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Time to embrace a new path.
« Does the walker choose the path, or the path the walker ? » - Garth Nix, Sabriel.

L
e deuil n’est pas quelque chose de facile, pas plus qu’il ne semble pouvoir être contrôle mais accepter aide. Elle a accepté, elle a fait ses adieux, à Bobby comme à l’enfant qu’elle n’aurait jamais, laissant derrière elle un cierge gelé et ses regrets. C’est un peu plus souriante qu’elle était revenue, quelques jours plus tôt, passant sous la porte tandis que la nuit tombait. Plus légère même si pas entièrement guérie, elle avait simplement expliqué à Jack qu’elle avait fait ses adieux, sans entrer dans les détails - ça ne servait à rien. Si il avait vraiment tenu à savoir, elle aurait été plus explicite mais elle se doutait qu’il n’en avait pas besoin pour comprendre, il avait des siècles derrière lui et des personnes chères disparues, bien plus qu’elle n’en aurait jamais. L’essentiel était là : elle recommençait à lui sourire, d’abord doucement puis plus franchement. Sa manie de vouloir le nourrir ? Plus prononcée. Il n’y’avait qu’à voir les pancakes le matin. Si il avait vraiment besoin de manger ? Elle s’en fichait, ça lui faisait plaisir de servir à quelque chose, de faire quelque chose, surtout, sans avoir cette sensation terrible de vide. Sa vie serait anormalement longue ? Soit, alors elle devait apprendre à apprécier chaque moment même le plus banal, même ceux qui n’avaient de sens que sur la durée. Prudence s’est avérée plus bavarde, sur tout, sur rien, sans réel objectif sinon se sentir moins seule, s’excusant finalement de ne pas l’avoir prévenu. Elle savait que les lieux n’avaient rien d’une prison mais elle n’avait pas pensé le laisser ainsi comme s’il n’avait pas eu ni importance ni existence ; c’était injuste et elle voulait qu’il sache qu’elle en avait conscience.

Les nuits ne furent pas plus calmes, cependant, les cauchemars persistant envers et contre tout, si bien qu’elle n’était jamais aussi heureuse qu’au moment d’ouvrir les yeux, de réaliser que rien n’était réel. Ca lui avait pris comme ça, un matin, dans cet élan d’optimisme et elle avait jeté un coussin sur la tête de Jack. « Héééé la marmotte, debout ! » La retenue, le silence, la discrétion ? A la poubelle, avec le reste des autres sentiments déprimants. Elle avait terminé son manège agenouillée près du lit du Gardien, les bras croisés sur le matelas et la tête posée sur ses mains. « Si le monde s’écroule, faut pas que ça soit à l’aube avec toi. » Qui aime bien châtie bien, après tout. Les yeux trop bleus ont cherché un moment les billes endormies avant qu’elle ne pose sa question, un sourire de gamine sur les lèvres et tous les signes d’une auréole en carton prête à lui tomber sur les cheveux clairs. « Tu m’emmènerais au pôle ? » Les personnes normales rêvent d’une plage de sable chaud, de palmiers, de bikini et d’heures infinies de bronzage mais pour elle le paradis n’était autre qu’un vaste désert gelé où seule la nature serait maîtresse. « S’il te plaît ? Un jour où tu ne seras pas occupé à faire des trucs mystérieux de super Gardien. » Elle ignore s’il peut se permettre de disparaître plusieurs heures dans une journée, si il a du temps à perdre pour son caprice mais pour une fois, elle exprime une demande, se disant qu’elle n’a rien à perdre.

C’est ainsi qu’ils ont fini par planifier un improbable voyage. New York n’avait rien d’attrayant, l’enfermement lui déplaisait et elle ne pouvait que se réjouir d’aller loin, à des kilomètres des problèmes sociaux, de sa condition mutante, de tous ceux qu’elle avait laissé derrière en se liquéfiant le triste jour où la X-Mansion avait été attaquée. Elle avait bien pensé à en recontacter certains mais cela attendrait, Snow préférait profiter de quelques jours de tranquillité avant de replonger la tête dans les ennuis, et ces histoires d’esprit l’intriguaient bien plus que tout ce contre quoi elle ne pouvait pas se battre : redevenir une terroriste ne règlerait rien, quoiqu’on en dise. Le plus compliqué restait de stabiliser sa liquéfaction pour pouvoir partir, ce à quoi elle était occupée lorsqu’elle a posé la question qui lui brûlait les lèvres : « … Qu’est-ce que tu fiches ? »
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Ft. Prudence Rosebury


Des jours, peut être trois ou quatre, que Prudence était partie. Elle n'a pas dis grand chose avant de disparaitre, voire presque rien en fait, mais je ne lui ai rien demandé. J'ai simplement supposé qu'elle avait besoin de temps. Entre la mort de Bobby, les nouvelles capacités qu'elle semble développer... Je comprend le besoin de calme et de solitude. Le besoin d'espace pour penser, réfléchir. Je comprend aussi le besoin de vie privée et lorsqu'elle est revenue à l'appartement en passant sous la porte comme une voleuse, je ne l'ai pas questionné. C'est d'elle-même qu'elle m'avait dis avoir utilisé ces quelques jours pour faire son deuil, accepter cette réalité qui était désormais la sienne. Qu'elle avait pu dire au revoir. Et moi je vois maintenant ses sourires, effort musculaire si compliqué auparavant. Je les vois, je les commente aussi. La voir à nouveau heureuse, ou en tout cas sur la voie pour l'être, c'est agréable. Ça rend les journées plus amusantes aussi. Et moins diététiques. Je lui ai dis pourtant, que je n'ai pas besoin de manger. Je lui ai dis que ce n'est pas un besoin que moi je peux avoir mais rien à faire, cette tête de mule me gave comme une oie anorexique. J'ai pas une tronche d'oie moi madame.

« Héééé la marmotte, debout ! » - Le coussin heurte sans douceur aucune ma tronche humaine, projetant un fin nuage de poudreuse dans l'air, et je me recroqueville sous ma couette en plissant les yeux et en grognant. - « Si le monde s’écroule, faut pas que ça soit à l’aube avec toi. » - Monstre. Je la sens s'appuyer sur le matelas et lorsque je me retourne et que j'ouvre les yeux, je croise son regard trop bleu juste en face de mon visage. Mes yeux sont encore endormis, mon visage bouffis par le sommeil, mes cheveux... Loin de pouvoirs être sauvés. - L'aube est une plaie... - « Tu m’emmènerais au pôle ? »  - Mes yeux s'ouvrent grands et le temps que j'assimile la demande, mon visage exprime une réelle surprise. Un bon coup de fouet, de quoi vous réveiller sur le tas. - Sérieusement? - J'aurais pu comparer sa tête au visage d'un enfant qui demande le monde. - « S’il te plaît ? Un jour où tu ne seras pas occupé à faire des trucs mystérieux de super Gardien. » - Un sourire fatigué vrille mes lèvres au "super" et je répond, succinctement, trop surpris dés le réveil pour développer une réponse plus longue. - Oui? Demain? - Mais cette réponse suffit à éclairer son visage d'un énième sourire.

Le lendemain donc, grand jour de l'expédition polaire. J'ai passé une bonne partie de la veille à réfléchir à la façon de s'y rendre. Moi je vole pour y aller, je vole pour aller partout, mais je ne peux pas faire voler Prue. Je ne peux faire voler personne. Et prendre l'avion est impossible alors j'ai dû me montrer plus créatif. L'idée m'est venu dans la soirée et c'est bien la seule que j'ai eu, il faudra qu'elle fonctionne. Sans besoin de provision ou quoi que ce soit, Je me retrouve simplement sur le toit de l'immeuble en attendant qu'elle me rejoigne.  Je ne lui ai pas vraiment expliqué le comment, aussi lorsque je retire mon sweat à capuche pour me retrouver torse nu, son regard est sans équivoque. - « … Qu’est-ce que tu fiches ? » - Je peux pas te faire voler, mais sous ta forme aqueuse, tu devrais accrocher la glace sur ma peau, et tenir en place sans pour autant vraiment peser quoi que ce soit. - Je frottais doucement mon avant bras. - Voler comme je le fais c'est pas très stable, donc il faut un maximum d’adhérence pour que tu tiennes jusque là-bas. - Je me rapproche et me retourne. - En simple: grimpe sur mon dos en mode koala, liquéfie toi, et accroche toi bien. - Je sens son scepticisme mais je l'ignore. Au pire on tombe, rien de bien grave.

Quelques secondes de réflexion plus tard elle monte sur mon dos et je sens sa surface aqueuse se lier à la fine couche de glace qui recouvre ma peau. Comme prévu, sous cette forme son poids est réduis et je fais quelques pas pour saisir mon bâton avant que le vent ne se lèvre et nous emporte. Je ressens immédiatement la différence de masse mais la puissance du vent compense et même si le vol est légèrement plus lent, il se fait sa encombre. On monte haut, très haut au dessus de la ville. La magie de l'esprit du froid opère et on se retrouve au pôle en un "rien de temps". Lorsqu'on sort des nuages c'est pour voir la banquise en contre-bas, étendue infini et blanche. Lorsque je pose me pose sur la glace je sens la fin couche friable sous la plante de mes pieds et cette sensation me tire un sourire. - On est arrivé, tu peux descendre. - Je la sens se décoller et me retourne pour l'observer se rematérialiser. Pendant ce temps je dénoue mon sweat et le remet. Je n'ai pas froid, bien loin de là et si c'était le cas je ne serais pas pieds nus sur la glace, mais c'est une simple habitude. - Bienvenu chez moi. - Autour de nous la banquise s'étend à perte de vue et à proximité mon regard accroche quelques reliefs. Des bâtiments en ruine, abandonnés des années plus tôt. Seulement à quelques pas de nous... Mon ancien village.
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«
En simple: grimpe sur mon dos en mode koala, liquéfie toi, et accroche toi bien. » Oh. C’est déjà plus clair. D’accord, Jack n’est pas désagréable à regarder mais c’est un peu gênant, tout de même. Elle préférait le voir comme un grand enfant à gaver de pâtisseries, l’arrachant systématiquement à toutes les conceptions humaines, automatisme sorti de nulle part d’ailleurs. L’explication la satisfait donc, très rationnelle, logique, suffisamment pour que tout devienne soudain bien moins bizarre. La forme aqueuse entre en contact avec la fine couche de glace, sans difficulté, et le contact entre les deux suffit à lier les éléments. Elle est refroidie, accrochée comme si sa vie en dépendait - et c’est un peu le cas lorsqu’il décolle, aucun d’eux n’étant réellement capable de dire si une flaque écrasée au sol à grande vitesse survivrait. La hauteur lui impose un sentiment d’insécurité absolue, Prudence sait dés les premières secondes que si elle avait encore un estomac, il n’y’aurait pas résisté : elle a encore horreur de ça, même si elle essaye de lutter contre la peur, même si elle essaye de se raisonner, rien n’y fait, il y’a toujours cette insupportable impression qu’elle va tomber. C’est beau pourtant. Elle a fermé les yeux plusieurs fois au cours du voyage, se concentrant seulement sur les bruits alentours ; l’eau n’a pas de sensations, elle n’a pas besoin de respirer au sens stricte du terme, pas de coeur qui puisse se soulever, d’estomac qui puisse se nouer, pas non plus la sensation de toucher en temps normal. Tout ce qu’elle sent, c’est la glace, c’est le givre sur l’épiderme du mythe mais pas le vent, seulement le froid. Ca aide, en fin de compte. Ca aide suffisamment pour qu’elle se détache des sentiments habituels qui l’étreignent lorsqu’elle se trouve en hauteur. Ca dure moins longtemps qu’elle ne l’aurait pensé et rapidement, la banquise s’étend sous leurs yeux.

