Il y avait toujours eu quelque chose d’étrange mais de tout autant galvanisant à l’idée de réduire à néant l’existence de quelqu’un. Une sorte de sensation que Cletus ne pouvait que trouver amusante et terriblement excitante, s’il avait dû la décrire à quelqu’un d’autre. Le genre de sensation qui vous prend aux tripes mais qui n’a rien de nocif ou de désagréable, le genre de sensation brûlante dans le cœur et au visage, qui n’a comme impression sur celui qui l’expérience que du bonheur. Un bonheur malsain, mystérieux et lointain dans ses origines mais qui reste toujours si agréable malgré le nombre de fois qu’on se reprend à lui courir après. Et Cletus, dans sa joie et son plaisir, courait toujours après ce bonheur si étrange, et si dangereux. Qu’on se refusait tant à lui offrir, qu’on se refusait tant à lui donner même. Ce bonheur qu’il était obligé d’arracher aux autres, qu’il était obligé de prendre de force. Non pas que ça lui déplaisait de faire preuve de force, Cletus était bien du genre à s’amuser de sa supériorité sur les autres, c’était un fait que lui et sa nouvelle compagne de fortune avaient pris un terrifiant plaisir à démonter à toutes ses pauvres choses qu’ils s’amusaient à briser et détruire entre leurs poings. Cet étrange pulsion d’adrénaline et de plaisir continuaient de les habiter et de les traverser un peu plus à chaque fois qu’ils s’acharnaient sur quelqu’un de nouveau, cependant, il n’y avait jamais eu la moindre logique dans leur façon de faire et tout reposait sur de simples sautes d’humeur, des envies, des besoins peut-être. Absence de logique et hasard complet dans leurs actes, les deux créatures – parce qu’ils étaient des créatures plus qu’un homme et autre chose – se complaisaient dans un schéma chaotique qui représentait parfaitement le cheminement de pensée que Cletus pouvait bien avoir la plupart du temps. Il était bruyant, chaotique, irréfléchi, et pourtant terriblement astucieux lorsqu’il s’agissait de ne pas laisser la moindre trace de son passage, en tout cas de son existence, de son nom ou de son être.
Adorant noyer dans l’incompréhension ceux qui pourraient tomber sur les traces de leur passage, Carnage avaient pris l’habitude de faire disparaître les moindres portions d’humanité qu’on aurait pu retrouver dans leur façon de faire, tapissant parfois les murs du sang de leur victime, et parfois en les déchirant en des milliers de morceaux qui rendaient tout encore plus hideux et horrible qu’on aurait pu l’imaginer, Cletus souriait un peu plus à chaque fois que ce genre de choses se révélaient à ses yeux, persuadés dans un coin de son esprit que tout ce qu’il faisait avec le symbiote avait un sens et un symbolisme autant complexe que c’était morbide et écœurant. Et peu importe ce que c’était qu’ils pouvaient bien faire, ça prenait toujours du temps et ça devait toujours se faire une fois que leur victime mal chanceuse avait été totalement vidée de son sang. Il arrivait même parfois que le symbiote se décide à s’en abreuver, comme si c’était quelque chose de laquelle il tirait une force supplémentaire ou que ça l’aiderait à ne pas oublier ce qu’il venait de se passer, parce qu’il arrivait parfois que lui et la créature rougeâtre se prennent d’une folie meurtrière le temps de quelques victimes avant de s’arrêter complètement pendant une période plus longue qu’à l’ordinaire, afin d’être sûr que personne ne finirait par les retrouver. Mais à chaque fois qu’ils s’occupaient de faire partager à l’univers leurs moments d’inspiration artistique sanglante, ils perdaient du temps. Un temps précieux, un temps si précieux qu’ils en oubliaient tout ce qui les entouraient. Et cette fois-ci ce fut la perte de temps trop importante, ils en avaient oubliés même que l’endroit dans lequel leur énième meurtre venait d’être commis n’était pas clos. Le visage à moitié recouvert par le symbiote et à moitié couvert d’un sang qui n’était pas le sien, Cletus fut surpris, et fixa pendant un court moment l’adolescent qui venait d’approcher avant de serrer la mâchoire et de laisser Carnage le recouvrir complètement à nouveau, poussant le gamin au sol avec force, tandis qu’ils prenaient la fuite en se jetant dans le vide de la fenêtre brisée qui leur avait servi d’entrée au départ.
