui devant son père et sa sœur, ces deux ordures qui avaient gracieusement accepté de le traîner avec eux toute leur vie, qui avaient dû se réjouir de sa "disparition", qui... Il avait du mal à coordonner ses pensées. Il se sentait comme une machine détraquée - il était une machine détraquée. On avait appuyé sur tous les boutons, activé toutes les fonctions, et tout se mélangeait, des tas de signaux contradictoires, si bien qu'il ne parvenait pas à fournir une réponse adéquate à la situation. Mais c'était peut-être ça, la réponse adéquate, ou du moins la seule possible ? La perte de contrôle, la révolte. Il serra les poings. Il n'en avait aucune idée, il agissait sur une pulsion, et tout ce qu'il arrivait à penser clairement, c'était que les choses ne se déroulaient pas comme prévu. |
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Parfois, quand il est trop fatigué, quand il a une décision difficile à prendre ou lorsqu’il a l’impression que le poids des années et des responsabilités se fait trop lourd sur ses épaules, il voit Anna. Elle porte cette jolie robe qu’ils sont allés acheter en ville après une excellente vente et elle affiche ce doux sourire qui lui manque tant. Dans ces moments-là, il peut presque sentir sa main se poser sur son avant-bras quand elle lui demande s’il se souvient de cette époque où ses problèmes se résumaient à un hiver trop rude, à Andrzej qui grandissait trop vite pour ses vêtements, à ce poulain orphelin qu’il fallait faire accepter par une mère de substitution. Bien sûr qu’il se souvient. Bien sûr qu’il n’a pas oublié cette vie où tout était beaucoup plus simple. Bien sûr qu’elle lui manque. Une vie simple avec des problèmes et des solutions simples, pour un homme beaucoup plus simple. Cet homme lui manque. Cet homme qui se contentait de savoir lire, écrire et compter, dont la seule mission était de prendre soin de sa famille et de maintenir l’affaire familiale, qui remerciait encore Dieu chaque soir pour ce qu’il lui permettait d’avoir lui manque. Il devait faire attention à ses pouvoirs, mais il ne craignait pas autant qu’on le trouve et qu’on l’enferme parce qu’il était un mutant. A l’époque, Tadeusz ne se doutait pas que l’homme pouvait être aussi monstrueux. Il ne savait pas encore. Il n’avait pas à ce point peur pour ses enfants. Tant qu’il s’assurait qu’ils étaient nourris et que le froid et la maladie ne les atteignaient pas, il n’avait rien à craindre. Il était si naïf. Si simple. Et puis les soldats sont venus les chercher et le monde a cessé d’être beau et facile. Il a cessé d’être simple. Tadeusz a découvert à quel point l’homme pouvait être mauvais. Il a réalisé comme le monde est compliqué. Dur. Il a perdu toute sa famille, parce qu’il était trop naïf. Parce qu’il était simple. Alors, depuis, Decay part du principe que la première idée, la première impression, la première analyse, que tout ce qui est simple est forcément faux. Il part du principe qu’il doit voir plus loin. Qu’il doit réfléchir, décortiquer en profondeur s’il veut être certain de ne rien manquer. Depuis qu’il a tout perdu parce qu’il ne voyait pas comme le monde était mauvais, Tadeusz part du principe qu’il n’y a plus rien de bon. Tadeusz l’homme simple se serait probablement jeté sur Jacek pour le serrer dans ses bras et enfin laisser couler les larmes de terreur qu’il contient depuis tout ce temps, transformées en pur soulagement de le voir ici, vivant. Tadeusz l’homme simple prendrait sûrement George, son autre fils dans ses bras, pour le serrer et le remercier d’avoir sauvé et ramené son frère. Tadeusz l’homme simple se ferait avoir, comme l’idiot qu’il était. Il n’est plus cet homme. Cet homme est mort à Auschwitz, en même temps que sa femme et ses deux enfants. C’est pour cela qu’il ne bouge pas. Qu’il fixe George avec horreur et qu’un frisson d’angoisse lui parcourt l’échine, lorsque du coin de l’œil, il voit Rachel qui se jette sur Jacek pour l’étreindre, puis sur George. « Merci. » Sa gorge se noue alors que le sourire de George lui donne subitement la nausée. « Dad, est-ce que ça va ? » Il est incapable de répondre, alors que le rire de son aîné résonne cruellement à ses oreilles. Tous les éléments sont là. Il lui suffirait de les assembler, pour comprendre, vraiment comprendre ce qui se passe, ce qu’il a sous les yeux. Mais Tadeusz ne veut pas. Il est incapable d’accepter l’évidence. Parfois, la vérité est atrocement douloureuse. George ne devrait pas être là. Jacek ne devrait pas le regarder comme ça. « Salut Papa, j'ai ramené Jace à la maison. » Son regard accroche la main posée sur l’épaule de Jacek. Cette poigne qui serre trop, la grimace de son fils cadet ne lui échappe pas. « Dis, t'es content d'être à la maison, frérot? » Jacek n’aurait jamais donné l’emplacement de la base. « Mais qu'est-ce que tu fous ? » Et il est évident à sa posture, ses réactions qu’il n’est pas