« On est arrivé, tu peux descendre. » Elle s’en défait doucement, se rappelant combien il est grand. « Pense à rétrécir un de ces quatre. » Taquinerie alors qu’elle rencontre le sol, qu’elle retrouve sa consistance normale, de chair et d’os. Il est en train de remettre son sweat mais son regard à elle n’est attiré que par la glace, cette glace qui s’étend tout autour. « Bienvenu chez moi. » Ca lui donne encore plus le tournis que la hauteur. Elle est habituée à percevoir de la chaleur, celle des autres personnes, les points froids qui lui parviennent étant bien plus rares, souvent personnifiés en un cryokinésiste. Pas là. Ici tout est différent, tout lui paraît nettement plus beau et plus confortable. « Comment est-ce que tu peux vivre dans un endroit comme New York quand tu connais ça … ? » C’est la première question qui lui vient à l’esprit. Elle ne le regarde toujours pas, son attention toute entière accrochée au décor. Il n’y’a pas grand chose pourtant, rien qui aurait de quoi fasciner les grands voyageurs. Elle finit par frotter un peu son jean qui subit l’assaut du froid mais ses mains n’arrangent pas le problème. Haussement d’épaules. « Y’a pas de lignes de vêtements spécifiques pour flaques froides. » Non, en effet. L’essentiel étant qu’il ne se soit pas déformé malgré la liquéfaction, ce à quoi elle faisait désormais toujours attention, évitant d’enchaîner les variations de forme de façon trop rapides, trop rapprochées. « Personne n’est revenu s’installer ici ? Pourquoi ? » Parce qu’il fait froid n’est pas une réponse recevable, bon nombre de gens à travers le monde vivaient dans des conditions climatiques assez extrêmes. « .. tu es vieux de combien de millénaires exactement ? » Snow ne voit pas bien les détails des bâtiments mais le silence alentour, le manque de chaleur, l’abandon visible lui font se demander si finalement elle ne le voyait pas bien plus jeune qu’il ne l’était en réalité - c’est dire étant donné qu’elle comptait déjà en plusieurs millénaires.

Elle attrape sa main, sans lui demander son avis, pour l’entraîner plus près. Elle veut voir, elle veut découvrir. C’était son rêve de gamine, un endroit pareil, c’était cette neige qu’elle aimait tant, cet hiver sans fin. C’était aussi un regret d’adolescente parce qu’en découvrant sa mutation, elle ne s’était pas laissée l’occasion de voyager, de s’isoler dans un monde qui supporterait sans mal sa présence, elle avait préféré détruire, se venger finalement de l’injustice de la nature. Mutante et fière de l’être, prétexte si facile pour oublier combien il était difficile de vivre à une température différente du reste de l’humanité. Elle ne rompt le contact qu’en sentant le froid crépiter sur le bout de ses doigts. « Désolée. » Elle ne sait pas trop pourquoi elle est désolée. Peut-être de laisser s’exprimer ce qu’elle a longtemps retenu, peut-être d’empiéter sur son espace vital. Ca n’est pas grave, elle lui sourit et ça passe, ça ne suffit pas à atténuer l’enthousiasme. « Ca a un nom ? Tu y as vécu longtemps ? Ca te manque ? » Ou l’art d’assassiner un homme à grands coups d’interrogations. Pire que les enfants.  
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L'air sur son visage, il n'a pas de prix. Après mon réveil dans cette foret mystérieuse je me suis naturellement dirigé ici, au pole. Je me suis instinctivement dirigé vers le point le plus froid pour m'y perdre. Je n'ai jamais eu l'occasion de m'émerveiller devant sa beauté. Pas comme elle peut le faire maintenant. Pas avec ces yeux. Alors je vis la chose à travers elle, un sourire sur mes lèvres. Un vent léger soulève un nuage pâle et le repose, animant les doux reliefs de la banquise offerte à nos yeux. - Avec difficulté. - Lui répondis-je. New York est une ville extrêmement peuplé. Les gens, les véhicules, les climatisations... La chaleur qui y est produite est importante. Une bonne chose que je ne sois pas gêné par la chaleur, pas vraiment en tout cas. C'est une simple question de gout et d'habitude. Pourquoi rester à New York alors? Pourquoi ne pas revenir ici, revenir dans mon domaine? L'envie de lier. Une envie nouvelle et étrange, l'envie d'être entouré, d'être là où les gens sont. En bon solitaire je n'ai jamais ressenti ce besoin sinon lorsque je n'existais pas encore mais là c'est autre chose. Là c'est différent. Et là je constate le vide de la banquise.

« Personne n’est revenu s’installer ici ? Pourquoi ? » - Je vais pour répondre mais elle fini sa phrase à retardement. - « .. tu es vieux de combien de millénaires exactement ? » - Alors j'hésite un instant, réfléchissant réellement à la question, avant de répondre. - Heu... Trois? Je crois? Un truc comme ça oui. - Trois millénaires, plus ou moins une paire de siècles. Elle attrape ma main et m’entraîne vers les vieux bâtiments. - Attend... - Je l'arrête, à quelques mètres des premières "ruines" et me concentre légèrement pour que le vent se lève. Une vague blanche se soulève et la neige et la glace qui recouvrait jusque là les bâtiments s'envole, révélant le village ou plutôt ce qu'il en reste. En voyant ce spectacle je soupire mais un léger sourire courbe mes lèvres. Le temps passe, le passé est le passé, j'ai beau être triste que cet endroit soit désert, je suis tout de même heureux de ma vie ici. - Après ma mort ils ont fait de cet endroit un sanctuaire. Mais je pense qu'avec l’ère moderne, ils se sont simplement rapprochés du reste de la civilisation. - Je fais quelques pas sans m'éloigner pour ne pas rompre le contact de sa main, mais c'est elle qui le fait lorsque le froid se manifeste. - « Désolée. » - Je lui souris, loin d'être dérangé. - Il y a encore quelques personnes qui viennent de temps en temps...

« Ça a un nom ? Tu y as vécu longtemps ? Ça te manque ? » - Et revoilà Prudence la curieuse! - Lâchais-je en riant. Mes pas me mènent au centre du village, en somme un rassemblement circulaire de petits bâtiments abîmés et abandonnés, et mon regard se tourne naturellement vers le plus grand des bâtiments, soit la taille d'une maison normale. Le bâtiment le plus net, compte tenu de leur état général. - Je vivais là. - Lui dis-je en désignant la maison. - La maison du gardien. - Je souris en le disant, me souvenant de ma réaction lorsqu'ils avaient dit ça la première fois. J'avais ris. Je me retourne vers elle. - J'ai vécu ici pendant des centaines d'années. La plupart de mes millénaires. J'ai voyagé dans le monde, j'ai participé, mais d'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours vécu ici. C'est ici ma maison, mon foyer. Ça l'a toujours été. La banquise, ce village... - Je hausse les épaules. - Les gens qui vivaient ici étaient ma famille autant que mes protégés. - Et j'en avais enterré des milliers. Mon regard se portait sur sa main serrée et je la désignais d'un mouvement de la tête. - Tu sais tu n'as pas à te contenir ici. Tu ne détruiras rien, tout est déjà glacé ici. Tu peux t'amuser avec autant que tu le souhaites.
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T
rois millénaires. C’est humainement impensable. Humainement inconcevable. Elle essaye, un instant, d’imaginer de quoi son existence a pu être faite mais comment le pourrait-elle ? De voyages ? Comment pourrait-il encore y trouver de la beauté alors ? Elle étire la réflexion jusqu’à se dire qu’il n’est simplement pas humain, que là réside toute la différence. Il l’arrête tandis qu’elle avance et la neige comme la glace ne tardent pas à être soufflées des bâtiments, aussi aisément que s’il s’était contenté d’expirer. « Il faudra que tu m’expliques comment tu fais ça, un jour.. » murmure-t-elle. C’est peut-être banal pour lui, c’est peut-être une seconde nature mais elle a du mal à cerner les limites de Jack, elle se demande même si il en a, à vrai dire. Son regard passe des bâtiments au Gardien plusieurs fois, comme si elle hésitait entre explorer et continuer à l’écouter. Plus les semaines passaient plus elle se rendait compte qu’elle pouvait l’écouter pendant des heures, écouter son histoire, toutes ces choses qui l’effrayaient autant qu’elles en venaient - de façon encore inavouables - à la fasciner. « Après ma mort ils ont fait de cet endroit un sanctuaire. Mais je pense qu'avec l’ère moderne, ils se sont simplement rapprochés du reste de la civilisation. » Un sanctuaire. Elle se sent brusquement intruse, illégitime dans un endroit pareil. Ce ne sont donc pas simplement des ruines mais des lieux qui ont abrité des espoirs et des croyances, la protection d’un être en qui beaucoup ont placé leur confiance ou quelque chose qui pourrait y ressembler. Elle ignore tout de leur culture, après tout, la petite catholique. « Il y a encore quelques personnes qui viennent de temps en temps… » Il a souri mais elle n’a rien dit, pas encore. Elle retient les information, pose d’autres questions, assimile comme elle le peut.