Et puis le temps passa, et le symbiote tortura Cletus, l’assénant d’insultes et de violence dans ses rêves, l’éprouvant mentalement en lui répétant un nombre incommensurable de fois comme il venait d’échouer tout ce qu’ils avaient entrepris depuis tellement de temps ; lui hurlant dessus qu’il avait réduit à néant toutes leurs chances de libérer l’univers de son incohérence, le torturant de cauchemars et de souvenirs odieux et monstrueux, qui le faisaient se réveiller en sursaut chaque nuits, manquant parfois même de le faire hurler de terreur alors qu’il reprenait son souffle. L’entente qu’il y avait entre le jeune homme et son extra-terrestre de compagnon avait commencée à devenir difficile, tout ça à cause d’une broutille, d’une erreur de débutant… Mais Cletus n’était pas un débutant, c’était bien ça le problème. Il avait tué depuis plus longtemps qu’il pouvait s’en souvenir, et avait su comment ôter la vie avant même de savoir comment parler ou marcher, et c’était impardonnable, il le savait. Il fallait qu’il trouve un moyen pour se faire pardonner par la chose en lui, pour se pardonner à lui-même, et surtout pour rendre les choses à nouveau possibles, son plan, leur plan. Ils devaient sauver l’univers de son incohérence, il fallait qu’ils le brisent, le détruisent et le réduisent à feux et à cendres, il fallait que tout disparaisse et que tout soit détruit pour qu’il y ait enfin un sens à toute la création. Et avec ce gamin qui venait de rendre leur désir impossible, il n’y avait plus qu’une possible solution, il n’y avait plus qu’une seule possibilité. Il fallait qu’il le tue. Mais Cletus ignorait de qui il s’agissait, et autant dévoué qu’il était, autant passionné et dévot qu’il était à Sa Cause, il ne pouvait pas se souvenir. Mais le symbiote le pouvait. Elle l’avait vu suffisamment longtemps, contrairement à Cletus, pour pouvoir le reconnaître s’ils tombaient à nouveau sur lui. Alors, ils changèrent leurs habitudes, et commencèrent à vagabonder de quartiers en quartiers, les yeux fixés sur chacune des personnes qu’ils croisaient. À la recherche de ce garçon en particulier, et même s’il n’avait plus la moindre idée de ce dont il avait l’air, Cletus le trouverait. Il faisait confiance à Carnage pour le voir. Et une fois qu’ils l’auraient trouvés, ils improviseraient un moyen de le tuer, il y avait toujours un moyen.
Il est là. lui souffla la créature dans l’esprit. Le faisant tourner la tête sur le côté, ses yeux se plantant dans la silhouette de l’autre côté de la rue qui le fixait longuement. Une teinte terrifiante de rouge envahissant ses paupières le temps d'une fraction de seconde, comme si Carnage avait envahie ses yeux avant de disparaître.
HRP:
On l'dit ou pas que je suis un déchet qui a eut du mal à pondre ? Nan, on fait comme si c'est là depuis un moment, hein. Allez, on fait comme si.
Quelle drôle de ville que New-York. Ah c'est sûr que ça me changeait vraiment de ma ville natale paumée au milieu des champs. Il n'y avait pas photo. Mais New-York... Immense et... Psychopathe ? Oui c'était le mot. Dès que je faisais le moindre pas ici, je tombais nez à nez avec je ne sais quelle créature ou je ne sais quel mutant. J'en venais presque à me demander si il restait des humains quelque part dans ces rues. Il y a encore quelques jours, j'avais fait la filature d'un mutant appartenant à la mafia et contrôleur de gravité. Ouais de gravité, comme si c'était tout à fait normal. Plusieurs jours avant cela, j'avais interrompu un... Euh... Truc, oui parce qu'encore aujourd'hui je ne sais pas bien ce que c'était ou qui c'était, qui était penché sur un cadavre. Enfin pour le coup c'était supposé être mon cadavre mais il m'avait vite apparu que j'avais été dépassé depuis plusieurs heures vu l'odeur qui régnait dans la pièce. Que des psychopathes je vous dis ! Ca vous donnerait envie de retourner au chaud sous votre couette au coin du feu tout ça. Mais non, à la place, j'avais la désagréable impression qu'un danger se trouvait tout près, prêt à me bondir dessus. Ce qui était peut être le cas me direz-vous.
