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 EDGECRUSHERS (aaron)

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MessageSujet: EDGECRUSHERS (aaron)   EDGECRUSHERS (aaron) Icon_minitimeDim 6 Nov - 14:06
« J’en ai marre de rester ici à attendre que le monde se dresse contre nous… »
« Ouais… on ferait mieux de sortir et de leur péter les dents ! »

Je suis assis dans un coin de la pièce (ça ressemble approximativement à un séjour) et les écoute. En fait, je ne suis pas au sol mais un peu plus en hauteur. À défaut de ne pas pouvoir voler comme je le voulais, j’essayais au moins de me donner l’illusion d’altitude. C’était assez pathétique… mais qui étais là pour me juger alors que nous étions tous enfermés comme des animaux ? Certes, il était dit que c’était pour nous protéger. Et je le concevais parfaitement à vrai dire… mais certains besoins devaient quand même trouver réponse. Ça faisait presque deux mois que j’étais comme ça. Ça ne semblait pas perturber tant Papa, du moins en apparence. C’est difficile de savoir à quoi il pense contrairement à moi, qui suis assez expressif malgré mon caractère plutôt réservé. Mais je ne peux pas croire qu’il se conforte là-dedans. Je sais - sens - à quel point il peut détester les humains. Ça nous fait un point d’écart, comme avec beaucoup d’autres personnes ici. Il n’y a qu’à les écouter… ils sont aussi jeunes que moi, peut-être plus pour deux d’entre eux, mais ils ont déjà de la haine à revendre. Je n’arrive pas à ressentir quelque chose d’aussi fort et destructeur. Je n’arrive pas à concevoir que le monde puisse être aussi mauvais. Que l’Homme, qui a pourtant été crée par Dieu, ira à l’extinction d’autres de ses enfants dans une guerre fratricide. Est-ce que nous étions si différents que ça des homo sapiens ? Notre seule différence réside dans l’évolution génétique. Ils n’étaient pas préparés… et nous non plus.

« Et toi t’en penses quoi ? », fit la voix de Shane. Je cligne plusieurs fois des yeux, n’ayant pas vraiment suivi le reste de la conversation du fait de mes divagations. Je sens le poids de leur regard sur moi, je suis la cible de la question.

Je ne prends pas le temps d’imaginer quoi que ce soit de très élaboré. Au lieu de ça, je leur dis, sincère et dans un anglais teinté d’un fort accent de l’Est européen. « J’aimerais bien sortir aussi. »

Et ce n’était pas tombé dans l’oreille de sourds.

———

Au départ, je n’étais pas très optimiste à l’idée de sortir sans autorisation. Je ne suis pas vraiment du genre à transgresser les règles et encore moins à faire faux-bond à mon père… pourtant, c’est ce que j’avais fait. Par délicatesse, j’avais écris quelques phrases en roumain sur un bout de papier qui lui était destiné. J’aurais peut-être pas dû mais je me sentais trop mal de disparaître comme ça, d’autant que j’étais même pas sûr de rentrer à l’heure que j’avais indiquée. Enfin bref… j’étais quand même parti avec quatre garçons de la Confrérie, Shane inclus. En fait il était un peu la tête de la bande. Il nous a dit qu’on allait camper en pleine forêt. L’idée qu’on soit les seuls et dans un environnement naturel m’a vraiment attiré… parce que ça voulait dire que j’allais pouvoir battre des ailes et voler un peu une fois la nuit tombée, sans que personne ne puisse m’en empêcher.

On est parti chacun à un horaire différent, quand Isaak n’était pas là. C’est ce télépathe-là dont tout le monde parle, dont tout le monde a eu peur lorsque le « plan de sortie » avait été posé. Qu’on nous empêche de sortir, tout ça, à cause de fortes pensées qui nous auraient trahies avant nos actes. On est un peu (trop) parano mais force est de constater qu’on a bien fait de l’être… nous sommes tous sortis et avions réussi à nous rejoindre là où nous avions posé le point de rencontre.
C’est là que Shane nous a dit qu’on allait rejoindre un autre groupe. J’ai carrément angoissé à cette idée. Ce n’était pas prévu et dans un climat global pareil j’étais devenu de plus en plus anxieux en société. Ils étaient tous mutants eux aussi ? Ou pas ? J’ai l’impression qu’il n’est pas tout à fait au courant lui-même. Il y a deux de ses amis dans le lot mais le reste, il n’a aucune idée de qui ou quoi il peut s’agir. J’ai l’impression qu’on part plus en croisade qu’en camping… ce n’est qu’une impression. Mais très désagréable quand même. Je me rappelle les messages de haine qu’ils s’étaient échangé plusieurs fois en ma présence. Non, ils ne feraient jamais ça. On était là pour sortir et prendre l’air, s’évader de ces murs qui s’étaient transformés en véritable prison. Rien de plus…