« Et revoilà Prudence la curieuse! » Elle rit volontiers avec lui. Okay, elle est incorrigible ! Mais il se prête sans mal à ce jeu là, sans doute bien moins drôle que ceux qu’il pourrait inventer. Elle a besoin de tenter de le comprendre même si cela paraît impossible, pour retrouver cet ami perdu il y’a trop longtemps. « Je vivais là. » lui indique-t-il en se déplaçant. Les billes trop bleues se portent sur ce qui semble être une maison, ou du moins en avoir la taille comparée au reste de ce village. « La maison du gardien. » Ils ont donc vraiment cru en lui, et ils sont morts.. combien en a-t-il vu mourir ? Elle avance d’à peine quelques pas, sans trop, hésitante. « C'est ici ma maison, mon foyer. Ça l'a toujours été. La banquise, ce village… » Il lui raconte. Il prend le temps de lui planter un décor qu’elle peine à visualiser. N’y’a-t-il pas quelque chose de tragique dans tout ça ? Dans le fait d’avoir considéré un endroit comme son foyer pour le perdre ? Elle ne peut qu’effleurer cette réalité parce que la X-Mansion n’a jamais vraiment été sa maison, ça n’a été qu’une prison dans un premier temps. Trop longtemps. Pas de pitié pourtant dans sa façon de l’observer, seulement de l’empathie. « Les gens qui vivaient ici étaient ma famille autant que mes protégés. » Elle ne s’en est pas rendue compte mais sa paume s’est refermée, sa main s’est serrée comme pour en retenir le givre, par un réflexe absurde qu’il ne manque pas de souligner. Le droit de s’amuser sans rien détruire. Elle soupire, sans plus d’explication.

Elle ne parle pas mais elle s’installe sur le sol, à genoux et entreprend quelques gestes, du bout des doigts. C’est différent de ce qu’elle avait pu faire auparavant, loin de la grandeur ou de la féérie, ses yeux se promènent tantôt sur ce qui lui fait face, tantôt sur ce qui prend forme devant elle. C’est une reproduction d’abord grossière des ruines, au format de petites maisons de poupées, comme celles que pourraient avoir des fillettes. Les formes faites, elle comble ce qui semble avoir disparu, tente de faire renaître ce qu’elle n’a pas connu en s’appuyant sur le style. C’est encore très rigide, très anguleux. L’index se promène sur la surface pour adoucir, consciencieusement les angles tandis qu’elle reprend enfin la parole. « Tu as dis aux enfants que la Lune te parle. J’imagine que ça n’est pas littéral. » Craquement sonore, léger. Le toit d’une petite maison n’a pas résisté, trop fin. Claquement de la langue. « Comment tu as su, vraiment ? » Elle a relevé le nez pour croiser les yeux gris avant de réaliser qu’il fallait qu’elle explicite le fond de sa pensée. « J’ai cherché pendant des mois une trace de ton existence, quelque chose qui aurait pu expliquer un tel ami imaginaire mais je n’ai rien trouvé. Rien sinon une histoire d’elfe facétieux. Pourquoi ? Pourquoi rien n’évoque ce village, cette vie ? Ce que tu es. Des Gardiens ? »

Elle se redresse, place ses mains au dessus de sa sculpture miniature pour former un socle suffisamment haut afin de lui permettre de rester droite. Elle prend ensuite le temps d’agrandir légèrement les modèles, espérant rendre l’exercice plus simple. « J’avais oublié, tu sais ? Ce que ça faisait d’aimer la glace, de la considérer comme quelque chose qui ne soit pas une punition. » Un sourire, furtif mais pas factice. Elle abandonne le village miniature pour faire quelques pas. « Tous ces gens que tu as protégé, je crois que je peux comprendre leur foi en toi. J’aurais juste fait la maison plus grande. » Un peu de malice pour effacer le sérieux de la conversation, du moins en partie. « Ils ont pas dû voir que tu fais deux mètres. » Le taquiner devenait une fâcheuse tendance, quelque chose qu’elle ne faisait pas étant petite. Il est grand seulement parce qu’elle est minuscule, elle le sait bien. « Tu sembles avoir été heureux, ici. » Un sourire doux.

« Jack ? Je suis navrée d’avoir eu peur.. » Là, elle ne plaisante plus. Elle s’est approchée, doucement, pour attraper ses deux mains, levant le visage afin d’accrocher son regard. « De ton monde. De ce que j’ai vu ou de ce que j’ai cru voir.. ça n’est pas que je te pensais incapable de me protéger, tu le sais, mh ? J’ignore pourquoi.. je me suis sentie aussi vulnérable qu’à huit ans. » C’est plus facile à dire loin des quatre murs de l’appartement, c’est plus simple dans un lieu où il n’y’a qu’un élément rassurant. « Mais je veux comprendre. Vraiment. Pas seulement pour ne plus avoir peur. Ca m’est égal si ça change toute ma conception de cette planète. Ca m’est égal si tu n’as pas les explications, si on ne sait pas pourquoi. J’aimerais apprendre à te connaitre pour tout ce que tu as été et pour tout ce que tu es aujourd'hui. » 
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Elle soupire et se met à genoux. Je l'observe, la contournant, attendant de comprendre et lorsque la vois mouvoir ses mains au dessus du sol, je vois ce qu'elle entreprend. Un fin sourire naît à mes lèvres alors que je vois les premières structures de glace se former. Les maisons, les ruines d'abord. Elle utilise le modèle réel pour les reproduire puis entreprend de combler le vide, de remettre à neuf ce qui existe déjà. Elle reconstruit mon village avec sa glace et je reste face à elle à observer son travail. J'ai beau manipuler la glace depuis trois milles ans, c'est toujours un plaisir à regarder lorsque ce n'est pas moi qui fait. - « Tu as dis aux enfants que la Lune te parle. J’imagine que ça n’est pas littéral. » - Bah en fait... - « Comment tu as su, vraiment ? » - Elle lève son regard sur moi et je fronce les sourcils, attendant une explication qui vint immédiatement. - Fini ça et je t'expliquerais. - Je croise les bras, patient. Elle se relevait pour construire un socle et agrandir sa création. Si elle avait oublié, j'avais espéré qu'elle s'en souviendrait ici, qu'elle prenne à nouveau conscience de la beauté de cet élément. Lorsqu'elle était petite je le lui avais montré, mais entre temps elle avait oublié. Si j'ai pu le lui rappeler ce jour-là alors c'est tant mieux. C'est même mieux que ça.

Je souris à sa taquinerie. J'en ai pris l'habitude depuis les semaines et ça m'amuse vraiment. J'ai cependant ignoré ce qu'elle avait dis juste avant. La foi en moi? Soit je suis trop modeste, soit je ne suis pas conçu pour le comprendre, mais je n'ai jamais cru mériter une quelconque foi. Même la gratitude a tendance à me déranger. - « Tu sembles avoir été heureux, ici. » - Oui... - Elle s'est détourné de sa sculpture et je la suis du regard et lorsqu'elle vient vers moi, saisi mes mains, je ne peux rien d'autre que fixer son regard. - « Jack ? Je suis navrée d’avoir eu peur.. » - Mon visage se fait compatissant alors qu'elle explique ce qui s'est passé, ce qui s'est réellement passé dans sa tête tout ce temps, et un fin sourire prend place sur mes lèvres. - Ne t'excuse pas d'avoir peur, Prudence. La peur fait parti de nous, elle nous maintient en vie, elle nous protège. Un homme qui refuse la peur est un fou. - Je baisse les yeux une seconde. - Celui qui l'emploi est un monstre... - Je relève mon regard sur elle, lui souris pour lui montrer que tout va bien, et finalement lâche une de ses mains pour la passer derrière sa tête et l'approcher de la mienne. Mes lèvres dépose un baiser frais sur son front. Je comprend. Bien sur que je comprend, je ne suis pas né d'hier.

La Lune m'a parlé. - Elle lève son regard sur moi, encore, et je souris. Oui je suis sérieux. - Elle est en quelque sorte notre mère, à nous les Gardiens. C'est elle qui nous a éveillé, qui nous a montré notre voie. C'est elle qui m'a appris ce que j'étais. - Une profonde bienveillance se lit dans mon regard lorsque je parle d'elle, de notre mère. - Pour le reste... Ne suis-je pas l'esprit du froid? Le monde entier connait ma légende, comme peux-tu dire que personne ne sait? - Je souris plus franchement avant de reprendre. - Le monde sait. Mais il préfère ne pas croire. Les esprits, pure fantaisie. Nous sommes des histoires, c'est aussi simple que ça. Des histoires rassurantes, incroyables et magiques. - Je repousses les cheveux de Prudence derrière ses oreilles. - Le monde n'a pas besoin de nous voir nous battre. Il a besoin de se savoir en sécurité et ces histoire aident. Le combat à mener est le notre, nous n'attendons rien de plus. - Pas de gratitude, pas de remerciement ni de cadeaux. En tout cas pas moi. Je n'en avais jamais voulu et si je sais que cette maison avait toujours été une façon pour ces gens de me remercier, et j'avais apprécié, je sais aussi que je n'étais jamais arrêté à ça.