Enfin pour l'instant, j'étais au beau milieu d'un bus alors je n'avais pas grand chose à craindre dans une foule compacte, à part les mauvaises odeurs. Le regard perdu dans le vide, je réajuste ma sacoche sur mes épaules. Je suis sur le chemin pour l'université mais je n'arrête pas d'avoir la tête dans les nuages depuis ce matin, les yeux perdus dans le vague et les pensées vagabondantes. Oui ça m'arrive aussi d'avoir une vie normale par moment, si les choses ne deviennent pas bizarres d'elle-même. J'avais cours dans plusieurs minutes et au prix où je paie ces fichues études, je ne suis pas près d'être en retard pour rater la moindre heure de cours. Alors je me mets à penser, à me surprendre de mener une vie normale avec tout ce qu'il s'est passé récemment: déménager à New-York, me sortir vaguement de l'emprise psychotique de mon frère, découvrir que je suis mutant... Et tout ceci m'amène... Dans ce bus, comme n'importe quel autre passager lambda... Quelque part, ça ne me déplaisait pas, de pouvoir souffler comme ça par moments, comme un étudiant normal que j'aurais dû être. Je crois que j'avais grand besoin de cela en ce moment, me remettre les idées en place et donner un sens à tout ça.
Mais voilà que le bus s'arrête à mon arrêt, balayant les maigres idées qui m'étaient parvenues. Je m'extirpe du véhicule et respire une petite bouffée d'air frais, enfin façon de parler, avant de me mettre en route vers une bouche de métro. Je soupire d'agacement en devant esquiver une dizaine de passants qui ont tous le nez sur leurs smartphones et ne regardent qu'à peine dans quelle direction ils vont, trop habitués à faire le même chemin chaque jour. Je resserre vaguement ma veste sur mes épaules puis je remonte mon casque sur les oreilles, rallumant alors mon MP3 qui n'attendait plus que ça. Mon pas s'accélère au rythme de la musique entraînante. Pour un peu plus, je me mettrai à danser là en plein milieu de la rue. Mais bon, avouez que ce serait étrange. Surtout qu'il n'y a que moi qui peut entendre la musique mais ce serait quand même très sympa. Un petit peu de joie dans ce monde de brutes. Non à la place, je sifflote légèrement avec le sourire en coin des lèvres. Oui je sens que cela allait être une belle journée, ou alors je suis d'une humeur particulièrement bonne.
A vrai dire, je ne peux pas plus me tromper. Je capte un regard, un simple regard et je me fige instantanément. Attendez, j'ai déjà vu ce regard, sur le trottoir d'en-face, quelque part. Ce regard se fixe sur moi et me regarde intensément, comme si je l'intéressais plus que tout au monde. Cela m'arrache malgré moi un frisson. Je ne peux pas m'arracher de ces yeux qui en seraient presque hypnotiques et terrifiants. Puis je la vois. Cette lumière qui se met à rougeoyer dans ses yeux. Et alors tous les souvenirs me reviennent directement en mémoire comme si la scène s'était déroulée sous mes yeux une heure auparavant. Cette silhouette penchée sur un corps décharné, une scène surréaliste et barbare avec du sang partout. J'ai rarement vu autant de cruauté et de sauvagerie en un seul être vivant. La vue de la scène de crime n'était qu'un viol du regard à chaque instant. Je crois que j'avais dû l'interrompre ce jour-là car il m'a mis à terre et s'est enfui au moment où il s'est aperçu de ma présence. Ce mec avait quand même tué un mutant, ma cible, sans aucun soucis visiblement. Et à en voir par l'expression de la victime, il ne lui avait pas fait du bien...