Il fait vraisemblablement assez froid mais je ne le perçois pas de la même façon que les autres qui m’accompagnent. Mais ils le savent et peut-être que c’est pour cette raison qu’ils m’ont proposé de venir avec eux, même si Dimitri semblait m’apprécier plus que les autres essayaient de le faire croire.
Ça fait déjà trente bonnes minutes qu’on marche en forêt, qui se découvre désormais au crépuscule. Le portable se met à vibrer et Shane papote brièvement. Finalement, on les trouve, ils sont déjà installés autour d’un petit feu, élément qui capte immédiatement mon attention. Bien plus que les personnes qui pouvaient l’encadrer à vrai dire…

Ils se saluent pour la plupart tandis que je reste en retrait pour le moment. Difficile de le rester très longtemps, j’avais tendance à attirer l’attention assez vite, même les ailes cachées sous mon manteau long. En fait, je frôlais le mètre quatre-vingt dix et pourtant, j’étais le cadet du groupe. « T’as ramené du monde Shane, c’est cool ! », lui balança un de ses amis attestés. Au final, ceux qui ne se connaissent pas son tous présentés en vitesse. Je vois deux regards perdus en plus du mien, je décide de m’installer à côté de l’un d’eux pendant qu’on nous refilait de quoi boire et manger. Il est mutant lui aussi ? J’en sais rien. Dans tous les cas, Shane comme les autres semblent être discrets sur le sujet, voire, complètement muets. Je trouve ça bizarre. Trop bizarre en fait. « Salut… Aaron, c’est ça ? », demandais-je à la personne près de laquelle je m’étais assis. J’attrape la bière qu’on me tend, fronce un peu le nez à la vue de l’alcool… que je ne bois pas d’habitude. Mes yeux balaient un peu les lieux. Je vois même une guitare pas loin, et il y a bien entendu des tentes qui ont été piquées. J’ai envie de mettre ma main au feu, mais je me retiens de le faire, c’est nécessaire. D’ailleurs, on en est assez éloigné mine de rien, comme s’il ne voulait pas s’approcher. Pourtant, il faisait suffisamment froid pour qu’une personne lambda aie envie de s’y coller pour capter de sa chaleur. Force est de constater qu’il n’est pas une personne qui grelotte facilement ! Pourtant, c’est pas ce que son corps est en train de dire. « Tu préfères pas t’approcher un peu ? Tu vas attraper froid, non ? » Et de quoi je me mêle ? Il pourrait très bien m’envoyer paître, mais j’avoue que je n’ai pas envie que quelqu’un attrape la mort ce soir. Ma bonté me perdra et nombre de fois Papa m’a dit de ne pas faire ça d’emblée, ça rend mal à l’aise. Il a pourtant l’air sympathique et n’a pas fait la grimace en entendant mon accent à couper au couteau… ce qui était plutôt un bon début… non ?

Je regarde encore la bière que je tiens d’une main, dubitatif, piégé je dirais même. Je n’arrive pas à dire que je n’ai pas envie de ça, d’autant qu’il y avait bien des sodas pour mélanger avec la liqueur qu’ils avaient emmenée en plus. Je n’osais pas demander, préférant garder la bouteille dans ma main en attendant que ça passe… sauf qu’elle allait finir par se réchauffer à force d’avoir ma paume contre son verre. Je jette un coup d’œil en biais, remarque que celle du dénommé Aaron est terminée, ou du moins, n’a plus qu’un misérable fond dans son réceptacle. Est-ce que je lui propose de la prendre ?, me disais-je. Je me mordis la lèvre inférieure, visiblement anxieux. Les autres parlent, ils ne font pas trop attention à nous pour le moment. Après tout, ils se connaissent, eux… ce qui n’était pas le cas de tout le monde.
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MessageSujet: Re: EDGECRUSHERS (aaron)   EDGECRUSHERS (aaron) Icon_minitimeMer 16 Nov - 22:51
Il maugréait tout au long de la journée, pendant que son éternel ami pot de colle emballait deux ou trois affaires, en glissant astucieusement une bonne poignée de capotes. Aaron leva les yeux au ciel devant cette scène-ci, se retenant de dire au dit ami à quel point sa vie sexuelle était aussi déserte que le Sahara, et aussi vierge qu’un terrain inexploré. Il valait mieux se taire, au risque de se retrouver dans une salle de strip-tease, de péter encore un câble, et de mettre le feu quelque part massivement avec comme seule source de feu les flammes autour d’un cocktail.