Mes mains saisissent ses épaules et je la fais tourner sur elle-même pour me tourner le dos, faire face à sa création. - C'est très beau. Mais est-ce que je ne t'ai pas dis de t'amuser? - Je me penche, approche ma bouche de son oreille et souffle... - Vois plus grand. - A cet instant je la lâche et écarte les bras. La glace se forme alors à une vitesse impressionnante comme si elle glissait, comme si elle était habitée d'une vie impossible. Elle s'élève, se solidifie, se structure de façon identique à ce que Prudence a créé. Chaque angle, chaque fenêtre, chaque toit. Tout correspond parfaitement, à grandeur nature, directement sur les bâtiments pré-existants. Je recule d'un pas, un sourire sur les lèvres alors qu'elle se retourne. Je lis son regard, je le connais, et mon sourire n'en devient que plus joueur. - Plus grand! - Le son des terres se fait sentir à travers nos pieds avec le craquement de la glace ne viennent sonner à nos oreilles. Alors d'immenses courbes gelées s'extirpent du sol, créées à même la surface. Un entrelacement de ligne de glaces qui montent et montent à des dizaines de mètres au dessus des ruines. Une création immense et magnifique jusqu'à ce que la lumière du soleil ne viennent l'éclairer. Alors magnifique devient ridicule. Magnifique n'est plus qu'une poussière lorsque la lumière traversant la glace se réparti en des milliers de scintillement au sol et dans les airs, des reflets de couleurs conférant à cet endroit abandonné une féerie digne du monde spirituel. Lorsque mes bras retombaient je posais mon regard et alors on l'entendait, la musique. Le vent dans les courbes de glace, le sifflement doux dans l'air, telles des voix, enchanteresses... - Plus grand.
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«
 Fini ça et je t’expliquerais. » C’était un peu étrange, comme situation. Elle n’avait pas vraiment l’habitude d’être observée à ce jeu là. Qui s’y serait amusé, en dehors des enfants ? Bobby n’avait jamais eu la fibre artistique, souvent émerveillé pour un château qu’elle savait reproduire à l’identique, sans effort, tant elle en avait imaginé chaque porte, chaque chandelier, chaque envie de fillette. Un château d’enfant loin de ce qu’elle entreprenait là. Elle se détourne de la sculpture, aisément. La complexité peut-être ou l’envie d’exprimer autre chose. « Ne t'excuse pas d'avoir peur, Prudence. La peur fait parti de nous, elle nous maintient en vie, elle nous protège. Un homme qui refuse la peur est un fou. » Mais sa peur avait été injustifiée, totalement décalée de l’univers qu’il avait tenté de lui montrer. Ce morceau de monde spirituel avait été si beau, si pur.. et elle n’avait retenu que le chaos de la rue, que ce à quoi elle n’aurait jamais cru être confrontée. « Celui qui l'emploi est un monstre… » Fond de culpabilité.. qu’il souffle de ce baiser frais sur son front. C’est doux. C’est de cette tendresse si familière et si lointaine à la fois. Un sourire fleurit sur les lèvres quand elle relève le nez vers lui. « Fais gaffe, je pourrais m’habituer. » Comment pourrait-il en être autrement, d’ailleurs ? Elle se souvenait avoir regretté, petite, que le contact soit impossible. Elle se souvenait de plus en plus de ces détails qu’elle pensait effacés, disparus.

« Elle est en quelque sorte notre mère, à nous les Gardiens. C'est elle qui nous a éveillé, qui nous a montré notre voie. C'est elle qui m'a appris ce que j’étais. » Il parle de la Lune. De la Lune comme d’une mère, avec la même bienveillance, avec ce qu’elle interprète comme une forme d’amour qu’elle ne saisit pas bien. Ca n’était qu’une histoire, non ? Une belle histoire. Comment serait-il seulement possible que l’astre possède une quelconque.. ça ne lui paraît même pas définissable. « Pour le reste... Ne suis-je pas l'esprit du froid? Le monde entier connait ma légende, comme peux-tu dire que personne ne sait? » Parce que c’est une réalité plus historique qu’elle a cherché tout ce temps, elle s’en rend compte à présent, au beau milieu de ce lieu magique qu’elle pensait ne jamais voir. Il lui parle d’histoires rassurantes, de fantaisie, du monde qui ne veut pas croire et elle ne dit rien, elle écoute. Elle assimile quelque chose, même si elle ne sait pas encore exactement quoi. Elle le laisse replacer les cheveux derrière son oreille sans le lâcher du regard, sans quitter les billes grises, comme on écouterait un conteur fabuleux. « Le combat à mener est le notre, nous n'attendons rien de plus. » Rien ? Pas même un ‘merci’ si légitime ? Elle avait eu besoin de lui dire merci pour son attention, pour la sécurité qu’il lui apportait mais en fin de compte, ça n’était que pour elle. Jack ne demandait pas, il ne commentait pas. Parfois elle se demandait même s’il était capable de lui en vouloir, à elle ou à l’humanité.

Les mains sur les épaules, il la fait pivoter vers le socle abandonné. « C'est très beau. Mais est-ce que je ne t'ai pas dis de t’amuser? » Quoi, ça n’était pas assez amusant ? Non, en effet. C’était terriblement scolaire et dans le contrôle dérangeant. « Vois plus grand. » a-t-il soufflé en la lâchant. Et elle a perçu le changement avant de le voir, avant de constater toute cette vie qu’il pouvait donner à ce qu’elle avait laissé comme une nature morte. Prudence se tourne vers lui, entre surprise et un émerveillement clairement difficile à dissimuler. Ca l’amuse, lui. Forcément ça l’amuse. Cette démesure lui ferait tourner la tête, à elle. Cette beauté sur laquelle aucun mot ne pourrait se poser.

Le craquement de la glace la surprend, fait naître un vieux réflexe absurde, une barrière glacée qui se forme derrière elle, l’empêche de reculer. Aucun effort fourni, pourtant, parce que déjà elle relève les yeux vers les courbes, vers la lumière, vers ces structures auxquelles elle n’aurait jamais songé. Comment parvenait-il à garder l’ensemble cohérent sans que rien ne s’effondre ? « Jack c’est.. » Mais ça meurt au bord de ses lèvres. Ca meurt quand la lumière entre en contact avec les surfaces. Ca scintille tel un spectacle féérique. « Plus grand. » Mais elle n’entend pas, son oreille toute entière focalisée sur la mélodie du vent. Elle oublie qu’elle existe, momentanément, elle oublie la présence de Jack.

Lorsqu’elle bouge à nouveau, la barrière contre laquelle elle est encore appuyée s’efface, s’effrite en flocons fins, volatiles. « C’était quoi ? La Magie de la Glace pour les nuls ? » Un rire qui s’envole, parce qu’elle n’a aucun besoin de complexer, elle ne ressent pas ces émotions toxiques qui la rongeaient avant. « Tu as conscience que je ne saurais jamais faire ça, mh ? » Un sourire amusé, parce qu’il lui donne toujours l’impression que tout est possible, que le mot limite n’existe pas. « En revanche, il manque quelque chose. » Elle se déplace, revient vers le centre et esquisse un geste de la main gauche. « Je ne sais pas.. comme ça peut-être ? » La fameuse statue dont le nez avait provoqué ses protestations. Est-ce qu’elle se moque ? Oui, un peu. La silhouette de glace possède exactement les mêmes défauts qu’à la X-Mansion, manquant de relief, d’expressivité. Elle se glisse finalement à côté pour pouvoir faire face au modèle original, taquine. « Je sais, je sais, le nez ça ne va pas. Il me semble que c’est plus.. » Un baiser sur ce qui sert de joue à la reproduction et l’élément répond, la seconde couche affinant les traits, modelant l’enveloppe. « Comme ça ? » Elle revient vers lui, calmement, retournant à la contemplation de ce qui se trouve au dessus de leurs têtes. « Je t’ai observé, longuement. C’est facile parce que ça te définit en partie. » Un silence s’étire, loin d’être gênant, simplement admiratif jusqu’à ce qu’elle consente à poursuivre. « Tu ne contiens pas, tu ne musèles pas. Et moi ça fait des années que j’étouffe tout ça.. »  

« Viens. » Un murmure. Elle l’éloigne. Elle l’éloigne parce qu’elle a quelque chose en tête, parce qu’une pensée lui a traversé l’esprit mais elle ne veut rien abîmer alors elle l’entraine à l’écart, prudemment, refusant de se diriger là où il ne l’y autoriserait pas. Ils sont revenus sur leurs pas, ils ont dépassés leur point d’arrivée. Elle ne tente pas de miniature, pas cette fois. Quatre murs. Quatre simples murs qui ne veulent d’abord rien dire. N’importe quelle pièce commence ainsi, seulement elle paraît chercher quelque chose, les yeux fermés. Un lit, contre l’un des murs. Une fenêtre, qui s’orne de rideaux aux motifs enfantins, gravures d’étoiles, de reliefs qui rappellent le passé. Elle n’a pas bougé, concentrée mais immobile. Elle suit la peinture du souvenir, les meubles prenant place, la petite commode, la maison de poupée, le lapin autrefois en peluche. Ca ne s’arrête qu’avec le corps qui devient translucide, qui signale qu’elle ne peut pas aller plus loin dans la démarche, enveloppe aqueuse qui régénère et revient à son état premier. Elle n’a pas besoin de pousser plus loin le décor. Tout est là. « J’ai été persuadée que je n’avais rien connu d’heureux, petite. Mais tu es là et je me souviens chaque jour un peu plus. Je l’aimais ta magie, n’est-ce pas ? Tous ces espoirs et ces jeux.. » Il y'a un flocon qui flotte, qu’elle laisse se poser sur le nez de Jack, un sourire sincère accroché aux lèvres. « Et quand j’ai été capable de créer, j’en ai perdu la beauté. » Il n’y’a pas de pessimisme, pas cette fois. Les yeux trop bleus sont accrochés aux siens. « Tu me réapprends. » Elle se hisse sur la pointe des pieds, soufflant à son oreille. « A rêver. A rire. Et à croire. » Ca n’est pas voir en grand, le plus compliqué, c’est continuer à lâcher prise, c’est se défaire de ses propres réticences, ses propres barrières. Un bruit mat attire son attention, sur le sol. Le bracelet fragilisé s’est détaché, l’obligeant à se baisser pour le ramasser, le rattacher, alors Snow se sert de la glace comme réparation de fortune. La chambre est déjà en train de disparaître, poudreuse qui retombe avec douceur autour d’eux parce qu’elle préfère voir le ciel, elle préfère voir l’infinité de la banquise. « Il ne tombe jamais ? » Elle pointe le bâton un peu plus loin, du bout de l’index. Ca la sidère toujours autant qu’il tienne debout seul. « Tu as encore des merveilles en réserve, dis ? » Sourire de gamine. Bien sûr qu’elle veut en voir plus. Plus de glace, plus d’histoires, plus de son passé aussi. « Comment étaient-ils, les habitants ? » Trop de questions, pas assez de temps, ça se bouscule vite dans sa tête, d’une idée à l’autre, d’un souvenir à l’autre aussi.
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« Tu as conscience que je ne saurais jamais faire ça, mh ? » - Non sens, bien sur que tu sauras. - Moi je sais déjà qu'elle en est capable. J'ai rencontré quelques talents de la glace durant mon existence. La plupart savaient utiliser la glace mais ils ne comprenaient pas sa beauté. Je me souviens notamment d'une jeune femme que j'avais rencontré en Alaska dans les année 1600. Elle était capable de concevoir des objets d'une magnificence absolument déroutante, créant des détails d'une précision sans pareille. Elle pouvait passer des heures à sculpter un simple détail, mais le résultat était toujours fantastique. Moi je vois grand, toujours, mais elle... elle aussi, d'une autre façon. Prudence n'en est pas encore là, mais elle en a le potentiel. Elle a le regard qu'il faut. A une époque elle avait compris la beauté de notre élément, elle commence à le voir à nouveau, à le sentir. Car au final ce n'est pas quelque chose que l'on apprend, c'est quelque chose que l'on ressent. Elle forme la statut de l'institut et je feinte l'agacement jusqu'à ce qu'elle y apporte les détails. Là mon sourire se fait sincère, ravi de voir qu'elle n'a pas oublié comment on fait. Et puis ses mots se font plus sérieux et je l'observe. Se museler? Pourquoi faire? Pourquoi restreindre? - « Viens. »