Et le voilà en face de moi à me fixer méchamment. Comment avait il fait...? Comment m'avait il retrouvé...? Aussitôt, je sens mon sang qui se refroidit sensiblement et mes sens qui entrent en alerte. Mais pas question que je reste planté là à attendre qu'il vienne me planter un couteau entre les omoplates. Si vous aviez vu ce que j'ai vu, vous aussi vous auriez fuit. Ce mec n'est pas normal... Il y a quelque chose... Une seconde peau très étrange qui a rampée sur lui... Et je préfère autant éviter de me battre à mort en plein milieu de la rue aussi, accessoirement. Alors aussitôt, je me mets à courir dans la direction opposée, zigzaguant habilement entre les passants qui me regardaient avec des yeux ronds. Je n'ai que quelques secondes d'avance, je le sais bien. Que quelques secondes pour que le flot de voitures lui permette de traverser la rue pour venir à ma poursuite. C'est tout ce dont je pouvais avoir comme avance alors autant en profiter à fond. Je jette juste un regard derrière moi et je le vois qui est déjà lancé à mes trousses avec un sourire figé sur les lèvres. Alors j'accélère le rythme, plus vite, plus vite bordel de m*rde !
Si ça n’avait tenu qu’à Carnage, elle aurait immédiatement sauté sur le garçon, sans se soucier des passants et des gens autour, qu’ils soient d’ordinaires petits citoyens inintéressants ou des mutants, ou même des agents d’une de ces quelconques dizaines d’agences gouvernementales plus ou moins secrètes, mais Cletus était présent, elle ne pouvait pas agir sans lui, sans son accord ou du moins sans sa coopération. Elle aurait très bien pu faire sans lui, mais c’aurait été bien plus compliqué que s’il n’avait pas été là, pour lui servir d’hôte, de corps et de protection. Cletus et Carnage n’étaient pas simplement deux êtres qui partageaient le même corps, ils étaient bien plus que ça. Ils en étaient à un point où ils ne formaient presque plus qu’un, un état dans lequel toutes les pensées de Cletus faisaient écho avec celles du Symbiote, à tel point qu’il était presque impossible de savoir lequel des deux pouvait bien avoir le dessus sur l’autre, peu importe la situation dans laquelle ils se trouvaient. Et même s’il arrivait, comme à l’instant, que Carnage prenne le contrôle des faits et gestes de son hôte, ça n’était possible que parce que Cletus lui faisait confiance et la laissait faire ce genre de choses avec lui. Un autre hôte aurait sans doute tenté de s’y opposer, ou aurait essayé de résister d’une quelconque façon, mais pas Cletus. Il savait dans quelle direction les manigances du Symbiote se dirigeaient et il savait ce vers quoi leurs efforts conjoints se termineraient, et ça lui convenait parfaitement. Fixant silencieusement le gamin qui venait de les remarquer, Cletus inclina légèrement la tête sur le côté lorsqu’il se mit à courir. À fuir. Un sourire en coin se forgeant lentement sur le visage du meurtrier qui le suivait du regard dans sa fuite, laissant Carnage virevolter d’impatience en lui, et plutôt que de partir à sa poursuite – ce qui aurait de quoi éveiller les soupçons, Cletus, puis Carnage, décidèrent d’être plus spectaculaire que ça, histoire de vraiment faire comprendre à ce gamin ce contre quoi il se retrouvait.