- On va camper, ou … ?
- Le mot « pique-niquer » prend tout son sens-là.


Le jeune Reagan préférait se taire, ayant abandonné depuis bien longtemps l’idée de « débattre », et surtout sur une affaire de définition entre un simple pique-nique, et un véritable camping. A cette dernière pensée, il était pris d’une peur folle : et s’il avait peur de quelque chose, et que le feu de camp grossissait jusqu’à griller ses amis et les amis de ses amis ? Et si on découvrait sa nature de mutant, et qu’on le disait à son frère ? En parlant du diable, ce dernier venait d’envoyer un sms des plus étranges. Une histoire de rencontre. Le brun déglutit difficilement sa salive, et répondit assez vaguement, et sincèrement.

- On part quand ? demanda Aaron, soudainement un brin volontaire de quitter un tantinet la ville – ou plutôt les mêmes quartiers que son frère Jeremiah.
- T’es soudain volontaire toi, il se passe quoi ?

« Mon frère me fout les jetons ? Il peut me tuer à tout instant ? Il me demande à le voir sans raison ? Nan, doublement rien ! Triplement rien ! Juste un meurtre familial possible. Le quotidien d’un Reagan » pensa-t-il ironiquement, finissant les dits bagages, les récupérant, et les jetant dans le coffre de la voiture du dit ami. Sa conduite était « rapide » par rapport à la moyenne, mais pas assez rapide pour Aaron qui étouffait de minute en minute, passée dans cette maudite ville. Il en profite pour prévenir également, assez rapidement, Lewis et Sarah de cette décision de dernière minute. Certes, il aurait dû consulter au préalable, mais aujourd’hui, il avait eu ce besoin de prendre lui-même cette décision.

***
La soirée se passait « bien ». Jusqu’à l’arrivée impromptue d’un groupe dirigé par un certain « Shane ». Le regard de ce gars ne plaisait nullement à l’artiste. Cette vague de méfiance semblait faire crépiter un tantinet plus le feu, un bruit qui attira discrètement l’attention du brun. Doucement, profitant des mouvements ambiants entre ceux qui veulent s’asseoir, et ceux qui font de la place, il se leva pour se poser un tantinet plus loin du feu de camps, du groupe, de tout. Lui qui appréciait être au centre de l’attention n’était plus qu’une ombre solitaire, marginale, évoluant dans un monde fait d’ombre et de ténèbres. Pourtant, ce soir, il n’était pas seul. Une seconde silhouette s’approcha, et lui parla. Dans un premier temps, il garda le silence, se contentant de lancer un regard interrogateur au courageux – ou au marginal -, le jaugeant également du regard à la recherche du moindre signe traitre qui indiquerait une affiliation, ne façon de penser, une façon de faire … Un état. Innocent, ou meurtrier. Une victime, ou un bourreau. Blanc, ou noir. Ou alors, était-il comme lui : l’innocent bafouillé, le bourreau en proie à la culpabilité ou alors l’homme gris.

- Aaron, c’est ça, se contenta de répondre le garçon. Il se tut aussitôt, préférant boire les dernières gouttes du fond de sa bouteille. Il jaugea cette dernière du regard par ailleurs, puis lança un autre regard au feu, et il conclut une chose : il devait arrêter de boire. J’aime le froid, mentit-il volontairement.

Quoique, ce n’était « presque » plus un mensonge. Il craignait tant toute source de feu qu’il en était devenu paranoïaque jusqu’à son chauffage, le réduisant au minimum au quotidien. Au départ, il essuyait les pires crèves, au désespoir de Sarah, mais par la suite, il s’était « habitué » à la fraîcheur ambiante. Au contraire, c’était toute source de chaleur qui lui donnait de grosses sueurs, physiques comme psychiques à vrai dire.