Elle saisit ma main et je n'offre aucune résistance. Nous quittons le centre du village, le centre de ma création qui tient bon, et elle nous emmène un peu à l'extérieur, plus loin. Là elle s'arrête et je l'observe alors qu'elle ferme les yeux. Quatre murs surgissent et je m’apprête à râler quand de nouveaux détails viennent agrémenter la chose. Tout me semble familier, comme si j'étais déjà venu, et lorsqu'elle termine, je prend conscience que ce qu'elle me montre n'est rien d'autre que sa chambre lorsqu'elle était enfant. Elle perd consistance et je m'assure d'un regard que tout va bien avant d'évoluer dans la petite pièce, me rapprochant du lit où une petite silhouette se cache sous les couvertures de glace. Lorsqu'elle reprend la parole je tourne mon regard sur elle, replongé dans des souvenirs que ma mémoire me refusait jusque là. - « A rêver. A rire. Et à croire. » - Ma main se pose sur son épaule alors que mon regard observe encore ce souvenir révélé au monde et ce n'est pas un certain pincement que je vois tout ça disparaitre, retourner à la neige et au vide.

« Il ne tombe jamais ? » - Jamais. Donne moi ça. - A quoi peuvent bien servir les bâtons qui tombent? Je n'ai jamais compris le concept. J'attrape son poignet et y prend le flocon de bois que je lui ai offert. J'en défais la chaînette et la laisse tomber par terre sans la moindre considération. Une fine lueur se fait voir au creux de ma main et un fil de glace se forme, d'une finesse impossible. Je le tisse de glace éternelle, ma glace éternelle. Souple comme cette chaîne, solide comme l'acier, mais en glace. - En glace ça bougera plus lorsque tu changeras. - Je le lui rend. Bien sur si elle changeait de forme, il tomberait. Mais si elle ne faisait que changer d'état, ça ne bougerait pas. Lorsqu'elle me demande si j'ai encore des merveilles en réserve, je hausse simplement les épaules. Oui, probablement, mais elle n'avait jamais été difficile à impressionner. Et c'est bien un compliment. - « Comment étaient-ils, les habitants ? » - Oh tu sais, des gens. Des inuits. Ils n'avaient rien de particulier par rapport aux autres. Ils étaient juste eux. - Ma mémoire remonte loin, plus loin encore et un visage s'impose à mes pensées. Devant nous la glace s'élève à nouveau et une statue se forme. Des courbes carrées dues aux vêtements que je dessine puis les traits féminins d'une femme à son visage.

Mon regard se fait nostalgique et lorsque j'ai terminé, elle est aussi vrai que nature, mais pas tout à fait. Elle est toujours froide, une statue. - Je ne peux te montrer que cet exemple. Elle est la première qui m'ai vu. - La femme que j'avais sauvé, la mère de l'enfant esprit qui était venu me chercher. Je fais un pas en avant et passe ma main sur sa joue. La glace qui la constitue change alors, semble plus fine, plus claire aussi, et alors son regard prend vie. Ce n'est qu'une apparence bien sûr, mais elle commence à se mouvoir, silencieuse, un sourire sur les lèvres. Je souris aussi. - Elle se nommait Sakari. C'est la première femme que j'ai aimé. - Je l'observe, laisse à la glace son libre arbitre et elle va naturellement saluer Prudence, comme si elle était réelle. Moi je sais qu'elle ne l'est pas, ça ne me fait rien de la voir comme ça. C'est bien trop ancien et je sais faire la différence. J'aime néanmoins la revoir, voir de mes yeux son si doux visage. - Ce sont ces yeux les premiers à m'avoir prouvé que j'existais vraiment. - Quelle sensation... Sakari laisse Prudence pour se retourner. Pas vers, pas vers le village. Pas tout à fait. Elle s'éloigne, ses pas légers sur le sol gelé. Elle se dirige à l'arrière du village et je sais parfaitement où. - Suivons la.
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«
 Non sens, bien sur que tu sauras. » Non. Elle ne veut pas. Oui, c’est cela le problème : Snow ne veut pas. Elle ne veut pas de toute cette démesure, d’une puissance qu’elle s’estimerait incapable de gérer, de contrôler. Il n’y’avait qu’à voir la neige affluer, se déchaîner quand elle perdait pieds, quand son esprit sombrait. Jack gérait la glace aussi aisément que s’il respirait, il en faisait des merveilles, il dévoilait la beauté sans pareille d’un élément qu’elle-même n’utilisait - la plupart du temps - que sous sa forme la plus détestable, dangereuse. Elle n’était pas prête à accepter l’éventualité qu’il évoquait, bloquée quelque part entre l’envie de découvrir et la retenue qu’elle avait apprise. Les quatre murs qu’elle forme ne sont que le témoin du passé, d’une autre acceptation, ou plutôt d’une volonté de partage. Elle partage un souvenir qui n’appartient qu’à eux, dont personne finalement ne fut le témoin. Il n’y’avait pas d’intrusions dans son imaginaire, fillette enthousiasmée par une légende, gamine qu’on ne croyait pas mais qui, elle, aurait tout abandonné pour ces rêves. N’était-il pas cela, alors, un rêve ? Il lui rappelait qu’elle n’avait pas toujours été si mauvaise, si .. noyée de colère. Il faisait remonter à la surface des tendresses enterrées si loin. Elle sent, à la main sur son épaule, qu’il n’est pas déçu, qu’il n’y’a pas de reproche, seulement le regret de voir le décor s’effacer, disparaître. Vague illusion d’autrefois.

« Jamais. Donne moi ça. » Et les yeux se baissent sur son propre poignet. Il défait la chaînette qui rencontre le sol mais déjà, Prudence est concentrée sur autre chose : le fil de glace qui se forme au creux de la main de Jack absorbe toute son attention, comme une enfant regarderait un tour de magie, et c’est un peu ce qu’il fait, là, avec la finesse de cette création. L’argent n’a pas la valeur de ce qu’il est occupé à faire naître. « En glace ça bougera plus lorsque tu changeras. » Silence. Un silence différent de ceux dont elle a l’habitude. Il lui rend le flocon qu’elle n’a plus quitté depuis qu’elle vit avec lui et elle prend soin de le glisser à nouveau à son poignet, non sans admirer la délicatesse de cette glace qui remplace le métal. Elle n’est pas difficile à émerveiller, pas lorsqu’elle est coupée de la réalité qui la faisait souffrir, encore moins dans cet univers de blancheur, de pureté.

Elle reprend la parole, enfin, elle lui demande comment étaient les habitants de ce village. Des gens, ni plus ni moins. Des gens qui vivaient et partageaient, d’une culture certes différente mais aux yeux d’un être millénaire, pourquoi seraient-ils étranges ? Une silhouette. Des vêtements. Un visage féminin. La nostalgie, elle la perçoit. Elle la voit dans les yeux gris de Jack et dans la manière dont il regarde cette création aussi vraie que si il lui avait insufflé la vie. Il ne peut lui montrer qu’elle, parce que c’est elle qui l’a marqué, parce qu’elle a été la première à le voir. L’écho de cette histoire lui revient rapidement, il lui en avait parlé, à l’Institut. Elle se rappelle quand il passe une main sur la joue artificielle, quand la glace se fait plus fine et le regard plus réel, plus expressif. « Elle se nommait Sakari. C'est la première femme que j'ai aimé. » Son sourire, Prudence ne le comprend pas. Elle est là, spectatrice d’une relation qui a perduré à travers le temps, d’une affection que les années ne pouvaient effacer. La Sakari recréée semble la saluer mais la réaction est froide, distante, si loin de ce que la mutante est habituellement avec Jack, comme s’il y’avait un gouffre entre ce qu’elle pouvait être avec lui et ce qu’elle montrait même à une reproduction de vie. Mal à l’aise. Elle la perçoit, la splendeur indéniable mais ça la dérange, elle se sent intruse. Situation inédite. S’y ferait-elle un jour, à ce qu’il pouvait imaginer, à ce qu’il pouvait générer ? « Ce sont ces yeux les premiers à m'avoir prouvé que j'existais vraiment. » Elle met plusieurs secondes à se radoucir, Prudence. Il y’a le bout de ses doigts qui glisse sur le flocon de bois, machinalement, tandis qu’elle paraît réfléchir. Muette. « Suivons la. » Ca la ramène à la réalité, ça la ramène à l’instant présent. Suivre quoi ? La silhouette aux pas si légers. Elle obtempère, sans résistance. Ca n’est qu’après avoir avancé qu’elle trouve sa langue.