celui qui contrôle la situation. Non, c’est George qui est aux commandes, ici. Jacek et Rachel ignorent tout de George. Et son fils n’aurait jamais fait confiance à un inconnu, même si celui-ci venait à clamer qu’il est son frère. Jacek aurait attendu d’avoir la confirmation de son père, et n’aurait jamais emmené quelqu’un d’autre ici. Encore moins un homo sapiens. Ça signifie que George a trouvé un moyen de lui arracher cette information. Ou l’a obtenue autrement. Mais le George que Tadeusz connaît – ou pense connaître, de toute évidence – n’a aucun moyen d’obtenir cette information. HYDRA a capturé Jacek. Il était entre les mains de cette organisation infâme. Et maintenant il est là, avec George. C’est simple, vraiment, il lui suffit d’additionner les différents éléments pour comprendre enfin comment c’est possible. Mais Tadeusz en est incapable, parce que ça voudrait dire—ça voudrait dire que— « Rachel, » appelle-t-il avant de refermer sa main autour du poignet de la jeune femme, pour l’attirer vers lui. Alors il la glisse dans son dos, se fait rempart entre elle et les deux hommes qui se tiennent devant lui. L’un d’eux n’est pas celui qu’il pensait. Et ça veut dire que l’un d’eux est une menace. Son regard se pose sur George. « Pourquoi ? » demande-t-il enfin, d’une voix rauque. Pourquoi tu fais ça ? |
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Ca ne collait pas. La situation qui se déroulait sous ses yeux avait le don de la mettre mal à l'aise et Rachel ne comprenait pas pourquoi. Ça n'avait pas de sens. Son père aurait dû réagir autrement, même avec le choc de revoir Jacek si différent. Jacek aurait dû de lui-même venir vers eux pour une embrassade de soulagement comme ça avait été le cas quand ils l'avaient sorti des griffes du SHIELD. Tadeusz aurait dû s'approcher de George pour le remercier de milles façons différentes. George aurait dû serrer la main de son père comme il avait accueilli Rachel entre ses bras. Pourtant rien de tout cela ne se passait, comme si le temps s'était arrêté, plus personne ne bougeait vraiment. Puis, les mots de l'homme qu'elle prenait pour le sauveur de son frère résonnaient à ses oreilles. Papa. Frérot. Le cœur de Rachel loupait un battement et ses lèvres s'entrouvraient sans qu'aucun son n'en sorte alors que son regard restait littéralement scotché sur George. Choquée, désorientée, que devait-elle en penser au juste? Elle savait qu'il existait un frère quelque part, un dénommé George. Tadeusz ne leur avait jamais caché son existence mais il leur avait bien interdit de le contacter dans le but de le préserver, de l'éloigner du monde des mutants et des dangers qui allaient avec. Jamais ils n'avaient vu son visage, jamais il n'avait sû quoi que ce soit sur lui en dehors d'un prénom et d'un statut d'humain bien mieux sans eux. C'est tout ce qu'ils savaient, c'était les seuls éléments qu'ils avaient alors forcément, les appellations que le blond avait donné aux deux autres hommes interpellaient immédiatement la brune. Comment le monde pouvait être si petit? Pourquoi diable leur géniteur continuait à agir ainsi?! Rapidement attirée à lui, la jeune femme se retrouvait derrière son père qui faisait physiquement guise de rempart. Elle le savait, elle le connaissait assez pour comprendre qu'il avait ce comportement quand un danger était potentiellement en train de les menacer. De là où elle était, toujours silencieuse, elle observait la scène en tentant de mettre les pièces du puzzle dans le bon ordre. Jacek n'était pas lui-même, George semblait outrageusement heureux de ce qu'il passait et son père affichait un visage défait par la tristesse et la méfiance. Son esprit s'arrêtait sur le pourquoi, le seul mot qu'avait distinctement prononcé son père. Pourquoi quoi? Rachel avait littéralement loupé une coche et le comportement des uns comme des autres commençaient à la stresser et la rendre nerveuse et Dieu sait ce qui arrivait quand ce type de sentiments commençaient à l'envahir. Decay devait probablement sentir le pouvoir de sa fille chatouiller le sien, sensiblement prêt à intervenir. Elle avait toujours donné une confiance aveugle à son père et si lui se méfiait, elle devait en faire tout autant, sans pour autant comprendre pourquoi. Pourtant c'était bien un regard de peine qu'elle posait sur Jacek quand elle croisait ses iris. Il semblait tellement mécontent du comportement de Georges qu'elle devinait sans mal que d'être balancé de la sorte vers eux n'était ni dans leur plan ni dans les désirs du jeune homme. « Jace? » Quand son regard se reposait dans le sien, elle secouait sensiblement la tête, ne comprenant pas la situation et ayant besoin de sa lanterne pour l'éclairer. « Qu'est-ce qui ne va pas? Qu'est-ce qui se passe? » Si seulement elle savait que la lanterne de Jacek était éteinte depuis longtemps. |
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