Il se rendait cependant de son ton brusque vis-à-vis d’un type qui semblait finalement sympathique et « gentil ». Les traits de proie pourchassée s’adoucir, et il offrit même l’ombre d’un petit sourire, décapsulant finalement une autre bouteille pour trinquer avec une potentielle nouvelle connaissance éphémère.

- Et tu es … ? J’avoue que j’ai mal entendu ton prénom. Tu as un fort accent. Un accent de l’Europe de l’Est ? Tu viens de la Russie … ou ailleurs ? s’hasarda-t-il. J’ai déjà visité de temps en temps quelques pays d’Ex-URSS.

L’ayant orienté très jeune vers la politique, sa famille avait pris soin de lui faire apprendre « par cœur » la géographie, et la géopolitique mondiale. Les parents avaient également alterné les voyages, ou les correspondances, ce qui faisait que le jeune Aaron s’était rapidement familiarisé avec certains accents. D’une certaine façon, il se démarquait de l’Américain normal dont la géographie était hasardeuse, voire inexistante. Par contre, le manque de tact restait là mais il n’y avait rien de méchant. Seulement une maladresse du langage, ou d’empathie, c’était au choix.
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MessageSujet: Re: EDGECRUSHERS (aaron)   EDGECRUSHERS (aaron) Icon_minitimeDim 18 Déc - 18:59
Si je ne bois pas d'alcool, c'est parce que j'ai peur de perdre le contrôle.
En réalité j'ai peur de ça tout le temps. Il suffirait d'une petite frayeur, une poussée d'angoisse, un coup de colère, même si pour le dernier point ça n'arrivait pas tant que ça… pour que tout dérape. C'est comme ça que ça a commencé, après tout. Je pense que les psychotropes et autres substances ne m'aideront certainement pas à canaliser tout ça, bien au contraire. Alors non, je crois que ce n'est pas une très bonne idée d'en boire. En plus on est en forêt… cette pensée me crispe un peu plus. Faites qu'il n'arrive rien. Une prière naît dans mon esprit et s'y repose. Au moins le temps que le dénommé Aaron daigne me répondre, ce qui ne semble pas être un exercice aussi simple de son côté comme du mien… la façon dont il me regardait était assez étrange, comme s'il tentait de déceler un potentiel danger chez moi. À moins que ce soit autre chose ? Je n'en savais rien. Le fait qu'il me jauge me rend mal à l'aise, et ce même lorsqu'il se décida à confirmer mes propos. J'avais fui son regard, me mordant l'intérieur de la joue. Il n'a pas l'air bavard, mais ça ne fait rien, je ne lui en voudrais pas pour ça. Tout le monde avait ses hauts et ses bas. « J’aime le froid, » ajoute t-il sur un ton tout aussi sec. J'ai l'impression qu'il essaie de se protéger… de quoi ? De qui ? Ça aussi j'en sais rien. J'allais pas lui demander directement non plus, je n'étais qu'un étranger (et à bien des niveaux) qui essayait de faire la conversation. « Oh… d’accord. » avais-je ponctué avant de poursuivre, un peu maladroit mais armé d’un sourire persistant. « T’es bien courageux. » Avant de me murer dans le silence qu'il semblait vouloir instaurer.

La main qui tient la petite bouteille vient justement réchauffer ses parois, ce qui m'oblige à l'abandonner non loin de moi, au sol. Je n'ai pas cherché à initier à nouveau un dialogue qu'il ne voulait pas. Je n'étais pas prêt à partir pour autant, j'étais bien ici, enfin… mieux qu'au milieu de la bande, pour sûr. D'ailleurs, j'avais survolé le groupe du regard. Je croisais celui de Dimitri qui jetait justement un coup d'œil dans ma direction. Je lui rendis un sourire; me triturant toujours l'intérieur de la bouche nerveusement. Ça m'embête qu'Aaron se soit fermé, j'aurais apprécié le connaître. À cette pensée, la voix de ce dernier résonne, mes yeux vrillent alors dans sa direction. Je suis quelque peu surpris par cet élan…