« Elle était la mère de Kwanita ? » Elle réalise que c’est cela qui l’a rendue distante. Elle réalise que c’est le souvenir de cette triste histoire qui l’aurait faite reculer si Jack n’avait pas été là, tout près. Comment peut-on survivre à son enfant, d’ailleurs ? Elle chasse les pensées trop humaines, consciente qu’il n’a certainement pas la même vision des choses. Il n’a pas l’air triste, il n’a pas l’air malheureux. C’est elle, que cela attriste. « Combien de temps es-tu resté près d’elle ? » Elle marche sans vraiment le regarder, centrée sur les mouvements incompréhensibles de la femme de glace. Elle cherche à en comprendre la fluidité là où l’élément n’offre trop souvent qu’une certaine raideur mécanique. « Je ne crois pas en l’amour désintéressé. » C’est un aveu quand les mains se glissent dans les poches de son jean. « Et toi tu n’es pas humain alors je ne peux pas saisir ce que cela signifie, à tes yeux. » Elle est honnête. Elle ne cherche plus à se murer dans de longs silences pour masquer les failles, parce que ça ne sert à rien, pas avec lui. Il voit, il n’a pas besoin de creuser pour cela et même quand il ne commente pas, elle sait très bien qu’il n’est pas aveugle. « Tu me répondras sans doute que je suis trop jeune pour comprendre. » En trois millénaires, il avait certainement connu tous les cas de figure et vu le charme d’une humanité en laquelle Snow, du haut de ses tout juste vingt-cinq ans, ne croyait plus. Cette histoire n’est-elle pas digne d’un conte de fées ? Et les contes de fées ont tous leur part d’ombre.

Finalement, sans prévenir, elle s’arrête. La manche de Jack est attrapée pour le stopper. C’est soudain, ça n’a d’abord aucun sens. Et puis elle l’a attiré contre elle, étreinte tendre, un peu embêtée parce qu’il est grand, parce qu’elle a toujours la sensation de se perdre contre son sweat. « Merci. » Combien de fois aura-t-elle besoin de le lui dire ? Des centaines, si elle vivait aussi longtemps que prévu. « Pour m’avoir emmenée. Pour le flocon aussi. Et la glace. » Du coin de l’oeil, elle remarque que Sakari ne semble pas les attendre, alors elle se détache, entraîne avec elle le pauvre Jack auquel elle n’explique rien de ses réactions. En a-t-il seulement besoin ? « Hé, elle va où comme ça ? » Elle semble savoir, comme si elle pouvait prendre une décision et Snow trouve ça surréaliste. Dérangeant ou fascinant, elle l’ignore encore à ce moment là. « Tu sais, si je ne pouvais pas te toucher, je serais persuadée d’halluciner. » Légitime. Et encore qu’en y réfléchissant, le contact n’avait rien d’une preuve en soi.  
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« Elle était la mère de Kwanita ? » - T'as pas oublié. Oui, c'était elle. - Je fourre les mains dans les poches de mon sweat, observant la statue avancera avec une fluidité presque humaine. Presque parce que trop fluide justement. - « Combien de temps es-tu resté près d’elle ? » - Je soupirais, pas agacé non, mais éprouvé. - Jusqu'à la fin de sa vie. - Je l'avais vu vieillir, mourir. Notre relation était particulière parce on ne pouvait se toucher. Pas un baiser, pas une étreinte. Seulement le regard, la pression de mes mains par dessus les épais vêtements en peau d'animaux qu'elle portait, bref contact indirect avant que mon froid ne se fasse trop présent. Le regard était notre lien. Mais même sans se toucher, nous nous aimions. C'était réel. Autant que mon deuil lorsqu'elle était décédée. - « Je ne crois pas en l’amour désintéressé. » - J'incline la tête vers elle, écoutant ce qu'elle a à dire. Loin de moi l'envie de juger, son avis et ses pensées la regarde. - « Tu me répondras sans doute que je suis trop jeune pour comprendre. » - J'esquisse un sourire. - Oh non. Aucun rapport. Je te dirais seulement que l'amour n'est pas exclusif à l'être humain, bande d'égocentriques, et qu'il existe des centaines de façon d'aimer sans pour autant que l'une ou l'autre soit la "vrai" façon d'aimer.

Oui, je suis un être pluri-millénaire. Oui je ne suis pas humain. Mais mon amour est-il différent du sien? Est-il plus vaste? Ou moins romancé? Ou plus réfléchi? Mon amour est, c'est tout. L'humanité ne mérite pas ma bienveillance, elle est égoïste et cupide. Elle ne mérite pas d'être sauvée pourtant je sais que tout ses membres ne sont pas bons à jeter. Presque tous ont le potentiel pour mieux, c'est à ça que je me raccroche. Lorsque Prudence saisi ma manche je me retourne pour la sentir me prendre dans ses bras. - « Merci. » - Je souris, surpris avant de soupirer. Encore un merci. Je l'entoure de mes bras, la laisse finir puis elle attrape ma main et m’entraîne à la suite de Sakari. - « Tu sais, si je ne pouvais pas te toucher, je serais persuadée d’halluciner. » - Et pourtant je suis bien là, désolé. - Je n'ai rien dis quand à la destination de la statue de glace, anticipant notre arrivée, mais lorsque les murs de pierres se dessinent, je ne peux plus revenir en arrière. Un grand terrain brodé de muret de pierres empilées. L'intérieur de la terre est vide et blanche, parfaitement préservée. De chaque mur, au milieu, provient un chemin délimité par des pierres au sol. On suit Sakari sur l'un d'eux, mon bras dans ma poche, le bras de Prue accroché au mien.

Je ne suis pas revenu ici depuis ma résurrection. La dernière fois Steve était là, cette fois c'est Prudence. Je me sens vite incapable de marcher sur ce sol en étant seul. Peut être plus tard, même si déjà des années se sont écoulées. au centre des quatre chemins un promontoire de glace et le bâton. Mon bâton; Une représentation de glace d'une transparence absolue. - J'étais en dessous, dans le ventre de la bête. - Au sens propre comme figuré d'ailleurs. Je désigne les murets de pierres. - Ceci est une terre sacrée. Ce sont les habitants qui l'ont délimitée, avec... moi au centre. Enfin mon corps. Enfin bref, t'es au milieu de mon église là. - Je hausse les épaules en observant le bâton de glace. - A l'époque, il y avait des pèlerinages jusqu'ici. Enfin, seulement des inuits qui me connaissaient. Ils venaient me rendre hommage. - Pas que j'ai jamais demandé ça d'ailleurs, mais bref. - Quand j'étais dessous, mon bâton trônait juste là, symbole de ma présence. J'ai trouvé bien d'en mettre un autre, pour ne pas laisser cet endroit vide.
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« Does the walker choose the path, or the path the walker ? » - Garth Nix, Sabriel.

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 T'as pas oublié. Oui, c'était elle. » « Pas toujours amnésique. » Sur un simple haussement d’épaules. Sa mémoire était parfois morcelée, elle avait longtemps été faite d’opacités, de zones inaccessibles mais il n’y’avait plus Xavier pour refermer les portes sur les traumatismes. Il n’y’avait plus rien pour l’empêcher de se souvenirs du passé et elle n’oubliait pas le présent. Ce qu’il disait, même si parfois elle n’en comprenait pas tout, elle essayait de le retenir au mieux. L’histoire de Kwanita était d’autant plus importante qu’elle en avait compris le côté émotionnel. Les dernières périodes floues résidaient dans des zones d’ombre dont elle ne voulait pas se souvenir, dont elle rejetait la réalité trop crue, Axel enfermé loin dans la boîte de Pandore de ses dégoûts. De Jack, elle voulait tout retenir pour ne jamais plus avoir à le considérer comme un être imaginaire, sans consistance, comme si cela suffisait finalement à l’ancrer près d’elle, d’une certaine manière. Supporterait-elle encore de perdre un ami ? Elle en doutait. « Jusqu'à la fin de sa vie. » Un silence qui s’impose, pas lourd mais pensif. « Elle te manque encore.. » Et ça n’a rien d’une question. Il n’y’a qu’à la regarder, la sculpture, pour percevoir cet attachement. Trop belle pour n’être qu’une reproduction détachée d’une personne vaguement proche. Quant à l’amour inconditionnel, désintéressé, sujet délicat. « Oh non. Aucun rapport. Je te dirais seulement que l'amour n'est pas exclusif à l'être humain, bande d'égocentriques, et qu'il existe des centaines de façon d'aimer sans pour autant que l'une ou l'autre soit la "vrai" façon d’aimer. » Il la fait rire. Un rire bref mais sincèrement amusé. « On ne vit pas assez longtemps pour ne pas être égocentriques. » Le sourire en coin lorsqu’elle tourne le regard vers lui. « Je suis sûre que tu l’as rendue heureuse. » Elle le pense parce que de ce qu’elle sait de Jack, il est bienveillant et protecteur, il a cette tranquillité et ce calme qui laissent supposer une certaine absence de conflits. Pas de jalousie stupide, pas de possessivité dérangeante. Elle ne peut que déduire à la manière dont il en parle, dont il l’a matérialisée, que la complicité ne souffrait pas des défauts basiques qu’elle avait observé chez d’autres.

« Et pourtant je suis bien là, désolé. » Elle aurait répliqué quelque chose si la destination ne l’avait pas trop intriguée pour cela. Accrochée au bras de Jack - comme une nouvelle mauvaise habitude - elle observe. Qu’est-ce que.. ? Elle n’en comprend pas le sens. Il lui manque des données. « J'étais en dessous, dans le ventre de la bête. » C’est dérangeant. Si dérangeant que les doigts se pressent un peu sur le sweat. Il n’a pas l’air très à l’aise non plus, d’ailleurs, du moins c’est l’impression qu’elle en a. « Ceci est une terre sacrée. Ce sont les habitants qui l'ont délimitée, avec... moi au centre. Enfin mon corps. Enfin bref, t'es au milieu de mon église là. » Le regard trop bleu se promène, détaille les pierres, se relève pour tenter d’avoir une vue d’ensemble, sans grand succès. Il y’a trop de choses à voir et trop peu à la fois. « Chouette, on a inventé une religion sympa et personne pense à prévenir. » Prudence a besoin d’un peu de temps pour assimiler. On vit et on meurt, dans cet ordre, et Jack lui était revenu, pire encore elle l’avait croisé à un moment de son existence où ça n’était physiquement pas concevable. Comment peut-on mourir et revenir sans en payer un certain prix, ne serait-ce qu’une conséquence psychologique ? Elle s’est demandée ce qu’il avait pu ressentir au moment fatidique où se sacrifier fut nécessaire. « A l'époque, il y avait des pèlerinages jusqu'ici. Enfin, seulement des inuits qui me connaissaient. Ils venaient me rendre hommage. » « Ta modestie a du mal avec ça, avoue. Le dieu qui ne voulait pas l’être ? » Car malgré tout, c’est à cela que cette construction faisait penser, à un temple dédié à une divinité perdue dont on veut remercier la présence passée par quelque chose qui lui semble imprégné d’une indéfinissable beauté. C’est simple, pourtant, mais à cela Prudence n’est pas insensible. « Quand j'étais dessous, mon bâton trônait juste là, symbole de ma présence. J'ai trouvé bien d'en mettre un autre, pour ne pas laisser cet endroit vide. »