Quittant silencieusement sa position, mains dans les poches, parce que déjà recouvertes par le symbiote dont l’envie de violence commençait à devenir de plus en plus lourde et importante, Cletus se faufila entre les passants, et pressant le pas malgré tout pour ne pas laisser au gamin le temps de le distancer suffisamment, Cletus est souriant, amusé par le jeu de poursuite entre eux, mais à peine voit-il le gosse accélérer qu’il s’arrête au milieu de la route, disparaissant soudainement du champ de vision de sa future victime alors qu’un camion passe devant lui. Cletus se faufila sous une bouche d’égout à toute vitesse, il savait ce qu’il faisait. Il connaissait les recoins des souterrains de la ville mieux que sa propre poche pour y avoir passé tellement de temps lorsqu’il devait se cacher, ou pour voyager plus vite entre les quartiers. Et en même temps qu’il avait disparu sous la route, il laissa le Symbiote se manifester complètement autour de lui, recouvrant son corps rapidement et se mis à courir en suivant l’odeur du garçon, sa peur, ses angoisses et son inquiétude. Et aussi en suivant sa propre intuition sur le trajet qu’il avait emprunté en pressant le pas. Et jaillissant de l’autre côté de la rue, dans une ruelle en défonçant une autre bouche d’égout d’un large coup de griffes, Cletus se redressa en sortant de là-dessous, les yeux blancs et larges de Carnage fixé sur le garçon qui courait encore et qui ne l’avait sans doute même pas vu pour l’instant ; son sourire carnassier et gigantesque, sa bouche, si large qu’une tête pouvait y être enfoncée sans problème, couvertes de dents longues, pointues et acérées, d’innombrables filaments rouges et noires virevoltants de ses épaules comme de petits tentacules, ses dix doigts tous devenus plus longs et plus acérés que des épées, Carnage était là, complètement là. Mais plutôt que de se jeter sur lui et de le tuer une bonne fois pour toute, Cletus –qui était toujours là, en dessous– se sentait d’humeur à jouer avec lui, et tendant un bras devant lui, fit jaillir de chacun de ses doigts de longs filaments gluants et collants qui vinrent s’agripper et s’accrocher à l’une des chevilles du garçon, tandis que d’autres jaillissaient de la même entrave pour lui recouvrir la bouche et l’empêcher de hurler, et le traîna jusqu’à lui dans cette ruelle ou personne n’allait les voir.
Et se penchant au-dessus de lui, une main pleine de griffes suspendue en l’air, Carnage caressa du bout de son index, devenu couteau, la joue de l’adolescent en ricanant d’un air toujours plus malsain que jamais, son visage fendu en deux par ce gigantesque sourire terrifiant de monstre affamé. Et dans un rire terrifiant, comme tout droit sorti d’un cauchemar, Carnage se mit à sourire encore plus largement qu’auparavant, avant de finalement siffler d’une voix qui semblait noyée dans un écho cauchemardesque, comme si deux entités parlaient à l’unisson. « Salut bébé, pourquoi tu m’évites ? Tu me boudes ? » avant de lui donner une petite tape inquiétante sur la joue et se redressa en croisant les bras pour le regarder par terre un moment, se grattant le crâne avec ses griffes en silence, pour finalement reprendre ensuite « Tu sais, on t’as pas oublié. La dernière fois, tu nous as interrompus en plein milieu de notre petit jeu, et ça vraiment, c’est terriblement malpoli… Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? continuait Carnage, toujours de la même voix dédoublée et cinglante, tournant autour de l’adolescent, les yeux fixés sur lui sans jamais lui tourner le dos. Ohh, ça y est, on sait ce qu’on va faire de toi. » Avait terminé Carnage, en reculant et en levant un bras au-dessus de lui ; lentement, dans un sifflement et dans un ramassis de bruits écœurants, alors que son bras s’allongeait et se déformait en une longue ligne, et qui semblait se solidifier puis s’épaissir au niveau de ce qu’était son poing, prenant lentement la forme de la lame d’une hache, ou bien d’une hallebarde si on en croyait la longueur que prenait son membre. Le gardant suspendu en l’air quelques instants, Carnage inclina la tête sur le côté et le reposa par-dessus son épaule, en fixant l’adolescent au sol. « Ça va être terriblement amusant, on va prendre notre pied à t’écarteler, tu sais ? » disait-il en lui tournant finalement le dos, tout en ricanant, excité à l’idée de lui faire du mal. Excité à l’idée d’être recouvert, pour l’énième fois, d’un sang qui n’était pas le sien.