Et aussi étonnant que cela puisse paraître, j'étais vraiment heureux qu'il le fasse. D'ailleurs, je ne pus faire semblant de l'être, puisqu'un sourire doux et franc illumina mes traits. « Mircea. Je m'appelle Mircea. », lui dis-je doucement. Je fuis à nouveau son regard, inspire un peu d'air. Une légère anxiété pointe le bout de son nez. Il faut que je sois attentif à ses mots, que je ne rate rien. Ce serait dommage de comprendre que la moitié et de lui restituer des bêtises… pour autant je ne le laisse pas sans réponse. Au moins, mon fort accent m'aura au moins permit de faire un tant soit peu connaissance avec Aaron. « Je viens de Roumanie, ça fait trois ans que je suis ici. Tu connais un peu le pays ? Ou pas ? » Jusque là, pas de place au mensonge… enfin… presque. Je ne savais même pas si j'étais véritablement roumain, mais mes papiers le disaient pour moi. « Et toi d'où tu viens ? » Une formulation assez simple mais qui révélait assez bien mon niveau d'anglais. Je ne savais pas reconnaître vraiment les accents, qu'ils soient américain, canadien, irlandais, écossais ou britannique, pour ne citer qu’eux. Bref. J'en avais complètement oublié ma bouteille qui était encore à nos pieds, j'avais d'ailleurs ramené mes genoux vers moi pour les coller contre mon torse. Au loin, des éclats de rire. Instinctivement je tourne un peu la tête dans la direction d'où provenait le bruit. Shane a un drôle de regard… enfin, peu importe. Je reporte mon attention sur Aaron qui était en train de boire… faites qu'il ne remarque pas que je n'ai pas entamé la mienne. Le tout a duré à peine dix secondes. Alors, naturellement, je comble pour m'éviter de ressentir de la gêne. « Si t'aimes le froid, j'aurais parié sur le Montana, l’Illinois… ou l’Alaska. », avais-je dit, l'air songeur. Des suppositions. Je ne connaissais pas tous les Etats du pays mais j'avais entendu parler de certains d'entre eux, comme ceux cité ci-dessus. J'aurais aimé continuer de voyager… j'aurais aimé continuer à découvrir. Ce continent n'est pas le mien mais il regorge aussi de bien des trésors… j'en étais certain.
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MessageSujet: Re: EDGECRUSHERS (aaron)   EDGECRUSHERS (aaron) Icon_minitimeDim 8 Jan - 21:51
Mircea ? Suis-je le seul à penser que ça ressemble à un prénom de fille ? Je vérifie discrètement sa stature, ignorant tant bien que mal la chevelure. A peu près mon âge, des traits masculins et un corps définitivement trop plat même pour les filles plates. Donc, en théorie et en pratique, c’est un mec. Pourquoi dire que le prénom me fait penser à un prénom féminin ? J’ai comme un vague souvenir que les prénoms finissant par « a » étaient attribués aux femmes… à moins que ce ne soit en Espagne ? J’ignorais ces pensées, préférant me concentrant sur l’instant présent, cherchant à savoir quoi dire à ce type aussi « bavard » que moi – j’ironisais, évidemment. Cependant, encore, je ne pouvais pas le critiquer sur cet aspect : je ne facilitais pas la tâche avec mon propre mutisme !

- J’y étais en Roumanie. A la capitale qui était … euh … Budapest, n’est-ce pas ? OU Bucarest demandais-je, m’hasardant un peu sur ce côté-ci. Ok, j’avais fait un tour d’Europe de l’Est dans un cadre d’études ou familiales – mes parents voulaient à tout prix que je comprenne la géopolitique du monde, et découvrir d’autres cultures en tant que futur politicien … un plan d’avenir qui a foiré en l’état. J’ai été aussi en Transylvanie, dans la région … J’ai appris que Dracula n’existait pas trop.

Que c’était un simple baron - ou comte – de guerre trop sanglant envers ses ennemis. Il fallait admettre : j’avais été déçu. J’avais « vraiment » espéré un « Vampire », ou du moins une histoire sanglante et morbide. Pas une histoire de guerre. Je me sentais soudainement stupide avec ma révélation sur la non-existence du Vampire Dracula, et je tente plus ou moins de me remettre en selle pour quelque chose de moins con et stupide.

- Alaska ? No way !
m’insurgeais-je inconsciemment, bien trop fier d’être Américain pour être traité de Canadien. Ils parlaient même pas entièrement anglais, sérieusement…Je n’avais pas un accent canadien, quand même. N’est-ce pas ? Idaho ! répondis-je.