Son attention se tourne vers ce bâton forgé d’une glace sans défaut, d’une transparence difficile à égaler. Le cheminement de pensée est complexe et sa question ne vient qu’après de longues secondes durant lesquelles elle a semblé complètement absorbée par la contemplation. « Les autres gardiens sont morts aussi ? » Même si ‘mort’ lui apparaît comme un terme inadéquat, elle n’en a pas d’autre en réserve. « Est-ce que c’est ce qui fait de vous ce que vous êtes : un sacrifice ? » Froncement de sourcils léger. « On ne consacre pas une terre sans raison. » Elle essaye de déduire, de ce qu’elle sait de lui, de ce qu’elle a pu lire ou entendre, des souvenirs éparpillés de l’enfance aussi. Comme reconstituer un puzzle. « Il y’a une motivation à notre présence ici ? »   
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« Ta modestie a du mal avec ça, avoue. Le dieu qui ne voulait pas l’être ? » - J'ai jamais vraiment compris, j'avoue. - Elle se tient à moi, comme elle en a pris l'habitude, et j'observe les alentours d'un air distrait. Non je ne suis pas à l'aise, qui serait à l'aise face à sa propre tombe? Je ne suis pas sûr d'être conçu pour mourir, conçu pour avoir une tombe, mais pourtant ça a été le cas. Je suis mort, enterré, sacrifié. Et me voilà, marchant sur le sol qui accueilli mon corps. J'en aurais nourris les vers si on avait pas été sur la banquise. - « Les autres gardiens sont morts aussi ? » - Je tourne la tête vers elle, un peu confus face à cette question. - « Est-ce que c’est ce qui fait de vous ce que vous êtes : un sacrifice ? » - Non, bien sur que non. Tu sais qu'il y a d'énormes blancs dans ma mémoire que je n'ai jamais pu combler mais je pense que ça fait parti de ce que je suis. - Le fragment d'un test à grande échelle, d'une épreuve peut être. Je ne vois que ça. - Je n'étais pas censé revenir, c'est un concours de circonstance qui m'a ramené. Un heureux hasard. Enfin si tu crois au hasard. - Qui aurait cru que Steve viendrait ici, qui aurait cru que la glace éternelle de son bouclier puisse me ramener? Qui pourrait l'expliquer vraiment?

« Il y’a une motivation à notre présence ici ? » - C'est toi qui a voulu venir, t'as déjà oublié? - Je pose mon regard sur la Sakari de glace, immobile, perdu dans la contemplation vague du bâton gelé. - Je pense qu'elle a dû suivre l'énergie du lieu. Je suppose que ma mort, ou ma résurrection, ou peu importe quoi a dû laisser une empreinte. - Je soupire. - J'en sais rien. - C'est un mystère. J'ai compris comment ça a fonctionné, pourquoi je suis mort, comment je suis revenu. J'ai compris la mécanique du processus, si tant est qu'il y en ait une. Mais le reste? Le fond de l'histoire? Je suis probablement pas encore assez vieux pour en saisir les détails. - Enfin... Ça nous donne un peu de matière pour toi. - Je tourne la tête vers elle, relâche son bras et recule d'un pas. - Après tout, tu vois des choses que tu devrais pas voir, mais qui sont pas des hallucinations. Au moins on sait que t'es pas folle. - Je lève les yeux. - Enfin si, mais pas pour ça. - Mon regard dérive sur Sakari et je soupire avant que sa glace ne s'étiole en une volée de poussière de neige. Encore une fois elle disparaît mais mon regard se tourne vers le village. L'immense structure de glace... Plus tard.

Mon attention se tourne vers Prudence. - On est dans un lieu sacré par l'homme, empreint d'une énergie spirituelle bien présente. Ça te met dans le bain. - Est-ce que cette journée prenait un tournant différent? Oui peut être. - Tu te souviens sur le toit? Quand tu as vu mon aura? Je te l'avais révélé volontairement, mais si tu es parvenu à voir l'esprit guerrier, c'est que tu peux peut être voir sans que je t'aide. - Je m’assois par terre en tailleurs, mon bâton se tenant debout comme un grand à côté de moi. - Peut être qu'avant de comprendre pourquoi, on pourrait déjà voir ce que tu peux faire ou voir? Ça peut nous aider à comprendre. - Je hausse les épaules, un sourire sur le visage. - Et puis t'es dans ton élément ici, non? Toutes les conditions sont réunis pour ton confort.
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I
l manque autant de données à Jack qu’il lui en manque à elle, si bien que le puzzle peine à trouver consistance. Il ne sait pas, il n’est pas sûr, il y’a tous ces blancs dans sa mémoire, dans ce passé. Mort et enterré, n’a-t-il été que le jouet du Destin ou du Hasard ? Est-ce qu’elle croit au hasard ? Il y’a un flottement dans ses pensées, une incapacité à trouver la réponse. « Je n’ai plus besoin de croire à tout ça.. plus depuis cette nuit là. » Elle n’a pas besoin d’en dire plus. Elle n’a pas envie de s’étendre sur le sujet. Croire au hasard aurait tendance à apaiser la peine parce qu’alors, rien ne serait la faute de personne, rien ne serait sa faute. Quelque part il y’avait aussi cette impression persistante qu’elle avait mérité ce qui lui était arrivé. Oui, mais dans ce cas, les gamins de la X-Mansion avaient-ils cherché leur sort funeste ? Trop de questions sans réponses qu’elle n’a pas envie de poser. C’était ainsi et elle ne pouvait ni changer le cours des choses ni la trame du temps. Si le destin existait, alors il continuerait sa course folle, envers et contre tout. « C’est plus facile de se dire que les gens comme toi ont une destinée, parce que vous avez une mission à l’importance capitale. Les humains ne sont peut-être que les pions d’un échiquier géant, à l’échelle des dieux. Toi t’es revenu, et s'il y'a une raison, le temps le dira. » Dieux. Au pluriel. Abandon, en un sens, de son monothéisme décevant. Il y’avait Thor et Loki, il pouvait bien y’en avoir d’autres, certains mutants allaient jusqu’à altérer la réalité, se plaçant parmi ces puissances contre lesquelles nul mortel ne pouvait lutter. « C'est toi qui a voulu venir, t'as déjà oublié? » Elle fronce les sourcils. Sa question a été mal exprimée, elle s’en rend compte. « Pourquoi nous a-t-elle conduits ici ? » corrige-t-elle, bien qu’elle doute qu’il le sache lui-même. Fascinante sculpture de glace qui ne cesse de l’intriguer. « Je pense qu'elle a dû suivre l'énergie du lieu. Je suppose que ma mort, ou ma résurrection, ou peu importe quoi a dû laisser une empreinte. »

Il ne sait pas. Ca n’a pas tant d’importance, après tout. Jack n’avait pas besoin de tout lui justifier, sa curiosité s’en remettrait, quoique l’incompréhension s’avère être un sentiment dérangeant. « Enfin... Ça nous donne un peu de matière pour toi. » Il rompt le contact alors qu’elle est encore occupée à contempler ce qui lui fait face, si bien qu’elle ne peut pas dissimuler sa surprise. Pour.. elle ? Quoi ? Il l’avait déjà menée au pole, que voulait-il de plus ? La banquise lui suffisait largement et.. « Après tout, tu vois des choses que tu devrais pas voir, mais qui sont pas des hallucinations. Au moins on sait que t'es pas folle. » Ah, ça. Moue sceptique. « Enfin si, mais pas pour ça. » Moue boudeuse. Hé, il osait ! Il avait raison, cependant. Elle ne pouvait nier sa large part de folie, elle ne pouvait pas non plus nier que tout ceci pouvait être encore et toujours un vaste rêve - un cauchemar. Sakari s’étiole, se fait neige, déconnectant momentanément Snow des paroles de Jack. C’est dommage, elle était si belle. « Et si c’était une coïncidence, Jack ? » souffle-t-elle, sans y croire une seule seconde. L’intonation de la question tombe même à plat, trop bas, sans la moindre once de conviction.

« On est dans un lieu sacré par l'homme, empreint d'une énergie spirituelle bien présente. Ça te met dans le bain. » Son regard se promène derrière lui, comme pour vérifier qu’il n’y’a rien d’autre, rien d’autre qu’elle et lui. Et B. « Tu te souviens sur le toit? Quand tu as vu mon aura? Je te l'avais révélé volontairement, mais si tu es parvenu à voir l'esprit guerrier, c'est que tu peux peut être voir sans que je t’aide. » Il s’assied en tailleur et elle hausse les sourcils, cette fois. A quoi joue-t-il ? Elle s’agenouille en face de lui tandis qu’il explique ce qu’il a en tête, ce qu’elle finit par voir comme une sorte d’évaluation. C’est logique, en un sens, d’essayer de voir ce qu’elle peut percevoir avant d’en chercher le sens, la raison profonde. « Et puis t'es dans ton élément ici, non? Toutes les conditions sont réunis pour ton confort. » Il sourit et elle ne peut s’empêcher de rire légèrement. « Plus que sur un toit, en effet. » La hauteur ne lui permettait pas une réelle concentration.

Elle ouvre sa paume, doucement, formant une toupie glacée, diamant transparent qu’elle dépose entre eux et qui se met immédiatement à tourner, parfait équilibre. « L’Institut m’a appris qu’il fallait savoir faire le vide, parfois, pour atteindre ce qu’on cherche. » Qu’il ne croit pas qu’elle régresse plus que nécessaire. Faire le vide restait toutefois l’exercice le plus difficile pour elle, toujours perdue entre mille réflexions et autant de doutes. Les minutes s’écoulent, la toupie accélérant un peu plus sa course à chaque tour. Ce sont ses réticences, qu’elle écarte, lentement. « Je ne suis.. » L’objet glacé s’est arrêté, tombant sur le côté. « .. pas si sensible.. » Ca n’a pas changé. Elle aurait préféré, en un sens, ne pas voir la même aura, pouvoir se dire qu’elle avait l’imagination trop fertile mais la blancheur est identique, parfaitement identique. Snow tente de se frotter les yeux, comme si ça pouvait avoir une quelconque incidence sur la chose : en vain. « Désolée, j’ai du mal à avoir l’enthousiasme de mes huit ans. » Elle sourit, cette fois, plus franchement. Un sourire amusé qui ne fane pas. « Très bien. J’ai dis que je ne flippais pas, je vais donc faire un effort pour ne trop penser. » Elle se relève, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Le besoin de bouger se fait pressant, l’incitant à faire quelques pas plus loin. « Je vois des trucs, c’est tout. En soi, ça n’a pas eu de grandes conséquences jusque là, n’est-ce pas ? Ca pourrait même avoir un côté cool. Bon j’ai juste pas encore trouvé lequel. Mais admettons. » Les mains avaient trouvé refuge dans ses poches, au moment où elle s’est retournée pour faire à nouveau face au Gardien mais son regard s’est arrêté à mi-chemin, sur le bâton. Et elle a fait quelque chose qu’elle n’avait jamais osé faire jusque là, allergique à l’idée de l’approcher de trop près sans ordre explicite. L’index a rencontré le bois, la perplexité parfaitement visible sur les traits de la blonde - il ne peut pas tomber, après tout, il l’a dit. « Lui aussi, c’est normal ? »   
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« L’Institut m’a appris qu’il fallait savoir faire le vide, parfois, pour atteindre ce qu’on cherche. » - J'observe la toupie de glace avec un sourire. Bonne idée, ils n'avaient pas que des incompétents dans leurs rangs au moins. Je l'observe se concentrer, faire le vide, laisser les choses venir. je respecte ce silence seulement altéré par la brise polaire, patient, attendant que quelque chose se passe. J'ai conscience de ce que je lui demande et je sais que ce n'est pas facile surtout qu'on doute. Mais je suis sur que c'est possible. Il n'y a pas de coïncidence à voir les esprits. Soit on les voit, soit on ne les voit pas. Et le fait de les voir en soit était particulièrement extraordinaire. - « Je ne suis.. » - La toupie tombe. « .. pas si sensible.. » - Je pose mon regard sur elle, attend une réaction. Et lorsque je la vois cligner des yeux, je comprend qu'elle a réussi. -  « Désolée, j’ai du mal à avoir l’enthousiasme de mes huit ans. » - Je souris. - T'inquiètes pas, je comprend. - Elle ne flippe pas et se lève, fait quelques pas. Moi je reste immobile et la suis du regard. Une coïncidence.. mon œil.

« Je vois des trucs, c’est tout. En soi, ça n’a pas eu de grandes conséquences jusque là, n’est-ce pas ? Ça pourrait même avoir un côté cool. Bon j’ai juste pas encore trouvé lequel. Mais admettons. » - Tu vois les esprits, c'est pas rien quand même. Je sais pas si c'est cool, mais c'est pas rien. - Et puis je la suis encore du regard, je la vois approcher de mon bâton. - Quoi? - Elle le touche du bout de l'index et j'arque un sourcil. - « Lui aussi, c’est normal ? » - Là mon sourire s'efface. C'est pas un problème, c'est juste surprenant. - Tu vois... - Je regarde le bâton, puis elle et mon sourire revient. - Tu peux voir l'aura spirituelle. Ok. Celle-là je m'y attendais pas. - Je croise les bras, amusé par tout ça. Surpris mais dans le bon sens du terme. - Regarde ton bracelet maintenant? - Elle y verrait la même chose, et ça m'amuse beaucoup.

Je saisi mon bâton et m'y appui. - Quelqu'un qui voit les esprits en soit c'est assez peu répandu. Il y a des médium par si par là, mais ils sont bien moins que ce qu'on croit. Mais voir l'aura spirituelle... - Je l'observe, attentivement. - J'avoue que j'ai du mal à comprendre comment tu peux savoir faire ça... Mais c'est assez excitant en fait. - Mon sourire s'élargie. Elle a toujours été spéciale, et pas uniquement à mes yeux, mais ça lui donne une dimension supplémentaire. Une dimension que je ne suis pas certain de pouvoir définir encore. C'une mutante, une humaine. Je n'ai jamais vu quelqu'un pouvoir voir ces choses là et pourtant là voilà. Il faut une première à tout je suppose? Ou alors l'origine de cette capacité est tout autre. - J'aimerais pouvoir t'expliquer comment ou pourquoi, mais j'en suis incapable. La seule chose à faire pour le moment c'est de travailler ça pour que tu puisses le maîtriser. Ça peut toujours servir. - Surtout si elle reste avec moi. Quand on est Gardien, c'est naturel d'être en lien avec des esprits. Cette double vue lui serait utile, un jour ou l'autre.
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I
l comprend. Il comprend et il sourit. C’est rassurant. Il ne lui en veut pas, de manquer d’enthousiasme. Les millénaires rendent sans doute aussi patient que tolérant. Bouger pour canaliser tous ces sentiments contradictoires, bouger pour garder un tant soit peu de contenance. « Tu vois les esprits, c'est pas rien quand même. Je sais pas si c'est cool, mais c'est pas rien. » C’est pas rien mais c’est très abstrait, pour elle. Palpable dans le sens où elle n’avait pas oublié la violence générée par l’esprit guerrier mais abstrait parce qu’elle n’avait pas le fin mot de cette histoire surréaliste. Le bâton la détourne d’une réponse, l’aura l’attire vers l’objet, la pousse à le toucher, faisant arquer un sourcil à Jack, effaçant le sourire. Ca l’inquiète. Ca l’inquiète qu’il perde ce sourire, comme si elle avait fait une erreur, alors la main retombe le long du corps, attendant la suite, un mot, un commentaire, n’importe quoi. « Tu vois… » Le regard gris passe de l’un à l’autre. Ca l’angoisse, un court laps de temps, juste avant que le sourire ne revienne. « Tu peux voir l'aura spirituelle. Ok. Celle-là je m'y attendais pas. » Il croise les bras, visiblement surpris mais pas contrarié, pas inquiet. Elle s’éloigne tout de même du bâton. Les yeux trop bleus se baissent vers le bracelet, suivant sa demande. Elle reste perplexe, les doigts rencontrant le flocon, caresse furtive du pouce, vérification qu’elle n’hallucine pas, mais rien n’est illusion dans tout cela, quelque soit ce qu’elle tente de mettre entre l’objet et la perception qu’elle en a. Elle peut bien toucher, ça ne modifie pas les faits. Et lui, ça l’amuse. « Quelqu'un qui voit les esprits en soit c'est assez peu répandu. Il y a des médium par si par là, mais ils sont bien moins que ce qu'on croit. Mais voir l'aura spirituelle… » Il l’observe plus attentivement qu’elle n’en a l’habitude. Elle n’ose pas vraiment réagir, immobile et attentive à ce qu’il explique ou tente de lui faire entendre. « J'avoue que j'ai du mal à comprendre comment tu peux savoir faire ça... Mais c'est assez excitant en fait. » Le sourire de Jack s’élargit et le sien lui fait écho, un peu plus timide, un peu gêné. Elle digère les informations. Ca n’est donc pas quelque chose de courant, pas du tout, visiblement. Moins que ce qu’on croit. Elle fouille dans ses souvenirs, cherche ce qu’elle a pu lire sur les médiums, ou au moins les connaissances générales et les superstitions qui leur sont associées. « T’es le seul à savoir si c’est cool, c’est toi le Gardien. » Un clin d’oeil un peu moqueur. Si lui l’ignore, comme est-elle supposée avoir la réponse ?

« J'aimerais pouvoir t'expliquer comment ou pourquoi, mais j'en suis incapable. La seule chose à faire pour le moment c'est de travailler ça pour que tu puisses le maîtriser. Ça peut toujours servir. » Elle penche très légèrement la tête, indiquant sa surprise, d’abord. Il faut qu’elle réponde dans l’ordre, qu’elle pose des questions un minimum structurées pour s’y retrouver. « Les Médiums.. ils perçoivent au-delà des cinq sens communs, c’est ça ? Je ne suis pas très calée sur le sujet. C’était plutôt religion et interdits, chez moi. » Sourire en coin. L’interrogation est réelle, cela dit. Se souvenait-il seulement de la rigidité des Rosebury ? De leur manque d’ouverture d’esprit ? Une éducation qui bloquait peut-être l’acceptation du spirituel, ou freinait le processus. Il y’avait toujours eu le religieux d’un côté et le reste - néfaste - de l’autre. Elle les brisait, les interdits, depuis des années. Toujours est-il qu’elle gardait cette ambiguïté à l’égard de Dieu, des valeurs, de toutes ces choses détestées mais assimilées. « Pourquoi sont-ils moins que ce qu’on leur associe ? » Curieuse, oui. A défaut de comprendre son propre cas, elle tente de rassembler les pièces d’autres puzzles.

Un soupir s’extirpe de ses lèvres. « Très bien. » Elle n’aurait jamais cru pouvoir en arriver là mais elle avait confiance en Jack et elle croyait en lui, en ce qu’il disait, elle avait promis de ne plus avoir peur, elle ne comptait pas reculer maintenant. « J’ai appris à gérer la glace.. je peux bien apprendre à vivre avec.. » Un geste de la main, assez vague. « Ca. » Oui, ça. Son geste englobe ce ‘ça’, indéfinissable, trop vaste. « Tu vois toujours de cette façon ? Non parce que si c’est constant pour toi, ça doit vraiment être pénible. » Okay, elle le taquine un peu mais il y’a un fond de vérité. « En revanche je ne… suis pas sûre de saisir l’utilité. A quoi cela pourrait-il servir, honnêtement ? A part à m’indiquer quand j’dois m’enfuir. » Quoi ? Elle a compris, la dernière fois, elle n’a pas besoin de réitérer l’expérience pour intégrer que les esprits avaient leur part de danger. « Jack.. t’as peut-être oublié mais je déteste l’échec, ça veut dire que si tu veux que j’apprenne à maîtriser, il sera inenvisageable d’arrêter en route. » Snow préférait qu’il sache, qu’il se rappelle son côté terriblement têtu. Elle ignorait s’il était encore là à l’époque où c’était le froid qu’elle devait dompter, avant l’amnésie, avant de perdre le contrôle. Elle avait toujours eu cette tendance à repousser les efforts au-delà du raisonnable pour tester les limites.. avant Bobby. « T’es prêt à me supporter à ce point ? »    
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