Effectivement, à bien réfléchir, ça restait au Nord des Etats-Unis. Pourtant, ce n’était pas la raison pour laquelle j’aimais le froid. A vrai dire, si je n’avais pas ce stupide talent, je préférais apprécier la chaleur d’un bon feu de camps que de me geler les fesses sur une souche froide, dans l’ombre, loin de ce groupuscule. Par ailleurs, mon attention se dirigeait tout droit vers le dit groupuscule. Quelque chose n’allait pas : la conversation allait « trop » bon train, et déjà quelques voix s’élevaient. Il ne fallait plus s’en approcher pour en saisir la teneur.

« Que pensez-vous des Mutants ? »
« Que pensez-vous de la dernière émeute ? »
« Que pensez-vous du recensement ? »
« Que pensez-vous du District X »

J’étais mal à l’aise. Pourquoi ramenait-on sur le tapis la question des plus et des moins des Mutants ? C’était à cent pour cent un moyen de ruiner une soirée, entre ceux qui supportaient les Mutants et ceux qui n’aimaient pas les Mutants … et ceux qui cachaient honteusement sa nature mutante ! Est-ce que je pouvais trouver une raison « logique » et pas trop « cheveux dans la soupe » pour quitter cet argumentaire qui, clairement, n’allait pas me plaire. Entre mes « amis » qui risquaient d’insulter indirectement ma nature, ou encore moi-même qui accepterais certains arguments « contre les mutants » … Oui, je n’assumais pas « totalement » ma nature, et oui j’étais mal à l’aise et j’avais l’impression de connaître un dédoublement de la personnalité ! Ou une schizophrénie ! A ce point-ci, je suis inapte à définir mon état psychologique et si j’ai un besoin de voir un psychologue, ou un psychiatre.

Au fur et à mesure que les propos s’échauffaient, ma gorge s’asséchait. Je la sentais pas, cette soirée.
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MessageSujet: Re: EDGECRUSHERS (aaron)   EDGECRUSHERS (aaron) Icon_minitimeDim 22 Jan - 21:01
Je suis tout aussi surpris qu’il soit passé par la capitale de la Roumanie. Il faut croire que certaines personnes avaient plus de chance. Pas une cuillère en argent dans la bouche, mais les fonds aidaient considérablement si on voulait découvrir le monde… pour sûr. Je ne sais pas quel âge a Aaron, mais quelque chose me dit qu’il n’est pas plus âgé que moi. « C’est Bucarest. » Beaucoup de gens se trompent, pour sûr. C’est le faux-ami par excellence. Je ne lui en tiens pas rigueur, de toute façon, je n’ai pas assez de caractère pour lui faire subir ça. Ça aurait été… complètement idiot. Et déplacé. Lorsqu’il poursuit en parlant de la Transylvanie, je suis un peu plus surpris encore. La région qui m’a - semble t-il - vu naître. Mais elle était surtout réputée, d’un point de vue international, pour ce fameux château, où résidait ce vieux prince de Valachie… Vlad III. L’Empaleur. Toutes ces histoires, on les a entendues, encore et encore. Ils en ont fait des films. Pourtant… pour être passé dans les environs de nombreuses fois, sur terre ou dans les airs, je n’aurais pas pu lui assurer avec certitude que Dracula n’existait pas. J’avais senti des choses étranges, parfois, à l’approche de la nuit, et dans un certain périmètre. Ça allait mieux lorsqu’on repartait, mais voilà. J’étais pas sûr… pas sûr du tout. Comme j’imaginais que ce n’était pas forcément le bon moment pour lui parler de ça, mais… ma langue se délia d’elle-même. « Je connais bien la région. Je suis né là-bas. » Ce sont mes papiers qui le disent, du moins.  En plus, c’est la ville de naissance de Dracula… et ça n’a rien de drôle, je vous assure. Je ne devrais peut-être pas lui dire ça aussi. Il fait nuit. Il est peut-être moins froussard que moi, après tout ?
Je poursuis. « Tu l’as peut-être pas croisé, mais moi je pense qu’il existe. » Toutes ces histoires qu’on raconte, ce que j’ai pu sentir en étant là-bas; ça ne peut pas être que de la fiction. C’est bien sorti de quelque part… et pas de l’imagination foisonnante ! Les gens comme moi, avec des ailes ou des pouvoirs divers et variés existent, alors pourquoi pas les vampires, hein ? « Comme les vampires en fait. Si les mutants existent, pourquoi pas eux ? » avais-je dit un peu plus bas, ne songeant pas un seul instant que cela puisse me porter préjudice.

Puis il rebondit sur mes tentatives de trouver son origine… et… c’était pour l’Idaho. Où est-ce que c’est exactement ? Je crois que je n’en ai aucune idée… le pays est trop grand je dois dire. Assez grand pour qu’on s’y perde… ça doit être beaucoup plus simple pour les natifs j’imagine. Ceci dit, au vu du ton employé, j’ai l’impression que je l’ai un peu vexé. Je souris un peu, gêné. Mes fossettes se creusent mais je ne ris pas pour autant. « Désolé. Je connais pas encore beaucoup. Mais maintenant, je suis fixé. »
Les propos de Shane me viennent aux oreilles, c’est sans doute la même chose pour Aaron. Mon sourire se fane un peu à l’entente de ces questions. Qu’est-ce qu’il cherche à la fin ? Je n’ai pas envie que cette soirée finisse mal. Elle n’était pas sensée se terminer mal… on est pas là pour ça. Non ? Ou alors…

Je jette un nouveau coup d’œil vers Dimitri, qui semble un peu plus tendu. Les propos de l’autre groupe semble être tiré vers quelque chose de plus discriminatoire… un premier éclat de voix. « Et pourquoi j’aurais pas le droit de vivre moi aussi ? Avec ça ? » Shane… merde, Shane utilise son pouvoir ! « Je suis pas comme toi peut-être ? Bah tu sais quoi, j’en suis fier ! » Son pouvoir de duplication : une autre copie de lui-même apparait à sa droite. Ça ne va pas. Je le sens pas. Là, je me lève d’un bond en laissant Aaron loin de la scène - j’ignore s’il m’a suivi, mais je suis remonté jusqu’à eux en toute hâte. Une première personne était déjà à terre, un humain (pourquoi faire cette différenciation ?!) - il s’était mangé un coup dans le visage et un doublon de Shane était en train de finir le travail sans qu'il ne puisse se relever. « Arrête ! », lâchai-je d’une voix forte, inspirée par l’anxiété. Je me précipite dans le cercle démodé qui s’était formé. Dimitri me regarde, ne sait pas quoi dire. On l’empoigne au niveau du col, tandis que le reste du groupe commence à s’échauffer méchamment. Il ferme les yeux et disparaît près du feu - il s’est téléporté. Puis c’est à mon tour d’être prit pour cible. On m’accroche le vêtement, mon manteau pour être plus précis ; me tirant vers l’arrière. Je fis quelques pas dans la direction dans laquelle on voulait m’emmener, puis me défit volontairement du manteau afin de ne plus avoir à supporter cette traction. Mes ailes rougeoyantes se découvrent, se déplient dans leur longueur alors que je sens certains regards écarquillés se braquer sur ma silhouette. « Je vous ai dit d’arrêter ! », tentais-je une nouvelle fois, sans trop d’espoir. Et pour cause. Shane continua et me lança : « Crame-les, Mircea ! » « Non ! Pas question ! », rétorquai-je alors qu’il m’incitait encore à activer un pouvoir sur lequel j’avais à peine le contrôle. « Lâche-le ! » Il continuait de le frapper au visage, dans les côtes. Je ne pus supporter plus longtemps cette vision et battit des ailes une fois afin d’arriver avec un faux-élan dans sa direction, le fauchant. Je l’écrasai d’un genou sur sa cage thoracique, mais je ne voulais pas faire mal, ni blesser qui que ce soit : je voulais simplement qu’il arrête. Son doublon continuait. Dimitri s’était mit à l’écart, les autres quant à eux s’en donnaient à cœur joie. Pour le moment, ce n’était pas « eux » qui avaient l’avantage. Mais plutôt « nous »… s’il y en avait vraiment un…
« Faut vous enfermer ! », avait glissé un des humains à terre. Non, il n’y a pas lieu d’enfermer qui que ce soit !, pensais-je alors que mes yeux s'embuaient de larmes de colère. J'étais exposé et j'avais peur de la suite. Mais surtout, je voulais partir…
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